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Sommaire M E I L L E U R E G E S T I O N D E S R essour ces n aturelles 1

Maîtrise de la pollution

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Gestion de l’eau

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Gestion des sols

Adaptation aux conséquences du changement climatique 10 Adaptation des infrastructures 13 Assurance et gestion du risque lié au changement climatique 16 L’évolution du comportement des consommateurs

Réduction des émissions de gaz à effet de serre 19 Efficience énergétique des transports 22 Efficience énergétique des bâtiments 25 Energies de substitution 28 Modernisation des installations électriques


M E I L L E U R E G ESTION DES R essour c es naturelles

Maîtrise de la polution Les enjeux Réduire, Réutiliser et Recycler les déchets pour maîtriser la pollution Déchets municipaux générés en 2007, en Kg par personne au sein de l’union européenne Finlande

250 à 400 kg 401 à 525 kg 526 à 650 kg

Royaume-Uni

651 à 825 kg

Suède

Estonie Letonie

Danemark

Moyenne UE 27 : 522 kg

Pologne

Allemagne

Luxembourg Autriche

France

Rép.Tchèque Slovaquie Hongrie Roumanie

Italie Slovénie

Bulgarie Portugal

Espagne Grèce

Source : Eurostat, février 2008

• Une population mondiale en augmentation constante : elle est passée de 1,5 milliard d’habitants en 1900 à 6,7 milliards aujourd’hui, et va continuer de croître pour atteindre 9 milliards d’ici à 2050(1). • Un mode de vie consumériste conduisant à une consommation et une production toujours plus intensives.

Lituanie

Pays-Bas

Belgique

n L’augmentation constante des déchets depuis des décennies est la résultante de différents facteurs

Malte

Chypre

Repères n 900 kg : c’est la quantité moyenne de déchets produits par un Américain chaque année contre 17 kg par un Africain(7). n 450 ans : c’est le temps que met un sac plastique pour se décomposer(8). n1 tonne : c’est le poids de déchets produits par la ville de Dubaï pendant la lecture de cette fiche(9). n 400 000 : c’est le nombre de morts chaque année en Chine en raison de la pollution de l’air(10) en partie liée aux déchets

n Une production de déchets qui ne cesse d’augmenter et une tendance au suremballage des produits • 849 millions(2) de tonnes de déchets par an émanent des activités agricoles, du BTP des entreprises et des ménages en France. • 300 milliards(3) d’euros ont été dépensés dans le monde en 2008 pour le traitement des déchets. •E n Europe, près de 80 % des téléviseurs, ordinateurs, téléphones mobiles échappent à tout recyclage. Ce chiffre s’élève à plus de 85 % aux Etats-Unis et 99 % en Inde. 90 % des déchets toxiques sont produits par les pays industrialisés(4). • Des produits suremballés : les emballages représentent 50 % en volume et 30 % en poids total des déchets des ménages(5). n Le traitement des déchets devient un enjeu primordial pour la maîtrise de la pollution • L’augmentation du volume des déchets et leur composition engendrent une pollution de l’eau et des sols qui peuvent affecter le rendement des récoltes. • Il existe deux familles de traitement des déchets que sont le stockage et l’incinération. Ces méthodes posent aujourd’hui des problèmes de pollution des sols et de l’air et la recherche de sites, en particulier pour le stockage, est devenu très difficile. C'est pourquoi le recyclage et la valorisation sont particulièrement encouragés, de façon à réduire finalement au minimum la quantité de déchets ultimes. • La pollution de l’air, en partie liée aux déchets, est responsable de 400 000(6) morts en Chine chaque année. • Les déchets rejetés dans les océans sont à l’origine de la disparition de certaines espèces et menacent la biodiversité. Il existe des technologies innovantes dans la gestion des déchets où de nombreux progrès sont attendus.

n Le stockage des déchets ménagers est pour partie responsable du réchauffement climatique • La fermentation de déchets ménagers stockés produit et émet de grandes quantités de méthane (CH4). Une molécule de méthane absorbe en moyenne 25 fois plus de rayonnements qu'une molécule de dioxyde de carbone sur une période de 100 ans, son potentiel de réchauffement global (PRG) est donc de 25 ; à échéance 20 ans, son PRG est même de 62. Le méthane est considéré comme le 3e gaz responsable du dérèglement climatique, après le CO2 et les fréons. • Des mesures ont été entreprises pour maîtriser cette problématique à l’échelle planétaire, notamment dans le cadre du protocole de Kyoto. S’y trouve ébauché, entre autres, le cadre d’un mécanisme visant à favoriser les collaborations entre pays développés et pays en voie de développement, sur le thème des réductions d’émissions de Gaz à Effet de Serre. Ce "Mécanisme de Développement Propre" (MDP) ouvre la voie à un financement extérieur d’une politique de gestion durable des déchets, de la collecte à la mise en décharge contrôlée(11). C'est d'ailleurs quasi uniquement sur la gestion des déchets que l'Afrique a pu bénéficier de ces MDP. (1) Chiffres extraits de la Révision 2004 des estimations et projections démographiques officielles des Nations Unies, publiée par la Division Population du Département des affaires économiques et Sociales (DESA). (2, 3, 4, 5) Rapport de l’ADEME "Les déchets en France, chiffres clés 2007". (6, 10) Agence Nationale Chinoise pour la protection de L’environnement SEPA, dans un rapport publié en 2006.

(7) Ouvrage "Les déchets", J-F Noblet chez Milan Presse,Collection Agir pour ma planète (2005). (8) La revue du développement durable, mai 2009. (9) Estimations planetscope.com. (11) Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, 2009.

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MEILL E U R E G E S T I O N D E S Ressour ces naturelles

Maîtrise de la pollution Les opportunités d’investissement La gestion des déchets génère de nombreuses opportunités d’investissement. Le marché du traitement des déchets représentait 300 milliards d’euros dans le monde en 2008. Les opportunités d’investissement interviennent à divers stades du cycle de vie des déchets et pas uniquement dans leur traitement. Les principaux acteurs du secteur sont actifs sur l’ensemble de la chaîne de valeur : collecte, tri, traitement, recyclage ou incinération. n Collecte : entreprises opérant sur la collecte sélective. n Tri : entreprises qui fabriquent le matériel permettant de trier les déchets (poubelles, incinérateurs, etc) tout en responsabilisant les usagers, et donc de simplifier la collecte. n Traitement : • Sociétés positionnées sur la gestion éco-efficiente des déchets. • Activité de compostage permettant de fabriquer de l’engrais pour les cultures. • Centres de stockage innovants qui transforment les déchets en électricité. n Recyclage : • Activités de recyclage via la régénération permettant de redonner à un matériau obsolète une fonction de matière première, ou via le réemploi basé sur la réutilisation du déchet en l’état (exemple : des bouteilles de verre). • Entreprises positionnées sur le recyclage de produits complexes (DEEE(12), produits pétrochimiques). •é co conception de la chaîne des déchets. • S ociétés produisant de nouvelles générations d’emballages (éco emballages).

Exemples de sociétés* : Séché Environnement (France), entreprise spécialisée dans le traitement et le stockage des déchets de tout type. Shanks (Royaume-Uni), société spécialisée dans la collecte, le transport, le tri, le regroupement, le recyclage et la valorisation des déchets. Hera (France), entreprise dont les activités couvrent les besoins pour traiter les déchets et générer de l’énergie. Suez Environnement (France), spécialiste de la filière du traitement des déchets ménagers. * Les sociétés citées sont éligibles à l'univers thèmatique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(12) Déchets d’Equipements Electroniques et Electriques. (13) Programme à l’initiative de l’Université des Nations Unies lancé en 2007. (14) Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination.

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2 questions à... Suzanne Senellart co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management Ne trouvez-vous pas qu’aborder la maîtrise de la pollution sous l’angle de la gestion des déchets est un peu réducteur ? Les déchets sont un gros contributeur de la pollution de l’air, de l’eau et des sols en général. C’est pourquoi nous avons retenu ce thème d’investissement. Prenons par exemple la gestion des déchets ménagers : le stockage des déchets organiques produit du méthane qui est un gaz à effet de serre. Ainsi le traitement des déchets ménagers permet d’abord le captage du gaz produit et ensuite sa valorisation. La mise en œuvre d’une Directive Européenne Eco Conception conduit à l’abandon des décharges sans captation des gaz à effet de serre, au profit des centres d’enfouissement (CET) conçus pour récupérer et valoriser le biogaz sous différentes formes (réseaux de chaleur, biocarburant, génération d’électricité). Par ailleurs, les directives européennes visent à atteindre à horizon 2020 un taux de recyclage de 50 % des déchets ménagers et de 70 % pour ce qui est des déchets de construction. Nous nous efforçons d’investir dans les entreprises qui agissent dans ces métiers et bénéficient d’une régulation claire et visible.

Vous avez fait le choix d’investir plus généralement dans les services publiques, y-a-t il d’autres moyens de valorisation des déchets ? Nous investissons également dans les groupes dit "multi utilities", présents aussi bien dans les métiers de gestion des déchets que de l’eau. Les leviers de valorisation sont mis en place dans la filière assainissement par exemple, par la valorisation des boues des stations d’épuration. En effet, les réglementations en vigueur favorisent la valorisation énergétique ou la transformation en compost organique. A signaler, la Directive Européenne du 26 avril 1999 réduit progressivement la mise en décharge des boues et encourage une valorisation directe ou par transformation en produit organique. En France, la mise en décharge des boues est interdite depuis 2002.

Le cadre réglementaire des déchets • STEP "Solving The E-waste Problem" : programme des Nations Unies dont l’objectif est de réduire la pollution de l’environnement créée par les déchets électroniques en adoptant des lignes directrices globales pour le traitement de ce type de déchets et en promouvant des méthodes durables de récupération(13). • Convention de Bâle du 5 mai 1992 : convention européenne sur le trafic de déchets dangereux(14). •P olluter Pays Principle ; the "landliff directive" de 1992(15) dont l’objectif est de limiter les déchets autorisés à être stockés dans le sol. • The European Directive on Garbage Incineration(16) : directive sur la diminution des déchets produits durant les phases de fabrication et de commercialisation.

(15) Organisation de Coopération pour le Développement Economique (OCDE), principe n°16 de la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement. (16) The European directive on garbage incineration (2000/76/EC)

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M E I L L E U R E G ESTION DES R essour ces naturelles

Gestion de l'eau Les enjeux Repenser notre production et nos modes de consommation d’eau face aux impacts du changement climatique.

Projection de pénurie d’eau par pays en 2025 Pénurie d’eau physique

Pénurie d’eau économique

Peu ou pas de pénurie

Non estimé

n Vers une consommation d’eau plus intensive • La consommation d’eau est en forte progression depuis 50 ans. Entre 1940 et 1990, elle a quadruplé(1) et va continuer de croître en raison d’une combinaison de facteurs structurels : - Croissance démographique mondiale : 1,5 milliard d’habitants en 1900, 6,7 milliards aujourd’hui, 9 milliards en 2050(2) d’après les prévisions d’un rapport des Nations Unies. -A ugmentation massive des besoins en eau engendrée par la croissance économique, et notamment le développement industriel des pays émergents (Inde, Chine, Brésil). -M ontée en puissance de l’agriculture par irrigation, principale consommatrice d’eau (environ 70 %), suivie par l’industrie (20 %) et les ménages (10 %)(3).

n Le réchauffement climatique va redistribuer les ressources en eau Source : publié par IWMI (Institut International de la Gestion de l’Eau la Hague), 2005

Repères n 100 à 300 fois plus cher : c’est en moyenne ce que coûte une eau en bouteille par rapport à l’eau du robinet(5) n 88 % des maladies ont pour origine une consommation d’eau non potable, une mauvaise hygiène, des installations sanitaires inadéquates(6) n Entre 4 et 9 milliards : c’est le nombre d’individus qui seront concernés d’ici à 2075 par un stress hydrique(7)

• Les études climatologiques montrent que la sécheresse va s’amplifier dans les régions sèches tandis que les précipitations vont s’accroître dans les régions humides. • Les réserves d’eau douce sont en voie de réduction, notamment du fait de la fonte des glaciers. • La disponibilité de l’eau présente de grandes disparités géographiques. Le bassin de l’Amazonie qui ne regroupe que 0,3 % de la population mondiale concentre 15 % des réserves d’eau douce. L’Asie, qui rassemble près de 60 % de la population mondiale, ne dispose quant à elle que de 30 % des ressources mondiales d’eau douce(4).

n Des modes de consommation inadéquats face au changement climatique • Usage intensif de l’eau douce dans les pays développés ; • Pollution de l’eau par l’agriculture (usage de nitrates et pesticides) ; • Pollution de l’eau par l’industrie (produits chimiques, déchets toxiques).

n 16 000 litres : c’est la quantité d'eau nécessaire pour produire 1kg de bœuf(8)

(1, 2) Ces chiffres sont issus de la Revision 2004 des estimations et projections démographiques officielles des Nations Unies, publiée aujourd’hui par la Division de la population du Département des Affaires économiques et Sociales (DESA). (3) United Nations Environment Programme, Global Environment Outloog, GEO-3 de 2001. (4) Etudes World Water Council et World Developement indicators, Banque mondiale, 2000. (5) Centre d’information de l’eau 2007. (6) Source : Water Partners International. (7) Groupe d’analyse des systèmes hydriques, Université de New Hampshire - On parle de stress hydrique lorsque la demande en eau dépasse les ressources disponibles. (8) Rapport mondial des Nations Unies "l’eau dans le monde qui change".

