Point Banque 101

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N°101 MAI 2015

BANQUE & COM

PAYPAL

Première campagne TV ÉVÉNEMENT La Caisse d’Epargne Lorraine ChampagneArdenne ouvre une agence 100 % innovante

INTERVIEW

LE MAGAZINE DE L’INDUSTRIE BANCAIRE ET DES MOYENS DE PAIEMENT

NICOLAS DENIS membre du comité exécutif, directeur technologies et services bancaires, LCL

M-banking Quelle sécurité ?


ĂŠditorial

Transformation digitale : quid du rĂ´le du conseiller bancaire ?

C ANDRÉA TOUCINHO, RÉDACTRICE EN CHEF

onsidĂŠrĂŠe comme inĂŠvitable, la transformation digitale qui se poursuit actuellement dans le secteur implique une ĂŠvolution du mĂŠtier de banquier. Concrètement, cette tendance, qui constitue une transition vers les modèles qui se veulent d’ores et dĂŠjĂ emblĂŠmatiques de ce que sera la banque de demain, implique l’arrivĂŠe de supports numĂŠriques et innovants dans la relation client en proximitĂŠ et Ă distance, impactant les interactions entre l’entitĂŠ et les consommateurs. Dès lors, bien que les interrogations liĂŠes Ă la transformation digitale soient bien souvent centrĂŠes sur les attentes, besoins et pratiques des clients finaux ainsi que sur les enjeux rĂŠglementaires et juridiques dĂŠcoulant de l’utilisation des nouveaux canaux, l’Êvolution du rĂ´le du conseiller bancaire se veut ĂŠgalement primordiale. PlacĂŠ en première ligne de la transformation digitale en tant qu’utilisateur, Ă titre professionnel, des nouveaux supports et interlocuteur privilĂŠgiĂŠ du client final, le conseiller bancaire se trouve au cĹ“ur d’une ĂŠvolution considĂŠrĂŠe comme inexorable. Aussi, l’enjeu de la banque de demain repose ĂŠgalement – et surtout – sur la façon dont le conseiller bancaire sera formĂŠ Ă l’utilisation des nouveaux canaux, Ă l’usage des rĂŠseaux sociaux et sur sa capacitĂŠ Ă communiquer sur ces nouveaux usages et Ă faire preuve de pĂŠdagogie auprès des clients. Une exigence qui est d’ores et dĂŠjĂ apprĂŠhendĂŠe par certaines entitĂŠs bancaires, soucieuses d’Êquiper leurs conseillers en nouveaux outils et de les former Ă l’utilisation de nouveaux mĂŠdias connus pour leur capacitĂŠ Ă brouiller certaines frontières. Autre sujet de rĂŠflexion : si le client se veut de plus en plus autonome sur la souscription et l’utilisation des services bancaires grâce aux innovations, qu’en est-il

RÉDACTION RÊdactrice en chef AndrÊa Toucinho andrea.toucinho@publi-news.fr est publiÊ par Publi-News 23 bis rue Danjou, 92100 Boulogne-Billancourt Directeur de la publication Marc Laufer E-mail publi.news@publi-news.fr TÊl. 01 75 60 28 40 Fax 01 47 57 37 25

CrÊation graphique Bertrand Grousset PUBLICITÉ PUBLI-NEWS RÉGIE Directeur gÊnÊral Pierre Sacksteder 01 75 60 28 40 pierre.sacksteder@publi-news.fr

du rĂ´le du conseiller bancaire, traditionnellement en charge de la commercialisation des produits et services ? Comment doit-il faire ĂŠvoluer son rĂ´le et ses pratiques pour rĂŠpondre aux attentes de clients pro-actifs et exigeants ? D’aucuns rĂŠpondront que le conseiller bancaire s’Êloignera progressivement des tâches liĂŠes Ă la commercialisation et Ă la souscription de produits et services pour ĂŠvoluer vers le conseil et l’expertise afin d’apporter des rĂŠponses adaptĂŠes aux diffĂŠrents profils dans un contexte de personnalisation de la relation client. Reste cependant Ă savoir comment l’arrivĂŠe des nouveaux outils impactera l’organisation du travail et les interactions entre les conseillers au sein de l’agence bancaire, qui reste, en dĂŠpit du dĂŠveloppement de la relation Ă distance, un lieu physique emblĂŠmatique au croisement de la relation entre l’entitĂŠ bancaire, son personnel et ses clients.

