no comment®
n°20 - septembre 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg
SOMMAIRE SOMMAIRE COUV’ BY 10 Temandrota SONDAGE 12 Vacances, j’oublie tout ! 14 CLIN D’ŒIL BéDé 18 Malagasy Dream CULTURE 20 Beyound Your Ritual : Extrême métal gasy 22 Môta : Ah ces Zom ! 24 Ramora Favori : L’outsider devenu favori 26 Liladhar Sandjay : L’écorché vif 28 Guiseppe De Rossi : Faisons la paix 30 Ayoko Mensah : Faire connaître la nouvelle scène malgache 35 Le film du mois : Le Pianiste 35 Le livre du mois : Le Guide de survie Portfolio 36 Haingoniony Rakotoarivony SOATOAVINA 38 Travail, temps et argent TAKELAKA MAMPITOKELAKA 40 Guide de survie à Tana : Tuléar TRADITIONS ET PATRIMOINE 42 Fanorona : Divertissement sacré ASSOS 44 Jardins de lumière 46 Muriel Humbert : « Les artisans ont leur label » ESCALES 48 Baie de Soalala : Un parfum d’inconnu 50 La Marina : Pour le plaisir… et la plaisance
COUSINS-COUSINES 53 DJ Bazz : Prince des nuits malgaches ÉCO 56 Patrick Cejudo : « Une vie, ça n’a pas de prix » w MÉTIERS 60 Taxiphone : Allô, M. Arthur ? GASTRONOMIE 62 Bœuf de Kobe : La meilleure viande du monde ! 64 Interview gourmande : Richard Varaud, gérant de L’Auberge 69 Vin du mois : Pleins feux sur Obikwa 71 Cocktail du mois : Le Rodge du Phoenix Club Sortir 72 Mon royaume pour un burger… 75 T-Toon : Faites vos jeux ! 78 Freedom : Mémé en toute liberté LOISIRS 80 Nathalie Rossignol : Des missiles à la plongée 83 Sandrandahy Cliff Léonard : Gonflé, ce garçon ! 84 La mode ! Déco 94 C'est l'heure de l'apéro ! 98 CAHIERS DE NUIT 126 JEUX FICTION 128 La promesse de la mer 134 AGENDA 135 ANNUAIRE
Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans nocomment®. Temandrota, l’illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac.
1- Si j'étais un objet… Je serais un chapeau pour couvrir la tête ; c'est haut la tête et c'est sacré. 2- Si j'étais un animal… Je serais le zébu, car il sait nager dès sa naissance… 3- Si j'étais une saison… Le fahavaratra, nous en avons besoin, et les pluies peuvent être une bénédiction. 4- Si j'étais une chanson… Je serais la berceuse Iny hono izy ra-vorona pour l'enfant que je suis encore.
Le portrait chinois de…
Temandrota 5- Si j'étais un personnage de fiction… Je serais Kakabemaso qui mange les enfants qui n’en font qu'à leur tête ! 6- Si j'étais un film… Je serais Quand les étoiles rencontrent la mer de Rajaonarivelo. J'ai assisté à son tournage à Mahitsy, et vingt ans après, la peinture nous a rapprochés. 7- Si j'étais une arme… Le bâton qui me soutiendra jusque dans ma vieillesse. 8- Si j'étais un endroit… Je serais Ambohitsilazaina, va savoir pourquoi, c'est mystérieux… 9- Si j'étais un vêtement… Je serais le sokotry de couleur rouge et noir, le cache-sexe des guerriers Tandroy ! 10 - Si j'étais un bruit… Je serais le silence, un bruit qui me fait battre le cœur !
Cette année, un Tananarivien sur quatre est parti, ou partira en vacances. Des vacances typiquement malgaches qui riment le plus souvent avec plage et retrouvailles avec la famille.
1. Êtes-vous partis ou partirez-vous en vacances cette année ? Oui : 25 % Non : 75 %
Campagne : 17 % Littoral : 57 % Autres : 13 %
7. Comment vous logezvous ? Hébergement par la famille : 41 % Location : 37 % Hôtel : 15 % Bivouac : 6 % Autres : 1 %
5. Le top 10 des destinations citées : 2. Si non, pour quelle Mahajanga, Foulpointe, raison ? Vatomandry, Tamatave, Manque de moyens : 52 % Antsirabe, Nosy Be, Fianarantsoa, Ampefy, Manque de temps : 22 % 8. Quelle activité Andasibe, Diego Pas habitué : 16 % privilégiez-vous ? (Maurice est la destination Autres raisons : 10 % Faire la fête, draguer : 46 % étrangère préférée des Visites de sites ou vacanciers les plus 3. Combien de temps ? monuments : 16 % fortunés). Moins d’une semaine : 23 % Sport, randonnées : 15 % Une semaine : 54 % 6. Pour quel budget (par Participation aux activités personne et par jour) ? Quinze jours : 18 % rurales : 15 % De 5 000 à 10 000 Ar : 31 % Un mois : 5 % Jeux collectifs : 8 % De 10 000 à 25 000 Ar : 40 % 4. Pour quelle De 25 000 à 50 000 Ar : 25 % destination ? Plus de 50 000 Ar : 4 % Dans la famille : 13 % Sondage exclusif pour no comment® magazine réalisé en août 2011 par MarketData. Sur un échantillon composé de 346 personnes, représentatif de la population tananarivienne. Répartition par revenu : revenu supérieur : 22,5 % ; revenu intermédiaire : 39 % ; revenu faible : 38,5 %. Répartition par âge : moins de 13 ans : 23,5 % ; 14 à 20 ans : 34 % ; 21 à 35 ans : 22,5 % ; 36 à 50 ans : 14 % ; plus de 50 ans : 6 %. Traitement : Sphinx Plus2, Excel, Word, PowerPoint.
Sondage
Vacances, j’oublie tout !
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Clins d’œil
1 Ouverture officielle de la nouvelle discothèque Le Club (ex-Le Bus) à Antanimena, le 22 juillet. 2 Vernissage de « Human Forest/Alan’olo » par le peintre Ralf Arivelo à l’Is’art Galerie, le 11 août. 3 Nouvelle déco et rénovation du restaurant et spa La Médina, dans le quartier d’Isoraka.
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4 Dégustation au restaurant Le B, dans le cadre du lancement du vin Clos Nomena, la nouvelle marque de la Société viticole du bassin d’Ambalavao. 5 Les Panthères de l’île rouge, tel est le titre du premier long métrage entièrement malgache (production, casting et réalisation) qui est actuellement en cours de tournage. Nous y reviendrons.
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6 Le bar-restaurant-karaoké Hakouna Matata, à Tsarahonena, est ouvert depuis le 12 août. Au buffet : fruits de mers, pigeon sauvage et tous les délices de la côte, musique comprise.
Clins d’œil 7 Les premières rencontres australes d’Imaitsoanala se sont ouvertes le 6 août à l’Is’art Gallerie, en l’honneur des premiers artistes en résidence venus d’Afrique du Sud et de Belgique.
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8 Lancement du fonds Serasary le 29 juillet à l’Institut français de Madagascar, en soutien au cinéma malgache. 9 Vernissage de « Danseurs d’Afrique » par le photographe Antoine Tempé, au Cercle germano-malgache (CGM) le 1er août. 10 Une vente expo de photos se déroulera du 21 septembre au 1er octobre à l’Hôtel du Louvre avec des œuvres de Maksim Seth, Lan Andrian et Muriel Rason-Andriamaro. Les bénéfices iront à l’ONG Madagascar AlzheimerMasoandro Mody. Tél. : 034 03 208 34/ 032 04 126 84
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Bédé
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Culture Pilier de la nouvelle scène rock, Beyond Your Ritual enfonce le clou avec A-Neogenesis. Un album trempé dans le métal, la fureur et l’électricité. Tympans sensibles, s’abstenir…
hrash, death metal... pas le genre de musique qu’on entend sur les pistes de danse. Mais Beyond Your Ritual ne fait pas précisément dans le divertissement pour clubbeurs du samedi soir. Plutôt dans le T gros son explosif qui crache le feu par tous les jacks, façon déflagration nucléaire pour scénario de fin du
monde : un genre apocalyptique que les BYR affectionnent particulièrement ! igure de proue de la nouvelle scène métal, la formation tananarivienne composée de Setra (chant et guitare), Mandimby (basse), Njaka (guitare) et Narindra (batterie) revient avec un second opus, intitulé A-Neogenesis, littéralement « Sans renaissance ». Variante ironique du No future, juste histoire de river le clou à ceux qui continuent à penser qu’il n’y pas d’avenir pour le hard à Mada ! « Les médias conservateurs n’aiment pas le métal. Ils préfèrent abrutir le public avec des sons qui anesthésient l’esprit critique. Mais nous, on est là pour aller au-delà de ces stéréotypes, et c’est précisément ce que signifie notre nom ». Le groupe se forme en 2004 à la suite d’un concert de Kazar, la référence gasy du rock qui fait boum. « On était scotchés par leur puissance de feu, et on s’est dit : pourquoi pas nous ? » Ritual est né, bientôt rebaptisé Beyond your Ritual, avec dans la foulée, en 2008, la sortie d’une première galette : Kaleidoscope of Absurdity. Des compositions comme You're sinking ou Damnation of Life les placent d’emblée dans la mouvance thrash (de l’anglais « frapper ») des Metallica. Une musique pour rouleau compresseur avec jeux de guitares très énervés, avalanches de grosses caisses, vocalisations extrêmes et hectolitres de sueur. Un style « à l’arraché » qu’ils portent au paroxysme avec A-Neogenesis, album de facture carrément death metal, c’est-à-dire encore plus incisif et teigneux, si c’est possible ! Les techniques vocales sont à base de growls (cris de gorge), les riffs ultrarapides comme emportés à la tronçonneuse, avec d’énormes blast beats de batteries… Toutes choses qui ne peuvent que mortifier les défenseurs d’un hard plus caressant pour les oreilles (amateurs de Bon Jovi, levez la main !) « Ils se font une idée de ce que devrait être cette musique et tout ce qui ne suit pas leur archétype est à jeter à la poubelle. Mais nous, on n’en rien à faire, on est juste là pour battre le métal… » Voilà qui a le mérite d’être clair ! Avec un troisième album déjà en préparation, les BYR ne risquent pas de chômer. Après le Festiv’All Rock qui s’est tenu le 13 août à Antsahamanitra, on les verra à l’Alliance française de Tana le 24 septembre. Sortez les boules Quiès !
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E xtrême méta l gasy
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Culture 22
M ôta Ah ces Zom !
Ils parlent trop ces Zom, et toujours pour ne rien dire. D’où l’idée de les mettre en boîte dans le « Bar de Zom ». Un spectacle mené pianissimo par Môta. Autant dire du grand art.
concert au Cercle germano-malgache (CGM), le 17 juillet, ne fait que confirmer tous espoirs qui sont placés sur elle depuis sa révélation à Madajazzcar 2004 et son duo sublime SaveconlesSilodernier Andrianandraina. Une pianiste hors pair, doublée d’une voix au registre profond, mais ça
on le savait déjà. Avec Le discours des Zom, c’est une tentative de spectacle total à laquelle elle a voulu nous convier, entre le théâtre de poche et la comédie musicale (on pense évidemment à Cabaret). Est-ce ainsi que les Zom vivent ? Mais au fait, qui sont ces Zom ? Des gens comme vous et moi, apparemment. Des hommes sans distinction de sexe, voire nettement plus déshumanisés à la façon des zom… bis. « J’ai choisi ce titre parce que je me suis rendu compte que la grande qualité et le gros défaut de l’humanité sont de parler pour ne rien dire, même si l’Homme arrive parfois à captiver avec les mots… » Des hommes ordinaires donc, qui se retrouvent (fatalement) dans Le Bar de Zom où Môta est pianiste chanteuse. Un bar un peu sinistre, à moitié vidé par la crise, avec son barman stylé (le danseur Junior) et ses clients pas très frais (Sammy Andriamanoro, Solofo Bota, Jenny, Koloina). Pour Môta, c’est une façon ironique de parler de son expérience de pianiste d’ambiance, car elle avoue détester jouer dans les bars au milieu des bruits de fourchettes, des rires et des conversations. « Tout artiste a un message à faire passer, et c’est terriblement frustrant de se heurter à l’indifférence d’une salle qui n’a même pas l’air de voir que vous existez ». Pourtant, c’est bien d’eux, et de leur bla-bla, qu’il est question quand la pianiste du Zom égrène des chansons comme « Ibozy sy Adala » ou « Ikoto sy Ikala ». Des tranches de vie un peu mélancoliques à la façon des Zom. Tous ces textes sont tirés de poèmes de Rado, Ny Havana Ramanantoanina et Samuel Randria, car Môta croit aussi en la puissante régénératrice du verbe. « Je me suis rendu compte que d’autres écrivaient mieux que moi et que les mettre en musique était une façon de les faire vivre autrement », souligne-t-elle. La jeune femme est actuellement en pleine préparation de son prochain album qu’elle annonce de « couleur plutôt classique avec des accords jazzy et de la musique traditionnelle ». Histoire de nous faire découvrir la « musique de son monde ». Le monde de Môta. Beaucoup plus captivant que celui des Zom. Le 19 août, elle a décroché la première place mondiale au concours organisé sur Indaba Music pour le remix de Fallin’ d'Alicia Keys. Une référence. Contact sur www.nocomment.mg
Ramora Favori
Le chanteur décalé d’Andavamamba revient avec un second album affûté au soukouss et au tsapiky. Comme toujours, des tranches de vie grinçantes où l’humour finit par l’emporter.
