no comment®
n°23 - décembre 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg
SOMMAIRE
SOMMAIRE
ASSOS COUV’ BY 10 Vero Raharijaona 60 Festival des lumières : Et la lumière fut SONDAGE ESCALES 12 Joyeux Noël ! 62 Mystérieuse baie d’Antongil 14 CLINS D’ŒIL 64 Besa, roi des Barabe CULTURE 66 Nahampoana : La nature en réserve 20 Matapeste : Clowns sans frontières 22 Hanta : Sud profond 68 Marc Gansuana : La tête dans les étoiles 24 God’s Messengers Mass Choir : COUSINS-COUSINES Sacrée chorale ! 73 Rafindrafara Lahady : Des idées… à coudre 26 Vavalapasy : Funk, fun et trad’ GASTRONOMIE 28 Fernand Nonkouni : Artiste ferrailleur 74 Les meilleurs « mofo gasy » de Tana 30 Cyprienne Toazara : Il était une fois... 76 Interview Gourmande : Tianasoa Raharijaona, 32 Paris Moulin Folies : Ça c’est Tana ! chef du 31 Rôtisserie Grill 36 Le film du mois : Madagascar 83 Le vin du mois : Château Le Bernet Beausoleil 2009 une autre dimension 84 Le cocktail du mois : Le TNT du XL Bar 36 Le livre du mois : Makay, les aventuriers du monde perdu Sortir Portfolio 86 Une girafe pour les grandes soifs 38 Laurent Le Gac : Une île si mystérieuse 88 Vanila Hotel & Spa : Le goût de l’excellence SOATOAVINA LOISIRS 40 Le « tsiny » et le « tody », les incontournables 90 Tana Laser Game : Un drôle de pistolet TAKELAKA MAMPITOKELAKA 98 Clarke Raherinirina : Designer de vélos 42 Guide de survie à Mada : Nosy Be et Nosy Komba 100 La mode ! TRADITIONS ET PATRIMOINE 112 Harivola Rabenantoandro : L’amour de la pierre 44 Welcome in kabary ! Beauté MÉDIAS 46 Rap-gasy.com : « La référence du rap malgache » 114 La plus belle pour aller danser 116 Judith El’ Sarah : La belle à la tresse 48 Jacques Rombi : « La presse se porte plutôt bien à Madagascar » 120 CAHIERS DE NUIT ÉCO BY NIGHT 53 Projet Babeo : Vous, les femmes 150 Nono : « La fête, c’est vital ! » 54 Josiane Ratompomifidy : Goût vanille 152 JEUX 56 Pierrot : Un vrai papa gâteau ! FICTION MÉTIERS 154 Les promesses non tenues 58 Les lavandières de l’Ikopa 160 AGENDA 166 ANNUAIRE
Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Vero Raharijaona, l’illustratrice de notre couv’, répond du tac au tac…
Si j’étais une couleur… Le bleu toujours apaisant du ciel et de la mer. Si j’étais un fruit… Celui de la passion, comme son nom l’indique. Si j’étais un plat… Un plat gourmand et coloré à l’image de ce que je suis et de ce que j’aime… Si j’étais un livre… Un roman de Pearl Buck relatant une époque et
Le portrait chinois de
V ero
Raharijaona invitant au voyage. Si j’étais une légende… Je serais la reine Guenièvre et Lancelot du Lac bravant les interdits pour aller au bout de leur passion. Si j’étais un personnage de fiction… La fiancée dans Avatar qui survole la forêt sur l’oiseau géant. Si j’étais une arme… Un revolver sans munitions, pour se protéger sans blesser. Si j’étais une invention géniale… La machine à arrêter le temps qui passe trop vite. Si j’étais une pièce… Ma chambre, point de départ de mon inspiration. Si j’étais un pays imaginaire… Un pays de paix et sans crise…
Joyeux Noël !
Sondage
En cette année de difficultés économiques, le Père Noël ne fait pas franchement partie des priorités. La majorité des personnes interrogées consacrera moins de 60 000 Ar au budget de fêtes de fin d’année, pour des dépenses traditionnellement réservées aux plaisirs de la table. Comment voyez-vous Noël ? Une fête religieuse : 52 % Une fête pour les enfants : 25 % Un événement commercial : 23 %
Jouets : 17 % Équipement électronique : 10 % Équipement cuisine ou déco : 8 % Sorties (en ville ou voyage) : 3 % Aucun : 1 %
Quel cadeau vous attendezvous à recevoir ? Volaille : 26 % Calendrier & carte : 22 % Chocolat et confiserie : 14 % Vêtement et/ou bijoux : 11 % Argent : 11 % Électronique : 6 % Autres cadeaux : 2 % Aucun cadeau : 8 %
Quel sera votre budget familial pour ce Noël ? 10 000 à 30 000 Ar : 23 % 31 000 à 60 000 Ar : 29 % 61 000 à 100 000 Ar : 28 % Plus de 100 000 Ar : 19 % Aucun : 1 % (1 % des personnes interrogées dit ne pas célébrer noël)
Quel est l’achat prioritaire pour Noël ? Nourriture et boisson : 43 % Beauté et mode : 18 %
Votre programme pour le réveillon et le Nouvel An ? Retrouvailles en famille : 45 % Bal et/ou gala : 19 %
Sortie en ville (ou hors de Tana) : 13 % Célébration religieuse : 13 % Rien de spécial : 10 % Que représente pour vous 2012 ? Rien de spécial : 50 % L’année des bonnes résolutions : 38 % La fin du monde : 6 % Une année qui s’annonce difficile : 6 %
Sondage exclusif pour no comment® magazine réalisé en face à face en novembre 2011 par MarketData. Sur un échantillon composé de 317 personnes représentatif de population tananarivienne. Répartition par genre : féminin 50 %, masculin 50 %. Répartition par âge : 18-34ans : 33 % ; 35-49 ans : 34 % ; 50 ans et plus : 33 %. Répartition par revenu : revenu faible : 26 % ; revenu moyen : 52 % ; revenu supérieur : 22 %. Fixe : (+261) 20 26 357 77 | Mobile : +261 034 76 188 91 |mail : mahery@marketdata. mg | Lot IBG 127 Bis - 5, rue Rainitovo Antsahavola, Antananarivo – Madagascar
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Clins d’œil 1 Le Chat’O, un nouveau parc pour enfants à Ivato. 2 Ouverture de La Cabana, le 28 octobre à Ambanidia. 3 Idée gourmandise : pourquoi ne pas faire une petite pause café au salon de thé de La terrasse de Tydouce à Talatamaty !
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4 L’artiste plasticienne Vonjiniana a exposé ses œuvres au Louvre Antaninarenina. 5 Un nouveau magasin Maki à découvrir à Antsahavola. 6 Si vous avez une petite faim, Coco Pizza est prêt à vous servir !
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Clins d’œil 7 Madagascar à la une du site web de Leica à travers des photos en noir et blanc signées Pierrot Men. 8 Découvrez le nouveau magasin de Madesign au Carlton Ampefiloha pour des idées cadeaux de marque !
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9 Conférence de Sylvain Urfer : « Madagascar et l’étranger de 1860 à 1960 – le rôle des jésuites » à la nouvelle salle de conférence du collège Saint-Michel, le 2 novembre. 10 Ouverture du Suarez Hôtel à Antsiranana, un hôtel de charme avec une vue imprenable sur le Pain de sucre, un pur moment de détente.
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Clins d’œil 11 Vernissage de Titane au Colbert Antaninarenina, le 17 novembre 2011 12 Ticase bijoux, aux villages des jeux Ankorondrano, a ouvert ses portes pour vous aider à avoir un nouveau style. 13 La Galerie au 1er étage du Hall de la Gare à Soarano avec une dizaine d’artisans exposant leurs produits : épicerie fine, broderie, vannerie, maroquinerie...
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14 Une nouvelle boulangerie Propain à Talatamaty.
Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg
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Culture 20
Les
Matapeste
Depuis trente ans, les Matapeste font leur cirque aux quatre coins du monde. Un art de la clownerie toujours empreint de générosité, d’émotions et de sensibilité qui devrait bientôt faire des émules à Madagascar.
n tournée internationale, la compagnie de clowns Matapeste était de passage à Madagascar en octobre où elle a présenté deux pièces comiques : Johnny Berouette et Clic Clac les E Z’Amoureux. La première, donnée le 21 octobre à l’Institut français de Madagascar, se présente
comme une fable sur l’attachement à ses racines, mettant en scène un clown errant avec une brouette bleue et des sacs plastiques… Un spectacle entre le théâtre et le spectacle de clown, la réflexion et la dérision, l’émotion et le rire, comme toujours chez les Matapeste. Plus léger, mais tout aussi philosophique dans le propos, Clic Clac les Z’Amoureux, joué le 22 octobre au jardin du Café de la Gare de Soarano, est un spectacle sans paroles conçu pour la rue. On y voit deux clowns arriver en solex-tandem et entonner des chansons d’amour au son de l’accordéon, avant de tirer gratuitement le portrait des amoureux dans l’assistance. Un « manifeste à portée universelle » que la compagnie a eu l’occasion de présenter en 2010 en Palestine et en Israël, tels des missionnaires du beau sentiment, car il y a un furieux brin d’idéalisme chez les Matapeste ! « Le personnage du clown, par sa fragilité, sa naïveté, son enthousiasme, touche les gens, et pas seulement les enfants. Avec lui, on peut se permettre des choses qui seraient mal perçues autrement », explique Hugues Roche, l’un des fondateurs de la compagnie. Depuis 1981, les Matapeste ont créé vingt spectacles de clowns, quatre de théâtre et trois de marionnettes, à chaque fois dans l’optique de sortir de l’univers trop convenu du cirque. « Dans nos spectacles, on intègre des arts aussi différents que le conte, le théâtre ou la musique. Si le clown fait rire, il donne aussi à réfléchir », précise Francis Lebarbier, l’autre fondateur. Tous deux sont à l’origine du Très Grand Conseil Mondial des Clowns (TGCMC), un festival qui se tient en France tous les deux ans depuis 2003 et qui attire à chaque édition une soixantaine de clowns du monde entier. Une « internationale de la clownerie » qui permet à chaque fois de faire se rencontrer des talents très particuliers, comme les clowns vietnamiens Nhân et Duong, du cirque de Hanoï, révélés lors de l’édition 2011. Et pourquoi pas des clowns malgaches pour 2013 ? Les Matapeste sont en effet très actifs à développer la formation dans la grande île. Notamment à Diego avec la compagnie de théâtre de rue Zolobe qu’on devrait bientôt voir en France. Pas de doute, les Matapeste voient beaucoup plus loin que le bout de leur nez rouge…
Clowns sans frontières
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H anta
Culture Compositions acoustiques et chants polyphoniques, le nouvel album de Hanta est un hommage rendu à la grande tradition des musiques du Sud. Tsapiky, banaike, jihé, beko… les puristes sont à la fête.
rand-père pianiste, maman chanteuse… du plus loin qu’elle se souvienne, Hanta – de son vrai nom Vonihantamalala G Ramparany – a toujours baigné dans la musique et la danse.
Native des Hauts Plateaux, elle a passé toute son enfance dans le Sud, bercée par le tsapiky, le banaike, le jihé ou le beko. Tout un patrimoine musical où elle ne cesse de puiser depuis une vingtaine d’années, s’imposant comme l’une des grandes voix de la musique traditionnelle malgache. Qu’elle chante a cappella ou accompagnée d’instruments typiques comme le kabôsy, la valiha ou le langoraony, ses harmonies vocales sont parfaites, servies par une voix au registre profond. Invitée des plus grands festivals folks (Festival des bretelles à Strasbourg, Andafy 2010 à Aix-en-Provence), Hanta est sans doute plus connue à l’étranger, notamment en France où elle réside, que du public malgache. Un « oubli » qu’elle entend bien réparer avec ce nouvel album, le troisième de sa carrière, qu’elle est en train d’enregistrer à Madagascar. Intitulé Tany Tsara (Bonne terre), il est attendu pour le début de l’année prochaine et s’annonce comme la digne suite de Rano (Eau), superbe album gorgé de morceaux polyphoniques et acoustiques qu’elle avait
enregistré en 2002 avec comme invités de marque l’accordéoniste Régis Gizavo et le valihiste Justin Vali. Un album qui avait fait l’unanimité auprès des puristes et marquait pour Hanta une nouvelle façon de servir le répertoire. On se souvient qu’avec Avia, son premier disque sorti en 1997, elle avait plutôt choisi de mener la tradition aux confins de la pop et de l’électricité. Pour la petite histoire, certaines musiques étaient signées Jean Roussel, l’homme qui a également composé pour The Police, Cat Stevens et Julien Clerc ! Ici, comme dans Rano, l’album mêlera créations et réinterprétations d’œuvres traditionnelles. « Tany Tsara explore toutes les sonorités typiquement malagasy, y compris les chants délicats inspirés de la tradition du hira gasy », commente l’artiste. Ce qui explique que pour l’accompagner, elle ait choisi un authentique mpihira gasy (artiste de hira gasy), le violoniste Fredy de la célèbre troupe Ramilison Fenoarivo, et aux percussions, Fano, le petit-fils du non moins célèbre Ramilison Besigara. Firmin à la basse et Novo à la guitare complètent ce quintette emmené par Hanta qui joue elle-même du kabôsy et des percussions traditionnelles (n’lapa, amponga lava, katsà). À noter que tous ces musiciens sont issus de Disaraga, la compagnie de danse de Sara Ramparany, le propre frère de Hanta. Bien évidemment, ils ne jouent que sur des instruments fabriqués localement. Tradition oblige.
S u d p ro fo n d
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Culture
God’s Messengers 24
Mass Choir
Officiant depuis 2003 dans les circuits du gospel, le God’s Messengers Mass Choir est sans doute la formation la plus représentative de cette musique qui ne cesse de faire des adeptes à travers le pays. Y compris, et de plus en plus, chez les profanes.
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l est capable d’évoquer les sentiments les plus profonds de l’âme, de l’exultation à l’angoisse profonde. Tel est le gospel, une musique religieuse que les esclaves noirs entonnaient dans les plantations américaines, dès le XVIIe siècle, en signe d’espérance. Un mouvement typiquement américain (on parle là-bas de negro spirituals plutôt que de gospel) mais qui semble avoir trouvé une nouvelle terre d’élection sur le continent africain, en Afrique du Sud notamment où le gospel est particulièrement apprécié. Madagascar n’échappe pas au mouvement avec l’apparition de nombreuses chorales au cours de ces dernières années. Parmi eux, le God’s Messengers Mass Choir (GMMC), l’un des groupes de gospel les plus populaires et qui fête cette année ses huit ans d’existence. Son histoire remonte en fait à 1991 quand le Révérend John Williams et N. Nehemia Rajaona créent la Chorale club d’anglais qui se donne pour mission d’animer le culte anglophone Worship Service à la FJKM d’Analamahitsy. En 2003, la chorale s’étoffe, incorporant une bonne trentaine de chanteurs, de sorte qu’elle décide de prendre le nom de God’s Messengers Mass Choir. S’adressant à un public de plus en plus jeune, elle reprend de nombreux standards des grands noms du gospel américain comme Richard Smallwood, Kirk Franklin ou Byron Cage. Au début des années 2000, le gospel est loin d’être entré dans les mœurs musicales des Malgaches et tout le pari de la jeune formation est précisément de populariser ce mouvement, notamment auprès des profanes. « Nous privilégions l’utilisation du malgache car nous voulons être compris du plus grand nombre. Le gospel est d’abord une musique à message », explique Njiva Andriamarondraibe, chef de chœur du GMMC. En 2006, le groupe lance le titre « Ho anao io » (Pour toi) qui remporte un énorme succès sur les ondes, avec la sortie en parallèle d’un clip. Il remporte le trophée du meilleur tube de l’année aux Hit-Parade Awards de la RTA. La popularité du groupe s’affirme dans la capitale et les titres s’enchaînent, dont « Matokia Azy » (Confiance en lui) en 2007 et la sortie d’un premier album Ho avy aho (Je viendrai) qui est primé à la RDJ Mozika 2007, dans la catégorie « Musique évangélique ». Dès lors, les tournées en province se multiplient et au fil des années se forme un gospel spécifiquement malgache. En cette période de fêtes de fin d’année, le groupe est en pleine préparation de son grand concert de Noël qui se déroulera le 18 décembre au Carlton d’Anosy.
Sacrée chorale !
Culture
V avalapasy
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Une dose de traditionnel, une dose de funk, une dose de fun… c’est la recette « triple dose » de leur premier album. Un groupe mi-électrique mi-acoustique qui ratisse large, aussi large que la baie de Diego dont leur nom et inspiré.
ava Lapasy est le nom de la grande baie d’Antsiranana que V traversent obligatoirement les bateaux
avant d’accoster. Depuis 2006, c’est aussi le nom de cette étonnante formation « nordiste » composée de Georgina (chant, shaker, danse), Faustin (guitare, chœurs, djembé), Bruno Camara (basse, chœurs), Rija Harijaona (percussions, chœurs, guitare) et DJ Mourchidy (bongos, cloche, chant). « Vava Lapasy, c’est comme une route nationale, un passage obligé où toutes les cultures se croisent », explique Georgina. Au programme, un savant cocktail de tout ce que la musique malgache a de meilleur (salegy, vakodrazana) avec adjonction de rythmes plus internationaux tels que le funk, le reggae, le zouk, le maloya ou le séga. Un mélange qui fait le bonheur des amateurs de rythmes bien balancés et explique que le groupe tourne depuis des années sur les plus grandes scènes du pays, comme les prestigieux festivals Donia, Rebeke, Kabiry ou Zegny Zo. En 2008, leur rencontre avec Olombelo Ricky, épaté par leur jeu, est déterminante pour la suite de leur carrière. À Tana, où le public commence à peine à les découvrir, on les a vus cette année au Cercle germano-malagasy et plus récemment au Pub, au restaurant Le B ou encore au Louvre. Une tournée
de charme qui correspondait à la sortie, en mars 2011, de leur premier album intitulé Triple dose. « Une dose de tradition, une dose de funk, une dose de fun », explique tout sourire Georgina. Leur fusion électro-acoustique n’empêche pas les Vava Lapasy de revendiquer très haut leur attachement à la musique traditionnelle, mais sans avoir forcément recours aux instruments typiques, comme la valiha. Issus des quatre coins de l’île - Mahajanga, Vangaindrano, Antananarivo aussi bien que Toamasina – les musiciens donnent simplement à entendre ce qu’il y a de meilleur dans les régions, avec toujours ce curieux cri de ralliement « Yes jazz ! » qui rythme leurs concerts. « Rien à voir avec le jazz, c’est juste une façon de se saluer entre nous quand on est à Diego », précise Georgina. L’idée de faire un groupe germe en 2006 quand Georgina, une ancienne athlète reconvertie dans la restauration à Vava Lapasy, découvre l’incroyable jeu de guitare de Faustin. Ce dernier a eu largement le temps de travailler son style en collaborant à la troupe de théâtre Zolobe aux côtés de Xavier Fesneau, l’actuel producteur du groupe. « Xavier nous a apporté une grande rigueur. On est vraiment des musiciens très exigeants, toujours à se demander comment améliorer notre son, même si le but est d’apporter le maximum de plaisir au public », explique Faustin. Un combo festif et survitaminé dont on n’a pas fini d’entendre parler.