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MEILL E U R E G E S T I O N D E S Ressour ces naturelles

Gestion de l'eau Les opportunités d’investissement La gestion de l’eau est une affaire universelle, elle concerne aussi bien les acteurs publics que privés, les ménages que les industriels. A ce titre, les opportunités d’investissement sont nombreuses. nT raitement et distribution de l’eau • Désinfection, filtration et épuration des eaux usées. • Production d’eau douce par la purification et le dessalement. • Sous-traitance industrielle : production de vannes, pompes, membranes. nT echnologies permettant de modérer la consommation d’eau douce • Consommation domestique : économiseurs d’eau, chauffe eau solaire. • évolution et renouvellement des infrastructures. Ces investissements ont été évalués par le Conseil Mondial de l’eau à 180 milliards de dollars annuels pour les 25 prochaines années, contre 75 actuellement investis chaque année(9). • Agriculture : nouveaux systèmes d’irrigation, assainissement des eaux.

Exemples de sociétés* : •V eolia Environnement (France), spécialiste de la gestion des services d’eau et d’assainissement pour les collectivités publiques et les industriels. • Northumbrian Water group (Royaume-Uni), spécialiste de la gestion des services d’eau aux particuliers. • Geberit (France), entreprise spécialisée dans les technologies permettant les économies d’eau. • Nalco (états-Unis), équipementier en technologies de traitement des eaux industrielles et municipales. * Les sociétés citées sont éligibles à l’univers thématique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(9) Données issues du Conseil Mondial de l’eau, ONG soutenue par l’UNESCO et la banque mondiale. (10) Directive adoptée entre le parlement, le conseil et la commission européenne en 2000. (11) L'application nationale de la directive européenne du 12 décembre 1991 dite "directive nitrates" relative à la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole. (12) La loi n°2006-1772 sur l’eau et les milieux aquatiques a été promulguée le 30 décembre 2006 (J.O. du 31/12/2006) ; (13) Rapport de l’OMS sur l’eau en bouteille de 2000.

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2 questions à... Suzanne Senellart co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management

Les techniques de traitement de l'eau dans lesquelles vous investissez ne sont elles pas elles-mêmes consommatrices d'énergie ? N'est-ce pas antinomique avec la vocation de votre approche ? Notre approche s’intéresse à l’ensemble des technologies de traitement de l’eau, en raison des enjeux majeurs que constitue l’approvisionnement en eau potable des grandes mégalopoles pour les prochaines décennies. C’est un véritable défi technologique et environnemental, lié à l’accélération des phénomènes d’urbanisation. C’est pourquoi nous nous intéressons à l’ensemble des activités et des technologies susceptibles d’apporter des réponses aux besoins vitaux des populations en réduisant l’empreinte carbone. Prenons l’exemple de la désalinisation : cette technologie en pleine expansion est effectivement gourmande en énergie, mais incontournable pour faire face à la problématique de l’approvisionnement en eau potable dans certaines zones. Aujourd’hui, elle est mise en œuvre uniquement dans les régions désertiques telles que le Moyen-Orient, l’Australie,… Les leaders du secteur de traitement de l’eau intègrent dans le processus de production une partie de l’alimentation énergétique à base d’énergies renouvelables pour réduire les émissions GES associées au cycle de production. Nous suivons de près l’évolution de ce projet.

La production d'eau en bouteille fait-elle partie des opportunités d'investissement ciblées par votre approche ? Nous avons choisi de ne pas investir dans la production d’eau en bouteille car cela va à l’encontre de nos principes d’investissement. La production d’eau en bouteille est extrêmement polluante. 18 milliards(13) de litres d’eau mis en bouteille chaque année dans le monde sont consommés à l’extérieur de leurs pays d’origine. La consommation d’énergie primaire et de matières premières qui en découle est sans commune mesure avec l’eau produite et distribuée par le réseau public.

Le cadre réglementaire de l’eau Depuis le début des années 1990, de nombreuses directives ont été adoptées pour réglementer les sources de pollution. • Une directive oblige les états membres de l’Union Européenne à s’équiper de systèmes de collecte et de traitement des eaux usées domestiques(10). • Une autre directive concerne la réduction de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole(11). • Une loi française "solidarité eau" autorise les collectivités locales et les établissements publics à consacrer 1 % des ressources de leurs services d’eau à des opérations de coopération décentralisée avec les pays en développement(12).

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M E I L L E U R E G ESTION DES R essour c es naturelles

Gestion des sols Les enjeux Adopter de meilleures pratiques agricoles permettant de répondre à la demande croissante de denrées alimentaires, tout en préservant l’environnement et les forêts. Poids de l’agriculture et de l’utilisation des terres dans les émissions de gaz à effet de serre Agriculture : 14,9 %

38,1 %

Utilisation des terres, déforestation : 18,2 %

La gestion des sols recouvre, selon notre approche, l’agriculture et les forêts. Ces deux secteurs sont étroitement liés au changement climatique : d’une part, ils participent au réchauffement climatique en émettant des gaz à effet de serre (18,2 %(1) des émissions globales proviennent de la déforestation et 14,9 %(2) de l’agriculture) ; d’autre part, ils en subissent les impacts : ouragans, tempêtes, sécheresses, orages de grêles, inondations ou incendies. Compte tenu de la place centrale occupée par l’agriculture dans la chaîne de valeur alimentaire, la gestion durable des sols apparaît comme un enjeu primordial. n La demande de denrées alimentaires va continuer à croître dans le futur

61,9 %

Reste des émissions globales de gaz à effet de serre : 61,9 %

Repères n La destruction des tourbières et des forêts Indonésiennes est responsable de 4 % des émissions mondiales annuelles de CO2. n 75 % des émissions de CO2 au Brésil viennent de la déforestation(5). Le Brésil promet de réduire de 80 % la déforestation d’ici à 2020. n 8 000 : c’est le nombre d’arbres coupés lors de la lecture de cette fiche(6). n 2 fois la taille de Paris : c’est l’équivalent en superficie de disparition de forêt chaque jour(7).

• La population mondiale est en augmentation constante : elle est passée de 1,5 milliard d’habitants en 1900 à 6,7 milliards aujourd’hui, et va continuer à croître pour atteindre 9 milliards d’ici 2050(3). • Le développement industriel des pays émergents (Inde, Chine, Brésil) s’accompagne d’une hausse du niveau de vie des populations et d’une urbanisation croissante (les 2/3 de la population mondiale vivront dans des villes en 2050). • Les changements d’habitudes alimentaires, notamment dans les pays en développement, conduisent à consommer plus de viandes et de produits laitiers, dont la production est fortement consommatrice d’énergie. • Dans le même temps, la concurrence pour les terres disponibles est grande entre : le phénomène d’urbanisation, la production de biofuels et les projets forestiers de "séquestration" du carbone. Ajoutons que le développement de la monoculture dédiée au soja ou au maïs dans certains pays en développement nuit au maintien d’une agriculture locale plus diversifiée (en fruits et légumes). n Nos modes de production altèrent la qualité des sols • L’agriculture intensive (mécanisation, utilisation massive d’engrais et de pesticides) conduit à l’épuisement des sols et la perte de biodiversité. • L’extraction massive d’énergies fossiles depuis un siècle a fortement contribué à la pollution des sols. • L’agriculture consomme 70 % des réserves d’eau douce dans le monde, suivie par l’industrie (20 %) et les ménages (10 %). • En Europe, ce sont 47 % des aliments qui contiennent des pesticides dont 5 % non conformes à la réglementation (dépassement des limites maximales en résidus-LMR)(4).

n Les changements climatiques sont une menace pour les rendements agricoles • La désertification va réduire considérablement les rendements dans certaines régions du globe situées dans les basses latitudes. • Dans les zones marquées par une hausse des précipitations, les sols pourraient subir une érosion accélérée. • Le réchauffement climatique pourrait entraîner la prolifération des espèces nuisibles qui s’attaquent aux cultures. • Les catastrophes climatiques pourraient dévaster la capacité productrice des zones les plus exposées. n L’impact négatif de la déforestation Une des fonctions importantes des forêts réside dans leur capacité d’absorption naturelle du CO2. La déforestation massive, notamment dans les pays en voie de développement (Amazonie, Asie) fait peser une menace sérieuse sur le climat et réduit la protection des sols face aux événements météorologiques extrêmes. (1, 2) Selon les données de l’Intergouvernmental Panel on Climate Change, IPCC de 2007. (3) Ces chiffres sont issus de la Revision 2004 des estimations et projections démographiques officielles des Nations Unies, publiée aujourd’hui par la Division de la population du Département des Affaires économiques et sociales (DESA). (3) United Nations Environment Programme, Global Environment Outloog, GEO-3 de 2001. (4) Rapport 2004 "Contrôle des résidus de pesticides dans les produits d’origine végétale dans l’union européenne" de la direction générale de la santé et protection des consommateurs de la commission européenne. (5) Données issues de "la campagne pour un milliard d’arbres" du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Ce programme a été lancé en 2001. (6) Estimations provenant du site planetscope. (7) Rapport mondial du 13 Mars 2007 sur la situation des forêts publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

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MEILL E U R E G E S T I O N D E S Ressour ces naturelles

Gestion des sols Les opportunités d’investissement La gestion durable des sols répond à deux objectifs majeurs : maximiser les rendements agricoles (dans un contexte de raréfaction des surfaces cultivables et de hausse continue de la demande de denrées alimentaires), tout en veillant à la protection de l’environnement. Ce thème génère de nombreuses opportunités d’investissement, qui se situent plutôt en amont de la chaîne de valeur alimentaire : de la production des denrées jusqu’à leur acheminement vers le consommateur. n Les producteurs de fertilisants minéraux, utilisant des minerais extraits du sous-sol (phosphate, potasse). n Les acteurs présents sur la filière de collecte et de traitement des déchets, transformés en engrais organiques. n Les fabricants d’équipements et de matériels agricoles : tracteurs, containers, systèmes innovants en matière d’irrigation. n Les sociétés de réfrigération, de stockage et de transport des denrées : elles visent à réduire les déperditions d’aliments entre le producteur et le consommateur. n Les sociétés détentrices d’actifs forestiers : nous considérons que ces actifs pourraient connaître une revalorisation significative (par rapport à la faible valeur intégrée aujourd’hui par les marchés) dans le cas où les forêts seraient reconnues comme des crédits carbone dans la législation de l’après-Kyoto. On privilégiera les propriétaires de patrimoines forestiers présentant des pratiques responsables (en matière d’abattage, de nouvelles plantations ou de préservation des arbres les plus anciens). Ces acteurs peuvent faire partie de la filière "Papier et pâte à papier" ou exercer des activités industrielles autour de la "filière bois".

