Montreal journal de bord

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Carnet de bord

MontrĂŠal


24/06/2014: Home sweet and wet home !

1er jour, direction chez Billy. Bonne conversation d’entrée de jeu sur le chemin. Cela faisait quelques temps que nous n’avions échangés. Il fallait bien catch-up sur quelques uns de nos sujets préférés. Notamment le Laos et les Laotiens.

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Comité d’accueil de qualité. A l’occasion de la Saint-Jean, la fête du Québec, Mee a organisé un get-together avec ses camarades de classe. Comme d’habitude à Montréal un panel de nationalités varié nous attend : 2 russes, 2 brésiliens, une canadienne et nous. Pas mal de nourriture et d’alcool à table. Les filles sont déjà bourrées à 16h.

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Pour ma part j’ai adoré échanger avec Daniel et Simone, 2 brésiliens de Sao Paulo. Au programme : société, économie et infrastructures au Brésil pour Daniel. Métissage pour Simone. J’adore ces échanges culturels. C’est si enrichissant pour peu que l’on ait assez d’humilité pour ne pas tomber dans le traditionnel « ah mais chez nous c’est comme-ci, chez nous c’est comme ça.

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Bonne ambiance en tout cas. La soirée commence et malgré le temps exécrable, une pluie à rester chez soi, Penny nous propose de rejoindre son copain. Ce dernier est avec un ami à la terrasse d’un bar sur la rue Saint-Denis. Au niveau de Mont Royal. Malgré mon envie de me poser je décide de les accompagner.


Nous rejoignons donc Amine et Hichame à la terrasse du fameux bar. Et là je m’aperçois que je n’ai pas perdu la main. En effet, un bar sympa pas loin de Mont Royal sur Saint-Denis. J’en connais un. Enfin je me rappelle surtout de la qualité de leurs pichets de mojito framboise. Et c’était bien celui-ci vers lequel nous nous dirigions. Nous faisons donc la connaissance d’Amine, petit ami de Penny (pour Penelope ?) et Hichame son ancien collègue. Tout 2 travaillent dans le domaine du webmarketing. Amine est d’origine algérienne et Hichame est d’origine marocaine. Et le moins que l’on puisse dire est que les centres d’intérêts des maghrébins au Québec et ceux de la France sont les mêmes. Il ne m’a en effet suffit que d’une analogie entre Gad Elmaleh et sa confession judaïque pour lancer Hichame dans des envolées conspirationnistes et notamment sa sympathie pour des personnages aussi charmants que Alain Soral et Jean-Marie Le Pen. Soit. Après 2 pichets du fameux mojito framboise (un conseil, bien mélanger avant de déguster) et quelques discussions enflammées nous rentrons à la maison. Sous la pluie et en espérant que celle-ci ne soit plus au rendez-vous d’ici la fin de mon séjour. A demain.


25/06/2014: eLABorate day !

2ème jour. Le projet était de passer une nuit pleine afin d’absorber le décalage horaire le plus tôt possible. Malheureusement l’employé de la mairie embauché à tailler les branches en a décidé autrement. En réalité mon envie de profiter le plus possible de mon matelas ne pèse pas bien lourd face à la passion qui anime cet employé. Passionné est le mot. En effet, il me semble que l’application avec laquelle il s’emploie à couper les branches et à taillader les buissons se manifeste par un débit sonore plutôt significatif. Je ne trouvais rien à y redire. Après tout il est de plus en plus rare de trouver des employés passionnés par leur job. Et celui-ci semble prendre un malin plaisir à manipuler son outil… ou à me tirer de mon sommeil. Au choix.

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Bref cela me permit de me lever à temps afin de passer la 1ère partie de la matinée avec mes hôtes. Khao niao au petit déj. A la laotienne quoi.

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Au fil de la matinée j’eus l’agréable surprise de constater que Billy entamait une journée de télétravail. Cela nous donna l’occasion de profiter de belles conversations et d’échanger sur des problématiques communes telles que la vie corporative et comment bien la vivre ou sa calvitie naissante.


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La journée passa finalement très rapidement. Et avant de crier gare j’avais eu l’occasion de déguster les superbes ailes de poulets épicées de Mee, regarder la fin du match NigeriaArgentine, déguster les superbes ailes de poulets épicées de Mee, constater que l’évacuation de la chasse d’eau était corrompue par des objets d’appartenance féminines non identifiés, déguster les superbes ailes de poulets épicées de Mee, converser sur Skype et enfin finir par le match de l’équipe de France. En début de soirée je retrouve Mélina à la sortie du métro Mont Royal et nous nous dirigeons vers le Lab. Un cocktail club du même type que ceux que j’ai l’habitude de fréquenter à Paris. Leur carte est très fournie mais je ne peux résister à l’envie de commander une création à base de whisky japonais. A disposition, une bouteille de Taketsuru 12 ans. Un blend du nom de Masakasu Taketsuru, l’importateur du whisky au Japon. J’ai eu le droit à une composition très proche d’un old fashion. La petite nouveauté est l’ajout d’extrait de vanille et surtout un verre flambé à l’absinthe. Goûtu. Comme prévu, la dégustation est à décomposer en plusieurs phases. Pour finir par un goût fruité qui reste sur le palais. Mélina quant à elle opte pour des tons plus épicés (gingembre notamment), aux saveurs beaucoup plus agressives au palais. Des longs drinks plus faciles à boire. Cela s’en ressentait d’ailleurs : elle descendait ses breuvages plus rapidement que moi. Je poursuis avec une autre demande : un cocktail à base de champagne. Je recherchais du pétillant et de l’acidité. J’obtiens un mélange de Chandon Brut et de Gin Citadelle. Ce cocktail me convient beaucoup moins. J’avais à la longue l’impression de boire un mousseux. Le Gin manquait de caractère.


En attendant la miss: projet EX-Pause à la sortie du Métro Mont-Royal. Ce projet consiste à créer des espaces d’attente, les sorties de métro étant souvent un point de rendez-vous, facilitant la communication et la rencontre entre les personnes. Original et très montréalais.

Au Lab et au comptoir évidemment. Sinon comment échanger avec les barmen?


En ce qui concerne le staff, Mélina crut détecter un jeu de la part du bartender. Le fameux syndrome du québécois qui essaie de prendre l’accent français au contact d’un français. Chose que je n’ai pas du tout relevé.

Toujours est-il qu’il nous a offert un shot de rhum pour nous remercier de lui avoir fait de l’espace au comptoir (chose peu étonnante : je me suis directement installé au comptoir. Plus pratique pour échanger avec les bartenders). Pourquoi de l’espace me direzvous ? Pour honorer une commande de 4 shots flambés. Monsieur s’est même permis de cracher du feu. Impressionnant.


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Finalement, à l’heure de quitter le bar, je tenais à attendre le barman afin de le remercier. Barman que nous retrouvons finalement à la sortie. J’en profite pour converser avec lui et il nous dévoile qu’il est auvergnat d’origine et installé au Québec depuis très longtemps. La suspicion de Mélina était fondée, son accent s’est simplement révélé à mon contact. Il nous confie également que sa liqueur de prédilection était le rhum.

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Je lui donne rendez-vous à une prochaine fois afin de profiter de son expertise sur le sujet.

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La soirée se poursuit dans le joli appartement de Mélina dans la Petite Italie. Au programme : sheesha et cocktail de son invention : tequila, ginger ale et tabasco. Pas mal. Elle a de l’imagination la petite. Nous nous quittons avec un programme pour le lendemain. Déjà.

Mais ça, ce sera pour le prochain chapitre.


26/06/2014: JazzFestive day !

3ème journée. Nous nous étions arrêté sur le rendez-vous posé la veille avec Mélina. Ce sera un déjeuner au Carribean Curry House. Un restaurant tenu par des Trinidadiens vers le quartier Plamondon. De bons souvenirs de ce quarter très populaire : Asiatiques, Jamaicains, Indiens, Juifs. J’y ai vécu plusieurs mois et une de mes grands-mères y réside encore. En effet l’avenue Barclay est connue pour être un ancien repère de laotiens avant que ces derniers n’émigrent vers Laval au fil des achats de maison qui s’y faisaient. Direction donc la maison du Curry, endroit où il me plaisait de commander des rôtis au poulet ou à la chèvre et curry à emporter lorsque le manque d’envie de cuisiner se faisait sentir.

