no comment®
n°25 - janvier 2012 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg
SOMMAIRE
SOMMAIRE
COURRIER 10 C’est vous qui le dites SONDAGE 14 Just married COUV’ BY 16 Vonjiniaina 18 CLINS D’ŒIL CULTURE 24 Naday : Rock’n dreads 28 Fanja Andriamanantena : La discrète 30 Luna de Plata : Latin lovers 32 DJ Laundry : Noce de platine et mur du son 34 Nonoh Ramaro : « Pas là pour faire joli ! » 38 Jean-Claude Mouyon : Point final 42 Le film du mois : La ligne droite 42 Le livre du mois : Madagascar, des Masikoro à la mer des Vezo SOATOAVINA 44 La violence du « henamaso » TSIAHY 46 C’était il y a cent ans… en février 1912 PORTFOLIO 48 Rindra Ramasomanana : « Faire jaillir l’humain » TRADITIONS 50 Ambohipotsy : Le chalet des amoureux MÉDIAS 52 Fl@h : Devoir de mémoire ÉCO 54 Thierry Rasamoely : « Des entreprises qui ont du sens » 58 Culture hors-sol : Terre d’avenir ? MÉTIERS 60 Zaitra an-tsena : Françoise de fil en aiguille ASSOS 62 Pr Andriamanarivo : « D’autres siamois à opérer… »
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ESCALES Andringitra- Tsaranoro : La vallée Zen Sarodrano : Entre dunes et soleil Tamatave : Les fantômes du front de mer Bruno Lafontaine : Un vazaha en brousse
COUSINS-COUSINES 78 Fabienne et les « folies douces » GASTRONOMIE 80 Tartare : Végétariens s'abstenir ! 82 Interview Gourmande : Parfait Chéri Bebelanto, chef du Lantana Resort 87 Le vin du mois : Pavillon de St Estèphe 2008 88 Le cocktail du mois : Le Labo Tequila du L-Sens Labo Bar SORTIR 92 Le Carnivore : S’en payer une bonne tranche 94 Le Guest : Invitation gourmande LOISIRS 96 Maître Kira : La puissance et la gloire LA MODE ! 98 Les dessous chics 110 Karen Rakotomalala : « Shoppeuse » de la tête aux pieds BEAUTÉ 112 Be my Valentine ! DÉCO 114 Antemoro : papier sacré, papier magique 116 Mbola aux mains d’argent 118 CAHIERS DE NUIT BY NIGHT 147 Hervé, profession videur : « On se calme ! » 148 JEUX FICTION 150 La porte ouverte 154 AGENDA 160 ANNUAIRE DOWNTOWN 178 En ville avec Valy
COURRIER
C’est vous qui le dites Avec les résultats des plus beaux mots d’amour recueillis sur notre site à l’occasion de la Saint-Valentin, no comment® inaugure ici sa nouvelle rubrique Courrier. Coups de cœur, coups de gueule, elle vous est consacrée. Envoyez vos mails à tana@nocomment.mg.
ET LE GAGNANT EST…
Je voulais t'envoyer tout mon amour, mais le facteur m'a dit qu'il était trop gros. (Message n° 650)
14 février, c'est notre quatrième SaintValentin ensemble Chaque année, ce fut toujours un moment magique Cette année, elle va être encore plus spéciale Car le 10 mars, oui Tojo, je veux t'épouser J'ai hâte !
travers tes sens. Je t'aime. Ta moitié.
(Message n° 307)
Dans un an il y a douze mois, dans ma main il y a cinq doigts et dans mon cœur il n'y a que toi.
Vohipeno et l’Air de ma décision à Morondava Scellé par l’éternité du diamant à Antananarivo 2012 l’enfant ? Je t'aime.
(Message n° 564)
Qui aurait pu penser que pour nous deux, ça ne faisait que commencer ? Certes, six ans ont passé et je serai toujours prête Au début, je t'ai seulement aimé. Ma Pentagramme amoureux à tout partager avec toi. Je remercie le chair a enfanté deux beaux garçons de toi. Maurice équilibre de ton Sud à mon Nord Seigneur pour t’avoir croisé, car je pense Je vous aime tous les trois plus que tout. est notre Esprit que je suis ton taolan-tezana, on se Aujourd'hui, je vois à travers Mon Feu à Tamatave calmé par l’Eau où complète totalement. tes yeux, je parle à travers ta tu m’as entraîné à Majunga (Message n° 794) bouche et tes mots et je touche Ta Terre racine d’amour inconscient à (Message n° 537)
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(Message n° 186)
Aujourd'hui ou demain, peu importe le chemin, c'est avec toi que je veux le parcourir, main dans la main. Je t'aime à jamais et pour toujours.
J'étais égoïste, tu m'as offert quatre enfants ! Ai-je peur ? Tu déploies ton mètre 80 ! Suis-je triste ? Tu déploies tes rondeurs ! Ton regard bienveillant m'apaise, me rend belle. Merci.
Grâce à toi, j'ai oublié le passé Avec toi, j'ai de l'espoir pour l'avenir Tu es le soleil qui illumine ma vie Et c'est uniquement en toi que je reconnais le sens du verbe aimer Je ne crois pas au prince charmant Mais je crois en toi et en nous Tu es mon seul grand amour Et tu le resteras toujours.
Le bonheur d’être deux De s’aimer de partager C’est vouloir être heureux Avec le grand bonheur Le bonheur d’être deux C’est ensemble tous les jours Avoir le cœur et l’âme en feu Par la force de notre amour C’est aussi dans la joie et le désir Que l’on veut vivre notre avenir.
(Message n° 354)
(Message n° 817)
(Message n° 841)
(Message n° 341)
Raha ny ao am-poko lalina no tianao ho fantarina dia tsotra ihany… tiako ianao. Tiako, tiako ianao rahavako, tiako ka anolorako ny fitiavako anao aho ary ho anao irery… mandrakizay. (Message n° 164)
Mon ami, mon amant, mon amour ! J'avais faim, tu m'as appris à cuisiner ! J'avais soif, tu as sorti les meilleurs vins !
Si je crois en l’amour, c'est parce que tu existes Si j'existe encore, c'est que tu en es la raison Comme une étoile j'aimerais briller sur ton visage Comme une hirondelle qui parcourt ton cœur Pour t’apporter de l'amour, pour te dire que je t'aime.
Mon cœur, t'entendre me susurrer ces mots doux à nuls autres pareils ! Tu m'as apporté en une année plus d'amour et de bonheur qu'aucun autre ne pourrait me donner durant toute une vie ! Je promets de faire ton bonheur pour le reste de mon existence. Je t'aime plus que tout et pour toujours, mon amour. (Message n° 137)
Tu es mon petit lys d'amour, petite fleur fanée, petite fleur aimée.
(Message n° 805)
Mon amour, t'aimer est un bien car depuis que je t'aime mon être se transforme en aspirant à toi. Mon univers c'est toi, toujours toi et rien que toi. Je t'aime. (Message n° 837)
I want to have this.
(Message n° 828)
(Message n° 134)
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SONDAGE
Just married
En ce mois de février placé sous le signe de l’amour, no comment® a demandé à des couples de la capitale ce qu’ils pensent de l’institution du mariage. À en juger par leurs réponses, l’aventure à deux est toujours tentante… %
Pourquoi se marier ? Parce que toutes les conditions, notamment matérielles, sont remplies
44 %
Pour faire honneur à soi et à ses parents 22 % Parce que c’est le coup de foudre
19 %
À cause d’une grossesse
15 %
Quel est l’âge idéal pour se marier ? Pour l’homme, à partir de 25 ans
80 %
Pour la femme, avant 25 ans
90 %
Plus exactement, 27 ans pour les hommes et 23 ans pour les femmes.
Quelle cérémonie pour son mariage ?
2 garçons et 1 fille
19 %
Mariage avec un thème à la mode
45 %
1 garçon et 2 filles
6%
Cérémonie très intime
26 %
Autres
5%
Cérémonie à la malgache
18 %
Mariage civil uniquement
11 %
L'infidélité
45 %
Moins de 1 000 000 Ar
24 %
L’absence d’enfants
28 %
De 1 0000 000 à 2 500 000 Ar
32 %
Une union sans consentement mutuel
27 %
De 2 500 000 à 5 000 000 Ar
22 %
Plus de 5 000 000 Ar
22 %
Pour quel couple avez-vous le plus d’admiration ?
Quel budget pour son mariage ?
Dans votre couple qui est le plus âgé ?
Combien d'enfants sont souhaités ?
L’homme
87 %
1 enfant
La femme
6,5 %
1 garçon et 1 fille
40 %
L’homme et la femme ont le même âge
6,5 %
2 garçons et 2 filles
27 %
La moyenne des différences d’âge entre les couples interviewés est de 4 ans. Le maximum est de 19 ans.
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Qu’est-ce qui peut faire capoter un mariage ?
3%
Un couple parti de zéro qui accède à la réussite matérielle ensemble
59 %
Un vieux couple se tenant encore par la main dans la rue
41 %
Enquête pour no comment® magazine réalisé par MarketData. Interviews en face à face faites à Antananarivo du 4 au 13 janvier 2011 sur un échantillon composé de 100 couples rencontrés dans des lieux publics : couples hétérosexuels mariés ou non, dont l’un d’eux au moins est âgé de 18 à 35 ans. Répartition par niveau de revenu : faible revenu 21 %, revenu moyen 56 %, revenu supérieur23 %.
COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Vonjiniaina, artiste plasticienne et illustratrice de notre couv’, répond du tac au tac…
Si j’étais un objet… Je serais une écharpe en lambalandy en cours de tissage… Si j'étais une couleur… Le blanc de la brume matinale ou de la montagne enneigée, un commencement certain avant que ne se dessine l’arc-en-ciel. Si j'étais une chanson… Redemption Song de Bob Marley. Voulez-vous m'aider à chanter this song of freedom ? Si j'étais un roman… Peut-être La Peau de chagrin de
Le portrait chinois de
Vonjiniaina Balzac, parce que la vie se consume mais qu’il en reste toujours un beau roman… Si j'étais une arme… Un système à détruire la valeur monétaire. Si j'étais une devise… Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais ce que tu peux faire pour ton pays… Si j'étais une invention géniale… Le kabary : joute aspirant à la paix et à la poésie. Si j'étais un élément (terre, feu, air, eau) Libre comme l'air ! Si j'étais un bruit… La parole, tantôt douce tantôt blessante, pourquoi pas indomptable et engagée ? Si j'étais un pays imaginaire… Un jardin où se rencontreraient Andrianampoinimerina, Gandhi, Siddharta Gautama, Jésus Christ, David et le prophète Mahomet…
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CLINS D’ŒIL 5
1 Madagascar, une autre dimension édité par Carambole est désormais disponible en version anglaise. 2 À découvrir le nouveau point de vente de Croustipain avec son espace salon de thé, à Antsakaviro. 3 Dolly Shop, une nouvelle boutique pour trouver tous les articles asiatiques y compris les qipao... les délicieuses robes chinoises ! 4 Conférence de presse pour le lancement officiel du Pavillon France de la 7e édition de la FIM du 31 mai au 3 juin 2012 au Parc Futura Andranomena. 5 Presto Pizza à Analamahitsy vous chouchoute encore plus avec sa nouvelle terrasse. 6 Mahefa Rasamuel expose ses œuvres à l'Alliance française de Mahajanga.
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CLINS D’ŒIL 7 Taf vous propose un nouveau bar, Le Gourmet à Ankorondrano. Il représente exclusivement les produits Fauchon et Maxim's. À découvrir ! 8 Mika & Davis ont animé le Café de la gare pour son afterwork le 5 janvier 2012.
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9 Le Pourquoi Pas, restaurant récemment ouvert à Isoraka, propose un des meilleurs carpaccios de zébu de la ville.
CLINS D’ŒIL 10 L'exposition Prière de ne pas crier par Loïc Damade à l’Is’art Galerie Analakely, le 5 janvier. 11 Microcebus gerpi, un lémurien encore inconnu découvert à Madagascar ! 12 no comment®, c'est aussi depuis le 3 février des petites annonces auto, emploi, habillement, accessoires, immobilier, meubles et électro-ménager, hi-tech, divers...
Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg
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CULTURE 24
N
a
y a d
R o c k ’ n d re a d s
L’homme aux dreadlocks est sans conteste le guitariste le plus accompli de sa génération. Le moins pressé aussi… quinze ans pour accoucher de son premier album ! Le rocker rasta aime prendre son temps.
de passer à côté de ses interminables dreads. Iplusmpossible Une coiffure très Positive Vibration qui lui a demandé de dix ans de « patience ». À peu près le temps de
la maturation de One Nation, son premier album sorti il y a tout juste un an. « C’est juste un look qui me plaît, je ne me considère pas comme un rasta », précise Naday, de son vrai nom Tolotra Arivelo Radomalalaniaina. La preuve ? Bien peu d’influences reggae dans One Nation. Ses racines sont plutôt à rechercher du côté de AC/DC, Iron Maiden, Slayer ou Metallica. Car, contre toute apparence, Naday est d’abord et surtout un rocker dans l’âme… un très improbable produit dreads and metal ! « J’ai toujours baigné dans cette musique, c’est ce qu’écoutaient mes grands frères et c’est comme ça que je me suis mis très jeune à la guitare électrique. » C’est l’âge des premiers riffs devant la glace et des glissandos à la Kirk Hammett, l’affolé du manche de Metallica pour qui Naday professe la plus vive admiration. Et le moins qu’on puisse dire est le kid se révèle suprêmement doué. Au point d’intégrer Mygale Trio avec ses frères, en 1987. Pour la petite histoire, les pionniers du mouvement thrash à Madagascar, l’invention du metal gasy à eux tout seuls ! Il choisit de se faire appeler Naday « parce que ça sonne comme de l’anglais et que c’est efficace auprès des filles ». S’il ne joue pas en culottes courtes à la façon d’Angus Young, l’éternel collégien de AC/DC, il n’en fait pas moins preuve d’une incroyable précocité. Très vite le gratin des
musiciens locaux commence à s’intéresser à lui, tout style confondu. C’est ainsi qu’il tâte du rock alternatif avec LAD (Lalaovin’Avelo Doda), du métal avec UXT, du rap avec Big Jim Dah, du jazz avec Silo, de la fusion avec Menalootsa. C’est là aussi, au gré des performances, qu’il rencontre ses futurs collaborateurs : Miora à la batterie et Vévé à la basse. Fausse modestie ou vraie timidité, Naday va se refuser pendant 15 ans à jouer les leaders de groupe, même s’il en a visiblement la carrure. Son rôle d’accompagnateur, de « requin de studio » comme on dit, lui convient parfaitement. On le trouve néanmoins à l’origine du projet Guitar Wood, des guitares pour l’environnement, une facette plus engagée de sa personnalité. C’est donc une véritable surprise quand, en 2005, on le voit débouler sur scène, porté par son seul nom à l’affiche. « Je sentais que le moment était venu. J’aime prendre mon temps, ne pas brusquer les choses », confie-t-il. Sans doute histoire d’expliquer pourquoi il attendra encore six ans avant d’enregistrer One Nation ! L’album de la maturité, très « citoyen du monde », avec l’utilisation de l’anglais sur certains morceaux. Sept titres très aboutis où sur une dominante rock (« Happy »), l’électro (« Soa mikodia ») se mêle à des sonorités à la fois plus roots et plus urbaines (« Biby rakaka » qui rappelle l’époque Big Jim Dah). « On me dit souvent que je fais de la fusion, mais c’est un terme qui convient mieux au jazz. Disons que je fais du rock alternatif. » Entre autres, car Naday est surtout un touche-à-tout inspiré, aussi à l’aise dans la peinture, la bande dessinée que dans la réalisation. Happy, en quelque sorte.
