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no comment®

n°30 - juillet 2012 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg









SOMMAIRE COURRIER 10 C’est vous qui le dites SONDAGE 14 Va y avoir du sport ! COUV’ BY 16 Le portrait chinois de Hemerson 18 CLINS D’ŒIL 26 AGENDA CULTURE 32 Tinah-Ti : Soukouss électrique 34 Don Smokilla : Le retour du Parrain 36 Gwen Rakotovao : New York, New York ! 38 Laurent Decol : Sans commentaire 40 Fenêtres de la Chine : En voilà un cirque ! 42 Giuseppe De Rossi : « Toute rencontre est unique » 44 Raymond Rajaonarivelo : «  Une envie de vrai cinéma » 46 Christophe Cassiau-Haurie : Une bulle d’air pour la bédé malgache 48 Le film du mois : Léon 48 Le livre du mois : Madagascar une culture en péril ? FOMBA AMAM-PANAO 50 Le nouveau riche TSIAHY 52 C’était il y a cent ans… en juillet 1912 TRADITIONS 54 Famadihana : La mort est une fête MEDIAS 56 Libertalia : Vovo et les pirates ! ÉCO 58 Mourade Kassamaly : L’informatique pour les nuls 60 ITM 2012 : Un véritable élan 62 Frédéric Pierret (OMT) : « Une carte à jouer avec le tourisme africain » MÉTIERS 66 Mpanety : Au poil chez Toky ! ASSOS 68 Des yeux pour Laurenquie

70 Norotiana Jeannoda : « 3 500 dollars une domestique esclave… » NATURE 72 SOS Tortues : Le trafic de la honte 74 Écolodge sur l’île d’Ankazoberavina ESCALES 76 RN7 : Nationale chouette 80 Sainte-Marie : L’île aux orchidées 82 Festival Zegny’Zo : 1, 2, 3… quartiers ! COUSINS-COUSINES 84 La poutre et la paille GASTRONOMIE 88 Interview gourmande : Holy Razafindrakoto du Montparnasse 93 Le vin du mois : Vina Maipo 2011 94 Le cocktail du mois : Le Nika’ Tapulte de La Table de Nika SORTIR 96 La Caverna : Des soirées gaies gaies gaies ! LOISIRS 98 Trampo-élastiques : Saute qui peut ! ESSAI DE STARS 100 Bodo ne boude pas la BYD F3R ! MODE 102 Les embouteillages 114 Look by Dina : Osez les couleurs de l’hiver ! VINTAGE 116 Zippo : Feu à volonté ! DÉCO 118 Thé pour deux ! 120 Lorenzo Moretti : Un four à l’italienne 124 CAHIERS DE NUIT BY NIGHT 148 Bruno Rincel : « Priorité au live » 150 JEUX FICTION 152 Le retour 156 ANNUAIRE DOWNTOWN 170 En ville avec Tanzia


Fausses orques et vrai mystère Je réagis à votre article « Cachalot échoué, le crash du géant » paru dans votre édition de juin (no comment® n° 29). Dans ce reportage, il est expliqué que l’animal échoué avait des traces de morsures qui ont dû être infligées post-mortem, « car il est impossible qu’un cachalot de cette taille ait été tué par des requins ». Sans être un spécialiste, j’ai entendu dire que les fausses orques, des cétacés proches des dauphins et armés de dents de 8 cm de long, n'hésitaient pas à s'attaquer aux requins et même aux jeunes baleines. Dans l’article vous précisez que le cachalot faisait dans les 9 m 50, sans sa queue, donc d’une taille très inférieure à celle d’un adulte qui peut atteindre les 20 mètres. Alors

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pourquoi pas les fausses orques ? Bien sûr, ce n’est qu’une hypothèse ! Didier (de passage à Sainte-Marie)

Renseignement pris auprès de CétaMada, voici ce qu’il est possible d’avancer. Les morsures observées ressemblaient fortement à celles de requins et paraissaient plus « fraîches » que le cachalot qui était dans un état très avancé de putréfaction, donc manifestement post-mortem. De plus, le cachalot faisait plus de 10 mètres, c'était donc un immature. Or, ce sont uniquement les baleineaux de 5 à 6 mètres qui peuvent être inquiétés par les prédateurs comme les orques, les fausses orques ou les requins blancs. Morondava avec nous Qu’en est-il de la province de Morondava pour la diffusion de votre magazine ? J’y suis passé le mois dernier et je n’ai trouvé aucun exemplaire en ville. On me dit qu’il n’est pas distribué ici. Dommage, d’après ce que j’entends, no comment® a ses fans là-bas ! Luc, T.O.

COURRIER

C’est vous qui le dites Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.




Bonnes nouvelles, Luc. Nous sommes distribués à Morondava depuis le mois de juin. On peut donc nous trouver sans problème dans les dix points stratégiques de la ville. Un bonheur ne venant jamais seul, no comment® est à la recherche de talents locaux qui accepteraient de collaborer avec nous pour des articles vivants sur Morondava et sa région. À vos plumes !

Collector Tout d'abord, je tiens à remercier l’équipe de no comment® pour tout ce que vous faites pour mieux faire connaître Madagascar. J'aimerais savoir où trouver toutes les éditions du n° 1 au n° 19 ? J'en ai quelques uns chez moi et j'envisage de faire une collection. Enfin, étant à Tamatave, où puis-je trouver les goodies de no comment® ? Njaka, Toamasina

Pour ce qui est des parutions précédentes, vous pouvez les consulter en Abidi elle a dit ligne via l'adresse suivante : http://www.nocomment.mg/Maquettes/ à compter du n°5. Si vous désirez les collectionner, Très bonne idée cette nouvelle rubrique Abidi (no comment® maquettes.html visite à l’espace no comment® Ampasamadinika s'impose n° 29) pour apprendre le malgache sans trop se prendre la une nous aurons grand plaisir à vous remettre gratuitement tête. C’est toujours utile de connaître les formules de la vie et exemplaires qui vous manquent dans la limite des stocks de tous les jours, surtout quand elles sont drôles et piquantes. les Pour ce qui est des goodies no comment®, Par exemple, la planche de secours utilisée dans les taxi-be, disponibles. les mettons en vente dans notre espace d'Antsahavola, à appelée « bois de rose » car elle est vraiment précieuse quand nous ! Les goodies (mugs, briquets, cendriers, Teetoutes les places sont prises ! Et en plus, Abidi est trilingue, Antananarivo shirts….) se vendent également à l’espace no comment®. C’est chapeau ! le seul point de vente à ce jour. Joana, Isoraka Merci pour votre appréciation de cette nouvelle rubrique qui est effectivement conçue comme un petit manuel du malgache tel qu’on le parle dans la rue. Avec parfois ses tournures bizarres, mais toujours pleines d’humour et d’autodérision comme souvent à Madagascar. Elle est effectivement trilingue malgache-françaisanglais, car elle se veut être, derrière son aspect humoristique, un véritable outil de communication.

Pour finir en Beauté Notre rubrique Beauté de juin (« Mamma mia, ça va être ta fête ! », no comment® n° 29) comportait un certain nombre d’imprécisions que nous nous empressons de corriger. Il fallait donc lire : « Éclaircissement avec Blondiline », « Diacolor Richesse » et « Shampooing Vitamino Color à 30 000 Ar »

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Le 27 juillet aura lieu à Londres la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été 2012 (trentièmes de l'ère moderne) avec 204 délégations participantes, dont Madagascar. Une grand-messe du sport qui ne vous laisse pas indifférent puisqu’un sondé sur deux promet de se retrouver devant son poste. Mais qu’en est-il sur le terrain ou dans les salles ?

1. Pratiquez-vous un sport, que ce soit dans un club, une association ou une salle ?

La Coupe du Monde de football

35 %

Le tournoi de Roland Garros

15 %

Oui, plusieurs fois par semaine

20 %

Au moins une fois par semaine

30 %

4. Parmi les termes suivants, quel est celui qui correspond le mieux à l’idée que vous vous faites du sport ?

Une à deux fois par mois

30 %

Hygiène

35 %

Non, jamais

20 %

Sens de l’effort

30 %

Dépassement de soi

30 % 5 %

2. Pour quelle raison principale faites-vous du sport ? Entretenir ma santé

35 %

Respect de l’autre

Par plaisir

30 %

Pour me détendre / éliminer le stress

20 %

5. À votre avis, qu’est-ce qui nuit le plus à l’image du sport aujourd’hui ?

Soigner mon apparence

15 %

Le dopage

50 %

La place excessive de l’argent

40 %

La recherche du record à tout prix

10 %

3. Parmi les grands événements sportifs suivants, lequel vous intéresse le plus ? Les Jeux Olympiques

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50 %

Sondage réalisé en ligne sur www.nocomment.mg avec un panel DDT hommes et femmes âgés de 18 ans et plus. Pour participer vous aussi au prochain sondage, rendez-vous sur notre site.

SONDAGE

Va y avoir du sport !



COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Hemerson, illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac…

Si j’étais un objet… Je serais une perle en quête d’écrin. Si j’étais un animal… Un faucon en quête de hauteur. Si j’étais une couleur… Le bleu de l’infini. Si j’étais un plat… Du romazava, sans prétention mais savoureux à souhait. Si j’étais une chanson… La Bohème en toute liberté… Si j’étais un roman… La Parfaite Lumière de Taro Okamoto.

Le portrait chinois de

Hemerson Si j’étais un film… Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa. Si j’étais une légende… Darafify enjambant les continents. Si j’étais un personnage historique… Rainandriamampandry qui a rêvé d’un autre avenir pour son pays. Si j’étais un fruit… Une poire à la mesure de ma naïveté… Si j’étais un bruit… Un chuchotement prémisse du silence à venir… Si j’étais un climat… Tempéré, pour plus d’équilibre. Si j’étais une planète… La Terre porteuse de vie. Si j’étais un pays imaginaire… Le pays de Cocagne où tout est servi en abondance. Si j’étais un vêtement… Le slip, dernier rempart de la pudeur…



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CLINS D’ŒIL 5

1 Orange Expo a eu lieu du 31 mai au 3 juin au Futura Andranomena à l'occasion de la FIM et en tant que sponsor exceptionnel. 2 no comment® s'intègre aux paysages d'Antsirabe. Un pousse-pousse à ses couleurs vous est désormais proposé pour une balade en ville. 3 La pharmacie Horizon vient de s'ouvrir à l'immeuble Assist Ivandry, pour être encore plus prêt de vous ! 4 Dîner du Carrefour le 31 mai à l'occasion de la FIM en présence des ambassadeurs de France et de Maurice, de la ministre de la Culture et du patrimoine et de très nombreuses personnalités venues de Maurice, de La Réunion, de Mayotte et des Seychelles. 5 Ouverture d'un nouvel hôtel à Miandrivazo, Princesse Tsiribihina, tout confort avec piscine.

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6 Mireille Raharinimanana est la gagnante du jeu en ligne de no comment® avec Taf. Jouez et gagnez sur www. nocomment.mg


CLINS D’ŒIL 7 Un nouveau restaurant, La planque à Ivandry, un coin paisible pour se ressourcer. À découvrir ! 8 Le Latinodance Festival 2012 a eu lieu les 8-9-10 juin 2012 au Louvre, organisé par les Langoria Ladies.

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9 À l'occasion du nouveau livre de Sylvain Urfer Madagascar, une culture en péril édité par no comment® éditions, une séance dédicace a été organisée à la librairie Lectures et Loisirs au Tana Water Front, le vendredi 8 juin. 10 Une nouvelle boutique Carambole est ouverte à Nosy Be. Découvrez les nouvelles tendances en tee-shirterie et paréos !