Exemples de sociétés* : • Shanks (Royaume-Uni), société spécialisée dans la gestion des déchets (tri, recyclage, valorisation). • Mosaic (Canada), 2e plus gros producteur d’engrais nord-américain et 2e plus gros producteur de potasse au monde. • Duratex (Brésil), fabricant de mobilier en bois et propriétaire de 110 000 ha de forêts d’eucalyptus. • Suzano (Brésil), producteur totalement intégré de pâte à papier et de papier en Amérique latine. * Les sociétés citées sont éligibles à l’univers thématique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(9) Rapport de l’ONF international de Mai 2007.

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2 questions à... Clotilde Basselier co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management

Quelle est votre philosophie d’investissement en matière de gestion des sols et sur quels critères sélectionnez-vous les valeurs ? Nous nous intéressons principalement aux producteurs de fertilisants voire de potasse, mais nous excluons les fabricants de pesticides lorsque ces sociétés produisent aussi des OGM. Afin de répondre à l’enjeu primordial que représente la croissance de la population mondiale au cours des prochaines décennies, l’utilisation de fertilisants demeure l’un des principaux moyens pour améliorer les rendements agricoles. Outre le fait que les fertilisants chimiques peuvent être associés à des engrais naturels, la formation des agriculteurs à une utilisation judicieuse des engrais est essentielle. Il en va de même de l’utilisation responsable des pesticides. Nous choisissons les valeurs en fonction de plusieurs critères : l’expertise dans la production des fertilisants, la capacité d’innovation, la réduction des émissions liées au process et les pratiques environnementales globales.

Détenteurs d’actifs forestiers : source de crédit carbone Quelle est votre position quant à la production d’Organismes Génétiquement Modifiés ? Excluezvous automatiquement cette activité de votre univers d’investissement ? Nous excluons systématiquement de notre univers d’investissement les fabricants d’OGM dans la mesure où nous ne connaissons pas à ce jour les conséquences à long terme de ces produits sur la santé humaine et sur l’environnement. Nous nous astreignons à un principe de précaution dans ce domaine. Comme nous l’avons souligné, il existe d’autres moyens de répondre au défi alimentaire de ce siècle : fertilisants, matériels, meilleures pratiques…ou tout simplement favoriser la proximité et la saisonnalité dans les produits que nous consommons.

Les crédits carbone sont des unités qui sont attribuées aux porteurs de projet tels que les détenteurs d’actifs forestiers qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Les détenteurs de ces crédits peuvent ensuite les commercialiser auprès d’émetteurs qui dépassent leurs quotas de crédit carbone et qui doivent acheter des crédits pour s’en affranchir. Les projets forestiers sur le marché du crédit carbone représentaient 250 millions de dollars en 2006 et atteignent aujourd’hui 1 % des transactions(9). Les opportunités pour ces détenteurs d’actifs forestiers sont donc nombreuses. Vouloir lutter contre la déforestation, ou promouvoir les projets de boisement et de reboisement semble donc constituer une voie importante de lutte contre le changement climatique. La sélection d'actifs forestiers offre des opportunités financières intéressantes, notamment au regard du marché carbone.

(9) Rapport de l’ONF international de Mai 2007.

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Ada ptation au x c ons é quen ces du cha ngement c lim atique

Les enjeux

Adaptation des infrastructures

Renforcer les infrastructures existantes dans les pays industrialisés et adapter les nouvelles constructions dans les pays en développement face aux conséquences du changement climatique. Différents types de solutions d’adaptation des infrastructures au changement climatique

Après construction

Pendant construction

Avant construction

Cycyle de vie infrastructure

Plusieurs façons d'implanter ou de faciliter l'adaptation

Décision

Outil d'aide à la décision

Planification

Politiques

Conception

Normes et règlements

Construction

Technologie

Entretien

Sensibilisation

Réhabilitation

Expertise, suivi, données

Impliquent plusieurs individus, collectivités, industries, gouvernements, etc. (c-à-d. tous les acteurs d'un sysytème) Enjeux propables de réduction des GES à chacune des étapes (c-à-d. solutions d'adaptation développées avec une vision des GES) Vulnérabilité accrue : avec ou sans changement climatique (c-à-d. mauvais aménagement, vieillissement, etc.)

Source : Gosselin et al., 2005.

Repères n 8 à 130 milliards de dollars par an : c’est le coût estimé de l’adaptation des infrastructures à l’échelle mondiale d’ici à 2030(3). n 76% : c’est la part que représentent les infrastructures dans les mesures d’adaptation au changement climatique(3). n 25 milliards de dollars : c’est le coût estimé de l’adaptation des infrastructures au seul phénomène de la montée des mers d’ici à 2030(3). n 200 milliards de dollars : c’est le montant des pertes économiques liées aux catastrophes climatiques dans le monde en 2008(4).

L’augmentation des catastrophes climatiques, en nombre et en fréquence, fait peser une menace croissante à la fois pour les populations et pour les infrastructures. L’ouragan Katrina, qui s’est abattu sur les Etats-Unis en août 2005, a ravagé une surface de 235 000 kilomètres carrés en semant sur son passage destructions, inondations et désolations. L’ensemble des pertes économiques occasionnées ont été évaluées à près de 125 milliards de dollars(1). Le Tsunami qui a frappé les côtes de plusieurs pays de l'Océan Indien en décembre 2004 a provoqué des dommages de plus de 10 milliards de dollars et causé la mort de plus de 140 000 personnes(2). n Les impacts du changement climatique sur les infrastructures • Le changement climatique modifie le niveau de risque réel des infrastructures vis-à-vis des phénomènes météorologiques extrêmes et remet en cause les règles de conception de certains ouvrages. • Hormis les effets immédiats et dévastateurs des catastrophes naturelles, les conséquences à long terme du changement climatique risquent de provoquer une dégradation accélérée des infrastructures : - la montée du niveau des mers met en péril certaines régions côtières ; - l’augmentation des précipitations multiplie le nombre d’inondations ; - les routes se gondolent sous l’effet de la hausse des températures ; - les sols argileux s’assèchent et viennent endommager les immeubles. n Le renforcement nécessaire des infrastructures dans les zones à risques • Le renforcement des infrastructures existantes dans les zones les plus exposées aux catastrophes naturelles apparaît comme une nécessité, surtout à la lumière des dégâts majeurs occasionnés par l’ouragan Katrina en Louisiane et à la Nouvelle-Orléans en 2005. Les infrastructures concernées incluent : digues, barrages, ponts, routes, etc. • Cette problématique s’applique notamment aux pays en développement, qui seront potentiellement les plus touchés par les catastrophes climatiques. Il existe en outre des besoins structurels de construction de nouvelles infrastructures dans ces pays, fonction à la fois de la croissance de la population et du développement économique. Il est essentiel que ces nouveaux investissements intègrent la nouvelle donne du changement climatique. • L’adaptation des infrastructures aux conséquences du changement climatique concerne aussi les infrastructures qui n’ont pas pour fonction première de protéger : les réseaux de transport routier ou ferroviaire, les bâtiments, les réseaux de production et de distribution d’eau et d’énergie. Ces infrastructures devront être résistantes et flexibles pour assurer leur fonction sous des climats différents et incertains. n La révision des normes et protocoles de conception et de construction • Les autorités publiques ont commencé à intégrer la dimension du changement climatique dans leurs réflexions : - Révision des critères de conception et des technologies utilisées (normes antisismiques, anticycloniques, etc) ; - Remise en cause des politiques d’aménagement des territoires; - Instauration de mesures d’urgence améliorées; - Développement de systèmes d’avertissement préventif, etc.

(1) Source : Agence pour la Gestion des Secours Fédéraux (FEMA) et l’Administration Nationale Océanique et Atmosphérique des Etats-Unis ; (2) Estimations de l’Oganisation des Nations Unies, 2005 ; (3) Estimations du UNFCC (United Nations Framework Convention on Climate Change), 2007 ; (4) Selon un rapport du réassureur allemand Munich Re, «Bilan des catastrophes naturelles en 2008».

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Ad aptation a ux cons é q uen ces du c hangement clim atiq ue

Adaptation des infrastructures Les opportunités d’investissement La crise financière constitue une opportunité unique pour le secteur des infrastructures qui bénéficie largement des plans de relance mis en place par plusieurs grands pays dans le monde. Dans ce contexte, les opportunités d’investissement se situent tout au long de la chaîne de valeur du secteur de la construction et des infrastructures. n Sociétés minières produisant des matières premières (minerais de fer, carrières de calcaire, etc). n Producteurs d’acier. n Sociétés de recyclage des déchets provenant de l’acier. n Fabricants de matériaux de construction (ciment, béton, granulats, plâtre, etc). n Acteurs de la construction et du BTP. n Sociétés spécialisées dans la certification et le respect des normes (environnementales, de construction, etc.). Nous intégrons notamment dans notre analyse une dimension géographique, qui tient compte de la croissance structurelle des infrastructures dans les pays en développement (réseaux ferroviaires et bâtiments efficients en particulier).

Exemples de sociétés * : Posco (Corée), 1er producteur d’acier coréen totalement intégré et 4ème acteur mondial. China Metal Recycling (Chine), 1ère société chinoise de recyclage de déchets provenant de métaux ferreux et non-ferreux. CRH (Irlande), 2e acteur mondial dans les matériaux de construction. Lafarge (France), 1er producteur mondial de ciment. Nucor (Etats-Unis), l’un des principaux producteurs d’acier aux Etats-Unis et le plus important groupe de recyclage de déchets provenant de l’acier du pays. SGS (Suisse), leader mondial en matière de vérification, de contrôles, d’analyses et de certifications. * Les sociétés citées sont éligibles à l’univers thématique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille

(5) Source : World Resources Institute, "A Green Lining in China's Economic Stimulus Plan", novembre 2008

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2 questions à... Clotilde Basselier co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management Comment expliquez-vous que les matériaux de construction, dont certains très polluants comme le ciment, fassent partie de votre périmètre d’investissement ? Le secteur de la construction et des infrastructures devrait connaître une forte croissance sur les prochaines années : d’une part, pour des raisons structurelles liées à l’augmentation de la population et au développement économique des pays émergents; d’autre part, au travers de leviers conjoncturels que sont les plans de relance économiques des Etats, axés en partie vers les infrastructures vertes. Cette croissance va nécessairement s’accompagner d’une demande accrue pour les matériaux de construction. Certes, une partie de ces matériaux sont polluants, comme le ciment et l’acier qui représentent à eux seuls 5 à 6 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) globales. Toutefois, au sein de ces secteurs dits polluants, notre sélection de valeurs s’appuie sur une analyse de l’efficacité énergétique, au niveau de la chaîne d’approvisionnement, du processus de production et des débouchés produits. Rappelons d’ailleurs que la réglementation mise en place dans certains pays (quotas d’émissions de CO2 en Europe) favorise l’amélioration des pratiques puisqu’elle crée une obligation pour les sociétés concernées d’investir pour moderniser leurs outils de production et les rendre plus efficients.

Les sociétés appartenant à ces secteurs ne serontelles pas de toute façon pénalisées par le changement climatique, même lorsque leurs pratiques sont « vertueuses » ? Pas nécessairement. Dans ces secteurs traditionnels où l’intensité carbone joue un rôle capital, les sociétés peuvent se créer un avantage concurrentiel non négligeable en explorant de nouveaux débouchés liés au changement climatique. Certaines sociétés développent par exemple de nouveaux matériaux tels que les ciments mélangés ou les aciers légers, qui permettent de réduire les émissions de GES des produits finaux (bâtiments ou automobiles). C’est pour cette raison que notre sélection de valeurs au sein de ces secteurs s’appuie sur une démarche « best-in-class », mais aussi sur une analyse de la stratégie environnementale globale de chacune de ces sociétés, incluant les développements de produits innovants en lien avec les enjeux du changement climatique.