PlacĂŠ en première ligne de la transformation digitale en tant qu’utilisateur, Ă titre professionnel, des nouveaux supports et interlocuteur privilĂŠgiĂŠ du ĹŚ Ę˜ Ť ? ĹŚ

bancaire se trouve au cœur d’une Êvolution considÊrÊe comme inexorable

Directeur de clientèle David Toboul / 01 75 60 28 55 davidtoboul@publi-news.fr Traffic Manager Laure MÊry / 01 75 60 28 51 laure.mery@publi-news.fr Sylvia Besse / 01 75 60 40 93 sbesse@newscoregie.fr DIFFUSION, ABONNEMENTS Isabelle Lancry / 01 75 60 28 57 i.lancry@publi-news.fr

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sommaire

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3 éditorial 6 brief briefing fing g

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52 lectures 53 agenda 62 prochain numéro

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Evénement La Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne ouvre une agence 100 % innovante M-banking La sécurité à la veille de profondes mutations Financement des entreprises Quelles perspectives en 2015 ? Cartes Cryptogramme dynamique et biométrie dans les starting-blocks Espèces La gestion passe à l’ère de l’automatisation industrielle 5

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briefing tableau de bord

Evolutions réglementaires et cybersécurité au cœur des préoccupations des dirigeants bancaires Importance of digital : how strategically important are the following categories of digital technologies for your organisation ?

D’après la 18ème édition de l’étude mondiale du cabinet d’audit et de conseil PwC menée auprès de 175 dirigeants du secteur bancaire provenant de 54 pays, 92 % d’entre eux sont confiants quant aux perspectives de croissance de leur entreprise dans les trois prochaines années, et ce malgré des préoccupations accrues concernant la croissance économique mondiale. Malgré ce regain d’optimisme, les dirigeants du secteur bancaire s’inquiètent de la concurrence exercée par de nouveaux acteurs, et s’appuient notamment sur trois leviers pour gagner en compétitivité : la transformation numérique, les partenariats et la diversité des talents. Parmi les principales menaces sociales, économiques et

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réglementaires qui pèsent sur les perspectives de croissance des entreprises du secteur, l’étude de PwC montre que l’excès de règlementation reste la première préoccupation des dirigeants interrogés. Le nombre de dirigeants préoccupés par l’excès de réglementation atteint 89 % en 2015, contre 80 % en 2014. La cyber-insécurité est considérée comme le principal risque émergent, et préoccupe 79 % des dirigeants du secteur. La menace que représentent les nouveaux concurrents est source de préoccupation pour 53 % des dirigeants du secteur ; un sentiment en hausse significative par rapport à l’an dernier (32 %). Les dirigeants s’attendent à ce que les nouveaux concurrents proviennent d’autres secteurs que celui de la banque et

des marchés financiers, et soient notamment issus de la technologie (47 %), des télécommunications (33 %) et des services financiers annexes (31 %). Pour répondre à cette évolution, ils concordent sur le fait que les technologies numériques s’avèrent indispensables. 86 % des dirigeants du secteur bancaire reconnaissent l’importance du rôle qu’ils doivent jouer dans la promotion des technologies numériques pour faire fructifier au mieux leurs investissements dans ce domaine, et 88 % d’entre eux ont conscience qu’il est essentiel de posséder une vision claire de la façon dont ces technologies peuvent constituer un atout concurrentiel. Parmi les premiers impératifs numériques, ils citent à 93 %

la cybersécurité. En outre, 93 % des dirigeants du secteur bancaire considèrent les technologies mobiles comme essentielles (contre 81 % tous secteurs confondus), car elles leur permettent de passer d’un modèle d’interaction traditionnel à un modèle multicanal homogène, dans la mesure où les consommateurs se tournent de plus en plus vers les appareils nomades. Et 89 % jugent l’exploration et l’analyse de données importantes, non seulement pour mieux comprendre les besoins des clients, mais également afin d’améliorer leur efficacité opérationnelle. AT Source : 18ème édition de l’étude mondiale annuelle de PwC « Global CEO Survey » réalisé avec 1 322 interviews dans 77 pays entre septembre et décembre 2014


banque

briefing

Boursorama acquiert la société Fiduceo Devant le succès rencontré par les nouveaux services bancaires et afin d’accélérer le développement des projets à venir, Boursorama acquiert la société Fiduceo pour internaliser la compétence technologique de l’entreprise. Créé en 2011 par trois entrepreneurs, Fiduceo compte aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs et développe des solutions innovantes en matière de gestion des finances personnelles, sur le web et les mobiles. En rachetant Fiduceo, Boursorama bénéficiera des technologies de pointe développées par ce spécialiste français des solutions de gestion de finances personnelles en ligne. Cette opération permet à Boursorama d’accélérer son développement et de

