Anticipations Mensuel 02.2010

Page 1

Février 2010

Anticipations Mensuel

o Notre analyse macroéconomique En ce début d’année 2010, deux situations très diverses peuvent être observées au sein de l'économie globale D’un côté, les pays émergents progressent rapidement, sous l'impulsion de l'Asie. Ce phénomène est particulièrement caractérisé par le renforcement des liens entre ces pays. Leur activité s'opère et se développe, au moins à court terme, sans passer systématiquement par les pays développés. De l’autre, la situation est différente pour les pays développés. Le marché du travail et l'endettement souvent excessif des ménages pèsent en effet sur la dynamique du consommateur. De la sorte, la demande interne évolue de façon modérée, ne créant pas les conditions d'une rupture à la hausse de l'activité. Le profil de croissance est à nouveau positif mais sans rupture brutale. Les différences entre pays émergents et développés ne s'arrêtent pas là puisque, durant l'année 2010, les politiques économiques, qui ont été à l'origine de la reprise, resteront très accommodantes dans les pays occidentaux pour éviter toute contrainte sur l'activité. Ces politiques seront d'autant plus faciles à mener que les risques d'inflation seront réduits. Les politiques monétaires de taux très bas seront maintenues. Dans les pays émergents, le changement d'orientation des politiques économiques sera plus rapide.

Philippe Waechter Directeur de la Recherche économique de Natixis Asset Management

En Europe, le constat est plus mitigé. Les chiffres du dernier trimestre de 2009 ont été réduits, la zone euro ne progressant que de 0,4 % en taux annualisé. Sur le début de l'année 2010, la perception de la conjoncture par les chefs d'entreprise reste bonne mais ne s'accentue pas à la hausse. Cela reflète une grande hétérogénéité des situations conjoncturelles des pays membres. Les tensions sur les marchés de taux d'intérêt en zone euro traduisent les interrogations des investisseurs sur les situations grecque, portugaise voire espagnole à retrouver une dynamique de croissance tout en évitant un déséquilibre excessif sur leurs finances publiques. Cet environnement est générateur d'incertitude pour les acteurs économiques européens et est susceptible de pénaliser la reprise. En Asie, les signaux sur l'activité sont solides. Contrairement aux autres régions du monde, la production industrielle y est désormais très supérieure à son niveau d'avant crise. Par ailleurs, le renforcement des liens entre pays émergents et le dynamisme dont ils font preuve favorise notamment la reprise d'activité en Amérique latine.

A plus court terme, les signaux sur l'économie américaine ont été plutôt forts à la fin de l'année 2009 et le début de 2010. La croissance s'est accélérée au 4e trimestre (+ 5,7 % en taux annualisé) et les indicateurs d'activité sur janvier et février restent robustes. L'économie américaine corrige les excès de la récession.

www.am.natixis.com


Anticipations Mensuel / Février 2010

n Le marché actions

o Notre analyse des marchés En dépit d’une dynamique plutôt favorable de l’activité selon les enquêtes menées auprès des chefs d’entreprise, les marchés financiers ont été affectés par les craintes des investisseurs concernant la capacité de certains gouvernements européens à stabiliser puis à réduire leur dette. Cette défiance a généré une forte baisse des marchés actions et des tensions sur les marchés obligataires des pays concernés, au premier rang desquels figure la Grèce.

n Le marché monétaire Dans un contexte de risque inflationniste faible et de perspectives de reprise modérées, les banques centrales des pays développés ont renouvelé leur engagement de maintenir des taux d'intérêt bas pendant encore un "bon moment". L'objectif est de ne pas contraindre l'économie dans cette phase de reprise. Cependant, dans le même temps, les banques centrales ont annoncé la mise en place de mesures visant à réduire l'excès de liquidité fourni au plus fort de la crise financière. Sur ce point, la BCE a déjà pris des engagements, arrêté certains types d'opérations (apport de liquidité à 12 mois) et devrait continuer en ce sens dans les prochains mois. La Federal Reserve américaine n'a pas encore fixé de date pour procéder à ces opérations de neutralisation des liquidités.

Les marchés actions se sont inscrits en baisse depuis le début de l’année affectés par les inquiétudes relatives à certains pays membres de la zone euro. L’indice CAC 40 a ainsi perdu 8,6 % entre le 31 décembre 2009 et le 12 février 2010, l’indice EuroStoxx 50 -9,8 % et l’indice Standard & Poor’s : -3,6%. L'aversion au risque a compensé les signaux plutôt favorables en provenance des résultats des entreprises.

n Le marché des changes Le début de l’année a été marqué par la forte dépréciation de l’euro par rapport à l’ensemble des monnaies en raison de la défiance des investisseurs vis-à-vis de la capacité de la zone euro à gérer sa situation interne. Les opérateurs ont ainsi délaissé l’euro au profit du dollar ou du yen. La parité euro contre dollar s’est établie à son plus bas niveau depuis mai 2009, à 1,36 $ le 12 février dernier, contre 1,44 $ le 31 décembre 2009.

