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no comment®

n°17 - juin 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg









SOMMAIRE SOMMAIRE 10 12 14 18 20 23 24 26 30 32 34 37

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COUV’ BY The Tiago Tariq SONDAGE Comment ça roule pour vous ? CLIN D’ŒIL CULTURE Tana - Teddy Prézeau : Percutant, ce garçon ! Tana - Ramilison Besigara Fenoarivo : Le hira gasy reprend la route Nosy Be - Thomas Neret : Et vogue la pirogue Fianarantsoa - Oladad : Un mariage réussi entre hip-hop et horija betsileo Tana - Danse : deux femmes, un regard Tuléar - Haingo, entre pop et jazz gasy Tana - Zamba : Porter la valiha à travers le monde Tana - The Tiago Tariq : un artiste qui décolle… en collant Le film du mois : Bellamy Le livre du mois : Panoramas des îles de l’océan Indien TRADITIONS ET PATRIMOINE L’arbre des amoureux d’Antsahadinta SOATOAVINA L’exclusion par la naissance, ou le poids des castes FICTION La chemise rouge TAKELAKA MAMPITOKELAKA Guide de survie à Tana : les animaux dans la ville ASSOS Fondation Akbaraly : Pour que le cancer ne tue plus

no comment® ESCALES 50 Les Pangalanes, Entre lagunes, canaux et rivières 52 Nosy Be - Sandra Goetz : Le choc des cultures 55 Tamatave - Vanilla Café : le rêve d'Oliva 57 Nosy Be - Au bonheur de Fred COUSINS/COUSINES 59 La Réunion - Yolaine Courissaka Gauvin : Ce n’est qu’un au revoir ÉCO 60 Emmanuel Vitrac, directeur général de l’Agence Tam Tam MÉTIERS 64 Mahajanga - Edmond Roby Rasoloarison : L’architecte du raphia 66 Tana - Albert Razafimadimby : Pour vivre heureux, vivons cachetier ! GASTRONOMIE 68 Tana - Interview et proposition gourmandes : Joela Harivelo Rajaonarivony, chef du Savanna Café 75 Tana - Villa Isoraka : Gabriella Aridy, la passion des grands crus 77 Le vin du mois : Château Janon 2006 rouge 79 Cocktail du mois : Kuzh-heol, du Triskel LOISIRS 80 Adin’akoholahy : le temps des prises de becs est revenu 86 LA MODE ! SORTIR 96 Le Pub Ambatonakanga 98 BEAUTÉ 100 CAHIERS DE NUIT 122 JEUX 124 AGENDA 128 ANNUAIRE

aussi

à la télé !

Rendez-vous sur RTA pour découvrir le magazine TV de no comment®. Ce mois-ci, quatre rencontres au programme, à ne manquer sous aucun prétexte ! Moajia Groupe free roots Mercredi 1er juin à 21h00 Dimanche 5 juin à 17h30

Teta Entre Beko et blues Mercredi 8 juin à 21h00 Dimanche 12 juin à 17h30

Stéphane Chauvard Association Miroir Mercredi 15 juin à 21h00 Dimanche 19 juin à 17h30

Arnaud Bourgeois Directeur général de First Immo Mercredi 22 juin à 21h00 Dimanche 26 juin à 17h30 Fidèle à l’ambiance no comment®, chaque émission se termine par le volet Cahiers de nuit.

Partenaires : metis' images productions


COUV’ BY

The

Tiago Tarig

Une couverture tout à fait inhabituelle chez no comment® : de la couleur !

’œuvre qui cette fois orne la une du magazine est de The Tiago Tariq, un artiste pakistanais installé à Madagascar L depuis un an et demi. Il est l’un des seuls artistes à employer la technique du collage à Madagascar. The Tiago Tariq est né en 1975 à Mirpurkhas, au Pakistan, dans une famille d’artiste. Il s’est voué très tôt à la peinture, mais à la sortie de son école d’art en Russie, il décide de s’orienter vers le collage. Depuis six ans qu’il pratique cette technique, il a exposé ses œuvres dans une vingtaine de pays. On a pu découvrir son travail à Madagascar lors d’une exposition à Is’Art Galerie le mois dernier. Retrouvez The Tiago Tariq dans la rubrique « Culture » de ce numéro.



Si deux Antananariviens sur trois continuent à utiliser le taxi-be en ville, et trois sur quatre le taxi-brousse hors de Tana, la majorité est d’accord sur une chose : ça pourrait rouler mieux !

Pour vos déplacements de proximité, quel moyen utilisez-vous généralement ? Taxi be : 67 % Voiture : 11 % Moto : 8 % Taxi : 7 % À pieds : 6 % Vélo : 1 % Pour vos déplacements en dehors de Tana : Taxi-brousse : 73 % Voiture : 22 % Avion : 3 % Moto : 1 % Train : 1 % Possédez-vous un véhicule ? Oui : 44 % Non : 56 %

• Si oui, lequel ? Berline : 61 % Moto : 18 % 4 x 4 : 9 % Vélo : 9 % Minivan : 2 % Camion et utilitaire : 1 % Selon vous, quel est le moyen de transport le plus adapté à Madagascar ? Taxi collectif/autobus : 52 % Taxi-brousse : 24 % Deux-roues (motos, vélos…) : 23 % Train : 1 % Quelle opinion avezvous des transports à Tana et dans le reste du pays ?

• Facilité de se déplacer :

Très satisfait : 7 % Satisfait : 30 % Pas satisfait : 48 % Pas du tout satisfait : 15 %

SONDAGE

Comment ça roule pour vous ?

• État des infrastructures

(routes, ports, aéroports) : Très satisfait : 5 % Satisfait : 35 % Pas satisfait : 48 % Pas du tout satisfait : 12 % • État des véhicules : Très satisfait : 5 % Satisfait : 37 % Pas satisfait : 37 % Pas du tout satisfait : 21 %

Étude réalisée par MarketData en mai 2011 à Antananarivo et sa périphérie auprès de 339 personnes, réparties comme suit : professions intermédiaires : 49 % ; employés et ouvriers : 15 % ; cadres et professions intellectuelles : 10 % ; sans emploi : 12 % ; étudiants : 9 %, chefs d’entreprise : 3 % ; retraités : 1 % ; militaires : 1 %.



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CLIN D’ŒIL

1 Mois de la photo Appel à candidature pour la deuxième édition. Soumettez vos oeuvres avant le 9 juin : sarnao.foto@gmail.com 2 Expo photo de Pierrot Men & Jean-Yves Chen chez Sicam Anosyzato. 3 Vernissage de la nouvelle expo de Mamy Rajoelisolo à la Boussole Isoraka.

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4 Richard aux manettes de l'Auberge Ambodifilao. Bon appétit ! 5 Semaines indiennes au Carlton, les chefs ont fait le voyage... et la cuisine ! 6 Bientôt à Madagascar, le nouveau Passeport VIP pour profiter des meilleurs restos aux meilleurs prix ! 7 Ouverture de Flor Ibis au Colbert Antaninarenina.

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CLIN D’ŒIL 8 Expo photo "Des baleines et des hommes" présentée par l'association Cétamada. 9 Nouvelle devanture de la Medina Isoraka.

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10 Ouverture de l'institut de beauté Interlude Ankadifotsy. 11 Nouveau resto La Belle Époque avec vue imprenable, à Isoraka.

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Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg



Teddy PRÉZEAU

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CULTURE

Tana

À tout juste 17 ans, Teddy évolue comme percussionniste au sein du groupe Vazimba Vocal. Neveu de Ricky et de Balita Marvin, il a forcément de qui tenir.

epuis peu, Teddy Prézeau est très sollicité, il accompagne souvent sur scène d’autres artistes. Un vrai changement dans la vie de ce jeune percussionniste dont le nom commence à D revenir sur les lèvres de tous ceux qui ont assisté récemment à des concerts. Cette reconnaissance,

Teddy la doit à son talent aux tary, percussions malgaches à la ligne élancée, et au djembé. « C’est de famille ! », se plaît-il à dire quand on lui demande comment il est tombé dans la musique. Car Teddy n’est autre que le neveu de Ricky et de Balita Marvin. Initié dès l’âge de 12 ans aux percussions, il s’imprègne très vite des styles musicaux de ses glorieux tontons. Mais il chante également, il est d’ailleurs excellent dans cette partie : on a pu le découvrir en duo avec Marion, lors de son récent concert à Antsahamanitra. Grand amateur de soul, de RnB, et bien évidemment de world music et de rythmes traditionnels malgaches, Teddy a aussi suivi des formations au centre culturel Rary pour y apprendre le solfège. Depuis l’année dernière, aux côtés de Tanjona, le fils de Ricky, de Tony et de Tsanta, à la basse, fils de l’illustre Richard Razafindrakoto, ils forment le groupe Vazimba Vocal sous la férule bienveillante de Ricky, leur compositeur. Quand il est inspiré, Teddy compose également. « J’ai tout le temps une musique en tête. En cours, il m’arrive souvent de fredonner un air et de me mettre à tambouriner sur la table, mes professeurs ne s’en étonnent presque plus… » Sa soif d’apprendre et de donner est immense, et sa joie de vivre communicative. Un tempérament d’éternel optimiste, reconnaît-il, ouvert à tous les horizons musicaux. En attendant de le voir en solo, le groupe Vazimba Vocal prépare actuellement son prochain spectacle. Les jeunes prodiges sont en plein travail de composition et de création. Ils se produiront sur la scène du Pub le 18 juin prochain. Contact sur www.nocomment.mg

Percutant, ce garçon !

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Ramilison Besigara FENOARIVO

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Le hira gasy reprend la route


CULTURE

Tana

Plus de 110 troupes à travers le pays perpétuent la tradition de l’« opéra paysan ». Pour la plus célèbre d’entre elles, le moment est venu de reprendre la route des famadihana.

omme chaque année, la saison sèche marque le retour des famadihana. Pour Ramilison Besigara Fenoarivo, l’une des troupes de hira gasy (littéralement « chant malgache ») les plus célèbres du pays, c’est le moment de reprendre la route à bord du vieux bus C aux essieux fatigués. Félix, le chauffeur (et compositeur de la troupe), soupire : il n’est pas sûr de venir à bout des milliers de kilomètres

de piste qui les attendent à travers les hauts plateaux. Pas moins de 200 spectacles sont programmés jusqu’en octobre, presque un par jour et par village… En sa qualité de fils aîné de Ramilison Besigara, le fondateur de la troupe, immense figure du hira gasy, décédé en 2009 à l’âge de 75 ans, c’est un peu lui aujourd’hui qui préside aux destinées du Fenoarivo. Chef si l’on veut, mais cela n’a pas beaucoup d’importance : ici on est tous de la même famille ! Comme Zézé qui tient la trompette, Joachim le tambour, Antoine le violon, Ninah qui mène la danse. Jusqu’au petit Ursule, 2 ans, qui officie déjà comme mpandihy kely (petit danseur) dans sa redingote rouge. Toute une lignée d’« artistes paysans » que la mémoire familiale fait remonter à Ranavalona II. C’est sous le règne d’Andrianampoinimerina, vers 1800, qu’apparaissent les premiers mpihira gasy, de simples paysans chargés de transmettre ses messages à travers les campagnes. Avec musique et danse à volonté, car le hira gasy, c’est aussi et surtout la fête au village ! « Dans les endroits très reculés, on est un peu comme la télévision, explique Félix. Mais on n’oublie pas notre vocation première qui est de faire passer des messages d’éducation, par exemple contre l’alcoolisme ». Au son des instruments, les danseurs se mettent en branle, s’interrompant régulièrement pour s’adresser au public sous forme d’apartés comiques. Et tout est codé : la moue dépitée du cocu, le masque outragé de l’épouse qui accueille le mari éméché… rôle qu’a tenu à merveille pendant plus de vingt ans Perline, la fille de Ramilison, elle aussi décédée, considérée comme la plus grande interprète du hira gasy contemporain. Les messages « sérieux » passent par les kabary (discours) qui précèdent les chants et les danses. Toute la notoriété d’une troupe dépend précisément du talent du mpikabary à subjuguer l’auditoire. C’est Ralava, en tant que doyen, qui a succédé à Ramilison, mais l’héritage est lourd à porter. « Ramilison était incroyable de drôlerie, relève-t-il. On l’appelait Besigara (le grand fumeur) car il était capable de griller trois paquets dans un spectacle, tout en avertissant contre les méfaits de l’alcool (rires) ». Tel quel, il a porté le hira gasy bien au-delà de l’Imerina, notamment en Europe et en Afrique, à travers ses spectacles. Jusqu’à Rossy, aujourd’hui, qui se réclame de son héritage et invite la troupe à jouer avec lui sur scène. Une tradition qui ne meurt pas. Contact sur www.nocomment.mg

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CULTURE

Nosy Be

Thomas recueille les pirogues « à bout de souffle » dans tout Madagascar afin de prolonger leur vie chargée d’histoires. Il les transforme en imposantes coiffeuses, tables basses ou confortables canapés…

homas Neret est né dans l’Orléanais, au hasard d’une T implantation provisoire de parents « errants ». Le perpétuel voyage déjà…

L’armée le conduira plus tard en Nouvelle-Calédonie. « D’autres lumières, d’autres senteurs », relève-t-il. L’art culinaire va lui permettre de vivre successivement au Québec puis à Mayotte. « Entre-temps, il y a eu la découverte de l’Afrique noire avec une équipe audiovisuelle. Un véritable choc provoqué par la vision de sculptures et d’objets rituels. » Survient alors l’envie irrésistible de créer. « J’eus subitement confiance en moi, l’intime conviction d’avoir trouvé ma voie », explique-t-il. À Mayotte, Thomas débute dans l’art de « détourner » les objets. « Des petites pièces au début, puis des pirogues qui deviennent là-bas de plus en plus rares ». D’où son choix pour Madagascar où la pêche traditionnelle demeure fort active. Thomas va s’installer près de la plage de Madirokely à Nosy Be. « Pas le plus facile pour rencontrer les amateurs de créations originales, mais un incomparable sentiment de liberté », confie-t-il. « J’ai eu la chance de vivre pendant sept ans avec une diplômée des Beaux-Arts qui m’a ouvert l’esprit. J’aimerais transmettre ce savoir à de jeunes Malgaches réceptifs ». L’atelier capharnaüm, d’où émergent de véritables merveilles, mérite incontestablement d’être découvert avant que les pirogues de Thomas ne voguent vers d’autres rivages que ceux de Nosy Be.

