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n°47 - décembre 2013 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg








Fomba amam-panao Actuel

56 Le ventre de Noël

Traditions

10 Le hic avec les fêtes…

Sondage effectué par

58 Contes du Sud : Fanany le monstre et Hamira femme de tête

12 La fête à tout prix ?

CULTURE

Culture

SOMMAIRE

MéDIAS

46 Christelle Ratri : Mademoiselle aime la basse 48 Kougar : Croqueur de sons

62 Stéphane Baumier (Canal Plus) : « Pas que le business » 64 Iandrisoa Hardy François : « Faire grandir le cinéma »

50 Trio-T : 2 il + elle = 3 îles 52 R.R. Raparivo : « Jamais sur commande »

ÉCO

Trottoirs, kox et claques…

69 Alain Rajaonah : Restaurateur pédagogique 70 Michel Barré : « Croissance à deux chiffres pour 2014 »

MÉTIERS 74 Ranaivo Ravorontsiloza : Il ne sera pas le dindon de la farce !

Nos années

Surfs

ASSOS 84 PSI Madagascar : « Entre filles on se comprend »

NATURE 86 Vonenina : L’or bleu de Ranopiso 88 Chan Huchoc : À la poursuite du charbon vert

Escales

Grand angle

90 Fianar entre Nature et Histoire 92 Analavelona : Au cœur de la forêt sacrée 94 Festivanille Satrahagna : Un festival senteur vanille


COUSINS/COUSINES GASTRONOMIE 98 Interview gourmande : Nohasoavina Rabetokotany de La Résidence

Sortir 108 Tsar’ B Mi : Vraiment très bon ! 110 Pousse-Pousse : Le tour s’impose

Loisirs 112 Mini Madagasikara : À nous les petites anglaises !

Essai de stars 114 Nanja fait chanter la Byd F5

Déco 128 Dominique Masseron : Dentelle sur bois

Bien-être 132 Show Coiffure L’Oréal : Parce qu’ils le valent bien

Tononandro 178 Sagittaire : On se calme et on boit frais

FICTION 182 Rouge la nuit

DOWNTOWN 210 En ville avec Nanie

Ginger Boyz Au bonheur des dames !

By night

96 Bonaldi en Malgachie


L e hic avec les fêtes…

Le hic avec les fêtes c’est qu’on ne s’amuse pas toujours. Soit qu’on mange trop, soit qu’on s’autorise des mélanges qui vous mettent prématurément K.-O. Et puis il y a ceux qui restent sobres et ceux qui bossent quand les autres font la bringue. Bref, c’est très divers, la fête…

Tongue Nat njaran’là no mizôzy » (à toi de jauger), lance ironiquement Tongue Nat dans une de ses chansons. L’équivalent du Tu t’es vu quand t’as bu ? d’une célèbre publicité de santé «A publique. Non pas que le rappeur et ancien animateur d’émissions de télé soit du genre à

vous faire la leçon s’il vous surprend pathétiquement bourré devant le bol à sangria lors d’une trépidante soirée de réveillon de la Saint-Sylvestre. Genre : Non Jef tu n’es pas tout seul / Mais arrête de pleurer / Comme ça devant tout le monde… La honte ! Sûrement vous écoutera-t-il, sûrement remettra-t-il de l’ordre à votre nœud pap ou se proposera-t-il de vous commander un taxi pour éviter de vous voir sombrer dans le coma éthylique le plus consternant, mais ne comptez pas sur lui, jamais au grand jamais, pour s’arsouiller en votre compagnie. En clair, les trucs trop chargés qui explosent dans la tête comme des Scud apéritifs, il a horreur de ça ! La preuve ? La nuit de la Saint-Sylvestre, il programme déjà de rester tranquillement chez lui à siroter du jus naturel et à mater des films en famille, tout en tapant placidement dans les amuse-gueules. « Je veux finir l’année en aussi bonne santé que je l’ai commencée. Les gens qui terminent l’année dans un arbre avec leur voiture parce qu’ils ont trop picolé, je ne trouve pas ça festif du tout. » Moralité : ce n’est parce que tu chantes des trucs tout droit sortis du ghetto que le 1er janvier au matin tu dois te payer la tête à Toto. Et en plus ça rime !

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Tu t’es vu quand t’as bu ?


Actuel

Dah’Mama a Saint-Sylvestre, c’est ma fête », jubile Dah’Mama en se frottant par avance les mains. Et pour cause, c’est le jour de l’année où les «L gens font les plus grosses dépenses et où la reine du mafana (musique

tropicale) fait les plus grosses entrées. Charmant paradoxe, surtout quand vient l’heure de compter la recette ! Il faut admettre que son salegy chaud bouillant est tout ce qu’il y a de plus fait adapté aux soirées de réveillon, et quoi de plus roboratif qu’un bisou de minuit échangé sur un bon tempo 6/8 ? Les organisateurs de soirées l’ont si bien compris qu’ils se battent pour l’avoir sur leur liste ce soir-là, mais c’est vrai pour l’ensemble des grands ambianceurs du salegy, de Jaojoby à Vaiavy Chila. « Le 31 décembre, il m’arrive d’animer deux soirées dans deux endroits différents, c’est ça l’avantage de bien s’organiser. » Évidemment, Dah’Mama n’est pas spécialement à la fête : le foie gras et les coupes de champagne, elle les voit plus passer qu’autre chose, car Madame est au turbin, très concentrée derrière son micro pendant que dans la salle, ça festoie plus qu’il n’en faut ! De toute façon, la chanteuse et mère de famille s’avoue casanière, peu portée aux soirées et aux boissons qui donnent mal à la tête. « Les jours ordinaires je bois avec modération, mais pour le réveillon, ce n’est pas une seule goutte, car je dois être complètement dans mon show. » Et lorsque le rideau est tombé, la belle est tellement crevée qu’elle n’a plus qu’une envie : aller dormir. « Ce n’est que le 2 janvier que je m’offre un petit extra, style bon déjeuner en famille. » Après tout, il n’est jamais trop tard pour bien commencer l’année !

Je travaille moi !

Pages réalisées par Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

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SoNDAGE

La fête à tout prix ? Si les fêtes de fin d’année restent synonymes d’envie de faire plaisir à soi et à ses proches, elles s’annoncent « sans folie » en ce mois de décembre. Avec la crise qui taraude les budgets, la tendance lourde cette année est de n’augmenter que très légèrement les dépenses sur ces incontournables de la fête que sont l’alimentation, les cadeaux et les sorties…

Quel budget allez-vous consacrer à l’ensemble des fêtes de fin d’année ?

Plus que mon salaire La totalité de mon salaire La moitié de mon salaire Le quart de mon salaire Moins du quart de mon salaire Ne sait pas

1% 1% 15% 20% 17% 46%

Quel budget pensez-vous consacrer aux repas de fêtes (par personne et par repas) ?

Moins de 5 000 Ar Entre 5 000 et 10 000 Ar Entre 10 000 et 15 000 Ar

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43% 23% 4%

Entre 15 000 et 20 000 Ar Plus de 20 000 Ar Ne sait pas

1% 2% 27%

Comptez-vous recourir à un crédit pour financer vos fêtes de fin d’année ?

Oui Non Peut-être

2% 94% 4%

À quoi allez-vous consacrer le plus d’argent pour les fêtes ?

La nourriture Les vêtements Les cadeaux Les sorties

67% 23% 2% 8%

Combien êtes-vous prêt à mettre pour un cadeau à un proche ?

Moins de 5 000 Ar De 5 000 à 10 000 Ar De 10 000 à 50 000 Ar De 50 000 à 100 000 Ar Plus de 100 000 Ar Ne sait pas

22% 29% 16% 2% 1% 30%

Comment allez-vous passer les fêtes ?

Au resto avec mon (ma) conjoint (e) À la maison avec la famille En boîte avec des amis Autres

1%

Pour vous Noël est d’abord…

Une fête de famille Une fête religieuse Une fête commerciale

8% 89% 3%

Un souhait à formuler au Père Noël…

Plus d’argent Plus d’amour Plus de choix Plus de no comment Autres

92% 4% 3%

Enquête menée en face à face à domicile sur 326 individus du Grand Tana et représentative des 15 ans et + selon les quotas d’âge et de profession du chef de foyer, après stratification géographique. Marge d’erreur d’environ 5  %.

26% 34% 9% 5% 26%



Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Bernard Lompré, artiste tatoueur exerçant en Thaïlande et illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac.

Si j’étais un animal… Le dragon, mon signe astrologique. Si j’étais un plat… La langouste, mon plat préféré, en Thaïlande où je vis, c’est le rock lobster. Si j’étais une chanson… L’Homme à la moto d’Édith Piaf, parce que j’aime rouler à bécane. Si j’étais un personnage de fiction… Picsou, il est trop fort. C’est mon somnifère, je lis ses aventures avant de dormir.

Le portrait chinois de

B ernard Lompré

Si j’étais une arme… Un bazooka parce que ça assure ! Si j’étais un endroit… Bora Bora, là où je suis en ce moment sur mon catamaran. Si j’étais une planète ? Vénus, la première levée ou la dernière couchée… comme moi. Si j’étais une invention géniale… L’ampoule : Edison a écrit 90 façons de ne pas inventer une ampoule… Si j’étais un élément… L’eau, je suis du signe chinois du Dragon d’eau… Si j’étais un véhicule… La moto c’est super, mais le satellite ça assure quand même ! Si j’étais un personnage imaginaire… Merlin l’enchanteur version Walt Disney, ça me donne envie de revoir le film. Recueillis par Joro Andrianasolo



C’est vous qui le dites

Courrier

Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Têtes couronnées Dans l’article consacré au Projet de conservation du propithèque couronné, et doublement couronné puisque distingué le 12 septembre dernier au Tusk Award for Conservation in Africa (no comment® n° 46), il fallait lire comme coordinatrice du projet le Dr Josia Razafindramanana (2e à dr. sur la photo, lors de la cérémonie inaugurale à la Royal Society de Londres). Lancé en 2010 sous l’égide du Gerp (Groupe d’étude et de recherche sur les primates de Madagascar), ce projet vise à protéger cette espèce de lémurien particulièrement menacée à cause de la fragmentation de son habitat, désormais réduit à quelques fragments de forêt. Le projet avait déjà reçu le Whitley Award en 2012 remis par la Princesse Anne. Sa place parmi les cinq finalistes du Tusk Conservation Award, parrainé lui par le Prince William, a permis au Dr Josia Razafindramanana d’obtenir un financement de la part du Tusk Trust ainsi que l’opportunité d’une exposition internationale. Un film sur le projet a même été diffusé sur ITV et CNN.

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Danke schön, bitte schön... Messieurs, chaque fois que je suis à Madagascar, je lis votre no comment® avec beaucoup de plaisir. Je l’obtiens régulièrement au Restaurant La Boussole à côté de mon hôtel. Ce magazine reflète la vie actuelle d’ici, mais démontre aussi la riche culture riche de votre pays. En même temps, il représente la créativité littéraire avec les contes magnifiques de Sylvia Mara. Je voudrais vous encourager à continuer dans ce style de no comment®. Bonne continuation alors ! Ingo Wallner, Allemagne

Allô, la boulette ? Dans l’interview consacrée à la société SmartOne, parue dans notre édition de novembre (no comment® n° 46), une malencontreuse erreur nous a fait désigner sous le patronyme de Richard (sic pour Richad) M. Habib Hassim. Nous nous en excusons auprès des intéressés. Par ailleurs, il fallait lire que la société a une capacité d’accueil de 300 collaborateurs et non 300 collaborateurs effectifs.




Bons baisers de Colmar Madagascar était récemment l’invité d’honneur du Salon international du tourisme et des voyages (SITV) de Colmar auquel j’ai eu le plaisir de participer. Je sais que no comment® reviendra sur cet événement, mais qu’il me soit permis ici d’insister sur l’implication et le dévouement de tous les participants malgaches qui ont fait honneur à leur pays. Le travail effectué par tout le staff de l’Office national du tourisme a été particulièrement remarquable. En cette occasion, nous avons ainsi pu rassurer les marchés émetteurs qui furent abreuvés de nouvelles peu réjouissantes dans les semaines qui précédèrent ce SITV Colmar. Au regard de l’engouement des 30 000 visiteurs qui se sont pressés sur les 1 000 m² réservés à Madagascar, nul doute que l’année 2014 sera l’année de la relance du secteur tourisme. Richard Bohan, consultant en marketing touristique et tourisme durable


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Clins d’œil 4

1 Le Salon de l’Habitat s’est déroulé du 14 au 17 novembre avec tous nos partenaires au parc des expositions à Forello, Tanjombato. 2 Bien-être et détente... du Taï Chi sur l’îlot de Tamboho Hotel à Tana Water Front tous les samedi matin : discipline à découvrir ! 3 Vernissage de la dernière collection de toiles de Titane à l’Hôtel Colbert, le 15 novembre à Antaninarenina. 4 no comment® au Népal, merci à nos fidèles lecteurs de nous permettre de voyager partout ! 5 Tirage au sort de trois heureux gagnants dans le cadre du jeu Ushuaïa avec Canal Plus le 4 novembre à l’Alliance française d’Andavamamba.

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6 Ratianarivo Ny Andrianina a gagné une bouteille de champagne en étant la 10 000e fan de notre page facebook no comment®. N’hésitez pas à visiter notre page pour plus de surprises !

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7 Levée de fonds des Lions Club Ilohasina au Kudéta Urban Club pour la réhabilitation de l’EPP Ambohidratrimo, le jeudi 7 novembre. 8 Nouveau départ pour Le Liverpool à Tsaralalàna qui a changé de cadre et d’ambiance. Ancien fief à billard, il est devenu un bar lounge à ambiances multiples !

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9 La Bohème, un nouveau restogrill à découvrir au nord-ouest des 67 hectares avec une cuisine cosmopolite comme son quartier !



10 Clin d’oeil pour un fan de no comment® qui nous a permis d’atteindre la pointe du Kilimandjaro en Tanzanie. Un grand merci ! 11 Zumb’Halloween Party avec Studio 101 le jeudi 31 octobre à Ankorondrano.

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12 La RLI (Radio Lazan’Iarivo) FM 106 a célébré ses 21 ans d’existence durant toute la journée du 5 novembre à Andohalo. 13 Course de pirogues à voile organisé par Gaspard Joffrey sur les spots du nord (notamment la Baie des Sakalava, Mer d’Émeraude et Ampasinanjoaty).

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TRaces




Zéro Tartuffe

«O

bjectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida ». Telle est pour la troisième année consécutive la thématique de la Journée mondiale de lutte contre le sida de ce 1er décembre 2013. Comme l’an passé, de bonnes âmes - une toute petite minorité, je vous rassure - trouveront peut-être à se scandaliser de trouver un préservatif prêt à servir dans un magazine de la culture, des sorties et de la nuit. Certaines y verront même une incitation au stupre et à la lascivité et ne manqueront pas de nous le faire savoir par une missive rageuse, plus ou moins anonyme, plus ou moins donneuse de leçons. Cachez ce sein… Comme l’an passé, nous ne pourrions qu’en rire si la pandémie du VIH-sida nous l’y autorisait. C’est oublier les millions de vies que cette initiative planétaire de l’Onusida va permettre de sauver d’ici 2015, date butoir de la stratégie « Objectif zéro » commencée en 2011, sorte de guerre totale menée sur tous les fronts de la lutte antisida : prévention, dépistage, traitement du VIH-sida, mais également lutte contre la stigmatisation et la discrimination dont souffrent les victimes. À cet événement planétaire, no comment® ne peut que s’enorgueillir d’être à nouveau solidaire à travers son opération « un magazine/un préservatif » en partenariat avec l’organisation à but non lucratif PSI (Population Services International) Madagascar. Soit 26 000 condoms salvateurs mis gratuitement à la disposition de nos lecteurs. Quelque soit l’usage qu’ils en feront, ils le feront en toute sécurité. Et là est l’essentiel.

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AGENDA Du vendredi 29 novembre au samedi 21 décembre 2013 IFM (ex-CCAC) : Exposition - arts visuels/photographie : « Tana Paradoxe » par Jean-Christian Bourcart, entrée libre, hall d’exposition. Vernissage et sortie officielle du livre Tana (éditions no comment®) de Jean-Christian Bourcart le jeudi 28 novembre à 18h. Dimanche 1er décembre 2013 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Mission Marvel » Café de la gare 16h : Ciné rétro : « Indiana Jones et la dernière croisade » Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Man of steel » Lundi 02 au mardi 10 décembre 2013 AFT : Exposition Bonsaï, hall Mercredi 04 décembre 2013 AFT : Ciné junior : « Les voyages de Balthazar » de Eric Gutierrez et Guez, 2001, 1h15 AFT : Ciné junior : « L’apprenti père noël » de Luc Vincigguerra, 2010, 1h17 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma - séance jeune public : « La prophétie des grenouilles » de Jacques-Rémy Girerd, France, 2003, 1h30 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - séance jeune public : « Khamsa » de Karim Dridi, France, 2008, 1h48 IFM (ex-CCAC) 15h : Lectures et activités pour les enfants animations pour les enfants : « Le petit garçon qui ne souriait jamais »



de Fabienne Jonca, espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - séance jeune public : « Un prophète » de Jacques Audiard, France, 2009, 2h35 - interdit au moins de 12 ans Du jeudi 05 au jeudi 26 décembre 2013 Is’Art Galerie : Exposition « Bonjour, vous désirez ? » par Loïc Damade. Vernissage le jeudi 05 décembre 2013. Jeudi 05 décembre 2013 Carrefour des Entrepreneurs Européens (Madagascar Océan Indien) : Troisièmes rencontres entrepreneuriales Mayotte Madagascar (Tananarive-Majunga) In Square 19h : « Pub lounge Bar » Paprika 20h : Jeudi jazz avec Maela quartet, entrée libre Mojo by no comment® 22h : Premier anniversaire de Basy Gasy Vendredi 06 décembre 2013 Carrefour des Entrepreneurs Européens (Madagascar Océan Indien) : Troisièmes rencontres entrepreneuriales Mayotte Madagascar (Tananarive-Majunga) IFM (ex-CCAC) 19h : Ciné-concert : « Gran matin soley i lèv » de Eric Ksouri (La Réunion), salle de spectacle, tarifs adhérents : 4000 ar/non adhérents : 6000 ar In Square 20h : Soirée « cool tempo » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Chenevar Playa Chillout Café 21h : « Moajia » : free roots et pop rock



Samedi 07 décembre 2013 Carrefour des Entrepreneurs Européens (Madagascar Océan Indien) : Troisièmes rencontres entrepreneuriales Mayotte Madagascar (Tananarive-Majunga) IFM (ex-CCAC) 10h : Programmation spéciale - fête du cinéma d’animation : « Ernest et Célestine » de Benjamin Renner, Stéphane Aubier, Vincent Patar, 2012, 79mn IFM (ex-CCAC) 12h : Programmation spéciale - fête du cinéma d’animation : « Jean de la lune » de Stephan Schesch, 2012, 95mn IFM (ex-CCAC) 14h : Programmation spéciale - fête du cinéma d’animation : « Le jour des corneilles » de Jean-Christophe Dessaint, 2011, 96mn IFM (ex-CCAC) 16h : Programmation spéciale - fête du cinéma d’animation : « Couleur de peau : miel » de Laurent Boileau et Jung Henin, 2012, 75mn Café de la gare : Un thé à l’opéra - 13ème édition spéciale : « La musique classique fait son cinéma ! » In Square 19h : « Sing like star karaoké » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Pop Sin’co Kudeta : « Crazy Night K’Art » Dimanche 08 décembre 2013 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Moi moche et méchant 2 » Café de la gare 16h : Ciné rétro : « Jules et Jim » Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Les stagiaires » Jao’s Pub 20h : Discothèque



Du lundi 09 au samedi 14 décembre 2013 IFM (ex-CCAC) : Evènement - Madagaslam présente : « Slam National », terrasse de la médiathèque, entrée libre Mardi 10 décembre 2013 IFM (ex-CCAC) 10h à 12h : Madagaslam présente : « Slam National » - Ateliers performance scénique, salle de conférence et studio IFM (ex-CCAC) 14h à 17h : Madagaslam présente : « Slam National » - Ateliers performance scénique, salle de conférence et studio IFM (ex-CCAC) 18h : Projection cinéma - projection en avantpremière du film : « Fragments de vie/Odyaina » en présence du réalisateur Laza, sur invitations (à retirer et confirmer à l’IFM dans la limite des places disponibles) Mercredi 11 décembre 2013 AFT : Programmation médiathèque - spectacle de conte avec Ny Eja, hall IFM (ex-CCAC) 14h : Madagaslam présente : « Slam National » - Projection, suivie d’un échange avec le public animé par Madagaslam, film documentaire slam-poésie : « Slam, un sport de poésie » de la fédération française de slam poésie, 2008, 1h30 suivie d’un débat IFM (ex-CCAC) 16h : Madagaslam présente : « Slam National » - Projection, suivie d’un échange avec le public animé par Madagaslam, film documentaire slam-poésie : « Slam à mada »



de Madagaslam, 2013, 52mn - suivie d’un débat Jeudi 12 décembre 2013 In Square 19h : « Karaoké soft » Paprika 20h : Jeudi jazz avec groupe NNS, entrée libre Mojo by no comment® 22h : Sandrine Rajaofetra Vendredi 13 décembre 2013 IFM (ex-CCAC) 19h : Madagaslam présente : « Slam National » - Concert « Spoken word » avec le slameur français Ioka Naan, sur invitations à retirer à l’accueil dans la limite des places disponibles In Square 20h : « Soirée 100% RNB - Latina » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Big MJ Chillout Café 21h : « Iarivo lahy » : musique traditionnelle et world musique Samedi 14 décembre 2013 AFT 9h : Evènement Hetsik’1 - 2ème édition du festival des arts urbains : « Vakomandroso (alliance entre cultures urbaines modernes et cultures traditionnelles) », devant parvis, parvis, parking, scène, hall, salles polyvalentes IFM (ex-CCAC) 10h : Madagaslam présente : « Slam National » - Conférencedébat « Le slam, un plus ou un moins pour la littérature ? », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 10h30 : Culture scientifique - Rencontre avec un chercheur : « La restauration du palais de Manjakamiadana dans le Rova d’Antananarivo », médiathèque de l’IFM, entrée libre AFT 15h : Evènement Hetsik’1 - 2ème édition du festival des arts urbains : grand concert de Rap et R’n’b « Tafa haintsohaintso » avec

Elita, Tsekmah, Alison et Meïzah IFM (ex-CCAC) 14h : Madagaslam présente : « Slam National » - Finale du tournoi slam-poésie, salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h30 : Madagaslam présente : « Slam National » - Clôture & remise des trophées, salle de spectacle, entrée libre In Square 20h : « Intimate evening soul music live » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Mamisoa & Meva (de France) Dimanche 15 décembre 2013 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Ted l’explorateur » Café de la gare 16h : Ciné rétro Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « The kings of summer » Jao’s Pub 20h : Discothèque Mercredi 18 décembre 2013 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de midi - Madagascar Mozarteum présente : « L’amour dans toutes ses formes » par Icanto, salle de spectacle, entrée libre AFT 14h à 15h : Programmation médiathèque - animation culturethèque avec Tanjona et Aina, médiathèque adulte, adhérents et grand public (20 personnes) IFM (ex-CCAC) 15h : Lectures et activités pour les enfants - animations pour les enfants : « Petit père noël deviendra grand » de Anu Stohner, espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - séance jeune public : « Le clan des siciliens » de Henri Verneuil, France, 1969, 2h



IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - séance jeune public : « Les promesses de l’ombre » de David Cronenberg, USA, 2007, 1h40 interdit au moins de 12 ans Jeudi 19 décembre 2013 In Square 19h : « Billard clubbing et karaoké » Vendredi 20 décembre 2013 In Square 20h : « Funky spirit » avec Bim & Tommy Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Malala Chillout Café 21h : « Doda (du groupe Tsiakoraka) » : jazz musique Samedi 21 décembre 2013 In Square 19h : « Sing like star karaoké » Kudeta : « Crazy Night Noel » Dimanche 22 décembre 2013 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Maman j’ai raté l’avion 1 » Café de la gare 16h : Ciné rétro Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Hotel Normandy » Jao’s Pub 20h : Discothèque Mardi 24 décembre 2013 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec J&B (Joel Rabesolo, Johny Bass, Jimmy B) Chillout Café 21h : « Dadabe noely » : musique jazz autour d’un dîner de Noël du Chill

Mercredi 25 décembre 2013 Jao’s Pub 20h : Discothèque (Noël) Jeudi 26 décembre 2013 In Square 19h : « Karaoké soft » Paprika 20h : Jeudi jazz avec Ranto Ranoarimanana, entrée libre Vendredi 27 décembre 2013 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jean Aimé Chillout Café 21h : « Piarakandro beko » : musique traditionnelle du sud de Madagascar In Square 21h : Soirée « Funky à l’ancienne 70’s-80’s-90’s » Samedi 28 décembre 2013 In Square 20h : « Billard clubbing et karaoké » Dimanche 29 décembre 2013 Jao’s Pub 20h : Discothèque Mardi 31 décembre 2013 Chillout Café : « Nouvel an du Chill » : animation DJ Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jaojaoby (St Sylvestre) Tous les mercredis au Café de la gare de 18h30 à 21h30 : Happy hour sur tous les cocktails Tous les jeudis au Café de la gare de 18h30 à 21h30 : Happy hour sur tous les cocktails + bières, avec animation musicale

Pour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 Decembre à : agenda@nocomment.mg



Culture

Nos années Surfs Ils auront vendu près de quatre millions de disques en à peine huit ans de doo-wop savants sur toutes les scènes yé-yé d’Europe. Les Fab Six de Tana. Le combo malgache qui aura frappé le plus fort à l’exportation et dont on ne peut que se souvenir avec émotion cinquante ans après sa formation.

