Les couleurs de l’amitié
Honorer les espaces pour l’inclusion des personnes 2ELGBTQQIA+ et des personnes autochtones queers (IndigiQueer)
Boîte à outils sur l’analyse comparative entre les sexes
275 MacLaren Street
Ottawa, Ontario K2P 0L9
(613) 563-4844
NAFC.ca
Avant-propos
Au nom du Conseil des jeunes autochtones (CJA) de l’Association nationale des centres d’amitié (ANCA), nous remercions le Mouvement des centres d’amitié (MCA) pour son engagement continu à offrir des espaces sécuritaires et inclusifs aux jeunes autochtones, et plus particulièrement aux personnes aux deux esprits et aux personnes queers autochtones.
Le CJA de l’ANCA a été établi en 1994 afin de faire valoir les opinions, les préoccupations et les questions d’intérêt pour les jeunes autochtones à l’échelle nationale. Il réunit treize membres, dont un comité exécutif composé de quatre membres, une représentante ou un représentant des jeunes et huit représentantes et représentants provinciaux/ régionaux.
Pour contribuer à la mise en œuvre de ce travail important, l’ANCA, le CJA et les jeunes du MCA se sont associés pour mettre au point la boîte à outils « Les couleurs de l’amitié : Honorer les espaces pour l’inclusion des personnes aux deux esprits et des personnes autochtones queers (IndigiQueer) ». Nous espérons que ce document fournira de l’information précieuse sur la manière d’aider de façon optimale les jeunes autochtones ayant des identités multiples à accéder aux programmes et aux services du MCA.
En parcourant le présent document, nous vous encourageons à réfléchir et à porter attention aux histoires personnelles percutantes, à la vulnérabilité et au désir profond de créer et de maintenir des espaces culturels sains pour les personnes aux deux esprits et autochtones queers. Nous ne pourrions créer cet outil sans le soutien du personnel dévoué et des membres de la communauté qui continuent à travailler pour faire avancer et célébrer les voix des jeunes autochtones partout au Canada.
Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont contribué à l’élaboration de cette boîte à outils judicieuse et efficace.
En toute amitié,
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié
Remerciements
Kwey kakina,
Nous faisons de la place pour le chemin que ce document a parcouru, pour tous les efforts et tout le travail appuyant l’inclusion de la diversité des genres, des personnes 2ELGBTQQIA+ et autochtones queers. Nous remercions les membres du CJA de l’ANCA d’avoir guidé la création de ce travail et d’avoir mis en évidence les besoins de nos proches, de sorte que cette boîte à outils est le fruit d’une réflexion et de réalités vécues.
Nous reconnaissons les terres ancestrales de nos ancêtres anichinabés sur lesquelles ce travail a été réalisé et nous présentons notre respect à tous les membres de la communauté passés, présents et nouveaux. Nous reconnaissons également la gestion permanente de ces terres par les Autochtones vivant en milieu urbain et les relations que nous entretenons avec eux.
Nous remercions sincèrement les personnes autochtones queers et 2ELGBTQQIA+, les gardiennes et les gardiens du savoir, les jeunes, les universitaires, les professionnelles et les professionnels, les amies et les amis ainsi que les proches qui nous ont donné leurs conseils et leur sagesse concernant une variété de valeurs, de pratiques de protocoles culturels – vos points de vue et vos enseignements ont été d’une valeur inestimable pour l’élaboration de ce travail.
Nous remercions également les personnes que nous avons consultées, que ce soit lors d’une séance ou tout au long du parcours. Nous tenons à remercier Colten Jerome, Riley Yesno, Kierstin Williams, Shelby Provost et Madeline B. pour leurs riches et perspicaces contributions à cette boîte à outils.
Kizagin,
Hunter Dewache & Victoria Marchand
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié
Contenu
1) Objectif de la boîte à outils
1) Traumavertissement
2) Les identités sexuelles et de genre ne sont pas congruentes
2) Adopter une approche intersectionnelle
4) Approches de l’intersectionnalité des personnes 2ELGBTQIA+ autochtones
5) Apprendre et désapprendre
6) Comprendre les identités IndigiQueer et 2E+
10) Activité interactive pour examiner les termes principaux : Approfondir la compréhension
12) Soutenir notre compréhension des terminologies (« Réponse aux réponse »)
17) Présentation des sigles et des acronymes couramment utilisés
19) Histoire
20) Respect des pronoms
21) Analyse des réalités urbaines queers autochtones (IndigiQueer) et 2E+
23) Agir en tant qu’allié
24) Discrimination et présomption à l’égard des personnes 2ELGBTQQIA+ et autochtones queers (IndigiQueer)
25) Soutien des Centres d’amitié dans leur démarche d’intégration de la dimension de genre
33) Mise en place de relations respectueuses avec les organisations 2E+ et IndigiQueer de votre région
34) Aperçu de l’alliance
35) Journées de sensibilisation et de visibilité
37) Ressources
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié
Objectif de la boîte à outils
De nombreuses personnes autochtones ont besoin d’espaces qui les aident à explorer leurs identités sexuelles et de genre afin de mieux se comprendre elles-mêmes. De plus, la création d’espaces sûrs peut contribuer à réduire le sentiment d’isolement en renforçant le sentiment d’appartenance à la communauté.
La création de cette boîte à outils se veut un point d’entrée pour entamer une conversation sur l’accès des membres 2ELGBTQQIA+ et de la diversité de genre aux Centres d’amitié, aux soutiens et aux programmes. De cette manière, nous pouvons soutenir le progrès de l’égalité des sexes et de l’inclusion en créant des espaces accueillants et dynamiques.
L’objectif de cette boîte à outils est de constituer une ressource accessible et complète pouvant servir de guide pour répondre aux questions que l’on peut se poser sur le genre et la sexualité. Cette boîte à outils s’appuie sur la culture et est axée sur les Autochtones. Elle contient des ressources tirées d’expériences des personnes 2ELGBTQQIA+ et autochtones queers.
Traumavertissement
Cette boîte à outils contient des contenus et des discussions qui peuvent être nouveaux et qui pourraient provoquer l’apparition ou l’exacerbation de symptômes associés à un trouble de stress post-traumatique chez certaines personnes. Elle aborde des sujets tels que la diversité des genres, la sexualité, les phobies/discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle, et le colonialisme. Veillez à votre propre bien-être et faites une pause si vous vous sentez dépassée ou dépassé. Si la détresse et le malaise persistent, demandez l’aide d’une personne de confiance ou d’une professionnelle ou d’un professionnel de la santé mentale.
Des ressources et des outils supplémentaires et complets sont accessibles ici : https://nafc.ca/resources/mental-health?lang=fr.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 1
Les identités sexuelles et de genre ne sont pas congruentes
Être une personne aux deux esprits et/ou une personne autochtone queer est propre à la culture autochtone. Cela signifie que les allochtones ne doivent pas s’approprier ces termes ni les utiliser pour identifier leur genre ou leur sexualité.
Par ailleurs, certains Autochtones préfèrent utiliser des termes différents pour refléter la manière dont ils s’identifient. Certains peuvent utiliser « IndigiQueer » ou « personne autochtone queer », d’autres peuvent utiliser « aux deux esprits », d’autres peuvent utiliser les deux, et d’autres encore peuvent n’utiliser ni l’un ni l’autre.
Pour situer le contexte, deux esprits (2E) est un descripteur général qui a été inventé dans les années 1990 par les personnes 2ELGBTQQIA+ et les personnes autochtones queers (IndigiQueer). Les définitions de 2E+ et de IndigiQueer diffèrent et sont ancrées dans la communauté, la langue, les histoires collectives et les contextes culturels. Les approches 2E+ et IndigiQueer du genre et de la sexualité sont toutes deux enracinées dans la communauté, et c’est à l’individu de s’y rattacher.