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11 Tana Paint Ball a été officiellement ouvert à Anosy au Solim Hotel. Pour tout public. Découvrez, jouez ! 12 80 personnes ont participé le 27 mai pendant 2 heures à la Zumba party au City Pub de Tamatave qui a réuni pour l'occasion l'équipe de Rova Rakotondrahova de Tana... Ambiance chaude !

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Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg


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14 Absolu, un nouveau magasin de maroquinerie sis à Alarobia, pour des idées cadeaux !

Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg

CLINS D’ŒIL

13 Erreur le mois dernier ! Les nouvelles recettes du chef David Obonyo sont bien sûr à découvrir au restaurant le Carnivore ! des fruits de mer vous seront proposés pour la Seafood Party.




AGENDA

Jeudi 21 juin au mercredi 11 juillet 2012 Is’Art Galerie : Exposition de Temandrotra Dimanche 1er juillet 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 21h45 : Finale Euro Lundi 2 au samedi 14 juillet 2012 Aft : Exposition peinture : « Paires évolutives » d’Erik Fayard, entrée libre. Vernissage le lundi 2 juillet à 11h Mardi 3 au vendredi 27 juillet 2012 IFM Analakely : Exposition / arts plastiques : « De moins l’infini vers plus l’infini » de Nonoh Ramaro, hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 2 juillet à 18h

régionale de la culture matérielle et du patrimoine de l’Océan Indien occidental », salle de spectacle, entrée libre Mercredi 4 juillet 2012 Aft : Heure de conte : « Contes et ritournelles », entrée libre IFM Analakely 15h : Cinéma Fantasmes et désirs d’évasion : « L’été de Kikujiro » de Takeshi Kitano, Japon, 1999, 1h56 IFM Analakely 19h : Cinéma Fantasmes et désirs d’évasion : « Les valseuses » de Bertrand Blier, France, 1974, 1h55, interdit au moins de 16 ans Jeudi 5 juillet 2012 Café de la gare 19h : Afterwork Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Tanzanie

Mardi 3 juillet 2012

Vendredi 6 juillet 2012

IFM Analakely 18h30 : Conférence / patrimoine : « Les portes massives sculptées, expression

In Square 20h : Soirée « cool tempo » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Vaney’s

SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE CONTACT : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 MAIL : VUEDELOIN@HOTMAIL.FR



Samedi 7 juillet 2012 Aft 14h à 17h : Grand concert gratuit de musiques tropicales : « Méga tropical », entrée libre IFM Analakely 15h : Slam : scène ouverte - terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM Analakely 15h : Cinéma Fantasmes et désirs d’évasion : « Gadjo Dilo » de Tony Gatlif, France, 1964 IFM Analakely 18h : Cinéma Fantasmes et désirs d’évasion : « Poetry » de Lee Chand-Dong, Corée du Sud, 2010 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Dahlia Saramba Dimanche 8 juillet 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma - dessin animé, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma - film, entrée libre Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque Mercredi 11 juillet 2012 Aft 14h et 15h : Ciné junior, entrée libre Jeudi 12 juillet 2012 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Goldy Vendredi 13 juillet 2012 In Square 19h : Soirée « clubbing et pub » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Black Nadia Samedi 14 juillet 2012 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Hajazz


Dimanche 15 juillet 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma - dessin animé, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma - film, entrée libre Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque Lundi 16 juillet au jeudi 2 août 2012 Aft : Exposition thématique : « L’augmentation de la population à Madagascar », entrée libre Mercredi 18 juillet 2012 Aft : Heure de conte : « Contes et ritournelles », entrée libre IFM Analakely 13h : Musique classique - Madagascar Mozarteum présente Casimir Rakotoniaina au violon, accompagné au piano par Herimanitra Ranaivo, salle de spectacle, entrée libre Jeudi 19 juillet au mercredi 8 août 2012 Is’Art Galerie : Exposition d’Isaac Jeudi 19 juillet 2012 Kudeta Urban Club 19h à 22h : Walking jazz avec Rado Manantsoa Jao’s Pub 20h : Festival Reggae Vendredi 20 juillet 2012 Jao’s Pub 20h : Festival Reggae In Square 21h : Soirée « funky spirit » avec Bim & Tommy Samedi 21 juillet au samedi 18 août 2012 Aft : Ateliers de conte, participants : adhérents de la médiathèque jeunesse de 06 à 14 ans (dans la limite des places disponibles), inscription : du 03 au 18 juillet à la médiathèque jeunesse


Samedi 21 juillet 2012 Aft 14h et 15h : Ciné junior, entrée libre Jao’s Pub 20h : Festival Reggae Dimanche 22 juillet 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma - dessin animé, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma - film, entrée libre Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque Mercredi 25 juillet 2012 Aft 14h et 15h : Ciné junior, entrée libre Jeudi 26 juillet 2012 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Pop Signco Vendredi 27 juillet 2012 In Square 20h : Soirée « funky à l’ancienne 70’s 80’s - 90’s » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Dah Mama Samedi 28 juillet 2012 Aft 14h et 15h : Ciné junior, entrée libre Jao’s Pub 20h : Soirée Kayamba Dimanche 29 juillet 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma - dessin animé, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma - film culte : « Léon », entrée libre Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque


Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 JUILLET à : agenda@nocomment.mg


Tinah-Ti

SOUKOUSS ÉLECTRIQUE La « zoulou girl » sort ce mois-ci son second album intitulé « Za zany mitsy » (Je suis comme ça). Dans la droite ligne de son premier opus, tout en soukouss et en provocations tous azimuts. A prendre ou à laisser !

n l’a vue le mois dernier partager la scène avec Lianah, la O reine du « chaud bouillant » (musique mafana), dont elle fut un temps la danseuse. Comme elle fut, dans les années 2000, la

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danseuse de Tearano, de Dah' Mama, du reggae man José Satoub. A l’époque, personne ne pouvait deviner l’énorme phénomène qu’elle allait devenir. Jusqu’au jour où Tinah-Ti, de son vrai nom Lova Haingotiana Ratsimbazafy, entreprit de composer et de chanter elle-même ses propres textes. C’était en 2009 et depuis la belle occupe une place bien en vue parmi les « performeuses » de la nouvelle génération, aux côtés des Tence Mena et des Black Nadia. Qu’elle chante le soukouss, le dombolo, le vakisôva ou le coupé décalé… avec elle ça déménage réellement. Un pur condensé de trash malgache ! Ses tenues extravagantes (parfois une simple teinture blanche en guise de soutien-gorge), son look zoulou évoquant ses origines sénégalaises par son grand-père maternel, tout cela contribue à son image sulfureuse de « Lady Gaga complètement barrée ». Et puis ces textes qui rappellent furieusement par leur côté scabreux


CULTURE ceux de Ramora Favori. « Je ne cherche pas à faire de l’outrage à la pudeur, j’appelle juste un chat un chat », s’esclaffe-t-elle. Un morceau comme Botan-janako (Tsy hita ny entako), qui parle de la circoncision de son fils, est un modèle de chanson limite à Madagascar, bôtan-janako désignant ouvertement le sexe de l’homme. Entre autres noms d’organes qu’elle introduit fréquemment dans ses titres. La chanteuse en concert est à peine plus fréquentable. « J’en vois qui tombent dans les pommes en prenant ce que je fais au premier degré. Pour certains je suis une satanique à envoyer direct au bûcher ! » Allusion à son concert du lundi de Pâques au stade de Betongolo qui tenait à la fois de la messe noire, de l’orgie gothique et du grand guignol ! Elle entrait sur scène coiffée d’une couronne d’où jaillissaient deux serpents, et quand plus tard dans le concert elle se mettait à fouiller dans le pantalon d’un de ses danseurs, c’était encore pour en retirer un serpent ! Sans parler du sacrifice d’un poulet dont le sang était bu en direct. «  Si tu prends ça pour de la sorcellerie, c’est que tu manques sacrément d’humour et de références », lance-telle. En effet, pas la peine d’être grand clerc pour voir dans tout ce cinéma des réminiscences d’Alice Cooper (le rocker qui chantait avec des boas autour du cou dans les années 70) ou plus près de nous de Marilyn Manson, de Madonna, de Lady Gaga. Pour autant, celle qui professe chanter pour les adalabe (chenapans) et contre les « coincés » est assez pro pour savoir s’arrêter à temps, « consciente qu’il y a quand même des limites à respecter ». Du grand art ! Njato Georges Contact sur www.nocomment.mg


Don

Smokilla

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LE RETOUR DU PARRAIN


CULTURE Tier 3 (jeu de mots sur Hery Rahaingomanana, son nom à l’état civil). Un album garanti « pur produit du ghetto », bourré à l’égo-trip. « Tout ce côté m’as-tu-vu, je l’assume, c’est l’essence du rap, mais il faut aussi savoir écouter ce qu’il y a derrière. Après tout, tous les n m’appelle Smoki car je fume beaucoup et Don gangsta ne fument pas », note-t-il philosophe. Un album c’est pour le côté mafieux… » Voilà ce qui s’appelle qu’on pourrait qualifier de la maturité. Pour la circonstance, une introduction gangsta rap ! Une façon très provoc de il a fait appel à la fleur du rap américain avec des artistes jouer les voyous urbains, les échappés comme Verbal Kent (de Chicago) ou de ghetto, avec tous les clichés qui vont Absouljah (du Queens). Sans oublier de avec : grosses bagouzes, chaînes en or, grosses pointures locales comme Tongue, pompes de marque, nanas affriolantes. Karnaz ou Double’nn. Le tout à prendre avec distanciation, À noter que l’album est distribué sur humour et second degré, car le Don support CD, une grande première pour maîtrise comme pas un son personnage Don Smokilla dont les œuvres étaient de « parrain » du rap malgache. À 32 ans jusque-là exclusivement téléchargeables et bien qu’expatrié en France depuis une sur Internet ! Choix logique, car il quinzaine d’années, il reste l’une des possède aujourd’hui son propre studio figures emblématiques d’un mouvement d’enregistrement et s’intéresse de plus en apparu sur la grande île au tout début plus à la production d’artistes locaux à des années 90. travers son label Gasy’Ploit. C’est le cas Rappelez-vous : Urbann Jam, avec ses d’Agrad & Skaiz qu’il a repérés en juin textes déglingués à la Public Enemy, et 2011 et qu’il considère comme la « relève plus tard Dealer 2 Sons, tout cela portait du rap d’ici ». « Je leur apporte le matos, déjà la marque Don Smokilla ! Parti à La Réunion en 1996 le soutien financier, et artistiquement ils ont le champ pour finir ses études, il incorpore le collectif rap Saint libre. C’est une vraie chance pour eux, car dans le milieu Pierre Click avec son pote Maeskro, avant de s’installer en du rap les grosses galères sont plutôt la loi commune ». Région Parisienne au début des années 2000. La suite, c’est Parole de gangsta ! 974 mm formé avec le groupe réunionnais Da 109 Skwad, puis ses retrouvailles avec Maeskro, en 2006. Le voici donc Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg de retour au pays avec un troisième opus intitulé L’HeryPionnier du gangsta rap à Madagascar, Don Smokilla a choisi de s’expatrier en France il y a une quinzaine d’années. Il revient au pays avec une galette garantie « pur produit du ghetto ». Le genre bourré à l’égo-trip, avec grosses bagouzes et chaînes en or…

