Sommaire Introduction
1. L'installation agricole classique et en agriculture durable......................p.4 1.1 Le plan de professionnalisation personnalisé (PPP) 1.2 Les questions que pose le PPP 1.3 Constats / pratiques 1.4 Eléments favorables à ces installations 1.6 Les freins à l'installation 1.7 Idées fortes et pistes d'action
3. L'installation agri-innovante...........................................................p.7 3.1 3.2 3.3 3.4
Constat Eléments favorables à ce type d'installation Eléments défavorables à ce type d'installation Idées fortes, projets, actions
4. La création d'activités hors champ agricole.................................p.13 4.1 4.2 4.3 4.4
Constat Eléments favorables Eléments défavorables Idées fortes, projets, actions
5. La transmission des exploitations................................................p.17 5.1 5.2 5.3 5.4
Constat Eléments favorables Eléments défavorables Idées fortes, projets, actions
6. Le cas des espaces tests...............................................................p.19 6.1 Contexte 6.2 L'application agricole : exemple du projet de couveuse agricole du Civam Bio 64 6.21 6.22 6.23 6.24
6.3 6.4 6.5 6.6
Contexte Qu'est-ce qu'une couveuse agricole? Public cible Le fonctionnement
Les autres espaces tests Les points favorables au développement des espaces tests Les questions posées par la mise en place d'espaces tests Idées fortes, projets, actions
Conclusion Groupes et personnes rencontrées
Préface
L'installation et la transmission des exploitations agricoles, la création d'activités en milieu rural sont des objectifs prépondérants du réseau CIVAM. Ce rapport montre en effet la richesse des expériences conduites dans nos groupes en matière d'accompagnement des porteurs de projets. Cette diversité de pratiques, alliée à des compétences certaines de nos animateurs en matière d'accompagnement, mérite d'être mutualisée et adaptée à chaque territoires car elle participe au maintien des exploitations existantes et à la création d'emplois dans le milieu rural. Que ce soit par des systèmes classiques conduits en agriculture durable, ou plus diversifiés avec vente directe, nos territoires ruraux ont besoin de cette dynamique de projets pour maintenir une population active dans des campagnes vivantes. Par ailleurs émergent aussi des besoins d'installation en zone péri-urbaine où le «manger mieux et local» ouvre un véritable segment de marché favorable au maintien et la relocalisation d'une agriculture productrice d'une alimentation de qualité. Notre approche de l'installation basée sur le triptyque projet/ personne/ territoire articulée autour des groupes de développement mérite d'être valorisée auprès des collectivités locales de plus en plus sensibles à la création d'activité. Je souhaite que la FNCIVAM et l'ensemble des groupes continuent à s'investir dans le domaine de l'installation et de la transmission ; que nos actions et compétences soient reconnues par l'ensemble des partenaires notamment dans le cadre de la rénovation du dispositif à l'installation et la mise en place du Parcours Professionnel Personnalisé.
Didier LORIOUX Président de la commission installation
Introduction L'accompagnement des porteurs de projets (PP) nécessite des traitements différents selon le type de projet (agricole, agri ruraux innovants, multifonctionnels ou relevant de la création d'activité en milieu rural), son degré de maturation, le statut professionnel du candidat, les opportunités et enjeux du territoire et ses politiques d'accueil et d’installation. Globalement plus de la moitié des PP souhaitent s'installer sur des petites structures que l'on peut qualifier de TPE (Très Petites Entreprises). L'ensemble des étapes d'un parcours à l'installation peut se décomposer en 2 parties : - une partie amont avec les étapes du désir à l'idée, - une partie avale avec les étapes de séquençage du projet d'installation et d'ancrage territorial. C'est à partir de ces différentes étapes que nous analyserons les pratiques, méthodes, outils, projets des animateurs et groupes rencontrés.
"La seule prise en compte du projet professionnel et économique (approche classique des structures conventionnelles) ne suffit pas pour accompagner les porteurs de projets qui nous contactent". Ainsi aujourd'hui la réussite d'une installation en milieu rural et péri-urbain dépend de l'articulation et de l'adéquation entre projet de vie / projet professionnel / projet de territoire. Le réseau CIVAM réalise un accompagnement spécifique des PP qui prend en compte les trois éléments de ce triptyque et leurs interactions. Il se situe souvent bien en amont des accompagnements classiques et nécessite des méthodes, outils, partenariats spécifiques. Par ailleurs cette stratégie s'inscrit dans une politique d'installation qui prend en compte la multifonctionnalité de l'agriculture, sa durabilité, la diversité des projets susceptibles d'apporter de l'innovation du dynamisme et du lien social dans les territoires. Pour les CIVAM un projet ne se prépare pas seulement en raisonnant une technique de production, un chiffre d'affaire, des investissements, c'est aussi une construction complexe menée sur un lieu et dans un environnement socio-économique donné par un porteur de projet. D'où l'importance de nouveaux modes d'accompagnement mis en œuvre qui prennent en compte ces complexités.
"C'est pourquoi les PP qui s'adressent à nos réseaux disent majoritairement ne pas trouver l'aide appropriée auprès des acteurs institutionnels traditionnels, peu préparés et outillés pour appréhender la complexité et qui se montrent parfois réticents à soutenir les projets novateurs, multifonctionnels et de petites tailles".
Finalité de ce "tour d'horizon" Réaliser un état des lieux sur les pratiques, méthodes, actions, projets des groupes CIVAM qui accompagnent des porteurs de projets (PP) dans l'installation agricole, agri innovante et plus largement dans la création d'activité en milieu rural. Objectifs - Connaître les animateurs du réseau, comprendre leur mode de fonctionnement et appréhender leurs pratiques d'accompagnement des PP - Identifier les éléments favorables à l'installation et les points de blocage - Capitaliser, mutualiser, transférer les actions, méthodes d'accompagnement, projets à l'échelon national - Repérer les "idées de projets" dans le domaine de l'installation rurale pouvant faire l'objet de "dossier projets" structurant pour la FNCIVAM et ses partenaires (INPACT, CELAVAR, WWF…) - Identifier des projets transversaux aux différentes commissions - Appréhender les attentes des animateurs et groupes par rapport à la Commission Installation rurale. Méthode Interview par rencontre directe ou téléphonique d'animateurs et administrateurs intervenant sur l'installation rurale (environ 50 personnes rencontrées sur l'ensemble des régions). L'interview est conduite à partir d'une grille d'analyse qui aborde les pratiques d'accompagnement des PP de la phase primo accueil jusqu'au suivi post installation, les éléments favorables et défavorables à l'installation, les contraintes des animateurs (financières, partenariales, montage de dossiers…), les projets en cours, et leurs attentes par rapport à la Commission Installation. Rédaction Cette présente étude a été réalisée par Alain Daneau, MAD, chargé de mission Installation à la FnCivam en mai 2008.