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Entrée dans le restaurant et ouf de soulagement. Les flacons de la fabuleuse sauce pimentée ornent toujours les tables et me redonnent confiance dans la continuité du menu. Les bonnes choses ne meurent jamais. Nous optons pour du poulet jerk. Ce terme désigne un style de cuisson à la jamaïcaine dans lequel le poulet est frotté à sec ou mariné à un mélange d’épices jerk. Elle en assiette et moi sous la forme d’un délicieux wrap. Le grand plus du wrap est bien évidemment l’ajout d’une tranche de cheddar fondu. Le wrap étant fait sur place, la fraîcheur du produit est tout à fait remarquable.

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Tout cela accompagné de riz aux haricots rouges, bananes plantain et de salade. Un régal.

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Après le repas, marche digestive en remontant l’avenue Barclay en direction du quartier de la Côte des Neiges et son Parc Kent. Beaucoup d’animation et un terrain de foot et de baseball. Chilling.


Le Carribean Curry House

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Le comptoir de la maison et nos assiettes.

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Epicé, freshly made, soca en musique de fond, propriétaires adorables. Une référence à Montréal.


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Avant de retrouver José, un petit crochet par mon ancien coiffeur. Le prix défie toute la concurrence. 6$ la coupe homme, et Monsieur sait parler lao, cambodgien, chinois, français et anglais. Les bonnes choses ne meurent jamais, à peine entré dans le salon qu’on me demande des nouvelles de la France. Il m’avait reconnu.

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Coupe rafraîchie effectuée (la chaleur du jour m’exhortait à réaliser ce rafraîchissement), en avant pour le Peel Pub en attendant José. Je suis en retard pour le match Belgique-Corée du Sud mais bien à l’heure pour la sortie du travail de Monsieur Ramirez. Les bonnes choses ne meurent jamais, ce dernier travaille toujours à la CIBC. Accessoirement mon ancien lieu de travail et surtout: situé à quelques pas de notre lieu de rendez-vous.

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Entrée à l’intérieur du pub, choix d’une table, un gus passablement éméché me propose de m’asseoir à sa table. A peine assis, celui-ci me propose de l’alcool sous forme houblonné et sous forme de shots. 17h. Certainement pas l’heure pour moi de partir dans les drogues dures. Cette divergence de point de vue couplé à un discours incompréhensible dictée par l’ébriété m’ont rapidement poussé à l’éconduire à ma façon : « You know what dude ? You’re too far for me, I’m switching table ».

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Puis José arrive. Gros sourires, je revois enfin mon bon ami. Pintes de Stella et bouteille de Heineken commandés, nous apercevons Monica Delgado passer par la rue Peel mais ne l’interpellons pas. On est entre gars là.

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Après quelques anecdotes liées au travail de videur de José et une qualification de l’Algérie dans les 1/8 de finales nous nous dirigeons vers Saint Laurent afin de retrouver Tracy et Justine.


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Nous les retrouvons à la French time. Tracy a très bonne mine et des tatouages sont apparus à différentes parties visible de son corps. Justine, quant à elle, est le portrait craché de Lorie la chanteuse pour ados pré-pubères.

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Les demoiselles veulent aller à un rooftop. Je leur propose le Suite 701 au 8ème étage d’un superbe immeuble situé juste à l’entrée du Vieux Montréal. Le bâtiment est classique et l’endroit est chic mais décontracté. Les serveuses ont été choisies en priorité pour leur classe et la musique est électro-lounge. La clientèle est tendance mais nous n’étions pas en reste : notre Tracy tatouée, notre popstar , notre molosse au cœur tendre et votre serviteur. Nous sirotons un pichet de clear sangria à base de mousseux et de fruits frais au rythme des incroyables anecdotes concernant la colocataire de Tracy. Frais, fin, drôle et parfois effrayant.

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Parfait pour passer au dessert de cette journée bien remplie. Retour à la Place des Arts (rebaptisée Quartier des Spectacles) pour l’ouverture du Festival International de Jazz. Il s’agit du concert de Woodkid. Très populaire vu la foule qui s’est amassée devant la scène TD Trust. Woodkid est un artiste français multi plate-forme qui s’est d’abord fait connaître par la réalisation de clips musicaux. Cette expertise du visuel joue beaucoup dans la mise en scène très épique de son show. Epique comme sa musique. Un orchestre composé de cuivres et de violons, des chants, j’ai l’impression d’assister à l’interprétation de la bande originale d’un film catastrophe. J’apprécie beaucoup la réalisation, d’autant que la retranscription sonore est parfaite, mais cette musique n’arrive pas à me toucher. La qualité y est, mais je n’ai pas vibré comme certains que j’ai pu apercevoir dans la foule.


Road to the JazzFest opening


Nous décidons avec José de partir avant la fin du concert. Le départ prit une bonne dizaine de minutes tellement il y avait du monde. Retour au métro Lionel Groulx via la rue Sainte Catherine. Petit crochet par le culte Danny’s pour 2 pointes de pizza et arrivée à la maison. Charlie m’ouvre la porte et je commence la rédaction de mon billet quotidien.



27/06/2014: (Speak) Easy day !

4ème journée. Journée volontairement courte. Pas de plans particulier en journée. Ironie du sort, c’est justement le jour de relâche avant les phases éliminatoires de la Coupe du Monde de football. Quelques cessions de Skype, j’organise mes prochains jours et j’embarque Charlie pour aller faire des courses au Super C.

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De retour à la maison on s’attelle à trouver une version téléchargeable de la suite de The Raid : Redemption. La suite s’intitule The Raid : Berandal et a l’air juste épique.

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La journée passe tranquillement, sieste, canicule, j’allume le ventilateur et met mes écouteurs.

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20h arrive vite. Je saute dans le métro direction l’avenue Moncland dans le quartier NDG (Notre Dâme des Grâces). Situé côté ouest de Montréal, il s’agit d’un quartier de la ville que je ne connaissais pas. Surement à cause du fait que cette section est peu accessible en métro. L’avenue est une rue essentiellement composée de petits restaurants et de quelques terrasses. Populaire, pas achalandé pour un sou, Mélina propose d’aller au Typhoon Lounge.

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Après un rapide tour de l’endroit, nous décidons de ne pas rester. Tant mieux, je ne suis pas tellement fan des ambiances de pubs à l’américaine. Chemises à carreaux, biceps apparents, tatouages et mèches blondes au programme.


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Pourtant une courte marche dans le quartier me fait immédiatement comprendre qu’il s’agit d’un secteur plutôt bourgeois. L’architecture des maisons rappelle les maisons à la texane avec les devantures en paliers de bois et leurs rocking-chairs. Très joli.

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Après cet interlude contemplatif, je propose d’aller au Big in Japan. Recommandé par Penny. Direction l’Est de la ville et la fameuse rue Saint-Laurent.

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Nous traversons le quartier de Westmount, probablement le plus huppé de la ville. Au dessus d’Outremont le quartier juif. Les maisons y sont exceptionnelles. De vrais châteaux. D’imposants construction de briques dans le style vieux château français. Superbe.

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Arrivée au Big in Japan. Restaurant plutôt appétissant. Attendez un restaurant ? Je me dirige vers la très souriante réceptionniste et elle nous dévoile que le Big in Japan version bar se trouve plus haut sur la rue Saint-Laurent au croisement de la rue Rachel. Elle nous prévient que l’entrée n’est signalée par aucune signalétique et qu’il s’agit simplement d’une porte noire. Un speakeasy quoi.

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En chemin vers le Graal, je tombe sur une autre preuve que les bonnes choses ne meurent jamais : le fameux stand de chow-mein ouvert jusqu’à très tard. Pour 2$ vous pouvez déguster une barquette de ces nouilles sautées à la sauce d’arachide. Ce stand m’a historiquement toujours été d’un grand secours. Allons-y pour une barquette.