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Installée à New York depuis 2007, la jeune chorégraphe franco-malgache n’en finit pas de redécouvrir ses racines. L’occasion de spectacles où Madagascar n'est jamais loin...

anser est ma passion la plus constante », confie Gwen Rakotovao, une danseuse chorégraphe «D franco-malgache qui évolue depuis 2007 dans les milieux

artistiques new-yorkais. « Ce que j’aime, c’est le challenge, pousser les limites, qu’elles soient physiques ou mentales. » Comme de sortir un livre de photographies, intitulé Un voyage à Madagascar, histoire de rendre hommage à ses origines insulaires ! À 25 ans, la jeune femme est bien décidée à n’être jamais là où on l’attend… Née en Normandie, elle a eu la chance de travailler en France avec des danseurs de renom comme Luc Moka. En 2003, elle rejoint Paris pour intégrer l’Ensemble Rick Odums, une école de danse spécialisée dans le Modern Jazz. De là, l’opportunité s’offre à elle de se perfectionner à New York à la prestigieuse école Alvin Ailey American

G wen 36

Rakotovao


CULTURE

Dance Theater. « New York me convient. Ici, les gens aiment la compétitivité et osent prendre des risques. La plupart des choses que j’ai faites à New York, je n’aurais pas pu les réaliser en France », estime-t-elle. Comme de composer une courte pièce musicale intitulée Au Clair de Lune. « Ici, il n’y a pas de cloisonnements entre les disciplines, comme en Europe. Si tu as envie de faire une chose, do it ! » En 2009, elle rejoint la compagnie BodyStories-Teresa Fellion Dance dont elle devient la directrice associée. Au contact des plus grosses pointures de la danse américaine, comme Regina Nejman ou Brian Carey Chung, elle tire un très haut niveau de spécialisation dans des disciplines aussi différentes que le modern jazz, le hip-hop, voire les danses d’origine africaine. « Le terme qui définit le mieux mon travail est le contemporain. Un style à l’image de tout ce que j’ai appris », souligne-t-elle. Sans toutefois oublier ses racines profondes. En 2011, elle fonde The Gwen Rakotovao Company (GRC), dont la principale mission est de mieux faire connaître aux États-Unis la danse malgache. Pour la moyenne des Américains, Madagascar n’est en effet qu’un dessin animé peuplé de girafes, de lions et de rhinocéros… « Je trouve vraiment dommage que Madagascar ne soit pas plus connue. Sa culture millénaire a toute sa place dans le melting-pot culturel américain. » Démonstration en est faite à travers une pièce pour quatre danseuses intitulée Fomba malagasy (Tradition malgache) dont Gwen a réglé la chorégraphie. Sur la Grande Île, elle prend également l’initiative de créer un programme de danse intitulé Masimihanta, destiné aux enfants pauvres et aux orphelins du Centre Ketsa, dans la commune d’Alakamisy-Fenoarivo. Ce qui lui donne l’idée de sortir en mars 2012 son Voyage à Madagascar. « Je me suis dit que ce serait merveilleux de partager l’aventure que j’ai vécue avec les enfants du Centre Ketsa et que ce serait aussi l’opportunité de monter une autre facette de Madagascar. » En pleine élaboration d’une nouvelle édition de Masimihanta qu’elle rapportera au pays dans quelques mois, Gwen Rakotovao reste l’artiste cosmopolite la plus passionnément malgache au sein de la Big Apple. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

NEW YORK, NEW YORK !

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CULTURE

Fianarantsoa de Rodin, sculpté le marbre, ne parle pas, Lmaisedanspenseur visiblement il pense. À

L aurent Decol

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Élève du Mime Marceau, Laurent Decol est revenu à Madagascar avec un nouveau spectacle, « Bouche Cousue », fondé sur l’art du rythme et du mouvement. Sans un mot évidemment.

quoi songe-t-il ? C’est à partir de cette réflexion que Laurent Delcol construit une partie de son spectacle Bouche cousue : il imagine la statue suivre l’exemple de son créateur, observer un bloc de pierre et le sculpter tellement longtemps qu’il ne lui reste plus qu’un petit caillou. Face à son échec, il reprend la pose et se replonge dans ses réflexions. Toujours muet. Pantalon noir et visage maquillé de blanc, Laurent Decol prend visiblement du plaisir à jouer son héros, Timoléon, un personnage perdu, triste et drôle à la fois, qu’il décline pendant une heure dans une série de situations tantôt burlesques tantôt pathétiques. La salle, composée d’une centaine d’enfants, alterne entre éclats de rires et lourds moments de silence, au rythme des histoires simples qui sont mimées sur la scène.


Mime depuis trente ans, Laurent Decol s’inscrit dans une longue tradition théâtrale de la pantomime qui consiste à raconter des histoires ou à élaborer des portraits uniquement à l’aide d’attitudes, de grimaces et de gestes, soutenue parfois par de la musique. « J’aime mettre en mouvement ou fixer dans des expressions des émotions, des sentiments », explique-t-il. Car le travail du mime est de rendre évident ce qui ne l’est pas. Pour cela, il faut décortiquer des sentiments, des attitudes, puis les travailler en insistant sur les rythmes, les suspensions, les déséquilibres, contrôler tous les gestes et les mettre en musique. « Je passe beaucoup de temps à observer les gens, leurs regards, les expressions, ou des détails, comme les mouvements de la tête par rapport à ceux des yeux. » Élève de Marcel Marceau qu’il considère « comme un père », il cherche à perpétuer et à renouveler un savoir-faire qui se perd. « J’ai arrêté le mime quelques années pour travailler dans la culture, mais je l’ai repris parce que c’est un art en perte de vitesse », avoue-t-il. « C’est pour cela que je voyage énormément. » Dans ses nombreux tours du monde, il s’arrête presque toujours à Madagascar. « Je suis venu ici plus d’une dizaine de fois, et j’ai joué presque partout, dans les villages de brousse comme dans les grandes villes ». À l’entendre, « les mêmes mimiques entraînent les mêmes réactions, les mêmes rires, les mêmes silences ». Sans une parole, le mime est un langage universel. Bénédicte Berthon-Dumurgier Contact sur www.nocomment.mg


Fenêtres de la Chine « Les Fenêtres de la Chine ». Tel est le spectacle que la Compagnie des Arts chinois a présenté le vendredi 25 mai au Dôme RTA d’Ankorondrano. Des numéros dédiés à l’acrobatie chinoise traditionnelle, avec chants, danses, jongleries, équilibrisme et arts martiaux. Un art populaire de plus de 3000 ans.

Compagnie des Arts chinois est composée de dix dont certains proviennent de l’Opéra de LPékin.aartistes, Tous brillent par leur parfait éclectisme dans la

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EN VOILÀ UN CIRQUE !

meilleure tradition du cirque chinois. L’équivalent du mot cirque est zaji en chinois ; ce qui peut se traduire par « acrobaties » ou « talents assortis » : un art de la scène intégrant aussi bien la jonglerie, la gymnastique, le trapèze, le contorsionnisme, la magie, le mime que les numéros de clowns. A l’origine, les acrobates sont des artistes de Cour, voués au seul divertissement des Empereurs. C’est sous la Dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.), par exemple, qu’apparaît la performance dite Bai Xi où les artistes doivent exécuter jusqu’à cent numéros différents à la suite… Bien plus tard, au XVIIe siècle, l’opéra supplante les acrobates auprès des Empereurs. Ils se retrouvent alors dans la rue à jouer sur les marchés et les places publiques, ce qui marque la création du


CULTURE

cirque proprement dit. Aujourd'hui, 160 troupes chinoises perpétuent cette tradition de plus de 3 000 ans. La plus connue est sans doute celle des Liao Ning qui anime depuis 1949 le Grand Cirque de Pékin. Toutes ces troupes, à l’instar de la Compagnie des Arts chinois, développent leur propre scénographie, leurs costumes, leurs jeux de lumières et leurs accompagnements musicaux, mais avec le souci constant de rester dans la tradition du divertissement populaire. Les grands classiques de l'acrobatie chinoise sont donc souvent repris comme la Danse du Lion... ce pilier du divertissement oriental a été pendant des centaines d'années le numéro favori des Empereurs : deux acrobates donnent vie au personnage légendaire du lion en sautant, dansant, cabriolant au rythme de musiques endiablées... Même succès ininterrompu depuis des siècles avec la Double danse de l'épée, les Sauts périlleux aux échasses, les Bonds aux dessus des poignards… Pour leur première performance à Madagascar, les artistes de la Compagnie des Arts chinois ont choisi de composer un programme équilibré unissant la tradition du divertissement ancestral et un rythme d'une grande modernité. La Danse des Nénuphars, qui ouvrait le show, est une chorégraphie rappelant les mouvements de la gymnastique rythmique, mais avec la fluidité exquise du ruban. Grâce et beauté également avec la Danse du Paon, un grand classique du sud de la Chine. Classique encore, et parmi les plus grands, que ce numéro de femme équilibriste avec ses assiettes tournant sur des baguettes d’un mètre et qui effectue en même temps des acrobaties au sol… Le clou du spectacle a été sans nul doute ce numéro directement inspiré de la tradition de l’Opéra de Pékin où l’on voit une actrice jouer sept personnages à la fois, avec les mimiques appropriées. Un pur bonheur. Aina Zo Raberanto Photos : Rijasolo

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Martin (2012) « C’est une toile qui incarne le calme, toute la personnalité du nonce apostolique, Son Excellence Monseigneur Eugène Martin Nugent. Elle me renvoie à ma première rencontre avec lui ; il en est ressorti une sorte de communion entre nous… »

G iuseppe

De Rossi

TOUTE RENCONTRE EST UNIQUE Premier prix national de sculpture en Italie, installé à Madagascar depuis 1998, Giuseppe de Rossi se réclame de l’héritage des Botticelli et des Michel-Ange. « Plus que des influences, ils ont édifié ma personnalité de peintre », affirme-t-il. Peintre de la paix et de l’amour, ses toiles sont toujours le résultat de rencontres. Des êtres chers dont il tente de composer le paysage intérieur quand ils lui reviennent à l’esprit. Fabriquant lui même ses couleurs, il mélange terre, colle, pigments (avec une prédilection pour le blanc de lithopone). Le résultat, ce sont ces instantanés spirituels fonctionnant à la façon de mantras. On le retrouvera en novembre prochain à l’Is’Art Galerie où il exposera ses dessins sur feuilles de cuivre.

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CULTURE

Firansina (2011) « C’est toujours Francine, mais malgachisée. C’est une facette beaucoup plus posée de sa personnalité, mais toujours insaisissable comme le suggèrent les petites boules de toutes les couleurs… »

Francine (2011) « Francine est une femme au caractère changeant. Ici je la peins sous son côté le plus actif : les couleurs sont volcaniques, il s’en dégage un dynamisme certain. »

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Raymond Rajaonarivelo à l'époque de Tabataba. À dr. : un extrait du film.

Seul Malgache à avoir eu deux longs métrages sélectionnés au Festival de Cannes, en 1988 et 1996, le réalisateur Raymond Rajaonarivelo salue les avancées du jeune cinéma malgache dans les circuits internationaux. Un cinéma de plus en plus rompu à cette « écriture émotionnelle du récit » qu’il appelle de ses vœux.

