N°97
DÉCEMBRE 2014 JANVIER 2015
BANQUE & COM
BNP Paribas S’OFFRE UNE CAMPAGNE AMÉRICAINE
INTERVIEW
Assurance LA RELATION CLIENT À L’ÈRE 2.0
LE MAGAZINE DE L’INDUSTRIE BANCAIRE ET DES MOYENS DE PAIEMENT
BANQUE DES ENTREPRISES
CONFORMITÉ RÉGLEMENTAIRE ET RENOUVEAU
Pierre-Yves Dréan
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA BANQUE PALATINE
Services et cartes
Montée en gamme et enjeu des données
ĂŠditorial
Cartes de paiement : tŤ Ę˜ Ť
L
ANDRÉA TOUCINHO, RÉDACTRICE EN CHEF
ongtemps perçu comme un marchÊ à fort potentiel en France, l’affinitaire gÊnÊraliste, qu’on pourrait Êgalement qualifier d’affinitaire de masse ou offre de produit rÊpondant à un segment de clients prÊcis – supporters d’une Êquipe de football, aficionados d’une marque‌ - a rencontrÊ ses limites. Bien que pertinent sur certains segments de marchÊ, il reste soumis à plusieurs impÊratifs parmi lesquels l’animation de l’offre et l’apport de rÊels services à valeur ajoutÊe. Et pour cause : si les opportunitÊs sont importantes dans les pays anglo-saxons - oÚ les porteurs sont dÊtenteurs de plusieurs cartes parmi lesquelles des supports co-brandÊs adossÊs à une ligne de crÊdit - en France, la tendance est à l’utilisation d’une ou deux cartes bien souvent liÊes à du dÊbit. Autrement dit, le marchÊ français est caractÊrisÊ par des usages et habitudes telles qu’une forme de sÊlection naturelle implique que l’affinitaire de masse ne peut survivre s’il n’Êvolue pas dans le sens du sur-mesure. Ainsi, si ce marchÊ a sa place en France, c’est bien en tant que symbole de la personnalisation de la relation client. D’autant que des attentes et besoins existent, notamment sur les segments des professions libÊrales ou encore des entreprises, qui sont encore peu ÊquipÊes en moyens de paiement Êlectroniques. La proposition d’offres ÊlaborÊes rÊpondant aux rÊels besoins des clients, notamment sur des segments de marchÊ complexes, apparaÎt indispensable dans un marchÊ des paiements en pleine effervescence carac-
RÉDACTION RÊdactrice en chef AndrÊa Toucinho andrea.toucinho@publi-news.fr est publiÊ par Publi-News 23 bis rue Danjou, 92100 Boulogne-Billancourt Directeur de la publication Marc Laufer E-mail publi.news@publi-news.fr TÊl. 01 75 60 28 40 Fax 01 47 57 37 25
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tÊrisÊ par des comportements clients en mutation. Partant de ce constat, l’affinitaire de demain devra partir des attentes du client pour proposer des offres personnalisÊes au bon moment. Certaines entitÊs financières l’ont dÊjà compris et dÊveloppent un marketing relationnel basÊ sur l’expÊrientiel et l’animation des offres. L’Êtape suivante repose sur la crÊation d’offres cartes personnalisÊes basÊes sur l’historique de transactions, autrement dit de l’affinitaire sur-mesure. Si cette pratique est dÊjà dÊveloppÊe dans les pays anglosaxons, elle reste soumise à certaines interrogations dans l’Hexagone, notamment sur la protection des donnÊes. Concrètement, jusqu’oÚ les entitÊs financières peuvent-elles pousser la personnalisation des offres cartes sans paraÎtre intrusives pour le client final ? L’Êquilibre est à dÊfinir.