Le développement vert des infrastructures en Chine Contrairement aux idées reçues, les pays émergents sont extrêmement actifs dans la problématique du changement climatique. C’est notamment le cas de la Chine, qui a compris que son développement économique ne pouvait occulter cette nouvelle dimension environnementale. En 2008 - 2009, près d’un tiers de son plan de relance a ainsi été consacré à des projets liés aux enjeux de développement durable, dont une partie significative destinée à l’adaptation de ses infrastructures. Ses investissements dans le transport ferroviaire - considéré comme une alternative moins polluante au transport routier et aérien - ont par exemple été doublés pour atteindre 85 milliards de dollars(5). 70 milliards de dollars(5) ont également été alloués à la construction de nouvelles infrastructures liées à l’énergie telles que réseaux électriques, incontournables pour une meilleure efficience énergétique.

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Ada ptation au x c ons é quen ces du cha ngement c limatique

Assurance et gestion du risque lié au changement climatique Les enjeux Adapter la couverture des sinistres naturels induits par le changement climatique. Développer la prévention des risques et offrir de nouveaux produits. Répartition des coûts assurés des catastrophes naturelles dans le monde en 2007 par péril(1) Tremblements de terre 19 %

Tempêtes 29 %

Les catastrophes naturelles ont doublé en nombre de 1960 à 1990 et les pertes assurées ont été multipliées par 7 sur la même période. 2005 à été la pire année pour l’industrie de la réassurance avec un cumul de sinistres de 83 milliards de dollars (dommages aux biens), dont plus de 90 % provenaient des catastrophes naturelles (ouragan Katrina notamment). Selon l’ONU, neuf catastrophes naturelles sur dix sont désormais liées au changement climatique. Leurs impacts affectent différemment les pays industrialisés et les pays en voie de développement. n Un coût économique de plus en plus lourd pour les pays industrialisés • Les pays industrialisés ont tendance à subir des pertes économiques croissantes, en grande partie à cause de la concentration élevée de richesses dans les zones à risque (exemple de la Floride).

Autres événements 8%

Inondations 28 %

Repères n 629 milliards de dollars : c’est en 20 ans les pertes économiques directement liées aux catastrophes naturelles(2). n 190 milliards de dollars : c'est le chiffre d’affaires de la réassurance mondiale (volume des primes). Ce chiffre à été multiplié par 2,5 entre 1990 et 2008(3). n 23 000 bombes atomiques similaires à celle d’Hiroshima : c’est la quantité d’énergie équivalente produite par le séisme du 26 décembre 2004 en Indonésie (tsunami)(4). n 235 816 : c’est le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans des catastrophes naturelles en 2008, ce qui en fait la quatrième année la plus meurtrière depuis 1970 et la deuxième année la plus lourde en termes de dommages assurés(5).

• Ces pays développés sont néanmoins de mieux en mieux préparés à affronter des événements climatiques extrêmes : - Des systèmes d’alerte rapide se sont développés afin de pouvoir anticiper la survenance des catastrophes naturelles. - Les soins médicaux aux victimes et la réactivité en cas d’urgence sont généralement plus efficaces dans les pays développés. - Bien que minoritaires, de nouveaux instruments d’assurance tels les "cat bonds" faisant appel aux investisseurs externes ont été mis en place. n Un effet dévastateur sur le plan humain et sur la croissance économique dans les pays en voie de développement • Les pays en voie de développement sont doublement exposés aux catastrophes naturelles : les effets du changement climatique sont les plus notables dans ces zones (inondations, sécheresses, orages violents) ; or ces pays restent généralement sous-assurés. • Les pertes humaines, sociales et économiques engendrées par les catastrophes naturelles ont des impacts considérables sur les populations, souvent les plus pauvres. • Les pays en voie de développement sont les plus touchés en termes de pertes humaines : un cyclone de même force fait 140 000 morts en Birmanie quand il n’en cause que 30 aux EtatsUnis. Autre indicateur alarmant : "Les trois quarts de ceux qui périssent à la suite d’inondations se trouvent dans trois pays asiatiques : Bangladesh, Chine et Inde", déplore Ban Ki-Moon, secrétaire Général de l’ONU(6). • Les pertes économiques calculées en pourcentage du PIB sont vingt fois plus élevées dans les pays en développement que dans les pays développés(7). n Les solutions préventives : un enjeu majeur pour les assurances • La refonte des modèles d’évaluation des catastrophes naturelles (RMS, Eqecat)(8), la mise en place de systèmes d’alerte rapide ("National Hurricane Center") ou le renforcement des normes de construction constituent autant de moyens de prévention contre les risques climatiques croissants. • Ces mesures préventives sont un enjeu majeur dans le contexte actuel d’adaptation de l’économie au changement climatique où toute solution préventive efficace permet de réduire le coût des dommages, pour l’assurance et, in fine, pour la société. • Les pertes économiques mondiales des catastrophes naturelles aux Etats-Unis au cours des années 90 auraient pu être réduites de 280 milliards de dollars si 40 milliards de dollars avaient été investis dans des systèmes de prévention(9).

(1) Source: Ubyrisk Consultants, Suisse Ré, Muniche Ré, Catnat.net ; (2) D’après le rapport international de la croix rouge sur les catastrophes naturelles mondiales ; (3) Source : IAIS Global Reinsurance Market Report 2008 ; (4) Centre de documentation et de la recherche pédagogique d’Amiens, donnée extraite d’un rapport intitulé "Les séismes", 2006 ; (5) Source :

ONU et Swiss Ré, 10 avril 2009 ; (6) "Réduction des risques de catastrophe : bilan mondial", rapport de l’ONU, mai 2009 ; (7) Source : ONU et Swiss Ré, 10 avril 2009 ; (8) Outils de modélisation des catastrophes naturelles ; (9) "Unites States Geological Survey", Bureau d’Etudes Géologiques des Etats-Unis.

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Assurance et gestion du risque lié au change Les opportunités d’investissement La hausse de la fréquence et l’intensité croissante des catastrophes naturelles sont des conséquences inévitables du changement climatique. Les assureurs et réassureurs deviennent dès lors des acteurs majeurs dans la gestion des sinistres associés aux bouleversements du cadre climatique. n De nouvelles opportunités s’offrent aux réassureurs : •D emande croissante de couvertures catastrophes naturelles, notamment dans les pays développés, compte tenu de la concentration accrue des richesses dans certaines zones. •C roissance des besoins de couvertures dans les pays en voie de développement, traditionnellement sous-assurés, où les réassureurs seront amenés à participer à des projets publics-privés. es réassureurs disposent de deux moyens pour faire face au coût croissant des catastrophes naturelles : la hausse des tarifs et les actions de L prévention (entretien / renforcement des infrastructures dans les zones côtières). n De nouveaux produits, liés à l'émergence de nouveaux risques, font également leur apparition : •L es "weather derivatives" : proposé aux agriculteurs pour se protéger contre la destruction de leurs récoltes due à des pluies torrentielles ou à des orages de grêle, cet instrument apporte une solution ciblée aux risques induits par les dérèglements climatiques. •D es développement de produits spécifiques : les assureurs et réassureurs proposent des couvertures adaptées à de nouvelles activités liées au changement climatique et participent ainsi à leur essor. Prenons l’exemple d’un parc éolien en Inde : l’assureur peut proposer à son client une couverture contre les problèmes techniques et peut également l’indemniser contre la perte de certificats de C02 liée à ces problèmes techniques (manque à gagner). Plus globalement, l’industrie de l’assurance et de la réassurance a un rôle à jouer aux côtés des Etats et des organismes écologiques dans la prise de conscience par les populations du défi créé par le changement climatique. C’est en particulier le rôle de L’Association de Genève, un "think tank" assurance, qui réunit les 80 PDG des principaux assureurs de la planète.

Exemples de sociétés * : Munich RE (Allemagne), 1er réassureur mondial. Swiss Re (Suisse), 2e réassureur mondial. Allianz (Allemagne), 1er assureur allemand et l’un des leaders européens. Axa (France), 1er assureur français et l’un des leaders mondiaux. Les sociétés retenues dans l’univers d’investissement "changement climatique" de Natixis Asset Management doivent présenter les caractéristiques suivantes : une large diversification des risques (par secteur et zone géographique), une taille significative, une forte solidité financière et une capacité d’innovation démontrée. * Les sociétés citées sont éligibles à l’univers thématique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille

(10) Un cat bond est une obligation qui offre un rendement élevé mais dont le remboursement du principal dépend de la survenance d’une catastrophe naturelle.

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3 questions à... Clotilde Basselier co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management N’est-il pas un peu surprenant d’investir dans le secteur de l’assurance dans le cadre d’une approche de gestion à thématique "changement climatique" ? Il est vrai que l’on s’attend généralement à trouver des secteurs tels que l’énergie propre, la gestion de l’eau ou encore les transports durables dans cette thématique. Pourtant, l'assurance et la réassurance ont clairement leur place dans notre univers d’investissement, ne serait-ce que du fait de l’intensification du phénomène des catastrophes naturelles.

Justement, investir dans des acteurs nourrissant leur activité des catastrophes naturelles semble assez éloigné d’une thématique d’investissement responsable... Certaines conséquences du changement climatique sont irréversibles, comme la hausse de l’ordre de 2°C des températures que les réassureurs considèrent comme un fait avéré. Cela se traduit notamment par l’augmentation en fréquence et en intensité des catastrophes naturelles. Au-delà des indemnisations de dommages liés à ces évènements extrêmes, les réassureurs entendent jouer un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique : actions de sensibilisation des populations, développement de partenariats publics-privés dans les pays en voie de développement, mesures incitatives en matière d’efficacité énergétique, création de nouveaux produits dans le domaine de l’énergie alternative...

De nouveaux instruments financiers, tels que les cat bonds(10), sont apparus dans la réassurance afin de pallier des catastrophes naturelles. Dans un contexte de crise financière majeure où les produits dérivés ont été pointés du doigt, n’est-ce pas une stratégie à contre sens d’investir dans ce genre de produits ? Le marché des cat bonds reste très minoritaire par rapport au volume d’activité global de la réassurance. Ces produits ont été largement remaniés, notamment en termes d’investissement des fonds levés, suite à la crise financière. L’essentiel de l’activité de réassurance des catastrophes naturelles continuera de passer par des contrats traditionnels, dont la tarification devra s’ajuster en fonction de la nature et de la taille des risques couverts.

Financement d’une expédition scientifique en Arctique par un réassureur Catlin Group, assureur de Spécialités Dommages et Réassureur, a sponsorisé une enquête visant à mesurer l’épaisseur de la couche de glace dans l’océan Arctique. Menée en collaboration avec un groupe de scientifiques internationaux, cette mission de 73 jours avait pour objectif d’apporter des informations primordiales afin d’évaluer les effets du réchauffement climatique sur la couche de glace dans les pôles. Les résultats de cette exploration seront présentés lors du sommet de Copenhague en décembre 2009. Cette étude scientifique, a priori éloignée du champ d’activité d’un réassureur, est un exemple parmi d’autres des nombreuses initiatives de même nature entreprises par le secteur de l’assurance.

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Ada ptation au x c ons é quen ces du cha ngement c limatique

L’évolution du comportement des consommateurs Les enjeux Favoriser les secteurs d’activité répondant aux nouveaux besoins du consommateur-citoyen face au changement climatique. Inciter les populations à intégrer une dimension durable dans leur consommation et leur mode de vie. Prévision 2008-2013 du marché du e-commerce des particuliers aux Etats-Unis (en milliards de dollars et en %) 2008

133,6 Mds $ 133,1 Mds $ 9,8 %

2010 2011 2012

146,1 Mds $

13,3 %

165,6 Mds $ 184,5 Mds $

2013

• Une forte médiatisation des problématiques environnementales, appuyée par des initiatives d’Organisations Non-Gouvernementales et de leaders d’opinions (Yann-Arthus Bertrand avec "Home", Al-Gore avec "Une vérité qui dérange"). •D es directives et incitations gouvernementales. Par exemple, la directive européenne Ecoconception 2005/32/CE vise à réduire l’impact environnemental des produits consommateurs d’énergie et constitue un des piliers de la stratégie de l’Union Européenne en matière d’efficacité énergétique.

