coll., 2014). La toxoplasmose se manifeste le plus sévèrement chez les personnes immunodéprimées et chez les femmes infectées pour la première fois pendant la grossesse, entraînant des fausses couches, des mortinaissances et des malformations fœtales (Jenkins et coll., 2015). En plus des impacts sur la santé physique, l’augmentation possible des parasites et des agents pathogènes transmis par l’environnement peut avoir une grande incidence sur la durabilité, la disponibilité et le caractère adéquat des espèces animales qui revêtent une importance nutritionnelle, matérielle, culturelle et économique pour les Autochtones (gouvernement du Nunavut, 2010; Dudley et coll., 2015; Sheedy, 2018) et avoir ainsi des répercussions sur la santé mentale et spirituelle. La plus grande abondance de moustiques, de tiques et d’autres insectes piqueurs se constate aussi partout au Canada, y compris dans les régions nordiques, et peut engendrer la transmission de nouvelles maladies à transmission vectorielle, comme la maladie de Lyme et le virus du Nil occidental (Nickels et coll., 2002; Cuerrier et coll., 2015; Chen, 2016; Wudel et Shadabi, 2016; Nelder et coll., 2018; Awuor et coll., 2019; Bouchard et coll., 2019). Le virus du Nil occidental et la maladie de Lyme se
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sont déjà répandus dans toutes les provinces et sont reconnus comme des risques possibles pour la santé par certaines Premières Nations (Centre des Premières Nations, 2004; ASPC, 2018b). Bien qu’il soit nécessaire d’assurer une surveillance et un suivi plus serrés des maladies à transmission vectorielle au Canada (Awuor et coll., 2019), il semble que les collectivités de l’Arctique ne soient pas encore exposées à un risque soutenu de transmission de ces maladies (Chen, 2016).
Systèmes de santé Les Premières Nations, les Inuits et les Métis font face à des défis uniques en matière d’accès aux soins de santé, y compris les services de santé mentale. Les ressources humaines en santé inadéquates, le haut taux de roulement du personnel, la faible densité démographique, l’éloignement géographique, les conflits de compétence relatifs à la prestation des soins de santé, l’absence d’infrastructures de santé et de transport, la diminution du pouvoir politique, l’accroissement des frais de voyage et le manque d’information sur la santé des Autochtones, qui permettrait d’adopter des pratiques fondées sur des données probantes, posent tous de grands défis (Ford et coll., 2010b; CCNSA, 2019). Dans les collectivités autochtones rurales et éloignées, les personnes et les
familles doivent souvent quitter la collectivité pour des urgences médicales, une hospitalisation ou des rendez-vous avec des spécialistes médicaux, et pour avoir accès à des services de counseling en santé mentale et de réadaptation en matière de toxicomanie (Rondeau, 2012; Harper et coll., 2015c; CCNSA, 2019). Les événements climatiques peuvent perturber ou endommager les infrastructures de communication, d’hospitalisation et de transport, et restreindre ainsi les déplacements pour les services de santé qui ne sont disponibles qu’à l’extérieur de la collectivité. Ils peuvent aussi retarder l’approvisionnement en fournitures pharmaceutiques et médicales essentielles, compromettre la sécurité des patients, rendre impossible pour les collectivités isolées l’accès à de l’aide en cas d’urgence et constituer un obstacle à la mise en œuvre de programmes culturels axés sur le territoire qui visent à promouvoir la santé et le bien-être (Health Care Without Harm, s.d.; Paterson et coll., 2014; Harper et coll., 2015c; Coalition canadienne pour un système de santé écologique, 2020). Étant donné que les changements climatiques devraient avoir des impacts considérables sur la santé humaine, en particulier dans les populations du Nord, les réseaux de santé existants pourraient être débordés