Funk, fun et trad’
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Fernand
Nonkouni
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Sculptant à partir de ferraille récupérée, l’artiste burkinabé redonne une seconde vie aux « trésors des poubelles ». Une façon de réenchanter le monde et de débrider notre imaginaire.
riginaire du Burkina Faso, Fernand Nonkouni a présenté en octobre dernier à l’Is’art Galerie une étonnante exposition O intitulée Tradition et modernité. Pour l’essentiel, des sculptures
réalisées à partir de ferraille récupérée, mais respectant tous les canons de la statuaire africaine sur bois. « Plutôt que de piller le bois d’ébène, je préfère utiliser les débris de la société de consommation qui pourrissent dans les décharges du tiers-monde », plaide l’artiste, un rien provocateur. Né en 1968, il a présenté son travail dans un grand nombre d’expositions en Afrique, en Europe et aux États-Unis où il a notamment remporté le prix de la fondation Pollock-Krasner à New York en 1998. De Pollock, il a largement assimilé l’expressionnisme abstrait dont sont déjà porteurs, selon lui, les masques africains traditionnels : l’occasion de rappeler tout ce que l’art contemporain, depuis au moins Picasso, doit à l’Afrique. Si son travail sur les objets récupérés le classe dans la lignée des Tinguely, c’est plutôt avec le Sénégalais Ousmane Sow qu’il se reconnaît une filiation : « Parfaitement autodidacte, il fabrique lui-même les matériaux de ses sculptures, ce qui est une façon d’être vraiment au cœur du processus de création, un peu
Culture comme un sorcier chaman », estime Fernand Nonkouni. Électron libre de la jeune création africaine, il refusera d’intégrer l’école des beaux-arts de Paris pour ne pas devenir un artiste « formaté ». « Les bases techniques et l’histoire de l’art sont utiles, mais à un moment il faut avoir le courage de continuer seul pour vraiment progresser. » Et c’est ce qu’il fait, peignant et sculptant en toute liberté sans trop se soucier de conceptualiser ses créations. « Un garde-boue, un pot d’échappement, le cale-pied d’un vieux vélo, rien qu’avec ça on peut faire un oiseau », expliquet-il. Un art qui se veut éminemment concret et « premier » dès qu’il touche à la sculpture. « Quand je peins, je ne reproduis pas ce que je vois, plutôt ce que je ne vois pas. Je suis à la recherche de l’invisible. Mais c’est l’inverse quand je sculpte car je dois alors me soumettre aux formes et aux matériaux dont je dispose ». Tous les matériaux qu’il utilise sont récupérés un peu au hasard à Isotry ou à Ampefiloha. « Avec un peu d’imagination on peut donner une seconde vie à n’importe quelle pièce détachée », estime-til. C’est bien ce qu’il a l’intention de démontrer en prévoyant d’animer prochainement un atelier destiné à libérer la créativité des artistes locaux. Des représentants de la nouvelle génération, comme Ralf Arivelo ou Temandrota, devraient répondre à son appel. Une nouvelle école d’art en perspective ? Contact sur www.nocomment.mg
Artiste ferrailleur
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Culture
Cyprienne Toazara À travers ses récits, Cyprienne Toazara fait partager aux tout-petits sa passion pour l’écriture et la culture malgache. Une conteuse pas toujours à l’eau de rose, convaincue qu’il convient de parler aux enfants comme à des adultes en devenir.
62 ans, cette ancienne professeur de français et directrice d’école aime souvent à retomber en enfance, mais seulement par amour pour l’écriture. À Pour autant, ses histoires ne ressemblent pas à ces contes traditionnels à la morale trop
souvent convenue. « Je n’aime pas les histoires puériles disant : sois sage, mon enfant. J’aime les histoires qui poussent les enfants à aller plus loin, à les rendre plus curieux du monde qui les entoure », explique Cyprienne Toazara. C’est par exemple, dans le recueil Au fil de la Sente, récits du nord de Madagascar, édité chez l’Harmattan en 2007, l’histoire de Lebany, un nain qui vient demander des comptes à son créateur, ou de cette ville d’Amboarabe où tous les habitants sont subitement transformés en bêtes immondes après un anathème… Des intrigues qui ne semblent pas destinées a priori aux enfants, mais que l’écrivaine met bel et bien à leur portée, convaincue qu’ils doivent être d’abord considérés comme des « adultes en devenir, avec chacun leur personnalité et forcément des choses à dire ». « On peut tout leur raconter, la mort ou la violence, des sujets qu’on ne peut d’ailleurs pas éviter, mais il y a bien évidemment une façon de les aborder », estime-t-elle. Née d’un père originaire d’Andapa et d’une mère originaire d’Ambositra, elle se considère comme « pleinement d’ici, étant à la fois de la côte et des plateaux, et par cela très à même d’expliquer l’âme malgache ». Un amour du pays, de son peuple, de sa culture, de son histoire, qui s’inscrit dans chacun de ses contes. Comme dans Antalaha, le 26 juin 1960, un livre paru en 2010 aux Éditions Jeunes
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Malgaches (collection Ado poche) où elle évoque cette fameuse journée où le pays accède enfin à l’indépendance. Une tranche d’histoire qu’elle situe à Antalaha, dans la province de Diego Suarez, mais qui a valeur d’exemple pour l’ensemble de l’île. Pour son prochain livre, Cyprienne Toazara prépare un recueil entièrement en malgache qui sera intitulé Zaza mahalala fomba (Les enfants polis) : 15 petits récits pour bien comprendre ce que signifie être malgache quand on n’est pas plus haut que trois pommes. « Ma plus grande fierté serait qu’ils s’en souviennent quand ils seront grands au moment de les transmettre à leurs enfants », confie-t-elle. Contact sur www.nocomment.mg
Il était une fois…
Culture Plumes, paillettes et french cancan ont transporté, le temps d’une soirée, le public de Tana à Pigalle, au célèbre Moulin Rouge. Un spectacle haut en couleurs proposé par la troupe Paris Moulin folies.
découvrir aux Malgaches le music-hall tel qu’il se pratique dans les plus grands cabarets parisiens, tel était le Fpariaire de Patrick Otto et de la troupe Paris Moulin Folies à travers
Paris Moulin
Folies
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le spectacle qui a été présenté le 21 octobre dernier au CCI d’Ivato pour le 20e anniversaire de la Sonapar (Société nationale de participations). Au programme, 76 minutes de spectacles, 250 costumes avec plumes et paillettes et une succession de tableaux musicaux englobant aussi bien des chorégraphies jazzy des années trente, façon Joséphine Baker, que des styles plus récents. « Une première à Madagascar et dans l’océan Indien, mais une expérience à recommencer tant l’accueil du public a été enthousiaste », confie Patrick Otto. Passionné par le spectacle vivant, il a réuni dans Paris Moulin Folies la crème des artistes venus de cabarets parisiens aussi prestigieux que le Moulin Rouge ou le Lido. « Le music-hall parisien, c’est comme le champagne, c’est universel et ça évoque tout de suite la fête, le strass, les paillettes et le french cancan ». Cette chorégraphie parmi les plus emblématiques du music-hall parisien était bien évidemment de la partie. Apparue vers 1850 au Bal Mabille, l’un des hauts lieux des concerts parisiens, elle a longtemps été
Ça c’est Tana !
considérée comme la plus licencieuse des danses, car montrer ses jambes (ses gambettes comme dira plus tard Mistinguett) pouvait passer à l’époque pour très osé. Les Anglais lui donneront le nom de french cancan, légère déformation de coin-coin, son nom d’origine… Le french cancan connaît aujourd’hui un succès universel et est désormais associé dans l’esprit du public à la musique d’Offenbach et au Moulin Rouge. « Un établissement capable d’attirer jusqu’à 1 600 personnes par soirée tout au long de l’année », précise Patrick Otto. C’est un peu de cette magie du « Paris canaille » que le spectacle Paris Moulin Folies est venu apporter à Tana, entrecoupé d’animations, de numéros d’imitations et de sketchs. Contact sur www.nocomment.mg
Le Livre du mois
Makay, les aventuriers du monde perdu
Madagascar une autre dimension
2010 - France – 90 min - Documentaire de Pierre Stine.
Le massif du Makay, au sud-ouest de Madagascar, fait partie des derniers endroits de la Terre qui n’ont jamais été foulés par l’homme. Il renferme une biodiversité millénaire unique et vierge. Le jeune explorateur Evrard Wendenbaum a pris, fin 2010, la tête d’une exploration naturaliste d’envergure dans le but d’inventorier ces richesses naturelles afin qu’elles échappent à la déforestation sauvage du massif. Pendant deux mois, une équipe internationale pluridisciplinaire d’une soixantaine de scientifiques a donc exploré les profondeurs du massif, dans des conditions parfois extrêmes. Quatre-vingts nouvelles espèces ont ainsi déjà été recensées, toutes disciplines confondues, mais tous les prélèvements n’ont pas encore été exploités. Un grand succès, tant au niveau scientifique qu’humain. Tourné en 3D relief, le film plonge le téléspectateur littéralement au cœur de cette expédition, comme s’il était en train de la vivre. Makay, les aventuriers du monde perdu relate cette expérience unique d’immersion et d’aventure dans un décor fantastique…
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Diffusion sur Canal Sat le mercredi 14 décembre à 20 h 55 et le jeudi 15 décembre 20 h 50.
Culture
Le Film du mois
par Gérard Fournier & Vincent Verra
Les photographes Vincent Verra et Gérard Fournier, accompagnés du pilote Michel Louys, ont sillonné Madagascar à bord d’un petit monomoteur afin de ramener ces vues aériennes d’une beauté à couper le souffle. Pays de l’Androy, bush épineux de la forêt des Mikea, forêts primaires de l’Est, massif du Makay… c’est un « vaste puzzle environnemental et humain » qui se reconstitue sous nos yeux grâce à ces centaines de clichés pris à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol, dans la lumière rasante et comme extatique de l’aube. « Voir le monde d’en haut, s’élever pour mieux discerner une globalité, sont de curieux privilèges pour l’homme surtout si le pays se nomme Madagascar… L’avion permet de s’ouvrir à un champ d’exploration unique et rapide, hors sentiers, hors routes et dévoiler les secrets intimes de certains espaces », commente Vincent Verra. Un beau livre de 224 pages, édité par Carambole, à offrir à tous les amoureux de Madagascar en cette période de fêtes de fin d’année. En vente chez Carambole.
Portfolio
« J’ai découvert les possibilités du papier Antemoro il y a trois ans en revenant d’un voyage à Madagascar. En rapportant des rouleaux que je destinais à un abat-jour, j’ai eu l’idée d’y ajouter des dessins et j’ai été surpris du rendu final. Ce papier réalisé à partir d’écorces d’avoha fut mis au point par les Antemoro vers le VIIe siècle… »
L aurent Le GAC Reporter photographe, familier de Madagascar, Laurent Le Gac, 45 ans, a choisi d’utiliser le fameux papier Antemoro comme support à ses photos. Une démarche originale qu’il a présentée à l’exposition « Une île si mystérieuse » qui s’est tenue du 5 au 22 octobre 2011 à l’Institut français de Madagascar.
Une île si mystérieuse
« Le grammage si particulier du papier Antemoro me permet de montrer et de faire toucher du doigt un autre Madagascar. C’est le fruit de toutes les rencontres que j’ai pu y faire depuis presque vingt ans. Comme ces pousse-pousse de Tamatave que j’avais photographiés en 2002 et qui m’avaient tellement ému, car ils font quand même un boulot de forçats. À la tradition du papier Antemoro, j’essaie d’apporter la modernité du regard… »
Partenaires :
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Soatoavina
Le « tsiny » et le « tody », les incontournables n couple rendu fameux par le pasteur Richard propos de n’importe quoi, révèle en quelque sorte l’imperfection Andriamanjato , dont le livre fait toujours autorité. Car il ne de l’homme dans ce qu’il fait ou ne fait pas, et le met en situation U faut pas avoir vécu longtemps dans la grande île pour être intrigué d’en subir les conséquences. Si quelque chose ne va pas, ce ne peut 1
par le miala tsiny (s’excuser) répété à longueur de journée et en toute occasion. Au-delà de la convention sociale, de quoi s’agitil ? La vision malgache du monde veut que tout soit en lien. Du créateur aux esprits bons ou mauvais, des hommes aux animaux, du visible à l’invisible, tous les éléments de la nature participent au même aina, qui est la vie dans toute son extension. Dans ce monde surpeuplé et complexe, il importe d’observer les innombrables règles et coutumes qui régissent le comportement et la parole. Manquer à cette observation, par transgression involontaire ou par simple oubli, devient alors passible du tsiny (blâme, censure). Celui-ci, qui peut venir de n’importe qui, et à Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.
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être que l’effet, souvent différé et difficile à attribuer clairement, d’un tsiny. Même s’il n’en comprend les raisons, chacun est tenu de l’accepter passivement, renonçant à son libre arbitre et à l’autonomie de sa pensée. Et pour l’éviter, la seule parade consiste à rester à sa place : ainsi, il s’approprie son sort, puisque ce qui lui arrive est de sa faute. Participant d’une force quasi surnaturelle, le tsiny ne concerne ni le Créateur qui ne se mêle pas du quotidien des hommes, ni les esprits célestes. Par contre, il est redoutable dans la relation aux ancêtres, sourcilleux sur l’observance des rites funéraires et du famadihana (« retournement des morts »). Aussi, pour être sûr de ne rien enfreindre, les cérémonies se font-elles toujours en accord avec le fokonolona (communauté rurale) et la famille étendue. Dans la relation aux autres, le tsiny ne concerne pas tant les choses à faire ou à ne pas faire, que la manière de les faire. Poser un acte entraîne l’approbation ou la désapprobation : il importe donc de se plier à tout prix au conformisme social – sans lien avec la morale. Totalement intériorisé, le tsiny génère alors un sentiment constant de culpabilité, quoi qu’on fasse, qu’on dise ou qu’on pense. Il manifeste l’extrême emprise de la société sur les personnes qui, à force de vouloir se mettre à la place des autres, finissent par masquer leur véritable personnalité. Dans ce contexte, le tody – retour, revanche, représailles,
châtiment du mal – constitue le retour inexorable de ce qu’on fait, et qui peut s’exprimer par une maladie, un accident, un incendie ou un troupeau décimé. Il a pour fonction de rétablir l’ordre premier perturbé par le tsiny. Ainsi s’explique la prudence du Malgache devant toute entreprise nouvelle : n’est-il pas plus sûr de se conformer à ce qu’ont fait les ancêtres ? Ce qui bride évidemment toute innovation et toute recherche, au profit d’une résignation sournoise. Par ailleurs, le tody frappe tout le monde indistinctement, au nom de la commune condition humaine, qui considère comme accessoires les différences de caste, de pouvoir, de fortune ou de savoir. Il faut donc respecter le destin, ne pas se moquer d’une victime du sort et ne pas la blâmer. Enfin, le tody peut frapper jusqu’aux plus lointains descendants, en vertu de la solidarité familiale, comme le battement d’ailes du papillon déclenche une lointaine tempête. D’où le recours indispensable et fréquent aux mpisikidy (devins), habilités à dévoiler l’origine du sort et à le conjurer… La mode est à l’enseignement du kabary (discours traditionnel). Les orateurs en herbe sont-ils conscients du sens du fialan-tsiny (excuse), auquel sont toujours consacrées les introductions de longueur démesurée ? Tout cela pour disculper l’orateur à titre préventif, dans une ambiance de culpabilité généralisée, avant même qu’il ne parle ou n’agisse. Sans défense face à l’omniprésence d’un tsiny invisible et menaçant, les personnes réagissent alors par la peur de l’action, et une extrême prudence dans les actes. Comment donc surmonter ces concepts inhibitifs du tsiny et du tody, qui handicapent tout progrès ? Dans son livre paru il y a 64 ans, le pasteur Andriamanjato préconisait « une désacralisation de ce qui pour le Malgache est encore actuellement plus ou moins sacré : les tabous, le coin des ancêtres, les coutumes séculaires… » (p. 96). Depuis lors, les avancées ont été minimes. Mais son ambition de renouveler la culture malgache, pour la rendre compatible avec le monde moderne, reste d’actualité. « Ainsi, la personnalité malgache pourrait s’affirmer de nouveau, se construire, se transformer, se moderniser sans cesser pour autant d’être malgache » (p. 89). 1 Richard Andriamanjato, « Le tsiny et le tody dans la pensée malgache », Présence africaine, 1957, 102 pages.
Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.
