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SOMMAIRE

SOMMAIRE

COUV’ BY 60 Ferme de Morarano : L’effet papillon… 10 Stève Ramiaramanantsoa 62 Bora… Du hanneton au menu SONDAGE 64 Désiré Randriabemaro : L’appel de la forêt 12 Vous avez aimé COUSINS-COUSINES 14 CLINS D’ŒIL 67 Ravaka présidente ! CULTURE GASTRONOMIE 20 Mily Clément : Retour de flamme 68 Interview Gourmande : Michel Randrianjafy, 22 Black Nadia : Noir c’est noir chef de l’O! Fosa 24 Mafonjah : O Gasykar't ! 73 Le vin du mois : La Fleur de Surget 2008 26 Ensemble Laka : Un choeur gros comme ça ! 74 Le cocktail du mois : Le Dawa Medicine 28 Vonjiniaina : Artiste phosphorescente du Carnivore 30 Jonny R’afa : Le conteur de la pierre SORTIR 32 Télé-réalité : Big Brother & Mr Slam 76 Marco Pizza : La main à la pâte 34 Le film du mois : Le temps des gitans LOISIRS 34 Le livre du mois : Mahaleo, 40 ans d’histoire(s) 78 Serana Racing Kart : A vos marques, prêts… de Madagascar roulez ! SOATOAVINA 80 La vie de Chat’O 36 Peur et jalousie, toujours aux aguets LA MODE ! TSIAHY 88 Sensuelle et sans suite 38 C’était il y a cent ans… en janvier 1912 100 Jean Noël Rafenomanana : Créateur discret TRADITIONS ET PATRIMOINE BEAUTÉ 40 Les escaliers de Tana : En avant, marche… 102 L’Alambic sous les Tropiques : le bien-être c'est l'essentiel MÉDIAS DÉCO 42 Marc Branellec (IO-Immo) : « Le moment d'investir » 104 Nouvel an nouvelle déco ! 44 Benoit Vorilhon (Telma) : « Communiquer plus 106 Madame Ernestine : l’âme des vieux meubles vite, partout et en temps réel » 108 CAHIERS DE NUIT ÉCO BY NIGHT 48 Elfi Littman-Kaba : Sous le soleil exactement 136 Ginette, physionomiste : « Tout dans MÉTIERS le regard » 50 Dockers : Plein le dos ! 138 JEUX ASSOS FICTION 140 Aéroport 52 L’Île aux enfants : Une école pour la vie 144 AGENDA ESCALES 148 ANNUAIRE 54 Baobab : L’arbre géant qui cache la forêt DOWNTOWN 58 Alaotra Mangoro : Une excursion nature 162 En ville avec Melky et découverte


COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Stève, notre maquettiste et illustratreur de notre couv’, répond du tac au tac…

Si j’étais un objet… Je serais un « inspirateur ». Si besoin d’un petit coup de pouce, me presser gentiment ou me donner un grand coup de pied ! De toute façon, je suis en acier trempé… Si j’étais un animal… Être un oiseau. Rêver, voyager sans se rendre compte de l’existence d’ici-bas où l'on doit se prendre au sérieux. Si j’étais une couleur… Le bleu comme le ciel sans nuage. La couleur de l’espérance.

Le portrait chinois de

S tève

RAMIARAMANANTSOA Mais j’ai une peur bleue à le définir… Si j’étais une saison… Le printemps m’arrangerait bien, on oublie tout et on recommence… Si j’étais une chanson… How High the Moon, court et sans refrain mais qui vous emporte très loin... sur la lune. Si j’étais un film… Je serais un western, où le « bon » gagne tout le temps. Si j’étais une arme… Une baïonnette. Elle m’a toujours impressionné. Discrète mais décisive. Si j’étais un véhicule… Je serais une jeep. Passe-partout, m’as-tu-vu ou inaperçu, c’est pareil quand on l’adore !



Best of 2011 : vous avez aimé Photos d’illustrations à l’appui, nos enquêteurs ont demandé aux lecteurs occasionnels et aux habitués de no comment®, d’élire la personnalité, l’établissement, le modèle photo, la destination et l’association qui les ont marqués en cette année 2011. À en croire les résultats serrés à chaque rubrique, la diversité des styles et des goûts ont fait le bonheur de tous ! L’assoc de l’année

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Fondation Akbaraly contre le cancer

24

Groupe Développement contre l’exploitation sexuelle des enfants

24

Madagascar Alzheimer Protos Madagascar pour l’accès à l’eau Programmes Ceres pour la scolarisation des enfants de la brousse

Damien de Lamberterie, directeur général de Blueline

17 15

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Emmanuel Vitrac, directeur marketing de l’agence Tam Tam

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Le club de l’année

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Le 6

26

Le Glacier

26

Phoenix

25 23

La Couv' de l’année

SONDAGE

Le restaurant de l’année Café de la Gare

27,2

Le B

18,3

La Boussole

18,3

La Ribaudière

18,3

Villa Isoraka

17,9

L’escale de l’année Massif de l’Isalo

33

Sainte-Marie

21

Diego Suarez

20

Mahajanga

15

Anjozorobe

11

Pierrot Men

30

Le Club

Sosoa

24

Le bar de l’année

Mahefa

23

Manson

24

Miora

24

Giuseppe de Rossi

23

Mojo

21

Sandy Mercia

21

Outcool

19

Sariaka

21

Tana Art Café

18,5

Monica

19

Kudeta

17,5

Fandresena

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L’opérateur de l’année Lalatiana Le goff, Country Manager de Coca-Cola

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Marc Rivera, fondateur 2MI (informatique)

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Zouzar Bouka, directeur général de Vima (construction)

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Le modèle photo de l’année

Sondage MarketData pour no comment® magazine réalisé en novembre 2011. Enquête en face à face à proximité des points de diffusion du magazine. Sur un échantillon composé de 203 personnes lecteurs occasionnels ou habituels de no comment magazine. Répartition par genre : féminin 50 %, masculin 50 %. Répartition par âge : 18-34ans : 41 % ; 35-50 ans : 35 % ; 50 ans et plus : 24 %. Répartition par revenu : revenu moyen : 38 % ; revenu supérieur : 38 % ; étrangers résidents : 24 %. Fixe : (+261) 20 26 357 77 | Mobile : +261 034 76 188 91 | Lot YB 127 Bis - 5, rue Rainitovo Antsahavola, Antananarivo – Madagascar



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CLINS D’ŒIL 5

1 Lalaina, l'heureuse gagnante du jeu en ligne de no comment® Grâce à Mercure Voyage, jouez et gagnez sur www.nocomment. mg et décrochez un lot d'exception ! 2 Le Carnivore à Antaninarenina est prêt à vous accueillir pour déguster toutes sortes de viandes à volonté. 3 Un jour un sac, une boutique de sacs de marque dans la cour carrée du Tana Water Front. 4 Les navires de croisières The World et Hanseactic ont fait escale au port d'Ehoala à Fort Dauphin, les 9 et 10 décembre. 5 I kano une nouvelle boutique de meubles à Ambodivoina pour redorer votre petit chez vous ! 6 Bouba et Frisquette, une nouvelle adresse pour trouver des jouets et bientôt un atelier de loisirs créatifs.

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CLINS D’ŒIL 7 Long Resort Tana à Mahamasina, un hôtel de charme en plein coeur de Tana. 8 Découvrez la boutique de Madesign au Carlton Ampefiloha pour des idées cadeaux de marque.

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9 Pariss, un bar tropical lounge à Ambatoroka, est le lieu idéal pour organiser toutes sortes d'événements. Un endroit de détente avec des soirées à thèmes pour se ressourcer. 10 Le Louvre Antaninarenina a exposé différentes sortes de sapins de Noël le jeudi 15 décembre.

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CLINS D’ŒIL 11 Le nouveau rendez-vous des cinéphiles à la salle de l'horloge, tous les dimanches soirs, au Café de la gare à Soarano. 12 L' Orion, un restaurant à découvrir au coin d'Antsahavola avec son ambiance cosy. 13 Nat-Mad a inauguré le 17 décembre 2011 la première structure du sol au plafond en matières industrielles recyclées. Découvrez sa boutique à Antaninarenina en face de la chambre de commerce.

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14 Teknet, à Ampasamadinika, a renouvelé son espace pour encore mieux vous accueillir, en partenariat avec Blueline, Canalsat, orange ainsi que pleins d'autres surprises à découvrir. Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg

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Mily

Clément

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CULTURE


Figure majeure du salegy des années 90, Mily Clément s’était fait un peu oublier ces dernières années. Après une décennie passée à l’étranger et quelques bleus au cœur, il choisit de faire son come-back.

Arrivé à Tana en 1987, il retrouve son compatriote Jaojôby qui est alors animateur à la radio. Ses rencontres avec Charles Morin Pôty puis avec Tôty sont également décisives. C’est d’ailleurs ce dernier, séduit par sa voix singulière, qui l’incite à composer et l’aide à produire son premier album, on concert au Café de la Gare, le 1er décembre, le mythique Banja Malalaka, sorti en 1993. a convaincu les plus sceptiques. Mily Clément, Entre-temps, il est parvenu à se faire une solide l’enfant chéri du salegy des années 90, est bel et bien réputation d’« ambianceur » en participant aux Jeux de retour. Un come-back qui lui aura pris plus de des Îles de 1990 et au Concours panafricain de la dix ans, après son long exil en France au début des chanson. Une star du salegy à l’égal des plus grands, années 2000, accompagné de pas mal de galères. capable d’allonger des tubes du calibre de « Akory « Au pays j’étais habitué à remplir des stades ; là-bas kabary », « Mandrora mitsilany », « Mandifera » j’ai dû apprendre à n’être qu’un inconnu et à jouer ou « Mahavavy ». Le temps de sortir un deuxième dans des salles plus qu’à moitié vides… » album en 1996, puis c’est la décision de partir en Une absence tellement longue que la plupart des France et le trou noir des années 2000. fans ne croyaient plus à son retour. Jusqu’à l’année Aujourd’hui, Mily Clément ne se fait pas 2009 où on le voit réapparaître, prêt à tout pour d’illusion : reconquérir la scène malgache ne se compter à nouveau dans le paysage musical. « La motivation de rebondir, je l’ai toujours eue. Ce qui me manquait, fera pas du jour au lendemain, mais il est bien déterminé à y c’était un bon manager qui puisse m’éviter les galères financières », parvenir, quitte à tout reprendre à zéro, comme un débutant. confie-t-il, comme en écho à l’un de ses premiers succès, « Tsy « Avoir connu la célébrité et voir les portes se refermer devant soi, ça fait toujours mal. Des fois je ne gagne rien en jouant dans moramora mitady vola » (sans argent). Né à Antsiranana, Mily Antoine Clément est issu d’une les cabarets, mais je m’accroche… » Poussé par Jaojôby, son frère longue lignée d’artistes : grand-père accordéoniste, grand- spirituel, il a néanmoins sorti en 2011 l’album des retrouvailles, mère chanteuse, il est tout tout de suite happé par la musique. une superbe galette bourrée de salegy, de reggae, de bigine, de Adolescent, il fabrique lui-même ses premières guitares à base de sud’af et de zouk. Un album qu’il a choisi d’intituler sobrement pamba (kapokier) et se fait la main sur les premiers rocks qui Fiainana (La vie). La vie qui laisse des bleus, la vie qui permet arrivent à Madagascar, notamment le « Don’t let me Down » des toujours d’espérer. Beatles qu’il joue toujours avec dévotion.

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Retour de flamme

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Black Nadia 22

Noir c’est noir


CULTURE En revendiquant l’africanité de sa musique, Black Nadia n’a aucun mal à faire la différence sur la scène malgache. Son coupé décalé est sans conteste ce qui se fait de plus torride en la matière. Mafana be !

de la musique mafana, Kantoniaina Ornella Edith Nadia, Black Nadia pour la scène, est bien décidée à faire grimper Sdespécialiste la température à coup de rythmes africains (coupé décalé entre autres), mêlés à de la variété plus typiquement malgache. Au-delà apparences, la belle se montre bien moins légère qu’elle n’y paraît. Exemple avec Le Système, la chanson phare de son dernier album, sorti le 6 décembre dernier, où elle égratigne joyeusement « ces femmes soi-disant indépendantes qui se targuent de n’avoir plus besoin d’hommes dans leur vie, uniquement parce qu’elles sont actives ». « Un homme, c’est toujours utile », relève-t-elle finement, histoire sans doute d'en revenir aux vraies valeurs… C’est ainsi qu’à travers la musique mafana, Black Nadia touche à quantité de sujets de la vie quotidienne, des plus drôles aux plus tristes, mais toujours dans le rythme. « Les rythmes dansants n’empêchent pas d’aborder les thèmes plus graves », considère celle qui a choisi de se faire appeler Black Nadia par « pur militantisme ». « Noire et fière de l’être, voilà ce que signifie mon nom de scène. Mes influences musicales sont autant à Madagascar qu’en Afrique. » Née à Amboasary Sud, près de Fort Dauphin, c’est pourtant le dialecte de Tuléar qu’elle utilise en priorité dans ses chansons : raison simple à cela, elle a vécu dans le Grand Sud toute une partie de sa jeunesse. Là-bas, l’influence africaine se fait davantage sentir, notamment le gospel et les chants religieux qui ont bercé son enfance. « Tous les week-ends, j’étais pressée d’aller à l’église pour pouvoir chanter ! », se souvient-elle. Soliste dans différentes chorales, elle apprend à poser sa voix et devient très tôt une petite célébrité locale, « Makoma » comme on l’appelle affectueusement, véritable coqueluche des concours amateurs. C’est là qu’elle est repérée par Dadah de Fort-Dauphin qui l’engage comme danseuse, avant de choisir de se lancer dans une carrière solo en 2010, aidé d’Alain, son arrangeur, et de DJ May T qui l’accompagne sur scène. Tous ceux qui l’ont vue au Jao’s Pub le 10 décembre dernier peuvent témoigner qu’elle a de sérieuses cartouches pour entreprendre une carrière digne des plus grandes. Et pour ceux qui l’auraient ratée, rendez-vous en 2012 pour sa grand tournée à travers le pays qui la mènera à Maroantsetra, Toamasina, puis dans tout le Sud. Contact sur www.nocomment.mg

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CULTURE 24

Mafonjah


Le rebelle d’Antsirabe aime son pays plus que tout, mais n’est pas dupe de ses dérives. La politique, l’écologie, l’environnement… tous les thèmes de société le bousculent et le révoltent. « Mamay » dit-il souvent - c’est chaud, ça craint !

«J

e ne fais que passer dans ce monde, et je rêve d’une génération malgache consciente et libre ». Auteur, compositeur, interprète, Mafonjah dresse un tableau sans complaisance de ses compatriotes. Comme le ferait un docteur, en appuyant là où cela fait mal. « Il faut stopper ce complexe que nous avons à nous tirer nous-mêmes une balle dans le pied à chaque fois que l’on avance ! Retrouver le respect mutuel et l’ouverture d’esprit, nos rites et notre culture ». Mafonjah ne badine pas avec les mots. Chaque phrase est réfléchie et sonne comme un couplet. Quelquefois sans verbe, ni conjugaison, peu importe, seul le message compte. Il se reconnaît très sévère visà-vis de la société malgache, presque au point de regretter de ne pas être né à l’époque royale. L’envie de transmettre… le Mafonjah « messager » l’a ressentie très tôt. Fils unique de parents fonctionnaires, il refuse déjà d’interpréter les chansons des autres, ce qui le propulse assez vite dans le monde du hip-hop et de la création verbale. C’est à l’âge de 13 ans qu’il sort sa première chanson « Tonga masika » (Devenir méchant). Titre déclencheur pour la suite de sa carrière. Après différents groupes dans l’esprit hip-hop et reggae (Canibal, Gastaf et Mafia), Mafonjah connaît son premier gros succès auprès d’un large public avec le groupe de variété Unik (2002-2004) qui s’exporte jusqu’en France. Si aujourd’hui tout Antsirabe, du simple pousse-pousse au notable local, salue chaleureusement Mafonjah, c’est qu’il y a dans la ville d’Eau une certaine fierté à avoir cet artiste rebelle comme porte-parole. Antsirabe, il y est né et s’y sent naturellement chez lui. Il profite sur place de sa famille, de ses potes et surtout de ses incontournables musiciens (Shagg à la basse, Mirana à la batterie et Njiva à la guitare). En préparation de son second album qui sortira bientôt (« Quand Jah décidera du moment propice »), Mafonjah se réfugie comme un loup solitaire en compagnie de son chien Snow Kaya Kayous dans sa petite cabane du centre-ville. Une sorte de « home sweet home studio ». Dans ce cocon, il peaufine, décore et mixe ses prochaines chansons. Lors de son dernier concert à l’Alliance française d’Antsirabe, la salle archibondée était à l’image de son évidente popularité. En attendant ce nouvel opus, Antsirabe fredonne sans se lasser « Gasikar’t… oh oh oh… Gasykar’t… »

O Gasykar’t !