1. L'installation agricole classique et sur des systèmes d'exploitation conduits en agriculture durable 1.1 Le nouveau dispositif installation Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) Le Ministère de l'Agriculture en collaboration avec le syndicat JA souhaite renouveler le parcours à l'installation en instaurant le PPP. L'objectif principal de ce dispositif est d'accompagner et d'aider davantage de nouveaux installés en agriculture et ne pas laisser ainsi environ 50% d'entre eux (8000 par an) sans soutien des pouvoirs publics nationaux. Ces candidats, public privilégié des CIVAM, devraient donc suivre le PPP Ce parcours professionnalisant individualisé doit permettre aux candidats après un diagnostic de compétence d'acquérir les connaissances techniques et la pratique qui leurs font défaut pour s'installer dans les meilleures conditions. Le PPP présente différentes étapes - accueil et information des PP - évaluation de leurs compétences - élaboration du PPP avec le candidat - suivi de formations et de stages pratiques si besoin - élaboration du Plan de Développement et de l'Exploitation (PDE ancien EPI) - validation du parcours par le CDOA. Il était prévu au départ que le dispositif soit bouclé et applicable dans les départements dès janvier 2008, mais des interventions politiques (régions) et syndicales (réseau Inpact…) demandant entre autre la neutralité et l'ouverture dans la gestion du PPP ont repoussé la réforme. La mise en place des textes et des procédures devrait se faire à la fin du 1er semestre 2008, et la généralisation du nouveau dispositif le 1er janvier2009. Suite à nos entretiens, il ressort pour la FNCIVAM que les PP soient "accueillis et orientés" dans des lieux d'accueil neutres leur fournissant une information objective sur l'installation et que soient habilitées plusieurs structures pour réaliser l'accompagnement. Compte tenu du notre expérience, pratique et spécificité en la matière, la FNCIVAM souhaite que les réseaux CIVAM puissent être identifiée en tant que structure réalisatrice de PPP. A l'heure actuelle nos réseaux sont "écartés" des groupes de réflexion départementaux qui travaillent sur l'aménagement du parcours. Il est urgent d'engager un dialogue avec le Ministère sur ce dossier, soit au titre de la FNCIVAM, soit d'Inpact pour présenter et affirmer nos spécificités en matière d'accompagnement des PP, notamment ceux qui développent des projets sur des systèmes d'activités diversifiés et multifonctionnels.
1.2 Les questions que pose le PPP - Quelle place accordée à nos réseaux dans le dispositif si la gestion des points info n'est pas suffisamment plurielle ? - Comment seront habilitées les structures souhaitant assurer l'accompagnement des candidats à l'installation? - Quelle sera l'offre de formation, de réseau de tuteurs et d'exploitations qui favorisent la diversité des systèmes d'exploitation, l'innovation, l'agriculture durable? - Quelle place accordée à la progressivité de l'installation? - La prise en compte d'un statut de créateur d'entreprise. Il est donc nécessaire d'être vigilant sur ce dossier et la mise en place du PPP par les JA, via les points info, Adasea et chambre d'agriculture, et voir avec ces institutions comment engager un partenariat constructif au risque d'être exclu de l'accompagnement des PP et perdre ainsi à la fois un public, des compétences et des financements. Compte tenu de ce contexte et du "déficit" de partenariat avec les chambres d'agriculture, les Adasea, constaté par la majorité des animateurs : "contexte conflictuel" "rejet idéologique fort de la différence" "on dérange un peu dans le sphère agricole" "on ne nous facilite pas la tâche, même si on comble un vide en matière d'installation et d'aménagement du territoire, car on fait avancer une agriculture qu'ils ne soutiennent pas" il est nécessaire pour répondre aux inquiétudes des animateurs : - d'afficher, valoriser nos actions, méthodes de travail avec un public qui dit "ne pas toujours trouver l'écoute et l'aide appropriée auprès des acteurs traditionnels" et engager un dialogue avec le ministère de l'agriculture, les régions et plus localement les commissions installation départementales, - d'engager un partenariat gagnant / gagnant avec les points info, en affichant nos compétences sans être pour cela cantonné voire «marginalisé» dans l'accompagnement des projets hors cadres familiaux et ou atypiques…, - de définir pour notre réseau une charte de l'installation et de l'accompagnement qui formaliserait l'ensemble des méthodes (voir projet Terriam, Panier, Epanouir), notamment dans les domaines de l'installation en agriculture innovante, de l'agriculture durable et multifonctionnelle, - de favoriser au niveau des départements, pays, régions, la mise en place de réseau collaboratif et partenarial de l'accompagnement, type système local d'accompagnement propre à chaque territoire.
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2.1 Constat / pratiques Peu de groupe travaille directement sur ce type d'installation, car les futurs installés sont en majorité des fils et filles d'agriculteurs qui s'adressent directement aux institutions "conventionnelles" pour les accompagner dans leur projet. Les CIVAM qui accompagnent ces candidats (Bretagne, CEDAPA, Civam Loire Atlantique, Haut Bocage, du Valençay), s'appuient sur des groupes d’agriculteurs motivés par l'installation et la transmission plutôt que l'agrandissement. Ils mettent en avant les résultats et ratio économiques des systèmes conduits en agriculture durable favorables à une installation "à petits prix" (capital investi / produit, valeur ajouté/produit, actif/UTAF…) et qui correspondent aux finalités des futurs installés. Les candidats sont le plus souvent recrutés par le réseau CIVAM. L'accompagnement est renforcé par un pôle de parrainage - tutorat, composé d'agriculteurs ressources (appui en début de projet), ou relais (qui réalisent des points réguliers) ; référents (suivi post installation). Ces tuteurs sont choisis soit de manière informelle ou par des rencontres organisées entre jeunes et agriculteurs du réseau (cf expériences "coup de pouce" des CIVAM du Haut Bocage). L'animateur intervient sur l'accueil et assure le suivi par des dispositifs type " café installation", formation technique "bout de parcelle". La partie montage du dossier (EPI) est le plus souvent déléguée aux Adasea.
2.2 Eléments favorables à ces installations - Une dynamique de groupe, collective "qui rend les exploitations et le métier attractif " (ex. Le Civam Gradel a installé 9 JA sur 13 fermes en 10 ans, tous les départs ont été remplacés - Mise en place de comités locaux installation - transmission qui proposent des "visites reprise" entre le cédant et 2 agriculteurs du territoire (Civam du Valençay) - La volonté des adhérents CIVAM d'installer plutôt que d'agrandir les exploitations existantes - Les "cafés solidaires" (Bretagne) qui favorisent par des rencontres informelles cédant/repreneur la prise de contact - Le suivi post installation par les groupes d'échange de pratiques - Les exploitations gérées selon les critères de l’agriculture durable propres aux civam
2.3 Les freins à l'installation - Peu d'éléments défavorables dans ce type d'installation car "il s'agit d'une volonté du réseau, d'installer". Des groupes soulignent cependant le manque de candidats (CIVAM Valençay) - Les avantages techniques, économiques et humains de l'installation sur des systèmes conduits en agriculture durable sont mal identifiés et surtout peu valorisés. La communication auprès des centres de formation, des enseignants, formateurs, des stagiaires et étudiants est faible (cf expérience Ardea Poitou Charentes) - Le logement : les cédants gardent leur habitation - Certains cédants pensent que leur exploitation n'est pas transmissible, et ont du mal à envisager une modification de leur système de production pour répondre à la demande.