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TAKELAKA MAMPITOKELAKA 42
Guide de survie à Tana : Nosy Be et Nosy Komba
Christodule est le meilleur guide de l’univers connu. Quelle chance : il habite à Madagascar ! Voici des extraits de son guide, désormais disponible chez les meilleurs libraires de l’océan Indien.
le aux paysages enivrants (surtout grâce aux vapeurs de rhum qui s’échappent des distilleries), Nosy Be est la seule Î véritable destination du tourisme de masse de Madagascar. Elle
propose une eau turquoise, des villages pittoresques et des femmes faciles. Le tout sans l’inconvénient d’une véritable interaction avec la culture locale. Les responsables régionaux espèrent un jour voir leurs îles entièrement bétonnées telles les côtes méditerranéennes, dans l’espoir de s’approprier enfin le surnom : « Côte d’Azur de l’océan Indien. » UNE ENCLAVE ITALIENNE Nosy Be, « grande île » en malgache, a reçu son nom à l’époque où la taille d’une terre à Madagascar n’était pas fonction de sa superficie mais de sa densité en pizzerias. C’est d’ailleurs cette particularité qui attire de nombreux Italiens sur l’île depuis des générations. Les échanges ont été tellement riches entre les deux cultures que les Malgaches de Nosy Be revendiquent le statut incontesté de plus grands consommateurs de linguini et de gomina de la grande île. Autre particularité à noter : le dialecte local s’appuie sur les intonations chantantes de la langue italienne et, gesticulations méditerranéennes obligent, chaque séance de kabary (discours) doit être précédée d’une longue séance d’étirements pour les mains et les poignets.
NOSY KOMBA À trente minutes en bateau de Nosy Be, c’est à Nosy Komba que l’on assiste quotidiennement, comme dans un film de guerre, au débarquement de troupeaux de vazaha tartinés de crème blanche, armés d’appareils photos qui mitraillent tout ce qui bouge. Ils sont alors pris en main par les guides locaux qui leur indiquent comment profiter de ce site superbe : une photo avec le lémurien sur l’épaule, une photo avec le serpent autour du cou, une photo avec la femme au visage peint, une photo avec les enfants qui chantent, une photo avec la tortue centenaire. L’opérateur Tsara Tours®, dans un souci d’efficacité sans cesse renouvelé, a réussi à combiner plusieurs rencontres en une, et le lémurien centenaire (plus très vigoureux) que vous pendrez autour de votre cou vous prendra en photo en train de peindre des motifs sur le visage d’une tortue qui chante. FAUNE : LA POULETTE ATTRAPE-VAZAHA Elle existe dans toutes les régions de Madagascar, mais prolifère surtout dans les paradis à touristes, Bonasia phallophilus, la poulette attrape-vazaha, est un mammifère nocturne qui a fait de Nosy Be son principal terrain de chasse. Ces dernières années, la concurrence s’est aggravée entre les poulettes, à tel point que certaines ont dû adopter une vie diurne et proposent des massages sur les plages. Voici les signes distinctifs qui vous permettront de reconnaître ces prédatrices :
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Traditions et Patrimoine Morceau de bravoure accompagnant le moindre événement de la vie malgache, le kabary est aujourd’hui enseigné dans des écoles et pratiqué par des rhéteurs professionnels. Une façon d’être autant que de parler.
rt oratoire par excellence, le kabary (discours) est indissociable de la vie culturelle malgache. Naissance, mariage, enterrement, il A n’est pas un événement de la vie familiale, heureux ou malheureux,
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kabary
qu’il n’entoure de sa solennité. Puisant dans le vaste patrimoine des ohabolana (proverbes) et des hainteny (dictons), il distille une sagesse populaire dont la tradition semble se perdre dans la nuit des siècles (le terme même de kabary viendrait de l’arabe kabar). Capable de subjuguer l’auditoire, un bon mpikabary (maître du discours) n’est pas pour autant qu’un « beau parleur » : il doit aussi faire preuve d’un certain nombre de qualités humaines pour imposer sa parole, comme la maturité, le respect, la modestie. Bref, être mpikabary ne s’improvise pas, c’est même devenu un métier à part entière qu’on enseigne dans certaines écoles. C’est le cas de l’Association des orateurs malgaches, Fikambanan’ny Mpikabary Malagasy (Fimpina), qui fête cette année ses 40 ans d’existence. « De plus en plus de jeunes s’intéressent au kabary et veulent en faire leur métier », constate Hanitriniaina Andriamboavonjy, sa présidente. Une évolution qui touche également, et de plus en plus, les femmes. « Dans les temps anciens, seul le doyen ou l’aîné de la famille pouvait être rhéteur, car il était considéré comme le sage et le mieux expérimenté. Au XIXe siècle, la tendance s’est inversée et les femmes ont commencé à pratiquer le kabary. » Aujourd’hui, même les enfants sont autorisés à faire des kabary, mais dans des circonstances bien précises, pas trop solennelles, comme l’ouverture d’une fête de famille.
Malgré toutes ces évolutions, le mpikabary n’en respecte pas moins certaines règles dans sa façon de procéder, avec successivement l’entrée en matière (hiakku) qui demande l’attention de l’auditoire, le « respect » qui demande l’autorisation d’être le porte-parole, sans oublier les hommages, les salutations ou les vœux. « Un vrai kabary ne se lit pas, il est appris par cœur tout en se présentant comme une discussion ouverte avec le public », précise Hanitriniaina Andriamboavonjy. Le discours a aussi tendance à traîner en longueur car il est dans la tradition malgache de tourner longtemps autour du pot, signe de respect et de délicatesse, avant d’annoncer la couleur. Bref, une façon d’être et de communiquer à la malgache qui fait même l’objet de CD traduits en français et en anglais pour les étrangers désireux de s’y initier… Contact sur www.nocomment.mg
MÉDIAS
Pour faire découvrir le rap malgache au niveau international mais également local, une équipe de jeunes passionnés a décidé de créer un site entièrement dédié au hip hop. Tatiana, la représentante du site à Madagascar, nous en dit plus.
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Pourquoi un site malgache entièrement consacré au hip hop ? La création du site est en fait une idée de Tommy, un rappeur installé en France, mais qui suit de près l’actualité du rap malgache. La musique urbaine, du rap au hip hop, a profondément évolué à Madagascar ces dernières années. De nouveaux artistes ont émergé, et il est important de les faire connaître. Tommy m’a demandé de rejoindre l’équipe estimant que je pouvais apporter pas mal de choses, car je connais bien le milieu du rap à Madagascar. Comment fonctionne le site ? Le site est hébergé en France et il existe depuis février 2011. Après dix mois d’existence, il enregistre 29 000 visites par mois, ce qui montre bien l’intérêt que le rap suscite. Nous voulons être la référence du rap malgache - c’est notre slogan- en privilégiant tous les artistes malgaches qui baignent dans la culture hip hop et les arts de rue. Le site est relié simultanément au réseau social Facebook et fonctionne avec un quick chat instantané en exclusivité. Les internautes peuvent télécharger gratuitement des albums. À ce jour, le site compte près de 350 articles et interviews d’artistes malgaches locaux ou habitant en France. Au niveau des clips, des sons et des actus, tout est renouvelé chaque semaine. Nous voulons rester dans l’inédit et l’exclusivité. Les nouveautés du site ? Tous les six mois, nous essayons de faire participer les artistes. Par exemple, du 17 juin au 17 juillet, nous avons lancé un concours intitulé Sélection hip hop malgache 2011, une compilation des meilleurs sons rap. Les artistes ont envoyé leurs créations et nous en avons sélectionné trente jugées entièrement sur la qualité. Pour les six prochains mois, nous proposerons d’autres concours afin de permettre aux artistes de mieux se faire connaître. Contact sur www.nocomment.mg
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La référence du rap malgache
MÉDIAS
Jacques Rombi Journaliste et écrivain
Correspondant pour Madagascar du magazine économique « Mémento », installé dans la région depuis 25 ans, Jacques Rombi se définit lui-même comme un journaliste bourlingueur. Ses coups de cœurs autant que ses coups de gueule sont à méditer.
La presse
se porte plutôt bien à Madagascar
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« De la mer Méditerranée à l’océan Indien », c’est le titre d’un de vos livres et un bon résumé de votre itinéraire … C’est vrai, je viens de Marseille, une ville qui a toujours été ouverte sur l’extérieur, la Méditerranée et au-delà l’Afrique, une ville où l’on attrape forcément le goût des voyages. Tout petit, sur la Canebière, j’aimais écouter les marins raconter leurs histoires de partance, et c’est sans doute ce qui m’a donné envie de bourlinguer. Les romans de Jack London y sont aussi pour quelque chose... L’océan Indien, c’est un peu le hasard qui en a décidé. En 1985, quand j’ai eu l’opportunité de poursuivre mes études de socio hors de la métropole, j’ai eu le choix entre les Antilles et La Réunion. Finalement, j’ai choisi l’océan Indien, ça me parlait plus. Une région que je n’ai plus quittée. Madagascar ? C’a été tout de suite le coup de foudre. Un pays qui m’a toujours attiré par sa mosaïque humaine et culturelle. Je lui ai d’ailleurs consacré mon mémoire de maîtrise, spécialité anthropologie, qui portait sur le rôle du zébu chez les Antandroy. Un travail que j’ai présenté à l’Université d’Aix Marseille en 1987. Je regrette de ne pas avoir poussé mes études jusqu’au doctorat, mais dans le fond,
le journalisme me convient : on est à notre façon des observateurs du social, même si l’on n’a pas l’espace d’une thèse pour s’exprimer. C’est un métier qui me permet de concilier enquêtes sur le terrain et d’affiner ma passion pour l’écriture. Journaliste bourlingueur ? (Rires) Oui, le métier m’éclate bien. J’ai des tas de dossiers à fouiller, je découvre des trucs tous les jours, j’adore ça. Je ne parlerais pas de vocation, j’y suis arrivé par un concours de circonstances et toujours dans l’optique de me fixer à La Réunion. Après mes études, j’ai fait toutes sortes de boulots dans l’édition et la pub, mais c’est la presse qui m’a le plus attiré. J’ai d’abord collaboré à un magazine spécialisé dans l’architecture et la construction, pour le compte de la Direction de l’équipement, puis contribué au lancement de l’hebdomadaire Télé Mag, avant de passer secrétaire de rédaction pour le quotidien Le Réunionnais du groupe Apavou. C’est là, dans cette fonction d’homme orchestre de la rédaction, que j’ai vraiment fait mes armes, appris à travailler vite sous la pression de l’actualité. Rien ne vous destine encore au journalisme économique, votre spécialité actuelle… Comme toujours dans la vie, il y a le jeu des rencontres. Moi, par nature, je ne planifie rien. En 1992, je crée avec mon ami Alain Foulon, la société Archipel Communication qui va d’abord éditer Griff Magazine, historiquement
le premier magazine de mode et de loisirs à La Réunion, même s’il n’a guère duré. Puis en 1993, c’est le lancement d’un magazine économique promis lui à un meilleur avenir, l’Eco austral, dont je suis partenaire dès le départ. Je vais notamment développer le titre à La Réunion et Madagascar, avant de m’installer à Mayotte, en 2000, pour y créer une filiale. Je vais y demeurer cinq ans, le temps de m’immerger dans cette société mahoraise qui est l’un des grands coups de cœur de ma vie. Tout ça est raconté dans les Carnets de route que je publie au début des années 2000, l’un dédié à Mayotte, l’autre à la diaspora comorienne. Des carnets d’atmosphère, sortes de vagabondages où je me sers également de la photographie, sans me prendre évidemment pour un Pierrot Men. En 2005, avec ma femme et ma fille, nous bougeons sur La Réunion puis Marseille, histoire de nous ressourcer tout en travaillant. Puis le hasard d’un marché que je prends avec l’Unesco me ramène à Madagascar pour deux mois qui deviendront cinq années aujourd’hui. Malheureusement, ma collaboration à l’Eco austral tourne court et j’éprouve alors le besoin de passer à autre chose, tout en conservant mon acquis dans la presse économique. L’aventure « Mémento » commence… En 2007, je suis contacté par Georges Guillaume Louapre-Pottier, directeur de la publication, qui me propose de devenir son correspondant
Sa biblio « L’effet mer », recueil de nouvelles (Ed. Salon de la mer Bandol, 1999) « Mayotte Anjouan, deux îles, un devenir » (Ed. du Baobab, 2002) « De la mer Méditerranée à l’océan Indien », avec Damiano Parisi (Ed. du Capricorne, 2003) « Carnet de route, le Grand Archipel » (Ed. Studiopresse, 2005) « Cuisine Pays », avec Damiano Parisi (Ed. Studiopresse, 2005) « Ny Haify de Mariette Andriajka » (Ed de l’Unesco, 2006) « Tonga soa Vazaha », d’après une idée originale de Jean Pierre Badano (Ed. Studiopresse, 2007) « L’enfance dans tous ses états », recueil photographique en collaboration avec Fabrice Delannoy (Ed. Studiopresse, 2010) En cours d’édition : « Carnets de route, Tana, ville de contrastes » et « Nouvelles de l’océan Indien »
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exclusif sur Madagascar, Mayotte et Comores. Un challenge particulièrement intéressant car Le Mémento, avec son tirage de 30 000 exemplaires, est la première revue économique francophone de l’océan Indien et de l’Outre-Mer. Créé en 1970 par Catherine Louapre-Pottier, il bénéficie d’une plus large diffusion, touchant en fait l’ensemble des îles francophones, depuis les Antilles jusqu’à la Nouvelle-Calédonie. Depuis plus d’un an, Le Mémento arrose également le marché français métropolitain, Paris et Marseille en particulier. C’est un magazine qui vise tous les décideurs, du secteur privé comme du secteur public, mais qui en même temps ne craint pas d’être généraliste dans ses approches, ne négligeant ni les PME, ni les artisans ni les ONG. Ce en quoi il intéresse aussi beaucoup les étudiants. Pour moi, c’est évidement un boulot énorme, puisque j’écris pratiquement tous les articles des zones que je couvre. Sans parler de votre activité au sein de l’Agence de presse de l’océan Indien (Apoi)… J’ai créé cette agence de presse sur Internet, basée à Tana, il y a trois ans. C’est un quotidien d’informations en ligne de l’océan Indien qui fait le point sur quatre îles à la fois. En quelques clics, on a des infos du jour concernant Maurice, la Réunion, Madagascar et Mayotte.
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Si je n’en parlais pas, j’aurais le sentiment de ne pas faire mon métier…
Ce n’est pas un site économique : on y parle de tout, peut-être un peu moins de sports et de faits divers, car j’estime que les quotidiens locaux le font très bien. Comme pour toute agence de presse, on peut y acheter des articles clés en main, mais aussi des photos et des livres puisque nous sommes également éditeur, à travers Studiopresse. Pas de problèmes particuliers pour faire passer l’information ? Aucun, j’ai le sentiment que la presse se porte plutôt bien à Madagascar. On peut y travailler en toute liberté, ce qui n’a pas toujours été le cas dans un passé pas si lointain. Personnellement, comme journaliste économique, je tiens surtout à donner une image positive de Madagascar, en montrant aux investisseurs potentiels que c’est un pays où l’on bosse, où l’on a des idées, voire du génie, bref un pays qui avance. Evidemment, il a ses dysfonctionnements et ses pièges à éviter, et je ne me prive pas de les signaler. Lourdeurs administratives, corruption, insécurité… si je n’en parlais pas, j’aurais le sentiment de ne pas faire mon métier. Actuellement, je suis très remonté contre la circulation anarchique à Tana. C’est une maladresse typique de ce pays et qui empêche tout le monde de fonctionner correctement. Mais ce pays, il faut aussi apprendre à le connaître. Pour s’y sentir bien, il faut aimer l’aventure, la découverte, la diversité. En ce qui me concerne, cela fait vingt-cinq ans que ça dure…
ÉCO Lutter contre la pauvreté en soutenant le développement de la microfinance. Tel est l’enjeu du programme Babeo que suivront pendant trois ans 1 500 femmes engagées sur la voie de la micro-entreprise.
n pourcentage toujours plus élevé de femmes est obligé de travailler pour subvenir aux besoins de la famille. Deux sur trois développent une petite activité U génératrice de revenus : par exemple, gérantes de taxiphones ou éleveuses de poulets.
Malheureusement, ces activités s’inscrivent trop souvent dans le secteur informel, ce qui prive ces femmes de toute sécurité financière, notamment en période de crise. « Les femmes sont les premières touchées quand l’économie va mal. Contrairement aux hommes, elles ne peuvent quitter leur foyer sur un coup de tête quand les problèmes surviennent », explique Lizah Ndrialisoa, coordinatrice du programme Babeo au sein de l’organisation de solidarité internationale PlaNet Finance. Ce programme, lancé en janvier 2011, vise à sensibiliser 1 500 femmes des quartiers défavorisés de la capitale à l’entrepreneuriat et à accompagner pendant trois ans 300 femmes micro-entrepreneures dans toutes leurs démarches de professionnalisation (formalisation de leurs activités, développement personnel, réorganisation, accès aux services financiers, etc.) « L’objectif est notamment de leur apprendre à se servir de l’outil de microfinance », précise la coordinatrice. Financé par l’Union européenne à hauteur de 1,25 milliard d’ariary, le projet Babeo s’appuie sur un certain nombre de partenaires techniques locaux, notamment les organisations Capacity building for Communities (CforC), Akany ikoloina ny ankizy (Aina), l’association Tabita et des institutions de microfinance. S’agissant pour beaucoup de jeunes mères souvent accompagnées d’un enfant de moins de cinq ans, le programme Babeo vise aussi à mettre en place des structures d’accueil comme des garderies confiées à des éducatrices spécialisées. « Ce système permet aux mères de se consacrer pleinement à leurs activités professionnelles sans avoir à s’occuper en même temps de leurs enfants. » Sur le long terme, le projet Babeo souhaite permettre aux femmes malgaches de lever les barrières culturelles, sociales et économiques qui les empêchent de s’émanciper. Contact sur www.nocomment.mg
Vous les femmes…
Projet
Babeo
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ÉCO
Avec le nouveau concept touristique des « îles vanille », il devient possible de combiner la destination Madagascar à celle des îles voisines. Une formidable opportunité pour l’agence de voyages Dodo Travel & Tours.