Thomas Neret

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Et vogue la pirogue…

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Oladad

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Hip-hop et horija betsileo


CULTURE

Un cocktail explosif !

Fianarantsoa

Ils sont cinq chanteurs et six musiciens, et font danser Madagascar. Ce groupe atypique, fier ambassadeur de la culture betsileo, a trouvé sa place dans le milieu fermé du hip-hop malgache.

uand on les voit survoltés sur scène, entraînant les foules dans leur rythme puissant, on ne s’imagine pas les retrouver sagement assis, attentifs comme des premiers de la classe. Ils parlent doucement, dans un français parfait. « Oladad existe Q depuis 1995, et nous sommes tous dans le groupe depuis ses débuts. Cela fait plus de 15 ans que nous travaillons notre style ».

C’est-à-dire ? « Nous associons l’horija betsileo, la dance et le hip-hop ». Un mélange des genres qui a fait le succès de leur premier tube « Sokafy ny fety », plus connu sous le nom d’Afindrafindrao, passé en boucle dans les discothèques, les mariages ou les fêtes d’école. Un hymne traditionnel merina, repris avec des arrangements betsileo et rythmé par des tonalités rap. Un cocktail réussi qui a révélé le groupe. « Dans notre musique, aussi bien dans nos clips que dans nos concerts, nous travaillons le visuel, les costumes qui sont tour à tour traditionnels, rap ou plus classiques. » Après un album sorti en 2010 et plusieurs concerts à Tana, dont le dernier en avril à Antshamanitra, ils préparent soigneusement leur second opus, intitulé Ketamanga. « Plus mûr, il est aussi plus dynamique, influencé davantage par les rythmes dance et RnB, mais toujours avec des tonalités traditionnelles. Nous maîtrisons mieux le métissage des styles et assumons pleinement notre identité. » Leur inspiration, le RnB américain, les rappeurs français mais aussi des chanteurs traditionnels comme Jean Émilien ou Rataomina : « Ce sont les chanteurs des anciens et ils nous apprennent beaucoup ». Le doyen du groupe, Raprosy, l’âme d’Oladad et véritable légende musicale des hauts plateaux, alterne ainsi avec talent le violon ou la flûte traditionnelle. À ses côtés, un bassiste et un batteur, sortis directement d’un clip hip-hop, accompagnent la mélodie du jejolava ou de la cabosse. De cette association est né un rythme unique qu’ils ont baptisé d’un néologisme évocateur : le dom’be. « Ca vient de donabe, qui signifie littéralement le son d’un coup solide, c’est-à-dire un rythme soutenu, profond », explique Dadalo, le leader du groupe. Evans, rappeur, acquiesce et précise : « Quand on chante, on veut que celui qui écoute tape du pied et secoue la tête, instinctivement ». Le groupe est soudé et compose ensemble, dans une volonté commune de partager leur amour de la fête, la fierté de leur héritage culturel et un message d’espoir et de tolérance. « Nos textes sont assez simples et jamais agressifs. » Les tubes d’Oladad sont repris désormais par toutes les générations. Leur musique semble répondre à l’attente d’un public qui aime faire la fête et cherche à concilier ouverture à la mondialisation et respect de la culture ancestrale. La tournée de juin s’annonce bien ! Contact sur www.nocomment.mg

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CULTURE

Tana

NACELLE SOMOH LARISSA

Danse deux femmes, un regard 26


L’une voulait enseigner la danse aux enfants défavorisés, l’autre voulait vaincre la nuit du handicap. Toutes deux se retrouvent aujourd’hui dans le projet Kilokolo de la compagnie Lovatiana.

e la femme vient la lumière », disait Aragon. Cela est sûrement vrai quand on parle du «D projet Kilokolo (association des mots malgaches

« enfants » et « culture ») qui réunit sous le sceau de la danse contemporaine 250 enfants issus des quartiers défavorisés ou souffrant de handicap. Pour la chorégraphe Lovatiana Erica Rakotobe, initiatrice du projet en 2008, s’intéresser à cette tranche de la société, trop souvent oubliée, allait de soi. « J’ai toujours nourri l’idée qu’un jour, mon art servirait aux autres. Au moment où je décidais de l’orientation de ma carrière artistique, j’ai été bouleversée par l’histoire de Helen Keller, cette écrivaine conférencière américaine sourde, muette et aveugle. Je me suis dit : voilà ma vocation, enseigner auprès des enfants ayant un handicap. » Pour monter la compagnie Lovatiana, elle suit des formations dispensées par l’association Handicap International. Les débuts sont difficiles : son projet attire peu les mécènes. Mais malgré le manque de budget, la conviction de Lovatiana est tenace et aujourd’hui Kilokolo existe bel et bien. Notamment à travers ce bout de femme qui danse et répète ses pas à l’infini. Elle s’appelle Nacelle Somoh Larissa. À première vue, c’est une jeune femme comme les autres. Mais Nacelle n’est pas comme les autres, elle est

LOVATIANA ERICA RAKOTOBE

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mal voyante. À tout juste 22 ans, elle enseigne l’informatique aux enfants aveugles du Centre national de formation professionnelle pour les personnes handicapées (CNFPPH) d’Ampandrinomby. Après avoir perdu la vue à l’âge de 14 ans, elle étudie le braille à Antsirabe, passe son bac et s’inscrit en économie à Ankatso. Après de longues années de déni de soi mêlé de honte face à son handicap, elle accepte enfin sa différence et s’émancipe grâce à la danse. C’est une amie qui lui propose de rencontrer Lovatiana. Elle est tentée par son projet et depuis deux ans, elle évolue au sein de la compagnie. « La danse m’a beaucoup aidé pour surmonter mon handicap. Elle m’a appris la persévérance, la rigueur dans le travail, l’audace. Avant, j’avais la phobie de descendre les escaliers toute seule avec ma canne. Mais maintenant, avec mon expérience de la scène et du public, je me dis que vraiment ce n’est rien ! » Rire lumineux qui sonne comme une victoire. Vous pourrez découvrir Nacelle lors de la troisième édition de Kilokolo qui se déroulera le 1er juin à l’esplanade d’Analakely, dans le cadre des manifestations du Mois de l’enfance, avec la participation de la compagnie japonaise Haanarashi.

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CULTURE

Tuléar

De Tuléar au Québec, Haingo est sur la courbe ascendante d’une carrière internationale qui devrait la placer parmi les plus belles voix du moment. Une ambassadrice de charme pour Madagascar.

Haingo

Née à Antsirabe en 1982, Haingo (Rasoamanarivo Haingo Nirina pour l’état civil) a grandi à Tuléar et, depuis son plus jeune âge, est passionnée par le chant. Papa organisateur de spectacle, ce qui l’amène, dès l’âge de 13 ans, à chanter sur scène en duo avec Mahery, du groupe Johary, et en 1999 avec Njakatiana. Influencée par des chanteurs du calibre de Rija Ramantoanina, elle bifurque rapidement vers le jazz où son timbre de voix si particulier fait merveille. La musique n’est pas encore son métier : Haingo poursuit parallèlement des études en communication et marketing à l’Iscam et décroche par deux fois une qualification aux concours Miss Tana 2001 et Miss Oliravina 2002. Maîtrise en poche, elle se lance en 2006 dans l’aventure de son premier album « Ho anao », très personnel et mêlant subtilement jazz, soul et RnB. Un succès inattendu qui lui permet de signer dans la foulée un contrat de quatre ans au Québec ! Là-bas, elle est séduite par la pop – une pop jamais éloignée de ses influences malgaches – et peaufine son style au contact d’artistes internationaux comme Batiste Stanley Clark ou Madagascar Slim. Ce qui donne « Groove it… MD », son deuxième opus, et des participations remarquées à d’importants festivals au Québec et aux États-Unis. « Je serai toujours là pour faire connaître Madagascar partout où je vais », affirme Haingo qui a profité d’un (trop) bref séjour au pays, en avril, pour donner un cabaret spectacle au Piment Café et Chez Alain à Tuléar. Contact sur www.nocomment.mg

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Entre pop et jazz gasy



Zamba

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Porter la valiha Ă travers le monde


CULTURE En résidence culturelle à la Réunion, Zamba a été choisi pour composer la musique d’un projet regroupant les îles de l’océan Indien. Une consécration pour ce maître (et inventeur) de la valiha maroafitsoka.

est en pleine répétition de son prochain spectacle au CGM, que nous avons rencontré Zamba. Par Zamba, entendez Zanak’ambanivohitra, le « fils de la campagne », de son vrai nom Jean Baptiste C’ Andrianarimanana. Chanteur et compositeur, il est encore assez peu connu du public local, mais

reconnu sur les tous les continents pour être l’un des grands ambassadeurs de la musique malgache. Son amour de la musique, il le doit à son grand-père, un mpihira gasy (artiste de hira gasy) qui vivait du côté de Mahitsy. Ses premiers accords, il les fait tout petit à la guitare, mais c’est sa rencontre avec un vendeur de valiha, à l’âge de l’adolescence, au marché de Mahitsy, qui va déterminer sa vocation. « Je me souviens que j’économisais des sous pour pouvoir m’en acheter une. À l’époque cela coûtait 40 ariary et je n’en avais que 20, mais ce vendeur m’en a offert une. Chaque semaine, le jour du marché, j’apprenais à en jouer avec lui et je répétais les sons chez moi ». Inscrit au Lycée Gallieni, il intégre le groupe Voamaintilany puis apprend le solfège au Cnem. Après des études de sciences à la fac, il choisit de se lancer dans l’exportation d’artisanat malgache, mettant sa carrière de musicien entre parenthèses. Dans les années 1990, au cours de voyages à l’étranger, il se fait pourtant remarquer par ses talents de vahiliste et comprend qu’il a un rôle à jouer pour la reconnaissance de la musique malgache à travers le monde. Au hasard des festivals, il comprend aussi que son instrument diatonique n’est pas assez « haut » pour accompagner les autres musiciens. « C’était très frustrant de ne pas pouvoir se faire entendre », reconnaît-il. D’où des années de recherches et d’expérimentations pour en arriver à la valiha maroafitsoka, capable de jouer toutes les notes de la gamme chromatique. « Je suis fier de ce petit bijou et ma prochaine étape sera de l’enseigner aux jeunes, pour que la tradition ne se perde pas. » En 2000, on retrouve Zamba au sein du groupe Sivy Mahasaky, neuf musiciens jouant de neuf instruments différents. Après quelques tournées, le groupe se sépare et Zamba se lance dans une carrière solo. Aujourd’hui, il est riche de projets qu’il a hâte de présenter au public malgache. Et sa vahila porte loin puisqu’il a été choisi pour composer la musique d’un projet regroupant les îles de l’océan Indien. Son dernier concert au pays, au CGM le 20 mai dernier, avec Récital et communication, a été un détonnant spectacle vocal et instrumental racontant l’histoire de Madagascar, où l’on a pu apprécier les textes du plasticien Hemmerson. Contact sur www.nocomment.mg

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The Tiago Tariq

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un artiste qui dÊcolle‌ en collant


CULTURE

Tana

The Tiago Tariq est un artiste pakistanais installé à Madagascar depuis un an et demi. On a pu découvrir son travail à Is’Art Galerie le mois dernier où étaient exposés une quinzaine de collages, technique encore très rarement employée dans la grande île.