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2.4 Idées fortes et pistes d'action Engager une campagne de communication sur les avantages techniques, économiques, humains de s'installer en agriculture durable en comparaison avec les systèmes intensifs (articles de presse, rencontre avec des étudiants, des formateurs dans les organismes de formation, visites de fermes, études de cas concrets par les étudiants BTS ACSE, Bac Pro, BPREA, MIL installation, UC9…) Renforcer et formaliser le suivi installation dans nos réseaux, type "revisiter mon projet d'installation dans les 3 ans" par l’accompagnement individuel ou (et) collectif via la formation. Organiser une "ferme ouverte" par département en lien avec l'installation ou la reprise en agriculture durable. Afficher nos spécificités auprès de financeurs régionaux, méthodes et chiffres à l'appui Réaliser un guide "s'installer en agriculture durable" avec témoignages et ratios technico-économiques comparés à ceux des systèmes intensifs (lait, élevage, céréales…) et un montage vidéo sur le même thème. Ces outils seraient mis à disposition des "centres ressources" et CDI des organismes de formation (voir projet ardea Poitou-Charentes). Action à réaliser avec la commission agriculture durable Développer les espaces d'échanges entre les cédants et repreneurs, en s'appuyant sur des méthodes d'animations innovantes et des outils adaptés (cf l'action "pass transmission" développée par la FD 35) L'installation en zone de montagne et moyenne montagne n'est pas abordée dans les CIVAM (faute de groupes), projet à mettre en place avec avec la commission moyenne montagne Rencontrer le Ministère de l'agriculture dans le cadre des assises de l'agriculture et présenter nos actions et spécificités, et repérer avec ses agents les chantiers à ouvrir par rapport aux propositions contenues dans ce rapport.
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3. L'installation agri-innovante multifonctionnelle, en système d'activités diversifié
Introduction Selon le député Marc Barnier dans son rapport au ministre de l'agriculture, «les installations HCF ont doublé en une dizaine d'années. Ce qui amène le CNASEA à s'interroger sur le renouvellement des générations agricoles bientôt assuré par des porteurs de projets non issus du milieu agricole». Qui plus est, ces installés (9/10) au profil atypique sont encore en activité au bout de 10 ans. Ces candidats développent des projets presque tous liés à une activité de production, qu'ils souhaitent conduire jusqu'à la vente directe pour les 2/3. La conquête de l'indépendance commerciale et de l'autonomie semble être des objectifs majeurs. Dans ces installations atypiques l'équilibre projet de vie /projet professionnel reste une préoccupation des candidats. La relation aux enjeux territoriaux, à l'environnement est forte. Le souci de mettre en place une agriculture durable est prégnant. La prise en compte du triptyque projet/personne/territoire est prépondérante dans les méthodes d'accompagnement. Ainsi des compétences certaines sont développées par les animateurs de nos réseaux pour accueillir et accompagner ces PPP. Cependant nombreux sont les PP qui disent : "ne pas trouver l'aide appropriée auprès des acteurs traditionnels, rompus à des parcours rectilignes, mal préparés et peu outillés pour appréhender la complexité de leurs projets." Ils se montrent parfois réticents à soutenir les projets novateurs ou de petites dimensions. Pourquoi les CIVAM travaillent-ils sur l'accompagnement de ces projets agri-ruraux multifonctionnels ? Parce qu'aujourd'hui, il existe un potentiel important de PP "souvent sans terre" ayant des moyens financiers limités, sans accompagnement adapté à leurs projets qui viennent vers nos groupes. "L'agriculture qu'ils souhaitent développer crée de la valeur ajoutée, de l'emploi du lien social, de la qualité alimentaire et environnementale". De plus les collectivités locales (ex: pays COB, Région, Limousin, Aquitaine, Bretagne, Auvergne, Languedoc Roussillon, Normandie) se mobilisent pour accompagner ces PP et font confiance aux CIVAM. Nos compétences sont reconnues dans ces régions par les financeurs. Des aides financières non négligeables sont octroyées aux groupes. Mais aujourd'hui ce secteur de développement local est "concurrentiel" et "sur pâturé" et sa pérennité est fragile surtout sur le plan financier. La mise ne place du PPP risque d'amplifier le phénomène (par l'approche "guichet unique"). Il est donc très important dans ce contexte d'afficher nos spécificités et de communiquer auprès des élus et décideurs sur nos savoirs faire, la richesse et la diversité de nos expériences. "L'approche territorial, citoyenne, multifonctionnelle est notre emblème, un atout face aux logiques de filières hors sol".
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3.1 Constat L'accompagnement pratiqué dans les groupes par les animateurs est formalisé avec des processus, méthodes, outils et financements appropriés. Il s'appuie parfois sur des projets régionaux structurants (Bretagne avec Terriam, Epanouir, Panier, Paari en PC, coup de pouce, proxi éco…) et souvent sur des stratégies de développement local initiées par les collectivités, poltiques que savent bien appréhender nos animateurs formées aux logiques de développement territorial. Notre accompagnement se situe bien en amont des procédures classiques (accueil en point info, SPI, suivi installation). Il aide les PP à clarifier leurs intentions, passer de "l'idée au projet", faire des choix et percevoir les enjeux locaux. Nos méthodes alternent des phases d'accompagnement individuel avec des outils appropriés (les animateurs sont formés à l'écoute, la reformulation…) et des moments collectifs formels telle la formation ("de l'idée au projet") où l'on confronte les compétences acquises relatives au projet avec les moyens et ressources pour acquérir celles qui manquent ou informelles type "café installation" "déjeuner solidaire" ("on y aborde avec des agriculteurs du réseau, des spécialistes, des citoyens du territoire des sujets plus techniques et sociétaux"). Notre accompagnement valorise l'expérience, le vécu et met les PP en lien avec la réalité du métier et du territoire. Il s'appuie sur des politiques fortes de parrainage tutorat individuel ou collectif de la phase de formalisation du projet à l'installation et au suivi. Il peut comme en Aquitaine prendre une forme innovante de type " couveuse agricole". Cette approche apporte au-delà de la mise à disposition d'un site de production, une logistique, l'accès au marché et une mise en situation réelle de gestion d'entreprise. Certains CIVAM font le choix d'accompagner les PP agri innovants s'il existe un lien au sol ou au territoire et une durabilité minimum (CIVAM Haut Bocage). Les animateurs constatent qu'avec ce type d'accompagnement les PP restent dans le CIVAM. "Il est donc plus facile de les suivre dans le cadre d'actions de groupe". Les multi compétences que nécessitent ce type d'accompagnement suppose un "travail en réseau construit". Mais le partenariat et les échanges avec les autres structures conventionnelles sont très variables d'une région à l'autre et selon les partenaires. De fort en Bretagne, Poitou-Charentes via Inpact, Aquitaine avec les collectivités, à faible voire excluant dans d'autres territoires notamment avec les ADASEA, Chambre d'agriculture, MSA, SAFER…). Ce partenariat doit rester lisible pour les PP, ce qui n'est pas toujours le cas. Il peut s'inscrire dans un "Système Local d'Accompagnement" (SLA) ou SLI (d'Installation) (cf expérience Bretagne). Cette approche met les moyens d'accompagnement en réseau «gagnants/gagnants» pour nos structures. Les CIVAM sont moins positionnés sur les phases de formalisation et, d'analyse de faisabilité technico économique du projet. Cette partie est souvent traitée par les OPA et spécialistes. Nous ferons le même constat pour la phase de suivi post installation, qui reste souvent informelle via des visites et/ou formations techniques, avec les groupes de développement. Elle concerne peu les projets atypiques. Ce déficit vient du manque de financements (ou de la concurrence) sur cette action, et aussi du manque de temps des animateurs.
