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no comment®

n°22 - novembre 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg









SOMMAIRE

SOMMAIRE

COUV’ BY 10 Alberto Del Sette SONDAGE 12 Vous avez dit no comment® ? 14 CLINS D’ŒIL CULTURE 18 No Mady : Des filles électriques 20 Chrysanto : Rodoringa blues 22 Inga Ludareva : Bons baisers de Russie 24 Mihir’Art : Deux voix et un piano 26 Andry Anjoanina : Sculpteur des sons 30 Haingo & Hery Ratsimbazafy : La danse des frères 32 Dzaomalaza : Un petit bijou 34 Le film du mois : Lorety sy Mardy 34 Le livre du mois : Mon premier trilingue PORTFOLIO 36 Mamy Randrianasolo : Regard sur la prison SOATOAVINA 38 Une société non violente ? TAKELAKA MAMPITOKELAKA 40 Guide de survie à Mada : l’artisanat TRADITIONS ET PATRIMOINE 42 Ambohimanga : Faites un vœu… MÉDIAS 44 Etsetra : « On n’a pas la grosse tête ! » 46 Indice Xtrême : La téléréalité au grand air ÉCO 48 Stanislas Wittmer : « La relance est là… » 53 Nigar Frachet : C’est Byzance ! 54 Patrick Ramonjavelo : Des racines et des ailes MÉTIERS 56 Evariste Radaoro : Tu veux ma photo ? ASSOS 58 ID’Fampivoarana : Madagascar « second Sahel » ?

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ESCALES Ambalavao : A l’ombre des varangues Françoise Burdinat : Commandant Soléa Anakao : La porte du Sud Mangrove : La forêt dans la mer

COUSINS-COUSINES 73 Christophe Hammerer : Une jeunesse malgache GASTRONOMIE 74 Pas de soucis, j’ai mes sushis ! 76 Interview gourmande : Nicolas Marconnet, chef de La Gourmandise 81 Le vin du mois : Saumur Champigny 2007 82 Le cocktail du mois : Le Monaco de la Star SORTIR 84 Quai Ouest : L’aventure commence au jardin 86 La Table de Nika : Les saveurs de l’Afrique LOISIRS 94 Tyrolienne : Le plaisir tient à un fil 96 Flybox : L’art de s’envoyer en l’air LA MODE ! 98 Poker menteur 108 Frédéric Quehen : De la mer aux étoiles DÉCO 110 Une table bien servie 112 Nathocéane : Nathalie de fil en aiguille 116 CAHIERS DE NUIT BY NIGHT 144 Lalaina : 10 ans, c’est cool ! 146 JEUX FICTION 148 Un soir sur la route digue 154 AGENDA 161 ANNUAIRE


COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Le peintre Alberto Del Sette, l’illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac.

Si j’étais un animal… Je serais un stylo dans les mains de grands écrivains. Si j’étais une couleur… Bleu comme la mer immense, tumultueuse puis calme. Si j’étais une saison… Le printemps pour se réveiller à nouveau en remplissant le monde de parfums. Si j’étais une fleur… Une rose avec des épines : la

Le portrait chinois

d' A lberto Del Sette fleur pour l’amour, les épines pour la trahison. Si j’étais un lieu… Un jardin japonais : nature et perfection. Si j’étais une chanson… Volare de Domenico Modugno : voler comme un oiseau, libre d’aller où il veut. Si j’étais un roman… Un livre de Wilbur Smith : récits d’une Afrique impressionnante et mystérieuse. Si j’étais un film… L’Extase et l’Agonie, un film sur Michel-Ange et la Chapelle Sixtine. Si j’étais une invention géniale… La roue, ancêtre de nombreuses découvertes… Si j’étais un bruit… Le bruissement des feuilles que le vent fait bouger.



SONDAGE

Vous avez dit no

comment® ?

Avec un indice de satisfaction de plus de 97 %, no comment® s’installe dans vos habitudes de lecture. Un magazine qui parle de Madagascar aujourd’hui et dont plus d’un lecteur sur deux est malgache. Que demander de mieux ?

1. Connaissez-vous no comment® ? Oui : 70,77 % Non : 29,23 %

2. Le lisez-vous ? Oui : 47,87 % Non : 52,13 %

no comment® ? Très satisfait : 24,10 % Satisfait : 73,60 % Pas satisfait : 2,30 %

6. Comment le jugez-vous sous ces différents aspects ? Nombre de pages : Bon : 75 % 3. Si non, pour quelles Moyen : 18 % raisons ? Mauvais : 7 % Le stock est déjà épuisé : 46,51 % Mise en page : Pas le temps : 27,91 % Bon : 84 % Moyen : 14 % Les sujets ne m’intéressent pas : 16,28 % Mauvais : 2 % Pas assez attrayant : 9,30 % Photos et illustrations : Bon : 79 % 4. Si oui, à quel rythme ? Moyen : 20 % À chaque numéro : 41,38 % Mauvais : 1 % Un numéro sur deux : 40,23 % Thèmes abordés : Moins de 5 numéros par an : 18,39 % Bon : 70 % Moyen : 24 % 5. Comment jugez-vous

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Mauvais : 6 % Rédaction des articles : Bon : 62 % Moyen : 30 % Mauvais : 8 %

46-59 ans et plus : 6,90 % 9. Votre sexe ? Homme : 50 % Femme : 50 %

10. Votre profil ? 7. Quelles améliorations Malgache : 57 % aimeriez-vous voir ? Résident : 24 % Bien comme ça : 58 % Touriste : 5 % Moins de pub : 9 % En voyage d’affaires : 5 % Améliorer la lisibilité : 6 % Divers non-résident : 7 % Plus original, plus drôle : 6 % Autres : 2 % Plus malgache : 5 % Plus d’articles par rubriques : 4 % 11. Vos revenus ? Moins de 200 000 Ar : Nouvelles rubriques (sport, 26,44 % courrier des lecteurs) : 3 % 200 000 à 500 000 Ar : Autres : 9 % 8,05 % 8. Votre âge ? 500 000 à 800 000 Ar : Moins de 18 ans : 6,90 % 13,78 % 18-24 ans : 27,59 % Plus de 800 000 Ar : 26,44 % 25-34 ans : 29,89 % Ne souhaitent pas répondre : 35-45 ans : 28,72 % 25,29 %

Enquête réalisée par no comment en partenariat avec Telma auprès de 130 personnes. Le questionnaire a été soumis à Tananarive, au Jumbo Score et au Leader Price d’Ankorondrano et dans les cafés, hôtels, restaurants suivants : La Boussole (heure du déjeuner) et La Médina (début de soirée). À Tamatave : Le Darafify et Le Jade.



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CLINS D’ŒIL 1 Ambiance et Style, une nouvelle boutique pleines d'idées pour sa déco. 2 • Cocktail dînatoire de la Chambre de commerce américaine à l’Hôtel Carlton Terrasse, en l’honneur d’Éric Wong, Chargé d’affaires de l’Ambassade des ÉtatsUnis, le 14 octobre.

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3 Ibiza Club à Tamatave vous ouvre ses portes pour un défoulement assuré. 4 Ouverture d’une nouvelle boutique Parabole à Talatamaty. 5 Vu au Salon de l’auto, Kub Xperience, le nouvel espace promotionnel de Telma. Un Telma Shop que l’on peut transporter partout et incluant toutes les offres : mobile, internet … 6 Nulle Part Ailleurs de Tamatave opte pour un nouveau local sur le boulevard Joffre.

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CLINS D’ŒIL 7 Un moment de dépaysement à Ankilibé,Tuléar, entre mer et montagne. Découvrez Bakuba, le petit hôtel du voyageur. 8 Jet 7 à Ambatonakanga vous propose sa fashion style.

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9 Ouverture des nouvelles boutiques de Canal Sat à Analakely, Score Ankorondrano, Pacom, Majunga et Diego Suarez. 10 Buffet de pâtisseries à volonté au restaurant Divina Analamahitsy, tous les dimanches depuis la rentrée. 11 Tout ce qu'il faut chez Pazankor à Tamatave en matière d'art, déco et jouets.

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Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg



No Mady

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Des filles ĂŠlectriques


Groupe rock féminin 100 % alternatif, No Mady trouve davantage son inspiration dans Nirvana que dans les Spice Girls. Pas des revivalistes, juste une façon de faire sonner le « grunge » à la façon d’ici.

lles sont la toute dernière émanation du rock alternatif à Madagascar. Dans leurs E cartons, de solides références musicales : Nirvana, Korn, Linkin Park… Tout ça ne date pas d’hier, certes (en gros les années 80), mais de se revendiquer de l’étiquette

« grunge » ne peut que les rendre terriblement sympathiques. Après tout, elles auraient pu, mignonnes comme elles sont, aller voir du côté des Spice Girls ! Mais non, ces demoiselles ont le sens du rock qui claque fort, avec des jeux de guitares bien lourds et bien saturés comme on en a rarement entendus par ici. À l’origine, le groupe s’appelle Made in Mada et n’est composé que de Boo (guitare), Tiana (basse) et Stéphanie (chant et guitare) : trois copines de classe qui décident en 2004 de former leur propre groupe de rock. « Ça correspondait aux dix ans de la mort de Kurt Cobain (N.D.L.R., le leader charismatique de Nirvana) et on avait toutes ces notes et paroles de chansons griffonnées dans nos cahiers qu’on avait vraiment envie d’exploiter », se rappelle Boo. Un groupe de bahut, comme on dit, dans la meilleure tradition des garage bands. En 2006, elles sont rejointes par Mialy, une copine rencontrée à la fac et passionnée de batterie. « Elle n’en jouait pas encore, c’est moi qui l’ai poussée à en faire et c’est comme ça qu’elle a intégré le groupe », raconte Boo. Quelques riffs plus tard, le groupe décide de changer son nom en celui de No Mady. « Nomades parce qu’on n’avait pas de lieux fixes pour répéter… No mad parce que notre musique est sans doute un peu folle, mais nous pas… Tsy madinika parce que notre musique est énorme ! », se marre Stéphanie. Le nouveau label est étrenné en avril 2010 au XCore Generation où le métal alternatif des frangines fait sensation. Puis ce sera Cure de rock en octobre 2010 et 8 DecibelsThe 3rd en avril 2011, autant de tremplins qui les imposent comme des valeurs sûres de la nouvelle scène rock. Dernièrement, elles ont partagé la scène du Pub d’Ambatonakanga avec Moajia, figure centrale de l’underground à Mada, lors du concert V Free Roots & Good Times. Une façon de consécration avant la sortie d’un premier album sur lequel les drôles de dames sont en train de plancher.


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C hrysanto


CULTURE Venu tout droit de Tuléar, Chrysanto introduit la guitare et le blues dans les rythmes du Sud. Moins « unplugged » que ne le voudrait la tradition, son rodoringa n’en sonne pas moins « root » et survolté…

est au rodoringa ce qu’ont pu être BB King ou Muddy Waters au Un iconoclaste. L’homme qui a osé mettre de l’électricité Ià celblues. style du Sud éminemment « root » et « unplugged ». De

quoi effrayer les puristes, mais pas Chrysanthe Velominjoro qui considère en toute sérénité qu’il faut savoir évoluer avec son temps. « Je n’ai rien contre le marovany (valiha) et le lokanga (violon), mais se contenter de reproduire ce qui se fait depuis des siècles n’est pas digne d’une musique vivante ». D’où l’introduction de la guitare dans Chrysantho, la formation qu’il crée en août 2010, avec Veve et Tovo aux percussions et Brunette au chant, danse et maracas. Un combo très atypique mais capable de faire sonner le rodoringa comme à Tuléar, leur ville d’origine, sans en dénaturer ni le style ni l’esprit. « Le rodoringa est un genre très saccadé qui traditionnellement accompagne les jeux de lutte à mains nus appelés ringa. La guitare est particulièrement appropriée à ce style et ce mélange de moderne et de traditionnel permet au public de s’approprier plus facilement la musique et bien sûr les paroles », estime Chrysanthe. Même chose pour le tsinjabe, autre rythme du Sud qu’on joue principalement pendant les enterrements, les circoncisions ou les mariages. Là encore, le guitariste n’hésite pas à le marier au blues, soit une façon très moderne de le faire

sonner. « Si je me permets cette liberté avec la tradition, c’est que je la respecte et que je considère qu’elle peut encore évoluer », plaide-t-il. Après tout, l’homme a un passé qui parle pour lui : membre du groupe Ny Malagasy Orkestra, créé en 2007, il a été l’un des principaux ambassadeurs de la musique traditionnelle malgache à l’étranger ; grâce à lui, le jejo votavo et le kabôsy se sont fait inviter dans les plus grands festivals folk d’Europe. Pour son premier album intitulé Sarombaho qui sortira en décembre, Chrysantho délivre 11 titres de rodoringa et de tsinjabe « new look ». À travers des titres comme « Miheza », « Tsiperetsy », « Manina ny mahatsiaro », c’est une véritable révolution musicale qui est en marche.

Rodoringa blues

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CULTURE

I nga

Ludareva

C’est bien la première fois qu’une chanteuse russe débarque à Madagascar. Non pas pour entonner « Plaine, ma plaine », mais des standards tout ce qu’il y a de plus jazz et glamour !

lle a été, sans le vouloir, la vedette E « américaine » de cette 22 édition du festival Madajazzcar. Elle, c’est Inga e

Ludareva, une pétillante chanteuse russe, venue tout droit des plaines de Sibérie pour faire le bœuf avec la crème des musiciens malgaches ! Un physique de « blonde fatale » mais un sens du swing proprement phénoménal, comme on a pu le constater à son cabaret du 7 octobre au Café de la Gare où elle était entourée de Luis Ramaroson au piano, Kims à la basse et Junior à la batterie. Le lendemain, elle remettait le couvert sur le Jazz Podium d’Antsahamanitra, pas peu épatée de se retrouver au milieu de pointures internationales du calibre de Thüryn Mitchell… Qu’en conclure ? Que le jazz n’a plus de frontières, et la première à devoir s’en étonner, c’est sans doute elle. Car il fut un temps - que les moins de 20 ans ne peuvent

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Bons baisers de Russie


pas connaître - où écouter du jazz en Russie pouvait passer pour un passe-temps relativement compromettant. « Aujourd'hui, tu joues le jazz et demain, tu vendras la patrie ! », serinait la propagande officielle. Chez les Ludareva, au fin fond de la Sibérie, on n’en écoutait pas moins les bons vieux vinyls Atlantic Records ou Blue Note rapportés en douce d’Occident. Billie Holyday, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan… toute son enfance a été bercée par ces grandes voix du jazz. Ajoutez-y une admiration sans borne pour Marilyn Monroe - celle de Certains l’aiment chaud et de l’effarant « I wanna be loved by you, just you and nobody else but you » qu’elle ne se lasse jamais de fredonner - et vous avez un tableau à peu près complet de l’univers d’Inga Ludareva : « glamour et paillettes », comme elle aime à le définir. Chanteuse de cabaret très sollicitée chez elle, elle est aussi diplômée de l’Académie des arts de Russie et l’une des protagonistes de l’important Festival international de jazz de Tyumen. Elle anime aussi une émission de radio où elle a l’habitude de diffuser des standards de jazz, de blues et de bossa nova, ce qui lui a valu de recevoir un prix en 2009 au Festival annuel des médias en Sibérie. « Je compte ramener pas mal de CD pour faire découvrir la musique malgache à mes auditeurs. Elle gagne vraiment à être connue », estime-t-elle. Sa présence à Madajazzcar est due à l’initiative des organisateurs du festival et à celle de l’ambassade de Russie qui a tout fait pour faciliter son voyage. Touchée par l’accueil qui lui a été réservée, elle entend bien revenir au pays, et pourquoi pas enregistrer avec des musiciens locaux ? Da snovom vstrece, ce n’est qu’un au revoir, comme on dit chez elle ! Contact sur www.nocomment.mg


