Newsletter Comité Scientifique N°1

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Février 2010 / numéro 1

Impact Climate Change 1er Comité Scientifique Climate Change Face aux enjeux du changement climatique, Natixis Asset Management a constitué le Comité Scientifique Climate Change. Présidé par Carlos Joly(1) et composé de 7 experts reconnus, ce Comité a pour objectif d’éclairer les équipes de gestion de Natixis Asset Management sur les enjeux liés au réchauffement climatique. Le premier Comité Scientifique Climate Change s’est tenu le 24 novembre dernier. À la matinée à laquelle les clients avaient été conviés, a succédé une après-midi dédiée aux échanges entre experts de Natixis Asset Management et membres du Comité. Pascal Voisin, Directeur Général de Natixis Asset Management a introduit la matinée en remerciant les membres du Comité Scientifique(2) et les investisseurs présents d’avoir accepté de se lancer dans l’aventure Climate Change aux côtés de Natixis Asset Management. Moment fort de cet engagement commun : le lancement du fonds Impact Funds Climate Change(3) en novembre dernier.

n La naissance du Comité Scientifique Climate Change Le projet Climate Change est né à l’automne 2008, en pleine crise financière. L’idée ? Créer un fonds consacré à la question du changement climatique dont la gestion serait enrichie par les apports d’un Comité Scientifique composé d’experts en la matière. "Notre projet n’aurait pas pu voir le jour sans la prise de conscience des investisseurs institutionnels autour de cette problématique", précise Philippe Zaouati, Directeur du Développement de Natixis Asset Management.

Genèse : la rencontre avec Carlos Joly, président du Comité À l’origine de ce projet, il y a surtout la rencontre avec un homme : Carlos Joly. Engagé depuis plus de 20 ans dans l’Investissement Socialement Responsable (ISR), Carlos Joly Carlos Joly, Président du Comité est notamment connu à l’international pour avoir co-présidé le groupe de travail qui a rédigé les Principes pour l’Investissement Responsable de l’ONU (PRI). De cette rencontre est née l’idée d’un Comité Scientifique Climate Change réunissant au total huit experts d’horizons variés mais complémentaires (climatologue,

économiste, géographe, spécialistes de l’urbanisme ou des transports maritimes…) afin d’appuyer les équipes de gestion de Natixis Asset Management. Le Comité, qui se réunit deux fois par an, produit des analyses et notes spécifiques destinées aux équipes de Natixis Asset Management afin de les aider à mieux appréhender le phénomène du changement climatique et ses impacts(2).

Natixis Asset Management, un gérant responsable de longue date Natixis Asset Management n’a cependant pas attendu de lancer le projet Climate Change pour être un gérant « responsable ». La société de gestion est en effet investie dans cette démarche volontariste depuis de plus de 20 ans : "Cette présence historique sur l’ISR nous a naturellement conduits à nous intéresser au changement climatique et à vouloir créer une expertise spécifique", souligne Philippe Zaouati.

(1) C arlos Joly, Président du Comité Scientifique Climate Change, est un spécialiste de l'ISR. Il est co-fondateur de l’UNEP-FI (United Nations Environment Programme - Finance Initiative). (2) Présentation détaillée du Comité Scientifique Climate Change en page 9. (3) Agréé à la commercialisation en France par l'AMF en octobre 2009, le fonds Impact Funds Climate Change cherche à concilier prise en compte du changement climatique et recherche de performance au sein d’un placement actions internationales. Impact Funds Climate Change est un compartiment de la SICAV luxembourgeoise "Impact Funds" autorisée à la commercialisation en France par l'AMF. BANQUE DE FINANCEMENT & D'INVESTISSEMENT / ÉPARGNE / SERVICES FINANCIERS SPÉCIALISÉS


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Face à la complexité et à l’ampleur de la question du changement climatique, Natixis Asset Management a décidé de faire appel à des experts en la matière avant de lancer un fonds dédié à cette thématique. Elle a constitué le Comité Scientifique Climate Change qui appuie notamment Suzanne Senellart et Clotilde Basselier dans leur gestion du fonds Impact Funds Climate Change. Il alimente leur réflexion sur le portefeuille et les valeurs sur lesquelles il est

investi et leur fournit des synthèses de recherches sur le changement climatique au niveau mondial. Impact Funds Climate Change, fonds thématique investi en actions internationales, a pour ambition de concilier la prise en compte du changement climatique et la recherche de performance, via une gestion active combinée à une solide approche thématique.