Adopter une approche intersectionnelle
Les membres autochtones vivant en milieux urbains qui accèdent aux services des Centres d’amitié et d’Associations provinciales/territoriales (APT) sont issus de milieux très différents qui doivent être reconnus et respectés. Ces derniers peuvent avoir des identités qui se chevauchent dans plusieurs communautés plus touchées par le racisme et la discrimination. C’est le cas par exemple d’une personne autochtone qui est également 2ELGBTQQIA+.
Les approches relatives à l’offre de soutien utilisées par les Centres d’amitié et les APT sont connues pour être uniques. Il est donc important de souligner que les outils, les ressources et le matériel contenus dans cette boîte à outils sont destinés à être adaptés à vos membres et à vos communautés.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 2
2E - Personnes aux deux esprits
L - Lesbienne
G - Gay
B - Bisexuelle ou bisexuel
T - Trans
Q - Queer
Q - Questionnement
I - Intersexe
A - Personne asexuelle et/ou Ace
• Une manière inclusive et intersectionnelle de réfléchir aux diverses orientations et expressions qui incluent, sans s’y limiter, les personnes non-binaires, pansexuelles, agenres, etc.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 3
Approches de l’intersectionnalité des personnes 2ELGBTQIA+ autochtones
Homophobie
Hétéronormativité
Loi sur les Indiens
Transphobie
Cissexisme
Rafle des années 60
Sans-abrisme
Cisnormativité
Sécurité du revenu
Capacitisme
Invisibilité systémique
Sécurité alimentaire
Identité culturelle
Toxicomanie
Suicide
Santé mentale
Facteurs externes
Colonisation
Pensionnats indiens
De nation à nation
Relations
Droits des peuples autochtones
Facteurs intersectionnels
2ELGBTQIA+
Célébration du caractère sacré des interventions et mesures de soutien aux personnes 2ELGBTQIA+
Connexion à la culture
Spiritualité
Leadership
respectueux de l’égalité des sexes
Futurisme
Résurgence
Résilience
Facteurs intersectoriels
ACS+
Géographie
Spiritualité
Education
Emploi
Âge et étape de la vie
Orientation sociale
Capacités diverses
Esprit d’entreprise
Forces culturelles
Relations intergénérationnelles (famille choisie)
Enseignements
Gardiens du savoir 2E
Les enfants
Traditions
Les aînés 2E
Les jeunes
La langue
Les ancêtres
La terre
Les artistes
Nourriture et médicaments
Leadership 2E
Droits inhérents des peuples autochtones
4
Apprendre et désapprendre
La création et l’adaptation de soutiens peuvent passer par de nombreuses phases d’essais et d’erreurs. Ce processus est tout à fait normal pour tout service de soutien. Bien qu’un tel processus puisse parfois créer des frustrations, il est important d’assurer un effort continu pour garantir que les soutiens sont inclusifs et respectueux. Au cours de ce processus, les personnes qui apportent leur soutien devraient communiquer avec les membres qu’elles essaient d’aider et leur demander des commentaires.
En cas de confusion sur la manière d’aborder certains sujets ou de s’adresser à une personne de manière appropriée, il est toujours préférable de poser des questions de manière respectueuse.
En effet, présumer les pronoms, l’identité de genre, le nom ou l’orientation sexuelle d’une personne peut être préjudiciable. En agissant de la sorte, les personnes peuvent se sentir mal à l’aise, ignorées, isolées et, parfois, non valorisées ou non respectées. Si une personne vous corrige sur la façon dont elle souhaite que vous vous adressiez à elle, il est suggéré de faire des efforts pour respecter son identité. Il s’agit d’un processus qui peut prendre du temps et de la pratique, mais vos efforts continus seront grandement appréciés.
Montréal Autochtone, le défilé de la fierté montréalaise 2023
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 5
Comprendre les identités
IndigiQueer et 2E+
Shelby (elle) est membre de la Nation Piikani, dans le sud de l’Alberta, et fière mère d’un fils. Elle travaille actuellement dans la réserve locale en tant que cuisinière de l’école locale. Ce faisant, elle se prépare à devenir chef cuisinière du Sceau rouge ! Shelby est actuellement représentante des jeunes auprès de l’Association d’amitié de Napi. Lorsqu’elle ne fait pas de bénévolat ou ne travaille pas, Shelby dirige une petite entreprise, Yawnestly Itaami beadwork, spécialisée dans le perlage et les jupes à rubans !
Madeline (elle) est une personne métisse de la rivière Rouge, côté maternel, ainsi qu’une personne aux ancêtres colons mixtes, avec en particulier des liens écossais, côté paternel. Madeline aime se sentir fluide et sans restriction dans sa compréhension de sa propre sexualité et de son genre.
Elle réside actuellement en tant que visiteuse sur le territoire de Ləkʷəŋən, où elle a obtenu son baccalauréat à l’Université de Victoria avec double concentration en études de genre et en sciences politiques. Elle a travaillé au Victoria Native Friendship Centre en tant qu’assistante auprès des jeunes et coanime leur programme destiné aux jeunes 2ELGBTQIA+. Maddi siège au Conseil des jeunes autochtones de l’ANCA en tant que représentante de la Colombie-Britannique et fait partie du Comité provincial autochtone de la BCAAFC. Elle espère poursuivre à vie ses activités de construction communautaire, de désapprentissage et de réapprentissage. Madeline suivra le programme de maîtrise en gouvernance autochtone à l’automne 2023.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 6
Victoria (nenokase signifiant « colibri ») utilise le pronom « elle » et s’identifie comme une femme aux deux esprits des Premières Nations Kitigan Zibi Anishinabeg et Winneway Long Point Algonquin.
Elle est mère, joueuse de football, épouse, défenseure de la santé et adore ses deux chiots. Comme beaucoup d’autres personnes queers qui l’ont parcouru avant elle, Victoria est toujours sur le chemin vers la fierté d’être une personne aux deux esprits, car elle s’efforce d’être plus ouverte au sujet de sa sexualité. Victoria a approfondi sa relation avec elle-même en sachant que le simple fait d’être suffit.
Riley (elle) est Anishinaabe de la Première Nation Eabametoong/Thunder Bay, en Ontario. Riley s’identifie comme une femme queer autochtone.
Elle est doctorante en sciences politiques et commentatrice auprès de médias nationaux et internationaux. Son travail porte sur la politique de réconciliation et le rôle des jeunes et des personnes queers dans les mouvements politiques et sociaux.
Kierstin (elle) est une fière Anishinaabekwe aux deux esprits de la Première Nation de Garden River et de la Première Nation de Batchewana. Elle se passionne pour la politique, la narration de récits et la culture. « La narration de récits est très importante pour moi, car elle est au cœur des enseignements, de la culture et de la façon d’être des Anishinaabe. » Kierstin travaille actuellement en tant que boursière en journalisme pour Richochet Media et était auparavant reportrice pour Metroland.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 7
Colten (ayabe signifiant « Big Buck Deer ») utilise le pronom « iel ». Colten est fier d’être une personne queer non binaire de Kitigan Zibi Anishinabeg qui lutte quotidiennement contre la binarité du genre.
Iel fait actuellement des études postsecondaires dans l’espoir de poursuivre une formation en psychologie de l’enfance afin de pouvoir utiliser les connaissances acquises pour soutenir les jeunes dans toutes les communautés. Colten explique que le fait d’être ouvertement 2E+ aide les jeunes de sa communauté et leur offre un espace sûr.
Hunter (anoki signifiant « il chasse/trappe ») utilise le pronom « il » et s’identifie comme un homme aux deux esprits (bisexuel). Il est originaire de Kitigan Zibi Anishinabeg, une communauté algonquine.