oza orana oa dia biby mitorina ». En gros, « Plus tu avances plus tu recules ». Des paroles qui sont sur toutes les lèvres « F depuis que Ramora Favori, de son vrai nom Ranaivomanana
Heritiana, en a fait un tube. Et quel tube ! L’un des plus téléchargés du Net en malgache, assure-t-il. « Les gens m’appellent même de France pour me dire que je suis la star du moment ! » Pas mal pour un artiste dont l’audience a longtemps été circonscrite au quartier populaire d’Andavamamba, où il est, à vrai dire, une célébrité à part entière. Un porte-parole. Une sorte de « working class hero ». Celui qui dit les choses comme elles sont, quitte à battre en brèche l’hypocrisie ambiante. D’autant
Culture qu’il n’hésite pas à se servir des mots les plus crus, issus, comme lui, du monde de la rue. Comme l’expression foza (chose sans valeur, mais aussi prostituée) dont il a fait son cri de ralliement. « Il ne faut pas prendre cette expression au sens littéral du terme, prévient-il. Quand je me dis foza et fier de l’être, c’est une métaphore de la vie… nous sommes tous des foza ! » En clair, le roi est nu, et Favori est son bouffon. Tel quel, il a su conquérir son public : celui des gagne-petit, des « zonards » des bas quartiers dont il chante les rêves et les frustrations. Un milieu qu’il connaît bien pour l’avoir longuement étudié du temps où il vendait des chaussures dans la rue ! Déjà, sa faconde est intarissable : les passants interloqués s’arrêtent pour écouter ce bonimenteur de première qui déploie un talent rare, celui de pouvoir improviser sur le champ des poèmes entiers ! Poèmes est bien le mot, même si le registre est volontiers absurde, plein de bizarreries stylistiques, dadaïste sans le savoir. Le propos est souvent amer, mais toujours sauvé par le rire. « La vie est assez difficile pour tous ces gens. Je préfère les toucher avec des textes humoristiques, car il y a moyen de rire de tout, même de ses propres misères », assure-t-il. Un moraliste, c’est sûr. S’il en arrive, par la suite, à mettre de la musique sur ses mots, c’est d’abord pour que ses messages portent plus loin. Le soukouss et le tsapiky demeurent ses rythmes de prédilection ; on les retrouve sur Tsinjaka Donginaty, son second album, à tout moins aussi délirant que le premier. « 23 jona 2010 », « Touche dia miala », « Izany ny marika », sept titres autobiographiques mais à valeur universelle, comme toujours chez lui. Aujourd’hui, Ramora Favori vise plus loin que son quartier d’Andavamamba. Il est sur le point d’entamer une grande tournée à travers l’île qui devrait le mener à Tamatave, Mahajanga et Diego. Il s’apprête également à se produire aux Seychelles, point de départ d’une carrière internationale qui risque fort de faire démentir son « Foza orana oa dia biby mitorina »… Contact sur www.nocomment.mg
L’outsider devenu favori
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Liladhar Sandjay Vingt ans de peinture et une œuvre imposante, profonde, sombre parfois. Un maître malgache dont les créations s’exposent bien au-delà de sa ville de Toamasina.
Tamatave, où il réside et enseigne la peinture, on le dit « écorché vif ». Un de ces artistes « prométhéens », qui n’hésitent pas à À saisir à bras-le-corps les thèmes les plus lourds. Comme en 2005 - il
a à peine 30 ans - quand il s’attaque à sa série de fresques géantes intitulée Ecce Homo. Référence à Nietzsche, bien sûr, au « sentiment tragique de l’existence », à tout ce qui fait « l’Homme perpétuellement tiraillé entre le bien et le mal, l’obscurité et la lumière ». « Ma peinture ne se veut pas décorative, prévient Liladhar Sandjay. C’est plutôt une thérapie, une chirurgie, un exorcisme sur l’essence même de la vie et de la mort ». Une tentative de « crever l’angoisse » qu’il fait remonter à « un événement tragique accompagné d’un rêve prémonitoire », survenu à son adolescence. Pas étonnant que parmi ses influences, on retrouve Edvard Munch, dont il a puissamment réinterprété Le Cri. Précoce, il donne sa première exposition à 16 ans et reçoit l’année suivante le prix spécial de la Francophonie. C’est l’époque de la série des natures mortes, que suivra celle du cubisme, pour en arriver aujourd’hui à des œuvres de facture plus contemporaine, libérées de toutes influences. « Il n’y a pas de recettes pour créer, explique-
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Toamasina
Culture
t-il. Cela peut partir d’un vieux journal trouvé par terre au cours d’une promenade ». De ce simple déclic naît Mémoire fossile qu’il expose à Tana en 2009 : 21 œuvres - huiles et techniques diverses où s’exprime le lancinant travail du temps et de la mémoire. « Chez moi, il y a la recherche de l’image et en même temps la sensation du relief qui est très en avant ». Une peinture à la limite de la sculpture - comme pour mieux toucher la douleur - utilisant aussi bien le raphia, la peau de zébu que de simples clous. Son influence s’exerce bien au-delà de Madagascar, puisque Liladhar Sandjay expose régulièrement à La Réunion et en Europe. Une reconnaissance extérieure qui le laisse néanmoins sur sa faim. « J’aimerais qu’un musée d’art soit créé à Madagascar pour rendre compte enfin de la richesse de notre peinture. Je regrette que 80 % de nos œuvres partent encore à l’extérieur ». Contact sur www. nocomment.mg
L’écorché vif
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Faisons la paix
Culture
Giuseppe De Rossi
Enfant du Peace and Love, il compte en Italie parmi les artistes les plus marquants de sa génération. À Madagascar depuis 1998, il vient tout juste de donner sa première exposition. Hippie-hippie hourrah ?
regard est celui d’un éternel jeune homme, épris de beau d’idéal. Un regard fait pour le bonheur et que la vie n’a Lpas eetréussi à blaser, même si le visage s’est creusé de quelques
rides. « Tout ce que l’on aime nous apaise, les femmes aussi bien que l’art », explique Giuseppe De Rossi. C’est bien le message des dix tableaux qu’il a exposés pendant dix jours, en août, à la Galerie Is’Art, sous le titre La Pace (La Paix). « La paix, c’est l’harmonie. Moi je suis d’une génération qui croyait énormément au Peace and Love. C’est toujours ma philosophie de vie et le moteur de ma peinture ». Paix avec soimême, bien sûr, mais aussi avec toutes les femmes qu’il a rencontrées et à qui il rend hommage à travers ces tableaux sobrement intitulés Francesca (sa fille), Luciana, Suhshine ou Ramanarivo… « Des prénoms porteurs d’une histoire et d’une émotion particulières, précise-t-il. Comme ma rencontre avec sœur Ramanarivo, à Anatihazo, inlassablement dévouée aux pauvres ». Établi à Madagascar depuis 1998, c’est sa toute première exposition au pays. Une île qu’il avoue avoir choisie pour la beauté de ses paysages et où il se dit prêt à vivre pour le restant de ses jours. Originaire de Velletri, près de Rome, il est considéré en Italie comme l’un des artistes les plus marquants de sa génération. Premier prix national de sculpture en 1965, prix de l’Académie des Beaux-arts de Rome en 1979, on lui doit aussi la restauration de la fresque de l’église Saint-Michel Archange à Velletri. Pour ceux qui auraient manqué l’occasion de « faire la paix » avec Giuseppe De Rossi, d’autres œuvres de cet artiste rare seront exposées à la Sodim d’Andraharo, du 5 au 20 octobre. Contact sur www.nocomment.mg
Culture
Rédactrice en chef d’Afriscope, magazine français des diasporas africaines, Ayoko Mensah prépare un supplément sur la nouvelle scène culturelle malgache. Un supplément réalisé par les Malgaches eux-mêmes.
Quel est l’objectif de votre venue à Madagascar ? Je suis rédactrice en chef d’Afriscope, un magazine gratuit interculturel et citoyen, diffusé à 50 000 exemplaires en France, que j'ai fondé il y a quatre ans au sein de l'association Africultures. Je suis venue à Madagascar pour accompagner la réalisation d'un supplément d'Afriscope : Madagasc'Arts 2012, qui sera consacré aux « nouveaux territoires culturels malagasy ». Durant deux semaines, j'ai animé à Tana un atelier avec des journalistes malgaches et des membres de l'ADMC (Association des diplômés en médiation culturelle). Ensemble, nous avons choisi les sujets des articles, mais ce sont eux qui les ont rédigés, en travaillant également avec des photographes malgaches.
Ayoko
Pourquoi Madagascar ? Je connais la vitalité de la scène artistique contemporaine à Madagascar et je trouve dommage qu'elle ne soit pas plus connue à l'extérieur. Ce supplément entend informer un public international sur les tendances fortes de cette scène. Ce projet a pu voir le jour grâce au partenariat et au soutien du programme Art Mada et de l'Institut français de Madagascar que je remercie. Le bilan de ces deux semaines ? Des moments très intenses. Il a fallu aller vite et j'ai été très impressionnée par la réactivité, la motivation et le sérieux des participants. Cela nous a permis de faire un bon travail. Ce supplément de 32 pages paraîtra dans le n° 23 d'Afriscope (novembre-décembre 2011), et 10 000 exemplaires seront diffusés en France et 5 000 à Madagascar et dans l'océan Indien. Je pense qu’il va faire parler de lui.
Mensah « Faire connaître
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la nouvelle scène malgache »
Le Film du mois Le Pianiste 2001 - Allemagne, France, Royaume-Uni, Pologne – 145 min - Film de Roman Polanski avec Emilia Fox, Michal Zebrowski, Ed Stoppard, Maureen Lipman, Adrien Brody.
Avec l'histoire bouleversante de Wladyslaw Szpilman, pianiste juif polonais prisonnier du ghetto de Varsovie, Roman Polanski, qui a lui-même connu l'expérience du ghetto de Cracovie, rend l'un des plus beaux hommages cinématographiques aux victimes de la déportation. Plutôt que de raconter sa propre histoire, le réalisateur a choisi d'adapter le roman autobiographique de Szpilman, dont il dit : « Dès la lecture des premiers chapitres, j'ai su que Le Pianiste serait mon prochain film ». Contraint de vivre au cœur du ghetto de Varsovie, Wladyslaw Szpilman en partage les souffrances, les humiliations et les luttes. Il parvient à s'échapper et à se réfugier dans les ruines de la capitale. Un officier allemand va l'aider et lui permettre de survivre… Aucune image choc, pas de scènes de violence dans ce récit, juste des émotions et elles sont telles que Le Pianiste entre dans la catégorie des films qui hantent longtemps les mémoires. Trois oscars, la Palme d'or 2002 et sept césars ont récompensé ce film poignant de justesse et de sincérité. Diffusion sur Canal Sat jeudi 8 septembre 20 h 40, samedi, lundi 12 septembre 13 h 55, mardi 13 septembre 22 h 30.
Le Livre du mois
Culture
Le Guide de survie enfin en librairie ! Ça y est ! Ça faisait un an qu’on l’attendait : le fameux Guide de survie, du non moins fameux Christodule, est enfin imprimé !
oici ce qui arrive lorsqu’une jeune maison d’édition donne carte blanche à l’imagination débordante d’un de ses chroniqueurs : ouvrez ce livre, et V vous plongerez dans un Madagascar tel que vous ne l’avez jamais vu.
C’est un pays étrange où les lémuriens délogés par un projet minier se mettent à concurrencer les tireurs de cyclo-pousse de Tamatave, où un baobab est élu maire d’une ville (votez endémique !), où les voyageurs délaissent les taxis-brousse pour des catapultes géantes… Bienvenue dans le monde de Christodule, humoriste bien connu des lecteurs de no comment® : ses chroniques mensuelles nous peignaient déjà un portrait décalé de la capitale, désormais c’est tout le reste de l’île que Christodule nous fait découvrir. Richement illustré par des images aussi absurdes que les textes qui les accompagnent (un pousse-pousse de Tuléar sur la Lune !), ce livre se consulte à la manière d’un vrai guide touristique, avec ses thématiques (les forces armées, la religion, etc.), ses itinéraires, ses cartes, et même ses fausses publicités. Un véritable concentré d’humour qui ne manquera pas de vous faire rire tout haut… Âmes trop sérieuses, s’abstenir. « Madagascar : le guide de survie » par Christodule. Un livre publié par no comment® éditions, en librairie et ailleurs très prochainement, 110 pages. Prix : 15 000 Ar.