tŤ Ę˜ Ť Ť devra partir des attentes du client pour proposer des offres personnalisĂŠes au bon moment
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Auriga : l’expertise, l’innovation et le « time-to-market »
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Adoptée par près de deux automates bancaires sur trois en Italie avec la solution WWS ATM, en quoi l’offre d’Auriga se démarque-t-elle par ailleurs, notamment sur le marché français ? Auriga n’est pas un constructeur qui s’est mis à produire du logiciel. Sa force de proposition relève de l’approche du marché menée depuis plus de vingt ans en tant qu’éditeur logiciel indépendant, non lié à l’un ou l’autre des vendeurs de matériel et de ce fait proposant des solutions réellement multi-constructeurs. Ainsi, ce sont les solutions et la démarche projet d’Auriga qui s’adaptent à l’existant de la banque et à l’évolution souhaitée pour cet existant, et non l’inverse. Une logique de flexibilité qui tient compte des spécificités locales, et qui se traduit notamment par la possibilité d’intégrer, de façon pleine et entière et personnalisée, le canal automate dans le dispositif omnicanal de la banque. L’objectif est clairement d’améliorer pour les banques le « time-to-market » dans la proposition de nouveaux services innovants et au meilleur coût. Comment concrètement prend forme cette logique de flexibilité dans l’évolution du canal automate ? D’abord avec les avantages que présente une solution à la fois complète et modulaire, qui affiche sa totale impartialité par rapport au modèle et à la marque du matériel sur laquelle elle tournera. Neutralité qui, au passage, associée à l’expertise de l’équipe d’Auriga, permet de prendre en compte les toutes dernières évolutions de ces matériels (nouveaux modèles ou nouveaux entrants sur ce marché). Grâce à son architecture, la suite WinWebServer (WWS) d’Auriga et sa déclinaison pour le canal automate bancaire présentent toutes les caractéristiques d’une gestion intégrée (de type « smart client ») ; caractéristiques qui permettent de déployer rapidement des services innovants sur ces divers canaux sans bouleverser le dispositif existant. Le propre de cette
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Auriga associe à cette capacité à innover une approche commerciale gagnantgagnant originale basée sur une logique de partenariat plutôt que de relation « fournisseurclient » architecture « smart client » est précisément de profiter de la modularité de la solution (choix du ou des modules permettant à la banque de préserver ses investissements, adaptation et intégration dans l’existant, déploiement et maintenance facilités) tout en évitant les inconvénients d’un dispositif « client léger » (dépendance excessive des réseaux, réactivité moindre de l’interface utilisateur, etc). Au-delà des solutions logicielles, en quoi la démarche projet d’Auriga facilite-t-elle la prise en compte de l’existant de la banque ? En tant que structure à taille humaine (160 personnes), de culture ingénieur, Auriga mise sur la réactivité dans la gestion de projet. Son équipe échappe aux travers des grandes multinationales. Et notamment aux processus administratifs longs et sinueux susceptibles d’entraver la personnalisation des solutions. Plus de capacité
à innover donc, dans un contexte de prise de décision plus rapide. Ajoutons que sur une base financière solide (Société par actions de capital 100% privé, capacité de financement éprouvée), Auriga associe à cette capacité à innover une approche commerciale gagnant-gagnant originale basée sur une logique de partenariat plutôt que de relation « fournisseur-client ». Un modèle gagnant-gagnant, pourquoi et comment ? Le modèle commercial d’Auriga repose sur un investissement sur le long terme avec les clients. Contrairement à une offre « one-shot », licence, coût de projet et coûts récurrents inclus dès le départ, notre modèle vise à lisser les coûts sur le temps avec un moindre coût d’implémentation initiale. D’où un moindre risque pour la banque. Dans la conjoncture actuelle, ce modèle s’avère particulièrement attractif, correspondant à un engagement de résultats, dans la mesure où les coûts récurrents ne sont facturés à la banque qu’à partir du moment où l’application est installée et ses performances attestées. Selon ce principe de co-investissement, Auriga fait en quelque sorte le pari avec la banque qu’avec la valeur ajoutée d’une solution adaptée, performante et innovante, la banque peut fidéliser sa clientèle, voire séduire de nouveaux clients.
www.aurigaspa.com
sommaire
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Trophées Cartes Innovantes Au cœur de l’outil carte
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Banque des entreprises Le cash management à la veille d’un renouveau
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Assurance Les innovations redessinent la relation client
50 nominations 53 lectures
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DAB et automates L’intégration du mobile attendue pour 2015
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Cartes Quels services dans un contexte de personnalisation ?
