mesures Le magazine de l’optimisation des process industriels ENTRETIEN
« La métrologie peut faire peur alors que tout le monde en fait sans le savoir » page 20
N° 872 FÉVRIER 2015 25 € HT
www.mesures.com
ENQUÊTE
Le concept d’usine du futur convainc de plus en plus d’industriels en France page 26 MESURES PHYSIQUES
Le contrôle d’étanchéité se démocratise dans les industries page 30 CAS CONCRET
Superviser 400 cuves d’un champagne de renom par une solution logicielle pérenne page 40 GUIDE D’ACHAT OUTILS LOGICIELS
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE: LA PRODUCTION SOUS SURVEILLANCE PAGE 36
Les variateurs de vitesse page 42
23 bis, rue Barthélémy Danjou - 92100 Boulogne-Billancourt - e-mail: abo.mesures@publi-news.fr - Publicité Tél.: 0175602840 Abonnements Tél. : 01 75 60 28 66 (renseignements complets page 4) - Site Internet : www.mesures.com
Calendrier
Actualités Sélection “produits”
Solutions
Efficacité énergétique : la production sous surveillance P. 36 Siemens
6 Expositions et colloques
8 Le capteur de point de rosée n’a pas peur de se mouiller 9 Les moteurs de Siemens atteignent la classe IE4 pour le rendement énergétique 10 Des mesureurs de l’air intérieur estampillés Chauvin Arnoux 11 Les scrutateurs laser de sécurité boostent leurs performances 11 Les caméras de chantiers veillent à la sécurité des personnels 12 Les capteurs photoélectriques s’adaptent aux contraintes des applications de manutention 13 14 15 16 17 18 19
La jeune pousse Dewefrance s’est fait un nom Le français Cementys rayonne jusqu’aux Etats-Unis Trescal se renforce, notamment outre-Atlantique GE commence la construction d’une usine « intelligente» Analyse industrielle ouvrira ses portes fin mars 2015 Forum Labo Biotech évolue pour plus de visibilité Innovations et laboratoire P4 à l’honneur sur ContaminExpo
Entretien
Siemens
Entreprises P De nombreux logiciels aident à comprendre et gérer
les consommations d’énergie des sites industriels. Ils débusquent les gaspillages, modélisent des scénarios de consommation, et donnent une vue précise de la répartition des coûts. Une aide précieuse dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue, ou pour se conformer à la nouvelle certification ISO 50001. Préconfigurés ou personnalisés, toujours évolutifs, ils s’adaptent à tous types de projets.
20 « La métrologie peut faire peur alors que tout le monde en fait sans le savoir »
Enquête 26 Le concept d’usine du futur convainc de plus en plus d’industriels en France
Cas concret
Superviser 400 cuves d’un champagne de renom par une solution logicielle pérenne P. 40
Solutions 30 Le contrôle d’étanchéité se démocratise dans les industries 36 Efficacité énergétique : la production sous surveillance
Cas concret 40 Superviser 400 cuves d’un champagne de renom par une solution logicielle pérenne
DR
Guide d’achat 42 Le variateur de vitesse
Marché classé 64 65 66 68 68 69 70
4
Mesure et test électroniques Mesure mécanique, vision et CND Mesure physique, analyse chimique Régulation et automatismes Capteurs et transmetteurs Informatique et OEM Composants, constituants
P Veuve Clicquot produit un champagne de première
qualité et de renommée mondiale. Pour assurer le pilotage de la fermentation de ses 400 cuves, l’entreprise a opté pour le système de supervision PcVue d’ARC Informatique. Déjà bien instrumentée et automatisée, et aujourd’hui bien supervisée, la maison de champagne dispose aujourd’hui d’une cuverie «intelligente». Ce numéro comporte deux encarts publicitaire Microwave & Analyse Industrielle adressés à l’ensemble des abonnés.