En tant que parrain à vie des Rencontres du film court (RFC), quel regard jetez-vous sur le jeune cinéma malgache ? Ce festival est un tremplin formidable pour les apprentis cinéastes. En être le parrain signifie les regarder évoluer et cela me plaît énormément. J’ai à cœur de leur apporter le maximum de mon expérience au travers des ateliers que j'anime à Madagascar depuis trois ans. Je le dis sans le moindre doute, l'avenir du cinéma malgache est parmi eux. Ils ont le sens de l'image, le sens du regard, et ils savent créer cette image par le regard. Il est clair que de plus en plus de jeunes créateurs ont envie d’écrire des scénarios qui tiennent la route, avec cette écriture émotionnelle du récit qui signe le vrai cinéma.

Raymond Rajaonarivelo 44

UNE ENVIE DE VRAI CINÉMA


CULTURE fait déjà 15 ans, et je n’ai pas envie de détenir ce record à vie… Résider à l’étranger est-il le meilleur moyen de faire avancer le cinéma malgache ? Mon désir le plus profond est de revenir vivre à Madagascar, mais pour l'instant je dois continuer à faire des films dotés d’une écriture cinématographique universelle et d'une qualité artistique irréprochable. Il est plus facile pour moi de frapper à la porte d’un producteur qui vit à proximité de mon domicile, c'est-à-dire à Paris, que de chercher à l’intéresser à 10 000 km de distance. Et puis Paris est une ville toujours très stimulante pour l’esprit. Propos recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

Comment jugez-vous la participation de Luck Razanajaona au dernier Festival de Cannes, vous qui avez eu par deux fois les honneurs de La Croisette ? J’ai vu son court-métrage Le Zébu de Dadilahy, c'est un très beau film. Maintenant le plus difficile reste à faire pour lui : réaliser un long-métrage qui lui fera peut-être remonter les marches (N.D.L.R., depuis cette interview, Luck Razanajaona a obtenu un financement de 35 000 euros pour son son projet de long-métrage Les chants des Tlous). Avoir son film à Cannes est une fierté légitime pour un réalisateur. Il faut savoir que les sélectionneurs visionnent environ 4 000 films du monde entier dans l'année, pour en choisir une cinquantaine au final, toutes catégories confondues. Pour moi j’ai eu cet honneur d’avoir deux longs métrages retenus dans la sélection officielle : en 1988 avec Tabataba et en 1996 avec Quand les étoiles rencontrent la mer. Cela

FILMOGRAPHIE 1978. Izaho Lokanga Ianao Valiha (court métrage N&B) 1980. Babay Sa Lovohitra (court métrage N&B) 1988. Tabataba (long métrage couleur) 1994. Le Jardin des Corps (court métrage couleur) 1996. Quand les Étoiles rencontrent la Mer (long métrage couleur) 2005. Mahaleo (documentaire coréalisé avec César Paes) 2012. Fragments de tambour (long métrage couleur, en développement)

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C hristophe

Cassiau-Haurie

Éditeur, spécialiste de la bédé africaine, Christophe Cassiau-Haurie a honoré de sa présence la 8e édition de Gasy Bulles. Il y a salué une bédé malgache « riche d’avenir » malgré les difficultés présentes rencontrées par les auteurs pour se faire connaître à l’étranger…

bulles, il connaît, l’Afrique aussi. En 2009, Cassiau- Haurie a fait paraître Îles en Bulles, LuneesChristophe histoire de la bande dessinée dans l’océan Indien.

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Travail richement renseigné qu’avaient précédé plusieurs ouvrages d’ouvrages sur la bédé en Afrique, et dernièrement une bibliographie de l’ensemble des œuvres publiés en Europe par des bédéistes africains, sous le titre Quand la BD d’Afrique s’invite en Europe. Mais pourquoi l’Afrique ? « C’est un monde que je connais bien pour y avoir passé les 26 premières années de ma vie. Étant par ailleurs un fan inconditionnel de BD, quoique piètre dessinateur, j’ai voulu faire la synthèse de mes deux passions. » Parti à la rencontre des bédéistes des îles de l’océan Indien, l’auteur n’a pu que s’intéresser au cas de Madagascar, dont le passé est riche en cartoons de toutes sortes. « Depuis les années 60, on trouvait plein de revues de bédé éditées en français, en malgache, voire bilingues. C’était un véritable vivier de talents, mais tout cela est retombé avec la crise économique de 1991. » Aujourd’hui, le marché de la bédé malgache flotte entre deux eaux, toujours à deux doigts de boire la tasse, malgré le travail considérable d’anciens comme Richard

UNE BULLE D’AIR POUR LA BÉDÉ


CULTURE Rabesandratana ou Roddy et les tentatives de redémarrage des jeunes talents. « Les talents graphiques sont toujours là, c’est indéniable, mais trop peu parviennent à se faire publier », déplore Christophe Cassiau-Haurie, relevant tout de même à cette 8e édition de Gasy Bulles des œuvres « riches d’avenir » comme Mégacomplots de Pov et Dwa. L’animation d’une table ronde sur le thème La bande dessinée, un outil au service du développement a permis à Christophe Cassiau-Haurie de remettre les pendules à l’heure. « Les ONG ont de plus en plus recours aux auteurs de BD pour faire passer leurs messages. En soi, c’est une très bonne chose, même si graphiquement, ce n’est pas toujours très intéressant. Il ne faut pas que ces travaux de commande empêchent les auteurs de travailler à leur œuvre propre. Mais pour cela il faut des mécènes, des bailleurs de fonds convaincus que la bédé est un art à part entière sur lequel on peut investir. » C’est d’ailleurs ce qu’il tente de faire à travers L’Harmattan BD, la maison d’édition qu’il vient de créer. « Ma venue à Gasy Bulles est aussi l’occasion de découvrir des auteurs malgaches à faire connaître en Europe », reconnaîtil. Christophe Cassiau-Haurie prépare également un dictionnaire de la bande dessinée en Afrique qu’il promet en tout point exhaustif. « La grande île y aura toute la place qu’elle mérite », assure-t-il.

MALGACHE

Aina Zo Raberanto Contact sur www. nocomment.mg


Léon 1994 – France – 1 h 43 mn - Thriller de Luc Besson avec Jean Reno, Gary Oldman et Natalie Portman

Avant de devenir le producteur que l'on sait, Luc Besson était un réalisateur fantastique, enchaînant les films avec une maestria impressionnante et nous donnant des personnages inoubliables comme Leeloo, Nikita et bien entendu Léon. Jean Réno y retrouve Besson pour la seconde fois et pour l'un de ses meilleurs rôles. Celui de ce tueur à gages solitaire travaillant pour la mafia de New York, qui ne boit que du lait et qui a pour meilleur ami une plante verte qu'il emmène partout avec lui. Jusqu’au jour où il recueille Mathilda (Natalie Portman), la fille de ses voisins de palier qui viennent de se faire massacrer. Commence une formidable histoire entre la petite orpheline de 12 ans et le tueur implacable qui ne connaît rien aux relations humaines. Léon va la protéger, lui enseigner son métier de « nettoyeur ». Mathilda va lui offrir l'humanité qu’il n'avait pas, jusqu’à ce qu’ensemble ils retrouvent les assassins de ses parents. Le réalisateur du Grand bleu réalise un film d'une rare justesse. Que ce soit l'histoire, les acteurs, la musique, la réalisation, le montage, Léon est tout simplement une pure merveille enchaînant les séquences d'anthologie.

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Projection le dimanche 29 juillet à 19 heures dans la Salle de l’Horloge du Café de la Gare de Soarano.

Le Livre du mois Madagascar une culture en péril ? Par Sylvain Urfer

CULTURE

Le Film du mois

Jésuite, écrivain, membre fondateur du SeFaFi (Observatoire de la vie publique), Sylvain Urfer a publié l’essentiel des textes qui composent ce recueil dans la rubrique Soatoavina (Valeurs) bien connue de nos lecteurs de janvier 2011 à avril 2012. Quelle place pour le fihavanana au XXIe siècle ? Quel sens pour le henamaso ? En plaçant la culture malgache au centre de son questionnement, l’auteur met l’accent sur ce qui fonde une société et conditionne son avenir : un système de valeurs capable d’organiser harmonieusement le rapport à soi, à l’autre et au reste du monde. En s’interrogeant sur le péril encouru par ce système, il insiste sur l’urgence de sa rénovation, car il est convaincu que la société malgache ne peut avancer sereinement vers son avenir en jetant son passé aux oubliettes. Il lui faut au contraire interroger chacune de ses valeurs, de ses traditions, de ses coutumes, pour se les réapproprier et les moderniser. Dix-sept textes pour mieux comprendre l’extraordinaire mutation dont la société malgache est l’objet, illustrés par des photographies de Rijasolo. Sylvain Urfer, « Madagascar une culture en péril ? ». no comment® éditions, 144 pages, 20 000 ariary.



Le nouveau riche Un nouveau riche, c’est un peu le Gaulois sur qui le ciel est brusquement tombé sur la tête. Après avoir vécu d’expédients divers pendant toute une vie de dur labeur, voilà qu’il est milliardaire !

Dans les campagnes fleurissent des anecdotes sur les us et coutumes des dahalo (voleurs de bétail) qui ont réussi un gros coup. Les bandits de grand chemin qui viennent de razzier un millier de bœufs et ont réussi à les vendre se conduisent comme les nouveaux riches, mais version rurale. Ils allument leur cigarette avec des billets de banque. Ils ferment le bar après en avoir chassé les consommateurs, déposent des paquets de numéraires sur une table et consomment sans compter. Un parvenu ou un nouveau riche n’aime pas l’argent. Cela lui brûle les doigts et il le jette par les fenêtres. Disons gentiment qu’il a perdu le sens de l’argent après en avoir reçu toute une masse sur la tête. Quand on a gagné un milliard aux courses ou trouvé une gemme grosse comme çà de saphir, payer une tournée générale ne représente strictement rien. Mais cela permet de toucher le jackpot de la respectabilité. Au pays des pauvres, un milliardaire est Dieu le père en personne. Qui rêve de devenir Dieu ? Le nouveau riche en a la tentation. Puisqu’il peut maintenant s’offrir tout ce qu’il désire, il veut acheter le ciel. Au

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FOMBA AMAM-PANAO Par Mamy Nohatrarivo

début, cela commence par des camions. Le premier milliardaire de courses de chevaux à Madagascar s’est payé deux camions de marque Mercédès, le top des tops pour les collecteurs de produits locaux. Il est maintenant ruiné et ses camions pourrissent sur cale, mais qu’importe. Il a vécu un rêve l’espace d’un moment. Le parvenu vit pour la galerie. Comme le roi Louis XIV, il est en représentation permanente. L’essentiel n’est pas de faire fructifier une manne tombée du ciel, mais de jouer le grand jeu. Les concessionnaires automobiles de Tana ne s’y sont pas trompés. Lors du boom du saphir d’Ilakaka, il y a plus d’une décennie, ils sont descendus sur le site, ont érigé des stands et exposé des voitures tout terrain de luxe. Tout s’est enlevé sans marchandage ridicule. La culture du 4X4 date de cette époque dorée. Suit le boom du bois de rose. D’aucuns s’étonnent de ces voitures rutilantes qui roulent dans les rues du pays le plus pauvre du monde, ou des nouvelles constructions résidentielles. Une seule explication. Ce n’est pas le pays qui s’enrichit, mais des nouveaux riches qui naissent. Ils roulent, ils construisent, ils meublent. « Pour la bibliothèque, faites-moi dix mètres de Voltaire ». Daninos décrivait un nouveau riche empêtré dans un grave problème d’ordre culturel. Que mettre dans la bibliothèque pour ne pas avoir l’air d’un plouc inculte lors du tour du propriétaire ? Car, il faut bien en mettre plein la vue, sinon pourquoi être richissime si personne ne le sait ? Sa maison collectionne tout le clinquant chinois du marché. Pour les luminaires, fauteuils et sofa, tables et chaises, un seul mot d’ordre. Peu importe la qualité. « Faut que ça brille ! »