Artiste multimédia et conseiller en communication, il travaille sur des initiatives et des projets créatifs à l’intérieur et à l’extérieur de sa communauté. Il s’efforce de renforcer la représentation et la présence visuelle du peuple algonquin/anichinabé (y compris toutes les personnes issues de nombreux milieux intersectionnels) sur leur territoire traditionnel non cédé et non abandonné. Par son travail, il vise également à renforcer les relations entre les Autochtones et les allochtones.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 8
Le genre est une construction sociale
Activité interactive pour examiner les termes principaux : Approfondir la compréhension
Dans le cadre de cette activité, nous vous demandons d’écrire ce que vous pensez que chacun des termes principaux ci-dessous signifie pour vous. Comme nous le verrons plus loin, il n’existe pas de définition stricte de l’identité, ce qui confirme l’idée qu’aucun dictionnaire, aucune personne, aucun site Web ne peut vous dire qui vous êtes.
Par exemple :
2ELGBTQQIA+ : Je pense qu’il s’agit d’un terme générique qui peut être utilisé pour parler de la communauté queer autochtone.
Allié ou alliée :
Personne asexuelle :
Androgyne :
Morinom :
Bisexuel ou bisexuelle :
Cisgenre :
Femme :
Homosexuel ou homosexuelle :
Genre :
Sexe :
Orientation sexuelle :
Expression de genre :
Expansion du genre :
Identité de genre :
Non conforme au genre :
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 10
Genderqueer :
Grisexuel ou grisexuelle :
Hétérocentrisme :
Hétéronormativité :
Hétérosexuel ou hétérosexuelle :
Homophobie :
Inclusion :
Intersexe :
Lesbienne :
Masc :
Non binaire :
Pansexuel ou pansexuelle :
Queer :
En questionnement :
Colonialisme :
Sexe assigné à la naissance :
Transgenre :
Transsexuel ou transsexuelle :
Trans ou Trans+ :
Personne aux deux esprits :
La National Black Justice Coalition dispose d’une ressource complémentaire complète, qui présente les définitions et la terminologie : https ://nbjc.org/wp-content/uploads/2020/11/ LGBTQCulturalCompetencyTerminologyWorkbook-10-10-11.pdf.
Le sous-groupe de travail pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées offre également une ressource : https:// mmiwg2splus-nationalactionplan.ca/wp-content/uploads/2021/06/2SLGBTQQIA-ReportFinal.pdf
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 11
Soutenir notre compréhension des terminologies (« Réponse aux réponse
»)
Remarque importante :
Les étiquettes et les définitions changent et s’enrichissent sans cesse. Les personnes qui s’intéressent à une certaine terminologie peuvent adopter des définitions différentes. Maddi nous rappelle qu’il s’agit d’un point de départ pour construire et décoloniser notre compréhension de la sexualité et du genre. « Nous existons sur ce spectre de genre et de sexualité que la langue ne peut pas saisir complètement. »
Allié ou alliée : Beaucoup définissent les alliées et les alliés comme des personnes qui fournissent des efforts constants pour apprendre, écouter et agir pour soutenir les groupes marginalisés. Ces personnes peuvent intervenir dans une conversation qui perpétue la violence à l’encontre d’un groupe marginalisé.
• Plus loin dans la boîte à outils, nous verrons comment les Centres d’amitié peuvent devenir un espace plus sûr pour l’inclusion des personnes au 2E+ et IndigiQueer.
Personne asexuelle : L’absence de l’attirance sexuelle envers tous les sexes ou le manque d’intérêt pour celui-ci. Terme parfois abrégé comme « Ace ». Voir ressource : Advocates for Youth - I Think I Might be Asexual
Androgyne : Les caractéristiques physiques d’une personne correspondent à la fois à des traits masculins et féminins.
Morinom : Le nom de naissance d’une personne transgenre qui a décidé de choisir un nom différent.
Bisexuel ou bisexuelle : Décrit par certains comme étant attiré par des individus masculins et féminins ou par plus d’un genre.
Cisgenre : Personne dont l’identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance. Cela diffère de leur attirance romantique ou sexuelle (une personne cisgenre peut s’identifier comme membre de la communauté queer).
Femme : Une personne qui s’identifie comme féminine, que ce soit mentalement, physiquement ou émotionnellement.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 12
Homosexuel ou homosexuelle : Une personne qui est attirée par quelqu’un qui s’identifie au même sexe ou au même genre qu’elle.
Genre : Le genre peut être considéré comme les rôles, comportements et expressions socialement construits qui définissent un individu.
Maddi explique qu’il n’existe pas de définition stable du genre. Les expressions, les comportements et les rôles ne définissent pas le genre d’une personne. Les communautés et les personnes peuvent avoir des définitions différentes de ce que le genre signifie pour elles, selon leurs propres termes et avec leurs propres compréhensions, contextes culturels, pratiques, sentiments, expressions et façons d’être.
Sexe : Ensemble d’attributs physiques qui définissent une personne de sexe masculin, une personne de sexe féminin ou une personne intersexe, généralement donné à la naissance.
Maddi explique que le sexe, comme le genre, peut également être considéré comme une construction sociale. Les définitions et les attributs physiques que nous avons attribués à ce qui doit « faire de quelqu’un » une personne de sexe féminin, une personne de sexe masculin, une personne intersexuée, etc., n’existent pas dans le vide. Il est important de se rappeler que ces définitions ont fait l’objet de variations et de changements au cours de l’histoire et selon les cultures.
Orientation sexuelle : Il s’agit du groupe ou du sexe par lequel un individu est attiré sexuellement, romantiquement ou émotionnellement. Les individus peuvent être attirés par un ou plusieurs genres simultanément.
Expression de genre : La façon dont les personnes expriment leur genre sous différentes formes, notamment par le comportement, l’habillement et le comportement social.
Expansion du genre : Elle peut être exprimée par une personne qui ne suit pas les stéréotypes de genre ou qui cherche à élargir le genre et l’expression du genre. Le terme « non conforme au genre », tel que défini ci-dessous, est souvent le terme préféré de la communauté 2ELGBTQQIA+.
Identité de genre : Les sentiments internes que l’on éprouve à l’égard de son propre genre. L’identité de genre peut être différente de son expression de genre ou de son sexe. (Par exemple : femme, homme, personne aux deux esprits, transgenre, etc.)
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 13
Kierstin raconte : « J’ai fait mes études de premier cycle en études de genre, où beaucoup de gens utilisaient une perspective très eurocentrique et occidentale. Du point de vue des Autochtones, le genre est quelque chose de changeant, de fluide, et non quelque chose de figé. Votre relation à votre propre identité sexuelle change. Je suis une femme et je suis tout à fait à l’aise avec ça, mais il y a des moments et des circonstances où je m’habille ou me présente d’une certaine manière, mais pour moi, cela ne signifie pas que mon identité de genre change. Je sais que pour d’autres personnes aux deux esprits, c’est le cas. Le genre, c’est ce que l’on ressent et cela peut changer. En ce qui concerne la sexualité, c’est quelque chose qui change et pour ma part, elle a changé souvent. Le genre et la sexualité s’articulent autour des relations que vous entretenez avec les autres et avec vous-même. »
Non conforme au genre : Peut être exprimé par une personne qui ne suit pas les stéréotypes de genre ou qui cherche à élargir le genre et l’expression du genre. Utilisez toujours la terminologie préférée de la personne avec laquelle vous interagissez.
Genderqueer : Personne qui ne s’identifie pas au genre binaire. Ce terme est souvent utilisé par les personnes dont le genre est fluide (leur genre varie en fonction de plusieurs facteurs).
Grisexuel ou grisexuelle : Une orientation sexuelle qui se situe entre le sexuel et l’asexuel ou oscille entre les deux. Les personnes grisexuelles peuvent ressentir une attirance sexuelle, mais ne pas désirer de relations sexuelles.
Hétérocentrisme : Le point de vue selon lequel l’hétérosexualité est la norme et devrait être au centre des questions et des décisions.
Hétéronormativité : L’hétéronormativité peut être décrite comme l’idée que tout le monde est hétérosexuel et/ou que l’hétérosexualité est la norme et que toutes les autres sexualités sont différentes ou anormales.