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3.2 Eléments favorables à ce type d'installation Un public HCF présent dans toutes les régions, à la recherche de petites structures susceptibles de dégager de la valeur ajoutée L'intérêt des collectivités locales pour ce type d'installation, et des politiques régionales (ou pays) en direction de la création d'activité en milieu rural (Limousin, Languedoc-Roussillon)
"La faillite du système intensif" dans certaines régions (ex en Bretagne) Des groupes de développement civam encore présents dans les territoires qui portent des valeurs liées à l'installation (individuelle et/ou sociétaire) et à la transmission Un échec relatif du modèle prôné par les politiques d'installation classiques, Des agriculteurs prêts à céder quelques ha dans le cadre de la transmission pour installer sur des systèmes nécessitant peu de foncier et orientés vers la vente directe : "2 installations pour 1 départ" ! Le réseau de Ferme en Ferme qui est un bon support pour suivre les nouveaux installés (cf la politique de la région Rhône-Alpes qui octroie des financements spécifiques "accompagnement et suivi JA" pour ceux qui adhèrent au réseau Des Gaec, Earl, à la recherche d'associés Des chefs d'exploitations pratiquant la vente directe, ayant plus de cinquante ans, et à la recherche de successeurs Un tissu de PE et TPE transmissibles, encore dense mais "méconnues", des organismes de développement classiques Un « segment de marché » de proximité des produits alimentaires de base en pleine expansion dans les zones péri-urbaines, favorable à l'installation en maraîchage et des espaces "interstitiels" urbains à reconquérir par les PLU, SCOT… Existence de site internet dédié à l'installation (cf FR Bretagne "Ferme à reprendre ou terre à louer / à vendre et recherche d'associés : civam-bretagne.org/annonces/)
3.3 Eléments défavorables à l'installation Des PP (HCF) avec des demandes hétéroclites, souvent au stade de l'idée et qui pose la question de la motivation par rapport au métier et de leur accompagnement particulier " comment ne pas briser le rêve tout en mettant les candidats face aux réalités du métier Des animateurs parfois démunis par des demandes de références technico-économiques, sociales, réglementaires, statutaires liées aux projets agri-ruraux innovants Peu de capitalisation des méthodes et outils d'accompagnement (excepter la Bretagne cf site Panier, Dossier Terriam ; les Défis ruraux, cf guide méthodologique de la création d'activité et FDGard et CIVAM Ressources (10 ans d'accompagnement de projets de femmes en milieu rural) Difficulté sur certains territoires (Massif central, Moyenne montagne) de réunir un groupe suffisant de PP et de maintenir leur motivation pour se rencontrer dans la durée La mobilisation des PP pour assister à des phases collectives difficiles à mettre en place en zone d'habitat dispersé Du temps passé par les tuteurs, parrains, non valorisé sur le plan financier, pas de financement pour les indemniser Des parrains pas ou peu formés à l'accompagnement des PP atypiques Une représentation négative des PP par certaines institutions chargées de leur accompagnement "projet non viable à priori car ne s'appuie pas sur des démarches entrepreneuriales ».
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Pas de grille et méthode d'évaluation de ces projets sur les plans viabilité, vivabilité, transmissibilité. Un cloisonnement entre les acteurs de l'accompagnement qui risque de se renforcer avec le PPP et inquiète les animateurs "Un marché de l'accompagnement" avec beaucoup d'opérateurs et qui devient concurrentiel. Des régions (Auvergne, Limousin) qui souhaitent structurer leur politique (ex mise en place d'une démarche qualité spécifique à l'accompagnement en Auvergne). Procédure qui risque de "standardiser", normer les pratiques Des PE viables qui partent souvent à l'agrandissement plutôt qu'à l'installation "elles deviennent des réserves foncières pour les grosses exploitations" Beaucoup de temps consacrés par les animateurs dans le montage des dossiers, "une multiplicité des sources de financement (Régions, Pays, Europe, Fondations…) qui demandent un investissement humain et en ingénierie financière lourd pour assurer un dispositif efficace". L'accès au logement pour les futurs installés "les cédants gardent les bâtiments d'habitation ou spéculent sur ces biens" "imbrication entre patrimoine privé et professionnel sur les exploitations familiales" "des PP vivent en mobile home" Une gestion de l'information (juridique, réglementaire, financière…) difficile pour les animateurs
Plus de la moitié des candidats attirés par les TPE ont une vision non "patronale" de l'entreprise "ils ne se rendent pas forcément compte de l'importance de l'accompagnement dans la définition de leur projet" Les PP rencontrent des difficultés à repérer qui fait quoi dans "le paysage de l'accompagnement Pas d'actions en direction de l'installation en zone de montagne et moyenne montagne Le fossé se creuse entre l'offre de foncier constitué d'exploitations qui réclament un capital de reprise important (exceptées celles conduites en agriculture durable, cf chiffres clefs du Gradel et article dans TRI d'avril 2008) et la demande des PP qui souhaitent des investissements de départ modérés.
"L'accès à quelques Ha est souvent plus difficile, même si la viabilité financière repose sur une forte valeur ajoutée. La pression foncière est aussi alimentée par la concurrence avec d'autres usages non agricoles.