Avez-vous toujours pratiqué l’art du collage ? Pas tout à fait. Je viens d’une famille d’artistes pakistanais assez classiques qui faisaient notamment de la calligraphie. Mon père pratiquait la peinture à l’huile. J’ai fait une école d’art en Russie et mes débuts ont été très classiques. Mais je me suis rendu compte rapidement que j’en avais marre, que j’avais envie de passer à autre chose. Alors je me suis mis au collage. C’était il y a six ans. Que vous apporte cette technique ? Une totale liberté d’expérimentation. J’utilise des papiers déchirés, des morceaux de journaux, de magazines, de photos, d’affiches… le fait d’agencer ces bribes d’images ou de textes pour composer une image plus grande représente pour moi un défi intellectuel et artistique permanent. Cherchez-vous à faire passer un message général à travers vos œuvres ? Pas vraiment. Je dirais plutôt que chaque œuvre a son message propre. Mais toutes sont sous-tendues par des questionnements communs. Le plus important pour moi est sans doute celui de l’identité. C’est le sujet le plus complexe qui soit. Qu’entendez-vous exactement par « identité » ? Qui somme-nous ? Comment nous définissons-nous par rapport à nous-mêmes, par rapport aux autres ? Mes œuvres sont des tentatives de réponses à ces questions. À travers des portraits, des scènes de la vie quotidienne. Je m’intéresse beaucoup aux gens ordinaires, ceux que j’appelle les « âmes ordinaires ». Je suis l’une d’entre elles. En essayant d’exprimer les mouvements de ces âmes, c’est aussi moi-même que je cherche. L’utilisation du collage rejoint-elle cette volonté de vous situer dans l’ordinaire ? Tout à fait. Les matériaux que j’utilise sont humbles, ils sont eux aussi ordinaires, issus de la vie courante. Le fait de les découper et de les agencer autrement pour créer des figures nouvelles me permet de voir le monde autrement, de dégager un autre point de vue sur la vie ordinaire, sur ses mystères et ses ambiguïtés, sur son foisonnement et sa complexité. Contact sur www.nocomment.mg

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Bellamy 2008 – 105 min – Drame de Claude Chabrol avec Jacques Gamblin, Clovis Cornillac, Gérard Depardieu.

Comme chaque année, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison familiale de Françoise, son épouse. Elle rêve de voyages, mais lui déteste ça. Cette année, le hasard va l’exonérer d’un peu de culpabilité avec l’arrivée inopinée de son demi-frère, Jacques, aventurier à la petite semaine, et celle d’un inconnu aux abois qui réclame sa protection. Aider les autres, assouvir sa curiosité naturelle, des « vacances » rêvées pour Paul. Sauf qu’elles vont tourner au cauchemar… Un film adapté du superbe roman éponyme de l’Italien Alessandro Baricco.

CULTURE

Le Film du mois

Diffusion sur Parabole Madagascar mardi 7 juin 20 h 40 et vendredi 10 juin à 13 h 10.

Le Livre du mois Panoramas des îles de l’océan Indien L’île Maurice, les Seychelles, Madagascar, l’archipel des Comores, La Réunion, Rodrigues. Ces îles du sud-ouest de l’océan Indien, parfois très proches par la géographie ou par le cœur, offrent une incroyable diversité et abritent certains des plus beaux paysages de la planète. Jean-Luc Allègre, photographe autodidacte tombé amoureux de cette partie du monde il y a presque trente ans, a réalisé un beau travail photographique qui présente les panoramas les plus majestueux de la région. Un livre qu’il est bon de feuilleter pour rêver d’évasion. Mais au fond, tout ça, ce n’est pas si loin… En vente chez Carambole

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TRADITIONS ET PATRIMOINE

L'arbre des amoureux d’Antsahadinta Hery Samoelina Rakotoson, guide et descendant du premier roi du rova d’Antsahadinta, nous emmène à la découverte du fameux « arbre des amoureux ». On n’y grave pas son cœur, on s’y souhaite un amour durable…

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Antsahadinta est un de ces hauts lieux chargés d’histoire… Antsahadinta, ou la « vallée des sangsues », est l’une des douze collines sacrées d’Antananarivo. On lui doit ce nom, car elle était jadis infestée de sangsues en raison de la forte humidité qui règne ici. Elle est située à une vingtaine de kilomètres de la capitale et trône à 1 404 mètres d’altitude. On peut y visiter de nombreux vestiges, tels que le rova (l’enclos royal), le tombeau d’Andriamangarira (1725-1775), le premier roi fondateur du site, et celui de Rabodozafimanjaka, une des épouses officielles du roi Andrianampoinimerina, qui l’installa ici. L’amateur d’histoire y découvrira également un petit musée. Qu’a de si particulier « l’arbre des amoureux » ? « L’arbre des amoureux », aussi appelé « l’arbre de vie », est en fait l’union de deux végétaux, le figuier et le hasina (Dracoena augustofolia). Il faut savoir que le figuier est un ficus


« étrangleur » : un arbre qui a besoin de beaucoup d’eau et qui, de ce fait, a tendance à parasiter ceux qui se trouvent à sa proximité. Normalement, comme son nom l’indique, il « tue » à terme son arbre hôte, mais ce qui est incroyable avec celui d’Antsahadinta, c’est que ces deux arbres s’harmonisent et vivent merveilleusement ensemble ! C’est ce qui en fait l’attraction des visiteurs, surtout des amoureux qui viennent s’y recueillir. Le figuier n’est pas le seul ficus à découvrir en forêt d’Antsahadinta… Les ficus sont des arbres royaux, souvent séculaires, qu’on trouve généralement sur les sites nobles. Dans la forêt d’Antsahadinta, on peut admirer, entre autres, l’amontana (Ficus baroni), l’aviavy, également un figuier, et l’anonoka (Ficus pyrifolio).


SOATOAVINA

L’exclusion par I la naissance ou le poids des castes Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.

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l n’est de société sans discrimination, quelle qu’en soit la forme. À Madagascar, le système des castes en est l’illustration vivace, même s’il est de bon ton d’en nier l’existence. Dans la structure sociale traditionnelle, on distinguait trois castes : les nobles (andriana), les hommes libres (hova) ). Les appellations varient, les nobles étant appelés et les esclaves ( hova chez les Betsileo, mais les relations entre castes étaient les mêmes. Aux nobles le pouvoir, les honneurs et le respect ; aux hommes libres les responsabilités, l’argent et les arts ; aux esclaves, le travail manuel et la totale disponibilité à leurs maîtres. Le schéma ne fut pas rigide, il va de soi. Après Radama II (1861-1863) et en dépit de la primauté des reines successives, la réalité du pouvoir échappa aux andriana pour passer aux premiers ministres hova, dont l’inamovible Rainilaiarivony de 1865 à 1896. Quant aux esclaves, ils n’existaient que par leur maître, étaient voués au seul travail et ne disposaient d’aucun bien personnel. S’il se trouve encore des nostalgiques pour revendiquer une spécificité de l’esclavage à Madagascar, qualifié de « familial », l’ensemble des historiens s’accorde pour dire que la pratique était incompatible avec le respect des droits de l’homme ! L’esclavage à Madagascar fut aboli en 1896, la reine Ranavalona II ayant, dès 1877, affranchi les Mozambiques, esclaves importés de la côte orientale d’Afrique. Mais les discriminations subsistent toujours. En Imerina surtout, la plupart des esclaves (sauf les hova asservis pour dette, jusqu’au remboursement de celle-ci) avaient le teint noir et les cheveux crépus, les andriana et les hova se distinguant généralement par la peau


claire et les cheveux lisses. D’où l’ambiguïté du terme mainty (noir), aujourd’hui : qualifiant la population au teint foncé, il désigne implicitement les descendants d’esclaves. Aussi n’est-il pas surprenant, dans une société particulièrement sourcilleuse sur les origines de chacun, que les mariages intercastes soient rares et systématiquement combattus par les familles concernées, en particulier sur les hautes terres – ce qui fragilise ces unions. Et les discriminations restent vivaces, alimentées par des comportements et des manières de parler propres à chaque caste, certes imperceptibles pour l’étranger, mais évidents pour tout Malgache. Mais tous n’en sont pas convaincus. Le 8 juin 2010, le Conseil des droits de l’homme de l’Assemblée générale des Nations Unies, dans un rapport sur Madagascar*, écrivait : « Le système de caste existe, mais il n’implique pas la pratique de discrimination fondée sur l’appartenance à telle ou telle caste. Pour preuve, nombreux sont les mariages des personnes issues de castes différentes. En conséquence, il n’est pas approprié d’instituer des mesures spécifiques d’éradication d’une discrimination qui n’existe pas. » Les préjugés ont la vie dure… * Assemblée générale des Nations Unies, Rapport du groupe de travail sur l’examen périodique universel. Madagascar, 8 juin 2010 : « F. Éradication de la discrimination à l’encontre des descendants d’esclaves et du système des castes », n° 23, page 5.

Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.

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FICTION approchait de d’Ankatso. Il Fallaitalyl’université rejoindre Nambinina,

sa maîtresse, une étudiante. Il faisait nuit et la lune n’était pas encore levée. Faly marchait sous les étoiles. Il se sentait léger et heureux. Depuis qu’il avait rencontré Nambinina, huit ou dix mois auparavant, il avait enfin le sentiment de vivre une véritable histoire. Ils avaient noué une grande complicité, ils pouvaient se parler de tout à cœur ouvert. Pourtant, elle avait vingt ans de moins que lui. La maturité, l’intelligence, la liberté d’esprit de cette jeune femme vive et gaie, au regard pétillant et aux gestes gracieux, l’étonnaient sans cesse. Lorsqu’il refaisait le monde, lorsqu’il critiquait la société ou parlait politique, elle ne prenait pas cet air gêné qu’avaient souvent les autres. Elle ne restait pas silencieuse à attendre que ça passe, à penser que tout de même, ce n’était pas très correct de formuler des idées pareilles. Au contraire, elle faisait des remarques, elle posait des questions pertinentes ou contrait ses arguments. Leurs conversations étaient toujours intéressantes. Avec elle, il se sentait bien. Plusieurs fois par semaine, il la retrouvait dans sa chambre d’Ankatso. Ils passaient la soirée à parler et à la fin ils faisaient l’amour. Faly arrivait tard le soir et repartait très tôt le matin, avant le lever du jour. Ils ne tenaient pas à ce que leur liaison fût publique, à cause de leur différence d’âge, mais aussi parce que Faly occupait une importante position dans la société.

La chemise rouge

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Nambinina était étendue sur son lit, dans sa chambre. Malgré la nuit, elle n’avait pas allumé la lumière. Elle préférait attendre Faly dans la pénombre. Ce soir-là, elle n’avait pas envie de discuter. Elle voulait faire l’amour tout de suite. Elle était nue. Un brûle-parfum diffusait une délicieuse odeur d’ylangylang. Elle espérait que Faly porterait la chemise rouge qu’elle lui avait offerte pour son anniversaire. Cette chemise lui allait bien. Elle lui donnait beaucoup de classe et de virilité. Elle avait hâte qu’il entre, qu’il l’appelle, qu’il la cherche à tâtons dans le noir. Elle ne dirait rien, elle attendrait qu’il la trouve et que, surpris de rencontrer sa peau nue, il la prenne tout de suite dans ses bras. Elle adorait son odeur, sa force, la largeur de ses épaules et la douceur de ses gestes. Faly était presque arrivé. Il achevait de traverser le campus désert et bordé de rizières. Il entra dans la cité universitaire. Il était chaque fois un peu ému de retourner dans ces lieux où lui-même avait étudié et vécu des années auparavant. Il allongea le pas, pressé de retrouver Nambinina, d’entendre sa voix, de caresser ses cheveux, d’embrasser ses lèves fines et douces et de voir dans ses yeux le reflet de son amour. Il portait la chemise rouge qu’elle lui avait offerte pour son anniversaire. Il n’aimait pas vraiment cette chemise, il la trouvait trop voyante, un peu vulgaire. Mais il voulait faire plaisir à sa jeune amante. Nambinina entendit un léger bruit du côté de la fenêtre

ouverte. Elle frissonna de plaisir. Faly lui faisait une surprise, il entrait par la fenêtre. Ce n’était pas la première fois. Il lui était déjà arrivé d’entrer chez elle comme un voleur et de la surprendre. Par jeu, il lui mettait les mains sur les yeux et demandait : « devine qui est là ? » Elle poussait toujours un petit cri de frayeur. Mais cette fois elle était aux aguets, elle l’avait entendu. Elle ne voyait rien du tout, il faisait trop noir, mais elle le sentait s’approcher doucement. Elle entendit sa respiration un peu essoufflée. Elle restait totalement immobile, se retenant de rire. Une main moite et glacée se posa sur sa cuisse nue et se retira aussitôt. Au même moment, la lune se leva et donna de la lumière dans la chambre. Nambinina distingua la silhouette de celui qui était entré chez elle. Une silhouette mince, presque chétive. Ce n’était pas Faly. Elle cria de frayeur. L’homme bondit vers la fenêtre et disparut dans la nuit. « Au voleur ! hurla-telle. Au voleur ! » Aussitôt, ce fut le branle-bas de combat dans toute la cité universitaire. Des lumières s’allumèrent, les étudiants sortirent dans la rue, armés de bâtons ou de grosses pierres. Ils frappèrent à la porte de Nambinina qui s’était rhabillée à la hâte. − Nambinina ! Tu vas bien ? Qu’est-ce qu’il t’a volé ? À quoi ressemble-t-il ? lui demandèrent ses camarades aussitôt qu’elle ouvrit la porte. − Je n’en sais rien, il faisait noir, je ne sais pas s’il a eu

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le temps de prendre quelque chose. − Si on l’attrape, il va payer, c’est le troisième vol en une semaine ! Les étudiants firent demi-tour. Ils étaient déjà plusieurs dizaines. Ils coururent par petits groupes vers les issues du campus pour les bloquer. La battue s’organisa. Faly avait entendu les cris de Nambinina et avait reconnu sa voix. Il se précipita vers sa maison. Il était encore à deux cents mètres peut-être, dans une rue parallèle. Il vit surgir un groupe d’étudiants. Les faisceaux de leurs lampes torches balayaient la rue de lumières bleuâtres. Ils couraient. Faly se rangea sur le côté et, au moment où ils arrivaient à sa hauteur, les arrêta de la main pour leur demander ce qui était arrivé. Nambinina hésita quelques instants et sortit. Elle avait d’abord pensé attendre Faly chez elle, mais elle se sentait trop surexcitée pour demeurer immobile. Faly était probablement déjà dans le campus, il s’était sûrement associé aux poursuivants. Des cris de colère et de triomphe résonnèrent tout près de chez elle. Elle frissonna. Elle se rappela la sensation de cette main froide et moite sur sa cuisse, elle songea qu’elle aurait pu se faire violer et écarta l’idée avec dégoût. Si on l’attrapait, l’homme serait terriblement battu. Peut-être pire encore. Il arrivait au moins une fois par an que l’on brûlât un voleur. Ces immolations pour l’exemple ne choquaient pas Nambinina. Les étudiants d’Ankatso étaient pour la plupart très pauvres, les vols étaient intolérables.