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
E ntretien MÉTROL OGIE
«Lamétrologiepeutfaire alors que tout le monde Créé en 2009, le Prix LNE de la recherche vise à récompenser les chercheurs contribuant à la réussite et à la réputation scientifique du Réseau Métrologie française, que le laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) pilote, et de sa propre activité de recherche. Cette sixième édition a mis à l’honneur deux chercheurs: Paola Fisicaro, responsable du Département biomédical et chimie inorganique à la Division Métrologie scientifique et industrielle du LNE, et Yves Hermier, responsable du pôle Métrologie thermique du laboratoire commun de métrologie LNE/Cnam (Conservatoire national des arts et métiers). Mesures a voulu en savoir plus sur les travaux de leurs équipes respectives, les applications dans le domaine industriel, voire pour le grand public… Mesures. Vous avez été tous les deux les lauréats du Prix LNE de la recherche 2014. Que représente pour vous ce prix et que peut-il apporter à votre travail? Paola Fisicaro. Le Prix LNE de la recherche est décerné pour un ensemble d’actions telles que la recherche de nouvelles références, le nombre de publications, la participation à des comités de métrologie au niveau international, la dissémination de la traçabilité, c’est-à-dire le transfert des références auprès d’utilisateurs finaux potentiels. Je dirige un département de neuf personnes qui couvre les activités que je viens de citer. Nos activités concernent la chimie inorganique et l’électrochimie. Concernant la chimie inorganique, le cœur de notre métier est de développer des méthodes d’analyse capables de doser finement de polluants dans des matrices environnementales ou des molécules dans des matrices biologiques: par exemple, des méthodes très sensibles et avec de faibles incertitudes pour l’analyse de traces de métaux. En électrochimie, nous possédons les références nationales (c’est-àdire des bancs primaires au travers desquels nous caractérisons des solutions étalons) pour la pHmétrie et la conductivité électrolytique qui sont des mesures très répandues dans tous les laboratoires d’analyses de rou-
20
tine en environnement, en pharmaceutique et dans d’autres industries. Que ce soit en électrochimie ou en chimie inorganique, nous cherchons également à développer de nouvelles références dans des situations toujours plus complexes pour pouvoir répondre à des exigences plus spécifiques. Nous avons par exemple travaillé, en électrochimie, sur des matrices comme l’eau de mer ou des mélanges eau-éthanol, dans lesquelles on ne peut pas mesurer directement le pH comme dans des matrices aqueuses toutes simples. Yves Hermier. Effectivement, c’est une reconnaissance personnelle, mais c’est aussi et surtout une reconnaissance de l’équipe que je pilote. S’il y a une chose à mettre en avant, c’est bien l’histoire de cette équipe plutôt que celle d’une personne.Tout seul, je n’aurais pas pu faire grand-chose. Ce prix met également en lumière une façon de travailler. La température est la seule grandeur physique dans le système SI qui n’est pas accessible directement. On ne mesure en effet jamais une température, mais une grandeur physique qui lui est liée. Cela signifie que, dans une équipe «température», il faut réunir autour de soi des spécialistes dans tous les domaines : des thermiciens, des acousticiens, des radiométristes, des opticiens, des spécialistes des lasers, des
cryogénistes, des mécaniciens connaissant les techniques de réalisations de pièces devant être utilisées dans des conditions extrêmes de température, etc. Nous avons d’ailleurs une position un peu particulière du fait que le laboratoire est un laboratoire mixte entre le Cnam [Conservatoire national des arts et métiers, NDLR], qui détient les étalons de référence pour les températures, et le LNE [Laboratoire national de métrologie et d’essais, NDLR]. Ce panel de compétences extrêmement étendu est en fin de compte une grande richesse. Même si la mesure de la température est notre cœur de métier, les techniques que nous mettons au point peuvent être utilisées à d’autres fins. Par exemple, nous nous étions aperçus, lors du développement de techniques de mesures acoustiques dans de l’argon ou de l’hélium autour de la température du point triple de l’eau, pour la détermination de la constante de Boltzmann, que, à cette température, les impuretés qui nous «embêtaient» le plus étaient l’eau. L’instrument était donc un bon détecteur de traces d’eau. Nous sommes donc en train de développer un hygromètre basé sur un tel principe. Nous sommes allés là où l’on ne nous attendait pas (bien que la thermométrie et l’hygrométrie soient des disciplines cousines germaines).
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
LNE
peur en fait sans le savoir »
Pour la 6e édition, Jean-Luc Laurent (au centre), directeur général du LNE, a remis le vendredi 7 novembre le Prix LNE de la recherche 2014 à Paola Fisicaro, responsable du département biomédical et chimie inorganique à la division Métrologie scientifique et industrielle du LNE, et à Yves Hermier, responsable du pôle Métrologie thermique du laboratoire commun de métrologie LNE/Cnam.
Mesures. Paola Fisicaro, avez-vous vous aussidesexemplesdetravauxquionteudes implications au niveau des industriels? Paola Fisicaro. Dans le domaine de la chimie inorganique, nous travaillons avec les organisateurs d’essais d’aptitude, en leur fournissant notamment une valeur de référence, c’est-à-dire une valeur avec une incertitude très faible et obtenue de façon complètement indépendante des méthodes utilisées par les
laboratoires. Cela diffère du traitement statistique des résultats des mesures réalisé par les organisateurs. Il est ainsi possible de détecter par exemple des biais systématiques des résultats observés par les laboratoires. Ainsi, nous pouvons aider ces laboratoires qui travaillent sur des molécules complexes qu’ils ne maîtrisent pas encore complètement d’un point de vue analytique à des concentrations parfois très proches des li-
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
mites de quantification. Un autre exemple de l’utilité de nos travaux pour des utilisateurs finaux, en tant que détenteur des références nationales pour la pHmétrie et la conductivité électrolytique, est l’interaction avec un industriel qui souhaitait devenir producteur de matériaux de référence (étalons de pHmétrie). Comme il voulait obtenir l’accréditation Cofrac [Comité français d’accréditation, NDLR] selon l’ISO 34, le guide pour
21
Entretien les producteurs de matériaux de référence, nous les avons accompagnés de A à Z: l’installation des équipements de laboratoire, la préparation des solutions, la traçabilité de celles-ci et comment évaluer les incertitudes liées à la stabilité et l’homogénéité des lots de solutions. L’entreprise a obtenu l’accréditation et est dorénavant rentrée dans son cycle de production. Elle fait régulièrement appel à nous pour obtenir des solutions primaires et assurer la traçabilité des solutions qu’ils commercialisent.