(1963-2013

Henri Ratsimbazafy Jeune chanteur déjà auréolé de son « lamba blanc », Dear Henri a connu Les Surfs à l’époque préhistorique où ils couraient encore les petits cachets sous le nom des Béryls. Cinquante ans tout rond. Comme le temps passe.

Vous avez connu Les Surfs au tout début de leur carrière… Exact, à l’époque où ils s’appelaient encore Les Béryls (rires). C’est le genre de noms que les groupes se donnaient pour imiter Les Shadows ou Les Chats sauvages. Mais eux n’étaient vraiment rock’n roll, plutôt influencés par les groupes vocaux doo-wop style Platters ; c’est d’ailleurs en reprenant Only You dans un radio-crochet sur Radio Tananarive en 1958 qu’ils ont commencé à faire parler d’eux sous le nom des Rabaraona 6 Mianadahy (les six frères et sœurs Rabaraona). Quand je les rencontre, début 63, ils sont tout nouveaux dans le show-biz ; moi j’avais déjà sorti Lamba blanc et Samba tyrolienne, je crois que ça les impressionnait ! C’est comme ça qu’on a fait la fameuse Tournée Guibert à travers Madagascar puis à La Réunion : on se partageait le même orchestre, les CCC Guitare (N.D.L.R., qui tenteront plus tard de percer 42 en France sous le nom des Safari). C’étaient des gens très

L’affiche mythique de SLC avec les Surfs au premier plan parmi les idoles yé-yé.

talentueux et restés très humbles, même quand le gros succès est arrivé fin 63 et qu’ils ont pris le nom des Surfs. Ils n’hésitaient pas à faire les choristes pour des artistes moins célèbres. Je me souviens qu’ils ont mentionné mon nom sur le dos de la pochette

)


de leur deuxième disque. On est toujours restés amis même si les contacts se sont espacés avec les années. Un temps, Rocky est même devenu mon guitariste. Quels souvenirs avez-vous de la Surfsmania en France… Ils ont littéralement explosé là-bas ! Dès 1963, avec des tubes comme Reviens vite et oublie (Be my Baby), adapté des Ronettes ou Si j’avais un marteau (If I had a Hammer), chanté la même année par Claude François. Je me souviens d’un concert de Sheila dont ils assuraient la première partie : le public était tellement chauffé à blanc qu’il a accueilli la vedette aux cris de « Les Surfs ! Les Surfs ! » (rires). Ils ont vraiment marqué le courant yé-yé, et ce sont quasiment, avec Henri Salvador, les premiers artistes noirs à s’imposer en France. Certains ont pu regretter l’orientation un peu trop variétés qu’ils ont prise (Scandale dans la famille, À présent tu peux t’en aller), car c’était d’abord des chanteurs de gospel et de Rythm’n Blues. Et les six membres pouvaient chanter en solo aussi bien qu’en chœur. Des artistes suprêmement doués. Quel écho en a Madagascar ? Il n’y a aucun retour ici, et c’est très paradoxal quand on y songe. Quand le groupe était de passage au pays, personne ne s’y intéressait, pas de photographes pour les attendre à l’aéroport, pas de mouvements de foules. Aucun concert des Surfs n’a jamais été organisé à ma connaissance, alors qu’à la même époque, ils jouaient avec les plus grandes stars mondiales : Les Supremes, Tom Jones, Les Rolling Stones, Stevie Wonder ! Ce n’est que quand le groupe s’est dissous en 1971 pour émigrer au Canada, qu’on a commencé à prendre conscience du phénomène qu’il avait représenté. Certains les considèrent comme les pionniers de la Word. C’est incontestablement une sensibilité du Sud qu’ils amenaient dans leurs chansons, même s’il s’agissait de reprises en français de standards internationaux. Leur âme malgache on va dire.

Les Beatles malgaches

Et les fameuses chansons que leur auraient écrites les Beatles ? Pour moi, c’est une légende. Il y a bien cette reprise de There’s a Place des Beatles qu’ils sortent en 1964 sous le titre Adieu chagrin, mais aucun enregistrement n’existe faisant état de chansons que leur auraient écrites Lennon et McCartney. Ils en ont peut-être parlé - c’est certain qu’ils se sont rencontrés et sans doute fréquentés, notamment lors du fameux concert de 1964 à l’Olympia où les Beatles partageaient l’affiche avec Sylvie Vartan et Trini Lopez - mais si c’est le cas, le projet n’a jamais abouti. Sinon Les Surfs seraient le seul groupe au monde à qui les Beatles ont donné des chansons. Mais cela n’enlève rien à leur gloire. D’une certaine façon, ce sont les Beatles malgaches... Propos recueillis par Solofo Ranaivo

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Isabelle Rabaraona

Mes frères et mes sœurs...

Isabelle Rabaraona a grandi avec Monique (1945), Nicole (1946), Coco (1939), Pat (1941), Rocky (1942) et Dave (1943), autrement dit Les Surfs. Chanteuse de jazz, elle se souvient de ces jours heureux bercés par le doo-wop « vita gasy » de ses frères et sœurs.

de A house is not a Home de Dionne Warwick, ainsi que de nombreux standards de Burt Bacharach qu’ils adoraient. Coco chantait tellement bien It’s Alright de Curtis Mayfield ! Malheureusement, ces chansons sont moins populaires ou plutôt elles n’ont pas connu l’exposition médiatique de Si j’avais un marteau. Pourtant c’est le style Quels souvenirs gardez-vous des années Surfs ? qu’ils auraient voulu chanter. j’étais très jeune à l’époque, car je suis l’avant-dernière d’une fratrie Vous pensez qu’ils n’étaient pas libres de leurs choix ? de douze enfants et pas mal d’années me Je dirais que leur maison de disque ne voyait séparaient de mes aînés. Pour autant, je me pas les choses comme ça. N’oublions pas qu’à souviens de la fierté que je ressentais quand l’époque, c’est leur petite taille et leur sourire j’apprenais qu’ils fréquentaient Johnny « des îles » qui amusent le public. On est dans Hallyday, Sylvie Vartan ou Françoise Hardy. un monde de paillettes, la musique n’avait Vue de Tana, c’était magique. Comme cette pas grand-chose à voir là-dedans, et c’est sans photo mythique de 1966, parue dans le doute ce qui les a découragés. Dès 1967, ils magazine Salut les copains, où les voit en cessent d’enregistrer et quatre ans plus tard ils avant-plan avec tous les artistes yé-yé de se séparent. Je pense qu’ils ont été à la limite l’époque. C’est une photo révélatrice, car du système médiatique de l’époque, comme ce sont les seuls artistes de couleur : d’une les Beatles d’ailleurs. Le groupe essaiera de se certaine façon, ils ouvrent une porte à toute reconstituer sous différentes formes, mais la une génération, les Manu Dibango, les disparition de Monique en 1993 et de Nicole Youssou N’Dour. en 2000 a mis comme un point final, même Pourquoi avoir choisi le jazz en ce qui vous si Rocky et Dave poursuivent l’aventure concerne ? chacun de leur côté. Pour ma part, j’ai pris le Je dirais que c’est de famille, car contre toute apparence Les Surfs se relais en 1972 en enregistrant à Tana avec mon frère Luc un premier rangeaient dans cette tradition. Beaucoup de gens l’ignorent, mais 45 Tours chez De Comarmond (Discomad), la compagnie où ils dans la pile de chansons qu’ils ont enregistrées, il y en a beaucoup qui avaient enregistré eux-mêmes leur tout premier disque sous le nom appartiennent à ce registre, et c’était déjà celles-là que je préférais, à des Béryls. l’époque. Il y a par exemple Un toit ne suffit pas, adaptation en français Recueillis par Joro Andrianasolo

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Quand on commence la basse à 5 ans par admiration pour Jaco Pastorius, c’est qu’on a forcément quelque chose que les autres n’ont pas. Surtout quand on a des doigts de fille peu adaptés dit-on à la quatre cordes ! Mais quinze ans plus tard, cela donne le phénomène Christelle Ratri, bassiste de jazz au groove quasi-extraterrestre...

gée seulement de 19 ans, Christelle Ratri se range déjà parmi les grands  noms de la guitare basse malgache.

Toutes catégories confondues : blues, jazz, world, roots… « Le genre de musiques qu’on n’entend pas tous les jours à la radio et à la télé malgaches », ironise-t-elle.

Christelle Ratri 46

Mademoiselle


Elle est comme ça, la petite, aussi entière dans ses jugements que dans sa façon de pincer les cordes ! Jouer de la basse pour une femme n’a jamais été un truc évident. Question de doigté. On se souvient tous de l’excellente Tina Weymouth du groupe Talking Heads ou de Kim Deal des Pixies, mais la liste est vite parcourue. D’autant qu’en dehors du rock il n’y a pratiquement personne. Quelques pépites quand même, comme la chanteuse et bassiste de jazz américaine Esperanza Spalding, l’une de ses grandes références. « Je ne me suis jamais dit : tiens, je vais devenir bassiste. J’ai toujours gratté, car j’appartiens à une famille de musiciens, mais c’était plus par plaisir. Jusqu’en 2012 où j’ai eu l’occasion de remplacer un bassiste sur scène, et à partir de là je n’ai plus arrêté… » Quand elle n’est pas en cabaret, son terrain de prédilection, on la retrouve aux côtés de (très) grosses pointures locales, comme Silo ou les groupes Mafonja ou Arison Vonjy. Tout naturellement, son groove ravageur a fait sensation au dernier festival Madajazzcar, en octobre dernier, où elle s’est produite en compagnie de son frère, le guitariste Andry Micka Benkhely, et du batteur Sitraka Andriamora. Une vraie consécration à même pas 20 ans - vous avez dit prodige ? Comme tous les bassistes, son Dieu de la quatre cordes est Jaco Pastorius, l’homme qui a révolutionné la basse dans les années 70 par son jeu sans frettes au sein du mythique groupe de jazz-rock Weather Report. « Je me souviens avoir visionné un DVD live de lui. Je devais avoir 5 ou 6 ans, ç’a été un vrai coup de foudre. » Papa, Professeur de musique, remarque sa fascination et lui offre sa propre guitare basse ! « Il a réduit la largeur du manche pour l’adapter à mes petites mains. » Au fil des années, la fillette parvient à tirer ce son velouté et précis, en slap comme en tapping. Comme Pastorius,

Culture elle sait rendre la basse indispensable au sein de l’orchestre, capable d’envolées solo d’une impressionnante complexité. « On a longtemps défini la basse comme un simple instrument d’accompagnement, c’est une erreur. Dans un ensemble, c’est elle qui sert de support aux autres. Si tu fais une fausse note, c’est tout le morceau qui tombe à l’eau. » D’où, sans doute, son attitude très concentrée sur scène, le corps très statique comparativement au groove qu’elle dégage. « C’est juste pour ne pas accentuer le poids de la guitare qui est quand même un peu lourd pour moi. Au début, je m’asseyais sur un tabouret, mais à la demande du public j’ai dû prendre la posture debout. » Si sur son compte facebook, elle mentionne « Situation : en couple », « c’est juste pour limiter les prétendants », assure-t-elle, sa vie de musicienne et d’étudiante (licence de communication en poche), lui laissant peu de temps libre pour cultiver son côté fleur bleue. Jusqu’à présent, son répertoire consiste en reprises de Jaco Pastorius et d’Esperanza Spaldin, mais elle compose à l’occasion, aidée par son père et son frère. Peut-être la matière à un premier album en 2014 ? La belle esquive la question et assure ne pas être pressée. À moins de 20 ans, on la comprend ! Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

a i m e l a b a s s e


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Kougar


Entre reggae bon teint et ragga dancehall, Kougar délimite sans fausses notes son territoire de chasse : les soirées festives bourrées de samples et de synthés. Une aventure démarrée il ya déjà dix ans ans avec une première partie très remarquée du rappeur La Fouine en 2010...

ougar ? On pense à ces lionnes d’un certain âge, pour ne pas dire d’un âge certain, réputées aimer croquer leurs jeunes C proies. Eh bien perdu ! Car c’est le nom (avec un k) d’un chanteur et d’un groupe plutôt portés à croquer du son. Du gros son qui bouge façon ragga dancehall ou raggamuffin, ce mouvement parti de la Jamaïque dans les années 80 et devenu très en vogue dans l’océan Indien, notamment à Maurice et bien sûr dans la Grande Ile. Musique festive par excellence, influencée tout à la fois par le reggae et le hip hop, où samples et synthés jouent un rôle fondamental. C’est très exactement le domaine sur lequel chasse ce Kougar de 25 ans, répondant au doux nom de Thiera (Thierra Soa Faneva pour l’état civil), fiston soit dit en passant du chanteur Thiera Bruno. « J’ai commencé en dansant le hip hop et j’ai basculé dans le ragga dancehall après m’être fracturé le bras. Comme je ne pouvais plus danser, j’ai choisi de faire danser les autres. » Son style est donc un savant mélange de reggae roots, de ragga et de hip hop, ainsi que l’illustre son premier double album (rien que ça !) sorti en 2011. La première galette s’appelle Look’Roots, uniquement sur fond de guitares, et la seconde Rud Boss, plus instrumentale avec des mixtapes (compilation de chansons) très bien pensés. Car Kougar est loin d’être le produit de l’année. Il s’est fait connaître en 2010 pour avoir fait la première partie

Culture du rappeur français La Fouine, en collaboration avec deux «  parrains  » des ghettos américains, Mic G et Dixon Junior. Depuis, Kougar est une espèce de mythe auprès des jeunes branchés qui veulent danser « intelligemment ». Ses textes sont en effet toujours très pertinents, en phase avec le quotidien malgache le plis réaliste, ce qui lui a valu de recevoir le deuxième le prix Jeune Talent 2012 lors d’un concours national. « J’en suis fier, car cela prouve que j’ai ma place et qu’on reconnaît mon travail. » Ses influences sont évidemment très larges : les musiques jamaïcaines (bien sûr !) comme Morgan Heritage, mais aussi Selah Sue, Ayo, les musiques religieuses en général et le kilalaka : « Le kilalaka, c’est roots, j’écoute ça pour avoir le feeling ! ». Issu de la scène sound system (musiques destinées à l’animation de soirées ou de concerts), il reste fidèle à ses racines en étant accompagné le plus souvent pas Rafia Sound System. Sur scène, il est accompagné par Mira à la basse, Rata et Dadami à la guitare, Koko Ralibera aux percussions et Rasta, deuxième chanteur. Et comme ce Kougar est du genre boulimique de travail, il confesse la sortie imminente d’un nouvel opus intitulé Roots’Stock, pot-pourri des 50 morceaux qu’il a écrits depuis 2011 ! «  Chanteur, c’est un métier à temps plein. Je suis confiant dans ce que je peux faire et de ma valeur en tant qu’artiste. Je fais de la musique pour laisser une trace, je ne fais pas dans l’éphémère. » Une trace de griffe, sans doute... Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

Croqueur de sons

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Trio-T

©Photo : Bernard Wong


Culture Après des concerts à La Réunion et à l’île Maurice, le groupe fusion Trio-T, formé du bluesman mauricien Éric Triton, du chanteur de maloya Tiloun et de la chanteuse de beko Talike, a terminé sa tournée à Madagascar avec deux concerts à Antsirabe et Tana, les 8 et 9 novembre dernier. Leurs impressions à chaud avant le dernier concert.

Quelle leçon tirer de cette tournée dans les trois îles, la fusion a-t-elle opéré ? Éric Triton : C’est une expérience captivante et quasiment une première car, paradoxalement, nos trois îles échangent peu entre elles. De l’avis des connaisseurs, comme Christophe David (Libertalia-Music Records) qui est à l’origine de ce projet, cette fusion de beko, de maloya et de blues créole ne ressemble à rien de connu musicalement. Mais c’est peut-être ça, finalement, notre identité profonde… en attendant d’y ajouter les Seychelles et les Comores ! Sur scène, tout semble aller de soi, pas de fausses notes entre nous, la valiha trouve tout naturellement sa place entre les tablas et les congas. Le plus dur a été d’apprendre les paroles des chansons de Talike en malgache alors que ni Tiloun ni moi ne parlons la langue. Et vice versa. Difficile de croire que nous n’avons eu que dix jours pour préparer la tournée et pour réarranger – voire réécrire – les morceaux que chaque membre du trio a proposés. D’autant qu’on se connaissait très peu avant. Comment décrire votre musique ? Tiloun Ramoun : C’est très difficile. Disons que c’est comme mélanger dans une poêle du piment mauricien, de l’oignon réunionnais et de la tomate malgache. Ça donne de la sauce,

c’est sûr, mais tout est dans la façon de composer avec les ingrédients. Il ne s’agit pas de plaquer l’une sur l’autre trois traditions musicales différentes, mais de les faire respirer ensemble, de les « lier » pour reprendre la métaphore culinaire. Je dirais que c’est une musique des îles, une musique métisse qui donne envie de bouger, mais sans se limiter au boum boum. Si je devais lui donner un nom, je dirais « musique de l’interculturalité de l’océan Indien » car elle mélange trois cultures différentes, mais étroitement liées dans l’histoire. Une facette oubliée de l’océan Indien… L’avenir du Trio T ? Talike Gellé : Trop tôt pour le dire, mais il y aura une suite, sans doute des enregistrements audio et vidéo et des participations à des festivals. En attendant, nous allons reprendre nos routes respectives. Pour moi, cela veut dire continuer à faire connaître la musique du Sud, je suis Antandroy, et les instruments traditionnels malgaches comme le kabôsy, le marovany ou le katsa. Avec mon groupe Talilema, formé en 2011 avec Kilema, nous avons une tournée prévue en Europe et un agenda rempli jusque juin 2014. Éric et Tiloun ont eux aussi leur calendrier avec leur formation respective. Mais le plus important, c’est la graine que nous avons semée, cet esprit de fusion extrêmement fécond et qui devrait inspirer bien d’autres musiciens à l’avenir. Au fait, quel nom donner à cette musique ? Propos recueillis par Solofo Ranaivo

2 il + elle = 3 îles

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Roland Raparivo Ramaheninarivo Pont flottant « Le pont vers Foulpointe était coupé, il fallait traverser en bac. J’ai travaillé à partir d’une photo - je garde toujours ces documents de travail et c’est seulement après que je décide de les utiliser ou pas. Cela peut prendre des années. »

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bientôt 80 ans, dont 60 au chevalet, il se présente comme le doyen des peintres et plasticiens À malgaches. Son exposition, du 1er au 9 novembre dans le hall Madarail de la gare Soarano a permis de renouer avec un artiste tourné depuis toujours vers l’Impressionnisme. Passionné de lumière, il a commencé sa carrière comme photographe avant de s’atteler au « mystère de la couleur ». Paysages familiers, scènes quotidiennes malgaches, tout chez lui respire l’intimité avec le pays. « Je ne peins que ce qui m’inspire, je ne reçois

Sur la route « C’était sur la route de Mahajanga. Nous disposons dans ce pays de territoires très vastes, inexploités ou faiblement exploités. Parfois on aperçoit deux ou trois rizières, mais c’est tout. Peut-être que ce sont juste les moyens qui manquent… »

Culture ni commande ni ordre de quiconque », appuie-t-il d’un regard qui ne s’en laisse jamais remontrer. Tout petit déjà, son père voulait qu’il soit ingénieur. « Il me frappait s’il me surprenait un crayon à la main, mais mon instituteur appréciait ce que je faisais, et c’est ce qui m’a fait persévérer. » Engagé dans les événements du 29 mars 1947, il en a fait un tableau Lutte du peuple Malagasy en 1947 qui fut exposé au Musée national, malheureusement perdu dans l’incendie du Palais de la Reine du 6 novembre 1995. Chutes vers Fianar « Ces chutes sont à une centaine de kilomètres de Fianarantsoa, inaccessibles en voiture. On l’a donc laissée à l’hôtel. Le village le plus proche n’avait pas plus de dix maisons, sans aucun commerce. On s’est arrangés avec les moyens du bord… »

Propos recueillis par Joro Andrianasolo

Jamais sur commande

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Les apprentis 1995 - France - 94 mn - Comédie de Pierre Salvadori avec François Cluzet (Antoine), Guillaume Depardieu (Fred), Judith Henry (Sylvie), Claire Laroche (Agnès)

Le Livre du mois

Culture

Le Film du mois

Tromba une transe par Ben Arès

n homme, dénommé l’Étranger, arrive à Madagascar, le pays d’origine de son fils disparu. Habité, en dialogue U avec lui, il pénètre dans l’antre de l’Île Rouge, au bord du

ntoine (François Cluzet), un écrivain un brin dépressif et en galère, aménage chez un ami pour quelques jours. Lequel part souvent aux États-Unis, le laissant avec Fred (Guillaume Depardieu), son colocataire glandeur. Trois ans plus tard, Antoine et Fred n’ont pas changé d’appartement et vivent ensemble. Devenus amis, ils font face à leurs petits problèmes, que ce soit au niveau financier, amoureux ou moral. A priori, le sujet du film est tout bête mais à travers les mésaventures de ce duo d’amis, Pierre Salvadori nous montre des adultes qui stagnent, qui ne grandissent pas et qui semblent prendre la vie comme elle vient. Le scénario, truffé de moments absolument délicieux nous laisse entrevoir des bribes de vie, d’amitié, de colère parfois, de tristesse mais aussi de joie. Sans s’en rendre compte, on finit par se laisser prendre par le rythme du film qui nous emmène tranquillement là où il veut. Après Cible émouvante (1993), le second long-métrage de Pierre Salvadori réserve des dialogues et des interprétations impeccables, servis par un humour tonifiant. Le duo Cluzet/Depardieu y fonctionne à merveille.

gouffre de son passé et de son futur. Il chemine, cherche, observe, s’interroge, poursuit cette quête de la vie et de la mort, de la nais­sance et des origines. Vers où le mènera-t-elle ? L’énigme reste entière, car c’est l’intensité de la trajectoire qui importe ici, non la destination, comme si le sel de la vie ne se révélait qu’au moment où l’on a tout perdu. Le monde alors redevient une profusion d’odeurs, de couleurs et de sons, dont l’Étranger se laisse griser jusqu’à l’excès, insatiable d’expériences et d’échanges humains. Ben Arès est né en 1970 en Belgique. Il fut l’éditeur responsable, avec David Besschops et Antoine Wauters, des revues Matières à poésie et Langue vive. Il a publié, en wFrance et dans son pays natal, des recueils de poésie, deux récits, un roman. Depuis 2009, il vit à Madagascar, à Toliara, dans le sud subaride. Des nouvelles sont en cours de publication. Tromba, une transe, est son quinzième livre. Nous y reviendrons dans une prochaine édition.