-0,4 % 2009

n Evolution des comportements de consommation de la population accentuée par :

11,4 % 10,3 %

203,5 Mds $

Notice : ces chiffres excluent la vente en ligne liée au voyage, au téléchargement numérique et à la vente de billets-loisirs (concerts, théatre...). Source : e-marketer.com, février 2009

n Les nouvelles technologies en réponse aux problématiques environnementales • Le développement du e-commerce pour la vente de biens et services constitue l’une des solutions pour réduire les déplacements. La vente aux particuliers via Internet a ainsi dépassé les 130 milliards de dollars aux Etats Unis en 2008(3). • La téléprésence (vidéo-conférences, conférences-calls, etc) réduit de 30 % les voyages d’affaires et par conséquent l’impact carbone(1). Le télétravail est très présent dans les services aux entreprises comme le conseil ou la publicité, 55 % des entreprises le pratiquent en Europe. n Des consommateurs-citoyens en faveur des produits de développement durables... • Une prise de conscience des populations occidentales sur leurs modes de consommation qui se traduit par le développement de produits bio, du commerce équitable, etc.

Repères n Plus de 200 milliards de dollars : c’est le montant des ventes aux particuliers via Internet aux Etats-Unis prévu en 2013(3). n 1 sac plastique se fabrique en 1 minute, est utilisé 20 minutes, met 400 ans à se désintégrer(4). n La Suède est le plus grand consommateur de produits bio, en moyenne 3 fois supérieur à la consommation européenne(5). n 1 internaute français sur 2 se connecte sur un site internet bancaire(6).

• Développement de l’éco-consommation sur les produits touchant à l’entretien de la personne (cosmétiques), aux produits de grande consommation (produits issus de l’agriculture biologique) et à l’entretien de la maison (produits contenant moins d’agents chimiques). n … Et des nouveaux modes de déplacement • Augmentation de l’utilisation de transports écologiquement viables tels que le vélo de location (17 millions d’utilisateurs du vélib’ à Paris en 8 mois d’utilisation)(2). • Développement des biens et services favorisant les transports responsables (vélos, transports en commun) par opposition aux modes de transport privés polluants comme l'automobile. • Emergence d’un tourisme responsable, dont le principe est de proposer des voyages à impact modéré sur l’environnement (exemple : remboursement de la contribution Carbone). • Appétence accrue pour les motorisations hybrides (voitures et scooters hybrides).

(1) "Easy Things You Can Do To Help Our Climate" et le World Wildlife Fund (WWF) (4) Evaluation des impacts environnementaux des sacs de caisse Carrefour de Février 2004, (2) Chiffre fourni par JCDECAUX lors de la publication de ses résultats annuels en 2008. réalisée par l’ADEME (5) "The World of Organic Agriculture", IFOAM (3) Source : Prévisions de "e-marketer.com", février 2009 (6) Selon des données publiées en avril 2009 par l'institut comScore, spécialisé dans la mesure d'audience en ligne.

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L’évolution du comportement des consomm Les opportunités d’investissement La consommation responsable s’intègre progressivement dans le comportement des consommateurs. Les perspectives sont considérables : ces offres plus respectueuses des personnes et de la planète bénéficient d’une croissance nettement supérieure à celle de leur marché de référence.

Diverses activités se développent pour permettre aux consommateurs de réduire les impacts environnementaux : nF ournisseurs de produits ou services facilitant la communication sans déplacement lourd ou impressions de documents. (ex : Smartphones, ordinateurs portables, services de web conférences, services de partage de documents en ligne en accès restreint, etc). n Plateformes d’achat de produits ou services en ligne (ex : e-commerce, sites d’enchères en ligne, e-banking, etc). n Fabricants de produits de grande consommation adaptés aux nouveaux besoins des consommateurs-citoyens : entretien de la personne, entretien de la maison, produits alimentaires bio, etc. n Transports écologiques (modes de transport doux : réseaux de location de vélos, fabricants de bicyclettes, trottinettes, rollers, etc). n Tour opérateurs et voyagistes spécialisés dans le tourisme durable (tourisme de proximité, compensation des émissions de CO2 liées au voyage, utilisation des ressources locales).

Exemples de sociétés * : Tandberg (Norvège), spécialiste de la vidéoconférence et du partage de documents en ligne en accès restreint. E-Bay (états-Unis), site d’enchères en ligne. Amazon (états-Unis), site de ventes en ligne. Pierre et Vacances (France), opérateur, voyagiste postionné sur le tourisme durable. J-C Decaux (France), spécialiste des réseaux de location de vélos, à l’origine du projet "Vélib". Natura (Brésil), société spécialisée en cosmétologie bio et produits respectueux de l'environnement (catalogues en papier recyclé, produit éco-emballés, etc.).

* Les sociétés citées sont éligibles à l'univers thèmatique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(7) "Emission trading scheme" recommandations du comité d’examen parlementaire de Nouvelle-Zélande de Septembre 2008.

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2 questions à... Suzanne Senellart co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management

Le fait d'avoir retenu une sousthématique aussi vaste que l'évolution du comportement des consommateurs ne risque-t-il pas de vous faire dévier du thème principal de votre approche qu’est le changement climatique ? Il est vrai que cette sous-thématique de l'adaptation du comportement des consommateurs englobe une multitude de secteurs : du e-commerce au développement des modes de transport doux comme le vélo ou le tramway, en passant par le tourisme durable. Charge à nous d'identifier les secteurs qui ont un véritable lien avec le changement climatique, car nombreux sont les acteurs qui cherchent à se positionner sur le créneau du développement durable, et à profiter de la vague médiatique associée. Il est donc capital de dissocier le discours des actes. Un secteur d'activité est éligible au sous-thème "évolution du comportement des consommateurs" uniquement si nous sommes convaincus de son impact sur le changement climatique. Par exemple, certaines nouvelles technologies de communication (vidéoconférences, services de partage de documents en ligne, etc) permettent indéniablement de réduire les émissions de C02 en limitant les déplacements lourds. Un autre critère étudié est la demande sur le service ou le produit concerné. Il s'agit de trouver le point de rencontre entre l’offre industrielle en matière de développement durable et l’évolution du comportement des consommateurs. Le but étant d’anticiper les évolutions futures. Outre nos propres convictions, nous soumettons semestriellement les sousthématiques et les valeurs sélectionnées à un comité scientifique composé d'experts indépendants pour nous assurer que le thème du changement climatique soit bien respecté.

En quoi le e-commerce réduit-il selon vous les émissions de gaz à effet de serre ? Il faut bien fabriquer et livrer les produits… Même s’il faut effectivement transporter les produits, ce procédé permet de livrer un grand nombre de clients en une seule fois. Le e-commerce limite naturellement les déplacements des consommateurs, que ce soit dans la phase de recherche et de comparaison des produits ou lors de l’achat luimême. Or, nous connaissons l’impact majeur de ces déplacements sur les gaz à effet de serre…

La taxe carbone Une taxe carbone, dans un pays importateur d’énergie favorise les équipements visant à l’économiser et devient un levier de croissance pour les acteurs présents sur ce marché. Une dizaine de pays ont d’ores et déjà instauré une taxe visant à réduire l'empreinte carbone. Ces mesures incitatives nous amènent à repenser nos modes de consommation et de production notamment en privilégiant la proximité. En voici quelques exemples : La Suède a été l’un des premiers pays au monde a développer ce concept en instaurant une taxe carbone dès 1991, alors de 27 euros la tonne. Parallèlement, la Suède a abaissé l’impôt sur le revenu et certaines contributions sociales afin de ne pas alourdir la charge globale des ménages. La taxe carbone est aujourd’hui de 108 euros la tonne. A ce jour un tiers de l’énergie consommée en Suède provient des énergies renouvelables. La Nouvelle-Zélande a tenté de mettre en place une taxe carbone en 2005. Suite à un refus des parlementaires, le gouvernement a finalement mis en place un système d’échange de quotas d’émissions de carbone (bourse du carbone)(7). En France, un projet de taxe carbone porterait sur la consommation de gaz, de pétrole et de charbon sur une base a priori de 17 euro la tonne de CO2. Cette taxe aurait pour but d’être entièrement reversée sous forme de baisse de l’impôt sur le revenu ou de chèque vert. L’objectif serait de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.

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R é du c tion des é missions de gaz à eff et de serre

Efficience énergétique des transports

Les enjeux

Développer les modes de transport de masse les moins polluants et rechercher des solutions innovantes et durables pour le transport individuel. Comparaison des émissions de CO2 entre les différents modes de transports

• L’automobile est responsable des trois-quarts des émissions du secteur des transports. 600 millions d’automobiles (véhicules de particuliers) et 200 millions de véhicules utilitaires (légers et poids lourds) circulent aujourd’hui dans le monde(3).

Gramme/tonne/km

600 500

• Si les modes de transports et les technologies utilisés restent inchangés, les émissions du secteur des transports devraient progresser de 60 % d’ici à 2030, notamment du fait de la demande croissante en provenance des pays en développement. La Chine a par exemple mis 1 million de véhicules sur le marché en 2008(4).

400 300 200

•L e secteur aérien produit par exemple 520 grammes de CO2 par tonne au kilomètre, très loin devant le ferroviaire qui génère seulement 25 gramme de CO2 par tonne au kilomètre - soit 20 fois moins de CO2 que l'aérien pour une distance parcourue équivalente.

100 0

n Le secteur des transports représente 14 %(1) des émissions de CO2 dans le monde et il est aujourd’hui le premier consommateur de produits pétroliers. Ce combustible fossile représente 98 %(2) des énergies utilisées dans le transport.

Mer

Rail

Route

Air

Source : C ommission Européenne

Repères n 130 fois moins de CO2 : c’est en moyenne ce que permet d’économiser un train de transport combiné(7) par rapport à un poids lourd en termes d’émission. n2 2 000 Km : c’est en moyenne la distance parcourue par un jean vendu en hypermarché, entre le champ de coton et le magasin(8). n 73 millions : c’est le nombre de tonnes de CO2 émises inutilement chaque année dans le monde du fait des inefficacités de l’infrastructure aérienne(9), soit l’équivalent des émissions de CO2 de la Belgique sur une année(10). n Un autobus rempli de passagers (35 à 40 personnes) permet de retirer 40 véhicules de la route aux heures de pointe et d’économiser ainsi 70 000 litres de carburant par an(11).

n L’impact des transports polluants sur le climat incite à faire évoluer le mix-transport vers les transports publics, d’une part, et à chercher des solutions innovantes, d’autre part. • Dans la recherche d’une plus grande efficacité énergétique, le développement des transports publics (rail, tramway, métro, bus) apparaît comme un enjeu clé. Sur les trajets intra-continentaux, le rail se substitue de façon très avantageuse aux camions et aux avions. • Les innovations technologiques constituent une autre manière de réduire les émissions du secteur des transports : développement des véhicules hybrides et électriques, utilisation des biofuels, mais aussi amélioration des technologies existantes comme les matériaux plus légers (l’acier et le fer représentent 70 % du poids d’une voiture). • Une des solutions pour réduire les émissions de GES consiste à modifier nos habitudes de transports (bicyclette ou marche à pieds, comme alternatives à l’automobile en ville) et à développer les initiatives individuelles (co-voiturage). Ces évolutions s’inscrivent davantage sur le long terme. n Dans le domaine des transports efficients, la réglementation joue un rôle majeur : • La France a mis en place un Programme National de Lutte Contre le Changement Climatique (PNLCC), lancé en janvier 2000 pour atteindre les objectifs de Kyoto. Ce programme consiste à mettre en place quatre types de mesures incitatives : mesures fiscales, améliorations technologiques, politiques publiques territoriales et la sensibilisation auprès des usagers des transports. • La commission de l’environnement du parlement européen a pour objectif une réduction des émissions de voitures particulières de 150g de dioxyde de carbone par km aujourd’hui, à 120g en 2012 et à 95g en 2020(6). • Bonus écologique: plusieurs pays européens ont opté pour ce dispositif permettant aux particuliers d’obtenir un avantage fiscal lors de l’acquisition d’un véhicule répondant à des critères de faible rejet de CO2. Associé à des mesures comme la prime à la casse, le bonus écologique a permis une hausse de 7 % des ventes de véhicules neufs en Europe en 2009 par rapport à 2008.