Mesures. Il s’agit ici d’exemples concernant l’électrochimie, mais qu’en est-il pour l’analyse des métaux? Paola Fisicaro. Si nous travaillons principalement dans le domaine de l’eau, nous collaborons également avec le département qui s’intéresse à la surveillance de la qualité de l’air. Chaque pays membre de l’Union européenne doit fournir des données annuelles sur la qualité de l’air. Sur la base de ces résultats, les pays sont susceptibles de payer des amendes dans le cas où les résultats ne sont
Paola Fisicaro, responsable du département Biomédical et chimie inorganique - Division Métrologie scientifique et industrielle du LNE Paola Fisicaro, docteur en chimie et HDR, est distinguée pour ses recherches en chimie inorganique et en électrochimie qu’elle conduit depuis 7 ans avec une équipe pluridisciplinaire du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), pour répondre à des enjeux d’analyse appliquée à des problématiques environnementales et biomédicales. A son actif, dans le domaine de l’environnement, la coordination d’un projet dans le cadre du programme européen de recherche
en métrologie (EMRP) sur le cycle biogéochimique du mercure, un élément métallique hautement toxique, ou encore la participation au projet européen EMRP «Ocean», avec une forte implication dans la mise au point des mesures de la salinité et de l’acidification des océans, deux paramètres déterminants liésauphénomèneduchangement climatique. Dans le domaine de l’énergie, le projet européen EMRP «Biofuels» qu’elle a pris en charge, a nourri l’élaboration d’une normalisation de ces produits. Elle est
également impliquée dans le domaine de la biochimie appliquée à la santé, à travers un projet européen visant à développer des références pourl’analysedesmétalloprotéines comme l’hémoglobine et la transferrine, deux des indicateurs de l’état de santé. Sa présence dans les instances métrologiques internationales du domaine (CIPM-CCQM, Euramet-TCMC), ses 34 publications et 41 communications témoignent de la reconnaissance de sa compétence sur la scène internationale.
Yves Hermier, responsable du pôle Métrologie thermique du laboratoire commun de métrologie LNE/Cnam Yves Hermier, docteur en physique de l’Université d’Orsay et du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), est honoré pour ses 38 années de recherches dansledomainedestempératures. Il a tout d’abord pris part à la conception et au développement de références entre 0,5 et 30 K (échelle pratique de températures de 1976), et de références entre 13 et 273 K (EIT-90). Il a ensuite participé au développement de références pour les températures en dessous de 13 K, dans le cadre des projets européens ULT et ULT dissémination.
22
Les cellules thermométriques cryogéniques qu’il a développées dans ce contexte constituent toujours à ce jour la référence pour les laboratoires de métrologie nationaux et une quarantaine de gros laboratoires industriels. Plus en amont, il a été l’un des tout premiers contributeurs d’une nouvelle définition du kelvin, reposant sur une mesure de la constante de Boltzmann, pour laquelle le Cnam a pris en charge le développement d’un projet de résonateur acoustique. Appelé depuis 2005 à diriger le pôle «Métrologie thermique» du laboratoire commun du LNE
et du Cnam, il continue à suivre de très près les travaux de redéfinition du kelvin, en participant aux comités des instances métrologiques internationales (CIPM-CCT, Euramet Tc-T, Imeko). Ces participations, comme ses 134 publications, témoignent de la reconnaissance de l’excellence de sa compétence. Sa fonction d’évaluateur des laboratoires accrédités ISO 17025 pour le Comité français d’accréditation (Cofrac), depuis le début de sa création, ajoute une corde à son arc, celle du resserrement du lien entre le monde de la recherche appliquée et de l’industrie.
pas conformes aux valeurs imposées par les directives en vigueur, d’où l’importance d’avoir des données fiables. C’est donc notre rôle d’aider les acteurs à fiabiliser la qualité de leurs mesures pour qu’elles soient ensuite exploitables dans le cadre de la surveillance européenne. Si l’on s’intéresse aux enjeux sociétaux, on peut parler de la santé, même si cela concerne plutôt les activités du département en charge de la chimie organique. Une nouvelle réglementation est en train de se mettre en place : tous les laboratoires d’analyses biomédicales devront en effet être accrédités par le Cofrac d’ici le 1er novembre 2020. En effet, lorsqu’il prescrit plusieurs fois à un patient des analyses sanguines, le médecin peut bien demander de retourner au même laboratoire parce que, si des résultats sont différents entre deux analyses, on ne sait pas si cela vient des paramètres sanguins ou du laboratoire. Il y a encore de nombreux paramètres physiologiques ou biomarqueurs qui dépendent beaucoup de la méthode d’analyse avec laquelle ils sont testés. Donc il existe un vrai besoin de fiabiliser,de pouvoir comparer les résultats d’analyse faits par des laboratoires de routine.Dans le cadre de nos projets de recherche, des méthodes sont déjà mises au point, par exemple pour le fer dans le sang, l’un