’agence de voyages Dodo Travel & Tours (DT&T) est devenue spécialiste de l’océan Indien et l’un des leaders de « l’outgoing » à Madagascar. L« Nous répondons aussi bien aux demandes des locaux qui souhaitent
Josiane
Ratompomifidy 54
découvrir les autres îles de l’océan Indien, tout particulièrement l’île Maurice, qu’à celles des étrangers qui souhaitent séjourner à Madagascar, qui demeure notre destination phare », explique Josiane Ratompomifidy, première responsable du secteur tourisme au sein de l’agence de voyages. Elle travaille depuis dix ans chez DT&T après avoir entamé sa carrière professionnelle comme professeur d’allemand. « J’avais terminé mes études dans le secteur de la communication d’entreprises en Allemagne. Après avoir enseigné, j’ai débuté dans le secteur tourisme par les relations publiques et clientèle des grands hôtels de la capitale », précise-t-elle. Au lendemain de crises, le nouveau concept des « îles vanille » arrive à point et constitue une formidable opportunité pour DT&T qui dispose de tous les atouts et de l’expérience requise afin d’offrir toutes sortes de produits combinés sur la région. « Nous avons déjà pu enregistrer de fortes demandes pour des packages proposant plusieurs îles. Ces demandes proviennent de l’Europe principalement mais aussi d’autres continents, dont l’Asie ». Elle estime que Madagascar saura bénéficier, comme les autres îles, de la promotion des « îles vanille » à condition que les professionnels soient suffisamment « pointus » pour vendre correctement les atouts du pays. « Actuellement, nos tour opérateurs partenaires réclament surtout Madagascar et une autre île », précise-t-elle. Contact sur www.nocomment.mg
Goût vanille
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Si le Père Noël habitait à Mahajanga, il tiendrait une boulangerie et ses créations pâtissières embaumeraient à des lieues à la ronde. Le matin, il rentrerait chez lui, non pas en traîneaux à rennes mais en Harley Davidson. Ce bonhomme-là, c’est Pierrot…
ans quelques jours, Noël et son cortège de joie seront bientôt là. Réunions de familles, sourires d’enfants, petits yeux pétillants de bonheur... Pour apporter D toutes ces joies, certains travaillent dur, et même quelquefois la nuit.... C’est le cas
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de Pierrot, le patron de la boulangerie La Parisienne. Installé depuis quatre ans à Mahajanga, il a d’abord exercé sa coupable et croustillante industrie à Mayotte. À l’heure où tout le monde va se coucher, lui commence sa journée. Il descend dans son fournil, prépare sa pâte, la travaille, allume son four, et dès que tout est prêt, il enfourne... Et au petit matin, à l’heure où le soleil se lève à l’horizon, ce sont baguettes, pains de campagne, pains complets, croissants, brioches, pains au chocolat ou aux raisins tout chauds qui embaument déjà le quartier. Pierrot, apprenti à 13 ans, a passé une grande partie de sa vie dans les fournils. Avec sa bonne bouille, c’est aussi un talentueux pâtissier et comme les fêtes sont proches, il devrait bientôt se surpasser. La ronde des goûteux desserts va pouvoir commencer. Bûches, éclairs au café ou au chocolat, tartelettes, Saint Honoré, mokas, fraisiers de toutes sortes vont sortir de ses mains et de son four ! L’année dernière, il a fabriqué plus de 1 200 bûches. Les Mahajangais ont bien de la chance ! Un bonhomme qui fabrique tant de bonnes choses pour les autres ne peut être que formidablement sympathique, et c’est le cas ! Pierrot est chaleureux, généreux, agréable, et toujours le sourire aux lèvres. Une fois son travail terminé, au petit matin, il enfourche sa Harley Davidson chinoise pour faire un petit tour et respirer le bon air de sa ville. Et là, il a fière allure, notre Pierrot ! Mais où sera-t-il la nuit de Noël ? Sans doute dans son fournil, tout occupé à faire plaisir aux enfants. Alors le doute s’installe. Et si c’était lui, celui dont on parle tout le temps pendant les fêtes, lui… le Père Noël ?
Un vrai papa gâteau !
MÉtiers
L es lavandières de l’Ikopa
Frotter, essorer, étendre, c’est le quotidien de ces femmes dont le métier est de laver le linge des autres. Un métier où l’on ne doit pas avoir peur de se mouiller…
ers 7 heures du matin, Detty arrive sur les rives de l’Ikopa avec ses cuvettes remplies de linges, ses barrettes de savons, sa brosse… et sa bonne V humeur, malgré la dure journée de travail qui l’attend. À 48 ans, elle est parmi
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les doyennes des lavandières de l’Ikopa qui font partie intégrante du paysage de Tanjombato. Un métier que Detty exerce depuis près de six ans. « C’est un boulot comme les autres qui me permet d’aider mon mari, de subvenir à
nos besoins, tout en rendant service aux gens », considère-t-elle. En s’installant à sa place habituelle, en bas des rochers. Les pieds dans l’eau, elle commence à frotter - un geste devenu mécanique avec les années. « Je m’occupe du linge de trois familles différentes, des clients fidèles, explique-t-elle. Je récupère le linge chez eux, et ensuite je viens ici. Il m’arrive également de le repasser avant de les rendre à ses propriétaires ». La quantité de linge lavé dépend des lavandières : les plus jeunes et les plus énergiques sont capables de traiter de plus gros paquets, et l’effort musculaire est loin d’être négligeable. Au niveau des tarifs, chacune à sa méthode. « Pour ma part, je calcule mes prix à la quantité, ainsi je gagne beaucoup plus. En un mois, comme je viens ici trois fois par semaine, je peux gagner telo alina (30 000 ariary) ». D’autres fixent leurs tarifs selon le type de linge à laver, comme la couverture à 1 500 ariary, la paire de jean à 100 ariary ou la pièce de drap à 200 ariary… De l’autre côté de l’Ikopa, d’autres lavandières sont à l’ouvrage, installées dans des bassins publics, un peu plus loin de la rive. C’est le cas de Marie, 40 ans, qui exerce ici depuis une vingtaine d’années. « J’utilise
les bassins publics uniquement quand les propriétaires ne veulent pas que je lave leur linge dans l’Ikopa pour des raisons d’hygiène principalement », souligne-t-elle. Ici, l’eau n’est pas gratuite, chaque lavandière doit s’acquitter de 10 ariary par seau. « En fait, ce sont les propriétaires qui payent, tout comme ils fournissent le savon, la brosse et la cuvette », explique Marie. À l’inverse de Detty, Marie se fait payer en fonction du type de linge qu’elle a à laver. « Chaque pièce de linge est soigneusement notée dans mon carnet. C’est ainsi que dans une journée, je peux gagner dans les 4 000 ariary. » Dans les bassins ou sur les bords de l’Ikopa, l’essentiel pour une lavandière est de ne pas avoir peur de se mouiller…
Festival
assos
des lumières La petite commune de Ranohira, réputée pour sa tranquillité, a perdu son calme le temps de deux jours de festivités consacrées à l’inauguration des Jardins de Lumières.
Randriamandranto, responsable de Jacaranda Paris et présidente de l’Association les Jardins de Lumières, a voulu bien Jfaireosielle les choses. Dans son projet de doter de lampes solaires le
maximum de foyers à Ranohira, elle a mis toute son énergie : « La date du 15 octobre a été fixée pour distribuer les premières lampes, il y a un peu plus de six mois. On n’avait alors à peine de quoi en acheter quelques-unes. Incroyable, mais tout s’est déroulé comme prévu ». Elle a d’abord mobilisé ses amis et sa famille, à commencer par son frère Joël, directeur de Jacaranda à Madagascar. Puis il a fallu trouver des donateurs, des sponsors, convaincre les partenaires locaux, lancer les premiers travaux. Son charisme et son énergie ont abouti à réunir plus de 1 500 lampes et à créer en pleine brousse, dans une large plaine au pied des falaises de l’Isalo, un vaste jardin, destiné à devenir un espace de fêtes, de rencontres et d’échanges économiques. Un peu en hauteur, près des baraques construites pour abriter un
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Et la lumière fut !
marché artisanal, des panneaux expliquent le projet, jalonnant les chemins de sables. En contrebas, des jeunes jouent au billard et au baby-foot sous une halle neuve, près d’un village bara reconstitué pour illustrer les traditions locales. Le tout parsemé d’arbustes et éclairé par des réverbères à énergie solaire. Au fond du jardin, une vaste scène où se sont succédé de nombreux artistes venus de France ou de Tana, comme Gérard Chambre ou Samoëla, mais aussi du Grand Sud choisis par les habitants. La foule est bigarrée : membres de l’association, touristes de passage, élites locales ou simples villageois réunis pour danser le tsapiky. Sous la pluie et dans la poussière jaune de l’Isalo, illuminées par les projecteurs et les éclairs de chaleur, la foule et les artistes ont enflammé durant ces deux jours le décor enchanteur du cirque du Lion. L’ouverture officielle des Jardins s’est faite sous un soleil éclatant : cordon coupé, kabary, félicitations, puis distributions des lampes et signature des contrats entre l’association et les villageois. « Je pense que le pari d’associer projet responsable et moment festif a été atteint. Mais ce n’est que le début. Nous devons maintenant suivre le projet, et nous voulons renouveler l’expérience dans d’autres régions du Sud. » Contact sur www.nocomment.mg
ESCALES
M ystérieuse
baie d’Antongil
S’immisçant entre d’immenses massifs forestiers primaires, sur plus de 80 km à l’intérieur des terres, la baie d’Antongil et ses alentours constituent un véritable sanctuaire de la nature qui garde les traces de très anciens peuplements.
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rochers du petit îlot de Nosy Mangabe, niché au fond de la d’intrigantes inscriptions agrémentées de plusieurs dates révèlent Squeurbaie,desdesnavigateurs croisèrent dans ces eaux dès le début du XVI siècle. e
Cet ancien repaire de pirates n’est peuplé désormais que de lémurs fulvus, caméléons et uroplatus. Madagascar National Parks, qui assure la conservation de la biodiversité de cet îlot, dispose d’un camp sous tentes entre plage et forêt. Totalement enclavée, la petite ville de Maroantsetra dispose de nombreux attraits. Chantier naval d’où sortiront des boutres prêts à affronter un océan Indien souvent capricieux, marchés qui regorgent de fruits et épices et immenses plages bordées de cocoteraies. Le jour, ses rivages fourmillent de l’activité des pêcheurs traditionnels et de celle des marins qui déchargent à même la plage denrées et victuailles les plus diverses en provenance du reste de la grande île. Le soir, au soleil couchant, le silence est total, la communion avec la nature parfaite… L’entrée de la baie d’Antongil offre deux sites naturels exceptionnels. Au sud, la réserve de la biosphère de Mananara et son plateau corallien d’un millier d’hectares agrémenté de trois petites îles où s’épanouissent barringtonia et palmiers cycas. Au nord, la presqu’île du Cap Masoala qui abrite le plus vaste Parc national de Madagascar. Ici, la forêt vient se jeter littéralement dans la mer. À peine a-t-on quitté la plage que déjà l’on parcourt cette forêt primaire classée au patrimoine naturel mondial de l’Unesco, dont certaines essences, parmi les
plus précieuses, attirent les convoitises… La vue de grands arbres centenaires avec en arrière-plan l’écume des vagues, est des plus impressionnante. L’avifaune est exceptionnellement diversifiée. Il serait trop long de décrire les autres représentants de la faune ou de la flore qui se concentrent en ces terres escarpées. Nous aurons eu tout le loisir d’admirer des lémuriens roux (Varecia variegata rubra), le plus bel oiseau endémique de Madagascar, l’helmet vanga au beau bec bleu et quantité de palmiers et plantes épiphytes. Les torrents qui sillonnent le parc sont peuplés d’une multitude de grenouilles qui rivalisent de couleurs. Le parc national Masoala se double également d’un parc marin aux eaux cristallines. Personnellement, ce sont les rivages, étroite bande de sable entre mer et forêt qui m’ont procuré les sensations les plus émouvantes. Au petit matin, cette impression d’assister à la naissance du monde… Le littoral est, en outre, ponctué de masses rocheuses aux formes étranges. Véritable musée d’art contemporain à ciel ouvert. Il est inconcevable de penser pouvoir appréhender les richesses naturelles de la grande île, sans avoir parcouru ces lieux parmi les plus préservés de la planète.
B esa
Ranohira
ESCALES
Au cœur des montagnes fauves de l’Isalo, dans le village reculé de Ranohira-Bas, vit Besa. Ultime descendant d’une dynastie installée depuis la fin du XVIIe siècle, il est le dernier roi des Barabe.
ncien instituteur, Besa travaille maintenant la terre de ses ancêtres. Au milieu des rizières, la houe à la main, il a la prestance d’un seigneur, une A élégance simple, les mains rugueuses et le port altier. Un mélange naturel de
déférence et de hauteur. Besa connaît toute la généalogie de sa famille depuis la fin du XVIIe siècle. Il récite sans hésitation les dix-neuf rois qui l’ont précédé, chronologie complexe où se mélangent plusieurs ethnies dans un long périple qui a amené au cœur de l’Isalo la dynastie Zafimanely, famille régnante de l’ethnie des Barabe. Besa aurait ainsi hérité d’un lointain ascendant portugais son regard clair, et d’une princesse betsileo son allure aristocratique. « Nous sommes un métissage, entre les hauts plateaux et la mer, mais nous avons notre identité propre. » Son rôle est d’abord de cultiver cette identité en préservant les traditions. Il préside donc toutes les cérémonies traditionnelles, mariages, enterrements, retournements des morts, circoncisions, dont il connaît tous les rites et leurs significations. Il intervient aussi dans les conflits territoriaux et assure ainsi la cohésion de son peuple. Sa mission, il l’a reçue de son oncle car la royauté se transmet au plus âgé : « Nous méritons ainsi le respect que l’on nous accorde et nous sommes
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roi des Barabe
pleinement capables d’assurer notre rôle ». Mais jusqu’à quand ? « Les Zafimanely ont dominé une grande partie du massif de l’Isalo, ainsi que le plateau de l’Horombe avant l’arrivée des Français. » Puis la famille s’est divisée pendant la colonisation, conservant néanmoins un rôle administratif et social important. « Mon grand-père était gouverneur de région », précise Besa, non sans fierté. L’avènement de la République en 1960 met à mal leur situation, déjà fragilisée par 80 ans de domination étrangère. Le développement touristique de la région et la croissance de Ranohira-ville sur la RN7 affaiblissent encore leur pouvoir. « Nous sommes le symbole d’une culture ancienne, qui doit être léguée aux jeunes générations », affirme Besa d’un air grave. Il est la mémoire, le ciment d’un peuple qui cherche à avancer tout en conservant son identité propre.
N ahampoana
La réserve privée de Nahampoana est l’un des lieux les plus visités de Fort-Dauphin. Entre lémuriens endémiques et flore typique de l’extrême Sud, c’est toute la biodiversité malgache qui se prélasse ici.
n y arrive en moins d’une demiheure, par une route cabossée O longeant le lac de Lanirano. Située
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à sept kilomètres de Fort-Dauphin, la réserve privée de Nahampoana est d’abord visitée pour ses populations de lémuriens endémiques, les grands propithèques (sifakas), qui se partagent en toute liberté ces 50 hectares de nature préservée. Le parc abrite également toute une flore typique du Sud, rappelant qu’il fut d’abord et pendant très longtemps un jardin botanique. Tout commence vers 1880 quand un négociant franco-anglais de l’île Maurice, un dénommé Marshall, obtient de la Reine une concession pour abriter ici ses « curiosités » botaniques. Vanilliers, girofliers, poivriers, canneliers, caoutchoucs, le parc se transforme rapidement en jardin d’essai et d’acclimatation, appelé à recevoir toutes les nouvelles
ESCALES
Fort-Dauphin
espèces de plantes que l’on souhaite introduire à Madagascar. Il faut attendre le général Gallieni, débarqué du La Pérouse en 1901, pour que le parc soit officiellement reconnu comme pépinière d’État. On retiendra que sous le manguier tricentenaire, le général gouverneur aimait à faire sa sieste. À l’endroit même, dit-on, où se tenait autrefois l’agora des chefs Antanosy… Après l’Indépendance, la « station agricole » sera peu à peu abandonnée et laissée quasiment en friches dans les années 1970. C’est à l’initiative de l’agence de voyages Air Fort Service que le site est relancé, il y a une quinzaine d’années. Au prix de plusieurs années de défrichage, de traçage et de replantations, le jardin botanique retrouve ses couleurs. Mais c’est également devenu une réserve qui protège aujourd’hui six espèces de lémuriens et un nombre impressionnant de tortues, crocodiles, caméléons et oiseaux, tous représentatifs de la grande biodiversité de l’extrême Sud. Les stars du parc sont indiscutablement les propithèques, ces lémuriens diurnes de grande taille et dotés d’une longue queue, qui adorent prendre le soleil le matin sur les hautes branches de la forêt, en position assise, les bras écartés pour accumuler le maximum de chaleur. Ils font partie des espèces endémiques menacées d’extinction en raison de la disparition de la forêt primaire. Raison de plus de les rencontrer ici. Un cadre exceptionnel, avec possibilités d’hébergement et de restauration, qui satisfera tous les amoureux de la nature.