Hétérosexuel ou hétérosexuelle : Une personne qui est exclusivement attirée par des personnes de sexe différent.
Homophobie : Le fait de ne pas aimer, de ne pas accepter les personnes 2ELGBTQQIA+ ou de montrer de l’animosité à leur égard, souvent en raison d’un manque d’éducation ou de préjugés sociaux.
Inclusion : Le fait d’inclure une personne ou un groupe dans un événement, une action ou un espace, quelle que soit son orientation ou son identité. L’objectif de l’inclusion peut être de faire un pas supplémentaire en écoutant et en apprenant afin d’offrir un espace sûr à ceux et celles qui ont pu connaître des espaces peu sûrs dans le passé.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 14
Intersexe : Intersexe est un terme utilisé pour désigner les personnes qui se situent entre ce qui est biologiquement défini comme masculin et féminin. Il peut s’agir d’une différence d’hormones, de chromosomes, d’organes reproducteurs internes ou externes, etc.
Lesbienne : Il s’agit des femmes qui sont attirées émotionnellement, romantiquement et/ ou physiquement par d’autres femmes.
Masc : Masc est défini par certains comme un individu qui possède des traits qui ont été socialement définis et construits comme masculins, y compris l’apparence ou les qualités.
• Masc et femme partagent une terminologie similaire.
Non binaire : Il s’agit d’une personne qui définit son genre en dehors du schéma traditionnel binaire homme-femme ou entre les deux. Les personnes non binaires peuvent considérer leur identité comme diverse et s’identifier comme transgenres.
Pansexuel ou pansexuelle : Les personnes qui sont attirées sexuellement, romantiquement et/ou émotionnellement par des personnes de sexe différent.
Queer : Queer est utilisé comme une forme de récupération. Ce terme peut être considéré par certains comme englobant l’ensemble de la communauté 2ELGBTQQIA+.
En questionnement : Il s’agit de personnes qui sont en train de se découvrir elles-mêmes et de découvrir leur identité sexuelle.
Colonialisme de peuplement : Ce terme désigne une forme de colonisation qui consiste pour un groupe à habiter la terre dont il dépossède violemment la population autochtone. C’est la forme de colonisation qui s’est produite dans ce que l’on appelle aujourd’hui le Canada.
Sexe assigné à la naissance : À la naissance, les individus sont généralement désignés comme étant de sexe masculin ou féminin en fonction de leurs organes reproducteurs biologiques. Il arrive que des personnes naissent avec des parties masculines et féminines et soient désignées comme intersexuées.
Transgenre : Il s’agit de l’identité de genre d’une personne qui est différente de celle qui lui a été attribuée à la naissance. Ces personnes peuvent choisir de subir une intervention chirurgicale ou une thérapie pour modifier leurs traits biologiques afin de les faire correspondre à leur identité de genre.
Transsexuel ou transsexuelle : Ce terme est utilisé par certains pour décrire une personne transgenre, mais le terme transgenre est le terme privilégié par la communauté.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 15
En anglais, le terme transgendered est parfois utilisé, à tort. Colten explique : « ce terme est également considéré comme très nuisible. Il n’est jamais approprié de désigner une personne transgenre par le terme transgendered. Cela implique que le fait d’être trans est quelque chose qui arrive à quelqu’un, plutôt qu’une identité. Par exemple, on ne dira pas d’une personne qu’elle est devenue homosexuelle. C’est une chose à laquelle nous pouvons réfléchir et que nous pouvons améliorer. »
Trans ou Trans+ : Ces termes sont souvent utilisés pour remplacer le terme transgenre, car ils sont plus inclusifs. Les termes « trans » ou « trans+ » englobent les transgenres, les personnes transmasculines, les personnes transféminines, etc.
• Transmasc et transfem(me) peuvent être utilisés comme termes abrégés pour personne transmasculine ou transféminine.
Personne aux deux esprits : Ce terme est utilisé par certaines personnes qui s’identifient comme autochtones et se considèrent comme possédant des traits masculins et féminins, mais il va bien au-delà de la simplicité du genre ou du sexe. Ce terme peut être considéré comme englobant les identités sexuelles, culturelles, de genre et spirituelles. Il est défini différemment par de nombreuses personnes qui s’identifient en utilisant cette terminologie.
Remarque pour notre parcours d’apprentissage : la recherche de définitions sur Google, dans un dictionnaire, etc., peut nous aider à comprendre les complexités et les diverses dynamiques de l’identité, de la sexualité et du genre. Cependant, cette boîte à outils vous fournira des expériences vécues afin que vous puissiez entrelacer les définitions théoriques et publiées avec les réalités vécues par les personnes IndigiQueer/2E+.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site Web de PFLAG qui propose un glossaire complet de la terminologie relative à la communauté 2ELGBTQQIA+.
Remarque : il s’agit d’une organisation américaine dont le langage et les définitions peuvent différer de ceux et celles du Canada, mais son glossaire peut être une ressource précieuse en anglais. https://pflag.org/glossary/
Une liste plus restreinte et moins exhaustive de définitions est accessible sur le site Web du gouvernement canadien : https://femmes-egalite-genres.canada.ca/fr/sois-toi-meme/glossaire-2elgbtqi-plus.html.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 16
Présentation des sigles et des acronymes couramment utilisés
CAMAB/CAFAB : Assignation coercitive du sexe masculin ou féminin.
• Voici une ressource très utile pour améliorer sa compréhension de CAMAB/CAFAB et plus encore : Gender Diversity Terminology Support
CD : Travesti
FtM/F2M : De femme à homme
GNC : Personne de genre non conforme
GSM: Gender and Sexual Minorities, a term that can be used in place of “2SLGBTQ+”
MSG : Minorités sexuelles et de genre, un terme qui peut être utilisé à la place de « 2ELGBTQQIA+ »
2ELGBTQQIA+ et plusieurs versions de ce terme existent, par exemple :
• LGBTQ2E+;
• LGBTQ*;
• LGBTQ+;
• GLBT;
• LGBTTQ;
• LGBTQ2.
MSM/FSF : Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes/Femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes.
HvF : Personne transgenre de sexe masculin à féminin.
PGP : Pronom de préférence
• Une excellente ressource de la Fondation SpeakOUT concernant les pronoms de genre de préférence se trouve ici.
QPOC/QTPOC : Personnes queers racisées/personnes queers et trans racisées.
SAAB : Sexe assigné à la naissance
• MAAB/AMAB : Homme assigné à la naissance/Assigné homme à la naissance.
• FAAB/AFAB : Femme assignée à la naissance/Assignée femme à la naissance.
• UAAB : Non assigné à la naissance.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 17
SGL: L’amour pour les personnes du même genre, un terme inventé par l’activiste Noir Cleo Manago pour garantir que les perspectives afrocentriques soient comprises dans l’éventail des identités sexuelles et de genre.
SSM : Mariage entre personnes de même genre. Certaines ressources parleraient d’un « nouveau phénomène social », mais comme l’a souligné Riley, les Autochtones assument des identités et des rôles multisexuels depuis des temps immémoriaux.
SRS : Réassignement sexuel chirurgical, également connu sous le nom de chirurgie d’affirmation du genre, chirurgie de réassignation sexuelle ou chirurgie de changement de sexe.
• Consultez les liens provinciaux ci-dessous pour en savoir plus sur la manière dont ces interventions chirurgicales sont prises en charge au Canada.
• Colombie-Britannique
• Alberta
• Ontario
TERF : Féministe radicale excluant les femmes trans
• E pourrait également signifier éliminationniste.
• Les TERF sont connus pour leur volonté de nuire aux personnes transgenres.
• Bonne lecture de Vox
• D’après l’article, « le mot TERF a vu le jour à la fin des années 2000, mais il s’est répandu dans les cercles féministes radicaux des années 1970, après qu’il est apparu nécessaire de créer un terme pour distinguer les féministes radicales qui soutiennent les femmes transgenres de celles qui ne les soutiennent pas ».