des paramètres les plus régulièrement analysés et pour lequel deux méthodes de routine ne sont pas complètement comparables entre elles. Ou encore nous développons des méthodes pour des molécules un peu plus complexes comme l’hémoglobine ou la transferrine, des analyses elles aussi faites régulièrement et pour lesquelles on a besoin de fiabiliser les résultats. Mesures.Et vous,Yves Hermier,vous citiez l’exemple du développement d’un hygromètre basé sur une nouvelle technologie. Quels autres intérêts peuvent avoir les travaux de votre équipe pour les industriels? Yves Hermier. Le département « Hautes températures-pyrométrie» est par exemple impliqué dans le développement d’instruments spécifiques dans le domaine du nucléaire.Tout le monde est actuellement à la recherche du capteur qui reste vivant après que tous les autres aient rendu l’âme lors de l’emballement d’un cœur de centrale. Nous travaillons aussi sur des problématiques très appliquées comme de répondre à la nécessité, toujours dans le nucléaire, de pouvoir refaire l’étalonnage (ou de vérifier l’étalonnage) des capteurs sous irradiation.On développe ainsi, en partenariat avec le CEA [Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
Entretien alternatives, NDLR], des méthodes d’autovalidation des capteurs, c’est-à-dire des dispositifs qui permettent de faire des vérifications in situ, en mettant une référence avec le capteur dans le réacteur. Nous avons également indirectement participé à la grande aventure de la découverte du boson de Higgs,en ayant travaillé sur les références avec l’Institut de physique nucléaire d’Orsay qui était en charge de l’étalonnage des 6000 capteurs destinés à être installés dans le grand collisionneur de hadrons LHC [Large Hadrons Collider, NDLR] du Cern [Conseil européen pour la recherche nucléaire, NDLR]. Dans un autre domaine, celui de l’environnement, un établissement spécialisé en hydrographie marine s’est tourné vers nous pour résoudre la problématique de la traçabilité sur des mesures de température obtenues avec des capteurs soumis à de hautes pressions (80 ou 100 fois la pression atmosphérique). Dans le cadre d’un projet de recherche, nous voulons mettre en place un petit caisson hyperbar, en collaboration avec le SHOM [Service hydrographique et océanographique de la Marine, NDLR], afin de mener des simulations au
sein de notre laboratoire et,en fin de compte, d’avoir confiance dans les informations données par les capteurs. C’est d’ailleurs le rôle de la métrologie de donner confiance dans les mesures! Le but est de connaître les températures dans les fonds sous-marins avec une incertitude maîtrisée. Ces informations viendront compléter les données issues de capteurs à la surface des océans dont les incertitudes sont de l’ordre de quelques millièmes de degré. L’objectif est de réunir les données nécessaires à la validation de modèles pour, entre autres choses, prédire l’évolution du climat. Paola Fisicaro. La métrologie est dans notre vie de tous les jours, ce n’est pas une banalité ni parce que je suis métrologue que je dis cela. C’est parfois difficile de voir les besoins en métrologie et d’autres fois, c’est plus simple. Je pense au problème, il n’y a pas très longtemps, des nouveaux trains qui ne passaient pas entre les quais de certaines gares. C’est à travers d’un tel exemple que l’on voit clairement l’intérêt de la métrologie. Mais le problème est de savoir comment vulgariser le concept, comment expliquer qu’associer
une incertitude de mesure à un résultat fait partie du résultat, etc. Nous, les métrologues, devons faire des efforts de communication, trouver de bons exemples, ne pas «couper les cheveux en quatre» quand cela n’est pas nécessaire. La métrologie est, je le répète, dans la vie de tous les jours, il faut juste arriver à comprendre que le mot n’est pas de la magie noire et que, même si l’on utilise un terme différent, c’est bien de la métrologie. En chimie, par exemple, c’est arriver à passer les bons messages au travers des bonnes pratiques de laboratoire et de bons démonstrateurs -nous avons parfois des difficultés à en trouver-, c’est comprendre ce que l’on fait, c’est se poser les bonnes questions… C’est aussi ne pas gaspiller du temps et de l’énergie là où il n’en faut pas. Il y a de plus en plus un problème économique parce qu’être sûr de ses analyses a un coût. Il faut parfois répéter plusieurs fois les mêmes mesures et, aujourd’hui, nous sommes dans une société où le temps est précieux et l’argent encore plus. Les laboratoires d’analyses qui sont en très forte compétition préfèrent alors parfois dégrader la qualité de leurs analyses pour
11-12
MARS Créez
2015
votre futur
PARC DES EXPOSITIONS
TOULOUSE
BADGE GRATUIT www.enova-event.com
www.enova-event.com
Le salon des technologies ÉLECTRONIQUE I MESURE I VISION I OPTIQUE MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
23
LNE/Cnam
Entretien
Le département « Hautes températures-Pyrométrie » est notamment en charge de la traçabilité au système SI des mesures en pyrométrie optique. Il peut s’appuyer sur un ensemble de moyens en instrumentation que l’on peut voir ici.
