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Informations techniques
from ElectroVision 2021 nr 1 - FR
by NELECTRA
Quelles sont les mesures effectuées dans le cadre d’un contrôle de conformité et lors des visites de contrôle ?
Une installation électrique doit être agréée à différents moments. À ces occasions, les organismes agréés (ou l’autorité compétente) mesurent à chaque fois toute une série de paramètres. Il peut donc être utile que vous sachiez effectuer ces mesures vous-même afin d’y procéder à l’avance. Vous pourrez ainsi attendre les contrôles l’esprit serein. Nous allons vous énumérer ci-dessous plusieurs mesures importantes.
Chaque installation électrique à basse ou très basse tension (telle que définie dans les parties 1 et 2 du RGIE) doit passer un contrôle de conformité avant sa mise en service. D’autre part, elle doit faire l’objet de visites de contrôle régulières, afin de vérifier si elle répond bien aux prescriptions du RGIE. Lors d'une telle visite, l’installation électrique doit être mise hors tension. Les deux types de contrôle doivent être assurés sur place par un organisme agréé ou par l’autorité compétente.
Ils comprennent des contrôles administratifs, des contrôles visuels, des contrôles par essais et des contrôles par mesures. Voici en quoi consistent ces mesures : - mesures d’isolement - mesures de la résistance de dispersion des prises de terre
D’autres mesures peuvent éventuellement être effectuées en complément : - continuité des conducteurs de terre et des liaisons équipotentielles principales et supplémentaires ; - fonctionnement du dispositif de protection à courant différentiel-résiduel (courant de déclenchement – temps de déclenchement) ; - mesure du courant de court-circuit et de l’impédance de la boucle de défaut.
Mesures d’isolement
La valeur de la résistance d’isolement en Ω entre les parties actives prises deux à deux, de même qu’entre les parties actives et la terre, mesurée sous la tension de test, est pour chaque circuit, les appareils d’utilisation étant déconnectés, au moins égale à 1 000 fois la valeur en V de la tension de test précitée. Les mesures sont effectuées en courant continu et les appareils d’essai doivent être capables de fournir la tension d’essai spécifiée dans le tableau mentionné ci-dessous avec un courant de 1 mA à 5 mA. Les mesures sont effectuées par l’organisme, agréé en vertu du chapitre 6.3 (du RGIE), et concernent la résistance d’isolement entre chacune des parties actives et la terre. Il est permis de ne pas effectuer les mesures : - sur les installations de mesure et de contrôle ; - sur les installations à très basse tension.
Valeurs minimales de la résistance d’isolement
Mesures de la résistance de dispersion des prises de terre
Lors des contrôles de conformité avant mise en usage, la résistance de dispersion des prises de terre de l’installation électrique concernée est mesurée. La mesure de la valeur de résistance de dispersion d’une électrode de terre s’effectue par le biais d’une méthode appropriée, par exemple en utilisant deux électrodes de terre auxiliaires, ou « piquets ». Pour procéder à la mesure, l’électrode de terre, qui peut se composer de barres, piquets ou conducteurs métalliques et/ou d’une boucle de terre, doit être déconnectée du reste de l’installation (ouvrir le sectionneur de terre et ne pas oublier de le refermer une fois la mesure effectuée).
Avant toute chose, l’électrode de terre concernée doit être débranchée de l’installation, et l’appareil de mesure raccordé à cette électrode. Ensuite, pour le test de chute de potentiel tripolaire, deux électrodes auxiliaires seront mises à la terre, à quelque distance de l’électrode de terre à mesurer. En principe, une distance réciproque de 15 mètres suffit. Un courant connu est alors généré entre l’électrode auxiliaire extérieure et l’électrode de terre, tandis que la chute de potentiel de tension est mesurée entre l’électrode auxiliaire intérieure et l’électrode de mise à la terre. À l’aide de la loi d’Ohm (U = R × I), l’appareil de mesure calcule automatiquement la résistance de l’électrode de terre.
Mesure de la mise à la terre selon la méthode en ligne :
Mesures du courant de court-circuit et de l’impédance de la boucle de défaut
Vous devez connaître le courant de court-circuit pour déterminer le courant nominal et le pouvoir de coupure des appareils de protection, des fusibles, des automates et des interrupteurs différentiels. En réalité, il y a deux valeurs de courant de court-circuit à prendre en compte. Une valeur minimale, nécessaire pour choisir le courant nominal, et une valeur maximale pour choisir le pouvoir de coupure. Le schéma ci-dessous illustre le déroulement de la mesure : Cette mesure s’effectue en deux temps : la tension U1 est mesurée entre t2 et t3. Le courant Im est prélevé sur le réseau entre t3 et t7, tandis que la tension U2, la fréquence et le courant Im sont mesurés. Hormis les temps et les fréquences, toutes les grandeurs sont obtenues en intégrant les valeurs instantanées, en supposant que l'onde de tension soit sinusoïdale. Pour certaines configurations, le temps de mesure total est ramené de quatre périodes à deux. La première demi-période (de t3 à t4) n’est jamais utilisée pour mesurer le courant ou la tension U2, car elle est influencée par les phénomènes de transition, causés par le prélèvement du courant Im qui apparaît peu de temps après le moment t3. Vous trouverez ci-dessous le schéma de principe d’un appareil de mesure.