Elle se demanda ce que Faly pensait de ces pratiques, s’il avait autrefois, lorsqu’il était étudiant, participé à ces vengeances collectives. Nambinina marcha en direction du lieu d’où provenaient les cris. Elle tourna deux fois à gauche et se trouva dans une rue parallèle à celle où elle habitait. Elle vit alors un attroupement nombreux et serré d’étudiants qui gesticulaient et proféraient des menaces. Elle s’approcha. Elle ne voyait que des silhouettes noires, de dos, qui se détachaient dans la nuit à la lueur des torches électriques. Elles étaient massées en demi-cercle devant un mur. Nambinina s’approcha plus près et comprit que ses camarades étaient en train de rouer quelqu’un de coups de pieds et de bâtons. Elle se fraya un passage à travers la foule. Elle commençait à apercevoir le centre du cercle. Un étudiant déversait le contenu d’un bidon d’essence sur un corps allongé dans l’ombre. On allait brûler le voleur. L’étudiant gratta une allumette. Tout le monde recula et Nambinina se retrouva au premier rang. L’homme gisait face contre terre, immobile. Il avait perdu connaissance. Un hurlement retentit. Nambinina venait de reconnaître la chemise rouge qu’elle avait offerte à son amant. Elle se précipita vers lui mais l’étudiant avait déjà jeté l’allumette enflammée. Le corps de Faly s’embrasa dans la nuit.

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TAKELAKA MAMPITOKELAKA 46

Guide de survie à Tana :

les animaux dans la ville Christodule est le meilleur guide de l’univers connu. Quelle chance : il habite à Madagascar ! Voici des extraits de son guide, (très) bientôt disponible chez les vendeurs de rue.

ans les pays occidentaux, il n’est pas rare de considérer les chiens comme des personnes. Parfois, leurs maîtres leur parlent même comme s’ils D participaient aux décisions familiales. À Madagascar, ce n’est pas le cas. Poules, poussins, chiens

ou rats : les animaux sont partout. Les visiteurs s’amuseront de voir les marchands, guidant brigades de canards ou d’oies, en route pour patauger dans les rizières. Plus qu’un simple gardemanger, les rues de la capitale sont un bel exemple de cohabitation entre les espèces… ANIMAUX ET TRADITION Les animaux ont toujours joué un rôle majeur dans le quotidien des Antananariviens (et pas seulement à l’heure du repas). Les astrologues malgaches en sont un bon exemple. Conscients que les étoiles, situées à des milliers d’années lumière, n’ont aucune incidence sur nos vies, ils lisent plutôt l’avenir dans des constellations plus proches : les piqûres de puces découvertes au saut du lit. Le zébu, quant à lui, occupe une place de choix dans la culture et les traditions de l’île rouge. On voit sa sympathique tête cornue sur les billets de banque, les pièces de monnaie et le blason de la capitale ; le lac Anosy ressemble étrangement à l’empreinte d’un sabot de zébu. Et à chaque grande manifestation de la vie d’un Malgache (circoncision, mariage, première dent cassée, etc.), un zébu, voire plusieurs, ne manqueront pas d’être invités aux festivités.


LA CHORALE NOCTURNE C’est vers 20 heures que démarre le débat quotidien des chiens. Grands orateurs, ces citadins poilus s’inspirent du kabary (art oratoire malgache) pour déclamer à toute heure de la nuit les plus mélodieux discours. Certains chiens peuvent même assurer un monologue des heures durant. Surtout en ces temps de crise politique, où les sujets à controverse ne manquent pas. Si vous comptez passer une nuit apolitique, vous pourrez toujours fermer fenêtres et volets. Mais vous ne serez pas à l’abri des moustiques qui viendront chanter une berceuse au creux de votre oreille. Ce geste plein de bonnes intentions est souvent mal interprété par les touristes. Les derniers artistes qui signent la fin de la nuit, ce sont les coqs. Leurs montres (achetées dans les rues d’Analakely) affichent, le plus souvent, une ou deux heures d’avance. RETOUR DE LA CHARRETTE Par conscience écologique, ou tout simplement pour suivre la mode, les Malgaches les plus fortunés commencent à se détourner des grosses voitures et optent pour la charrette à zébus. On peut voir les heureux propriétaires se pavaner le matin dans le quartier des 67 Hectares, ou bien sur la route Digue. Ils y vantent les dernières options installées : pilotage par reconnaissance vocale, consommation exclusive de biocarburants, quatre pattes motrices, pot d’échappement (relativement) silencieux. Le spectacle vaut le détour. À cause de ses collines escarpées, l’hypercentre de Tana reste pour l’instant épargné par cette vague de véhicules brouteurs. Mais certains importateurs de Behoririka ont annoncé un arrivage de nouveaux sabots à traction améliorée. Les charrettes pourront alors atteindre le Rova sans risques de dérapages… Contact sur www.nocomment.mg

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ASSOS

F ondation Akbaraly Depuis 2009, la Fondation Akbaraly mène à travers le projet 4AWoman un important programme de lutte contre les cancers féminins. À ce jour, le seul existant dans toute la région Afrique subsaharienne.

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n plus de son soutien aux catégories sociales défavorisées E et au développement de l’éducation, la Fondation Akbaraly a initié en 2009, à travers 4AWoman, un vaste programme de lutte contre

les cancers gynécologiques et mammaires à Madagascar. Ce projet a vu le jour après que Cinzia Catalfamo Akbaraly, fondatrice et présidente de la fondation, a été elle-même touchée par la maladie. Son objectif : l’accès pour tous à des soins de haut niveau et adaptés aux conditions des patientes ; le développement de la recherche en cancérologie et en soins palliatifs ; le suivi psychologique des malades et de leurs familles. Dans un contexte où le cancer reste la troisième cause de mortalité dans le pays, bien avant le sida, et où 50 % des cas dépistés touchent les femmes. Ce projet pilote de cinq ans est le seul existant en matière d’oncologie (cancérologie) en Afrique subsaharienne. Cinq champs d’action sont développés dans les régions d’Antananarivo, de la Haute Mahatsiatra et de Boeny, à savoir la sensibilisation, la prévention, le traitement, la formation et la recherche. Avec le soutien du ministère de tutelle, de l’Organisation mondiale de la santé, de l’UICC et de plusieurs partenaires scientifiques internationaux, cette fondation va construire une unité d’oncologie performante

Pour que le cancer ne tue plus


dotée de toute la technologie moderne, au CHU de la HJRA, en partenariat avec l’IMRA. Elle a déjà investi trois millions de dollars dans ses démarches. Le projet par lui-même en nécessite 40 millions. Face à ce défi, des actions de mobilisation d’envergure doivent être entreprises. C’est ainsi que le 14 mai dernier, la Fondation Akbaraly a lancé l’événement Tedx au CCI Ivato. Quarante conférenciers, dont 25 venant des États-Unis, d’Europe, d’Inde et d’Afrique, y ont apporté leurs visions et leurs actions respectives dans le domaine de la lutte contre le cancer. TED (acronyme de Technology, Entertainment and Design) existe depuis 1984 et regroupe plus de 6 000 membres dans le monde, dont 40 % sont des philanthropes. Ils échangent leurs idées autour de conférences payantes pour des projets visant à « changer le monde ». Harinjaka Andriakoto Ratozamanana, 33 ans, est TED Fellow, titulaire de la licence TED à Madagascar et dans l’océan Indien. Diplômé en communication de l’université d’Aixen-Provence, il est également le chargé de communication de la Fondation Akbaraly. Il revient sur cet événement qui a été mis en ligne et vu par les 6 000 membres influents de TED. « TEDx a consisté en une journée de conférences axées sur le thème de la lutte contre le cancer féminin et sa prévention en Afrique. Cela a été aussi une journée ludique et professionnelle, où les participants ont pu se constituer un réseau B to B. Au-delà des échanges d’idées, nous attendons aussi des actions concrètes. » L’appel est lancé. Contact sur www.nocomment.mg


ESCALES

Mananjary

Les

Pangalanes

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Entre


Près de 500 km d’une suite ininterrompue de pièces d’eaux permettent de longer en toute quiétude la côte Est. Une artère fluviale idéale pour prendre le pouls de Madagascar.

ous avons opté pour la partie des Pangalanes (« canaux » en malgache, l’expression N redondante de « canal des Pangalanes » est donc à éviter) qui, de Mananjary, relie 160 km plus au nord la petite ville de Mahanoro, d’où il est ensuite aisé de rejoindre la capitale.

Le port fluvial de Mananjary bruisse à n’en plus finir : interjections des bateliers, clapotis des flots, cris des enfants… À quelques encablures des quais, croulant sous les bagages, les embarcations les plus hétéroclites défilent sous nos yeux : pirogues traditionnelles surchargées ou simples radeaux qui s’égrènent au fil de l’eau, avec pour toile de fond de majestueuses oreilles d’éléphants (que les scientifiques préfèrent dénommer typhonodorum). La sortie de Mananjary est marquée par le folklorique passage d’un ingénieux pont « à géométrie variable ». D’imposants bambous, jetés de chacune des rives, s’entrelacent pour composer un gué à peu près fiable. Un bateau à l’horizon ? Les gardiens des lieux tirent sur les berges les amas végétaux et… vogue le navire ! Des femmes immergées jusqu’aux épaules manient avec dextérité un filet qui retient une précieuse friture. Un vol de canards sauvages vient se poser avec fracas parmi les joncs. Une pirogue chargée au-delà de l’imaginable hisse sa voile pour profiter de quelques alizés. Le canal se resserre et se borde soudain de majestueux niaoulis, parmi lesquels on peut découvrir une petite distillerie artisanale d’où seront extraites d’odorantes huiles essentielles. Un village se profile à l’horizon : les cases en falafa se mêlent aux cocotiers… C’est tout cela les Pangalanes, et bien plus encore si l’on songe qu’au-delà d’une étroite bande littorale, on découvre les rives de l’océan Indien. Saisissant spectacle offert alors par de courageux pêcheurs traditionnels qui osent affronter, sur leurs frêles esquifs, les flots impétueux. Que de regrets de n’avoir pu séjourner plus longtemps au sein de villages peuplés de forgerons et artisans, de n’avoir pu parcourir les immenses plages vierges balayées par les embruns. De n’avoir tout simplement pu laisser un peu plus de temps… au temps.

lagunes, canaux et rivières

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ESCALES

Nosy Be

Sandra GOETZ Cette charmante Franco-Malgache a interrompu une brillante carrière dans l’hôtellerie internationale afin de retrouver ses racines. Détails d’un véritable parcours initiatique.

réer un restaurant à Nosy Be, alors que, quelques mois auparavant, on gérait le dossier C « tarification mondiale » pour le compte du groupe Hilton à Londres, peut surprendre. « Le meilleur moyen de redécouvrir ma culture m’a semblé être de créer mes propres affaires.