C’était il y a cent ans… en juillet 1912 Par Pierre Maury

L

e 14 juillet, jour de Fête nationale, un dimanche cette année, a été célébré à Tananarive dès la veille. La mairie a distribué du riz, des couvertures et des pièces d’étoffe aux pauvres. La place Colbert, la gare, la Résidence et le square d’Ambohijatovo étaient illuminés. Un ballon dirigeable avec hélice mobile était exposé à Ambohijatovo, que le public a admiré avant de rejoindre la place Colbert pour le concert qui y était donné. Le dimanche s’est déroulée la traditionnelle revue, avant que les habitants se groupent sur la place de Mahamasina au milieu des marchands de riz, de viande et de fruits en attendant le feu d’artifice. Auquel manquait, malheureusement, le bouquet final que tous espéraient. À Majunga, la Fête nationale a été endeuillée suite à une discussion arrosée entre deux Européens de nationalité grecque, Miaoulis et Passilacos. Les paroles sont devenues de plus en plus dures, les interlocuteurs se sont battus et Passilacos a fini par sortir un couteau avec lequel il a tué son adversaire. À Paris, la reine Ranavalo, comme l’appelle Le Temps, a assisté à la revue dans les tribunes de Longchamp, côtoyant, au premier rang, les édiles roumains

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et les fonctionnaires marocains « dans leur pittoresque costume ». Elle était arrivée gare de Lyon dans la soirée du 11 juillet. Avec elle, un secrétaire et une femme de chambre. Installée dans un hôtel des environs de la Madeleine, Ranavalo y séjournera jusqu’à la fin du mois, avant de se rendre à Dieppe au mois d’août. Fait divers et manque de médicaments Un crime horrible a été commis à Sainte-Marie. Dans la nuit du 12 au 13, un gardien de nuit de l’établissement Flacourt a été assailli par des maraudeurs. Un coup de sabre lui a été porté par derrière avec une telle violence que la lame a pénétré dans la région des reins et est ressortie près du nombril. Le malheureux a eu aussi le crâne fracassé par un objet contondant. On était à la veille d’une paie et les caisses de l’établissement Flacourt étaient bien garnies. Le vol était donc probablement le mobile de cette attaque. À Tsiroanomadidy, les médicaments manquent, et les malades meurent faute de soins. Un colon se plaint de l’arrêt du travail dans son toby suite à une épidémie de pneumonie. Il se demande où passe l’argent de l’assistance médicale


TSIAHY

pour ce poste administratif. Les indigènes paient individuellement trois francs de taxe pour la caisse d’assistance. Mais, sur les 9 138 francs du budget ainsi approvisionné, seuls 2 648 sont dépensés, la plus grande partie pour les émoluments des docteurs, infirmiers, aides, etc. Il ne reste, pour les médicaments, que 648 francs qui suffisent à peine au tiers des besoins. Le signataire d’une lettre ouverte au Gouverneur général réclame un meilleur usage des fonds, pour un fonctionnement plus harmonieux de la colonie. Le Journal de Tamatave se réjouit de la disposition naturelle qui a semé, à l’intérieur des terres, parallèlement à la côte, le chapelet de lagunes qui, reliées les unes aux autres, « constitueront un des plus beaux moyens de communication qui existent. » La logique voudrait que le canal des Pangalanes arrive jusqu’à Tamatave. Mais la Compagnie des Messageries Françaises s’y oppose et le projet aboutit à 8 ou 10 kilomètres de la ville. « Mais enfin elle n’est pas éternelle cette néfaste compagnie ; elle finira bien par disparaître. Et, en admettant même que ses revendications soient justifiées pour le moment, elle ne pourra pas les soutenir indéfiniment. » Le Gouverneur général contre Le Progrès de Madagascar Le Siècle, à Paris, relate dans son édition du 17 juillet un incident regrettable qui traduit « chez la haute administration locale un état d’esprit quelque peu inquiétant. » Las des critiques que Le Progrès de Madagascar publie contre lui à jet continu, le Gouverneur général M. Albert Picquié a porté plainte contre le directeur du journal, M. Domec. Georges Boussenot, dans Le Siècle, défend son confrère : « La liberté de la presse, même à Madagascar, ne doit pas être un vain mot et les hauts fonctionnaires ne peuvent pas plus s’indigner d’être critiqués pour certaines de leurs œuvres qu’ils ne peuvent empêcher qu’on les loue pour d’autres. En l’espèce qui nous occupe, M. Albert Picquié […] aura été mal conseillé. » Malgré ce malaise, de nouveaux colons potentiels sont invités à se renseigner sur la possibilité de s’installer à Madagascar. Pendant tout le mois de juillet, M. Carle, chef du service de la colonisation à Tananarive, tient dans ce but une permanence les mercredis, de dix heures à midi, à l’Office colonial.


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F amadihana


iza ny zana-drazana ? (Où êtes-vous, enfants de ces «A reliques ?) », se lamente la famille rassemblée au grand complet, invitant les passants à venir danser devant la porte du

tombeau familial. L’orchestre traditionnel composé d’un aponga gasy (caisse claire), d’une grosse caisse et de flûtes en bambou rythme le rituel qui va consister à extraire les linceuls du tombeau pour les exposer au soleil une heure ou deux. Les restes des défunts seront ensuite déposés dans de nouveaux lamba (pièces de soie traditionnelles) et remis dans la tombe. Et le moment sera venu pour les vivants de faire la fête, car la mort n’est pas une expérience aussi traumatisante que cela dans la culture malgache. Les observateurs extérieurs traduisent couramment famadihana par « exhumation » ou « retournement des morts ». Ce qui n’est pas faux en soi, mais pour les Malgaches, cela signifie beaucoup plus que cela. Le famadihana est très exactement le rituel par lequel la dépouille d’un parent atteint le statut de razana, d’ancêtre. « Un moment capital dans la spiritualité malgache, car tous les morts ne deviennent pas automatiquement des razana », explique Hemerson Andrianetrazafy, enseignant chercheur en civilisation à l’Université d’Antananarivo. Une étape tellement importante pour les descendants qu’elle se prépare plusieurs années à l’avance. Pour cela, il convient de faire pas mal d’économies, ne serait-ce que pour acheter les porcs et les

poulets qui entreront dans le vary be menaka (littéralement riz imbibé de graisse de porc), le plat spécial servi durant les famadihana. « Je compte abattre quatre porcs bien gras et des dizaines de poulets, en plus du riz et de l’alcool », explique Bernard Rakotomanampy qui prévoit d’organiser son famadihana à Ambatolampy les 24 et 25 août. Il y « exhumera » son frère aîné, ses parents ainsi que ses grandsparents. « L’hiver arrive et leur lamba est sûrement déchiré. Je dois m’occuper d’eux pour qu’ils ne prennent pas froid, comme eux se sont occupés de moi de leur vivant », préciset-il. Pour les Malgaches, la mort n’est pas une dissolution, un anéantissement, mais une étape conduisant au statut d’ancêtre. « Tsy maty fa lasan-ko razana », dit-on, « Ils vivent mais sous une autre forme », servant d’intermédiaire entre les vivants et les zanahary, les divinités. Le famadihana est donc l’occasion d’une immense fête visant à resserrer lien familial en mémoire des défunts. Contrairement aux autres événements familiaux, mariages, baptêmes, circoncisions, tout le monde se doit d’être présent, quitte à devoir traverser l’île ou prendre un avion depuis l’étranger. Tous les parents (havana), même ceux perdus de vue depuis des lustres, seront là. Tous sans exception. Et pour cause, les famadihana ne s’organisent en moyenne que tous les sept ans au sein d’une famille. « Ce serait un grand manque de respect envers les défunts que de ne pas y aller. Et puis c’est l’occasion de croiser de nouveaux parents », explique Bernard Rakotomanampy. Bref, la vie continue, si elle a jamais cessé.

LA MORT EST UNE FÊTE

TRADITIONS

Comme chaque année, l’arrivée de l’hiver marque le retour des famadihana, les cérémonies du retournement des morts, à travers le pays. Un moment capital pour les familles, où les défunts intègrent enfin leur statut d’« ancêtres », intercesseurs entre les hommes et les Dieux.

Njato Georges Photo : Rijasolo

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L ibertalia

VOVO ET LES PIRATES !

Avec ses allures de superproduction hollywoodienne, le spot télé de la nouvelle bière Libertalia en a bluffé plus d’un. Un travail d’orfèvre signé Tam Tam, avec Yves Larson Bébé Andriamaro, dit Vovo, à la caméra. Le making-of de la pub…

assoiffés voguant sur une mer d’émeraude, et soudain à la nuit tombée, la découverte île au trésor… Non, ce n’est pas le dernier Pirates des Caraïbes ! Le trésor, ici, a toutes les Desd’unepiratesapparences d’une « petite blonde » qui promet de faire tourner bien des têtes, s’agissant

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de liberté que nous avons voulu que le spot sorte pour la Fête de l’ indépendance », précise-t-il. Né à Fort Dauphin, son goût de l’image lui est venu tout petit, en faisant fonctionner le vieux projecteur 16 mm de son père qui était lui-même un cinéaste amateur. C’est donc tout naturellement qu’il interrompt ses études d’anthropologie pour devenir assistant caméraman chez Tam Tam. « Plus qu’un artiste, je me considère comme un technicien qui a des idées, mais qui doit aussi se plier à la dure discipline du tournage où tout est compté, le budget, le temps…. » Pour Libertalia, Vovo n’a disposé que de quatre jours pour tout mettre en place, et seulement trois petites heures pour le tournage proprement dit ! Pas mal pour une équipe d’à peine quinze personnes, dont une bonne dizaine était d’ailleurs constituée de figurants recrutés sur place, à Belo sur Mer, sur la côte Ouest. Le plus délicat aura été d’amener sur le lieu du tournage le magnifique boutre traditionnel, le Nofy Be, transformé pour l’occasion en bateau de pirates. Pour le budget, pas de commentaires, mais Vovo précise qu’« on est dans du très gros par rapport à ce qui se fait à Madagascar ». Pas de The End au générique, car Vovo promet déjà une suite à Libertalia.

MÉDIAS

de Libertalia, la nouvelle bière de la Nouvelle Brasserie de Madagascar, mise en image par l’agence de communication Tam Tam. En 40 secondes, Tam Tam signe là l’un de ses spots les plus aboutis : entre le blockbuster hollywoodien et la superproduction à la Cecil B de Mill ! « Une pub télé, c’est un très court métrage qui se conçoit comme un long métrage. Du moment que tu as un scénario béton, des acteurs, des images et du son, tu ne peux faire que du bon travail », estime Yves Larson Bébé Andriamaro, dit Vovo, chef opérateur et réalisateur chez Tam Tam depuis une quinzaine d’années. A tout juste 40 ans, sa filmographie est déjà conséquente (des Mikeas filmés pour RFO au clip du cinquantenaire de l’Indépendance), mais avec Libertalia, il est conscient d’avoir fait ce qui se rapproche le plus de sa passion première : la reconstitution historique. « Si nous sommes partis sur le thème des pirates, c’est que Libertalia a vraiment existé. C’était le nom d'une colonie fondée au XVIIe siècle par des flibustiers, quelque part entre Nosy Be et Diego-Suarez. Un patrimoine historique dont nous avons toute raison d’être fiers », explique-t-il. Si le pirate tel que nous l’a légué l’histoire tient souvent du gibier de potence, dans l’imaginaire de Vovo, il correspond davantage à l’image romantique de l’aventurier des mers, épris d’espace et de liberté. « Très en avance sur son temps, la colonie de Libertalia était organisée en république. Et c’est bien pour exprimer ce sentiment

Andoniaina Bernard Contact sur www.nocomment.mg

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L’informatique pour tous. Tel est depuis plus de deux ans le cheval de bataille du jeune directeur général de Polygone IT Service. Au programme, des formations adaptées à tous les niveaux en instance de recevoir l’agrément de Microsoft.