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Portfolio « Je suis allée à Mahitsy un bon matin. Je me dirige vers le marché et voilà que je découvre une scène à laquelle je n’avais jamais assisté : un abattage de zébu. J’ai commencé à shooter… du début à la fin, jusqu’à ce que l’animal devienne cette viande qu’on va vendre au marché… »
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Haingoniony R a k oto ar i v o n y
Née en 1984, Haingoniony Rakotoarivony, est cofondatrice de l’agence D-Cliq Photography, à Tsaralalàna. Elle exposera à l’espace no comment® du 10 septembre au 10 octobre 2011.
« Dans le feu de l’action, je n’ai pas réalisé ce qui était en train de se passer. Les cris du zébu, le sang qui coulait… tout ce qui m’importait était de prendre ces photos pour témoigner. Un peu comme ces photos de guerre où tu ne te poses pas de question. Tu shootes ce que tu vois. »
« Tu shootes ce que tu vois »
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Soatoavina
Travail, temps et argent Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.
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M
adagascar, dit-on, serait un pays riche dont la population est pauvre. Comment comprendre ce paradoxe ? Depuis l’indépendance, le niveau de vie n’a cessé de se détériorer, et la pauvreté affecte aujourd’hui les troisquarts des Malgaches si l’on en croit les estimations de la Banque mondiale. Ce résultat tient certes à un taux de croissance naturelle de la population élevé, à peine inférieur à 3 % par an ; mais d’autres raisons y contribuent, qui sont d’ordre culturel. Ainsi, le rapport au temps, au travail et à l’argent est en décalage manifeste avec ce que suppose une économie susceptible d’améliorer les conditions de vie. La première ambiguïté réside dans la conception du travail. Non que le Malgache soit paresseux : ce jugement hâtif et malveillant confond, volontairement ou par ignorance, le travail lui-même avec son organisation sociale. Il n’est que de parcourir les campagnes lors des labours ou de la moisson, et d’arpenter les quartiers populaires des villes, pour constater que le Malgache est dur à la tâche. Levé avant le soleil, il ne craint ni la fatigue, ni la chaleur, ni le froid ni la pluie. Par contre, il reste attaché à ses techniques archaïques, qui sont étroitement associées à son mode de vie et à ses coutumes, alors que les exigences de la productivité restreignent et perturbent ses relations sociales. Et l’atavisme paysan se méfie de l’innovation, source de perturbation qui menace la survie… De plus, le travail est complètement déconnecté de l’argent. Avec un SMIC de 80 000 ariary par mois – moins de 30 € –, un travailleur peut-il loger, nourrir et soigner sa famille, et assurer l’éducation de ses enfants ? À l’inverse, quel cadre supérieur, pour ne pas parler des politiciens, osera avouer le montant et l’origine de ses revenus ? L’argent ne pouvant être le fruit du travail, comment l’acquérir, sinon par le vol, les détournements ou la corruption ? Prévalent ainsi la mentalité et les pratiques de l’économie de cueillette, voire de prédation, qui suffisait à la subsistance de la communauté traditionnelle. Et faire étalage de richesse est indispensable, autrefois grâce aux zébus, aujourd’hui par la villa, la
voiture ou, à défaut, le portable, la télévision, le jean et les baskets. Désormais, l’expression ny vola no maha rangahy (c’est l’argent qui fait l’homme) a remplacé le traditionnel ny fanahy no maha olona (c’est l’esprit qui fait l’homme). La perception du temps constitue un autre frein au développement. Loin du temps linéaire occidental, tendu vers un but à atteindre, le temps malgache est cyclique. En témoigne bien la frénésie des anniversaires et autres commémorations, tout comme le goût de la fête qui célèbre la joie de vivre, ensemble, le moment présent. Le passé étant révolu, et le futur inaccessible, pourquoi se préoccuper d’épargne et d’investissement ? Mais cette propension spontanée se modifie peu à peu, comme le prouve le succès croissant des institutions de microfinance (Otiv, Cecam, Tiavo, Sipem, Microcred, etc.), dans les campagnes comme dans les villes. Par ce biais, une partie de la population commence à prendre la mesure du temps, préalable à l’adoption d’une logique économique. Reste que le quotidien est toujours dépendant du fotoan-gasy (le retard au rendez-vous, à la malgache), que les Malgaches euxmêmes opposent avec humour au fotoam-bazaha (la ponctualité au rendez-vous, à l’européenne). Car si la ponctualité est la politesse des rois, passer son temps à courir après la montre n’est pas humain. « Il n’est de richesse que d’hommes », disait le philosophe économiste du XVIe siècle, Jean Bodin. À l’humain, qui est la finalité du développement, il convient donc de consacrer le temps nécessaire, sans passer d’un extrême à l’autre. En préservant son art de vivre centré sur la qualité des relations humaines, la culture malgache nous rappelle opportunément que l’être prime sur l’avoir – pour autant que l’avoir soit suffisant pour vivre la dignité humaine.
Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.
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TAKELAKA MAMPITOKELAKA 40
Guide de survie à Tana : Tuléar Christodule est le meilleur guide de l’univers connu. Quelle chance : il habite à Madagascar ! Voici des extraits de son guide, disponible chez les vendeurs de rue et les libraires très prochainement.
ltime étape sur la magnifique route nationale 7, « la ville aux pousse-pousse surdimensionnés » a de quoi U couper le souffle. Surtout à cause de la chaleur écrasante
qui règne dans ses rues et ses boîtes de nuit. D’ailleurs, après une longue journée de transpiration, une baignade s’imposera avant que les ricanements des enfants ne vous rappellent qu’à Tuléar, « plage de sable blanc » est synonyme de « toilettes publiques. » Mais il n’y a qu’une activité qui est réellement incontournable dans cette bouillonnante ville côtière : la préparation des voyages vers les villages alentours…
LES OMBRES CHINOISES « MADE IN CHINA » C’est un des spectacles les plus photographiés du Sud-Ouest de Madagascar : le coucher de soleil sur le canal du Mozambique. Tous les soirs, les silhouettes des pêcheurs sur leurs pirogues à balancier se découpent sur l’horizon rouge orangé. Véritable chef-d’œuvre de la poésie côtière, le spectacle fut aussi le théâtre d’un désenchantement extrême le jour où un groupe de reporters allemands a dévoilé la supercherie : il s’agissait en fait de pancartes en plastique noir importées de Guangzhou, en Chine ! Le scandale des ombres chinoises chinoises a rapidement fait le tour de l’île, provoquant une crise diplomatique sans précédent entre l’île rouge et le pays de Mao. Toute allusion au mot Chine était alors bannie des dictionnaires et pancartes du pays, et remplacés par Mada. Ainsi, les dessinateurs se servaient d’encre de Mada, les bouchers vendaient des émadas de porc, les
machines devenaient des mamadas et, plus bizarrement, les Chinois de l’île sont simplement devenus des Malgaches. Fort heureusement, les liens forts unissant les deux pays ont eu raison de ces querelles diplomatiques, et les relations, ainsi que le vocabulaire, sont revenus à la normale après six mois. L’interdiction d’importer des ombres chinoises chinoises reste cependant effective aujourd’hui, et la confection de ces panneaux a été confiée exclusivement aux artisans malgaches. DIALECTE LOCAL Nombreux sont les touristes qui reviennent du Sud, choqués par l’insistance de la mendicité des enfants. En fait il s’agit d’un malentendu par homonymie. Ce que vous pensez être : donne-moi cadeau vazaha s’écrit, en fait : daona moahakadoha vazaha ce qui signifie, dans le dialecte du Sud : bienvenu cher étranger, faites comme chez vous, sauf si chez vous, vous vous comportez comme un néandertalien en rut, dans ce cas, ne faites pas comme chez vous, d’ailleurs, il serait alors peut-être préférable que vous rentriez dans votre pays, et ne claquez pas la porte en partant. Merci ! ÉLEVEUR DE CONCOMBRES DE MER : UN MéTIER A HAUTS RISQUES Depuis 2003, une entreprise privée, en coopération avec l’université halieutique de Tuléar, s’est lancée dans l’élevage d’holothuries, ces fameux concombres de mer dont raffolent les Asiatiques. Ce qui a commencé comme une activité simple et lucrative a basculé vers l’affrontement lorsque la huitième génération de concombres, ayant atteint l’adolescence, s’est rebellée. Un des villages d’éleveurs est désormais sous le contrôle de ces invertébrés sans foi ni loi et, à l’heure où nous mettons ce guide sous presse, les autorités poursuivent les négociations pour faire libérer les employés. Toutes nos pensées vont vers les otages et leurs familles.
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Fanorona Avec ses huit siècles d'existence, le fanorona s’impose comme le jeu national malgache par excellence. Un jeu sans équivalent à l’extérieur et lié, dès l’origine, aux arts divinatoires…
Madagascar, tout le monde joue au fanorona. Aussi bien les écoliers dans les cours de récréation que les adultes qui savent tirer parti de n’importe quel bout À de trottoir pour installer le lakapanorona, le plateau de jeu. La partie, qui ne dure
pas plus de quinze minutes, est abondamment commentée par les passants. Un rituel typiquement malgache pour un jeu de société qui, à vrai dire, est sans équivalent ailleurs ! La prise de pions, par exemple, est unique au monde : ce n’est ni le saut du jeu de dames, ni la substitution des échecs, ni le retournement des pièces façon othello… les pions sont en fait capturés par approche ou par éloignement, ce qui intrigue toujours un peu les néophytes étrangers. C’est en pensant à eux qu’Eris Rabedaoro a entrepris d’écrire, en français, une encyclopédie du fanorona en trois volumes, dont le premier est déjà édité par le Petit
Traditions et Patrimoine Futé. Un travail remarquable d’érudition qu’il a justement intitulé Le Livre des Dieux, car le Fanorona, nous apprend-il, a fort à voir depuis toujours avec les choses du ciel… « Si la tradition orale le fait remonter au temps d’Andrianamponga (entre 1320 et 1340), les contes (Angano) le rattachent au mythe d’Ibotity sy Rapeto qui auraient créé le fanorona en guise de plan du ciel ». Comme pour le jeu de go en Asie, la plupart des anciens souverains étaient férus de fanorona. Ils s’en servaient comme initiation à la stratégie de guerre, mais aussi comme d’un moyen de divination : le vainqueur d’une partie y trouvait un présage de réussite pour ses entreprises futures ; s’il la perdait, il renonçait à ses projets. À noter que les pierres dans lesquelles sont traditionnellement fabriquées les vato (pions) existent seulement aux environs de Manakara et Mananjara. « Des archéologues en ont pourtant retrouvé des échantillons à Jérusalem. De là à imaginer que des marchands arabes aient pu rapporter le fanorona en Orient, il n’y a qu’un pas », estime Eris Rabedaoro. La variante la plus répandue est le fanoron-tsivy. Deux joueurs s’affrontent sur un diagramme composé de neuf colonnes verticales et cinq lignes horizontales. Chacun dispose de 22 pions, le but étant de capturer ou d’immobiliser ceux de l’adversaire. C’est l’Ady, la bataille proprement dite, avec une philosophie très particulière, puisque le vaincu dispose d’une seconde chance de se rattraper avec le Vela qui succède à la bataille. Dans ce match ultime, il retrouve ses 22 pions alors que son adversaire n’en a que cinq… Si, malgré cet avantage, il perd de nouveau, il est soumis à un gage, le plus souvent, lécher le centre du plateau, dit forin-daka. Une façon bien malgache de régler les conflits. À recommander aux plus hautes instances internationales ?
Divertissement sacré
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Ranohira
assos
Jardins
de lumière
D’ici octobre, près de 3 500 foyers seront éclairés par des lampes solaires dans la commune de Ranohira. Une initiative de l’association Jardins de lumière au service du développement durable. Lumière sur le projet.
’est sans doute l’initiative la plus marquante de l’année dans le C domaine du développement durable.