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Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Fanja
Andriamanantena
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CULTURE reine très entourée, en tout cas pas bégueule. « Dans le rap, il y a de bons textes et souvent un bon fond musical. Quoiqu’on en dise, c’est de la musique », note-t-elle. Lorsqu’elle sort Ravin-dohataona en 2000, son tout premier lle n’avait guère fait parler d’elle depuis son concert de 2009 album, Fanja a déjà plus de 35 ans de scène derrière elle. Issue au Carlton, qui consacrait à la fois ses 45 ans de scène et la d’une famille d’artistes, éduquée dans le jazz et les chansons sortie de son deuxième album, le très abouti et très jazzistique évangéliques depuis son plus jeune âge, elle débute à peu près Soa fa tia. Mais Fanja Andriamanantena aime à à l’époque des Surfs, mais pas exactement se définir comme une « travailleuse de l’ombre » dans le style yé-yé ! Une carrière qu’elle choisit qui ne condescend à se présenter sous les feux des délibérément d’interrompre pour partir étudier projecteurs que lorsque le besoin s’en fait sentir. à l’étranger, travailler en entreprise, fonder une Il faut croire que ce moment est arrivé puisque la famille, élever ses trois enfants. Trois décennies de Lady sings the blues malgache annonce pour cette silence ou presque avant de retrouver son public. année la sortie d’un troisième album dont le titre « Je suis revenue parce que je ne peux pas vivre sans n’est encore connu. musique et que j’essaie d’en faire mieux le mieux Trois albums en un presque demi-siècle de possible », confie celle qui, avant de renouer avec présence sur scène, sa discographie est bien à la scène, a également écrit des nouvelles et sorti l’image de son art : épuré jusqu’à l’austérité, toute en 1998 un recueil de poèmes. Sa méthode : ne entier consacré à la recherche de la perfection. Une pas forcer son talent, ne pas aller contre sa nature. rigueur qui l’amène à ne pas considérer tout à fait « Lorsque j’ai envie de composer, le feeling n’est comme « sien » le double album collectif Isika no pas présent. Il vient toujours lorsque je ne me sens miaraka (Chaque fois que nous sommes ensemble) pas prête ». C’est ainsi que de petites merveilles qu’elle a produit en 2005. « J’avais une vingtaine comme « Taratasy ho anao » semblent lui être de chansons qui étaient restées dans mes tiroirs et venues comme par inadvertance. Mais ce n’est dont je pensais qu’elles ne m’allaient pas. Je leur ai qu’une apparence. donc trouvé d’autres interprètes, de préférence parmi les jeunes. » Aina Zo Raberanto À ses côtés des talents du calibre de Sammy Andriamanoro, Haja Contact sur www.nocomment.mg Rakotonimanga, Silo, Bekoto et Dadah Rabel de Mahaleo. Une C’est son troisième album solo en un presque demi-siècle de carrière. On ne peut pas dire que la Diva malgache abuse de son art qui reste épuré jusqu’à l’austérité. Une façon bien à elle de faire sonner le jazz, à la fois swing et chic.
E
L a d i s c rè t e
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Luna de Plata
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Quand le plus olé olé des combos malgaches décide de rendre hommage à Cesária Évora, cela ne peut donner qu’un moment fort en pasión et en sentimiento. Musique pour aficionados, bien sûr.
CULTURE
s'est répandue comme une traînée de maracas. Luna de Plata, combo malgache 100 % latino (ou l’inverse ?), envisage Lde 70adenouvelle rendre hommage à la chanteuse cap-verdienne Cesária Évora, la « Diva aux pieds nus » décédée le 17 décembre dernier, à l’âge ans. Un pari un peu fou, mais bien à la mesure de cette formation qui, depuis huit ans, ne cesse d’élargir son répertoire à tous les
rythmes issus du jazz et de la musique afro-cubaine. Et qu’est ce qu’un morceau comme Sodade (Nostalgie), immortalisé par la Diva, sinon du latin jazz miraculeusement rendu à l’Afrique ? Ceux qui les ont vus sur scène le 15 décembre dernier, lors du cabaret Walking Jazz organisé par la radio RLI au Kudeta Urban Club, les savent dans une forme excellente. Les seuls sur la place à filer le mambo, la rumba, la bossa-nova, le cha-cha-cha avec un tel luxe de détails… le déhanché à la Tito Puente absolument sans défaut ! Un quintet d’une redoutable efficacité porté par la voix de tête de Vola Ranarivelo, avec tout ce qu’il faut de saxophone (Jules), de guitares (Mamy), de claviers (Navalona) et de percussions (Tams) pour être sûr de ne jamais manquer de rythmes. « Plata, argent en espagnol, a la même signification que mon prénom, le choix du nom du groupe s’est donc imposé tout naturellement », explique la jeune femme. Flash-back. C’est une passion commune pour la langue de Cervantès (de Pablo Neruda ?) qui les amène à se rencontrer, adolescents, à la section culturelle espagnole du Lycée Gallieni. Puis à l’université d’Ankatso où Vola est inscrite en civilisation latine. Puristes dans l’âme, ils se spécialisent d’abord dans l’interprétation de chants folkloriques d’Amérique centrale et du Sud, certains remontant à l’époque des Aztèques. Musique pour anthropologues, au moins… pas encore de quoi brûler les parquets ! Heureusement, ils ne vont pas tarder à se lâcher avec la découverte de rythmes beaucoup plus contemporains. Comme la salsa qui leur explose littéralement à l’oreille en écoutant l’immense chanteuse cubaine Celia Cruz (La vidas es un carnaval). Leur destin est désormais scellé, c’est le latin jazz, un pied dans la musique brésilienne (bossa-nova, samba) et l’autre dans le jazz afro-cubain (mambo, salsa). Un territoire où tous les mélanges sont permis, y compris avec le tango argentin, le paso-doble espagnol ! « Nos choix sont très métissés à l’image de l’Amérique latine, mais nous ne nous exprimons que dans la langue d’origine », prévient Vola. En clair, pas de contre-façons douteuses. Que du pur, que du vrai ! Perfectionniste jusqu’au bout des ongles, le groupe n’a sorti à ce jour que deux albums : Reencarnación (2006), un medley d’œuvres populaires des années 40 à 50 et Pasión y sentimiento (2008), à la thématique plus émotionnelle, comme l’indique le titre. Mais pourquoi pas un troisième album cette année, si l’hommage à Cesária Évora tient toutes ses promesses ? En espagnol comme en portugais, il y aura toujours des fans pour danser dessus. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Latin
lo v e r s
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DJ Landry 32
Noce de platine et mur du son
CULTURE Chez lui, pas de télévision, pas de radio, sa mère n’en veut pas ! Alors pour compenser, il fait son propre son. « Ce que j’aime dans le mix ? C’est mixer ! » Simple et efficace, comme son talent.
J Laundry prépare ses soirées seul dans l’intimité de sa chambre, mitoyenne à D celle de sa mère. Un disque dur de 1 000 gigas octets blindés de titres, deux platines reliées à deux paires d’enceintes posées sur le bureau de sa chambre et le voilà
parti pour la nuit… à chercher, explorer, mixer, renverser les tempos, les accents toniques, les courbes et les fréquences. À 21 ans, il a déjà ce doigté subtil dans le maniement des potentiomètres et les caresses décadentes du scratch sur les platines. Par conséquent très demandé, depuis les mariages où le mix doit s’adapter aux goûts des familles jusqu’aux gros festivals où les foules se déchaînent, sans oublier les nightclubs où il intervient en invité, les fêtes privées qui finissent à pas d’heures. Tout en gardant sa totale liberté sonore, la connexion avec la foule est le fil conducteur de ses soirées. « Tout se fait en live, une sorte de marathon sans horaire. » Comment tient-il le coup quand il enchaîne trois ou quatre « dates » d’affilée ? Jeunesse aidante, DJ Laundry avoue avoir peur de trop dormir avant chaque show. « Deux heures de sommeil suffisent, sinon je suis déconcentré… » Ce jeune jongleur du son se permet même le luxe de faire improviser le groupe Zolo Be sur du toka-toka remixé à sa sauce. Egalement de faire danser quelques ministres au festival de danse Mitsaka de Foulepointe. Et comme le temps n’existe plus pour lui, il s’octroie aussi un espace pour animer K on line sur Radio Viva, les mardis et vendredis, où là encore le public réagit en direct à l’antenne. Pour finir, il est aussi membre de CDJ 501, une nouvelle association de disc-jockeys créée par François Kanny, étudiant en troisième année de droit à Tamatave et musicien-mixeur du groupe de rap 2311 Connexion. À la question posée : « Comment expliques-tu un tel succès ? », DJ Laundry répond timidement : « Je ne fais que jouer avec mon cœur ». Philippe Bonaldi
N onoh 34
Ramaro
Nonoh Ramaro ajoute huit nouveaux tableaux à sa série des « Art-Tra ». Peinture intrigante, entre le portrait traditionnel et la « projection astrale », à haute vertu thérapeutique mais certainement pas décorative, affirme-t-il.
CULTURE
es visages grand format superposés à d’étranges « mantras » C de couleurs ont-ils le pouvoir de guérir, à tout moins de faire du bien ? C’est en tout cas ce qu’affirme le peintre
et chorégraphe Nonoh Ramaro qui a présenté à Isoraka en décembre dernier, chez Max et les Ferrailleurs, huit nouvelles toiles de sa série Art-Tra (jeu de mot pour endurance). « Ma peinture est thérapeutique, affirme-t-il. Si tu te sens lourd après une journée de travail et que tu regardes mes toiles tu te sentiras moins stressé. Certaines couleurs peuvent faire du bien. » Le propos est toujours intrigant, surréaliste pour ne pas dire mystique, mais rien d’étonnant à cela quand on sait que le projet Art-Tra est né d’un « échange productif » avec Xhi (de Xhi sy Mhâ) ! Cela étant, comment nier l’étrange fascination qu’exercent sur nous ces tableaux mi-abstraits mi-figuratifs ? Ces visages traités avec le plus grand réalisme mais comme baignant dans leur « aura », s’il faut traduire ainsi ces étranges « correspondances » qui les accompagnent, sortes de « portraits astraux » ramenés à quelques signes et couleurs essentielles. Une façon de rappeler que l’Homme - et singulièrement l’Homme malgache -, est toujours « relié », au sens le plus « religieux » du terme : relié à lui-même, à ses ancêtres, au grand tout qui le cerne.
Pas là pour faire joli !
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Artiste accompli, N o n o h Ramaro, Ramaroniaina L a n d r y Richard pour l’état civil, évite d’en dire trop sur sa peinture – « à trop en dire on tue le mystère, au visiteur de se projeter dans mes toiles » – se contentant de rappeler qu’il n’est pas un « peintre décoratif qui est là pour faire joli ». Quant à sa technique « mixte », utilisant à la fois le « coulage » et la « superposition », il la rattache à l’influence du peintre gabonais Georges Mbourou. « Je l’ai rencontré lors d’un séjour au Gabon et je le considère comme un extraterrestre ». Ce qui dans la bouche de Nonoh ne peut être qu’un grand compliment. D’autant qu’il doit à d’autres grands extraterrestres de s’être trouvé en peinture, comme Richard Razafindrakoto qui l’a initié à l'expression contemporaine. Pour 2012, l’artiste a un agenda bien chargé puisqu’il compte exposer à Maurice et entamer une collaboration avec un artiste italien pour des toiles grand format (jusqu’à trois mètres de long) qui seront exposées à Nosy Be. Encore une histoire d’extraterrestre ? Aina Zo Raberanto
CULTURE
JEAN-CLAUDE
Mouyon 38
No comment® reproduit l’hommage rendu par la Bibliothèque malgache à l’écrivain Jean-Claude Mouyon, décédé le 22 décembre 2011 à La Réunion. Installé dans le Sud de Madagascar depuis une vingtaine d’années, il laisse une œuvre en tout point considérable.
’écrivain et journaliste Jean-Claude Mouyon est décédé Len 1955, la semaine dernière à La Réunion, où il a été inhumé. Né il s’était installé dans le Sud de Madagascar il y a une
vingtaine d’années. Il s’est inspiré de la vie locale dans plusieurs romans et dans des chroniques. Une partie de son œuvre reste à paraître. En France, il avait été rédacteur en chef d’un magazine urbain. Il y jouissait d’une appréciable liberté, mais c’est dans l’écriture qu’il allait véritablement trouver sa voie. Par les poèmes de Bonjour le monde d’abord, dès 1977, puis surtout en devenant dramaturge, pour la scène et la radio, scénariste aussi. Si l’écriture a été la part la plus visible de son existence, il l’a aussi utilisée pour mettre en évidence la part la plus intime : c’est à Madagascar qu’il a choisi de vivre, c’est de là qu’il lançait ses textes vers le monde pour dire le sien, de monde, c’est là aussi qu’il a publié des romans à partir de 2007. Quand il est arrivé, il était pourtant encore journaliste. En compagnie d’un ami photographe, il réalisait des reportages pour des magazines européens ou suivait pour L’Express, au jour le jour, dans des conditions de travail indescriptibles, un raid à travers la Grande Île. Peu à peu, il s’est fondu dans le paysage du Sud, a fondé une famille, a acheté de nouveaux cahiers avec l’ambition de
reproduire ce qu’il voyait et que sa vision d’artiste transformait, il n’a plus songé à repartir. En 2007, il a ainsi publié, à la Bibliothèque malgache, son premier roman : Roman vrac, trilogie. Habités par des perdus de l’existence, Tai Be, l’Archi, LR, Caca Citron, le narrateur et tant d’autres… Il faut les voir pour croire en leur destinée au fin fond de nulle-part-sur-rien dans le Sud squelettique de Madagascar. En prise directe avec le quotidien de leurs amis autochtones et la réalité abrupte d’un pays à la fois magique et désespérant. Une relation passionnelle. Roman vrac reflète les affres mais aussi les joies que connaissent les étrangers du monde entier. En 2009, Beko ou La nuit du Grand Homme évoquait le chant polyphonique pratiqué dans les régions Sud de Madagascar. Généralement interprété par un groupe d’hommes, nommés sahiry, composé d’un récitant et de choristes, le beko se chante a capella. Perpétué depuis la nuit des temps par les ethnies du Grand Sud, il fait résonner sa litanie répétitive et gutturale durant les nuits où amis et famille du défunt sont réunis devant des feux et des bassines de rhum pour accompagner l’esprit du mort dans sa marche vers l’Est, là où vivent les ancêtres. Beko, le roman, n’est en rien une explication ethnologique du culte des ancêtres mais l’appropriation par une fiction d’un fait social et culturel. Sur le thème d’une histoire policière inspirée d’un fait divers réel, Beko ou La nuit du Grand Homme se veut aussi un chant, une musique à la fois tendre et violente dédiée à l’extrême Sud de Madagascar et aux hommes libres qui y vivent, ceux qui souffrent mais ne pleurent jamais. La même année, Jean-Claude Mouyon donnait Carrefour, un livre bref mais bourré de dynamite. Il se passe au cœur du cœur d’une
Point final
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ville dont le nom n’est pas donné (mais il est sur toutes les lèvres), c’est-à-dire près d’une gare routière, à la fin d’une route nationale que croise une rue plus locale grouillant de vie. Particulièrement ce jour-là, puisque s’y déroulent en même temps la préparation d’une campagne électorale et l’arrivée d’un reggaeman de réputation internationale. En 2010, sans abandonner la région qui lui tient à cœur avec ses habitants, il renouait avec la forme de la trilogie pour L’Antoine, idiot du Sud. L’auteur s’est amusé à jeter les bases de ce qui aurait pu constituer un seul roman, à jeter des fils et brouiller les pistes pour au final laisser le lecteur face à une œuvre abandonnée à son propre devenir. Un personnage et ses proches. Le Sud. Le quotidien. Trois ingrédients récurrents dans chacune de ces histoires qui sont autant de déclinaisons d’une idée romanesque reposant sur un unique socle. L’idée étant d’en avoir plusieurs et d’en proposer autant… Alors qu’il était soigné, ces derniers mois, pour la maladie qui allait l’emporter, il était obsédé par l’idée de reprendre Le jour où j’ai failli, les chroniques qu’il donnait depuis un certain temps aux Nouvelles, et dans lesquelles il donnait, à sa manière, des… nouvelles du Sud, forcément du Sud. D’une scène observée dans la rue, il faisait une saynète comique ou morale. D’une idée qui l’avait traversé de manière fugitive, il faisait une conversation qui avait toutes les allures d’une réalité décalée. Tout faisait farine à son moulin, il tamisait et ne conservait que le meilleur. À sa famille et à ses proches, il va cruellement manquer. Aux autres, il laisse ses livres. Contact sur www.nocomment.mg
La ligne droite 2010 - France – 99 mn - Film dramatique de Régis Wargnier avec Rachida Brakni (Leïla), Cyril Descours (Yannick), Clémentine Célarié (Marie-Claude), Seydina Baldé (Franck), Thierry Godard (Jacques).