Diffusion sur CanalSat les jeudis 5 décembre à 20 h 50, dimanche 8 décembre à 0 h 25, mercredi 11 décembre à 0 h 20, jeudi 12 décembre à 8 h 15, samedi 14 décembre à 0 h 30.

Tromba une Transe, par Ben Arès, maelstrÖm reEvolution, 142 pages. Prix : 14 euros. Sortie : 15 novembre 2013. À commander chez l’éditeur.

A

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Le père Noël (n’) est (pas) une ordure. À moins de considérer l’humanité toute entière comme un ramassis de ventres vides et de gosier asséchés communiant avec ferveur dans la culture de la ripaille. Le merchandising et le packaging les plus avancés au service «  du pain et des jeux » les plus rétrogrades...

oël fait des miracles, sinon ce ne serait N pas devenu la fête la plus

vendable dans le monde. C’est un des miracles du Père Noël. Au fur et à mesure des décennies, ce gros rubicond rigolard à la houppelande rouge intense et à la barbe blanche fait la Une et en vient presque à éclipser la fête anniversaire du « Divin enfant ». Qui dit mieux ? On se rue dans les églises, certes, mais la tête tout occupée à ce qui va se passer dans la soirée. L’auguste personnage ne boit pas, sauf peut-être - et ce n’est pas pour faire de la pub - du Coca Cola. Selon l’histoire, cette multinationale aurait

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par Mamy Nohatrarivo

Fomba amam-panao

L e ventre de Noël

largement contribué au lancement du look actuel du Père Noël. Il n’est pas un goinfre, qu’il s’agisse de caviar, de boudin blanc ou d’oie rôtie. Il n’est pas un ivrogne non plus malgré le champagne et le whisky qui couleront à flots. Et plus fort encore : le Père Noël continue d’exister malgré tous les efforts des adversaires du culte de la personnalité. Noël fait des miracles. C’est la fête des joies partagées. Le petit dernier sera heureux avec sa voiture téléguidée dernier cri, la petite dernière avec sa poupée celluloïd qui ne fait pas non, mais pleure, fait pipi et ferme les yeux quand on l’allonge. Il ne lui faudra que quelques jours pour revenir à sa vieille poupée de chiffon qui partage son lit depuis dix ans, tout le gamin troquera sa belle auto contre la boîte de sardine (vide) qu’il tirera dans la courette. Société de consommation ! Des créatifs sont payés à coup de millions pour concevoir les jouets qui feront un carton pour Noël avec tout ce qu’il faut d’arguments pour inciter les parents à faire le forcing sur la carte bancaire. Belle invention que ce truc. Facile à utiliser et indolore sur le moment. Encore un miracle ! C’est après que ça se gâte. Le Père Noël est le plus grand anesthésiste de l’histoire. Il permet d’oublier crise et pénurie. La fin du mois suivant transformera les banques en bureaux des pleurs. Peu importe. La mode est aux plaisirs immédiats. L’éphémère prime sur le long terme. L’heure est à la fiesta. Carpe diem ! Le Père Noël peut rire dans sa barbe.



Fanany, le monstre,

et Hamira, femme de tête

anany était un jeune homme d’une méchanceté dont on ne pouvait trouver d’équivalent sur terre. Il s’en prenait aux plus petits Fcomme aux plus grands, aux femmes comme aux hommes. Un jour, il tomba sur une femme qui avait l’air inoffensif mais était en fait une mpamosavy, être maléfique qui œuvre à la nuit tombée. Comme il s’apprêtait à lui voler tout son or après avoir profité de son hospitalité, celle-ci le maudit en ces termes : « Tu portes bien ton nom, tu as un fanahy de serpent – le fanahy étant l’identité profonde qui se manifeste dans les comportements et les propos. Mais comme tu trompes les gens avec ton apparence humaine, chaque fois que tu auras l’intention de commettre quelque méchanceté, serpent tu apparaîtras. » Furieux, Fanany allait se jeter sur la femme quand il se transforma réellement en serpent tout en gardant sa tête d’homme. Il prit la fuite. Et comme il ne pouvait s’empêcher d’être méchant, il se transformait plusieurs fois par jour. Il devint la terreur de la région. Les six rois du pays tinrent alors conseil sur la manière d’éliminer définitivement Fanany, qui ne se cachait plus et attaquait ouvertement les gens. Comme il appartenait aux rois de défendre les peuples, ils décidèrent d’affronter l’ennemi en personne. Le premier volontaire prit la route, plus poussé par son épouse que par bravoure, car c’était un mou. La veille, celle-ci, qui l’avait toujours dominé 58 et régnait derrière son dos, lui avait tenu ces propos :

Par Sylvia Mara

« Tu es le roi le plus adulé de tous, c’est sur toi que doit rejaillir l’honneur d’avoir vaincu Fanany. Si tu ne décides pas de partir demain même pour le tuer, je te quitterai avant le lever du jour. » À la vue de Fanany qui comprit son intention, le roi mou flancha, mais avant qu’il perdît connaissance, Fanany lui coupa la tête. Celle-ci se ficha sur le corps du serpent, et il eut ainsi deux têtes. Il prit le corps sans vie du roi et le cacha dans sa grotte. Le deuxième roi prit la route, c’était un homme qui, en plus de son épouse, en avait plusieurs autres que, par lâcheté et refus d’assumer ses responsabilités, il cachait aux yeux de tous. À la vue de Fanany qui comprit son intention, le roi lâche prit ses jambes à son cou, mais Fanany le rattrapa et lui coupa la tête. Celle-ci se ficha sur le corps du serpent, et il en eut ainsi trois. Il prit le corps sans vie du roi et le cacha dans sa grotte. Le troisième roi prit la route, c’était un homme qui se vantait toujours de sa force, de ses avoirs et de ses exploits imaginaires. À la vue de Fanany qui comprit son intention, le roi vantard se mit à délirer avec des gestes désarticulés, mais avant qu’il eût fini sa litanie et sa chorégraphie, Fanany lui coupa la tête. Celle-ci se ficha sur le corps du serpent, et il en eut alors quatre. Il prit le corps sans vie du roi et le cacha dans sa grotte. Le quatrième roi prit la route, c’était un homme qui mentait comme il respirait. À la vue de Fanany qui comprit son intention, le


Contes du Sud roi menteur perdit le sourire qu’il affichait et oublia la phrase d’amitié qu’il avait préparée. Fanany lui coupa la tête. Celle-ci se ficha sur le corps du serpent, et il en eut alors cinq. Il prit le corps sans vie du roi et le cacha dans sa grotte. Le cinquième roi prit la route, c’était un homme qui passait ses journées à courir après les femmes pour faire tomber leur pagne. À la vue de Fanany qui comprit son intention, le roi coureur de pagne tomba dans l’impuissance. Profitant de la débandade, Fanany lui coupa la tête. Celle-ci se ficha sur le corps du serpent, et il en eut ainsi six. Il prit le corps sans vie du roi et le cacha dans sa grotte. Le dernier roi, le sixième, prit la route, c’était un séducteur qui tuait les femmes après avoir abusé d’elles. À la vue de Fanany qui comprit son intention, le roi bourreau des cœurs perdit ses moyens. Fanany lui coupa la tête. Celle-ci se ficha sur le corps du serpent, et il en eut ainsi sept. Il prit le corps sans vie du roi et le cacha dans sa grotte. Arborant fièrement ses sept têtes, Fanany sillonna le pays, pliant les peuples sous la terreur, leur faisant perdre leur fanahy, les empêchant ainsi de vivre et de vaquer à leurs occupations habituelles. Et quand un brave guerrier tentait de lui couper

Traditions

une tête, celle-ci repoussait, et le guerrier finissait toujours par être avalé par l’une des sept. Une femme alors se leva, Hamira ou celle-qui-va-trancher. Hamira était une jeune femme habituellement douce mais animée d’un feu intérieur que les plus observateurs pouvaient déceler dans ses yeux, du moins quand elle soutenait leurs regards, préférant dissimuler son pouvoir. Quand elle apprit la défaite des rois et la transformation de Fanany en serpent à sept têtes, elle alla en forêt et y resta de longs jours à observer les êtres et les choses qui la peuplaient. Au bout de trois quartiers de lune passés dans la forêt avec les êtres de la nature, Hamira se leva et alla au-devant de Fanany. Celui-ci la vit et, le corps luisant, fit gesticuler ses sept têtes d’une manière terrifiante. La première tête, celle du mou, s’avança vers elle pour la happer. Hamira darda sur elle un regard de

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braise. Elle mollit, Hamira en profita pour lui trancher le cou. La tête ne repoussa pas. La deuxième s’avança, celle du lâche. Hamira se mit à citer le nom des femmes du roi et des enfants qu’il avait eus avec lles. La tête se fit petite, Hamira en profita pour lui trancher le cou. La tête ne repoussa pas. La troisième s’avança, celle du vantard. Hamira tendit la main à la hauteur de sa gorge, irradiant vers elle une onde puissante. La tête éructa, Hamira en profita pour lui trancher le cou. La tête ne repoussa pas. La quatrième s’avança, celle du menteur. « Tes mensonges te montent à la tête », proféra la jeune femme d’une voix aigüe qui transperça l’esprit et les tympans de son interlocuteur. Hamira en profita pour lui trancher le cou. La tête ne repoussa pas. La cinquième s’avança, celle du coureur de pagne. Hamira fit mine de retrousser son pagne. La tête se baissa, les yeux fous. Hamira en profita pour lui trancher le cou. La tête ne repoussa pas. La sixième s’avança, celle du bourreau des cœurs. Hamira lui servit son sourire le plus envoûtant. La tête s’enflamma, bleuit d’émotion. Hamira en profita pour lui trancher le cou. La tête ne repoussa pas. Restait la septième tête qui se trouvait dans une furie extrême. Fanany cracha sur son ennemie un venin de haine paralysant. Hamira riposta avec un chant d’amour, un antidote des plus puissants. Fanany lança sa queue incandescente dans sa direction, voulant la balayer et la faire disparaître de la terre. Hamira se transforma en cristal liquide que la queue traversa sans dégât. Comprenant que cette queue était à l’origine de tous les maux, Hamira la coupa. Fanany invoqua son maître, le grand esprit obscur, pour faire tomber la foudre sur son adversaire. Hamira se transforma en ndendemo, la plante consommatrice d’électricité. La foudre la frappa sans la tuer. Mais Fanany, lui, fut violemment secoué et en perdit la vie. Hamira sortit de sa besace une tige de bambou contenant de l’eau cueillie à l’aube à une source sacrée de la forêt. Elle lava les têtes décapitées qu’elle ramena ensuite dans la grotte ou se trouvaient les corps intacts. Chaque tête réintégra son corps et chaque roi fut ramené à la vie. Un conte est un conte, je décapite le fanany et vous recouvrez le fanahy.


Stéphane

Baumier

Il a pris, en août, la relève de Jean Testemale comme directeur général de Canal Plus Madagascar. « Je suis ici pour faire de Canal Plus une télévision pour tous les Malgaches », affirme le nouvel homme fort du pionnier de la télévision par satellite.

près quatre ans passés au Vietnam en tant que directeur informatique et technique de Canal Plus, Stéphane Baumier a été appelé en A août dernier à remplacer Jean Testemale, parti pour le Cameroun. Un

nouveau défi pour ce trentenaire attaché au groupe Canal Plus depuis 13 ans. « J’ai commencé mon parcours en Guadeloupe, à La Martinique et en Guyane. Ensuite, je suis parti au Sénégal et en Côte d’Ivoire et enfin à la Réunion où je m’occupais un peu de Madagascar à l’époque où Canal Plus était rattaché à SME Madagascar, filiale du groupe Sicam. » Quatre mois après son installation dans la Grande Ile, il compte poursuivre les actions entreprises par son prédécesseur afin de « pérenniser la structure pour la rendre encore plus accessible à la clientèle malgache ». Canal Plus a fonctionné en mode start-up, mais aujourd’hui elle est une société à part entière. Son développement a été marqué par la mise

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Pas que le business


MÉdias en place de nouvelles chaînes comme le bouquet Access (69 chaînes et radios à 20 000 Ar TTC), les réseaux de distributions de huit boutiques, les six stands dans toute l’île et les 100 points de vente. « Canal Plus a longtemps été considéré comme un produit de luxe par les Malgaches. Notre mission est de continuer à adapter nos offres pour les rendre accessibles à la population.» Un objectif quasiment atteint puisque que Canal Plus Madagascar compte près d’une dizaine de milliers d’abonnés dans toute l’île. « Nous sommes largement en avance, Madagascar est sur du haut de gamme. Nous avons permis de mettre la nouvelle technologie à disposition des Malgaches. » La société fonctionne aussi en terme de proximité. En 2014, elle entend se lancer dans le social : « Cela me tient à cœur, il n’y a pas que le business », précise Stéphane Baumier. Canal Plus soutiendra deux grandes causes, non seulement en finançant des projets, mais en mettant par exemple des écrans à disposition des écoles. « Nous sommes en pleine discussion avec les associations. La télévision permet de découvrir le monde et d’apprendre de nouvelles cultures, même quand on n’a pas les moyens de se la payer.» Cette proximité se retrouvera également au niveau des services et des contenus. « Nous comptons diffuser ou produire des émissions sur le pays à partir de Canal Evénementiel comme des concerts, des événements sportifs ou d’autres thématiques. Bref, faire parler de la Grande Ile. Les Malgaches le méritent. » Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


MÉdias

Iandrisoa

Hardy François

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Le succès du feuilleton télévisé « Lakam-Pitia » permet à New Line Pictures Madgascar de se lancer aujourd’hui dans le long-métrage. Un cinéma « à l’américaine » en tout point professionnel, avec de vrais acteurs, des courses-poursuites et des cascades, assure le fondateur du studio. Voilà qui devrait nous changer !

Vous n’êtes pas tendre avec l’industrie locale du cinéma… Je reconnais que certains films sortent du lot, mais je suis allergique à bien des pratiques en vigueur dans le cinéma malgache. Aujourd’hui tout le monde se veut réalisateur : on a de l’argent, une caméra, une anecdote à raconter et on croit que le tour est joué ; il n’y a plus qu’à se mettre en vedette avec son oncle ou sa femme de ménage. Tout ça pour aller grossir le marché pirate ! Certains studios sortent quatre films par mois en sachant qu’ils n’auront aucune peine à les vendre. C’est de l’abattage, sans aucun effort au plan qualitatif. Le scénario est platement récité ou horriblement surjoué, avec cette manie de refaire les voix en studio pour cacher les insuffisances techniques. Il y a pourtant eu de grands films malgaches, comme Dahalo, Dahalo (1985) de Benoît Ramampy que tout acteur devrait savoir par cœur. Qu’apporte New Line Pictures Madagascar par rapport à tous ces dysfonctionnements ? J’ai fait pas mal de films de sensibilisation avec des bailleurs américains qui ont toujours été satisfaits de mon travail. Les Américains peuvent tourner des films en quatre jours, mais ils le font bien, sans bâcler, et c’est à cela qu’on doit pouvoir arriver, avec juste un minimum de préparation. Quand on a lancé New Line Pictures en janvier 2012, on était cinq partenaires animés d’une même envie de professionnaliser, de faire grandir le cinéma d’ici. Aujourd’hui, je mène la barque seule, c’est dire

Faire grandir


qu’il faut s’accrocher. Au début, nous avons voulu solliciter des financements d’entreprises, mais si tu n’es pas le cousin ou le copain, ça ne sert à rien, personne ne se soucie de tes compétences. À partir de là, on a fonctionné sur la base d’un fonds propre, et c’est comme ça qu’on a réalisé le feuilleton Lakam-Pitia sur la chaîne Record. Par bonheur, il a trouvé rapidement son public. Et pas mal de déboires… Sa diffusion était planifiée sur un an sur Record, mais elle s’est arrêtée prématurément. Certains de nos acteurs sont partis jouer ailleurs par appât du gain, d’autres ont monté leurs boîtes de prod, des techniciens sont partis pour de gros salaires… dans le marché pirate. À la lumière de cette expérience, nous exigeons un contrat d’exclusivité avec nos acteurs. Tout cela devrait profiter à Dago 2013, mon premier long-métrage à l’écriture duquel je travaille depuis six mois avec un auteur. Il y aura des cascades, des coursespoursuites, du jeu d’acteur - du cinéma quoi ! New Line Pictures Madagascar devrait également devenir un groupe à terme, avec une chaîne télévisée qui diffusera uniquement des productions locales. Il y a encore du chemin à faire, mais on peut s’inspirer de l’envolée mondiale de Bollywood. Aujourd’hui, on trouve plein de films indiens chez nous, sans que l’inverse hélas soit vrai… Propos recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

le cinéma


l’actualité du jeu vidéo vue de Madagascar

N i No Kuni

Ni No Kuni arrive traduit en français sur console de salon. Un JRPG japonais (Japanese Role Playing Games) à l’ancienne qui a, malgré ses défauts, un charme peu commun dans les productions nippones.

n suit les aventures d’Oliver, un enfant qui a perdu sa mère mais découvre l’existence d’une réalité parallèle O dans lequel elle aurait une «âme sœur». Il s’en va parcourir

cet «autre monde» et tenter de la ramener parmi les vivants. Suivi en permanence de Lumi, une espèce d’ange gardien à l’allure de peluche, il rencontrera divers

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ADD-on

personnages qui viendront l’épauler dans sa longue quête. Le gameplay offre d’un côté des phases d’explorations sur une carte du monde, des villes, et villages, à pied, en bateau ou à dos de dragon volant. De l’autre, les combats en semi-temps réel, avec libres déplacements dans l’arène pendant les affrontements. On peut contrôler les personnages, et chacun peut faire appel à des «familiers», sorte de petits monstres évolutifs à qui on peut apprendre des compétences d’attaque, défense, magie… On a aussi la possibilité de créer de nouveaux sorts soi-même, soit en trouvant des formules, soit en expérimentant avec les ingrédients que l’on détient déjà. Ni No Kuni bénéficie de la patte graphique du studio Ghibli, celui-là même qui a œuvré sur des chefs-d’œuvre du cinéma d’animation (Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké). Cet aspect dessin animé très reconnaissable lui donne une identité visuelle très attachante, sans oublier les musiques enchanteresses orchestrées par le grand Joe Hisaishi. Dans les faiblesses, on regrettera l’intelligence artificielle des alliés un peu à la rue pendant les combats ainsi qu’un certain problème de rythme venant entacher l’aventure. L’histoire prend énormément son temps, la montée en niveau des personnages est aussi laborieuse. Ni No Kuni demeure une aventure qui s’apprécie sur la durée. Parfois contemplatif, naïf dans ses personnages, long et lent, il n’en demeure pas moins très attachant. Joro Andrianasolo

Namco Bandai/Level-5, Studio Ghibli - JRPG Disponible sur Playstation 3/Nintendo DS. Ma note : 8/10

Nippon ni mauvais




Alain

ÉCO

Rajaonah

les étudiants afin de leur faire rattraper un niveau bac professionnel », ceux-ci se spécialisent en tourisme, hôtellerie ou restauration pour l’obtention d’un brevet de technicien supérieur. «  60 % de la formation s’effectue en e restaurant pédagogique Ladobo (nom évoquant une technique culinaire) et le entreprise. Dans le domaine de l’hôtelleriebar d’application Galeoka (rhum en betsileo) restauration, nous avons conclu un vont compléter les installations du centre de partenariat avec l’Andasibe Hôtel où formation Atout tourisme Madagascar, créé interviendront nos formateurs. Nos diplômés par Alain Rajaonah il y a plus de dix ans. sont ainsi totalement opérationnels ». Ayant « Après avoir été guide et agent de production, suivi une formation professionnelle en j’occupais le poste de chef d’agence quand est écotourisme sur le continent nord-américain survenue la crise de 2002. Il m’a semblé que au sein de Park Canada, Alain Rajaonah est la formation pouvait être, quelque peu, à un formateur expérimenté et recherché dans le secteur guidage. Puisse l’essor attendu du l’abri de certaines turbulences. » Même si les crises se font également sentir tourisme garantir un débouché à tous les au niveau des inscriptions, Alain Rajaonah a jeunes concernés par ces apprentissages. toujours accueilli une cinquantaine d’élèves Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg pour ses deux promotions. Après une année de tronc commun car «  il faut booster Atout tourisme Madagascar vient de se doter d’un restaurant et d’un bar d’application. Une adresse sympathique pour se délecter tout en encourageant l’apprentissage et la recherche de l’excellence.