CULTURE

Mihir’Art 24

Une place au soleil


Mihir'Art est un jeune trio lyrique qui se donne pour ambition de faire revivre le répertoire baroque des grands maîtres du XVIIe et du XVIIIe siècle. Quant Tana vibre à l’art des castrats disparus…

râce aux soirées « Un thé à l’opéra », données chaque mois au Café de la gare de Soarano, la musique classique refait G peu à peu surface à Tana. Et contre toute attente, elle trouve son public ! Et même tout ce qu’il faut, côté artistes, pour parler d’une véritable « école de musique malgache ». Exemple avec Mihir’Art : un trio entièrement dévolu au chant

lyrique, composé de Karisy Rajeson (soprano), Heninkaja Andriamiandra (contre-ténor) et Hery Andrianirina (piano). Au programme, de somptueuses envolées dans les aigus, guidées par un amour sans faille pour le répertoire baroque (XVIIe siècle). « De Monteverdi à Jean-Sébastien Bach, le Baroque a complètement transformé la musique, on lui doit notamment la naissance de l’opéra moderne », explique Karisy Rajeson. Ses qualités de soprano lui permettent d’évoluer dans la tessiture la plus aiguë des voix féminines. Une maîtrise qu’elle a acquise en travaillant au sein de différentes chorales et qu’elle ne cesse de perfectionner à raison de plusieurs heures d’entraînements par jour. À ses côtés, Heninkaja Andriamiandra. En sa qualité de contre-ténor, il tient un registre particulièrement difficile : dans le répertoire baroque, le contre-ténor est celui qui est capable de chanter les parties normalement destinées aux voix féminines. Un emploi qu’immortalisa en son temps le grand Farinelli. « À l’époque, on castrait volontiers les contre-ténors afin de leur conserver leur voix d’enfant. Pour ma part, j’arrive à faire revivre l'art des castrats, sans opération bien entendu… » À noter qu’il est le seul chanteur malgache à pouvoir chanter dans ce registre. Une voix qui ne laisse jamais indifférent, tant elle exacerbe notre sensibilité. « J’ai d’abord étudié le piano puis fait quelques incursions dans le gospel avant de me découvrir cette qualité vocale », explique-t-il. Au piano, Hery Andrianirina. Élevé dans une famille de musiciens, il avoue avoir toujours trouvé ses marques dans l’univers classique. Son jeu subtil lui permet de remplacer avantageusement les violons et violoncelles de l’opéra pour servir encore mieux les voix de ses partenaires. Faire découvrir cette musique au plus grand nombre, telle est l’ambition de Mihir’Art qui vient de donner récemment Les Aventures du roi Pausole à l’Université d’Antananarivo. « Le chant lyrique demande une oreille exercée pour être apprécié à sa juste valeur. Nous tentons d’accoutumer le public par des interprétations les plus accessibles possibles ». Ce qui les amène aussi à faire des incursions dans la musique populaire, réarrangée de façon classique. Un domaine que d’immenses stars lyriques comme Montserrat Caballé ou Pavarotti n’ont jamais dédaigné… Contact sur www.nocomment.mg

Deux voix et un piano

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Andry ANJOANINA 26


CULTURE

Sculpteur

des sons Les sons sont partout, et pas seulement destinés à l’oreille. À preuve, l’artiste plasticien Andry Anjoanina qui nous les révèle sous forme de sculptures. Un art conceptuel qui bouscule bien de nos vieilles habitudes…

rtiste plasticien, Andry Anjoanina se consacre A depuis 1998 à « l’exploration du monde des sons », des sons qu’il retranscrit sous forme

de sculptures, de dessins ou de peintures. Une démarche originale dont le public a pu avoir un aperçu à travers l’exposition Volavolam-peo (Sonorités plastiques) qu’il a présentée à l’Is’art Galerie du 22 septembre au 12 octobre. Le visiteur était invité à parcourir une trentaine d’œuvres aux intitulés aussi déroutants que Feomanga (Belle voix), Karantsam-baliha (Son du valiha) ou Poème du silence. Si l’approche de l’artiste est éminemment conceptuelle, il se défend d’en dire trop sur sa

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manière de procéder : « Juste ce qu’il faut pour me faire comprendre, sans risquer de passer pour un fou », ironise-t-il. Ainsi de Feo-manga, une sculpture constituée de lampes, qui tente d’exprimer la façon dont il perçoit la lumière : « comme une belle voix claire ». En dire plus serait comme trahir la poésie qui se dégage de ces installations, souvent constituées de matériaux de récupération. Des totems intrigants en somme, agissant sur notre imaginaire un peu à la façon des sculptures de Tinguelly. Une parenté assez évidente pour cet électricien de formation qui avoue « adorer travailler le bois et le métal avec toujours le matériel de soudure à portée de main ». Autodidacte, il doit à deux rencontres capitales d’avoir trouvé le chemin de l’art, « le vrai, celui qu’on porte en soi », précise-t-il. Celle du peintre aquarelliste Romain Ramanantsoa qui l’a initié aux couleurs et celle du regretté Richard Razafindrakoto avec qui il a participé à différentes expositions collectives, comme le Salon international d’art contemporain en 2001 ou les Jeux de la Francophonie de Niamey, au Niger, en 2005. Un artiste indépendant qui n’hésite pas à jouer la carte de la différence dans un milieu pictural encore trop souvent porté à la reproduction des modèles. Contact sur www.nocomment.mg

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Haingo & Hery

R AT S I M B A Z A F Y

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La danse des frères


de 9 et 12 ans, nous avons eu une véritable révélation en voyant «Àl’âge Mialy Rajohnson à la télévision, lors d’un de ses passages à Madagascar

CULTURE

Depuis 20 ans, ils font partie des danseurs malgaches les plus sollicités à l’étranger. Deux frères que le pas-de-deux a toujours unis, même si leur carrière suit aujourd’hui des chemins différents.

». Pour les frères Ratsimbazafy, c’est le début d’un long parcours tout entier consacré à « l’exploration du corps et à ses harmoniques ». D’abord avec le modern jazz, et sans se douter que quelques années plus tard, en 1993, ils intègreront comme danseurs professionnels la Compagnie de Mialy ! Depuis, la danse reste leur moyen d’expression privilégié - « notre point d’attache le plus constant », précisent-ils -, même si chacun suit aujourd’hui sa propre route. Grâce à une solide formation en comédie musicale suivie à Genève, Haingo a ajouté le chant et la comédie à son activité de danseur. « En ce moment, je suis beaucoup plus sur la comédie, avec une préférence pour les rôles à la de Funès ou à la Christian Clavier ». Et un emploi du temps particulièrement chargé, puisqu’il collabore conjointement à trois compagnies : Miangaly Théâtre à Madagascar, Nectar à La Réunion et Karkara en France. « Des compagnies tournées vers le théâtre expérimental, mais pas réservées à l’élite », souligne-t-il. Pour le retrouver sur les planches, il faudra cependant attendre l’année prochaine où on le verra jouer dans une pièce franco-malgacho-créole adaptée dans les trois langues. Hery, quant à lui, s’est lancé dans la préparation d’un doctorat en ethnochoréologie (ethnologie de la danse). « Je suis le seul à Madagascar à suivre cette formation qui me permet d’aborder la danse ethnique dans toute sa complexité. Pour justement en puiser toute la richesse ». Une démarche qui l’a amené à intégrer Dihy sa Ragga, une troupe internationale mêlant danse africaine traditionnelle et contemporaine. Et c’est bien sous le signe de l’échange qu’il entrevoit l’avenir de la danse malgache. « Les danseurs de chez nous fonctionnent à l’instinct mais

manquent trop souvent de repères techniques. On ne peut pas devenir danseur après seulement trois mois de formation. C’est pourquoi il faut voyager et voir ce qui se passe ailleurs ». En attendant de décrocher son diplôme, Hery travaille à l’organisation du premier

Marathon Fitness qui aura lieu à Tana. Malgré des routes différentes, les deux frères se retrouvent souvent pour le tournage de films ou de clips. Avec toujours la danse pour guider leurs pas. Contact sur www.nocomment.mg


Dzaomalaza et le saphir bleu

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ans les écoles de cinéma américaines où leur film est aujourd’hui diffusé, D on parle déjà d’une « nouvelle vague »

africaine. C’est dire qu’avec Dzaomalaza et le saphir bleu, Mamihasina Raminosoa et Rado Andriamanisa peuvent se flatter d’avoir porté le jeune cinéma malgache à un niveau d’audience jusque-là jamais atteint. Mais la consécration est arrivée en août dernier quand leur 59 minutes a été sacré meilleur film pour la jeunesse au Festival international Lola Kenya Screen, sur plus de 300 oeuvres en compétition ! « Pour le cinéma malgache, c’est une reconnaissance et la preuve que nous avons un public à l’international qui nous attend », estiment les réalisateurs. Succès étonnant pour un film qui, à l’origine, est une commande de l’Unicef Madagascar, confiée à l’agence de production Digital Development Communication (DDC) où tous deux sont collaborateurs. Un film éducatif donc, destiné à la jeunesse, avec ses thématiques obligées comme l'éducation, la santé, la protection de l'environnement. « Tout le pari pour nous était de faire passer les bons messages sans tomber dans la caricature des bons sentiments ». Et c’est bien la grande qualité de Dzaomalaza d’avoir su faire de ce film à message une œuvre juste, sans langue de bois ni moralisme outrancier.

CULTURE

Partis d’un projet éducatif financé par l’Unicef, Mamihasina Raminosoa et Rado Andriamanisa sont parvenus à réaliser un film d’auteurs dont l’audience à l’international est considérable. Même les Américains en parlent…

« Nous avons imaginé ce héros qui n’est pas forcément un modèle à suivre puisqu’il a quand même fait de la prison ! Tout ce qu’il veut c’est devenir riche, mais ses problèmes sont bien ceux auxquels sont confrontés tous les jeunes de son âge ». Un premier volet intitulé Dzaomalaza et le boutre brûlé se passait entre Nosy-Be et Diego. On y voyait un Dzaomalaza à deux doigts de devenir riche pour finalement se retrouver en prison après avoir mis une lycéenne enceinte... Dans Le saphir bleu, retrouvant la liberté, il décide de se lancer à la recherche d’un saphir exceptionnel qui l’entraîne dans les brousses de Tuléar. Si les thèmes abordés sont toujours aussi lourds - la malnutrition, la sécheresse, les mariages forcés, les grossesses précoces – la qualité des images et le jeu des acteurs rendent l’œuvre en tout point convaincante. « Presque tous les acteurs du film sont des amateurs, et on a choisi de les laisser s’exprimer dans leur dialecte d’origine pour que tout cela n’ait pas l’air fabriqué ». Au niveau national, l’objectif est également atteint, puisque le film a déjà été visionné par plus de 200 000 jeunes, via le réseau des écoles : avec tous les échanges d’idées qu’il était censé provoquer chez les adolescents. La saga Dzaomalaza n’est pas prête de se terminer puisqu’un troisième volet est d’ores et déjà en préparation. Un bon point pour le cinéma éducatif, et le cinéma tout court.

Un petit bijou

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Lorety sy Mardy 2010 – Madagascar - 110 min – Film de Tiana Rafidy avec Tiana Rafidy, Lola Ratsimbazafy, Tovohery Rakotojohary, Tyd Robiaritovo Noely, Mamy Nirina Andry Kaliba, Randriamampandry Jacquelin. Version originale malgache, sous titrée en français.

Sélection officielle du Festival du film africain Ouagadougou 2011, Lorety et Mardy est le premier film malgache réalisé par une femme. Ancien mannequin, révélée comme actrice dans la série télé Revy sa Ditra, Tiana Rafidy s’attaque au genre jamais gagné d’avance de la comédie dramatique. Comme l’indique le titre, une démarque du fameux duo burlesque Laurel et Hardy, c’est d’abord sous l’angle de la dérision qu’elle appréhende ses deux héroïnes : Mardy (Lola Ratsimbazafy), une fille de la campagne fraîchement débarquée dans la capitale par l’entremise d’un escroc qui lui a promis gloire et fortune, et Lorety (Tiana Rafidy), une fille de la ville qui depuis longtemps a perdu toutes ses illusions. Entre celle qui y croit et celle qui n’y croit plus, Tiana Rafidy dresse un tableau juste et touchant de l’exode rural d'aujourd’hui, de ces milliers de destins qui, chaque année, tentent d’arracher au pavé leur place au soleil.

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Le Livre du mois Mon premier trilingue français-anglais-malgache

CULTURE

Le Film du mois

Si pour certains mots le passage du français à l’anglais et au malgache est évident (guitare-guitar-gitara), pour d’autre la difficulté est autrement plus redoutable. Ainsi de papillon qui donne butterfly en anglais et lolo en malgache. Sans parler des faux amis du type d’arabe qui, en malgache, ne désigne pas un cavalier du désert mais… une rue. Une source constante de confusion pour ceux et celles qui se lancent dans l’apprentissage de ces langues. Mon premier trilingue français-anglais-malgache, ouvrage collectif dirigé par Philipe Auzou, devrait leur être particulièrement utile en donnant la traduction simultanée de mille mots courants tirés de ces trois vocables. Chaque mot est accompagné d’un exemple simple dans sa langue d’origine, ainsi que d’une vignette colorée qui le rend immédiatement compréhensible. L’ordre alphabétique choisi par l’éditeur ménage également de belles pages thématiques à la façon d’une encyclopédie. Deux index anglais et malgache complètent utilement l’ouvrage pour la recherche de vocabulaire. Simple et efficace. « Mon premier trilingue français-anglais-malgache », Auzou, 114 pages. À commander chez Edicom.



PORTFOLIO

« Une approche de reporter est essentielle pour ce genre de travail. C’est ce que j’appelle l’école du réel. La capacité à se fondre dans son sujet, sans chercher à le déborder ni se laisser déborder par lui. On est là pour témoigner, pas pour faire du cinéma. Expliquer le plus humainement possible ce que signifie cette chose qui consiste à se retrouver coincé entre quatre murs. Quoi qu’ils aient pu faire, on n’est pas là pour juger. »

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M amy

RANDRIANASOLO Installé dans le photojournalisme depuis 1993, c’est à l’« école du réel » qu’il a appris son métier, plusieurs fois primé lors de « concours du meilleur reportage ». Depuis avril 2011, son travail est exposé à Sartpik, le studio qu’il a ouvert à Antaninandro. Il exposera également à l’espace no comment® du 10 novembre au 10 décembre 2011.

Regard sur la prison

« La prison c’est dur, on y croise des gars qui n’ont plus rien à perdre et qui n’ont pas vraiment envie de voir un photographe s’appesantir sur leur désastre. Le plus dur, c’est de se faire accepter. Les premiers jours on met l’appareil de côté : on se contente de parler avec eux, et quand votre présence n’éveille plus ni méfiance ni agressivité, là seulement on commence à shooter. Un rapport de confiance, raison de plus de ne pas les trahir. »

Partenaires :

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SOATOAVINA

Une société non violente ? ne réputation tenace, reprise et divulguée par des générations de touristes abusés, veut que Madagascar soit un pays où U la violence n’aurait pas élu domicile. Et il se trouve même de

bons citoyens, participant à cette idée reçue, qui ont fait part de leur étonnement scandalisé lorsque parut en librairie Violences malgaches, le premier livre à traiter de ce sujet quasi tabou. Les apparences ne sont pas entièrement trompeuses pour autant. La société traditionnelle offre le spectacle d’un vivre ensemble harmonieux, agrémenté d’un sens aigu de l’hospitalité. Et non seulement le langage affronté y est proscrit, mais chacun s’ingénie à dire ce que l’autre aura plaisir à entendre, sans dévoiler ses opinions. Cette manière d’être résulte d’une éducation qui a bridé toute expression spontanée des sentiments, qu’ils soient favorables ou hostiles. Ainsi, jusqu’à la fin du XIXe siècle, chaque caste avait son comportement et son langage spécifiques, Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.

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qui discriminaient avec précision les nobles, les roturiers et les esclaves. De même, la prééminence de l’homme sur la femme et celle de l’aîné sur le cadet continuent à imprégner les mentalités actuelles. Il en reste une inhibition générale qui exerce une violence permanente sur les personnes, contraintes de surcroît par les interdits, les coutumes et le regard des autres. Seuls exutoires à cette violence contenue de la société traditionnelle, le recours au poison, autrefois fréquent, et les révoltes sporadiques, sanglantes mais rapidement matées. Or, depuis la colonisation et l’indépendance recouvrée, la violence est régulièrement utilisée pour légitimer le pouvoir de l’État. L’insurrection de 1947 et sa répression ont fait des dizaines de milliers de morts. Le premier président, Tsiranana, écrase dans le sang la jacquerie d’avril 1971 dans le Sud et fait tirer sur les étudiants le 13 mai 1972, dans la capitale. Ratsimandrava est assassiné le 11 février 1975, six jours après son accession au pouvoir. Le 3 août 1985, Ratsiraka lance l’armée contre les Kung-Fu qui avaient massacré une centaine de délinquants organisés en groupes révolutionnaires le 4 décembre précédent. Le même Ratsiraka ordonne de tirer sur une foule pacifique venue manifester devant son palais d’Iavoloha le 10 août 1991, provoquant 130 morts. En 2002, une guerre civile larvée oppose Ratsiraka à son challenger Ravalomanana, faisant des centaines de victimes à travers le pays. Le 7 février 2009 enfin, la garde présidentielle tue plus de 30 partisans de Rajoelina, devant le palais d’Ambohitsorohitra.