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3.4 Idées fortes - Projets – Actions Capitaliser les expériences, méthodes et outils à l'échelon national. La création d'un site ressource permettrait aux groupes de s'enrichir des expériences acquises dans le réseau Mettre en place une formation action type "échange d'accompagnement et d'installation" entre les animateurs
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pratiques
Les critères d'attribution des aides n'étant pas adaptés aux projets agri-ruraux innovants, mettre en place un réseau de fermes de référence "Installation en systèmes agri-ruraux innovants" afin d'identifier des ratios de viabilité, vivabilité, transmissibilité, durabilité spécifiques et adaptés à ce type d’installation. Ces critères pourraient faire évoluer les ratios d'aides plus classiques et valoriser, conforter les projets atypiques auprès des institutions et des financeurs L'accès au financement de ces "installations progressives" reste délicat, il est nécessaire de développer un financement par l'économie solidaire (rejoindre le réseau Cigale, impliquer le consommateur dans le financement d'installations par les "placements éthiques", réflexion à engager avec les AMAP) Impliquer les collectivités locales dans la gestion du foncier à destination de l'installation (PLU-SCOT-OPAH) et la préservation des terres fertiles en zone périurbaine Renforcer le partenariat avec "Terre de Lien" en région et au niveau national Rendre nos actions plus lisibles et communiquer sur nos expériences auprès du Ministère de l'Agriculture (dans le cadre des assises de l'agriculture) et de l'Association des Régions de France Rapprocher la demande d'exploitation (PE et TPE) de l'offre, rendre l'offre lisible et réaliser un site national FNCIVAM (Répertoire National Installation PE et production fermière) Face à la fragilité des dispositifs de financement de nos projets, demander aux régions de pérenniser les financements par une logique de dispositif plutôt qu'approche projet Favoriser la création de systèmes locaux d'accompagnement pour optimiser les réseaux et partenariats Structurer et animer un véritable pôle installation et création d'activité en milieu rural au sein d'Inpact nationale en liaison avec la Commission du CELAVAR
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Sensibiliser les élus sur les avantages de maintenir des PE viables sur leur territoire, et créer des pôles régionaux projets agri -ruraux innovants Mettre en place un réseau national de référence sur l'installation agri rurale innovante et élaborer un référentiel technico-économique, social spécifique. Travail avec l'Enesad de Dijon et un institut de recherche à envisager Essaimer le concept de couveuse agricole développé en Aquitaine. Définir et caractériser les outils propres à cette action. Transférer et adapter ce projet sur d'autres régions (Limousin, Poitou-Charentes, Loire-Atlantique, Midi Pyrénées), concevoir un dossier national structurant sur ce projet en partenariat avec le Celavar (Suite DORA) En vue de la mise en place du PPP, professionnaliser les animateurs sur l'accompagnement (accueil, diagnostic de compétence, élaboration du PDE), les méthodes et outils pédagogiques appropriés à la formation des PP. S'inscrire dans le dispositif de professionnalisation "Primevère" Professionnaliser les tuteurs, parrains dans le suivi des PP par des formations "aide à la démarche projet, accompagner un JA dans son projet d'installation" Evaluer l'accompagnement des PP au sein des CIVAM sur le plan quantitatif, qualitatif et impact socio-économique Engager une réflexion sur un statut type créateur d'activité en milieu rural qui prend en compte la progressivité des projets L'aide au passage de l'idée au projet appelé formalisation du projet nécessite un travail d'écoute et d'accompagnement particulier et professionnel donc des animateurs formés et une redéfinition du métier "d'accompagnateur de PP" Engager au sein des réseaux (Celavar, CVC, Inpact…) une réflexion sur les nouvelles formes d'entreprenariat en milieu rural Favoriser l'accompagnement des PP dans la durée, de l'accueil au suivi postinstallation en mobilisant les financeurs autour d'un financement global et approprié à ces projets
4. La création d'activités hors champ agricole 4.1 Constat Les CIVAM sont investis dans la création d'activité hors secteur agricole en développant avec des partenariats territoriaux solides, des cursus d'accompagnement "basés" sur les principes de l'éducation populaire (ex des défis ruraux, Civam Ressource, Iaca Massif Central). On observe une diversité des dispositifs mis en place, ils s'inscrivent dans un partenariat large (Afip, Anpe, Mission locale, Msa, Droit des femmes, service économie sociale et solidaire des collectivités locales…) et légitiment les actions par rapport aux enjeux territoriaux. L'offre "Associative" d'accompagnement des CIVAM, s'adapte particulièrement bien à un public qui ne dissocie pas en particulier leur projet de vie et leur projet économique. Ces PP souhaitent changer de mode de vie, de cadre de vie, gérer leur temps, leur rapport à l'économie. Ils interpellent les CIVAM pour les accompagner car souvent ils se reconnaissent dans les valeurs qu'on affiche. Les animateurs alternent temps de travail collectif et individuel. Leur posture d'écoute active centrée sur la personne et son projet dans le territoire, ainsi que leur disponibilité, construise la confiance. Ils cherchent une souplesse de réponse pour s'adapter au plus près des attentes de chacun qui se situent au-delà des attentes techniques. Les parcours proposés incluent des thématiques qu'on relève rarement dans les dispositifs classiques (Développement personnel, insertion territoriale du projet, approche par compétence…). Cette aide à la formalisation du projet se situe très en amont de la création d'activité, c'est un appui à l'émergence de projet chez l'individu, à travers un travail d'autonomisation de la personne. Cet appui est un positionnement innovant aujourd'hui dans le paysage de l'accompagnement à la création d'activité et complète parfaitement l'offre classique d'appui à la création d'entreprise. Toutefois, il est conseillé d'être vigilant car ces dispositifs peuvent si l'on n'y prend garde constituer un leurre pour les personnes fragilisées qui perçoivent (ou, à qui l'on fait percevoir)"l'auto-emploi" comme le seul moyen d'insertion sur le marché du travail considéré comme inaccessible. Au-delà des "bénéfices" pour les PP ces actions apportent aussi une VA pour les CIVAM et leurs animateurs : • Rencontre de nouveaux partenaires et diffusion de nos savoir-faire en matière d'accompagnement. • Constitution d'un réseau d'intervenants et d'experts, élargissement de la coopération et du réseau. • Enrichissement méthodologique grâce au développement de nouvelles méthodes et outils pédagogiques (dossier projet, bilan de compétences, diagnostic de territoire, charte d'accueil, définition d'objectifs, inventaire des apprentissages…) voir ces ressources sur les sites « panier », Civam Ressource, Défis ruraux • Implications fortes dans les dynamiques territoriales, reconnaissance des prescripteurs et financeurs, ouverture à d'autres acteurs socio professionnels que ceux issus de l'agriculture.
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4.3 Eléments défavorables
4.2 Eléments favorables Des politiques locales favorables à l'accueil de nouveaux arrivants et l'accompagnement des PP, qui se traduisent en action Leader Des PP motivés, demandeurs par rapport à notre offre, notamment le public féminin "ayant une plus grande facilité à solliciter une aide extérieure" L'insertion territoriale des PP par nos réseaux de tuteurs Des nouvelles demandes dans les secteurs des énergies renouvelables de l'éco-habitat… Une empreinte économique, sociale réelle de ces TPE sur les territoires Des journées ou actions locales en direction de la création d'activité L'attractivité de certains territoires (Bretagne, Aquitaine…)
Les PP recherchent un rythme d'accompagnement adapté à leur situation personnelle et professionnelle. Ce qui peut-être pénalisant pour certains cursus proposés (ex Iaca) L'isolement et les problèmes de mobilité des PP, notamment les femmes, leur manque de réseau relationnel Le poids culturel familial important (public féminin) qui va à l’encontre de la création d’activité Manque de confiance, "difficulté à tenir le cap sur le projet" Difficulté de surmonter l'incompréhension, le manque de soutien, voire l'opposition (famille, institutions, financeurs…) Difficulté à appréhender la dureté du travail physique et le temps passé pour certaines activités, ce qui peut fragiliser l'équilibre projet de vie/projet professionnel Le temps consacré aux candidats par les animateurs par rapport aux financements octroyés, ce qui pose le problème dans les CIVAM de l'investissement en ressources humaines et financières et leur pérennisation pour assurer un dispositif en capacité d'aborder les demandes des PP et des décideurs locaux "La multi compétence" demandée aux animateurs pour accompagner ces candidats et la nécessité de construire un réseau de référents pour "ne pas perdre les PP dans le paysage complexe de la création d'activités"