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Ensemble Laka


I

CULTURE

Oeuvrant pour le développement de la musique classique à Madagascar, Laka a choisi de terminer l’année en s’attaquant à très forte partie : les célèbres « Carmina Burana » de Carl Orff. Pari gagné sur toute la ligne.

ls ont fait sensation en interprétant magistralement les célèbres Carmina Burana de Carl Orff au Cercle germanomalagasy (CGM) le 19 novembre dernier. Pilier de la renaissance de la musique classique à Madagascar, Laka est tout à la fois une association présidée par Holy Razafindrazaka, une artiste lyrique formée à Paris et à Saint-Pétersbourg, un centre d’éducation musicale dirigé par Valérie Raveloson et un chœur professionnel d’environ 40 personnes, mené par Dominique Rakotonirina et présidé par Hery Andrianirina. Son répertoire vocal va du chant grégorien aux compositions contemporaines, comme celles de l’Américain John Rutter. L’idée de reprendre les Carmina Burana (« Chants de Buren » en latin) leur a été suggérée par le CGM, leur partenaire privilégié depuis plus d’un an. « Ils ont senti que nous en avions le potentiel et ils ont tout mis en œuvre pour que le projet se réalise », explique Valérie Raveloson. Dirigé par le chef de chœur lithuanien Mantas Jauniskis, Laka a donné une interprétation tout à fait à la hauteur, puissante et colorée, de l’œuvre de Carl Orff. Immédiatement reconnaissable au choeur O Fortuna qui a été repris dans des dizaines de films et publicités audiovisuelles, la cantate de Carlf Orff fait partie de ces oeuvres qui semblent appartenir depuis toujours au patrimoine de l’humanité, alors qu’elle est en réalité de composition très récente : entre 1935 et 1936. Elle regroupe des chansons du Moyen-Age qui ont été retrouvées au début du XIXe siècle dans le monastère allemand de Benediktbeuern (d’où le nom de « Chants de Buren » donné à cette compilation). Ces chansons furent sans doute composées par des ecclésiastiques défroqués ou des étudiants vagabonds, toujours est-il que l’œuvre mêle joyeusement chansons d’amour, chansons à boire et à danser ainsi que des pièces religieuses d’une grande élévation… « Les Carmina Burana abordent tous les aspects de la vie : le plaisir, l’amour, le tragique, ce qui en fait une œuvre très humaine et qui nous touche toujours, quelles que soient les époques », convient Dominique Rakotonirina. L’ensemble Laka existe depuis 2006. Si propager la musique classique à Madagascar est sa vocation première, la sauvegarde du patrimoine culturel malgache, essentiellement oral, est également dans ses priorités. « Les Carmina Burana datent de l’époque médiévale mais ils ont survécu jusqu’à aujourd’hui grâce à la cantate de Carl Orff, pourquoi ne pas en faire autant avec notre héritage malgache ? », s’interroge Hery Andrianirina. C’est ainsi que leur chœur d’enfants (âgés de 6 à 17 ans) a enregistré l’album Tsy hay adinoana en 2009, reprenant des chansons traditionnelles et des berceuses comme « Ravorona ». Une représentation publique de cette œuvre est prévue pour mars 2012.

Un choeur gros comme ça !

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Des peintures phosphorescentes à regarder à la lumière comme dans l’obscurité, il fallait y penser ! C’est la dernière trouvaille de Vonjinaina, une artiste plasticienne jamais à cours d’imagination.

Vonjiniaina 28

depuis une dizaine d’années pour la qualité Sde aluée de ses sculptures, notamment sa série Paroles boue exposée en 2000, l’artiste plasticienne

Vonjinaina renoue aujourd’hui avec sa passion première, la peinture. Un retour aux sources marqué par l’importante exposition qu’elle a donnée en novembre dernier au restaurant 313 du Louvre, à


CULTURE Antaninarenina. Les peintures de Vonjiniaina, tel était le titre de cette exposition qui réunissait une vingtaine de tableaux, pour la plupart réalisés dans de grands formats. Mais pourquoi ce choix ? « Besoin de liberté, répond-elle. Quand on peint, les contraintes techniques sont beaucoup moins lourdes qu’avec la sculpture. On peut plus facilement se laisser aller à son imagination, sans avoir de comptes à rendre à la réalité ». Et c’est bien d’imagination débridée, de voyage sans contraintes d’espace et de temps, dont il est question à travers ces toiles ayant pour thème le dabokandro, le marché des zébus. « Avant d’arriver au marché, les bêtes sont convoyées sur de longues distances par les mpidabokandro, et c’est ce voyage que je raconte avec ces paysages toujours changeants qu’on traverse de jour comme de nuit ». Tellement changeants qu’un des tableaux montre des zébus paissant sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel ! « Un clin d’œil au Louvre qui a bien voulu abriter mon expo », explique l’artiste. Une des particularités de ces toiles est l’utilisation de peintures phosphorescentes permettant d’approfondir de façon étonnante les effets de nuit. La même toile acquiert ainsi une signification différente selon qu’elle est regardée à la lumière ou dans l’obscurité. Une technique que Vonjinaina compte développer et faire mûrir au sein d’autres expositions, notamment celle qui est programmée à l’IFM d’Analakely en ce mois de janvier. Installations visuelles, sonores et photographiques rythmeront ces nouveaux voyages où seule l’imagination tient lieu de guide. Contact sur www.nocomment.mg

Artiste phosphorescente

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CULTURE 30

Jonny R’afa


Décorer un mur de 200 mètres de long d’une série de bas-reliefs historiques, tel est le pari que s’est lancé le sculpteur Jonny R’afa, répondant à une commande du Lemurs Park. Un travail de Titan qui devrait nécessiter l’utilisation de 2 500 tonnes de pierres identiques à celles qui ont servi à la construction du Rova de Manjakamiadana.

epuis deux mois, l’entrée du Lemurs Park arbore sur un mur de 200 mètres D de long d’impressionnants bas-reliefs signés Jonny R’afa. Stone Art, c’est ainsi que l’artiste, de son vrai nom Jonny Andriamanankoavy, a choisi de baptiser ces

immenses structures (à la Stonehenge ?) qui désormais accueilleront le visiteur. Ancien élève de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (section sculpture monumentale, on pouvait s’en douter), l’artiste a toujours aimé les défis un peu fous. Comme celui que le Lemurs Park lui a lancé après l’acquisition, il y a deux ans, de 2 500 tonnes de pierres offertes par la société Colas, des pierres issues de la carrière ayant servi à construire le Rova de Manjakamiadana, rien que ça ! Pour Jonny R’afa qui aime à se définir comme un « conteur de la pierre » (il a déjà taillé dans le granit des personnages de légende comme Imaitsoanala), le pari était tentant. Passionné par le patrimoine, il a donc choisi de composer ce « mur à l’ancienne », reflet de notre histoire autant que de notre imaginaire. « Le parc étant situé au bord de la nationale, tout le monde peut suivre mon travail depuis la route. Je n’aurais jamais pu en espérer autant de public avec une exposition en salle », s’amuse-t-il. Pour venir à bout de ce travail de Titan, l’artiste s’est entouré de trois tailleurs de pierre venus des carrières de Katsoaka : Evariste, Jaony et Taly. « Ils sont davantage habitués à tailler des moellons, mais je les ai formés petit à petit à la sculpture et il est certain qu’ils réalisent là un véritable travail d’artistes », estime-t-il. Avec eux, il a déjà terminé six plaques murales, sans se fixer de date précise quant à l’achèvement des travaux : « La sculpture exige de la patience et la patience n’est pas une chose mesurable. Tout ce qui m’importe est le travail bien fait ». Avant de s’imposer comme sculpteur, Jonny R’afa s’est d’abord fait connaître comme guitariste et chanteur. On lui doit notamment des chansons comme « Rabodoniarivo » et « Ravorombazaha » écrites et composées en 1975. Pour la petite histoire, son nom de R’afa lui a été donné par le regretté Tôty qui le trouvait… différent (hafa). Rentré au pays en 1987, il fait sensation dans les milieux de la sculpture en présentant un buste de Jean Joseph Rabearivelo pour la commémoration du cinquantenaire de son décès. Son « mur mémoire » ne devrait pas passer non plus inaperçu. Contact sur www.nocomment.mg

Le conteur de la pierre

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CULTURE 32

T élé-réalité


L’univers télévisuel est sans doute ce qu’il a de plus opposé à l’art spontané et citoyen du slam. La confrontation entre les deux ne pouvait donc se faire qu’au prix d’un énorme éclat de rire…

comédien au sein de la Compagnie Miangaly et metteur en scène du spectacle. Comme l’indique le titre, le thème choisi par le collectif est l’univers télévisuel : une critique acerbe, portant aussi bien sur des émissions malgaches qu’étrangères, mais jamais dénuée d’humour. « Il est clair râce aux tournois de slam organisés que le spectacle télévisuel est le contraire tout au long de l’année par l’Institut de ce que nous promouvons lorsque nous français de Madagascar (IFM), le public faisons du slam. Il était intéressant de le malgache est aujourd’hui largement caricaturer avec nos mots de slameurs. » familiarisé avec ce nouvel art oratoire Une mise en scène d’une très grande qui tient à la fois du spectacle vivant et qualité, car en plus de jouer avec les de la poésie ouverte à tous. Un moyen mots, les sept comédiens n’hésitent pas à d’expression introduit depuis peu sur la recourir à tout un éventail d’expressions grande île (en 2005 exactement, par le faciales et corporelles à se tordre de rire. slammaster Pilot le Hot), mais qui n’en Les émissions sont parodiées avec finit pas de se renouveler et de nous brio, qu’il s’agisse de la météo, du jeu étonner. Ainsi du spectacle Télé-réalité Questions pour un champion ou du qui a été présenté le 26 novembre dernier journal télévisé avec son déferlement à l’IFM d’Analakely par un collectif quotidien de bonnes et mauvaises de sept jeunes slameurs, à savoir : nouvelles. « Le but était de faire réagir System D, l’actuel champion de slam de Madagascar, Elisa Miary, la révélation de l’année 2010, les le public sur l’énormité des choses qu’il ingurgite quand il frères Conan et Barry Benson, Aina Narcisse, Gad Ben Salem et devient un téléspectateur passif. En somme, le contraire de ce Anthony Michel, dit Thony. Leur objectif était d’intégrer tous les que nous défendons en terme de culture partagée et de liberté ressorts du théâtre à un pur spectacle de slam, ce qui a nécessité, d’expression », note Andry. Presque un spectacle de café-théâtre au préalable, un bon mois d’apprentissage scénique et d’écriture dans la grande tradition des Coluche, sauf qu’il s’agissait bien intenses. « On voulait garder ce qui fait la particularité du slam, de slam et de poésie. Une expérience que le collectif entend sa spontanéité, mais la mettre au service d’une scénographie prolonger prochainement par des représentations en province. très construite », explique Andry Rakotomalala, dit Barhone, Contact sur www.nocomment.mg

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Big Brother & Mr Slam

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Le Temps des Gitans 1988 – 144 min – Drame de Emir Kusturica avec Davor Dujmovic, Bora Todorovic et Ljubica Adzovic

Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1989, Le Temps des Gitans reste l’un des plus beaux films du réalisateur serbe Emir Kusturica. Un film très construit, flamboyant dans ses détails et sa dramaturgie, et bien loin de la fausse bonne humeur qu’on lui porte ou que Kusturica avait lui-même sans doute un peu trop caricaturée dans La vie est un miracle. Il y raconte la vie dramatique de Perhan, fils naturel d’un soldat slovène et d’une Tzigane, qui rêve d’un avenir riche et heureux. Élève par sa grand-mère qui l’adore, il est bientôt arraché à elle et part en Italie travailler pour un trafiquant d’enfants. Il reviendra au pays sans parvenir à réaliser son rêve. Sur une bande-son mythique (inoubliable thème de La Saint Georges), réalisme magique et burlesque tragique se télescopent pour créer une histoire d’amour déchirante au cœur d’un roman d’apprentissage (basé sur des faits réels) bouleversant. Rarement (jamais ?) on a aussi bien retranscrit la mélancolie des déracinés, la solitude de l’errance, la tristesse de se perdre. Le Temps des Gitans réussit le tour de force de nous émouvoir aux larmes sans jamais nous y précipiter et de nous faire rire aux éclats en sentant notre cœur se briser.

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Projection le dimanche 29 janvier, à 19 heures, dans la Salle de l’Horloge du Café de la Gare de Soarano

Le Livre du mois Mahaleo, 40 ans d’histoire(s) de Madagascar

CULTURE

Le Film du mois

Entretiens avec Fanny Pigeaud

Depuis 40 ans, les Mahaleo dominent la scène musicale de Madagascar. Leurs chansons ont été le levain du soulèvement de 1972, le « mai 1968 » malgache. Tantôt ballades douces-amères, tantôt vagues enragées, elles retranscrivent parfaitement les réalités sociales du pays. Viscéralement attachés à leur île, Bekoto, Charle, Dadah, Dama, Fafa, Nono et Raoul (décédé en 2010) sont restés fidèles aux idéaux humanistes de leurs 18 ans. Ils les transmettent encore en musique, et les mettent en œuvre au quotidien à travers leurs métiers de médecins, agriculteur, chirurgien, sociologues... Dans ces entretiens avec la journaliste Fanny Pigeaud, les Mahaleo invitent ainsi découvrir ou à redécouvrir 40 ans d’histoire. L’ouvrage de 464 pages contient 60 chansons du groupe avec leur traduction en français et 33 photos inédites des années soixante-dix de Lucien Rajaonina (19431999), l’un des fondateurs de la radio-télévision malgache et le premier photo-reporter malgache publié à l’étranger (ses photos sur les Sahraouis ont fait le tour du monde). Mahaleo, 40 ans d’histoire(s) de Madagascar est édité en France par la maison de production Laterit et préfacé par Raharimanana. À commander en ligne aux Éditions Laterit.



SOATOAVINA

Peur et jalousie, toujours aux aguets utant la peur s’exprime librement dans la société malgache, « Matahotra aho – j’ai peur » : qui n’a pas entendu cette A autant la jalousie est tue. Mais les deux agissent de concert. exclamation ? « Sao dia… – de peur que… » : qui ne connaît Leur influence est telle qu’elles perturbent en profondeur le cette expression sans cesse répétée et jamais conjurée ? Car la peur fonctionnement social et paralysent l’indispensable évolution des mentalités. Peur et jalousie révèlent un problème spécifique du comportement relationnel, ce qui les situe par le fait même au cœur de la culture malgache. Elles révèlent toutes deux un manque d’autonomie et de liberté de la personne dans son environnement physique, humain et spirituel. En manifestant sa peur, l’individu avoue son incapacité à s’épanouir seul dans un monde visible et invisible perçu comme hostile ; en donnant libre cours à sa jalousie, il affirme son refus de reconnaître l’autre comme différent et plus valorisé que lui. Ainsi, le rôle de la peur et de la jalousie est de maintenir tout et tous dans le consensus tiède (marimaritra iraisana) et la médiocrité commune. Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.