obtenir plus rapidement des résultats. Donc, oui, mettre de la qualité là où il faut, c’est difficile. En chimie, je rajouterai un autre élément qui complique la vie: compte tenu des risques liés aux polluants par exemple, les besoins sont tellement vastes que, en tant que laboratoire de métrologie, c’est impensable de pouvoir résoudre ou développer toutes les méthodes pour tous les paramètres qu’il faudrait –en théorie, on aurait besoin d’un étalon par matrice, par élément et par concentration. Il faut donc être suffisamment à l’écoute pour arriver à anticiper les besoins et être prêt au moment où les besoins sont là, sans s’éparpiller et en faisant avec les moyens que l’on a. Parce que la méthode de référence ne peut pas être développée en quinze jours, mais plutôt en quelques mois. Yves Hermier. La métrologie est au service des grands enjeux sociétaux. C’est peut-être sur ce point que le Prix LNE de la recherche donne un éclairage supplémentaire. Il faut en effet désacraliser le terme «métrologie», parce que parler de métrologie peut faire peur. Et c’est un peu comme pour Monsieur Jourdain [dans le Bourgeois gentilhomme,la pièce de théâtre de Molière,NDLR]: les personnes font souvent de la métrologie sans le savoir. La métrologie est parfois interprétée comme
24
quelque chose qui appartient soit à une élite soit aux administrations. Les métrologues sont souvent considérés comme des puristes qui veulent «couper les cheveux en quatre». Mais les métrologues ne sont pas là pour vous convaincre dogmatiquement de réduire les incertitudes de mesures. Ils sont là pour vous aider à maîtriser vos incertitudes dans un processus donné. Pour faire un choix, il est d’abord nécessaire de maîtriser les incertitudes de mesure,action qui devient alors une aide à la décision et qui peut rapporter gros, y compris sur le plan financier. Mesures. Avez-vous un dernier sujet que vous souhaitez aborder? Paola Fisicaro. S’il est vrai que recruter des « doctorand(e)s » est devenu difficile, les jeunes ne se bousculant plus dans les sciences dites dures, un autre problème est qu’il y a beaucoup moins de financements pour la recherche qu’auparavant.Depuis deux à trois ans, les budgets sont chaque année amputés. La pression devient ainsi très forte pour parvenir à obtenir des fonds privés, parce qu’il n’y a plus de contrats publics. Et, même, les industriels ne veulent pas payer parce qu’ils considèrent probablement que, en tant que laboratoire de métrologie et de recherche,
nous devons nous appuyer sur d’autres fonds que les leurs. Sans aller jusqu’à parler d’une bataille interne, nous devons justifier l’impact de nos travaux, et donc ne pas se tromper sur les choix. Mais juger de l’intérêt d’un projet avant même de l’avoir démarré n’est pas évident. Personnellement, je suis très contente que, dans un tel système, le Prix LNE de la recherche puisse valoriser un travail d’équipe, un travail difficile. C’est la démonstration que, si l’on ne fait que des prestations, la recherche n’avance pas. J’espère que ce prix servira à donner une visibilité accrue de l’approche mise en place, sur l’importance de ce que nous faisons pour les industriels, pour les laboratoires. Et, par effet boule de neige, d’être capable de créer d’autres choses si l’on dispose des ressources pour le faire. Yves Hermier. Si l’on parle plus souvent de la métrologie pour l’industrie, on oublie quelquefois l’autre aspect de la métrologie, celle pour la recherche elle-même. C’est un grand cercle vertueux! Comme les métrologues n’ont pas vocation à être des théoriciens, nous nous alimentons souvent des résultats issus de la recherche plus fondamentale pour créer les outils métrologiques. Mais, de temps en temps, il y a un retour de la métrologie vers la physique fondamentale, comme lors du développement des échelles de température à basses températures. Tout le monde connaît l’EIT-90 qui s’arrête à 0,65K, mais il existe une autre échelle à plus basses températures qui s’appelle l’échelle provisoire des basses températures ou EPBT2000. Promulguée en 2000, elle permet de disposer de références métrologiques jusqu’à des températures de 0,9mK au-dessus du zéro absolu. En France, compte tenu des moyens à notre disposition, nous avons développé cette échelle jusqu’à 20 mK. D’ailleurs, seuls cinq laboratoires dans le monde ont contribué au développement de cette échelle, et il ne doit plus y avoir que deux ou trois laboratoires au monde qui en assure le maintien. S’il n’existe (actuellement) aucune demande industrielle pour de si basses températures, le fait d’avoir développé ces travaux a par contre, en collaboration avec le Laboratoire des très basses températures de Grenoble,permis aux théoriciens de progresser sur la compréhension des paramètres d’interactions des quasi-particules d’hélium 3, dans le domaine de la physique quantique. En ayant apporté une traçabilité au plus près sur les mesures de température, notre collaboration a ainsi permis de choisir entre deux modèles théoriques. Cédric Lardière
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
ABONNEZ VOUS !
Le magazine de l’optimisation des process industriels et de l’efficacité énergétique des sites de production.
Votre abonnement comprend : > Tous les mois, le magazine en version papier et numérique > La newsletter hebdomadaire d’actualité + les 4 newsletters thématiques (vision industrielle, automatisme, agro-pharma, informatique embarquée) > L’accès illimité au site et aux archives www.mesures.com
Le magazine + Les newsletters + Le site www.mesures.com
= 250€ HT @
BULLETIN D’ABONNEMENT A renvoyer complété à : Mesures - Service abonnements - 23 bis rue Barthélémy Danjou - 92100 Boulogne-Billancourt Email : i.lancry@publi-news.fr - Fax : 01 47 57 37 25
Je règle :
Mes coordonnées :
Par chèque bancaire à l'ordre de MESURES
Nom
Par carte bancaire (CB, EC, MC,VISA)
Prénom
N°
Mme
M.
Société
N° de contrôle
Expire fin
Fonction
(3 derniers chiffres au dos de votre carte bancaire)
Je souhaite recevoir une facture acquittée.