Aujourd’hui, la pression sociale se relâchant, libre cours est laissé à la violence au quotidien. Les étudiants de l’université d’Antananarivo tuent et brûlent de présumés cambrioleurs sur leur campus, les acheteurs du marché se livrent au lynchage de tout passant désigné comme voleur, les policiers tirent sans sommation sur quiconque se sauve à leur approche, les dahalo (voleurs de zébus), non contents de dérober le bétail, exécutent les villageois, lesquels se vengent en exécutant tout présumé dahalo, etc. Car la violence, qui servait d’exutoire à l’excessive pression sociale et à l’intolérable exploitation, tend à devenir structurelle. Dans les villes surtout, où le conditionnement social commence à se relâcher, l’agressivité des jeunes défavorisés prend une ampleur inquiétante : confrontés à une misère croissante, sans perspectives d’avenir, ils se retrouvent dans le cadre de bandes autonomes agissant sans limites ni retenue. Cette montée de la violence s’enracine également dans des causes spécifiques. En premier lieu, le sentiment d’impuissance face aux agissements des riches et des puissants, dont l’arrogance et le train de vie ostentatoire humilient les pauvres. S’y ajoute la frustration de voir les détournements et les turpitudes des politiciens rester impunis alors que les délits mineurs des petites gens sont lourdement sanctionnés par une justice partiale. Enfin, la conception même de la mort, trop facilement tenue pour inéluctable, voire même bénéfique dans la mesure où elle fait entrer dans le processus d’ancestralisation, limite l’impact psychologique des violences. Comment alors venir à bout d’un phénomène qui tend en quelque sorte à se banaliser ? La seule répression n’y suffit pas. Il y faudra deux conditions : une politique volontariste de réduction des inégalités et de promotion de milieux défavorisés, ce dont la classe politique n’est pas encore convaincue ; et une réappropriation collective des valeurs traditionnelles de tolérance et de respect, adaptées à une société en voie de modernisation, ce dont la société civile n’a pas encore pris la mesure. Christian Alexandre, Violences malgaches, Foi & Justice, 2007, 196 pages.

Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.

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TAKELAKA MAMPITOKELAKA 40

Guide de survie à Tana : l’artisanat Christodule est le meilleur guide de l’univers connu. Quelle chance : il habite à Madagascar ! Voici des extraits de son guide, désormais disponible chez les meilleurs libraires de l’océan Indien.

adagascar est un pays où l’artisanat est top ! » 63 ans «M après la mort du grand homme, la célèbre phrase de Mahatma Gandhi résonne toujours avec autant de force. Il

est vrai que les touristes ont de quoi s’extasier face à l’incroyable habileté des artisans qui travaillent des matériaux nobles comme le saphir, le bois précieux, le raphia et les ordures ménagères. Voici quelques objets insolites à tasser dans vos valises déjà trop pleines : VOITURES EN FER DE RÉCUPÉRATION Ils transforment canettes de bière et boîtes de poison anti-cafards en jouets pour enfants. Les fabricants de voiturettes sont de véritables magiciens de la récup’. Certaines voitures, chefs-d’œuvre de précision, impressionnent par leur fidélité. Les touristes s’émerveilleront de découvrir que leur nouvel achat possède non seulement un pare-brise fissuré et un klaxon qui fonctionne, mais même une authentique fuite d’huile de moteur. « L’industrie de la 4L en alu » s’est tellement développée ces dernières années que les boîtes de conserve sont passées du statut de déchet à celui de MPPP (matière première particulièrement prisée). Aujourd’hui, on assiste à une véritable pénurie de ces ordures à haute valeur ajoutée dans les bennes de la capitale. Les conserveries, habituées, elles aussi, à recycler le métal


des boîtes usagées, se tournent désormais vers les garages et utilisent des restes de voitures dans leurs chaînes de production. OBJETS EN RAPHIA Dans la grande famille des animaux en raphia, l’un des membres sort du lot (aux sens propre et figuré). « Mais il n’y a pas de girafe à Madagascar ! », s’indignerait le touriste mal informé. Justement. C’est bien parce que l’on confectionne ces sosies en raphia que l’île rouge n’est pas envahie par ces mammifères difformes et sanguinaires. Les artisans avaient commencé à fabriquer ces épouvantails dès les premières vagues de peuplement de l’île. Le but : garder à distance ces animaux allongés réputés pour leur cruauté, leur instabilité et leur tendance à fomenter des coups d’État. Et il faut dire que la mesure est efficace. À ce jour, aucune girafe n’a foulé le sol rouge de Madagascar de ses pattes détestables. Forts de leurs succès, les artisans n’ont pas baissé le régime et les girafes de raphia, aussi moches que ridicules, sont devenues de véritables gardiennes de la République. BAMBOU Considéré comme « matériau du millénaire » par les fabricants de meubles eux-mêmes, le bambou impressionne par la diversité de ses utilisations. On en fait des cure-dents (pour ceux dont la dentition est encore serrée), des instruments de musique (les valiha qui vous suivent partout dans la ville au son d’Au clair de la lune), des bâtons pour brochettes… À la dernière foire internationale des innovateurs du bambou, c’est un Malgache qui a remporté le premier prix avec son lecteur de DVD 100 % fonctionnel. Son produit sera commercialisé pour les prochaines fêtes de fin d’année. Attention tout de même, selon la notice qui est fournie avec, la machine peut prendre feu si on insère dans la fente des films trop « chauds. » (Ceux que l’on vous propose à voix basse sous les arches d’Analakely.) Les artisans malgaches s’attaquent désormais à la confection d’écrans plats. Ici, un prototype d’écran 3D.

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A mbohimanga Pour avoir un enfant, le moyen le plus sûr est encore de se rendre sur la colline sacrée d’Ambohimanga. Quelques cailloux jetés dans l’interstice d’une roche et le tour est joué. Enfin, presque…

à 21 km de la capitale, la colline sacrée d’Ambohimanga est un de ces hauts lieux de l’histoire que le visiteur ne se Slasseituée pas de parcourir. Résidence d’Andrianampoinimerina

à la fin du XVIIIe siècle, elle recèle d’importants vestiges du Rova (la ville royale), ainsi qu’un ensemble de lieux sacrés où


TRADITIONS ET PATRIMOINE les Malgaches viennent toujours se recueillir pour prononcer des vœux (voady). Le rocher d’Ambatomiantendro, la « colline qui pointe vers le ciel », est l’un de ceux là, et sans doute le plus visité. On dit que ce promontoire était l’endroit favori du roi Andrianampoinimerina qui venait y jouer au fanorona, ce jeu de pions traditionnel dont le « damier » est toujours visible, gravé dans le rocher. Selon la légende, cette pierre sacrée (vatomasina) a un pouvoir exceptionnel : qui fait un vœu devant elle multiplie ses chances de le voir se réaliser. Traditionnellement, cela concerne les femmes qui désirent avoir un enfant. Pour cela, elles doivent jeter, à bonne distance, sept cailloux dans deux petits trous disposés dans la roche : à gauche pour avoir un garçon, à droite pour avoir une fille. « Le chiffre 7 est considéré comme sacré dans la tradition, explique Milisoa, une des guides du site. En jetant les cailloux un par un, elles doivent penser très fort à l’enfant qu’elles désirent ». Si plusieurs cailloux entrent dans le trou, ce qui est rare, elles les ramènent chez elles et attendent que leur vœu se réalise. Une fois que l’enfant est né, elles reviennent au rocher pour y déposer des offrandes, du miel notamment, ou y réaliser un sacrifice de bœuf ou d’oie. Avec le temps, ce rituel s’est généralisé et n’importe qui aujourd’hui peut tenter sa chance au « jeu du caillou ». Comme cet étudiant venu demander au rocher que sa demande de stage soit acceptée. À l’est du Rova se trouve un autre lieu sacré. Il se présente sous la forme de deux bassins creusés dans la roche qui

Faites un vœu…

servaient jadis aux bains royaux – on dit que seules de jeunes vierges étaient autorisées à les remplir d’eau. Ici, le rituel consiste à jeter des pièces de monnaie dans l’un des bassins. Si le vœu se réalise, les personnes ne manqueront pas de ramener des offrandes, en l’occurrence des poissons vivants. Un système très équilibré puisque les pièces récupérées dans les bassins servent généralement à nourrir… les poissons. Contact sur www.nocomment.mg

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MÉDIAS

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E tsetra


Tous les matins, le duo comique formé par Ririh et Aldini apporte sa dose d’humour et de parodie sur Radio Tana. Un show « à l’américaine » inspiré des Jim Carey où le « kabary » a quand même son mot à dire…

Comment vous êtes-vous retrouvés à la radio ? À la base nous sommes des chanteurs. On a d’abord formé un duo appelé R’A’B (pour Rythm and Blues, mais aussi Rabe), mais comme notre musique ne se limitait pas à ce genre, on a ajouté etsetra (et cætera en malgache) et finalement on a gardé ce nom. À l’époque, on cultivait déjà la franche rigolade dans nos spectacles, mais c’est en 2005, en remportant le concours Kidaona Mihomehy organisé par la RTA, qu’on a eu droit à notre émission dans Morning Mada sur 102 FM. Et aujourd’hui, on est sur Radio Tana. Qu’est-ce qui caractérise votre émission ? Notre marque de fabrique, c’est la parodie, notamment de clips publicitaires. Nous en avons enregistré une bonne centaine à ce jour. Mais nous ne sommes pas sélectifs, on peut également prendre des musiciens ou des politiciens pour cibles… tout le monde en fait. Etant donné notre passé de chanteurs, pasticher une œuvre est assez simple pour nous. Le plus difficile est de bien doser l’humour en fonction du public visé. Sur 102 FM, on ciblait les adolescents, voire les enfants ; sur Radio Tana on est plus dans une tonalité adultes. L’humour, ça s’apprend ? À nos débuts, on travaillait au feeling. C’est plus tard qu’on a commencé à s’inspirer d’humoristes comme Gad Elmaleh, Jim Carey ou Chris Tucker. L’humour, c’est quelque chose qu’on a en soi, mais qu’il faut sans cesse travailler pour se perfectionner. C’est finalement très sérieux. C’est pour ça qu’on a entrepris de travailler avec Henri Randrianierenana. Il nous reste beaucoup à apprendre : le kabary (art oratoire), par exemple, pour prévenir la monotonie dans les sketches. C’est une des raisons pour lesquelles nous n’osons pas encore nous produire sur scène. Mais ça viendra… Contact sur www.nocomment.mg

On n'a pas la grosse tête !


Indice Xtrême Avec Indice Xtrême, la téléréalité malgache n’hésite plus à se frotter au grand air. Pas encore Pékin Express ou Koh-Lanta, mais un jeu d’aventure en tout point passionnant qui devrait rapidement faire école.

rente candidats partis à la recherche d’indices à travers tout le pays. Tel a été le fil conducteur du jeu d’aventure T Indice Xtrême qui a tenu en haleine pendant un mois les jeunes (et moins jeunes) téléspectateurs de TV Plus Madagascar. Une sorte de Pékin Express, sans détour par la Grande Muraille évidemment, encore que les gagnants de cette seconde édition, Christian et Mialy, ont bel et bien gagné un voyage en Chine comme fruit de leur perspicacité ! « Pour sortir un peu des émissions de concours de chants,


MÉDIAS

nous avons opté pour un esprit d’aventure basé sur le raid », explique Mirindra, concepteur et animateur de l’émission. Son ambition : sortir la téléréalité locale des sentiers battus en lui insufflant un rythme digne des meilleures productions du genre. Faute d’un budget lui permettant de concevoir quelque chose dans le goût de Koh-Lanta, il a dû se limiter à quelques endroits spécifiques de l’île, mais le jeu par luimême a gagné en difficulté avec des descentes de corde en rappel, des parcours d’accrobranche et de tyrolienne… « L’émission Indice est devenue très physique, c’est pourquoi nous avons décidé de la rebaptiser Indice Xtrême. Cela correspond à une demande des téléspectateurs pour des épreuves qui requièrent vraiment un esprit de challenge », considère Mirindra. Une démarche qui s’est accompagnée d’un investissement accru en termes de matériels de sécurité, précise l’animateur. Pour autant, le jeu ne néglige pas les compétences intellectuelles puisque les candidats sont également soumis à des questions de culture générale sensées les faire avancer dans la recherche d’indices. À noter que les téléspectateurs sont eux-mêmes invités à les aider : une interactivité qui contribue forcément à stimuler les chiffres d’audience. La sélection des participants – 450 au début – a commencé par un casting qui s’est déroulé durant les deux premières semaines du mois de juillet. La sélection s’est opérée sur la base d’exercices de musculation, de pompes rapides, de natation, mais aussi d’épreuves de sauvetage très pointues pour que les candidats soient en mesure de faire face à toutes sortes de situations une fois sur le terrain. Le tout assorti de questions de culture générale,

car il s’agit aussi dans Indice Xtrême de savoir faire fonctionner ses neurones. De ce mini-stage « commando », 30 candidats ont donc été sélectionnés, puis répartis en binomes afin d’affronter dans les meilleures conditions les épreuves du jeu. Résultat : une audience qui a été constamment au rendez-vous et qui incite à voir encore plus grand pour la prochaine édition. Grâce à l’internet, Indice Xtrême a également pu être visionnée par des milliers de personnes à l’étranger, notamment en France et aux États-Unis. Contact sur www.nocomment.mg

La téléréalité au grand air

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ÉCO

Stanislas Wittmer DIRECTEUR DU GCAM

Président du Groupement des concessionnaires automobiles de Madagascar (GCAM), Stanislas Wittmer tire les premiers enseignements du Salon de l’auto qui s’est déroulé du 6 au 9 octobre. Un « frémissement » sur le marché du neuf qu’il espère durable…

La relance

est là, croisons les doigts…

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Quel bilan tirez-vous de cette troisième édition du Salon de l’auto ? Au niveau des ventes réalisées sur les stands, on a fait aussi bien, voire mieux qu’en 2009. Ce qui est plutôt encourageant et le signe que la relance est bien là. On assiste depuis le mois de juillet à un frémissement sur le marché du neuf. On n’en connaît pas vraiment la raison, et c’est d’autant plus étonnant que la période des vacances n’est pas particulièrement bonne pour les ventes. Ce que l’on constate, c’est que ce mouvement est en train de durer. On devrait donc cette année dépasser les 2 300 véhicules vendus de 2010, sans évidemment retrouver les fastes de 2008. La crise est toujours là… On continue à essuyer les plâtres de 2009. Depuis deux ans, le marché est à moins de 50 % de sa capacité. Plus précisément, on est passé de 5 000 véhicules vendus en 2008, notre année record, à quasiment zéro au premier semestre 2009 ! Malgré tout le GCAM a tenu à organiser son Salon cette année-là, et contre toute attente il a permis de relancer


l’activité. Dès le second semestre 2009 les ventes sont reparties à la hausse, et depuis ça se maintient. En attendant mieux… C’est-à-dire les projets miniers ? C’est évidemment l’avenir, même si pour l’instant, au niveau des ventes des gros utilitaires, camions et engins spécialisés, c’est le calme plat. Les deux projets actuellement en installation ont terminé leur phase d’investissement, et ça se sent nettement au niveau des commandes par rapport à il y a deux ou trois ans. Quant à ceux qui se profilent à l’horizon, croisons les doigts… Il n’y a pas de miracles, le secteur automobile malgache a besoin d’une croissance à deux chiffres pour vraiment décoller. Comment se dessine la tendance cette année, côté consommateurs ? Le 4x4 pick-up double cabine reste, et de très loin, le véhicule le plus prisé à Madagascar. Il représente au moins la moitié de nos ventes. Il intéresse autant les grosses sociétés que les familles en raison de sa forte capacité de chargement. Rien à voir avec La Réunion qui est plutôt un marché de petites berlines à faible consommation, mais c’est évidemment lié à l’espace et à l’état de nos routes. Les « belles chinoises » continuent également leur percée… Oui, et c’est un mouvement dont nous sommes assez fiers à Continental Auto, puisque nous avons été les premiers à nous lancer sur ce créneau. Dès 2005 et dans le scepticisme le plus

général ! Depuis, on a été imités et ça devient presque un effet de mode d’avoir sa petite citadine chinoise… Son atout, un rapport qualité-prix imbattable, jusqu’à trois fois moins chère sur certains segments, ce qui la rend extrêmement attractive pour les budgets malgaches. Quelques milliers de véhicules vendus chaque année pour un pays de 15 millions d’habitants : peut-on vraiment parler d’un marché du neuf à Madagascar ? C’est évidemment sans rapport avec les 25 000 véhicules qui s’écoulent chaque année à La Réunion, pour une population de 750 000 habitants ! La réalité économique du pays est telle que seule une toute petite frange de la population a les moyens de se payer du neuf : le moins cher des pick-up doubles cabines va quand même chercher dans les 20 millions d’ariary. L’immense majorité se reporte sur le marché de l’occasion qui représente à lui seul un volume de ventes de l’ordre de 15 à 20 000 véhicules par an. Cette situation est d’autant plus paradoxale que les grandes marques sont surreprésentées à Madagascar. On en trouve plus d’une cinquantaine : européennes, japonaises, sudcoréennes, chinoises pour l’essentiel, avec souvent les tout derniers modèles arrivés sur le marché. Le consommateur malgache a ainsi une offre en véhicules neufs qui dépasse largement celle des Réunionnais ou des Mauriciens, voire des Européens, mais sans le pouvoir d’achat qui va avec…

« UN PAYS QUI M’A TOUJOURS FAIT RÊVER » À 50 ans, il a passé à Madagascar plus de la moitié de sa vie. « Un pays qui me faisait déjà rêver quand, tout petit, je déchiffrais le nom de Diego Suarez sur les cartes », confie-t-il. Diplômé en France d’une école de commerce, il découvre le pays en 1985 comme représentant d’un important groupe de négoce international. Sa rencontre avec Bodo, sa future épouse, est déterminante quant à son choix de rester au pays. Ensemble ils auront trois enfants et créeront dans la foulée, en 2000, la compagnie Ursae Minoris Assurances. Malgré un passage comme Resident Manager chez ABB, un des leaders mondiaux de l’électricité, c’est dans le secteur automobile que sa carrière va se dérouler, de Materauto à Continental Auto (ex-Japan Motors) qu’il intègre comme directeur général en 2004. Soucieux de protéger les acquis du secteur automobile, il participe à la création du GCAM en 2006, puis à la relance du Salon de l’auto en 2007. « Madagascar est une rude école pour apprendre le commerce, mais qui réussit ici peut réussir partout dans le monde », estime-t-il.