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Décidément nous n’y arriverons jamais, une autre curiosité se dresse sur le chemin : la DeLorean de Retour vers le futur. Une belle bête vraiment. Néanmoins l’amas de badauds au look mi-hipster mi-Fred Durst me dissuade d’examiner en profondeur la machine.


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La porte noire enfin. Celle-ci ne donne pas directement sur le bar mais sur un long couloir avec au bout des rideaux laissant deviner tout un jeu de miroirs et de bougies. Le temps de traverser ce couloir et notre imagination galope déjà. Une fois à l’intérieur, le choc. Le bar est composé de plusieurs comptoirs organisés à la façon d’un labyrinthe. Les serveuses évoluent au sein de ce labyrinthe. Côté gauche comptoirs en verre avec des parois transparentes renforçant les lumières des multiples bougies, côté droit comptoirs en bois rappelant les tavernes japonaises d’un autre temps. Au plafond sont suspendues les bouteilles achetées par les habitués. Toujours disponibles à chacune de leurs visites.

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Une fois le round d’observation terminé, il est temps de déguster. Grande déception à la vue de la carte. Sa pauvreté me fait arracher par inadvertance la dernière page collé à la couverture, à la recherche d’un breuvage qui serait à la hauteur du lieu. En vain, je recolle discrètement la feuille à sa base.

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Le choix de whisky japonaise se limite à une bouteille : Le Taketsuru 12 ans de Nikka. La même que celle du Lab. L’essentiel du choix de whisky se porte sur les marques américaines. Du saké est proposé, comme pour donner un semblant de cachet japonais au bar. Grossier. Enfin, comble du comble, on y sert de la bière. De la Asahi bien-sûr. Peux t-on faire plus cliché ? Mon humeur s’adoucit à la vue de la liste des cocktails et de leur prix. De 10 à 12$. Très raisonnable.

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Mon choix se porte sur l’Americano. Un classique italien à base de Campari, de Vermouth et d’eau pétillante. A ne pas confondre avec le café Americano. Mon désespoir n’était quand même pas allé jusqu’à ruiner mon humeur festive. Bonne réalisation.


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Je finis tout de même par déguster un verre de Taketsuru avec une larme d’eau. A la hauteur. Je retiens le goût caractéristique du bois du fût en goût final. Note caractérielle très appréciable. Globalement un très bon moment. Le lieu vaut le coup d’œil malgré tout. Retour à la maison satisfait.

Charlie m’ouvre la porte. La journée a été courte mais il y en a des choses à raconter. Il est temps d’écrire mon billet du jour.


Une entrée mystérieuse et une ambiance envoûtante


28/06/2014: Beer and beard !

5ème jour. Arrivée de Mathieu de Toronto. Le rendez-vous était fixé à 16h, nous nous retrouvons finalement à 21h30. Le temps pour lui de gérer les imprévus liés au co-voiturage qui lui ont permis de venir jusqu’à Montréal à prix modique, déposer ses affaires chez Max chez qui il va passer la nuit et passer du métro Jean Talon à Lionel Groulx.

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Je lui propose de prendre un verre au pub Burgundy Lion. J’avoue avoir été pris par la paresse, ce pub se situe à 5mn de la maison. A ma décharge, il reste plutôt intéressant au vue de sa liste interminable de whisky disponible.

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Nous restons le temps d’une bière et nous nous en allons. Rien à signaler dans ce bar. Le pub est d’une bonne qualité, la clientèle féminine également (sic). Alors pourquoi partir aussi tôt? Peut-être parce que ce ne sont plus les endroits dans lesquels nous aimons nous poser. Allons vers le festival de Jazz via Sainte-Catherine avec un crochet au Harvey’s.

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Un hamburger angus fromage plus tard, nous constatons sans surprise que les concerts touchaient à leur fin. Par grave, Mathieu nous recommande un autre bar juste au coin de la rue.

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Celui-ci ressemble plus aux endroits que nous aimons fréquenter. Le Furco se situe dans une petite ruelle juste derrière la Place des Arts. Excellente impression, l’endroit est tamisé mais vivant, classe et décontracté. La clientèle est tendance. N’ayons pas peur des mots: il y a du bon hipster: barbes, moustaches, chemises à fleurs boutonnées jusqu’au cou, jupes et souliers.


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Un Old fashion, une bonne conversation entre vieux amis et je décide de rentrer. 40mn de marche à pieds sur Sainte-Catherine et l’occasion d’observer la fin de soirée montréalaise. Entre les mendiants et les fous, nous retrouvons foule de voiture de sports de marques customisées avec musique poussée à fond, probablement payées à crédits vu les conducteurs, les sorties de boîtes sont classiques. Les stands de pizza et autres fast-food se remplissent, la salle de jeu 24/24 également, les rabatteurs de strip-clubs sont sur les dents à la recherche de clients encore chauds pour qui la soirée finirait trop rapidement.

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Le billet est court, la journée l’a été également. L’occasion de poser les bases de quelques réflexions sur la vie montréalaise.

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Les gens ont tendance à magnifier la vie à Montréal, moi le premier. Et je continue. J’ai toujours beaucoup d’affection pour cette ville. Une ville à taille humaine, très animée avec la part belle donnée à la culture, un melting-pot bien implanté, une atmosphère légère tant sur le plan humain que sur le plan des infrastructures, un coût de la vie raisonnable. Mais alors si tout est si beau, pourquoi y a t-il autant de fous et de mendiants dans les rues?

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Bien-sûr la question peut-être posée de plusieurs façons. Est-ce que ces derniers sont plus visibles? Le système de protection social favorise t-il ce choix de vie? Cette réflexion ne résulte t-il que d’une impression non corroborée par des chiffres? En tout cas elle mérite d’être posée, chacun détenant sa vérité.

Pour ma part cela a à voir avec le mode de vie en lui-même. Porter aux nues, ce même mode de vie est à double-tranchant. Comme une drogue douce. A discuter. Une discussion forcément passionnée.


Au Furco : bar de hipsters.


29/06/2014: Où est Charlie? 6ème jour. La journée commence fort et vite. Des amis de Billy viennent regarder le match Pays-Bas contre Mexique. Amis de HyeKyung, la plupart sont coréens. Sauf Philippe le mari d’une des convives. Toulousain avec un accent québécois non assumé. Bavard, inintéressant et lourd. Ça ne serait rien s’il n’était parfois pas insolent. Le coup de pression est arrivé très tôt. Dès la deuxième remarque désobligeante. Enfin coup de pression non. Disons que j’étais en train de préparer une ou deux punchlines afin de le calmer mais qu’il l’avait senti et a embrayé sur un sujet neutre. Je les quitte à la fin du match pour aller déjeuner avec Monica. Rendez-vous Chez Bong. Ahhh leur Jaiban jjajang. Nouilles sautées aux haricots noirs et fruits de mer. Une valeur sûre. Nous enchaînons ensuite sur une promenade au Vieux Port et au Vieux Montréal. Un grand classique. Il me semble même que c’était également ce que nous avions fait la dernière fois que je l’ai vu il y a 4 ans. Ambiance friandise: Queue de castor et crème glacée.


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La promenade se finit assez tôt. Monica est dorénavant la maman d’une petite Aliya. Il faut donc qu’elle aille chercher sa petite chez son père. Pour ma part je continuait à me détendre dans le Vieux Montréal. Avec ma musique,

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Retour à la maison. Les convives sont toujours présents. Philippe aussi malheureusement. Par chance, Billy me demande d’aller acheter de la farine. J’embarque Charlie et la voiture. Très facile à conduire cette Hyundai Sonata. Sportive. Retour avec la farine… de blé! Pas terrible pour paner le poulet frit. Deuxième session au Super C, la caissière est adorable et nous laisse échanger le sachet de farine malgré le fait que j’aie jeté le ticket de caisse. La seconde tentative est la bonne et je peux goûter au poulet frit de Billy. Mee prépare des vermicelles aux moules piquantes et assaisonnées. Je n’aurai malheureusement pas le temps de les goûter mais je ne manque pas de lui demander de me garder un petit bol. En effet à peine le temps de prendre une douche et je dois filer vers mon rendez-vous de 21h au métro Mont-Royal.