Que la lumière soit…
D’ici octobre, 81 villages, soit 3 500 foyers, seront éclairés par des lampes solaires dans la commune de Ranohira. Un projet mis en œuvre par l’association Jardins de Lumière, sous la houlette de Joël Randriamandranto, directeur général de Jacaranda Madagascar, et de sa sœur Josielle, responsable de Jacaranda Paris. « Nous avons choisi la commune de Ranohira parce que nous y avions déjà lancé un projet intitulé Soleil de poche qui consistait à équiper un village de panneaux et de lampes solaires de poche. L’opération s’étant montrée concluante, le projet Jardins de Lumière est donc dans la continuité, juste un peu plus ambitieux », explique le tour-opérateur. Une initiative des plus salutaires car dans les villages, on s’éclaire encore à la bougie et au pétrole, « des sources d’énergie coûteuses, nuisibles à la santé et préjudiciables à l’environnement », estime Joël Randriamandranto. L’association se fixe comme
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objectif que d’ici octobre 2011, chaque case des villages, ou à défaut chaque village, soit équipé d’un lampadaire solaire. Grâce aux sponsors, aux partenaires et aux dons récoltés par les levées de fonds, Jardins de lumière est en mesure de financer la moitié du coût des équipements, l’autre moitié étant à la charge des habitants. « C’est une façon de les impliquer davantage, sans
jouer le strict assistanat. À raison d’un remboursement de 1 000 Ar par mois pendant 15 mois, leur facture d’éclairage va s’en trouver considérablement allégée, pour ensuite ne plus rien leur coûter du tout. »
Le second objectif est de créer un véritable « Jardin de lumière » sur un terrain de 5 hectares fourni par la commune de Ranohira. Il aura pour fonction d’être un lieu d’échanges et de rencontres entre les villageois et les touristes : un espace culturel où l’on donnera concerts et expositions, mais aussi économique, puisqu’il permettra aux villageois d’y exposer leurs produits selon les principes du commerce équitable. Le troisième défi à relever est l’organisation de la « Fête de la lumière » qui se déroulera les 14 et 15 octobre, toujours à Ranohira. Elle coïncidera avec l’ouverture du Jardin de lumière et l’arrivée des premières lampes. Le tout en musique et avec la participation de nombreux artistes locaux et internationaux.
« Nous avons déjà organisé des levées de fonds à Madagascar et à Paris, et nous savons que ce projet mobilise bien des bonnes volontés », se félicite le directeur de Jacaranda. Pour apporter votre rayon de soleil à ce projet, il n’est pas trop tard. Tous les dons sont bienvenus pour faire de ce mois d’octobre le plus resplendissant de l’année.
Contact sur www.nocomment.mg
assos
Mahajanga
Muriel Humbert Depuis août, les artisans de Mahajanga ont enfin leur label de qualité, baptisé Angaya. Muriel Humbert, responsable de son installation, en explique les enjeux.
Comment vous retrouvez-vous derrière Angaya ? J’ai vécu trois ans à Mahajanga et à l’époque j’avais monté
une association de tourisme intégré à Antsantia qui proposait déjà des formations aux artisans. Tout naturellement, je me suis intégrée au projet, initié par Tourisme sans frontière et l’Institut régional de coopération et de développement, pour lancer ici un label de l’artisanat. Pourquoi ce label ? Souvent, les gens vous disent qu’à Mahajanga, il n’y a pas d’artisans : c’est faux, il y en a, et des talentueux ! En plus de ce label qui attestera de la haute qualité de leurs produits, ils vont pouvoir se regrouper dans une structure, Le Baobab, qui intégrera toutes les filières de la région : cuir, vannerie, tissage, bijouterie, bois…
diffusion, ils vont bénéficier des showrooms de l’artisanat labellisé qu’on vient tout juste d’inaugurer à l’Office du tourisme, ainsi que de boutiques de dépôt-vente en ville. Ils pourront aussi exposer dans certains hôtels et à l’aéroport. Dans l’esprit d’Angaya, nous avons déjà travaillé avec un bijoutier pour la création d’un petit bijou représentatif de la ville de Mahajanga : ce sera un petit baobab en argent et nous en sommes fiers… Contact sur www.nocomment.mg
Comment obtenir ce label ? La première étape est le montage du dossier avec présentation d’objets de sa fabrication. Les matières premières utilisées doivent être issues de la région de Boeny et l’artisan doit lui-même être dépositaire d’un savoirfaire de tradition ancestrale ou rare. Les candidats doivent aussi répondre à certains critères éthiques, notamment en ce qui concerne le travail des enfants et le respect de l’environnement. Concrètement, quels avantages pour eux ? Grâce à Baobab et à l’installation de prix de vente fixes, ils vont peser davantage sur le marché. Au niveau de la
« Les
artisans ont leur label »
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ESCALES
Ouest
Baie de Soalala Si l’on devait recenser les spots touristiques majeurs de la grande île qui demeurent totalement inexploités, la baie de Soalala figurerait, à coup sûr, en très bonne place.
epuis Mahajanga, la route est longue pour parvenir jusqu’à Soalala. Épique traversée de l’embouchure de la Betsiboka sur un bac, véritable arche de D Noé qui voit s’entasser pêle-mêle, victuailles et villageois dans un désordre
indescriptible. La piste de Katsepy jusqu’à Soalala, alterne parties ensablées au cœur d’immenses savanes et reliefs escarpés : la route ressemble alors davantage au lit asséché d’un torrent… Petite ville alanguie, Soalala s’anime dès que l’on se rapproche des vestiges de son port ou de sa plage envahie de pirogues. Parmi la foule qui y déambule,
au milieu des enfants qui s’adonnent à la pêche ou de femmes musulmanes à l’allure princière, nous rencontrons des pêcheurs qui se proposent de nous faire traverser la baie. À peine avons-nous fini de pousser l’élégante pirogue à voile vers le large que le vent s’engouffre dans ses voiles de fortune. Juché sur le balancier, un marin guette l’horizon… et nous amènera à bon port. Nous débarquons sur l’immense plage de Baly où la population s’active à mille tâches. Des villageoises préparent leur repas. Les hommes sont rassemblés sous un immense tamarinier afin de profiter de son ombre bienveillante. Nous partons à la découverte du Parc national de Baly, habitat de l’angonoky ou tortue à éperon, totalement endémique de ces lieux. La forêt sèche de littoral abrite une multitude d’oiseaux dont d’impressionnantes colonies d’ibis. Des lacs et leurs îlots constituent de séduisants lieux de nidification pour des espèces rares, tel ce couple d’ankoay (aigle pêcheur) que nous aurons tout le loisir d’observer. À quelques minutes de marche, des dunes de sable obstruent l’horizon. Il nous faudra les gravir afin d’englober, au soleil couchant, un panorama qui, depuis les rives du canal du Mozambique jusqu’à la baie de Soalala, surplombe lacs et forêts. Un grand horloger, paysagiste à ses heures, aurait voulu composer un décor idéalement harmonieux qu’il ne s’y serait pas pris autrement… À quelques dizaines de kilomètres de ces lieux enchanteurs se profilent les pointes acérées des tsingy de Namoroka, autre exceptionnel parc national.
Un parfum d’inconnu
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L a Marina
Pour le plaisir‌ et la plaisance
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ESCALES
Nosy Be
Jumelée depuis 2010 avec Port Camargue, la « plus petite marina de l’océan Indien » est en voie de devenir le point de mouillage incontournable des plaisanciers qui croisent dans la région.
Nosy Be est aujourd’hui un paradis pour plaisanciers - plus de cent voiliers stationnés en autour de l'île -, c’est en grande partie à Geneviève et Rudy Larcher qu’elle le Sdoit.ipermanence En aménageant La Marina en 2008, en bordure de la baie du Cratère, ils ont apporté
à l’île sa première vraie infrastructure nautique. Avec son ponton d’accostage de 20 mètres, difficile d’imaginer qu’avant on embarquait par de simples marches de bois escarpées ! Pour ce couple de plaisanciers français, ayant parcouru toutes les mers du globe, tout commence au début des années quatre-vingt-dix lorsqu’ils choisissent Nosy Be pour y amarrer leur bateau. Le coin leur plaît tellement qu’ils décident d’y rester. En 1996, ils créent Madavoile, véritables précurseurs à Madagascar de la location de bateaux avec équipage. L’agence dispose aujourd’hui d’une gamme complète de six voiliers (du monocoque au catamaran) et organise, comme tour-opérateur, des croisières sur mesure. Mars 2010 est une autre date à marquer d’une pierre blanche pour Geneviève et Rudy. Leur marina, réputée « la plus petite de l’océan Indien », est désormais jumelée avec la plus grande d’Europe, celle de Port Camargue, dans le cadre d’un partenariat entre le département du Gard et l’Office régional du tourisme de Nosy Be. L’objectif : créer une structure de mouillage de standard international avec toutes les retombées économiques que cela peut avoir pour l’île. Un jumelage qui va notamment permettre à La Marina de se doter de pontons flottants, de passerelles et autres équipements aux normes pour le ravitaillement et la réparation des bateaux. En 2010, Geneviève et Rudy développent également la partie terrestre du site avec la réhabilitation d’une locomotive abandonnée par la société de canne à sucre Sirama, à sa fermeture en 2006. Ils la transforment en bar et restaurant pour le plus plaisir des plaisanciers et des habitants de l’île. Un musée de la canne à sucre est également en projet. Au fil des ans, La Marina s’impose comme un lieu festif et sportif incontournable. Chaque année, depuis 2003, s’y déroule la Grande Régate de Nosy Be, devenue un rendez-vous international du nautisme. Pour la 8e édition, qui s’est tenue les 26 et 27 juin, ce sont des Sud-Africains qui ont accaparé les deux premières places, suivis de près par le monocoque Anushka… de Geneviève et Rudy. Signe de l’expansion de La Marina, cette année a aussi marqué le premier salon du bateau à Madagascar, avec un boat show organisé le 25 juin et qui a rassemblé plus de 16 exposants. Petite marina deviendra grande… Contact sur www.nocomment.mg
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COUSINS/COUSINES
La Réunion
Trait d’union entre les cultures malgache et réunionnaise, DJ Bazz promène ses platines dans tous les temples de la nuit. Ses mix de R’NB, de techno et de musique malgache en font l’attraction du moment.
i vous allez danser le week-end à la discothèque Le Loft, à Saint-Denis, vous le connaissez. Si vous vous branchez sur Love FM, le samedi, c’est encore lui que vous entendez. Et Ssi vous étiez à la dernière Ibiza Party à Tana, pour le réveillon 2010-2011, vous n’avez pas pu le rater. Originaire de Tana, Mickaël Ranaivoson, alias DJ Bazz, sévit dans les deux îles derrière ses platines. Souvent aux côtés de DJ People, qu’il considère comme son grand frère. Son image de marque, son originalité, ce sont ses mix sur fond de R’NB, de techno et de musique malgache. Un cocktail savant qui n’attire pas que la diaspora : les Réunionnais apprécient également son talent d’« assembleur de cultures ». Inspiré à ses débuts par DJ Cut Killer, DJ Bazz s’est vu offert ses premières platines par sa mère, à l’âge de 16 ans. Depuis, il ne les a plus quittées et a transformé sa passion en activité professionnelle à part entière. Sa culture, il a à cœur de la partager et de la faire découvrir. « Certaines personnes m’ont déjà demandé s’il y a des voitures à Madagascar », soupire-t-il. C’est ainsi qu’il a organisé l’an passé « la plus grosse soirée des jeunes malgaches 974 », avec Y-Zit en guest star. Histoire de montrer à quoi ressemble la nuit malgache ! Et pour cette année, il se lance deux nouveaux défis : monter un studio d’enregistrement pour les jeunes cousins de La Réunion, puis relancer l’élection de Miss Malgache 974. Le tout en musique et dans le rythme.
DJ Bazz
Prince des nuits malgaches
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ÉCO
Patrick Cejudo Président-directeur général d'Assistance Plus Un humaniste tout-terrain, tombé dans l’assurance et rattrapé par l’assistance médicale. Ainsi se définit Patrick Cejudo, ancien militaire, formation commando, dont les opérations de sauvetage tiennent souvent du baroud d’honneur.
Comment en êtes-vous arrivé à l’assistance médicale ? Au départ, mon métier, c’est l’assurance. Quand je crée Assistance Plus en 1996, peu après mon arrivée à Madagascar, c’est classiquement pour faire de la couverture santé et distribuer des produits de compagnies extérieures comme Sirius International, April ou Aprex. Mais le fait de me retrouver si excentré, si loin des états-majors, m’a vite conduit à réfléchir à une structure beaucoup plus autonome en ce qui concerne l’assistance médicale. Souvent, c’est une question d’heures pour sauver une vie, et on ne peut pas se permettre d’attendre le feu vert d’un bureau en Europe pour entreprendre une évacuation. D’où First Assistance, créé en 2002.