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En ce cas, pourquoi ne pas aller sur l’occasion ? Commercialement, cela ne représente aucun intérêt pour nous. Le système de la reprise ne marche pas ici comme en Europe. Làbas, il est courant qu’un concessionnaire propose de reprendre votre véhicule de trois ou quatre ans contre l’achat d’un neuf, à charge pour lui de le revendre. Le problème est qu’une occasion de trois ou quatre ans reste encore bien trop chère pour les budgets malgaches qui se rabattent plutôt sur les véhicules de 15 ans d’âge. Aucune chance de l’écouler : à ce prix un consommateur qui a les moyens ira directement sur du neuf. Les vendeurs informels vous font-ils concurrence ? Non, puisque nous ne visons pas la même clientèle. Je dirais même qu’on ne fait pas le même métier. Il suffit de voir comment ça se passe au Marais Masai. Là-bas, c’est un peu la cour des miracles. On voit des choses ahurissantes comme ces voitures qui arrivent en conteneurs coupées en deux et qui sont ressoudées sur place. Parfois la carrosserie vient d’un pays et le moteur d’un autre, ce qui pose quantité de problèmes quant à la tenue de route. Nous, comme partenaires agréés des grandes marques, sommes astreints à un cahier des charges extrêmement rigoureux.

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Tous nos modèles sont aux normes que ce soit au niveau de la sécurité ou de la protection de l’environnement. Pourquoi les constructeurs ne s’orientent-ils pas vers des véhicules adaptés aux pays en voie de développement ? Certaines marques jouent la carte du low cost. Comme Dacia dont les modèles, à l’origine, étaient destinés aux pays en voie de développement. Mais cela reste encore très cher pour un budget malgache. En fait, ce sont les pays industrialisés touchés par la crise qui en profitent le plus. Les Chinois fabriquent bien des véhicules très fiables et très économiques en joint venture avec les grands constructeurs mondiaux de type Peugeot ou Toyota. Mais ces modèles sont réservés au marché intérieur, interdits à l’exportation pour ne pas concurrencer précisément les grandes marques à l’international. Peu de chances de les voir débarquer à Madagascar, même tombées du bateau…

Le secteur auto a besoin d’une croissance à deux chiffres pour vraiment décoller


Aucun moyen de sortir de l’impasse ? La seule solution un tant soit peu réaliste serait de développer le leasing. Autrement dit, accorder des facilités de crédit telles que n’importe qui pourrait avoir son véhicule neuf. Le principe est simple : la société de leasing achète le véhicule cash au concessionnaire et le propose en location au particulier qui en devient propriétaire au bout de quelques années. En Tunisie, du jour où les sociétés de leasing se sont implantées, le marché de l’automobile a littéralement explosé. A Madagascar, malheureusement, en l’état actuel de la réglementation, ça revient beaucoup trop cher et pour la société de leasing et pour le consommateur. Pour une simple histoire de TVA facturée deux fois sur laquelle l’administration ne veut pas faire de concessions… Le lobby de l’automobile a-t-il les moyens de peser sur ce dossier ? En tant que groupement des concessionnaires, nous intervenons à travers l’Association pour le développement du crédit-bail (ADCB). C’est une structure qui bénéficie d’un financement international et qui fédère également les sociétés de leasing déjà existantes ainsi que les compagnies d’assurance. Nous faisons du lobbying, mais sans

avoir l’impression de plaider pour notre seule chapelle : l’installation d’un vrai leasing intéresse toutes les entreprises soucieuses de s’équiper, et pas seulement en automobiles. Notre vocation est de proposer des mesures d’accompagnement qui soient un vrai levier pour le développement du pays tout entier. Avez-vous l’impression d’être entendu ? Le secteur automobile malgache représente des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, et des milliards d’ariary qui rentrent chaque année dans les caisses de l’Etat sous forme de taxes diverses. Nous sommes un soutien indispensable aux trois secteurs économiques majeurs du pays que sont l’agriculture, le tourisme et les mines, et en cela dignes d’être entendus. Ce n’est pas tout à fait un hasard si le Salon de l’auto est aujourd’hui l’une des deux ou trois manifestations commerciales les plus importantes du pays.

Le GCAM en chiffres Créé en 2006 8 adhérents : Continental Auto, Madauto, Malgamobile, Materauto Ocean Trade, Sicam, Sodiama, Sodirex 3 Salons de l’auto organisés depuis 2007 Salon 2011 : 10 000 entrées 30 exposants 16 000 m² de surface d'exposition Marché du neuf : 2 300 véhicules vendus en 2010 5 000 véhicules vendus en 2008

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ÉCO Native d’Istanbul, elle importe de l’artisanat turc et propose des circuits découverte dans son pays d’origine. Une façon de resserrer le lien entre deux pays qui ont beaucoup à partager, estime-t-elle.

igar Frachet est née à Istanbul, ville magique posée entre deux continents qu’elle a toujours adorée mais qu’elle a quittée après avoir rencontré son mari voyageur. Ses N pérégrinations familiales l’ont conduite sur plusieurs continents avant qu’elle n’atterrisse

à Madagascar voici maintenant trois années et décide avec sa petite famille de s’y installer. L’énergie débordante de ce petit bout de femme de 1 m 52 ne laisse pas indifférent. Désireuse de participer au développement économique de sa nouvelle terre d’accueil, Nigar crée aujourd'hui deux entreprises, une boutique d’import-export et une agence de voyage, qui permettront de renforcer le lien entre son pays d’origine et son pays d’adoption. Deux pays qui, en fin de compte, se connaissent peu. « Les ponts artistiques et humain entre ces deux civilisations sont quasi inexistants, bien qu’elles aient en commun ce talent d'utiliser avec finesse tous types de matières pour embellir le quotidien », estime-t-elle. Byzance, l’ancienne Istanbul, est tout naturellement le nom qu’elle a donné à sa boutique, installée dans l’enceinte du Tana Water Front. Dans l'esprit du Grand Bazar et des contes des mille et une nuits, elle y propose de l’artisanat de facture orientale, méticuleusement choisi par ses soins. Comme cette « perle Nazar » (Nazar Boncuk) appelée également « oeil de Byzance » : un bel objet bleu et blanc en pâte de verre, considéré en Turquie comme un porte-bonheur. Et pour ceux qu’Istanbul attirerait pour de vrai, elle propose également des voyages à la carte via Madablue, une agence tour opérateur dont elle est la gérante. Des circuits sur la grande île sont également disponibles. Si l’œil de Byzance vous tente, n’hésitez pas : un bel alibi pour rencontrer Nigar et visiter son grand bazar illuminé. Contact sur www.nocomment.mg

C’est Byzance!

Nigar

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ÉCO

Le titre de ce magazine culturel convient parfaitement à Patrick Ramonjavelo . Un opérateur qui a effectué une grande partie de sa jeune carrière dans l’aérien et qui ne cesse de renouer avec ses racines à travers la promotion du tourisme malgache.

e 22 septembre dernier, dans le cadre du salon Top Resa à Paris, L« Madagascar : Patrick Ramonjavelo a animé une conférence sur le thème la destination touristique naturellement durable ». « Les

Patrick

RAMONJAVELO

Malgaches de la diaspora éprouvent souvent le besoin de s’investir pour la terre de leurs ancêtres, c’est viscéral », explique ce jeune cadre marketing de Amadeus France, fournisseur de solutions technologiques pour l’industrie du tourisme et du voyage. Originaire de Vohipeno, ce fils de diplomate a passé son enfance en Belgique avant de revenir à Madagascar de 1987 à 2000. Ancien personnel navigant commercial chez Air Madagascar, il a par la suite été responsable commercial chez Madacom, tout en assurant des émissions radio sur les ondes de Ma FM sous le nom de Pat Ramon. Titulaire d’un DESS en droit et économie du transport aérien et d’un master en relations internationales, sa carrière croisera ensuite Corsair, Air France, EAS Industrie à Perpignan, et aujourd’hui Amadeus France. Depuis 2008, Patrick Ramonjavelo s’investit également pour fédérer un maximum d’acteurs, tant malgaches qu’étrangers, afin de positionner la grande île comme une destination touristique et de développement durable. Après son intervention au salon Top Resa, les premiers adhérents d’une structure qui aura pour vocation d’harmoniser les initiatives prises dans le cadre d’un développement durable des activités touristiques, ont pu se réunir afin de signer une déclaration d’intention. Contact sur www.nocomment.mg

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Des racines et des ailes



MÉTIERS

E variste Radaoro Cela fait 27 ans qu’il occupe le trottoir d’Analakely. Toujours prêt à tirer le portrait à qui le lui demande. Un photographe sans studio ou disposant du « plus grand studio du monde », c’est selon…

vec son vieux boîtier en bandoulière, il est un personnage incontournable dans ce périmètre très agité de l’avenue de l’Indépendance. Chez les photographes A de rue, on l’appelle le Président. Non pas qu’il préside aux destinées de cette illustre corporation, mais parce qu’il est, à 47 ans, l’un des plus anciens installés sur la place. Plus précisément devant l’hôtel de ville, où les clients ne manquent pas. Ils sont une quarantaine comme lui à se partager le long couloir qui va de l’hôtel de ville à Ambohijatovo, en passant par le jardin d’Analakely. En poste de 8 heures 30 à 17 heures, ils se tiennent à la disposition du client, prêts à se déplacer n’importe où. Réunions de familles, mariages, simples photos d’identité, ils répondent instantanément à la demande, livrant leur travail dans le quart d’heure qui suit, à des prix défiant toute concurence (1 200 ariary l’unité pour un format 10 x 15). Bien qu’ils travaillent dans la rue, la plupart sont regroupés au sein d’associations formellement enregistrées. Comme l’Aphoam (Association des photographes d’Ambohijatovo Madagascar) à laquelle appartient Evariste. Si tout le monde peut se faire sa place à Analakely, le territoire est quand même bien marqué et mieux vaut ne pas marcher sur les plates-bandes du voisin. Simple question de courtoisie. « Entre les anciens ça se passe plutôt bien, mais on voit de plus en plus de jeunes issus des zones franches qui n’ont

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Tu veux ma photo ?


trouvé que ce moyen pour gagner leur vie », soupire Evariste. Bref, les temps sont devenus durs et le pavé de plus en plus disputé. Pour arrondir ses fins de mois, il lui arrive de faire le caméraman et photographe de mariage. Là, il peut gagner jusqu’à 150 000 ariary pour un jeu complet de 300 à 500 photos, frais de déplacements non compris. Une aubaine qui n’arrive pas tous les jours. Natif d’Ambatondrazaka, Evariste a découvert la photo – l’argentique, précise-t-il – sur les bancs de l’école. « À 20 ans, quand il a fallu gagner ma vie, j’ai tout naturellement choisi ce métier qui est d’abord chez moi une passion ». Avec ça et là quelques stages de perfectionnement,

comme en 1999 au Centre germano-malgache : « avec des professionnels venus de Suisse et même Monsieur Pierrot Men en personne », précise-t-il. Il s’informe régulièrement des dernières avancées du marché, même si la perspective d’avoir un jour son Nikon haute technologie relève largement du rêve. La pluie et le froid sont ses pires ennemis. « Ces jours-là mieux vaut rester chez soi », note-t-il. Sans parler des petits malins qui aimeraient bien mettre la main sur son vieux Minolta : « Ils t’emmènent soidisant pour faire un reportage et ils te dépouillent aussi sec. Un boîtier tellement rafistolé que je me demande des fois comment il marche encore… »


ASSOS

ID’Fampivoarana Facteurs aggravants du réchauffement climatique, les feux de brousse menacent de désertification la région Sofia. L’association ID’Fampivoarana tire la sonnette d’alarme pour que le pays ne devienne pas un « second Sahel »…

epuis 2007, l’association ID’Fampivoarana (Initiatives et développement) est activement engagée dans la lutte contre les dégâts environnementaux causés D par la culture sur brûlis, appelée tavy à Madagascar. Elle œuvre principalement dans

la région Sofia, au nord-ouest de l’île, où les feux de brousse sont particulièrement dévastateurs, notamment dans le district d’Antsohihy. « Le tavy est surtout utilisé pour convertir la forêt tropicale en rizières. C’est une activité très répandue en août et septembre, d’autant que les agriculteurs sont convaincus que les feux de brousse entraînent la formation de nuages et donc la pluie », explique Nirina Tremarisoa Rakotomalala, le fondateur d’ID’Fampivoarana. Une perception complètement erronée que l’ONG se donne pour mission de rectifier dans

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Madagascar « second Sahel » ?


l’esprit des paysans. « On va sur le terrain et on leur démontre que les feux de brousse ont l’effet inverse sur le microclimat : loin d’amener la pluie, ils favorisent la sécheresse, retardent les récoltes et par l’érosion des sols provoquent l’ensablement des rizières ». Pour faire passer l’information, ID’Fampivoarana privilégie le support de l’image, compte tenu que la majorité des paysans est encore analphabète. En collaboration avec un collectif de dessinateurs malgaches, elle utilise des planches de bandes dessinées qui illustrent les dégâts causés par le tavy et les moyens d’y remédier. « En raison de leur état de pauvreté, les conséquences à long terme de leurs actions ne sont pas leur première préoccupation. Pourtant, la menace de désertification est telle à Madagascar que les spécialistes parlent d’un second Sahel en puissance », commente Nirina Tremarisoa Rakotomalala. De fait, la forêt malgache ne couvre déjà plus que le tiers de sa surface d’origine, mettant en péril la biodiversité d’un pays réputé pour partager l’endémisme le plus élevé du monde avec la Nouvelle Calédonie. Parallèlement à cette campagne de sensibilisation, l’association promeut auprès des villageois de nouvelles méthodes de cultures du riz, à la fois plus rentables et mieux indiquées pour la protection des sols. « L’information doit mieux circuler auprès des paysans pour rompre avec les comportements archaïques et irresponsables. C’est par des actions de cette sorte qu’on parviendra à sortir Madagascar du cycle infernal de la pauvreté », clame Nirina Tremarisoa Rakotomalala. L’association publie également une brochure Gazety Tambazotra, oeuvrant pour le développement de l’internet dans les régions rurales. Un énorme pari sur l’avenir. Contact sur www.nocomment.mg


A mbalavao 60


ESCALES Constructeurs de varangues de père en fils, les Zafymandroso se transmettent un savoir-faire unique où respire l’âme des maisons des Hautes-Terres. Un patrimoine architectural autant qu’un art de vivre.

ofy, le sourire avenant, nous accueille sous sa varangue. Une grande terrasse blanche couverte et finement T ouvragée, typique de cette région du Betsileo. « Elle a été

sculptée par mon père, entièrement à la main, il y a une trentaine d’années. Je l’ai toujours vu travailler le bois », explique-t-il. Sous la véranda soutenue par plusieurs colonnes de briques, derrière les volutes de la balustrade, des enfants jouent sous le linge qui sèche, tandis que deux femmes discutent en surveillant la cuisson du riz. Un endroit très intime d’où il fait bon regarder passer les chaudes après-midis d'hiver… Après des études d’ingénieur à Diego, Tofy choisit de revenir à Ambalavao à la fin des années 1990, pour succéder à son père. Avec ses deux frères, Rodin et Dama, ils investissent dans des machines et transforment l’atelier paternel en une entreprise prospère. Outre le travail courant de menuiserie, les frères Zafymandroso construisent en moyenne deux varangues par mois. La sculpture des motifs, découpés et ajourés, requiert à elle seul un artisan à plein temps. « Il faut environ une journée de travail pour un mètre de balustrade, parfois plus pour des modèles très fins », précise Tofy.