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Je retrouve Mathieu pour son dernier soir et Shyler une de mes premières connaissance du travail à Montréal. Je l’avais rencontré lors de la formation chez Téléperformance. Mon premier job ici. Il était évident que je retournerai au moins une fois au Lab pendant mon séjour. Ce sera ce soir. J’y ai déjà mes marques, serre la main du bartender et demande un whisky à la julep. Le mixologiste y ajoutera une touche de douceur au moyen de lavande et de sirop d’ananas avec la glace pillée. Le but est d’obtenir une impression de douceur fraîche avant l’arrivée de la liqueur. Le goût est bon, j’aurais aimé que la liqueur frappe plus. Satisfaisant.


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Pour finir la soirée je propose d’aller au Noodles and Soup sur Guy afin de se sustenter. Ce restaurant m’a souvent sauvé la vie lorsque j’habitais le coin. Ouverture tardive, portions XL, prix corrects. J’y ai surtout découvert le poulet du général Tao (左公鸡). Apparemment de la cuisine sichuanaise, je suspecte fortement ce plat d’être largement revisité pour le public d’Amérique du Nord (au même titre que la pizza). Il s’agit donc de morceaux de poulets frit et croustillant servis dans une sauce aigre-douce spécifique. Ce plat est très populaire au Québec. Le restaurant a changé de nom et je trouve les poulets moins juteux. Et surtout le service est plus qu’exécrable. Un tempérament qui me rappelle certaines personnes que j’ai pu croiser à Hong-Kong. Avec le prétexte du stress de la vie en ville en moins. Un très mauvais moment. Je préfère demander un doggy bag et quitter ce lieu le plus rapidement possible.

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Nous raccompagnons Mathieu vers son auberge de jeunesse. Il repart demain matin par un mini-van. Débrouillard ce monsieur. Un petit pincement au cœur lorsque je vois partir mon très bon ami.

Retour à la maison, personne pour m’accueillir cette fois-ci.


Le Vieux Montréal: une atmosphère très européenne.


Un superbe temps aujourd’hui.

Dans la Hyundai.


30/06/2014: Half-Time !

7ème jour. J’arrive à la moitié de mon voyage. Le temps passe vite mais il est bien utilisé. La journée commence par un coup de chaud. La Wi-Fi ne fonctionne pas: pas de 1/8ème de finale France-Nigéria ni de conversation avec le petit démon? Le problème se résout et je peux entamer les 2 activités avec un repas spécial restes: Général Tao de la veille et les vermicelles de Mee.

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Une fois le match terminé, il me reste peu de temps pour me préparer et retrouver Mélina pour une session au Marché Jean Talon. Il s’agit du plus fameux marché de la ville, proche du quartier de la petite Italie. Plongeon dans la température extérieure caniculaire. Une fois n’est pas coutume, ce n’était pas ma recommandation. Mélina désirait surmonter son aversion pour la consommation d’huîtres en s’attablant au comptoir de la boîte à huîtres. Il s’agit d’un bar à huîtres proposant des produits de différentes régions du Canada. Nous commandons une box d’une douzaine d’huîtres et achetons du cidre au stand d’à côté pour accompagner ce met. Le comptoir offrait différents assaisonnements dont du Tabasco et des vinaigres maison. J’essaie tout mais rien ne vaut la combinaison citron et gingembre. Naturel et succulent. Une fois notre dégustation terminée et Mélina convaincue, nous poursuivons la visite du marché, goûtons les échantillons de produits frais (dont une variété de prune croisée avec des poires). Les différents stands de produits à déguster sur le pouce sont appétissants. Hamburgers de bisons, sandwiches rôtisseries, crèmes glacées maison, épiceries italiennes, fromages, charcuteries. Il y en a pour tout les goûts. Surtout les miens. Nous finissons notre conversation dans un café et je dois me diriger vers mon prochain rendez-vous.


La boîte à huîtres: une séquence de fraîcheur sous ce soleil de plomb.


Le MarchĂŠ Jean Talon: un incontournable de la ville pour qui aime manger.


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J’emmène Ralph, un ancien collègue de la CIBC et homme fort occupé, au Labo Culinaire, la terrasse de la Société des Arts Technologiques. Ce n’était qu’une partie remise de jeudi dernier. Rendez-vous à 17h30, la terrasse ouvre à 17h. Nous devrions trouver une place cette fois. Je tire la porte d’entrée, c’est fermé? Ralph la pousse. Nous parvenons à pénétrer l’immeuble. L’employé à l’entrée rit légèrement et je l’autorise à y aller de bon cœur. La terrasse se situe au 3ème étage et l’ambiance y est très bonne. En plein cœur du centre-ville, nous y sommes néanmoins tranquille. Nous passons plusieurs heures sur cette terrasse et je me rends compte que malgré l’estime que nous avons l’un pour l’autre, nous n’avions jamais pris le temps de nous poser juste tout les deux et d’avoir une conversation. Tous les sujets y sont passés et je comprends le pourquoi de cette estime mutuelle. Nous nous ressemblons beaucoup. Autant dans le processus intellectuel que dans la manière de traverser la vie et les interactions humaines qui en découlent. 5 heures de conversation variées plus tard, nous devons respecter nos rendez-vous respectifs. C’est un homme occupé, je le suis également.

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Je dois retrouver les amis de Mee aux 3 Brasseurs devant le Centre Eaton pour le pot de départ de Simone, la brésilienne. Halte au Mc Donald’s pour profiter de la Wi-Fi et Billy me préviens que le groupe a bougé aux 3 Brasseurs de Guy Concordia. Les jeunes filles sont déjà bien éméchés, je retrouve leur table grâce à la portée de leurs voix. Billy manque à l’appel, il est resté dans sa voiture pour travailler. Il est d’astreinte depuis deux semaines. Je ne reste pas longtemps, je n’avais ni envie de boire, ni envie de les suivre dans un club.

Retour à la maison, je me fais le reste du jjaiban jajanmyeon. Je n’ai pas dîné, cela fait du bien. Demain est la fête du Canada.


Au Labo Culinaire: le temps passe très vite.


01/07/2014: Coco and banana !

8ème jour. Journée caniculaire en perspective. 42°C température ressentie avec l’humidité. Il va falloir s’hydrater un maximum. Le premier rendez-vous arrive très vite, je file vers la Station des sports rencontrer Gérald pour regarder Argentine-Suisse. Gérald est un ancien collègue de la CIBC et fait partie de ces personne avec qui je n’étais pas proche lors de mon temps à Montréal mais que je continue à voir régulièrement au gré de mes visites. Gérald est un sacré énergumène. Très généreux, il est plutôt sauvage. La preuve aujourd’hui où monsieur transportait un sac plastique à la main contenant… de l’herbe. Evidemment en cette fête du Canada, les barrières de police étaient nombreuses pour réguler le trafic et faciliter la parade. En tout cas, je suis très content de passer un moment ensemble et je sais que c’est le cas pour lui également. Je le sais à cause de deux choses qu’il m’a dîtes. Nous avions rendez-vous à 11h45 et à 11h il tenait encore sa petite Juana dans ses bras lorsqu’il reçut ma confirmation pour notre rendez-vous tantôt. Il s’empressa de remettre le bébé aux bras de sa mère pour enfiler son chandail, prendre sa voiture et se diriger vers notre point de rencontre. Comique. Ensuite il m’annonce un événement tragique ayant eu lieu dans sa famille la semaine passée et me dit que ça faisait au moins une semaine qu’il n’avait eu l’occasion de parler et de rire. Et que c’était grâce à moi. Je suis touché et je dois le mentionner dans mon billet du jour. Victoire poussive de l’Argentine, je l’accompagne à sa voiture et prend congé pour une prochaine fois. Pour ma part j’ai une heure à tuer avant mon deuxième rendez-vous. Je la passe au sein de l’espace vert de l’université McGill. Un havre de paix en plein centre-ville et un chef d’œuvre architectural.


McGill est régulièrement classée parmi les 20 meilleures universités du monde. Son campus est magnifique.