Vous remarquerez que l’appareil est raccordé au réseau par le biais de deux paires de fils, un circuit de tension et un circuit de courant. Ce dispositif empêche les résistances de contact de nuire à la précision des mesures. Les tensions sont alors mesurées correctement entre phase et conducteur neutre (ou entre phase et phase). Un câble de raccord supplémentaire permet de mesurer les tensions de défaut vers les masses et/ou vers les éléments conducteurs étrangers environnants. Sur un réseau triphasé avec conducteur neutre, il est possible de procéder jusqu’à 9 mesures.
Rudy Van den Bergh
Innovation & Training manager Electro-Test
Bornes de recharge : pas de solution universelle !
Les constructeurs automobiles l’ont compris, le gouvernement l’a clairement fait comprendre et les sociétés de leasing sont dans le coup : la conduite électrique représente l’avenir ! La transition vers la mobilité électrique est en cours. Les bornes de recharge en sont un élément essentiel, raison pour laquelle nous souhaitions approfondir la question dans ElectroVision. Dans différents numéros, Alex De Swaef (EVPoint) abordera plusieurs aspects de ce groupe de produits intéressant. Dans cette première édition, il évoque les différents types de bornes de recharge.
En tant qu’installateur électrotechnique, vous devez savoir que le marché de l’infrastructure de recharge est immense. Chaque véhicule électrique (VE) doit avoir son propre point de recharge (à domicile) ! Ou du moins un point publiquement accessible en ville, sur le lieu de travail, dans les tours de parking, etc. En d’autres termes : il devrait y avoir des points de recharge partout. Une transition s’opère dans l’état d’esprit du conducteur électrique, passant de « s’arrêter pour recharger » à « recharger là où je m’arrête ».
Quel point de recharge est nécessaire ?
Le consommateur est désormais convaincu qu’il a besoin d'un point de recharge, et c’est à nous de déterminer lequel : à quoi cette borne de recharge doit-elle servir ? Est-elle destinée à une voiture privée, à plusieurs voitures ou au grand public ? Quelle serait la vitesse de recharge idéale ? Allons-nous prévoir un câble fixe ou une prise ? La recharge sera-t-elle gratuite ou tout de même payante ? Le point de recharge sera-t-il fixé à un mur, une borne est-elle nécessaire, ou optonsnous pour un appareil autonome ? Vous l’avez compris...il n’existe pas de solution universelle. Le marché est varié, et différentes solutions pour l’infrastructure de recharge sont disponibles. En tant qu’installateur électrotechnique, vous devez vous poser les bonnes questions, afin de pouvoir proposer la solution adéquate.
La règle de la puissance la plus faible
Les personnes qui ne connaissent pas encore bien la thématique de l’infrastructure de recharge n’ont généralement pas conscience de la « règle de la puissance la plus faible » : le convertisseur AC/ DC de la voiture permet une certaine puissance, l’alimentation a une certaine puissance maximale et, pour terminer, la station de recharge au milieu est limitée à une puissance donnée. Le plus petit maillon de cette chaîne déterminera la vitesse de recharge. Dès lors, installer un point de recharge de grande capacité a peu de sens si l’alimentation est monophasée et limitée en ampérage. À l’inverse, il est généralement inutile de prévoir un point de recharge triphasé pour une voiture hybride qui n’autorise de toute façon que la recharge monophasée.
Besoin de diversité
Il est donc nécessaire de proposer de la diversité dans les points de recharge : avec câble ou prise, pour intérieur ou extérieur, en mono- ou triphasé, avec des variations entre 10 et 32 A. Et enfin, avec possibilité de facturation ou non. Ce choix dépend de la puissance disponible et de la ou des voiture(s) à charger.
Alex De Swaef
Choisir judicieusement la puissance de recharge
Comme toujours, il convient de travailler intelligemment. Réserver de grandes parties de la puissance pour qu’un véhicule électrique à recharge plus rapide vienne se servir une fois, n’est probablement pas la décision la plus judicieuse. Alors qu’auparavant, l’on installait des stations de recharge d’une puissance de 22 kW (400V/32A) dans les bureaux, nous assistons maintenant à une tendance caractérisée par des wallboxes de 3,7 kW (230V/16A), de sorte que six fois plus de conducteurs électriques peuvent être servis pour la même puissance. Au bureau, où l'on peut procéder à une recharge lente et sûre de 8 à 9 heures, cela représente toujours environ 30 kW (selon l’état de la batterie) rechargés, soit environ 170 km.
Alex De Swaef est gérant d’EVPoint, membre fondateur d’OpenChargePoint.be, gérant de Group Solar et également chargé de cours chez Syntra.