À l’ombre des varangues

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Réputée pour l’élégance de ses dessins et la solidité de ses matériaux, la famille est souvent sollicitée à Ambalavao – une ville qui présente pas moins de cent modèles différents de varangues - mais aussi à Tana et à Fianarantsoa. Mais sa plus grosse clientèle provient de la « brousse » où l’on trouve sans doute les plus belles varangues. « Depuis quelques années, on sent un retour à l’architecture traditionnelle dont la varangue est le symbole ». Les fonctions de ces terrasses surélevées, espace intermédiaire entre la salle commune et l’extérieur, sont nombreuses, aussi bien décoratives qu’utilitaires.

Importées à Madagascar par un missionnaire écossais au milieu du XIXe siècle, elles ont été très vite adoptées par la population des Hauts Plateaux qui y voyait un puissant symbole de prospérité et de réussite sociale. D’où ces varangues richement ouvragées où chacun tentait, et tente encore, de rivaliser de prestige. « Mais c’est surtout un lieu de vie », précise Tofy. En effet, on aime s’attarder dans ces coursives aérées : on y discute, on y travaille, on y prend le frais en écoutant de la musique. On y vit finalement plus qu’à l’intérieur, et c’est bien là que s’épanouit l’esprit des Hautes Terres.

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Commandant Soléa Bourlinguer entre les Comores et Madagascar, c’est toute sa vie. Un personnage à la Cendrars qui sent bon les embruns, le gros grain et la « vie rêvée ». Mais c’est la moindre des choses quand est commandant du « Soléa ».

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le Soléa, cargo de 33 mètres de long présentement amarré Smaisurau« Madame port de Mahajanga, on ne dit pas « Mon Commandant », le commandant ». Plus affectueusement « Madame

Françoise », car on l’aime bien, la patronne. Quitte à faire démentir la légende qui veut qu’une femme sur un bateau, ça porte forcément la guigne… Dans les bistrots du port, on l’appelle aussi « Commandant Soléa », mais à vrai dire ses matelots ne s’y attardent pas trop, pas le temps ! Aujourd’hui, c’est un gros chargement de voitures, de matelas, de légumes et de meubles que le Soléa doit amener aux Comores, de l’autre côté du canal de Mozambique. Commandant Soléa, de son vrai nom Françoise Burdinat, est très impatiente de faire bouger ces 300 tonnes d’acier qui, depuis trois ans, font la navette entre les Comores, la Tanzanie, Mayotte et Madagascar. Un cargo capable de transporter 200 tonnes de fret et 12 passagers, « que j’ai acheté avec mes économies », précise-t-elle. À son sourire volontaire, on devine la Parisienne qui ne se serait jamais satisfaite d’habiter une péniche sur la Seine ! La preuve, à 62 ans, elle est bien décidée à bourlinguer aussi loin que le vent la portera. Géographe de formation, chercheuse au CNRS, elle a rompu les amarres très tôt. D’abord en faisant un tour du monde en solitaire sur un petit voilier. Habile à la manœuvre, elle commence par se faire embaucher sur des cargos puis décide de suivre une formation à New York où elle décroche son brevet de commandant de bord dans les années 90. Bon pour la marine marchande ! Et c’est là, au hasard d’un convoyage humanitaire parti de la Norvège, qu’elle découvre les Comores, l’autre grande passion de sa vie. Elle y restera trois ans,


Mahajanga

ESCALES

le temps de reprendre la direction de l’Alliance française d’Anjouan. Son contrat terminé, c’est la perspective d’une vie bien rangée de fonctionnaire qui l’attend à Paris. Mais l’appel du large est toujours là : en 2008, elle décide de vendre tous ses biens pour s’acheter Le Soléa, « un cargo qui attendait repreneur dans un port d’Écosse ». Retour aux Comores où elle fonde sa propre compagnie maritime. Ces Comores qui l’attendent une fois encore alors que le Soléa s’apprête à quitter Mahajanga. Le grincement des grues, les dialogues de français, de comorien et de malgache échangés entre les marins, le clapotis des vagues sur la jetée… Commandant Soléa est plus que jamais dans son élément.


A nakao 66


ESCALES Le petit village de pêcheurs d’Anakao, au sud de Tuléar, est une des stations balnéaires les plus prisées de la grande île. Il a su néanmoins préserver des attraits naturels exceptionnels qui restent à découvrir.

quelques encablures de ce lieu hautement touristique où s’égrènent, À le long d’une immense plage, quelques

confortables hôtels, se présente tout un ensemble de lieux aux décors grandioses. La baie Saint Augustin, tout d’abord, qu’il aura fallu traverser depuis Tuléar afin de rejoindre ces contrées sauvages du grand Sud. Falaises abruptes qui surplombent des eaux profondes où les pêcheurs ramènent, de temps à autre, ces créatures marines d’un autre âge dénommées cœlacanthes. Au soleil couchant, l’embouchure du fleuve Onilahy offre un spectacle lunaire. À peine quitte-t-on la plage d’Anakao où s’amoncellent les pirogues multicolores des pêcheurs traditionnels, que la végétation regagne ses droits : immenses et élancées alluaudias (véritable emblème du grand Sud auquel elles confèrent un côté « western »), euphorbes au vert grisé si particulier qui lorsqu’il se détache sur le bleu des lagons devient si intense, et baobabs aux formes les plus

La porte du Sud grotesques. Le ciel azur, le rouge flamboyant de la latérite et cette gamme infinie de verts : le photographe ne peut qu’être au comble de la joie ! Surtout lorsque surgissent un immense troupeau de zébus et ses « cowboys-enfants » ou qu’une tortue radiata s’extirpe d’un fourré pour traverser la piste.

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Le Parc national de Tsimanampesotse, à moins de deux heures des plages immaculées d’Anakao, fait partie de ces sanctuaires naturels dont la visite laisse des souvenirs impérissables : milliers de flamands roses qui s’ébattent dans des eaux d’un turquoise laiteux indescriptible. De quelques surplombs, vision panoramique sur un lac qui s’étend sur une quinzaine de kilomètres avec, en premier plan, des représentants d’une incroyable flore dont ces euphorbes saucisses, si bien nommées. À notre passage, envolée d’une colonie de pigeons verts qui se gavaient de fruits. Nous aurons eu tout le loisir d’observer une famille de pintades sauvages au beau plumage ponctué de touches blanches et plusieurs variétés de couas, si peu farouches qu’ils semblent apprivoisés. Croyez-vous que ce soit tout ? Eh bien non ! Le littoral réserve lui aussi de belles surprises. Passons sur les criques ourlées de sable blanc qui contrastent avec les bleus du lagon, mais détaillons cet autre endroit magique dénommé « La pierre qui fume » : une côte rocheuse se présente sous forme d’un amphithéâtre naturel dont les gradins inférieurs seraient percés, laissant s’échapper, à intervalles réguliers, d’immenses jets d’eaux qui rivalisent avec ceux des baleines à bosse, elles aussi en villégiature un peu plus au large. La traversée des villages, où à notre passage s’improvise un véritable marché (particulièrement bien fourni en poissons et poulpes), apporte également son flot d’images colorées. Le dépaysement est total.

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Contact sur www.nocomment.mg



ESCALES

M angroves 70

La forĂŞt dans la mer


Les mangroves sont menacées par la montée des océans. Un phénomène d’autant plus préoccupant que ces « forêts de bord de mer » sont essentielles à la vie des populations riveraines.

est une des grandes richesses environnementales Lcôtesadumangrove pays, occupant à elle seule quelque 325 560 ha le long des et à l’embouchure des fleuves. Elle développe un écosystème

unique en son genre auquel s’intéresse de près le professeur Vololoniaina Jeannoda, spécialiste en botanique à l’Université d’Antananarivo. « Les mangroves procurent des ressources importantes aux populations de la côte, tant en ce qui concerne la pêche que l’exploitation du bois », relève la scientifique qui a organisé en septembre dernier à l’Institut français de Madagascar (IFM), avec le Dr Roger Edmond, une importante conférence sur ce sujet. Les palétuviers sont les principales espèces végétales de la mangrove. À la différence des arbres poussant en terre, ils sont confrontés à la vase, soit un milieu très pauvre en oxygène. Pour respirer, ils sont donc contraints à une curieuse gymnastique avec leurs curieuses « racines-échasses » qui poussent… au-dessus de l’eau. Des sortes de « tubes de plongée » qu’on aurait tort de prendre pour des branches. Il n’existe que huit espèces de palétuviers à Madagascar. « C’est bien moins qu’en Asie du Sud-Est et cela est dû au mouvement des vagues qui est plus brutal ici. La mangrove a en effet besoin pour se développer d'une eau calme et dénuée de houle », commente la botaniste. Le système racinaire des palétuviers n’en est pas moins très efficace pour absorber l'énergie des vagues, faisant de la mangrove une excellente barrière entre l'océan et la côte, particulièrement pendant les cyclones. Le palétivier est abondamment utilisé par les populations

riveraines. D’abord comme bois de chauffe, car beaucoup moins cher que le bois de forêt, même si ses fumées sont plus corrosives. Dans la construction, c’est son caractère imputrescible qui est recherché, notamment pour les bateaux. Dans les maisons, on l’utilise surtout pour les piliers. Malgré tout, le palétuvier ne peut pas remplacer complètement le bois traditionnel, en raison de son diamètre beaucoup trop réduit. Les feuilles d’espèces comme l’afiafy servent traditionnellement de plantes médicinales contre les fièvres ou le paludisme. De même, l’espace nu des mangroves (appelé sirasira) est un terrain privilégié pour l’aquaculture, l’exploitation de crevettes par exemple, et l’extraction de sel. Bref, un écosystème complet, mais qui n’en est pas moins menacé d’extinction. « L’élévation du niveau de la mer due au changement climatique peut lui être fatale ou la contraindre à reculer vers l’intérieur des terres. C’est d’autant plus préoccupant que la mangrove joue un rôle important contre le changement climatique : en stockant du carbone dans son sol et ses arbres, elle lutte contre l’effet de serre », fait valoir Vololoniaina Jeannoda. La protection de la mangrove est de plus en plus confiée aux communautés locales, comme c’est déjà le cas à Nosy-Be, à Tuléar ou dans le Menabe. Elles s’occupent notamment du reboisement lorsque l’exploitation des palétuviers a été trop intensive. Un espoir pour la mangrove. Contact sur www.nocomment.mg

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COUSINS/COUSINES

La Réunion

Cousin ? Si son nom ne sonne pas vraiment malgache, la langue, la culture, les traditions du nord de l’île n’ont aucun secret lui. Et pour cause : il est né à Ambilobe, là où sont enfouis ses plus anciens souvenirs.

amedi soir à La Réunion. Une de ces multiples soirées salegy qui rassemblent la diaspora malgache. Alors que quelques créoles et métropolitains admirent Smédusés le déhanché malgache du bout du comptoir, Christophe est au milieu de

la piste, en transe… Il échange quelques paroles avec les cousins, ravis et étonnés de sa maîtrise de la langue et de la danse. S’il affectionne autant le salegy de Jaojoby ou de Wawa, c’est que cette musique lui parle, le plonge dans une ambiance qu’il a bien connue, il y a des années… Retour dans les années soixante. Le père de Christophe travaille à Madagascar comme chef de bureau d’étude pour la société sucrière Sosumav, et lui-même fait ses études au lycée français de Diego. « Mes meilleurs souvenirs sont en périphérie des lieux fréquentés par la communauté française. Comme d’aller se baigner dans le canal, beaucoup plus convivial que la piscine », explique-t-il. À l’âge de 18 ans, l’obligation du service militaire français le ramène à la Métropole. Il y passera plus de 20 ans, avec quelques retours dans sa famille qui distille aujourd’hui l’ylang-ylang du côté de Nosy-Be. Il y a six ans, il choisit de se rapprocher de sa terre natale en s’installant à La Réunion. Sans travail à son arrivée, il décortique chaque jour le journal local à l’affût d’un emploi. C’est ainsi qu’un matin il tombe sur un entrepreneur d’origine malgache dont le nom de famille, Kaparia, lui rappelle quelque chose. Il se rend chez lui et tombe nez à nez sur un vieil ami qu’il n’a pas vu depuis l’âge de seize ans : trois semaines plus tard, il est embauché. À La Réunion, le cœur, le destin et l’âme de Christophe restent bel et bien malgaches. Contact sur www.nocomment.mg

Une jeunesse malgache

Christophe

Hammerer 73


GASTRONOMIE

Pas de soucis,

Préparés à base de poissons crus, de riz et d’algues, les sushis font partie de ces délices nippons dont on ne fait qu’une bouchée. À Tana, on peut se les faire servir dans les règles de l’art.

es sushis, ces fameux petits plaisirs en bouchées, sont indissociables de la cuisine japonaise. Confectionnés à base de poissons crus, de riz et d’algues, on les trouve aujourd'hui sur les meilleures tables de la capitale, notamment au Lrestaurant Charly du Cartlon, à Anosy. « Depuis quatre ans, le Charly propose dans sa carte six types de sushis. Notre

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équipe a été formée par deux chefs venus du Gabon et du Congo afin de réaliser les meilleurs sushis de Tana , préparés dans les plus grand souci de la traditon », souligne Charles Eschauzier, Operations Manager du restaurant.


j’ai mes sushis ! Pour la petite histoire, le sushi est né au Japon aux environs du VIIIe siècle. À la base, c’est tout simplement du poisson cru conservé dans du riz cuit et du sel pendant plusieurs mois. Le Oshizushi, présenté en petits carrés, est la plus ancienne forme de sushi et également la plus facile à assembler. Il est généralement constitué de deux couches de riz entre lesquelles on dispose les ingrédients (poissons, légumes, algue nori), le tout pressé dans un moule rectangulaire dont le dessus et le dessous sont démontables. Mais bien d’autres formes sont possibles, comme le Nigirizushi (en boule) ou le Gunkanmaki (en rouleau), appelé aussi « vaisseau de guerre ». Au restaurant Charly, un plateau est composé de dix pièces de sushis : le Maki présenté en forme de rouleau épais, le Californie à base de feuilles d’algues roulées à l’envers, le Club qui est proche du club sandwich par sa forme, le Rainbow appelé ainsi en raison de sa superposition en couches de différentes couleurs, et le Futomaki, également à base de feuilles d’algues à l’intérieur. Quelle que soit la forme, on retrouve à l’intérieur différentes sortes de poissons crus et frais, notamment le saumon, l’espadon et la daurade. Dégustés dans les règles de l’art, les sushis se mangent à la main ou avec des baguettes, accompagnés de thé vert, de saké ou de bière. En revanche jamais d’eau qui est réputée gâcher les saveurs ! Pour corser son plaisir, on peut leur ajouter du wasabi, une pâte verte pimentée au curieux goût menthol. On peut aussi les accompagner de gingembre mariné au vinaigre ou encore les tremper dans une coupelle de sauce de soja. Et comme avec les sushis, on n’est jamais au bout de ses surprises, place aux spécialités sucrées ! « Nous pensons créer des sushis sucrés à base de riz, de lait et de fruits, excellents pour finir le repas », explique Charles Eschauzier. Mais présentement, c’est dans sa version salée que la bouchée nippone est la plus demandée. Comble du raffinement, le restaurant Charly propose également des sushis à emporter à la maison, rangés comme des bijoux dans de magnifiques boîtes. Plus de souci pour manger ses sushis… chez soi !

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GASTRONOMIE

INTERVIEW GOURMANDE D’avoir pratiqué dans le Dijonnais, vous rend forcément exigeant. S’il se défend d’avoir un style particulier, Nicolas Marconnet n’en défend pas moins une cuisine de tradition, subtilement acclimatée aux saveurs de Diego.

itulaire d’un brevet d’études professionnelles et d’un brevet technique hôtelier de l’école hôtelière de T Strasbourg, Nicolas Marconnet a suivi son apprentissage à

Nicolas MARCONNET chef de La Gourmandise (Diego Suarez) 76

Dijon puis à Paris. Il s’envole ensuite pour les Antilles où il va diriger plusieurs structures hôtelières. De retour en France, il ouvre son propre restaurant à Dijon, un des hauts lieux de la gastronomie française. Il y restera sept ans, avant d’être repris par l’envie du voyage. De là, quelques incursions en Angleterre puis au Portugal, avant de poser pied à Diego Suarez où il officie depuis cinq ans. Présentez-nous votre style… Il m’est difficile de répondre, je n'ai pas vraiment de style. J'essaie de m'adapter autant que faire se peut aux produits et à la clientèle de l'endroit où je me trouve. Quels sont vos produits de prédilection ? J’aime beaucoup travailler avec les produits locaux et si possible apporter une petite touche bien française. Quels sont les ingrédients récurrents de vos plats ? Les épices, les herbes fraîches et l'huile d'olive. Quel genre de cuisine n'appréciez-vous pas ? La cuisine trop lourde qui vous reste sur l'estomac…


Votre plat favori ? Le Romazava de Zébu haché relevé au gingembre et à la tomate. Votre boisson préférée ? J’adore le thé vert et côté alcool, un bon verre de vin régale toujours mes papilles. À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Ma carte est sur une ardoise : chaque jour deux plats et deux entrées changent. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? J’essaie d'appliquer les consignes de mes maîtres avec cette chose en plus qu’aujourd’hui il est possible d'avoir les épices et des produits de partout. Quels chefs sont vos modèles ? Alain Chapel, Les Frères Troisgros, Paul Bocuse. Votre recette du moment ? Dos de mérou rôti aux noix de cajou grillées et au combava. Quand et dans quel restaurant se tiendra votre prochain dîner ? À l'Auberge de l'Ile à Illhaeusern, lors de mon prochain retour en France. Votre actualité ? La Gourmandise ouvre d'ici la fin de l'année une boutique traiteur avec possibilité de déguster sur place sans interruption jusqu'à 23 heures. Pour l'année prochaine, je travaille sur des stages de formation et d'initiation aux métiers de la restauration.