• Un grand nombre de TERF se disent critiques à l’égard du genre, car les TERF visent à critiquer les personnes transgenres tout en présentant cela comme du féminisme. Le féminisme et la transphobie s’excluent mutuellement.
NBY : Non binaire.
Quel est l’acronyme qui vous a le plus marqué?
Avez-vous une connaissance ou une expérience de cette terminologie? Prenez un moment pour réfléchir à la manière dont vous pouvez commencer à intégrer ces acronymes dans votre Centre d’amitié et sur votre lieu de travail.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 18
Histoire
Nous sommes très reconnaissants envers Riley Yesno pour nous avoir donné un aperçu de l’histoire et de la culture IndigiQueer et bispirituelle.
Les personnes aux deux esprits et queers font partie de nos nations et de nos communautés depuis des temps immémoriaux. Selon le sous-groupe de travail sur les personnes 2ELGBTQQIA+, sur les 200 langues autochtones parlées en Amérique du Nord, au moins 150 d’entre elles possèdent des termes permettant d’identifier les personnes qui ne sont ni masculines ni féminines. En effet, nos langues nous disent ce que les personnes aux deux esprits et queers savent déjà : nous avons toujours été là.
Non seulement nous avons toujours été là, mais nous avons toujours été acceptés et, dans de nombreux cas, vénérés. Pensez, par exemple, aux enseignements anichinabés de Nanabush. Dans la plupart des récits, Nanabush est décrit comme un métamorphe, passant d’une identité à l’autre, d’une forme à l’autre et d’un genre à l’autre (ou n’ayant pas de marqueur de genre). Nous constatons que l’une de nos entités fondamentales et sacrées est queer. Et nous savons que de nombreuses autres nations ont des histoires de personnes queers similaires.
Les colonisateurs ont reconnu ces conceptions de la diversité des genres et des sexualités chez les Autochtones. En fait, certains des premiers récits écrits queers autochtones proviennent des journaux des missionnaires jésuites des années 1600. Notre acceptation et notre amour des personnes queers allaient fermement à l’encontre des visions occidentales et chrétiennes de l’époque, et c’est ainsi qu’elles sont devenues l’une des premières cibles de l’anéantissement au début de la colonisation.
Pensez, par exemple, aux témoignages des survivantes et des survivants des pensionnats. À plusieurs reprises, vous entendrez des survivantes et des survivants raconter que certains de leurs premiers souvenirs d’école comprennent le fait d’avoir été séparés de leurs frères et sœurs sur la base de leur sexe, d’avoir eu les cheveux coupés et d’avoir été forcés de porter certains vêtements – autant d’exemples de l’imposition de normes et d’expressions liées au genre.
Malheureusement, de nombreux membres de nos communautés ont du mal à voir ces vérités : à la fois notre présence durable et le fait que le déni de notre présence est un symptôme de croyances coloniales intériorisées. À ce titre, nous devons tous veiller à désapprendre les systèmes coloniaux de l’hétéropatriarcat, en refusant d’adopter la queerphobie sous le couvert de la « tradition ». Il est grand temps que nous, les Autochtones queers et aux deux esprits, récupérions notre pouvoir et notre place dans tous nos espaces communautaires.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 19
Colten explique que son expérience en tant que personne aux deux esprits est très personnelle et que seules d’autres personnes aux deux esprits ou IndigiQueer peuvent s’y associer. « À l’époque, nous étions très respectés et nous étions en mesure d’intégrer les deux horizons et de soutenir les rôles des hommes et des femmes. L’homophobie a été apprise; elle est coloniale. »
Respect des pronoms
Que sont les pronoms et pourquoi dois-je les respecter?
Les pronoms sont importants pour le respect des identités de genre. Ils permettent aux individus d’être désignés d’une manière qui affirme et valide leur identité de genre. L’utilisation des pronoms de préférence par une personne peut créer un environnement plus inclusif et plus accueillant, car nous reconnaissons et affirmons son identité.
Les pronoms courants peuvent comprendre :
• Elle : Elle aime fabriquer des mocassins.
• Il : Il aime cuisiner de la bannique.
• Iel : Iel aime faire la danse des herbes sacrées.
• Elle/iel : Iel aime entailler les arbres pour en faire du sirop d’érable. Elle le met en bouteille et le donne à son nitap.
• Il/iel : Sa chemise à ruban est trop petite pour lui maintenant qu’iel a grandi. Il demandera à sa kokom d’en fabriquer un nouveau pour les événements spéciaux.
L’équipe chargée des soins aux personnes transgenres de la Public Health Services Authority de la Colombie-Britannique a conçu une infographie sur le langage inclusif du point de vue du genre qui nous aide à apprendre à utiliser les pronoms et à modifier notre utilisation de la langue (en anglais) : http://www.phsa.ca/transcarebc/Documents/ HealthProf/Gender_Inclusive_Language_General.pdf
De plus, l’utilisation des pronoms appropriés peut également contribuer à réduire la discrimination et la stigmatisation à l’égard des personnes qui s’identifient comme non conformes au genre, transgenres ou non binaires. En plaidant pour un espace plus inclusif, le MCA s’efforce de contribuer à une culture qui valorise la diversité et favorise l’égalité pour tous les individus, quelles que soient leur identité et leur expression de genre.
Si le respect des pronoms ou du nom de préférence d’une personne est source de gêne, cela peut être perçu comme un manque de respect de l’identité de cette personne.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 20
Point de réflexion :
Avez-vous envisagé d’autres pronoms pour votre identité?
Quelle est votre relation avec vos pronoms?
De quelle manière pouvons-nous soutenir les personnes dont les pronoms diffèrent des nôtres?
Analyse des réalités urbaines queers autochtones
(IndigiQueer) et 2E+
J’utilise le pronom « iel » et je m’identifie comme une personne non binaire aux deux esprits. Mon parcours a commencé en 2018, lorsque j’ai révélé mon homosexualité à mes parents. Dans les années qui ont suivi, j’ai réalisé que l’identification en tant qu’homosexuel n’était pas quelque chose qui me correspondait. De 2018 à 2021, j’ai commencé à me demander qui j’étais et comment je m’identifiais. En 2021, j’ai dévoilé être non-binaire et j’ai été accueilli par une vague d’amour et de soutien de la part de ma famille, de mes amis et des autres membres de la communauté. Bien que beaucoup aient exprimé leur soutien, j’ai remarqué qu’il y avait un manque de connaissance et de compréhension par rapport à ce que signifie être non-binaire et comment parler de manière appropriée à quelqu’un dont l’identité sort de la binarité. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de travail à faire pour comprendre l’importance des pronoms. Bien que je sois énormément reconnaissant de l’amour et du soutien de tout le monde, j’ai vraiment l’impression qu’il faut dialoguer sur la manière de converser correctement avec les personnes qui n’utilisent pas les pronoms « standard ». Je me sens souvent un peu triste et je ressens des émotions négatives lorsque je m’adresse à des personnes qui me mégenrent. Je sais que tout le monde n’a pas la possibilité d’être exposé à d’autres horizons dans ma petite communauté ou dans les Centres d’amitié communautaires, et je souhaite vraiment entamer une conversation qui permette à ces personnes d’apprendre et d’évoluer dans le but de communiquer plus efficacement afin que les générations futures n’aient pas à s’inquiéter et puissent se sentir en sécurité et respectées dans n’importe quel groupe.
Je vois les Centres d’amitié comme un moyen d’entamer cette conversation avec celles et ceux qui, comme moi, ne sont peut-être pas exposés à des personnes de genres divers.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 21
Un jeune aux deux esprits a déclaré : « Je suis allé au Odawa Native Friendship Centre pour le pow-wow et j’ai appris à danser. Ce qui me plaît, c’est que ce sont des personnes plus jeunes qui le dirigent. J’ai senti que c’était un milieu inclusif, et que le rythme était différent de celui des autres programmes habituellement proposés. Le fait de me sentir accepté dans cet espace m’a également encouragée à participer à différents événements, comme la Zumba. C’était moi avec les mamans et leurs enfants. Ce qui m’interpelle aussi, c’est la gratuité de la nourriture. J’aime la nourriture gratuite.