n Matières premières Depuis la mi-octobre, le prix du baril de Brent évolue dans la fourchette 70-80 $ contre un niveau de 45 $ prévalant un an auparavant. Cette forte hausse annuelle affecte ainsi le profil des taux d’inflation de manière transitoire.

n Le marché obligataire Un risque inflationniste limité et l’assurance donnée par la Fed et la BCE du maintien à un bas niveau des taux directeurs engendrent une relative stabilité des marchés obligataires d’Etats ? américains, allemands et français. Celle-ci a contrasté avec les fortes tensions caractérisant les marchés obligataires de certains pays membres de la zone euro. La Grèce, mais aussi le Portugal dans une moindre mesure, ont suscité un mouvement de défiance de la part des investisseurs, mouvement lié aux craintes suscitées par la forte dégradation de leurs finances publiques, aux doutes concernant la capacité des gouvernements respectifs à prendre les mesures d’austérité nécessaires et à l'attentisme de l'Union Européenne pour épauler les pays en difficulté.

www.am.natixis.com


Anticipations Mensuel / Février 2010

o Notre analyse des marchés Nous restons « neutres » sur les marchés obligataires et d’actions. Classes de risques

Sous-classes de risques

Allocation tactique*

Commentaires

déc. 09(1) janv. 10(2)

TAUX

=

=

Nous restons « neutres » sur le marché obligataire. La stabilité attendue des politiques monétaires et les incertitudes pesant sur l’activité plaident pour une relative stabilité des taux longs.

actions

+ =

+ =

Nous demeurons « positifs». Les fondamentaux sont mieux orientés même si les marchés subissent des aléas de court terme sur l'Europe.

Euro

=

=

Nous restons « neutres ». Dans un contexte de perspectives d’inflation réduites et d’une reprise attendue comme fragile et modérée, la BCE s’est engagée à laisser ses taux à un bas niveau.

Grande Bretagne Pays émergents

= = =

= = =

Nous restons « neutres ». La fragilité de la reprise plaide pour une politique monétaire inchangée. Nous demeurons « neutres » avec une réduction de notre exposition sur l’Amérique latine.

+

+

Nous restons « positifs ». La correction enregistrée en début d’année constitue une opportunité d’investissement. Nous continuons de surpondérer les financières.

+

Nous restons « positifs » en raison de perspectives d’amélioration des résultats des entreprises et d’une valorisation encore modérée du marché américain. Nous privilégions les petites capitalisations. Nous restons « positifs ». Les facteurs favorables au marché actions (amélioration des perspectives de résultat, niveau de valorisation) sont toujours présents et devraient bénéficier aux marchés. Nous accentuons notre préférence pour les cycliques.

Etats-Unis

TAUX

Japon emetteurs euro

Corporate Inv. Grade Etats-Unis

actions

Euro

+

+

Grande Bretagne

+ =

+ =

= = = = =

= = = = =

Japon

devises (face à l’euro)

matieres premieres

+

Dollar Yen Livre Sterling Pétrole Or

Echelle allant de -- à ++

Nous restons « neutres» en raison de l’engagement de la Fed à maintenir ses taux bas pendant une période prolongée.

Nous restons « neutres ». L’accentuation des pressions déflationnistes et la fragilité de la reprise vont amener la Banque du Japon à maintenir ses taux proches de zéro.

Nous restons "positifs". Nous restons « neutres » en raison de la fragilité de la reprise. Le niveau élevé du yen pèse par ailleurs sur les valeurs exportatrices. La parité euro/dollar devrait se stabiliser. Le yen devrait se stabiliser par rapport à l’euro. Stabilisation attendue de la livre sterling. Nous restons « neutres ». Le prix du pétrole devrait rester dans la fourchette [70 ; 80 $]. Nous restons « neutres ». * Ecart de pondération par rapport à une allocation stratégique de référence d’un investisseur.

(1) Comité d’investissement du 16/12/2009. (2) Comité d’investissement du 02/02/2010.

Rédigé le 18/02/2010

Ce document est destiné à des clients professionnels. Aucune information contenue dans ce document ne saurait être interprétée comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Ce document est produit à titre purement indicatif. Il constitue une présentation conçue et réalisée par Natixis Asset Management à partir de sources qu'elle estime fiables. Natixis Asset Management se réserve la possibilité de modifier à tout moment et sans préavis les informations présentées dans ce document qui ne constitue en aucun cas un engagement de sa part. Ces informations ne peuvent pas être inter-

prétées comme étant un conseil en investissement ou une recommandation quelconque de la part de Natixis Asset Management. Natixis Asset Management ne saurait être tenue responsable de toute décision prise ou non sur la base d'une information contenue dans ce document, ni de l'utilisation qui pourrait en être faite par un tiers. Ce document ne peut faire l'objet de copies qu'à titre d'information, la copie étant réservée au seul usage privé. Il ne peut pas être utilisé, reproduit, diffusé ou communiqué à des tiers ou en partie, sans le consentement écrit préalable de Natixis Asset Management.

www.am.natixis.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.