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Je retrouver José à la Station des sports pour suivre Belgique-USA. Comme un air de déjà vu. Bière, chicken wings sauce piquante et un match palpitant. Le public n’est pas en reste. Un groupe très lourd d’américains en train de s’égosiller à la moindre occasion, une jeune fille dont les battements de cœur se sont mis au diapason des rythmes du match, un panel de gens de différentes nationalités. Le scénario du match rappelle les meilleurs western américains avec les méchants Belges dans le rôles des tireurs (38 tirs à 14!) et Tim Howard le gardien du fort Américain. Le mur finit par céder mais le héros est bien américain. Classique.

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Les prolongations du match tombent à pic puisque le 3ème rendez-vous arrive très vite. Place à Meyi, la meilleure amie de Miriam. J’embarque José avec nous. Direction Saint-Laurent où je décidai pour la première fois de céder à la tentation Schwarz. Le délicatessen de viande fumée le plus fameux de la ville. Malgré la réputation de cette place, je n’ai jamais tenté le coup à cause des queues interminables qui affluent à toute heure vers le restaurant. Aujourd’hui pas d’attente. Surement à cause du jour férié. J’achète un sandwich simple de smoked meat avec de la moutarde. Nous dégustons notre repas dans un petit espace vert pas loin du quartier portugais et je me laisse emporter par cette viande délicieusement assaisonnée et fondante. Top. Nous poursuivons avec une de mes recommandation: le Ripple, un magasin de crèmes glacées faites maison situé juste en face du Schwarz. J’avais l’habitude de déguster une glace bananecoco après mes sessions de foot au parc Jeanne Mance sur les bancs juste à côté tout en observant avec dédain la queue des pigeons, pardon, des amateurs de la viande fumée du Schwarz. Banane-coco, une combinaison mortelle que je ne manque pas de mettre en valeur auprès de mes deux compagnons. Banane-coco un parfum doux, sucré et frais. Devant la vitrine je recherche ma combinaison préférée, celle qui me fait me sentir spécial. Ça y est la moitié du chemin est faite: je retrouve la saveur coco. Mais où se trouve donc la banane? Nul part. Je dois demander au serveur de me conseiller un parfum équivalent. Nous optons pour amandes. Pas si mal. Nous nous posons sur les traditionnels bancs et observons le passage sur la rue Saint-Laurent. Au passage, Saint-Laurent est la rue traversant la ville du Nord au sud et est considéré comme la démarcation entre l’Est et l’Ouest. Une rue prendra pour source la rue Saint-Laurent et aura sa version Est et sa


version Ouest. Fin de soirée, la fatigue se fait sentir. En parfait gentlemen nous raccompagnons Meyi chez elle. Pas un grand détour, elle habite sur la rue Saint-Laurent. Pour ma part je raccompagne José à sa station de bus. Il en a encore pour 45 minutes avant de rentrer chez ses parents dans le West Island. Journée riche et extrêmement chaude. Je n’aurai pas eu ma glace banane-coco.


Quelle plaisir en bouche‌ une vraie caresse pour le palais.


02/07/2014: Big in Japan 9ème jour. L’alerte de chaleur a été levée à Montréal. Je n’ai rien de prévu en journée ce jour-ci. Ce sera également surement le cas pour les jours suivants. Le lever se fait en douceur et à l’anglosaxonne. Je sors le matériel acquis lors de mes courses au Super C et me prépare un muffin anglais. Les œufs sont introuvables, ce sera donc double tranches de cheddar pour compenser. Muffins au grille-pain, cuisson des tranches de bacon, le tout assez chaud pour que les tranches de fromages soient bien fondantes. Un régal. Je m’en fais un deuxième.


La journée passe vite, le soir arrive et je dois retrouver Joyce au coin de la rue Saint-Laurent et de la rue Rachel. Joyce est, au même titre que Gérald, une personne avec qui je n’avais pas de relation particulière dans mon temps à Montréal mais que je ne manque jamais de visiter lors de mes séjours. Les conversations avec elle sont toujours variées et sans fin. Il s’agit d’une femme dotée d’une grande capacité d’écoute et avec qui nous pouvons avoir tout type d’échanges. Des conversations sérieuses comme des fous rires, professionnelles comme personnelles, profonde ou plus légères. Tout y passe. Et même très bien. Nous commençons par dîner dans la partie restaurant du Big in Japan dans la partie plus basse de Saint-Laurent. Charlie m’avait recommandé les ailes de poulet. J’ai très envie de nouilles et commande des ramens froides au porc braisé. Joyce commande un okonomiyaki. Le Big in Japan, comme son homologue bar, se veut un endroit tendance. Les plats traditionnels japonais comportent toujours une touche fusion. Ainsi l’okonomiyaki était accompagné d’une salade et d’une sauce à l’européenne, mes ramens comportaient de la viande hâchée que l’on peut trouver dans les banh-mi et du tofu frits mariné dans une sauce. Surprenant mais efficace.


Après le repas nous remontons la rue SaintLaurent pour un verre au Big in Japan, le bar. J’y ai déjà mes marques et y suis très à l’aise. Cette fois je m’installe aux comptoirs en bois. La barman prend notre commande. Un whisky sour pour moi et un Casablanca pour Joyce. Le whisky sour comporte bien le volet blanc d’œuf qui lui donne une légèreté caractéristique mais n’est pas assez fruité à mon goût. Le whisky utilisé est un Canadian Club. Il faut bien goûter aux liqueurs du pays. Mon côté touriste. Ironie du sort, le propriétaire du C.C est le Beam Suntory, une distillerie américaine mais propriété de la distillerie japonaise Suntory. Le temps passe vite, nous couvrons un large panel de sujets. Joyce est quelqu’un avec qui nous pouvons bavarder pendant des heures. A 23h15 je lui propose d’y aller. Toute surprise elle pensait qu’il était à peine 22h. Elle doit aussi y aller. Après tout elle est maintenant une jeune mariée. Je la raccompagne à sa nouvelle voiture. Une Austin Mini couleur crème. Excellent, elle lui va très bien. Nous nous donnons congé pour dans 2 ans, ou en septembre au Portugal si le petit démon est disponible. Une excellent soirée une fois de plus.


03/07/2014: Night in Napoli !

10ème jour. Le temps s’est légèrement rafraîchit. Je me réveille assez tard car j’ai passé une partie de la nuit dernière à lire des articles d’un site que Mathieu m’a fait découvrir: les Fils de pute de la Mode. J’étais supposé déjeuner avec Billy et voir José à la sortie du boulot à 17h. José décommande. Lors de mon petit-déjeuner la porte de la chambre s’ouvre: un Billy plié en deux apparaît. Il est en congé maladie à cause d’un mal de ventre. Heureusement Mélina est libre et nous nous donnons rendez-vous le soir pour dîner ensemble.

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Pour le déjeuner je déguste un sandwich type banh-mi préparé par Mee. J’aime. Puis Billy me rejoint sur le canapé. Il télé-travaille encore une fois. Jusqu’au moment où il saute du canapé. Une alerte Outlook lui rappelle qu’il doit assister à une formation de sécurité incendie. Il s’échappe donc de la maison avec une diarrhée latente. Celle-ci le rattrapera en pleine réunion et il s’éclipsera aux toilettes pour y remédier. Sale histoire. Pour ma part je continue à partager mes articles préférés de Fils de pute de la Mode à mes amis. Le public est différent, les barres de rire restent.

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Rendez-vous avec Mélina à la Petite Italie, son quartier. Nous voulons aller au Napoletana, un restaurant fameux pour ses pizzas. Il n’est pas possible de réserver nous y allons en espérant qu’il y n’y ait pas trop d’attente. A l’arrivée, nous donnons notre nom et demandons le temps d’attente. 20mn. Juste le temps de boire un verre de vin blanc chez Mélina et nous revenons. Juste à temps. L’ambiance fait penser à une cantine, c’est aussi bruyant.


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Rentré à la maison, je retrouve les deux frères en train de joueur au cartes. Shots de Soju à la clé. La bouteille est vide et c’est pour la pomme de Charlie. J’en profite pour passer du temps avec eux et ouvre enfin la bouteille de Nikka pure malt. Billy décris le goût de « propre et cher » et Charlie trouve cela trop fort. Pour ma part j’aime la sensation crémeuse obtenue en roulant la liqueur dans la bouche.