Nous devons également nous interroger sur le nombre d’organisations et d’entreprises qui apportent des articles, des drapeaux et des autocollants aux couleurs de l’arc-en-ciel pour le Mois de la fierté, en juin. Cependant, dès que le mois de juillet arrive, les drapeaux arc-en-ciel sont rangés et les décorations enlevées. Nous ne cessons pas d’être queers après la fin du Mois de la fierté.
Je parlais récemment à un ami du Kamloopa Powwow de l’homophobie et de la discrimination dont la communauté aux deux esprits a fait l’objet. Pourquoi empêcherionsnous les membres de notre communauté d’être ou d’embrasser ce qu’ils sont et de participer à quelque chose qui fait chanter leur esprit?
J’ai l’impression que la jeunesse est plus encourageante, qu’elle ne ressent pas le besoin d’être indiscrète, qu’elle est serviable et qu’elle ne fait pas de suppositions. Dans cette conversation avec mon ami, j’ai dit qu’en tant que kwe (femme), je voulais faire la danse des herbes sacrées. Iel a répondu : “Non, tu ne peux pas. Ce n’est pas la bonne méthode.”
On peut être à la fois traditionnel et une personne aux deux esprits ou IndigiQueer. J’aurais aimé que mon ami me dise : “Tu peux prendre mes vieilles cloches”, ou “Je connais telle ou telle personne qui pourrait t’aider”. »
Shelby, CJA
Pour ma part, je n’ai dévoilé ma bisexualité qu’à l’âge de 12 ans auprès de mes amis, et auprès de ma mère vers 18 ans, mais j’ai toujours su que j’étais différente. J’ai grandi en ayant parfois honte, car les gens de l’époque, lorsque j’étais adolescente, étaient très conservateurs et n’approuvaient pas les personnes différentes. Tout le monde devait être catholique ou chrétien ou suivre une ligne droite. Il a donc été difficile de l’accepter, pour ma mère aussi, mais elle m’accepte aujourd’hui comme je suis, ce qui est formidable. Elle comprend que je suis une personne aux deux esprits et je suis très fière de la façon dont j’en suis venue à réaliser mon identité. Il a été difficile de grandir sans savoir où trouver ma place et avec des gens qui ont des idées très arrêtées sur la communauté LGBTQ+. Il est difficile de ne pas avoir beaucoup de personnes qui nous soutiennent à cet âge, car on est encore en train d’apprendre et de former notre identité.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 22
J’ai toujours su que j’étais censée être une jumelle et lorsque ma mère était enceinte de moi et de mon jumeau, elle a fait une fausse couche, du moins c’est ce qu’elle croyait, et lorsqu’elle est allée à l’échographie, j’étais toujours là. Je crois vraiment que mon jumeau était une personne de sexe masculin et qu’il est toujours avec moi parce que je ne me sens jamais vraiment seule. Toute ma vie, j’ai eu l’impression que quelqu’un me guidait. En sachant que j’étais censée avoir un jumeau, je crois que c’est lui et qu’il vit en moi.
Aujourd’hui, avec tous les changements qui se produisent dans le monde, je n’ai plus honte et je suis heureuse que ma communauté et ma famille acceptent très bien les personnes LGBTQ+.
Après avoir lu quelques histoires de personnes aux deux esprits et IndigiQueer, comment pouvons-nous développer des compétences d’écoute qui honorent leurs réalités vécues au sein de nos propres Centres d’amitié?
Les conseils et recommandations de Victoria seraient de s’entraîner à avoir l’esprit ouvert et de se dire que ce n’est pas grave si cela n’a pas de sens pour vous tout de suite. Même s’il s’agit d’identités sexuelles et de genre qui existent depuis des temps immémoriaux, la colonisation nous a fait croire qu’il s’agissait de nouvelles terminologies. Notre ouverture d’esprit nous oblige à faire preuve de compassion et à valider les expériences des autres. Pour Victoria, la différence entre une personne qui essaie de faire preuve de compréhension et une alliée ou un allié, c’est que tout le monde peut commettre des erreurs, mais que l’allié prend sa place pour assumer les erreurs commises.
Agir en tant qu’allié
Les Centres d’amitié et les APT du Canada ont une histoire unique dans la création de programmes, d’activités, d’événements, de politiques, d’espaces sûrs et de soutiens qui ont une incidence sur les personnes aux deux esprits et les personnes autochtones queers tout en préservant leur sécurité culturelle.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 23
Discrimination et présomption à l’égard des personnes
2ELGBTQQIA+ et
autochtones queers (IndigiQueer)
Assumptions about IndigiQueer and Two-Spirited folks can lead to erasure and invisibility. For example, as Indigenous people, we are all too familiar with common stereotypes such as not paying taxes and being on welfare.
Within the scope of Indigenous community, 2SLGBTQ+ people can experience an additional layer of stereotyping which leads to invalidating and erasure. When people assume that all Indigenous individuals are heterosexual and cisgender or utilize their perspectives of traditional knowledge to negate someone’s identity, they are erasing the experiences of those who are 2SLGBTQ+ and IndigiQueer. This can lead to a lack of representation and support for these individuals within both the Indigenous and LGBTQIA+ communities as well as a lack of understanding and acceptance.
Assumptions can also lead to harmful stereotypes and discrimination. When assumptions lead to stereotypes, this can perpetuate discrimination.
Maddi nous rappelle que de nombreuses personnes ont intériorisé l’homophobie et la transphobie et suivent des mentalités patriarcales en raison du colonialisme de peuplement. Les personnes aux deux esprits et IndigiQueer peuvent être confrontées à des formes de discrimination en dehors et au sein de leurs propres communautés.
Beaucoup de personnes IndigiQueer et aux deux esprits ne se conforment pas à cette binarité et ces « normes » coloniales apprises. Cette discrimination peut prendre plusieurs formes, comme :
• Ne pas faire partie de certaines cérémonies
• Subir du harcèlement verbal/physique/sexuel
• Être associé à des stéréotypes nuisibles
• Être mégenré
Face à la discrimination, comment assurer la sécurité des parents de personnes aux deux esprits et IndigiQueer?
Quelles interventions pouvons-nous intégrer au MCA?
L’ANCA s’efforce d’aider les Centres d’amitié à soutenir et à former leur personnel et les membres de la communauté – les interventions peuvent être différentes et varier selon les régions et les communautés.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 24
Soutien des Centres d’amitié dans leur
démarche d’intégration de la dimension de genre
Ici, nous pouvons nous demander :
Avons-nous des personnes aux deux esprits/IndigiQueer au sein du personnel ou de notre conseil d’administration?
Avons-nous mis en place des politiques qui traitent précisément des mesures à prendre lorsque nous constatons des formes de discrimination telles que l’homophobie, la transphobie, etc.?
Quelle est la prévalence de notre programmation pour les personnes aux deux esprits et IndigiQueer que nous offrons?
Comment savons-nous que cette programmation est sûre?
Disposons-nous de programmes et de services particuliers et intentionnels pour les membres de la communauté 2ELGBTQQIA+? Si ce n’est pas le cas, quelles sont les premières mesures à prendre pour les mettre au point?
« Cultiver un espace sûr pour une personne aux deux esprits, c’est cultiver un espace sûr pour tous »
- Citation d’un jeune 2E+
Dans le cadre de cette boîte à outils, nous soulignerons et reconnaîtrons certains des soutiens passés et actuels que les Centres d’amitié et les APT de tout le pays ont créés pour leurs membres aux deux esprits et IndigiQueer.