construire la relation bancaire du futur, à la fois digitale et personnalisée. L’opération, qui porte sur 100 % du capital, sera finalisée d’ici avril 2015. Boursorama poursuit ainsi sa croissance avec la même promesse faite à ses 609 000 clients : leur simplifier la vie. Pour cela, la banque offre toujours plus de services innovants en adéquation avec leurs attentes, dans le but de leur faire gagner du temps et de l’argent. Aujourd’hui, 72 % des Français sont équipés d’un ordinateur et 61 % d’un smartphone. Multi-équipés, ils souhaitent être autonomes et disposer, sur un espace unique, d’une vue complète de leurs comptes et projets, de manière sécurisée. Afin de satisfaire ses clients, Boursorama a intégré

les outils de Fiduceo fin 2014 pour proposer un espace bancaire unique en France par la richesse de ses fonctionnalités et accessible en mobilité, quel que soit le terminal utilisé. Dès à présent, les clients de Boursorama peuvent ainsi

bénéficier de services à valeur ajoutée, tels que l’agrégation de comptes bancaires externes et de factures, la catégorisation automatique des dépenses et le coffre-fort numérique. JC

Une Banque Pop’ se lance dans le crowdfunding On l’attendait… et elle a enfin franchi le cap. La première banque française à proposer sa propre offre de crowdfunding est la Banque Populaire Atlantique. Cette solution, baptisée Proximéa, a été conçue en partenariat avec une autre filiale du groupe BPCE, le Crédit Maritime Atlantique, et attend pour l’instant l’agrément de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). La formule retenue est celle de l’investissement en capital pour les particuliers, moins répandue dans l’univers du crowdfunding, que les modèles basés sur le don ou le crédit. Jouant de plus sur l’ancrage dans les territoires des Banques Populaires, la nouvelle plate-forme n’aura vocation qu’à accom-

pagner les entreprises de la région soit cinq départements dans l’Ouest de la France. Par contre, toutes les spécialisations sont les bienvenues que ce soit dans les domaines des transports, de l’énergie, de la santé ou encore des loi-

sirs. Ces entreprises pourront soumettre leurs projets pour des levées de fonds comprises entre 150 000 € et 1 M€. la promesse différenciante faite aux entrepreneurs sélectionnés est non seulement de les aider à rassembler les capitaux néces-

saires à leur développement mais également de leur apporter un soutien plus large en leur offrant visibilité et conseils. C’est une très bonne opération pour la banque qui peut ainsi prospecter de nouveaux clients dans le monde des start-ups tout en assurant leur pérennité dans les autres filiales du groupe. Proximéa a prévu de ne porter que trois campagnes en 2015 pour un investissement total de l’ordre de 1,5 M€. Une première entreprise est déjà dans les starting-blocks pour le prochain lancement : la nantaise « 10-vins », qui propose une machine à déguster le vin, tentera de lever 800 000 € après un premier amorçage de 15 000 € déjà collectés par le don sur Ulule. VP

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briefing banque

Société Générale s’attaque aux « Digital Natives »

25 % des créateurs d’entreprises sont aujourd’hui âgés de moins de 30 ans. Une clientèle de jeunes entrepreneurs que les banques entendent bien séduire, a l’instar de Société Générale qui poursuit son développement auprès de cette cible stratégique. « Une clientèle qui permettra à terme de renouveler notre fonds de commerce », analyse Eric Groven, directeur de la banque de détail France. Au cours de l’année 2014, 13 % des nouvelles entrées en relation des conseillers Société Générale ont été réalisées auprès d’entrepreneurs âgés de moins de 31 ans. Au total, 40 millions d’euros de crédits

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ont été accordés par l’établissement bancaire à cette typologie de clientèle. Dans le détail, les jeunes s’orientent vers des projets entrepreneuriaux ayant attrait à l’artisanat (à 33 %) et au commerce de détail (à 22 %). L’une des structures privilégiée est l’auto entreprise, plébiscitée par 22 % des jeunes entrepreneurs. Pour séduire cette typologie de créateurs, le groupe a noué dès 2011 un partenariat avec Moovjee, mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs qui propose aux porteurs de projets un accompagnement via notamment le mentorat qui lie un chef d’entreprise che-

vronné à un jeune en phase de lancement de sa société. Parmi les initiatives mises en place par le groupe bancaire, le lancement en 2012 d’une carte bancaire aux couleurs de l’association à destination des jeunes créateurs d’entreprises. A chaque paiement réalisé avec la carte Business

Collection entrepreneurs, cinq centimes d’euros sont versés par Société Générale au réseau d’accompagnement choisi (Moovjee ou Initiative France). Les jeunes entrepreneurs ont alors la possibilité de bénéficier d’un accompagnement d’experts gratuitement ou à prix réduit. CC

Au cours de l’année 2014, 13 % des nouvelles entrées en relation des conseillers Société Générale ont été réalisées auprès d’entrepreneurs âgés de moins de 31 ans


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