Je peux ainsi appréhender, au quotidien, toute la dualité qui prévaut à Madagascar entre modernité, souvent mal assimilée ou mal comprise, et archaïsme des mentalités ». Ainsi s’exprime la détentrice d’une maîtrise en management hôtelier, spécialisée en droit social, que les hasards de la vie ont amené à quitter la Sava, sa région natale, dès son plus jeune âge. Sandra vient de créer « La Terrasse » à Madirokely, rapidement devenu le lieu de rencontres incontournable de Nosy Be. Depuis quelques semaines, le restaurant est ouvert 7 jours sur 7 et les réunions d’associations et événements s’y enchaînent avec succès. « Il faut savoir utiliser les techniques européennes et les insérer dans un pays extrêmement flexible, mais aux contraintes inattendues. Difficultés qui, cependant, se solutionnent toujours », estime-t-elle. Sandra n’a pas encore opté définitivement pour Madagascar. « Il m’a fallu plus d’un an pour absorber le choc culturel, mais je m’aperçois que je me suis habituée à une certaine idée de la liberté… »

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Le choc des cultures




Vanilla Café

Tamatave

ESCALES

C’est à Fianarantsoa qu’Oliva et ses sœurs ont grandi. C’est pourtant sur la côte Est qu’ils réalisent leur rêve : tenir un hôtel.

epuis un peu plus d’un an, le Vanilla Café a fait peau neuve avec, à la tête de l’équipe, D un jeune chef : Oliva, âgé seulement de 25 ans. C’est en faisant le tour de Madagascar à la recherche du lieu idéal, qu’Oliva et une partie de sa famille se sont arrêtés sur Mahambo. Plage, cocotiers… un endroit idyllique, ç’a été le coup de cœur. Lorsqu’Oliva et Jean se sont rencontrés à Fianarantsoa, ils se sont tout de suite adoptés mutuellement. Avant de partir à l’aventure, Jean décide d’offrir à Oliva et ses sœurs des études à l’INTH (Institut national du tourisme et de l’hôtellerie). C’est à la fin de leurs études qu’ils décident ensemble de reprendre un hôtel. Faire redémarrer un hôtel qui ne fonctionnait plus n’est pas chose simple. Pourtant ils se lancent le défi de réussir à créer un endroit où ils mettront en avant les nombreuses qualités du service malgache. C’est chose faite. Le fait que Mahambo se situe à 80 km de Tamatave ne facilite pas les choses, pourtant Oliva s’en sort parfaitement. Il ne vous reste plus qu’à vous rendre sur les lieux pour permettre à ce jeune homme de développer son établissement. Contact sur www.nocomment.mg

Le rêve d’Oliva

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Nosy Be

ESCALES

Au bonheur de Fred Fred a posé pour la première fois les pieds à Nosy Be en 1990. Depuis, il ne pensait qu’à une chose : y retourner. Maintenant qu’il y est établi comme cuisinier, son « p’tit bonheur » est complet.

e chemin du bonheur n’est pas qu’une longue ligne droite, demandez à Fred. Né en Côte d’Ivoire il y a 38 ans, il s’envole d’abord pour la France, qu’il quitte rapidement pour Ls’installer à la Réunion. Il y commence sa carrière de cuisinier avec dix années passées aux

fourneaux du « Coco Beach ». Besoin de changement encore, il part pour Mayotte où il fait pendant sept ans les délices du « Rond-Point ». Avec enfin assez d’expérience et de capital, il retourne à Nosy Be, son rêve de vie depuis qu’il l’a visitée en 1990. Là où il se sent au plus près de ses racines africaines. Il ouvre alors « O p’tit bonheur » sur la plage de Madirokely. Au menu, « une cuisine de mémé avec des produits locaux », explique-t-il plaisamment. Ses spécialités : les cuissons au feu de bois. Farouchement anticongélation, Fred élève et cuisine lui-même les moutons, chèvres, zébus, cochons, lapins, oies, canards et poulets de sa petite ferme. Comme il fait lui-même son marché tous les jours afin de choisir les meilleurs produits qui entreront dans ses préparations. « C’est tellement jouissif de préparer à manger à quelqu’un ; chaque assiette que je réalise est une composition personnelle », relève-t-il, sourire gourmand et papilles en alerte. Sa carte est toujours bien garnie et renouvelée régulièrement. Pour lui, Madagascar est vraiment le pays « magique » quand on se sent une âme de cuisinier. « Je m’éclate à mélanger tous ces aliments si goûteux et si colorés ». Mais Fred n’est pas qu’un excellent cuisinier, c’est aussi un sacré bon vivant… ses amis le décrivent « déjanté » et « hallucinogène », c’est peu dire ! Il reste avant tout un amoureux de la vie qu’il transpose dans sa cuisine délicate, colorée et, à son image, toujours généreuse. Contact sur www.nocomment.mg

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COUSINS/COUSINES

La Réunion

Dernier soir à Saint-Denis pour l’ancienne prétendante au trône de miss Réunion 2009. Elle lance un vibrant veloma au public avant de repartir vers des horizons plus brumeux…

uand la culture malgache invite à sa rencontre la culture réunionnaise, cela Q donne un spectacle très coloré, comme

celui que vient de mettre en scène, samedi soir à Saint-Denis de la Réunion, la très active association Miara Dia. Venue tout spécialement d’Antsirabe, la styliste Lalasoa y a présenté ses dernières créations, et c’est là que « demi-cousine » Yolaine a fait son entrée sur scène. Comme modèle, mais aussi comme Franco-Malgache très attachée à ses origines, même si elle n’a jamais vécu à Madagascar. Ancienne prétendante au trône de miss Réunion en 2009, elle avait réussi l’exploit de terminer parmi les 12 finalistes. Avec un peu de nostalgie, bien loin du strass et des paillettes, elle en a profité pour évoquer ses souvenirs de la grande île : la maison de son grand-père et son toit de ravinala, les longues marches pour célébrer les ancêtres, les jeux avec les zébus avant les sacrifices, les trajets en taxi-brousse de Toamasina à Antsiranana… « Mon plus beau souvenir reste l’accueil chaleureux des populations quand on arrive en brousse. On se sent bien parmi eux et on s’habitue très vite à leur mode de vie ». Et de conclure par un vibrant veloma. Car Yolaine, qui s’est reconvertie dans le tourisme international, est en voie de quitter La Réunion pour aller travailler dans un grand hôtel en Angleterre. Un rayon de soleil sur les brumes du Nord. Contact sur www.nocomment.mg

Ce n’est qu’un au revoir

Y olaine

COURISSAKA GAUVIN

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ÉCO

Emmanuel Vitrac

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE TAM TAM Vingt ans dans le hi-tech et les VIP lounges puis, en 2008, un « choix de vie » qui l’amène comme coopérant bénévole à Madagascar : le nouveau directeur général de l’agence Tam Tam n’a rien du haut cadre conventionnel.

Comment un haut cadre à l’international, habitué des vols Paris-San Francisco, décide-t-il à 40 ans passés de tout plaquer pour Madagascar ? Au départ, ce devait être une simple parenthèse dans ma carrière et c’est devenu un tournant dans ma vie. En 2008, quand mon épouse et moi nous engageons comme volontaires pour l’organisation de solidarité internationale Fidesco, nous ignorons tout de Madagascar. C’est le hasard qui nous amène à l’Athénée Saint Joseph Antsirabe où ma mission, pendant deux ans, est d’administrer l’université et d’y enseigner le marketing et la communication. Qu’y a-t-il à l’origine de cette décision : le blues du businessman ? Non, rien à voir avec cela. C’était plutôt un projet de vie. Avec mon

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« Communiquer,


épouse, nous avons toujours été engagés dans la vie associative et cette démarche s’inscrivait pleinement dans la continuité. C’était aussi pour nous une formidable opportunité de transmettre à nos enfants nos valeurs de solidarité internationale. Pour vous qui venez des boards hyperclimatisés, ça a dû être un choc, la réalité du Sud ? Bien sûr, on découvre l’extrême pauvreté et ce casse-tête de tous les jours qui consiste à devoir tout faire avec des bouts de ficelles. Mais il y a aussi dans la société malgache de vraies valeurs humaines qui m’ont convaincu que je ne m’étais pas trompé de pays. Ici, on prend le temps de la rencontre. Je ne dis pas que la « fantaisie » ou l’absence de méthodes ne heurtent pas parfois mon sens de l’organisation : par ma mère, je suis aussi allemand… Et même un peu américain, puisque vous avez vécu dix ans sur la Côte Ouest… Je dis toujours que je suis 50 % français, 50 % allemand et 50 % américain, ce qui fait de moi un citoyen du monde à 150 %. Voire à 200 % si j’ajoute Madagascar ! Mon père aidait des sociétés européennes à s’implanter aux États-Unis et c’est ainsi que nous sommes venus nous installer en Californie, quand j’ai

eu 13 ans. Nous avons vécu à Napa Valley, à une heure de San Francisco : le cœur du vignoble américain, ce qui n’est pas étranger à ma passion pour l’œnologie. Une jeunesse californienne qui va vous marquer ? L’éducation américaine m’a autant forgé que l’européenne. J’ai eu la chance de vivre à cheval sur ces deux mondes qui ont chacun leurs standards, parmi les plus élevés. La Californie est un concentré de toutes les valeurs qui ont fait le succès de l’Amérique du Nord : le travail, l’entraide, le mariage des cultures. Là-bas, on est à couteaux tirés dans les affaires, mais quand vous réussissez, personne ne cherche à vous flinguer. Au contraire, on respecte et on encourage l’entrepreneur ! On peut aussi y voir l’empire du kitsch, « Governator », le capitalisme sauvage ? Pour ma part, j’y ai découvert un modèle de société beaucoup moins formalisé qu’en Europe, plus simple dans les rapports humains. L’entreprise américaine n’est pas qu’un lieu de travail acharné, c’est là aussi où l’on peut se réaliser personnellement, avec toujours la salle de gym ou le sauna à côté de l’unité de production. Je crois fondamentalement dans le capitalisme en ce

avant tout une aventure humaine »

BIO L’œil bleu de ses origines allemandes, le sens du bien vivre hérité de son père français, la décontraction d’une jeunesse américaine, Emmanuel Vitrac, 44 ans, se définit lui-même comme un « humaniste communicant ». Études secondaires en Californie, diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris (Sup de Co), il entre chez Nestlé France en 1991 comme auditeur, avant de travailler sur l’international pour les plus grandes sociétés du secteur des nouvelles technologies : Seagate Technology, Wokup!, Elutions. Volontaire en contrat de solidarité internationale pendant deux ans pour l’ONG Fidesco, il intègre en 2008 l’Athénée Saint Joseph Antsirabe (Université ASJA) où il lance dans la foulée la revue de sciences et culture Terre d’Espoir. En août 2010, il est nommé directeur général de l’agence de conseil en communication du groupe Tam Tam.

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qu’il crée de la valeur, à condition de ne pas oublier d’en redistribuer les fruits. En Californie, vous trempiez inévitablement dans le hi-tech… J’ai eu cette chance de vivre dans la zone des grandes révolutions technologiques, au moment même où elles se produisaient. À 14 ans, je bidouillais mes premiers logiciels, j’ai même fait un stage chez Schlumberger dans la Silicon Valley. Quand j’ai intégré l’ESCP à Paris, en 1988, je rendais tous mes travaux tapés à l’ordinateur, alors que tout le monde en était encore au stylo. On entre dans cette époque fébrile qui marque l’âge d’or des start-up… C’est une époque électrique avec ses réussites foudroyantes à la Steve Jobs. À peine débarqué sur le marché du travail, j’entre en 1994 comme directeur de la communication chez Seagate Technology, qui venait d’intégrer d’un coup son plus gros rival, puis 13 sociétés de logiciels. En un éclair, le groupe est passé de 35 000 à 125 000 salariés… J’avais en charge d’unifier la communication interne et externe pour l’ensemble de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique. J’ai recruté, formé et dirigé deux équipes de communication en interne et piloté 16 agences de communication.

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Une opportunité incroyable pour un jeune de 26 ans ! En 2001, j’intègre Wokup!, leader français des campagnes personnalisées de marketing relationnel sur mobile, avec mission cette fois de lancer la start-up aux États-Unis. Mais tout tourne court en 2001, quand sonne le glas des start-up… L’effondrement des tours du Wold Trade Center a provoqué l’éclatement de la bulle Internet. Du jour au lendemain, tout s’est écroulé comme un château de cartes. Du coup, mon histoire avec Wokup! a capoté et j’ai rejoint Wizcon Systems (Elutions) comme directeur marketing pour l’Europe et les ÉtatsUnis. Malgré la morosité ambiante, nous avons pu relancer l’activité avec une croissance à deux chiffres, grâce à des lancements de produits et un plan de communication orienté presse et distributeurs. C’est quand même une autre époque, la fin des golden boys… Oh, moi, je n’ai jamais fonctionné à ça ! J’ai toujours placé l’humain audessus du fric et de la frime. C’est même pour ça que j’ai rompu avec les grosses entités internationales et que j’évolue aujourd’hui dans une entreprise à taille humaine, comme Tam Tam, faisant le saut de l’annonceur à l’agence.


Tam Tam, c’est quasiment une start-up à la malgache ? C’est la plus ancienne agence de conseil en communication sur la place. En 17 ans, grâce à un investissement massif en équipements et en hommes consenti par Stefan Troubat, son PCA, c’est le seul groupe de communication sur la région intégrant toute la production audiovisuelle sous un même toit : Web, PAO, photo, son, vidéo, conception 3D, réalité augmentée. À la différence d’une agence traditionnelle qui sous-traite la production, tout se passe en interne, ce qui permet une plus grande réactivité et homogénéité entre la conception et la réalisation, et des coûts plus attractifs. Quel est votre rôle dans cette nouvelle configuration ? Côté stratégie, je dirige l’activité conseil en marketing et communication. Avec les créatifs de l’agence, nous concevons les campagnes qui sont ensuite produites par les équipes production de Tam Tam. Côté commercial, j’apporte ma connaissance intime du monde anglo-saxon. En s’orientant de plus en plus vers l’activité export, Tam Tam arrive à un tournant de son histoire : après la zone océan Indien, le groupe vise aujourd’hui les marchés anglophones, avec l’Afrique du Sud et les États-Unis en points de mire. Le monde est devenu un village global et il faut avoir une vision planétaire en termes de production et de services, surtout si l’on vient d’une île. Tam Tam joue la carte des hautes technologies : nous sommes, par exemple, parmi les six développeurs du leader mondial de la réalité augmentée, qui permet d’intégrer des objets 3D dans la vidéo, en temps réel. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de communication numérique, qui permettra de connecter les consommateurs aux marques. La crise financière de 2008 ne vous a-t-elle pas refroidi ? La communication est très utile quand ça va bien, mais plus encore quand ça va mal. Tam Tam a survécu à deux crises : ça forge !