L

Restaurateur pédagogique

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Michel Barré Directeur général d’Orange Madagascar Si l’opérateur mobile et Internet a reçu de plein fouet les effets de la crise de 2009, les voyants recommencent à passer au vert avec croissance à deux chiffres en vue. Reste à passer le cap des élections pour que le patron d’Orange voie la vie en rose.

Un an après votre nomination à la tête d’Orange Madagascar, comment vous apparaît le marché des télécommunications ? D’abord je connais Madagascar depuis beaucoup plus longtemps. En 1997, à l’époque du lancement d’Antaris, la filiale mobile africaine de France Télécom, j’ai occupé pendant plusieurs semaines les fonctions de directeur général. Le responsable en titre, posté en Centrafrique, ne pouvait se libérer et le directeur des activités internationales m’avait demandé d’assurer l’intérim. Comme vous le savez, Antaris deviendra Orange Madagascar en juin 2003. Cela pour rappeler qu’Orange, en tant qu’opérateur privé, n’a cessé d’accompagner le développement des télécommunications à Madagascar. C’est d’ailleurs l’une des infrastructures fondamentales du pays qui n’a cessé d’évoluer de manière très positive au cours de ces quinze dernières années, et l’on ne peut que se féliciter d’y avoir contribué.

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Croissance à deux ch


avait déjà relevé le viseur à 100 000. Aujourd’hui, on est à cinq ou six millions de clients, tout opérateur confondu ! Difficile d’être plus précis car à Madagascar le marché repose à 97 % sur du prépayé. Or à partir de quel délai d’activation de sa carte SIM un utilisateur peut-il être considéré comme client : trois mois, six mois, un an ? Tout dépend en somme de ce que l’on entend par client… Un flou qui permet aux opérateurs de se proclamer numéro un… Orange ne fait pas sa com’ sur cet argument, car on peut toujours être numéro un de quelque chose, il suffit de trouver le critère le plus adéquat ! On préfère se positionner comme « opérateur leader », au sens de celui qui donne l’impulsion, qui imprime la dynamique du marché en terme d’innovation, de couverture et de développement de services destinés à tous, car notre culture d’entreprise c’est aussi la responsabilité sociale. Ce sont des choses qui s’apprécient plus qu’elles ne se quantifient. En bref, c’est au client de dire qui est le numéro un. Comment cela se traduit-il en terme de chiffre d’affaires ? En tant que filiale d’un groupe coté à Paris et à New York, on est tenus de ne communiquer nos éléments financiers qu’à des moments précis de l’année, je préfère donc m’en tenir à la tendance. On va dire que 2013 est globalement une bonne année : on renoue avec la croissance après la passe difficile de 2009-2010 et la timide amorce de reprise de 2011-2012. En 2014, on devrait donc pouvoir afficher une croissance à deux

ÉCO

En quoi les télécommunications malgaches méritent-elles ce satisfecit ? On peut toujours vouloir plus et mieux, mais dans le contexte d’économie dévastée dans lequel le pays se débat depuis des années, il faut reconnaître qu’il est un bon élève africain au plan de ses télécommunications. Il a su se doter d’un réseau de classe internationale. Il faut se rappeler qu’il y a quinze ans, Madagascar était à l’âge de pierre des télécommunications avec quelques dizaines de milliers d’usagers et un réseau fixe qui fonctionnait tant bien que mal. Aujourd’hui, tout opérateur confondu, il se situe au niveau des pays les plus développés. En Afrique, par exemple, on est régulièrement classés numéro un ou deux en terme de rapidité de l’Internet. Pour y arriver, il a fallu toute une politique d’investissements privés, souvent en avance sur l’époque. Comme ceux qu’Orange Madagascar et ses partenaires ont consentis pour l’installation des câbles sous-marins en fibre optique Lion 1 et 2, en 2009 et 2012. Aujourd’hui, le désenclavement numérique de l’île est une réalité. Si aujourd’hui les centres d’appels commencent à prendre le relais de l’île Maurice, c’est évidemment dû aux câbles sous-marins. Vous parlez de performance réseau, mais en terme d’utilisateurs réels ? Là aussi il faut savoir d’où l’on part. En 1997, le business plan d’Antaris, optimiste comme tous les business plans, tablait sur 20 000 clients mobiles à gagner sur quinze ans. Un an après, on

On veut se positionner comme leader

chiffres pour 2014

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chiffres, on n’en est pas si loin cette année. A condition bien sûr que des événements exceptionnels ne viennent pas s’interposer, ce qui signifie des élections présidentielles et législatives qui se passent bien et un gouvernement qui soit prêt à accompagner l’activité économique. Dans les points négatifs, on peut citer la couverture réseau insuffisante… On estime qu’il y a encore 6 à 7 millions de ruraux qui vivent hors zones couvertes. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont sans moyens de télécommunication, car il existe des solutions alternatives. Orange propose par exemple le service Tanàna Phone, un point d’appel fonctionnant grâce au solaire dans les zones sans électricité. Cette offre permet aux villages les plus enclavés de communiquer sur l’ensemble du territoire national, et avec le monde entier s’ils le souhaitent. Notre ambition est d’en installer 5 000 d’ici fin 2014 pour un investissement global d’environ un million d’euros. Près de la moitié est déjà opérationnelle. Est-ce l’une de ces stratégies d’adaptation qui s’offrent lorsqu’on opère dans un pays en voie de développement ?

Orange MADAGASCAR en chiffres Création : 1997 (Antaris) Capital : Orange (71,75 %) - Mauritius Telecom - Fiaro – Sicom - Invescom Environ 2 millions de clients actifs

Oui, forcément. Nous devons en permanence nous adapter à la contrainte d’un pouvoir d’achat qui est l’un des plus faibles du monde, tout en veillant à insuffler une dynamique de développement. C’est pourquoi notre offre mobile se porte en entrée de gamme à 40 000 Ar, pour des équipements basiques certes (téléphoner, envoyer des SMS), mais garantis Orange. Depuis septembre, nous proposons aussi le smartphone Alcatel Pixi à 159 000 Ar, un produit qui est réellement en train de démocratiser l’accès à Internet à Madagascar. Mais un smartphone sans une offre de services associés ne sert à rien. C’est pourquoi il est accompagné du forfait Mandam’ qui permet pour 600 Ar d’avoir 300 secondes de communication, 20 mégaoctets de connexion, plus l’accès gratuit à wikipédia. Nous ciblons les jeunes et les étudiants, un pari sur la formation et le développement.


Orange Money relève du même schéma… C’est un service de mobile banking opérationnel à Madagascar depuis trois ans et visant à contrebalancer le faible taux de bancarisation dans le pays. Avec 1 500 points Orange Money où déposer et retirer de l’argent instantanément et en toute sécurité, c’est un réseau beaucoup plus dense que celui de n’importe quelle banque. Nous en sommes déjà à plus d’un million d’utilisateurs actifs. Mon ambition est clairement d’en faire la banque de tous les Malgaches. On assiste à la mise en commun d’une partie des infrastructures de télécommunication, n’y a-t-il pas un risque de cartellisation ? C’est une tendance générale en Europe comme en Afrique, car cela n’a pas de sens au plan de l’impact paysager d’avoir trois pylônes côte à côte, là où il pourrait n’y en avoir qu’un. Pour les opérateurs qui se partagent la structure - le pylône mais pas les antennesrelais qui sont fixées dessus - c’est aussi le moyen de réaliser des économies qui iront sur d’autres investissements. Cela n’empêche en rien la concurrence sur les offres, les services ou les prix. On ne peut donc pas parler de cartellisation, même si l’on assiste ces dernières années à une concentration du secteur. En Ouganda, par exemple, il y a eu jusqu’à dix opérateurs mobiles en lice, mais cinq ont vraiment développé leur réseau et deux

seulement se sont rapprochés. À Madagascar, nous ne sommes que trois, mais cela correspond à la capacité du marché. Au-delà, il serait très difficile de se développer. Comme pour toute activité fortement capitalistique, on a besoin d’avoir une taille critique pour pouvoir investir. À quand la téléphonie mobile de quatrième génération (4G) ? Elle est à Maurice depuis juillet 2012 et techniquement nous sommes prêts à ouvrir le réseau à Madagascar. C’est essentiellement une question réglementaire, car la licence octroyée par l’Omert (Office malgache d’études et de régulation des télécommunications) n’autorise pas les opérateurs mobiles à fournir des services 4G. Cela viendra tôt ou tard. Nous sommes confiants en l’esprit d’ouverture de l’autorité de tutelle ; c’est sur l’initiative de l’Omert qu’en 2009, les opérateurs ont été autorisés à lancer la 3G alors que leur licence ne portait initialement que sur la 2G. En attendant, c’est bien la 3G qui fait l’actualité. À la fin de cette année, nous aurons cent villes couvertes en 3 G avec du haut débit mobile et des connexions Internet de qualité égale à ce qu’on trouve en Europe. Chaque chose en son temps. Propos recueillis par Alain Eid

Télécoms de père en fils Nommé à la tête d’Orange Madagascar en septembre 2012, après une expérience africaine de cinq ans comme directeur de la zone Afrique de l’Est, Pacifique et océan Indien, Michel Barré se définit d’abord comme un homme des télécoms. « Mon père était responsable d’un service des lignes du temps du téléphone fixe, à 7 ou 8 ans je l’accompagnais sur les chantiers. Un de mes fils a également choisi ce métier. » Ingénieur, il intègre en 1975 la Direction générale des télécommunications, rebaptisée France Télécom en 1988 et officiellement Orange depuis le 1er juillet 2013. En 35 ans, il aura assisté à toutes les révolutions du numérique à travers différents postes de direction au sein de filiales : Mobistar, deuxième opérateur belge de téléphonie mobile, Telemate et Transpac. À 60 ans, il entend bien faire de Madagascar le point d’orgue de sa carrière sinon son baroud d’honneur, convaincu que « l’aventure d’Orange dans l’océan Indien ne fait que commencer ».

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Ranaivo

Ravorontsiloza

Ranaivo surnommé Le Dindon est marchand de dindes. Rien de plus logique en somme. Tout comme l’incroyable flambée des prix que connaît ce volatile à l’approche des fêtes de Noël. Bref, en ce mois de grande bouffetance, Ranaivo a tout pour être un homme heureux…

ive décembre, le mois des fêtes, des bons gueuletons et des dindons dodus ! Pour Ranaivo que ses amis surnomment affectueusement Ravorontsiloza (dindon), V c’est vraiment un mois béni. Marchand de ce précieux volatile au marché de la

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Petite Vitesse, il va en tirer une source de revenus non négligeables à l’occasion des fêtes de Noël. « En temps normal, c’est à peine si j’en vends trois en une journée. Mais quand approche Noël, chaque matin j’en écoule une bonne cinquantaine, à 12 heures ma journée est finie ! » Autant dire que c’est lui qui est à la fête avec un chiffre d’affaires plus que décuplé. Des centaines de spécimens vendus au poids, parmi lesquels il convient de distinguer la dinde du dindon, autrement Madame de Monsieur, sans oublier leur petit, le dindonneau ! « Au goût, ça ne fait pas de différence. La chair est onctueuse, et comme l’animal est de taille, il y en a pour toute la famille », commente Ranaivo avec un claquement de langue des plus éloquents. Pour la petite histoire, le volatile était déjà élevé en basse-cour par les Indiens d’Amérique, notamment au Mexique. Il fut ramené en Europe au XVIe siècle par les colons espagnols. On l’appelle «  poule d’Inde  » car à l’époque les Espagnols confondent encore l’Inde et l’Amérique, d’où son nom de « dinde », par contraction. Très vite, elle se substitue à l’oie traditionnelle qu’on servait jusque-là à Noël. La recette de la dinde aux marrons

Il ne sera pas le dindon de la farce !


(dinde farcie accompagnée de châtaignes) est évidemment étrangère à la culture malgache, faute de marrons. On se contente de faire bouillir la dinde dans une marmite avec tomates, oignons, ail et gingembre. Saveurs garanties ! Ranaivo n’est pas éleveur. Il fait venir ses volatiles directement de Toliara et de Betioky Sud, là où existe une ancienne tradition d’élevage. « À Tana, je n’ai pas l’espace pour faire une ferme. De toute façon, l’élevage serait une charge trop lourde pour moi, je préfère rester vendeur. » À l’approche des fêtes, la demande s’affolant, le prix de la dinde est automatiquement revu à la hausse. Un spécimen de 1,5 kg vendu ordinairement

MÉtiers 30 000 Ar peut alors atteindre les 45 000 Ar. Les grosses pièces d’environ 3 kg flirtent avec les 75 000 Ar. De quoi se sentir l’étoffe d’un Rockefeller le temps des achats de Noël ! « Je mets de côté ce que je gagne en décembre, ainsi ça me permet de finir mes mois dans de bonnes conditions le reste de l’année. Mais je suis loin d’être un milliardaire… » A 42 ans, père de famille avec déjà trois petits-enfants, Ranaivo sait au moins ce qu’il y aura dans sa marmite le jour de Noël. C’est déjà ça ! Solofo Ranaivo


S. est une jeune femme pudique et souriante. Je l’ai croisée souvent lors mes pérégrinations dans le quartier. Elle n’est jamais seule. Chaque fois, nous n’avons échangé que deux ou trois mots. Ce jour-là, lorsque je lui ai proposé de la photographier, elle a souri et s’est raidie…

Trottoirs,

kox


Grand angle

Funny Babe (S.) a 27 ans, trois enfants. Le plus âgé a 12 ans et joue dans la rue à côté. Comme sa sœur jumelle, S. se prostitue pour 3 000 ariary, les 1 200 ariary de l’hôtel compris - tarif négociable. Elle s’amuse et amuse les autres prostituées en me précisant son surnom : Bobo (prononcez boubou), ce qui signifie dans le Nord, vagin. Sur son visage sont tatouées des larmes. Pourquoi ? Elle rit. La pose qu’elle prend me fait penser à certaines photos de mode. Ce qu’elle met en scène, c’est elle-même, son propre rôle, dans un décor qui est son quotidien : l’entrée de l’hôtel de passe où elle travaille tous les jours…

et claques...

Christophe Gallaire fait ses débuts dans l’image par le cinéma et la sémiologie. La rencontre, fin des années 90, avec le photographe brésilien Renato Assis (1952-2012) le réoriente définitivement vers la photographie. Après avoir travaillé dans le milieu artistique (danse, musique, pochettes de CD, affiches), il s’est engagé dans une approche documentaire plus humaniste centrée sur les violences et les exclusions en situations de «  crise  » (France, Syrie, Madagascar, Mayotte). Il collabore avec des institutions, des ONG (Médecins sans frontières.), des associations (Inimaginable) et la presse (Libération, Les Inrockuptibles).

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Si les dépliants des agences de voyage vantent, à juste titre, les paysages paradisiaques et la faune hors du commun de l’Île Rouge, ce qui se dit, entre soi à propos de Madagascar tourne bien souvent autour de trois points : corruption, pauvreté et prostitution, les kox comme on les appelle…

inq ans que je viens régulièrement à Madagascar - à Tana surtout. Pour banal que cela paraisse, Madagascar m’a C changé, Madagascar a changé mon regard sur le monde -

ma vie et ma photographie. Les premiers temps, difficile pour moi d’y photographier dans la rue, non que les gens soient rétifs, tout au contraire. C’est l’extrême rudesse du quotidien qui me sidérait. J’ai déambulé dans Tana, hors des axes, loin des lieux « touristiques », des hôtels de luxe, des restaurants chics, des bars et des boîtes de nuit. J’ai marché, par les elakelatrano, dans les quartiers périphériques, les quartiers « populaires », les quartiers « chauds ». Aujourd’hui encore, je marche dans Tana, du matin au soir, et même parfois de nuit, seul. Dans La société des antithèses, le dessinateur malgache Franco Clerc illustre de manière très synthétique la situation : ici, tout se vend, tout s’achète, tout est négociable. Le taxi mais le corps aussi. De jour comme de nuit. On jugera certainement le propos brutal et pourtant. Est-il besoin de multiplier les anecdotes, pour dire ce que chacun sait d’expérience ou pour l’avoir entendu, ici comme au-delà ? Dans le centre de la capitale, la nuit, le corps (de tous âges) s’expose avec exubérance sur le trottoir, été comme hiver. En plein jour, plus en périphérie, dans les « bas quartiers »,

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comme on dit, le corps négociable est moins visible, plus ordinaire, imperceptible même aux yeux de bien des Tananariviens. Dans les « bas quartiers », on trouve de nombreux hôtels de passe. Le prix de la chambre et de la passe varie selon l’heure, le lieu et le client. Près de 5 000 professionnelles du sexe, de 16 à 60 ans, ont été recensées par l’association de prévention Sisal (Sambatra Izay SALama / Heureux [ceux qui] sont en bonne santé) sur 114 fokontany. Qu’elles soient originaires du nord, du centre ou du sud de l’île, jeunes ou plus vieilles, toutes ces femmes ont été, pour la plupart, mariées, ont eu un ou plusieurs enfants d’un homme parti pour une autre, un homme qui n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins du foyer, un homme brutal, un « bandit », un alcoolique… Aujourd’hui, en temps de crise, seules ou avec leurs enfants, c’est dans les rues des bas quartiers de la capitale que ces femmes tentent de gagner leur vie. Commencé il y a près de deux ans, ce travail auprès de ces femmes tente de tracer, trait à trait, une identité que l’ordinaire des souffrances a rendu invisible dans la banalité de la rue. Chaque photographie de cette série est d’abord le témoignage d’une rencontre directe - un face à face qui s’inscrit dans la proximité sans entrer, jamais, dans l’intimité de l’autre à moins qu’elle ne m’y invite. L’approche est frontale. Le drame s’énonce sans effets et sans mise en scène. Textes et photos : Christophe Gallaire


« Le drame s’énonce sans effets et sans mise en scène… » N. m’interpelle dans la rue. Elle est à l’entrée de l’hôtel de passe où elle travaille. Elle sait que je suis photographe. Elle me propose de monter et de faire toutes les photos que je veux ­, « en haut et en bas », me précise-t-elle. Je lui explique que je ne fais pas dans le porno. J’accepte de monter avec

T. est la moins bavarde d’un groupe de cinq jeunes femmes, très complices, qui travaillent sur le même trottoir, la journée exclusivement, de 9 à 18 heures. Toujours ensemble. Toutes ont un surnom. Le sien moque sa dureté de caractère. Les autres insistent sur son origine : elle est karana, d’origine indo-pakistanaise.

elle pour me faire une idée de l’intérieur d’un hôtel de passe. N. a 24 ans, elle vit seule avec deux enfants. Elle veut se déshabiller, je refuse. Elle se dit surprise que je ne profite pas de l’occasion pour en avoir davantage…

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J’ai rencontré H. (26 ans) alors que je suivais une éducatrice dans une action de prévention auprès des « professionnelles du sexe ». H. est de nature guillerette, s’amuse de tout, et d’abord d’elle-même, se met

volontiers en scène devant l’appareil, exhibe avec une certaine fierté ses tatouages, notamment celui qu’elle porte juste au-dessous du nombril : une flèche pointant en direction de son sexe surmontée d’un « bon appétit ».


H. a 40 ans, mère de trois enfants majeurs et se prostitue depuis de nombreuses années. H. et moi sommes devenus rapidement familiers. Nous nous sommes rencontrés de nombreuses fois près de l’entrée de cet hôtel de passe et je l’ai photographiée à maintes reprises. Mais ce jour-là, elle était différente et je le lui ai dit. « Tu sais, m’a-t-elle répondu, je ne suis plus toute jeune. Il faut bien que je me fasse remarquer de temps en temps si je veux gagner un peu d’argent… »

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H., T. et N. ont chacune leur place sur les trottoirs aux abords de cette maison de passe. En bas, un bar. À l’étage, les chambres. Si dans la salle, avant de monter, les prostituées se mêlent aux clients le temps d’une bière ou deux, elles se retrouvent aussi, comme ici, tout

au fond, entre elles. Fréquemment, je suis assis avec elles, à l’abri des regards, pour boire et discuter de leur vie et de la mienne. Entre rires et confidences, mon appareil passait de mains en mains…


L’école de la prostitution. N. a 22 ans, est originaire des Hauts Plateaux et travaille depuis début juillet dans un salon de massage, en internat. Disponibilité : jour et nuit. Après son échec en quatrième année de gestion, N. a décidé de devenir masseuse afin d’économiser et de reprendre sa scolarité. Elle sait que bon nombre des filles qui exercent dans les salons de la capitale sont amenées progressivement à se prostituer. Elle s’y refuse obstinément. Pour autant, elle le sait : quelques billets en ont fait basculer plus d’une. Elle m’avouera, quelques jours plus tard, avoir déjà cédé…

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PSI Madagascar Chaque fin de semaine, PSI Madagascar envoie des agents sur le terrain afin de distribuer des préservatifs et sensibiliser les milieux de la prostitution aux dangers du sida. Des éducatrices paires qui sont elles-mêmes des travailleuses du sexe. Charité bien ordonnée commence par soi-même ?

Prisca (au milieu) et Saina sont elles-mêmes issues du monde des travailleurs du sexe.

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endredi. Il est 18 heures au bureau de PSI (Population Services International) Madagascar, à Ampefiloha. Alors que la capitale entre en mode week-end, V bars et gargotes déjà bien animés, Saina et Prisca s’apprêtent à commencer leur

travail. Vêtues de bleu, fonctionnant en binôme comme les prédicateurs à chemise blanche, mais sans aucune étiquette religieuse, elles vont s’en aller sillonner les quartiers chauds de Tana avec dans leur sac à dos quelque 500 préservatifs – masculins et féminins – à distribuer aux travailleuses (et parfois travailleurs) du sexe qu’elles rencontreront. Une tournée qui devrait leur prendre toute la soirée. C’est l’un des programmes financés à Madagascar par PSI, organisation à but non lucratif dont le siège est aux États-Unis, présente dans plus de 60 pays et leader mondial du marketing social, autrement dit l’utilisation du marketing commercial à des fins de santé publique. Pour Saina et Prisca, la cible est toujours la même : des filles dans la dèche, chômeuses le jour ou employées de magasins incapables de boucler leurs fins de mois, qui attendent le vendredi soir pour tenter de rentrer un peu d’argent. Dès la nuit tombée, le périmètre d’Analakely fourmille de ces « occasionnelles » qui négocient la passe à 4 000 Ar, hôtel compris, avec des clients en goguette à peine plus riches qu’elles. La prostitution « haut de gamme » a ses boîtes de nuit attitrées devant lesquelles Saina et Prisca n’hésitent pas non plus à se poster, car

Entre filles on se comprend


ASsos « il n’y a pas le sida du pauvre et le sida du riche, tout le monde est exposé à la pandémie ». En plus de fournir gratuitement les préservatifs, elles donnent les consignes salutaires pour son utilisation optimale, tentent de convaincre les filles de la nécessité du dépistage, évoquent les avancées de la trithérapie pour rassurer les plus impressionnables. Si Saina et Prisca sont écoutées et respectées, c’est qu’elles sont elles-mêmes issues de ce milieu. C’est en effet la particularité de PSI Madagascar de recruter des éducatrices « paires » pour faire ce travail, c’est-à-dire issues de la cible même. « Quand tu connais tout ce qui se passe sur le trottoir parce que tu l’as vécu ou le vis toi-même, les filles te regardent différemment. Leur détresse tu la connais, leur envie de s’en sortir aussi. On parle le même langage et ça facilite bien des choses. » D’autant que dans quelques heures, une fois leur tournée terminée, Saina et Prisca reprendront probablement leur place sur ce même trottoir. « On n’a pas encore complètement abandonné, car nous aussi on a nos problèmes de survie. Il faut bien savoir que c’’est la misère et la nécessité qui font le lit de la prostitution, pas le vice. » Les choses ne sont pas toujours faciles dans l’exercice de leur travail. L’alcool, la drogue, la faim parfois peut créer des tensions supplémentaires auxquelles elles ont appris à réagir. « À partir du moment où elles ont compris qu’on est là pour les aider, pas pour les juger, le plus gros du travail est fait. Une fille qui ne te renvoie pas le préservatif aussi sec à la figure, tu peux dire que tu as déjà fait la moitié du chemin avec elle. » À Tana, elles sont actuellement deux à remplir cette mission, mais PSI Madagascar en emploie d’autres à travers l’île. Un travail de longue haleine, aussi diffus et souterrain que la prostitution. Solofo Ranaivo Photos : Bernard Wong


Un champ de pervenches prêtes à être récoltées. La plante est pluri-annuelle.