(1, 5) Rapport sectoriel "green transport", SG Cross Asset Research, Mars 2009. (2, 3, 6, 8) Données issues de l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie; Rapport de la Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire 2008. (4) Donnée issue de la Fédération Mécanique de Chine. (7) Combinaison de plusieurs modes

de transport comme par exemple le transport par rail puis par route de caisse mobiles ou conteneurs. (9) Selon le GIEC (Rapport du groupe de travail III, Mai 2007). (10) Human Development repport 2007/2008, United Nation Development Program. (11) Ministère Français de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable, et de la Mer.

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Rédu ction des é missions de g az à effet de serre

Efficience énergétique des transports Les opportunités d’investissement La lutte contre les émissions de CO2 dans le secteur des transports, appuyée par une réglementation de plus en plus stricte et des plans de relance ambitieux, donne naissance à de nombreuses opportunités d’investissement. nT ransport ferroviaire : ce secteur bénéficie de tendances porteuses à long terme, que sont l’urbanisation croissante dans les pays en développement et la lutte contre le réchauffement climatique à l’échelle mondiale. • Fabricants de matériel roulant (du tramway au train à grande vitesse), constructeurs d’infrastructures ferroviaires et producteurs d’acier (rails). • Sociétés produisant les équipements de signalisation ferroviaire. • Fournisseurs de systèmes et de services pour l’industrie ferroviaire (climatisation, systèmes de freinage, électronique embarquée, portes palières, etc.). • Opérateurs de transport ferroviaire. nT ransport automobile : les sources d’amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur automobile sont multiples, en provenance des technologies existantes (moteurs à combustion) ou de technologies nouvelles (moteurs électriques). • Constructeurs automobiles, leaders dans la production de véhicules hybrides ou électriques. • Fabricants de batteries (technologie Lithium-ion). • Equipementiers automobiles. • Fabricants de pneumatiques (pneus verts). • Producteurs de matières premières et de matériaux allégés (aluminium, composites).

Exemples de sociétés*: • Bombardier (Canada), 1er producteur de matériel ferroviaire roulant au monde. • Ansaldo (Italie), l’un des leaders sur le marché de l’équipement de signalisation ferroviaire. • Eurotunnel (France), détient la concession du tunnel sous la Manche jusqu’en 2086. • Toyota (Japon), 1er producteur d’automobiles au monde et leader sur le segment des véhicules hybrides. • Michelin (France), l’un des premiers fabricants au monde de pneumatiques. * Les sociétés citées sont éligibles à l'univers thèmatique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(12) Rapport sectoriel « green transport de la Société Générale de Mars 2009. (13) information AFP du 18/12/2008.

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2 questions à... Clotilde Basselier co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management

Quelle est votre position quant au secteur de l’aviation ? Nous avons fait le choix de ne pas investir dans les entreprises appartenant au secteur aéronautique. Les émissions du secteur aérien ont augmenté de 90 % depuis 1990 et pourraient doubler d’ici 2020(12), si aucune mesure n’est prise pour enrayer ce phénomène. L’aérien représente aujourd’hui 13 % des émissions du secteur des transports. S’agissant du transport de masse de passagers, nous avons une nette préférence pour le rail (2 % des émissions des transports). A titre de comparaison, les émissions du secteur ferroviaire en Europe ont baissé de 20 % entre 1990 et 2000 grâce à une meilleure efficacité énergétique.

Mais, vous en conviendrez, le transport ferroviaire ou les véhicules hybrides ne se substitueront jamais à l’aviation dans certains cas… Quels transports privilégiez-vous pour des trajets de longue distance ? Effectivement, pour traverser des océans, nous ne pouvons aujourd’hui pas nous passer de l’avion. Néanmoins, pour des trajets au sein d’un même continent, le transport ferroviaire se substitue de façon très efficace à l’aérien. Le TGV s’avère plus compétitif que l’avion du point de vue de la consommation d’énergie au km parcouru sur des trajets de moyennes distances. La Chine prévoit par exemple d’investir 300 milliards de dollars dans l’extension de son réseau ferroviaire et de construire près de 40 000 km(13) de voies d’ici à 2020. Le réseau ferroviaire chinois à grande vitesse devrait doubler à l’horizon 2025 pour atteindre 8 300 km, autant d’opportunités pour les leaders de la construction et du matériel ferroviaire dans le monde.

Quel avenir pour les voitures hybrides et électriques Les véhicules équipés de moteurs hybrides représentent 9 % de la flotte actuelle en Europe. Les constructeurs automobiles souhaitent occuper une part de marché plus importante dans les pays industrialisés mais également investir dans les pays en développement. Les opportunités d’investissement sont dès lors nombreuses. Toyota prévoit par exemple d’équiper 30 % de sa flotte de véhicules hybrides d’ici à 2020, Toyota ayant lancé la première voiture à motorisation hybride il y a maintenant douze ans, ce choix s’inscrit dans la continuité de la stratégie de développement des véhicules hybrides sur un marché en pleine croissance. Le marché des véhicules électriques est aujourd’hui un marché de niche et ne présente pas les mêmes perspectives d’évolution que celle des véhicules hybrides. La faible autonomie de ces véhicules et leur prix élevé sont pour l’instant des freins au développement de cette technologie. Cependant, Renault a annoncé vouloir équiper 10 % de sa flotte de moteurs électriques d’ici à 2020.

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R é du c tion des é missions de gaz à eff et de serre

Efficience énergétique des bâtiments

Les enjeux

Réduire la consommation énergétique des bâtiments, via la rénovation du stock vieillissant dans les pays développés. Accompagner l’urbanisation des pays en voie de développement avec des constructions éco-efficientes.

Près de 40 % de la consommation d’énergie provient des bâtiments commerciaux et résidentiels Transports 30 %

Industrie 29 %

n 30 à 40% de la consommation d’énergie à l’échelle mondiale sont liés à la construction et à l’utilisation des bâtiments. Cette consommation risque d’augmenter en flèche en raison de différents facteurs conjoncturels et structurels • Accroissement de la population mondiale et par conséquent des besoins en logements. • Booms des constructions en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. 50 % des bâtiments construits dans le monde sont réalisés en Chine en 2008(1). • Vieillissement des infrastructures dans les pays développés. En Europe, 60 % des immeubles ont plus de 30 ans. • Prépondérance de l’utilisation d’énergies fossiles durant l’occupation d’un bâtiment (chauffage au fioul, etc.).

Autres secteurs 5% Commerciaux 9%

Résidentiels 27 %

Source : SG Equity Research, "Green building and construction", mars 2009

Repères

n Près de 90 % de l’énergie utilisée par un bâtiment au cours de son cycle de vie provient de son utilisation : chauffage, ventilation, éclairage, équipements électriques… Seuls 10 % de l’énergie totale sont consommés lors de la construction, de la fabrication des matériaux et de la démolition. n De nombreuses initiatives et mesures législatives ont été prises pour favoriser le recours aux techniques éco-efficientes, que ce soit dans la phase de construction ou de rénovation : • L’Initiative Construction Durable (Sustainable Building Construction Initiative, S.B.C.I.), mise en place dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), vise à promouvoir des pratiques plus respectueuses de l'environnement et à définir des critères d'évaluation pour la construction et le bâtiment.

n 600 Milliards de dollars : c’est le montant que les Etats-Unis pourraient économiser d’ici à 2020 en améliorant l’efficience énergétique de leurs bâtiments(2).

• Le Projet Efficacité Energétique des Bâtiments (Energy Efficiency in Buildings, EEB), initié dans le cadre du WBCSD* en partenariat avec United Technologies et réunissant 14 multinationales. L’objectif est de faire évoluer la construction des bâtiments et, d’ici 2050, de construire des bâtiments autosuffisants en énergie et n'émettant plus de CO2.

n 1 milliard d’euros : c’est le chiffre d’affaires annuel que génère le marché de l’isolation en France(3).

• Aux Etats-Unis : la loi "Energy Independence and Security Act" adoptée en décembre 2007 vise à réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments fédéraux des États-Unis de 30 % d’ici 2015; dans le prolongement, la loi "High Performance Green Building Act" a récemment été adoptée.

n 900 000 bâtiments de New York représentent 79% du total des émissions de gaz à effet de serre de la ville(4).

• En Europe : la Commission Européenne a adopté en 2003 la Directive énergétique des Bâtiments (EPBD), qui vise à accroître l’efficacité énergétique des bâtiments publics, commerciaux et privés dans tous les pays membres.

n 950 à 1 000 milliards de dollars : c’est le montant que représente le marché mondial des bâtiments verts(5).

* World Business Council for Sustainable Development

• Parallèlement à ces mesures législatives, de nouvelles normes respectueuses de l'environnement se développent dans le secteur de la construction : - LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique et au Brésil - HQE (Haute Qualité Environnementale) en France.

(1) Rapport du PNUE « The Kyoto Protocol, the Clean Development Mechanism, and the Building and Construction Sector », estimations basées sur les résultats de plus de 80 études à travers le monde citées dans le rapport (2) Rapport du Groupe Mc Kinsey, juillet 2009

(3) Donnée extraite du site Internet www.planetoscope.com (4) "L’Empire state building se met au vert", Les Echos, 5 mai 2009 (5) Source : World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), Rapport sur la performance énergétique des bâtiments, avril 2007.

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Rédu ction des é missions de g az à effet de serre

Efficience énergétique des bâtiments Les opportunités d’investissement Dans les pays développés, la réduction de la consommation énergétique des immeubles existants constitue le plus sûr moyen d’agir sur les émissions de gaz à effet de serre. Dans les pays en voie de développement, qui connaissent une phase accélérée d’urbanisation, le défi consiste à adopter d’emblée des solutions de construction éco-efficientes. C’est le cas notamment de la Chine où près de 2 milliards de mètres carrés nouveaux seront construits chaque année jusqu’en 2020(6). n Selon le WBCSD, le marché mondial des bâtiments verts représente 950 à 1 000 milliards de dollars(5). nD eux principaux catalyseurs vont alimenter la croissance des secteurs liés à la construction éco-efficiente : l’évolution de la réglementation et les plans de relances conjoncturels mis en place par les Etats en réponse à la crise financière. n De nombreux secteurs de l’économie sont potentiellement concernés par cette thématique : • Solutions d’isolation ; • Vitrages haute performance ; • Eclairage basse consommation ; • Systèmes de contrôle (par exemple, HVAC : Heating, Ventilating and Air Conditioning) ; • Matériaux de construction propres ; • Recours aux énergies alternatives (par exemple : énergie solaire).

Exemples de sociétés*: Saint Gobain (France), fabricant de vitrages, spécialiste de l’isolation et des matériaux écologiquement neutres. Rockwool Intl (Danemark), le numéro 2 mondial de l’isolation. Uralita (Espagne), leader des matériaux d’isolation en Espagne. Zumtobel (Autriche), leader européen de l’éclairage professionnel (y compris les "Light Emitting Diode"). * Les sociétés citées sont éligibles à l'univers thèmatique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(5) "Le marché du BTP en Chine" édité par UBIFRANCE en 2008 (6) Source : World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), Rapport sur la performance énergétique des bâtiments, avril 2007.

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2 questions à... Clotilde Basselier co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management Les produits éco-efficients commercialisés par les sociétés dans lesquelles vous êtes susceptibles d'investir contribuent certes à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais à un prix plus élevé. Les consommateurs sont-ils prêts à faire cet investissement ? Les produits eco-efficients sont généralement plus chers à l'achat, mais le rapport s'inverse dès lors que l'on parle du coût d'utilisation. Prenons l'exemple des ampoules électriques à incandescence. Selon la Directive européenne de 2005, ces ampoules vont être progressivement remplacées par des ampoules basse tension (d'ici la fin 2012). Une ampoule basse tension consomme en moyenne 5 fois moins d'énergie qu'une ampoule classique et aurait une durée de vie 6 à 10 fois plus longue. Certes, les lampes basse consommation seront entre 5 et 8 fois plus chères à l'achat que les anciennes ampoules, mais elles permettront au consommateur de réaliser des économies sur la durée de vie du produit (de 25 à 50 euros par an, selon la Commission Européenne).