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est omniprésente, et multiforme. La raison la plus inexpliquée, et la plus inexplicable, concerne le monde de l’au-delà qui fait redouter les revenants (lolo), les fantômes (matoatoa) et les esprits malfaisants (angatra). Une influence qui s’exerce également au travers des jeteurs de sorts (mpamosavy) et des voleurs de cœur (mpaka fo) ou de foie (mpaka aty), etc. Source d’angoisse diffuse, la peur inhibe et paralyse, surtout pendant la nuit. Ajoutons que si elle fait redouter leurs malédictions, la croyance en la puissance des ancêtres pousse aussi à rechercher et à capter leur bénédiction. Il n’y a pas que les êtres célestes qui soient sujets de crainte. La nature elle-même fait peur, notamment la forêt, où les esprits néfastes sont censés résider. « Roalahy miditra ala : izy tokiko, ary izaho tokiny – deux hommes entrent dans la forêt : il est ma sûreté, je suis la sienne », dit le proverbe. Et que dire de la peur de l’autre, de l’aîné, du puissant, du riche, peur de les indisposer, au risque de subir leurs représailles, le poison en étant la forme extrême ? Ou la peur de déplaire ou de se singulariser, qui oblige au conformisme et au consensus, par crainte de rompre l’union sociale ? Enfin, la peur de soi, la plus insidieuse, qu’illustre le henamaso dont nous reparlerons. Dans ce contexte, l’action redoutée de ces forces hostiles génère une insécurité psychologique qui frappe tout le monde, enfants comme vieillards. Son impact dévastateur dans la vie quotidienne, en particulier dans la relation aux autres, contribue à figer la société.


La jalousie, pour sa part, juge intolérable que quelqu’un s’élève au-dessus des autres, sans l’accord de tous et sans les contreparties attendues de cette élévation. Son origine lointaine tient sans doute à ce que l’accès au pouvoir, dans la société traditionnelle, était exclusivement lié à la caste et à l’âge, excluant la réussite ou l’ambition personnelle. La conséquence sur les comportements actuels se traduit par une extrême pusillanimité : pour se faire pardonner d’avoir réussi, il faut se concilier les faveurs de tous et de chacun, et conjurer l’hostilité (et parfois davantage) des parents et des voisins. Ainsi, on a vu des membres d’une même famille, pourtant riches à profusion, refuser de rembourser à des parents une somme minime qui les tirerait de la misère, au prétexte que ces derniers exigent leur dû parce qu’ils sont jaloux de la richesse des premiers… Cet état d’esprit est évidemment incompatible avec l’esprit de compétition qui infuse les mentalités occidentales et stimule la recherche scientifique autant que la croissance économique. Focalisée par le marimaritra iraisana, la mentalité malgache répugne à prendre parti. « Ny mahery tsy hobiana, ny resy tsy akoraina – Le vainqueur n’est pas applaudi, le vaincu n’est pas hué ». Mais chacun sait que la jalousie représente l’obstacle majeur pour que s’instaure un climat de compétition bénéfique aux personnes et aux groupes. Se fondre dans la société sans se faire remarquer reste alors l’obsession constante : « azo avo halan-drivotra – l’arbre élevé est pris dans les vents », dit le proverbe. Ainsi s’affrontent dans les différentes communautés et en chaque citoyen les sentiments opposés de peur et de confiance, de jalousie et de solidarité. Rien que de très humain, il est vrai. La véritable parade à ce blocage collectif pourrait se trouver au niveau du fihavanana, dont la régénérescence, au cœur d’une société en profonde mutation, constitue la véritable issue pour l’avenir. Une tâche ardue mais décisive, dont dépend l’adaptation au monde moderne de la culture malgache, et donc sa survie.

Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.

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TSIAHY

C’était il y a cent ans… en janvier 1912 Par Pierre Maury

10 janvier, au Théâtre municipal de Tananarive Ltrompeequimercredi accueille les séances du cinéma franco-malgache, Max se d’étage. « Désopilant ! », affirme l’annonce. Et, puisque six

autour d’un repas dont un spectateur nous dit qu’il fut « très gai et dont le menu fut fort goûté de tous. » Mais ça ne rigole pas partout. Dans le Sud, rapporte Le Progrès minutes de rire, c’est un peu court, il y aura, dans la même séance, de Madagascar, « l’insécurité pour les indigènes est toujours aussi de « nombreuses autres scènes commiques » [sic]. grande. » Contre les vols de bœufs, l’administration a pris des On sait s’amuser, à mesures radicales : les cases Madagascar. Toutes les isolées et les villages trop occasions sont bonnes. Le faibles ont été rasés, afin que les lieutenant Perrossier arrive à habitants se regroupent dans Mantasoa en compagnie de des centres plus importants. son épouse pour y remplacer Rien n’a changé : les vols et les le lieutenant Briard ? Les assassinats se poursuivent. militaires du poste, sous la L’esprit d’entreprise n’a pas houlette du soldat Crété disparu pour autant. qui a lancé le mouvement, L’installation d’une usine organisent un spectacle en son destinée à l’abattage de porcs, à honneur ! Crété doit aimer les la fabrication de saindoux et de fleurs : il en offre à Madame salaisons est envisagée, à l’est du Perrossier, il en garnit la lac de Mandroseza, par la société scène sur laquelle défilent les artistes, improvisés, comme Crété d’alimentation de l’Emyrne. Cassandre, un pseudonyme adéquat, lui-même dans des romances et des récits patriotiques – il était attire cependant l’attention des autorités sur les risques qu’une telle partout ce jour-là –, ou plus aguerris, comme Vagur, installation ferait courir à la santé : la situation de l’usine et sa nature un comique qui a déjà beaucoup fait rire à Tananarive. transformeraient bientôt les eaux du lac en véritable « bouillon de 38 Après le programme, tout le monde s’est retrouvé culture », alors qu’elles alimentent la population de Tananarive.


Le marché est pourtant immense, et Madagascar importe de moins en moins de saindoux tout en exportant de plus en plus. Selon La Quinzaine coloniale, en 1906, il s’en importait 120 tonnes, contre 11 tonnes d’exportation. Les chiffres se sont largement inversés : 40 tonnes sont entrées en 1909, 183 tonnes sont sorties – et même 966 tonnes en 1910. La tendance est bonne, mais que deviennent l’hygiène et la santé à côté des usines d’abattage et de transformation ? À Antsirabe, MM. Georger et Richard ont mis leur moulin en marche dans les premiers jours de janvier. Les résultats sont prometteurs. La farine est de première qualité et les envois vers Tananarive vont bientôt commencer. La Quinzaine coloniale rappelle, à ce sujet, que Madagascar importe « annuellement, pour l’alimentation de sa population européenne, civile et militaire, environ 1 600 tonnes de farine de froment, représentant une valeur de 800 000 francs. » Il y avait de quoi tenter l’expérience d’une production locale, d’autant que la culture du blé s’est parfaitement acclimatée. Il y a quelques années, une première minoterie n’avait pas tardé à péricliter, en raison d’installations rudimentaires et de la chute du prix du blé. La nouvelle usine, installée à trois kilomètres au sud d’Antsirabe, est plus ambitieuse. Elle peut moudre cinq tonnes de grains en vingt-quatre heures, l’approvisionnement est assuré par une belle récolte dans la région et le prix de vente de la farine est compétitif. Quant à l’écoulement des produits, il sera assuré, en attendant le chemin de fer, par le service bihebdomadaire d’automobiles qui relie Tananarive à Antsirabe et Ambositra. À partir du 12 février, il sera prolongé une fois par semaine jusqu’à Fianarantsoa. (« Tous les colons et prospecteurs de la région des hauts plateaux applaudissent à la nouvelle mesure prise par le gouverneur général Picquié. ») Ainsi va la vie dans la grande île, ponctuée de nouvelles insignifiantes ou de décisions appréciées par les colons. Par exemple, le 23 janvier, la Chambre consultative de Tananarive a renoncé à augmenter les droits de douane sur les cigares, les cigarettes et le tabac sous toutes ses formes. En France, Madagascar reste d’ailleurs une destination qui fait rêver. Le 28 janvier, André Pavie commence dans Le Journal des débats un bref feuilleton (cinq épisodes), Une idylle à Madagascar. Mais le décor de rêve de « Nossi-Bé » n’empêchera pas l’idylle de mal finir.


TRADITIONS ET PATRIMOINE

L es escaliers

de Tana

Pittoresques, anonymes ou prestigieux, les escaliers de Tana font partie intégrante du paysage de la ville. Si la plupart des citadins ne font que les emprunter, d’autres y installent leur petit commerce, et ça marche !

la ville des Mille, Tana pourrait Scarurnommée tout aussi bien s’appeler la ville des Escaliers, elle en compte pas moins d’une centaine.

Véritables artères reliant le centre à la Haute Ville, ces escaliers jouent un rôle essentiel dans la vie des Tananariviens. Les plus fréquentés sont sans nul doute les escaliers jumeaux, situés l’un en face de l’autre, d’Antaninarenina et d’Ambondrona, comptant chacun168 marches. Le premier, appelé l’escalier Ranavalona Ier, a été construit sous cette reine entre 1828 et 1861 et permettait de rejoindre en très peu de temps la place d’Analakely où se

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En avant,


trouvaient alors toutes les activités. L’escalier d’Ambondrona était lui un haut lieu de la brocante. Ils abritent aujourd’hui de nombreux marchands ambulants, mais également des épiceries ayant pignon sur rue, des restaurants, voire le Centre Germano-Malagasy. Les escaliers servent également de « terrains d’entraînement » aux sportifs de la capitale, notamment les joueurs de rugby qui ont l’habitude de les emprunter de bon matin, dans un sens comme dans l’autre. C’est le cas de l’escalier Razafindrazay, situé sur la colline d’Andohalo, qui relie directement Mahamasina à la cour de la cathédrale d’Andohalo. Construit en 1880 par les jésuites, cet escalier est le plus éprouvant et l’un des plus longs de la capitale avec ces 416 marches qui lui valent son surnom de 416 ou de Tsiafakantitra (celui que les vieux ne peuvent pas gravir). Véritable parcours du combattant, il n’en offre pas moins une vue magnifique sur les plaines du Bestimitatatra, le lac Ansoy et le stade de Mahamasina. Emprunté quotidiennement par les employés de bureau, les étudiants et les sportifs, il n’abrite cependant qu’une seule petite épicerie, située à mi-hauteur. Tout aussi pittoresques, l’escalier d’Ambohijatovo présentant une des pentes les plus raides, l’escalier Ramilijaona reliant Mahamasina à Imarivolanitra, les escaliers du prince Kamamy permettant de rejoindre Ambanidia et le palais de la Reine, ou encore le petit escalier de Faravohitra qui débouche sur les étals des marchands de bouteilles et de flacons usagers. Contact sur www.nocomment.mg

marche…


MÉDIAS En ligne depuis la mi-décembre, Indian Océan Immobilier a déjà sur son site plus de 800 annonces de ventes ou de locations. Un secteur qui ne connaît pas la crise, estime Marc Branellec, son directeur commercial.

omme son nom l’indique, Indian Océan Immobilier (IO-Immo) C se veut le portail web de la location-vente tant à Madagascar que dans l’océan Indien. « Nous prenons la grande île comme axe

M arc

Branellec 42

de développement pilote, mais suivront bientôt La Réunion puis Maurice et un peu plus tard Mayotte et les Comores », explique Marc Branellec, le directeur commercial. L’Europe est également ciblée, car très demandeuse en rachats de fonds de commerce hôtels, restaurants ou toute autre base de loisirs - dans la région. De façon transparente, le site regroupe l’ensemble des professionnels de l’immobilier malgache pour des annonces intéressant aussi bien les professionnels (locaux commerciaux, bureaux, restaurants, hôtels, entrepôts) que les particuliers (maisons, appartements). Le site s’intéresse également à la location saisonnière, encore peu courante à Madagascar même si l’on enregistre une forte demande des locations d’une à deux semaines sur les côtes, principalement en juillet août. Pour prévenir tout risque d’annonce frauduleuse, un pôle surveillance est à l’affût, sans oublier les robots sémantiques qui balayent le site et détectent ainsi la moindre annonce non conforme. Pour un propriétaire proposant une vente ou une location, il suffit de créer un compte pour avoir le droit d’insérer une

Le moment d'investir


annonce accompagnée de photos. Le tarif est de 40 000 à 100 000 ariary, selon la durée de parution de l’annonce qui varie d’un à trois mois. S’il trouve un acquéreur potentiel, il en est aussitôt informé par e-mail. L’annonceur a aussi la possibilité d’être mis en avant comme « coup de cœur » du site sur sa page d’accueil, moyennant un supplément. À noter que côté visiteurs, la consultation des annonces est gratuite. IO-Immo est une réelle aubaine pour les propriétaires vivant hors de la capitale. « Un particulier ayant un terrain à Morondava pourra relayer son offre sur le site qui communiquera largement dans la presse, la radio et la télévision », explique Marc Branellec. Eu égard au contexte de crise que connaît le pays, il estime que IO-Immo arrive au bon moment : « Le placement immobilier à Madagascar est une valeur sûre pour tout investisseur, plus que n’importe quel autre secteur ». Le site prévoit également une extension dans la presse papier, avec ses coups de cœurs qui figureront tous les samedis sur une page d’un quotidien national. Contact sur www.nocomment.mg

dans l'immobilier


MÉDIAS

Benoit Vorilhon

DIRECTEUR DES VENTES DIRECTES DE TELMA En s’associant à Canalsat pour compléter par la télévision son offre internet, Telma entend bien aller au bout de sa logique du tout communication. Un pas de plus vers la société « branchée », comme nous l’explique son jeune directeur des ventes directes.

Communiquer plus vite, partout et en temps réel

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Depuis le 13 décembre, Telma est associé avec Canalsat pour proposer de l’internet et de la télévision satellitaire dans un même abonnement. Pourquoi ce choix ? En nous associant avec Canalsat, nous proposons tout simplement le meilleur de l’internet à Madagascar, à savoir l’ADSL, et le meilleur de la programmation satellitaire, le tout pour le prix d’un abonnement télé. Comme vous le savez, Canalsat comme Telma sont chacun leaders dans leurs activités, et cette synergie commerciale va tout à fait dans le sens de ce qu’attendent aujourd’hui les familles malgaches : une offre de communication globale intégrant la possibilité de surfer, de recevoir des bouquets ou encore de jouer à des jeux vidéo de type Wii ou PlayStation. C’a toujours été la force du groupe Telma d’être à l’écoute de sa clientèle, et c’est ainsi que nous ne cessons de marquer des points, malgré un contexte économique assez morose ces dernières années. L’année qui vient de s’écouler vous a-t-elle permis de consolider votre position de leader dans le domaine des NTIC ? Premier opérateur de téléphonie convergente, nous sommes présents à la fois sur le fixe, le mobile, l’internet, mais aussi sur le mobile money avec Mvola, et sur chacun de ces produits nous constatons que nous ne cessons de consolider nos lignes. Nous restons le pourvoyeur de télécommunications le plus performant du pays, avec 85 % de la population qui a potentiellement accès au réseau national Telma, mais aussi un précurseur dans bien des domaines : par exemple avec l’internet mobile à haut débit


(3G+), les tablettes électroniques, ces outils à michemin entre les smartphones et les ordinateurs portables, ou encore la recharge convergente fixe et mobile. Diriez vous que Telma ramasse les fruits des investissements conséquents – on parle de 250 millions de dollars – qu’il a consentis depuis sa privatisation en 2004 ? Absolument. Telma reste le plus grand investisseur privé du pays, et c’est l’une des constantes du groupe d’investir stratégiquement et massivement chaque année afin de développer, partout où il le faut, la compétitivité et la performance de son réseau. Grâce à cet effort gigantesque, Madagascar dispose aujour-d’hui d'infrastructures de télécommunications parmi les performantes au monde et qui serviront au développement du pays pour au moins les vingt prochaines années. C’est ça aussi le « Safidiko Malagasy » (Je choisis malgache) de Telma : un engagement citoyen et une volonté de créer de nouvelles perspectives de développement économique et social pour le pays tout entier. Le but de tous ces investissements était l’installation du haut débit et de la fibre optique à Madagascar. Qu’est-ce que cela a apporté ? On peut communiquer plus vite, partout et en temps réel. A l’heure de la mondialisation des échanges et des services, c’est devenu une véritable exigence pour les entreprises comme pour les particuliers, et pour Madagascar une chance historique de se faire sa place dans le village global. On a d’abord complètement

rénové le réseau métropolitain (celui du téléphone fixe) afin qu’il intègre les possibilités de l’ADSL et des technologies 3G+, soit ce qui se fait de mieux au monde en matière de haut débit. Ensuite, il y a eu le vaste chantier du « backbone national », l’ossature qui permet de faire circuler toutes ces technologies à travers le pays, et enfin le câble Eassy (Eastern Africa Submarin System) qui permet à Madagascar d’être raccordé depuis 2010 au reste du monde. Tous les deux reposant sur la fibre optique. Le « backbone national », c’est 3 000 km de câbles souterrains reliant les principales agglomérations du pays… Opérationnel depuis 2008, il a permis aux principales entreprises et administrations du pays de passer enfin à la révolution du haut débit. Aujourd’hui, de nombreux secteurs économiques profitent de cette nouvelle technologie, comme les banques, les compagnies pétrolières ou les sociétés minières. Avec la fibre optique, les coupures de réseau à répétition et les liaisons qui traînent appartiennent véritablement au passé, soit un gain évident en temps et en productivité pour l’ensemble des professionnels. Avec le câble international sous-marin Eassy, le pari était tout aussi audacieux… Il s’agit d’un projet regroupant 27 pays de l’Afrique australe, de l’Est et de l’océan Indien, et d’ailleurs l’un des plus grands chantiers en cours dans le monde. La fierté du groupe Telma - et de tout le pays à travers lui - est d’être l’un des cinq principaux contributeurs régionaux à ce projet estimé à 260