ÉCO

epuis un peu plus de deux ans, Mourade Kassamaly gère Polygone IT Service, un centre dédié à l’informatique dans le quartier d’Antsahavola. Vente, location de matériels, services D aux professionnels, Polygone peut tout dans ce domaine, mais également de la formation sous

M ourade Kassamaly L’INFORMATIQUE POUR LES NULS 58

le label BCS (Business & Computer School) Informatique. « Il s’agit de formations destinées à ceux pour qui l’outil informatique reste une bête noire. Cela va du plus basique (bureautique) au plus élaboré (maintenance, réseau, infographie, web, programmation) », explique le jeune directeur général. Après avoir commencé par des formations courtes, comme d’apprendre Word ou Excel en deux semaines, Mourade Kassamaly a décidé de s’adresser à un public beaucoup plus large, touchant aussi bien les lycéens que les salariés d’entreprise tout au long de l’année. « Des trentenaires en quête de reconversion, des bacheliers qui veulent se spécialiser davantage ou simplement des passionnés, les formations BCS Informatique s’adressent à tous», explique le responsable. Le confort d’étude est garanti puisque chaque inscrit dispose d’un ordinateur qui lui est propre, d’écrans plats et de trois salles différentes selon le niveau. Les formations sont dispensées par des diplômés d’écoles spécialisées comme l’ISPM (Institut supérieur polytechnique de Madagascar). À l’heure actuelle, BCS Informatique entreprend d’obtenir l’agrément de Microsoft. « Une procédure longue et complexe, mais c’est en cours », commente-t-il. Lancé en 2009, quelques mois après la création de Polygone IT Service, BCS Informatique découle d’un constat simple : « Je me suis aperçu que les compétences en informatique n’étaient pas à la portée de tout le monde et je me suis dit qu’il serait intéressant de les rendre accessibles au plus grand nombre, y compris les salariés des zones franches », explique Mourade Kassamaly, lui-même diplômé en Informatique à Bangalore, en Inde, et d’une école de commerce en France. Le concept de formations destinées à tous est tellement mis en avant que Polygone est capable dans certains cas de pratiquer des tarifs « quasi symboliques », voire la gratuité pour les associations. Distributeur agréé de marques comme Touchmate, Edimax ou Sharp, Mourade Kassamaly entend bien être à Madagascar le premier supermarché de l’informatique. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg



ÉCO

ITM 2012

Un véritable élan

En présence de nombreuses sommités du monde du tourisme, le salon International Tourism Fair Madagascar 2012 s’est déroulé dans une ambiance à la fois conviviale et très professionnelle. Une parfaite réussite.

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e cette grande fête du tourisme malgache qui s’est tenue à l’hôtel Carlton du 30 mai au 2 juin, on retiendra en premier lieu D l’implication des autorités dont celle du Ministre du tourisme qui a

assisté à l’essentiel des travaux, en s’y impliquant. Les troisièmes Assises internationales du tourisme durable et éthique ont été l’occasion de dresser un bilan, plutôt flatteur, de nombreuses initiatives prises dans ce domaine : depuis les activités solidaires en région Vakinankaratra jusqu’à celles initiées par la coopération décentralisée de la région Alsace dans le Boeny, en passant par le projet pilote de la charte Nosy Be s’engage pour un tourisme durable. À l’issue de cette journée, des engagements forts ont été pris, par l’ensemble des professionnels du tourisme malgache, d’apporter désormais au développement de leurs activités des dimensions « éco-responsables et équitables ». Deux journées auront également été jalonnées d’une multitude de conférences sur les thèmes les plus variés. Des rencontres entre représentants d’Offices régionaux du tourisme et les quelques dizaines de tours opérateurs étrangers qui avaient fait le déplacement dans la grande île ont ajouté au côté très professionnel de ce salon. La totalité des participants ayant apprécié l’excellente organisation de cette manifestation, nul doute que l’édition 2013 est déjà programmée dans toutes les têtes. Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg



Frédéric Pierret

DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME (OMT) Il a animé en juin les troisièmes Assises internationales du tourisme et de l'économie durables. Pour l’homme fort de l’OMT, Madagascar reste plus que jamais une destination d’avenir et va nécessairement profiter du décollage touristique de la région Afrique. Rendez-vous dans dix ans ?

En octobre dernier, Madagascar a été élue membre du Conseil exécutif de l’OMT pour un mandat de cinq ans. Pourquoi cette faveur soudaine, alors que le pays avait postulé en vain à ce poste en 2008 ? Ce n’est pas une faveur, encore moins un effet de lobbying. Les élections aux organes de direction de l’OMT relèvent de la prérogative des 161 pays membres et non du secrétaire général ou d’un des directeurs exécutifs. C’est une reconnaissance réelle, car peu de pays par région sont membres du Conseil exécutif. Pour Madagascar, cela sanctionne le fait que le pays a retrouvé un environnement beaucoup plus serein et que le gouvernement malgache, à travers l’action de son ministre du Tourisme à l’Assemblée générale, démontre une réelle volonté de s’engager

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UNE CARTE À JOUER


ÉCO sur le long terme pour une politique de tourisme axée sur le développement durable. Le fait que Madagascar occupe aussi la vice-présidence de la Commission Afrique à l’Assemblée générale n’est pas non plus anodin… Cela correspond à une prise de conscience du rôle que Madagascar peut être appelée à jouer dans le cadre du développement du tourisme africain. Le continent mise énormément sur la remise en valeur de ses parcs naturels et aires protégées, et cela cadre tout à fait avec Madagascar qui en possède à elle seule huit, d’une importance reconnue, car inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. II faut savoir que la seule Afrique australe aura 7 millions de touristes en plus d’ici 2020, et 16 millions d’ici 2030. Les volumes vont être là et Madagascar aura forcément sa carte à jouer. Tout cela fera d’ailleurs l’objet, en octobre prochain, d’une importante conférence panafricaine en Tanzanie. Cela laisse entendre que l’avenir du tourisme malgache regarde plus vers le continent africain que vers l’océan Indien. N’est-ce pas contradictoire avec le nouveau concept des Iles Vanille ? Il est bien entendu que le pays doit se servir de tous ses atouts. Aussi bien de sa richesse terrestre, floristique et faunistique, qui est exceptionnelle, que de son littoral qui mériterait d’être désenclavé, car encore trop coupé de tout en matière de transports. Je me souviens avoir participé à la première réunion

de la Commission de l’océan Indien (COI), il y a 26 ou 27 ans, et déjà j’étais convaincu qu’il y avait chose à faire dans cet immense espace compris entre Mahé et Antananarivo. Entre Madagascar, les Comores, Mayotte, les Seychelles, La Réunion et Maurice, j’estime qu’il y a plus de complémentarité que de concurrence à redouter pour compenser le handicap du caractère insulaire de ces pays. Ensemble, la sous-région peut imaginer toutes sortes d’offres communes aussi bien dans le domaine des produits combinés, de la promotion des marchés lointains que de la délivrance des visas. Mais c’est aux pays des Îles Vanille, pas à l’OMT, de décider ce qui doit être priorisé. L’OMT est-elle un bon plan pour trouver du financement ? En tant qu’organisation intergouvernementale investie par les Nations Unies, l’OMT n’apporte pas en propre des financements. Toutefois, à travers son expertise, elle peut aider à ce que des projets voient le jour et trouvent des investisseurs potentiels. C’est le cas, en Afrique, du Burundi que nous conseillons pour l’élaboration de sa Stratégie nationale de développement durable du tourisme (SNDDT) et qui bénéficie pour cela d’un important financement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). C’est un exemple très encourageant, car ce pays sort de dix années de guerre civile et part littéralement de zéro en terme de tourisme. Même chose pour le Cambodge ou le Sri Lanka qui ont vécu des tensions politiques extrêmement dures et qui sont en train de connaître des taux de croissance touristique phénoménaux, supérieurs à 20 % selon les années ! Ils

AVEC LE TOURISME AFRICAIN…

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vont devenir des acteurs majeurs du tourisme mondial dans les dix prochaines années, et ce sont des exemples que Madagascar a tout intérêt à méditer. Une stratégie nationale de développement à la burundaise est-elle envisageable à Madagascar ? Sans doute, et c’est l’objet de l’entretien que je dois avoir aujourd’hui (N.D.L.R., 30 mai 2012) avec le ministre du Tourisme. Mais la première phase d’une stratégie touristique est de faire un état des lieux, et pour l’instant nous en sommes là… D’où l’intérêt d’un événement comme l’International Tourism Fair Madagascar 2012 qui permet de faire entendre la voix de tous les acteurs de la filière, tant publics que privés, car la mobilisation doit être des deux côtés. A mes yeux, ce pays a suffisamment d’atouts pour se projeter sur des solutions à moyen terme. On est sur des chiffres très encourageants, avec un peu plus de 200 000 touristes pour 2011, soit une augmentation de près de15 % par rapport à 2010. Il y a peu de pays au monde qui ont des taux de croissance de ce niveau. Par comparaison, la croissance du tourisme au niveau mondial a été de l’ordre de 5 % pour 2011 et elle avait été en baisse en 2009… Que répondez-vous à ceux qui ceux qui suggèrent une « taxe

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Tobin » sur le tourisme pour financer le développement ? Ce n’est pas à l’agenda de l’OMT ! La tentation des pays en crise de tirer des bénéfices sur le tourisme par des prélèvements obligatoires, par exemple sous forme de taxes de séjour, relève de la politique à courte vue. L’OMT est très défiante par rapport à ces politiques de taxation qui ne font que risquer de tuer la poule aux œufs d’or. Il faut savoir que le tourisme est une activité globalement prospère. En 20 ans, il n’y a eu que trois ans de crise dans ce secteur au niveau mondial ; c’est même la seule activité économique qui connaisse des crises aussi brèves dans leur résorption. Maintenant si ces systèmes de prélèvements obligatoires sont reversés au tourisme, par exemple pour financer des politiques de formation, nous sommes plus conciliants. Mais ce n’est pas notre philosophie. L’application du Code mondial d’éthique du tourisme est l’un des chevaux de bataille de


l’OMT. Quel bilan dans un pays comme Madagascar, réputé destination phare du tourisme sexuel ? Les pratiques sexuelles engageant des êtres vulnérables, à commencer par les enfants, sont fermement condamnées par l’OMT. Maintenant notre rôle est de sensibiliser, pas d’intervenir : cela relève uniquement des Etats en fonction de leur législation. Qu’on le regrette ou non, le Code mondial d’éthique, adopté en 1999 par l'Assemblée générale de l'OMT, n’est pas une convention, il ne comprend pas de mécanismes de sanction. Il fixe uniquement les règles de bonne conduite pour les gouvernements, les opérateurs privés et les touristes euxmêmes. A quoi sert de fixer des règles si personne n’est astreint à rien ? Il est vrai que l'OMT n'a aucun pouvoir de coercition, par exemple sur les voyagistes. Mais il y a 18 mois, nous avons initié le travail de rédaction d’une convention internationale qui concerne une partie du Code mondial d’éthique, à savoir les droits des consommateurs. Dans ce domaine marqué par un environnement hyperconcurrentiel, les dysfonctionnements sont nombreux : par exemple, qui rembourse qui quand l’opérateur tombe en faillite, quand la prestation ne correspond pas à ce qui était vanté au départ de la destination ou qu’un cas de force majeure interrompt cette prestation ? Nous ne prétendons pas résoudre tous les problèmes, mais c’est un premier pas. Propos recueillis par Alain Eid Contact sur www.nocomment.mg


MÉTIERS

M panety

AU POIL CHEZ TOKY !