Beignets de pommes

Ingrédients Pâte à frire. Mélanger 200 g de farine avec 2 jaunes d'œufs, une pincée de sel, deux pincées de sucre blanc, 20 cl de bière, et enfin 3 blancs montés en neige très ferme.

Préparation Faire macérer les pommes épluchées et coupées en rondelles dans du calvados, un peu de sucre, et une pincée de cannelle. Tremper les rondelles de pommes dans la pâte à frire et les plonger dans un bain de friture. Les égoutter sur du papier absorbant et saupoudrer de sucre glace au moment de servir.

PAR NICOLAS MARCONNET, CHEF DE LA GOURMANDISE (DIEGO SUAREZ)

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GASTRONOMIE

Filet de sole au poivre sauvage

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PROPOSITION GOURMANDE DE

Salade mélangée au magret fumé et au bleu


PAR NICOLAS MARCONNET, CHEF DE LA GOURMANDISE (DIEGO SUAREZ) Café gourmand Blanquette d'agneau aux petits légumes

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LE VIN DU MOIS

GASTRONOMIE

ISABELLE RAKOTOZAFY Œnologue depuis plus de vingt ans, Isabelle Rakotozafy est diplômée de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier.

Ce rouge de pays de Loire, AOC Saumur Champigny 2007, est issu de terroir « Tuffeau » et de cépage exclusivement Cabernet Franc. Sa vinification se fait par longue cuvaison en cuve ouverte, thermo-régulée et est achevée par un « malo » lactique avant élevage en barrique pendant neuf mois. Ce qui confère au vin, au nez et en bouche des palettes d’arômes qui vont du miel au réglisse, en passant par des notes de « torréfié ».

Saumur Champigny 2007 GABRIELLA DE LA VILLA ISORAKA Ce vin rouge sec léger, agréable, au nez ouvert, généreux, aux tanins fondus se mariera très bien avec un gigotin de lotte rôti et sa purée de pommes safranées (fin, croustillant, à chair fondante, d'abord saisie, meunière ensuite passé au four).

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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LE COCKTAIL DU MOIS

Un cocktail aux parfums de la Star, très agréable à boire et à découvrir au Café de la Gare de Soarano. Avec modération, bien sûr !

Le

Monaco de la

Star

servi par le Café de la Gare

Ingrédients (1 personne) • 20 cl de THB ou Gold Blanche • 1 cl de sirop de grenadine Star • 5 cl de limonade Sprite Préparation Dans un verre à THB, mettre quelques glaçons, puis verser le sirop de grenadine et la limonade. Allonger de bière bien fraîche (verser doucement pour éviter qu’il y ait trop de mousse). Servir dans un verre de type « verre tulipe ».

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.



SORTIR

Mahajanga

Quai Ouest

On dit que l’aventure commence au bout du quai. Chez Quai Ouest, elle est placée sous le signe de l’artisanat, des livres et d’un jardin d’intérieur qu’on ne se lasse pas d’admirer.

C hiche 84

Paris, il y a le quartier Latin et son Café de Flore. Un lieu À chic où il fait bon boire un verre en parlant littérature. Mahajanga possède un endroit similaire : c’est Quai Ouest,

une boutique, également salon de thé et bibliothèque, ouverte depuis 2006 sur un ancien entrepôt désaffecté. À l’époque le concept n’existait pas à Mahajanga. Il est dû à deux femmes : Dominique, la belle et élégante hôtesse, et Mercedes, sa pétillante amie salvadorienne. Il fallait trouver un nom à cet endroit. Pourquoi pas Quai Ouest ? « Rien à voir avec Humphrey Bogart, sourit Dominique. Quai c’est à cause du port aux boutres qui est à côté, et Ouest parce que la ville se trouve à l’ouest de

L’aventure


Madagascar... » Trois grandes salles se partagent l’espace, dont un remarquable jardin d’intérieur. La première salle offre un large choix de pochettes en croco, de colliers, de boucles d’oreilles, d’objets en corne, tandis que la seconde est plutôt dédiée aux tissus, aux chapeaux, aux sorties de bain… Puis c’est le jardin avec ses plantes vertes, judicieusement disposées, distillant une fraîcheur et un climat propice à la détente et à la réflexion. Aux murs, quelques toiles dignes d’intérêt. Le lieu idéal pour faire une pause, savourer un café où un cocktail de fruits en consultant la presse. Ajoutez-y du jazz en fond sonore et votre plaisir est total. Sans oublier la connexion Wifi gratuite qui attire jeunes et moins jeunes. Un lieu où les habitués aiment se rencontrer pour refaire le monde, parler de tout et de rien. Et pas comme au Flore de ces garçons impatientés qui vous font les gros yeux si vous vous attardez trop… Contact sur www.nocomment.mg

commence au jardin


Envie d’un mafé, d’un yassa de poulet, d’un tchep ? À la Table de Nika, toutes les saveurs de l'Afrique de l'Ouest sont réunies pour une cuisine authentique et toujours haute en couleurs.

SORTIR

L a Table de Nika

depuis quelques mois à Tananarive, Géraud ambitionne de faire découvrir Iennstallé la cuisine africaine à sa clientèle. La vraie ! Celle qu’il a découverte, goûtée et apprise voyageant à travers cette région. Et comme cette cuisine est souvent décrite comme la

plus riche et la plus variée de cette partie de l'Afrique, c’est bien de mafé, de yassa et de tchep dont il est question à La Table de Nika. Anciennement connue sous le nom de Nika, cette « gargote » d’Antanimena était jusque-là réputée pour ses sambos. Aujourd’hui elle se transforme en une véritable brasserie où il est possible aussi de se faire servir à toute heure les mille et un délices de la Casamance. Le mafé (ou maffé) est un plat traditionnel à base de bœuf ou de poulet. D’origine malienne, il n’en est pas moins devenu une spécialité sénégalaise, complètement repensée il est vrai. Servi avec du riz, des tomates, des pommes de terre et des oignons, il s’accompagne d’une sauce onctueuse à la pâte d'arachide qui lui donne toute sa saveur. Géraud le cuisine dans les règles de l’art, ce qui nécessite pas moins de deux heures de préparation. Seule dérogation à la recette traditionnelle, l’huile de palme, difficilement trouvable ici, qu'il remplace par l’huile de soja. Son yassa (poulet mariné au citron avec des oignons) et son tchep (poisson aux légumes et riz à la vapeur) sont également des plats originaires de la Casamance qu’il a plaisir à reconstituer. Et si la cuisine africaine n’est pas votre dada, pas de problème : les spécialités malgaches sont également au rendez-vous ! Autant d’invitations au voyage dans un lieu très convivial où « simplicité et plaisir » sont les maîtres mots. Contact sur www.nocomment.mg

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Les saveurs de l' Afrique





CARNET DU SUD Bonjour, carnet du Sud vous fera faire un petit tour à Tuléar, puis au Nord jusqu’à Morondava, puis au Sud jusqu’à Itampolo. Aujourd’hui TULEAR… TANA – TULEAR « Nationale 7 » de bout en bout et au bout du bout l’arrivée à Sans Fil, stationnement animation on y est à Tuléar dit « TULEAR LA BLANCHE » (vieille appellation du temps où la peinture était à porter de toutes les bourses) ou « TULEAR TSY MIRORO » (qui ne dort jamais) et… effectivement le non dormir est à portée…

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ord de mer, petits bars, ZAZA CLUB que l’on ne décrit plus et sa radio Soleil sur FM 90 Mhz, LE BŒUF avec Guillaume qui fait fort, l’Etoile de Mer avec Sandrine qui aura le plaisir de vous accueillir, CHEZ LALA quand elle est là elle est là holala! Quartier Mahavatse et son embarquement pour Anakao en vedette rapide ou pirogue Vezo, et le top VIP « L’HYPPOCAMPO » avec son petit bout d’ANITA. Mais revenons à l’arrivée à Sans Fil et son stationnement bordelique à souhait, la halte CHEZ ALAIN dit « LALIN » toujours en concurrence avec L’ESCAPADE de MICHEL dit « MICHOU » pour « les intimes »… Poussons en ville en pousse, le bazar Be, les banques, Air Mad, le « KILY » à palabre, « DEDE » et son Univers de la pierre (un cadeau sur simple visite…),le quartier de Besakoa avec le petit coin tranquille et discret du « Sax aphone »et son boss Patrick, le Musée MAHAFALY (art et tradition), le marché artisanal avec coquillages, bois, nattes en bord de mer derrière l’Alliance Française etc….. Vers le port, musée Station Marine avec COELACANTHE et le rire de CLEMENTINE, et embarquement avec le tout nouveau bac Fiavota pour Anakao (horaires variables!?). Mais fi de listing et voyons les choses avec leur odeur et en prenant son temps au pays du « MORAMORA »… Vision des choses via BEN ARES qui, ayant bu l’eau du « FIHERENANA », s’est posé, a enfanté et pris demeure…

I


CARNET DU SUD TULEAR

Attends voir. Ne te fie pas aux canons de beauté d’emblée. Ne file pas les jambes à ton cou vers les paradis convenus, plages, bronzettes et farniente. Elle n’est pas cette ville des guides pour bobo routards qu’on croit, cette ville d’étape sans atours et sans attraits. Toliara se laisse désirer. Si tu veux l’appréhender, l’adopter, enfonce-toi, va plus loin que son Partout à Mada, son centre Bazar Be, son bord de mer avec son Zaza Club de nuit, ses restos chics et ses langoustes. En trois mots : reste et palpe. Dès l’arrivée à Sanfily, au stationnement des taxi-brousses, romps le temps. C’est un nouveau départ. Entre dans le temps qui s’impose malgré toi, pose-toi oui pose-toi, laisse causer les chauffeurs qui te happent pour te conduire à ton hôtel de choix, aux trois étoiles ou hotely gasy qui ne manquent pas. Prends un pot, deux pots, en attendant tes bagages après ton long voyage... et vois... le remue-ménage, les chargements, déchargements, les étages de sacs, valises, colis, caisses sur les toits, les posy posy entre les véhicules à moteurs, ci et là, les poules et les canards dans les gony et les cages, la vendeuse de pains, bonbons ou sambos, le vendeur de soupes chinoises sur le tas, le trouveur de bouteilles en plastique, le porteur de sacs de riz, de maïs ou de ciment, de tout et n’importe quoi... Entends la cohue, le tsapiky qui pétarade, les rires à la louche, tout le brouhaha. Un bain s’annonce déjà que tu ne regretteras pas ! Après ta première nuit inspirée, peut-être, par une touche, une note que tu ne soupçonnais pas capable de t’emporter, par un accord, une boutade, une tangente que tu n’imaginais pas susceptible de te captiver, au lever très matinal, idéal, dès les premières lueurs, en adéquation avec la lumière et les premières fumées de cuisine, avec le rythme des hommes et des femmes en activité, bien avant l’ascension de l’Œil-du-Jour et ses poussées de chaleur, prends ton café gargote, un ou deux bokoboko, pour le goût de la rue, le goût de tous, avant tout. Puis file en douce une autre danse. Mora mora va sans dire... ou si tu préfères, sans empressement, sans volonté de tendre en ligne droite vers un but, un lieu précis. Tu auras tôt fait de comprendre que la ligne droite est la voie la plus longue, la plus fastidieuse qui soit, pour entrer dans la peau de ce terrain, rusé, plaisantin, filou, charmeur sans nul doute, et que tu ne perdras pas le nord, bien au contraire, à suivre ton flair, déambuler, te laisser saisir par la couleur de la vie qui grouille et s’offre à toi...

II


Par tes semelles de vent ou tes tongues, sous l’éclairage d’un soleil lécheur aux nuances feux, échoue peut-être au marché de Sakama et venelles, veines ou vaisseaux avoisinants, à dominante vert-de-brèdes, avec rouge et orange qui t’en jettent plein les yeux, fruits, légumes, légumineuses de toutes sortes, où femmes, hommes, enfants au charbon vont et viennent, au cœur d’un branle-bas de combat de charrettes à bras, brouettes à barbaques et bicyclettes, de marmites de riz, de patates douces et manioc bouilli, de marguerites frites des commerçantes et commerçants en vrac et tous sourires. Infiltre-toi peut-être plus loin et débouche, sur un sol de paille, de cendre et de son, sur des aires plus dégagées où sont parqués les sacrés zébus broutant allègrement au milieu d’un désordre organisé de charrettes et de conducteur à bestiaux fumant, buvant café, faisant la pause. Chemin faisant, arrête-toi pour un jus de tamarin, une bière bien fraîche, des brochettes, des tsaky tsaky sur le pouce, te mêlant, te confondant avec cette masse qui t’interpelle, qui s’adresse à toi de but en blanc. Ou choisis un coin d’ombre, tenté par des odeurs fumantes, une invitation à la détente, une invitation à inviter celui ou celle qui te tend la main ou te fait un clin d’œil, enclenche une conversation...

III

CE CAHIER SPÉCIAL A ÉTÉ FINANCÉ, ÉCRIT ET MISE EN PAGE SOUS L'ÉGIDE D'OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES DE TULÉAR.


CARNET DU SUD TULEAR

Si tu aimes le parfum de la mer, alors que déjà la lumière baisse, que tes pas te mènent au marché de Mahavatse et ses poissons, cette enfilade d’étals d’un côté de cette rue de goudron avec les acheteurs qui se bousculent et empiètent sur la voie provoquant des embouteillages inévitables, et des cris, et des rires somme toute, qui te rappelleront que rien ne presse, te diront encore "Ne cours pas les plages mais reste" ou, tout se peut, car tout est possible, "Suis-moi donc, là-bas, au sud ou à l’ouest, plus loin, à Andabizy ou Andakoro, au bal-poussière, chez moi à Tsimenatsy, Betania ou Besakoa, dans mes lieux saufs, dans mon Ile-La-Brousse, dans mes dédales de sable, de coqs et de chèvres..." Et c’est ainsi, sans objectif, sans attente, puisque tout est donné, sans quête de sens mais de substances, sans savoir de quel sel ou quel piment demain ou le surlendemain sera fait, que tu étreindras Toliara-La-Belle-Qui-Te-Conquiert... Donc à se voir sous peu et rendez-vous en Décembre pour les sentiers et senteurs de Tuléar à Morombe…


Envie de se dépasser, de se mesurer au vide ? La tyrolienne est là pour vous apporter le maximum de sensations fortes. Accroché à la corde on se sent la légèreté d’un oiseau et l’âme d’un Rambo. Est-ce possible ?

amedi matin. Nous voici à Ampefy, à 160 km de la capitale. C’est là, aux chutes Simposante de la Lilly, que Jérôme a sa tyrolienne, en activité depuis sept ans. Décor : une cascade de 17 mètres de haut qu’il

nous propose de franchir à l’horizontal au moyen d’une corde et d’une poulie. Lorsque le déplacement est vertical, on parle plutôt de taggle-rope ou de zip, mais ici il s’agit bien de tyrolienne. Une technique de franchis-sement d’obstacles très à l’honneur chez les commandos, devenue ces dernières années l’attraction favorite de bien des parcs de loisirs. « Tout le monde a envie de jouer les Rambo au moins une fois dans sa vie, juste pour goûter à la sensation de ramper dans les airs », explique Jérôme. À ses côtés, un groupe d’étudiants étrangers qu’on sent très impatients de se lancer dans le vide, le temps quand même de recevoir les ultimes consignes de sécurité. Pas grand-chose en


fait, il n’y a qu’à se laisser glisser. « Il m’arrive de recevoir des cadres d’entreprise lors de séminaires de motivation. L’exercice est à forte charge d’adrénaline, un peu comme le saut à l’élastique, mais sans danger car le matériel répond à toutes les normes de sécurité », commente Jérôme. C’est à moitié pour me rassurer, car il est temps pour moi d’enfiler le harnais. Les étudiants se sont déjà élancés. J’entends leurs cris qui se perdent au loin alors que la poulie les emporte à toute allure au dessus de la cascade. Pieds posés sur le rocher qui sert de plate-forme pour sauter, je regarde le vide sous mes pieds. Ambiance Rambo, effectivement… Jérôme m’encourage du regard. « Avant c’est toujours impressionnant, pendant c’est le pied, et après on a envie de recommencer », m’assure-t-il. Cette fois je me lance. Le cœur battant, les yeux fermés… la sensation est tout simplement indescriptible ! Glissant le long du filin, j’ai l’impression de m’envoler dans les airs, avec le grondement de la cascade qui ponctue ma course. En rouvrant les yeux, je m’aperçois que j’ai déjà atteint l’autre extrémité, accueillis par mes étudiants qui applaudissent à tours de bras. Tout en bas, un homme tire sur la corde pour me faire redescendre. Déjà ? Sur certaines tyroliennes, comme le Roll'Air Cable installé dans les Hautes-Alpes, en France, la vitesse de descente peut atteindre jusqu’à 140 km/h : le système fonctionne, il est vrai, avec un câble en acier et non pas, comme ici, avec de simples cordes. « La vitesse, ce n’est pas important, l’important c’est de l’avoir fait », me lance Jérôme. Et là-dessus nous sommes bien d’accord.