BIO Nommé depuis trois ans à la direction commerciale de Telma, plus précisément en charge des ventes directes (entreprises et réseau des boutiques), Benoit Vorilhon, 31 ans, ingénieur de formation, est convaincu que si l’homme a vocation à communiquer, il a aussi et surtout vocation au bonheur. L’un dans l’autre, cela donne ce vaste habillage d’internet à haut débit et de technologie 3G+ que Telma a largement contribué à faire exister à Madagascar et à intégrer à nos vies. Né avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, ayant contribué à leur diffusion dans des pays aussi différents que la Suisse ou l’Égypte pour le compte de grands opérateurs téléphoniques, ce jeune trentenaire, papa d’un garçon de 4 ans et d’une fillette de 2 ans, est en tout cas convaincu que le développement de la grande île est bel et bien au bout du fil…

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millions de dollars. Cela est très symbolique de l’espoir que Madagascar fonde sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) pour s’ouvrir la voie du développement. Aujourd’hui, grâce à tous ces chantiers, le pays a une capacité sans égal dans la région en terme de bande passante. Ajoutée à cela sa position géostratégique, il est clair qu’il a tous les atouts pour devenir un jour un tigre de l’océan Indien. En tout cas,Telma est fier de lui en avoir donné les moyens… Le taux de pénétration à Madagascar de l’internet n’était encore que de 2,1 % en 2008, bien en deçà des moyennes de la zone Afrique-océan Indien. Cela ne contredit-il pas votre optimisme ? Nous ne désespérons pas de parvenir à rendre les services de téléphonie et d’internet accessible à tous. Bien sûr, il y a des spécificités locales, comme l’extrême pauvreté et l’illettrisme, qui ne peuvent que retarder le processus. Pour autant, notre politique commerciale va clairement dans le sens de l’ouverture au plus grand nombre. C’est ainsi que la clé Telma est délivrée gratuitement aux utilisateurs en guise d’incitation. De la même façon, nous organisons avec nos camions des « foires internet » dans les villages, pour montrer aux

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populations rurales tous les avantages de la connexion. Et partout où nous passons, nous constatons que les nouvelles technologies sont porteuses d’espoir et d’enthousiasme. Le système de « mobile money » Mvola est sans doute l’une des applications les plus marquantes de ces dernières années… Telma a été le premier opérateur à se lancer, dès avril 2010, dans le transfert d’argent par téléphone mobile, en s’associant avec la BFV-SG. C’est un vrai porte-monnaie sur soi, permettant de retirer de l’argent en toute sécurité, d’en envoyer à ses proches, mais aussi d’acheter du crédit de communication, de payer ses factures, voire ses cotisations CNaPS. Ce sont plus de 400 millions d’ariary qui sont transférés chaque jour à travers le pays par Mvola, preuve qu’il répondait réellement à une attente dans une population dont moins de 3 % est titulaire d’un compte en banque, faute de revenus suffisants. C’est par la diffusion de tels produits, rendant concrètement la vie meilleure, que nous nous sentons pleinement dans notre vocation : celle d’une société socialement et économiquement responsable, dévoué au bien-être de tous

Ce pays a tous les atouts pour devenir un tigre de l’océan Indien…



ÉCO À travers Madasoleil, elle est la première à avoir parié sur l’énergie solaire pour Madagascar. Ses réchauds entièrement alimentés par le soleil sont pour elle la solution alternative à la déforestation.

ée en Allemagne, Elfi LittmannN Kaba n’était en rien prédisposée, professionnellement parlant, à s’intéresser à

Elfi

LITTMAN-KABA 48

l’énergie solaire. Traductrice français-anglais dans l’armée de son pays, productrice vidéo chez Sony, à Cologne, pendant près de vingt ans, c’est la découverte d’un réchaud solaire à une foire commerciale qui a finalement décidé de sa vocation. « J’avais le projet de m’établir en Afrique et j’ai compris que je pouvais réaliser quelque chose d’utile avec cette forme d’énergie renouvelable qui semble faite pour les pays du sud ». Après un passage par la Guinée Conakry, le pays d’origine de son mari, elle choisit de s’installer à Mahajanga en 2004 où elle crée Madasoleil, première société à promouvoir la technique solaire à Madagascar. L’objectif est de montrer aux particuliers, notamment dans la brousse où l’on ne dispose pas toujours d’une alimentation en courant et où l’on dépense beaucoup d’argent en carburant pour faire fonctionner son groupe électrogène,

Sous le soleil


quelles économies on peut réaliser à long terme avec cette matière première gratuite. Multipliant les actions de sensibilisation, Madasoleil propose ainsi des panneaux et des pompes solaires pour la maison, des lampes portables et de jardin, des minipanneaux pour les petits appareils électriques, ainsi que des jouets alimentés par le soleil. Depuis quelques années, en collaboration avec l’association germano-malgache Soltec, elle commercialise aussi des réchauds solaires particulièrement adaptés aux besoins des familles malgaches. Comme ce modèle en forme de miroir parabolique, muni de feuilles d’aluminium fonctionnant comme un réflecteur, qui permet d’atteindre des températures de l’ordre de 200 à 300 °C, soit la possibilité de cuire en moins d’une demiheure le repas de toute une famille. « Le réchaud solaire permet de baisser de moitié la consommation en gaz ou en charbon des ménages. Quand on sait que 85 % de la population utilise le charbon de bois pour faire la cuisine, on comprend comment l’utilisation de la technique solaire peut être une réponse à tous les problèmes posés par la déforestation », explique Elfi Littmann-Kaba. Jamais très loin de ses premières amours, la production vidéo, elle a également réalisé Île en braise, un film documentaire de 26 minutes sur le solaire comme solution alternative à la destruction de la forêt primaire malgache. Puisse son message être entendu. Contact sur www.nocomment.mg

exactement


MÉTIERS

D ockers

Quatre sacs de riz sur les épaules ne leur font pas peur. Question d’habitude et d’avoir les reins solides. A huit, ils déchargent en quelques minutes un camion pour le marché. Bienvenue chez les « dockers », véritables Atlas des temps modernes...

ès six heures du matin, parfois quatre selon la charge de travail, ils sont déjà là, D ombres fantomatiques en file indienne sur le bitume, avec leurs lourds sacs de riz ou de pois secs posés sur les épaules. Tous ahanant et suant malgré le froid du petit matin

qui les transit. Ce sont des porteurs, plus précisément ce qu’on appelle des « dockers »

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à Madagascar, même si leur boulot n’a rien à voir avec une quelconque activité portuaire. Ils sont huit, ce matin, à décharger un camion pour le marché d’Anosibe, sous le regard attentif de Jean Marie Rakotondravao, 48 ans, le chef d’équipe. On l’appelle le « titulaire », car il dépend directement du patron, un intermédiaire qui travaille pour les marchés et qui les paye à la livraison des sacs. « C’est lui qui me dit quoi livrer et à qui, ensuite je répartis le travail », explique Jean Marie. Théoriquement, en sa qualité de chef, lui ne porte rien. En théorie seulement, car il lui arrive quand même de devoir se coltiner des sacs de 50 kg ou plus quand un de ses gars est absent ou qu’il y a trop de marchandises à livrer. Un exercice qui ne l’effraie pas plus que ça, après avoir passé lui-même presque 40 ans à faire le docker ! « Je suis un des plus anciens toujours en activité. J’ai commencé tout petit en portant des sacs de riz remplis à ras bord. C’est sûr qu’il faut avoir les reins solides et la santé pour le faire ». Le genre de métier que personne ne rêve de faire, mais il faut bien gagner sa croûte, et grâce à lui

P le i n le d o s !


Jean Marie a toujours pu subvenir aux besoins de sa famille. « En une journée, on peut espérer gagner entre 3 000 et 4 000 ariary, et comme c’est quasiment des sept jours sur sept, on parvient toujours à faire bouillir la marmite ». De l’argent gagné à la sueur de son front, ça, il peut le dire. D’autant que le boulot est particulièrement éprouvant : quand il pleut, le moindre pavé devient une patinoire. « Trois sacs sur le dos, une route trop glissante, un petit moment d’inattention et on se retrouve vite avec une cheville cassée et plus aucun travail en perspective », commente-t-il. Dans ces moments, le patron offre un minimum d’assistance, mais c’est surtout la solidarité entre dockers qui permet de s’en sortir. « On fait peut-être un métier de bêtes de somme, mais entre nous on est très humains, très solidaires », ironise Jean Marie. Les dents serrées, il vient d’installer quatre énormes sacs de riz sur ses épaules. Le jour commence à se lever. Il faut se dépêcher.


ASSOS

L’Île aux enfants C’est dans le quartier d’Anosibe, à Ivolaniray, que l’association l’Île aux enfants a choisi de construire son école pour une éducation solidaire. Un quartier où les trois quarts des enfants de moins de 12 ans ne sont pas scolarisés…

e projet de créer une école à Ivolaniray LRakotondravola, est né d’une idée de Dieudonnée qui était enseignant aux

Comores et à Mayotte. Originaire du quartier d’Anosibe, il avait toujours voulu y construire une école pour les enfants nécessiteux, un rêve qu’il n’a jamais pu réaliser car il est décédé en juillet 2008. En hommage à son père, Andry Rakotondravola décide alors de concrétiser le projet. C’est ainsi qu’il rencontre Éric Hanron, l’actuel président de l’Île aux enfants. Ce jeune instituteur qui multiplie depuis onze ans les missions entre Mayotte et Madagascar a lui-même à cœur de monter une école associative sur la grande île. « Andry avait les locaux, mais ce n’est pas un professionnel de l’éducation, contrairement à moi qui suis en mesure d’apporter la méthode. Notre collaboration a abouti à la création de l’Île aux enfants et à son projet d’éducation solidaire », explique Éric Hanron.

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Une école pour la vie


L’école, qui devrait être opérationnelle pour juin 2012, le temps de travaux d’aménagement nécessaires, sera composée de deux grands bâtiments : l’un accueillera six classes d’une capacité de 34 élèves chacune, l’autre une salle dévolue à l’informatique, une bibliothèque, une salle de réunion, le secrétariat et une infirmerie. Les enfants y suivront un programme normal, semblable à celui des écoles primaires publiques (EPP), ce qui est presque un luxe dans un quartier où 78 % des enfants de moins de douze ans ne sont pas scolarisés. Une seule EPP est en fonctionnement, mais largement en sureffectifs avec 2 100 élèves inscrits et des rotations de 60 élèves par classe… La création de cette école associative a également pour objectif de créer un pôle de développement durable au niveau du quartier, avec la mise en œuvre de campagnes sanitaires. Partenaire d’associations françaises comme Écoles 101 à Mayotte ou Éduc Mada Marmailles à la Réunion, L’Île aux enfants est également soutenue à Madagascar par la Cisco, la Fondation Orange et l’Alliance française de Tananarive. La recherche de financements est toujours sa priorité pour terminer les travaux et rendre le projet pérenne. « La chanteuse Eusebia Fatoma, une des filles de Jaojoby, a bien voulu être la marraine de l’école. Nous avons également mis en place un système de parrainages sur notre site pour que les entreprises, les associations, les partenaires institutionnels ou encore les particuliers puissent parrainer un ou plusieurs enfants durant une année scolaire sur la base de cotisations mensuelles », précise Éric Hanron. Pour mieux faire connaître l’association, d’autres projets sont en cours dont la réalisation de spots de sensibilisation… Contact sur www.nocomment.mg


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B aobab


ESCALES On croyait tout savoir sur les baobabs de grandidier, jusqu’à leur nombre qu’on estimait à 50 000. Une exploration plus pointue à base d’images satellitaires permet d’affirmer qu’ils sont plus de trois millions sur l’ensemble du territoire.

on large tronc coiffé d’une couronne de branches à une trentaine de mètres du sol fait partie intégrante du paysage Sexistant malgache. L’arbre le plus emblématique de l’île, avec le ravinala. Et pour cause : sur les huit espèces de baobabs à travers le monde, sept se trouvent à Madagascar et six d’entre elles sont tout simplement endémiques. L’espèce la plus connue et la plus gigantesque est Adansonia Grandidieri (baobab de Grandidier) que l’on trouve sur la fameuse allée des baobabs, à Morondava, tandis que dans le bush, les spécimens sont plus petits et ventripotents. « Un véritable arbre citerne car sa masse est constituée d’eau à 95 % », fait remarquer Cyrille Cornu, chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). En mission

L’arbre géant qui cache la forêt

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à Madagascar depuis deux ans, il a mis au point une technique très innovante pour les étudier : l’utilisation d’images satellitaires obtenues sur Google Earth en se postant à un kilomètre d’altitude, à raison de deux heures d’observation par jour ! « Balayant un espace de 200 000 km², le satellite permet d’observer des zones jusque-là vierges de toute exploration, avec des images à très haute résolution spatiale », explique le chercheur. C’est ainsi qu’il a pu établir qu’il existe trois millions d’Adansonia grandidieri sur l’ensemble du territoire malgache, alors qu’on estimait jusque-là leur nombre à 50 000… Un patrimoine naturel beaucoup plus riche qu’on ne le supposait, même s’il est évident que les baobabs sont menacés d’extinction, notamment par les populations qui défrichent pour cultiver. Leur disparition serait un vrai désastre pour les hommes qui ont appris à se servir de leurs vertus curatives et nutritives, et qui les nomment selon leur utilité : reniala pour le baobab de Grandidier, bozy pour le baobab de Suarez. Leurs fruits sont de grosses baies à la saveur acidulée, dont la pulpe, riche en vitamines, permettait aux navigateurs de prévenir le scorbut. Sans oublier la valeur culturelle et cultuelle du baobab, lié depuis toujours aux rites de la fertilité et de la fécondité des femmes. Les travaux menés par Cyrille Cornu visent précisément à mettre en place des aires protégées où les populations locales seront appelées à développer des activités durables autour des baobabs, dans le tourisme, notamment. Un enjeu capital pour le pays.