54 chroniques 57 agenda 58 prochain numéro
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briefing tableau de bord
Banque de demain : l’enjeu de la transition vers de nouveaux marchés
L’étude « les banques en 2020 », présentée en octobre 2014 par Eurogroup Consulting, se penche sur les défis du secteur bancaire dans les prochaines années. Partant du constat que le marché traverse actuellement une période difficile conjuguant crise économique, pression réglementaire et mutations des comportements clients et collaborateurs, le rapport met en lumière
plusieurs solutions, dont la mobilisation des collaborateurs, la digitalisation ou encore l’industrialisation, facteur de réduction des coûts. Le graphique ci-dessus illustre la nécessité, pour les banques d’innover et de pénétrer de nouveaux marchés. Plusieurs options s’offrent à elles dont de nouveaux usages à intégrer au modèle existant comme la monnaie virtuelle et la
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biométrie, des innovations sources d’évolution du modèle bancaire comme le crowdfunding, ou encore de nouveaux terrains exploratoires vecteurs de mutation pour la profession, à l’image de l’enjeu des données. Le rapport indique ainsi que « les banques sont dans l’obligation de se mettre en mouvement pour ne pas prendre du retard et voir leurs propositions s’effriter dans un monde
de plus en plus ouvert ». Plusieurs chantiers s’offrent à elles, dont le big data qui, bien que soumis à des contraintes réglementaires, contribue à reconfigurer la relation client. AT Source : Etude « Les banques en 2020 – Modes d’emploi des défis à venir », présentée par Eurogroup Consulting en octobre 2014
banque
RÊsultats des stress tests : les professionnels du secteur bancaire satisfaits Les rÊsultats des stress tests rÊalisÊs par la BCE sont sans appel. Les banques françaises sont suffisamment capitalisÊes pour rÊsister à un scenario catastrophe. Sur les treize Êtablissements ÊprouvÊs par la BCE, seule la Caisse de refinancement de l’habitat (CRH) ne respecterait pas les critères de solvabilitÊ. Les grands Êtablissements, ainsi que les professionnels du secteur, ont immÊdiatement rÊagi à cette annonce. Aussitôt publiÊs, les rÊsultats des stress tests rÊalisÊs par la banque centrale europÊenne ont amenÊ de nombreux commentaires. En premier lieu, c’est la FÊdÊration
Bancaire Française (FBF), qui s’est exprimÊe, par la voix de sa directrice gÊnÊrale MarieAnne Barbat-Layani :  Le modèle bancaire français sort particulièrement confortÊ de cet exercice. C’est un ÊlÊment fondamental dans les dÊbats rÊcurrents sur les banques. Notre modèle est solide .
Autre rÊaction, celle des Êtablissements bancaires. Pour Jean-Laurent BonnafÊ, directeur gÊnÊral de BNP Paribas :  les rÊsultats du test de rÊsistance dÊmontrent la capacitÊ du groupe à rÊsister à un scÊnario de stress majeur, sur la base d’hypothèses extrêmement sÊvères quant à la conjoncture Êconomique et l’Êvolution des marchÊs  et d’ajouter :  BNP Paribas confirme donc une fois de plus la très grande soliditÊ de son bilan . Même son de cloche du côtÊ de CrÊdit Agricole SA. Le prÊsident du groupe, JeanMarie Sander, a dÊclarÊ :  les rÊsultats de cet exercice
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sont positifs pour le groupe qui peut largement absorber un stress sÊvère sans besoin additionnel de fonds propres.  Avant de prÊciser :  l’excÊdent de capital par rapport au seuil dÊfini par la BCE le place au premier rang des banques de la zone euro.  Enfin, le groupe SociÊtÊ GÊnÊrale, qui a Êgalement passÊ l’examen sans peine a commentÊ :  au terme de cet exercice sans prÊcÊdent par son ampleur et sa sÊvÊritÊ, SociÊtÊ GÊnÊrale confirme la qualitÊ de son bilan et la rÊsilience de son modèle de banque universelle diversifiÊe. Les conclusions des travaux d’inspection de la BCE ne relèvent que des ajustements normatifs  mineurs par rapport à la taille de la banque  (moins de 0,1% de son bilan) et dont l’impact comptable est nÊgligeable, sans effet sur les ratios du groupe au 30 septembre 2014 . CC
De nouveaux services de proximitĂŠ
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tribune d’expert
JEAN-MARC BREITWILLER, ASSOCIÉ CHEZ EXTON CONSULTING
Le fonctionnement au quotidien de leur sociÊtÊ constitue la principale prÊoccupation des dirigeants d’entreprise. Une