Billy doit continuer à travailler, même à minuit, et nous discutons avec Charlie. Les bonnes choses ne meurent jamais.


Le Napoletana est plein n’importe quel jour de la semaine et n’importe quelle heure de la journée. Une valeur sûre de la Petite Italie.


Les laotiens, l’alcool et les cartes. Une grande histoire d’amour.


Yeah


04/07/2014: A doggy day !

11ème jour. Rien de prévu aujourd’hui. Il y a bien un pseudo rendez-vous avec Tracy mais je ne crois pas une seconde à sa réactivité sur ce cas. Surprise en milieu de matinée. José me propose d’aller au concert de Snoop Dogg au Métropolis. Snoop est présent dans le cadre du festival de Jazz et un ami de José dispose de quatre tickets.

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A l’arrivée devant le Metropolis, je suis impressionné par la file d’attente. Celle-ci s’étend sur quatre rues et ce jusqu’au métro Saint-Laurent. Nous nous postons à contre-coeur à l’entrée de la file. Puis coup de fil inattendu. Un de nos compères a travaillé à la sécurité du Metropolis et connaît l’équipe en place ce soir. Nous pouvons passer tout en avant de la file et rejoindre un groupe de personne qui attend depuis plusieurs heures au moins. Excellent.

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Entrée dans la salle de concert. Pratiquement vide, nous pouvons nous placer où nous le voulons. Y compris au premier rang dans la fosse. Nous choisissons de monter à l’étage et de nous asseoir. L’étage est configuré de manière assez originale. De multiples comptoirs avec tabourets le composent. Nous nous postons dans l’angle face à la scène. Notre positionnement est donc surélevé à une distance très raisonnable de la scène.

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L’ouverture est assurée par le DJ du Tokyo Bar. Psychopath. Il est très moyen. Le concert commence après minuit et comme à son habitude depuis plusieurs concerts, Snoop se présente avec le maillot de l’équipe de sport la plus populaire de la ville. Ici les Canadiens de Montréal. L’ambiance est bonne, Snoop joue ses classiques. Il a l’air sympathique.


Tous ces classiques y sont passés. The Next Episode, les tubes de Doggystyle, les productions Neptune… Sa carrière est riche et la palette de ses singles reflète bien cet aspect.


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Il a accepté tous les cadeaux que le public lui balançait sur scène. Il a fumé un joint balancé par le public. Par contre il n’a pas touché le soutien-gorge. Il s’est contenté de charrier sa propriétaire.

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De notre côté, José sympathise avec ses voisins de gauche. Un couple d’américains dans la quarantaine qui fête leur dix années de mariage et sont venus s’amuser à Montréal. La femme paraît tellement chaude que je pensais qu’elle draguait José et ses amis. Elle avait en fait enchaîné les cigarettes, les verres et essayait, grâce à Prince l’ami de José, un joint pour la première fois de sa vie. Son mari nous précise qu’elle vient d’acheter un sextoy (il ne nous précise pas le modèle) et qu’elle l’a en ce moment même dans son sac. Ils sont en tout cas sympathiques et ont offert des verres à José et ses amis. De mon côté, je ne me suis pas tellement mêlé à la conversation. Mon dos a juste servi de support à la femme à un moment lorsque cette dernière ne trouvait pas l’équilibre. Oui j’ai fait le valet.

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Le concert se termine après une heure de performance. Honnête même si le prix du ticket (82$) aurait laissé présager plus. Nous sommes satisfaits. Prince nous raccompagne José et moi.

« It’s a doggy dogg world. »


Merci JosĂŠ Enrique Ramirez


05/07/2014: Bubble day !

12ème jour. Pas grand chose de prévu. Mélina annule notre rendez-vous du soir. Mais Billy me réveille, c’est vrai nous avions prévu de suivre BelgiqueArgentine au Burgundy Lion. Après un toilettage plus que basique, Billy, Charlie, Mee et moi-même nous dirigeons vers le pub. 5mn à pieds, le soleil est radieux, le ciel est clair, la température est plus que douce.

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Au menu Angus Burger et Coke pour moi. Je suis arrivé à un point où la bière ne m’intéressera plus pour longtemps. La Belgique est logiquement défaite, nous revenons à la maison et sieste pout tout le monde.


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Le soir venu nous sortons avec Billy et Mee. Le timing est serré mais nous voulons dîner, passer à la Champagnerie et rejoindre un ami de Billy pour suivre le combat de l’UFC. L’Amérique du Nord dispose d’une culture très forte du sport-spectacle. La preuve avec les sports US comme le basket NBA, le football NFL et surtout le hockey NHL. Les sports de combats sont très populaires et l’Ultimate Fighting Championship n’échappe pas à la règle. Surtout depuis l’avènement de leur champion d’origine québécoise Georges Saint-Pierre.

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Nous commençons par un buffet de sushis sur la rue Saint-Denis, la rue la plus populaire pour les bars et restaurants après Saint-Laurent. L’affaire est rondement menée, nous commandons une variété de mets allant des sashimis aux grillades en passant par les ramens.

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Nous sommes déjà en retard pour assister au dj set de David aka Mac D à la Champagnerie. Ce bar est situé au Vieux-Port. Cela est immédiatement synonyme de classe et de chic. Manque de chance le trafic est extrêmement perturbé à cause du premier round du concours de feux d’artifice qui a lieu sur le Vieux-Port. Pendant plusieurs weekends, des équipes (désignées par pays) s’affrontent à coups de spectacles pyrotechniques. Un des nombreux moment phares de l’été à Montréal. Soit. Mais nous avons un rendez-vous à honorer et nous y parvenons après avoir passé une quarantaine de minutes dans le trafic pour un trajet qui nous aurait pris quinze minutes maximum. David est toujours là. J’ai soif. Et pas de bière s’il vous plaît. David me présente Jo, le mixologiste du bar. Je lui commande immédiatement un Old Cuban à base de rhum, menthe, angostura bitter, lime et bien-sûr champagne. Nous sommes à La Champagnerie oui ou non?

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La Champagnerie est un endroit qui se veut à la fois chic mais ouvert. Le filtre se fait tout naturellement par l’ambiance et la localisation de l’endroit. La musique est bonne, la population est mature et le style vestimentaire est classe sans être bêtement cloisonné.


Le style et l’attitude prévalent bien évidemment. La soirée passe, je décide de rester sur place tandis que Billy et Mee vont assister à la retransmission du combat d’UFC à la Station des sports. Je ne le regrette pas. Le bar se remplit et j’ai bientôt l’impression de me retrouver dans un clip de r’n’b. Après un échange sympathique avec les barmen, surtout sur le whisky (ce qui m’a permis de goûter un excellent bourbon épicé), deux Old Cuban et surtout la possibilité de se mettre à jour avec David, il est temps de rentrer. Je ne rejoins pas Billy car j’ai cru comprendre que Mee a des envies de club. Pas moi. Retour à la maison, finalement la journée fut bien remplie. Moralité: toujours faire confiance à Montréal et ses opportunités.


06/07/2014: The beginning of the end !

13ème jour. Pas de match, c’est le moment d’aller magasiner, comme on dit ici, pour les cadeaux. Les magasins ferment à 17h le dimanche, il est 13h20 et j’ai besoin d’un partenaire. J’appelle José en catastrophe et le débauche de Pointe-Claire. Il arrive 1h30 après et n’a pas eu le temps de déjeuner. Petit stop au Tim Hortons du coin et c’est parti pour le centre-ville. Tim Hortons est une franchise canadienne de cafés et de beignets. Elle s’adresse à une clientèle plus populaire de par ses prix très bas. Très bien implanté certains points de vente sont ouverts 24/7. Les Canadiens privilégient largement cette marque à ses concurrents Starbuck’s ou Second Cup. Cela est clairement du au fait que les Canadiens considèrent cette marque comme partie intégrante de leur culture. Je recommande le Ice Cappucino. 1$30 de plaisir.