ESCALES

A laotra

Mangoro

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Le dynamique office de tourisme de l’Alaotra Mangoro ne cesse d’identifier et de mettre en valeur des nouveaux sites. Telles ces chutes d’Andriamamovoka à moins de deux heures de la capitale.

e Moramanga, nous avons parcouru 32 km en D direction d’Antananarivo par la RN2, puis à hauteur du village d’Anjiro, 7,5 km d’une bonne piste qui nous

plonge au cœur d’un bucolique paysage composé de petits villages qui surplombent leurs rizières en terrasse. La randonnée qui doit nous mener en trois quarts d’heure au pied des chutes d’Andriamamovoka sillonne une vallée dominée par d’impressionnants pics qui furent les refuges des rois Bezanozano. Nous nous frayons un chemin au milieu d’une végétation où abondent les radriaka, petites fleurs multicolores dont les feuillages laissent échapper une odeur à la fois poivrée et mentholée. Rafraîchissant passage du torrent en aval des chutes que l’on entend déjà gronder… Au détour de l’étroit sentier, surgissent ces vertigineuses chutes dont les embruns créent un microclimat qui a permis à de nombreuses fougères et palmiers de s’épanouir. Quelques spécimens de rhipsalis (la seule cactée endémique de Madagascar) s’accrochent aux branchages. Après nous être laissés arroser par les eaux vives, nous décidons de poursuivre l’ascension - car au-dessus des chutes l’on nous promet des piscines naturelles. Petite excursion supplémentaires d’une demi-heure très ombragée. De véritables barrages naturels, qui donnent naissance à une multitude de cascades, ont,

effectivement, créé divers points d’eau. De grasses prairies environnantes constituent autant de lieux propices à des pique-niques qui suivront la baignade. Le retour nous verra emprunter des « ponts » confectionnés de quelques bois jetés au hasard entre les rochers mais qui auront su remplir leur fonction (non sans quelques frayeurs !) À peine avons-nous franchi le torrent qu’apparaît, sur le sentier, un couple de vontsira, petit carnivore dont la foisonnante queue annelée brune et rousse, constitue un véritable panache. L’un des charmes majeurs de cette excursion à laquelle une journée peut être consacrée, si on inclut un piquenique (et son corollaire indispensable, une petite sieste en pleine nature), est la rencontre avec les accueillants et souriants villageois surpris dans leurs activités quotidiennes. De retour au village d’Andriamamovoka où nous aurons laissé notre véhicule, nous seront offerts en toute simplicité de succulents mangahazo, manioc bouilli à la saveur de châtaigne. Les derniers hectomètres nous avaient permis de dominer l’ensemble des chutes qui semblent tracer un véritable sillon au milieu d’une dense, mais néanmoins fragile et menacée forêt primaire. En dehors du repas, les quelques instants passés dans le village auront été « haut en couleurs ». Jeunes filles qui vaquent à leurs occupations, toutes accompagnées d’enfants accrochés à leurs jupes… Les chutes d’Andriamamovoka ne figurent dans aucun guide. Un exemple, parmi une multitude d’autres sites, des ressources incommensurables et souvent inexploitées de la grande île.

Une excursion nature et découverte

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F erme de Morarano

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L’effet papillon‌


ESCALES

Ambatolampy

Reprise par Daniel Favre il y a cinq ans, la ferme de Morarano, à Ambatolampy, abrite aujourd’hui le Musée des papillons. Un lieu de découvertes pour tous les amoureux de la nature, prolongé d’un riche jardin botanique.

Madagascar (Chrysiridia madagascarensis) dont les ailes splendides, semblables aux couleurs de l’arc-en-ciel, sont traditionnellement utilisées en joaillerie. En raison des dégâts possibles que provoque leur chasse sur l’environnement, leur vente et exportation s’opèrent aujourd’hui à partir d’élevages sévèrement contrôlés. Passionné d’insectes en tout genre, Jean-Baptiste Cornet a aussi ramené de ses pérégrinations une impressionnante collection de

’est à Ambatolampy, à 70 km au sud de Tana, sur la route de C Tsinjoarivo, que Daniel Favre, dit Nanou Le Savoyard, a décidé de s’installer il y a cinq ans après avoir résidé 22 ans à La Réunion. Ayant racheté la Ferme de Morarano à un Réunionnais, il se retrouve en présence d’un véritable petit paradis des plantes et des insectes. À la différence d’une ferme classique peuplée de vaches, de poules et de chèvres, celle de Morarano renferme en effet une impressionnante collection de papillons et d’insectes provenant des quatre coins du monde… l’Europe, l’Asie, l’Afrique et bien sûr Madagascar. À l’origine, cette collection appartenait à Emy et Jean-Baptiste Cornet, un couple de Français venu s’installer à Madagascar en 1993. Très engagés dans le travail social, notamment l’aide aux enfants défavorisés, on leur doit l’ouverture de deux écoles privées et d’une classe maternelle à travers l’association philanthropique La Cigale et la Mygale. Ensemble, ils ouvrent aussi ce qui s’appelle alors le Musée de la nature, renfermant les quelque 6 000 espèces de papillons et d’insectes que Jean-Baptiste, un entomologiste passionné, a glanées pendant ses 30 années de voyages autour du monde. « Après son décès, c’est sa femme Emy qui a repris l’insectarium, mais elle a dû l’abandonner en raison de gros problèmes de santé. À sa demande, j’ai donc racheté la collection et construit le bâtiment actuel qui est ouvert au public depuis 2010 », précise Nanou. Nouveau bâtiment, nouvelle désignation : le Musée des papillons est né. Parmi ses trésors entomologiques, on y trouve bien sûr la Comète de Madagascar, Argema mittrei pour les scientifiques, le plus grand papillon du monde avec ses 30 cm d’envergure ! Il est endémique de la grande île comme les trois quarts des lépidoptères de Madagascar. Certains sont considérés comme les plus beaux du monde, comme l’Uranie de

scarabées, mygales, scorpions, phasmes, sauterelles et criquets, toujours visibles à Ambatolampy. Sans oublier quelques coquillages et raretés minéralogiques. Après la visite du musée, celle du jardin botanique s’impose. Constitué à partir du fonds légué par le couple Cornet, c’est la grande fierté de Nanou Le Savoyard qui n’a cessé de le développer. Aujourd’hui, il y fait pousser toutes sortes de plantes aromatiques et médicinales, ainsi que des fruits et légumes destinés à fournir des produits bio « des huiles essentielles aux confitures », précise-t-il. Des centaines de plantes attendent le visiteur : géranium, verveine, rhubarbe, violettes… un véritable régal des sens ! Contact sur www.nocomment.mg

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B ora… Chaque peuple a ses bizarreries culinaires, un goût pour des aliments particuliers qu’il cultive discrètement mais avec passion. En pays betsileo on apprécie les bora, des larves de hannetons, une denrée rare et visiblement savoureuse.

e lundi à Ivoamba circulent tous les produits qui LRungis vont alimenter Fianarantsoa. Ce vaste marché est le local où les paysans des environs apportent leurs productions, se retrouvent, discutent du temps (mauvais, forcément), des prix (trop bas) et de ce qu’ils vont vendre. On y trouve fruits et légumes, viandes et poissons, toutes

Du hanneton


ESCALES

Fianarantsoa

sortes de fèves, pois, brèdes diverses, et parfois des bora, des larves de hannetons… Ils arrivent par panier en septembre, se vendent au kapoaka en octobre et disparaissent ensuite des étals. « En novembre c’est presque trop tard. Après les premières pluies, ils se transforment en hannetons, les voangory, et c’est nettement moins bon », explique Joseph, l’air amusé. Il est arrivé ce matin, après plusieurs heures de marche, pour vendre ses légumes et quelques bora qu’il a trouvés en retournant la terre. L’arrivage de ces grosses larves jaunes, dont certaines peuvent atteindre la longueur et l’épaisseur de l’index, entraîne des explosions de joie, particulièrement chez les enfants. « Ca croque comme du manioc frit », explique l’un d’eux. « Avec un petit arrière-goût de gibier », rajoute sa mère, les yeux brillants. « Mais il faut d’abord les faire tremper au moins deux heures pour enlever le goût de terre ». Puis on les fait frire dans l’huile avec un peu de sel. « C’est bon et ça se vend cher », résume sobrement Joseph. Car la saison des bora est courte et correspond à la période de soudure. Ils se développent quand le riz, les fruits, les légumes et l’argent se font rares. On les trouve dans les terres humides au bord des rivières, quand on laboure les champs en prévision des semailles. « C’est à chaque fois une bonne surprise : tu retournes la terre, tu travailles dur et parfois tu vois un bora qui t’attend. Une récompense. Un cadeau du ciel. » Spécialité des campagnes, les bora sont moins appréciés en ville : « ça a un goût de terre et c’est vite spongieux », explique un vendeur au marché de Fianarantsoa. « C’est parce que ce n’est pas frais », rétorque Joseph, visiblement choqué. Et, sentencieux, il cite ce proverbe betsileo Koretaka tahaka ny bora potsika (plaintif comme un bora pourri). L’entomophagie (l’art de se nourrir d’insectes) existe depuis la nuit des temps et certains l’annoncent même comme un régime d’avenir. Mais la saison des bora est maintenant terminée, et pour goûter cette spécialité il faudra attendre l’année prochaine.

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ESCALES

D ésiré

RANDRIABEMARO Désiré est né en lisière des forêts primaires du parc national d’Andasibe-Mantadia. Dès sa naissance, son parcours au service de la nature était tracé. Suivez le guide.

Lorsque l’on est originaire d’Andasibe, son enfance a forcément été marquée par les hurlements stridents des babakoto qui peuplent les immenses massifs forestiers voisins. Tout naturellement, Désiré se dirige vers des études en sciences naturelles. Quelques années après avoir obtenu ses diplômes, il participe à des cycles de formation au métier de guide, organisés par Madagascar National Parks. Désiré est ainsi guide agréé régional depuis cinq ans, métier qui semble le combler. « J’aime la nature et lorsque j’ai travaillé durant quelques années pour la construction du

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L’appel de


site d’exploitation du projet Ambatovy, j’ai été frappé par les inévitables atteintes à l’environnement. Même si celles-ci sont assez largement compensées, je mesure désormais l’importance de notre patrimoine naturel ». Désiré est particulièrement fier de « son » parc national d’AndasibeMantadia. « Tous nos clients sont pleinement satisfaits de leurs visites. Ils peuvent voir, en effet, de nombreuses espèces de lémuriens du plus grand, l’indri indri ou babakoto, au plus petit, l’hapalémur bambou ». En haute saison, d’août à octobre, Désiré effectue deux à trois visites par semaine à tour de rôle avec les 65 guides agréés du parc. « En basse saison, je dois pratiquer l’élevage porcin afin d’obtenir des compléments de revenus pour nourrir ma petite famille. Mais je profite de cette période pour sensibiliser les paysans à l’importance et la fragilité de nos forêts qui abritent une biodiversité exceptionnelle ». Contact sur www.nocomment.mg

la forêt



COUSINS/COUSINES

La Réunion

La présidente de la très active association des étudiants malgaches parle avec conviction de son engagement au service de ses compatriotes venus, comme elle, se former à La Réunion.

niversité de Saint-Denis. L’ambiance est studieuse dans la salle de presse de la bibliothèque U où nous attend Ravaka Raherimandimby. Il y a un an, elle a été élue présidente de l’AEMR (Association des étudiants malgaches de La Réunion), une structure très active ne comptant pas moins d’une centaine d’adhérents. Une ascension fulgurante pour cette jeune Malgache, inscrite en master Relations internationales Europe-océan Indien, qui venait tout juste d’arriver de Tana grâce à une bourse de l’Agence universitaire de la Francophonie. Son implication dans la vie quotidienne de l’association lui a permis d’accéder rapidement à ce poste où elle avoue se sentir « très utile ». En effet, en plus de sa vocation culturelle et identitaire, l’AEMR se propose de guider les nouveaux arrivants dans leur périple universitaire, aussi bien en ce qui concerne la recherche des bonnes adresses que des petits boulots. « Comme depuis deux ans l’université ne nous transmet plus la liste des étudiants malgaches qui arrivent à La Réunion, c’est à nous aujourd’hui de faire l’effort d’aller les chercher », explique la jeune femme. Regroupement en langue malgache sur les marches de l’université, affichage sur les murs, publications sur facebook, tous les moyens sont bons pour se faire connaître les uns des autres. L’association organise également des fêtes pour mieux faire connaître la culture malgache. Par exemple, lors du pot d’accueil en début d’année ou de la Semaine culturelle universitaire qui permet à l’ensemble des associations comoriennes, mauriciennes et malgaches de se présenter aux étudiants réunionnais. Les rencontres sportives, les cours de danse, sont d’autres occasions de se retrouver tout au long de l’année. Un projet de tutorat malgacho-malgache est également en cours d’élaboration : il permettra aux étudiants en master et doctorat de mieux aider leurs compatriotes en difficulté dans leurs études. Si Ravaka se cherche encore professionnellement, la jeune présidente estime néanmoins avoir trouvé sa voie : « Promouvoir la citoyenneté, la démocratie et l’éducation à la vie politique à Madagascar », énonce-t-elle. Tout un programme. Contact sur www.nocomment.mg

Ravaka présidente !

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GASTRONOMIE

INTERVIEW GOURMANDE Sa modestie lui interdit de s’appliquer le titre de créateur de plats. Il est pourtant l’un des chefs les plus imaginatifs de sa génération, jonglant avec maestria avec les spécialités européennes, créoles et malgaches… son trio de cœur.

eureux papa de deux superbes filles comme il aime H à se décrire, Michel a été formé à l’INTH (Institut national du tourisme et de l’hôtellerie) de Tuléar où il a

Michel RANDRIANJAFY chef de l’O! Fosa 68

appris à respecter le travail bien fait et la cuisine pratiquée avec passion. Diplôme en poche, il a fait les délices de nombreuses tables malgaches, comme le Bivouac L’Alendac Anakao, en 1999, où il restera trois ans. Suivront le Rossini de 2003 à 2004 et le B’ de 2005 à 2008. Depuis 2009, il est aux fourneaux de l’O ! Fosa. Comment définiriez-vous votre style ? Plutôt simple mais efficace : des assiettes bien garnies, des sauces variées, une cuisine traditionnelle européenne, créole et malagasy. Quels sont vos produits de prédilection ? Nous travaillons beaucoup les viandes, mais j’aime surtout les fruits de mer. Quel genre de cuisine n’appréciez-vous pas ? En tant que cuisinier, j’aime travailler tous les produits tant qu’on m’en laisse la possibilité. Votre plat favori ? Sans hésiter la blanquette de fruits de mer, un régal !


Roulade de poulet aux petits légumes déglacée à la Skol Votre boisson préférée ? Un bon rhum Coca avec un zeste de citron, avec modération bien sûr. À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Rien de précis, une chose est sûre, la carte évolue mais les grillades resteront toujours. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Je n’ai aucunement la prétention de créer des plats. Je me contente d’appliquer les recettes tout en respectant la saveur du plat et les couleurs dans l’assiette. Quels chefs sont vos modèles ? Mme Nicole, qui était ma formatrice à l’INTH de Tuléar. Elle m’a beaucoup appris et c’est à elle que je dois mon goût pour la cuisine. Votre recette du moment ? Roulade de poulet aux petits légumes déglacée à la bière Stol. Dans quel restaurant sera votre prochain dîner ? Je me laisserais bien tenter par le Savanna à Ivato, chez mon ami Joël. Votre actualité ? Tous les jeudis midi, assiette de sushis. Pour le reste, on continue les grillades et les pizzas.

Ingrédients

Préparation

• 200 g de blanc de poulet • 2 carottes • 1 poireau • 1 oignon • 4 têtes d’ails • 20 cl de crème fraîche • 1/2 verre de Skol • sel, poivre • du film étirable

• Couper le blanc de poulet en trois et entaillez les trois morceaux au milieu afin de créer une poche. • Farcir les blancs de poulet avec les carottes et le poireau finement découpé en lamelles et incorporez un peu de sauce. • Rouler les blancs farcis dans du film étirable, faire cuire dans l’eau bouillante pendant 20 minutes environ. • Faire revenir le restant des légumes et incorporer le restant de la sauce avec. Napper les blancs de poulet. • Pour la sauce : faire revenir l’oignon, l’ail et les champignons puis déglacer à la Skol. Ajouter la crème fraîche, le sel, le poivre et laisser reposer.

PAR MICHEL RANDRIANJAFY, CHEF DE L’O! FOSA

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GASTRONOMIE

PROPOSITION GOURMANDE DE

Roulade de poulet aux petits légumes déglacée à la Skol Salade de chèvre chaud aux petits lardons

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PAR MICHEL RANDRIANJAFY, CHEF DE L’O! FOSA Assortiment de fondants

Cassolette de fruits de mer au lait de coco

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LE VIN DU MOIS

GASTRONOMIE

L’AVIS DE L’ŒNOLOGUE La Fleur de Surget, une des gammes de vins de l’exploitation de la famille Ollet-Fourreau, vitiviniculteurs depuis cinq générations, est issu d’un terroir bordelais qui jouit d’une belle réputation parmi les appellations de la Rive droite : celle de Lalande de Pomerol, produisant exclusivement des rouges. Ce Cru à dominance Merlot, vinifié en cuves ciments thermorégulées, par longues macérations, se distingue par son nez lacté et sa bouche ronde. Ce millésime 2008 est prometteur, laissez-vous tenter par sa jeunesse et sa rondeur avec des mets gourmands concoctés tout en douceur !