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4.4 Idées fortes - Projets – Actions Grande importance accordée à la qualité de l'offre d'accompagnement par les PP Le poids des stéréotypes "du qu'en dira-t-on" et des rôles sexués traditionnels et des limitations que cela induits concernant l'éventail des choix des femmes pour leur activités. Ceci implique un gros travail pour promouvoir l'égalité homme/femme dans la création d'activités Contracter des conventions dans la durée avec les collectivités locales pour assurer des dispositifs de qualité Le recrutement s'améliore si "l'on est ancré durablement dans le territoire" Créer des lieux test pour les activités nouvelles dans les domaines artistiques, culturels et artisanaux Nécessité d'évaluer l'impact socio économique de ces créations dans les espaces ruraux en mutation, et d'analyser la réalité de ces installations et leur reproductibilité Engager au niveau national une réflexion sur les méthodes d'évaluation des dispositifs d'accompagnement La prise en compte des spécificités de beaucoup de créateurs d'activités nécessite un enrichissement des outils d'accompagnement La viabilité dépend de la capacité des PP à inscrire leurs projets dans le temps avec une certaine progressivité, or les moyens alloués à la sensibilisation en amont à l'accompagnement de l'idée au projet sont trop faibles. De même peu de créateurs bénéficient d'un véritable accompagnement dans la durée et la phase post création pendant laquelle de nombreuses créations échouent. Le financement de l'amont et de l'aval est donc indispensable pour accompagner dans la durée la dynamique de création dans les territoires ruraux Une adaptation des critères d'intervention publique (utilité sociale, impact en terme de dynamique locale, égalité des chances, développement durable) s'avère nécessaire pour prendre en compte la réalité des PP L'information sur les spécificités de chaque organisme et la coordination des dispositifs à l'échelle des territoires est indispensable pour rendre plus lisibles et efficaces les outils mis en place Mettre en œuvre de nouvelles expérimentations pour trouver des solutions aux problèmes du foncier, de l'habitat, des statuts Favoriser la logique de réseau plus que de guichet Prendre en compte les critères environnementaux et sociaux dans l'évaluation des dispositifs Reconnaître les acquis de l'expérience de la création même si le parcours de création n'aboutit pas concrètement
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EN RESUME L'offre d'accompagnement à la création d'activités en milieu rural dans les CIVAM n'est pas fondé sur le seul conseil ni sur l'expertise technique et complète en cela l'offre conventionnelle sans en être concurrente. Ce sont : Des valeurs (éducation populaire, engagement dans le développement territorial, solidarités locales, autonomie des personnes) Une proximité (connaissance des acteurs locaux, réseaux de parrainage) Des métiers (animation, formation, travail en réseau, immersion dans un collectif, agent de développement) Une posture (écoute active, disponibilité, médiation, regard croisé sur les projets Des outils adaptés à tous ceux qui veulent créer autrement des TPE avec un autre rapport à la notion d'entreprendre, à l'économie, au temps Un schéma "qui n'est pas en relation avec une typologie de projet, mais avec une typologie de personnes de parcours et donc d'appréhension de la création du projet"
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5. La transmission des exploitations dans les civam, un enjeu territorial, citoyen mais souvent politique
5.1 Constat Peu de groupes CIVAM travaillent directement sur cette question (excepté la FRCIVAM Bretagne et plus spécialement la FD35, le Civam du Valençay et celui du Haut Bocage) "La concurrence est sévère" avec les Adasea sur la transmission des exploitations, sauf quand il existe un partenariat établi comme en Bretagne, ce qui est rare ailleurs. Globalement, la transmission est indirectement raisonnée au sein des groupes d'agriculteurs convaincus d'installer plutôt que d'agrandir et ceci sans actions formalisées. La formation est un relais pour sensibiliser les cédants, mais cette action "s'essouffle" faute de recrutement ou d'innovation dans les contenus et méthodes d'animation. La FD 35 a mis au point un diagnostic transmission "Le Pass transmission" c'est un outil qui amène l'exploitant à réfléchir à des éléments non chiffrables (humain, orientation, modification du système de production…). La méthode est complémentaire aux diagnostics réalisés par l'Adasea. L'action est financée à hauteur de 750 € par diagnostic par la région (1/2 journée de collecte, 1 jour de synthèse, ½ journée Compte rendu). Une formation action est en cours pour démultiplier le produit dans le réseau CIVAM.
5.2 Eléments favorables à la transmission Un réseau d'agriculteurs qui souhaitent installer des jeunes sur leurs exploitations en individuel ou dans un cadre sociétaire Des exploitations conduites en agriculture durable, dont le niveau des capitaux à reprendre comparé au revenu dégagé est favorable à la reprise et génère des annuités supportables au regard de l'EBE prévisionnel. Une prise de conscience des collectivités locales et des élus de préserver et stocker du foncier en zone péri urbaine voire rurale via leur PLU - SCOT pour préserver une activité agricole
5.3 Eléments défavorables La psychologie des cédants qui sont souvent réticents à transmettre à des jeunes qu'ils ne connaissent pas qui ne sont pas d'origine agricole et qui ont des projets «originaux» Le pessimisme des cédants quant à la vivabilité de leur ferme pour un jeune La pression foncière des voisins qui veulent s'agrandir, à la quelle s'ajoute celle liée à d'autres usages (urbanisation, chasse…) Le prix des terres et des maisons qui "flambe" et devient inaccessible pour les jeunes La confusion entre patrimoine professionnel et patrimoine privé particulièrement répandue dans le secteur agricole compte tenu de la multifonctionnalité de certains espaces à la fois intégrés dans la vie économique de l'exploitation et dans la vie de la famille. Beaucoup d'offres sociétaires et peu de candidats recensés, car ils favorisent l'installation individuelle par peur de mésentente Des PE qui partent à l'agrandissement et qui sont mal connues et répertoriées (cf recherche action "DELTA" conduite par la DGER et l'APCA) Confidentialité et difficulté de "se déterminer sur un prix de cessation" Des exploitations en production fermière et vente directe à transmettre, mais qui ne trouvent pas de repreneurs
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5.4 Idées fortes - Projets – Actions Sensibiliser les cédants bien en amont de la transmission pour leur donner envie de transmettre à un jeune (cf action FD 35) Rassurer les cédants sur le professionnalisme et le sérieux des porteurs de projet et proposer des lieux de médiation et de connaissance mutuelle. Il s'agit de donner envie d'installer un jeune et de convaincre des potentialités d'installation de la ferme Faciliter la mise en relation et la médiation entre porteur de projet et cédant, par la formation ou des rencontres moins formelles (café installation,…) Créer un RDI spécifique aux CIVAM Diffuser "Pass transmission" au niveau national Revoir le contenu, les méthodes d'animation des formations transmissions, les réaliser très en amont après une phase de diagnostic individuel, et y intégrer les repreneurs Mettre en place des comités locaux installations / transmission sur le territoire en relation avec les élus et les collectivités locales (cf expérience CIVAM Valençay) Réaliser une étude sur la transmission et l'installation des exploitations orientées vers la production fermière et la vente directe (cf FR Midi-Pyrénées) Engager un chantier national via Inpact sur la réorganisation des dispositifs existants (DJA, Safer, Banque…) afin qu'ils soient plus adaptés aux projets agricoles territoriaux dans leur diversité et identifier des nouveaux critères d'attribution des aides liées aux grilles "agriculture durable"
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6. Le cas des espaces tests incubateur, pépinière, couveuse agricole
6.1 Contexte Tester un projet d'activité économique nécessite pour un créateur d'évaluer ses propres compétences, la pertinence économique du projet ainsi que son adéquation avec son projet de vie et l'environnement local. Le test d'un projet se déroule dans un temps déterminé (de 6 à 18 mois), il débute après la période de définition et de formalisation du projet. Le test conduit à adapter le projet en fonction des résultats (acquisition de compétences complémentaires, changement d'objectifs de partenaires…). A la fin du test plusieurs possibilités se présentent : pérennisation de l'activité autonome, abandon ou réorientation. Le droit à l'erreur et à la réversibilité doit donc être garanti. Un espace test offre au PP, un statut, des équipements (foncier, bâtiment, bureautique) des services annexes (comptabilité, secrétariat, formation…) et des ressources financières pour débuter l'activité (besoin en fond de roulement). L'implantation territoriale permet aux PP de bénéficier d'un réseau de tuteurs pour mener à bien son projet sur les plans technique, social et insertion territoriale. Plusieurs structures sont envisageables pour l'espace test (couveuse, coopérative d'activité et d'emploi, association intermédiaire incubateur, SARL…). Les créateurs bénéficient de plusieurs statuts en fonction de la structure d'accueil : le CAPE semble bien adapté car il permet de conserver son statut antérieur, ses indemnités assedic tout en percevant un salaire supplémentaire. On peut aussi opter pour le statut de stagiaire de la formation professionnelle, cotisant solidaire en agriculture, contrat d'accompagnement vers l'emploi ou l'EMT (Evaluation en Milieu de Travail). Dans cette approche test il est important de faire la différence entre les stages de découverte, scolaire, "6 mois"… En effet, travailler ou observer une entreprise, une exploitation sur un projet existant pendant une période donnée n'est pas la même chose que d'être autonome sur le test d'une activité, la différence se situe dans la notion d'autonomie et d'apprendre à entreprendre.