LOISIRS

T yrolienne

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Le plaisir tient à un fil

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F lybox

LOISIRS

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Tuléar

Il doit à ses sauts périlleux qui le propulsent à deux mètres du sol son surnom de Flybox. Un champion de lutte traditionnelle (doranga), capable de relever tous les défis… y compris dans les concours de slam.

riginaire de Morombe, Désiré Randrianantenaina, dit Naina, pratique les arts martiaux depuis l’âge de 5 ans. Dans O son quartier d’Ambalanombikamoa, à Toliara, il est considéré

comme un maître du doranga, un style de combat traditionnel du sud-ouest qu’on combine ici avec le kung-fu. Officiant au sein du KoFoMaTo Doranga (Kolon’ny Fotompisainana Malagasy), un club très apprécié des amateurs de lutte, on le compare souvent par sa souplesse et sa rapidité à l’acteur Jackie Chan, à qui il voue d’ailleurs un véritable culte. « C’est l’exemple même du combattant qui n’abuse jamais de ses pouvoirs. Il les met au service du bien commun, le plus souvent pour réparer un tort, et toujours avec le sourire », considère Naina dont la carrure impressionnante cache également un amateur de slam et de poésie. « Avec mes poings je montre une facette de ma personnalité, avec le slam j’en montre une autre », confie-t-il. Inutile de préciser qu’il vaut mieux le défier à un concours de slam que sur un ring… Car ce garçon de 25 ans est capable des plus hautes prouesses physiques, comme d’effectuer un saut périlleux à l’envers qui le propulse à deux mètres du sol à la façon d’une tortue Ninja ! D’où son surnom de Flybox – la « boîte qui vole » ou le « boxeur volant », peu importe. Un style de saut qu’il ne

L’art de s’envoyer en l’air


cesse de perfectionner et contrairement aux films de kungfu, réalisé sans aucun trucage. « J’ai bon espoir d’aller audelà des deux mètres », précise-t-il. Entre deux acrobaties aériennes, Flybox trouve encore le temps d’enseigner l’anglais et la gymnastique au lycée Père Barré de Tuléar. Un esprit sain dans un corps sain, en somme. « Quand je saute je ne m’interdis jamais l’espoir d’atteindre un jour les étoiles, c’est ce qui me permet d’aller de plus en plus haut ». Et là, vous l’avez compris, c’est le poète qui parle. Contact sur www.nocomment.mg


Poker

LA MODE !

menteur Viva design Robe marinière rouge et blanc

O

n se serait cru au Nouveau Mexique. Le genre de bar en plein désert où l’on te sert la téquila à la feuille de cactus, avec toujours une hôtesse avenante pour te proposer de jouer tes santiags au poker…

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Page2 Spartiate à talon haut Ar 95 000

Intimea Robe blanche deux pièces Ar 68 000 Distingo Ceinture cuir marron à boucle cuivre Ar 95 000

P

aquita c’est celle qui riait tout le temps et Rosita celle qui ne riait jamais. Je ne dis pas la moins tricheuse, car à sa façon de battre les cartes je sentais bien qu’il fallait que je me tienne à carreau…

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E

lle a montré son jeu à Paquita qui a hoché de la tête d’un air entendu. « Tes santiags, c’est bien de la peau de serpent ? », elles ont rigolé. Ca sentait le carré d’as à pleine nez, peut-être le brelan…

Fosa Débardeur Bali Ar 60 000 Distingo Sac it bag Ar 90 000 Fosa Chaussures Rodos noir Ar 320 000

Page2 Chaussures à talons Ar 105 000


Fosa TS aloha Ar 95 000

Page2 Bracelet bleu 9 pièces Ar 29 000

Viva design Chemise blanche Pantalon coupe cigare

Fosa Panta-court shini Ar 140 000

A

u fond de la salle, une fille s’est mis à siffloter le Concerto d'Aranjuez. Le truc qui te met bien à cran. Avec ma paire de deux même pas assortis, je n’avais vraiment pas de quoi faire le mariole !

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Fond de teint Pure fluide mineral 45 000 Ar Feutre à lèvre Color Sensational 30 000 Ar Gemey Maybeline Mascara Volum’ Express Colossal 25 000 Ar

P

our mentir au poker, il faut avoir l’œil. Celui de Rosita était beaucoup trop insistant pour être honnête. Quand j’ai dit « je suis », elle a changé de couleur…

Remerciements : Modèles : Hiany & Mirana Make-up et coiffure : Tsou avec les produits L'Oréal Prise de vue : La Villa Isoraka


Intimea Chemise top Ar 62 000 Bracelet Ar 45 000 Fosa Pull kimono Ar 150 000

Distingo Chemise top Ar 80 000

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Intimea Veste militaire Ar 72 000 Leggins Ar 72 000

Page2 Cuissardes Ar 290 000

Intimea Veste militaire Ar 72 000

Fosa Top Q1101-110 Ar 100 000

Collier hibou Ar 42 000

S

ûr qu’elle se voyait déjà dans mes santiags. Mais comme on dit, mieux vaut ne pas vendre la peau du serpent avant de l’avoir tué…

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Blackwear String fushia Ar 20Â 000


L

e string rouge, je sais, c’est pas coton à expliquer, mais je vais essayer. C’est celui de Josita, car la partie c’est moi qui l’ai gagnée ! Pour une fois, elle avait trouvé plus menteur qu’elle…

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LA MODE !

F rédéric Quehen

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En passant du « grand bleu » au saphir étoilé, Frédéric Quehen n’a jamais eu l’impression de déroger à sa vocation première. Quand on a le pied marin, on a forcément la tête dans les étoiles…

e bleu du ciel, la mer, le saphir, tout se rejoint », estime Frédéric Quehen. Pour s’en convaincre, il suffit de pousser la porte du Tamarin-Saphir étoilé, une bijouterie qu’il «L a installée sur la plage de Madirokely, dos à l’océan. Marin dans l’âme, né à Nantes en 1962,

il réalise à 25 ans un tour du monde sur un petit solitaire de 8 mètres. Pourtant, c’est bien comme prospecteur de pierres qu’il choisit de se reconvertir lorsqu’il s’installe à Nosy-Be en 1997. Un endroit qu’il connaît bien pour avoir passé sa petite enfance entre Antsohy et Port Berger. À cette époque, le site de l’Ankarana, à une centaine de kilomètres au nord de Nosy-Be, vient tout juste d’être révélé et il est exceptionnel par la qualité de ses saphirs. Bien sûr, il faut creuser profond, retourner des tonnes de roches avant d’espérer trouver un beau cristal bleu. « C’est comme chercher une aiguille dans une meule de foin », convient Frédéric Quehen. Un phénomène tellement rare qu’il vaut au saphir son appellation de « pierre précieuse » en bijouterie, au même titre que le diamant, le rubis et l’émeraude. Sa joie de prospecteur est à son comble quand il lui arrive d’extraire du sol un saphir étoilé, appelé ainsi en raison du curieux reflet en étoile que renvoie la surface de la pierre au contact de la lumière. « Un saphir sur cent développe cette propriété due à de minuscules aiguilles de rutile contenues à l’intérieur », explique-t-il. Pour mettre cet astérisme en valeur, il faut tout l'art du lapidaire, une autre facette du talent de Frédéric Quehen. « La taille en cabochon est celle qui met le mieux l'étoile en évidence. Il faut qu’elle soit entière, bien centrée sur le cabochon et pas trop épaisse », explique-t-il. Et le résultat, ce sont ces bagues, bracelets, boucles d’oreilles, chaînes et pendentifs que le visiteur a tout le loisir d’admirer en pénétrant dans la boutique. « Depuis l’ Antiquité, le saphir étoilé est réputé pour être la pierre protectrice des voyageurs, aussi bien en mer que sur terre », précise Frédéric Quehen, jamais plus heureux que lorsque ses créations sont porteuses de sens, voire de poésie… Contact sur www.nocomment.mg

De la mer aux étoiles

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DÉCO

U ne table bien servie

La Romance Nappe brodĂŠe en lin gris blanc avec 12 couvert 690 000 Ar

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Fragile Ustensiles de cuisine 90 000 Ar


Fragile Saladier barque 90 000 Ar

Nil meuble Miray Dining Room 9 861 000 Ar

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DÉCO

N athocéane Nathalie s’est lancée il y a plus de dix ans dans la peinture à l’aiguille mais elle n’est ni peintre, ni brodeuse. Son métier porte un nom peu connu, elle est artiste cartonnier.

telier unique en son genre, installé à l’entrée d’Ambalavao, Nathocéane propose des tableaux aux A dessins originaux, entièrement brodés. Ces dessins sont

conçus par Nathalie, qui est née et a grandi dans cette petite ville du Sud. Courbée sur sa table de bureau, elle

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libère sa créativité par le dessin et le choix des couleurs : à l’aide d’un crayon et d’un carton, elle crée des formes, des images, des silhouettes. Les couleurs ne sont ni gouache ni pastels mais les nombreux écheveaux de broderie dont elle maîtrise les centaines de teintes. Après plusieurs heures de travail, son croquis est constellé de chiffres, rappelant le nuancier des fils de broderies. « Je les connais tous par cœur, alors que je ne retiens même pas mon numéro de téléphone », s’amuse-t-elle. « Je vois toutes les nuances à travers des chiffres. C’est un automatisme. » C’est ainsi qu’elle conçoit des tapisseries, avec ses chiffres


en tête, cherchant à transmettre les sensations et les lumières qu’elle a toujours connues : les couleurs de la chaleur, l’élégance des troupeaux de zébus, les femmes lascives de la côte, les lumières chatoyantes des Hautes-Terres. Sa boutique lui ressemble, colorée et chaleureuse. Dans la cour aux murs rouges, assises sous des auvents peints en jaune, une vingtaine de brodeuses s’activent. « Tout a commencé par un concours de circonstances : je connaissais des jeunes filles qui ne trouvaient pas de travail, et j’avais envie de créer quelque chose ». En dix ans, elle a travaillé avec plus de cinquante

brodeuses qui ont appris une technique, le respect des matières et du travail bien fait. Brodant avec un point de tige continu, elles donnent vie aux dessins que Nathalie leur a transmis, faisant apparaître, heure après heure, une tapisserie colorée. Les compositions sont nées progressivement : « J’ai commencé par dessiner un ou deux modèles de pochettes, quelques T-shirts, puis rapidement, j’ai conçu des tableaux ». Elle propose maintenant des dizaines de modèles, souvent figuratifs, parfois abstraits et vend à Ambalavao, dans l’Isalo, à Antananarivo. Et quand on lui demande comment elle trouve son énergie et son inspiration, elle répond dans un rire : « Ici, dans les paysages, les hommes, les couleurs : regardez comme c’est beau ». Contact sur www.nocomment.mg

Nathalie de fil en aiguille

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CAHIERS DE NUIT

Oktoberfest

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t

Oktoberfes

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Le Six

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Tana Arts Café


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Le Lo uvre


Le Ro ssini


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TA KUDĂŠ an Urb b Clu



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Le B'

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CafĂŠ de la Gare

Ange de la nuit by

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La Medina


Le er Glaci


Mojo


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XL Bar



La Bousso le

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Le Club

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Shak Maju ira nga


Manson


Villa Isoraka




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x Le Phoeni

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BY NIGHT

L alaina

10 ans, c’est cool ! Outcool, le bar-internet d’Ampasamadinika, a fêté ses 10 ans le 10 octobre dernier. Pour l’occasion, Lalaina, le propriétaire des lieux, a mis les petits plats dans les grands.

Que retires-tu de ces dix ans d’existence ? J’ai créé Outcool en octobre 2001, parce que j’ai toujours voulu avoir un bar, c’est aussi simple que ça. À mon retour au pays, j’ai découvert un endroit qui faisait bar et cyber et j’ai décidé de faire la même chose en créant Outcool. Mais

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ça na pas marché, les gens le voyaient plus comme un cyber et le côté bar était délaissé. Sur ce, la crise de 2002 n’a pas arrangé les choses. Bref, on passait notre temps à jouer en réseau... C’est grâce à mon associé Nino que le bar a vraiment décollé. On a mis en place le menu : salades, sandwichs, desserts, et Outcool est devenu un bar d’apéro très tendance à Tana. Comment s’est passée la célébration de ces dix ans ? Nous avons réservé trois jours pour fêter l’anniversaire. Trois petites fêtes plutôt qu’une grande car l’endroit n’est pas très grand... Du mercredi au vendredi, nous avons donc organisé trois soirées à thèmes : un mix-DJ, un concert acoustique et un apéro sushi. Ce dernier en collaboration avec une amie qui vient de se lancer dans la réalisation de sushis. Et pour les 10 ans à venir ? Toujours garder le côté convivial qui traduit bien l’esprit de cet endroit. On ne va peut-être pas agrandir l’espace puisqu’il fonctionne très bien comme ça, mais il y a toujours moyen d’améliorer. Contact sur www.nocomment.mg



JEUX

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Un soir sur la route digue ans la lumière rasante du soir, ceux qui marchent le long de la digue ont des allures d’ombres chinoises. Les femmes et les hommes portent sur la tête des bassines de plastique, de grandes sobika ou des planches de bois. Certains vont à vélo, D d’autres poussent devant eux un couple de zébus. Tout ce monde forme un lent défilé de silhouettes noires qui se détachent

nettement dans le contre-jour du ciel, au sommet de la digue, à trois ou quatre mètres au-dessus du sol. La digue file du sud vers le nord et semble partager le monde en deux. D’un côté, à l’est, c’est la route où les véhicules hors d’âge avancent dans le brinquebalement de leurs mécaniques usées, laissant derrière eux des nuages de fumée noire. De temps à autre, un imposant 4x4 surgit dans un grondement de moteur, double à toute vitesse et disparaît dans un sifflement de klaxon. Plus loin, c’est la ville dont l’extension permanente est visible aux vastes remblais, aux chantiers de construction. De l’autre côté, je devine, derrière la digue, l’immobilité brumeuse des cressonnières, les fumées des briqueteries qui font songer à autant de petits temples où l’on brûlerait de l’encens. Et les eaux rouges de l’Ikopa, qui s’en vont le long de la plaine pour descendre les gradins des hauts plateaux avant de se jeter dans la Betsiboka. En arrière, les collines de l’Imerina se teintent de cuivre et d’or. Je roule assez lentement. Un groupe d’écoliers marche sur la digue. Par les vitres ouvertes de ma voiture, le vent m’apporte leurs cris aigus. L’un d’entre eux paraît tout à coup s’éjecter du groupe et roule le long du talus qui descend vers la route. Un camion arrive, mais l’enfant semble l’avoir vu. Il dégringole lentement dans les éclats de rire de ses camarades. Dans une dernière cabriole, il arrive en bas de la digue. Mais au lieu de s’arrêter, il se redresse d’une brusque détente, fait une pirouette et atterrit au milieu de la chaussée. Le camion et moi klaxonnons en même temps, freinons en même temps. L’enfant, comme un animal aux abois, s’immobilise, le visage tourné vers le camion qui, malgré ses freins enfoncés à bloc, fonce vers lui dans un effroyable crissement de pneus. Au dernier moment, l’enfant bondit de travers et se retrouve de mon côté de la route. Ma voiture est elle aussi encore lancée en dérapage et je percute l’écolier.