Points de vue "Nous échangeons avec le Comité Climate Change sur l’évolution de l’environnement réglementaire propre à chaque secteur, par exemple les énergies renouvelables, le transport d’énergie ou la gestion des déchets. Il nous aide également à approfondir nos connaissances sur les technologies qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter aux effets du changement climatique. En tant que gérantes, nous attendons des membres du Comité qu’ils nous tiennent informées des dernières avancées dans leurs domaines de spécialisation, notamment du point de vue des technologies les plus Clotilde Basselier et Suzanne Senellart, performantes. co-gérantes du fonds Impact Funds Climate Change Ainsi, l’expert Miklos Konkoly-Thege(4) nous a récemment appris l’existence d’une technique de peinture écologique utilisable dans le transport maritime. Stéphane Hallegatte(4), chercheur en économie de l’environnement et en science du climat, nous éclaire quant à lui sur l’impact du nombre croissant de catastrophes naturelles pour le secteur de la réassurance, l’une des sousthématiques d’investissement de notre fonds. Nous prêtons également une oreille attentive à toute nouvelle idée d’investissement, même si notre univers d’investissement est déjà vaste puisqu’il couvre de nombreux secteurs d’activité et zones géographiques. À l’occasion du premier Comité Scientifique, nous avons balayé l’ensemble des thématiques retenues dans le cadre du portefeuille. Lors du prochain Comité qui se tiendra le 8 avril, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur les thèmes de l’urbanisme et des transports maritimes."

n Impact Funds Climate Change :

le fonds de Natixis Asset Management dédié au changement climatique Une approche « englobante » dans un univers d’investissement sélectif Impact Funds Climate Change s’inscrit dans un univers d’investissement mondial, multithématique et multisectoriel selon une approche volontairement « englobante » mais qui repose néanmoins sur un ciblage pointu de sociétés contribuant à lutter contre le changement climatique ou à s’adapter à ses effets. Au sein du portefeuille, Natixis Asset Management est ainsi capable de prendre tout à la fois en compte la ques-

tion de la gestion durable des ressources naturelles, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de l’adaptation au nouvel environnement impacté par le changement climatique. L'univers d’investissement du fonds est structuré autour de ces 3 "macro-thèmes", eux-mêmes déclinés en 10 sous-thématiques spécifiques telles que : les énergies de substitution, l’assurance et la gestion du risque lié au changement climatique, l’évolution du comportement des consommateurs, l’efficience énergétique des bâtiments…

(4) Cf. Présentation du Comité Scientifique et biographies de ses membres en page 9.

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Univers actions Monde Externe : ONG, études académique, etc

Filtre thématique changement climatique 1 - Réduction des émissions de gaz à effet de serre 2 - Adaptation aux conséquences du changement climatique 3 - Meilleure gestion des ressources naturelles • Filtre quantitatif (ex Europe) • Qualitatif / Stratégique • Financier

Externe : Sell-Slide

Portefeuille concentré

•L a première étape du processus de gestion consiste à identifier les sociétés cotées apportant des solutions viables aux thématiques clés identifiées ; •L a seconde, qui s’appuie sur l’ensemble du savoir-faire des équipes Actions de Natixis Asset Management, détecte et hiérarchise les opportunités d’investissement à l’intérieur de cet univers (à l’issue de cette étape, les valeurs sélectionnées combinent ainsi pertinence thématique et viabilité des cas d’investissement boursiers) ; • Avant leur entrée en portefeuille, l’ensemble des valeurs sélectionnées est soumis à une vérification de leur conformité avec les grands principes du développement durable à travers le filtre des worst offenders. Basé sur le

Comité Scientifique Interne : gérantes et équipe de gestion actions

Contrôle des pratiques et exclusion des worst offenders

Interne : gérantes

Pacte Mondial de l’ONU(5), ce filtre vise à écarter les entreprises dont les pratiques sociales et écologiques vont à l’encontre des principes de l’investissement responsable.