Vonenina

Endémique des régions de l’Androy et de l’Anosy, la pervenche de Madagascar (vonenina) possède d’étonnantes propriétés médicinales qu’on ne cesse de découvrir. Elle entre aujourd’hui dans la plupart des médicaments anticancéreux fabriqués en Europe.

l faut entreprendre un relativement long périple depuis Fort-Dauphin, sur les lambeaux de la RN 13, pour apercevoir au bout d’une heure et demie et 45 km les premiers champs de Ipervenches. Plus exactement Catharanthus roseus : la pervenche de Madagascar ou vonenina

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en malgache. Une plante originaire des régions de l’Anosy et de l’Androy, considérée depuis toujours comme une véritable panacée. Les piroguiers s’en servaient traditionnellement de coupefaim, les paysans pour désinfecter les plaies, soigner le paludisme, traiter les piqûres de guêpes, ou encore de vermifuge pour les zébus. Les mignonnes ne payent peutêtre pas de mine, plantées en rangs d’oignons par carrés de deux hectares, mais le rôle qu’elles jouent dans le traitement des cancers depuis une quarantaine d’années est proprement stupéfiant. C’est ici, à la Société d’exploitation agricole de Ranopiso (Sear), que la mise en culture de la pervenche de Madagascar a commencé en 1971. Depuis 2002, elle est une filiale des Laboratoires Pierre Fabre, le groupe pharmaceutique français le plus engagé dans la fabrication de médicaments contre le cancer. Sur le domaine 15 hectares de pervenches sont plantés, mais la Sear organise dans les villages la culture de 1 500 hectares éparpillés de Manantenina à Beloha. Soit près de 3 000 familles

L’or bleu de Ranopiso


Fort-Dauphin paysannes et une centaine de collecteurs qui vivent aujourd’hui de la pervenche. « Les feuilles produites à Ranopiso sont de qualité supérieure en principes actifs à celles collectées, mais c’est notre rôle ici de bonifier l’espèce », explique Jean Andriamanalintsoa, ingénieur agronome et directeur technique de la Sear. Tout commence avec la découverte de plusieurs alcaloïdes contenues dans les feuilles, lesquelles sont à la base de deux principes actifs, la vinblastine et la vincristine, isolés entre 1958 et 1965. Dès 1967, les premiers médicaments anticancéreux sont mis sur le marché. Sa racine s’avère également efficace dans le traitement des maladies cardio-vasculaires, mais moins utilisée aujourd’hui. Chaque année, 300 à 400 tonnes de feuilles sont récoltées et envoyées par balles vers l’Europe où les fameux principes actifs sont transformés. À raison de quatre kilos de feuilles sèches pour un gramme de médicament obtenu, la pervenche de Madagascar ne se livre qu’au compte-gouttes à la médecine de pointe. Elle n’en est que plus précieuse. Alain Eid Photos : Bernard Wong

Nature

Bienvenue à l’arboretum Il serait dommage de traverser les champs de pervenches sans pousser jusqu’à l’arboretum de Ranopiso, géré lui aussi par la Société d’exploitation agricole de Ranopiso. Ouvert au public depuis 2007, c’est le seul conservatoire botanique des régions Anosy et Androy, recelant sur 2,2 hectares plus de 360 espèces du sud-est et du sud-ouest - les deux tiers endémiques et un bon nombre d’entre elles malheureusement classées Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction). L’occasion de parcourir la riche biodiversité du Sud entre plantes médicinales, ornementales et oléagineuses.


Une démonstration de l’utilisation du charbon vert dans un village de Sambava.

Chan Huchoc

Le charbon vert est du charbon sans bois, produit à partir de compost. Mais pour l’utiliser en cuisine, il faut un four approprié. Chan Huchoc avoue avoir trouvé l’idée du sien en visionnant un bon western. Trois ans plus tard, son invention commence sérieusement à prendre à Sambava.

À l a p o u r s u i te d


Sambava

Nature

ertains l’appellent de leurs vœux, cependant la transition écologique est encore un doux rêve à Madagascar. Le C charbon de bois est par exemple utilisé dans la plupart des foyers

foyers subsistent de nombreux résidus qui ne sont ni consommés ni utilisés : copeaux de bois, tiges, feuilles, etc. Le charbon bio se confectionne à partir du compost de ces derniers, grâce au malgaches. En moyenne, entre 50 et 100 kg de ce combustible recyclage des matières organiques. Après trois années de recherche, Chan Huchoc est parvenu sont consommés chaque année par ménage. Il sert à se nourrir, à se chauffer ou encore à repasser. Or, le charbon est cause de à imaginer le foyer le plus adéquat pour disposer au mieux le charbon vert pour la cuisson : « La la disparition de 150 000 hectares troisième année a été la bonne avec la de forêts par an. Cette déforestation création d’un foyer en forme de tunnel s’accompagne de la destruction de en T ou L ». Un concept qui a déjà séduit 75 % des espèces végétales originelles. plusieurs structures locales. Cependant, La luxuriance des forêts malgaches a même si les guides de la réserve de laissé la place à la couleur sang de son Marojejy viennent d’adopter ce nouveau sol défriché. « L’île verte », autrefois procédé, cette pratique n’est pas encore dénommée Madagascar, se nomme entrée dans les mœurs des Sambaviens. désormais « l’île rouge ». « La population a besoin de beaucoup de La dégradation de l’écosystème temps pour accepter un nouveau produit, malgache est d’autant plus rapide le fatana Mitsitsy (foyer amelioré) a mis que la pression démographique se plus de 10 ans à prendre place dans la fait de plus en plus forte. Pour y société », confie l’entrepreneur. Les marges faire face, Chan Huchoc a imaginé Un charbon bio obtenu à partir des nombreux résidus de développement du charbon vert sont et développé dès 2005 le concept de végétaux du foyer, comme les épluchures. donc encore conséquentes. Chan Huchoc charbon vert. « Ma mère consommait n’arrive pas à se débarrasser de tous ses plusieurs sacs de charbon de bois par semaine, l’idée de départ était donc de voir dans quelle mesure déchets, il s’est cependant entièrement émancipé du charbon de je pourrais arrêter d’en acheter. En m’inspirant d’un western bois grâce à ce procédé ingénieux. j’ai eu l’idée de créer un incinérateur de déchets, avec un poêle Mickael Achard à bois », raconte cet entrepreneur de Sambava. En effet, dans les Contact sur www.nocomment.mg

d u ch a r b o n v e r t

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F ianar entre Nature 90

et Histoire


La capitale du Betsileo, étape incontournable sur « la route du Sud », est dotée de multiples attraits touristiques uniques à Madagascar. Parcours entre vieilles pierres, rizières et petites rivières.

l y a une quinzaine d’années, le World Monument Watch avait classé l’exceptionnel ensemble Iarchitectural de la haute ville de Fianarantsoa

parmi les plus menacés au monde. La Fondation Jimson Heritsialonina a rénové la majeure partie d’une colline où se côtoient temples et échoppes, chambres d’hôtes et ateliers artisanaux. À travers les petites ruelles qui serpentent entre les bâtisses traditionnelles en briques, l’on ressent l’âme de ce village construit durant tout le XIXe siècle par des militaires. Fianarantsoa, fondée en 1830 par la reine Ranavalona Ière fut en effet, à l’origine, une ville de garnison. Il est agréable de s’asseoir au cœur d’un petit espace fleuri et d’admirer aux alentours, un balcon envahi par sa vigne vierge, des détails sculptés de flèches faîtières, des bas-reliefs évoquant des scènes paysannes… Aucune nostalgie en ces lieux qui dominent la ville et les rizières alentours car les cris des enfants qui sortent des écoles ou les chants religieux qui émanent des églises rappellent que ce joyau reste bien vivant. Sur une colline avoisinante, le Kianjasoa, ancienne place forte qui culmine à 1 374 m, occupé aujourd’hui par un beau jardin, englobe une vue panoramique sur la ville. Fianarantsoa et ses environs immédiats abondent d’ateliers artisanaux : travail des fibres végétales et du bambou, tissage de la soie, fabrication de papier

Sud

ESCALES

antemoro, sans oublier l’antre du célébrissime photographe Pierrot Men. L’un des charmes de cette grosse bourgade est de conserver son côté rural. Les marchés y sont nombreux et particulièrement colorés et animés. À quelques minutes du centre-ville, on peut observer le travail des riziculteurs dans leurs parcelles en terrasse. Vers la fin mars-début avril, la campagne fourmille de paysans qui s’activent à moissonner sur fond de majestueux chaos rocheux. Ces dernières années, plusieurs tours opérateurs locaux ont innové afin de diversifier l’offre touristique de ces contrées. À la visite de Soatanàna, siège d’une mission apostolique dont les pratiquants sont revêtus d’habits immaculés, à la découverte des cavernes de Mitongoa ou des plantations de thé de Sahambavy, sont venus s’ajouter des treks et descentes en pirogues. Embarquement à quelques encablures du centre-ville pour la traversée de paysages verdoyants, au fil de l’eau, agrémentée de haltes dans des villages de forgerons où se fabriquent les angady et varamba (charriots traditionnels). Vestiges royaux ou nobiliaires ponctuent la campagne. S’il est vrai que Fianarantsoa est la principale porte d’entrée vers le parc national de Ranomafana dont les forêts sont classées au patrimoine naturel mondial de l’UNESCO, il n’en demeure pas moins que cette ville présente un tout « autre » Madagascar. Richard Bohan

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coupe est bel et bien permise dans la forêt sacrée d’Analavelona qui s’étend sur environ 4 000 ha, dans la contrée Bara, au nord-ouest de Mahaboboka. Enfin, permise uniquement si le bois sert à fabriquer un cercueil. Son nom de « forêt vivante » (sens littéral d’analavelona) est en rapport direct avec le fait qu’elle fait office de cimetière. Comme dans bien d’autres hameaux, villages ou communes du Sud, les morts sont enterrés dans la forêt, mais leur esprit est bien vivant, gardiens tutélaires des lieux. Ici comme ailleurs, ce patrimoine naturel est menacé par les coupes illicites (hatsaka) et les feux sauvages. Pour préserver Analavelona, Missouri Botanical Garden (MBG), en collaboration avec la population locale, a donc demandé l’intégration du site dans le Système des nouvelles aires protégées de Madagascar. Avec l’espoir que l’esprit des morts continue à veiller à la tranquillité du lieu, comme les Bara en sont convaincus. Actuellement, les grands arbres comme le palissandre (Dalbergia sp) y trônent sans subir le misérable sort de leurs congénères du nord de l’île. Analavelona est une sorte d’oasis, seule

Analavelona Refuge des âmes mortes pour les Bara, la forêt sacrée d’Analavelona est en voie d’intégrer la liste des nouvelles aires protégées (NAP). À son crédit une faune et une flore endémiques d’une exceptionnelle diversité et une vie rurale toujours rythmée par l’anjombona, la conque annonçant veillées funèbres ou assemblées villageoises.

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chac ! Tchac ! Aussi inattendu que cela puisse paraître dans une aire protégée, ces coups de hache à la fois cadencés T et monotones ne devraient pas surprendre le visiteur. Car la Au cœur d


forêt pluviale avec Andasibe, dans un milieu hostile sec et chaud. C’est là que les Bara viennent chercher le bois des séculaires hazon-dolo (bois de cercueil) dont le transport vers le village est soumis à différentes cérémonies qui peuvent durer trois ou quatre jours, car il faut préparer les esprits des ancêtres à recevoir le défunt. Les esprits des ancêtres sont constamment présents dans la vie sociale locale. Les mpimasy (guérisseurs) se disent guidés par ces esprits pour trouver et cueillir les plantes médicinales et « magiques », comme ils ont l’habitude de les appeler. Ils ne collectent que les tiges ou les feuilles, après six heures de marche du village d’Andranoheza à la forêt. Le chemin le plus court pour y accéder ! Le long des pistes comme dans les villages, on assiste au défilé pittoresque des mpiarakandro (bouviers) et autres voyageurs pédestres. La quiétude qui prévaut en ces lieux est parfois perturbée par le son langoureux de l’anjombona, conque transformée en instrument d’alerte qui annonce une veillée funèbre ou une assemblée villageoise. Ces facettes peu connues de la vie rurale chez les Bara n’attendent que le visiteur en quête de nature et d’authenticité. Mais pour y accéder, il faut dire adieu à l’asphalte de la route nationale 7 et utiliser les 4x4 tout-terrain. Les recherches scientifiques et inventaires floristiques effectués dans la forêt d’Analavelona ont permis d’identifier 300 espèces de plantes dont huit ne poussent nulle part ailleurs qu’ici. Comme l’espèce Spondias tefyi

Nord-Ouest

ESCALES

(en l’honneur d’un collaborateur de MBG, Andriamahefarivo Tefy), appelée communément sakoambaditsy : parent proche du pommier de Cythère, il atteint 15 à 18 mètres de hauteur et donne des fruits dont les lémuriens sont friands. En effet, le site héberge également six espèces de lémuriens et une soixantaine espèces d’oiseaux forestiers et de zones ouvertes. Et bien d’autres secrets que la forêt ne révèle que parcimonieusement, car ici il faut prendre le temps d’écouter et de regarder. Une chose est sûre, la présence d’une forêt humide dans un paysage semi-aride du sud-ouest ne peut laisser indifférents. Surtout quand la conque retentit pour annoncer un hatsaka de plus. Hans Rajaonera Photos : Missouri Botanical Garden

de la forêt sacrée

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Satrahagna

Pour sa quatrième édition, du 31 octobre au 3 novembre, Festivanille Satrahagna a rassemblé plus de 10 000 festivaliers autour d’un podium où se sont succédé des pointures du calibre de Wawa ou Balita. Quatre jours pour se mettre au parfum de la Sava.

noir, comme on a pris l’habitude d’appeler la vanille, représente l’une premières richesses de l’île. Forte de 7 000 tonnes produites en 2012, Lelle’ordespermet de faire vivre 250 000 planteurs à Madagascar. Afin de célébrer cette orchidée prisée en occident, la région Sava a décidé de lui consacrer un

© Photo : Dubechot Francis

Festivanille


Nord-Est

festival. Unique en son genre, Festivanille Satrahagna est l’occasion de réunir artistes, entreprises et citadins autour d’une thématique : la vanille. La quatrième édition de ce festival a été organisée du 31 octobre au 3 novembre à Sambava. « Nous souhaitions donner une ampleur nationale à cet événement. La venue de la Réunion et de Madagascar de grosses pointures de la chanson telles que Wawa, Dalvi’s ou Balita a permis de donner un écho national au festival. », confie le président du comité d’organisation Mamodaly Zakir. Ces quatre journées de célébration ont été ponctuées par des conférences, des circuits touristiques, mais également par des manifestations culturelles, gastronomiques et sportives. L’objectif

ESCALES

était clairement annoncé : mettre l’accent sur les attraits touristiques, culturels et économiques de la destination Sava (acronyme formé à partir des quatre principales villes Sambava, Antalaha, Vohémar et Andapa). Offrant une succession de régions forestières, de plantations de vanille, de rizières et de rivières, la Sava reste la région la plus enclavée à Madagascar. Pour y accéder il faut pouvoir traverser une piste de 160 km (d’Ambilobe à Vohémar) diffcilement praticable, notamment pendant la saison des pluies. Cette dernière reste pourtant un trésor pour de nombreux scientifiques venus étudier sa faune et sa flore parfois restées intactes. De leur côté, les festivaliers ont été une nouvelle fois nombreux à se regrouper au stade municipal de Sambava. Pour cette édition, ils étaient plus de 10 000 à goûter aux rythmes endiablés des artistes, mais également à s’informer auprès des 80 stands mis à leur disposition. Mickael Achard Contact sur www.nocomment.mg

Un festival senteur vanille

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COUSINS/COUSINES

La Réunion

Benonaldi onaldi Malgachie D’avoir servi des stars du calibre de James Brown l’a lancé sur la piste des restaurants culturels qu’il a animés au Mexique, en France, à Madagascar et à La Réunion. Musicien, écrivain, restaurateur, Bonaldi est comme sa cuisine : un savant dosage de matières grasses et grises.

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près s’être épris de Maupassant, Oui-Oui va bientôt porter son regard naïf sur la « Malgachie ». Son A créateur, un certain Philippe Bonaldi... Tout commence par une furieuse envie de découvrir le monde. Pas

encore pour Oui-Oui, qui n’est pas encore né dans son esprit, mais bien pour son créateur Philippe Bonaldi. Un doux rêveur qui « chausse du 44 depuis tout petit » et ne quitte jamais sa mandoline. Son père est corse ? il vivra dans les îles. Sa mère est mexicaine ? il ira au Mexique. Il découvrira aussi l’Angleterre, puis les Etats-Unis, valorisant tour à tour son savoir-faire de luthier archetier et de cuisinier. Amoureux de musique, de jolis mots qui s’assemblent au rythme de leurs sonorités poétiques, et parfois d’horrifiques à-peu-près dignes d’Alphonse Allais ou de l’Almanach Vermot, sa culture va peu à peu se marier à la nourriture. « Tout comme pour les notes de musique, l’alchimie des mélanges culinaires a un parfum artistique », estime-t-il. C’est ainsi qu’il crée au Mexique son premier café restaurant autour du concept « culture et nourriture », puis un autre dans le Sud-Ouest de la France. Dans la foulée, il monte l’une des premières boîtes de catering en France dans l’optique d’assurer la restauration de groupes pendant leurs tournées : Cabrel, Goldman, Stéphane Eicher et même James Brown vont déguster pendant plusieurs années les mets du chicano corse. Entretemps, notre homme a trouvé moyen d’enregistrer deux galettes musicales, dont une avec la participation de Cabrel qui lui a fait l’honneur de chanter après s’être rassasié à sa table. Dans ses moments de pure folie, heureusement jamais trop nombreux, il ira jusqu’à cuisinier sur scène, faisant rimer mandoline et cantine. Auteur du curieux livre Oui-Oui de Maupassant, pensées particulières, il devient lui-même, sorte de Saint-Ex ayant trouvé son Petit Prince, ce personnage plein d’enfance et de rêves en perpétuel déni de réalité (on dit aussi poète). Tout le contraire d’un béni-oui-oui, vous l’aurez compris !


Quand il débarque à Madagascar (en Malgachie comme il dit) en 2010, son intention est de rencontrer les musiciens de ce pays qu’il ne connaît pas, mais dont la réputation est parvenue jusqu’à ses oreilles. Il passe ainsi trois ans à Antsirabe faisant alliance à la française (jeu de mot) pour développer un nouveau café concert précisément appelé Café de l’Alliance. Il compose avec Mami Bastah, avec qui il accouche de Vazaha’s gasy dans un moment de délire musical improvisé. Oui Oui n’en jamais fini avec sa quête. En 2012, il change d’île et ouvre un quatrième café restaurant culturel, Chez Zot, à Saint-Joseph de La Réunion. Demain ? Si Oui-Oui a côtoyé les stars, vécu toutes sortes d’aventures dans une multitude de pays, son havre de paix, celui qui inspire sa créativité, le seul endroit où il n’est pas tenté de créer un lieu de festivité est bien l’île aux Nattes à Nosy Boraha (SainteMarie). Loin de tout, Philippe Bonaldi vient d’y écrire une nouvelle aventure de Oui-Oui. Il y déploie sa vision poétique, naïve et humoristique de cette « Malgachie » qui l’habite. Un Ouvrage et un auteur sur lesquels nous reviendrons. En attendant, gratte sur ta mandoline mon petit bambino... Julien Catalan Contact sur www.nocomment.mg Bonaldi en bref Origine : bâtard mexicano-corse, citoyen du monde Santé mentale : schizophrène à tendance oui-ouiste, boulimique fin gourmet de culture et de nourriture Objet transitionnel : la mandoline Albums : « Gamèle », « Norpech », « La vraie vie des pissenlits », « Anonyme » Livres : « Oui-Oui de Maupassant, pensées particulières » À sortir : « Oui-Oui en Malgachie »


gastronomie

Interview gourmande « Créer des plats aussi beaux que des tableaux. ». Telle est l’ambition de ce jeune chef épris de couleurs et d’esthétique. Depuis septembre, « chef Nasoa » officie à La Résidence d’Ankerana.

