Le droit à la santé garanti par le traité : une obligation sacrée

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SECTION 8 : LE DROIT À LA SANTÉ GARANTI PAR TRAITÉ DANS LE CONTEXTE DES RELATIONS DE NATION À NATION ET DE LA RÉCONCILIATION Selon la Commission de vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation du Canada, la rĂ©conciliation trouve son fondement dans « l’établissement et le maintien de relations mutuellement respectueuses » (TRC, 2015b, p. 11-12). L’AssemblĂ©e lĂ©gislative du Manitoba (2016) a adoptĂ© cette mĂȘme dĂ©finition de la rĂ©conciliation dans sa Loi sur la rĂ©conciliation. Cela nĂ©cessite, entre autres, la reconnaissance de l’autodĂ©termination et des ordres juridiques autochtones (Borrows, 2010). Cela requiert aussi la mise en application de la DĂ©claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), que la CVR dĂ©signe comme le cadre de la rĂ©conciliation, et appelle Ă  un vĂ©ritable changement sociĂ©tal (Legislative Assembly of Manitoba, 2016). Tout cela passe par la reconnaissance et la mise en Ɠuvre du droit Ă  la santĂ© garanti par les traitĂ©s.

8.1 La Commission de vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation du Canada Dans ses appels Ă  l’action, la CVR (2015a) a dĂ©plorĂ© la situation des Autochtones au Canada en ce qui concerne leur Ă©tat de santĂ©. Les diffĂ©rents ordres de gouvernement ont Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  reconnaĂźtre le lien avec les politiques antĂ©rieures (et actuelles) qui ont eu un effet sur la santĂ© des Autochtones et Ă  respecter les droits des Autochtones Ă  la santĂ©, comme le prĂ©voient les traitĂ©s de mĂȘme que le droit constitutionnel et international. Les 10 principes de rĂ©conciliation de la CVR soutiennent la pleine reconnaissance du droit Ă  la santĂ© prĂ©vu par les traitĂ©s (TRC, 2015d, pp. 3-4). Parmi ceux-ci, mentionnons les cinq suivants. PremiĂšrement, les peuples autochtones sont autodĂ©terminĂ©s et les droits issus de traitĂ©s (au mĂȘme titre que les droits de la personne et les droits constitutionnels) doivent ĂȘtre reconnus et respectĂ©s. DeuxiĂšmement, la DĂ©claration est le cadre de la rĂ©conciliation Ă 

tous les niveaux et dans tous les secteurs de la sociĂ©tĂ© canadienne (nous y reviendrons plus loin). TroisiĂšmement, s’attaquer Ă  l’hĂ©ritage du colonialisme, y compris dans le domaine de la santĂ©, exige une action constructive. QuatriĂšmement, la rĂ©conciliation et l’avĂšnement d’une sociĂ©tĂ© plus Ă©quitable et inclusive passent par la rĂ©duction des Ă©carts entre les peuples autochtones et non autochtones en matiĂšre de santĂ©. CinquiĂšmement, il faut une volontĂ© politique, un leadership conjoint, l’instauration de la confiance, de la responsabilitĂ© et de la transparence, ainsi qu’un investissement substantiel en ressources.

8.2 La DĂ©claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) En mai 2016, Carolyn Bennett, ministre des Affaires autochtones et du Nord, a officiellement approuvĂ© la DĂ©claration UNDRIP lors de l’Instance Le droit Ă  la santĂ© garanti par le traitĂ© : 29 une obligation sacrĂ©e


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