La nature en réserve
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M arc Gansuana
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ESCALES
Massif de l’Isalo
Il a choisi le site exceptionnel du massif de l’Isalo pour observer le ciel au télescope. Une passion qu’il fait partager à tous les passionnés de nature et de phénomènes célestes.
e ciel l’a toujours fasciné. Quand il était jeune, son père possédait une petite lunette Ld’observation avec laquelle il eu l’occasion de
s’initier, mais sans pouvoir aller plus loin à l’époque. Arrivé à Madagascar, il y a quelques années comme expert en gestion des crocodiles, Marc a redécouvert le plaisir de contempler des cieux exempts de pollution lumineuse et a décidé d’acquérir un premier télescope. En parallèle, passionné de nature et de grands espaces, il a monté sa propre société en 2010, Earth & Wildlife Experiences (EWE), « dédiée à l’éveil des sens naturalistes, et aux passionnés de tous poils ». D’abord entre amis, ses soirées d’observations lui ont permis de s’apercevoir à quel point ce domaine suscite de nombreuses questions et incompréhensions de la part du public, et c’est donc tout naturellement qu’il a développé le concept afin de l’intégrer de façon
structurée aux autres activités innovantes proposées par EWE. Pour le lancement de cette activité, Marc a eu envie d’un site qui s’y prête tout particulièrement, « où pratiquer l’observation de la voûte céleste soit instinctif », précise-t-il. Un site qui dégage une atmosphère et qui soit une invitation à la réflexion et à la contemplation. Le massif de l’Isalo a ainsi tout de suite focalisé son attention et avec le propriétaire du Satrana
La tête dans les étoiles
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Lodge, Christophe Decommarmond, immédiatement enthousiasmé par le projet, Marc a ouvert sa toute première plate-forme d’observation de la voûte céleste sur la grande île. Pour Marc, l’Isalo et son cortège de massifs ruiniformes est un endroit magique, voire mystique, qui s’accorde parfaitement avec la fascination que suscite les cieux nocturnes : « Nous sommes à la croisée des chemins entre l’histoire propre de la Terre et celle de l’univers qui l’abrite… » Marc a un faible pour ce que l’on appelle les amas globulaires, des concentrations de millions d’étoiles, sortes de « micro galaxie » âgées de plusieurs milliards d’années qui gravitent autour de notre galaxie. Mais au gré des questions posées par les participants, il ne manque jamais l’occasion de pointer son télescope sur des planètes remarquables comme Jupiter ou Saturne. « Ce qui compte le plus finalement, c’est de comprendre ce que l’on voit de façon simple, accessible, sans équation ni théorie », confiet-il. Même un petit nuage de gaz diffus éclairé en son centre par quelques étoiles naissantes devient fascinant dès lors que l’on a compris qu’il s’agit d’une pouponnière d’étoiles situées à plusieurs années lumières de nous et que, contrairement aux apparences, l’univers n’est pas immuable mais en perpétuelle évolution. « La grande histoire de l’univers est à l’œuvre, sous nos yeux. Des étoiles se meurent, d’autres viennent de naître et certains objets nous apparaissent tels qu’ils étaient lorsque les Égyptiens érigaient les pyramides... » Sa vision de l’astronomie le conduit à nous expliquer que nous vivons une époque où notre mode de vie et nos relations sociales nous éloignent
un peu plus chaque jour de la réalité. L’observation des cieux a façonné notre histoire, nos cultures et nos croyances les plus profondes et pourtant aujourd’hui on s’aperçoit que la seule compréhension de notions de bases telles que les saisons ou les phases de la Lune sont inconnues du grand public, ou pire, comprises de travers. «Toutes ces choses relèvent de l’astronomie, la plus ancienne des sciences que l’humanité est jamais connue ». Tout un monde à découvrir avec lui à travers ses animations Contact sur www.nocomment.mg
COUSINS/COUSINES
La Réunion
Son coup de ciseaux magique fait le délice de ses clients à La Réunion. Saris indiens ou vêtements malgaches traditionnels, Fara regorge d’idées à coudre. Il suffit de commander et sa surjeteuse fait le reste.
riginaire de Tamatave, Rafindrafara Lahady, Fara pour les intimes, est depuis peu installée au Tampon, petite ville du sud de La Réunion, où elle officie comme O couturière à façon. En quelques mois, ses clients, entreprises ou particuliers, ont appris à
lui faire confiance tant pour ses prix que pour la qualité de son coup de ciseaux. La jeune femme a démarré par une formation de modiste à Tana, spécialité « robes de mariés et vestes », avant de venir s’installer à son compte à Tamatave. Là, elle devient propriétaire de son propre salon de coiffure et de couture, le salon Miora. Malheureusement, les problèmes politiques s’installent et vont vite contribuer à torpiller son petit commerce avec la disparition pure et simple de l’activité de couture. Mais un jour, l’amour et l’aventure via internet l’amènent à rencontrer le rêve français… qui vient l’épouser sur place. Un beau conte de fée ? Elle quitte sa terre natale pour la France. Cruelle désillusion : en arrivant tout lui semble froid, le climat comme les gens. De plus, son diplôme de couturière n’est pas reconnu là-bas et elle se retrouve à faire les ménages dans les contrées agricoles de la Vendée. Il ne lui faudra pas plus d’un an pour qu’elle se décide à reprendre le large en quête d’une vie meilleure. Tout naturellement elle se rapproche de Madagascar via la France de l’Outremer, autrement dit La Réunion. Ici le bouche à oreille marche bien, la communauté malgache est présente et Fara parvient rapidement à monter son petit réseau. Bénéficiant du statut d’auto-entrepreneur, elle propose de réaliser tous les modèles de vêtements qu’on lui commande : saris et chouridars indiens aussi bien que costumes traditionnels malgaches. Sans oublier, le cas échéant, tous les travaux de retouches et la confection de rideaux. Et toujours sur sa vieille surjeteuse, machine à coudre polyvalente qui la suit partout depuis les temps de sa formation. Contact sur www.nocomment.mg
Des idées… à coudre
Rafindrafara
Lahady
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gastronomie
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L es meilleurs
Pour le petit déjeuner ou le goûter de quatre heures, les mofo gasy et les ramanonaka sont toujours là pour combler un petit creux. De délicieux beignets sucrés ou salés à inscrire au patrimoine gastronomique de la grande île.
matin, peuvent toujours faire un tour à Behoririka, dans l’antre de Mme Vololona, baptisé Gasy Mamy. Elle y propose des mofo gasy et des ramanonaka d’un genre très spécial. « Je fais des beignets depuis 2007 et à force d’en préparer, j’ai découvert bien des façons originales de les préparer, ccompagnés d’un petit café au lait ou comme d’ajouter des œufs à la recette », de thé, les mofo gasy (littéralement, explique-t-elle. Ce qui fait sa renommée, pains malgaches), ces galettes de farine ce sont ses délicieux mofo gasy à la de riz sucrées - ou ramanonaka dans vanille, à la pistache et au coco, sans leur version salée - sont de vraies délices. oublier ses ramanonaka à la viande, Les Malgaches en mangent quasiment au jambon et aux crevettes. Bien sûr, tous les jours, pour leur goût, bien sûr, l’ajout d’ingrédients les rend un peu mais surtout pour leur prix. « Je suis plus cher que les autres, entre 300 Ar un inconditionnel de ces beignets. J’en pour le ramanonaka et 200 Ar pour le prends sur les coups de 10 heures avec mofo gasy, mais cela ne décourage pas un petit café noir, un de mes meilleurs les gourmands. La preuve, chez Mme moments de la journée », assure Mamy, Vololona, il faut passer commande ! un chauffeur de taxi rencontré à Grâce à son fameux coup de main, les Analamahitsy, un quartier réputé pour ses vendeurs de beignets. mofo gasy et les ramanonaka entrent aujourd’hui dans la « haute Toujours à l’affût du client, ils sont ouverts très tôt le matin, le gastronomie » : ils accompagnent notamment les apéros et les temps de faire chauffer les poêles, et jusqu’à très tard le soir. amuse-bouche dans les mariages et autres fêtes de familles. Les mofo gasy sont préparés à base de farine de riz, de levure, « Nous travaillons en collaboration avec un traiteur qui nous d’eau et de sucre. Ils ne demandent pas plus de 15 minutes commande de petits beignets proches de la taille des petits choux. de cuisson sur un grand plateau conçu spécialement à cet Nous exportons également en France », confie Mme Vololona, effet et composé d’une trentaine de petits moules. Chacun est tout occupée à ses précieuses expérimentations. Exemple avec copieusement rempli de pâte, huilé et chauffé au feu de bois. Un ce ramanonaka new look : « Nous avons gardé l’extérieur des secrets de la réussite des mofo gasy. croustillant, mais remplacé l’intérieur par de la chair de crabe ». Ceux qui ne peuvent pas passer à Analamahitsy de bon Voilà qui promet d’être délicieux !
A
« mofo gasy » de Tana
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gastronomie
Interview gourmande Cassoulet, foie gras de canard, confits, magrets… avec elle, c’est toute la gastronomie du sud-ouest de la France qui se met sur son 31. Mais moyen de faire autrement quand on a vécu trente ans à Toulouse, au contact des saveurs et des savoir-faire ancestraux ?
Tianasoa Raharijaona chef du 31 Rôtisserie Grill
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oulousaine pendant presque 30 ans, Tianasoa Raharijaona, Tinah pour les intimes, a baptisé son T restaurant « Le 31 », numéro départemental de la Haute-
Garonne, en hommage à sa région d’adoption. La cuisine du sud-ouest est chez elle une passion de longue date. Sans avoir fréquenté d’écoles hôtelières, elle a appris le métier en dilettante, en marge de ses activités professionnelles, en s’inscrivant à des ateliers de cuisine. Après une première expérience de traiteur à domicile à temps partiel (les weekends uniquement), elle se lance dans la restauration en 2005 en ouvrant son premier établissement, rue des Papillons, dans le IXe arrondissement de Paris. Entre-temps, sa fille séduite par Madagascar décide de s’y installer, et Tinah lui emboîte le pas, avec l’ouverture du 31 Rôtisserie Grill le 17 septembre dernier à Analakely. Comment définiriez-vous votre style ? Je suis plutôt généreuse dans le dressage de mes assiettes. J’essaie d’associer le meilleur de la tradition française et des saveurs exotiques, des alliances inventives. Un foie gras poêlé avec une sauce à base de tamarin, c’est divin… Le plus important, c’est faire une cuisine goûteuse. Je ne prétends pas toujours faire de la haute gastronomie
mais même pour un simple plat de ravitoto, il faut que le goût y soit, l’équilibre entre les différents ingrédients, l’assaisonnement parfait. Quels sont vos produits de prédilection ? Le 31 c’est surtout la cuisine du sud-ouest : le foie gras, le confit de canard, le magret… J’aime bien travailler l’agneau aussi et, quand je peux, des fruits de mer. Quels sont les ingrédients récurrents de vos plats ? Toujours beaucoup d’herbes : basilic, thym, romarin, aneth, coriandre, menthe… un peu de piment d’Espelette et une bonne huile d’olive. Quel genre de cuisine n’appréciez-vous pas ? J’aime tout, mais je ne cuisine pas le porc. En raison de ma religion, je me fournis dans une boucherie halal. Mais cela ne m’a jamais gênée, on peut faire de la très grande cuisine sans porc. Votre plat favori ? En bonne Toulousaine qui se respecte un bon confit de canard avec une poêlée de cèpes. Quelle est votre boisson préférée ? Je bois très rarement mais à l’occasion un petit pastis avec un trait de menthe. À quelle fréquence renouvelez-vous votre carte ? Au gré de mes envies mais je suis surtout les saisons. J’ai une carte spéciale que j’ai appelée « les suggestions du chef » : elle peut changer tous les jours selon mon feeling, mais la carte des rôtisseries et grillades reste inchangée.
Une méthode pour créer vos plats ? Mes connaissances culinaires se sont enrichies au gré de mes voyages, j’ai par exemple découvert en Tunisie qu’on peut faire une boule de glace frite. Je regarde aussi beaucoup les émissions consacrées à la cuisine à la télévision : Top chef, Master chef ou Cauchemar en cuisine. J’en apprends tous les jours, que ce soit une petite astuce ou une technique que je ne maîtrisais pas trop bien. Sinon j’essaie d’être inventive. Des chefs modèles ? Jean-François Piège, pour sa cuisine simple mais savoureuse, Anne-Sophie Pic pour sa personnalité et Ghislaine Arabian pour la cuisine flamande. Ce sont des femmes volontaires qui savent ce qu’elles veulent. J’admirais aussi énormément Bernard Loiseau… Dommage. Votre recette du moment ? Le magret de canard à l’orange caramélisée, compotée de fraises au gingembre. Où sera votre prochain dîner ? Étant la seule à cuisiner au 31, je n’ai pas vraiment l’occasion de sortir dîner ailleurs. Mais j’aimerais goûter la cuisine de mon ami Adonys de l’Adonys Eden Lodge à Sainte-Marie. Votre actualité ? Je suis grand-mère d’une petite fille qui vient de fêter ses 2 ans : elle commence à papoter et elle me rend complètement gaga. Pour l’actu du 31, c’est le lancement de nos pizzas au feu de bois : pour une pizza achetée, un assortiment de beignets ou de nems est offert, pour deux pizzas, c’est un plat de nuggets et pour trois pizzas, un plat de KFC & frites…
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Gigot d’agneau aux herbes folles, à la crème de Skol parfumée au tamarin Ingrédients • Gigot d’environ 3 kg, 3 têtes d’ail, thym, romarin, laurier, coriandre, un citron, poivre, sel, 1/2 verre d’huile d’olive, 1/2 verre de Skol, une tige de tamarin, 2 cuillerées à soupe de crème fraîche. • Pour le risotto : 1 verre de riz, 1,5 l de bouillon, 1verre de vin blanc, 1/2 verre de crème fraîche, un peu de parmesan râpé. • Pour le confit de légumes : 1 grosse aubergine, 1courgette, 2 poivrons verts, 2 poivrons rouges, oignons, poivre, sel, huile d’olive, 1 cuillerée à soupe de miel, un peu d’eau. Préparation • Faire désosser le gigot par votre boucher mais le laisser entier comme un gros steak. Le faire mariner avec de l’ail écrasé, du sel, du poivre, du thym, du romarin, laurier, coriandre, 1/2 cuillère de cinq épices, 1 citron, huile d’olive. Laisser macérer au moins 3 heures. • Former un gros boudin et ficeler avec de la ficelle à rôti. Mettre dans un plat allant au four avec un verre de bouillon, couvrir d’une feuille d’aluminium et enfourner à feu doux (150°) pendant 4 à 5 heures en le retournant de temps en temps et en l’arrosant de bouillon. • Trancher le rôti en tranche pas trop épaisses (juste ce qu’il vous faut, le reste peut être rangé au frigo et peut être consommé d’une autre façon). Faire sauter de l’oignon, de l’ail écraser, mettre les tranches de
gigot, rajouter des herbes (basilic, menthe ciselée, coriandre, thym…), verser 1/2 verre de Skol, rajouter un peu d’eau, de la crème fraîche, 1 tige de tamarin, 1/2 cuillerée à café de sucre, poivre. Rectifier l’assaisonnement s’il le faut. • Faire un risotto bien crémeux, mettre un papier cuisson au fond d’un moule à tarte (d’environ 12 cm), mettre le risotto, bien tasser, enfourner pendant 15 minutes à 180 °C. Couper en dés tous les légumes, les faire sauter dans un wok avec deux oignons émincés et une cuillerée à soupe de miel. Rectifier l’assaisonnement et dresser l’assiette en présentant le confit de légumes sur la galette de risotto.
Par Tianasoa Raharijaona, chef du 31 Rôtisserie Grill
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gastronomie Salade au magret fumé et effilochés de confit de canard
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Proposition gourmande de Gigot d’agneau aux herbes folles à la crème de Skol parfumée au tamarin
Par Tianasoa Raharijaona, chef du 31 Rôtisserie Grill Magret de canard à l’orange caramélisé
Verrine façon fraisier et panacotta au coulis de fruits rouges
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Le vin du mois
gastronomie
Isabelle Rakotozafy Œnologue depuis plus de vingt ans, Isabelle Rakotozafy est diplômée de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier.
Ce Château Le Bernet Beausoleil millésime 2009 est un assemblage classiquement réussi de Cabernets et de Merlot, issu d’un terroir « graveleux » spécifique au Graves. Sa robe rubis, son nez expressif, son attaque en bouche souple et équilibrée avec des notes de fruits murs, finement boisés, son corps robuste lui font attribuer la reconnaissance d’un bon Bordeaux attrayant et modérément corsé, en pleine évolution de maturité. Excellent pour accompagner les cuisines tropicales, les plats concoctés aux épices douces et les bonnes grillades.
Château Le Bernet Beausoleil 2009 Jean-Luc Guillot du Triporteur L’accord des vins et des mets est une science inexacte. Pour la dégustation des vins, on peut dire tout et son contraire, sans peur du ridicule. En attendant, le Château Le Bernet Beausoleil 2009 est un très bon Graves bien qu’un peu jeune. Fait de Cabernet Sauvignon et de Merlot, ce vin est aromatique, avec un tanin assez léger et peut être servi avec de nombreux plats.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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Le cocktail du mois
Une THB bonbonisée pour un cocktail délicieusement explosif, concocté par le XL Bar de Tamatave. À consommer avec modération, bien sûr… Ingrédients (1 personne) • 2 cl de vodka Tagada • 22 cl de THB pression
Le
Préparation
TNT du
XL Bar
Vodka Tagada : laisser fondre 100 g de bonbons à la fraise tagada dans 50 cl de vodka, ajouter 20 cl de sirop de fraise. Verser la bière dans un verre jusqu’à deux doigts du bord. Remplir un verre à shooter de vodka Tagada Incliner le verre à bière, puis laisser glisser le verre à shooter jusqu‘au fond. Variations : TNT Gold ou Ambré.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
SoRTir
Une girafe
Plutôt que des éléphants roses, ce sont des girafes qu’il faut s’attendre à rencontrer dans le sillage de la bière. À Tana, ces hauts verres d’une contenance de deux à trois litres font un véritable malheur. Avec modération, bien sûr !
epuis sa première fabrication à Sumer au IV millénaire avant Jésus-Christ, la bière a toujours été considérée D comme une boisson spéciale. Tellement spéciale qu’elle e
nécessite forcément un récipient spécifique pour être consommée. Après les chopes, les bottes, les flûtes, les calices et les verres corolles, voici aujourd’hui les girafes, sortes de (très) hauts verres à bière contenant en général deux à trois litres du précieux breuvage, voire cinq litres dans certains cas. Pour les grandes soifs, il va sans dire ! À Tana, c’est à l’Hôtel Glacier que les premières girafes sont apparues, il y a deux ans. Tout de suite, le concept du verre géant agrémenté de son robinet pour que les consommateurs se servent eux-mêmes, fait fureur. « Même avec nos six girafes, on avait du mal à satisfaire la demande, tellement ce genre de récipients était demandé, surtout les
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pour les grandes soifs
soirs de cabarets », commentent Christophe Emilien et Hoby Harisoa du Glacier. La raison d’un tel succès ? « Peut-être le fait de presser le robinet comme si on se trouvait soi-même derrière le bar ? », s’interroge Christophe Emilien. Contrairement à ce que l’on entend souvent, l’invention de la girafe ne date pas des années 1990, mais bel et bien du début du XXe siècle où ce type de récipient était très répandu aux États-Unis. À noter que là-bas on lui donne des noms aussi insolites que tube à bière (beer tube), tour à bière (beer tower), voire bazooka (bazooka tube). Les girafes ont vite occupé les autres comptoirs de la capitale. Notamment au Kudeta Urban Club, où elles font un malheur à la plus grande satisfaction de son gérant, David Castel. « On a commencé avec 8 girafes, puis 12 et maintenant 16… Et encore, certains week-ends on n’en a pas assez ! », constate-t-il. Le facteur économique n’est évidemment pas étranger à cette popularité, l’achat de bière en girafe revenant moins cher qu’en verre : en gros, on gagne deux verres sur une girafe de trois litres. Et son utilisation et éminemment festive : la girafe placée au centre de la table, chaque convive peut se servir à sa guise et sans bouger de sa place grâce au pied pivotant. Blonde, blanche ou ambrée il y en également pour tous les goûts. « La girafe, c’est parfait pour les fins de semaine, surtout quand on vient en groupe. Ca donnerait presque envie d’en posséder une chez soi », estime Njaka, un juriste de 25 ans qui ne jure plus que par ce drôle d’animal. Contact sur www.nocomment.mg
salle de jeux ainsi qu’un spa professionnel. L’équipe du Vanila ne cesse elle aussi de s’agrandir : le dernier arrivé est Philippe Bellusci, un chef français qui a rejoint la grande famille et allie les techniques culinaires européennes et créoles pour une cuisine raffinée, métissée et appréciée de tous.