attention toute particulière est donnĂŠe Ă la gestion de la trĂŠsorerie et aux crĂŠdits court-terme, principales prĂŠoccupations ďŹ nancières pour près de 50% des dirigeants de PME*. La dĂŠgradation de la qualitĂŠ de service est aussi le premier facteur pour conďŹ er ses flux Ă une autre banque. A ce titre, la transformation technologique de la banque peut s’appuyer sur la modernisation de ses services de proximitĂŠ pour la gestion des flux espèces des entreprises, notamment pour le secteur du commerce. Cela se traduit par de nouveaux services en agence,
avec la multiplication des solutions de dĂŠpĂ´ts sur automates pour les chèques, les espèces ďŹ duciaires monnaie et billets, permettant un accès ĂŠtendu et surtout une offre de valorisation instantanĂŠe. Cela se manifeste aussi de plus en plus par la proposition de services en proximitĂŠ, Ă travers la prescription de contrats directs en lien avec les transporteurs pour les commerces les plus importants, ou le dĂŠveloppement de solutions de dĂŠpĂ´ts mutualisĂŠs entre plusieurs banques dans des centres commerciaux. Des solutions intermĂŠdiaires
de coffres sĂŠcurisĂŠs sont ĂŠgalement proposĂŠes et permettent aussi une valorisation immĂŠdiate. Cette gestion des flux au plus près des clients constitue une source complĂŠmentaire de revenus pour la banque en proposant de nouveaux services de gestion simpliďŹ ĂŠe et de valorisation immĂŠdiate du chiffre d’affaires des entreprises, avec en perspective l’ambition de pouvoir adresser avec la mĂŞme qualitĂŠ chacun des moyens de paiement. *Source : Exton Consulting, Etude Moyennes entreprises et services ďŹ nanciers.
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briefing banque
Résultats au T3 satisfaisants pour les banques Les établissements bancaires français viennent de publier leurs résultats pour le troisième trimestre 2014. Il en ressort une activité en hausse, notamment pour les réseaux banques de détail de BNP Paribas, Crédit Agricole et BPCE. Seule l’activité de Société Générale enregistre un léger recul. BNP Paribas a été la première à faire état de son bilan pour les mois de juillet à septembre. Sur cette période, le résultat net part du groupe est ressorti en hausse de 10,6 % à 1,5 Md€. Le résultat brut d’exploitation progresse de 4,2 %, tandis que dans le même temps, le coût du risque recule de 9,2 %. Le troisième trimestre a été marqué par la finalisation de deux acquisitions significatives pour le groupe : d’une part, la banque est devenue actionnaire à 100 % du groupe LaSer Cofinoga, d’autre part, BNP Paribas a finalisé le rachat de la banque polonaise BGZ. Sur le marché domestique, les revenus s’établissent à 3,9 Mds€, en hausse de 0,9 % sur un an. Les dépôts progressent de 2,8 %, tandis que les encours de crédit reculent de 0,8 %,
marqué néanmoins par une légère croissance des crédits aux entreprises. De son côté, le groupe BPCE a livré un résultat net part du groupe en progression de 8,2 % à 2,5 Mds € au troisième trimestre. Sur un an, les encours de prêts des réseaux Caisse d’Epargne et Banque Populaire progressent de 3,7 %. Les encours d’épargne bilanciels progressent de 5,3 %. Ainsi, à fin septembre 2014, l’encours atteint 213 milliards d’euros : la hausse des dépôts à vue (+ 8,3 %), des PEL (+ 5,6 %) et des comptes à terme (+ 8,2 %) est particulièrement marquée. Les encours de crédit, quant à eux, s’établissent à 167 Mds€, en hausse de 1,6 % sur un an. Néanmoins, les encours de crédit immobilier semblent marquer une pause. La progression au troisième trimestre s’est élevée à 4,4 %, contre 6,4 % au trimestre précédent. En ce qui concerne la production de crédit à la consommation, sur un an, celle-ci enregistre une hausse de 10,6 %. Du coté des professionnels, sur un an glissant, le montant des prêts crédits d’investissements
accordés aux TPE et PME par le réseau Banque Populaire s’établit à 9 Mds €. Pour le groupe Crédit Agricole, le résultat net part du groupe progresse de 2,1 % au troisième trimestre à 1,46 Md€. Sur les neuf premiers mois de l’année, celui-ci atteint 3,59 Mds €. Des résultats satisfaisants pour le groupe qui rappelle que la période a été marquée par une charge supplémentaire liée à la défaillance de sa partenaire portugaise Banco Espirito Santo. Sur l’activité banque de détail en France, les encours de collecte atteignent 596 Mds€ à fin septembre 2014, en hausse de 2,7 % sur un an. Une progression tirée par les livrets (+ 3,3 %), les dépôts à vue (+4,2 %) et les encours d’épargne logement qui enregistrent une hausse de 4,5 %. De côté des crédits, les encours atteignent à fin septembre 400 Mds €, en hausse de 0,7 % sur un an, avec d’importantes disparités : alors que les crédits immobiliers progressent de 2,3 %, les prêts à la consommation et les crédits professionnels reculent respectivement de 3,6 % et 3,1 %.