FOCUS L’univers d’investissement du fonds • Univers thématique d’environ 400 valeurs (sociétés multinationales) • implantées dans 36 pays et sur tous les continents • couvrant 40 secteurs liés au changement climatique Source : Natixis AM (02/2010)

La sélection de valeurs : capter « l’inefficience climatique » Les valeurs en portefeuille correspondent aux plus fortes convictions de l’équipe de gestion. Au-delà des industries liées aux énergies propres ou au traitement des sols, autant de valeurs somme toute assez « classiques », le fonds est également présent dans des secteurs comme la réassurance ou, plus surprenant, le télé-travail et le commerce en ligne, liés à l’évolution du comportement des acteurs économiques. Ces derniers exemples ont certes un lien plus indirect avec la question du réchauffement climatique mais jouent un rôle essentiel dans l’adaptation à ses impacts. Dans l’offre financière actuelle, en effet, le changement climatique est hélas trop fréquemment cantonné à ses aspects les plus évidents, ce qui constitue à la fois un risque financier « monolithique » et un frein à l’impact des capitaux dans la lutte contre le changement climatique considéré dans sa globalité. L’idée-clé est donc de capter « l’inefficience climatique ». Les sociétés apportant des solutions au changement climatique bénéficient de perspectives économiquement intéressantes : plus de croissance, soutenue tout à la fois par les stimuli réglementaires et la prise de conscience des consommateurs, la protection contre les réglementations coercitives et des avantages concurrentiels tant technologiques qu’intangibles. Or, ces perspectives sont peu valori-

sées sur les marchés, car en dehors de quelques secteurs "évidents" sur la problématique du changement climatique, le marché ne discrimine pas encore positivement ces sociétés innovantes. "Au final, nous avons construit un portefeuille concentré, investi actuellement dans 77 sociétés implantées dans 24 pays, industrialisés comme émergents. Certains secteurs faiblement contributifs à la problématique du changement climatique sont quasiment absents du portefeuille, comme la pharmacie ou les financières. En revanche, les secteurs industriels et de la production d’énergie sont largement représentés", expliquent Clotilde Basselier et Suzanne Senellart, gérantes du fonds. Impact Funds Climate Change a déjà attiré plus d’une quinzaine d’investisseurs institutionnels français depuis son autorisation à la commercialisation en France, par l’AMF, le 30 octobre 2009. Ses encours s’élèvent aujourd’hui à plus de 117 millions de dollars (au 11/02/2010).

(5) Le Pacte Mondial de l’ONU est un pacte créé en 2000 par lequel des entreprises s’engagent à aligner leurs opérations et leurs stratégies sur dix principes universellement acceptés touchant les droits de l’homme, les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.

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n Changement climatique : les enjeux "Dès le milieu des années 1980, les scientifiques ont attiré l’attention des politiques sur la problématique du réchauffement climatique", indique Carlos Joly, président du Comité Scientifique. "Depuis, les pouvoirs publics tentent de prendre des mesures pour l’atténuer. Les marchés financiers commencent également à être sensibilisés à la question. En tant que membres du Comité Scientifique Climate Change de Natixis Asset Management, notre rôle est d’aider les gérants à intégrer ces évolutions dans leur gestion d’actifs" [Cf. Présentation du Comité Scientifique et biographies de ses membres en page 9].

Le changement climatique a des effets visibles sur l’environnement, provoquant notamment la fonte progressive des glaciers. Il revêt aussi un visage humain à travers les conséquences dramatiques des inondations au Bangladesh en 2004 ou encore de la sécheresse en Argentine en 2008-2009. Autre exemple : en Afrique, le réchauffement climatique a déjà provoqué la mort de millions de personnes [cf.graphique]. "Un constat qui doit inciter les politiques à élaborer une stratégie ambitieuse" selon le Comité Scientifique.