Passionné d’athlétisme – il a notamment coréalisé le documentaire Cœurs d’athlètes -, Régis Wargnier (Man to Man, Indochine, couronné de cinq César et de l’Oscar du meilleur film étranger en 1993) salue la discipline et ses valeurs à travers ce long métrage. À travers l’histoire de Yannick, un coureur non-voyant, et de Leïla, une ancienne athlète de haut niveau récemment sortie de prison qui accepte de l’entraîner, Wargnier filme la complicité mystérieuse et fragile de deux êtres cabossés par la vie qui tentent de réorienter leur course. C’est en découvrant au stade Charléty l’entraînement du sprinteur non-voyant Aladji Ba que l’idée du film a germé. Pour en porter les couleurs, le réalisateur a fait appel à Rachida Brakni (César du meilleur espoir féminin 2002 pour Chaos) et à Cyril Descours (Complices), acteurs et sportifs accomplis (Rachida a pratiqué, adolescente, l’athlétisme au niveau national et Cyril est ceinture noire de karaté). La dramaturgie du sport et celle de la fiction se déploient en harmonie avec en point d’orgue « la dernière ligne droite » du métrage, tournée dans les conditions du direct au Stade de France durant une véritable compétition sportive. Diffusion sur Canalsat les mercredi 8 février à 22 h 20 (première exclusivité), jeudi 9 février à 20 h 50, dimanche 12 février à 11 h 15, lundi 13 février 14 h, mardi 14 février à 10 h 30, mercredi 15 février à 16 h 42 05 et vendredi 17 février 8 h 15.
Le Livre du mois Madagascar de la brousse des Masikoro à la mer des Vezo
CULTURE
Le Film du mois
par André Duport et Dominique Bruyère
Depuis une quinzaine d'années Projet Action, petite association humanitaire, tisse des liens d'amitié avec les habitants de trois communes situées dans la région de Tuléar : Milenake, Tsianisiha et Manombo. Ces trois communes englobent 50 villages, soit environ 50 000 habitants. Dans ce pays des anciens royaumes Sakalava, Vezo, Masikoro et Mikea cohabitent en paix sur des territoires pourtant très différents : les Vezo, peuple de pêcheurs regardent la mer, les Masikoro, éleveurs et cultivateurs, ont les deux pieds sur la terre ferme, tandis que les Mikea, chasseurs et cueilleurs, vivent dans la forêt primaire. Ce livre est une invitation à rencontrer deux de ces peuples, les Masikoro et les Vezo. Les photographies de Dominique Bruyère se mêlent à de courts poèmes et à des proverbes en français et en malgache rassemblés par André Dupont. L'intégralité des ventes de ce livre, réalisé bénévolement par ces deux parrains de Projet Action, est reversée à l'association qui, depuis 1997, a notamment permis la construction de cinq écoles primaires publiques dans la région… Éditeur Projet Action, à commander en ligne sur Livranoo.com
SOATOAVINA
La violence du « henamaso » ans les arcanes de la culture malgache, le henamaso tient D une place centrale. Mais à l’inverse de concepts tels que le fihavanana, il n’est que rarement évoqué et fort peu étudié . Son
une tolérance extrême ; et d’autre part un sentiment de peur ou de honte qui génère l’hypocrisie, le manque de confiance en soi, ainsi que la crainte d’exprimer son avis et d’affirmer sa rôle est pourtant décisif dans le fonctionnement social et dans personnalité. Une expression courante, l’une des rares qui le la régulation des relations interpersonnelles. Souvent tenu pour nomme, en souligne la violence interne : « manao an-kena-maso responsable de la force d’inhibition qui bride la personnalité – agir contre sa volonté, à cause de la contrainte du henamaso ». malgache, il n’en comporte pas moins des aspects positifs qu’il Dans le processus d’intégration de l’individu dans la société, importe de valoriser. le rôle du henamaso est essentiel. Il a pour fonction de rendre Désignant littéralement « la honte du regard de l’autre », le les relations humaines conformes aux critères valorisés par henamaso évoque la honte, le scrupule, la peur, le renoncement. l’environnement social, qu’il s’agisse de sexe (supériorité de C’est dire toute son ambivalence, qui implique d’une part le l’homme sur la femme), d’âge (prédominance de l’aîné sur le respect de soi et des autres, la conformité aux règles sociales et cadet), d’ethnie ou de caste (domination du noble sur le roturier et l’esclave), de pouvoir ou d’argent (exaltation du puissant et du riche, mépris du faible et du pauvre). S’étendant à toutes les sphères de la vie, il laisse très peu de place à l’individu, soumis en permanence à l’exigence de se conformer à son statut, et qui Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, exerce une pression analogue sur les autres, dans le même but… Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Les conséquences en sont aussi visibles que multiples. Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les L’inégalité de classe transparaît dans la réaction de personnes blocages, interroge les comportements pour issues de l’ancienne classe noble et de l’ancienne caste des esclaves : par leur langage et leur comportement, ils expriment tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun leur henamaso de manière opposée et complémentaire, chacun d’entre nous à mieux comprendre reconnaissant implicitement leur rang social. Utiliser le terme le pays et à mieux y vivre avec les autres. andevo (esclave) est proscrit par le socialement correct, mais on 1
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s’honore d’employer le mot andriana (noble), lequel n’est pourtant intelligible que par le renvoi implicite à l’andevo et au henamaso qui lui est associé. Même constatation en matière politique, où le henamaso oblige à taire les turpitudes des dirigeants (trucages électoraux, détournements de fonds publics, abus de biens sociaux, viols) ; il bloque également tout débat contradictoire, paralyse l’opposition et entrave le fonctionnement normal d’une vie démocratique. Enfin, le domaine religieux y participe lorsque sont passées sous silence les dérives de clercs avides de pouvoir, d’argent ou d’aventures sexuelles ; rendant impossible le renvoi des brebis galeuses, le henamaso freine la réforme des institutions et ouvre la voie aux pratiques déviantes des sectes. Malgré ces tares, le henamaso mérite d’être revalorisé comme code de civilité. Reconnaître le henamaso de l’autre, s’offrir le henamaso, c’est reconnaître le hasina de l’autre (vertu sacrée attachée à tout être) et témoigner du respect qu’on lui porte en tant qu’égal et sujet de mêmes droits. Cette reconnaissance mutuelle constitue la base même du fihavanana et des bonnes relations qui en découlent. Elle représente tout autant le fondement de la citoyenneté et de la redevabilité politique, car le henamaso des dirigeants envers les citoyens relève du même ordre que la redevabilité entre candidats et électeurs. Ainsi, une revalorisation et une rénovation du henamaso pourraient permettre de réhabiliter les droits humains et sociaux auxquels chacun peut prétendre. ________________________ 1 Une première publication vient de lui être consacrée : Voankazoanala, Le Henamaso, taureau à dompter – Ny henamaso, ombalahy folahana, Foi & Justice, 2011, 88 pages.
Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.
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TSIAHY
C’était il y a cent ans… en février 1912 Par Pierre Maury
e drame de Tsaratanana, dont nous parlions comme d’un Lsemblait mystère le mois dernier, a malgré tout livré ses secrets. Il peu vraisemblable qu’un accident survenu alors que le
chef du district nettoyait son revolver ait provoqué la mort de deux personnes – M. Longuemart lui-même et sa compagne indigène. La nouvelle version de l’histoire est assez différente. Dans l’aprèsmidi du 25 février, Longuemart s’est rendu au travail après la sieste, vers 2 heures de l’après-midi. On notera au passage qu’il travaillait même le dimanche ! Rappelé par sa maîtresse une heure plus tard, il a trouvé celle-ci furieuse et armée d’un revolver. Il a été abattu par la femme qui a ensuite retourné l’arme contre elle. Le bruit des détonations a fait accourir le lieutenant Carboneau qui a enfoncé une fenêtre pour pénétrer sur les lieux du crime. Mais Longuemart, gravement blessé, est mort le lendemain matin et n’a eu que la présence d’esprit de détruire un testament qu’il avait rédigé en faveur de sa compagne. Il n’en reste pas moins que cet « homme loyal et dévoué », ainsi que le qualifie Carboneau dans son éloge funèbre, qui « aimait » les fonctionnaires et les administrés, avait suscité chez celle qui partageait sa vie une colère assez violente pour être meurtrière. Parce qu’il était peut-être occupé, un dimanche après-midi, à d’autres activités que son travail ? Les faits, même établis, ne fournissent pas toujours la raison profonde 46 d’un fait divers…
Il est plus simple de comprendre les accidents de circulation. Un sergent en motocyclette a été heurté par un pousse-pousse à Isotry. Tout le monde connaîtra le nom du propriétaire du pousse (et même le numéro de son véhicule !), tandis que le vazaha est désigné par une simple initiale. En tout cas, le tireur s’est enfui tandis que le motocycliste se retrouvait immobilisé avec sa machine faussée. Isotry, lieu de tous les dangers, puisqu’un train (s’est-il enfui, lui aussi ?) y a heurté Ranja. Celle-ci, qui habitait Alasora, a trouvé la mort lors du choc.
Jusqu’à la fin du mois de septembre dernier, il y avait trois débits d’alcool à Brickaville. L’un des titulaires d’une licence, le Chinois Cham-ky, est décédé à ce moment. Selon les règles édictées au temps du gouverneur général Augagneur afin de lutter contre l’alcoolisme, les licences sont censées s’achever avec la vie de leurs propriétaires – sauf si la population européenne atteint un certain chiffre. Dans sa grande sagesse, le colonisateur sait que l’Européen est capable de boire avec modération, contrairement à l’indigène… Le colonisateur sait aussi, toujours dans sa grande sagesse, qu’il ne faut pas brusquer les choses. Et l’héritier de Cham-ky a reçu l’autorisation d’écouler son stock jusqu’à la fin de l’année. Il en a probablement profité pour acquérir quelques barriques supplémentaires de rhum, bradées à si vil prix le jour de l’an que l’ivresse collective provoqua une belle bagarre dans le village. L’affaire aurait pu, aurait dû, s’arrêter là. Mais l’héritier, constatant que le commerce était rentable et qu’il ne serait pas inutile de le poursuivre, s’en fut à Tananarive négocier une nouvelle licence. Au mépris des règlements, elle lui fut accordée. Pourquoi ? Par qui ? Toujours est-il que Brickaville, où les Chinois semblent avoir institué un privilège héréditaire, compte encore trois débits d’alcool. Plus saines, les activités sportives ne se limitent pas à la société d’encouragement pour l’amélioration de la race des chevaux, qui organise régulièrement des courses. Et dont la presse parle d’autant plus que le cheval pourrait, à terme, remplacer le filanzana dans les déplacements des fonctionnaires. Le dernier dimanche de mars, une partie d’entraînement de « foot-ball rugby », comme on disait alors, a opposé le Bataillon de l’Emyrne au Stade Olympique. Le public a répondu présent. Les joueurs, un peu moins : beaucoup de membres de la première équipe sont à l’hôpital ou à l’infirmerie ; trop peu de ceux de la deuxième sont assidus à l’entraînement ! Côté culturel, l’Académie malgache a été réorganisée par Albert Picquié, gouverneur général de Madagascar et Dépendances. Cohérente avec elle-même, elle met en pratique le vœu émis en février, à propos des souvenirs historiques malgaches. La pierre sur laquelle montait la reine à Mahamasina lors de ses kabary au peuple est à l’abandon et des herbes la recouvrent. Elle sera désormais inscrite parmi les objets dont il faut assurer la conservation et une inscription appropriée la signalera au public.
PORTFOLIO
Satisfaction. Bevovoka (Marovoay) – 2007. « En tant qu'ingénieur, je supervisais une équipe de foreurs pour la mise en place de points d'eau dans le village. Les trous étaient creusés à bras d'hommes à l'aide de têtes de forage métalliques. Après quasiment une journée de dur travail, l'eau de la nappe phréatique a finalement été atteinte… »
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Insouciance. Ankorondrano (Antananarivo) – 2011. « J'étais en mission pour le compte d'une association oeuvrant dans le domaine de la protection sociale. Ce jour-là je devais photographier des représentants du ministère de la Santé menant des actions de sensibilisation à l'hygiène dans un quartier défavorisé de Tana. À côté des adultes réunis pour l'occasion se trouvait un groupe d'enfants qui s'amusaient, insouciants et heureux… »
R indra RAMASOMANANA Rindra Ramasomanana, 28 ans, est convaincu du pouvoir fédérateur de la photo. « La vision des images des uns aide à en apprendre davantage sur les autres », relève le cofondateur et président du collectif de photographes indépendants Luxary. Ingénieur hydraulicien de métier, grand spécialiste des forages, c’est en creusant le quotidien le plus ordinaire qu’il parvient à « puiser l’humain » là où on l’attend le moins. À le faire jaillir dans sa fraîcheur la plus spontanée.
Faire jaillir l’humain
Partenaires :
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TRADITIONS
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A mbohipotsy
D’endroit maudit où l’on exécutait les criminels, le belvédère d’Ambohipotsy est devenu le rendez-vous privilégié des amoureux de la capitale. Un nid douillet où il fait bon graver quelques mots d’amour, loin des regards importuns…
’amour est éphémère mais l’espoir est éternel, je t’espère «L toujours mon amour » « Now and forever I’ll be your woman ! » « Je t’aime mon amour » Autant de mots d’amour
ou d’espoir que de nombreux visiteurs ont gravés pour marquer leur passion. De jour comme de nuit, le chalet d’Ambohipotsy est envahi par de jeunes tourtereaux qui se donnent rendez-vous ici pour roucouler tout à leur aise en admirant le paysage, le visage balayé par le vent. « Nous venons après les cours pour passer un peu de temps ensemble. L’endroit est calme et nous sommes dans notre petit monde », confient Koloina et Tojo, le sourire aux lèvres. Pour l’histoire, Ambohipotsy est un quartier de la haute ville de la capitale situé au sud-ouest du palais de la Reine. Il se reconnaît à son grand temple construit en 1863 par l’architecte anglais William Pool, dont l’architecture fascine toujours les touristes. Le lieu était autrefois destiné à recevoir les sentences de mort des criminels qui étaient exécutés à coups de sagaie ou tout simplement décapités. Les ossements humains, blanchis par le temps, ont donné le nom d’Ambohipotsy qui se traduit littéralement par « colline blanche » Le cimetière des étrangers, appelé « Ampasambazaha », s’y trouve également, situé au nord du temple. En se dirigeant vers la rue du Dr Ralarosy, on distingue un belvédère (ou pergola) construit par les Français. Malgré les
événements parfois tragiques qui se sont déroulés ici, les étrangers ont toujours trouvé le quartier magnifique et c’est toujours un des hauts lieux touristiques de la capitale. En effet, le chalet offre d’est en ouest une vue panoramique de la capitale avec un point de vue unique sur la plaine du Betsimitatatra, les collines sacrées et les rizières. À l’intérieur du belvédère, on trouve une table d’orientation où est dessiné le plan de la ville. Le reste appartient à l’amour et à ses secrets bien gardés… Aina Zo Raberanto
Le chalet des amoureux
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MÉDIAS
Fl
h
Seule association de l’océan Indien spécialisée dans le sauvetage d’archives, Fl@h vient de restaure un bon millier d’heures de documents audiovisuels datant pour la plupart des années 1950. Une initiative qui lui a valu de recevoir un important prix international.