Enfin, seule, Société Générale a livré un produit net bancaire en repli de 1,8 % à 5,9 Mds euros. Le groupe salue néanmoins la bonne tenue de ses résultats, au regard d’un « environnement de croissance très faible et de taux historiquement bas dans la zone euro ». En ce qui concerne la banque de détail, le groupe souligne la progression des ouvertures de compte qui s’est élevé à 172 000 unités sur les neuf premiers mois de l’année, en hausse de 23,8 % par rapport à la même période il y a un an. En ce qui concerne les dépôts, le troisième trimestre a été marqué par le recul de l’attractivité des livrets qui a, par ailleurs, bénéficié au Plan d’Epargne Logement, dont la collecte progresse de 9 % par rapport au T3 2013. Sur neuf mois, la production de crédits aux entreprises enregistre une hausse de 6 %, particulièrement tirée par la demande au troisième trimestre. Au total, les encours de crédit pour les clientèles commerciales et entreprises s’élèvent à 78 Md€, tandis que les encours de prêts aux particuliers s’établissent à 95,9 Md€. CC
Boursorama Banque : en route vers les 600 000 clients La banque en ligne vient d’annoncer ses résultats pour le troisième trimestre. Entre juillet et septembre, Boursorama Banque a recruté 25 000 nouveaux clients, portant le nombre total de sa clientèle sur le territoire français à 575 619 personnes. L’établissement bancaire se donne à présent pour objectif d’atteindre 600 000 clients avant la
fin de l’année. Au cours des trois derniers mois, Boursorama Banque a enregistré 23 079 nouvelles ouvertures de compte courants et 10 003 nouveaux comptes d’épargne. Sur cette période, les dépôts sur comptes courants ont progressé de 27 %, pour s’établir à 1,1 milliards d’euros. Le groupe a par ailleurs salué le succès de
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ses nouveaux produits. La collecte en assurance vie a enregistré une progression de 121 % sur le trimestre, à 109 millions d’euros. Les encours de crédit immobilier progressent par ailleurs de 22,5 % pour s’établir à 2,6 milliards d’euros. Au total, 30 000 clients ont fait appel à Boursorama Banque pour leur emprunt immobilier. Enfin, la production de
crédits à la consommation a triplé au cours du troisième trimestre, pour atteindre 14,3 millions. L’établissement bancaire s’est par ailleurs réjoui de la pertinence du modèle en ligne : 80 % des crédits renouvelables ont été souscrits 100 % via le web et deux tiers des ouvertures de comptes courants ont été effectués intégralement en ligne. CC
banque
briefing
Rémi Legrand, Eurogroup Consulting Les enjeux sont « forts en termes de rentabilité » pour les banques européennes A l’occasion de la parution de l’étude « Les banques en 2020 », Rémi Legrand, associé, Eurogroup Consulting, s’exprime sur les enjeux des entités financières dans les prochaines années. Interview. L’étude « Les banques en 2020 – Mode d’emploi pour les défis à venir » se penche sur les enjeux des banques dans les années à venir. Quelle est selon vous la situation des banques dans le monde dans le contexte économique difficile ? La situation des banques varie selon l’économie des pays et les différents champs réglementaires. La Chine est par exemple caractérisée par une forte explosion économique alors même que des doutes subsistent sur la qualité de ses banques. De son côté, l’Inde est en plein développement mais les banques ne suivent pas. En Afrique, beaucoup de choses se passent y compris dans le secteur bancaire et aux Etats-Unis il existe un vrai sujet sur l’application de la réglementation postcrise. En Europe, la solidité du système bancaire a été réaffirmée le 26 octobre 2014 à l’occasion des stress tests de la BCE et les enjeux sont forts en termes de rentabilité. Quels principaux challenges devront-elles relever dans les prochaines années ? Les banques sont confrontées à trois défis majeurs. D’une part, l’adaptation au contexte réglementaire, très pesant dans la mesure où il impacte le modèle et l’activité des entités. A titre d’exemple, nous pouvons citer les règles relatives aux fonds propres