V anila Hotel & Spa Le Vanila Hotel & Spa entend rester un établissement de référence tant dans sa recherche de l’excellence que dans son engagement pour le tourisme durable. Ses initiatives en faveur de la formation des populations locales sont à saluer.
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mplanté à Nosy Be depuis 2000, le Vanila Hotel & Spa est l’un des premiers établissements de l’île à avoir été conçus aux normes internationales. Doté de I54 chambres, deux suites, deux restaurants et deux piscines, il ne cesse de diversifier
ses services en proposant aujourd’hui une médiathèque, une salle de conférence, une
Le goût
SoRTir
Nosy Be
Depuis ses origines, le Vanila Hotel se veut également au service du développement durable et c’est en ce sens que, en juillet 2011, il a adhéré à la charte « Nosy Be s’engage pour un tourisme durable ». En accord avec cette charte, l’établissement entend être au plus près des besoins de la population malgache, notamment en terme de travail. Des formations organisées par l’Unicef à destination des Nosybéens déscolarisés ont ainsi été dispensées par deux employés de l’hôtel. Le Vanila hôtel prend également en charge la moitié des frais de scolarité pour chaque enfant du personnel qui est inscrit au Centre de formation du tourisme et de l’hôtellerie de Nosy Be (CFTH). L’hôtel gère enfin l’Union sportive de Dzamandzar (USD), une école de football qui regroupe à ce jour 120 jeunes de 7 à 16 ans. L’USD fait honneur à tout Nosy Be : deux de ses membres ont été repérés par Claude André, un recruteur français, et ils ont intégré l’équipe qui représentera Madagascar au Tournoi international de Dirinon, en France, en juin 2012. Contact sur www.nocomment.mg
de l’excellence
Loisirs Se mesurer à coups de rayons laser dans un labyrinthe bourré d’effets spéciaux ? Non ce n’est pas un nouvel épisode de Star Trek, mais le déroulement normal d’une bonne partie de laser game…
ôté laser, il en connaît un rayon. Forcément, puisqu’il vient d’ouvrir dans l’enceinte Tranovola d’Ambatoroka le tout C premier centre de laser game (ou laser tag) de Madagascar. Se
T ana
Laser Game 90
définissant volontiers comme un « enfant dans l’âme », Andy Rasoanarivo, 30 ans, n’en est pas moins un homme d’affaires qui sait prendre des risques, n’ayant pas hésité à investir « dix années d’économie » dans son entreprise pour le moins futuriste. Mais qu’est-ce que le laser game ? « Un mix de bandy sy rôle et de jeux vidéo », explique-t-il. Sauf qu’ici, le joueur n’est pas installé devant un écran : il se déplace dans un labyrinthe de 300 mètres carrés, bourré d’effets spéciaux, armé d’un pistolet laser. Le but ? Toucher le plus possible d’adversaires, lâchés comme lui dans le labyrinthe, tout en essayant d’éviter leurs tirs. Une guerre à la Star Trek mais complètement fictive puisqu’il s’agit d’une pure simulation. Les pistolets sont équipés de capteurs infrarouges et d’une visée laser. Lorsque le rayon lumineux vous touche, vous êtes désactivé pendant quelques secondes et perdez ainsi des points. La partie dure une quinzaine de minutes : autant dire qu’il faut aller vite et tirer à bon escient !
Un drôle de pistolet !
Différents modes de jeux seront proposés à terme, notamment la capture d’un drapeau par les équipes en lice, mais pour l’instant, Andy privilégie le combat par équipes, le team deathmatch, comme on dit dans le jargon. Malgré le côté très Star Wars, le jeu est très sécurisé. « On ne risque rien, puisqu’il n’y a aucun impact et aucun effet secondaire sur la santé des joueurs. La technologie laser utilisée vient d’Europe et respecte toutes les règles de sécurité », explique-t-il. Un enfant peut y jouer à partir de l’âge de 6 ans, c’est dire. Par prudence, le laser game est toutefois déconseillé aux femmes enceintes, aux épileptiques, aux cardiaques et aux asthmatiques. Des formules anniversaires sont déjà disponibles au Tana Laser Game, mais l’endroit peut aussi convenir aux réunions d’entreprises avec petit déjeuner, brunch ou cocktail dînatoire. Andy annonce également des soirées spéciales pour les fêtes de fin d’année, en attendant la Spéciale Saint-Valentin qui opposera les filles aux garçons dans un déferlement de rayons lasers. Que le meilleur gagne ! Contact sur www.nocomment.mg
Carnet du sud Rebonjour, Carnet du Sud n°2 t’emmènera ce jour de Tuléar à Morombe, à pieds, à vélo, en taxi brousse, comme tu veux, avec étapes de rêve sur les 280 km de pistes ensablées à souhait... Il y en aura pour tous les goûts, plages, plongées sur le récif coralien, pêche au gros, baleines à voir, baobab, faunes, flore et atmosphère à volonté.... Bonne route avec Ben Arés qui t’en parle à sa manière... Tu la quittes et elle te manque déjà ! Mais le nord t’attend, un rythme autre, d’autres couleurs. Depuis Toliara-La-Belle-Qui-T’as-Conquis, tu embarques dans le moyen de transport local avec la sueur, les peaux, les lambahoany, les masques de beauté protégeant du soleil, les bassines et les bidons, le bleu la poussière, l’amour de la terre. Tu t’éloignes de la grande ville et ses champs magnétiques. Au fil de la route, tu ventiles, te détaches, fais place nette. Tu migres et tu songes. Première étape au Jardin de Beravy, jardin joli plus que joli, réussite incontestable de qui ne fatigue jamais à planter, bouturer et arroser... à voir et à contempler... Quelques kilomètres de plus et tu tombes sur le Paradisier, porte bien son nom et l’assume, avec Daniel à votre disposition... Après 22 kilomètres, Ifaty Mangily, étape au Nautilus, piscine de rêve, le must du truc avec Nathalie et Denis qui ne demandent qu’à dauphiner avec toi. Un entre-deux. L’avant ou l’après. Tu choisis l’hôtel de tes attentes, de ton budget. Tu te rafraîchis, te délasses, nages et plonges, jouis comme tu l’entends, en ne lésinant sans doute pas sur les plaisirs de la table. Stop au Vovotelo ou au Cosa Nostra, même combat, Alain te reçoit, tournois de boules avec troisième mi-temps inoubliable. Tu épouses peu à peu les battements, les flux et reflux de la mer. Tu rencontres des pêcheurs, les premiers Vezo, Ceux-qui-rament, venus d’Indonésie, qui ont conservé les pirogues à balancier. Ils pêchent au filet ou au harpon, en apnée, ces nomades parmi d’autres, des jadis et naguère. Ils enterrent les leurs là où ils sont nés afin de ne pas rompre les liens avec les Ancêtres. Petite halte au Bamboo Club, sable et cocotier, le doyen de la côte, avec Muriel, l’accorte patronne qui te guidera pour tout.
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Carnet du Sud Tulear
Après Ifaty Mangily, La Mira t’attend avec ses plantations qui prouvent que dans le sable tout pousse... et en complément, pêche au gros à volonté avec Marcel; bord de mer et l’Hôtel Bellevue, y’a qu’à voir, et son patron, ancien TP, ne s’est toujours pas arrêté; tu repars et traverses de grandes plantations de coton avant Manombo et son marché sur la place traditionnelle de l’Indépendance, puis Tsiandambo, cet adorable village sur une dune où les enfant crient des Salama Vazaha à tuetête. Entre Tsiandambo et Salary, Guillaume est en train de vous faire un petit bijou qui verra le jour avant la fin de l’année... affaire à suivre. Puis arrêt à Ankafy, où Laurent vous reçoit dans son rêve devenu réalité, que du bonheur. On continue, Salary, divisé en deux fokotany, c’est-à-dire en deux quartiers, distants de 1 km, nord et sud : tu apprécies doucement ces gens qui vivent suivant les mouvements des marées. Tu profites des ballades en mer et de la contemplation des récifs coraliens. Arrivée à Salary Bay avec M. Costoyanis qui te proposera bungalow, repas, prestations nautiques, tout est à l’avenant, excellent. Tu entres dans les terres à travers la forêt qui débouche sur un paysage très sauvage où tu découvres le lac salé, où tu as le loisir d’observer différentes espèces d’oiseaux. Tu apprends que du sel récolté par les pêcheurs, vendu moins cher que nulle part ailleurs sur l’île, on se sert pour sécher le poisson. Tu te laisses surprendre aussi par la grotte sacrée de Salary, un des seuls coins de fraîcheur des alentours, auquel tu accèdes par une forêt sèche et claire, une espèce de savane plus ou moins arborée et typique de la côte Ouest, où les nomades de la mer viennent chercher le fameux katrafay, dont on tire l’écorce qui soigne. Tu croises donc d’autres pêcheurs, d’autres rameurs mais aussi leurs voisins Masikoros au marché de Salary sud, qui sont agriculteurs et éleveurs, parcourent plusieurs dizaines de kilomètres en charrettes à zébus pour venir vendre leurs productions de riz, manioc, maïs, cacahuète, fruits, légumes, miel et toaka gasy, et rentrent ensuite chez eux avec des provisions de poissons. Sur cette côte, Vezos et Masikoros se côtoient mais leurs modes de
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vie ne se ressemblent pas. Cependant les mariages entre les deux ethnies ne sont pas insolites. Ainsi, il n’est pas rare qu’un Masikoro devienne pêcheur et inversement. À dix-huit kilomètres de là, plus au nord, tu arrives à Andravongny, un joli petit village situé au pied des dunes et du lagon. Plus loin, c’est Ambatomiloha ou Befandriana, avec ses flopées de baobabs bouteilles et didiéréacées, ces faux cactus dressés vers le ciel et toujours aimantés par cette lumière à nulle autre pareille, avant d’arriver à Andavadoaka, où s’achève la barrière de corail dans ce site superbe aux allures de bout du monde. Avant tout, tu te rends compte, au-delà des paysages idylliques traversés, que ce sont les gens qui t’importent. Eux seulement t’invitent à rester. Eux seulement t’apprennent à te fondre au contexte, à palper, à composer avec un temps qui t’est somme toute étranger. Vezos, Masikoros se mêlent. Entre la mer et la terre, tu tangues. Suivant l’opportunité, tu prolonges ton séjour ou tu poursuis plus loin, en quête de quelque chose, ou de quelqu’un qui t’interpelle. Ton voyage est personnel. Peut-être même que le voyage t’importe peu. Peut-être même que c’est l’immersion ici ou là qui te mène. Tu lâches, te laisse porter. Il est possible que la présence hypothétique des Mikeas, peuplade isolée fuyant toute sorte de civilisation, est ce que tu cherchais, malgré toi. Qui sait ? Tu juges par toi-même entre le vrai et le faux, entre le réel et le
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Ce cahier spécial a été financé, écrit et mis en page sous l'égide d'opérateurs économiques de Tuléar.
Carnet du Sud Tulear
rêve. Survivants entre Toliara et Befandriana, au sud de Morombe, dans une grande forêt entre la nationale et la mer, les hommes et les femmes de cette population seraient constitués de pêcheurs Vezos et de paysans Masikoros ruinés. Peu nombreux (on parle de 2 000 individus environ), Ceux qui se perdent dans les arbres ou Ceux qui ne veulent pas etre dirigés, seraient également astrologues et craints des autres peuplades pour cette raison. Le troc serait leur principale forme d’échange... En fait les Mikeas seraient aujourd’hui en grave danger... La forêt se resserrerait autour d’eux... Mais tu ne cherches plus. Tu ne sais trop, au départ, à quelle mangue te vouer. Tu t’imprègnes et tu vois. Tu rencontres, te lies avec ceux-là qui te parlent et te touchent. Tu te fais ta propre idée. Et puis c’est tout ! Parcours terminé, rendez vous en janvier pour petit tour au sud :Tuléar - Itampolo
Loisirs
C larke
Antsirabe
Raherinirina
Cruisers, choppers, lowriders… Partout dans le monde, le vélo est en plein essor avec ses nouvelles disciplines de plus en plus folles. Antsirabe n’y échappe pas grâce à son porte-parole, le designer Clarke Raherinirina.
u milieu des 6 000 pousse-pousse d’Antsirabe il arrive souvent de croiser des engins à deux roues au design étonnant. Au A guidon de ces vélos fous, des jeunes sportifs, look tendance,
casquette à l’envers, dévalent les trottoirs en formant des figures aériennes atypiques. Tous ces acrobates, sans exception, connaissent Clarke Raherinirina. Il est l’initiateur local et celui qui a propulsé ce nouveau « craze » dans la ville d’Eau. Petit, déjà, Clarke fabriquait des maquettes de voiture en carton. Après ses études il enchaîne différents petits métiers : vendeur de pièces auto, animateur à la Star, commercial dans une agence de communication à Tana… De ces multiples boulots, c’est celui de livreur de médicaments qui lui plaira le plus car les livraisons se faisaient à vélo. Les bureaux, c’est pas son truc ! Durant toutes ces années, Clarke dessine et s’invente des modèles de deux-roues. En 2008, il démarre quelques prototypes
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Designer de vélos
dans l’esprit vélo-shopper. En parallèle, il se lance dans le stylisme et crée la marque de vêtements ZEB avec sa ligne de tee-shirts et sweats aux looks déjà bien prononcés. Le design permet cette liberté de création, il en profite et en abuse jusqu’à construire un vélocross spécial descente, prototype déjanté au profil d’une moto sans moteur… Clarke avance toujours, pédale sans dérailler : en 2009, il se lance dans l’aventure touristique en proposant de faire découvrir à vélo sa ville natale, et notamment la région du Vakinankaratra. Il monte et développe sa société de tourisme local qu’il baptise Tropic Bikers, en s’entourant d’une équipe jeune et professionnelle. Clarke devient guide, moniteur, designer et gestionnaire à la fois. Tout ce qui touche aux deuxroues l’intéresse et le passionne. À Antsirabe, il est fréquent de voir tourner autour de lui les autres « bandes » de BMX, skateurs, trialistes, vététistes et autres fous roulants. Mais sa passion pour l’univers des deux-roues ne s’arrête pas là : il a l’idée ambitieuse d’organiser en 2012 dans la ville des pousse-pousse le « premier Salon du Vélo ». Trouver des partenaires et des sponsors ne l’effraie pas, tout comme demander aux autorités locales la possibilité d’obtenir, comme dans d’innombrables villes du monde, un parc sécurisé avec les infrastructures nécessaires : un parc mérité, terrain d’expression destiné à tous ces jeunes sportifs en herbe de plus en plus nombreux. Dans l’optimisme qu’il dégage, on se dit que cela va rouler… Contact sur www.nocomment.mg
Les filles
La mode !
Médaillon Ratatouille de chez La Tourista Ar 30 000 Bracelet Ratatouille de chez La Tourista Ar 50 000
de
du bord
mer
(dedicated to Arno)
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e me souviens du bord de mer avec ses filles au teint si clair
Elles avaient l’âme hospitalière c’était pas fait pour me déplaire Naïves autant qu’elles étaient belles on pouvait lire dans leurs prunelles Qu’elles voulaient pratiquer le sport pour garder une belle ligne de corps
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Et encore, et encore, z’auraient pu danser la java
Robe blanche Fosa Ar 195 000 Sautoire alu poli de chez La Tourista Ar 45 000 Chaussure compenser free by Fosa Ar 350 000 Robe marron chocolat Fosa Ar 300 000 Chaussures compensées marrons Page 2 Ar 95 000
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’étaient chouettes les filles du bord de mer Choin, choin, choin Z’étaient faites pour qui savait y faire Choin, choin, choin
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Robe Page 2 Ar 195 000 Robe Fosa Ar 60 000
Top Intimea Ar 55 000 Jupe Distingo Ar 38 000
Ceinture Fosa Ar 105 000
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’étaient chouettes les filles du bord de mer Choin, choin, choin Z’étaient faites pour qui savait y faire Choin, choin, choin Z’étaient chouettes les filles du bord de mer Choin, choin, choin
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’en avait une qui s’appelle Eve our mentir au poker, il faut avoir l’œil. Celui de Rosita était C’était vraiment la être fille honnête. de mes rêves beaucoup trop insistant pour Quand j’ai dit « je suis », elle a changé deavait couleur… Elle qu’un seul défaut Elle se baignait plus qu’il ne faut Plutôt qu’d’aller chez les masseurs Elle invitait les premiers baigneurs A tâter du côté de son cœur, en douceur, en douceur En douceur et profondeur
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Top 3 pièces Intimea Ar 80 000 Short Intimea Ar 95 000 Bracelet Distingo Ar 45 000
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’étaient faites pour qui savait y faire Choin, choin, choin
Robe à pois Distingo Ar 95 000 Demi-botte gris Page 2 Ar 95 000
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ui pardonnant cette manie
J’lui propose de partager ma vie Mais dès que revint l’été Je commençais à m’inquiéter Car sur les bords d’la mer du Nord Elle se remit à faire du sport Je tolérais ce violon d’Ingres Sinon elle devenait malingre
Chemise blanche Distingo Ar 68 000 Ceinture gris Distingo Ar 75 000 Short Intimea Ar 95 000 Chaussures à talon gris Page 2 Ar 115 000
Collier corne alu by La Tourista Ar 35 000
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’étaient chouettes les filles du bord de mer Choin, choin, choin.