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FICTION Je prends conscience de ce qui Je pensais que le heurt serait beaucoup moins brutal, j’étais presque à l’arrêt. J’entends pourtant un choc sourd, je vois le risque d’arriver. Je suis à deux doigts petit corps s’élever dans les airs, rebondir contre le capot de d’apparaître dans les gros titres du la voiture comme un pantin désarticulé, se faire projeter en lendemain sous cette formule devenue banale : « Un chauffard avant et atterrir brutalement sur l’asphalte. lynché par la foule à Andohatapenaka ». La mort injuste et Je coupe le contact et me rue hors de la voiture. Je me stupide. Comme l’aurait été celle de cette petite fille si précipite vers l’enfant étendu sur le bord de la route. Il se l’accident avait été plus grave. redresse au moment où j’arrive. Je ne suis qu’à moitié Le meneur, qui tantôt harangue la foule, tantôt m’injurie, conscient de ce que je fais. Je lui palpe les bras, les épaules. J’ai me prend soudain par la manche et me secoue violemment le l’impression d’évoluer dans la réalité cotonneuse d’un rêve. bras. Ce contact a sur moi l’effet d’une décharge électrique. Je lui demande s’il a mal. Je m’aperçois que c’est une fillette. Je me baisse, prends la fillette dans mes bras et, poussant Elle me regarde avec de grands yeux étonnés mais calmes. un hurlement qui fait reculer tout le monde de surprise, Elle paraît indemne. Je m’engouffre avec elle lui redemande si elle dans ma voiture dont « J’ai le sentiment d’évoluer dans une bulle se sent bien. Elle je verrouille les portes. hoche la tête en signe Aussitôt, la foule de verre au milieu d’une marée de visages d’affirmation. se resserre autour de déformés par la colère… » Mais la douleur ma vieille 504 qui ne vient pas toujours commence à tanguer immédiatement. Il faut que je la conduise à l’hôpital. Je lui sous la pression de toutes ces mains collées à la carrosserie et demande où habitent ses parents, s’ils ont un téléphone où aux vitres. J’ai le sentiment d’évoluer dans une bulle de verre je peux les joindre. La petite fille ne répond pas. Elle regarde au milieu d’une marée de visages déformés par la colère. derrière moi, un peu vers le haut. Je me retourne et m’aperçois Je me tourne vers la fillette. Elle paraît très calme. Ses qu’une foule compacte nous entoure. D’un coup, mes oreilles pupilles sont très dilatées. Les poings martèlent maintenant le s’ouvrent au vacarme environnant. C’est un brouhaha informe toit et les vitres de la voiture qui remue de plus en plus. où se mêlent questions, commentaires et interjections. Un – Comment t’appelles-tu ? homme s’enhardit, se détache de la masse et se plante devant – Lanto, articule-t-elle faiblement. moi. Il se met à gesticuler et à éructer des paroles de rancœur Un caillou éclate la vitre arrière et j’ai l’impression et de menace. La foule derrière lui murmure son approbation que le flanc droit de ma voiture se soulève. Sans et se resserre toujours davantage autour de moi et de la fillette. réfléchir à ce que je fais, je parviens, malgré le 149



tremblement de mes doigts, à glisser la clé dans la serrure et actionne le contact. Le moteur démarre. La foule a un léger mouvement de recul. Je comprends ce qu’il faut faire. J’enfonce l’accélérateur, j’enclenche la première et je fais patiner l’embrayage. Certains commencent à s’écarter, mais à peine. Je fais rugir le moteur de plus belle et je donne davantage de prise à l’embrayage. Il faut que j’aie l’air décidé à passer coûte que coûte, quitte à blesser plusieurs personnes. La voiture avance de quelques centimètres. Mais la masse humaine devant moi reste dense et, semble-t-il, infranchissable. Je fais une fausse manipulation et la voiture soudain bondit de presque un mètre en avant : surpris et déséquilibrés, mais indemnes, les gens s’écartent. Je profite de l’ouverture et je lance la voiture. Je me dégage dans une volée d’insultes et de pierres dont plusieurs éclatent les vitres. Je fonce vers l’hôpital. C’est quelques minutes plus tard seulement que je mesure l’étendue de ma peur. Il me faut refaire chauffer trois fois l’allume cigare avant de parvenir à allumer une cigarette. Je tremble trop. Je regarde la petite. Elle a les yeux tournés vers moi et me dévisage, toujours en silence. Elle n’a pas prononcé un seul mot depuis l’accident, excepté son prénom. – Tu verras, tout ira bien. Nous allons voir le docteur pour être sûrs que tu n’as rien et je te reconduis chez tes parents. D’ailleurs, nous arrivons à l’hôpital. Je sors, contourne ma voiture, ouvre la portière et prends la fillette dans mes bras. La carrosserie est maculée de tâches, de crachats et d’impacts de cailloux. Plusieurs vitres sont cassées. Le médecin urgentiste a l’air à la fois compétent et

nonchalant. C’est une femme. Elle nous fait signe d’approcher au bout de dix minutes environ. J’explique la situation. Elle prend note sans faire aucun commentaire. À la fin, elle me tend une ordonnance et m’indique la caisse. Il faut payer d’avance. On va faire à Lanto des radios du bras gauche, de la cage thoracique et du crâne. Dans le couloir qui sert de salle d’attente, une famille est là. Un petit garçon qui est tombé dans une bouche d’égout. Il a une vilaine écorchure sur le bras, mais il n’est pas blessé. Comme il s’est cogné la tête en tombant, ses parents veulent s’assurer qu’il n’a pas de fracture. Le radiologue les appelle, ils nous laissent seuls dans le couloir. Lanto est assise à côté de moi, immobile, le regard perdu dans le vague. Et toujours aussi muette, malgré mes questions. Une demi-heure plus tard, c’est notre tour. Le local de radiologie est vieillot sans être sale. Mais le matériel me paraît très moderne. Peut-être un don. L’opérateur me fait signe d’approcher et me demande de m’allonger sur la table. Je lui explique que ce n’est pas moi, mais la petite fille qu’il faut examiner. Il hausse les épaules et ordonne à l’enfant de monter. Je l’aide à s’installer. L’homme ne m’a pas demandé de sortir. Il indique à Lanto les positions à adopter pour les radios. Elle se trompe un peu et il la manipule sans douceur. Je m’aperçois qu’une larme coule le long de la joue de la fillette. Cette grosse machine doit lui faire peur. Il faut ensuite attendre le développement des radios. Voilà près de deux heures que nous sommes là. Dehors, il fait nuit noire. Nous nous installons sur un banc

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et Lanto s’endort presque aussitôt contre moi. J’observe le défilé des urgences. Des gens grièvement blessés ou mutilés, des familles en pleurs. Je vois passer une fillette, dans les bras de ses parents affolés. Son visage est jaune, son corps déjà roidi par la mort. Un médecin enfin nous fait signe. Un homme, cette fois. Il nous invite à le suivre, nous entrons dans un cabinet extraordinairement exigu. Un bureau minuscule, une armoire d’archives qui prend presque tout le reste de la pièce et une balance fracassée dans un coin. Je prends place sur une chaise qui manque de s’écrouler sous mon poids. Lanto, dans mes bras, dort toujours d’un sommeil imperturbable. Le médecin déclare avec emphase que les radios n’ont révélé aucune anomalie ; il signe une ordonnance et me demande de le payer tout de suite en liquide. Je paye et nous quittons l’hôpital dans la nuit froide pour regagner le parking et la voiture. Lanto est toujours endormie dans mes bras. J’ouvre la portière et je la dépose sur la banquette. Il faut maintenant qu’elle me dise où habitent ses parents. Je lui caresse la joue pour la réveiller. Elle ne réagit pas. Elle dort d’un sommeil très profond. Je lui caresse les cheveux, le front. Soudain, je réalise qu’elle est très chaude. Je la palpe de nouveau : elle est brûlante de fièvre. Je me redresse, je regarde vers l’hôpital,

je m’accroupis de nouveau et j’essaie de la réveiller, je lui tapote la main, puis la joue. Elle ne réagit pas. Quelqu’un derrière moi me parle et me met la main sur l’épaule. Je me retourne sans me relever. À la lueur de l’unique réverbère du parking, je reconnais le père de l’enfant qui est tombé dans la bouche d’égout. Il a l’air très excité, à la fois heureux et gêné. – Monsieur, ils se sont trompés, ils ont inversé les radios. Voici celles de votre fille. Je regarde sans comprendre l’enveloppe qu’il me tend, je reste les bras ballants. Brusquement, je réalise pourquoi l’homme a l’air gêné. Je me redresse et lui fais face. Je peine à formuler ma question. – Mais alors, le diagnostic… à quel moment ont-ils inversé les clichés ? – Monsieur, je suis désolé. Votre fille… ils nous ont dit que notre fils avait une hémorragie cérébrale… mais en réalité… c’est votre fille… Je me précipite vers la voiture. Lanto est là, toujours endormie. Je me penche vers elle, lui touche le front. Sa fièvre a baissé, sa peau semble même un peu froide. Je distingue mal ses traits dans la nuit. Je la prends dans mes bras. Elle me paraît si lourde. Je palpe sa poitrine, j’approche mon visage du sien, de son nez, de sa bouche : elle ne respire plus.

« Un caillou éclate la vitre arrière et j’ai l’impression que le flanc droit de ma voiture se soulève.… »

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AGENDA

Vendredi 14 octobre au samedi 5 novembre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Installation et peinture, artiste : Fernand Noukouni Mardi 1er au samedi 12 novembre 2011 AfT : Exposition thématique : « Voltaire : de la Bastille à la Comédie française ou la seconde naissance de Voltaire » Mercredi 2 novembre 2011 AfT 9h-12h : Contes à plusieurs voix avec Chantal Constant, Robine Ramanandraisoa, Marthe Rasoa, Mitia, Esther Randriamamonjy, Hanitra Lalaonirina - Rencontre entre les conteurs, hall AfT 15h : Contes à plusieurs voix avec Chantal Constant, Robine Ramanandraisoa, Marthe Rasoa, Mitia, Esther Randriamamonjy, Hanitra Lalaonirina - Spectacle de conte, hall IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/ Fantastique : « Thirst » de Park Chan-Wook / Etats-Unis / 2008 / 2h13

SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr

Jeudi 3 novembre 2011 In Square 19h : Soirée Karaoké et animation Bière Vendredi 4 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale / Musique classique : « Jeux d’Anches » avec Florent Charpentier / Mélanie Brégant (France) - Révélations ADAMI 2009, Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » avec les Dj’s Kuz & Tsong Samedi 5 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Spectacle de contes - Pour tout public à partir de 5 ans : « Les chants des pistes de l’île rouge » avec Chantal Constant, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/ Fantastique : « Dans ton sommeil » de Caroline et Eric du Potet / France / 2009 / 1h30 In Square 19h : Karaoké Soft Mardi 8 au samedi 12 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) : Exposition / Science : « Eliminons le paludisme », Hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 7 novembre à 18h Mardi 8 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Conférence scientifique : « Il est la meilleure armée de mon Royaume ! » - Le paludisme



raconté aux plus jeunes, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Marionnettes : « Un jour de fièvre » par la troupe ASOS Team Marionnette, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 16h : Marionnettes : « Un jour de fièvre » par la troupe ASOS Team Marionnette, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h30 : Conférence scientifique : « L’élimination du paludisme, utopie ou objectif pour Madagascar », Salle de spectacle, entrée libre Mercredi 9 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/ Fantastique : « Captifs » de Yann Gozlan / France / 2009 / 1h24 Jeudi 10 au lundi 28 novembre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Design, artiste : Nathalie D Jeudi 10 novembre 2011 In Square 19h : Karaoké et Billard Clubbing Mercredi 9 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 14h30 : Conférence débat : « Trente ans après la découverte du VIH : où est ce qu’on en est ? », Salle de spectacle, entrée libre Vendredi 11 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert : « Social Fusion », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar


La Boussole : Week-end « Paëlla » In Square 21h : Soirée « Intimate Evening » show case Le Pub Clubbing 21h : Soirée « Peace Love and Harmony » : hommage à tous les artistes ayant participé au mouvement contre la guerre avec Mazavaloha. Prix d’entrée : 5000 Ar, consommation obligatoire Samedi 12 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/Fantastique : « Norway of Life » de Jens Lien / Norvège / 2006 / 1h35 La Boussole : Week-end « Paëlla » In Square 19h : Ambiance Pub et Karaoké Lundi 14 novembre au vendredi 2 décembre 2011 AfT : Expo-vente : « Marqueterie d’art de Dominique Masseron ». Vernissage le lundi 14 à 11h Mardi 15 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 18h30 : Conférence scientifique / Projection suivie d’un débat - La science en images, les images de la science : « La spiruline, un gramme d’espoir pour l’Afrique ? », film réalisé par Bureau S., Salle de spectacle, entrée libre Mercredi 16 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de Midi - 18ème concert : « Madagascar Mozarteum présente : Académie d’Enseignement Musical (AEM) », Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/Fantastique : « Dans ton sommeil » de Caroline et Eric du Potet / France / 2009 / 1h30

Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 N0VEMBRE à : agenda@nocomment.mg


Jeudi 17 novembre 2011 In Square 19h : Soirée Karaoké et animation Bière Vendredi 18 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Nouveau cirque - Tournée internationale : « Linéa… » avec Cie Sens Dessous-Dessous (France), Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 21h : Soirée « Funky Spirit » avec Bim & Tommy Samedi 19 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Cycle Horreur/Fantastique : « L’arbre » de Julie Bertuccelli / France / 2010 / 1h40 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/Fantastique : « Thirst » de Park Chan-Wook / Etats-Unis / 2008 / 2h13 In Square 19h : Karaoké Soft Mardi 22 au samedi 26 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) : Exposition / Science : « Les baobabs : des géants bien mystérieux », Hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 21 novembre à 18h Mercredi 23 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Conférence scientifique / Projection suivie d’un débat : « Baobabs entre ciel et terre » - film de Stéphane Corduant, Cyrille Cornu et Pascal Danthu, produit par le CIRAD, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 17h30 : Conférence scientifique / Projection suivie d’un débat : « Baobabs entre ciel et terre » -


film de Stéphane Corduant, Cyrille Cornu et Pascal Danthu, produit par le CIRAD, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 19h : Concert : « Kilema », Salle de spectacle, entrée libre Jeudi 24 novembre 2011 In Square 19h : Billard Clubbing et Karaoké Vendredi 25 novembre 2011 La Boussole : Week-end « Mechoui » AfT 19h : Concert de Oladad IFM (ex-CCAC) 19h : Concert : « Artists for a cause », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Funky à l’Ancienne 3 » avec les Dj’s Kuz JAY & Tsong Samedi 26 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Spectacle Slam / poésie : « Télé-Réalité » - Un collectif de slameurs coordonné par Anthony Michel, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/Fantastique : « Captifs » de Yann Gozlan / France / 2009 / 1h24 La Boussole : Week-end « Mechoui » In Square 19h : Karaoké Soft Carlton de 9h à 17h : Bazar de Noël 2011 sur le thème « Féeries de Noël » organisé par le Wednesday Morning Group Mercredi 30 novembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Conférence / débat d’idées - Madagascar à l’heure du défi numérique : « Madagascar à l’ère numérique : la formation pour et par les TIC », Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Cycle Horreur/Fantastique : « La révolution numérique » de François Ascher / France / 2010



ANNUAIRE ANNUAIRE ANTANANARIVO A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 02 000 82 • AK TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 Ces établissements accèptent Orange Money


• (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (Atelier Réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CS EVENTS : 020 22 413 82 • CT MOTORS : 020 23 320 52 • CTB (SODIM) : 032 78 488 42 D (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE :



032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’) EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • (La) FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • Gérard Patte Coiffure : 032 04 259 82 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78



• GUY HOQUET : 032 07 173 17 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 H HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 • INFINITY : 034 14 000 19 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • INTERLUDE : 033 18 529 31 • IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 J (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 • JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 K KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KARAK’CAVE : 033 02 352 98 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LOUNGE’ART : 020 22 612 42 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 M MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MALAKY : 032 45 383 32 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 N (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIKA : 020 22 291 24 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTOLOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39



• (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ART CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA :


020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 14 683 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 ANNUAIRE ANTSIRABE A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 032 84 846 03 M MICROCRED : 032 05 367 01 R RESIDENCE • RESTAURANT POUSSE CAMELIA : 020 44 488 44 POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA) A L’ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CANALSAT : 032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 • EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 D DMT PHOTO : 020 62 245 39 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 F FISHING : 032 05 160 93 G GUEST : 032 76 193 79 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94


• LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 64 058 23 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 51 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CANALSAT : 032 05 276 02 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • CLEMENTY : 020 53 309 90 D DMT PHOTO : 020 53 315 09 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 J JAVA HOTEL : 020 53 316 36 L LE PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 N NAIL ATTITUDE : 032 42 041 71 • (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 020 53 332 36 S SUNNY HOTEL : 020 53 336 08 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09 ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR) A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BOEUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (LE) CORTO MALTÈSE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ÉTOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 07 602 40 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE :

Disco Club - Cabaret - Toliara



020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 M (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 032 07 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 01 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFÉ : 032 02 524 48 • ( LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 ANNUAIRE ANTSIRANANA (Diego Suarez) A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 B BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 04 122 96 • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 57 729 73 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 P PLAZA : 032 04 052 40 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01



ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 E ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 ANNUAIRE FIANARANTSOA C CANALSAT : 032 07 220 21 • CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX, RESTAURANT : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LES BOUGAINVILLIERS (Hôtel d'Ambalavao) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE) A AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 B BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 G GALERIE Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 M MAKI : 032 04 014 76 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 45 437 91 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 ANNUAIRE (MANANJARY) A HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22




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