Quels types de produits d'éclairage éco-efficients seront proposés au consommateur ? Les lampes traditionnelles à filament vont principalement être remplacées par les lampes fluorescentes compactes (LFC). Ce type de lampes permet de faire des économies d'énergie, mais présente une faible teneur en mercure (5 mg par ampoule). Ces ampoules LFC doivent donc faire l’objet d’un traitement adapté par les entreprises spécialistes du recyclage des déchets toxiques. Nous suivons d'ailleurs de près cet aspect au travers de l'un des autres sous-thèmes de notre approche : la gestion des déchets. D'où l'intérêt d'une approche multithématique du changement climatique… Notons par ailleurs qu’il existe une alternative aux ampoules LFC, à savoir la technologie LED (Light Emitting Diode), des diodes électroluminescentes. Comparées aux ampoules traditionnelles, les ampoules LED sont de 55 à 85 % plus efficaces et ne contiennent pas de mercure. Ces ampoules LED coûtent aujourd'hui plus cher que les ampoules LFC, mais devraient devenir un produit compétitif dans les 10 à 15 prochaines années.

Les constructions passives La notion de construction ou maison passive est une norme énergétique de bâtiment ainsi qu'une appellation utilisée pour certains types d’habitations. Le principe consiste à construire des bâtiments économes en énergie et pratiquement autonomes au niveau du chauffage. Ces maisons passives se contentent des apports solaires, des apports métaboliques (chaleur générée par les habitants, les machines) et d'une meilleure isolation. Déjà très présentes en Allemagne, en Autriche et en Suisse, elles font leur apparition progressivement dans les autres pays européens. Ces techniques permettent de réduire de 80 à 90 % la consommation d’énergie. De nouveaux concepts architecturaux écologiques basés sur cette approche se développent. Par exemple, en Suède, un complexe passif situé près de la gare de Stockholm récupère l’excédent de chaleur de ce lieu public pour se chauffer en partie.

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R é du c tion des é missions de gaz à eff et de serre

Energies de substitution

Les enjeux

Favoriser les énergies fossiles les moins polluantes et développer les énergies alternatives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Evolution de la consommation mondiale d’énergie (en Mégatonnes équivalent pétrole) 3150 2800

n L’utilisation intensive des énergies fossiles, sur laquelle repose actuellement le développement économique, est très polluante.

2450 2100

• Le charbon a des impacts environnementaux particulièrement néfastes. Lors de sa combustion, ce fossile contenant du soufre produit de l’anhydride sulfureux SO2. Celui-ci se transforme par oxydation en acide sulfurique, ce qui produit des irritations pulmonaires et provoque les "pluies acides", connues pour être néfastes pour les forêts.

1400 1050 700 350

• La combustion du charbon, comme celle du pétrole et dans une bien moindre mesure celle du gaz, émet des oxydes d’azote (NOx), et surtout du dioxyde de carbone (CO2). Charbon

Pétrole

Énergies renouvelables et déchets

05 20

00 20

95 19

90 19

85 19

80 19

75 19

71

0 19

Selon l’Agence Internationale de l’énergie (AIE), la consommation mondiale d’énergie va augmenter de 50 % entre 2004 et 2030, pour accompagner la croissance démographique et économique. Or, la production énergétique mondiale provient aujourd’hui à 80 % d'énergies fossiles(1) (pétrole, charbon, gaz).

Gaz Électricité

Source : Agence Internationale de l’Energie, 2007

Repères n 23 Gigatonnes par an : c’est la quantité de CO2 produite par les combustibles fossiles(2). • 42 % proviennent du pétrole • 40 % du charbon • 18 % seulement du gaz n 25 à 30 % : c’est la quantité de CO2 en moins émise par la combustion de gaz naturel par rapport aux produits pétroliers. Ce pourcentage monte à 50 % si l’on compare le gaz naturel avec le charbon(3). n 13,8 % : c’est la part que représente l’énergie nucléaire dans la production globale d’électricité. A titre comparatif, l’éolien représente 0,9 % et la biomasse 1,1 %(4).

n Deux réponses à cette problématique : le recours aux énergies fossiles les moins polluantes et le développement d’énergies alternatives. • Le gaz naturel : il s’agit de l’énergie fossile la moins polluante. A quantité d’énergie équivalente, sa combustion émet beaucoup moins de dioxyde de carbone que le pétrole ou le charbon. Cette source n’émet quasiment pas d'oxyde de soufre, ni de particules solides ou d'imbrûlés. La possibilité de liquéfier le gaz naturel présente l’avantage d’une source énergétique flexible qui se prête au transport maritime et au stockage. Il peut ainsi être acheminé dans des canalisations souterraines qui permettent d’éviter le transport routier et la dégradation des paysages. Le GNL (gaz liquéfié) transporté par les méthaniers permet de s’affranchir des contraintes géopolitiques. Le gaz présente en outre une alternative à l'atome, auquel plusieurs pays ont décidé de renoncer depuis la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. • L’énergie nucléaire : le nucléaire va jouer un "rôle réduit" dans certains pays après l’accident de Fukushima. Mais les principales implications concernent le relèvement drastique des exigences en matière de sécurité nucléaire pour les parcs existants, ainsi que de nouvelles conditions contraignantes pour l’extension de la durée de vie des parcs. En ce qui concerne les nouveaux programmes, l’attentisme prévaut de la part des autorités de sureté, pour intégrer le retour d’expérience de Fukushima. Des retards sont prévisibles sur les nouveaux projets, ces délais devraient affecter la filière nucléaire mondiale, notamment en Chine et au Royaume-Uni, pays fortement engagés vis-à-vis du nucléaire. • Les énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire, éolien, géothermie, biomasse) : l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima relance la dynamique de recherche et de développement en faveur des énergies renouvelables et des technologies de stockage d’électricité. Les énergies renouvelables dégagent bien moins de CO2 que les combustibles fossiles et sont prometteuses en terme de développement. Elles représentent aujourd’hui moins de 4 % de la production mondiale. Localement elles bénéficient de subventions tarifaires avantageuses pour promouvoir leur développement.

(1) Source : Agence internationale de l’Energie, World Energy Outlook 2005 ; (2) Source : Encyclo Ecolo - Le portail du développement durable et de la consommation responsable,"Le CO2, dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre planétaire", septembre 2009 ;

(3) Source : Magazine alternatives n° 9, "Le gaz, atouts et questions", 3e trimestre 2005 ; (4) Source : L’observatoire des énergies renouvelables, "La production d’électricité d’origine renouvelable dans le monde, collection chiffres et statistiques 2008", dixième inventaire, édition.

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Rédu ction des é missions de g az à effet de serre

Energies de substitution Les opportunités d’investissement Au cœur de la problématique du changement climatique, l’évolution du mix énergétique vers le recours aux énergies les moins polluantes, telles que le gaz naturel ou les énergies alternatives, ouvre un large spectre d’opportunités d’investissement. n Les activités liées au développement du gaz naturel : - Les services publics de distribution d’électricité et de gaz. - Les fournisseurs de gaz naturel : producteurs, gazoducs, etc. - Les sociétés de transport maritime de gaz naturel liquéfié (LNG). n L’ensemble des sociétés produisant des énergies alternatives ou proposant des technologies innovantes en la matière : - L’éolien (onshore, offshore…). - L’énergie solaire (photovoltaïque, thermique, etc). - L’énergie de l’eau (la houle, l’énergie cinétique, marémotrice, l’océanothermie…). - La géothermie (énergie des sols, de surface ou profonde). - La biomasse (biogaz, bois, nouvelle génération de biocarburants…). Nous privilégions ainsi les acteurs du secteur de l’énergie ayant une maîtrise technologique éprouvée et une position forte sur leur marché.

Exemples de sociétés*: Trina Solar (Chine), fabricant de produits photovoltaïques, modules et panneaux solaires. Enagas (Espagne), réseau de transport de gaz longue distance pour favoriser le développement de centrales à cycle combiné. Terna SPA ( Italie), transmission du réseau de haute et très haute tension répondant notamment aux besoins croissants en matière de connexion des nouveaux bouquets énergétiques (éolien, solaire, etc). BG Group (UK), compagnie de gaz intégrée avec un double focus sur : l'exploration et la production et le gaz naturel liquéfié (LNG). Shanghai Electric (Chine), fabricant d'équipements de génération d’électricité (centrales thermiques ) et de réseaux de transmission et de distribution (T&D). * Les sociétés citées sont éligibles à l'univers thématique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(6) Source : « Barack Obama and Joe Biden: New Energy For America », 2009.

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2 questions à... Suzanne Senellart co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management

Comment intégrez vous les risques inhérents à l’industrie nucléaire ? Quelles sont les conséquences directes en matière de gestion liées à la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima ? Nous avions dès le départ établi des exigences très strictes en matière de sélectivité de nos investissements sur la filière nucléaire, basées sur une analyse globale des standards de sécurité nucléaire et validé par le Comité Scientifique. De facto, l’exposition directe du fonds au nucléaire était limitée à un seul acteur. Néanmoins, la catastrophe nucléaire au Japon montre la vulnérabilité des installations lors de survenance d’événements climatiques extrêmes. Le Comité Scientifique, réuni le 5 avril 2011, a préconisé le durcissement des critères de sélection sur la chaîne de valeur du nucléaire. Face aux enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), le Comité Scientifique préconise les filières industrielles qui favorisent l’innovation technologique dans les domaines de réduction des consommations énergétiques et du développement des énergies renouvelables. Notre position a évolué vers une exclusion des acteurs énergétiques dont la production est à dominante nucléaire et la stratégie de développement centrée sur l’énergie nucléaire. La gestion pourra néanmoins continuer à investir sur les acteurs énergétiques dont une partie marginale de génération est issue du nucléaire, mais dont la stratégie de développement est tournée sur l’ensemble des technologies de génération propres à leur disposition.

Quelles pourraient être les incidences de la décision de l’Allemagne de sortir de l’énergie nucléaire en 2022 ? L'Allemagne est la première grande puissance industrielle à décider de fermer ses 17 réacteurs nucléaires d'ici 2022. Il s’agit d’un revirement qui tourne le dos au dispositif d’extension de la durée de vie des centrales voté fin 2010. Les incidences sont déjà palpables, par l’entremise des prix de l’électricité orientés à la hausse. Cette décision radicale devrait modifier également l’équation en matière d’émissions GES, et relance de facto la course aux économies d’énergies et aux solutions alternatives. Les mesures d’accompagnement emblématiques font partie du "paquet énergie" : subventions en faveur des renouvelables, relance des budgets de recherche, mise à disposition de subventions en faveur de l’isolation du bâtiment, investissements en réseaux de transmissions et d’interconnexions. Si l’Allemagne relève ce défit, ce serait une formidable avancée.

Les initiatives gouvernementales au service des énergies propres Le développement des énergies alternatives aux énergies fossiles s’impose comme une urgence et la plupart des gouvernements l’ont intégré dans les moyens mis en place pour réduire leurs émissions de GES. L’Europe a par exemple adopté un plan énergétique ambitieux : non seulement les émissions de gaz à effet de serre devraient être réduites de 20 % d’ici à 2020, mais la part des énergies renouvelables devrait, elle aussi, atteindre 20 % de la consommation énergétique totale de l’Europe. Les Etats-Unis visent 10 % d’électricité générée par des énergies renouvelables d’ici 2012 et 25 % pour 2025. La Chine a quant à elle pour objectif d’atteindre 10 % à horizon 2020. Si la réduction des émissions de GES passe en grande partie par un développement des énergies renouvelables, le nucléaire constitue également une solution incontournable souvent intégrée dans le volet climat des plans gouvernementaux. Par exemple, le programme des colistiers Barack Obama et Joe Biden était explicite : "L’énergie nucléaire représente plus de 70 % de notre électricité générée par une source non carbonique. Il est peu probable que nous puissions atteindre nos objectifs climatiques ambitieux si nous éliminons l’option de l’énergie nucléaire"(6). Les autorités britanniques suivent également cette voie et ont exprimé leur souhait, dans le cadre de l’Energy Review, de relancer la production d’électricité d’origine nucléaire en construisant de nouvelles centrales. 4 projets, confiés à EDF Energy, devraient ainsi aboutir d’ici à 2020. L’accident nucléaire de Fukushima ne remet pas en cause le programme britannique en matière d’énergie nucléaire à ce jour.