rès de 1 400 bobines de films, représentant 600 heures Prestaurées, d’images en formats 16 et 35 mm, sont actuellement regroupées et numérisées par l’association Fl@h
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(Fanajariana Lova ho an’ny Haino amanjery), sise à l’auditorium d’Androhibe. Un travail de longue haleine, commencé en 2007, et pour lequel Fl@h s’est vu décerner à Dublin, en 2010, le prix du Meilleur projet de sauvegarde d'archives audiovisuelles, décerné par la Fédération internationale des archives de télévision. À son actif, la réhabilitation des Actualités de Madagascar, des films jadis diffusées en avant-programme dans les cinémas et couvrant toutes les années cinquante jusqu’à la proclamation de l’indépendance. Un capital inestimable, faisant de Madagascar l’un des rares pays africains à avoir encore les images de son indépendance… Laissé à l’abandon pendant des décennies, ce patrimoine audiovisuel est aujourd’hui redécouvert et tout est fait pour le sauver de la destruction. S’il a survécu aux incendies, aux inondations, aux tempêtes, à la négligence des hommes, il lui reste encore bien des dangers à surmonter, comme la destruction spontanée des pellicules acétate, le support filmique le plus utilisé à partir des années cinquante. « Avec le temps, elles s’acidifient dégageant une forte odeur de vinaigre, d’où le nom de syndrome de vinaigre qui est donné à ce phénomène », explique Monique Razafy Rahajarizafy, la présidente
Devoir de mémoire
de l’association. Seule solution, en tirer des copies numériques avant qu’elles ne soient gangrenées. C’est la technique du télécinéma (conversion d’un film argentique en source vidéo) à partir de machines très pointues dont les moindres vont chercher dans les 100 000 euros. « Grâce à l’appui financier de la Coopération française, on a pu s’en procurer une d’occasion à 20 000 euros et on a également bénéficié du soutien technique de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour la formation de nos techniciens », précise la présidente. Aujourd’hui, Fl@h est la seule association de l’Afrique de l’Est et de l’océan Indien à détenir un tel savoirfaire. Agréée par l’INA, son ambition est tout naturellement d’élargir ses compétences au niveau régional, en prenant en charge l’archivage des fonds analogiques anciens des îles voisines. Pour 2012, Fl@h compte également mettre l’accent sur la valorisation de son travail avec des projections itinérantes dans les écoles et la diffusion de DVD. « C’est le moment le plus exaltant de la restauration quand l’archive est rendue au public. Elle peut commencer à renaître. Une mémoire qui ne se partage pas est une mémoire morte », estime Monique Razafy Rahajarizafy. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
ÉCO
Thierry Rasamoely CRÉATEUR D’ENTREPRISES
Travaillant sans cesse sur de nouveaux projets, Madagascar est pour lui un terrain d'action où tout est à créer, à développer, à améliorer. Parti d’une société d’ingénierie informatique (Teknet Group), on le retrouve dans le catering et la gestion de bases-vies (Newrest Madagascar), mais également dans les travaux publics (Tekroad Carboncor) et le Consulting (Eurogroup).
Qu'est-ce qui vous motive depuis plus de dix ans dans la création d'entreprises ? De retour dans la Grande Île en 1999, je me suis donné une année pour observer et mieux appréhender les réalités de mon pays. M'engager dans la création d'entreprises m'a alors paru comme une évidence, car j’estime que c’est un domaine clé dans le développement du pays. L'entrepreneuriat apporte de la création et de la valeur ajoutée, surtout en partenariat avec de grands groupes internationaux. Ouvert depuis décembre, le Teknet Store d’Isoraka est le nouveau rendez-vous hi-tech de la capitale. De quoi s’agit-il au juste ?
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Des entreprises qui ont du sens
Teknet Store est une vitrine reflétant l’ensemble des domaines d’activité de Teknet Group qui est la première société que j’ai créée en 2000 avec mon épouse Johanne, aujourd’hui directrice générale. Teknet Group offre une solution complète (produits et services) afin de satisfaire les clients B to B et B to C. Son développement nous a amené la confiance de nombreux partenaires internationaux, comme HP ou Evolis, et dernièrement Apple. Votre partenariat avec Smiths Heimann illustre parfaitement votre vision des affaires à Madagascar... À l’issu de la crise économique de 2002, la mise aux normes internationales du pays à conduit, entre autres à une volonté de sécurisation des frontières. Dans ce contexte, fort de mon réseau d’affaires tant au niveau international que local, Smiths Heimann, le numéro un mondial de la détection et sécurité aux frontières, me sollicite pour mener à bien un projet global de contrôle aux
frontières par rayons X. Avec l’ensemble des parties prenantes, nous aboutissons à l’installation effective d’un premier scanner au port de Toamasina en 2005. C’est ainsi que Teknet Group prend en charge la représentation exclusive des produits et des maintenances tant pour les ports que pour les aéroports ou ambassades. Fort de cette expérience, Teknet Group exporte aujourd’hui son savoir-faire au niveau océan Indien et Afrique. Représenter Apple à Madagascar, c’est vraiment pour le prestige… L’esprit créatif de Steve Jobs a révolutionné le monde informatique et les outils de communication. Il me paraissait
On ne pourra pas éviter un plan Marshall au lendemain des élections...
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évident pour Teknet Group de vulgariser cette marque en partenariat avec les opérateurs locaux. On tient à garder cet esprit de démocratisation qui a présidé à la naissance de Teknet en 2000. Quelle est votre méthode pour sélectionner les opportunités d’affaires ? Lorsque je m’engage avec Eurogroup Consulting pour développer l’activité de conseil aux entreprises et aux administrations publiques, nous partageons avant tout la même vision des pays émergents : la modernisation des systèmes économiques et financiers. Les travaux que nous avons effectués via l’étude des systèmes financiers et bancaires à Madagascar nous ont naturellement conduits à penser à la création d’une Bourse. Cette étude est entre les mains des décideurs politiques.
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Avec Newrest Madagascar, créé en 2006, le lien est moins évident : on passe de l’informatique et la finance au catering industriel... C’est un autre métier, mais toujours dans la logique de ces rencontres auxquelles je dois tant comme entrepreneur. Ici avec Olivier Sadran, le patron de Newrest Group International, seul caterer à intervenir sur l’ensemble des segments de la restauration et des services associés comme le buy on board ou le duty free dans les avions. Grâce à la dynamique engendrée par le groupe, Newrest Madagascar se positionne aujourd’hui comme le premier opérateur de fourniture et de gestion de camp à destination des opérateurs pétroliers. Nous assurons notamment la base-vie
J’aurais pu ne rien faire du tout, me contenter d’être un héritier…
de Madagascar Oil et Total Exploration. Ce groupe mondial répond à un besoin évident de professionnalisation des prestations dans le domaine de la restauration collective. J’ai en perspective, la mise en place des tickets restaurants malgaches afin de veiller à l’alimentation saine des cantines et que l’employeur optimise sa productivité. Enfin, le salon VIP d’Air France à l’aéroport national d’Ivato en est la meilleure illustration Pourquoi s’occuper d’entretien routier via Carboncor Madagascar ? C’est encore ici une formidable opportunité. En effet, je pense que Madagascar doit se doter d’un réseau routier fiable, peu coûteux et écologique. Avec mes partenaires, nous avons monter une société anonyme Tek Road et nous nous sommes dotés d’une usine de fabrication d’enrobés à froid employant une cinquantaine d’employés sur la RN7. Le produit, Carboncor se présente en sac de 25 kilos prêt à l’emploi. Avec des institutions publiques dans le BTP et le fer, mais également avec des sociétés privées, nous avons déjà réalisé plusieurs centaines de kilomètres de route dans toutes les régions de Madagascar. Nous sommes actuellement, sur l’exportation de ce produit au niveau régional océan Indien.
en poche, je suis parti vivre en France, à Toulouse précisément où je suis resté 20 ans. Là-bas, j’ai acquis une grande expérience de la vie, une forte expérience professionnelle, notamment dans la mise en place d’un réseau d’affaires… et surtout l’envie d’apporter ma pierre à l’édifice pour mon pays. Je suis fier d’appartenir à une famille de patriotes. Depuis votre retour en 1999, vous avez traversé deux crises politiques. Cela ne vous a pas refroidi ? L’instabilité politique est une réalité malgache. Elle nous oblige à développer nos affaires sur le court ou moyen terme. Les crises sont évidemment des handicaps, cependant c’est lorsque nous sommes au creux de la vague que l’homme d’affaires se doit en permanence d’anticiper d’avenir. En l’absence des bailleurs internationaux, la crise démontre que c’est bien le secteur privé qui est le vrai créateur de richesses. Raison de plus pour les politiques de nous entendre. J’estime qu’on ne pourra pas éviter un plan Marshall au lendemain de cette crise. Il faudra bien l’implication d'hommes d’expérience pour monter le projet et trouver les financements…
Vous vous voyez un avenir politique ? On m’a sollicité plusieurs fois dans les hautes sphères, mais j’ai A ceux qui minimisent votre parcours, sous prétexte toujours refusé. J’estime qu’on ne peut pas mener de front une que c’est toujours plus facile quand on est un fils de ? carrière politique et une carrière économique. Pour chacune, c’est J’ai eu la chance, et non le mérite, d’être né dans une famille qui du travail à temps plein et le conflit d’intérêt guette forcément. compte parmi les siens un grand nombre de financiers, d’élus, Si je dois faire un jour de la politique, ce sera encore une fois par d’avocats, de journalistes. Pour moi, la question s’est posée très une rencontre. Parce que quelqu’un aura su me passionner par ses tôt de savoir ce que j’allais faire pour me réaliser. Une fois le bac idées et sa vision. Mais ce n’est pas d’actualité…
Culture hors-sol Et si les jardins suspendus de Babylone n’étaient pas une légende ? En introduisant la culture hors-sol à Madagascar, c’est une véritable révolution que Phyto-Logic apporte au pays. Cette technique alternative de culture des végétaux pourrait constituer une réponse efficace au problème du manque d’eau.
plantes décoratives qui le constituent ne plonge ses racines dans la terre… Ce petit chef-d’œuvre de culture hydroponique, ou culture hors-sol, est dû à la société Phyto-Logic qui a mobilisé une équipe de quatre personnes à temps plein pendant un mois pour le réaliser. Son but : égayer les bâtiments environnants, mais également faire parler de cette technique encore peu connue. epuis le 3 janvier, on peut observer un mur végétal pour le C’est la première fois qu’un ouvrage hydroponique d’une telle moins étrange entre les nouveaux bâtiments A et B de la ampleur est installé à Madagascar, mais « d’autres murs de ce Zone Galaxy, à Andraharo. À y regarder de plus près, aucune des type devraient voir le jour dans les prochains mois », explique
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Terre d’avenir ?
ÉCO
un responsable de Phyto-Logic. Société spécialisée dans l’aménagement paysager depuis 1999 - de la pose de fontaines à la création de jardins -, il était inévitable qu’elle en vienne à s’intéresser à la culture hors-sol. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’hydroponie est une pratique horticole très ancienne. Sans remontrer jusqu’aux fameux jardins suspendus de Babylone, qui semblent avoir tout eu de l’ouvrage hors-sol, on en trouve des traces en Chine à travers des techniques millénaires de culture sur gravier. Le principe est simple : la terre est tout bonnement remplacée par un substrat inerte et stérile, généralement des fibres de coco, du sable ou des billes d'argiles. « Pour palier le manque de nutriments contenus dans les sols, la plante est nourrie quotidiennement grâce à un engrais liquide et un arrosage conséquent », explique un technicien de Phyto-Logic. Enjeu économique d’importance, la culture hors-sol est aujourd’hui pratiquée sur des millions d’hectares dans le monde. Un grand nombre des légumes frais qui sont cultivés en serre (tomate, concombre, poivron, piments) sont issus de cultures hors-sol, et, c’est également le cas de la majorité des fleurs coupées que l’on trouve chez les fleuristes des grandes capitales. Les avantages sont nombreux : gain de place, maladies et insectes nuisibles moins fréquents, excellente croissance, floraison luxuriante… et même récolte de qualité. De plus, cette technique alternative de culture des végétaux pourrait bien constituer une réponse aux problèmes d’eau, puisque l’hydroponie consomme entre 70 et 90 % d'eau en moins qu’une culture classique ! Autant d’atouts qui devraient intéresser les producteurs malgaches dans un futur proche… Joro Andrianasolo
MÉTIERS
Zaitra an-tsena Au Pavillon Analakely, elle s’active tout le jour sur sa vieille Singer actionnée à la main. Françoise est une « zaitra an-tsena », une de ces « petites mains » des marchés, toujours prêtes à faire des miracles avec trois fois rien de tissu. Sans jamais perdre le fil, évidemment.
e 9 heures du matin à la tombée du jour, elles s’alignent le long des trottoirs D du Pavillon Analakely, comme au marché aux tissus d’Ambondin’Isotry ou d’Andravoahangy, avec leurs vieilles machines à coudre Singer, toujours actionnées à la main. Elles, ce sont les « petites mains » des marchés, fidèles au
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poste chaque jour de la semaine pour confectionner en un tournemain des draps, des rideaux, des langes pour bébés, des tabliers d’écoliers à moindre coût. Ce travail, Fanomezantsoa Françoise l’exerce depuis une dizaine d’années. « J’accompagnai déjà ma mère au Pavillon. Elle était elle-même couturière et de fil en aiguille je m’y suis mise. » En une heure, elle peut coudre un tablier d’écolier pour un prix variant entre 2 500 et 4 000 Ar selon la coupe. Dans les bons jours, elle peut espérer se faire jusqu’à 30 000 Ar. « J’attends les jours de fêtes ou les rentrées scolaires avec impatience, parce que c’est la période qui marche le mieux pour les couturières des marchés. » N’ayant suivi aucune formation en coupe et couture, Françoise ne peut réaliser de grands travaux comme la confection de vêtements à la mode ou le prêt-à-porter. En revanche, elle est souvent sollicitée pour les déguisements de Mardi Gras. Un métier qui lui permet bon an mal an de faire bouillir la marmite pour toute la famille. Les zaitra an-tsena - les « couturières de marché » comme on les appelle, pour les différencier des couturières à domicile - sont réputées pour faire du mauvais ouvrage, un avis que ne partage pas Françoise. « Certaines couturières peuvent bâcler
Françoise de fil en aiguille
le travail pour avoir plus de commandes, mais ce n’est pas mon cas. Moi je suis une méticuleuse, j’aime le travail bien fait et c’est ce qui fait ma réputation sur le marché. » En dix ans de métier, elle a pu se constituer une clientèle fidèle, essentiellement des mères de familles qui lui passent de grosses commandes pour du linge de maison, des vêtements ou des pantalons à retailler. Pas besoin de publicité, tout se passe de bouche-à-oreille. Solidaires, les petites mains peuvent
se regrouper lorsque les commandes sont nombreuses ou s’entraider lorsqu’une machine fait des siennes, ce qui arrive souvent. « Nous travaillons sur des modèles manuels qui datent de nos mères ou grands-mères. Même les machines à machines à pédale nous sont interdites faute de courant », soupire Françoise. Sans manquer, malgré tout, de cœur à l’ouvrage. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
ASSOS
Pr Andriamanarivo Séparés en janvier 2009 par une équipe médicale franco-malgache, Mahagaga et Mahalatsa sont aujourd’hui en pleine forme et vont à l’école comme tous les enfants de leur âge. Le Pr Andriamanarivo, premier chirurgien malgache à avoir opéré des siamois, se souvient.
Comment avez-vous appris l’existence de Mahagaga et Mahalatsa ? Ils sont arrivés à l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) d’Anosy le 22 juin 2008, amenés par Anjaramena, leur mère. Ils avaient six jours. En terme médical, on avait affaire à des « jumeaux joints », reliés à leur naissance par le thorax et une partie du sternum. Venus de l’Androy, dans le sud de l’île, ils étaient dans un état critique, souffrant de malnutrition et de déshydratation. Les échographies et les scanners ont également décelé une fusion hépatique : ils avaient un foie en commun, ce qui compliquait encore les choses. Pourquoi l’évacuation sanitaire sur Paris ? Madagascar n’est pas équipé pour ce type d’opération. Il a donc fallu les envoyer sur l’hôpital Necker qui avait déjà réussi la séparation de deux siamoises malgaches reliées par le ventre et le thorax en 2001. Les jumeaux, leur mère et moi-même avons pris l’avion en janvier 2009 – ils avaient sept mois. À notre arrivée à Necker, une équipe soignante multidisciplinaire s’est mise en place composée d’une dizaine de professionnels. Je voudrais juste
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D’autres siamois à opérer…
préciser que leur séjour et l’hospitalisation ont été financés par l’État malgache, mais également par un collectif de Malgaches habitant en France qui a beaucoup aidé et aide beaucoup jusqu’à maintenant. Comment s’est déroulée l’opération ? L’ o p é r a t i o n a eu lieu en février 2009. Un exploit médical qui a duré près de trois heures. Les deux bébés ont été anesthésiés tour à tour, puis nous avons commencé par inciser la peau à hauteur du thorax afin de séparer leur foie. Ils sont restés une dizaine de jours en réanimation sous assistance respiratoire, avant d’être accueillis dans un centre de convalescence à Versailles. Nous sommes revenus à Madagascar après deux mois de séjour. Comme la mère est très pauvre et n’a aucune famille à Tana, des personnes de bonne volonté se sont mobilisées pour les aider. La petite famille habite toujours au sein de l’hôpital HJRA. La mère a trouvé un emploi et les jumeaux, qui ont aujourd’hui trois ans, vont à l’école comme tous les enfants de leur âge.