Plutôt que le repli sur soi, on a choisi d’investir. La crise nous a poussés vers la diversification dans les technologies et l’outsourcing pour valoriser les atouts malgaches sur le marché international. La croissance que nous connaissons actuellement démontre que c’était la bonne voie. Votre côté « citoyen du monde » vous fera-t-il rester à Madagascar ? C’est un engagement sur le long terme. Nos quatre enfants sont heureux ici. Notre petit dernier, qui a 10 mois, est même né à Antsirabe. On l’a appelé Loÿs Fanilo pour bien marquer notre attachement à ce pays.

Le groupe Tam Tam en chiffres Agence de conseil en communication fondée en 1994 1re maison de production audiovisuelle sur la région 1 500 m2 de studios Studio TV de 200 m2 avec régie plateau et 7 caméras Un des 6 fournisseurs mondiaux en réalité augmentée 60 salariés

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MÉTIERS

Mahajanga

Edmond Roby

RASOLOARISON

Edmond Roby Rasoloarison est pompier, mais c’est aussi un artiste hors pair. Avec la tige de raphia, il reproduit à échelle réduite les plus beaux édifices de Mahajanga.

et précision sont les maîtres mots d’Edmond Roby Rasoloarison. Dans des camaïeux de blanc, il enduit finement la tige de raphia qui entre Ppouratience l’essentiel dans la composition de ses maquettes (le carton, le polystyrène

ou des morceaux de palissandre en compléteront l’ensemble). Ses outils sont aussi simples que la matière qu’il travaille : des pinceaux de vernis à ongle, un canif, de la colle à bois, et le tour est joué ! Enfin, pas si simple, l’assemblage et la finalisation demandent un sérieux coup de main dont lui seul a le secret. Quand il n’est pas dans sa caserne, ses collègues pompiers savent où le trouver : chez lui, tout occupé à ses créations. Pourtant, Raymond sait ne pas être casanier quand il le faut. La preuve, la fabrication de la maquette de la Banque centrale de Mahajanga lui a demandé un mois de va-et-vient incessants au pied de l’édifice ; à seule fin d’en saisir tous les détails et sous le regard vite rassuré des agents de sécurité qui ont compris qu’il ne préparait pas le casse du siècle ! Et c’est ainsi qu’il a pu reproduire chez lui, « en six mois et dix-neuf jours », la réplique du glorieux édifice ramené à quelques mètres mais d’une ressemblance stupéfiante. Entre-temps, il a pu décrocher une formation auprès de Madacraft, qui l’a « considérablement aidé à progresser », admet-il.

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L’architecte du raphia


Âgé de 29 ans, Raymond est un pur autodidacte. Tout petit, dans son village reculé de la région de Mahajanga, il se passionne pour la fabrication de voitures miniatures – ses premiers jouets – à partir de la ouate du raphia. Ce n’est qu’en 2001 qu’il décide d’en faire son second métier. Encouragé par ses proches, il se lance dans des maquettes de plus en plus ambitieuses, comme l’hôtel de ville de Mahajanga, la Chambre de commerce, le bureau administratif de la région… Ses œuvres ont déjà fait l’objet de ventes-expositions à la Croix Rouge et à l’hôtel de ville de Mahajanga. L’artiste assure que ses maquettes ne bougeront pas d’un pouce avec les années, à condition de les protéger de l’humidité. « Je reste convaincu que le raphia est une belle matière et qu’il y a encore mille façons de l’utiliser », relève-t-il, le regard déjà perdu vers ses futures créations. Contact sur www.nocomment.mg


MÉTIERS

A lbert

Tana

RAZAFIMANDIMBY

Albert est cachetier de son état. Une profession qui ne demande qu’un bout de trottoir, mais qui peut, en quelques minutes, redorer votre blason…

chose à laquelle on pense, quand on est entreprise nouvellement constituée, c‘est Lde seaunepremière commander un de ces fringants cachets, marqués « payé » « signé » ou reproduisant le logo de la société, toujours du meilleur effet sur le papier à en-tête. Pour cela, il suffit de faire appel à ces artisans cachetiers qui, le plus souvent, officient à même le trottoir. Dans l’ensemble, ils ne parlent pas facilement de leur activité. Soit qu’ils occupent un bout d’escalier de façon illégale, soit qu’ils ne sont pas enregistrés officiellement comme cachetiers. Tel n’est pas le cas d’Albert Razafimandimby, un fier gaillard de 58 ans, installé dans le métier depuis 1986. « J’ai travaillé dans le bâtiment, les douanes, puis dans une grande imprimerie de la


capitale. Mais avec les cachets, j’ai trouvé ma vocation : je me sens libre, je vois beaucoup de gens et c’est un métier très créatif ». Son « établi » : une planche de contreplaqué sur laquelle sont disposés des modèles de cachets aux formes les plus diverses. En feuilletant son catalogue de modèles, bien fourni et digne d’un livre d’or, on s’aperçoit qu’Albert jouit de la plus large clientèle : banques, librairies, entreprises, organismes divers, c’est un peu tous les secteurs de la société qui font appel à lui pour « redorer leur blason ». Pour l’assister, il y a Norbert : c’est lui qui grave les tampons à la lame sur un simple carreau de sol, pendant que le « patron » part acheter les matières premières aux pavillons Analakely, le caoutchouc principalement. « Je me souviens que quand j’ai commencé le métier, le cachet se vendait 600 ariary, aujourd’hui, avec la flambée des prix, il faut compter dans les 3 000 ariary », soupire Albert. C’est effectivement le prix du cachet no comment® qu’il entreprend de réaliser sous nos yeux, en trois coups de lames bien envoyés. Tel quel, Albert est un homme heureux. Il considère que son travail parvient à le nourrir convenablement, lui et sa famille. Pour preuve, ses quatre filles ont pu faire des études et se lancer dans des professions médicales. Son seul souci : il est insomniaque. Alors, la nuit, faute de pouvoir dessiner des tampons, Albert s’adonne à la mécanique, son autre passion. Une occupation qui ne manque pas de cachet non plus… Contact sur www.nocomment.mg

Pour vivre heureux, vivons cachetier !

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GASTRONOMIE

INTERVIEW GOURMANDE S’il y a une table qui ne désemplit pas du côté d’Ivato, c’est bien celle du Savanna Café. Depuis mai 2010, elle est dirigée par Joela Harivelo Rajaonarivony. Une « cuisine bistrot » qui confine au grand art.

Harivelo Rajaonarivony cuisine depuis près de 16 ans. Après des études à l’INTH (Institut national du tourisme Jet oela de l’hôtellerie), il débute sa carrière comme chef pâtissier,

Tana

Joela Harivelo Rajaonarivony 68

chef du Savanna

Café

avant d’officier comme chef de partie pâtisserie dans les plus grands hôtels du pays : Arotel, Hôtel de France, Royal Palissandre… et aujourd’hui le Savanna Café. Comment définiriez-vous votre style ? Le Savanna Café fait une cuisine bistrot avec les produits du terroir. On revisite également les plats classiques en rajoutant des ingrédients supplémentaires et en les présentant différemment. Qu’est ce qu’on retrouve toujours dans votre cuisine ? J’aime mélanger les épices locales et celles des autres pays : on obtient des saveurs uniques d’ici et d’ailleurs. La cuisine, c’est aussi le voyage. Quels sont vos produits préférés ? J’adore les fromages, ils redonnent du goût à tous les plats, même à ceux qui a priori ne sont pas censés être servis avec. Qu’est-ce que vous n’aimez pas cuisiner ? Je n’ai jamais aimé préparer le gibier. Quel est votre plat préféré ? Cela dépend des saisons. En ce moment c’est tout ce qui est plat gratiné ou potage, et cela se ressent dans ma cuisine !


Et votre boisson préférée ? Je ne bois pas souvent, mais quand ça m’arrive, je ne me lasse pas d’un bon verre de vin. À quel rythme changez-vous votre carte ? Au début, nous changions la carte tous les mois, car on est très attentifs aux demandes des clients. Maintenant c’est tous les trois mois, en tenant compte des produits de saison. Votre recette du moment ? Une recette inédite, le calamar en bari. C’est l’un des plats les plus appréciés de notre clientèle. Comment inventez-vous vos plats ? Je m’inspire toujours des plats classiques, je les revisite. J’essaie de marier différents produits, de travailler des ingrédients que, dans la cuisine classique, on ne cuisine pas trop ensemble. Il en ressort toujours un plat savoureux et original. À quel chef aimeriez-vous être identifié ? J’admire beaucoup Jean-François Narove et Tony. C’est eux qui m’ont enseigné la cuisine… Votre prochain dîner au restaurant ? J’aimerais bien aller manger à La Varangue. Quelles sont vos actualités ? Nous organisons régulièrement des soirées à thème autour d’un apéritif et d’un bon plat. Comme la « soirée astronomie » qui est dédiée à la découverte de la Lune et de Saturne… avec télescope.

LA RECETTE DU MOIS : CALAMAR EN BARI Ingrédients - 15 petits calamars - 500 g de crevettes décortiquées - 2 œufs - 1 pièce de combava - 5 cl de crème sans sucre - 50 cl de vin blanc - Du beurre, des oignons, de l’ail, du poivron, du gingembre, de la chapelure.

Préparation Suer les oignons, les carottes, les poivrons, et l’ail au beurre. Réduire les crevettes, les mélanger avec les légumes, les œufs, la chapelure et le combava, hacher le tout. Farcir les calamars de ce mélange, réduire au four avec le vin blanc pendant 15 min. Retirer du four et réduire le jus. À servir avec le jus de cuisson. Bonne dégustation !

PAR JOELA HARIVELO RAJAONARIVONY, CHEF DU SAVANNA CAFÉ À TANA

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GASTRONOMIE Galette de pommes de terre et andouillette gratinée au camembert

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PROPOSITION GOURMANDE DE Gigolette de volaille à l’orientale


JOELA HARIVELO RAJAONARIVONY, CHEF DU SAVANNA CAFÉ Petit gâteau glacé savoyard et déclinaison de chocolat Calamar en bari

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Tana

VILLA ISORAKA

GASTRONOMIE

Gabriella Aridy

Gérante et copropriétaire du restaurant guest house Villa Isoraka, Gabriella Aridy, 32 ans, est l’unique Malgache diplômée d’État en tant que sommelière.

u départ, Gabriella Aridy ne se destinait pas à une carrière de sommelière. Partie vivre en France, c’est sa rencontre avec une propriétaire de cave qui l’a placée sur A le chemin de la dive bouteille. Pendant trois ans, en sa compagnie, elle va apprendre

les secrets du vin, tout en s’occupant des ventes dans la boutique. Parallèlement, elle entreprend des études pour devenir sommelière au Centre d’action de formation pour adultes de Bordeaux. Diplôme en poche, elle exerce dans les plus grands restaurants et rachète la cave de son amie pour se mettre à son compte. Puis vient l’envie de rentrer au pays. Avec son compagnon, elle vend son affaire, et ensemble ils rachètent l’actuelle Villa Isoraka. Après six semaines de transformations, la Villa – qui ajoute des chambres d’hôtes à son restaurant – est ouverte depuis près de trois mois. Le restaurant se distingue par son vaste choix de grands vins français tels les Saint-Émilion, les Saint-Julien, les Saint-Estèphe. Également des bourgognes, des rosés, du champagne. Avec en prime les conseils avisés de Gabriella Aridy. « Le travail de sommelière est un métier de partage, et surtout de convivialité », estime-t-elle, convaincue que dans cette partie, être une femme est un plus. La table idéale pour un mariage réussi des plats et des vins, avec l’accord parfait des accompagnements, fromages et charcuteries diverses. La nouvelle carte est également à découvrir. Contact sur www.nocomment.mg

la passion des grands crus

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LE VIN DU MOIS

GASTRONOMIE

ISABELLE RAKOTOZAFY Œnologue depuis plus de vingt ans, Isabelle Rakotozafy est diplômée de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier.

« Sélectionné par le Guide Hachette des vins 2009 qui lui a décerné une étoile, cette cuvée prestige 2006 du château Janon est fidèle aux profils des vins des vignobles Landié, propriétaires de la marque depuis plusieurs générations : rouges issus de 70 % de Merlot et de 30 % de Cabernet Sauvignon, sur des terroirs argilo-calcaires de l’entre-deux-mers. Il présente une belle robe rubis, un palais agréable et souple en fruits rouges, une trame tannique en fin de bouche. Des caractères qui permettent d’apprécier ce vin dès maintenant, en apéro, sur des volailles, du filet de zébu ou tout simplement sur des grillades. »

Château Janon 2006 rouge HERVÉ DE L’HÔTEL-RESTAURANT LE RELAIS DES PLATEAUX « Il est excellent avec nos tournedos de zébu ou nos civets de sanglier. Avec un caractère équilibré et une belle persistance aromatique, ce vin apportera la touche ultime à un repas mémorable. »

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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LE COCKTAIL DU MOIS Un cocktail original à base de cidre, concocté spécialement pour vous par le Triskel. À consommer avec passion et modération ! Ingrédients • Jus d’abricot • Cidre • Rhum blanc Préparation Dans une flûte à champagne, verser le jus d’abricot, y ajouter du cidre, et terminer par un filet de rhum blanc. À servir très frais. Bonne dégustation !