Nombre de décès attribués aux changements climatiques en 2000, par sous-régions*

Taux de mortalité de la population exprimé en millions 0-2 2-4 4 - 70 70 - 120 pas de donnée

*Changements climatiques observés par rapport à la base de référence du climat entre 1961-1990

Sources : McMichael, JJ, Campbell-Lendrum D, Kovats RS, et al. Changements climatiques au niveau mondial. Comparaison en termes quantitatifs des risques pour la santé : risques de maladies en raison des facteurs de risques élevés pris en compte aux niveaux mondial et régional. M.Ezzati, Lpez, AD, Rodgers A.Murray CJL. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2004 Carte produite par le centre en charge du Développement durable et de l’environnement mondial (SAGE)

Ingérences humaines

CHANGEMENT CLIMATIQUE incluant les variations climatiques

Exposition ATTÉNUATION du changement climatique via les sources de GAZ À EFFET DE SERRE

Premiers impacts ou effets Adaptations autonomes Impacts résiduels ou définitifs

Réponses politiques Source : Grille-UNEP Arendal

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VULNÉRABILITÉS

Cependant, les investisseurs et les pouvoirs publics ne doivent pas confondre « l’atténuation » du réchauffement climatique et la nécessaire « adaptation » aux conséquences de ce phénomène. L’atténuation s’attaque aux causes (elle repose sur la mise en place de politiques imposant une réduction des émissions de gaz à effet de serre) tandis que l’adaptation traite des conséquences (comment vivre dans un monde au climat altéré) et couvre tant les mesures de protection que l’évolution du comportement des consommateurs. Ce volet « adaptation » ne doit plus constituer un tabou selon le Comité, car il tient une place importante dans les mesures à mettre en œuvre.

Changement climatique : atténuation ou adaptation ?

IMPACTS

Réduction des émissions et adaptation aux effets du changement climatique

ADAPTATION planifiée face aux retombées et aux vulnérabilités


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Sur la question de l’« atténuation du réchauffement climatique », l’instauration d’un marché du carbone est considérée comme une mesure phare par les experts car elle incite les populations et les industriels à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. "Cependant, le prix du carbone doit tenir compte du secteur d’activité et de la zone géographique dans lesquels se développe l’entreprise et de son évolution dans le futur", insiste Carlos Joly, Président du Comité. Certains pays parviennent à tirer parti de ce nouveau marché carbone en vendant des « crédits carbone » à des Etats ou entreprises étrangères. C’est le cas de la Chine qui, dans le cadre du protocole de Kyoto, acquiert des « crédits carbone » en finançant des projets écologiques (ex : construction d’un champ d’éoliennes plutôt que de centrales thermiques à charbon). Ces « crédits carbone » viennent ainsi stimuler l’investissement dans les énergies renouvelables et faciliter les transferts d’énergies. "Les pays développés ont confiance dans la volonté des pays dits BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils sont en revanche plus sceptiques sur les ambitions des autres pays émergents", souligne Carlos Joly.

Une prise de conscience élargie La prise de conscience, par les médias et le grand public, des enjeux liés au réchauffement climatique constitue une avancée majeure. Il faut faire en sorte que cette situation

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perdure. Ils craignent néanmoins que tout événement climatique ne soit systématiquement ramené à cette problématique du changement climatique. Une telle posture risque de créer des amalgames problématiques vis-à-vis du grand public dont la confiance pourrait être mise à mal sur cette question. Si l’adhésion du grand public, des médias et du monde politique aux changements qui s’imposent semble désormais acquise, il reste beaucoup à faire sur les marchés financiers. En effet, ceux-ci n’ont que très partiellement pris en compte l’impact du changement climatique sur l’évolution future de l’économie et donc des entreprises. Le changement climatique est complexe, non linéaire et la perception de ses conséquences est difficile à intégrer pour la plupart des acteurs du marché. De fait, ils ne tirent pas parti des opportunités d’investissement que cette problématique peut dégager. C’est là toute l’ambition du fonds Impact Funds Climate Change.

n Débats et analyses : les échanges entre experts et gérants Pour cette première réunion du Comité Scientifique Climate Change, après une matinée ouverte aux clients, l’après-midi fut dédiée aux échanges entre experts de Natixis Asset Management et membres du Comité.

La gestion des sols : une des thématiques abordées Dans l'approche des gérantes du fonds, la gestion des sols recouvre deux secteurs : l’agriculture et les forêts. "Le changement climatique se traduit par une hausse des températures et un nombre croissant d’événements météo extrêmes (ouragans, inondations, sécheresses…) qui peuvent avoir des effets perturbateurs majeurs sur les rendements agricoles", rappelle Clotilde Basselier.

cultivables" ajoute Clotilde Basselier. "Par ailleurs, certaines mauvaises pratiques agricoles renforcent la dégradation de l’environnement". En témoigne, par exemple, la déforestation au Brésil qui fait de ce pays le 5e plus gros émetteur de gaz à effet de serre.