Y a-t-il d’autres cas de jumeaux joints à Madagascar ? Il y en a beaucoup plus qu’on ne le croit. À part Mahagaga et Mahalatsa, on a eu le cas des deux fillettes d’Ihosy qui étaient reliées par le thorax et l’abdomen, ainsi que deux autres jointes au niveau du bassin. Malheureusement, elles n’ont pas survécu. Madagascar compte un grand nombre de malformations congénitales, tout aussi graves que les jumeaux joints, comme les enfants asexués qui ne possèdent pas d’œsophage ou souffrent de malformations ano-rectales. Notre service de pédiatrie en opère trois par semaine, venus de toute l’île. Les causes de ces malformations sont encore des sujets de recherches. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto
A ndringitra - Tsaranoro
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ESCALES À l’image d’un jardin japonais dont les sillons savamment tracés dans le sable et ponctués de quelques cailloux reflètent une harmonie parfaite, la vallée qui borde le sud du massif de l’Andringitra respire la quiétude.
u sud d’Ambalavao, à moins de deux heures de la capitale A régionale, Fianarantsoa, par la RN7 puis par une piste qui traverse bon nombre de villages, l’on atteint le versant méridional
du massif qui abrite le deuxième sommet de Madagascar (Pic Boby 2 658 m). Les verticales falaises du Tsaranoro qui trônent au cœur de la vallée éponyme et qui en constituent la pierre d’achoppement, font face au déchiqueté massif de l’Andringitra. Ces géants, chacun avec leur profil bien caractéristique, ne cessent depuis des lustres d’offrir à tour de rôle des spectacles changeants. Au petit matin, c’est le Tsaranoro qui accroche les premiers rayons de l’astre solaire et ses roches gris-bleu deviennent alors rougeoyantes. Le soir venu, l’Andringitra capte à son tour les derniers bienfaits de notre plus précieuse étoile et s’embrase. Au sein de cette vallée, véritable cadran solaire, l’on se sent ainsi en phase avec l’espace et le temps. Tout semble naturel : rien de surprenant à ce que cette jeune fille à son balcon se soit enveloppée dans une étoffe qui complète élégamment toute une palette de tons chauds. Que dire de ces centaines de villageois qui, au petit matin, se rendent en file indienne au marché, chargés de victuailles et parés de vêtements colorés : un tableau impressionniste !
L a va l l é e Z e n
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Même des violentes scènes de « corrida betsileo » offertes par de jeunes gardiens de zébus qui excitent leurs bêtes, en s’accrochant parfois à leur bosse afin que celles-ci piétinent les sols vigoureusement et préparent la terre aux récoltes futures, l’on ne retient que la beauté des corps des hommes et des bêtes qui, couverts de boue, se mêlent et se confondent. Les villages, quant à eux, confectionnés à partir de la terre sur laquelle ils sont érigés se noient dans le décor. L’on y surprendra un coiffeur ambulant qui nous expliquera que lorsque les jeunes hommes gardent un peigne planté dans leur chevelure, cela signifie qu’ils sont à la recherche d’une compagne… L’incontournable ascension d’un petit mont dit « du caméléon » offre à son sommet une vue panoramique sur le massif de l’Andringitra que l’on admire sous le regard de nombreux lézards, véritables gardiens des lieux. En parcourant ses pentes, on peut apercevoir des grottes qui sont autant d’endroits sacrés abritant des sépultures. La découverte de fleurs et orchidées qui s’épanouissent sur ses versants, offerts à tous les vents, est plus réjouissante… Une voix s’élève soudain et résonne dans la vallée. Une maîtresse d’école appelle ses nombreuses troupes qui se rangent bien docilement à l’entrée de l’unique classe. Combien parmi ces enfants échapperont à leur vocation de gardien de zébus ou de riziculteur ? Mais y a-t-il meilleur destin que de vivre, au rythme des saisons, au sein de cette immuable vallée ? Richard Bohan
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Entre dunes et soleil
S arodrano Au creux des dunes immaculées de sarodrano, à quelques encablures de saint-augustin, andrea accueille ses hôtes dans la plus grande simplicité, respectant l’harmonie fragile entre l’homme et la nature.
a presqu’île de Sarodrano, flèche de sable blanc pointée vers Lcoralliens. Tuléar, s’étire langoureusement entre la mangrove et les récifs Ici, la nature s’offre sans apparat : une mer transparente,
Sud-ouest
ESCALES
ressourcent dans ce coin de paradis, Andrea et les hommes du village pêchent jour après jour les fruits de la mer. Les femmes révèlent ensuite leurs talents en cuisinant tout en finesse calmars, poulpes, thon et autres barracudas. Dans cet espace hors du temps, les relations humaines sont dépouillées du superflu. Andrea, toujours entouré de son équipe, fidèle et soudée, noue des liens personnels avec chacun de ses hôtes.
bordée d’un sable lumineux. Le bruit du ressac et le chant du vent. C’est tout. Et c’est beaucoup. Pourtant, l’endroit pourrait paraître hostile, sec, venteux, sans arbres presque, sans ombre. « La nature est aussi somptueuse que difficile ici : il faut déplacer les bungalows au gré des caprices des dunes, se battre pour trouver de l’eau douce, affronter des vents souvent violents », explique Andrea, lucide. « Nous vivons au rythme des éléments. Ce sont nos maîtres ». Andrea a la mer dans le sang. Sarde d’origine, il a grandi à Gènes, la reine des mers. À Sarodrano depuis plus de 20 ans, il veut « vivre des relations vraies et simples avec les hommes et avec la nature ». Point d’hédonisme ou d’écologisme politique dans sa philosophie. Juste le choix d’être au plus bas de l’échelle des besoins pour aller à l’essentiel : pas d’électricité, pas d’eau courante, un unique cabinet de toilette, au confort sommaire, des bungalows de bois et de feuilles. Pour ses convives qui se
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Grand lecteur, il partage avec plaisir sa culture et ses convictions. Et sous le ciel infini, autour d’un carpaccio de poisson à se damner, les soirées sont sans fin, bercées par les récits de pirates et de négriers, de naufrages et de trésors engloutis dans la baie voisine. Espace préservé, Sarodrano est un lieu de passage depuis plusieurs siècles, où se sont croisés et se croisent encore pêcheurs vezo et aventuriers européens, pour le meilleur et pour le pire. Andrea et les villageois s’unissent ici pour proposer le meilleur de la mer. Bénédicte Berthon-Dumurgier
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ESCALES
Toamasina
L es fantômes du front de mer Alors que Toamasina est en voie de se doter d’une esplanade appelée à transformer la physionomie du front de mer, d’étranges témoins du passé n’en finissent pas de s’étioler aux vents marins…
À hauteur du quai des Mouettes, l’aménagement d’une esplanade pavée est en effet en cours de réalisation le long de la plage sur le modèle de Mahajanga. L’association Mada Event, promotrice du projet, en coopération avec Armada, entend ainsi développer l’atout
légende veut que le nom de Lroi aToamasina ait été donné par le Radama I qui, goûtant pour la er
première fois ici de l’eau de mer, se serait écrié : « Toa masina ! » (comme c’est salé). C’est dire qu’entre la ville de Saint Thomas (nom donné par les Portugais au XVIe siècle) et le sel, c’est une histoire ancienne. Plus ancienne en fait que ces bâtisses à l’architecture coloniale qui n’en finissent pas de se dissoudre le long du front de mer. Rongées par les vents marins, dépiautées par les embruns, leurs façades ocre, perdues au milieu des palmiers, jettent comme un halo funèbre dans le paysage. Certaines sont à l’abandon depuis des lustres. C’est à peine si les plus anciens du quartier se souviennent de les avoir connues habitées. Notables du passé, riches commerçants d’un autre siècle, dont les fantômes semblent errer au milieu des décombres. Un lieu plein de nostalgie mais néanmoins appelé à connaître une seconde vie avec le grand projet d’embellissement du front de mer qui a commencé en 2011.
touristique de la ville avec l’installation de bancs en béton tout le long de la promenade, d’un parc pour enfants, d’une buvette et de pavillons dédiés à l’artisanat local. Un chantier qui devrait durer deux ans et demi. Le temps pour ces vieilles bâtisses de se dissoudre un peu plus. À moins qu’un projet de réhabilitation ne surgisse miraculeusement d’ici là ?
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ESCALES
B runo
Brickaville
LAFONTAINE
Cet ancien présentateur télévision de la chaîne Equidia a décidé un jour de changer totalement de vie et de passer des studios de montage parisiens à la vraie vie de broussard.
’ai découvert Madagascar «J en 2007 à l’occasion d’une mission humanitaire. En arrivant, j’ai eu peur de ne pas
pouvoir tenir deux mois. Au bout de deux jours, je me sentais chez moi. Dans l’avion du retour, j’ai pleuré… » En décembre 2010, Bruno Lafontaine revient sur les berges de la rivière Rianila, en aval de Brickaville, pour y construire une maison avec chambres d’amis à l’orée d’un village. « Je voulais aider la population et j’ai rapidement compris que le meilleur moyen serait de créer des emplois autour d’une chambre et table d’hôtes ainsi que par diverses activités à vocation touristique ». La Case en brousse peut accueillir, aujourd’hui, jusqu’à 10 personnes qui veulent vivre quelques jours au contact étroit d’attachants villageois Betsimisaraka. Poser les filets avec les pêcheurs en pirogues, jardiner avec les femmes du village ou préparer les repas avec l’ensemble de la communauté ponctue les journées dans un décor luxuriant.
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Un vazaha en brousse
« Les clients qui partent en pirogue jusqu’à Andovoranto entre les rivages de l’océan Indien et les Pangalanes, et dégustent, le soir venu, le fruit de leur pêche (poissons, camarons) et de leur cueillette (fruits, cœurs de ravinala), en gardent un souvenir impérissable ». Et certains de verser quelques larmes sur le bateaubrousse du retour… Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg
COUSINS/COUSINES
La Réunion Rien ne laissait supposer que Fabienne aurait un jour ce goût prononcé pour la mode. Les voyages, les rencontres, lui ont permis de se construire son identité actuelle. Vendeuse glamour et mannequin à la fois…
arie Fabienne Chapelain est l’une de ces merveilles issues du métissage : M mère métisse comorienne et betsimisaraka, père Breton. Fabienne est née et a grandi à Tamatave, au milieu des terrains agricoles regorgeant de
F abienne et les
« folies douces »
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fruits, de riz, de girofle, de café. Imprégnée de toutes ces odeurs naturelles, elle aurait pu s’intéresser à la parfumerie. Mais dès la fin de son adolescence, elle quitte Madagascar et travaille dans les odeurs de la restauration… chez un traiteur. Elle n’est pourtant pas passionnée par ce travail. Son parcours la conduira en métropole pendant deux ans, où les travaux agricoles lui laissent un goût amer, puis huit ans aux Antilles, et quatre années en Hollande. En parallèle, elle s’intéresse à la mode, véritable centre d’intérêt qui tourne à l’obsession. Après une formation commerciale, elle se lance dans la vente de vêtements haut de gamme. À son arrivée à La Réunion, elle est recrutée dans une petite boutique de luxe, Les folies douces, où elle devient indispensable : le magasin colle à son style, à ses attentes. Fabienne est conseillère en vente, mais devient également l’icône du magasin pour lequel elle défile en Kenzo, Nathalie Chaize ou Save the Queen. Elle décide de faire un book dans l’espoir de pouvoir défiler et se faire connaître. Les tarifs des photographes étant plus abordables à Mada, elle se rend à Tana où sa sœur, Elia Chapelain, est créatrice et directrice de Philaé Déco. Elle profitera de ce séjour pour poser pour elle. Il y a quelques semaines, une boutique de sport de La Réunion décide également de se servir de l’image de Fabienne pour le lancement d’un nouveau magasin. Parcours hors-norme pour une passionnée qui réalise peu à peu ce dont elle a toujours rêvé. Julien Catalan Contact sur www.nocomment.mg
GASTRONOMIE
S teak tartare
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De la viande, rien que de la viande... et quelques assaisonnements. S’il y a un plat qui ne s’encombre pas avec la cuisson et qui délivre une saveur brute, c’est bien le steak tartare. Réalisés avec du filet de zébu les tartares servis sur les tables de la capitale sont parmi les meilleurs qui soient.
anger de la chair crue ne va plus à l'encontre de nos préceptes M gastronomiques depuis l’arrivée des sushis, des carpaccios et autres poissons marinés à la façon des îles. Et pourquoi un
bon steak tartare ? Il est vrai que cette curiosité gastronomique en repousse plus d’un, mais il suffit d’y goûter pour redécouvrir des saveurs inhabituelles, détruites ou masqués lors de la cuisson. La légende attribue son origine aux terribles Huns d’Attila, un peuple d’Asie appelé aussi Tartares (ou Tartars) qui envahit la Gaule au Ve siècle, précipitant la fin de l’Empire romain. On dit que pour attendrir la viande crue, ces cavaliers émérites la plaçaient entre leurs cuisses et le flanc du cheval. Il semblerait toutefois qu’il s’agisse d’une pure invention de Jules Verne dans son Michel Strogoff de 1875. Cherchant une note sauvage pour son roman qui se passe chez les nomades de la steppe russe, il a l’idée de cette spécialité « saignante » tellement pittoresque que les bistrots parisiens allaient bientôt la servir sur leur zinc. Cela étant, le plat est bien dû aux Cosaques d’Ukraine, déjà mentionné au XVIIe siècle en pologne-lituanie. Si la recette est d’une sublime simplicité, son cérémonial est bien réglé. La viande - fraîche s’il vous plaît ! - est coupée en petits cubes au couteau et en général agrémenté d’un jaune d'oeuf, de câpres, de cornichons, d’un filet d'huile d'olive, de persil et d’oignons. Sel, poivre, et suivant les goûts Tabasco ou sauce anglaise (Worcestershire) complètent le tableau. Une fois
ces ingrédients mêlé les uns aux autres, le steak tartare est prêt à être dégusté avec une simple assiette de frites. Pour les puristes, sachez que faire son mélange avec une fourchette en bois permet d’obtenir une bonne onctuosité. Le tartare (de zébu, évidemment) est servi sur les meilleures tables de la capitale, notamment au Sakamanga, un restaurant bien connu des Tananariviens, où la viande y est particulièrement belle et délicieuse. Pour vous chouchouter, le restaurant ne la prépare pas à l'avance mais à la commande en utilisant un hachoir manuel. « Cette méthode permet de parfaitement préserver les saveurs et de proposer un steak tartare authentique et appétissant », explique un responsable… Le Café de la gare, à la demande des clients, peut aussi vous préparer un steak tartare, mais semi-cuit celui-là. C'est un autre goût à découvrir et une excellent alternative pour ceux qui ne veulent pas de viande crue. Le compromis idéal avant de s’attaquer à la recette originale qui est également proposée. Enfin, pour ceux qui passent par Talatamaty, pensez à goûter le steak tartare servi dans les règles de l’art à la table de Ty’Douce, un must ! Evidemment, dans chacun de ces restaurants, la fraîcheur et la qualité de la viande sont garanties. Sous les Tropiques, c’est un détail qui compte !
Végétariens s’abstenir !