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« Une vie, ça n’a pas de prix »
Vous êtes le premier à proposer ce type de service à Madagascar… En tout cas, le premier à fonctionner avec sa propre logistique, sans avoir besoin de faire appel aux grosses entités comme Mondial ou Europe Assistance. C’est ce même souci d’autonomie qui m’a conduit à créer ma propre compagnie aérienne, Air Assistance, en 2008. Pour disposer d’une flotte capable d’intervenir à tout moment. Et c’est toujours dans le même esprit que je compte ouvrir, dans un futur proche, mon propre centre de diagnostic, avec bloc d’urgence intégré pour la stabilisation des patients en attente d’être évacués. Un investissement de 5 millions d’euros, mais je veux être en mesure de fournir un service à la hauteur de ce qui se fait de mieux dans ce domaine. Comment ça se passe, concrètement, une évacuation ? Dès qu’un adhérent a un problème, mettons un accident de voiture, on va le chercher, où qu’il soit, même au fond de la brousse. On travaille avec 35 médecins qui sont répartis sur l’ensemble du territoire et qui sont prêts à intervenir 24 heures sur 24. Partant de là, on le prend totalement en charge, depuis le diagnostic médical jusqu’à son évacuation vers l’hôpital, par avion si nécessaire, avec ambulance sur le tarmac. En plus de l’hélico, on a un Cheyenne II, un bimoteur turbine qui atteint les 500 km/h en croisière, et tout récemment un Beech 200 à cabine pressurisée, pouvant transporter jusqu’à dix personnes. Cela représente combien d’interventions ? Près de 120 évacuations sanitaires par an, pour un total de 5 000 adhérents, principalement dirigées sur La Réunion. Notre atout : une réactivité immédiate. Il nous faut une heure pour faire décoller l’avion, après avoir étudié toutes les conditions de l’évacuation. Pour aller au plus pressé, on prend nos décisions à trois, c’est-à-dire le directeur médical, le directeur des opérations et moi-même. Il y a quelque chose de militaire là-dedans, un côté M.A.S.H… (Rires) Sans doute, et ce n’est peut-être pas étranger au fait que je suis passé par l’école d’officier de l’armée de terre, formation commando. L’evasan (évacuation sanitaire) est effectivement une technique de sauvetage d’origine militaire, mais largement passée dans le domaine civil, notamment avec le Samu (Service d'aide médicale urgente) dont tous nos collaborateurs, brancardiers, médecins urgentistes, réanimateurs, infirmières sont agréés. Je tiens ici à leur rendre hommage, notre grande fierté est de n’avoir jamais perdu une vie en 15 ans, lors d’une évacuation.
Bio Né en 1957, en Guinée Conakry (pour la petite histoire, à Kankan, la ville de Sekou Touré), Patrick Cejudo est le fils d’un coopérant, professeur de maths, qui, insiste-t-il, lui a « transmis certaines valeurs ». Dont celle de toujours répondre présent quand les autres ont besoin de vous. Si par vocation, il se voyait plutôt médecin, il choisit d’abord la carrière militaire – servir, toujours – avant de bifurquer vers les affaires. En France, il sera à la tête de trois sociétés. Assureur, établi à Madagascar depuis 1993, il se tourne tout naturellement vers la couverture santé en créant, avec son épouse Sandra, l’actuelle directrice administrative et financière du groupe, Assistance Plus. De là, sa découverte du métier de l’assistance médicale. Une activité à forte charge d’adrénaline, nécessitant sang-froid et prises de décisions dans l’urgence, mais dans laquelle, avoue-t-il, il a trouvé sa voie. Un humaniste toujours en alerte qui aimerait finir sa carrière « en beauté », en créant une grande fondation dédiée au sauvetage.
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Quelle est votre aire d’intervention ? Madagascar et toute la zone des îles de l’océan Indien, y compris les Comores où nous avons un bureau, et Mayotte où nous allons en ouvrir un. Chacun dispose de la plus grande autonomie au niveau de la prise de décision, car j’estime qu’une évacuation sanitaire ne se prépare pas à distance. Nous nous agrandissons, pour autant mon objectif n’est pas de devenir une multinationale. Je veux rester une entreprise à dimension humaine, mais capable d’assurer un service VIP à ses adhérents. Justement, n’est-ce pas un service pour l’élite ? Non, pas du tout. Je regrette que dans l’esprit des Malgaches il y ait cette perception que ce type de service est nécessairement réservé aux Européens et aux expats. Bien sûr, certaines conventions que nous proposons, comme l’organisation de l’évacuation sanitaire dans le monde entier, coûtent un certain prix audessous duquel on peut difficilement aller ; elles s’adressent d’ailleurs à une catégorie bien ciblée d’hommes d’affaires qui voyagent beaucoup. Mais notre volonté est d’aller vers des produits faits pour le plus grand nombre. Actuellement, je réfléchis à une option, valable sur tout le territoire national, avec rapatriement sur
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Tana par avion de ligne, en cas de maladie grave ou d’accident, pour seulement 125 000 ariary par an. C’est ce même objectif qui m’amène à proposer aux Malgaches l’Assurance 1er Euro, une couverture santé adaptée à leur budget, prenant en charge tout ou partie de leurs dépenses de santé. Où en êtes-vous avec l’assistance par géolocalisation ? On croit toujours en ce système que nous avons lancé en partenariat avec Orange. Il s’agit d’un « bouton panique » sur lequel il n’y a qu’à appuyer, en cas d’accident, pour que la position du véhicule soit immédiatement localisée. Mais le procédé demandait à être amélioré. Actuellement, on se dirige vers un boîtier capable d’enregistrer les chocs. Selon l’intensité du signal, on va pouvoir mieux décider du type d’action à adopter : soit le déplacement avec l’hélicoptère pour évacuer le blessé, soit le camion de dépannage pour remorquer le véhicule, soit encore la voiture de remplacement avec chauffeur. Quand l’assistance est un business, comment réagit-on d’un point de vue humanitaire, par exemple en cas de catastrophes naturelles ? On y va, et bénévolement ! On n’est pas des mercenaires du sauvetage : il est clair qu’une
vie n’a pas de prix. Il nous est arrivé plusieurs fois de donner un coup de main pendant les cyclones et on est toujours prêts à se mettre à la disposition des autorités, si elles nous le demandent. C’est même pour ça qu’on est situés à moins de 3 km de l’aéroport, pour pouvoir intervenir rapidement et dans tous les cas de figure. Je me souviens du crash d’Ivato, en 2010, l’avion qui avait piqué dans un lac. On y est allés, il y avait urgence, cinq blessés à traumas multiples, dont un enfant de 12 ans. L’un d´entre eux avait des fractures au niveau de la colonne vertébrale. On a organisé leur évacuation vers l’aéroport Roland Garros pour leur prise en charge par le CHR de Bellepierre. Des images pas belles à voir. Sur le tarmac, des fois, il nous arrive de pleurer. Les crises politiques ont-elles une incidence sur vos activités ? Le nombre de sinistralités n’augmente pas au niveau des adhérents, mais d’un point de vue strictement humanitaire, c’est sûr qu’on est très sollicités. En 2002, il y a eu des moments épiques. On allait chercher les blessés dans la rue - peu importe leur couleur politique - on nous tirait dessus ! Je me souviens d’un responsable dont il a fallu quasiment arracher l’autorisation d’évacuation sanitaire, au risque de se faire trouer la peau. En 2009 aussi, il y a eu des moments très tendus. Comme lors de l’incendie du Magro où l’on a dû traverser la foule avec l’ambulance pour aller chercher une victime. Je me disais : au départ, tu es un simple assureur et te voilà dans un vrai scénario de guerre…
Pourquoi tous ces risques ? Pour l’adrénaline, en partie. En France, j’ai monté trois sociétés dans des domaines aussi divers que le transport aérien, la bureautique et les assurances. Mais ce n’était pas ça, je n’avais pas vraiment trouvé ma voie. À partir du moment où j’ai mis le pied dans l’assistance, là oui, je me suis trouvé. On est loin du côté administratif de l’assurance santé – imaginez que j’ai cinq personnes qui gèrent uniquement les remboursements de médicaments ! – mais sur le tarmac, confronté à la souffrance de l’autre, à celui dont la vie est entre vos mains, on se sent utile, et je dirais vraiment au cœur du métier. Businessman au grand cœur ? Tout simplement l’envie d’aider. Je n’oublie jamais que celui qui signe un contrat avec moi me confie sa vie, et celle de ses proches.
Assistance Plus en chiffres Fondée en 1996, complétée par First Assistance en 2002 et Air Assistance en 2008. 5 000 adhérents sur l’ensemble de la zone océan Indien. 50 employés (dont 7 médecins urgentistes) et 35 médecins partenaires fonctionnant en local sur l’ensemble du territoire malgache. 120 évacuations sanitaires par an Flotte aérienne comprenant 1 hélicoptère et 2 avions à moteur biturbine et cabine pressurisée.
T axi phone
MÉtiers
M. Arthur fait très attention à sa ligne. Normal, il vend du crédit et des appels téléphoniques sur le trottoir. Un business beaucoup plus juteux qu’il n’en a l’air.
’est dans le quartier toujours très affairé d’Ambotsirohitra que M. Arthur a choisi de planter son parasol fluo, estampillé des C mots « appels » et « crédit ». Non loin des ministères et juste en face
du palais présidentiel. L’assurance d’avoir toujours de la clientèle, même si la concurrence est devenue âpre ces dernières années entre les taxiphones. On n’atteint pas ici la densité d’Analakely, avec sa bonne centaine d’« opérateurs nomades », postés de jour comme de nuit, mais on n’en est pas loin. De toute façon, M. Arthur détient un avantage concurrentiel certain : il a toutes les autorisations légales pour installer son comptoir, une simple caisse de bois où sont affichés ses tarifs. Et comme le coût de l’appel est en général moins cher chez lui que depuis son propre portable, inutile de préciser que ça se bouscule sous son parasol. À 42 ans, ce n’est pas exactement le métier que M. Arthur rêvait d’exercer. Il a été auparavant enseignant au prestigieux collège Saint François Xavier et en garde une certaine distinction dans le geste et la parole. Un métier pour lequel il ne sentait pas la vocation, aussi décide-t-il, en 2003, de se reconvertir dans le marketing en
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Allô, M. Arthur ?
intégrant une entreprise de la zone franche. Boulot bien payé, mais soumis aux aléas du marché. Quelques crises et mouvements sociaux plus tard, M. Arthur se retrouve dans le lot des employés remerciés. Quitte à se retrouver à la rue, autant en faire son métier, se dit-il. D’où l’idée de devenir taxiphone. Un choix que lui a en partie inspiré Mme Arthur qui vend elle-même, depuis des années, de la friperie sur le trottoir. Ses connaissances en marketing lui sont toujours très utiles. Elles lui ont notamment permis de signer des « contrats d’exclusivité » avec certains ministères qui s’approvisionnent en priorité auprès de lui. C’est ainsi qu’il peut se flatter d’écouler jusqu’à un million d’ariary de crédit en une semaine, et rien que pour un opérateur ! « Sans me vanter, je suis l’un des rares taxiphones de la capitale à réaliser un tel chiffre d’affaires », confie-t-il. Si les moins doués atteignent 5 000 ariary de bénéfices par jour, d’autres, comme M. Arthur, parviennent aisément à multiplier ce chiffre par dix, voire plus. Pour autant, M. Arthur rêve à nouveau de stabilité et se verrait bien terminer sa carrière dans l’un de ces bureaux climatisés de ministères où il a ses entrées. C’est ainsi qu’il est train de postuler pour devenir… fonctionnaire. Quant à son remplaçant, il est déjà est tout désigné : ce sera Mme Arthur. S’il est à cours de crédit, depuis son bureau, il pourra toujours lui chanter : Allô chérie, tu m’entends ?
B Ĺ“uf de Kobe
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La meilleure viande du monde !
gastronomie
Dans sa ferme d’Ambatolampy, Daniel Meurville élève « à la japonaise » des bœufs de Kobe. Biberons de bière et massages au saké, rien n’est de trop pour ces stars qui, une fois dans l’assiette, font un effet boeuf !
enu du Japon, le bœuf de Kobe est réputé donner la meilleure viande du monde. Un moelleux parfait, un goût proche de V la noisette et du foie gras fondant délicieusement en bouche.
Son secret ? Des techniques d’élevage très particulières mises au point dans la région de Kobe, près de Tokyo. Ces techniques, Daniel Meurville, un spécialiste en nutrition animale installé à Madagascar depuis 26 ans, a décidé de les reproduire dans sa ferme d’Ambatolampy, faisant ainsi entrer la grande île parmi les dix pays producteurs de cette viande d’exception. Rien à voir avec l’élevage en batterie. Ici, le bœuf est chouchouté, et ses cinq mois de croissance tiennent plus du spa pour VIP que d’autre chose ! Pour commencer, une alimentation étroitement surveillée à base de céréales et de bière - jusqu’à trois litres par jours selon la méthode japonaise. « Nous fabriquons nous-mêmes notre bière à base de cannelle, de vanille et d’épices de Madagascar. Les bœufs la boivent mélangée avec de la farine de maïs, de sorte que tous les arômes vont se retrouver dans la viande, essentiellement dans le gras », explique Daniel Meurville. Évidemment, pas de stimulants de croissance ni d’antibiotiques ajoutés à sa nourriture : le bœuf de Kobe reste nature des cornes aux sabots. Vient ensuite le massage à l’eau-de-vie japonaise, le saké. « Ils adorent ça. Le premier qu’on a massé s’est endormi et s’est mis à ronfler comme un bienheureux », s’attendrit Daniel Meurville. Ce massage, qui dure de 30 à 45 minutes, a pour but de détendre l’animal, mais aussi d’infiltrer le gras dans la viande des muscles plutôt qu’autour, ce qui donne au final ce persillé unique, cette
saveur de beurre sans égal du bœuf de Kobe. Autre effet bénéfique, le gras de sa viande s’avère nettement plus pauvre en cholestérol que celui des autres animaux de boucherie. Pour compléter le tout, notre bœuf se fait cajoler les oreilles avec de la musique douce, histoire de le rendre totalement… Zen. « Pour l’instant, nous leur diffusons de la musique des années soixante, car nous avons constaté qu’ils y sont très sensibles ». Bref, une attention de tous les instants pour une viande qui n’aura aucun mal, une fois dans l’assiette, à faire la différence. Mais à quel prix ? En Europe, où son élevage a été lancé, notamment dans le Périgord français, il n’est pas rare qu’un bon steak de Kobe de 300 g atteigne les 200 000 ariary, évidemment dans les meilleures épiceries fines, style Fauchon. À Madagascar, destiné dans un premier temps aux restaurants et aux grandes surfaces, il ne faut pas espérer le trouver à moins de 120 000 ariary le kilo, dix fois le prix du bœuf normal. « De toute manière, c’est une viande qui se déguste plus qu’elle ne se mange », fait valoir Daniel Meurville. Et si le bonheur est dans le prix… Contact sur www.nocomment.mg
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gastronomie
Richard
Interview gourmande D’avoir été initié par un papa cuisinier devait tout naturellement l’amener aux fourneaux. Gérant de L’Auberge, ouverte depuis le 6 mai à Ambodisilao, Richard Varaud y dispense une cuisine chaleureuse et de tradition.