Le changement climatique est étroitement lié à la question de la sécurité alimentaire dans le monde. "Il risque d’amplifier le phénomène de raréfaction des ressources naturelles, qu’il s’agisse de l’eau ou des terres

Dans le cadre de leur stratégie d’investissement, Clotilde Basselier et Suzanne Senellart privilégient ainsi les sociétés dont l’activité permet de mieux gérer les ressources naturelles, telles que Suzano Papel e Celulose et Yara.

"Pour parvenir à nourrir une population mondiale en constante augmentation, il est nécessaire d’améliorer la productivité agricole d’une façon durable, c'est-à-dire en veillant à la protection de l’environnement", poursuit Clotilde Basselier. "Adopter de meilleures pratiques en matière d’agriculture signifie optimiser l’utilisation de fertilisants, notamment par une meilleure formation des agriculteurs, et améliorer tant les systèmes d’irrigation, que le transport et la réfrigération des marchandises."

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FOCUS Les exemples de valeurs en portefeuille Thématique : « gestion des sols »

L'exemple de Suzano Papel e Celulose (Brésil / capitalisation : 2,5 milliards d’euros) Suzano est un producteur totalement intégré de pâte à papier et de papier en Amérique latine. La société possède en effet 570 000 hectares de forêts au Brésil (50 % en eucalyptus), dont 40 % à des fins de préservation. L'équation carbone de Suzano (émissions versus séquestration) se solde par une contribution positive, ce qui permet à la société de vendre des crédits carbone à la "Chicago Climate Exchange" (CCX). L'industrie papetière brésilienne génère déjà 50 % de son électricité à partir de la biomasse (copeaux de bois). L'exemple de Yara (Norvège / capitalisation : 8,4 milliards d’euros) La principale activité de Yara consiste dans la production et la distribution d'engrais minéraux à base de nitrogène (ammoniac, urée, nitrates). Le groupe distribue également une vaste gamme d'engrais à base de phosphate et de potasse. Bien que Yara réalise 50 % de ses ventes en Europe, il est le seul producteur de produits fertilisants disposant d'une présence mondiale. Le groupe se positionne sur le créneau de la gestion durable des sols, avec deux objectifs majeurs : optimiser les rendements agricoles, tout en veillant à la protection de l'environnement.

Si tous les experts présents lors du premier Comité reconnaissent l’utilité des produits fertilisants pour lutter contre l’instabilité du prix des cultures dans certaines régions comme l’Asie du Sud-Est, ils évoquent aussi le « revers de la médaille » : en 2007 par exemple, l’augmentation du prix des engrais liée à une forte demande émanant des agriculteurs des pays développés, a eu un impact brutal sur le prix des denrées dans les pays en voie de développement. Certains experts pointent également des enjeux écologiques parfois difficiles à percevoir comme dans le cas de la société Suzano Papel e Celulose, une entreprise brésilienne spécialisée dans la production de papier et de pulpe de papier issus d’eucalyptus (cf. encadré ci-dessus). Ils rappellent que l’eucalyptus a aussi des effets défavorables sur le sol tels que l’appauvrissement et l’érosion, et sur l'hydrologie car il peut venir assécher la nappe phréatique. Néanmoins, cet arbre présente le gros avantage de pousser très vite et

de pouvoir servir rapidement aux populations pour se chauffer et cuisiner, deux finalités pour lesquelles il avait notamment été massivement planté en Ethiopie.

Une réponse définitive au changement climatique ? En conclusion du premier Comité Scientifique, Carlos Joly a rappelé que "le fonds Impact Funds Climate Change ne peut pas être LA réponse aux problèmes du monde". Il affirme qu'il faut également privilégier et encourager toute initiative visant à réduire les dépenses d’énergie et prendre en compte le changement climatique. "À mon sens, l'engagement des experts du Comité Scientifique Climate Change et de Natixis Asset Management en vue d’œuvrer toujours plus efficacement contre le réchauffement climatique est manifeste…"

n Le choix d’une gestion responsable Impact Funds Climate Change a déjà attiré plus d’une quinzaine d’investisseurs institutionnels français depuis son autorisation à la commercialisation en France par l’AMF le 30 octobre 2009. Témoignages...