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GASTRONOMIE
Herimamy
PARFAIT CHÉRI BEBELANTO
chef du Lantana Resort 82
INTERVIEW GOURMANDE Passion pour la bonne table, application sans faille, savoir-faire à toute épreuve, tels sont les ingrédients des mets que le bien nommé Parfait concocte chaque jour au Lantana Resort. Un amoureux de la cuisine italienne qui a de longues années d’expériences aux fourneaux et visiblement ne se lasse jamais d’apprendre…
erimamy Parfait Chéri Bebelanto, Parfait pour les H intimes, reçoit ses premiers enseignements en cuisine et pâtisserie à l’école professionnelle Avotra d’Antaninandro
de 1987 à 1988, suivi par une première expérience en stage à l’Hôtel Colbert. Dans les années qui suivent, on le retrouvera au Safari Vezo, à l’Hôtel Le Restaurant de Behoririka et dans bien d’autres établissements, dont le Louvre en 1995 et le Plazza en 1997. Il poursuit ses études à Rochefort (France) à l’École supérieure de gestion et d’administration en hôtellerie. On le verra à la Chaumière en 2000 et plus récemment à la Gastro Pizza. Depuis tout juste un mois, il s’occupe du Lantana Resort. Présentez-nous votre style ? Plutôt recherchée et élaborée, une cuisine classique sans vraiment être compliquée. Quels sont vos produits de prédilection ? Tous les produits frais et le meilleur de la cuisine italienne. Quels sont les ingrédients récurrents de vos plats ? Toujours beaucoup d’herbes, sans oublier noisettes, sésame, huile d’olive et vinaigre balsamique.
Quel genre de cuisine n’appréciez-vous pas ? Aucune en particulier, mais je ne cuisine pas trop les plats épicés et pimentés. Votre plat favori ? Langouste flambée au rhum ambré en animation accompagnée d’un gâteau de macaronis aux cèpes et foie gras. Votre boisson préférée ? Une Skol bien glacée. À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Tous les deux mois, selon les saisons et les produits, frais et bio de préférence. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? De la passion, une concentration permanente, mes connaissances… je mélange tout ça pour arriver à une création surprenante. Quels chefs sont vos modèles ? Christophe Michalak, Christophe Adam, Frank Freeson, Alain Ducasse, les frères Troisgros et tous les meilleurs ouvriers de France ! Votre recette du moment ? Lingot de foie Gras aux noisettes et salade de poire émulsionnée à la crème de baies roses, toasts grillés. Votre prochain dîner ? Au Marina Lodge de Nosy Be, très calme et discret. Votre actualité ? J’entamerai bientôt un stage professionnel, en Italie probablement. Propos recueillis par Joro Andrianasolo
Lingot de foie gras aux noisettes et salade de poire à la crème de baies roses émulsionnée à la Skol
Ingrédients
Préparation
• 50 g de poire en boire • 6 cl de crème fraîche • ½ cuillerée à café de baies roses • 25 g de noisettes concassées • 100 g de foie gras fait maison • 2 tranches de toast • Une pincée de sel • 2 cl de réduction balsamique
• Couper la poire en quartier • Mixer la crème avec les baies roses et la bière Skol de façon à faire émulsionner • Déposer la poire en quartier dans l’assiette • Recouvrir le tout, émulsionner à la bière Skol • Terminer en déposant le lingot de foie gras aux noisettes coupé comme médaillon • Servir accompagné de toasts grillés à l’huile d’olive aillée.
PAR HERIMAMY PARFAIT CHÉRI BEBELANTO, CHEF DU LANTANA RESORT
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GASTRONOMIE
PROPOSITION GOURMANDE DE
Noisette de zébu au roquefort, risotto saveur Lantana Lodge
Croustillant de magret de canard au miel de baobab
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Filet de sole moelleux à la crème d’amande
PAR HERIMAMY PARFAIT CHÉRI BEBELANTO, CHEF DU LANTANA RESORT Lingot de foie gras aux noisettes et salade de poire à la crème de baies roses émulsionnée à la Skol
Délice Parfait saveur du Chef
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LE VIN DU MOIS
GASTRONOMIE
L’AVIS DE L’ŒNOLOGUE L’aire de production de ce cru « racé » se trouve en bordure de l’estuaire de la Gironde, autour de la petite commune de Saint-Estèphe, qui a donné son nom à l’appellation ; en fait, il s’agit d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) communale du Médoc Bordelais, encépagée majoritairement en Cabernet sauvignon sur un terroir de bancs de graviers. Ce Pavillon de Saint-Estèphe 2008 de la maison Borie Manoux se distingue par une note originale : celle d’être produit par l’un des derniers grands groupes familiaux indépendants de Bordeaux. D’ici quelques années, son apogée de dégustation sera atteint. Mais d’ores et déjà vous pourriez apprécier sa belle robe, ses petites jambes, son nez subtil de noisette et réglisse, ainsi que ses arômes d’épices et cuir en bouche avec des plats de caractères ; pourquoi pas des rillettes, tajines, grattons ou tripes, pour ne citer que ceux-là !
Isabelle Rakotozafy
Pavillon de Saint-Estèphe 2008 CHEF ARNAUD DU RESTAURANT CHEZ ARNAUD C'est un vin de qualité, aux arômes de fruits rouges macérés et tanins moelleux. Riche en saveur bien fruité. Un vin qui ne prend pas la tête et donne du plaisir. Il sera parfait sur toutes les viandes rouges, grillées, rôties ou en sauce, et les gibiers légers : cailles, faisans, perdreaux.
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
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LE COCKTAIL DU MOIS Un cocktail original à boire cul sec dans des tubes à essai prévus à cet effet. L’effet « gelée de citron » qui arrive à retardement est souverain. Avec modération, bien sûr ! Ingrédients • 16 cl de tequila • 12 cl de Schweppes • 10 cl liqueur citron, orange, menthe, cassis • 4 minicubes de gelée de citron • 4 gouttes de caramel vanille • Pour la gelée : 1 kg de citrons, 1 litre d'eau, 500 g de sucre par litre de jus. Préparation
Le
Labo Tequila du
L-Sens Labo Bar
• Pour la gelée : couper les citrons en tranches minces, sans enlever le zeste ni les pépins. Les recouvrir d'eau bouillante, faire macérer 24 heures. Porter le tout à ébullition et laisser bouillir 10 à 15 minutes. Égoutter et recueillir le jus. Ajouter un kg de sucre par litre de jus. Laisser bouillir 5 à 10 minutes. Mettre en pots et couvrir 48 heures après. • Verser les liqueurs dans les tubes à essai. • Compléter doucement avec la tequila et le Schweppes. • Pour boire le labo-tequila : prenez le tube de la main droite, bouchez le goulot avec le majeur droit et secouez. Vous devez vider votre tube « cul sec » pendant qu'il mousse. Une fois avalé, vous dégusterez la gelée de citron restée au fond…
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
L e Carnivore
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S’en payer
SORTIR Le Carnivore est le premier resto-grill où toutes sortes de viandes, y compris le crocodile, vous sont servies à volonté sur des brochettes géantes. Une formule inspirée de la « churascaia » brésilienne et importée du Kenya…
S
ur un barbecue digne de Pantagruel rôtissent d’impressionnantes brochettes de bœuf, de poulet, d’agneau, de porc, voire de crocodile. Un petit drapeau est planté sur votre table et tant qu’il est levé, les serveurs en tabliers noirs ne se lassent pas de vous en découper de fines tranches dans l’assiette. Le tout à volonté, jusqu’à ce que votre estomac demande grâce et que vous abaissiez le drapeau pour signifier la fin des « hostilités ». Ouvert depuis le 24 novembre 2011, le Carnivore à Ambatonakanga est ainsi le premier « restaurant à viande » de Tana. Ses propriétaires, Bati et Regina Nesa, l’ont conçu sur le modèle des fameuses churascaias brésiliennes, ces établissements passés maîtres dans l’art du barbecue qui se développent un peu partout dans le monde. Ils se sont plus particulièrement inspirés du Carnivore de Nairobi, sans doute le resto-grill le plus coté de la capitale kenyane. Ils sont allés jusqu’à recruter un maître du barbecue, David Obonyo, pour les aider à acclimater le concept à Madagascar. « J’ai passé cinq ans à présenter à Nairobi les merveilles qu’on peut faire avec la viande et maintenant je veux transmettre ce savoir-faire aux Malgaches », explique-t-il. Son ambition : « Que
les gens mangent bien, beaucoup et soient satisfaits au moment de régler l’addition ». Pari gagné avec, du début à la fin, une sélection pointilleuse des viandes, une marinade parfaite, un découpage chirurgical des tranches et un service impeccable. Chaque viande est accompagnée de sa sauce (refaite chaque matin) : à la menthe pour le gigot d’agneau, cannelle et litchi pour le porc, ketchup maison pour le poulet et le crocodile. Sans oublier les vins, pas moins de 25 références, y compris des Saint-émilions. « Nous suivons des normes de qualité très exigeantes. Nous sommes très à cheval là-dessus : plutôt ne rien servir que d’offrir une viande non garantie », fait valoir Bati. Aux côtés de « Maître » David s’activent Niry Lalaina Eric Rajoanera, le pâtissier responsable des desserts, et Henri-José Solovololona, chargé des entrées, des accompagnements et des garnitures. Tous deux ont également appris l’art délicat de la découpe, avec l’assistance d’un autre Kenyan, Vincent Owino. « La découpe est tout aussi importante que le choix de la viande pour qu’elle soit agréable et fondante dans l’assiette », estime ce dernier. Au total, une dizaine de préparations différentes sont servies à volonté. Pour les clients plus pressés du midi, les viandes sont servies à la carte et en brochettes pour une digestion plus facile. Détail non négligeable : les viandes sont halal et pour ceux qui répugneraient à absorber de la protéine animale, des menus végétariens sont toujours là en renfort ! Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
une bonne tranche
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SORTIR
L e Guest
Marilyn dans sa Buick rose, du jazz en toile de fond, d’affriolantes tagliatelle au bleu, une carte de vin très étonnante… Au Guest, le client est toujours reçu en « guest star ».
Française de Mahajanga. Un mot sur sa déco à l’américaine. Aux murs, de belles gravures de Humphrey Bogart, James Dean, Elvis Presley ou Marilyn dans une Buick rose. Ajoutez-y un doigt de jazz d’une remarquable qualité, devant vous le bar en arc de cercle avec son équipe de jolies et souriantes serveuses, prêtes à se plier en quatre pour vous satisfaire : Ena, Mania, Zairah, Yolande, Jacqueline. Le tout sous la houlette d’Emma, appelée aussi la « reine mère », qui mène ces demoiselles tambour battant… Avec l’apéritif, elles vous offriront un petit rougail de tomates, quelques olives et de petits morceaux de jambon de pays, histoire de vous mettre en bouche. À droite du bar, quelques tables vous invitent à goûter les plats du jour : simples, fins, goûteux et de grande qualité. Si le hasard fait que vous tombiez sur le jour des tagliatelles au bleu, n’hésitez surtout pas : vous saurez alors ce que le mot excellence veut dire ! Et puis il y a un personnage incontournable. Jacky, le patron. Comment dire ? Un genre de Falstaff. Ah celui-là, il en a une grande gueule… et un cœur encore plus grand !
le Guest c’est l’invité. Si vous le souhaitez, ce sera vous dès que Parvousdéfinition, aurez franchi la porte de ce bar-restaurant situé non loin de l’alliance Invitation gourmande 94
Sous ses aspects parfois bourrus, il est la gentillesse et la générosité mêmes. Au bar, il a un œil sur tout. Si par hasard, les verres de ses clients sont vides, il offrira sa tournée - il est comme ça ! Il saura aussi vous conseiller sur le choix d’un de ses vins venus d’ailleurs, dont lui seul sait la provenance… Écoutez-le : les vins, leurs défauts, leurs qualités, c’est son truc ! Un autre personnage important, Thierry le gérant (ex-Caprice). C’est simple, lui c’est le contraire du patron : le calme fait homme ! En symbiose avec la cuisine, il coache les plats, les envisage, les pense les peaufine. Il sait où acheter les bons petits produits en accord avec le goût de ses clients qui sont d’abord et surtout ses amis. Convivial et familial, tels sont les maîtres mots du Guest. S’il était une chanson, ce serait Les Copains d’abord. Voila pourquoi on y vient et revient sans cesse. En ville, il se chuchote que prochainement un bar à vins avec du jazz et des orchestres verra le jour pour agrémenter les belles nuits de Mahajanga. Mon petit doigt me dit que ces deux personnages ne seraient pas totalement étrangers au projet, mais il est encore trop tôt pour en parler. En attendant, le Guest, ouvert sept jours sur sept, vous tend son bar. Avec modération, bien sûr ! Jean-Claude Weis
M aître K ira Légende vivante du football malgache, il a donné son nom au grand stade de Toliara. Vingt ans après avoir remisé ses crampons au vestiaire, le joueur aux pieds d’or continue à faire rêver des générations entières de fans...
epuis 1997, honneur suprême, le grand stade d’Andaboly de Toliara D porte son nom. Stade Maître Kira. C’est dire qu’à 61 ans, presque deux décennies après ses hauts faits, Kira Michel reste une légende vivante pour ses
contemporains. L’icône du foot malgache des années soixante-dix et 80, et pour beaucoup l’égal des plus grands : quelque part entre Pelé, Maradona et Zidane. Certes, ce n’est pas un mince compliment dans un pays où le football n’a jamais nourri son homme… « Sur le terrain, il tenait le poste 10 et on ne pouvait pas distinguer s’il était gaucher ou droitier, tellement il jouait des deux pieds avec la même puissance et la même classe », se souvient un vétéran, toujours épaté malgré les années. Né le 7 avril 1950 à Besakoa, le jeune Vezo est remarqué à 15 ans alors qu’il fait ses premiers dribbles dans les cours de récréation. Déjà ses passes sont magistrales, ses coups francs imparables. Il est tout de suite recruté comme remplaçant au Sport olympique de Besakoa, avant de faire son entrée, à 17 ans, dans la légendaire équipe du Corps enseignant de Toliara. Pendant les dix années où il la servira, elle sera sacrée par trois fois championne de Madagascar. Parallèlement,
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La puissance et la gloire
LOISIRS
Tuléar
il intègre l’équipe nationale pour un long règne de 17 ans. Il est ainsi à la manœuvre – parfois avec le brassard de capitaine - pour les qualifications pour les Coupes du monde de 1970, 1974, 1978 et 1982, et aux éliminatoires des Coupes d’Afrique. Les stars africaines qui se sont mesurées à lui sur le terrain sont unanimes à saluer son talent, du Camerounais Roger Milla à l’Égyptien El Katib. En 1984, le rêve s’achève. Maître Kira chargé de gloire et d’années quitte l’équipe nationale. Mais pas tout à fait les vestiaires. Sans retraite et avec cinq enfants à nourrir, il choisit d’entamer une seconde carrière d’entraîneur, notamment auprès des cadettes de Toliara, puis de l’équipe nationale junior. Durant les derniers Jeux des îles de 2007, c’est à lui qu’on fera encore appel pour diriger l’équipe nationale. Toute une vie consacrée au foot et une légende vivante dans le Sud-Ouest. C’est ainsi que Maître Kira promène avec nonchalance son immense stature de star indétrônée. Retana
Les dessous chics Dedicated to Jane B.
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C’est ne rien dévoiler du tout se dire que lorsqu’on est à bout
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Remerciements : Teogilta & Karimjy Prise de vue : usine à bois à Andravoahangy Make up : Aina avec les produits Oréal
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ce serait comme un talon aiguille qui transpercerait le cœur des filles...
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LA MODE !