Kuzh-heol du Triskel

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


Adin’

akoholahy

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le temps des


LOISIRS Depuis début mai, pour les gallinacés de haut vol, la saison des combats et du sang versé a commencé. Elle durera jusqu’à fin octobre. Les meilleurs deviendront reproducteurs, les autres finiront à la casserole…

haque combattant a son style. Certains préfèrent les escarmouches C fulgurantes : approche vive, coup de bec précis et retraite rapide. En un éclair, l’adversaire se retrouve avec un œil en moins.

D’autres sont férus de corps à corps : d’un battement d’ailes ils sont plumage contre plumage et se saisissent l’un l’autre par la peau du cou jusqu’à ce que l’un des deux, ne supportant plus la douleur, se dégage dans une brusque envolée. D’autres encore sont fans des prises de becs. Comme on croise le fer en escrime, les becs s’entrechoquent et soudain, après une puissante détente, l’un des volatiles se retrouve au-dessus de son adversaire à lui massacrer le dos à coups de bec. Il y a aussi les combats aériens. Les deux gallinacés se tiennent face à face, immobiles. De leur petit œil rond et luisant d’agressivité, ils se défient en silence. Tout à coup, d’un même mouvement, ils s’envolent l’un vers l’autre et c’est un tourbillon de plumes indescriptible. Celui qui a bondi avec un temps de retard retombe sur le dos tandis que son adversaire triomphant, appuyant la patte sur son poitrail, en profite pour lui asséner autant de terribles coups de bec que possible. Mais pourquoi tant de haine ? Point de poule à conquérir ni de bassecour à protéger : savent-ils au fond pourquoi ils se battent ? En tout

prises de becs est revenu

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cas, leurs entraîneurs et les spectateurs le savent très bien, eux : lors des plus grands championnats malgaches, un coq victorieux peut rapporter jusqu’à 6 millions d’ariary (plus de 2 000 euros). On comprend mieux l’espèce d’amour qui semble unir les entraîneurs à leurs coqs. À chaque fin de round, lorsque l’un des combattants touche les bords de l’arène, son coach s’accroupit auprès de lui pour lui masser et lui humecter les ergots de sa propre salive. Il lave ses plaies, pulvérise de l’eau sur sa tête et sur ses plumes après avoir mordu dans une éponge. Parfois, il plonge le doigt dans son gosier pour dégager les caillots de sang… Et le coq repart au combat qui durera jusqu’à l’abandon, au K.-O. ou à la mort. Il n’y aura match nul que si aucun coq ne succombe en deux heures. Mais c’est rare dans ces rixes où tous les coups sont permis. « C’est très difficile de préparer un coq au combat. Force, précision, coordination… l’art de la feinte et de l’esquive doit être maîtrisé à fond par l’animal. Ensuite, tout est question d’endurance et de résistance à la douleur », explique Lalanirina Andriantomady, chauffeur de taxi de son état, mais surtout entraîneur chevronné à ses heures perdues depuis sa plus tendre enfance, tout comme son père et son grand-père. Avant de combattre, les coqs sont entraînés pendant deux à trois mois. Séances de musculation, flexions, extensions, déplacements latéraux, courses… chaque jour, ce sont des heures d’exercices, avec un régime très surveillé à base de maïs, de cresson et de vitamines. « Dès que le coq atteint un an, l’entraînement se complète par des combats, d’abord de quelques minutes, puis de plus en plus longs. Ça permet au coq de développer ses propres techniques de combat, d’apprendre à gérer l’effort, de s’endurcir et de devenir de plus en plus agressif. » L’aspect technique de l’entraînement est d’autant plus important que les coqs sont toujours de force égale. Avant de les laisser entrer sur le ring, l’arbitre les soupèse, compare la hauteur de leurs ergots, la longueur de leur cou… Une garantie que le combat sera équilibré

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M

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et le suspense maximal – et que les enjeux pourront monter. « Les mises commencent à quelques milliers d’ariary et peuvent monter jusqu’à 300 000 ou 400 000 Ar, parfois davantage. Les gains sont partagés, avec 20 % pour le propriétaire, 20 % pour l’entraîneur, 15 % pour l’arbitre, un peu pour la location du terrain de combat. Le reste est réparti entre les parieurs. » Pour susciter de tels enjeux, ces champions ne peuvent pas être des volailles comme les autres. Les coqs de combat sont sélectionnés de génération en génération, comme les chevaux de course ou les chiens de concours. Pas étonnant que ces boules de plume et d’agressivité coûtent minimum 400 000 Ar et puissent se monnayer jusqu’à 4 millions. Mais si vous ne pouvez vous offrir l’un de ces volatiles, il existe des solutions, bien sûr, explique Lala : « Soit vous achetez un coq à plusieurs, soit vous entraînez le coq de quelqu’un d’autre. Moi, je fais un peu les deux. » Ils sont nombreux dans son cas, car la « coquomachie » est à Madagascar un vrai sport national. Pas une ville dans le pays qui ne possède sa petite arène où, presque tous les jours de la semaine, mais surtout le dimanche, ces petits gladiateurs ne luttent à mort pour le divertissement des uns et l’enrichissement des autres avant de passer à la casserole en cas de défaite : « de la viande et des jeux !

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bijoux

LA MODE !

Mon coffre à

La femme et le serpent, vieille histoire... Ajoutez un dégradé de saphirs au bracelet serpent et la belle sera à jamais tentée...

Bracelet serpent en or blanc en dégradé de saphirs de Diego, de chez Assist DST : prix à la demande.

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D

ans mon coffre à bijoux, il y a forcément des bijoux, des perles et des belles, fantaisie ou précieuses, selon l'humeur...


Bague à part, le saphir vous va à ravir, Mesdames. Ceux de Diego sont d'une pureté inaltérable. Alliés au rubis et à l'améthyste, l'effet est étourdissant !

Bagues saphir, rubis ou améthyste montés sur or jaune et or blanc de chez Assist DST : prix à la demande.

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Pour la jouer Blue Indigo, essayez la parure vangovango, bague et collier en rubis montés sur argent. Et vous voici une authentique Sophisticated Lady...

Parure en rubis montés sur argent de la Bijouterie Manou : Collier à partir de Ar 600 000 Vangovango à patir de Ar 500 000 Bague à partir de Ar 500 000

Bagues pierres de Madagascar montées sur or jaune ou blanc de chez Assist DST : prix à la demande.

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Le torse en tablette de chocolat, toutes les femmes en raffollent. Mais le torse rehaussé de bagues en or blanc ou jaune avec de splendides pierres de Madagascar, aucune n'y résiste ...




La belle a l'air quelque peu gêné. Quelle bêtise a-t-elle encore faite ? Rien de grave, puisque le collier et le bracelet ne vous coûteront que trois fois rien. Une vraie perle, cette fille-là ! Collier de chez Intimea Ar 45 000 Bracelet en perles de chez Intimea Ar 35 000

C'était une sirène échouée sur la plage, et son bracelet, devinez quoi ? Il était en corail. Bracelet en argent et corail, de chez Oréa : Ar 272 000

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Bracelet homme en argent de la bijouterie Manou : à partir de Ar 500 000

Quand l'acier se heurte à l'argent, ça fait bing jusqu'au bout de la nuit. Bracelet acier homme de chez Oréa : Ar 59 000 Bague en argent ornée de pierres : Ar 245 000

Bague homme ornée de rubis de la bijouterie Manou : à partir de Ar 600 000

Monsieur est d'humeur conquérante ? Ce soir, il sort le grand jeu avec ses bracelets en argent assortis de la bague en rubis.

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Crayon à lèvre : Color Sensational Ar 20 800

Mascara : Volume Express Ar 27 500

Gloss : Watershine Gloss Ar 24 900

Maquillage et coiffure réalisés par Tina et Jaona (Aria Beauté). Modèles : Erika, Victoria, Larissa et Vernier.


Une autre sirène vous attendait, et celle-là, croyez-le ou pas, avait une ammonite à son cou...

Énorme, le bracelet fantaisie aux allures de Space Opera. Cette nuit, vous êtes bons pour les étoiles ! Kiosque à Bijoux : Collier ras du cou : Ar 150 000 Pendentif ammonite, quartz rose et perle : Ar 137 000 Bague en zircon : Ar 77 000

Distingo : Bracelet : Ar 35 000 Bague : Ar 35 000

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SORTIR

Le Pub

Ambatonakanga Bar, bistro, karaoké, espace cabaret… le Pub Ambatonakanga a fêté son premier anniversaire dans le faste. Et toujours dans l’esprit du maître de maison : faire du lounge bar un lieu festif et culturel unique dans la capitale.

usicale est sûrement le mot qui définit le mieux l’ambiance au Pub. Depuis la nouvelle gérance, composée par l’équipe M de Bernard Rondon, le nouveau maître des lieux, et de Toky Raj,

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le Pub met en avant un programme alléchant et plein de surprises. Chaque fin de semaine réserve son lot de bonnes vibrations, du jazz au salegy en passant par le rock et le funk. Un cocktail haut en couleurs pour le bonheur des noctambules mélomanes. Les fins de semaine commencent généralement avec « Les jeudi du Jazz ». De nombreux artistes s’y sont succédés, notamment Dozzy Njava Trio, Silo, Sammy Andriamanoro, Solo Andrianasolo, Joël Rabesolo, Eric Rakotoary ou Arison Vonjy. Le vendredi est plutôt consacré à la world music avec la participation de Mika et Davis Franklin, Silo, Rolf, le groupe Moajia, Monsieur Njô. Pour élargir ses activités, le Pub s'est essayé au karaoké au début de l'année 2011. Le Pub est aussi un lieu où l’art s'expose librement. Pour


Par ici les artistes parfaire ce mélange de styles et d’univers artistiques, Bernard et son équipe ont choisi d’intégrer les belles lettres à leurs soirées, comme lors de la soirée « Poésie et Littérature » avec Nicolas Vatomanga, complétée par une projection de Slamjazz Project, en présence de Michèle Rakotoson. Pour le premier anniversaire de son bar, Bernard Rondon n'a pas fait les choses à moitié. Fidèle à sa formule, le maître des lieux et son équipe ont consacré quatre nuits, du jeudi au dimanche, à cet événement, avec deux soirées à thèmes : « La nuit de la découverte », pour partir à la rencontre des jeunes talents, et « La Nuit des étoiles » pour les artistes déjà connus. Les soirées musicales et culturelles du Pub sont bien sûr rehaussées d’une note gourmande. Le chef propose des menus spéciaux pour faire découvrir la gastronomie française : charcuterie, pot-au-feu, canard, blanquette de veau… Un délice pour les papilles autant que pour les oreilles ! » Contact sur www.nocomment.mg


BEAUTÉ

Lalaina, 20 ans, est étudiante en communication, elle exerce également le métier de commerciale. Elle souhaite sublimer sa beauté qu’elle trouve trop naturelle. Elle désire une allure plus sophistiquée pour le travail. Les équipes de l’institut de beauté et de spa Aqua Villa et de no comment® vont l’aider à réaliser son souhait.

Naturelle et sublimée Cheveux : dégradé et teinture

Soins et coloration des cheveux avec la gamme de coloration Majirel de l’Oréal Ar 131 000

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Un bref diagnostic des cheveux et de la forme du visage de Lalaina est établi par le coiffeur-visagiste. Elle a un visage carré, des cheveux fins et naturels. Le but du relooking est d’adoucir la mâchoire en habillant de dégradé, et d’apporter une teinture. Le coiffeur procède à la coloration de base : un blond irisé cuivré. Des mèches sont aussi réalisées avec la nuance cuivrée pure. Puis vient l’étape de la coupe, après le rituel du bain/masque. La séance se termine par le brushing, la coupe est très modulable et apporte de la légèreté.


Beauté des ongles, ongle à l’américaine avec les produits Young Nails Ar 250 000

Manucure : extension à l’américaine Prothésistes des ongles diplômées de Young Nails et d’American Nails, les équipes d’Aqua Villa sont aux petits soins pour mettre les mains de Lalaina en beauté. Elles lui proposent « l’ongle à l’américaine », un produit révolutionnaire d’extension avec de la résine. Après le nettoyage, le polissage, on colle la capsule, on façonne le corps de l’ongle pour recevoir la résine. La longueur voulue, on coupe, et on étale la résine au pinceau. Du blanc et du rose sont les couleurs choisies. Une touche de paillettes noires apporte la nuance finale.