Point de vue "Notre investissement dans Impact Funds Climate Change correspond à notre premier et unique investissement dans un fonds ISR. Il a été motivé par trois facteurs. Tout d’abord, le FGAO étant en charge d’une mission d’intérêt général, nous avons le souci d’investir de façon responsable et citoyenne. De plus, nous estimons que la problématique environnementale doit être intégrée dans tout raisonnement économique global. Enfin, nous avons choisi ce fonds car il est géré par Natixis Asset Management, une société de gestion dans laquelle nous avons pleinement confiance et qui affiche un réel engagement. Nous avons réalisé un investissement de 5,2 millions d’euros qui s’intègre dans un portefeuille dont le montant total s’élève à 2,7 milliards d’euros../...

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François Werner, Directeur Général FGAO


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../... Autre atout lié au fonds que je trouve particulièrement appréciable : l’existence d’un Comité Scientifique dédié à la question du changement climatique et la possibilité pour les investisseurs d’assister à ses réunions. Des moments privilégiés qui permettent, en particulier aux investisseurs de ma génération, d’affiner leur compréhension des enjeux environnementaux. En effet, rares sont les « quinqua » à avoir bénéficié d’une telle formation dans leur parcours scolaire ! Ce Comité Scientifique nous oriente par ailleurs vers les technologies les plus prometteuses. Celles-ci sont multiples, il est donc particulièrement intéressant de pouvoir bénéficier de l’éclairage d’experts de tous horizons : français et étrangers, scientifiques mais aussi économistes, sociologues, etc. En soutenant des initiatives telles que celle de Natixis Asset Management, les investisseurs épaulent les entreprises les plus respectueuses de l’environnement et donnent l’occasion aux gérants d’apporter la preuve que ce type d’investissement est rentable sur le long terme. Si cette aventure s’avère concluante, nous investirons plus largement dans l’ISR."

Le Fonds de Garantie est un organisme d’indemnisation qui exerce, au titre de la solidarité nationale, des missions d’intérêt général : indemnisation des victimes qui ne peuvent être prises en charge à aucun titre par les entreprises d’assurance ; recours contre les responsables de dommages lorsqu’ils sont identifiés afin d’obtenir le remboursement des sommes versées aux victimes par le Fonds de Garantie.

Points de vue Patrick Viallanex : "Investir dans ce fonds s’inscrit en prise directe avec la politique générale de notre entreprise. Il s’agit donc tant d’un choix d’investissement stratégique que de la déclinaison, d’un point de vue pratique, de la responsabilité sociétale d’AGICAM dans le champ de la gestion financière. Nous appliquons déjà un filtre responsable sur environ 750 millions d’euros de notre portefeuille". Philippe Dutertre : "Notre investissement dans le fonds Impact Funds Climate Change a été motivé par une triple conviction. Nous avons tout d’abord été séduits par l’authenticité de la démarche de Natixis Asset Management et l’implication de ses dirigeants, reflétées notamment dans le livre « Investir Responsable » de leur Directeur du Développement, Philippe Zaouati. De plus, nous avons conscience qu’il est urgent d’agir en changeant rapidement nos comportements afin d’éviter les catastrophes inhérentes au changement climatique. Enfin, la robustesse et le sérieux de la proposition faite par Natixis Asset Management a achevé de nous convaincre. La société de gestion a en effet mobilisé des ressources tant internes qu’externes en mettant en place un Comité Scientifique dédié à la problématique du réchauffement climatique. La densité et la valeur des individus qui le composent ont tout particulièrement retenu notre attention."

Philippe Dutertre, Président du Directoire - AGICAM

Patrick Viallanex : "Nous souhaitons nous impliquer sur les questions directement ou indirectement liées au changement climatique dans une démarche d’investisseur responsable. Nous mettons au cœur de notre action la notion de participation. Nous souhaitons tout autant pouvoir bénéficier des apports des équipes et ressources liées au fonds Impact Funds Climate Change, tel que le Comité Scientifique, que contribuer par notre perception et notre expérience aux débats relatifs à ce fonds". Philippe Dutertre : "Investir dans ce fonds nous permet d’être cohérents avec la démarche de responsabilisation de nos investissements. Notre gestion est ouverte aux talents que nous recrutons directement, mais elle est bien évidemment aussi ouverte aux talents des « autres », qu’il s’agisse d’experts français ou étrangers. Selon nous, la valeur naît du dialogue et de l’échange et c’est bien cette relation que nous avons mis en place avec Natixis Asset Management et avec ces différents acteurs animés d’une démarche authentique". Patrick Viallanex, Vice Président du Directoire - AGICAM

Agicam gère les actifs financiers provenant des activités retraite complémentaire, prévoyance et assurance des structures paritaires du groupe AG2R LA MONDIALE. Il gère également la gamme de supports financiers de l'offre d'épargne salariale.