Mascara volume express Turbo booster Black Ar 26 500 Eye Liner Ar 24 000 Rouge à lèvre N° 643 Regal mauve Ar 26 500
Sac besace ordi 13’ Ratatouille by La Tourista Ar 35 000
Sandale baobab by La Tourista Ar 15 000
Robe rouge Baobab by La Tourista Ar 35 000
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Remerciements : Kanto & Valérie Prise de vue : gargotte Ambohidratrimo Coiffure & make up : Salon haute coiffure Gérard Patte
Collier fantasy alu Ratatouille by La Tourista Ar 45 000 Robe noire et blanc Page 2 Ar 95 000
Arrosoir d’appartement Ratatouille by La Tourista Ar 13 000
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uis un beau jour j’en ai eu marre
C’était pis que la mer à boire J’l’ai refilé à un gigolo Et j’ai nagé vers d’autres eaux En douceur, en douceur Ho ! Ouais ! Ho ! Hé !
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Déco
En mariant la pierre et la soie dans la fabrication de ses bijoux, Harivola Rabenantoandro s’impose comme l’une des créatrices les plus originales de sa génération. Une originalité qu’elle exporte aux quatre coins du monde.
arivola Rabenantoandro débute en 1998 par la fabrication de lustres en cristal, avant de se tourner en 2003 vers la H création de bijoux. Elle développe déjà un concept très original,
l’association de la pierre, de la soie et parfois des fils de coton, qu’on retrouve aujourd’hui à travers sa collection de bijoux F’Ara Création. Un mariage assez atypique entre la douceur et le côté sauvage de la soie lié au côté froid et moderne de la pierre, mais qui attise son imagination. « Je suis une amoureuse des pierres depuis toujours : les pierres d’ornement, pas les pierres précieuses. Je les admire pour leur beauté, leur côté surprenant et mystérieux pas pour leur valeur, avec une préférence particulière pour le jaspe. » Elle arrive ainsi à élaborer des modèles uniques qu’elle exporte aujourd’hui à travers le monde, du Sénégal à l’Italie. « Comme je fais tout moi-même, je n’ai pas une grande production. Mais cela importe peu car chaque pièce est unique et très personnelle. » Il lui arrive de s’inspirer de la nature pour créer ses colliers ou ses bijoux, mais le plus souvent, c’est la pierre qui guide son travail. « Selon son apparence je m’oriente vers des formes rondes, carrées ou en gouttes d’eau », explique-t-elle. Fidèle à sa première activité, elle crée toujours des luminaires
H arivola 112
Rabenantoandro
à partir du cristal, ainsi que des pièces de décoration comme des bougeoirs. Soucieuse de mettre en valeur les pierres de Madagascar, Harivola participe autant qu’elle le peut à des expositions, même si ce n’est pas une de ses priorités. Elle a notamment été invitée à un important festival à Dakar où elle a pu présenter ses bijoux aux côtés d’une vingtaine de créateurs africains. Elle travaille aussi en partenariat avec différentes boutiques comme Hazomanga à Antsahavola, Fusion Iray et Vakona Lodge pour une plus grande visibilité de ses créations. Contact sur www.nocomment.mg
L’amour de la pierre
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Beauté À l’approche des fêtes de fin d’année, Natiana, 25 ans souhaite une coiffure plus glamour et féminine. Avec l’aide de l’équipe de Regina’s Beauty et de no comment®, elle est prête pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit.
La plus belle pour aller danser Coiffure : duo de couleurs
Absolut Repair Néofribine, shampooing L’Oréal 32 000 Ar
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Pour illuminer le visage de Natiana, le coiffeur opte pour un duo de couleurs en choisissant les teintes cuivre rouge et blond foncé cuivré. Ses cheveux seront partiellement teintés par des mèches flash. Avant la teinture, le coiffeur procède à la coupe tout en gardant la longueur des cheveux. Il passe ensuite au shampooing avec les soins réparateurs de la gamme l’Oréal : l’Absolut Repair et le masque pour cheveux abîmés. Le coiffeur procède ensuite à la teinture en appliquant les teintes en zigzag pour obtenir un effet de contraste. Passé le temps de pause de 35 minutes, il passe un coup de brushing.
Baume réparateur des cheveux très abîmés 60 000 Ar chez Regina’s Beauty
Ongles : l’irrésistible French Manucure Pour une manucure parfaite, la spécialiste opte pour la touche classique avec le French Manucure. La première étape consiste à préparer les ongles : limer, enlever les cuticules et ensuite poser une base avec un vernis transparent. La spécialiste travaille minutieusement le French.
Coffret Éclat et Objectif Taches Sothys 1 187 000 Ar
Démaquillant Duo Confort Sothys 228 000 Ar
Maquillage : spéciale soirée Pour une soirée de réveillon ou un cocktail, l’esthéticienne opte pour un maquillage de fête en mettant l’accent sur les lèvres. Elle procède d’abord par l’étape primordiale du démaquillage avec les produits Sothys. Ensuite, elle applique le teint Perfect et le fond de teint proche de la carnation de Natiana. Au niveau du regard, l’esthéticienne choisie de jouer avec les couleurs : un mariage entre le violet, le blanc et une touche de marron. Elle applique ensuite un gloss couleur framboise pour une bouche gourmande. L’ensemble est rehaussé par un coup de blush sur les joues.
Modèle : Natiana Salon de beauté : Regina’s Beauty Antsakaviro
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Beauté
Tuléar
J udith El’ Sarah La tresse ethnique est la spécialité de Sarah. Un art de la parure tiré de la grande tradition du sud qu’elle destine en priorité aux touristes de passage. Il suffisait d’y penser.
ahatsekake Judith El’ Sarah, âgée de 21 ans, est une jeune et talentueuse Tuléaroise attirée depuis toujours M par l’esthétique, l’art et la coiffure traditionnelle. Depuis son
enfance, elle évolue dans un milieu où la tresse de cheveux est un élément fondamental de la parure féminine. Un art ethnique de la coiffure qui n’a que très peu à voir avec ce qu’on peut trouver en Afrique et que Sarah reproduit en s’inspirant des différentes traditions malgaches. En pleine préparation de son baccalauréat, elle ne dispose que d’un peu de temps libre pour se consacrer à sa passion pour la tresse, mais elle espère bien en faire son métier dans un proche avenir. Dans les tribus du sud de Madagascar, la tresse est toujours porteuse de symboles et de significations. « Chaque ethnie a son style de coiffure et cela fonctionne pratiquement comme une écriture », relève Sarah qui s’intéresse notamment aux coiffures
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La belle à la tresse
de cérémonie qu’on peut voir dans les savatse, bilo ou tromba. Fidèle à la tradition, la jeune femme est également éprise de modernité, ce qui confère à ses créations une originalité certaine. Comme ces tresses qu’elle conjugue à des végétaux ou à des coquillages pour mieux en faire ressortir le côté « naturel et authentique ». Sarah envisage d’ouvrir prochainement son propre salon de coiffure et d’occuper un créneau qu’elle estime d’avenir : la tresse pour touristes. « Beaucoup de visiteuses étrangères aiment se faire faire des tresses qu’elles ramènent avec elles comme un souvenir de vacances. Je pense que c’est une activité à développer », explique-t-elle. D’où son idée de travailler main dans la main avec les agences de voyages, les tours opérateurs et les guides touristiques pour proposer ce service encore inédit à Tuléar Contact sur www.nocomment.mg
Cahiers de nuit
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In Square
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Le Six
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x Le Phoeni
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Le Ro ssini
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TA KUDĂŠ an Urb b Clu
Shakira Majunga
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Le Louvre
Tana Arts Café
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La Medina
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Le B'
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CafĂŠ de la Gare
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Le Glacie r
t Pimen e banan
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Mojo
La Bousso le
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Le Club
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Manson
Villa Isoraka
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Ange de la nuit by
Le 31
By night
N ono
La fête, c’est vital !
Gérant d’une des plus grandes boîtes de nuit de Tana, Arnaud - Nono pour les intimes - dresse le bilan des cinq années d’existence du Six à Antaninarenina.
Pourquoi le Six ? J’ai d’abord été militaire professionnel puis garde du corps dans le privé. Mais les métiers de la nuit m’ont toujours intéressé, étant un grand clubbeur depuis l’âge de 16 ans. J’ai beaucoup travaillé sur Saint-Tropez, au VIP avec Jean Roch qui est devenu un grand ami, aux Caves du Roi, aux Caves de Courchevel et au Papa Gayot. J’ai eu ma première discothèque en 2000 à 150 Saint-Raphaël sur la Côte d’Azur, elle a fait un carton
pendant deux ans. Ensuite, cap sur Madagascar où, avec mon associé Thierry, nous avons repris ce local pour créer le Six. C’était le nom de ma boîte sur la Côte d’Azur, mais aussi parce qu’une amie tenait une boîte qui s’appelait le Sept. En plus, la plupart des discothèques portaient le nom de Macumba, de Palladium, de Caveau… De toute façon, le six est mon chiffre porte-bonheur. Un bilan de ses cinq ans ? Tout a été super bien ! On n’a pas arrêté d’évoluer et de rénover. Comme tout le monde, nous avons connu un petit passage à vie durant la crise, mais en ce qui nous concerne, ça n’a pas duré. De toute façon, la bouffe et la fête, c’est vital. Les gens en ont besoin pour décompresser en fin de semaine. Si le milieu de la nuit ne marchait plus, il faudrait s’en inquiéter. Pour célébrer ces cinq ans, nous avons sorti la grosse artillerie : une cinquantaine de bouteilles de champagne offertes, les danseuses, les cadeaux… Les prochaines soirées ? Nous continuons à organiser des soirées pendant les week-ends, notamment les soirées Bic, Hollywood, le lancement de la boisson énergétique Rock Star fournie par Pepsi, sans compter les soirées pour les fêtes de fin d’année. Ce qui fait la renommée du Six, c’est sûrement la convivialité et la solidité de toute l’équipe, le service de sécurité, la structure, l’ambiance avec les jeux de lumières, les lasers, les écrans partout… Les gens veulent se lâcher et c’est à nous de le leur permettre. Nous essayons toujours d’évoluer parce qu’on n’arrivera jamais au summum. Le prochain projet, c’est la création d’un « endroit spécial » dans le Six, une première à Madagascar. Mais pour le moment, c’est encore une surprise… Contact sur www.nocomment.mg
RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°22
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— Pays et capitales — Horizontalement I. Capitale du Yemen - Bamako en est la capitale II. Etat de l’Europe orientale - Fleuve de Sibérie III. Un des pays les plus peuplés - Elles peuvent mouiller certaines capitales IV. Article défini - Capitale de Cuba (la) - Initiales du club de football de la capitale espagnole V. Capitale française - Eructa VI. Sigle américain - Capitale du Maroc La moitié de la capitale de l’Allemagne VII. Nairobi en est la capitale - Nous amusons VIII. Pays d’Afrique du Nord Capitale de l’Ukraine IX. Capitale du Togo - Capitale de l’Arabie Saoudite X. Largeur d’une étoffe - Capitale italienne XI. Sultanat de l’Arabie - Unité de surface - Personnel XII. Pronom personnel - Petite pomme - Damas est la capitale. Verticalement 1. Ceylan était l’ancien nom - Partie postérieure du tronc 2. Un anglais - Inventeur présumé du téléphone - Personnel 3. Un des points cardinaux - A Luanda pour capitale 4. Habitant - Etat d’Arabie 5. Mot d’enfant - Capitale du Zimbabwe 6. Capitale turque - Capitale de l’Afrique du Sud (le) 7. Du verbe avoir Trembler - Joyeux participe 8. Elargis une ouverture - Colère d’antan 9. Année - Capitale du Japon 10. Capitale nord-africaine - Capitale du Niger 11. Monnaie roumaine - Dont l’esprit est dominé par une idée fixe 12. Immobile - Deux romains 13. Capitale de l’Erythrée - Capitale des Maldives.
SOLUTION DE L’ÉNIGME N°22
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Cette phrase est un pangramme, c’est-à-dire qu’elle comporte toutes les lettres de l’alphabet. Le plus connu est : « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume ». En plus dans ce pangramme, chaque consonne n’est utilisée qu’une seule fois.
ÉNIGME N° 23 Toutes les opérations sont possibles. Vous disposez des chiffres 1, 5, 6 et 7. Comment obtenir 21 en utilisant qu’une seule fois chaque chiffre ?
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Les promesses non tenues e n’ai jamais eu beaucoup de chance dans la vie. D’abord, à cause de mon prénom. Je m’appelle Akoho. Allez savoir Jpourquoi mes parents m’ont affublé d’un nom pareil. Le
jour où j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de le leur demander, ils ne sont jamais rentrés à la maison. Ils revenaient d’Ambohimanga où ils avaient leur maison de campagne et ils ont percuté un camion. Ils sont morts tous les deux. J’avais tout juste vingt ans. Quelques semaines après l’enterrement, mon oncle notaire est venu me voir et m’a expliqué que mes parents étaient criblés de dettes. Il m’a montré des tas de papiers. Ils prouvaient qu’il ne me restait rien, pas même la maison qui était hypothéquée. Je regardais mon oncle avec des yeux de merlan frit lorsqu’il fit exactement ce que j’attendais de lui : « Ne t’en fais pas mon petit, je vais arranger tout ça. Tu n’as qu’à signer ici, et je m’occupe de tout. » J’ai signé. J’ai mis plusieurs années à comprendre que je m’étais fait rouler en beauté. Notamment en voyant le notaire emménager dans notre ancienne maison. Enfin, je vous passe les détails. Je me suis donc retrouvé à la rue, ou presque ; j’avais à peine commencé mes études, je ne savais rien faire : je suis devenu chauffeur de taxi. Belle déchéance, me direz-vous. Mais au fond, taxi, ce n’est pas une vie déplaisante. Un taxi est un excellent observatoire de la société. Les gens montent
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et descendent, parlent avec vous, un peu ou pas du tout, mais de toute façon ils laissent, avant de repartir, un lambeau de leur vie dans votre taxi. Et cela vous appartient, pour toujours. Si on a une certaine sensibilité, on ne peut qu’apprécier ce métier. Bon, et puis il y a l’avantage de la classe ; il faut le reconnaître : on a une sacrée classe, nous, les taxis de Tana, malgré le côté déglingué de nos voitures. Vous en connaissez beaucoup dans le monde, vous, des villes où tous les taxis sont des 2 CV ou des 4 l peintes en blanc cassé ? On participe au charme de la capitale,
FICTION c’est évident. D’ailleurs, si le ministère du Tourisme avait un peu de jugeote, il financerait la réfection de tous les taxis de Tana : ça donnerait encore plus de cachet à la ville et les touristes seraient ravis. Bon. Je m’égare un peu. Il faut dire que les digressions, c’est presque mon métier. Ça fait donc dix ans que je suis taxi. J’ai trente ans, un sale prénom, des parents disparus trop tôt et un oncle véreux qui m’a ruiné, mais je suis chauffeur de taxi et, malgré le nombre incalculable de réparations que j’ai dû faire subir à ma voiture, malgré l’inimaginable muflerie dont sont parfois capables les habitants de Tana, malgré les misérables sommes que je n’arrive même pas à accumuler chaque jour, je trouve que je ne suis pas tellement à plaindre. Je crois que c’est d’ailleurs à peu près à cela que je songeais, hier soir, quand je me suis endormi. La nuit venait de tomber et je faisais quelques heures sup faute d’avoir gagné assez dans la journée. J’étais garé au bout d’Analakely, près de la gare Soarano, dans l’espoir de récupérer des clients du restaurant. Les bras et la tête sur le volant, je méditais donc sur les aspects pas si désagréables du métier de taxi, tout en me laissant gagner par un sommeil délicieux. Brusquement, la portière du passager avant s’ouvrit. Le temps que je sursaute et que j’ouvre les yeux, il y avait une jeune femme dans ma voiture. Je voulus lui demander où elle allait mais au lieu de me répondre, elle se prit la tête dans les mains et éclata en sanglots. C’était une drôle de chose, d’avoir à côté de soi ce corps inconnu et gracieux que soulevaient les tremblements et les larmes. Je n’osai lui adresser aucune parole de consolation. Je restai donc silencieux et la regardai pleurer dans l’obscurité
de mon taxi. Au bout d’un temps qui me parut infiniment long, elle se redressa, s’essuya le visage avec un mouchoir blanc et me regarda. Dans la rue que n’éclairait aucun réverbère, la lune donnait juste assez de lumière pour me permettre de distinguer son visage. Ses yeux, tout embués de larmes encore, me parurent immenses et sombres, j’eus l’impression que j’allais m’y noyer. Je restai hypnotisé quelques secondes avant de pouvoir me concentrer sur le reste du visage et de m’apercevoir qu’il était d’une beauté saisissante. Lorsqu’elle ouvrit la bouche et que j’entendis le son de sa voix, j’étais amoureux. Elle m’avait demandé de démarrer. – Où allez-vous ?, lui demandai-je d’une voix peu assurée. – Je n’en sais rien. Roulez, c’est bien assez. Sa voix tremblait un peu. J’obtempérai et commençai à remonter lentement l’avenue de l’Indépendance, pensant qu’il ne serait pas évident de négocier un tarif avec une femme qui pleure, qui ne sait pas où elle va et qui est très belle. Je profitais de ma faible allure pour jeter vers elle de fréquents coups d’œil. Il y avait dans ses traits quelque chose d’inhabituel. Sans être fins, ils exprimaient une grande fragilité ; elle avait un air un peu candide qui me touchait. Elle ne disait rien. Moi, je faisais bêtement des allers et retours sur Analakely, forcé à chaque fois de contourner la mairie à cause de cette stupide nouvelle esplanade qui coupait l’avenue en deux. – Je préférerais que vous ne passiez pas chaque fois devant la gare, me demanda-t-elle. Pourriez-vous changer de chemin, s’il vous plaît ? J’eus envie de lui demander ce qu’il y avait à la gare
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qu’elle voulait éviter. Ou qui. Et aussi, pourquoi elle pleurait. Mais je me retins et me dirigeai vers le lac Behoririka dont j’entrepris de faire le tour. Elle était vraiment très belle. Je crois que je n’avais jamais eu de cliente aussi belle. – Madagascar, c’est le pays des promesses non tenues, affirma-t-elle soudain. Tiens, pensai-je alors, elle a connu d’autres pays, elle a de la chance. Je ne savais pas trop quoi répondre. – Vous voulez dire… ce que font les hommes politiques ?, hasardai-je. – Non. Enfin, si, mais pas seulement. Mais c’est vrai que c’est le pays des richesses dilapidées, du pétrole inexploitable, de l’or qui s’évapore… Regardez, puisque vous parlez de politique : chaque redémarrage économique est brisé par une crise politique, et chaque soulèvement populaire marque le début d’un nouveau despotisme. Notre pays, c’est le pays des promesses non tenues… J’entamai mon troisième tour du lac Behoririka. Je ne voyais pas très bien où elle voulait en venir, mais je trouvais qu’on ne pouvait pas être aussi négatif quand on était si belle. Je faillis le lui dire, puis je songeai que c’était un peu osé. – Vous savez Madame, vous voyez peut-être les choses sous un jour un peu trop sombre… Ici, à Madagascar, nous croyons souvent que nous sommes différents, mais je suis presque sûr qu’ailleurs dans le monde, c’est à peu près… – La même chose ?, m’interrompit-elle. Vous croyez que partout dans le monde il y a tous ces intellectuels qui se changent en affairistes véreux, ces médecins qui deviennent épiciers, ces théologiens qui partent faire fortune à Ilakaka et y crèvent de misère, ou ces policiers changés en mendiants à chaque coin de rue ? Ce ne sont que des destins manqués. – Je crois que vous vous placez d’un certain point de vue… comment dire… nous, le petit peuple, on se débrouille, la vie est dure, mais ça va… – Vous trouvez que ça va, vous ? Je parie que vous-même, vous n’auriez jamais dû être chauffeur de taxi. On dirait que l’échec s’acharne sur ce pays, que c’est presque une seconde nature. Bing. Dans le mille. Non seulement elle était belle, mais elle savait taper là où ça fait mal. Je n’osais pas encore penser les choses aussi clairement, mais je commençais à avoir très envie de la prendre dans mes bras. Elle était vêtue de noir et se tenait bien droite sur son siège, légèrement tournée vers moi. Ses yeux