Maquillage de soirée, avec les produits make-up Contact et Sephora Ar 40 000

Maquillage : solution « smoky eyes » Après le démaquillage, la maquilleuse choisit une poudre compacte pour garder le teint velouté de Lalaina. Pour ses yeux marrons, « le smoky eyes » s’y prête bien. Une déclinaison de noir et de marron sera le fard à utiliser. Elle dessine un trait noir au dessus, et un autre sur le coin inférieur de l’œil qu’elle estompe au pinceau. Le fard marron sera appliqué sur l’ensemble de la paupière ; un coup de mascara, un trait d’eye liner gris, et le charbonneux est réussi. Un coup de blush sur les joues. Un rouge bordeau sera appliqué au pinceau et rehaussé par un gloss.

Modèle : Lalaina Salon de beauté : Aqua Villa

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CAHIERS DE NUIT

Soirée THB à l'es pa Mon Goûter ce Nini, le rocker

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Tournoi de old c G billard ave Pool Ă l'Arena

de photos sur www.nocomment.mg

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La Bousso le


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Le B Fanaiky jamais san sa basse s

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Le Mojo s uisée g é d e es Soiréein la vu pl

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Le Ross ini

Le boss et son fils


Le Manson


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L'ambiance toujours au top !


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Soirée Golden Night

David

KUDéTA Urban Club


La M ĂŠdin a

Ange de la nuit by


Un bon feeling une soirée réuspour sie

La Médina

Le boss

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Shakira Majunga

JosĂŠ le maĂŽtre des lieux



JEUX

RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°16 MOTS CROISÉS — GÉOGRAPHIE

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Soit x : le nombre de billets de 2 000 Ar et y : le nombre de billets de 5 000 Ar On a x + y = 28 2000 x + 5000 y = 86 000 La résolution de ce système d’équations donne x = 18 et y = 10 Lalaina a donc 18 billets de 2 000 Ar et 10 billets de 5 000 Ar.

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— INVENTEURS ET INVENTIONS — HORIZONTALEMENT I. Invention de Nicéphore Niepce en 1826 II. Portail internet - Ancien nom de la Thaïlande - Cassius Clay était son ancien nom III. Pour l’expérimentation IV. À la mode - Article indéfini - Arrivée parmi nous (à l’envers) - Hors d’usage V. Jacquard inventa celui à tisser en 1800 - Aperçut VI. Démonstratif - Pris à la lettre VII. Celui contre la rage est attribué à Pasteur en 1885 - Contre VIII. Pronom indéfini - Ceinture portée sur le kimono - Partie du nom d’une célèbre marque automobile anglaise de prestige IX. Inventeur du stéthoscope en 1819 Pièce de bois utilisée en marine X. Allure de cheval - Il inventa la dynamite en 1866 XI. Servent à voler - Vénèrera XII. Pronom personnel - Héros imaginaire né en 1912. VERTICALEMENT 1. Inventeur de la cocotte minute en 1680 - Inventeur de la pile hydro-électrique en 1800 2. Un cap célèbre - serins jaunes 3. Début d’olographe - Homme - Dieu des vents 4. Assassiné Inventeur du crayon à mine graphite en 1794 5. Ont le courage - Fils en arabe 6. Est couché - Habitant d’une mer grecque 7. Striée - Inventeur du pistolet à barillet en 1835 8. Inventeur du télégraphe en 1820 - Grand serpent 9. Préposition - Un institut porte son nom à Antananarivo 10. Héctare - Aérez 11. Pronom personnel - Chaîne d’hôtels - Dieu du soleil 12. Auteur de la théorie de la rélativité - Grade au judo. ÉNIGME Un fermier possède 17 zébus. Il désire les partager entre ses 3 fils. Le premier doit recevoir la moitié du troupeau, le deuxième le tiers et le troisième le neuvième. Comment doit-il faire ce partage ?


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AGENDA

Lundi 18 Avril au Jeudi 30 Juin 2011 Alliance Française Madagascar : Lancement du Concours national d’écriture de nouvelles intitulé « Nofinofy, un rêve d’avenir pour Madagascar ». 4 catégories : - Literatiora Junior : 14 à 17 ans - Literatiora Espoir : 18 à 25 ans - Literatiora Daholo be : plus de 25 ans - Literatiora Professionnel de la langue française ou malgache : enseignants, journalistes… Début d’inscription : Lundi 18 Avril 2011, fin d’inscription : Jeudi 30 Juin 2011 à midi. Règlement disponible sur www.alliancefr.mg Mardi 31 Mai au Samedi 04 Juin 2011 AfT : Rendez-vous culturel (entrée et participation gratuites) « A vous de lire » avec, au programme : - Atelier d’écriture - Accueil des classes - La ronde des histoires - Jeu de piste « la lettre mystérieuse » - Braderie de livres Jeudi 02 Juin 2011 Café de la gare 19h : After Work avec « Octopus Band » Vendredi 03 Juin 2011 AfT 19h : Spectacle de restitution des ateliers danse « Kilokolo », destinés aux professionnels de la danse et les déficients visuels, avec la Cie Lovatiana, la Cie Haanarashi et les participants

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IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma en Juin - « Largo Winch » de Jérôme Salle / France / Action / 2008 / 1h48 In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Le Pub : Nuit de la guitare électrique avec les plus grands guitaristes de Tana Samedi 04 Juin 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre AfT 17h : Ciném’Alliance IFM (ex-CCAC) 19h : Théâtre / version enfants « L’aveuglement » - d’après l’œuvre de José Saramago, traduction française de Geneviève Leibrich, publiée aux éditions du Seuil en 1997, Salle de spectacle, entrée libre (dans la limite des places disponibles) Café de l’Alliance d’Antsirabe 19h : « Octopus Brass Band » Le Pub : Soirée « SLAM » avec la fédération de Madagaslam. Participation des meilleurs slameurs de mada (champion de mada et 3ème au championnat mondiale) Lundi 06 au Samedi 25 Juin 2011 AfT, IFM (ex-CCAC), CGM, Galerie Is’Art : Evènement / Expositions, ateliers pour les enfants, publications, jeux « Gasy Bulles - 7ème édition », entrée libre Lundi 06 Juin 2011 IFM (ex-CCAC) 9h à 12h30 et 14h30 à 17h : Forum / Débat d’idées - Gestion des ressources minérales à Madagascar : un enjeu pour le développement - A l’initiative de l’Association des Anciens de Sciences Po à Madagascar, Salle de spectacle, entrée libre (sur inscription préalable). Pour s’inscrire, contactez :


madagascar@sciences-po.asso.fr / Tél : 033 06 311 63 LFT 18h30 : Troisième Atelier théâtre : « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis Mardi 07 Juin 2011 LFT 18h : Quatrième Atelier théâtre : « Le bal des voleurs » de Jean Anouilh Mercredi 08 Juin 2011 AfT 15h : Ciné junior Café de l’Alliance d’Antsirabe 15h : « Cirque Pinder » sur grand écran Vendredi 10 Juin 2011 LFT 17h : Quatrième Atelier théâtre : « Le bal des voleurs » de Jean Anouilh LFT 18h30 : Troisième Atelier théâtre : « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis IFM (ex-CCAC) 19h : Mode / défilé : « Lamba… », Juliana Anjavola, Salle de spectacle, entrée libre (dans la limite des places disponibles) In Square 21h : Soirée Intimate Evening avec « Rakema band’s » Le Pub : Trio jazz avec Joel Rabesolo, Silo et Ndriana Kely Samedi 11 Juin 2011 AfT 17h : Ciném’Alliance Le Pub : Nata BD et son projet - Rock alternatif avec une improvisation de cinéma grand écran. Unique à ne pas rater !!! Mercredi 15 Juin 2011 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de Midi - 14ème concert : « La troupe Vitou Razafitrimo », Salle de spectacle, entrée libre AfT 15h : Heure du conte avec Aina (entrée gratuite) - « Les aventures de Tom Pouce » Café de l’Alliance d’Antsirabe 15h : « La piste aux étoiles » sur grand écran


Jeudi 16 Juin 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Théâtre déconseillé au moins de 14 ans « L’aveuglement » - d’après l’œuvre de José Saramago, traduction française de Geneviève Leibrich, publiée aux éditions du Seuil en 1997, Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Vendredi 17 Juin 2011 In Square 21h : Funky Spirit avec BIM & TOMMY Le Pub : Le groupe français « OCTOPUS » - membre de fanfare du monde. Ambiance carnaval assurée jusqu’à l’aube Samedi 18 Juin 2011 AfT : A l’affiche - L’AfT célèbre la « Fête de la musique » avec des concerts gratuits AfT 17h : Ciném’Alliance IFM (ex-CCAC) 19h : Théâtre déconseillé au moins de 14 ans « L’aveuglement » - d’après l’œuvre de José Saramago, traduction française de Geneviève Leibrich, publiée aux éditions du Seuil en 1997, Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Dimanche 19 Juin 2011 Café de l’Alliance d’Antsirabe (toute la journée) : « Fête de la musique 2011 » - plus de 25 groupes live Mercredi 22 Juin 2011

mevaplage@gmail.com www.mevaplagehotel;com Hôtel : 032 07 935 94 Restaurant: 032 88 245 33 PK 13, route de Ramena

AfT 14h : « Foire et débats de la BD » - Introduction par les organisateurs et prise de parole des invités par rapport à leurs attentes AfT 15h : « Foire et débats de la BD » - Séances libre de discussion, d’entretiens, de démo entre les intéressés AfT 15h : Ciné junior IFM (ex-CCAC) : Concert : « Fête de la musique - 30ème édition », Salle de spectacle, entrée libre


IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma en Juin - « Narco » de Gilles Lellouche et Tristan Aurouet / France / Comédie / 2004 / 1h45 Vendredi 24 Juin 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / Musique du monde : « Tsenga (Mayotte, France, Archipel des Comores) », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : La tradition « la soirée FUNKY à l’ancienne » Le Pub : Nicolas Vatomanga présente « SLAM JAZZ PROJEKT » avec son groupe Samedi 25 Juin 2011 AfT 10h à 13h : A l’Affiche - « Jeux d’enfants » : spectacles pour les enfants. Un programme récréatif avec du cirque, des danseurs « les Jackson Boys », des majorettes et une scène ouverte pour les enfants AfT 17h : Ciném’Alliance Le Pub : Réveillon de la fête nationale avec Baba de Madagascar. Une soirée qui s’avère très promettante Mercredi 29 Juin 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma en Juin - « Tintin et les oranges bleues » de Philippe Condroyet / France - Espagne / Aventure / 1964 / 1h36 Vendredi 01er Juillet 2011 Le Pub : Soirée à ne pas manquer avec Jaojoby en blues et soul music accompagné de Silo, Nicolas Vatomanga, Joel Rabesolo et Miora In Square 19h : A chaque Jeudi et Samedi : « soirée Karaoké soft & Billard clubbing » Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 JUIN à : agenda@nocomment.mg


ANNUAIRE

ANNUAIRE ANTANANARIVO

A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 83 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR France : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AK…TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 • (Le) BUS : 020 22 691 00 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (Atelier Réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020


22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE’S SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CT MOTORS : 020 23 320 52 D (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’) EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE : (HOTEL COLBERT) 020 22 202 02 • La FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020


22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 H (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 J (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 K KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs : ) OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LES HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LOUNGE’ART : 020 22 612 42 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 M MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 N (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32

Mail : vuedeloin@hotmail.fr


Princesse Bora


• NIAOULY : 020 22 627 65 • NIKA : 020 22 291 24 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO : 033 28 488 67 • PRESTO PIZZA ANTSAHABE : 032 69 249 54 • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13

• RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 032 05 817 96 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 • SUR LE



POUCE : 020 26 300 69 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 14 683 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05

ANNUAIRE ANTSIRABE A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CANALSAT : 032 07 220 17 • CLEA BOUTIQUE : 032 05 871 36 • CLEMENTY : 033 08 324 18 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL


VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 M MICROCRED : 032 05 367 01 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 T TARENTELLE : 032 04 185 30

ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA) A (L’)ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CANALSAT : 032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 D DMT PHOTO : 020 62 245 39 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 • EXPRESSO : 034 45 980 39 F FISHING : 032 05 160 93 G GUEST : 032 76 193 79 H HOTEL BETSIBOKA : 032 40 053 70 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 73 54156 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35

ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) A ADAM & EVE : 020 53 334 56 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CANALSAT : 032 05 276 02 • CLEMENTY : 020 53 309 90 D DMT PHOTO : 020 53 315 09 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 M MICROCRED : 032 05 365 51 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322


26 • NO NAME : 034 60 077 30 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 020 53 332 36 S SUNNY HOTEL : 020 53 336 08 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09

ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR) A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BOEUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (LE) CORTO MALTÈSE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ÉTOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 07 602 40 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 M (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 032 07 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 01 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFÉ : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36

ANNUAIRE ANTSIRANANA (DIEGO-SUAREZ)

Disco Club - Cabaret - Toliary

A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 B BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 04 122 96 • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 57 729 73 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE :



020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LES VILLAGES : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 V VARATRAZA : 032 85 008 70 • VOKY BE : 032 04 012 01

ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 E ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 59 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35

ANNUAIRE FIANARANTSOA C CANALSAT : 032 07 220 21 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06

ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE) A AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 B BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 M MAKI : 032 04 014 76 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 45 437 91 V VANILLA HOTEL : 032 02 203 60




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