6.2 L'application agricole : L'exemple du projet de couveuse agricole du CIVAM Bio 64 6.21 Contexte Le réseau CIVAM, depuis longtemps engagé dans le développement rural et agricole, développe depuis quelques années un plan stratégique ambitieux, dans le cadre du système alimentaire local pour aider les producteurs agricoles locaux à répondre à une forte demande économique, sociale et écologique. Grâce à un nouveau concept d'installation, la couveuse agricole permettra de former, accompagner, installer de nouveaux agriculteurs. L’agriculture joue un rôle important dans le Béarn, au Pays Basque et en Gironde, comme caractéristique particulière de son espace et de sa ruralité. Mais c’est aussi une importante activité économique. En dépit de ces points forts, la viabilité de l’agriculture pour assurer de l’emploi à plein temps est en déclin. Face à une compétition globale à l‘extérieur et un marché foncier très tendu sur place, les exploitations diminuent au profit d’opportunités de développements résidentiels et commerciaux dans l’étalement urbain.
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A partir des années 95, le réseau Civam Béarn a entrepris d’orienter ses projets vers trois objectifs essentiels : - La durabilité de l’agriculture et de l’alimentation - Conforter l’économie des exploitations agricoles locales - Accompagner les agriculteurs et les transformateurs vers de nouveaux marchés Dans ce contexte le civam a décidé de créer une «couveuse agricole» 6.22 Qu'est-ce q'une couveuse agricole ? La couveuse d’entreprise et d’activité est un dispositif innovant d’aide et de conseil aux porteurs de projets en agriculture, qui s’intègre et complète ceux déjà existants. Outil d’apprentissage du métier et de test pour les candidats à la création d‘entreprise, qui intéresse les collectivités locales. Dans ce cadre, le nouveau créateur vérifiera ses compétences et soumettra son activité à l’épreuve de la réalité (AMAP, marchés..). 6.23 Public cible La couveuse s’adresse aux personnes qui sont motivées par des projets d’agriculture et d’alimentation locale, possédant un savoir faire négociable sur le marché économique dans le cadre d’une production et ayant un besoin et une demande d’apprentissage du métier d’entrepreneur. Dans le cadre de cet «espace test» le candidat en situation d’apprentissage du métier, en contrat CAPE doit être en situation de générer du chiffre d’affaire en maîtrisant la qualité, la régularité de sa production tels que l’exigent les AMAP, les marchés, les cantines scolaires. 6.24 Le fonctionnement (cf schéma ci dessous) • Présentation du fonctionnement de la «couveuse»
Support test collectif: Il intervient pour gérer le secteur foncier et matériel lié à la production et à la commercialisation et d’autre part les personnes (couvés et réseau de parrains et de partenaire agriculteurs.), et la régulation avec l’extérieur (partenaire, médiats consommateurs). Support tests individuels: Les candidats à l’installation possède déjà une base de production partielle (foncier, matériel, cheptel), soit en mise à disposition (location par propriétaire privé ou collectivités locales) soit en tant que propriété. • Un réseau de parrains structuré –
les parrains : ils interviennent individuellement auprès de chaque candidats dans une relation basée sur la confiance, pour l’aide, l’accompagnement, l’apprentissage à la prise de décision (problèmes rencontrés, planification…). Une formation préalable sera effectuée en vue de finaliser la convention et le contrat d’objectifs. Une indemnisation du «parrain» est assurée pour son intervention auprès des «couvés».
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les «producteurs partenaires locaux»: situés dans l’environnement proche du couvé, dont le rôle et d’aider les couvés sur le plan technique, organisation du travail, favoriser leur intégration professionnelle dans le milieu (projets collectifs, événements locaux…).
• Les couvés L’accompagnement sera destiné aux candidats à l’installation de type HCF (hors cadre familiaux), repérés dans le réseau Civam et ses partenaires. En 2008, entre 10 et 12 «couvés» seront accueillis et parrainés par la «couveuse». Suite à cette expérience dans le cadre de la «couveuse», un objectif de 60 à 80% d’installations dans la période suivant la sortie de la «couveuse» a été fixé. Pour finaliser leur projet d’installation, ils pourront s’inscrire dans le parcours professionnel personnalisé (Point Info installation).
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• Fonctionnement juridique du dispositif Une étude préalable est à réaliser sur tous les aspects juridiques, fiscaux et sociaux pour finaliser la mise en place de la «couveuse» et du statut des candidats. Une analyse est à réaliser sur les conventions à mettre en place en ce qui concerne la mise à disposition du foncier, des bâtiments et du matériel avec les propriétaires privés ou les collectivité locales. Une convention portant sur les services aux couvés (parrainage, formation, assistance technique,…) • Mise en place d’un «comité de pilotage» Il s’agit de constituer un «comité de pilotage» régional composé de représentants des collectivités locales, de partenaires techniques et institutionnelles, de représentants des consommateurs, de la caisse des dépôts et consignation, de l’union des couveuses, d‘un parrain et d’un couvé.
6.3 Les autres espaces test Les projets culturels, artistiques et artisanaux peuvent bénéficier d'espace test. Cette approche n'est pas développée dans le réseau CIVAM. Elle existe chez des partenaires (Afip Poitou-Charentes, Réseau d'acteur de la montagne Limousine, Association Pivoine à Eymoutier, Association Avril dans l'Ardèche).