(5) Source : « Barack Obama and Joe Biden: New Energy For America », 2009.

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R é du c tion des é missions de gaz à eff et de serre

Modernisation des installations électriques

Les enjeux

Améliorer la conservation énergétique des centrales et réseaux électriques pour optimiser la production et la distribution d’énergie et réduire ainsi les émissions de gaz à effet de serre. Politique US de réduction des émissions-carbone (2010 – 2030)

Besoins en nouvelles capacités énergétiques des Etats-Unis selon les différents scénarii d’implémentation des programmes d’efficacité énergétique (énergies propres,Turbines efficienceàénergétique etc…) Energies renouvelables combustion

Energie nucléaire

Cycle combiné

Energies renouvelables 250

Energie nucléaire

GW

214 GW

Charbon

Turbines à combustion Cycle combiné

Charbon

- 48%

200 - 38% 150

133 GW 111GW

100 50 0 Scénario de base

Scénario réaliste

Scénario optimiste

Source : “Transforming America’s Power Industry: The Investment Challenge 2010-2030”, Fondation Edison, novembre 2008.

Repères n 150 milliards de dollars : c’est la somme que coûtent chaque année les coupures d’électricité aux Etats-Unis, soit environ 500 dollars par personne(1). n 76 millions : c’est le nombre de compteurs intelligents dans le monde. Ce chiffre devrait doubler d'ici à 2013(2). n 10 millions : c’est le nombre d'Européens qui furent plongés dans le noir en 2006 à cause de l’obsolescence du réseau électrique(2).

En grande partie responsable des émissions de gaz a effet de serre (GES), le secteur de l’énergie est directement concerné par les mesures de maîtrise des impacts environnementaux. Au-delà du recours au énergies propres, une réduction des émissions de GES passe inévitablement par des installations électriques éco-efficientes, que ce soit au niveau de la production, du transport ou des équipements. n Vers des centrales électriques plus performantes et moins polluantes • De nouvelles technologies de production d’énergie sont développées d’une part pour améliorer le rendement des centrales, d’autre part pour diminuer leurs émissions de GES, comme par exemple : - la turbine à gaz cycle combiné (GTCC) ; - le cycle combiné à gazéification intégrée (IGCC) ; - la combustion pulvérisée sous pression (PPC) ; - la combustion par lit fluidisé avec gazéification partielle (seconde génération) ; - le cycle combiné avec combustion externe (EFCC) ; - ou encore le cycle combiné à turbine à gaz (GTCC ou GCC) avec une pile à combustible haute température et des combinaisons de gazéification du charbon. • Au-delà de l’amélioration du rendement des centrales, de nouvelles technologies telles que la Capture et Séquestration géologique de CO2 (cf focus) deviennent indispensables pour atténuer les émissions des énergies les plus polluantes comme le charbon. • Des travaux de modernisation sont également entrepris sur les centrales existantes pour améliorer la disponibilité et la fiabilité de l’installation et allonger leur durée de vie : reconstruction de la chaudière et de ses équipements accessoires, remplacement des équipements haute et moyenne pression de la turbine, augmentation de la capacité de production du générateur, installation de nouveaux brûleurs à haute pression, etc. • Des réglementations, normes et standards sont ainsi mis en place en vue de rendre la production d’énergie moins polluante, comme par exemple la Directive Européenne n° 2009/31/CE du 23/04/09 relative au stockage géologique de CO2. n Des réseaux et équipements électriques intelligents pour une meilleure efficience énergétique • L’efficience énergétique des infrastructures de transport et de distribution d’électricité est un élément clé dans la réduction des émissions de GES. • Les réseaux haute et basse tension doivent ainsi être repensés et réaménagés pour limiter les déperditions d’énergie, réduire la consommation d’électricité et multiplier les sources d’énergies renouvelables. • C’est précisément dans cette optique qu’émergent les "smart grids", de nouveaux réseaux s’appuyant sur des technologies numériques pour fournir de l’électricité de manière plus rentable et plus efficace. Des développements technologiques - offrant le flux énergétique à deux sens nécessaire pour prendre en compte les énergies renouvelables - sont en cours et devraient être largement déployés dans quelques années, si d’importants investissements sont réalisés au préalable sur le réseau de transport électrique. • Ce maillon de la chaine de valeur énergétique représente des enjeux tels que les états n’hésitent plus à investir des sommes importantes dans la rénovation de leurs réseaux électriques.

(1) Source : Terra Eco, "Moderniser le réseau électrique : le défi américain", 2 novembre 2009. (2) Source : l'institut ABI Research, 2009.

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Rédu ction des é missions de g az à effet de serre

Modernisation des installations électriques Les opportunités d’investissement La modernisation des installations électriques concerne l’ensemble de la chaîne de valeur de l’énergie, de la production à la distribution en passant par le transport ou encore l’équipement basse ou haute tension des utilisateurs. n Les sociétés proposant des infrastructures de production d’énergie innovantes, telles que les turbines à cycle combiné, les turbines hydrauliques répondant aux nouveaux standards d’efficacité, les technologies de capture et stockage de CO2, etc. n Les fabricants d’équipements modernes de centrales électriques permettant d’accroître la capacité de production, l’efficacité et la sécurité de l’installation. n Les sociétés proposant des infrastructures de transport d’énergie éco-efficientes : lignes de transport d’électricité de très haute, haute et moyenne tension, pour intégrer le développement des énergies propres, technologies innovantes permettant de réduire les déperditions d’énergie au cours du transport, technologies innovantes de pilotage des consommations en pics de production. L’accident nucléaire de Fukushima renforce l’attractivité des technologies permettant de réduire les consommations énergétiques. Ainsi la baisse de production de source nucléaire devrait être en partie compensée par des investissements sur les réseaux de transport et interconnexions entre différentes zones de production. n Les équipementiers électriques : •B asse tension en équipement des bâtiments : thermostats d'ambiance programmable, gestionnaires d'énergie, interrupteurs automatiques, temporisation de la durée d’éclairage, réglage du seuil de luminosité, domotique, etc. •M oyenne ou haute tension pour la distribution d’énergie à grande échelle dans les villes ou pour les industriels : câbles haute tension, réseaux de transmission et de distribution d’électricité, etc.

Exemples de sociétés*: • Andritz (Autriche), fournisseur de turbines et systèmes de pompage pour la rénovation et construction de centrales hydrauliques dans le monde. •S iemens (Allemagne), production de systèmes de chauffage et de ventilation, de turbines à gaz et éoliennes, et production d'équipements pour les infrastructures de transport d'énergie. •L egrand SA (France), fabricant de produits d'équipement électrique basse tension anti-gaspillage destinés au bâtiment résidentiel et commercial. • ABB (Suisse), équipementier de réseaux de transmission et distribution d'électricité. * Les sociétés citées sont éligibles à l'univers thématique "Changement Climatique" de Natixis Asset Management, mais ne sont pas nécessairement sélectionnées en portefeuille.

(4) Source : Alstom, 2009. (5) Source : Directive de l’UE sur le stockage géologique du CO2 du 23 janvier 2008. (6) Source : IFRI, "Le paquet énergie et climat du 23 janvier 2008 : un tournant pour l’Europe de l’énergie", mai 2008.

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2 questions à... Suzanne Senellart co-gérante d'Impact Funds - Climate Change, Natixis Asset Management

Pensez-vous que les nouvelles technologies de modernisation des centrales électriques apportent réellement des résultats concrets ? La nouvelle génération de turbine à cycle combiné met en place un mécanisme de réutilisation des vapeurs, ce qui améliore sensiblement le taux de conversion des énergies fossiles en électricité. Prenons l’exemple des nouvelles technologies de production d’électricité à cycle combiné qui utilisent le gaz naturel (Gas Turbine Combined Cycle - GTCC). D’une part, cette technologie permet de réduire les émissions carbone d’environ 50 % par rapport à une source charbon. D’autre part, son taux d’efficacité énergétique est nettement supérieur. Les nouvelles unités installées aux derniers standards permettent d’atteindre des taux de conversion de l’ordre de 59 %, ce qui représente une amélioration substantielle par rapport aux centrales plus anciennes(4).

Quel est selon vous le devenir des centrales à charbon ? Seront-elles amenées à disparaître ? On ne peut malheureusement pas affirmer que les centrales à charbon seront amenées à disparaître, car ce combustible reste largement nécessaire pour faire face aux besoins énergétiques croissants notamment dans les économies émergentes comme la Chine. Néanmoins, les efforts entrepris pour une production d’énergie moins polluante devraient permettre de réduire progressivement le recours au charbon. C’est d’ores et déjà le cas en Europe. Le développement des énergies renouvelables et le recours plus systématique au gaz naturel ou encore l’amélioration de l’efficacité énergétique devraient s’avérer payants sur la durée. Les énergies les moins polluantes devraient monter en puissance, surtout si l’on considère les objectifs ambitieux fixés en matière de consommation d’énergies renouvelables (20 % à horizon 2020 en Europe, 25 % d’ici à 2025 aux Etats-Unis, etc). L’enjeu sur l’énergie produite à base de charbon portera sur une réduction des émissions de GES, au travers d’une meilleure efficacité énergétique, et du développement de nouvelles technologies telles que la Capture et Séquestration de CO2. Si cette dernière se révèle applicable à grande échelle, elle permettra un usage plus massif du charbon en limitant ses impacts sur l’environnement. Mais la CSS reste encore expérimentale à ce jour.

La capture et séquestration de C02 Encore au stade expérimental, la Capture et Séquestration de CO2 (le « CCS ») consiste à piéger le dioxyde de carbone (CO2) émis par les centrales électriques - en particulier les centrales à charbon - et à le stocker. Cette phase de séquestration est particulièrement délicate, puisqu'il s'agit de trouver un site géologique approprié en vue d'un stockage à long terme du CO2. Même si l’acceptation par l’opinion publique et les riverains des sites de stockage en sous-sol reste problématique, le CCS apporterait une solution efficace aux problèmes d'émissions de GES, sur un horizon de temps acceptable, et surtout à une échelle significative, puisqu'elle peut être déployée sur l'ensemble du parc de centrales existantes. Cette technologie semble donc prometteuse, puisqu'elle permettra notamment un renouveau du charbon. Les autorités cherchent ainsi a favoriser le développement de ces nouvelles technologies. D’ici à 2011, une norme sera par exemple adoptée au niveau européen pour toutes les grandes centrales électriques à combustibles fossiles(5). Le Conseil européen de mars 2007 a également demandé à la Commission d’établir un mécanisme visant à stimuler la construction de 12 sites de démonstration de la séquestration et du stockage de carbone d’ici à 2015(6) et d’émettre des recommandations sur le renforcement de la recherche et du cadre technique, économique et réglementaire de la séquestration et du stockage du carbone. Bien que ces technologies CCS restent chères, leur déploiement à grande échelle est envisageable à l’horizon 2020, dès lors que les travaux de mise au point sont entrepris rapidement sur des installations industrielles.

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Natixis Asset Management 21, quai d’Austerlitz - 75634 Paris cedex 13 Tél. +33 1 78 40 80 00 Société anonyme au capital de 50 434 604,76 € Agréée en qualité de Société de Gestion de Portefeuille sous le numéro GP 90-009 en date du 22 mai 1990 Immatriculée au RCS de Paris sous le numéro 329 450 738 www.am.natixis.fr

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