Isabelle Rakotozafy

La Fleur de Surget 2008 MARTINE PLESS DU RESTAURANT L’AKOA IVANDRY Ce vin est bien représentatif de l’appellation Lalande de Pommerol, avec sa dominante de cépage merlot. Il se distingue par la complexité de son nez de fruits rouges mûrs et fruits secs, une note de vanille, d’épices et de réglisse. En bouche, il est puissant et équilibré, marqué en fin de bouche par une saveur de bois, vanille et pain grillé. La fleur de Surget, accompagne bien les viandes grillées, nous le recommandons avec notre magret grillé sauce mandarine

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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LE COCKTAIL DU MOIS

Un « remontant » tout à fait indiqué en ces périodes de grosses chaleurs, proposé par Le Carnivore, la nouvelle adresse d’Ambatonakanga. Avec modération bien sûr ! Ingrédients (1 personne)

Le

Dawa Medicine Cocktail du

• • • • • •

2 cuillères à café de sucre 3 quartiers de citron Quelques glaçons 6 cl de vodka 1 cuillère à café de miel 1 rondelle de citron vert posé sur le verre en déco • 1 touilleur Préparation Mélanger le tout et bien secouer, c’est prêt !

Carnivore

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.



SORTIR Avec sa toute nouvelle pizzeria ouverte depuis le 5 décembre au rez-de-chaussée du Manson Bar, Marco Manson, bien connu pour ses soirées extravagantes, renoue avec ses premières amours. Mamma mia !

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Marco Pizza 76

out lui réussit. Propriétaire du Manson à Isoraka, un bar classé parmi les plus festifs de la capitale, il s’est aussi lancé cette année dans la musique en sortant Mystical Magical, son premier clip 100 % dance… et aujourd’hui la gastronomie italienne ! Marco Manson vient en effet d’ouvrir sa pizzeria, le Marco Pizza, juste en dessous du Manson Bar. Il n’est pas exactement un débutant en la matière : après avoir suivi une formation en hôtellerie, il avait ouvert sa première pizzeria à Mahajanga en 2004, déjà appelée le Marco Pizza. « Je n’ai pas pu m’empêcher de renouer avec ma passion. Je trouve que c’est très complémentaire avec mon activité au bar, une façon également de fidéliser mes clients », souligne-t-il. En bon pizzaiolo, Marco, aidé de son personnel, s’active derrière le four à feu de bois. Il met un point d’honneur à faire sa propre pâte et sa propre sauce tomate. Toutes ses pizzas, vendues entre 12 000 et 14 000 Ar, sont préparées avec des produits frais (tomates, olives, mozzarella) et soigneusement adaptées à l’envie du client : pâte plus ou moins épaisse, avec

La main à


ou sans tomates fraîches, plus de fromages, plus de jambon… Ce qui s’appelle être aux petits oignons. Mention spéciale pour sa pizza aux trois fromages servie avec trois sauces au choix : basilic, persillade et piment. « Je compte aussi faire des choses plus originales pour me démarquer des autres, notamment en créant une pizza sucrée salée que j’appellerai la Strawberry », confie Marco. À consommer sans modération, d’autant que d’après une étude épidémiologique de 2003, réalisée en Italie, la consommation de pizza réduirait sensiblement le risque de certains cancers, apportant tous les bienfaits de la tomate (riche en antioxydants) et de l’huile d’olive. Raison de plus de ne pas s’en priver !

la pâte

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LOISIRS

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S erana Racing Kart


Passionnés de vitesse ou simple envie de s’éclater en famille, le karting est là pour assouvir tous vos désirs. Depuis dix ans, le Serana Racing Kart d’Imerintsiatosika propose des formules adaptées aussi bien aux novices qu’aux professionnels. En piste pour la leçon de kart !

evenu un sport à part entière dans le monde entier, le karting l’est D également dans la grande île. Des compétitions internationales sont organisées chaque année pour tous les passionnés de sports mécaniques par

le Serana Racing Kart (SRK) installé à Imerintsiatosika, à une vingtaine de kilomètres de Tana. Ouvert depuis 2001, le SRK est le plus grand et le seul complexe dédié au karting à Madagascar, ouvert au public du mercredi au dimanche. « Une vingtaine de karts sont à la disposition des particuliers pour un coût de location de 12 000 Ar par session de 10 minutes », précise Misa, la responsable communication du club. Pour les vrais passionnés, des formations au pilotage sont également proposées, ainsi que des courses amicales sous le contrôle d’un professionnel. Les karts sont de petites voitures monoplaces à quatre roues, équipées d’un moteur de petite cylindrée (en général des deux temps de 100 ou 125 cm³) pouvant développer jusqu’à plus de 40 chevaux, pour un poids inférieur à 175 kg avec le pilote, ce qui en fait des engins de course très performants. Sur la piste de loisir de 700 mètres de long et d’une largeur de 8 mètres du SRK, chacun peut rouler à son gré au volant d’une superbe Sodi RX7 390cc pouvant atteindre allègrement les 110 km/h. La piste de compétition de 1 000 mètres et d’une largeur de 10 mètres est, elle, réservée aux professionnels qui peuvent y réaliser tous les types de virages ou de freinages. « Nos pistes sont entièrement homologuées et suivent les normes de sécurité, précise Misa. Tout le monde peut pratiquer le kart, il suffit de mesurer plus de 120 cm, de savoir freiner et accélérer. Pas besoin de permis de conduire. »

Pour la petite histoire, le tout premier karting a été construit en 1956, en Californie, avec le moteur d’une tondeuse à gazon. Le premier moteur de série pour karting, le MC-10, sorti en 1959, n’était lui qu’un moteur de tronçonneuse amélioré. Depuis, la technologie a fait bien du chemin, comme le montrent les superkarts, ces bolides de 250 cm³ capables d’atteindre les 250 km/h. Des six courses de kart organisées par le SRK en 2102, la plus spectaculaire sera sans nul doute, comme chaque année, le Trophée international qui aura lieu en novembre avec la participation de pilotes étrangers. Un grand moment à ne pas rater. Contact sur www.nocomment.mg

À vos marques, prêts… roulez !

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L a vie de Chat'O

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Le Chat'O a ouvert ses portes à Ivato le 12 novembre dernier. En plus de son donjon médiéval, ce nouveau parc d’attraction regorge d’activités pour les enfants de 2 à 12 ans. Unique à Madagascar son grand mur d’escalade absolument sans danger !

epuis deux mois, un parc d’attraction de deux hectares est visible dans D le paysage d’Ivato. Son nom, le Chat’O, transcription phonétique de l’imposant château fort qui en constitue le bâtiment principal. Derrière

cette idée pour le moins innovante, se trouve Gérard Peyron, déjà à l’origine des manèges installés au Jumbo Score ces 15 dernières années. Autant dire un homme qui connaît bien son métier. Outre son ambiance très médiévale, le Chat’O propose toutes sortes d’attractions destinées aux enfants de 2 à 12 ans. Depuis les structures gonflables thématiques (Spider Man, parcours cocotier, parcours aventure) jusqu’aux trampolines, il y a de quoi s’éclater pendant des heures pour les petits bouts de choux. Sans oublier la piscine de 200 m² (50 cm de profondeur) avec ses toboggans plongeant directement dans l’eau et un grand mur d’escalade absolument unique à Madagascar. La particularité du Chat’O est de proposer un tarif unique à l’entrée : 15 000 ariary par enfant


LOISIRS

(5 000 ariary pour les adultes) permettant d’accéder à toutes les attractions durant une journée complète et à volonté. Cerise sur le gâteau le parc a aussi une salle de cinéma pour visionner des dessins animés. Des formules anniversaires sont également possibles avec réservation d’une table et d’un espace de jeux pour tout un groupe d’enfants. Les parents ne sont pas oubliés : un restaurant snack est à leur disposition avec possibilité d’assister à des retransmissions d’événements sportifs sur écran. Le Chat’O n’a pas fait les choses à moitié lors de son ouverture, le 12 novembre. La journée fut consacrée à 400 enfants défavorisés amenés par quatre ONG différentes (Graine de bitume, Don Bosco, Espoir Madagascar et Côte d’Azur Madagascar). Chacun d’entre eux a pu profiter gratuitement des attractions avec dégustation de pop-corn et de barbe à papa. Après deux mois de fonctionnement, la formule du Chat’O est déjà bien rodée et Gérard Peyron pense déjà lui ajouter des journées entreprises ainsi qu’une seconde piscine qui sera cette fois destinée aux adultes. Au rayon des attractions à venir, il annonce également l’arrivée de trampolines à élastiques (les enfants attachés aux élastiques pourront sauter jusqu’à 5 mètres de hauteur). Cela en toute sécurité puisque « tout au Chat’O est conforme aux normes européennes », assure Gérard Peyron. Que demander de mieux ?




CARNET DU SUD Re re Bonjour, dernière étape et la meilleure à mon avis ; Tuléar Itampolo par la mer, par la route ou mixte... au choix. Tout terre c’est 330 km… Tuléar Andranovory, fini le goudron, Betioky couloir d’Itambono, baobab à gogo, Beheloka, la mer, Ambola, lac Tsimanampetsoa, flamands roses et poissons aveugles, Itampolo c’est pour les sportifs ; mixte Tuléar Anakao par la mer via St Augustin ou en direct puis Anakao Itampolo ; luxe, calme et volupté... Voilà à vous de choisir le tout c’est d’y arriver...Vision de la chose par encore et à nouveau Ben Arés à travers la vision de Dongary… D’autres surprises, d’autres rencontres au sud, c’est promis ! Moi, Dongary, mieux que quiconque, puisque j’y vis j’y reste, je vais t’en parler de cette route jusqu’à mon Itampolo de mes jours et de mes nuits ! Tu as le choix. Tu prends les pistes de boues sèches et de caillasses par l’intérieur des terres et ses vastes étendues ponctuées d’Alluaudia aux épines en forme de spirale et de Didiera aux piquants épars en faisant la grande boucle Andranovory – Betioky – Beheloka. Si ce circuit “aventure”, long de neuf heures remuantes n’est pas ta tasse de thé, tu optes plutôt pour la voie de la mer depuis Toliara, en vedette ou pirogue à moteur, depuis Saint-Augustin. Bonjour à Pierre du Longo Mamy et sa table d’hôte dont on ne se lasse pas, où des piroguiers proposent la traversée d’environ deux heures pour arriver à Anakao, le point de départ, sur piste pratiquable, vers le Mahafaly aux lambahoany de couleurs éclatantes, Pays-des-Bienheureux qui est le mien. À Anakao c’est l’embarras du choix, Le Prince, une dune de sable au départ et voyez le résultat, M’sieur Michel et M’dame Viamondra te montreront ce que l’on peut faire à partir de rien ; un peu plus au sud Longo Vezo avec Eric et Carole Vezo, bin oui c’est leur nom en vrai,

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CARNET DU SUD TULEAR

coïncidence, retrouvailles, tu y seras comme chez toi ; p’tit peu plus loin Lalandaka vielle histoire passant par Monika la suisse qui aboutit via Morzine et Pascalou à Thierry et Nadia qui assure la succession avec brio, comprenne qui pourra ; trois pas encore et le Safari vezo, la doyenne avec son “petit”chien qui a succédé au défricheur du lieu, Jean Louis, je parle donc de Catherineque tu adoreras ; persévérons et on tombe sur Peter Pan le dernier nez tout nouveau tout beau, essayes le ; on sort juste d’Anakao et on tombe sur Diégo dit “L’altra facia della luna”, ambitieux, faut voir à toi de juger ; un kilometre encore et Anakao Ocean Lodge ou Walter te tend les bras une histoire, un pari, une réussite, la classe. Avant et après cette baie de Saint-Augustin, des Vezo, seul peuple sans territoire réel, au nomadisme traditionnel, aujourd’hui sédentarisés, y vivent, comme dans le nord, jusqu’aux alentours de Morombe. À Anakao, aquarium ouvert vivant, ou l’Ile Nosy Ve en face avec ses pailles en queue, et réputée pour ses mérous, raies, murènes et poissonslions, ils sont bien là, dans cette localité qui offre des sorties en mer et se prête à merveille à la plongée. Plus loin, à Belehoka, modeste petit village, auquel tu accèdes aussi depuis la petite centaine de kilomètres de piste étonnamment rectiligne depuis Betioky, tu profites d’une part d’une superbe plage et tu t’arrêtes à La Canne à Sucre” chez Bernard qui te mitonnera ses petits plats face à la mer, mais aussi de la possibilité de visiter la grotte de Mitaho, parfois étudiée par les spéléologues. Puis c’est Ambola,ou l’on peut faire une halte au “Domaine d’Ambola”, tout blanc face à la mer,qualité, quantité,gentillesse et beauté, fréquentée par ceux qui passent ou les touristes, non loin d’Efoestsy et du fameux Parc national Tsimanampetsotse, qui enroule le lac du même nom. Entouré de nombreux fady ou interdits et croyances, ce plan d’eau peu profond dont le nom signifie Là-où-iln’y-a-pas-de-dauphin touchait jadis la mer. Les sécheresses successives les ont séparés et le lac a vu sa salinité augmenter pour le plus grand bonheur des flamands roses, qui y trouvent l’environnement qui leur convient. Ses eaux sont teintées d’une étonnante blancheur laiteuse. Outre les flamands roses, ce parc encore peu fréquenté accueille 71 variétés d’oiseaux, parmi lesquels des pluviers et des couas. Des grottes, qui accueillent des poissons aveugles, constituent son autre curiosité. Au-delà, peu à peu, si tu es sensible à l’esprit de l’air et de la terre, tu touches d’autres teintes et d’autres tons. Tu es sur le territoire des tortues radiées, qui se laissent admirer à loisir tandis qu’elles traversent lentement les voies ocres. Tu croises des caravanes tirées

II


par des zébus costauds, incontournables, et tu remarques nos vastes sépultures individuelles avec des cornes de cheptel coulées dans le béton et des aloalo ou totems évoquant des évènements de la vie d’un défunt. Tu es désormais en plein Mahafaly, là où vivent Ceux-qui-font-des-tabous, où les Ancêtres sont mieux lotis que les vivants parce que leurs maisons sont construites pour l’éternité. Tu t’approches de mon chez moi, qui ne manque pas de corps, que je ne quitterai pour rien au monde... Un, deux, trois, ... dix ! Oui, dix caméléons ! Au temps jadis, où il y avait encore des forêts au large du littoral, les premiers habitants qui peuplèrent ce lieu, qui allait devenir un gros village, mon village, les comptèrent ces bestioles qui passaient. C’est ainsi qu’ils lui donnèrent le nom d’Itampolo, À-Dix-Caméléons. C’est une des versions qu’on lui donne et elle me plaît... Elle donne une idée... Et je vous y attends ! Là, au Sud-Sud, gîte d’étape, coucher de soleil et rayon vert garanti, baleines à gogo, avec l’équipe ma famille mes frères, ceux de mon sang ! J’irai vous en pêcher des langoustes succulentes. Je vous en ferai goûter des confitures de raketa excellentes. Tu retrouveras la paix et le goût. Tu abandonneras peu à peu tout ce qui est si futile. Tu te fondras... Tu vivras selon l’humeur des éléments. Et l’ambiance au village, je ne te dis pas ! Chez Jack, sous le tamarinier... Chez Mboho, en face du stationnement des camions-brousses qui arrivent tous les jeudis en fanfare depuis Toliara... Chez Chantal, sur la place du Bazar, à côté du bétail, des poules et des vendeuses de bageda... Quant aux nuits sous une voûte céleste à nulle autre pareille, inimaginables ! Le tsapiky, en avant la musique et la danse à chaque occasion, ci ou là, entre nous soudés, par delà le Bien et le Mal, incommensurable ! CE CAHIER SPÉCIAL A ÉTÉ FINANCÉ, ÉCRIT ET MIS EN PAGE SOUS L'ÉGIDE D'OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES DE TULÉAR.

III


CARNET DU SUD TULEAR

Je t’y invite. Demande après moi. Tu viendras verras (Jacques Brel). Tu seras vaincu, rencontreras l’amour qui trace un chemin et force le destin à chaque carrefour. Quant à la piste qui poursuit plus loin, traverse l’Androy ou le Pays-des-épines, et arrive à Fort-Dauphin, ça c’est une autre histoire... Et voilà, la boucle est bouclée, rendez vous sur place, de vive voix, à toucher du doigt, humer, partager, restez ?


Sensuelle

LA MODEÂ !

et sans suite Dedicated to Serge G.

(dedicated to Arno)

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Collier Distingo Ar 35Â 000


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ne histoire sensuelle et sans suite

Ça fait crac ça fait pschtt Crac je prends la fille et puis pschtt Je prend la fuite...