6.4 Les points favorables au développement des espaces test Une démarche innovante bien perçue par les collectivités locales et les financeurs (conseil régional, communauté d'agglomération, Pays, Programme Leader, Caisse des dépôts et consignation, DDTFEP, Economie solidaire…) Sécurise l'installation sur des PE et TPE en zone peri-urbaine par l'accès à un véritable segment de marché et l'accompagnement d'un réseau de tuteur Un accès au foncier plus facile par l'intervention des collectivités locales L'émergence d'un nouveau métier à partir de la notion de test in situ : l'entrepreneur à l'essai.
6.5 Les questions posées par la mise en place d'espace test "La transversalité de la notion d'espaces test à ses limites". Tout ne peut pas constituer un espace test De nouveaux enjeux se posent aux gestionnaires des espaces test : ~ l'accès au foncier ~ les modalités juridiques de mise à disposition d'équipement lourds (ex :foncier, laboratoire de transformation, serres…) ~ les statuts juridiques des structures ~ un profil très variable et des motivations à approfondir des testeurs, notamment en fonction de l'affinement de leur projet ~ le statut des testeurs pendant la phase de test, mais aussi l'absence de statut juridique liée aux nouvelles activités qui constitue un frein à la création des PE ~ la responsabilité de la structure et du testeur ~ un décalage par rapport aux schémas classiques de la création d'entreprise, notamment les nouvelles normes technico-économiques, le temps partiel, les multi-acitivités. Les formes de ces emplois rentrent difficilement dans les nomenclatures actuelles Un nouveau métier «d'animateur accompagnateur» de PP dans les espaces test
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6.6 Idées fortes - Projets – Actions Faire l'inventaire des espaces test chez nos partenaires et élaborer un répertoire des lieux existants avec un guide des expériences vécues Analyser au niveau local (montagne Limousine) d'autres pratiques, expériences afin d'en définir les limites et de proposer des outils qui permettraient de rendre les espaces test plus pertinents en fonction des besoins repérés des porteurs de projets Comment un lieu test communique autour de ce concept vis-à-vis des consommateurs / clients / utilisateurs et plus largement (financeurs, élus, population locale) Mutualisation et production d'outils communs aux espaces test (ex. : création de fiches techniques sur la même trame présentant chacun des lieux test permanents, élaboration d'une convention type, élaboration d'une charte, fiche technique sur les statuts envisageables, recherche et / ou création d'outils de financements solidaires… Elargir la possibilité de test à d'autres structures, à la fois en amont (à destination des porteurs de projet les moins avancés afin de susciter l'envie avant même la création) et en aval quand le test nécessite d'être approfondi (Cuma, groupements d'employeurs, chantiers écoles…) Créer des références technico-économiques adaptées aux nouvelles formes d'activités développées dans les espaces test. Ces actions peuvent être engagées en partenariat avec les membres du réseau CELAVAR dans un programme FSE qui ferait suite au projet EDORA.
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CONCLUSION Cet état des lieux des pratiques en matière d’installation agricole, d’accompagnement à la création d’activité dans le milieu rural montre que les civam ont des compétences spécifiques et innovantes dans ce domaine. Par contre l’organigramme et les actions ne sont pas toujours lisibles pour nos partenaires, compte tenu de la diversité des groupes locaux et des sujets développés au sein du réseau (installation agricole, en système durable, agri-rurale–innovante, multifonctionnelle, création d’activité en milieu rural, public féminin …). Mais cette diversité est également une force pour expérimenter, démontrer que d’autres types d’installation et façon d’installer et de transmettre sont possibles. L’approche de l’installation dans nos réseaux est souvent placée dans un contexte plus large que celui d’une filière, la pratique amène à raisonner l’installation en terme de «système d’installation territorial», privilégiant le territoire et ses enjeux, associant des partenariats nouveaux (moins «agricolo-agricoles» ) avec les collectivités locales, les élus et quelques fois les consommateurs. Les dispositifs d’accompagnement individuels et collectifs se situent très en amont de la création d’activité, ce qui est un positionnement innovant dans le paysage classique de l’accompagnement à l’installation présent mais aussi à venir par rapport au PPP. Par leur entrée «éducation populaire et humaniste» les groupes et animateurs s’appuient sur le concept «d’empowerment» : «qui est un processus de mobilisation des ressources et de développement des capacités propres d’un individu en vue de participer à son propre devenir». Ainsi les dispositifs d’aides à l’installations proposés ont l’objectif constant d’aller vers l’autonomisation des PP, les rendre acteurs de leurs parcours en proposant un accompagnement avec des phases individuelles et collectives où les participants sont progressivement amener à définir eux-mêmes leur propre projet. Tout en maintenant la diversité des pratiques il semble nécessaire aujourd’hui d’afficher une réelle stratégie globale d’installation et de transmission dans les civam et éviter de se «marginaliser dans l’installation dite atypique». Cette politique s’appuiera sur les points forts et les pistes de travail listé dans notre état des lieux ; elle nécessite parralèllement un renforcement de nos partenariats avec, l’enseignement, les collectivité territoriales, voire la recherche pour les actions innovantes et une communication à l’échelon national adaptée.
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Groupes CIVAM et personnes rencontrées AFIP Poitou-Charentes Thomas Berthoux animateur et stagiaire CEDAPA Jeanne Thiébot Réseau Inpact Joo Zimmerman InterAfocg, Johan Villégas Afip, Annie Lefur Fnab, D. Guyon Fadear, Réseau Inpact Bretagne FRCIVAM Aquitaine F. Meymerit, F. Pelatan ancien MAD FRCIVAM, Président FR et FD 64, administrateurs, agriculteurs du Civam Bio Béarn, stagiaires FRCIVAM Auvergne Jean H. Sylla, C. Mellet, animateurs FRCIVAM Bretagne Gilles Maréchal (MAD responsable régional), Catherine Le Rohellec, Pascal Aubrée, Souazig Rouillard, Blaise Berger ; FDCIVAM Ille et Vilaine, Claire Léauté ; FDCIVAM Finistère, Perrine Cadoret FRCIVAM Centre Jean M. Bourreau et Civam de Valençay : Delphine Costomis, Hubert Mery président, Guy Trumeau, JC Moreau et Guillaume Crépin ADAR Centre Défis ruraux - Haute Normandie Annick Holleville FRCIVAM Languedoc-Roussillon Nicolas Manceau ; FDCIVAM Gard, Sophie Perronne FRCIVAM Limousin président D. Lorioux, animatrice : Gwenaëlle Ory, Y. Jaouen, Association "Battement d'aîle" FDCIVAM Loire Atlantique Joseph Soulard, FD : Jérôme Jacob CIVAM Bio Mayenne Marie Bourgeois FRCIVAM Midi-Pyrénées D. Malavergne (MAD responsable régional) et Sophie Tabourel FRCIVAM Poitou-Charentes Bérengère Durand, De Marguery Alexis, président et administrateur ; ARDEAR Poitou-Charentes , Ph. Parrado responsable régional, M. Coutant président Inpact FRCIVAM Rhône Alpes Jean-Yves Morgantini (MAD responsable régional) FNCIVAM Président D. Gaboriau, L.Teulières, J. Fuzeau, V. Montané, D. Vigier et G. Vialle Directeur Ministère de l'agriculture David Martine Enesad, chargé du dossier "primevère"
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