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K aren RAKOTOMALALA
était une Malgache qui habite au Vietnam. Je ne l’ai jamais vue, mais nous entretenons régulièrement via le Net. Elle m’a demandé de lui trouver un sac à main en cuir, en précisant juste qu’elle adorait le vintage, et je lui ai trouvé la perle rare… » Il n’est pas rare non plus que des hommes fassent appel à elle pour trouver un cadeau à Madame. urtout ne l’appelez pas relookeuse, elle n’aime pas Avec chaque client, Karen commence par un ça. Son truc à elle, c’est strictement la mode et le entretien préparatoire destiné à connaître son style, shopping. « Mon travail consiste à évaluer les besoins sa personnalité, son budget, sans oublier les raisons vestimentaires de mes clients afin de les aider à mieux pour lesquelles il fait appel à elle. « À ce stade, se mettre en valeur », explique Karen Rakotomalala. l’écoute est fondamentale », note-t-elle. Puis c’est Une prestation qui inclut un accompagnement la virée shopping, le temps d'une journée ou de shopping personnalisé en guise d’exercice pratique. plusieurs selon les besoins. Pour cela, Karen travaille Bref, Karen est une personal shopper (styliste en étroite collaboration avec des boutiques installées personnelle), une conseillère en style toujours prête à sur la place comme Jet Set, mais également avec des intervenir pour faciliter vos achats mode. enseignes de vente en ligne (Style Funny, SoaGlam, C’est à l’issue d’un voyage en France où elle Morgane) pour des demandes plus spécifiques. assiste à plusieurs ventes privées que cette jeune Pour le conseil capillaire, elle est en partenariat avec femme de 29 ans découvre cette activité et décide de Coiffure du Monde. Étant en phase d’installation l’importer dans la Grande Île. Une pionnière ! « À à Madagascar, elle exerce pour le moment à titre mon arrivée à Tana, j’ai organisé une vente privée pour me faire connaître et le résultat a été encourageant, preuve gracieux – profitons-en, ça ne durera pas toujours ! – et compte sur un grand défilé prévu en février pour mieux faire connaître son que cela correspondait à un besoin. » Apparu il y a une dizaine d’années aux États-Unis, le métier de concept et ses partenaires. De conseiller les autres ne l’empêche personal shopper était d’abord destiné à une clientèle de femmes pas d’avoir son style bien à elle. Sa tenue pour partir en mission aisées n’ayant pas le temps de faire les boutiques. Mais avec les shopping ? Tenue de ville, simple et casual ! années, la demande s’est démocratisée et à peu près tout le monde Aina Zo Raberanto aujourd’hui peut faire appel à une « shoppeuse », quel que soit son Contact sur www.nocomment.mg sexe, son âge ou le budget dont il dispose. « Cela va du ministre à la femme qui cherche une robe de mariée. Ma première cliente Désespérée devant votre armoire, vous cherchez en vain la tenue parfaite ? C’est le moment ou jamais de faire appel à Karen, la première conseillère en style (« personal shopper ») en activité à Madagascar. La virée shopping est incluse dans sa prestation.
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« Shoppeuse » de la tête aux pieds
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BEAUTÉ
Pour la Saint-Valentin, Nombana, 25 ans, compte bien mettre tous les atouts de son côté. Pour le dîner aux chandelles que lui a concocté son Roméo, elle sera étincelante de la tête aux pieds. Les équipes de Majorel et de nocomment® lui ont donné un petit coup de pouce.
Be my Valentine ! Cheveux : une petite touche de couleur
L’Oréal Professionnel Shampoing Shine Curl 31 000 Ar
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Masque Shine Curl 53 000 Ar
Le coiffeur passe par l’étape du diagnostic des cheveux de Nombana pour pouvoir adapter ses soins. Nombana a les cheveux normaux et lisses, mais sans coupe. Le spécialiste décide d’utiliser les soins L’Oréal Professionnel avec le shampooing Sensibalance pour lui donner du volume. Au niveau de la coupe et de la coiffure, on a choisi un dégradé et des boucles d’où l’utilisation des gammes Shine Curl de L’Oréal. La touche de couleur sera rehaussée par quelques extensions de mèches blondes.
Gamme Vitalité Matis Lait énergisant : 55 000 Ar Gommage énergisant : 85 000 Ar Crème énergisante : 114 000 Ar
Maquillage : un regard sublimé Pour sublimer le regard de Nombana, l’esthéticienne choisit de lui faire une extension de cils avec des cils synthétiques de 10 cm. Elle colle les cils un par un et le résultat est tout à fait naturel : des cils longs et épais pour quelques jours. Elle passe ensuite aux soins du visage en commençant par l’étape primordiale : le démaquillage pour éliminer les peaux mortes et les comédons. Au niveau des soins, l’esthéticienne choisit la gamme vitalité Matis pour tous les types de peaux. Elle redonne de l’éclat et de la luminosité surtout aux peaux ternes et stressées. La spécialiste passe ensuite à l’épilation à la cire des sourcils. Elle termine par le gommage, le modelage facial et le masque. Au niveau du maquillage, on a opté pour une bouche gourmande avec un gloss framboise et des couleurs légères pour les paupières.
Manucure : de faux ongles parfaits La séduction passe également par les mains. La spécialiste décide de poser des faux ongles pour allonger les mains de Nombana. Elle pose un à un les faux ongles avec de la colle spéciale pour ensuite les parfaire à la lime. Elle passe ensuite à la pose d’un vernis rouge avec quelques paillettes pour la touche finale.
Modèle : Nombana Salon de beauté : Majorel à Ambatonakanga
A ntemoro
DÉCO
Ambalavao
Papier sacré des anciens Antemoro, il est aujourd’hui l’un des fleurons de l’artisanat malgache. À Ambalavao, on continue à le fabriquer comme il y a plus de cinq siècles, exclusivement à partir d’écorces d’avoha.
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me Marie, ouvrière dans l’atelier de fabrication du papier Antemoro d’Ambalavao, dans l'enceinte de l'hôtel Aux Bougainvillées, accueille tous les jours les clients, les yeux rieurs, le sourire timide. Elle explique avec application le savoirfaire que lui ont transmis les « anciens ». Cette pâte à papier fabriquée exclusivement à partir de l’écorce d’avoha, une variété de mûrier poussant dans le sud de l’île, ces fibres longuement bouillies et rincées à l’eau claire qui se transforment en feuilles élégamment décorées et patiemment séchées au soleil. Mme Marie travaille avec dix autres employés. Ce sont majoritairement des Antemoro (ou Antaimoro), littéralement « ceux du rivage » : on attribue l’invention de ce papier à cette ethnie de la côte sud-est, descendante de marchands arabes. Les secrets de son élaboration, attestée à Vohipeno dès le XVIe siècle, sont soigneusement gardés par les élites locales qui s’en servent pour conserver les sourates du Coran, ce qui lui confère dès l’origine un caractère sacré. Jusqu’aux sorciers qui l’utilisent pour créer des décoctions médicinales, en infusant des feuilles de papier dans de l’eau après y avoir inscrit des formules…
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Papier sacré,
Au XXe siècle, il perd ses vertus magiques pour entrer dans le circuit commercial. Un homme d’affaires français, Pierre Mathieu, s’associe avec un Antemoro du nom de M. Armand (mort vers 1967), qui se trouve alors être le seul détenteur du fameux secret de fabrication. En 1936, après plusieurs expériences, ils installent leur fabrique à Ambalavao, au climat plus propice. Le processus se modernise avec l’utilisation de cuves en pierre ou d'une grille pour le séchage à la place des feuilles de bananiers. Dans ses meilleurs jours, la manufacture emploie ainsi près de 300 ouvriers et produit toutes sortes de papiers et d’emballages. Dans les années soixante-dix, l’atelier perd le monopole et doit affronter la concurrence d’anciens ouvriers qui se sont mis à leur compte. Au fil des années, le papier perd son aspect utilitaire et devient plus décoratif grâce à l’incrustation de fleurs et de feuilles. L’atelier actuel, propriété de la famille Ragon, cherche à conserver les traditions en n’utilisant que l’avoha comme matière première. Le papier Antemoro, devenu en quelques décennies un objet de consommation courante, garde peut-être ici son caractère sacré. Bénédicte Berthon-Dumurgier Contact sur www.nocomment.mg
papier magique
M bola aux mains d'argent
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DÉCO
Fort-Dauphin
Son petit lémurien « écolo », sculpté au couteau dans le bois, est l’un des « souvenirs » les plus prisés des touristes de passage dans le Sud. Lié à la protection de la forêt, il s’est même vu décerner un prix au Japon.
Paris ce sont les tours Eiffel en porte-clés qui font le bonheur des touristes. Ici c’est À un petit lémurien de 3 mm, sculpté au couteau avec un genre d'Opinel, qui est en passe de devenir la véritable mascotte de la région. Son créateur, Mbola aux mains
d’argent, a su saisir en trois coups de couteau le faciès délicat de cet illustre mammifère. Ce petit bout de bois de rien du tout s’est même vu décerner un prix au Japon à travers VSJA (Volunteer Southern Cross Japan Association), une ONG qui œuvre depuis 1990 pour la sauvegarde et la réhabilitation du paysage naturel de l’Androy et de son écosystème si atypique. Elle a également participé à la scolarisation de trois villages et au reboisement de 150 000 plants endémiques. Une reconnaissance qui n’empêche pas ce jeune Tandroy d’être perpétuellement à la recherche de clients. Malheureusement pour son art, il passe plus de temps à pédaler entre la plage et l’aéroport que dans son atelier. Ses sculptures à l’ancienne et pourtant très tendance, et c’est là tout leur charme, n’ont certes pas à rougir à côté de ces bouts de plastiques moulés qui sortent en série des manufactures chinoises pour arroser les marchands de souvenirs du monde entier. Rien à envier à Mickey et consorts, à part peut-être le… copyright. Car tous commencent à imiter ce petit lémurien devenu si populaire. Merci Mbola ! Un jour, je lui demandais : « Toi qui es si doué de tes mains, dessine-moi un baobab… », et il le fit. Le lendemain, il vint me voir avec une tortue - absolument parfaite ! Le surlendemain, avec une toute petite chose de 3 cm sur 4, piquetée et noircie à l’aiguille, avec juste le bec passé à la peinture rouge… Je lui demandai ce que cela représentait : il a pouffé, puis m’a dit : « C’est une pintade, c’est pour toi, c’est un cadeau ». Une réponse à la malgache, juste pour me donner envie de vous parler de lui. Noely Contact sur www.nocomment.mg
CAHIERS DE NUIT
y Salegy's part au Jao's Pub
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de photos sur www.nocomment.mg
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DĂŠfilĂŠ du Jet7 au Carnivore
de photos sur www.nocomment.mg
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Le Six
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afĂŠ Savanna C
Le Carnivore
de photos sur www.nocomment.mg
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Le Ro ssini
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de photos sur www.nocomment.mg
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de photos sur www.nocomment.mg
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Piment Banane
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de photos sur www.nocomment.mg
Le Glacie r
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Manson
Ange de la nuit by
L-Sen
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de photos sur www.nocomment.mg
Villa Isoraka
Du Cohiba au Kudéta d’Anosy, Hervé est toujours là pour assurer la sécurité, filtrer les indélicats, éviter que ça dérape. Bref, assurer la bonne réputation de l’établissement. Sept ans de bons et loyaux services qu’il nous déroule en quelques lignes.
BY NIGHT
Comment devient-on videur ? J’ai débuté en 1995 comme agent de sécurité au restaurant Le Regency, à Ambatonakanga. Après mon service militaire, en 1997, je suis devenu superviseur de la sécurité à l’aéroport jusqu’en 2002, puis j’ai eu envie d’aller voir ailleurs. Lorsque le Cohiba a ouvert ses portes en 2005, j’ai décidé de revenir au métier de la sécurité, de videur comme on l’appelle. Actuellement, je suis le chef de sécurité au Kudéta Carlton, depuis son ouverture en 2007. Comment se déroule ton travail ? Je travaille six jours sur sept, de 18 heures à la fermeture. Dans mon équipe, je gère huit personnes, rien que pour la sécurité. Notre rôle : avoir un comportement décent envers la clientèle, être respectueux et respectés en même temps. Contrairement au Cohiba qui était une vraie boîte de nuit, le Kudéta du Carlton est un club-bar où la clientèle est plus classe. On est particulièrement vigilants à ce qu’il n’y ait pas de mineurs. On regarde aussi la tenue vestimentaire pour voir si elle est adaptée à l’endroit - donc pas de baskets, pas de shorts. On est là aussi pour garantir la sécurité des biens de la clientèle. On se doit d’être stricts et directs quand ça dérape.
H ervé
profession videur Comment gères-tu les incidents ? Depuis son ouverture, le Kudéta n’a pas connu d’incidents graves. Si ça arrive, nous sommes là pour les régler les choses en douceur, en faisant preuve de calme et de patience, mais en agissant vite pour que la situation ne dégénère pas. En revanche, mon équipe et moi évitons d’en venir aux mains. Nous nous interdisons la violence, il faut toujours gérer les problèmes avec diplomatie. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto
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RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°24 MOTS CROISÉS — LES SPORTS 1
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SOLUTION DE L’ÉNIGME N°24 On est le dimanche. ÉNIGME N° 25 Un constructeur met 8 jours pour creuser une excavation de 8 m de long sur 8 m de large et profonde de 8 m. Combien de jours lui faut-il pour creuser une cavité de 4 m de long sur 4 m de large et profonde de 4 m ?
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— MUSIQUE — HORIZONTALEMENT I. Instruments à cordes II. Abri pour oiseaux - Titane au labo III. Dieu solaire - Instruments à vent en forme d’œuf IV. Existence - Métal précieux - Ancien do V. Instruments à cordes VI. Départ pour l’infini - Pronom indéfini - Imagine VII. Associées aux Probas - Terminaison verbale - Fleuve côtier VIII. Touche - Elima IX. Instrument à vent de la famille des cuivres X. Lancement - Club de Madrid - Pour une suite XI. Instrument à vent - Instrument à clavier et cordes XII. Jeunes filles à la mode - Champion. VERTICALEMENT 1. Il peut être solitaire - Instrument voisin de la cornemuse 2. Partie antérieure - Joyeux participe 3. Indéfini - À la mode - Tel un capital reconstitué 4. Mesure chinoise - Loi royale Article indéfini 5. Début d’odorat - S’il te plait - Symbole du beryllium 6. Colonie de vacances - Ventilât 7. Instrument à vent, à clés 8. Répare 9. Donner une apparence laineuse Nomme par suffrage 10. Récipient cylindrique à anse 11. Sert à serrer - Te rends - Grande école 12. Ancien instrument égyptien - Grands violons.
LA MINUTE NATURALISTE
par Earth & Wildlife Experiences
Humeur de caméléons Contrairement à l’idée trop répandue que les caméléons changent de couleur uniquement pour se camoufler, il faut savoir que la palette de nuances qu'ils arborent traduit le plus souvent un état physiologique : trop chaud, trop froid, content, pas content ou encore prêt à s'accoupler ou déjà fait, donc ne plus chercher à me séduire...