Varaud C
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himiste de formation, Richard Varaud s’est initié à la gastronomie en famille, avec un père cuisinier pour modèle. De là sa passion pour la bonne chaire. Il a vécu six ans en Thaïlande où il a été à la fois directeur de la restauration pour divers établissements et gérant de son propre restaurant. L’ouverture de l’Auberge est sa première aventure gourmande à Madagascar. Comment définiriez-vous votre style ? À l'Auberge, nous misons sur une cuisine traditionnelle de type « grand-mère » avec comme spécialité les grillades au feu de bois. Qu’est-ce qu’on retrouve régulièrement dans votre cuisine ? J’adore travailler les viandes rouges ainsi que les volailles auxquelles on peut apporter de multiples saveurs. Quels sont vos produits préférés ? Le beurre, utilisé avec parcimonie il révèle des saveurs supplémentaires et est également très sain car très riche en oméga 3. Le genre de cuisine que vous évitez ? J'ai vraiment du mal avec toutes les recettes huileuses.
Quel est votre plat préféré ? En ce moment je me régale avec le pot-au-feu qui s'avère un plat très équilibré. Votre boisson préférée ? Je suis un inconditionnel du café et pour me désaltérer j'apprécie toujours une bonne bière. À quel rythme modifiez-vous votre carte ? Nous n’avons ouvert l'Auberge que depuis le 6 mai, mais j'envisage de travailler avec des produits de saisons, je devrais donc changer ma carte tous les trois à quatre mois. Comment vous y prenez-vous pour inventer vos plats ? Je pense que les meilleures recettes sont celles qui ont passé les années. Je me base donc souvent sur des classiques auxquels j'apporte ma touche et mon goût personnels, tout en restant attentif aux desiderata de ma clientèle. À quel chef souhaiteriez-vous vous identifier ? Je n'ai pas vraiment de modèles connus, mais j'ai beaucoup appris en regardant mon père qui était cuisinier. Votre recette du moment ? Le poulet à la bière. Votre prochain dîner ? Certainement à La Ribaudière. Votre actualité ? Je prépare des soirées à thèmes pour la Coupe du monde de rugby en septembre.
Poulet à la bière
Ingrédients • 6 morceaux ou cuisses de poulet • 100 g de lardons • 1 bouteille de bière Skol • 4 à 5 poignées de raisins secs • 100 g de champignons frais ou en boîte • 1 oignon coupé gros • Sel et poivre
Préparation Disposer les cuisses et les morceaux de poulet dans un plat. Placer les lardons, raisins, oignons et champignons entre eux. Asperger le tout de bière de sorte que tout soit recouvert afin d’éviter que ça grille trop. Saler et poivrer. Enfourner 1 heure durant à 180 °C (thermostat 6).
Par Richard Varaud, gérant de l'Auberge
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gastronomie
Terrine maison
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Mixed grill
Proposition gourmande de
Richard Varaud, gérant de L'Auberge
Feuilleté à la fraise Cassoulet de canard
Poulet à la bière
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Le vin du mois
gastronomie
HERIH'AJA du Sunny Garden Hôtel & Resorts « Venez déguster notre soirée spéciale Vin Obikwa tous les mardis à partir 18 heures. Nous vous ferons savourer l'Obikwa Sauvignon blanc qui se marie bien avec une assiette de fromages, Ainsi que notre Grand Rouge Obikwa Pinotage servi avec un magret de canard sauce vanille de Madagascar ».
Christophe Émilien de l’hôtel Glacier « Un soleil d’Afrique très fruité rayonnant sur un large choix de cépages pour accompagner tous vos plats… »
Oly de La Ribaudière « Fruité et léger, d'une couleur noire intense, il livre des parfums de cerises mûres qui se conjuguent subtilement à de belles nuances de cacao, à apprécier avec de la viande rouge ou du fromage ».
Fifou du Café de la Gare « En ce moment, l'hiver austral nous apporte de superbes huîtres tous les weekends, elles se dégustent parfaitement avec un petit verre de sauvignon blanc Obikwa, sec au parfum subtil de fleurs ».
Johann du Kudéta « Cette gamme de vins savoureux, abordable et populaire est assez facile à boire avec un style dévoilant le caractère des différents cépages. Ce sont des vins originaux et festifs, en profiter entre amis ou en famille ».
Plein s feu x su r Ob ik wa
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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Le cocktail du mois Un cocktail à découvrir, très agréable à boire. Avec modération, bien sûr… Ingrédients • 2 cl de Triple sec • 2 cl de sirop de fraises • 10 cl de jus d’ananas • 12 cl de bière Préparation
Le Rodge du
Réaliser la recette directement dans le verre. Verser 12 cl de bière très fraîche dans une chope ou dans un verre à bière. Ajouter (avec douceur, pour éviter de faire de la mousse) 10 cl de jus d’ananas puis 2 cl de Triple sec et 2 cl de sirop de fraises. Décorer avec une rondelle de citron. Servir très frais.
Phoenix Club
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
SoRTir
Mon royaume
pour un burger…
Le hamburger est le sandwich le plus consommé et le plus apprécié au monde. À Tana, on ne déroge pas à la règle, même s’il lui a fallu s’acclimater. Petit tour gourmand des meilleurs burgers
’est le champion mondial, toutes catégories, du sandwich. Sa recette, d’une sublime simplicité : viande de bœuf hachée, crudités, C sauce ketchup ou mayonnaise, le tout placé entre deux tranches de pain
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rond. Mais sa formule a sensiblement évolué au fil des années et à Tana, on en trouve aussi bien au poulet qu’au poisson ou aux crevettes, voire à la salade et au riz uniquement ! Pas les plus recherchés par les puristes, mais bien la preuve que le hamburger se mange à toutes les sauces… C’est en Allemagne, dans la bonne ville de Hambourg, qu’est né au début du XIXe siècle ce curieux petit pain à base de steak haché. Les Allemands en sont fous et, tout naturellement, les émigrants en partance pour l’Amérique l’emportent avec eux. D’abord appelé « steak cuit dans le style de Hambourg » dans les gargotes de New York, il se répand vite sous le nom de « hamburger » puis « burger », symbole à lui tout seul, au même titre que le ketchup, les chips et le Coca-Cola, du nouvel american way of life. Véritable pilier des chaînes de restauration rapide, il se décline aujourd’hui en versions « cheese » ou « fish », parfois monté sur plusieurs étages à la façon des « double » et « triple » burgers. Sur les trois établissements tananariviens que nous avons visités,
le plus ancien à servir des hamburgers est La Brasserie de l’Hôtel de France, sur l’avenue de l’Indépendance. Depuis 19 ans, le chef Mamy y propose son Cheese Burger, toujours très apprécié des amateurs du « vite fait bien fait ». À la recette classique à base de viande hachée, tomate, oignon, cornichon et fromage, il a ajouté sa petite touche personnelle : la sauce Calypso (ambiance tropicale oblige) et la petite feuille de salade croustillante. Servi avec des frites bien chaudes, son « cheese » reste pour beaucoup la référence numéro un des burgers de Tana. Le Queen’s Burger de Faravohitra a beau être plus récent et quelque peu confiné (difficile d’y faire son trou les heures de pointe), il a déjà ses adeptes. Certains n’hésitent pas à faire des kilomètres pour goûter son Maxi Burger. Comme Rado, 27 ans, qui a vécu trois ans aux États-Unis et qui assure que « c’est absolument comme là-bas, voire mieux ! » Le secret de son succès ? Outre sa double dose de steak haché, ses lardons et tous les ingrédients usuels d’un bon burger, une sauce mayonnaiseketchup légèrement acidulée, « à tomber par terre », affirme Rado. Le cyber-snack-bar Outcool d’Ampasamadinika entre lui aussi dans le cercle très fermé des meilleurs burgers de Tana. À en croire les amateurs, son Cheese Burger est une merveille d’inventivité, due aux mains expertes de Mme Hanitra qui le prépare depuis maintenant six ans. Son truc en plus : une incroyable petite sauce rose (composition rigoureusement tenue secrète) qui vous caresse le palais, assortie de frites dorées à point. Et la ligne là-dedans ? Trop souvent décrié par les nutritionnistes, le hamburger reste un aliment pas plus dévastateur que les autres, à condition de ne pas en faire son obsession exclusive. Ce qui est bien difficile parfois.
SoRTir
Ceux qui viennent au T-Toon ne sont jamais déçus. À leur disposition, des classiques comme le Trivial Pursuit, le Scrabble, les dominos, mais aussi des jeux plus loufoques comme le Twister ou le Taboo… Surprises et fous rires garantis, et pour les meilleurs, des places de concerts (entre autres) à gagner. Et si vous finissez par être lassés au bout de quelques parties, rien ne vous empêche de changer de jeux, ou tout simplement de prendre une pause pour boire un verre. Par exemple, de cet excellent rhum arrangé, la spécialité de la maison. Au gingembre, au raisin, au piment ou à la vanille, vous avez le choix, mais attention… toujours avec modération ! Ceux qui veulent se ressourcer autrement peuvent toujours se rabattre sur les livres, à consulter sur place. La musique apporte également cette touche de liberté et de sérénité en plus. Les musiciens, même amateurs, sont libres de jouer au T-Toon. Le dernier bœuf s’est déroulé autour de Silo, Joël Rabesolo et Nicolas Vatomanga… une atmosphère plutôt jazzy. Certains week-ends, le T-Toon se transforme même en véritable salle de cinéma open air. Avouez que pour un début, c’est plutôt bien joué !
T-Toon Envie d’apprendre de nouveaux jeux ou simplement de se retrouver entre amis ? Le T-Toon est le nouveau lieu incontournable de Tana pour les accros de jeux de société et de bonne musique.
uvert depuis près de deux mois, le T-Toon, dans le quartier d’Ampandrana, est le rendez-vous des amoureux des jeux ! Véritable caverne de la bonne humeur, il O se veut être un espace de convivialité avec son ambiance « comme à la maison ». « Ce qui est super ici, c’est que les tables se rapprochent facilement. On retrouve cet esprit bon enfant, très familial, comme quand on jouait aux petits chevaux ! », confient Clara et Boul, les propriétaires.
Faites vos jeux !