qui ont mené à certaines restructurations. D’autre part, l’enjeu humain, à savoir la capacité des banques à motiver, mobiliser leur personnel tout en assurant la maîtrise des coûts. Enfin, le digital qui constitue depuis deux ans un enjeu central pour la banque aussi bien dans l’activité de détail que dans l’activité banque privée ou des entreprises. Il s’agit là d’un véritable vecteur de transformation. C’est-à-dire ? Comment le digital impacte-t-il l’activité de la banque ? La première phase de la transformation digitale a donné la possibilité, pour le client, de réaliser des opérations en ligne. A cela s’est ajoutée l’initiation de la relation commerciale via les canaux à distance et a évolué vers l’éclosion de nouveaux usages grâce notamment aux données véhiculées par Internet. Cette dernière tendance renforce le sujet sécurité dans la mesure où les banques, qui sont des tiers de confiance, se retrouvent au cœur du sujet big data. Votre étude cite l’importance du durcissement des réglementations. Pourriez-vous détailler la situation. Quels sont ses impacts sur le marché ? La contrepartie de la sécurisation du système bancaire implique la limitation du crédit. Les banques sont soumises à des exigences de plus en plus fortes ainsi qu’à un arbitrage pour la prise de risques. Cela s’ajoute à des contraintes réglementaires liées à la nécessité d’un conseil adapté
au client, ce qui impacte les modes de commercialisation des produits. Quid du marché des paiements qui est également confronté à une série de réglementations impactantes ? L’ouverture à la concurrence du marché des paiements et l’émergence d’outils alternatifs impliquent des interrogations sur le niveau de sécurité. Même si les nouveaux outils sont pratiques et modernes, l’impératif est d’assurer le service avec un niveau de sécurité suffisant. Les professionnels de la banque et des paiements citent le risque de désintermédiation comme un enjeu primordial à l’heure actuelle. Quel est votre avis ? La désintermédiation est déjà enclenchée sur le marché du crédit et des modèles sont mis en avant sur la banque d’investissement. La désintermédiation prend une place de plus en plus grande même si nous sommes encore loin de la façon dont les Américains procèdent. Pour le crédit aux PME et aux particuliers la désintermédiation via des plates-formes dédiées peut constituer une nouvelle voie car elle répond aux attentes en termes de simplicité et de rapidité et permet de voir émerger une nouvelle façon de faire du crédit qui trouvera sa place dans le marché. Quelles sont vos prévisions sur l’évolution du marché en 2015 ? L’évolution va se poursuivre dans le contexte de taux
bas et s’ajoutera à une surveillance très rapprochée de la montée des risques. Deux ou trois innovations vont monter en puissance et s’inscriront dans le contexte de désintermédiation. Cela démontrera une fois de plus que les lignes bougent. Un mot sur les banques françaises. Comment décririez-vous leur situation par rapport à leurs voisines européennes ? Conformément aux résultats des stress tests du 26 octobre 2014, les banques françaises sont plutôt solides car elles sont de bonne taille, bien encadrées et bien gérées. Cependant, elles ont des défis importants à relever et notamment tous les plans stratégiques initiés en 2013-2014 avec des ambitions primordiales et des objectifs en termes de préservation de la rentabilité. L’enjeu sera de mener les projets tout en adaptant l’organisation et en accompagnant les évolutions du côté des collaborateurs. PROPOS RECUEILLIS PAR ANDRÉA TOUCINHO
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briefing moyens de paiement
Interopérabilité internationale pour le wallet Paylib