’ai baigné dans le monde de l’art, de la peinture surtout. » Un environnement «J familial qui l’amènera à s’intéresser aux arts

Chef

Nohasoavina Rabetokotany

de La Résidence 98

culinaires et de la table à la faveur d’une formation à l’INTH (Institut national du tourisme et de l’hôtellerie) achevée en 2010. « Cela m’a permis d’exploiter au mieux ce que je considère comme un don, la capacité de créer des plats qui soient aussi beaux que des tableaux. » Ses études à peine terminées, il commence à travailler pour Sofitrans (Société financière pour le développement des transports et du tourisme), tout en effectuant ses stages au Piment Banane (Toamasina) puis comme maître d’hôtel aux Roches Rouges (Mahajanga). Étape décisive : il représente Madagascar pour le concours culinaire Challenge Mets Plaisirs – Meilleurs jeunes talents culinaires de l’océan Indien du magazine culinaire réunionnais Mets Plaisirs.. Présentez-nous votre style… Coloré, visuellement artistique et dans le respect du goût originel de chaque produit. Même s’il m’arrive de rehausser des courgettes

ou des carottes avec de l’origan, le goût propre du produit ne doit jamais se perdre. Quels sont vos produits de prédilection ? Surtout les légumes, pour leurs couleurs. J’aime particulièrement l’oignon, malgré sa réputation de mauvaise odeur. Je veux montrer qu’on peut l’utiliser de manière artistique et en même temps agréable au goût. Les ingrédients récurrents de vos plats ? A La Résidence, surtout des produits frais, les légumes et les viandes (rouges, blanches, rosées) avec une cuisson bien maîtrisée. Quel genre de cuisine n’appréciez-vous pas ? Aucune, la cuisine c’est comme la musique et l’art en général. Ce qui est communément considéré comme mauvais, on peut toujours en tirer quelque chose de bon. Ce qu’on mange dans une gargote peut être délicieux, certaines saveurs qu’on y découvre peuvent servir à améliorer la grande gastronomie. Votre plat favori ? Il m’est très difficile de décider, j’aime manger de tout tant que les goûts sont respectés. Mais j’aime bien la cuisine malgache.Le ravitoto sy henakisoa, par exemple, bien tendre, bien mijoté en ragoût, avec un rougail de tomates parfumé au combava. Votre boisson préférée ? Je suis un adepte de la bière, et j’aime


beaucoup le vin pour son aspect noble, chaque cru a son histoire. Savoir que je bois quelque chose qui a de la valeur, ça motive à en savoir plus et ça se marie bien avec la cuisine que je propose, à base de légumes et de viande. J’ai une préférence pour le vin rouge et le blanc sec ; avec les desserts, ce sera plutôt du blanc moelleux. À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Je me suis donné comme défi d’améliorer les goûts tout en modernisant les produits. Pour l’instant, on est en lancement de la carte avec quatre entrées chaudes/froides, quatre plats principaux et quatre desserts… Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Je travaille toujours dans l’hygiène. Je suis très strict au niveau de la qualité des produits que j’utilise : si les produits sont mauvais, c’est comme un couteau mal aiguisé, on n’arrive à rien. Tout dépend aussi de mon inspiration, du respect des produits et de la couleur. Je peux prendre une recette de base, la génoise par exemple, et la modifier pour que ce soit plus léger en bouche. Quels chefs sont vos modèles ? En pâtisserie, Christophe Michalak. Plus généralement, le Chef Lalaina

« L’artistika » et Yves Camdeborde que j’ai pu côtoyer lors de mon escapade à La Réunion. Il m’a beaucoup poussé et c’est quelqu’un d’ouvert. Il ne dévoile pas ses recettes, mais il conseille. Pour moi c’est ça qu’on appelle un chef. Votre recette du moment ? Bavarois à la mangue, que je présente assez différemment. C’est un des desserts les plus colorés et les plus demandés. Une vraie douceur, facile à avaler. Sinon la tagliatelle de courgettes au chèvre. Votre prochain dîner ? Chez moi ! Je me suis marié il y a peu et chaque jour j’essaie de faire la cuisine et le dîner à la maison. Le dimanche c’est d’autant plus spécial, le dîner doit être impeccable. Votre actualité ? À La Résidence, Je suis responsable de restauration et chef. Mon travail est de former les gens dans la salle en terme de service, d’accueil des clients. Je coache le personnel de cuisine pour qu’il apprenne à travailler sans mes directives. Je recrute encore en ce moment car nous sommes en train de refaire l’équipe. Propos recueillis par Joro Andrianasolo

Recette du mois : Farandole de zébu à la bière

Ingrédients

Préparation

• 125 g de filet de zébu • 100 g de tortis • 70 g de crème • 20 g de romarin • 40 g d’oignon • Pincée de 5 épices • 40 g de beurre • 1 verre de Skol • 20 cl d’huile.

Saisir la viande avec l’huile parfumée au romarin. Y joindre l’oignon, verser la Skol, laisser cuire 45 minutes. Préparer la garniture, dont tortis sauté au beurre, parfumé à l’ail et au thym, légèrement écrémé. Dresser.

Par « Chef Nasoa » Nohasoavina Rabetokotany de La Résidence

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gastronomie

Propositions gourmandes par

Escargots au riesling

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Tagliatelles de courgettes au chèvre parfumées à l’origan


« Chef Nasoa » Nohasoavina Rabetokotany de La Résidence Bavarois aux mangues et sa verrine à trois saveurs

Côte de zébu caramélisé avec sauce roquefort

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L’avis de l’œnologue

Le vin du mois

gastronomie

Ce vin du mois est un blanc moelleux chilien de la prestigieuse maison Concha y Toro, de sa gamme Viña Maipo. Comme tout blanc moelleux, légèrement doucereux, qui se respecte, il exprime des notes empyreumatiques de miel, de noisette au nez et en bouche. Quant à sa particularité, il est issu de Muscat, un cépage de prédilection pour les vins ayant un certain taux de sucre résiduel. Vendangé manuellement, vinifié à basse température et travaillé tout au long de son processus d’élaboration exclusivement avec matériels en inox, sa qualité se retrouve dans sa finesse organoleptique. Une garantie de son producteur, mondialement connu des oenophytes ! Typiquement féminin, peu alcoolisé, je le vois en harmonie parfaite aussi bien avec des mets assez virils, chauds, épicés qu’avec des douceurs telles le foie gras, les pâtisseries et entremets en tout genre. Mon conseil : partager vos mises en bouches et plats festifs de ce mois de décembre, autour de ce Dulzino 2012 servi très frais, en toute modération !

Isabelle Rakotozafy

Dulzino Moscato Blanc 2012 Miora Gennari du Tana Art Café « Le Dulzino Moscato Blanc de Viña est un vin chilien blanc doux assez fruité. Les femmes l’apprécient généralement. À boire très frais, il est parfait pour l’apéritif, ainsi que pour les desserts et les fruits. »

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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Le cocktail du mois

Septième

ciel

Un cocktail avec un nom aussi prometteur, difficile de passer à côté. Surtout coiffé de sa crème chantilly, aussi aérienne qu’une plume d’ange terrassant le feu du rhum blanc ! Le paradis des contemplatifs en somme. Mais à entrevoir les yeux ouverts, car ce délice n’est pas un rêve, quand bien même concocté par Dreams Billard-Bar-Karaoké. Avec modération bien sûr ! Ingrédients • 1,5 cl de liqueur de café • 1,5 cl de crème de whisky • 1 cl de vodka • 1 cl de rhum blanc Préparation Verser dans un shooter la liqueur de café, la crème de whisky puis la vodka, et le rhum pour relever le goût du cocktail. Ajoutez de la crème chantilly sur le dessus pour terminer. Ce shooter se boit d’un trait.

by Dreams L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.





Sahondra Andrianjatovo, la gérante des lieux.

Tsar’ B Mi Ouvert depuis 2010, Le Tsar’ B Mi (littéralement « vraiment très bon ») propose une authentique cuisine tananarivienne, métissée d’influences chinoises et européennes. Un peu plus que ce que l’on attend d’habitude d’une gargote, et pour cela à recommander chaudement !

sy hen’omby (bouillon de brèdes et viande de zébu), Ravitoto sy henakisoa (manioc pilé et viande de porc)... les amateurs de cuisine malgache ne sont certes Rpas omazava déçus en poussant la porte du Tsar’ B Mi, dans le quartier d’Ambodifilao. Ce nom quelque peu intriguant est le raccourci phonétique de tsara be mihitsy (vraiment très bon). « C’est en entendant mon petit-fils de 3 ans prononcer ces mots de cette façon que j’ai

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eu l’idée d’en faire mon enseigne. Plus tard, j’ai appris que c’est également une formule de politesse très répandue à l’est du pays », explique Sahondra Andrianjatovo, la gérante. Bref, une façon savoureuse de signifier qu’ici on est « condamnés à bien manger » et que c’est toujours très bon ! D’autant que Mme Sahondra qui organise le service en salle avec ses collaborateurs, officie également aux cuisines. « On sert une cuisine sans prétention, une cuisine de gargote on va dire, mais préparée avec les meilleurs produits, j’y veille personnellement », souligne la maîtresse de maison. En dehors des plats typiquement malagasy, on trouve au menu le désormais classique mi-sao, les soupes chinoises, le riz cantonnait et le tsok (soupe de riz). Également des spécialités européennes comme les spaghettis, ainsi que quelques propositions plus orientées snack. Du côté des jus maison, les fruits de saison sont à l’honneur : corossol, fraise, framboise… pour tous les goûts. Une approche multiculturelle ou métisse de la cuisine qui plaît visiblement à

Vraiment très bon


SoRTir une clientèle d’habitués constituée autant de Malgaches que d’étrangers. « Une capitale se doit d’être ouverte au monde et plus cosmopolite dans ses goûts que l’intérieur du pays, c’est ce que j’essaie de faire dans ma cuisine », explique doctement Mme Sahondra. Avec évidemment un «  prix gargote  » défiant toute concurrence. Depuis mi-octobre, le Tsar’ B Mi développe un coin snack pour les clients qui n’ont pas le temps de s’asseoir : on s’y fait servir de délicieux nems, dodus à souhait, à grignoter sur le pouce. Ce savoir-faire universel, Madame Sahondra le doit à son expérience de plusieurs années auprès de cuisiniers chinois. « J’ai observé leurs méthodes de travail et je m’en inspire toujours pour créer mes plats. Sans prétendre à la grande gastronomie, j’aime apporter une petite touche artistique. Je mets un point d’honneur à ce que la présentation soit à la hauteur de l’hygiène, c’est-à-dire irréprochable ». Les plats les plus demandés sont à base de porc ou de bœuf. Mention spéciale pour les délicieuses langues concoctées par la patronne. « Mes clients raffolent de mes langues de bœuf en sauce accompagnées de petits pois et de haricots. Elles sont cuites à la cocotte-minute pendant quatre heures, et de ce fait très tendres… on pourrait les manger sans mâcher. » Et selon les caprices des arrivages, il y a toujours des surprises au menu : de l’anguille ou des cuisses de nymphes, par exemple, histoire d’avoir toujours une bonne raison de s’attabler au Tsar’ B Mi. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg


véritable institution, référencé dans les plus grands guides de voyage. Rendez vous obligé des expats français et des nationaux amateurs de plats gourmands, l’établissement mise beaucoup sur le choix et la qualité des produits. « Nous privilégions l’esprit terroir et comme on trouve quasiment de tout à Antsirabe, on est sûrs d’être toujours bien pourvus », confie la maîtresse des lieux. Ici sont mis à l’honneur les viandes de canard et de zébu, ainsi que les produits laitiers dont le fromage blanc et le fameux bleu d’Antsirabe. La carte est de (très) bon aloi, éclectique à souhait, alternant spécialités européennes, antillaises et malgaches. Libre à vous d’y goûter un bon plat de tripes à la malgache, très roboratif, ou cet étonnant sushi de zébu en carpaccio au wasabi… une vraie découverte gustative, vos papilles vous en seront longtemps reconnaissantes ! Ne pas passer non plus à côté de la spécialité de la maison, le tournedos Rossini au foie gras fait maison ou le très demandé filet de zébu façon Pousse-Pousse, préparé avec du zébu mariné, accompagné de sauce à la crème et au rhum… je ne vous dis que ça ! Les plats sont proposés dans une fourchette de prix de 6 000 à 15 000 ariary, ce qui n’est en rien prohibitif pour une cuisine de cette qualité. En plus de la carte, le PoussePousse affiche un plat du jour à 10 000 ariary, lequel est d’abord un bon moyen de tester le goût, forcément évolutif, de la clientèle.

Pousse-Pousse Le très réputé restaurant d’Antsenakely, unique en son genre avec son mobilier en vrais sièges de pousse-pousse, possède une nouvelle gérante en la personne de Pauline Mouret. Son objectif, faire du Pousse-Pousse l’un des lieux les plus gourmands et les plus festifs d’Antsirabe.

dans le centre-ville d’Antsirabe, le Pousse-Pousse est depuis le 1er mai dernier sous la gérance de Pauline Mouret. Un vrai challenge Spouritué elle, car en 13 ans d’existence, ce restaurant est devenu une

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Le tour s’impose !


Antsirabe

SoRTir

« Comme nous avons prévu de renouveler notre carte tous les six mois, la formule du jour nous permet d’introduire des plats nouveaux qui seront ensuite portés à la carte, selon le succès qu’ils rencontrent. C’est comme cela que nous avons mis à la carte les burgers fish et cheese très appréciés de nos clients. » Pour la création de plats, Pauline Mouret se concerte avec le cuisinier et cela donne des résultats étonnants comme le semifreddo, succulent dessert glacé à base de crème, caramel et amandes. Nouvelle gérance, nouveau décor, l’établissement, ouvert toute la semaine de 11 heures à 22 heures sauf le mercredi, devrait connaître prochainement quelques aménagements, comme l’agrandissement du restaurant et l’optimisation de la lumière naturelle en salle. L’installation de la wifi est également prévue. Les amateurs de bonne musique sont conviés à faire honneur aux vrais sièges de pousse-pousse qui constituent le mobilier, car le restaurant organise également des soirées cabarets. Le groove est assuré par le duo magique Faniry & Njiva et d’autres musiciens locaux. Pour pousser ça va pousser ! Pauline Mouret, la nouvelle gérante.

Henintsoa Mampionona Contact sur www.nocomment.mg


Fenitra et Meva, de vrais minimaniaques : deux véhicules acquis en moins de six mois.

Aussi mythique (et compacte) que la Coccinelle, la Fiat 500 ou la Dauphine, la Mini a toujours ses adeptes chez nous, tant dans sa version Austin que Morris. Leur point de ralliement est Mini Madagasikara, à Isoraka, un club associatif où les belles anglaises n’hésitent pas à se montrer.

vec la coupe Beatles et la minijupe de Mary Quant, c’est incontestablement la star A anglaise la plus en vue des années soixante. De

Mini 112

John Lennon à Brigitte Bardot, tout le monde à l’époque se doit de rouler en Mini. Y compris les fanatiques de rallyes façon Steve Mac Queen. Car la petite anglaise, sortie des usines BMC (British Motor Corporation) en 1959 sous la double appellation Morris Mini Minor et Austin Seven, va aussi se révéler une grande teigneuse sur les circuits, notamment de MonteCarlo. Cela explique que

Madagasikara

À nous les petites anglaises !


cinq décennies plus tard, elle ait toujours ses nostalgiques et ses clubs de passionnés. À Madagascar, la structure de ralliement est Mini Madagasikara, club fondé à la fin des années 80 (président Alfred Andrianjatovo), regroupant à Isoraka quelque 80 membres recrutés à travers tout le pays. Si la Mini Austin et la Mini Cooper (Morris) sont les noms qui ont le plus marqué les contemporains, il faut savoir que ce type de véhicule - le concept Mini par lui-même - fut vendu sous bien d’autres marques comme MG Rover, Wolseley, Riley ou Leyland. Avant de devenir une marque propre, aujourd’hui dans le giron de BMW. On va donc trouver au club les Mini les plus diverses, comme la Mini Moke, une espèce de jeep, mais aussi des breaks, des Mini bâchées ou encore la Mini Metro des années 80. En revanche, on attend toujours les Mini One, ces modèles apparus dans les années 2000 après le rachat de la marque par BMW. « Nous lançons un appel, mais jusqu’à présent aucun possesseur ne s’est manifesté », confie Fenitra Andriamalala, conseiller au club. Curieusement, il n’a intégré Mini Madagasikara qu’en mars 2013, après voir acquis sa première Austin, mais il se dit « passionné de longues dates ». Une passion qu’il partage avec son épouse Meva Razafimahefa, elle-même

Loisirs secrétaire du club. La preuve, ils viennent déjà d’acquérir leur deuxième Mini ! « L’intérêt des Malgaches pour la Mini est né dans les années 80 lorsqu’on a commencé à en voir localement dans les rallyes. Mais aujourd’hui le gros problème est de trouver les pièces de rechange. C’est sur ce point que le club s’avère très efficace. » Mais pourquoi la Mini ? « Mécaniquement, elle est intéressante. Malgré sa taille, on ne s’y sent pas à l’étroit, et elle ne consomme que quatre litres aux cent. Les premières atteignaient la vitesse de 145 km/h, elles étaient considérées comme des petits bolides. » L’Austin de Fenitra et Meva a été mise en circulation en 1965 et roule quasiment comme au premier jour. Leur grand plaisir est de la sortir en groupe avec les amis du club, comme le 1er novembre dernier où une vingtaine de Mini on fait l’aller-retour Tana-Moramanga. À l’occasion, le club n’hésite à frayer avec d’autres passionnés de belles mécaniques, comme le 2 CV Club, le Kat’s Club 404, Madacox (Coccinelles) ou Bim’s Zay (BMW). En voiture ! Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg


Quand on ne le retrouve pas sur scène, il fait chanter le moteur de la berline Byd F5. Nanja, chanteur et animateur de cabaret, a testé pour nous cette chinoise bien sous tous rapports de Continental Auto. Encore une qui est tombée sous le charme du crooner malgache !

Nanja 114

fait chanter la Byd F5


Une berline puissante

La Byd F5 en a sous le capot. Elle est équipée d’un moteur 473 QE qui intègre cinq technologies : charge de turbo, injection directe, combustion stratifiée, chronométrage (choix du temps), de valve variable et de moteur en aluminium. Ses trois types de vitesses lui confèrent cette puissante redoutable : 1,5 TDI, 1,5 TI avec une transmission manuelle à 6 vitesses et 1,5 L avec une transmission manuelle à 5 vitesses. « Cette voiture est vraiment agréable à conduire en plus d’être souple. Je ne ressens pas le changement de vitesses », constate Nanja. Des changements de vitesse qui se font en moins de 0,2 seconde…

Pas gourmande

Essai de stars cuir.  » Elle mesure 4  680 mm x 1 765mm x 1 490 mm pour un empattement de 2 340 mm et un poids à vide de 1 385 kg. Une voiture intelligente

Avec la F5, la marque chinoise a mis les petits plats dans les grands. Elle est équipée d’un contrôle de conduite à distance. La F5 peut se déplacer à une vitesse limitée de 0,7km/h grâce à une clé télécommandée. La clé permet également d’ouvrir ou de démarrer la voiture à distance via des capteurs situés dans la porte de la voiture. De plus, elle est dotée de nombreux équipements intéressants : freins ABS avec EDB, de détecteur d’obstacles, d’antibrouillard et d’indicateur de température extérieure. « Théoriquement, une voiture est équipée soit d’une climatisation soit d’un toit ouvrant. Mais la F5 est équipée des deux. C’est exceptionnel ! » Bref, sous le charme. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Le moteur à injection direct économise près de 10 % de carburant par rapport au moteur conventionnel. L’émission de carbone est divisée par deux. Ce 1.5TI peut fournir une puissance maximale de 113 kW/5200 rpm et peut atteindre 240 Nm. L’économie de carburant de 6.5L/100 km permet de satisfaire les conducteurs qui pourront réduire leur consommation d’énergie et respecter en même temps l’environnement.

Design au top

La F5 est une berline de haute qualité alliant l’élégance, le confort, la dynamique et l’intelligence. Elle affiche des lignes gracieuses malgré son style sportif. « Elle correspond aux types de voiture que j’apprécie. Très classe, moderne, spacieuse et surtout confortable. Le tableau de bord est visible et j’adore la qualité du

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Si j’avais

Tant pour Elle Tee-shirt enfant 45 000 Ar Pantalon Zara 125 000 Ar

un marteau

Dedicated to Les S.

Tant pour Elle Écharpe bijoux 50 000 Ar

Tant pour Elle Top Paul&Joe 48 000 Ar Pantalons fuchsia 195 000 Ar Chaussures Texto 210 000 Ar Photos : Eric Razafimbelo

Si j’avais un marteau Je cognerais le jour Je cognerais la nuit J’y mettrais tout mon cœur Je bâtirais une ferme Une grange et une barrière Et j’y mettrais mon père Ma mère, mes frères et mes sœurs Oh oh, ce serait le bonheur


Si j’avais une cloche Je sonnerais le jour Je sonnerais la nuit J’y mettrais tout mon cœur, Pour le travail à l’aube Et le soir pour la soupe J’appellerais mon père Ma mère, mes frères et mes sœurs Oh oh, ce serait le bonheur

La mode !

Dernier Caprice Bikini Soleil sucré 60 000 Ar

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Maison Tachou Team collectors by Ta-chou

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Fancy boutique Ensemble 699 000 Ar

Arabesque Robe enfant 82 000 Ar

Si j’avais une chanson J’la chanterais le jour J’la chanterais la nuit J’y mettrais tout mon cœur En retournant la terre Pour alléger nos peines J’la chanterais à mon père Ma mère, mes frères et mes sœurs Oh oh, ce serait le bonheur Si j’avais un marteau Et si j’avais une cloche Puis si j’avais une chanson à chanter Je serais le plus heureux Je ne voudrais rien d’autre Qu’un marteau, une cloche et une chanson Pour l’amour de mon père Ma mère, mes frères et mes sœurs Oh oh, ce serait le bonheur

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Gaïa Sac Lancel rouge 425 000 Ar Chaussures rouges K-women 150 000 Ar

Café coton Chemise 119 000 Ar Pull en laine 149 000 Ar Ceinture 99 000 Ar Bermuda 45 000 Ar Sac 590 000 Ar


Ga誰a Top orange Walk & Talk 42 000 Ar Pantalons Promod 125 000 Ar

Shamrock Tee-shirt 45 000 Ar Pantalons 125 000 Ar


Dernier Caprice Ensemble lingerie 30 000 Ar


Actual textile Petit bateau – Blouse Touvet

Strass Robe rayée rouge 45 000 Ar Sac Skull 45 000 Ar Collier 25 000 Ar

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Jet 7 Robe bustier Morgan 150 000 Ar

CafĂŠ coton Chemise 119 000 Ar Cravate 89 000 Ar Pantalon 119 000 Ar


Arabersque Robe Queenie 216 000 Ar Écharpe 150 000 Ar

Alia Tutto Italia Robe en dentelle Luxe 200 000 Ar

C’est le marteau du courage C’est la cloche de la liberté Mais la chanson c’est pour mon père Ma mère, mes frères et mes sœurs Oh oh, pour moi c’est le bonheur C’est ça le vrai bonheur Si j’avais un marteau

Jet7 Chaussures en serpent Gorgeous 185 000 Ar

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Gemey Maybelline Gemey Dream fresh BB cream Maybelline 8 en 1 Lipstick Superstay Crayon à cils

Dream Fresh BB Cream 8 en 1

Remerciements : Sarah, Tia & Rado Prise de vue : La Résidence Ankerana Make-up : Ainah Matisse avec les produits L'Oréal


Carambole Combi-short 50 000 Ar Robe fillette 37 000 Ar Chemise 50 000 Ar Bermuda 29 000 Ar

Actual Textile Princesse Tam Tam Robe Sam

Shamrock Robe 62 000 Ar Jet7 Chaussures rouges New Look 235 000 Ar

Carambole Sandales adultes 15 000 Ar Sandales enfants 12 000 Ar

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Dominique

Masseron

Dominique Masseron expose du 6 au 23 décembre au Chalet des Roses d’Antsahavola différentes œuvres de marqueterie qu’ils a réalisées avec les artisans Zafimaniry. Quand les meilleurs travailleurs du bois au monde s’attaquent à cet art de la Renaissance, cela ne peut faire que des merveilles.

d’une lignée d’ébénistes périgourdins, Dominique Masseron réside à Madagascar depuis 20 ans. Il a choisi d’exercer le métier de marqueteur d’art Paprèsetit-fils avoir découvert toute la palette de couleurs des bois de la forêt Zafimaniry,

à l’est d’Ambositra. Touché par le savoir-faire des artisans locaux, il a décidé de travailler avec eux. « Je leur fournis le dessin et ensemble nous choisissons le meilleur bois. Je ne suis là que pour canaliser leur créativité et les aider dans la commercialisation des produits. Pour le reste, ce sont de véritables artistes. » De la découpe du bois à la finition, il s’agit bien d’un pur travail Zafimaniry, peuple dont l’artisanat du bois est inscrit depuis 2008 par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La marqueterie de bois est née au XIVe siècle, dans l’Italie de la Renaissance. Elle dérive d’une tradition de l’incrustation remontant à la plus haute Antiquité, technique consistant à creuser le bois pour y insérer des morceaux de nacre, de corne ou ivoire, ou d’une essence différente. Elle est toujours en vogue auprès des artistes contemporains qui l’utilisent pour l’architecture, le mobilier et la

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Dentelle sur bois


Tableau inspiré de la chanson Isika no mamantatra an’izany du groupe Mahaleo.