Date et signature obligatoires
A réception de facture Si l’adresse de facturation est différente de celle de la livraison, merci de nous le préciser.
Adresse CP
Ville
Tél. E-mail : ...................................... ....... ...... ... ....... ......... ....... ..... ... ..... Si vous ne souhaitez pas que votre adresse e-mail soit utilisée à des fins de prospection veuillez cocher la case ci-contre
* TVA 2.10%. Offre valable jusqu’au 31/12/2014 pour les nouveaux abonnés en France métropolitaine uniquement. Les informations sont nécessaires à Pôle Electro pour traiter votre commande et les services qui y sont associés. Ces informations sont enregistrées dans notre fichier de clients et peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification et de suppression auprès du service Abonnements conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 telle que modifiée en 2004. L’Editeur se réserve le droit de modifier le contenu, le titre ou le format de la publication objet du présent abonnement, dans le respect de son actuelle ligne éditoriale. Conformément à l’article L 121-20-2, 5° du Code de la consommation, vous ne bénéficiez pas d’un droit de rétractation. Les demandes de résiliation anticipée et de remboursement ne seront prises en compte que dans le seul cas d’un motif légitime dûment justifié. Les demandes sont à adresser exclusivement par simple courrier à l’attention du service Abonnements à l’adresse suivante : Mesuress - 23 bis rue Danjou - 92100 Boulogne-Billancourt. Siège social : Pôle Electro, 23 bis rue Barthélémy Danjou, 92100 Boulogne Billancourt - Tél.: 01 75 60 28 40
A14M01
OUI, je m’abonne à MESURES (1 an - 10 numéros) pour 250€ HT* soit 255,25€ TTC.
enquête
!
Le concept d’usine du futur convainc de plus en plus d’industriels en France " Lors d’une récente conférence de presse à propos du salon Industrie Lyon, qui se tiendra du 7 au 10 avril 2015 à Eurexpo Lyon, les organisateurs ont dévoilé pour la quatrième année consécutive l’Observatoire d’Industrie, une enquête qui prend le pouls de l’industrie française auprès de plus de 450 décideurs, tous secteurs confondus. Il en ressort que les industriels continuent à souffrir d’un manque de visibilité qui rogne sur leur confiance en l’avenir. Toutefois, ils sont dans leur immense majorité persuadés qu’il faut continuer à innover pour gagner en compétitivité. Et à ce titre, le concept d’usine du futur est de plus en plus considéré comme un élément déterminant dans l’avenir de l’industrie.
A
26
de défavorable (voir figure 1), soit peu ou prou autant que lors des deux années précédentes (54% en 2014, 57% en 2013). Pour Au regard de votre activité, comment qualifieriez-vous le contexte économique expliquer ce sentiment, les enactuel pour votre entreprise en France? quêteurs ont soumis aux réponCumul des réponses dants différentes causes possibles qu’ils ont dû noter de 0 à 10, 3% une note de 0 indiquant que le Très critère en question ne constitue favorable 17 % en aucun cas un frein au déve17 % Favorable loppement de la société et une Neutre note de 10 qualifiant au contraire le frein le plus important (voir Défavorable 39 % 24 % figure 2).Résultat:c’est le manque Très défavorable de visibilité du marché qui est désigné par les répondants comme principal frein au développement de leurs sociétés avec une note moyenne du panel de 7,3.Viennent ensuite le cadre fiscal (7,0), l’inl’intérêt du Crédit d’impôt compétitivité emploi suffisance de la demande (6,8), le cadre légal (CICE) et enfin la vision des entreprises par rapport au concept d’usine du futur (ou (6,4) et le cadre administratif (6,1). A noter industrie). qu’en 2014, c’est le cadre fiscal qui avait été désigné comme principal frein au développeUne situation économique ment des entreprises (avec une note de 7), detoujours morose vant le manque de visibilité (6,6) et l’insuffisance de la demande (6). Le manque de En ce qui concerne la perception qu’ont les répondants du contexte économique de la France visibilité semble être un critère de plus en plus pour 2015,le sentiment des industriels reste figé handicapant puisque sa note progresse par rapport aux années précédentes (6,5 en 2012, 6,6 depuis 3 ans avec une sorte de pessimisme ambiant puisqu’ils sont 56% à qualifier la situation en 2013 et 2014, 7,3 en 2015). Plus inquiétant
1 - Contexte économique actuel
L’Observatoire d’Industrie 2015
lors que le salon Industrie se déroulera cette année du 7 au 10 avril 2015 à Eurexpo Lyon, la société organisatrice de cette manifestation, GL events Exhibition, a tenu une conférence de presse le mois dernier pour présenter les grandes lignes de cette grand-messe française de l’industrie qui alterne entre Paris et la capitale du Rhône. C’est dans ce cadre qu’a été dévoilé pour la quatrième fois consécutive, l’Observatoire d’Industrie, une enquête menée par l’Institut MRCC auprès d’entreprises françaises afin de prendre le pouls de l’industrie dans notre pays. Pour cette quatrième étude clôturée le 5 janvier 2015, pas moins de 453 décideurs de l’industrie –dirigeants d’entreprises et directeurs de sites de production ayant une implantation en France– ont répondu à cette enquête et livré leur sentiment sur le sujet. Les publics ciblés par cette enquête sont répartis en trois catégories: les donneurs d’ordres, industriels, assembleurs finaux ou intermédiaires (35% du panel); les acteurs de la sous-traitance industrielle (43%); les sociétés de bureaux d’études, d’ingénierie, de conseil, de design (22 %). Les questions posées aux sondés ont porté sur sept thématiques différentes: la perception du contexte économique ambiant en France, les freins au développement des sociétés, les perspectives d’évolution pour 2015, ainsi que les prévisions d’investissements, la place de l’innovation dans l’entreprise, la relation clients/fournisseurs,
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
enquête
!