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La porte ouverte tous réunis dans le salon de Michel. Frédéric, Il’âmelsJules,étaient Rose… Et Vera, la seule apparentée, mais elle était de Christian, et comme leur sœur à eux tous. Michel
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était assis dans le grand fauteuil, dos à la fenêtre. L’ombre estompait son visage dans le contre-jour, mais laissait voir ses tempes déjà grises. À côté de lui, à droite, Vera, puis dans le canapé, Frédéric et Rose, et Jules, qui avait tenu à s’asseoir sur la chaise africaine. C’était leur deuxième réunion. L’hiver avançait. Bientôt la nature allait reprendre sa vigueur désordonnée, à la première pluie, et la piste pour Ambohimamy serait difficilement praticable. Par la fenêtre ouverte du salon, parvenaient les bruits de la route, en bas, alors que les gens commençaient à rentrer de leur sortie dominicale. Rose avait déjà dit qu’elle souhaitait partir vite. Elle était la seule dont les enfants étaient encore petits, et il fallait vérifier les devoirs, préparer le dîner, et écrire les menus de la semaine, pour la bonne. Sur le principe, ils étaient d’accord, et sur la participation financière de chacun. Il s’agissait maintenant de fixer la date, de décider de l’entrepreneur, et surtout de définir sous quelle forme ils salueraient l’ouverture du tombeau. Car il fallait envisager une cérémonie, même si ce ne devait pas être le famadihana ordinaire, avec la sortie des corps, les danses et les hira gasy, l’enveloppement dans de nouveaux
Par Laurence Ink
linceuls. Le grand-père, leur grand-père à tous, qui avait créé ce tombeau-là, s’y était formellement opposé. « N’allez pas me déranger une fois de plus, alors que je me reposerai enfin ! » C’était son style, cassant mais où l’humour et les qualités de cœur atténuaient les angles. Cela avait été, indéniablement, un homme d’envergure, dont ils étaient fiers, même Rose, la petite dernière, et Véra, qui ne l’avaient pas connu. Il méritait bien son nom : Ratsimiforitra, Celui qui ne se courbe pas. Son père ayant refusé que sa belle-fille, betsimisaraka, soit enterrée dans le tombeau familial, Dadabe avait décidé d’en fonder un autre, pour lui, sa femme et ses descendants. C’était près d’un siècle plus tôt et depuis, il y avait eu une dizaine d’enterrements, fils et belles-filles, enfants… Mais voilà qu’un coin de pierres venait de s’affaisser, menaçant de laisser pénétrer la lumière et de révéler à l’extérieur l’intimité sacrée. Michel, selon l’habitude, avait résumé leurs décisions précédentes et ouvert le débat : – Je vous pose donc la question : n’est-ce pas le moment opportun de réunir la famille, la petite et la grande, y compris ceux qui travaillent nos terres et qui se plaignent que nous ne venions jamais, en particulier pour prendre notre part de riz. Tous approuvèrent bruyamment. C’était l’occasion idéale, pour rassembler ce qui, au fil des années, s’était dispersé,
FICTION pour resserrer les liens du clan. Tous, sauf Jules qui, les bras sur les genoux, recroquevillé sur lui-même, ne disait rien. – Et toi, Jules, qu’en penses-tu ? l’interrogea Vera, toujours fine mouche. Jules se racla la gorge. Il avait maigri, ces derniers temps, et son visage fin était encore plus dominé par les pommettes, au-dessus des joues creuses. – Nous n’aurons pas le temps. Vous voyez bien que dans un mois, il peut y avoir les premières pluies. Il faut aller au plus vite. Il parlait d’une voix basse, tendue, comme essoufflée. – Mais on ne va tout de même pas faire cela à la sauvette ! ronchonna Frédéric. Toi, tu es toujours prêt à ignorer les traditions. Et puis, les gens, là-bas, ne comprendraient pas. Dadabe, tu le sais, était très soucieux de ses métayers. – Métayers ? Le vrai mot te brûle-t-il donc la bouche ? répliqua Jules, déjà redressé. – Allons, fit Rose, conciliante, ne vous disputez pas, encore ! Ne devons-nous pas être tous unis pour ouvrir ce tombeau ? Qui, ai-je besoin de le rappeler, sera le nôtre ? – Il suffisait de le réparer de l’extérieur, s’exclama Jules. Cela aurait coûté moins cher, et nous ne serions pas obligés d’en faire toute une affaire. Tous le regardèrent, surpris. S’il n’avait pas jusque-là montré un enthousiasme excessif, c’était la première fois qu’il se déclarait ouvertement hostile au projet. Quelle mouche le piquait donc, lui fit remarquer Vera, lui qui était plutôt la bonne humeur de la famille ? – Et bien peut-être que j’en ai assez justement ? reprit-il, d’un ton aigre – puis, à tous : C’est vrai ! Vous êtes tous tellement sérieux, tellement raisonnables. Vous assumez la majeure partie des dépenses. Vous portez haut le nom de la famille. Et je suis
quoi, moi, au fond ? Un orateur de guitare ? Un poète ? Un troubadour ? – Mais enfin, lui dit Michel, en se penchant pour lui poser la main sur le bras, nous avons simplement réparti les dépenses en fonction des capacités de chacun. Il n’est pas question de mettre qui que ce soit de côté. Mais il est hors de question que l’un de nous s’endette pour cela. Et tous de s’écrier, de souligner combien ils étaient fiers de lui, de son courage à mener, envers et contre tout, sa vie d’artiste. – Parce que tu te soucies de l’avis des autres, maintenant ! déclara Rose, sur un ton espiègle. Il la regarda, droit dans les yeux, sans parler, et tous se turent, soudain oppressés par cette gravité qu’il ne lui était pas familière. – Et tu penses que c’est si facile d’être différent ? lui demanda-t-il, finalement. Car vous faites tous comme si de rien n’était. Comme si vous n’y accordiez pas d’attention. Mais vous n’invitez pas les conjoints. On ne sait jamais, je pourrais en amener un qui ne vous conviendrait pas ! Ils restaient tous les yeux écarquillés, ne sachant que dire. Finalement Véra reprit la parole, doucement, si doucement que les premiers mots de la phrase étaient à peine audibles. – Jules, tu crois vraiment que nous feignons de ne rien savoir ? Tu penses vraiment que nous sommes assez hypocrites pour feindre de t’aimer, sans vouloir connaître qui tu es ? Frédéric la coupa : – Est-il vraiment nécessaire de débattre de tout cela, maintenant ? – Oui, c’est nécessaire, répliqua Rose, sèchement. Jules a raison. Il y a beaucoup de sujets que nous nous gardons bien d’aborder. Ouvrir le tombeau de Dadabe, c’est aussi l’occasion de définir quel type de famille nous voulons être.
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– Il aurait détesté cela. Jules avait parlé en regardant ses pieds. Puis relevant la tête, il les regarda les uns après les autres. – Mais enfin, soyons clairs. Dadabe était tout sauf un libéral ! Un homme de conviction, certes. Il a toujours lutté contre les injustices, d’accord. Mais jusqu’à une certaine limite ! La limite que lui voulait bien définir ! – Jules, reprit Michel, voyons, nous en avons déjà parlé. Je croyais que tout était clair. Ils hochèrent la tête, tous, en regardant Jules. – Il t’a interdit de tombeau, continua-t-il, alors qu’il était déjà vieux. Malade. Et de toute manière, c’est aussi, c’est devenu notre tombeau. Le tien comme le mien, comme celui de Christian, et de Vera, si elle le veut bien. Pourquoi revenir là-dessus ? Jules leva les yeux, ils étaient pleins de larmes. – On n’ouvre pas impunément un tombeau, dit-il, d’une voix qui tremblait. Alors, d’un seul coup, le visage de Michel s’éclaira. Il sourit. Il se leva, prit son verre de whisky resté presque inentamé sur la table, puis se dirigea vers le coin de la pièce où la lumière du jour semblait se réfugier. Versant quelques gouttes sur le plancher, il dit : – Je vous le dis, nos Ancêtres, je vous le dis avec respect et soumission. Je n’ai pas de crainte, je vous sais, nous vous savons bienveillants. Mais afin que le doute soit dissipé, je vous le dis, je vous le demande. Si une vie doit être prise, s’il faut qu’une vie paye l’ouverture du tombeau, alors, que ce soit la mienne. Je suis l’aîné, et ce n’est que justice. Jules, la tête dans les mains, sanglotait.
AGENDA
Mercredi 1er février 2012
Samedi 4 février 2012
IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Le roi des singes » de Wan Laiming / Chine / 1961 / 1h54
AfT 14h30 : Restitution des ateliers théâtre, entrée libre Le Pub Clubbing : Famaky Element - Un groupe de rock malgache de France IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Jeux d’enfants » de Yann Samuel / France / 2003 / 1h33 AfT 17h : Cinéma - Documentaire « Louvre : la visite » de Charles Nemes IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « La loi de Murphy » de Christophe Campos / France / 2009 / 1h34 Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - Hazolahy
Jeudi 2 février 2012
Is’Art Galerie 18h : Vernissage de « Métamorphoses » par l’artiste plasticien malgache Eric Rakoto Le Pub Clubbing 22h : « SO’ART » : Collectif d’artistes de tout genre, de musique, de danse, de slam, de poésie et d’action painting, Célébration du premier anniversaire de l’Is’Art Galerie Vendredi 3 février 2012 AfT : Spectacle de danse « Si j’étais un milliardaire » de la Cie Lovatiana. Tarifs membres : 3000 Ar - non membres : 4000 Ar IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / jazz : « Madajazz », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Café de la gare 19h : Afterwork In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - Samoela
Dimanche 5 février 2012 Salle de l’horloge (Gare Soarano) 15h : Dessin animé : « Le voyage de Shihiro » Salle de l’horloge (Gare Soarano) 19h : Film : « Quand Harry rencontre Sally » Salle de l’horloge (Gare Soarano) 19h : Rolf Mardi 7 au samedi 18 février 2012 AfT : Exposition plastique : « Déclarations d’amour » de Titane. Vernissage le mardi 7 février, entrée libre Mardi 7 au samedi 25 février 2012
SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr
IFM (ex-CCAC) : Exposition / Photographie : « Chroniques malgaches » - Pierrot Men, hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 6 février à 18h Vendredi 10 février 2012 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / free roots : « Moajia », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar
Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - Lego In Square 21h : Soirée « Show case » avec des artistes de renom de la RN’B Samedi 11 février 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Indigènes » de Rachid Bouchareb / France / 2006 / 2h08 AfT 17h : Cinéma - Comédie romantique : « Jusqu’à toi » de Jennifer Devoldere IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Hors-la-loi » de Rachid Bouchareb / France / 2010 Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - Tence Mena Mardi 14 au dimanche 19 février 2012 Café de la gare : « Gusto d’Italia » - le vrai goût de l’Italie dans vos assiettes (semaine italienne) Mardi 14 février 2012 Café de la gare : Saint-Valentin avec un menu Italien Jao’s Pub 20h : La Brasserie STAR présente « Nuit de la Saint Valentin » animée par Aly Mourad Mercredi 15 février 2012 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de Midi - Madagascar Mozarteum présente « Recital de flûte et Piano » avec Agnès Joignerez et Mirana Randria, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Nos jours heureux » de Eric Toledano et Olivier Nakache / France / 2006 / 1h43
Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 FÉVRIER à : agenda@nocomment.mg
Samedi 18 février 2012 AfT 17h : Cinéma - « Au Sud du cinéma : Lettre d’amour Zoulou » de Ramadan Suleman Dimanche 12 février 2012 Salle de l’horloge (Gare Soarano) 15h : Dessin animé : « Les 101 Dalmatiens » Salle de l’horloge (Gare Soarano) 19h : Film : « La liste de Schindler » Vendredi 17 février 2012 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / jazz : « Prysm », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - dans le cadre de la semaine du Sud : Onja In Square 21h : Show « Funky Spirit » avec Bim et Tommy Samedi 18 février 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Projection / Cirque : « Cirque et cinéma » - Cie l’Aléa des possibles, Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Le rêve de Mathieu » - Série documentaire de Thierry Machado / France / 2004 / 26mn IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Persécution » de Patrice Chéreau / France / 2009 / 1h40 Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - dans le cadre de la semaine du Sud : Bagzana Dimanche 19 février 2012 Salle de l’horloge (Gare Soarano) 15h : Dessin animé : « Le Roi Lion 1 »
Salle de l’horloge (Gare Soarano) 19h : Film : « Blood Diamond » Lundi 20 au samedi 3 mars 2012 AfT : Exposition thématique : « Explorer l’univers, nos prochains pas », entrée libre Mercredi 22 février 2012 AfT 15h : Cinéma - Dessins animés : « Les enfants de Timpelbach » Vendredi 24 février 2012 AfT : Ouverture officielle de la célébration du 65ème anniversaire IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / musique classique ; Pascal Gallet - piano, Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Funky à l’ancienne » Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - dans le cadre de la semaine du Sud : Tsiliva Samedi 25 février 2012 IFM (ex-CCAC) 10h : Table ronde : « Madagascar et les bibliothèques numériques », Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « La naissance des pieuvres » de Céline Sciamma / France / 2007 / 1h25 AfT 17h : Cinéma - « Tête de turc » de Pascal Elbe IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Le deuxième souffle » de Alain Corneau / France / 2007 Jao’s Pub 20h : Soirée de la Brasserie STAR - Jazz avec Solo Dimanche 26 février 2012 Salle de l’horloge (Gare Soarano) : Film culte du mois : « Easy Rider » Mercredi 29 février 2012 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Le renard et l’enfant » de Luc Jacquet / France / 2007 / 1h32
ANNUAIRE
ANNUAIRE ANTANANARIVO
A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 02 000 82 • AK TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 828 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 020 22 459 16 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (Atelier Réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ
Ces établissements acceptent Orange Money
Ces établissements acceptent
JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CS EVENTS : 020 22 413 82 • CT MOTORS : 020 23 320 52 • CTB (SODIM) : 032 78 488 42 D (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECIDELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • (La) FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 • Gérard Patte Coiffure : 032 04 259 82 • G.I. (Gentleman Individuel) : G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD :
020 22 283 70 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 H HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 • INFINITY : 034 14 000 19 • INGA : 032 02 260 42 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • INTERLUDE : 033 18 529 31 • IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 J (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 • JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 K KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KARAK’CAVE : 033 02 352 98 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22
611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LANTANA RESORT : 020 22 225 54 • LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE C.O.T : 032 05 085 40 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 M MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MALAKY : 032 45 383 32 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 N (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ON ABI : 020 22 558 59 • ORANGE
MADAGASCAR : 032 34 567 89 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10
• SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOBEK : 034 14 300 05 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ART CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TARA'S COIFFURE : 032 05 438 51 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28
• TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 72 973 80 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 ANNUAIRE ANTSIRABE A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 M MICROCRED : 032 05 367 01 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95
ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA) A L’ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89
• BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CANALSAT : 032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 • EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 D DMT PHOTO : 020 62 245 39 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 • FISHING RESTAURANT : F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 032 05 160 93 G GUEST : 032 76 193 79 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 64 058 23 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CANALSAT : 032 05 276 02 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 I IBIZA : 034 08 292 03 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L LE PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 • LONGO HOTEL : 020 53 335 54 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03
Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK COULEUR CAFE : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 • TNT : 034 39 025 54 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09
ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR) A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BOEUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (LE) CORTO MALTÈSE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ÉTOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN
Disco Club - Cabaret - Toliara
DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFÉ : 032 02 524 48 • ( LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 ANNUAIRE ANTSIRANANA (Diego Suarez) A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 B BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 04 122 96 • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO :
020 82 232 08 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 P PLAZA : 032 04 052 40 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 S SICAM : 032 07 421 21 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01 ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 E ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35
ANNUAIRE FIANARANTSOA C CANALSAT : 032 07 220 21 • CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX, RESTAURANT : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LES BOUGAINVILLIERS (Hôtel d’Ambalavao) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06
ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE) A AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 B BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) 032 04 944 48 COMMERCIAL ANKOAY : 032 G GALERIE 02 388 79 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 M MAKI : 032 04 014 76 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 • ORTNB : 032 04 163 78 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 S TAXI BE : 032 59 187 86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60
ANNUAIRE (MANANJARY) A HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22
DOWNTOWN Valy, la charmante danseuse de la Compagnie Rohy, nous parle de ses coups de cœur et de ses bons plans à Tana et ailleurs…
En
ville avec
Valy
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Ta table préférée ? Les 3 Métis, j’adore leurs crêpes. Le styliste qui te fait craquer ? Ca se joue entre Hagamainty, Juliana Anjavola et Eva. Tous ont une personnalité propre, loin des tendances. Les deux premiers pour la haute couture, mais Juliana a un style plus féminin et nous avons souvent collaboré ensemble avec la compagnie Rohy. Eva et moi avons appris la danse ensemble, nous partageons certains goûts vestimentaires, je lui dois quasiment toutes mes tenues ! Ton coin préféré à Tana ? L’Alter Echos à Ampasamadinika. C’est plus qu’un simple pub, la Compagnie Rohy y est très souvent parce que nous partageons avec eux cette volonté de promouvoir l’art contemporain et les activités sociales. Ce sont nos partenaires privilégiés.
L’événement artistique qui t’a marquée ces derniers mois ? Artistes & Environnement qui s’est tenu en août à l’Alter Echos, dans le hall de la gare de Soarano et au Cemdelac (Centre malgache pour le développement de la lecture publique et l'animation culturelle). Ton actualité ? Le 26 novembre, la Compagnie Rohy a contribué à la Journée mondiale des enfants de rues lors d’un après-midi d’expression festive au Chapitô-Metisy, l’école de cirque. Pour 2012, nous poursuivrons les Débats parlementaires ouverts (DPO), toujours dans le cadre du festival de communication sociale Rohim-pihaonana. Ils se tiendront en avril, coïncidant à la fois avec la Journée de la Terre et la Journée internationale de la Danse. Propos recueillis par Joro Andrianasolo