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Points de vue Nicolas Demont : "Nous avons choisi d’investir 5 millions d’euros dans Impact Funds Climate Change pour le compte de notre fonds de fonds EGAMO Multi Action car il répond parfaitement aux attentes de nos clients et aux valeurs humaines qu’ils défendent. Ces valeurs dépassent le cadre de l’investissement socialement responsable (ISR) au sens classique. De plus, la volonté d’EGAMO n’est pas d’investir dans un fonds ISR pour se donner « bonne conscience ». Il s’agit d’un réel engagement pour un investissement plus responsable". Charles Bouffier : "Nous sommes très critiques et exigeants par rapport à l’ISR. Nous constatons souvent à regret que dans l’offre existante, beaucoup de produits répondent à une démarche purement marketing ou sont gérés par de simples « donneurs de leçon » . La démarche de EGAMO est une filiale du groupe Natixis Asset Management se distingue totalement MGEN (Mutuelle généraliste de puisqu’elle vise à tirer parti d’un investissement l’Education Nationale). Elle gère pleinement responsable. Impact Funds Climate pour le compte de celui-ci plus de Change présente l’avantage d’être géré avec 2 milliards d’euros. l’éclairage d’un Comité d’experts scientifiques. De plus, le processus d’investissement du fonds intègre des valeurs humaines au sens large. Enfin, dernière qualité et non des moindres, ce fonds affiche une ambition : celle de concilier la prise en compte du changement climatique et la Charles Bouffier, recherche de performance en visant une performance supérieure Directeur Général à son indice de référence sur un horizon de long terme. Ce dernier délégué - EGAMO point est particulièrement important car le souci de rentabilité n’entre parfois même pas en ligne de compte sur de nombreux produits ISR présents sur le marché." Nicolas Demont : "En tant qu’investisseurs de la première heure dans le fonds Impact Funds Climate Change, nous avons pu assister à la présentation de ce Comité le 24 novembre dernier. Nous avons été pleinement satisfaits de la diversité des profils des experts qui le constituent. Le Comité compte notamment parmi ses membres un chercheur du CNRS, un spécialiste des transports maritimes ou encore un économiste : une diversité prometteuse de débats très fructueux. Autre atout du Comité : sa présidence, assurée par Carlos Joly, un spécialiste de l’ISR dont les compétences sont largement reconnues. Nous l’avions d’ailleurs reçu chez EGAMO dès le début de l’aventure".

Nicolas Demont, Directeur Général EGAMO

AGENDA Rendez-vous pour le second Comité le 8 avril prochain À cette occasion, deux grands thèmes seront spécifiquement abordés grâce aux présentations des experts Miklos Konkoly-Thege et Blaise Desbordes : les transports maritimes et l’urbanisme.

En attendant, et pour plus d’information sur l’expertise Climate Change développée par Natixis Asset Management, rendez-vous sur le site internet dédié : www.am.natixis.com/climatechange

Avertissement Ce document est destiné à des clients professionnels. Les informations sont données à titre purement indicatif et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Natixis Asset Management ne saurait être tenue responsable de toute décision prise ou non sur la base d’une information contenue dans ce document, ni de l’utilisation qui pourrait en être faite par un tiers. Les opinions exprimées dans les études et analyses relèvent de la responsabilité de leurs auteurs et ne sont pas nécessairement celles de Natixis Asset Management. Natixis Asset Management décline toute responsabilité quant à l'exactitude et l'exclusivité des informations fournies.