2 - Les freins au développement
encore, le critère dont la note grimpe le plus est l’insuffisance de la demande, critère que se voit attribuer la note de 6,8 pour 2015, alors qu’elle n’était que de 5,5 en 2012. En revanche, le prix des matières premières, le recrutement de cadres, la capacité de production ou bien encore l’approvisionnement en matières premières ne sont pas considérés comme des obstacles importants à la progression des sociétés actuellement (notes inférieures à 5 pour tous ces critères en 2015). Face à ce futur proche incertain, ils ne sont que 21 % à considérer que leurs commandes seront orientées à la hausse au cours des 12 prochains mois (29% en 2014), contre 32% qui s’attendent à une tendance baissière (25% en 2014). 40% des sondés misent sur un statut quo (voir figure 3). Autre manière de dire les choses: exprimé en mois de travail, le volume de commandes est pour la grande majorité des répondants inférieur ou égal à 3 mois (voir figure 4). Cette part se situe à 70% pour la catégorie des donneurs d’ordres, industriels, assembleurs finaux ou intermédiaires, à 86% pour les acteurs de la sous-traitance industrielle et à 75% pour les sociétés de bureaux d’études, d’ingénierie, de conseil, de design.
Les éléments suivants sont-ils des freins pour votre activité (*) ? Le manque de visibilité
7,3
Le cadre fiscal
7,0
Une demande insuffisante
6,8
Le cadre légal
6,4
Le cadre administratif
6,1
Le financement
5,4
La gestion du personnel
5,3
Le recrutement de techniciens
5,2
Le prix des matières premières
4,0
Le recrutement de cadres
3,8
La capacité de production L’approvisionnement en matières
L’Observatoire d’Industrie 2015
3,3 3,0
(*) Notez de 0 à 10 : 0 si cela ne représentera pas un frein pour votre activité dans l’année à venir, 10 si cela représentera un frein majeur pour votre activité dans l’année à venir.
Poursuivre les investissements et l’innovation Pour autant, les industriels ont l’intention de continuer à investir car c’est maintenant qu’il faut préparer le rebond que tous espèrent.Ainsi, 60% des répondants envisagent de stabiliser ou d’augmenter leurs investissements en 2015 (40 % s’apprêtent à les réduire). Cette part s’élève à 69% pour la catégorie du panel composée des industriels, donneurs d’ordres et assembleurs. Parmi les grands axes de développement de cette «population», figurent, par ordre
d’importance, la productivité (52%), la réduction des coûts (43%), la qualité (37%), la R&D (33%) et la formation et le développement de compétences internes (33%). Le développement vers d’autres marchés et l’exportation ne sont cités que par 29% des sondés. Il faut dire que près des deux tiers (63%) possèdent déjà une activité hors de France. Quand les enquêteurs en viennent à évoquer
l’innovation avec le panel des personnes sondées, un quasi-consensus se dégage: 94% des répondants estiment en effet qu’une entreprise plus innovante est une entreprise plus performante, et cela quel que soit le type d’industrie et quelles que soient les réalités du marché. Chez les industriels, donneurs d’ordres et assembleurs, les trois principaux axes d’innovation porteront en 2015 sur des ruptures technolo-
3 - Évolution de l’activité en 2015 Globalement pour votre activité, comment évaluez-vous l’évolution de vos commandes dans les 12 prochains mois ? En forte hausse En hausse
3%
Stable L’Observatoire d’Industrie 2015
61% des répondants évaluent leur carnet de commandes à la hausse ou stable pour 2015.
18%
En baisse
40% 25%
En forte baisse Aucune visibilité
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
7% 7%
27
enquête
!
4 - Volume de commandes actuel
cahier des charges/prix (66%). Seuls 34% qualifient leurs relations de collaboratives. Pour les trois grands types d’acteurs, le maître mot d’une collaboration clients/fournisseur réussie réside en premier lieu dans la confiance puisqu’ils sont 85% à citer ce critère. 82% estiment que cette confiance réciproque avec leurs clients est satisfaisante.Arrivée en deuxième place, la réactivité est citée par 72% des répondants et 76% en sont satisfaits. Sur la troisième marche du podium, la transparence est aussi l’une des clés d’une collaboration client/fournisseur réussie (42%). Une transparence sur laquelle de gros efforts restent à faire car seuls 60% des sondés la jugent satisfaisante (voir figure 5).