Si l’on ne sait pas par où commencer pour favoriser l’inclusion, on peut commencer par regarder ce que font les autres Centres d’amitié et APT. Inspirez-vous de ces exemples et adaptez-les à votre approche de prestation de services de soutien.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 25
Le comité de la fierté du First Light Friendship Centre de St. John’s a créé un capteur de rêves arc-en-ciel géant qui a été exposé sur son char lors du défilé de la fierté de St. John’s le 17 juillet 2016. Le capteur de rêves a fini par être si grand qu’on s’attendait à ce qu’il batte un record Guinness. La création est actuellement en attente de certification par le Guinness World Records.
Le Centre d’amitié a également organisé une soirée de bingo de la fierté afin de recueillir des fonds pour ses activités liées à la communauté 2ELGBTQQIA+. Le comité a ajouté un tirage au sort de type moitié-moitié à sa collecte de fonds pour aider les victimes de la fusillade de masse au Pulse Nightclub, en Floride.
https://newjourneys.ca/fr/articles/le-centre-d-amitie-dest-john-s-s-apprete-a-rentrer-dans-le-livre-des-recordsguinness-tout-en-soutenant-la-fierte
Le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or a lancé le tout premier festival de la Fierté à Val-d’Or. On estime que 1 500 personnes ont participé, du 15 au 17 mai 2019, à une soirée karaoké, à un brunch communautaire et au plus grand spectacle de drag queens de la région. Chaque année, lors de la Fierté Val-d’Or, ils prennent un moment pour commémorer Maurice Wabanonik, un Autochtone aux deux esprits qui a été battu et assassiné en 1998 en raison de son orientation sexuelle.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 26
Odawa Friendship Centre (ON)
September 1, 2016
In partnership with the Odawa Native Friendship Centre, two local youth’s initiative to create a safe place to work out has flourished. The open gym drop-in program creates a safe space for 2SLGBTQQIA+ folks to utilize the fitness space that might not always be accessible.
https://www.aptnnews.ca/national-news/odawa-providessafe-space-for-lgbtq-community-to-exercise-in-ottawa/
Aboriginal Friendship Centre of Calgary
Le 29 août 2022
« Vendredi dernier, nous avons eu l’honneur de donner le coup d’envoi de la Fierté à Calgary en organisant une cérémonie bispirituelle et en hissant le drapeau. Des enseignements, des cérémonies et des chants ont été offerts par deux anciens. Un grand merci pour leurs connaissances. Il est très important que nous continuions à apprendre et à transmettre la connaissance sur les deux esprits, car elle a été presque entièrement perdue en raison du colonialisme. Un grand merci au maire de Calgary et au directeur général du Aboriginal Friendship Centre of Calgary pour leur soutien continu et leur travail acharné. »
#afccproud #twospirit #twospiritpride”
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 27
La Conayt Friendship Society, en Colombie-Britannique, offre un soutien aux jeunes LGBTQ2+ en créant un espace sûr pour les personnes qui s’identifient à cette communauté et les alliés afin qu’ils se soutiennent les uns les autres.
Leur affiche se trouve ci-dessous :
Aboriginal Friendship Centres of Saskatchewan
Le 18 novembre 2021
Séance d’information sur les entrepreneures et les entrepreneurs de la communauté 2ELGBTQQIA+ autochtones.
https://afcs.ca/event/indigenous-women-2slgbtqentrepreneur-information-session/
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 28
Maniwaki Native Friendship Centre Le 15 juin 2022
The Maniwaki Friendship Centre hosted a Paint with Pride night to bring together folks in the community to express themselves through spray paint on canvas.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 29
Red Deer Native Friendship Society
Le 21 janvier 2021
https://rddcf.ca/red-deer-native-friendship-societyawakens-the-gift-of-two-spirits/
« La Red Deer & Community Foundation accorde une subvention de 40 000 $ au Fonds pour l’égalité des sexes.
»
« Grâce à une subvention de 40 000 $ dans le cadre du Fonds pour l’égalité des sexes, la Red Deer Native Friendship Society (RDNFS) embauchera une personne chargée de faire des recherches sur l’histoire unique et les enseignements traditionnels des personnes aux deux esprits. Les enseignements seront ensuite échangés lors de cérémonies, ce qui permettra de sensibiliser la population du centre de l’Alberta à l’importance culturelle et spirituelle des personnes aux deux esprits. »
« La RDNFS créera un espace pour que les personnes aux deux esprits puissent explorer leur identité avec d’autres personnes aux deux esprits et de sexe différent, avec le soutien des Aînées et des Aînés. »
Victoria Native Friendship Centre
Rassemblement annuel des personnes 2ELGBTQQIA+ avec des ateliers, des célébrations, de la nourriture et l’accès aux ressources communautaires locales. Plus de 100 jeunes ont participé cette année!
Également au VNFC, une halte mensuelle pour les jeunes 2ELBTQQIA+, ouverte également aux alliées et aux alliés. Cette halte est dédiée à la création d’espaces sûrs pour nos jeunes qui peuvent venir et participer à des activités telles que les quilles, les soirées cinéma, l’artisanat, la tenue d’un journal et les randonnées portant sur les plantes médicinales. Les jeunes ont également la possibilité d’accéder à des produits de réduction des risques et de santé sexuelle.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 30
Newo-Yotina Friendship Centre (SASK)
Le 26 janvier 2023
Cercle de parole des parents ainsi que des tutrices et des tuteurs d’enfants aux deux esprits et groupe de soutien hebdomadaire pour les personnes aux deux esprits.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 31
Dze L K’ant Friendship Centre (BC)
Le 14 novembre 2022
« La Dze L K’ant Friendship Centre Society a le plaisir d’annoncer son programme Indigenous by Indigenous Two Spirit. Nous apprendrons ensemble comment apporter un soutien optimal guidé par des valeurs traditionnelles. Nous vous invitons à participer à l’une des séances ou à nous envoyer un courriel pour trouver d’autres moyens d’apporter votre contribution. »
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 32
Mise en place de relations respectueuses avec les organisations 2E+ et IndigiQueer de votre région
1. Formation à la sensibilisation culturelle : organiser des séances de formation à la sensibilisation culturelle afin de promouvoir l’éducation et la sensibilisation à l’histoire et à l’expérience des personnes aux deux esprits et IndigiQueer. Il peut s’agir de présentations par des leaders 2E/IndigiQueer, d’enseignements traditionnels de vos communautés locales et de discussions ouvertes sur une alliance efficace.
2. Exercices sur l’intersectionnalité : réaliser des exercices sur l’intersectionnalité pour aider les gens à comprendre comment les expériences des personnes aux deux esprits et IndigiQueer sont façonnées par leurs identités croisées. Cela peut comprendre des discussions sur les répercussions du colonialisme, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie et de la discrimination fondée sur la capacité physique.
3. Apprendre à partir de situations réelles : comme nous l’avons vu avec les jeunes aux deux esprits et IndigiQueer dans cette boîte à outils, vous êtes capables d’assimiler des expériences vécues et d’approfondir votre compréhension des complexités qui existent dans le genre, les identités sexuelles et l’autochtonie.
4. Langage intentionnel : Organiser des activités linguistiques qui explorent une variété de pronoms, ajouter cette information dans les formulaires d’admission pour les programmes ainsi que les services offerts et organiser des discussions hebdomadaires sur les conséquences de la langue utilisée dans les espaces de partage.
5. Recenser les ressources : cibler les ressources extérieures au Centre d’amitié qui sont offertes pour les personnes aux deux esprits et IndigiQueer – vous pouvez même établir un partenariat avec elles! Il peut s’agir de rechercher des organisations locales, des prestataires de services et des groupes communautaires qui offrent un soutien holistique.