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Freedom
C’est devenu en quelques mois l’un des bars de Fort-Dauphin les plus référencés des blogueurs. Le lieu où la nuit ne s’arrête jamais, tant il est vrai que chez Mémé, on n’est jamais au bout de ses surprises…
ne brille pas vraiment par sa vie nocturne. FLe ort-Dauphin soir, on s’y retrouve parfois
au dépourvu. Je vous chuchote à l’oreille une piste parmi d’autres : le Freedom, un de ces endroits qui n’a pas eu besoin de publicité pour se construire une réputation bien à lui. Ici, pas de luxe ni design inutiles :
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Fort-Dauphin
juste une terrasse avenante, grand ouverte sur la fausse baie des Galions. Mémé, le propriétaire, est un ancien commercial qui a quitté son emploi il y a maintenant cinq ans pour monter ce qu’on appelle communément un épibar (contraction de « épicerie » et « bar »), établissements assez répandus quand on pratique un tant soit peu les routes de Mada. Un épibar que Mémé, conscient de sa situation idéale, face à la mer, a transformé en bar, un lieu cosy, devenu incontournable de par sa convivialité. Vous pouvez venir y boire un verre au coucher du soleil, toujours sûr d’y trouver une sono « juste ce qu’il faut », distillant de la musique locale sous la lumière reposante de deux ou trois spots. Et chez Mémé, ça « guinche spontané » dans une ambiance qui me rappelle - allez savoir pourquoi ! - le Rosa Bonheur, au parc des Buttes-Chaumont, à Paris, le dimanche… Pour Ashley et Stephanie, 24 et 25 ans, deux Américaines en poste à Fort-Dauphin, ce n’est sans doute pas la même référence, mais elles apprécient autant la couleur locale du Freedom, et « surtout la bonne musique », précisent-elles. Le week-end, vous pouvez y venir en fin d’après-midi pour y siroter tranquillement une boisson, aussi bien que pour vous retrouver avec une bande de joyeux fêtards qui vous feront danser jusqu’au bout de la nuit : il n’y a pas de règles chez Mémé ! Un endroit populaire et abordable où l’on sait allier, comme nulle part ailleurs, simplicité et accueil. Mémé est bien parti pour la success story puisque son bar est désormais cité dans tous les guides comme la bonne adresse pour y boire un verre. Indice qui ne trompe pas : le Freedom est également l’un des établissements les plus référencés par les blogueurs. Rançon de la gloire, Mémé prévoit de s’agrandir et, en contact avec l’Office du tourisme, d’installer bientôt quelques bungalows à louer. Liberté, quand tu nous tiens… Contact sur www.nocomment.mg
Mémé en toute liberté
Loisirs
Nosy Be
« J’ai adoré cette période ! » Une expression qui ponctue souvent les propos de Nathalie lorsqu’elle évoque son incroyable parcours du Kosovo à Plongée Toukoul.
Nathalie
Rossignol
e trajet de cette souriante méridionale constitue un véritable catalogue à la Prévert : programmeuse de lancement de missiles stratégiques, Lpsychothérapeute, monitrice de plongée ou encore… maman de deux adorables
blondinets. Mais pourquoi décide-t-on de rentrer dans l’armée à 21 ans ? « Quand j’écoute La Marseillaise j’ai les larmes aux yeux et puis… pour vivre des aventures », ajoute Nathalie Rossignol. Cet objectif a été largement atteint lors de missions en République centrafricaine ou encore au Kosovo. « J’avais un peu caché à l’armée que j’étais enceinte… J’ai ainsi vécu les premiers mois de ma grossesse à tenter de préserver une paix précaire en multipliant des contacts humains extraordinaires ». Son séjour à Djibouti sera moins agité. « C’est là que j’ai découvert la plongée. C’est cette passion qui nous a amenés à Nosy Be afin de créer Plongée Toukoul qui travaille en étroite collaboration avec l’hôtel et centre de pêche Le Grand Bleu ». Cette structure de plongée sous-marine est agréée FFESM et Dive Resort Padi, car possédant une piscine pour l’initiation. Outre les sorties sur des spots, elle propose de la plongée pour enfants avec un matériel complet adapté et des cours d’aquaphobie : la psychothérapeute peut alors entrer en jeu ! « Je suis passionnée par les échanges et le comportement humain ». Lorsque nous avons rendu visite à Nathalie, son mari Pascal et Bruno, leur ami, initiaient leurs jardiniers à la plongée. « Ici, nous vivons nos valeurs dont une, essentielle à nos yeux : le respect de l’autre ». Tout est dit. Contact sur www.nocomment.mg
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Des missiles à la plongée
Loisirs
Tuléar
Sandrahy Cliff Léonard Vainqueur du dernier Championnat de Madagascar, catégorie quads, Sandrahy Cliff Léonard organise aujourd’hui des randonnées dans le grand sud... sur des chapeaux de roue.
’est pour aller rejoindre son frère que Sandrahy Cliff Léonard, né à Morombe en 1983, débarque à Tuléar à l’âge de 14 ans. Il y fait une rencontre capitale en la personne d’Éric Feldman, un C importateur de véhicules d’occasions qui le prend en affection et l’initie aux sports extrêmes. Moto-
cross, kickboxing, plongée, pêche au gros… le gamin fait preuve d’incroyables qualités physiques et nul n’est besoin d’être grand prophète pour détecter en lui une graine de champion. À 16 ans, Cliff a déjà les mains dans le cambouis, dans l’atelier de son tuteur, et commence à se passionner pour les belles cylindrées. Notamment la YZF 250 Yamaha et la Honda 250 R, ses « premières amours ». À 24 ans, pourtant, il découvre une sensation nouvelle en enfourchant un quad Polaris 500 Predator. « J’ai compris que ce type d’engin était fait pour moi », confie-t-il. Coaché par Vanessa, femme de Sébastien Kieper, il se lie à de grands pilotes de quads, comme Mark Colombie, et se lance dans la compétition. Deuxième au Championnat de Madagascar 2010, il finit premier la saison suivante. Aujourd’hui, tous les espoirs lui sont permis : devenir professionnel, et pourquoi se frotter à l’international ? En attendant, Cliff s’efforce de mieux faire connaître sa discipline à travers le pays. Ce qui l’a amené notamment à créer son propre club, le Tulearx-Treme Team, et à organiser des compétitions amateurs comme le 48 heures Run (course moto et quad). Quand il ne travaille pas au Quad de Madagascar, il organise des randonnées loisirs dans le grand sud, très attentif à conseiller ses clients sur les circuits à emprunter et la bonne façon de piloter un quad. « L’engin est capricieux, il faut savoir le dompter », estime-t-il. Et pour ça, on peut compter sur lui. Contact sur www.nocomment.mg
Gonflé, ce garçon !
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Minute
La mode !
papillon !
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es papillons de jour valent bien mes papillons de nuit. De jour comme de nuit, je les suis à la trace, les admire, les collectionne. Mais jamais pour les épingler.
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Faites vite si vous avez rendez-vous avec le PapillonLune (Actias luna). Il ne vole que la nuit et sa vie éphémère s’achève à l’aube, dans une chorégraphie étrange... à tomber par terre.
Carambole Robe croisé dos violet : 40 000 Ar
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Carambole Paréo à frange : 40 000 Ar Sac : 32 000 Ar
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vec le Morpho, je me suis fait avoir comme un bleu. Son nom vient du grec « bien fait », mais de là m’imaginer qu’il me filerait entre les doigts… bien fait pour moi. Idem, ne jamais tirer de plan sur le Papillon-Comète (Argema mittrei) à la traînée rougeoyante : il passe à la vitesse du vent et ne s’arrête jamais pour se laisser détailler.
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Cléa boutique Tunique froufrou imprimée : 52 000 Ar Collier : 10 000 Ar Boucles d'oreilles : 5 000 Ar
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e tous les papillons blancs, la Piéride de l’aubépine (Aporia crataegi) est le plus charmant. Enfin, plus pour le regard que pour l’aubépine, sa plante-hôte, car de ses délicates fleurs blanches elle ne fait qu’une bouchée…
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our surprendre l’Aurore (Anthocharis cardamines), mieux vaut se lever de bonne heure. A cette heure matinale, chez les papillons, on ne parle que d’ailes.
Maky Collier de plage : 5 000 Ar Paréo : 45 000 Ar Bracelet : 5 000 Ar
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ccrochée à la muraille, voici Zoé (Colotis zoe) à la robe délicatement cerclée de rouge. Depuis qu’elle a lu « Papillon », elle n’a qu’une idée en tête… se faire la belle. Apparemment, c’est en cours.
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Maky Paréo : 45 000 Ar Sac : 29 000 Ar
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lus rouge encore, si c’est possible, Catocala nupta, qu’on appelle aussi la Lichenée rouge ou la Mariée. Parce qu’elle est mariée, et sans doute qu’elle a des enfants. Un papillon rangé, quoi.
Cléa boutique Tunique léopard : 39 000 Ar Short gris : 49 000 Ar Collier : 10 000 Ar Boucles d'oreilles : 5 000 Ar
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e vous fiez pas à Lydia (Charaxes lydiae), à la belle robe blanche striée de noir. Pas question de lui la dégrafer. Si vous vous approchez trop, elle s’envole à tire d’aile à la vitesse de 5 mètres seconde. Ce qui s’appelle se tirer… et en beauté !
Brush Blush Berry Sorbet Watershine Carats Gloss rose Cay Liner Express Blister noir intense
Remerciements : Modèles : Sonia & Clara Make-up et coiffure : Salon Manja avec les produits L'Oréal Prise de vue : Orangéa à Diego Suarez
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e tous mes papillons, voici le plus mystérieux : le Grand Sphinx (Deilephila elpenor). Sa danse nuptiale ne s’exécute qu’à la nuit tombée, et quand vous vous réveillez, il n‘y a plus personne…
Cléa boutique Maillot imprimé : 28 000 Ar Collier de plage : 5 000 Ar Boucles d'oreilles : 5 000 Ar Paréo : 8 000 Ar
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Deco
C'est
l'heure
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l'apéro !
Nil meuble Life Sitting Group : 6 073 000 Ar
La ménagère Coffret de 6 verres à pied Martini : 28 000 Ar Carafe à liqueur : 40 000 Ar
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C'est l'heure sacrée, l'heure de se rassembler pour l'apéro. Pour une détente parfaite entre amis, les dernières tendances pour le servir dans les règles de l'art...
Java Table bar : 1 200 000 Ar
La Romance Photophore : 170 000 Ar
Fragile Carafe Empire : 177 000 Ar Coffret 6 verres en cristal : 120 000 Ar
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Cahiers de nuit
Défilé Show Gold au Café de la Gare
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Bling bling au Manson
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Fête que de la Musil by Sko
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à la Villa Isor La Medina, aka, Le Manson, Ozone, Le B et au Mojo
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Le Six
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Le Ro ssini
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KUDĂŠTA Urban Club
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Le B'
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x Le Phoeni
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La Bousso le
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Le Club
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Gare a l e d ĂŠ Caf
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XL Bar
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ans Le M
ira Shak nga Maju
Villa Isoraka
Mojo
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Ange de la nuit by
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— Fruits et légumes — Horizontalement I. Fleur d’une plante potagère dont on mange aussi le cœur II. Mesure de superficie (Abrev.) - Dépot de liquide III. Plantes potagères à la saveur sucrée IV. Héros d’un film de Spielberg - Canton suisse - Début d’édition V. Le gruyère peut l’être - Démonstratif - Zeus l’a changée en génisse VI. Elles sont voraces VII. Déesse égyptienne - Le titane - Pronom personnel VIII. Exécuté avec succès IX. La première - Plantes potagères dont on utilise le bulbe X. A l’assaut - Variété de lentille. Verticalement 1. Plantes dont le fruits est violet 2. Tables pour boucher Aperçu 3. De bonne heure - Fruits dont la Williams est une variété 4. Meurtrière 5. Onéreux - Page des titres - 6. Peuvent être blancs, verts ou rouges 7. Parfumas à l’aide d’une plante 8. Laitue de mer - Romains 9. Légèrement réchauffées Parcouru 10. Possessif - Risquées.
ÉNIGME
SOLUTION DE L’ÉNIGME
Une famille de 4 personnes désire traverser une rivière à l’aide le leur barque. La barque ne peut supporter que 100 kg. Or, le père pèse 90 kg, la mère 75 kg et chacun des enfants 45 kg.
7 enfants au total, 4 filles et 3 garçons.
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FICTION
La promesse
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anomezana Rajohnson ne se sentait pleinement heureux qu’en de rares circonstances, toujours les mêmes. C’était lorsqu’il s’approchait des côtes de son pays, lorsqu’il abordait les derniers kilomètres avant la mer. Soudain l’air changeait de texture, la lumière prenait une tonalité nouvelle, les sons, les odeurs se modifiaient. Jusqu’à la manière dont le vent incurvait les arbustes et les brins d’herbe, jusqu’à la forme des dernières collines qui bientôt céderaient la place à des dunes peut-être, ou à de longues plaines bordées de mangroves : tout dans le paysage soudain suggérait la présence de la mer. Ce n’était pas voir la mer qu’il aimait. C’était précisément ce moment où elle demeure encore invisible, mais où l’on sait qu’elle est là, toute proche, comme une présence massive et mystérieuse tapie derrière le paysage et prête, d’un instant à l’autre, à envahir l’horizon. Ce qui l’émouvait, c’était que la mer fût dans le paysage comme une promesse.