Coupe Christiano Ronaldo ou Jean-Claude Van Damme ? Depuis huit ans, Toky est installé comme coiffeur pour hommes au bord du lac Anosy. Si son salon ne paye pas de mine – quatre planches ouvertes à tous les vents - son coup de ciseaux en revanche est magique…

l existe bien des a priori sur ces coiffeurs (mpanety) installés au bord du lac Anosy. Leur simple évocation suffit à faire dresser les Icheveux sur la tête des minets des beaux quartiers. « On croit qu’on

ne coupe que les dockers du marché d’Anosibe, les tireurs de poussepousse et les clochards, mais il m’arrive aussi de coiffer des vazaha », ironise Toky, 28 ans, dont la paire de ciseaux

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cliquette follement dans la tignasse d’un de ses clients. Très concentré sur sa nuque, il se fait fort de lui faire en cinq minutes la « coupe à la Jerry Marcoss » qu’il lui a demandée. Dans le bout de glace ébréché accroché au mur qui sert de miroir, il peut lire la satisfaction du client à mesure que le travail avance. Car Toky est considéré comme un as à Anosibe. Et c’est tout à fait vrai que des « vazaha en 4x4 » n’hésitent pas à prendre place sur son vieux tabouret branlant ! « A 1 500 ariary la coupe, ils ne trouveront pas moins cher », rigole Toky, le coup de ciseaux bravache dans la dernière lumière de fin d’après-midi. « Tu me commandes la coupe Jean-Claude Van Damme, je te la fais. La coupe Christiano Ronaldo, la plus demandée, je te la fais, Exactement comme à Paris ou à Rome. » De travailler les occiputs à la tondeuse ne l’empêche pas de parler turf, son dada, avec les clients ou d’envoyer de grasses plaisanteries à Tiana, son assistant, histoire de faire rigoler tout le monde. Parfois, quand un air passe à la radio, il y va de son petit couplet a capela, vrai Barbier de Séville dont la voix de stentor fait se retourner les passants dans la rue. Quand il a fini un client, il lance le plus cérémonieusement du monde : « Au suivant de ces messieurs ! » Et les suivants ne manquent - une bonne dizaine par jour, tellement Toky est sollicité. Depuis huit ans qu’il pratique au bord du lac, son salon n’a pas bougé : un placard de 1,50 m² ouvert à tous les vents. « Couper les cheveux fait partie des besoins fondamentaux de l’humanité. Du moment que tu n’es pas


trop cher et que tu coupes bien, les clients te restent fidèles. » Avec un salaire journalier de 15 000 ariary, il s’estime plutôt bien loti en ces temps de crise, sans compter les cheveux tombés à terre revendus 1 200 ariary le sac de 7 kg. Sans avoir suivi la moindre formation, Toky a la coiffure dans le sang. Une histoire de famille puisque son père et ses frères sont également dans la partie. « J’ai appris en regardant mon père et en cherchant à améliorer certains trucs. Par exemple, la communication. C’est aussi important que la coupe. Un client qui reste un quart d’heure doit être écouté, dorloté et quand il ressort il doit se sentir heureux, c’est fondamental. » Bref, un métier qu’il pratique avec un instinct sûr et qu’il compte exercer encore très longtemps, quand il aura des cheveux blancs. Njato Georges


Des yeux pour

Laurenquie C’est l’histoire d’un bébé atteint d’une grave maladie génétique qui risque de lui faire son dernier œil, après avoir été amputé du premier. À deux ans et demi, Laurenquie Avozara ne peut compter que sur la générosité d’une association pour espérer s’en sortir.

ssis sur son lit d’hôpital, Laurenquie joue avec une boîte de compresses et une A bouteille d’eau. Les seuls objets qu’il reconnaît

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depuis son arrivée. Son œil droit est caché par une énorme compresse et l’œil gauche est retenu par un ruban de Sparadrap. Près de lui, Brigitte, sa mère, essaye tant bien que mal de le distraire. À deux ans et demi, Laurenquie est atteint du syndrome de Crouzon : une maladie génétique rare entraînant la fusion prématurée des os du bébé et se manifestant par une


ASSOS déformation du crâne et du visage. Elle peut également entraîner la cécité, un retard mental et des troubles respiratoires, comme c’est le cas pour le petit Laurenquie. « Quand ils sont arrivés dans nos services le 15 mars, ils ont été directement pris en charge par l’ophtalmologue parce que l’enfant avait les yeux qui sortaient des orbites. Après concertation, nous avons conclu qu’il était atteint du syndrome de Crouzon », explique le Dr Rambolarimanana Tonifaniry, neurochirurgien à l’hôpital HJRA d’Anosy. En raison de sa maladie, Laurenquie a une tête plus petite que la normale, des yeux exorbités et un menton très prononcé. Originaires de Vohémar, dans la région de la SAVA, Brigitte et Laurenquie ont été dirigés sur la capitale grâce à l’association caritative Les Fleurs de l’Enfant Jésus, créée par Nina Marie-louise Zarasoa. « La maman s’est présentée à moi pour me demander de l’aide, car elle est très pauvre. Grâce à des dons perçus au sein de l’association, nous avons pu leur payer le voyage jusqu’à Tana, mais il est clair qu’ils ont besoin davantage pour s’en sortir », fait valoir la responsable. D’autant que Brigitte est atteinte de la même maladie que Laurenquie, comme l’attestent ses yeux proéminents. « Je ne vois presque rien au niveau de mon œil gauche et j’ai sans cesse mal. Si j’arrive à supporter la douleur, c’est que je dois me battre pour mon fils qui n’a que moi sur terre. » Le père les a en effet abandonnés quand il a appris la maladie de son fils. Jusqu’à leur prise en charge par l’association et leur transfert sur Tana, Brigitte était obligée d’acheter elle-même, tous les jours, les compresses et le Sparadrap nécessaires à Laurenquie, quitte à se priver de manger pour cela. « C’était le seul moyen pour empêcher les yeux de tomber », confie-t-elle. Dès leur arrivée, les médecins décident d’opérer l’enfant au plus

vite, au moins pour le soulager de ses douleurs. « Il ne supportait même pas qu’on lui effleure la tête, tellement ça le faisait souffrir, commente le Dr Rambolarimanana. Comme son œil droit était en très mauvais état, il a fallu le lui enlever pour empêcher d’autres complications. Pour le moment, il garde son œil gauche. » Laurenquie reste donc sous surveillance intensive à l’hôpital HJRA. « Il n’arrive pas à manger les aliments durs, il a même du mal à avaler de la soupe », s’inquiète sa mère. « Nous pensons qu’il serait possible d’enlever un os situé derrière l’œil pour que ce dernier puisse s’enfoncer dans l’orbite. La greffe est Le docteur Rambolarimanana envisageable, mais uniquement dans a opéré le petit Laurenquie. un but esthétique et non fonctionnel », précise le médecin. Une seconde intervention dans l’immédiat est jugée trop lourde pour l’enfant, mais également trop coûteuse dans l’état actuel des finances de l’association Les Fleurs de l’enfant Jésus. « L’appel à la générosité s’impose tous, quelle que soit sa confession ou ses convictions, car c’est le seul moyen de porter secours au petit Laurenquie », plaide Nina Marie-louise Zarasoa. Puisse-t-elle être entendue. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

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Norotiana Jeannoda Présidente nationale du Syndicat des professionnels diplômés en travail social (SPDTS), Jeannoda Norotiana réagit sur l’épineux dossier des travailleuses malgaches en butte à la maltraitance au Koweït. Nouvelle descente aux enfers après le Liban ?

L’envoi de travailleuses au Liban est suspendu depuis 2009, mais aujourd’hui, c’est du Koweït qu’arrivent les mauvaises nouvelles… La filière Koweït n’est pas nouvelle, elle a démarré avec celle du Liban. Des agences de placement ont commencé à y envoyer des travailleuses malgaches dès 2004. Mais ce n’est que depuis le début de cette année que des cas de

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violences morales et physiques, de viols et de tortures nous sont parvenus. Il se peut que certaines femmes endurent ces atrocités depuis bien plus longtemps, mais personne jusque-là n’avait osé les dénoncer. Quel est le bilan exactement ? Pour le seul Liban, 19 femmes et deux hommes ont été rapatriés morts depuis 2009. Beaucoup de victimes qui rentrent vivantes disent avoir subi des viols. Certaines, débarquant à Ivato, n’ont même pas 1 000 Ar pour s’acheter du crédit téléphonique pour appeler leur famille, tout simplement parce qu’on leur confisquait leur paye. On estime que 10 % à peine des travailleuses qui reviennent de ces pays ont vécu un séjour sans histoires. On parle clairement de traite de la personne humaine… Absolument, selon les termes mêmes du Protocole de Palerme, que Madagascar a ratifié. On a d’un côté une main-d’œuvre fragilisée par la pauvreté et de l’autre des réseaux, agences de placement ou particuliers, qui abusent de leur confiance et les manipulent. Il faut savoir qu’une famille libanaise ou koweïtienne n’a qu’à payer 3 500 dollars pour avoir une domestique malgache qui aura tout d’une esclave…

3 500 DOLLARS UNE DOMESTI


ASSOS Quel est le profil de ces femmes ? Pour beaucoup des victimes de la fermeture des zones franches. Également des femmes ayant de lourds problèmes familiaux : mères célibataires, divorcées ou dont le mari est chômeur. Depuis que nous avons fait des sensibilisations dans la capitale pour prévenir du danger de ces recrutements, on constate que les rabatteurs se déplacent vers les campagnes, en tablant sur la naïveté des gens de la brousse. N’est-ce pas humain de tenter sa chance ailleurs, si rien ne s’offre à vous dans votre pays ? La situation n’est pas rose chez nous, mais l’herbe n’a jamais été plus verte ailleurs. La migration économique est acceptable si elle est accompagnée de mesures de protection et que le pays de destination prend en charge les expatriés. Ce qui n’est pas le cas pour les pays dont nous parlons. Il n’y a même pas de consulat de Madagascar au Koweït. Comment intervenez-vous dans ces dossiers ? Nous sommes des travailleurs sociaux et en tant que tels notre rôle se limite à la prise en charge et à la réinsertion des victimes à leur retour. Se limite, façon de parler, car nous sommes les seuls à agir sur le terrain, avec un budget pourtant très limité. On attend plus des pouvoirs publics, car l’organisation de ces départs est illégale et cela passe souvent par l’utilisation de faux papiers. Propos recueillis par Njato Georges Contact sur www.nocomment.mg

QUE ESCLAVE…


NATURE

SOS Tortues LE TRAFIC DE LA HONTE Tortues radiées du sud, tortues à soc du nord-ouest… ces deux populations endémiques de Madagascar sont aujourd’hui menacées d’extinction. Principaux prédateurs : les braconneurs locaux et les trafiquants internationaux.