étaient encore humides et un peu gonflés des larmes qu’elle avait versées tout à l’heure. De nouveau, j’eus envie de lui demander pourquoi elle avait pleuré, mais je n’osais pas. – Moi, repris-je au bout d’un instant, c’est vrai que je ne pensais pas devenir taxi. Mais ce n’est pas tout à fait pareil. On ne peut pas vraiment parler de promesses non tenues. Je n’ai pas eu beaucoup de chance, c’est tout. – C’est ça, vous pouvez le dire aussi de cette manière : nous, Malgaches, n’avons pas beaucoup de chance. Elle eut un petit rire et remua sur son siège. Un peu exprès, j’effleurai son épaule du coude en repassant en première. J’avais quitté le lac Behoririka en pensant prendre la longue ligne droite d’Ankorondrano, mais je m’étais ravisé au dernier moment et nous étions en train de remonter en cahotant les rues qui conduisaient vers Faravohitra. C’était stupide, je brûlais de l’essence et je faisais chauffer le moteur pour rien. Ma belle cliente restait silencieuse à présent. Plusieurs fois, je lui avais demandé où elle voulait aller, plusieurs fois elle m’avait fait signe de continuer où bon me semblait. Les constructions de béton laissaient peu à peu la place aux maisons de brique de la ville haute, avec leurs varangues et leurs toits de tuile. La plupart étaient croulantes et leur aspect, sous la lumière de la lune, avait quelque chose de triste et d’intemporel. Et en même temps, c’était beau. – Vous savez, repris-je sans trop savoir ce que je disais, je ne sais pas… l’échec, ça vous déshabille… quand on échoue, on se retrouve comme nu… et là, on montre son vrai visage, sa vraie valeur… parce qu’on est débarrassé de tous les artifices… la richesse, la vanité, l’ambition… et finalement, on ne peut plus mentir. Les autres voient clairement si vous êtes beau ou si vous êtes laid… ça a de bons côtés, l’échec… nous, Malgaches, nous avons compris ça. Elle me regardait avec un demi-sourire ; nous étions arrivés en
haut, là où la route surplombe le tunnel d’Ambanidia. En bas, le jardin d’Ambohijatovo formait une longue masse sombre dans la nuit. Les lumières étaient rares dans la ville, et il y avait beaucoup d’étoiles. Je m’étais arrêté, j’avais coupé le moteur de la voiture. Nous restâmes un moment silencieux, nous regardions la ville endormie. – Elle est belle, notre ville, dis-je au bout d’un moment. Ça aussi, c’est important. Elle se tourna vers moi et je m’aperçus qu’elle pleurait de nouveau. J’ouvris la bouche pour lui demander ce qu’elle avait mais elle posa un doigt sur mes lèvres, approcha son visage et m’embrassa. Ce fut brûlant et délicieux. Quand nos lèvres se détachèrent, le monde avait changé. La nuit était plus belle encore et ma voiture était un palais au sommet de la colline, la demeure d’un prince qui, pour une fois dans sa vie, avait de la chance. Nous ne disions plus rien, attentifs à la respiration, à la chaleur du corps de l’autre. J’allais de nouveau l’embrasser lorsque quelqu’un frappa violemment à ma portière. J’ouvris les yeux et fus tout étonné de me trouver à Analakely, garé en face de la gare. De nouveau, on frappa violemment à ma portière. J’ouvris la vitre. C’était un client que je connaissais bien, un homme important qui allait souvent dîner au café de la Gare. – Alors Akohokely, tu rêvasses ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette ! Ha ha ha ! Akoho n’est pas dans son assiette ! Allez va, je t’emmène boire un verre ! Il monta dans le taxi et je démarrai. Je passai devant la gare et commençai à remonter Analakely. Mon client continuait à blaguer mais je n’écoutais pas vraiment. Je songeais à la jeune femme de mon rêve, à notre baiser qui m’avait paru si réel, à ma vie et à toutes les promesses non tenues…
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AGENDA
Jeudi 1er au vendredi 23 décembre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Peinture, artiste : Seda Jeudi 1er décembre 2011 In Square 20h : Soirée karaoké Vendredi 2 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale/Théâtre : « Tartuffe d’après Tartuffe de Molière » - metteur en scène : Gwenaël Morin (France) - avec Renaud, Julian Eggerickx, Olivia Bouet-Willaumez, Grégoire Monsaingeon, Gwenaël Morin, Ulysse Pujo - Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Le Louvre 19h30 : Soirée tropicale « Jerry Marcos » In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Le Pub Clubbing 21h30 : Rock/Garage Rock/Punk Garage/ Rock Psychédélique by « Milakory & The Dizzy Brains & June ». 1ère partie : Milakory (groupe formée par Môssieur Njo, un artiste-écrivain et Naôma, un étudiant en sociologie taoïste), Guest : The Dizzy Brains & June Discothèque « Le Six » 22h : Première soirée de lancement de Rockstar Energy Drink (hôtesses, distribution de tee-shirt, dégustation de la nouvelle boisson Rockstar Energy Drink, package spéciale bouteille - vodka ou whisky avec rockstar
SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr
offert), aux platines Dj Gucci et Dj Jocker Samedi 3 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre AfT 17h : Cinéma - « Les Fourberies de Scapin » : une adaptation de la pièce de Molière, mise en scène de Pierre Fox - entrée gratuite In Square 19h : Soirée « Billard » Discothèque « Le Six » 22h : Première soirée de lancement de Rockstar Energy Drink (hôtesses, distribution de tee-shirt, dégustation de la nouvelle boisson Rockstar Energy Drink, package spéciale bouteille - vodka ou whisky avec rockstar offert), aux platines Dj Gucci et Dj Jocker Lundi 5 au mercredi 7 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) : Projections : « Semaine du documentaire », Salle de spectacle, entrée libre Lundi 5 au Samedi 10 décembre 2011 Salon de thé « Le jardin secret » : Semaine de la solidarité internationale - exposition sur le thème « Les droits à l’essentiel », créations des enfants de l’atelier peinture de l’association « Les enfants du Soleil » Lundi 5 au vendredi 23 décembre 2011 AfT : Rendez-vous culturel - Exposition « Les 70 ans de l’AFD », entrée et participation gratuites Mardi 6 au vendredi 23 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) : Arts plastiques, mode : « TransPorter/ Lambahoany en mouvement » avec Ridha Andriantomanga, JeanYves Chen, Hemeson, Pierrot Men, Ndrematoa, Rfaral, Soasoa Ratsifa, Mamy Rajoelisolo, Mme Zo - Hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 5 décembre à 18h
Mercredi 7 décembre 2011 AfT 15h : Heure du conte animée par Aina, entrée gratuite Vendredi 9 décembre 2011 Hotel Restaurant « Au Bois Vert » 14h à 16h : Marché de Noël (45 exposants) : arbre de Noël, crèche vivante, animations pour enfants, charrette du Père Noël IFM (ex-CCAC) 19h : Danse contemporaine : « La tête dans les étoiles - Le grand jeté ! » avec Cie Frédéric Cellé (France), Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar non adhérents : 6000 Ar Le Louvre 19h30 : Mad band (rock) In Square 21h : Soirée « Intimate Evening Show case » Le Pub Clubbing 21h30 : Baba de Madagascar - « The come back » Vendredi 9 au jeudi 22 décembre 2011 Le Louvre : Expo sapins. Vernissage le jeudi 15 décembre Samedi 10 décembre 2011 Hotel Restaurant « Au Bois Vert » 9h à 16h : Marché de Noël (45 exposants) : arbre de Noël, crèche vivante, animations pour enfants, charrette du Père Noël AfT 17h : Cinéma - « Micmacs à tire-larigot » : une comédie de Jean-Pierre Jeunet, entrée gratuite In Square 19h : Soirée karaoké Le Pub Clubbing 21h30 : Reggasy - « Reggae tsara » Dimanche 11 décembre 2011 Hotel Restaurant « Au Bois Vert » 10h à 16h : Marché de Noël (45 exposants) : arbre de Noël, crèche vivante, animations pour enfants, charrette du Père Noël Mardi 13 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) 18h30 : Conférence projection/Sciences - La science en images, les images de la science : « Le
départ du taureau, funérailles d’un éleveur mahafale », film réalisé par Lombard J. et une Coproduction : Orstom/MRSTD - Salle de spectacle, entrée libre Mercredi 14 décembre 2011 AfT 15h : Cinéma : « Le Noël magique de Franklin » - dessins animés, entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma : « Potiche » de François Ozon/France/2011/1h43 Vendredi 16 décembre 2011 In Square 21h : Show case & discothèque Le Pub Clubbing 21h30 : Latino night session 2 by « Bim trio » Samedi 17 au samedi 24 décembre 2011 Le Louvre : Expo Léon Fulgence. Vernissage le samedi 17 décembre Samedi 17 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) 10h : Littérature / Spectacle poétique et musicale : « errements, épopées et autres réparties - Carte blanche à Serge Henri Rodin » - Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Contes classiques de Noël » de Nancy Savard/ Etats-Unis/2005 AfT 17h : Cinéma : « Potiche », un film de François Ozon - entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Un conte de Noël » de Arnaud Desplechin/ France/2008/2h30 Le Pub Clubbing 21h30 : Soirée de reggae avec le groupe « Tanakrew » Mercredi 21 décembre 2011 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de midi (19ème concert) : Pour clore en beauté cette année 2011 et en hommage à Franz Liszt (1811-1886) pour son bicentenaire, Madagascar Mozarteum présente Herimanitra A. Ranaivo qui interprètera des extraits des collections pour piano de ce grand maître, entre autres Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 DÉCEMBRE à : agenda@nocomment.mg
« Les années de pèlerinage », « Consolation », « Légendes »…, Salle de spectacle, entrée libre (ouverture des portes de 12h à 12h55) AfT 14h30 : À l’affiche - Grand concert gratuit de rap et rnb « Tafa haintsohaintso » IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Dragons et princesses » de Michel Ocelot/ France/2010 Vendredi 23 décembre 2011 In Square 21h : Soirée « Funky Spirit » avec Bim, Tommy, Faniah Le Pub Clubbing 21h30 : Silo Samedi 24 décembre 2011 La Boussole : Menu de Noël In Square 19h : Soirée « Spécial Noël » Le Louvre 19h30 : Soirée « Noël », animations enfants et adulltes Discothèque « Le Six » 22h : Soirée de Noël, soirée « White & Champagne », dress code : tout le monde en blanc, soirée spéciale « Cocktails Champagne » Mercredi 28 décembre 2011 au mercredi 18 janvier 2012 Is’Art Galerie : Exposition - Design et Peinture, artiste : Eric Rakoto Vendredi 30 décembre 2011 In Square 19h : Soirée karaoké dancing Le Pub Clubbing 21h30 : Kelly Rajerison Samedi 31 décembre 2011 La Boussole : Menu de réveillon avec animation musicale Le Louvre 19h30 : Soirée « Nouvel an » In Square 20h : St Sylvestre - Soirée « Spécial Funky à l’ancienne » Discothèque « Le Six » 22h : Soirée « à l’ancienne »
Annuaire ANNUAIRE ANTANANARIVO a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • Air France : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 02 000 82 • ALL • AK TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • Audace Lingerie : 032 70 710 44 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 b (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BIJOUTERIE MANOU
ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 c CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CANALSAT : 020 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 22 394 73 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (Atelier Réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 Ces établissements accèptent Orange Money
• (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CS EVENTS : 020 22 413 82 • CT MOTORS : 020 23 320 52 • CTB (SODIM) : 032 78 488 42 d (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 e ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’) EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FANCY • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 BOUTIQUE : 020 22 308 89 23 008 91 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • (La) FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g GASTRO • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • Gérard Patte Coiffure : 032 04 259 82 PIZZA : 033 14 025 54 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24
• (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 h HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 i IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • INFINITY : 034 14 000 19 • IN SQUARE : 034 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 07 066 40 • INTERLUDE : 033 18 529 31 • IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 j (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 • JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 k KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KARAK’CAVE : 033 02 352 98 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 l LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • La Table de Nika : 032 21 933 19 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE C.O.T : 032 05 085 40 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 PHARE : 020 26 323 28 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LOUNGE’ART : 020 22 612 42 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 m MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50
• MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MALAKY : 032 45 383 32 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 n (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIKA : 020 22 291 24 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 o O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • Ozone : 020 24 749 73 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PILI • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r RADAMA 034 19 610 49 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL : 020 22 319 27 HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25
• RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 s (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • SARL REGENCY • (Le) SALOON : 033 19 139 10 (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 • SICAM : 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 t (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • Tana Art Cafe : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 GROUP : 020 22 313 59 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020
22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 u UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 v VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 w WHITE PALACE : 020 22 669 98 y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 14 683 22 627 48 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 ANNUAIRE ANTSIRABE a AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 c CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 h HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL HASINA : • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 020 44 485 56 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 l LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 032 84 846 03 m MICROCRED : 032 05 367 01 r RESIDENCE
CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA) a L’ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 b BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CANALSAT : • CAPRICE : 020 62 244 48 • EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 032 02 417 47 • FISHING 62 230 23 d DMT PHOTO : 020 62 245 39 e (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 f FISHING HOTEL : 032 04 682 20 RESTAURANT : 032 05 160 93 g GUEST : 032 76 193 79 h HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT • LA DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 64 058 23 • LES • LOOCK NESS : 032 71 391 58 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p PAPY RALEUR : 032 ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 r RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 s SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 v VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35
ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 51 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 b (Le) BATEAU IVRE : 020 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 c CANALSAT : 032 05 53 302 94 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • CLEMENTY : 020 53 309 90 d DMT PHOTO : 020 53 315 09 h HOTEL CALYPSO : 276 02 034 07 131 32 j JAVA HOTEL : 020 53 316 36 l LE PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 n NAIL ATTITUDE : 032 42 041 71 • (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 o (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 p PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) :
Disco Club - Cabaret - Toliara
020 57 004 03 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 020 53 332 36 s SUNNY HOTEL : 020 53 336 08 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 x XL BAR : 034 07 043 09 ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR) a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • Belle vue Hotel (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (Le) Bo beach resto peter : 032 04 009 13 • (Le) Boeuf : 032 57 251 99 c CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • Chez Alain : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (Le) Corto maltèse : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’)escapade : 020 94 411 82 • (L’) h hotel de la plage étoile de mer : 020 94 428 07 (ambolimalaika) : 032 04 362 76 • Hotel la mangrove (ankilibe) : 020 94 936 26 • hotel les paletuviers : 020 • hotel MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL 94 440 39 RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • hotel resto la mira (madio rano) : 032 07 602 40 • Hotel safari vezo (anakao) : 020 94 919 30 • hyppocampo hotel : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 m (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 032 07 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 01 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s saïfee hotel :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • le sax’Aphone resto : 032 75 340 41 • serEna
hotel :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM café : 032 02 524 48 • ( la) terrasse CHEZ jeff : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 v victory hotel :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO hotel : 034 29 377 36 ANNUAIRE ANTSIRANANA (Diego Suarez) a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 b BLACK WEAR : 032 04 558 89 c CANALSAT : 032 04 122 96 • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 57 729 73 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (lE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 g (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 p PLAZA : 032 04 052 40 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 l LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 v VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01
ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL
& SPA : 020 92 211 17 c CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 e ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 l LE FILAO : 032 43 288 58 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 s SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 ANNUAIRE FIANARANTSOA C CANALSAT : 032 07 220 21 • Clair de Lune : 034 05 707 08 e Ecolodge Camp Catta : 020 75 923 58 • Espace Relax, restaurant : 034 17 135 64 h Hotel Cotsoyannis : 020 75 514 72 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LES BOUGAINVILLIERS (Hôtel d’Ambalavao) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 r Restaurant Chez Dom : 034 01 975 78 t TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06
ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE) a AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 b BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 c CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 g GALERIE Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 m MAKI : 032 04 014 76 n NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 137 76 r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 s SAFARI BAR RESTAU : 032 45 437 91 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60
ANNUAIRE (MANANJARY) a HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22