Elles en pincent toutes pour ma pomme cuite Je suis un crac, pour ces petites Crac les voilà sur le dos et moi pschtt J'en profite

Robe Morgan Jet 7 Ar 190 000 Chaussure noire Page 2 Ar 109 000

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L

eurs petits coeurs palpitent Tandis qu'elles s'excitent Qu'elles s'envoient au zénith

Lingerie à pois Distingo Ar 62 000 Paréo Carambole Ar 40 000


Top pailleté doré Intimea Ar 62 000

Short jean Distingo Ar 55 000

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lles sont gonflées, ouais, mais très vite Elles craquent et alors pschtt Crac c'est les nerfs, et puis pschtt Y'a comme une fuite

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Chapeau voilé noir Jet 7 Ar 35 000

Chemisier blanc Distingo Ar 90 000 Pantacourt Intimea Ar 70 000 Escarpin noir pailleté Jet 7 Ar 270 000

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J

'aime jouer avec la dynamite

Quand ça craque, ça fait pschtt Crac, j'allume la mèche et puis pschtt Je m'exit…


Blouson cuir Distingo Ar 115 000 T-shirt blanc On Abi Ar 25 000 Jupe calypso taboo by Fosa Ar 298 000 Collier tête de mort Distingo Ar 35 000

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Haut voile noire dentelle (Naf Naf) Jet 7 Ar 80 000 Collier dentelle Distingo Ar 35 000

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eurs petits coeurs palpitent

Tandis qu'elles s'excitent Qu'elles s'envoient au zénith


P

our m…

Chemise rayure bleu blanc Distingo Ar 35 000 Lingerie gris Distingo Ar 55 000

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Vernis Maybelline Tenue&Strong 501 rouge laqué (cherry) : 10 500 Ar Vernis Maybelline Express Manucure Durcilong diamant : 11 500 Ar Mascara Maybelline Volume Express maxi lift black : 18 500 Ar

Remerciements : Valérie Prise de vue : Long Resort Tana Make up : Tsou avec les produits Oréal

Coiffure : Salon haute coiffure


Robe marine jaune bleu On Abi Ar 80 000

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es histoires sensuelles et sans suite Ça fait crac ça fait pschtt Crac je prends la fille et puis pschtt Je prend la fuite

T-shirt gris Blackwear Ar 40 000 Short jean Intimea Ar 45 000 Sandale Sergio Todzi Jet 7 Ar 240 000

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LA MODE !

Antsirabe

Transformer des câbles à vélo en porte-clefs, des chutes de palissandre en boucles d’oreilles… Jean Noël Rafenomanana développe depuis 15 ans une étonnante panoplie d’objets recyclés à la fois pratiques et décoratifs.

JRAFENOMANANA ean Noël 100

Arrivé à Antsirabe, il est difficile d’échapper aux vendeurs de pierre, de colliers de graines peintes ou de pousse-pousse miniatures. Pour eux, chaque escale de touristes est une nouvelle opportunité de gain. L’approche commerciale avec l’étranger est souvent anarchique, sorte de vente forcée, ou tout du moins soutenue, jusqu’à l’épuisement, soit du vendeur soit de l’acheteur. De cet essaim mouvementé un personnage se détache pourtant. C’est Jean Noël Rafenomanana. Lui ne vend rien. Il attend patiemment que la foule se disperse pour aborder sereinement le nouvel arrivant. Il souhaite la bienvenue, renseigne et conseille sur les bonnes adresses locales. Jean Noël est attachant, on se prend assez vite à trinquer avec lui dans une gargote. Au premier verre, il répond sans détour aux questions posées sur sa vie. Il raconte son rôle de frère aîné après le décès de ses parents, la vente difficile de tapis en sisal, les deux années passées à la mine à chercher la tourmaline et l’or, à creuser toujours plus loin… puis l’achat d’un premier moteur pour sa meule et l’apprentissage délicat de la taille. Il décrit son engouement pour la création, son envie permanente de recycler la matière, d’inventer des objets ludiques. Cintrer du bambou pour des créations de bracelets, tailler la tourmaline en incrustation sur

Le créateur discret


de la corne, chacune de ses créations fait l’unanimité à Antsirabe. Au deuxième verre, on apprend qu’il fut aussi le premier vendeur de pierres au bord du lac Andrakivy, avec sa petite table. Aujourd’hui, ce sont trente échoppes qui se partagent le gâteau. En 1993, Jean Noël monte une association afin de fédérer l’ensemble des « vendeurs à la sauvette ». En 2007, avant la crise, il a son magasin artisanal en plein centre d’Antsirabe. Il lance alors l’idée des colliers en graines peintes, des barrettes à cheveux en chutes de métal. Intarissable sur les idées, il s’efforce d’écouter les critiques sur ses créations afin de mieux répondre à la demande. Au troisième verre, il n’est pas rare qu’un étranger lui prenne 20 bracelets en bambou ou passe commande de 300 pièces de cet incroyable porte-clefs fabriqué avec du câble à vélo et du palissandre poli… Mais il est temps pour l’artiste ambulant de quitter la docte assemblée. Il va retrouver la petite maison qu’il a pu acquérir au fil du temps, s’occuper de ses quatre enfants, travailler son petit lopin de terre à patates douces, et enfin rejoindre son atelier où il se remettra au travail pour de très longues heures dans l’odeur du bois, de la corne, du métal et de la pierre. Rendez-vous demain. Quelque part à Antsirabe. Mais toujours dans la rue. Contact sur www.nocomment.mg


L ’Alambic sous les

BEAUTÉ

Fianarantsoa

Huiles de massage, pâtes dentifrices, lotions capillaires… L’Alambic sous les Tropiques propose une grande variété de produits à base d’huiles essentielles. Ils sont entièrement fabriqués par l’association, de la bouture de la plante à la crème cosmétique vendue en magasin.

Tropiques C

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hristine aime les plantes. Elle en parle avec passion, connaît leurs noms vernaculaires et scientifiques, leurs propriétés légendaires et leur efficacité réelle. Formée en aromathérapie et en phytothérapie, elle fonde en 2003 l’Alambic sous les Tropiques, dont l’objectif est de mettre en valeur le patrimoine végétal et artisanal de Madagascar. « Nous devons être viables économiquement, tout en travaillant selon les critères du commerce équitable », précise-t-elle. Trois jardiniers cultivent avec soin les plantations, mélange exquis de couleurs et d’odeurs. Entre les champs de verveine et ceux de ravintsara, l’équipe de l’Alambic distille les plantes, au gré de leur croissance. « Certaines ne se distillent qu’en période de floraison, explique Roland, responsable de l’alambic. Et nous ne distillons qu’à la vapeur d’eau en basse pression, afin de préserver les propriétés des plantes et d’extraire le maximum de principes actifs. » Après le succès des premières huiles essentielles, Christine se lance dans les produits dérivés. « Je me suis d’abord attaquée à la douleur avec le baume Même pas mal, dont le succès ne s’est pas démenti ». Jouer avec les mots, une autre de ses spécialités, comme elle joue avec les odeurs, les textures. D’où ces produits aux noms évocateurs, du dentifrice Tsiky, à l’huile de massage Xtasy, en passant

Le bien-être c’est l'essentiel


par le parfum d’ambiance Moustic’Air ou la lotion pour les cheveux Cap’Îles Hair… Son magasin, baptisé à juste titre « Arômes arrangés », est dédié aux plaisirs olfactifs. On y trouve les produits de l’Alambic mais aussi des épices, des fruits séchés, des rhums arrangés. On peut y prendre quelques conseils avisés, mais « je ne suis pas médecin et je ne pose pas de diagnostic », précise Christine. « Je connais les bienfaits des plantes, je sais comment fonctionnent mes produits et je peux aiguiller les clients. » L’Alambic a aussi une vocation pédagogique ; il accueille régulièrement des classes pour découvrir les plantes et la fabrication des huiles ou des savons. Les derniers venus étaient des petits aveugles : « ils ont tout senti, tout touché, on les sentait heureux ». Au royaume des parfums, tous les sens sont rois. Contact sur www.nocomment.mg


DÉCO La Romance Rideau lin (store) 155 000 Ar

Fragile Table basse 50 X 40 X 50 rouge 862 500 Ar

N ouvel an Fragile Corbeille à linge ninfea rouge 210 500 Ar

Chaise rouge 862 500 Ar

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La Romance Miroir 299 000 Ar


Nil meuble 8 421 000 Ar

nouvelle déco !

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DÉCO

M adame

Ernestine Depuis trente ans, Mme Ernestine, aujourd’hui aidée de ses deux filles, restaure des meubles anciens afin de leur redonner une seconde vie. Une passion pour les beaux objets nécessitant aussi de sérieuses connaissances en ébénisterie traditionnelle.

ans leur petit atelier d’Ankazomanga, nous retrouvons Mme Ernestine et ses deux D filles. Autour d’elles, des commodes sans âge, des tables de toilette, des armoires, des fauteuils de style créole, des méridiennes, des guéridons… Des pièces uniques qui ne demandent qu’à retrouver une seconde vie entre leurs mains. « Aujourd’hui, les gens

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se rendent de plus en plus compte qu’ils ont des trésors cachés chez eux. Ils nous ramènent leurs meubles anciens qu’ils ont souvent reçus en héritage. Certains datent des années 1930, voire d’avant », explique Hortense, la fille aînée. Déménagement, eau, choc, feu… le meuble le plus solide ne survit pas indéfiniment aux intempéries et c’est justement tout le travail de la restauration que de le remettre en état, tout en lui conservant son cachet et son authenticité. Un travail qui demande beaucoup d’attention (et de passion) à travers ses étapes obligées : le nettoyage, le ponçage, le passage de la cire, sans oublier le capitonnage pour les fauteuils et les canapés. « Aucun meuble ne se ressemble et n’est abîmé de la même façon. La première chose à faire est de se documenter sur son style, sa date de fabrication et la manière dont il a été conçu », relève Ernestine. Outre un maniement précis des outils et une connaissance parfaite des méthodes utilisées, le restaurateur de meubles doit donc parfaitement maîtriser l’histoire de l’art et des styles mobiliers. Son objectif : le respect absolu de la patine du vieux bois employé, qu’il s’agisse d’un meuble ancien laqué, ciré ou peint. Tout cela nécessite

l’âme des vieux meubles


évidemment de sérieuses connaissances en ébénisterie, car comment refaire un pied de lit d’époque ou une marqueterie si l’on n’est pas capable de les réaliser en neuf ? Les restaurations de Mme Ernestine et ses filles sont, sur ce point, d’une telle qualité qu’il n’est pas rare que des hôtels ou des restaurants fassent appel à elles pour refaire leur décoration. A l’occasion, les filles de Mme Ernestine sillonnent les campagnes à la recherche de vieux meubles. Les trésors enfouis au fond des villages valent largement le détour. C’est ainsi qu’elles en arrivent à restaurer une trentaine de meubles par mois, tous modèles confondus, en sachant qu’il leur faut une bonne semaine de travail pour refaire un salon complet. Les prix varient selon l’ampleur de la tâche, mais aussi l’âge du meuble et son style. Un fauteuil Club des années 30, par exemple, redevenu très à la mode ces derniers temps, peut s’acquérir pour à peine 200 000 Ar. Moins cher que du neuf et avec une âme en plus… Contact sur www.nocomment.mg


CAHIERS DE NUIT

Soirée Golden au Rossini

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d SoirĂŠe Rockstar avec Madban au Louvre

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SoirĂŠe Jerry Marcoss au Louvre



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Le Six

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afĂŠ Savanna C


Carnivore



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Le Ro ssini


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Shakira Majunga


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Tana Arts CafĂŠ


La Medina


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Ange de la nuit by


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Villa Isoraka


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BY NIGHT Elle est connue dans toutes les boîtes select de la capitale pour son talent de physionomiste. D’un coup d’œil, mais le bon, c’est elle qui décide à l’entrée qui va entrer ou rester à l’extérieur. Un métier qui demande beaucoup de tact et de courtoisie.

G inette

physionomiste

Tout est dans le regard

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Un petit mot sur ton parcours ? Je suis physionomiste dans les boîtes de Tana depuis une dizaine d’années. J’ai commencé au Pandora où je suis restée six ans, ensuite cinq mois au Six à Antaninarenina, deux ans au Caveau et quelques mois au Glacier et au Mojo. Actuellement, je suis sécurité-physionomiste au Club depuis son ouverture en juillet 2011. J’ai choisi ce métier parce que j’adore la nuit, d’ailleurs je me considère comme un « oiseau de nuit » ou un « ange de la nuit », pour le côté protecteur. En quoi consiste le métier de physionomiste ? En France, ce métier est très répandu. A Madagascar, je suis la seule femme à être physionomiste. Dans ce travail, il est important d’inspirer le respect, d’être calme et courtois lorsqu’on discute avec la clientèle. Mon but est d’assurer la tranquillité et le bon déroulement des soirées. Il faut repérer sur un seul coup d’œil les personnes qui peuvent entrer dans l’établissement et celles qui sont susceptibles de créer des problèmes à travers leurs comportements. Dans le cas où des ennuis surviennent, il faut agir vite, être maître de la situation, tout en étant capable de discuter calmement avec les personnes. Je n’aime pas les bagarres même si j’ai pratiqué les arts martiaux et l’aïkido. J’estime qu’il faut savoir régler les conflits avec patience, dans la diplomatie et la souplesse. En dix ans de fonction, je n’ai d’ailleurs jamais connu de mauvaises expériences. Comment repérer les bons et les mauvais clients ? Je sors beaucoup la nuit et je fréquente les bars. J’observe ainsi les comportements, les gestes des clients. Dès qu’ils viennent dans l’établissement, je les repère facilement, je sais comment ils vont réagir. Certains qui se voient refuser l’accès, râlent sur le coup, mais ils comprennent très vite que je fais mon boulot. Le métier de physionomiste demande beaucoup d’exercices de mémorisation : j’ai cette chance de reconnaître facilement les visages, c’est vraiment important. D’un autre côté, les gens se sentent rassurés quand on se souvient d’eux. J’adore ce métier, je ne pourrais pas en choisir un autre, et je ne pourrais jamais travailler dans la journée... Contact sur www.nocomment.mg



JEUX

RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°23 MOTS CROISÉS — PAYS ET CAPITALES

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SOLUTION DE L’ÉNIGME N°23

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ÉNIGME N° 24 Nous ne sommes pas le lendemain du lundi, ni le jour précédant le jeudi. Demain ne sera pas un dimanche et ce n’était pas dimanche hier. On ne sera pas samedi après demain et avant-hier n’était pas un mercredi. Quel jour sommes-nous ?

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— LES SPORTS — HORIZONTALEMENT I. Course d’obstacles en sous-bois (2 mots) II. Sur gazon ou sur glace - Dieu du soleil III. Champion - Ecart de conduite IV. Tient la tête - Unité de distance chinoise - Services gagnants V. Son taux est important pour le football VI. Présent non désiré - Ancien do - Erbium du chimiste VII. Réponse affirmative - Récompense de buteur VIII. Encouragement espagnol - Au tableau d’affichage IX. Etablissement pour cure - Possessif - Oiseau sacré X. Utilisée en skif - Pluie congelée XI. Pour le vainqueur - Punch. VERTICALEMENT 1. Vainqueurs de compétitions 2. Emblême du rugby anglais Dévêtu - Grand perroquet 3. Langue provencale - Relatif à un état 4. Il dévale les pentes enneigées - Epée ou sabre 5. Monnaie du sumo - Entre deux adversaires - Pour une suite 6. Spécialistes de la “petite reine” 7. Cri de douleur sur le ring - Il doit l’être pour concourir chez les vétérans 8. Sigle lié à la formation et à la recherche - À poil 9. Fin stratège 10. Elle est laissée sur la neige après les passages - Qualificatif de l’art de la boxe 11. Lieu de repos pour les bateaux avant ou après une course - Pour le cavalier 12. Famille célèbre d’Artois (d’).