Ambositra

Déco

l’oeuvre peut être livrée en quelques jours ou un mois selon les dimensions et la difficulté du motif. Les amateurs de marqueterie Zafimaniry sont aussi bien des touristes que des particuliers ou

décoration en général. Un travail qui demande un soin infini. « Une fois que j’ai l’idée en tête, je la mets sur papier et je réalise le plan grandeur nature... au niveau des dimensions, on est proches des kakémonos japonais ! » Ensuite, c’est l’étape de la sélection des essences avec les artisans, que ce soit de l’eucalyptus ou un simple bois de menuiserie. Les feuilles de bois d’une épaisseur de 3 mm quand elles sont ramenées de la forêt vont être rabotées et aplanies Hommage à Django Reinhardt. jusqu’à atteindre à 1,5 mm. Pour la découpe du dessin, les artisans travaillent au rasoir et à la scie. Tout le pari est d’arriver à un rendu proche de la peinture sur bois, avec toutes les nuances possibles, plus spécialement des hôtels à la recherche d’une décoration originale. Un savoirdans les bleus. « Dans le bois, le bleu n’existe pas, alors nous faire furieusement dans l’air du temps à découvrir le temps d’une recourons à une technique ancienne qui consiste à le tremper dans exposition au restaurant Le Chalet des Roses d’Antsahavola. les rizières...» Dès que le motif réalisé, les tableaux sont collés Aina Zo Raberanto sur un support, puis poncés et vernis. Réalisée collectivement, Contact sur www.nocomment.mg


Ce soir on trinque ! Malgadecor Salle à manger Nostalgia day 7 500 000 Ar

Crystal Cadeau Sceau à champagne 4 bouteilles 999 000 Ar

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At Home Chaise boule 1 530 000 Ar

Nil meubles Table télé 640 000 Ar

Smart Living Tasse à café 15 000 Ar


Déco Luminart Canapé 5 995 000 Ar

ABC Montre 3 papillons 280 000 Ar

ROULEZ BOURRÉS Vous avez abusé de la sangria lors de la party organisée dans le jardin ? Voici le seul véhicule qui reste pour vous ramener à peu près indemne jusqu’au plus proche canapé…

Brico Deco Brouette G alva 169 000 Ar Antiquaire de Tana Buffet chinois 2 500 000 Ar

Sanifer Lampe déco 295 000 Ar


Show Coiffure L’Oréal

À l’occasion des 25 ans de l’Oréal à Madagascar, l’équipe L’Oréal Professionnel Madagascar a organisé le 8 novembre dernier un Show Coiffure au Carlton. Les 27 coiffeurs présents ont pu élaborer des coiffures en direct selon six thèmes donnés. Chantal Dixneuf, directrice commerciale de la société Progdis, et deux coiffeurs agréés L’Oréal nous en disent plus.

Chantal Dixneuf

« Des artistes »

les cent ans de L’Oréal en 2009, nous avions marqué l’événement une grande tombola et la distribution de produits. Pour les 25 ans Pde laourparmarque à Madagascar, nous avons opté pour un Show Coiffure qui

nous a permis de mettre en avant le travail des coiffeurs qui travaillent en exclusivité avec nous. Ils sont formés par L’Oréal en la personne de Nathalie Guichard qui vient maintenant depuis huit ans. Comme la haute couture, la coiffure a ses collections. Nous en avons donc choisi six, adaptées aux types de cheveux de la population malgache : Sweet gourmet, Carnet de route, Beauté originelle, Ombré nature, Rétro nouveau, La Mariée. L’objectif était de montrer que nos coiffeurs sont capables de créer de belles coiffures et d’appliquer une coloration parfaite à la demande des clients. Ce sont des artistes au service de leur clientèle.

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Parce qu’ils le valent bien


BIEN-ÊTRE

Hubert

« Glamour et rétro »

e suis coiffeur et manager du salon Hubert à Mahajanga. J’ai choisi ce métier parce qu’être beau ou belle est une Jexpérience à la portée de tous, pourvu qu’on soit pris en main par un professionnel. Avec mes vingt d’expériences dans ce métier, j’ai eu l’opportunité de participer à pas mal de concours, ça permet de comparer les techniques et de savoir où l’on en est. À travers les formations dispensées par L’Oréal, je suis au courant des nouvelles techniques ou produits et cela me permet de suivre la tendance. Je fais tous les styles de coiffures mais je me spécialise plutôt dans les coiffures de mariage. Pour les fêtes de Noël et de fin d’année, la tendance est à la coiffure rétro, très glamour avec quelques touches de couleurs.

Mamie

J

« Couleur fantaisie »

e dirige mon propre salon à Ambohibao. J’exerce ce métier depuis 13 ans, mais cela ne m’empêche pas de suivre les formations dispensées par l’Oréal, on n’en a jamais fini d’apprendre. Chaque fois que la marque organise un show, j’y participe. J’adore voir les gens se transformer sous mes yeux. J’adore la coiffure femmes même si je coiffe également les hommes et les enfants. Pour les fêtes de fins d’année, la coiffure dépendra de la soirée. Mais il faut toujours apporter de la couleur. Je n’aime pas les coiffures où il n’y a pas de fantaisie… Propos recueillis par Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

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Condom Préservatif, condom, capote anglaise, lettres françaises… peu importe le flacon pourvu qu’on ait la protection avec l’ivresse. Avant de devenir l’étui de latex qu’on connaît aujourd’hui, le préservatif a longtemps été fabriqué en boyau de mouton, en vessie de porc, en papier de soie…

ettre une « barrière » entre les anatomies de l’homme et de la femme pour déjouer les maladies est une idée qui M germa très tôt dans l’esprit humain. Il y a 5 000 ans, les soldats

Vintage

proposé au roi ce moyen de protection ; enfin c’est ce qu’on dit car on n’a trouvé nulle part la preuve de son existence… Le premier préservatif en caoutchouc est inventé en 1880 par la compagnie de pneumatiques Goodyear, quarante après la découverte de la vulcanisation du caoutchouc. Ce modèle, lavable après usage, était garanti cinq ans ! En 1930, le latex liquide remplace le caoutchouc crêpe, un matériau aujourd’hui encore à la base de la fabrication des préservatifs. Andoniaina Bernard

égyptiens utilisaient déjà des boyaux de mouton ou de porc pour se protéger d’éventuelles maladies vénériennes. Un usage qui est passé aux Grecs, puis aux Romains et dans tout l’Orient. Au Japon les préservatifs étaient fabriqués en écailles de tortues, en Chine en papier de soie huilé. Au XVIe siècle, le médecin italien Gabriel Fallope est le premier à promouvoir son utilisation pour se protéger de la syphilis ; il préconise le port d’un fourreau d’étoffe fine trempé dans une décoction d’herbes. Au XVIIe siècle, un certain docteur Condom, médecin personnel de Charles II d’Angleterre, aurait

Sacré latex !

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Ginger Boyz Grands, beaux, baraqués, pas idiots… Depuis un an, ces quatre garçons de la nuit animent les enterrements de vie de jeune fille ou les soirées privées. Déguisés en aviateur, en pompier, en policier, ils font un malheur auprès de ces demoiselles. Go go dancers !

Herod

Sherlock Ras Nom : Rasolomalala Avotra Age : 24 ans Taille : 1 m 80 Tour de poitrine : 102 cm Signe : Balance Études : Bac+3 en électronique informatique/École de pilotage Situation : En couple Pour le faire flasher : Grande avec de jolies formes, surtout au niveau des fesses. Coiffure : Crête et mèches colorées (inspirée de la coiffure du mannequin Baptiste Giabiconi). Fringues : Look urbain/classique Incompatible : Le style rock ou punk. Muscu : 3 heures par jour au Beauty Center à Antanimena. Activités : Natation, surfer (sur internet)

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Nom : Rasoloniaina Herimanantsoa Age : 24 ans Taille : 1 m 88 Tour de poitrine : 100 cm Signe : Bélier Études : Bac+3 en multimédia et communication Situation : En couple Pour le faire flasher : taille moyenne, pas trop grosse, aimant la mode Coiffure : Style Ginger Fringues : Chemises et slims Muscu : 3 fois par semaine au Beauty Center à Antanimena ou 67 ha Activités : Culturisme, regarder des films

Au bonheur


Jo

Didy Nom : Ramasoarijenina Didy Age : 22 ans Taille : 1 m 78 Signe : Gémeaux Études : Bac+2 en Droit Situation : En couple Pour le faire flasher : Avoir des formes et de la classe Coiffure : Façon Ginger Fringues : Style urbain Muscu : Un peu mais surtout le kickboxing à Rossary, à Mahamasina Activité : Basket

Nom : Johnson Jonathan Age : 21 ans Taille : 1 m 82 Tour de poitrine : 104 cm Signe : Sagittaire Études : Bac+2 en commerce international Situation : En couple Pour le faire flasher : Grande et bien moulée Classe et sexy Coiffure : « Je vais rarement chez le coiffeur, sauf pour un défilé. » Fringues : Style BCBG Muscu : 3 heures par jour au Beauty Center à Antanimena. Activités : Natation et jeux vidéos

des dames !

By night

Pages réalisées par Aina Zo Raberanto

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Cahiers de nuit

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de photos sur www.nocomment.mg

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25 ans L’Oréal


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de photos sur www.nocomment.mg

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Le Carnivore


RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°46 MOTS CROISÉS — NOir c’est noir

1 I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII

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C A S E A B F O R E E L A N I L E E V E N E A C C U R A X E L A C T I D E E

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6

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S R O N T M T A A G P S I S E R E A B C H A E U R E

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O R A G E R O T E

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10

SOLUTION DE L’ÉNIGME N°46 Si 2,5 = 3 alors 10 = 12 Donc le tiers de 10 serait 4. ENIGME N°47 Qui suis-je ? Unique, je suis grand, Grandes, nous sommes folles, On est fier quand je ne suis pas sale.

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M A N E V E R E E N S M C L E I E S A N S I T E E S O U R R E

— Le cheval —

JEUX

Horizontalement I. Courroies pour guider le cheval - Professionnel du cheval II. Habitant - Début d’acupuncture - Marque d’audiovisuel III. Deshabillé - Protection pour cavaliers - Calcium du chimiste IV. Postérieurs de chevaux - Rhésus abrégé (inv.) V. Sélection - Gelée des eaux VI. Cheval de race pure (2 mots) - Plus que copain VII. Vagabonda - Les initiales de Gershwin - Il peut être d’œil VIII. Démonstratif - Note - Etendu IX. Indien d’Amérique - Dans la gamme X. Ile française - Epreuve olympique de l’équitation XI. Joyeux - Obtenu XII. Pour les bottes du cavalier - Une allure du cheval. Verticalement 1. Ferme d’élevage de chevaux aux États-Unis - On y loge les chevaux 2. Touché - Disposée 3. Négation - Epreuve de vitesse pour les chevaux - Note 4. Dieu égyptien - Terminaison verbale 5. Ils terminent les pieds des chevaux - Spectacle ou sport lié au cheval aux ÉtatsUnis 6. Il en faut pour monter certains chevaux - Course sauvage de véhicules à moteur 7. Concours hippique - À cheval, ils portent bonheur 8. Symbole du béryllium - Champion 9. Elements de trousseau - Chlore du chimiste - Partie de partie 10. Symbole de poids - Courut (pour un cheval) 11. Equestre pour une randonnée à cheval - Abréviation d’une matière associée à l’histoire 12. Cheval de course agé d’un an - Obtenut.

La minute naturaliste Mada, destination « durable »

Invité d’honneur à la 29e édition du Salon international du tourisme et des voyages (SITV) qui s’est tenue à Colmar du 8 au 11 novembre, Madagascar a fait sensation et, espérons-le, contribué à effacer le mauvais impact des récents événements de Nosy Be. Plus de 1 000 m² de surface étaient dédiés à la Grande Ile dans ce qui demeure l’un des cinq plus grands salons du tourisme en France. Le Salon du tourisme et de l’économie solidaire (Solidarissimo) y avait également ses assises à travers ses offres touristiques « durables ». Comme celle d’Aventureo, une société créée en 2011 par trois passionnés de voyages et qui propose une « immersion » de 10 jours dans le Sambirano. « La formule met plus particulièrement l’accent sur un tourisme 100 % engagé et solidaire, basé sur les échanges culturels et le respect d’autrui. Notre but est de faire réellement bénéficier les populations visitées des retombées du tourisme en finançant des projets » inscrits dans le cadre d’un développement durable », expliquent les responsables sur leur site. Hôteliers, tour opérateurs et organismes malgaches du tourisme étaient au rendez-vous pour un événement important puisqu’en 2012, 66  % des touristes enregistrés venaient de France métropole (53  %) et de La Réunion (13  %).


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Tononandro 178

Dernières nouvelles des étoiles

On se calme et on boit frais

Sagittaire (23 novembre – 21 décembre)

trop n’en faut. Dans l’effervescence des fêtes qui se profilent dans quelques jours, vous avez l’impression Pd’yoint être déjà. Calmons nos ardeurs, il sera bien temps de les utiliser à l’excès quand tout le monde sera au même diapason, trépignant et trémulant sur des rythmes endiablés. Ce n’est pas l’énergie qui manque, ce serait plutôt les occasions de la dépenser. Voulez-vous un conseil ? Non, ce n’est pas votre genre, d’utiliser l’expérience des autres pour ne pas commettre trop d’impairs. Alors, vraiment pas ? Tant pis, voici quand même : occupez-vous seulement de plaire, sans pour autant vous abaisser à une transformation qui ne vous ressemblerait pas. Restez vous-même en rognant un peu, un tout petit peu, ce qui dépasse. Ne lancez vos flèches qu’à bon escient, tournez la

langue sept fois dans la bouche avant de lancer un de ces traits d’humour que personne ne comprendrait. Bien sûr, cela suppose un petit effort et, au moindre relâchement, chassez le naturel… vous connaissez la suite. Mais voyez les avantages d’une telle attitude. Comme une batterie, vous engrangez des forces pour les utiliser au meilleur moment. Comme une personne sociable, vous étendez votre cercle de relations. Enfin, comme un héros ou une héroïne de notre temps, vous vous hissez par-dessus vos semblables – pas besoin pour autant de leur jeter, d’un air distrait, un regard méprisant… Ah ! vous êtes décidément incorrigible ! Ravatobe Illustration : Olivier Vignaud




Voambolana / Vocabulaire / Vocabulary Mbala : fringues / clothes Phonétique : mbàla Kitro : Pompes / shoes Phonétique : kitchou Sôsy : argent / money Phonétique : sôss Kikina : à sec / ruined Phonétique : kiknà Kaly : aliments / foods Phonétique : kàli Revy : ambiance / feeling Phonétique : rév

de se souhaiter joyeux Noël (tratry ny krismasy) par un ironique tratry ny krizy mafy qui se traduit par « joyeuse grosse crise ».

Expression

2 - Ndao hitady mbala krismasy eny amin’ny fripy. Phonétique : Ndaow itàd mbàla crismàss éniàm frip. Traduction : Allons acheter les fringues de Noël à la friperie. Let’s buy our christmas’ clothes to the secondhand clothes shop. Explication : Encore et toujours la crise. Elle est loin l’époque où on allait s’acheter ses habits de fêtes dans les beaux magasins. Aujourd’hui tout le monde se rue sur les friperies.

1- Tratry ny krizy mafy Phonétique : tchatch nikrizz màff Traduction : Noyeux Joël / Merry Crise… mas Explication : En ces temps de galères quasi généralisées, les Malgaches (mais pas que) ont pris l’habitude

3- Vita sinoa ny kitron’ty ! Phonétique : vità snou ni kitchountii Traduction : Tes pompes sont chinoises ! Your shoes are made in China. Explication : Si dans une soirée quelqu’un vous glisse un ironique Vita sinoa ny kitron’ty, pas de panique : vous êtes dans la moyenne

Happy crise...mas ! nationale. Contentez-vous d’en rire, en sachant que vos kitro ne vous dureront pas plus d’une averse... 4- Mahalatsaka be ny dadabe noelintsika eny Analakely. Phonétique : màhàlàtsàk bé nidadabé nouéltsikk eny ànàlàkél. Traduction : Nos pères Noël d’Analakely sont marrants ! Our Santa Claus of Analakely are funny ! Explication : Exclamation qu’on entend souvent quand les pères Noël sont de sortie à Analakely. Venu de Laponie, le père Noël a en effet dû se « tropicaliser » : de gros il est devenu maigre, à la place des bottes fourrées il a des baskets chinoises, et pour se transporter d’un point à un autre il a le taxi-be. 5 - Omeo sôsy aho fa kikina, ny revy nefa tsy maintsy atao ampifaliana ny ankizy. Phonétique : ouméow sôss aow fà kikknn. Nn rév néfà tss màiintss

ABidi

Krizym…afy

àtaow àmpfàliin ni ankizz. Traduction : File-moi un peu de thunes, je suis à sec pour la fête... Give me some money, it’s hard because business doesn’t work at all. Explication : Autre signe des temps, pour faire la fête mieux vaut taper un copain qui aura un peu d’argent à vous prêter. A rendre quand vous pourrez... 6- Dadabe noely, omeo bombo zahay ! Phonétique : dàdàbé nouéli méow bômbô zàhài Traduction : Chère Père Noël, donne - nous de bonbons Dear Santa Claus, gice me some sweets. Explication : C’est l’équivalent du « Petit papa Noël, n’oublie-pas mon petit soulier ». le Tino Rossi malgache qui écrit cette chanson est malheureusement tombé dans l’anonymat.

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Rouge la nuit l sort de l’aérogare, évitant porteurs, taxis et autres propositions en tous genres ; tout comme il le lui avait Irecommandé. L’air âcre qui l’a déjà surpris à la descente de

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l’avion le surprend encore une fois. Il se dirige vers la navette et, ne laissant pas le temps au chauffeur somnolant sur son volant de réagir, monte lui-même son unique valise à l’intérieur. - Bonne arrivée, Monsieur ! dit le chauffeur en frottant des yeux déjà rougis. Vous allez à quel hôtel ? - À l’Hôtel de l’Imerina. - Ah ! vous n’avez pas réservé ? - Si, j’ai réservé. Ça pose un problème ? - Ah ! non ! pas du tout, répond le chauffeur toussotant. Juste que d’habitude, ils envoient une voiture chercher leurs clients. - Disons que je préfère les transports en commun. - À votre service, Monsieur. Il s’affale sur un siège. De la radio s’élèvent les premiers accords de Country de Keith Jarret. Il tressaille et, dès le premier souffle du saxophone, il se relève. - Vous partez dans combien de temps ? - D’ici dix minutes, tout au plus, répond le chauffeur après avoir jeté un coup d’œil à sa montre. Vous êtes pressé ? - Pas vraiment ! c’est pour savoir… il fait chaud ! Je vais marcher un peu en attendant le départ, annonce-t-il avant de descendre.

par Johary Ravaloson

Il s’éloigne des lumières, n’en éprouve pas pour autant de la fraîcheur. Cherche des étoiles dans le ciel couvert. Pas un seul éclat visible. L’atmosphère épaisse et lourde lui semble contracter jusqu’aux lumières électriques. Mais ce n’est pas pour autant comme si un orage s’approchait. Il s’allume une cigarette, regrette aussitôt, la jette et l’écrase. Puis la ramasse. Il erre sur le parking qui se vide, shootant dans le gravier. Retournant vers le stationnement, il se débarrasse de son mégot dans une poubelle qui n’a pas de fond. Il soupire mais ne se donne plus la peine de le ramasser. Quelques voyageurs se sont installés dans l’autobus : une jeune fille, au deuxième rang, qui tapote sur son téléphone et qu’il a cru être seule avant d’apercevoir son compagnon couché sur ses genoux et, au fond à droite, deux touristes qu’il a déjà remarqués dans l’avion. La radio est éteinte. Il va s’asseoir, soulagé, devant. Le chauffeur lui adresse un signe de tête, préchauffe son moteur diesel et ferme la porte. - Il ne fait pas plus frais dehors ! - Il ne fait même pas plus frais alors que c’est la nuit ! s’exclame le chauffeur. - Une petite pluie nous rafraîchirait ! - Cela fait des jours qu’on l’attend, la pluie ! Des semaines même ! - Ah oui ?


FICTION

- C’est normalement la saison mais elle n’a jamais commencé ! Le chauffeur semble vouloir parler plus longtemps mais une quinte de toux l’arrête. Le voyageur se demande si ce serait désobligeant de changer de place quand une autre quinte de toux, plus forte, le fait se tourner vers l’arrière. La jeune fille a réveillé son compagnon et l’aide à se relever pour tousser à son aise. Puis retourne à son mini-écran. La navette sort de l’aéroport et roule dans la nuit déserte et obscure. Quelques vitrines éclairées, surtout des concessionnaires automobiles, des hôtels et des restaurants, quelques loupiotes de gargotes. À l’arrière, la jeune fille n’arrête pas de tousser. Le chauffeur répond de temps à autre. Sur la route digue, le voyageur reconnaît l’odeur des briques cuites. Il lui semble tout de même que c’est drôlement fort. Pas l’arôme évanescent et agréable dont il lui avait parlé ; il se rappelle qu’il avait évoqué les fragrances s’échappant d’une boulangerie très tôt le matin. Non. Plutôt persistant, saturant presque l’air. Des lambeaux de fumée, même, traversent les phares comme des nuages perdus. Il demande au chauffeur s’il n’y a pas une briqueterie industrielle qui s’est créée dans le coin. - Une briqueterie ? - C’est l’ambassade américaine, Monsieur. - C’est l’ambassade américaine qui fume comme cela ? - Non, bien sûr, la fumée, c’est les feux de brousse ! - Les feux de brousse ? !