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Après des passages dans quelques magasins sur Sainte-Catherine et le Centre Eaton dont nous tairons le nom nous pouvons considérer que la mission est accomplie à 90%. Nous retrouvons Billy, Charlie et Mee au Shéhérazade. La larme à l’œil je pénètre dans ce qui fut mon premier endroit à sheesha voire l’endroit où j’y ai fumé ma première. J’y retrouve immédiatement mes marques et commande un Lulu. Un smoothie à la lime et à la menthe pillée. Tellement frais. et désaltérant, il m’avait été recommandé à l’époque par Jude, un ami Syrien qui m’avait fait découvrir la place. J’ai plus ou moins perdu contact avec lui mais me souviens que son père est architecte et qu’il était celui-ci qui avait conçu l’ambassade américaine en Syrie. Nous blaguions souvent sur le fait que l’œuvre de sa vie était souvent prise pour cible dans les attentats mais que grâce à cela il avait souvent du travail et que celui-ci était très médiatisé. Humour noir.


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Le groupe de Billy doit quitter la place pour aller au cinéma voir le quatrième épisode de Transformers. Je connais très peu de choses sur ce nouvel opus. Je décline l’invitation car nous allons retrouver Tracy un peu plus tard en début de soirée. Après avoir fumé une sheesha goyave nous rencontrons Tracy à la sortie du métro SaintLaurent. Elle balaie d’un revers de la main les deux propositions que je lui fais: un verre au Labo Culinaire ou un bubble tea au Magic Idea dans le quartier chinois. Nous traversons la Place des Arts pour la fermeture du Festival de Jazz, la faim se fait sentir. J’ai envie d’un banh-mi, nous allons effectivement dans le quartier chinois. Il est 21h, naturellement les sandwicheries sont fermées. Tracy nous recommande une boulangerie-pâtisserie chinoise. J’y retrouve de nombreuses brioches que j’ai pu découvrir à Hong-Kong. Dont le fameux Pineapple Bun, une espèce de brioche caractérisée par une croûte ressemblant à l’écorce d’un ananas. Je commande un bun au porc barbecue et un autre au poulet curry. Tracy complète cela par un bubble tea au litchi et un bun au bacon et à l’ail. Assez pour dépanner, j’aurais préféré un Pho. Ceux du quartier chinois sont bons, le meilleur est à mon sens celui situé au croisement de la rue Côte Sainte Catherine et la rue Côte des Neiges. Dernier stop de la soirée, j’emmène les deux zigotos au Furco. Tracy a complètement le look: une robe noire, un joli minois, une multitude de tatouages. A la fois tendance et alternatif. Nous prenons notre verre et décidons de rentrer.

Je raccompagne José à sa station de bus et dit au revoir à un très bon ami, en plein milieu d’une conversation. Comme si de toute façon nous aurons toujours quelque chose à nous dire. A bientôt mon ami.


Hanging out at the Jazz festival. J’ai fait l’ouverture avec Tracy et José et la fermeture avec eux. La boucle est bouclée.


L’Erotika

Le Furco once again.


See you wherever bro’


07/07/2014: 7+7=14 !

14ème jour. Dernier jour. Je suis d’ores et déjà satisfait du déroulement du séjour. Pratiquement tout le monde a répondu présent, la liste de mes endroits favoris s’est allongée, j’ai pu faire quelques activités festives, prendre du soleil, acheter les cadeaux, profiter de la coupe du monde.

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Je suis encore assoupi sur mon matelas et j’entend des bruit de suçage. Même à moitié endormi, je reconnaîtrais ce bruit entre mille: la dégustation de nouilles. Maintenant il s’agit d’identifier la personne qui les mange. Si c’est Billy, il est environ huit heures du matin si c’est Charlie, il est midi passé. Et là je suis en retard pour proposer à Billy de déjeuner. C’est Charlie, je saute hors du matelas. Jour de pluies torrentielles, pour boucler la boucle. J’appelle Billy. Il n’est pas libre à cause du travail. Pour déjeuner je choisis de suivre la recommandation de Charlie et d’aller manger des ramens chez Misoya. Il m’indique le croisement entre Maisonneuve et Bishop. Cette intersection me parle. C’est également là que se situe le Kanda, un sushi à volonté. Délicieux. Je trouve facilement le restaurant et m’installe. Dés mon entrée je reconnais l’accueil énergique des restaurants japonais. Je suis satisfait, le lieu est tenu par des locaux. Cela me garantit un service parfait et une authenticité acceptable. A la vue du menu, je suis attiré par une recette plutôt surprenante: des ramens froids dans une sauce « Tom yam goon », la fameuse soupe à la crevette piquante thaïlandaise. J’hésite très longtemps à m’y essayer. Vu le temps extérieur, frais et pluvieux, il est plus à propos de commander une soupe. Je parcoure le menu et identifie les différent ramens par les styles selon les régions. Nagoya, Hokkaido, Tokyo… Très honnêtement je n’arrive pas tellement à différencier les plats. Débutant ou simple technique marketing?


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Allons y pour les ramens style Nagoya. Tofu, porc, soupe miso, ciboulette. J’y ajoute du poulet frit. Vu l’heure tardive, je ne suis pas le seul client solitaire. De toute façon, au même titre qu’au Japon, ce type de restaurant est également conçu pour les mangeurs solitaires avec la présence d’un comptoir et de formules express qui permettent d’obtenir un re-fill de condiments ou de nouilles. Mon bol arrive et je commence. Je constate immédiatement que les nouilles sont faites maison. Maintenant je comprend pourquoi les deux cuisiniers sont plutôt affairés malgré le peu de clients. Nouilles excellentes donc. Ensuite le ramen reste assez fade comparé à la nourriture du sud-est asiatique par exemple. Mais cela n’est pas étonnant avec la soupe miso. Je suis néanmoins satisfait de l’expérience globale. Et puis c’est toujours agréable de bénéficier du service à la japonaise.

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Le ventre réchauffé, je surfe sur la satisfaction d’avoir choisi Misoya. Il suffit en effet de descendre la rue Bishop vers la rue Sainte-Catherine pour tomber sur le magasin Urban Outfitters. Exactement le magasin que je cherchais pour acheter mon dernier cadeau. Je retrouve l’item que j’a repéré la veille. Juste à temps, c’était le dernier. J’espère que ça lui plaira. J’en suis sûr. Les bras bien chargés il me reste environ deux heures à tuer avant mon rendez-vous du soir.

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Après quelques hésitations je choisis un endroit familier. Le Magic Idea dans le quartier chinois. Il s’agit du premier endroit où j’ai pu siroter un bubble tea. Je me souviens encore de la façon dont je l’ai découvert. Je me promenais dans le quartier chinois et lève la tête. J’y aperçois des fenêtres plutôt sombres mais qui laisse deviner la présence d’un café ou d’un restaurant. Je fais le tour du bâtiment et découvre l’escalier. Celui-ci ressemble beaucoup à un escalier de service. Je l’emprunte quand même et arrive au dernier étage. Entre les cartons se trouve une porte lourde avec un hublot. Pas d’enseigne. Je me prépare à rebrousser chemin lorsque je décide tout de même de tirer cette porte.


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Et là je découvre un salon de bubble tea très mignon et artisanal. En effet la décoration est entièrement fait à la main cela se sent. Cela sent l’imagination, l’amateurisme. Des plantes ornent la fenêtre, les tables et les chaises semblent avoir été repris d’une école primaire, l’oncle a aidé à équiper le plafond de petites lumières qui donnent un côté chambre d’enfant, des cartons sont stockés dans un coin de la pièce, la petite serveuse semble avoir été parachutée dans la place sans son consentement. J’aime. Ce sera mon petit coin. Et ça l’est devenu, malgré les multiples ouvertures de salon de bubble tea plus propres, plus modernes et plus fréquentés, je n’ai jamais mis les pieds dans un autre bubble tea que Magic Idea à Montréal.

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De retour donc dans un de mes lieux de prédilections. L’escalier de service est plus décoré et l’étage intermédiaire donne place à un petit stand de bibelots asiatiques. Tenu par la gérante du Magic Idea. J’entre dans la pièce et constate que rien n’a changé. Le mot de passe de la wi-fi est le numéro de téléphone du commerce. Je m’assois et essaie un bubble tea au thé vert japonais. La consistance est en slush et les boules de tapioca sont remplacées par des haricots rouges. Je trouve cela bien meilleur, plus naturel et goûteux. Je suis le seul client, même la gérante me laisse et retourne à son stand. Tant mieux, je peux skyper en paix.