Aujourd’hui, quel est votre volume de commandes en mois de travail ? Industriels/donneurs d'ordres /assembleurs
Sous-traitants industriels
Sociétés de bureaux d’études/ingénierie/conseil/design
26% 46%
Moins d’1 mois
28% 44% 40%
De 1 à 3 mois
47% 12% 12% 14%
L’Observatoire d’Industrie 2015
De 3 à 6 mois
L’usine du futur fait son chemin Le panel a également été interrogé sur l’intérêt du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) dont un peu plus d’un tiers des sondés ont affirmé avoir recours (voir figure 6).Si l’un des objectifs du CICE, à savoir améliorer la compétitivité des entreprises, semble être atteint par ce dispositif puisque c’est le premier intérêt cité par le panel (40%), le second objectif, celui de la création d’emplois, paraît plus difficile à concrétiser. En effet,seuls 19% des répondants affirment que le CICE leur permettra d’embaucher. Ils préféreront plutôt s’équiper en nouvelles machines (29%) ou investir en R&D (29% également). Enfin, les sondés ont livré leur sentiment sur l’intégration des technologies de l’Internet dans les process industriels, une tendance qui ouvre la voie au concept d’usine du futur –que l’on retrouve également sous le vocable smart industrie ou industrie 4.0– et qui constitue l’un des moyens potentiels pour améliorer les perfor-
6% 2%
Plus de 6 mois
5% 12% 9 mois et plus
1% 5%
giques et une amélioration des performances des produits (47%), sur le design, l’ergonomie et l’usage des produits (43%) et sur les procédés internes de fabrication (38%). Chez les soustraitants, l’innovation se situera surtout au niveau des procédés de fabrication (40%), du service (33%) et des ruptures technologiques (30 %). Enfin, pour les sociétés de bureaux d’études, d’ingénierie, de conseil, de design, la priorité résidera dans les innovations de rup-
tures technologiques (53%), les services (31%) et les aspects liés au design, à l’ergonomie et à l’usage des produits (28%). Les relations clients/fournisseurs constituent également un aspect important de la vie des entreprises industrielles. Interrogées sur ce point, les trois catégories de sondés (industriels, sous-traitants, bureaux d’études, de conseil, de design) répondent de concert que ces relations clients/fournisseurs sont régies par le contrat
5 - Relation clients/fournisseurs Les maîtres mots d’une collaboration réussie Confiance
85%
Réactivité
72%
Transparence
42%
Stabilité
39%
L’Observatoire d’Industrie 2015
Long terme Proximité géographique Anticipation Co-innovation
28
37% 23% 20% 17%
Pour chacun, où en êtes-vous? Proximité géographique
86%
Confiance
82%
Réactivité
76%
Satisfaits Insatisfaits
14% 18% 24%
Stabilité
62%
38%
Transparence
60%
40%
Long terme
60%
40%
Co-innovation
57%
Anticipation
47%
43% 53%
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
enquête
!
6- Le CICE, pour quoi faire ?
L’Observatoire d’Industrie 2015
34%
40%
Améliorer le résultat de l’entreprise Investir dans de l'équipement
29%
Investir dans la R&D
29%
Recruter
des répondants ont eu recours au CICE
19%
Autre
42% des sous-traitants 33% des industriels 20% des bureaux d’études
15%
7- L’industrie et les technologies de l’Internet A propos de l’intégration des technologies de l’internet dans les processus de production... … c'est, pour l’avenir de l’industrie en France,
L’Observatoire d’Industrie 2015
Déterminant
… vous diriez que votre entreprise est : Très avancée
31%
Intéressant
55%
Peu intéressant
2%
mances et la compétitivité de l’industrie française. Et ils sont nombreux à plébisciter l’intégration de l’Internet dans les process industriels, puisque 86% des répondants estiment que c’est une chose intéressante,voire déterminante,pour l’avenir de l’industrie française (voir figure 7).Des paroles qui ne sont pas encore systématiquement suivies d’actes, car seulement la moitié des personnes interrogées affirment que leur entreprise est plutôt avancée en la matière. Pour aller
Plutôt avancée
45%
Peu avancée
12%
Pas du tout intéressant
4%
46%
Pas avancée du tout
vers l’usine du futur, les sous-traitants industriels ayant répondu à l’enquête comptent privilégier une évolution au niveau de la production (74% citent ce critère), loin devant la numérisation de l’ensemble des informations (29%) et l’amélioration de la conception ou du design (23%). En revanche, pour les deux autres catégories de sondés (industriels, donneurs d’ordres, assembleurs d’une part et sociétés de bureaux d’études, d’ingénierie, de conseil, de design d’autre part),
5%
la répartition est plus équitable entre ces trois critères (voir figure 8). Mais il y a une chose qui les rassemble, c’est qu’ils sont de plus en convaincus de l’intérêt de tendre vers l’usine du futur qui, rappelons-le, est au centre de l’un des 34 plans de la Nouvelle France industrielle dévoilés par le gouvernement. Pascal Coutance, à partir de l’enquête « Observatoire d’Industrie 2015 » réalisée par l’Institut MRCC
8- Evolution vers l’usine du futur Pour aller vers l’usine de demain, l'Usine du futur, vous privilégiez une évolution au niveau de ... Industriels/donneurs d'ordres /assembleurs
Sous-traitants industriels
Sociétés de bureaux d’études/ingénierie/conseil/design
38%
59% 74%
La production
La numérisation de l’ensemble des informations
29% 38%
L’Observatoire d’Industrie 2015
36% 2%
53% La conception/ le design
23%
Autre
55%
MESURES 872 - FÉVRIER 2015 - www.mesures.com
5% 7%
29