Après Crédit Mutuel Arkéa, c’est le groupe Crédit Agricole qui rejoint Paylib, wallet créé par BNP Paribas, Société Générale et La Banque Postale. Cette initiative est parallèle à l’évolution de l’interopérabilité de la solution avec une ouverture à l’international grâce à un accord avec MasterCard. Concrètement, les utilisateurs peuvent payer chez des e-commerçants non seulement en France mais également à l’international, grâce à un accord avec MasterPass. Dans le cadre
de sa stratégie de banque digitale, le groupe Crédit Agricole annonce la signature d’une lettre d’intention pour rejoindre Paylib qui sera proposé aux 16 millions de porteurs de carte bancaire du Crédit Agricole et de LCL, lui permettant ainsi de s’imposer sur le marché. Le déploiement commercial de la solution Paylib par le groupe Crédit Agricole se fera en 2015, tant auprès de ses clients particuliers que de ses clients e-commerçants professionnels et entreprises. « L’arrivée du
groupe Crédit Agricole dans Paylib, après celle de Crédit Mutuel Arkéa, marque une étape décisive dans la création d’un standard de portefeuille numérique en France. Ce sont désormais 40 millions de porteurs de cartes bancaires, soit près de deux Français sur trois, et plus de 30 000 e-commerçants, qui auront ainsi accès à cette solution de paiement en ligne auprès de leur banque », indique le groupe Crédit Agricole. « Lancée en septembre 2013 par BNP Paribas, La
Banque Postale et la Société Générale, Paylib répond au besoin de simplification et de sécurisation des parcours d’achat sur Internet. Cette solution, qui repose sur un paiement par carte bancaire, a déjà été adoptée par près de 300 000 consommateurs et 700 e-commerçants partenaires, dont showroomprive.com, vente-privee.com, voyagessncf.com et priceminister. com », ajoute l’entité. Grâce à un accord avec MasterCard, Paylib offrira à ses utilisateurs l’accès au réseau mondial d’acceptation MasterPass. Les utilisateurs de Paylib pourront donc payer chez plus de 60 000 commerçants MasterPass participants dans 13 pays dans le monde. La possibilité pour les utilisateurs Paylib de régler leurs achats en ligne avec MasterPass sera effective courant 2015. Cet accord permettra aussi à MasterCard d’accélérer le déploiement de sa marque d’acceptation MasterPass et permettra aux commerçants acceptant MasterPass d’avoir accès à une base de clientèle élargie partout dans le monde. AT
Monetico Resto : l’écosystème en évolution Les groupes adhérents de la Caisse Fédérale de Crédit Mutuel, les fédérations du Crédit Mutuel Maine-Anjou, Basse Normandie, Océan et Antilles-Guyane et le groupe CIC ont signé une convention de partenariat avec trois syndicats représentant majoritairement les établissements structurés de la restauration : le Syndicat National de la Restauration Publique Organisée (SNRPO), le Syndicat National de
l’Alimentation et de la Restauration Rapide (SNARR) et le Syndicat National de la Restauration Thématique et Commerciale (SNRTC). Cet accord prévoit une tarification privilégiée du dispositif Monetico Resto pour l’ensemble des adhérents de ces trois organisations professionnelles, soit près de 7 000 établissements sur tout le territoire. Lancée le 15 avril dernier et rapidement commercialisée par les groupes
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adhérents de la Caisse Fédérale de Crédit Mutuel et du groupe CIC, Monetico Resto est une solution dématérialisée de titres restaurant. La signature de cette convention constitue une nouvelle étape dans le déploiement de ce produit accepté sur tous les terminaux de paiement des restaurateurs et commerçants affiliés. Elle confirme le soutien apporté par la restauration rapide, les cafétérias et la restauration traditionnelle à la
dématérialisation des titresrestaurant. Ce partenariat a pour objet de favoriser le développement des relations entre les agences bancaires et les adhérents du SNRPO, du SNARR et du SNRTC. Il prévoit que les organisations professionnelles feront connaître ce partenariat à tous leurs adhérents qui, en contrepartie, bénéficieront de conditions tarifaires préférentielles pour la carte Monetico Resto. AT