Il avait toujours eu de grandes difficultés à faire comprendre aux autres sa façon d’aimer la mer. Lorsqu’il proposait à sa famille ou à des amis de passer leurs vacances près de la mer, ceux-ci croyaient qu’il voulait aller à la plage. Or, il ne désirait pas voir la mer, encore moins s’y baigner, mais sentir sa présence. On avait fini par le classer parmi les originaux. On disait de lui : « il parle tout le temps de la mer, il adore la mer mais il ne veut pas la voir, il est fou ». Il décida que personne ne pouvait le comprendre et se renferma complètement sur luimême. Bientôt plus personne ne chercha à lui parler. Quand le moment de sa retraite arriva, il prit conscience qu’il n’avait plus d’attaches, qu’il était libre de faire ce que bon lui semblait. Alors il décida de partir, d’aller se construire une maison non pas au bord de la mer, mais près de la mer, dans un lieu où l’on pût la sentir sans la voir. Pendant presque un an il sillonna les routes malgaches, toujours en direction des côtes, à la recherche du lieu où il sentirait le plus intensément la promesse de la mer. Ses voyages peu à peu le conduisirent vers le Sud, jusqu’à Efoetsy, un petit village assez isolé, à une centaine de kilomètres au sud de Tuléar. Lorsqu’il entra dans le village, il comprit aussitôt que là était le lieu qu’il cherchait. La mer était à deux ou trois kilomètres à peine. On ne la voyait pas, mais partout on sentait sa présence : une femme passait nonchalamment et portait avec elle, dans les plis de ses vêtements, des lambeaux de brise marine ; un homme tenait sous son bras un fragment de filet de pêche ; un garçon travaillait un morceau de bois pour lui donner la
forme d’une pirogue… Sans être visible, la mer était là. Même les maisons de vondro, avec leurs murs de joncs tressés qui laissaient passer l’air et les odeurs, semblaient conçues pour que leurs occupants jamais ne fussent isolés des vents et des lumières qui venaient de la mer. En se promenant dans Efoetsy, Fanomezana se sentit complètement libéré. Dans son esprit, le village, imprégné de mer invisible, devint aussitôt comme une terre natale qu’il avait toujours eue dans le sang et qui toujours avait murmuré en lui des paroles d’attente et de regret. Il décida de ne jamais quitter ce lieu et vendit sa voiture. Un mois plus tard, une belle case de vondro était sortie de terre. Chaque fois qu’il entrait dans sa nouvelle maison, il s’émouvait de cette odeur de joncs et de roseaux séchés à laquelle se mêlait l’imperceptible parfum de la mer. Les gens d’Efoetsy acceptèrent tranquillement la présence de ce citadin un peu étrange qui ne demandait rien et ne gênait personne. Il passait ses journées assis devant sa maison ou il déambulait dans le village, adressant un bonjour à l’un ou à l’autre, mais rêvant la plupart du temps à nul ne savait quoi, le nez en l’air, les yeux mi-clos. Pour Fanomezana une existence nouvelle et heureuse avait commencé. Tous les matins, quand il ouvrait les volets, il sentait cette présence immense, vers l’ouest. Parfois le vent ou un oiseau de mer emportaient avec eux le lointain murmure des vagues, le goût du sel ou simplement la couleur de l’air marin. Chaque matin, Fanomezana
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ouvrait ses volets avec un frisson de joie, l’impression enfin de se sentir vivant. Il n’allait presque jamais jusqu’au rivage. Il lui suffisait de voir les pêcheurs vendre le poisson dans le village, de voir passer les mouettes dans le ciel ou, les jours de tempête, d’entendre au loin les vagues se briser sur la barrière de corail. Il avait simplement besoin de cette constante intuition : la mer était là, puissante, immense, invisible et bienveillante. Lentement les années passèrent et toutes imprimèrent dans le cœur de Fanomezana les signes d’une liberté retrouvée. Mais un matin qu’il ouvrait ses volets et s’apprêtait à goûter son bonheur coutumier, quelque chose en lui s’insinua. Une autre présence, diffuse, qu’il sentait obscurément sans pouvoir l’identifier. Il referma les volets. Il passa la journée dans la pénombre, assis sur une natte ou arpentant l’étroit espace de sa maison. Il essayait de deviner ce qui se tramait en son être. Vers le milieu de l’après-midi, il se leva : sa méditation n’aboutissait à rien et l’angoisse toujours demeurait. Il voulut se passer un peu d’eau sur le visage et lorsque, dans le miroir au-dessus de la cuvette, il vit ses traits burinés, travaillés par les années et les pensées, il comprit : une promesse nouvelle l’habitait à présent, qui ne le quitterait plus. C’était la promesse de la mort. Il eut d’abord des moments de profonde tristesse. Sa vie si longtemps n’avait été qu’une morne succession d’instants insipides, puis il avait trouvé ce lieu où enfin il se sentait bien. La perspective si vite arrivée de la fin lui paraissait injuste. À peine avait-il rencontré la paix qu’il lui fallait mourir déjà.
Il dut s’habituer à vivre avec cette impression nouvelle. Bien que sa présence ne fût jamais évidente, la mort toujours était là, auprès de lui. Elle était devenue comme son horizon ou comme la face cachée de sa lune : il ne pouvait la voir, mais il ne pouvait non plus douter de sa présence. Et peu à peu il apprivoisa cet au-delà dont l’invisible réalité donnait à l’air qu’il respirait, à la lumière qui entrait dans ses yeux, à chacun de ses gestes un peu plus de profondeur. Il finit par songer qu’au fond il pouvait tirer de la promesse de la mort le même plaisir bienfaisant que de la promesse de la mer : elle augmentait les dimensions de son être, elle distillait en lui les dimensions de l’infini. Alors qu’il n’avait jamais fait que se promener dans le village ou attendre au pied d’un arbre, il commença à faire de longues promenades. Chaque soir, il allait regarder le soleil se coucher derrière l’horizon, il allait à la rencontre de la mer et de la nuit. C’était pour lui comme une initiation : peu à peu il s’accoutumait à la mort. Lorsqu’il faisait mauvais, que les nuages obstruaient le ciel jusqu’à l’horizon, il sortait quand même car il savait que, derrière les nuages, le soleil lentement se couchait. C’était plus touchant encore que par beau temps, ce blanc qui peu à peu devenait gris, puis ce gris virant à la nuit. Et derrière, le soleil invisible s’enfonçait dans la mer… Le temps passait. Fanomezana était un vieillard à présent. Il savait que la mort doucement s’approchait de lui, que bientôt elle serait en lui, que bientôt il serait en elle. Un matin, il
s’éveilla tout empli d’une profonde paix intérieure. C’était le signe qu’il attendait. Il revêtit ses plus beaux habits et, appuyé sur sa canne, avec presque un sourire sur les lèvres et une lueur d’au-delà au fond des yeux, il arpenta le village toute la journée. Il était si digne et semblait en même temps si absent que les gens n’osèrent pas lui demander ce qu’il faisait. Quand vint le soir, il alla sur la plage. Le soleil déclinait. La mer montait, imperceptiblement. Fanomezana s’approcha de l’eau. Il se baissa avec difficulté et y trempa ses doigts. L’eau était fraîche, vivifiante sur sa peau parcheminée. Il porta ses mains humides à ses lèvres et y déposa le goût du sel et de la mer. Puis il fit quelques pas en arrière et contempla l’horizon. Le soleil déclinait plus vite. Avec précaution, il s’allongea sur le sable lisse et légèrement humide, tout près de l’eau. Il déposa sa canne le long de son corps. Et dans son beau costume il resta là, allongé sur le sable blanc. Il gardait les yeux ouverts, fixés sur le ciel qui s’assombrissait, sur les nuages rares et duveteux qui glissaient vers l’horizon. La marée montait, mais lui ne bougeait pas. Il demeurait allongé, à contempler l’espace au-dessus de lui, et le scintillement des premières étoiles. Il attendait. Il attendait que d’un seul et lent mouvement la mer et la mort le submergent.
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AGENDA
Jeudi 11 août au Lundi 5 septembre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Installation et peinture, Artiste : Ralf Lundi 15 Août au Dimanche 11 Septembre 2011 Café Charly (Hotel Carlton) : Semaines Vide-Cave - Lutte contre la poussière Jeudi 1er au vendredi 16 septembre 2011 AfT : Expo-vente « Bonzaï ». Vernissage le Jeudi 1 Septembre à 11h er
Jeudi 1er Septembre 2011 Café de la Gare 18h30 : After work avec Ricky Vendredi 2 septembre 2011 Café de l’Alliance (Antsirabe) : Réouverture du Café et démarrage de la 3ème édition du Festival Mamaoka AfT 19h : « Kabary ambany kily » - Concert du groupe Piarakandro In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Samedi 3 septembre 2011 Café de l’Alliance (Antsirabe) : Réouverture du Café et démarrage de la 3ème édition du Festival Mamaoka Dimanche 4 septembre 2011 Café de l’Alliance (Antsirabe) : Réouverture du Café et démarrage de la 3ème édition du Festival Mamaoka Jeudi 8 au mardi 20 septembre 2011
SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr
Is’Art Galerie : Exposition « Rêve et Illusion » - Peinture, artiste : Alberto Del Selte Vendredi 9 septembre 2011 La Boussole : Week-end « Couscous royal » In Square 21h : Soirée « Intimate Evening » avec des artistes de renoms Samedi 10 septembre 2011 La Boussole : Week-end « Couscous royal » Vendredi 16 septembre 2011 In Square 21h : Soirée « Blood soul » show case Samedi 17 septembre 2011 Café de la Gare 15h30 : Un thé à l’opéra Jeudi 22 septembre au mercredi 12 octobre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Sculpture, artiste : Andry Anjoany Vendredi 23 septembre 2011 La Boussole : Week-end « Méchoui » In Square 21h : Soirée « Funky Spirit » avec Bim & Tommy Samedi 24 septembre 2011 AfT 15h : « Rock’heure » - Concert rock de Beyond your ritual, Dark Inside, Death Child, Iniah… La Boussole : Week-end « Méchoui » In Square 20h : Soirée « Funky à l’ancienne » avec dj’s Kuz & Tsong
Annuaire ANNUAIRE ANTANANARIVO a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR France : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 02 000 82 • AK TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 b (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE :
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020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 c CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (atelier réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CS EVENTS : 020 22 413 82 • CT MOTORS : 020 23 320 52 • CTB (SODIM) : 032 78 488 42 d (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS
CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 e ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE : (HOTEL COLBERT) 020 22 202 02 • La FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 h HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 i IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 • INFINITY : 034 14 000 19 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • INTERLUDE : 033 18 529 31 • IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 j (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 • JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 k KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KARAK’CAVE : 033 02 352 98 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43
• KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 l LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LOUNGE’ART : 020 22 612 42 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 m MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 n (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIKA : 020 22 291 24 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 o O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39
• (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 65 943 20 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO (Tana Water Front) : 034 19 610 49 • PRESTO PIZZA ANTSAHABE : 032 69 249 54 • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 s (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 034 04 736 61 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 t (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 u UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 v VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 w WHITE PALACE : 020 22 669 98 y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 14 683 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05
ANNUAIRE ANTSIRABE a AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 c CANALSAT : 032 07 220 17 • CLEA BOUTIQUE : 032 05 871 36 • CLEMENTY : 033 08 324 18 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 h HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 l LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 m MICROCRED : 032 05 367 01 r RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA) a L’ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 b BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CANALSAT : 032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 • EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 d DMT PHOTO : 020 62 245 39 e (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 f FISHING : 032 05 160 93 g GUEST : 032 76 193 79 h HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 64 058 23 • LES ROCHES ROUGES :
020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 r RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 s SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 v VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 51 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 b (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 c CANALSAT : 032 05 276 02 • CLEMENTY : 020 53 309 90 d DMT PHOTO : 020 53 315 09 h HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 j JAVA HOTEL : 020 53 316 36 l LE PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 n (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 o (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 p (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 020 53 332 36 s SUNNY HOTEL : 020 53 336 08 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 x XL BAR : 034 07 043 09 ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR) a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • Belle vue Hotel (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (Le) Bo beach resto peter : 032 04 009 13 • (Le) Boeuf : 032 57 251 99 c CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • Chez Alain : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (Le) Corto maltèse : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’)escapade : 020 94 411 82 • (L’)étoile de mer : 020 94 428 07 h hotel de la plage (ambolimalaika) : 032 04 362 76 • Hotel la mangrove (ankilibe) : 020 94 936 26 • hotel les paletuviers : 020 94 440 39 • hotel MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • hotel resto la mira (madio rano) : 032 07 602 40 • Hotel safari vezo (anakao) : 020 94 919 30 • hyppocampo hotel : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA
GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 m (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 032 07 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 01 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s saïfee hotel :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • le sax’Aphone resto : 032 75 340 41 • serEna hotel :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM café : 032 02 524 48 • ( la) terrasse CHEZ jeff : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 v victory hotel :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO hotel : 034 29 377 36 ANNUAIRE ANTSIRANANA (DIEGO-SUAREZ) a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 b BLACK WEAR : 032 04 558 89 c CANALSAT : 032 04 122 96 • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 57 729 73 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (lE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 82 230 63 g (LE) GRAND HOTEL : 020 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs : ) FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 40 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 82 231 04 p PLAZA : 032 04 052 29 l LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 v VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01
Disco Club - Cabaret - Toliara
ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 c CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 e ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 l LE FILAO : 032 43 288 58 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 s SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 ANNUAIRE FIANARANTSOA a CANALSAT : 032 07 220 21 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 t TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE) a AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 b BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 c CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 g GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 m MAKI : 032 04 014 76 n NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 137 76 r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 s SAFARI BAR RESTAU : 032 45 437 91 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 ANNUAIRE (MANANJARY) a HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22