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17h, je dois retrouver Mélina dans trente minutes à la sortie du métro Laurier pour aller à la buvette Chez Simone. Je ne connais pas, j’ai hâte. Et faim. Direction le métro Place d’Armes. Directement sur la ligne orange. La même que le métro Laurier. La station Place d’Armes est la station qui suit la station Square Victoria. Un centre d’affaires important. 17h est une très mauvaise heure puisque c’est l’heure de la sortie de bureau. Comme prévu le quai est bondé. Je fais donc la queue et laisse passer deux trains. Curieusement cela ne me stresse pas plus que ça. L‘explication est simple. Comme les gens font la queue, malgré le fait que les trains soient remplis, ceux-ci se chargent petit à petit. Tout le monde entrent dans l’ordre et personne n’essaie de passer devant l’autre.


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Bubble slush Japanese green tea with red beans


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Ainsi nous sommes sûrs de monter dans un train. Il suffit d’attendre. J’arrive à temps à Laurier et emprunte la sortie qui donne sur le boulevard Saint-Joseph. La pluie a repris de plus belle et est très violente. J’attend un gros 4x4 Ford noir. L’énième voiture de Mélina que son travail lui a fourni après ses nombreux déboires (en vrac bris de vitres et vol de son sac à l’intérieur, commande de la mauvaise pièce de remplacement dans le garage, vol de la voiture dans le garage, voiture de remplacement pas adaptée à la circulation dans les grandes autoroutes). J’attend 1h30 sans sourciller. Je ne la trouve pas. Curieusement cette heure et demie est passée sans que je n’aie de colère particulière. Cette histoire illustre parfaitement le fait que je ne suis pas la même personne à Paris et à Montréal. Je suis beaucoup plus relax ici. En reprenant le métro je m’aperçois qu’il y avait une autre sortie qui elle donne sur la rue Laurier. Je m’empresse d’aller vérifier si Mélina y est encore. En vain. Rentré à la maison, je vérifie mes messages et elle confirme bien qu’elle a attendu plus de quarante-cinq minutes. Quel dommage. Courage. La soirée n’est pas terminée. Cette défaite me permet de faire ce que je voulais faire initialement à savoir inviter la clique Vichidvongsa au restaurant pour mon dernier soir. Les bars que je voulais faire sont tous fermés le lundi. Mon choix bifurque vers un barbecue coréen. Je connais la Maison du Bulgogi, ma première expérience de nourriture coréenne. Après une brève recherche sur internet je découvre le Seoul Chako. Un barbecue coréen à volonté dans le même quartier. Le propriétaire est vietnamien et est le même que le sushi à volonté que nous avions fait sur la rue Saint-Denis. Le gars maîtrise la formule apparemment. Impossible d’y aller sans Charlie. Nous l’attendons, il est en cours jusqu’à 21h. Il est prévenu et se dépêche de rentrer. Lui aussi a faim. Il est 21h40 et nous prenons la voiture pour arriver le plus vite possible au restaurant. Il ferme à 23h30 et la dernière commande est à 22h15. Une fois arrivé dans le secteur, Charlie et moi descendons de la voiture pour commencer à commander.


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Heureusement Charlie est un spécialiste. Il commande les ingrédients qu’il faut, dans la quantité qu’il faut en un temps record. Billy et Mee arrivent, la commande est passée, la bouteille de vin rouge est ouverte, toast et nous commençons à manger. Il n’y a pas de sauces mais pas besoin. La viande est bonne, la marinade également. Le dernier appel approche, nous passons une seconde commande. Sushis et poulet frit en plus. La dégustation est parfaite. La quantité juste ce qu’il faut. Nous finissons par une crème glacée. Il est temps de rentrer. Je ne veux pas me coucher tout de suite. Je me sers 2 verres de Nikka, Charlie une Corona et Billy se joint à nous accompagné de son ordinateur portable afin de continuer à travailler. Oui même à minuit. La soirée est agréable. Je décide de me mettre bien. Je le regretterai le lendemain avec une gueule de bois qui m’inquiète pour le voyage en avion.

EPILOGUE: Un réveil en gueule de bois, une température étouffante, un empêchement de dernière minute qui oblige Billy à ne pas pouvoir se libérer pour m’accompagner à l’aéroport. Il en faut plus que ça pour m’abattre: je m’avale des nouilles instantanées pour me remplir le ventre et combattre la gueule de bois, je mets mon dernier t-shirt disponible pour affronter la chaleur et je vérifie les horaires du 747. Cela tombe bien il passe juste à côté de la maison, est direct et passe toutes les cinq minutes. Charlie m’accompagne à la station de bus. J’arrive à l’aéroport. Fais mes dernières emplettes et suit la première demi-finale de la coupe du monde. Elle se termine par un historique 7-1 pour l’Allemagne contre le Brésil, pays hôte. Impressionné, je peux monter dans l’avion. Retour à la maison.


Un dĂŽner rondement menĂŠ.


Note de fin: Et ensuite? En note de fin j’aimerais revenir sur le titre du 13ème jour. « The beginning of the end ». Ce titre ne qualifie pas seulement l’approche de la fin de mon séjour, elle signifie également pour moi la fin d’une époque. !

Jusqu’ici mes retours à Montréal étaient motivés par le désir de retrouver ces gens fantastiques qui ont rendu mon temps là bas exceptionnel. C’est toujours le cas. Seulement je me rend compte que c’est probablement la dernière fois que je verrai mes amis de cette façon. Lorsque je les revois, la formule privilégiée est une rencontre privée, nous nous échangeons nos dernière nouveautés, nous parlons de nos projets, faisons un point sur nos relations sentimentales, commentons le monde, parlons de nous en tant que personne, de notre évolution. Et c’est passionnant.

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Maintenant tout porte à croire que la prochaine visite sera bien différente. Pas moins bien. Juste différente. En effet, la vie suit son cours, et les situations évoluent. Géographiquement. Mathieu est à Toronto, Ralph y déménage, Matthew est à Winnipeg, Billy veut passer du temps en Thaïlande, je suis en France. Des personnes sont sorties du groupe comme Fadi. D’autres y sont entrés comme Meyi, Gerald ou Tracy. La balance est positive heureusement. Les situations familiales évoluent. Gérald est marié et papa d’une deuxième fille, Samuel est jeune marié et jeune papa, Aaliya la fille de Monica grandit. Les situations de couples également. De nouveaux couples se forment, Nathalie, Mee, Effia, Kodjo, Jeff. Autant de nouvelles personnes à intégrer au groupe.


Voilà pourquoi le futur sera différent. !

Fini nos moments exclusifs et privilégiés. Les échanges très personnels sur nos aspirations, nos doutes, nos bêtises, nos yeux sur le monde, nos confidences.

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Fini nos moments spontanés. La disponibilité est plus cadrée du fait des situations personnelles de chacun. Que ce soit familial ou géographique. Plus moyen de proposer un plan de dernière minute ou des extensions infinies de nos journées.

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Fini nos moments de folie. Etre en couple signifie penser pour deux. Fonder une famille signifie être plus responsable. Les accès de folie sont désormais calculés.

Voilà pourquoi le futur sera mieux. !

Le groupe s’élargit. Plus on est de fous plus on rit. C’est autant de nouveaux points de vue, autant de nouveaux profils qui enrichissent la famille.

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De nouvelles activités apparaissent. Une belle journée à la plage en famille ou un bon barbecue chez l’un d’entre nous sont des superbes moments en perspective.

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S’épanouir et se réaliser. Pouvoir être heureux pour un ami lorsque celui-ci réalise et réussit quelque chose. Lorsqu’il franchit une étape supplémentaire dans la vie. Nous vivons pour cela. Quoi de mieux qu’un ami fidèle pour en être témoin?


Finalement c’est bel et bien la fin d’une époque. Mais quoi de plus naturel que la vie qui suit son cours? L’histoire continue, nous en sommes les principaux acteurs. La vie continue et nous la vivons tous ensemble.


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