LA MINUTE NATURALISTE par Earth & Wildlife Experiences Rendez-vous avec Vénus Pendant tout le mois de janvier, juste après le coucher du Soleil, remarquez un astre très brillant à l’horizon ouest. Improprement appelée l’étoile du Berger dans le langage courant, il s’agit en fait de la planète Vénus, de taille similaire à la Terre, alors située à 170 millions de kilomètres de Tana… Le 26, vers 19 h 15, elle surplombera le premier croissant de Lune. Jolie…


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Aéroport

Par Laurence Ink

ous sommes début novembre et ici, à Morondava, il fait N déjà chaud. L’aéroport est étouffant, même en hiver. Sans doute les baies vitrées et cette lumière aveuglante sur le

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tarmac. En France, il paraît que l’aéroport est si grand qu’il y a des kilomètres de couloirs vitrés, des dizaines d’escaliers roulants. Ici, on sort dans l’air qui tremble au-dessus de la piste pour rentrer dans la salle des bagages, et la sueur vous dégouline sous les aisselles. Au téléphone, hier, il s’est déjà plaint de la chaleur. Pourtant, il est encore à Tana où il fait toujours plus frais qu’ici. L’avion est affiché avec une heure de retard. Il arrive du moins. Il est en route. Parfois, ils l’annulent, sans prévenir. Les gens viennent pour rien, jusqu’à l’aéroport qui est loin de la ville. Le taxi l’a laissée sur la route nationale, à la bifurcation. C’est moins cher et pour venir jusqu’ici, ils doivent avoir un permis spécial. Il y a des touristes japonais, qui photographient l’affiche de la banque, avec l’allée des baobabs. Il y a Tsilo aussi, qui vient chercher des clients. Et Patricia, qui attend son vazaha. Bise bise. Dans une grande bouffée d’huile de coco. Patricia, elle, est allée s’asseoir à la cafétéria. C’est vrai qu’elle en a les moyens. Mais cela ne durera pas. Son vazaha est marié, tout le monde le sait.

Elle aussi elle a soif. Mais mieux vaut garder l’argent pour le retour. Il voudra sûrement payer, mais s’il n’y pense pas, elle n’aura pas à demander. Ils iront déjeuner à Nosy Kely. Il y a la mer, juste en face, et les boutres qui passent, avec toutes leurs voiles. Elle dira que c’est un ami de son frère, venu en visite. Son frère de Tamatave. Elle n’y a pas cru tout de suite. C’est seulement maintenant que cela a l’air vrai. Deux de ses copines l’avaient fait. Mais elles, dès le début, elles étaient décidées à trouver un vazaha. Au fond, c’est un peu la faute de Nasrin. C’est lui qui l’a initiée à l’informatique, à Internet. Ses parents sont riches, il a pu étudier à Tana, lui. Ce n’est pas étonnant, avec les prix qu’ils pratiquent au magasin… Nasrin dit que ce n’est pas vrai. Qu’ils ont des frais, les douanes, le transport… Il paraît que la route est bien mauvaise depuis Tana. C’est aussi grâce à lui qu’elle parle bien français. Car s’il n’y avait que l’École des sœurs… Il est gentil, Nasrin. C’est dommage, ils s’entendaient bien. Mais avec sa communauté, ce n’était pas possible. Même s’ils avaient voulu, elle n’aurait pas supporté de se déguiser en abat-jour, avec la petite capuche qui leur tombe sur les épaules. Nasrin, lui, il aurait bien continué, même après son mariage. Mais non. Pas question d’être le deuxième bureau. Pour ne pas dire le troisième ou le quatrième. Même


FICTION avec de l’argent. Être pour tout Morondava la sipa, la fiancée du karana. Elle aura une vraie vie, à elle, avec un mari, des enfants. Mais ici, il n’y a personne. Pêcheurs ou guides, ils n’ont en tête que la nuit à passer. Il suffit de les voir, le dimanche, sur la plage, la bière à la main. Il paraît qu’en informatique elle est douée. Pourtant, il lui a fallu deux ans pour avoir le bac. Mais l’informatique, c’est différent. On voit à quoi ça sert. Et c’est un langage qui est parlé partout. À Morondava, on tourne en rond. Le marché, la plage, les mêmes gens. Elle aurait bien continué à étudier. Mais déjà, son père se plaignait que son bac lui avait coûté deux boutres… Même avec le bac, à Morondava, c’est difficile de trouver du travail. Employée de banque ? Ça, plutôt mourir. Serveuse ? Julia et Bao aiment bien. Elles espèrent surtout sortir avec un vazaha. En accrocher un pour de bon. Mais les vazaha d’ici, ils ne sont pas sérieux. C’est ce qu’elle a aimé chez Jacques. Dès les premiers mails. Lui aussi veut du sérieux. Construire. Cela fait huit mois maintenant qu’ils s’écrivent. De plus en plus souvent. On se connaît, quand même, à force. Dommage qu’avec la mauvaise connexion du Cyber, ils n’aient pas pu s’échanger beaucoup de photos. Skype, ils ont essayé une fois, c’était horrible. Cela lui faisait une voix de vieillard. Alors qu’il n’a que 40 ans. Depuis un mois, c’est au moins trois SMS par jour. Il est vraiment gentil. Il vit dans le Sud de la France. Une grande maison. Elle devrait s’habituer, il a dit. Il n’y fait jamais vraiment froid, même en hiver. Et puis, si on est décidé, on s’habitue. Il a déjà eu une copine, quand il était plus jeune, mais elle l’a rendu très malheureux. Il dit que les Françaises sont égoïstes.

Qu’elles veulent tout, l’argent, la liberté, et ne s’occuper de rien à la maison. Et surtout pas d’enfant. Ça, ça l’étonne un peu, car des femmes françaises avec des enfants, elle en a vu ici, à Morondava, et qui s’en occupaient. Mais peut-être qu’elles ne viennent pas du Sud de la France. En fait, ils se sont inscrits sur Internet pour les mêmes raisons. En France, il ne trouvait pas celle qu’il cherchait. Elle pourra travailler avec lui, si elle veut. Dans sa société qu’il gère depuis la maison. Informatique et gestion. Il doit bien gagner sa vie, car il est généreux. Sans qu’elle ne demande rien, il a envoyé de l’argent plusieurs fois, par Transfer Union. C’était un peu gênant, d’ailleurs. La deuxième fois, l’employé de la banque lui a dit : – C’est ton copain qui t’envoie ça ? Ton père est au courant ? Devant tout le monde. Ici, les gens se mêlent vraiment de tout. Il a fallu qu’elle s’invente une cousine, à Tana, avec qui elle faisait du commerce de poisson fumé. Heureusement que son père est parti sur Tuléar, avec son chargement. Elle ne se voit pas lui parler, pas maintenant. De toute façon, Jacques a dit qu’il préférait descendre à l’hôtel. Le temps de se connaître. Et de connaître son pays, puisque c’est pour cela qu’il vient. Avant qu’elle aille vivre dans le sien. C’est bon signe. Et puis, pour les papiers, ce sera plus simple. Il a pris un visa de trois mois. Ils vont pouvoir voyager. Elle ne connaît rien de Madagascar, à part Morondava, et juste à côté. Il va louer une voiture. Pour les papiers, ils devront certainement rester quelques jours à Tana. C’est très difficile, lui ont dit les filles ici. Mais lui est prêt à se marier tout de suite, si c’est nécessaire. Elle a déjà sa carte d’identité, trois certificats de résidence, des photos. Le passeport, il

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paraît que cela va vite. Alors, si tout se passe bien, dans trois mois, elle repart avec lui. Trois mois… Est-ce que ce n’est pas l’avion qu’on entend ? Les gens se précipitent vers les baies vitrées. Oui, c’est lui. Il se pose au bout de la piste. Il est là. Jacques est là. Elle a les jambes molles. Il ne faudrait pas qu’elle tombe, avec ses talons hauts. Ils devraient se reconnaître, avec les deux ou trois photos qu’ils ont échangées. Il y en a une qui lui a bien plu. Celle où il est assis à une fenêtre de sa maison. Il sourit. Il n’est pas vraiment beau, mais pas laid non plus. Un visage sympathique. La beauté du cœur, c’est le plus important. Et puis, comme on dit en malgache, celui qu’on aime, il devient beau. Voilà, l’avion s’est arrêté. Ils emmènent déjà les chariots. Encore quelques minutes et il va descendre. Il va être là. Dans sa vie. Et tout sera changé. Son père, elle lui expliquera quand tout sera fait. Il sera furieux, mais il s’habituera. Elle ne doit pas y penser. Ils ont ouvert la porte, l’hôtesse s’avance vers l’avion. Il doit y avoir un handicapé ou une vieille personne, car elle pousse une chaise roulante. Les gens se bousculent pour voir descendre les passagers. Elle sent sa robe qui lui colle au corps. Est-ce qu’il va la trouver sexy ? Comment vont-ils se dire bonjour ? Se serrer la main ? S’embrasser ? Le cœur lui bat dans le ventre, là, juste au-dessus du nombril. Les passagers commencent à descendre. Ils ne sont pas très nombreux. Ce sont toujours les habitués qui débarquent les premiers. Il y a là l’adjoint au maire, le fils Ismaly… Vont-ils se reconnaître ? Elle n’a pas de pancarte. Le monsieur handicapé doit avoir de la famille qui l’attend. À peine entré dans la salle des bagages, il agite la main, il sourit. Il regarde vers elle. Il lui sourit. C’est Jacques.


AGENDA

Mercredi 28 décembre 2011 au mercredi 18 janvier 2012 Is’Art Galerie : Exposition - Design et Peinture, artiste : Eric Rakoto Mercredi 4 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Mes voisins les Yamada » de Isao Takahata et Hisaichi Ishii/ Japon/2001/1h44 AfT 15h : Heure du conte sur « La famille » : « Ikelimahiratra » (conte en malgache), entrée gratuite Vendredi 6 janvier 2012 In Square 21h : Discothèque « Cool Tempo » Samedi 7 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Les mains en l’air » de Romain Goupil/France/2009/1h30 AfT 17h : Cinéma - « Tasuma » (le feu) de Kollo Daniel Sanou

SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr

IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Janis et John » de Samuel Benchetrit/France/2003/1h45 Lundi 9 au samedi 21 janvier 2012 AfT : Rendez-vous culturel - Exposition plastique : « Passion et talents cachés », entrée et participation gratuites. Vernissage le lundi 9 janvier à 11h30 Mardi 10 au samedi 28 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) : Exposition / Arts visuels : « Pièces » avec Vonjiniaina - Hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 9 janvier à 18h Mardi 10 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 9h à 17h30 : « La langue française à Madagascar : Francophonie et développement » - Salle de spectacle, entrée libre Mercredi 11 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 9h à 17h30 : « La langue française à Madagascar : Francophonie et développement » - Salle de spectacle, entrée libre AfT 15h : Cinéma - Dessins animés : « Mia et le Migou » In Square 21h : Intimate evening « Cabaret » Vendredi 13 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / Musique du monde : « Hazolava » - Le nouvel album de Mikéa, Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Samedi 14 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Tel père, telle fille » de Olivier de Plas/France/2007/1h25



AfT 17h : Cinéma - Comédie : « Sans arme ni haine ni violence » de Jean-Paul Rouve IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Bezançon/France/2008/1h54 Mercredi 18 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de midi Madagascar Mozarteum présente « Ensemble vocal HARMONIA » - Salle de spectacle, entrée libre AfT 15h : Heure du conte sur « La famille » : « Landisoa et les trois cailloux » (conte malgache traduit en français), entrée gratuite In Square 21h : « Funky Spirit » avec Bim et Tommy Vendredi 20 janvier au samedi 4 février 2012 Is’Art Galerie : Exposition - Peinture, artiste : Loïc Vendredi 20 janvier 2012 Restaurant 313 - Le Louvre : Jazz - Rija Ramanantoanina IFM (ex-CCAC) 19h : Danse contemporaine / création : « Yellow » avec Julie Iarisoa - Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Samedi 21 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « No et moi » de Zabou Breitman/France/2009/1h45 AfT 17h : Cinéma - « Largo Winch » de Jérôme Salle IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Be happy » de Mike Leigh/Angleterre/2008/1h58

Lundi 23 janvier au samedi 4 février 2012 AfT : Rendez-vous culturel - Exposition thématique : « Transcriptions d’architecture » du MAE et de l’ADPF, entrée et participation gratuites Mercredi 25 janvier 2012 AfT 15h : Cinéma - Dessins animés : « Une vie de chat » IFM (ex-CCAC) 18h30 : Conférence projection / Sciences - La science en images, les images de la science : « Danger virus », film réalisé par Thierry Berrod, Salle de spectacle, entrée libre In Square 20h : Funky à l’ancienne - discothèque Vendredi 27 janvier 2012 IFM (ex-CCAC) 19h : Théâtre : « La Paix », d’après Aristophane, par la compagnie Landyvolafotsy, adaptation et mise en scène de Vincent Colin - Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar AfT 19h : A l’affiche - LEGO en concert. Billets disponibles à l’accueil - tarifs non-membres : 5000 Ar, membres : 4000 Ar Samedi 28 janvier 2012 AfT 17h : Cinéma - Comédie : « Hors de prix » de Pierre Salvadori Dimanche 29 janvier 2012 Café de la Gare 19h : Film culte : « Le Temps des Gitans »

Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 JANVIER à : agenda@nocomment.mg



ANNUAIRE

ANNUAIRE ANTANANARIVO

A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 02 000 82 • AK TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 828 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (Atelier Réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CS EVENTS : 020 22 413 82 • CT MOTORS : 020 23 320 52 • CTB (SODIM) : 032 78 488 42 D (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS

Ces établissements accèptent Orange Money

Ces établissements accèptent



MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • (La) FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • Gérard Patte Coiffure : 032 04 259 82 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 H HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 • INFINITY : 034 14 000 19 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • INTERLUDE : 033 18 529 31 • IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 J (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 • JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 K KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KARAK’CAVE : 033 02 352 98 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE C.O.T : 032 05 085 40 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 M MACADAM :




020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MALAKY : 032 45 383 32 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 N (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ON ABI : 020 22 558 59 • ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA :


020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAMSUNG : 020 22 295 53 • SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ART CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 14 683 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05



ANNUAIRE ANTSIRABE A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 M MICROCRED : 032 05 367 01 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA) A L’ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CANALSAT : 032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 • EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 • FISHING RESTAURANT : 032 D DMT PHOTO : 020 62 245 39 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 05 160 93 G GUEST : 032 76 193 79 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 64 058 23 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CANALSAT : 032 05 276 02 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 I IBIZA : 034 08 292 03 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L LE PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 • LONGO HOTEL : 020 53 335 54 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK COULEUR CAFE : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 • TNT : 034 39 025 54 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09



ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR) A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BOEUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (LE) CORTO MALTÈSE : 032 02 643 23 H HOTEL DE LA PLAGE D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ÉTOILE DE MER : 020 94 428 07 (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFÉ : 032 02 524 48 • ( LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 ANNUAIRE ANTSIRANANA (Diego Suarez) • CARAMBOLE BOUTIQUE : A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 B BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 04 122 96 032 25 341 92 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 P PLAZA : 032 04 052 40 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92



• MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01 ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 E ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 ANNUAIRE FIANARANTSOA C CANALSAT : 032 07 220 21 • CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX, RESTAURANT : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LES BOUGAINVILLIERS (Hôtel d’Ambalavao) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE) A AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 B BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 M MAKI : 032 04 014 76 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 • ORTNB : 032 04 163 78 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 S TAXI BE : 032 59 187 86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 ANNUAIRE (MANANJARY) A HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22

Disco Club - Cabaret - Toliara



DOWNTOWN Chaque mois une personnalité nous parle des ses coups de cœur et bons plans de la capitale et d’ailleurs. La chanteuse Melky ouvre le feu.

En

ville avec

Melky 162

Ton restaurant préféré ? La Marée que ce soit à Ankorondrano ou Tsimbazaza. Je raffole de leurs spécialités fruits de mer. La boutique qui t’habille ? Ego Jeans ou DUW pour leurs vêtements vita malagasy. Le club qui t’éclate ? Le Six à Antaninarenina, pour son ambiance et le lieu que j’apprécie. Ton loisir préféré ? Je vais souvent à Arena, à Ampahibe, parce que j’adore jouer au billard. Le dernier film que tu as regardé ? Twilight ! J’aime son côté romantique et Robert Pattinson est mon acteur préféré. La musique que tu écoutes en ce moment ? Norah Jones et Michaël Bubley. Le côté jazzy m’intéresse beaucoup. Ton actu ? Après Anao Tiakô sorti en janvier 2011, je prépare mon quatrième album prévu pour cette année. Contact sur www.nocomment.mg




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