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ANNEXE Le Comité Scientifique Climate Change de Natixis Asset Management n Des experts reconnus Le Comité Scientifique Climate Change de Natixis Asset Management assume 3 missions : 1. Eclairer les membres du Comité Exécutif de Natixis Asset Management et les gestionnaires de portefeuille sur le changement climatique et ses impacts Les membres synthétisent les recherches sur le changement climatique au niveau mondial et aident les équipes de Natixis Asset Management dans l’analyse des conséquences du changement climatique sur les différents secteurs d’activité, pays ou régions. Ils identifient les nouveaux développements technologiques pouvant contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’adaptation aux conséquences inévitables du changement climatique.

2. Emettre des avis sur la pertinence des valeurs sur lesquelles le portefeuille est investi Les membres évaluent la pertinence des choix d’investissement au regard des thématiques identifiées. Ils alertent les membres du Comité Exécutif et les gestionnaires de portefeuille de Natixis Asset Management de la/les valeur(s) qui s’écarteraient de la philosophie d’investissement. Néanmoins, les décisions d’investissement restent du ressort unique de l’équipe de gestion. 3. Assurer un rôle d’information Les membres rédigent des focus sur les sujets à débat (nucléaire, biocarburants...) et contribuent aux restitutions des travaux de recherche via des interventions lors des Comités Scientifiques ou dans le cadre d’événements spécifiques.

n Des domaines d'expertises complémentaires Président du Comité Carlos Joly, président du Comité Scientifique Climate Change. Co-fondateur et 1er président de l’UNEP-FI*, co-président du groupe des experts qui a rédigé les PRI (Principes pour l’Investissement Responsable) de l’ONU. A été investisseur et fondateur de MiljøInvest AS qui a développé une gamme de fonds ISR. Est à l’origine du fonds de retraite Environnement de Storebrand où il était vice-Président exécutif des investissements en Norvège. Certification, transport maritime Miklos Konkoly-Thege, actuellement membre des conseils d’administration de plusieurs sociétés de transports maritimes ainsi que d’une société de certification (Moody International). Ancien directeur de Det Norske Veritas, le plus important bureau de certification mondiale. Ses domaines d’expertises : l’industrie du transport maritime et de la certification, tant au niveau sectoriel que sur les aspects financiers et de contrôle des risques. Déchets, catastrophes naturelles Yves Le Bars est actuellement président du GRET (Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques), la plus importante ONG laïque de solidarité internationale. Il achève un mandat de vice-président de l’Association française de prévention des catastrophes naturelles. Administrateur de l’IHEST (Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie). Domaines d’expertises : relations entre la recherche, l’innovation et la société, et particulièrement les enjeux liés au développement durable. Maîtrise de l’énergie Pierre Radanne, président de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) et fondateur de la société "Futur Facteur 4" qui rassemble des activités de conseil, d’étude, de formation et de communication concernant la maîtrise de l’énergie, la lutte contre le changement climatique et le développement durable. A été président de l’ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) de 1998 à 2003.

Habitat et construction verte Blaise Desbordes, directeur du service développement durable au sein de la Direction Stratégies, Finances et Développement Durable de la Caisse des Dépôts et Consignations. Spécialisé en politiques de développement durable publiques ou d’entreprises, il participe à plusieurs groupes de travail, notamment au sein de l’UNEP-FI*. Adaptation au changement climatique Richard Klein, chercheur à l’Institut de l’Environnement de Stockholm où il coordonne la recherche des politiques sur le changement climatique entre 7 centres de recherche. Spécialisé depuis plus de 15 ans sur les aspects méthodologiques du risque climatique, d’évaluation de la vulnérabilité et des processus d’adaptation climatique dans la société. Se concentre aujourd’hui sur l’intégration de la problématique climatique dans la politique de développement Impacts socio-économiques du changement climatique Stéphane Hallegatte, chercheur en économie de l’environnement et en science du climat à l’Ecole Nationale de la Météorologie, à Météo-France et au CIRED (Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement). A également participé au GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) en 2007. Foresterie et agroforesterie Anne Gouyon, associée fondatrice de BeCitizen. Experte en foresterie et agroforesterie. A fondé et été directrice d’Idé-Force, société de conseil spécialisée sur l’évaluation de l’impact socioéconomique et environnemental de projets de développement rural et de cultures de plantations auprès de diverses institutions internationales, ONG et sociétés privées.

* UNEP-FI, United Nations Environment Programme-Finance Initiative.

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