6. Engager des alliées et des alliés : Lorsque vous vous associez à des organisations ou à d’autres équipes au sein de votre Centre, prenez un engagement d’allié qui décrit les mesures que vous prendrez pour vous assurer que les personnes aux deux esprits et IndigiQueer seront prises en compte dans votre travail à l’avenir. Cela peut aider l’espace et le personnel à développer l’empathie et la compréhension des expériences vécues par les personnes aux deux esprits et IndigiQueer.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 33
Aperçu de l’alliance
1. Renseignez-vous : il n’incombe à personne d’autre qu’à vous de rendre compte de votre parcours d’apprentissage :
a) Découvrez l’histoire et les expériences des personnes aux deux esprits et IndigiQueer. Vous pouvez utiliser cette boîte à outils, les liens et les ressources qu’elle contient ou trouver vos propres ressources, participer à des ateliers et à des conférences et engager des conversations avec les membres de la communauté aux deux esprits.
2. Utilisez un langage inclusif :
a) Comme nous l’avons vu dans la section portant sur la terminologie de cette boîte à outils, nous devons faire attention au langage que nous utilisons lorsque nous parlons des personnes aux deux esprits et IndigiQueer.
b) Évitez d’utiliser des termes désobligeants ou offensants.
c) Utilisez un langage respectueux qui reconnaît et affirme leur identité.
3. Écoutez la communauté et apprenez d’elle :
a) Efforcez-vous d’écouter et d’apprendre des expériences des personnes aux deux esprits et IndigiQueer. Prenez le temps de comprendre leur point de vue. Il est primordial d’honorer et de construire des relations authentiques.
b) Posez des questions! Utilisez le respect et la non-intrusion pour guider vos pensées et vos questions.
4. Créez des espaces sûrs : créez des cercles de discussion, des sondages et d’autres moyens pour vous assurer que les personnes aux deux esprits se sentent écoutées, respectées et accueillies :
a) Il peut s’agir de désigner des zones comme étant des espaces sûrs.
b) Mettez en œuvre des politiques ainsi que des procédures et mettez à jour les règles et les règlements qui reflètent les programmes et les services que vous fournissez afin de promouvoir l’inclusion et le respect.
5. Luttez contre la discrimination : prenez des mesures pour lutter contre la discrimination et les préjugés à l’égard des personnes aux deux esprits et IndigiQueer, en particulier au sein du Centre d’amitié.
a) Créez une politique antidiscriminatoire précise.
b) Formez le personnel à la diversité et à l’inclusion.
c) Créez un processus de signalement et de traitement des discriminations.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 34
6. Célébrez la diversité : honorer les identités et célébrer les personnes aux deux esprits peut être l’expérience la plus valorisante.
a) Organisez des événements et des activités, comme nous l’avons vu dans d’autres Centres d’amitié du Mouvement.
7. Soutenez la communauté : offrez des ressources et des références aux membres de la communauté aux deux esprits, proposez des groupes de soutien par les pairs et défendez leurs droits et leurs besoins.
Être une alliée ou un allié demande un processus continu qui nécessite un engagement à apprendre, à écouter et à agir afin de créer des environnements inclusifs et favorables pour tous les membres de la communauté.
Journées de sensibilisation et de visibilité
Les journées de sensibilisation et de visibilité pour les communautés aux deux esprits et IndigiQueer sont importantes pour plusieurs raisons :
• Lutte contre la stigmatisation et la discrimination : Les personnes aux deux esprits et IndigiQueer ont toujours été confrontées à la discrimination, à la marginalisation et à la violence en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Les journées de visibilité et de sensibilisation abordent les difficultés et les problèmes auxquels sont confrontées ces communautés, remettent en question les stéréotypes et encouragent l’acceptation et l’inclusion.
• Célébration de toutes les identités : Les personnes aux deux esprits et IndigiQueer ont des expériences, des identités et des origines culturelles diverses. Les journées de visibilité et de sensibilisation sont l’occasion de célébrer et de promouvoir la compréhension et le respect culturels.
• Autonomisation : Il y a une différence entre célébrer son identité et s’autonomiser grâce à elle. Lorsqu’il est possible de créer de la visibilité et de la sensibilisation, il est également possible de renforcer le leadership des personnes aux deux esprits et des IndigiQueer, de développer des compétences en matière de défense de droits et d’établir une aide intercommunautaire.
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 35
Si vous n’êtes pas une personne aux deux esprits/IndigiQueer, comment définiriez-vous votre rôle dans le soutien à l’autonomisation des personnes issues de la diversité de genre? Est-il possible d’utiliser vos privilèges en matière de genre et de sexualité pour soutenir les personnes de sexe différent?
Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des journées de visibilité et de sensibilisation – pouvez-vous penser à d’autres journées qui ne figureraient pas sur cette liste? Existe-t-il des journées de visibilité et de sensibilisation que votre Centre d’amitié pourrait promouvoir ou autour desquelles il pourrait mettre au point une programmation?
• Le 31 mars : Journée internationale de la visibilité transgenre
• Le 6 avril : Journée internationale de l’asexualité
• Le 26 avril : Journée de la visibilité lesbienne
• Le 17 mai : Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie
• Le 24 mai : Journée de la visibilité Pan
• Juin : Mois de la Fierté
• Le 14 juillet : Journée internationale des personnes non binaires
• La 4e semaine de septembre : Semaine de l’égalité des sexes
• Le 23 septembre : Journée de la visibilité bisexuelle/Célébration de la Journée de la bisexualité
• Octobre : Mois de l’histoire LGBT
• Le 3e jeudi d’octobre : Journée de l’esprit (anti-harcèlement)
• Le 8 octobre : Journée internationale des lesbiennes
• Le 11 octobre : Journée nationale du coming out
• Le 18 octobre : Journée internationale des pronoms (3e mercredi d’octobre)
• Du 23 au 29 octobre : Semaine de la visibilité asexuelle (Ace Week)
• Le 26 octobre : Journée de la visibilité intersexe
• Le 1er dimanche de novembre : Journée des parents trans
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 36
• La 2e semaine de novembre : Semaine de la visibilité transgenre
• Le 20 novembre : Journée du souvenir trans
• Du 25 novembre au 10 décembre : Les 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe
• Le 8 décembre : Journée de la fierté pansexuelle
L’ANCA créera un calendrier pour les personnes aux deux esprits et IndigiQueer qui comprendra les journées de visibilité et de sensibilisation mentionnées ci-dessus –restez à l’affût!
Ressources
• Two-Spirited People of the First Nations (https://2spirits.org/)
• Niizhaayek Alliance (https://frayme.ca/partners/niizhaayek-alliance)
• Two Spirits in Motion Society (https://2spiritsinmotion.com/)
• Edmonton Two-Spirit Society (https://e2s.ca/)
• Two-Spirited People of Manitoba (https://twospiritmanitoba.ca/)
• Two-Spirit Michif Local (http://2smichiflocal.ca/?)
• Wabanaki Two-Spirit Alliance (http://w2sa.ca/about)
• Native Youth Sexual Health Network (https://www.nativeyouthsexualhealth.com/)
• UNYA - 2 Spirit Collective (https://unya.bc.ca/programs/2-spirit-collective/)
D’autres boîtes à outils existent pour soutenir les espaces pour les personnes aux deux esprits et IndigiQueer
• Celebrating Our Magic Toolkit - Healthy Native Youth (https://www.healthynativeyouth. org/wp-content/uploads/2021/05/Celebrating-Our-Magic-Toolkit.pdf)
• Tribal Equity Toolkit 3.0 - Tribal Resolutions and Codes to Support Two Spirit & LGBTQ Justice in Indian Country (États-Unis) (https://www.thetaskforce.org/wpcontent/uploads/2014/09/TET3.0.pdf)
• Gender Inclusive Language Tool - PHSA (http://www.phsa.ca/transcarebc/ Documents/HealthProf/Gender_Inclusive_Language_General.pdf)
Ressources supplémentaires
• Étiquettes de toilettes inclusives
• Le contenu des imprimés et affiches de l’acronyme 2ELGBTQQIA+
National Association of Friendship Centres // Association nationale des centres d'amitié 37
275 MacLaren Street Ottawa, Ontario K2P 0L9 (613) 563-4844 NAFC.ca