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- Oui, tout autour de la ville ! Dans la journée, parfois, on est obligé d’allumer les phares. J’en suis malade, ajoute le chauffeur qui, comme s’il s’en rappelait, toussote bravement. Toux en réplique à l’arrière du car. Le chauffeur, tout en parlant, actionne les essuie-glaces, lesquels n’essuient que de la suie sur le pare-brise, ou plutôt l’étalent. L’eau projetée dessus ne fait qu’empirer la saleté. - Vous voyez, s’exclame-t-il toussant derechef. Le voyageur toussote poliment pour approuver. Et comme en écho, la jeune fille mais également les touristes répondent. Le voyageur se retourne et regarde attentivement les autres voyageurs qui toussent. Ils ont également les yeux rougis comme le chauffeur. Il se penche sur le rétroviseur extérieur pour se regarder les yeux mais il ne voit rien dans l’obscurité. L’air âcre qui le fouette le fait évidemment tousser. Il ferme la fenêtre puis les yeux. - Ça fait longtemps que vous n’êtes pas venu ? - Euh… Non, c’est la première fois. - Ah ! je pensais que vous connaissiez bien le pays ! - On m’en avait beaucoup parlé… La navette pénètre dans les faubourgs de la ville. Quelques lampadaires faiblards, de rares taxis en stationnement, des ombres et quelques chiens qui longent furtivement les murs recouverts d’affiches sûrement électorales. Le voyageur boit des yeux tout ce qu’il voit (pas grand-chose) et l’entend dans sa tête jouer sur son saxo la nostalgie de sa ville. La première fois qu’il l’avait entendu jouer, il pensait à des barrissements d’éléphant fuyant les feux de brousse. - Il n’y a jamais eu d’éléphants sur mon île, lui avait-il dit en souriant de ce sourire comme une excuse qu’il retrouve aussi sur le visage du chauffeur de la navette. Par contre, les


feux de brousse, on connaît bien. Les paysans pratiquent la culture sur brûlis, les éleveurs brûlent les herbes hautes de l’année précédente pour que leurs zébus puissent brouter les jeunes pousses d’après la pluie… on brûle également la brousse pour exprimer des mécontentements envers le pouvoir, avait-il continué. - Et les éléphants sont partis ! avait-il répliqué espérant faire renaître le sourire qui disparaissait derrière l’amertume marquant le visage du musicien. Il avait souri. Ils avaient pris un verre, peut-être deux. Il lui avait parlé du pays, de son départ, de sa condamnation. C’était venu comme ça. Peut-être aussi pour qu’il sache. Un moment pressé. Aller à l’essentiel quand la vie s’enfuit. Puis ils avaient marché dans les rues froides et lumineuses. C’était bizarre. Ils s’étaient croisés au dernier embranchement, sans avoir le temps de vivre quoi que ce soit, pas même l’amorce d’une relation normale. Les rares fois où il était le plus proche de lui, c’était pour le transporter inconscient d’un lieu à un autre. Quand ses poumons le laissaient tranquille, il lui parlait de sa ville. Il ne pouvait plus jouer bien entendu. Le voyageur pense maintenant qu’il ne s’était pas beaucoup trompé. Un éléphant qui fuyait les feux de brousse. Le chauffeur rallume la radio. « Pour réveiller en douceur les voyageurs » précise-t-il en voyant son voisin sursauter. - C’est RLI, une radio qui ne diffuse que du jazz. Vous n’aimez pas le jazz ? - Si, si. La navette s’arrête devant un hôtel. Le chauffeur ouvre la porte et met de la lumière. Le voyageur relève la tête. De toute façon, il n’est pas seul à avoir les yeux rouges.


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Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

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Ces établissements acceptent

Ces établissements acceptent



05 045 72 • LE BED : 034 98 888 71 • LE BELVEDERE HOTEL : 034 16 950 79 • LE BRETAGNE : 033 40 957 87 • LE CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04 • LE CARRÉ : 032 60 498 00 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE GAROOGAR : 033 71 534 51 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE KIWI : 033 87 454 56 • LE LOUCHEBEM : 020 22 488 88 • LE WELCOME : 034 13 305 15 • LES HERONS : 033 06 194 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOKANGA HOTEL : 034 14 555 02 • L’ORION : 034 84 129 29 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 • MADA HOTEL : m MAD’DELICES : 020 22 266 41 033 23 717 07 • MAKA AKOO (Fast Food) : 034 20 501 27 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MOJO BAR by no comment® : 034 20 343 47 • MONTPARNASSE (Bar Restaurant) : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 n NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 o O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’) OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OLD N°7 : 032 72 200 07 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • ORIENT’HALLES : 032 05 105 10 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 p (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPRIKA : 034 80 756 54 • (Le) PAVILLON de

L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PIMENT CAFÉ : 020 24 509 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI 38 PAS (Restaurant) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO LOUNGE : 034 05 610 53 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 r RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAPHIA HOTEL Ambatonakanga : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL Isoraka : 020 22 339 31 • RATATOUILLE (Artisan Boulanger) : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • RESTAURANT SNACK PK9 : 034 66 407 49 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROTISSERIE-GRILL : 032 11 222 07 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 s (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR Antsahavola : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL Amparibe : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL Ankorondrano : 020 22 368 29 t (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TIMGAD : 020 22 327 42 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • TRANO BONGO HOTEL : 020 22 461 32 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 u URBAN CAFE : 033 11 258 66 v VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33



• (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VOHITRA PARADISA : 034 01 807 78 z ZEBU ORIGINAL BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco a ADAN : 034 26 381 83 • ALIA TUTTO ITALIA : 033 16 222 50 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • ALLURE FASHION : 033 25 780 84 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : • ARTS ET 032 02 303 42 MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 b BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BESPOKE : 034 05 060 64 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 263 03 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BRICO DECO : 020 22 308 35 • BYZANCE : 032 05 233 30 c CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CARPETURC : 034 03 521 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48

• CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMH : 020 23 322 26 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : 020 22 550 25 • COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • CRISTAL CADEAUX : 020 22 365 42 d DECI-DELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECIDELA Ivato : 032 11 00 277• DECIDELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DERNIER CAPRICE : 034 21 160 93 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 e ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • ETINCELLE : 034 08 430 72 • EVASION DECO : 033 18 607 97 f FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP Tana Water Front : 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 h HAZOMANGA : 032 02 527 43 i IMAGE : 034 08 884 90 • IS’ART


GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 05 090 02 • IVAHONA (Maison) : 032 05 090 06 j JAVA : 032 • JINA CHAUSSURES SMART : 034 02 395 59 987 82 70 k KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KIVAH&CO : 032 05 874 35 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 • KOKOLOKO Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL 43 BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KUDETA BOUTIQUE : 034 74 645 52 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 l L’ADRESSE : 034 03 004 55 • LA CAVERNE : 034 01 109 82 • LA CITADINE : 032 05 509 48 • LA COUR CARREE : 032 05 090 06 LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 034 84 642 56 • LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LFL MADAGASCAR : 020 24 265 74 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 m MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • Mama Benz : 032 05 777 74 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOTOSTORE : 034 07 179 57 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 n NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 o OCEAN TEXTILE : 020 26 388 26 • OH PAS CHER : 034 93 219 42 • ON ABI : 020 22 558 59 • OUTSIZE : 020 24 532 33 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAGE 2 SMART : 034 16 751 12 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 • PRO PNEU : 020 22 265 16 q QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 • QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r REGAL SHOES : 020 24 773 52 • RIVES GAUCHE : 033 02 275 81 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 • ROUGE DESIR :


033 25 780 84 s SAMCKOWA : 020 22 260 40 • SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SHOP STYLE : 034 04 915 01 • SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STORES & VOILES : 020 22 292 30 • STRASS : 034 97 464 00 • SUCCES FOU : 032 44 054 35 t TANA SPORT : 034 07 755 55 • TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRENDY : 020 22 364 88 v VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020 22 364 88 w WHITE PALACE : 020 22 669 98 y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82 Sports, Loisirs a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 b BLUELINE : 020 23 320 10 c CANALSAT : 020 22 394 73 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 D DREAM’IN : 020 24 265 71 f FITNESS CLUB : 034 05 360 51 • FORM + : 020 26 394 98 g GASY QUAD : 032 12 600 00 i INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry :

032 63 291 06 l LE CHAT’O : 034 23 033 33 • LE C.O.T. : 032 05 085 40 • LECTURES ET LOISIRS : 020 22 325 83 o OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 p PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 s SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 t TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50 Communications, agences a AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 m MACADAM : 020 22 640 68 r RLI Radio : 020 22 290 16 S SERASERA MADAGASCAR : 034 29 223 00 t TEKNET GROUP : 020 22 313 59 Agences de voyage, Tourisme a AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 c CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CORSAIR : 020 22 633 36 d DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 m MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 n NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 s STA Aviation : 032 73 369 81 • TAMANA TOUR OPERATOR : 034 20 660 00



Salons de beauté, Parfumeries a APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • AMAZONE SMART : 020 22 462 12 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 b BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 c CANELLE : 034 11 134 33 • CENTRE VANIALA : 020 22 538 82 • COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 e ESTETIKA : 020 22 201 27 f FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTÉ Zoom : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 g GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 i INTERLUDE : 033 18 529 31 m MAJOREL : 020 22 253 29 p PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE : 034 17 268 59 • PROGDIS : 020 23 256 10 r RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 s SILHOUETTE : 020 22 544 14 • SOFITRANS : 020

22 223 30 t TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Y YVES ROCHER : 020 22 475 20 Santé a ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • CTB c CTB : 032 78 488 42 AMBOHIMANARINA : 020 22 450 61 o OPHAM : 034 74 644 23 p PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25 • VETCARE : 020 26 409 55 • VET CLINIC : 020 22 415 45 Entreprises, Institutions a ABC : 020 22 423 49 • ALLIANZ : 020 22 579 00 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ASSOCIATION ITALIENNE A M/ CAR : 020 26 228 00 • ATW : 020 22 610 42 • AURLAC : 033 37 043 36 b BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • BRUGASSUR : 020 22 228 62 C CANDY EVENT : 034 05 355 51 d DHL : 020 22 428 39 • DIRICKX : 020 22 446 60


e EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FILATEX : 020 22 222 31 g GROUPE SMTP : 020 22 442 20 h HENRI FRAISE FILS & CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 i ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 • ISCAM : 020 22 224 88 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 j JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 L LFL FOOD MADAGASCAR : 020 24 265 75 • LYCEE FRANCAIS (TANA) : 032 21 416 90 m MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 s SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 t TAG IP : 020 22 524 54 • TECHNIBAT : 032 07 223 76 u UCODIS : 020 22 210 13 • UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • VIMA : v VET CLINIC : 020 22 415 45 020 22 330 93 X X CHANGE : 020 30 889 99 Concessionnaires • CT MOTORS : c CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 020 23 320 52 i INFINITY : 034 14 000 19 m MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 O OCEAN TRADE : 020 23 303 03 s SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 t TRACES (Motos) : 032 05 340 49 Photos

d DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36 Immobiliers

f FIRST a ASSIST IMMOBILIER : 020 22 422 90 IMMO : 020 22 368 68 g GUY HOQUET : 032 07 173 17 i IMMO Conseil : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 r ROKA IMMO : 032 07 848 02


Service rapide

m MALAKY : 032 45 383 32 Paysagiste

p PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 Matériels informatiques

A APPLE STORE : 034 14 311 91 p POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP STORE : 020 22 422 94 t TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12

VOLAVITA : 020 44 488 64 L L’ARCHE : 032 02 479 25 • LA VILLA HR : 033 13 801 47 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE CENT DIX : 034 98 906 00 • LE COLVERT : 034 11 937 77 • LE RETRO PUB : 032 78 103 20 • LE ROYALE PALACE : 020 44 490 40 • LE VENISE : 020 44 938 70 r RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 034 11 900 27 Sports, Loisirs

ANTSIRABE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 • AUBERGE JENNY : 020 44 990 22 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 • BOULANGERIE MIRANA : 020 481 20 c CHEZ DOM : 033 11 954 29 • CHEZ SEN : 034 64 603 39 • COULEUR CAFE : 032 02 200 65 • COYOTE CAFE : 020 44 484 54 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 F FLOWER PALACE HOTEL : 034 14 870 01 h HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RESTAURANT DIAMANT : 020 44 488 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL

c CANALSAT : 032 05 276 46 D DREAM’IN : 034 11 086 00 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 Entreprises, Institutions

m MICROCRED : 032 05 367 01 MAHAJANGA (MAJUNGA) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 b BADAMIER : 020 62 240 65 • BAR BACCHUS : 020 62 237 85 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 E ECO LODGE ANKARAFANTSIKA : 034 07 560 59 e (L’) EXOTIC : 032 85 392 97 f FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 21 131 22 h HOTEL RESTAURANT



DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA ROTONDE : 032 45 305 95 • LAKANA MANGA : 034 93 634 13 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE • LOOK GUEST : 032 86 961 61 NEISS : 032 71 391 58 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • PARAD’ICE : 032 54 431 52 • PICCOLA CORTE : 020 62 021 94 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 s SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VILLA MENA HOTEL : 032 40 127 58 Z ZAHAMOTEL : 020 62 919 28 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

c CLEMENTY : 020 62 243 04 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 02 417 47 D DREAM’IN : 034 11 086 02 Agences de voyage, Tourisme :

l LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40 Entreprises, Institutions

a ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 O ORTB : 020 62 931 88 Photos

d DMT PHOTO : 020 62 245 39

TOAMASINA (TAMATAVE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 b (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 c CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 d DARAFIFY : 034 60 468 82 h HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 j JAVA HOTEL : 020 53 316 26 l L’AFFICHE : 020 53 315 45 • LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE TII’WAI : 034 02 123 10 • LONGO HOTEL : 020 53 339 54 M MIRAY HOTEL : 034 10 500 60 • M&K HOTEL : 034 17 156 80 n (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 o (L’) OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 • PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 032 04 610 71 s SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 • (Le) VIP : 034 85 794 04 x XL BAR : 034 07 043 09



Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

a ANTIDOTE : 032 11 692 27 c CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 E ENZO SHOP : 033 09 409 84 m MADA DUTY FREE : 034 07 188 97 • MY EPICERIE : 034 79 282 54 n NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 t TNT : 034 39 025 54 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 05 276 02 D DREAM’IN : 034 11 086 01 E EAST ACADEMY : 034 02 335 86 Salons de beauté, Parfumeries

e l s v

ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59

Entreprises, Institutions

S STI : 032 07 788 51 Librairies

l LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30 TOLIARY (TULEAR) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 • ATLANTIS : 020 94 700 42 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 c CALIENTE

BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 h HOTEL DE LA PLAGE (Ambolimalaika) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (Ankilibe) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HOTEL SOLIDAIRE : 034 02 666 60 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY  /  RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l • LA BERNIQUE : 020 94 449 87 • LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 m MANGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA)



TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 v VICTORY HOTEL :020 94 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 440 64 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco c CLEMENTY : 020 94 411 91 t TOP GSM : 034 23 118 29 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 46

Agences de voyage, Tourisme m MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20 ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 c COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 62 492 71 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 60 631 55 g (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 244 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 37 954 89 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 • HOTEL RESTAURANT DE LA BAIE : 032 64 457 82 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 l LA BELLE AVENTURE HOTEL : 032 44 153 83 • LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE :

032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • La terrasse du voyageur : 020 82 240 63 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • L’ETINCELLE : 032 45 431 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LE TSARA BE VAOVAO : 032 04 940 97 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 002 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 t TONGA SOA : 032 02 288 20 v VOKY BE : 032 04 012 01 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco • BOUTIQUE BLEUE b BLACK WEAR : 032 04 607 90 NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 228 38 c CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 l LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 m MADA DUTY FREE: 034 07 189 55 • MAKI BOUTIQUE : 032 82 917 76 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 04 122 96 Salons de beauté, Parfumeries d DIEGO ESTHETIQUE : 032 40 485 42



Entreprises, Institutions m MICROCRED : 032 05 366 92 889 99

a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80

X X-CHANGE : 020 82

Concessionnaires

Concessionnaires s SICAM : 032 05 221 59 FIANARANTSOA

s SICAM : 032 07 033 64

Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

Photos d DMT PHOTO : 020 82 232 08 FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 c CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 • LE PORT HOTEL : 034 l LE FILAO : 032 43 288 58 11 00 188 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 s SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 24 Agences de voyage, Tourisme

e ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 h HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LAC HOTEL : 020 75 959 06 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE TROPIK HOTEL (HOTEL D’AMBALAVAO) : 033 02 012 91 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZOMATEL : 020 75 507 97 RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 t TSARA GUEST r HOUSE : 020 75 502 06 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 21 HELL-VILLE (NOSY BE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé b BAOBAB CAFÉ : 032 49 163 01 • BELLE VUE : 020 86 613 84 • CHEZ LOULOU : c CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 E EDEN LODGE : 032 55 044 68 H HEURE BLEUE : 032 02 203 61 • Hotel Arc en ciel : 032 02 265 30 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • le golf : 032 28 754 39 • LE MANAVA : 032 43 405 60 • LIBERTALIA : 032 69 783 91 • NATURE SAUVAGE : 032 04 802 n NANDIPO : 032 04 482 32 80 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 199 95 • ROYAL BEACH r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 HOTEL : 032 05 322 44 SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 s 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 • SAWADEE BAR : 032 24 645 21



• TAXI BE : 032 59 187 t TATIE CHRIS : 032 40 527 45 86 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco g GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l LE TAMARIN : 032 04 944 20 m Mada duty free : 034 07 189 55 • MAKI : 032 04 014 76 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 33 EXPLORER : 032 04 802 80

• ULYSSE

Agences de voyage, Tourisme o ORTNB : 032 04 163 78 MANANJARY Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé h HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 14 MORONDAVA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé b BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 c CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 h HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 l LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 m MADA BAR : 032 04 703 99 Agences de voyage, Tourisme o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82 Entreprises, Institutions a ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72



MENTIONS LÉGALES Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg Directrice adjointe : Natacha Rakotoarivelo - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@ nocomment.mg - Assistante de direction : Ny Holy Nandrianina - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Solofo Ranaivo Ont participé à ce numéro : Mamy Nohatrarivo, Richard Bohan, Julien Catalan, Pierre Maury, Henintsoa Mampionona, Jean-Louis Floch, Eric Castieau, Eric Razafimbelo, Mickael Achard, Rakoto A, Bernard Wong, Hans Rajaonera Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Manou Andry - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana, Léonce Rakotoarisoa, Mat Li - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Andry Randrianary - Coordination rubrique mode : Ainah Matisse Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Vizecho Media Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Meddy Men (Fianarantsoa), Enzo MacKenzi (Toamasina), Nosy Be, Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Jacky Gabilleau (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava), Makboul (Sainte Marie) - Back office : Mirah - Responsable régions : Valencia Raharinaivo Diffusion : Traces (Jean Claude, Arthur, Sitraka). Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : Janvier 2014 - DLI n° 2013/04/003 - ISSN en cours Tirage : 26 000 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI depuis le 9 août 2010 sous le n° 111 32. no comment® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.

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SAINTE MARIE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ANALATSARA : 034 29 969 99 B BABOO VILLAGE : 020 57 905 63 • (Le) BORAHA VILLAGE : 020 57 912 18 C CHOCO PAIN : 020 57 909 09 H HOTEL LA CRIQUE : 034 03 117 25 • HOTEL LE RAVORAHA : 032 40 513 90 I IDYLLE BEACH : 032 48 684 81 J JARDINS D’EDEN : 034 09 265 76 L LAKANA HOTEL : 032 07 090 22 • LIBERTALIA : 034 18 997 27 • L’air bleu : 032 71 386 55 M MANINGORY : 032 07 090 05 • MASOANDRO LODGE : 020 57 910 43 • MIRANA PLAGE : 032 51 896 66 P PARADISE : 032 82 223 58 • PRINCESSE BORA : 032 07 090 48 S SOANAMBO HOTEL : 032 43 150 58 V VANIVOLA HOTEL : 020 57 357 67 • VOHILAVA et LA VARANGUE : 020 57 900 16 Entreprises, Institutions a ADEMA : 034 05 401 44 • ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 66 M MAK ENGINES : 020 57 913 71 ALLIANCE FRANÇAISE Antananarivo : 020 22 211 07 • Antsirabe 020 44 482 49 • Antsiranana : 020 82 210 31 • Ambanja : 032 77 464 30 • Ambilobe : 032 50 438 75 • Ambovombe : 032 73 441 13 • Andapa : 032 02 729 03 • Antsalova : 020 65 620 11 • Antsohihy : 032 04 872 10 • Ambositra : 020 47 713 52 • Ambatondrazaka : 020 54 814 83 • Antalaha : 032 76 547 84 • Fandriana : 032 45 911 58 • Farafangana : 032 40 984 12 • Fianarantsoa : 020 75 515 71 • Manakara : 020 72 216 62 • Moramanga : 020 56 908 65 • Maintirano : 034 12 218 68 • Mananjary : 034 38 257 85 • Morombe : 032 40 151 98 • Nosy-Be : 020 86 613 45 • Sambava : 032 05 119 16 • Sainte-Marie : 032 05 119 66 • Tsiroanomandidy : 03314 702 89 • Tolagnaro : 020 92 902 99 • Toamasina : 020 53 334 94 • Tuléar : 020 94 413 9



Gérante de l’agence événementielle Candy Events spécialisée dans les décorations de mariage, l’organisation d’anniversaires ou les animations personnalisées, Nanie nous fait partager ses bons plans sur Tana et les environs.

En

ville avec

210

Nanie

Tes tables préférées ? Le Carnivore, c’est juste à côté de mon bureau. L’ambiance et les repas sont au top. J’y vais entre autres pour déguster leur poulet caramélisé… excellent ! Sinon, pour un dîner romantique, je réserve à La Varangue. J’apprécie tout particulièrement leurs grillades de gambas à la sauce avocat. Un endroit pour boire un verre ? En début de soirée, j’aime bien le Dzama Club à Ivandry. L’ambiance tropicale est un pur bonheur et l’accueil est chaleureux. Histoire de siroter leur Baobab et de déguster teriyaki (viande, poisson ou crustacés laqués) et tapas. Un coin pour s’aérer ? Avec mon mari et mes enfants, nous aimons aller au Chat’ô à Ivato

Downtown ou dans le parc d’Andasibe. Sinon, les plages de Mahajanga ou de Diego quand le besoin d’évasion se fait sentir. Tes loisirs les plus constants ? J’adore dessiner, c’est ma grande passion. Mais en ce moment, je suis plus souvent dans les cours de danses de salons. L’événement artistique qui t’a le plus marqué dernièrement ? Le défilé de la styliste Tachou au Café de la Gare. J’ai adoré le concept, son talent, ses créations. En plus, c’était en plein air, ça change ! Ton actualité ? Pour Noël et le réveillon, nous avons des partenariats avec des restaurants pour organiser leurs décorations et animations. Sinon nous avons ouvert le Candy Club en novembre, l’ex-Le Bed à Antaninarenina. Une boîte privée où nous organisons des soirées à thèmes et pleins d’autres surprises. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto




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