a grande île abrite cinq espèces endémiques de tortues terrestres dont deux au moins figurent parmi les plus Lmenacées de la planète. Certains observateurs parlent même de

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disparition « imminente », en raison du trafic intense dont elles sont aujourd’hui l’objet. Les tortues radiées (Astrochelys radiata ou Sokake), endémique du sud, sont les plus braconnées, mais guère plus en proportion que leurs cousines du nord-ouest, les Angonoka ou tortues à soc (Astrochelys yniphora) qui vivent dans les bambous de la baie de Baly, près de Soalala. Pour ces dernières, les chiffres sont particulièrement alarmants : d’après une étude de 2011, leur population aurait été réduite de moitié en deux ans, étant passée de 400 à environ 200… « On craint que l’espèce finisse par disparaître si rien n’est fait pour mettre fin au trafic », s’inquiète Hasina Randriamanampisoa, responsable communication et logistique


de Durrell, une ONG spécialisée dans la conservation des espèces menacées d’extinction et très impliquée depuis une décennie dans la protection des tortues Angonoka. Très prisées comme animaux de compagnie, les tortues de Madagascar sont particulièrement recherchées en Asie du SudEst, malgré que leur commerce soit passible de poursuites en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction. Un trafic à grande échelle qui semble avoir démarré vers 1995, mais qui aurait pris des proportions énormes dans les années 2000, en raison de l’instabilité politique et de la corruption. En juin 2010, par exemple, ce sont 300 tortues de Madagascar qui sont saisies à l’aéroport international de Kuala Lumpur, en Malaisie. Enfermées dans deux valises qui contiennent également de la drogue, elles se composent de 285 tortues radiées, de 14 tortues araignées (Pyxis arachnoides ou Kapika) et d’une petite tortue Angonoka. Il est évident qu’elles proviennent d’un réseau de trafiquants particulièrement bien organisé. Et on comprend pourquoi : un beau spécimen de tortue radiée peut se monnayer jusqu'à 1 700 $ en Asie, mais plus de 4 000 $ une fois réexporté un peu partout dans le monde. Pour cela, les trafiquants n’hésitent pas à se servir de l'e-commerce. « À Tana, une tortue volée peut se vendre 300 000 ariary, c’est assez pour susciter la convoitise des braconneurs », explique Hasina Randriamanampisoa. D’autant que les systèmes de contrôle au sein des centres d’élevage officiels, à Ampijoroa pour les Angonoka ou au village SOS Tortues de Mangily pour les tortues radiées, s’avèrent souvent inefficaces, faute d’effectifs. « Nous collaborons beaucoup avec les habitants de Soalala ; ils savent qui trafique, mais ils craignent les représailles », précise le responsable.

Pour dissuader les vols, des mesures d’identification ont été imaginées. « On a commencé par des encoches sur les carapaces, mais les trafiquants ont paré le coup en les recouvrant de bois. » C’est alors que la solution des micropuces est apparue.

L’informatique au secours des tortues ? C’est en tout cas ce qu’espère Durrell qui depuis 2005, tente de réintroduire les Angonoka dans leur habitat naturel, au sein du parc national de la baie de Baly. « Les spécimens dont la carapace a atteint les 20 cm de longueur sont relâchés car on estime que les individus de cette taille peuvent survivre seuls, sans assistance ». En mars dernier, Henri Rakotosalama, responsable du site de lâcher de Beaboaly, a même découvert deux nouveau-nés. « Ce sont les descendants des premiers spécimens élevés en captivité, en 1986. Il a fallu 25 ans, mais ça a marché ! » Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

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société à but non lucratif Nature Sauvage est de passionnés d'Ankazoberavina, Luneacomposée île située dans la partie nord-ouest de

É colodge sur l’île

d’Ankazoberavina 74

Le paradis tropical, ça se mérite. Exemple avec la petite île d’Ankazoberavina et son écolodge. Un modèle d’écologie intelligente entre orchidées, lémuriens et tortues marines…

Madagascar, à une heure de bateau de Nosy Be. Ceux qui la connaissent vous diront qu’il y règne quelque chose de magique avec sa dense forêt primaire qui la cerne de toutes parts. En malgache, son nom signifie l'île des « arbres aux grandes feuilles » ; les hauts badanniers (atafana en malgache) y poussent en abondance, de même que les ravinala, les célèbres « palmiers du voyageur », symboles de Madagascar. L’île abrite également quantité de lieux sacrés où régulièrement les habitants du village voisin organisent des cérémonies de commémoration des aïeux. Enfin, elle regorge d’une faune extraordinaire. Tout cela méritait bien la création d’un écolodge crée par Nature Sauvage dans le plus total respect de la faune et de la flore ambiantes. Son directeur Massimiliano Felici, plus communément appelé Max, ne prend pas l’écologie à la légère. Ici, la pêche est interdite à moins de 500 mètres de l'île, tout comme le mouillage à l'ancre pour les bateaux (en revanche, des corps morts sont disponibles pour les catamarans qui désirent visiter l’île). « Nos détritus sont évacués sur la grande terre dans des espaces appropriés. De même nous n’utilisons que du savon biodégradable et par souci d’eau, le linge à laver est lui aussi envoyé sur la grande terre », explique Max. Sans parler de l’absence de


Nosy Be

NATURE

lumière à l'extérieur des bungalows et sur le sentier pour ne pas déranger la ponte des tortues. Et évidemment, pas touche aux coquillages, minéraux et végétaux : tout doit rester en l’état ! Une attention de tous les instants pour un petit coin de paradis naturel qui entend bien le rester. C’est en tout cas l’ambition de Max, un moniteur de plongée et expert en biologie marine, arrivé ici en 2009. Installé à Madagascar depuis 1992, il a d’abord vécu à Sainte-Marie où il a été le pionnier du safari baleine. Il a participé à la réalisation d'importants documentaires sur l'observation des baleines comme membre de l'association Megaptera. On le retrouve ensuite organisateur de croisières découverte et de plongées dans les archipels des Mitsio et des Radama, aux alentours de Nosy Be. A Ankazoberavina, ce sont les tortues marines qui demandent à être protégées. L’île est ainsi engagée dans un projet de sauvegarde en partenariat avec l'association WCS (Société pour la conservation de la vie sauvage). Le projet s’étend aussi au terrestre avec la protection de la forêt primaire de l'île et de sa faune incroyable : lémuriens macaco, microcèbes, hapalémur, aigles pêcheurs, caméléons, boas. Sans parler des orchidées et autres plantes rares. L’écolodge favorise la découverte de l’intérieur de l’île par des treks, mais également de ses alentours par des voyages en catamarans. Le message est simple : une nature préservée, c’est du bonheur pour longtemps. Céline Felumb Contact sur www.nocomment.mg


RN7 76

NATIONALE CHOUETTE


ESCALES Comme les États-Unis et leur Route 66, Madagascar possède sa route mythique : la RN 7 considérée par les routards comme l’une des plus belles du monde. Près de 1 000 km de paysages à couper le souffle. Pour ne pas en perdre une miette, suivez le guide…

thermale des Hauts Plateaux à prendre telle qu’elle est, avec ses sources, son marché, ses incontournables poussepousse. Ambositra (km 259) est l’étape obligée pour découvrir l’art des sculpteurs Zafimaniry, inscrit depuis peu au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Puis c’est la montée vers Fianarantsoa (km 410), la deux, à trois, à quatre ou sept, c’est une route qui fait capitale du Betsileo, avec ses vignobles à flancs de coteaux, recettes… La nouvelle édition du Guide de la RN7 ses rizières en terrasse et ses maisons traditionnelles de est désormais disponible chez Carambole. Un « objet briques rouges. En quittant Fianarantsoa, il est possible pour routard » on ne peut plus précieux puisqu’il vous de faire un détour par le parc national de Ranomafana dit tout, nombreuses photos à l’appui, sur ce ruban d’asphalte qui relie Antananarivo à la ville de Tuléar, dans le Sud. Présent dans le paysage malgache depuis 1972, ce tronçon de route s’étend sur exactement 950 km, en traversant deux villes principales, Antsirabe et Fianarantsoa, mais également quantité de petits lieux à découvrir et d’autant plus précieux qu’ils ne sont pas toujours répertoriés dans les guides officiels ! En taxi-brousse, en minibus, en 4x4, en voiture légère… descendre la RN7 s’avère donc une expérience unique pour qui veut découvrir Madagascar à son rythme. Le voyage commence par une halte gourmande à Behenjy (km 40) et ses fameux foies gras aux saveurs locales : raisins secs, vanille, poivre vert, baies roses… Après quoi il est temps de tracer la route pour Antsirabe (km 169), jolie ville

À

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(km 423). Créé il y a une vingtaine d’années, il abrite les espèces les plus rares de lémuriens dont l’hapalémur doré, découvert en 1987… Non loin de là, la petite ville d’Ambalavao (km 466) vous attend avec ses marchés du mercredi. Après Tsiroanomandidy, c’est le deuxième marché de zébus (Antsenan’omby) de Madagascar, ambiance garantie ! La région est également à découvrir pour ses étoffes de soie, son fameux papier Antemoro, sans oublier de pousser jusqu’au parc national d’Andringitra et son Pic Bobby culminant à 2 658 m - amateurs d’escalade, faites comme chez vous ! Il est temps de reprendre la route pour Ihosy (km 616), la capitale du pays Bara, tranquillement posée dans un paysage de steppes et de savanes sèches. Impossible de manquer Ranohira (km 707), au pied du massif de l’Isalo, justement surnommé le « Colorado malgache » avec ses grottes, ses canyons, ses pics de grès et ses massifs de granit. C’est également un parc national dont la flore et la faune sont à découvrir dans des sites aussi évocateurs que le Canyon des singes, repaire du propithèque et du lémur catta. À Ilakaka (km 734), ville-champignon ayant poussé il y a une dizaine d’années sur un gisement de saphirs, l’ambiance far-west est de rigueur. À peine moins fiévreuse, Sakaraha (km 817) est à découvrir pour ses superbes tombeaux Mahafaly décorés de cornes de zébus. Et nous voici enfin à Tuléar (km 950), la grande ville du Sud posée comme un écrin sur le canal du Mozambique. La vie marine y est riche et les amoureux de plongée ont toutes les chances d’y côtoyer baleines, dauphins et poissons colorés… Aina Zo Raberanto Photos : Carambole

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Guide de la RN7. Éditions Carambole, 68 pages Contact sur www.nocomment.mg



ESCALES

Sainte-Marie Il y a au moins trois « îles Sainte-Marie ». Sa côte Est et sa pointe Nord recèlent des trésors trop souvent ignorés. Une île à redécouvrir.

La partie sud de l’île Sainte-Marie a été, très longtemps, la seule véritablement connue et proposée aux touristes et visiteurs. L’essentiel des hôtels s’est initialement regroupé aux alentours du petit aérodrome « tropical » qui s’étire entre lagons et cocoteraies. Il faut reconnaître que la pointe méridionale de l’île possède un joyau avec son Île aux Nattes, petit Éden à la nature exubérante ourlée de lagons aux eaux turquoise. La vraie « île Sainte-Marie » est, peut-être, ailleurs. Par exemple au centre de l’île, au cœur du massif forestier d’Ikalalao que l’on aborde à hauteur de la cascade de Maromandia qui sait faire le bonheur des lavandières et des enfants. Cette forêt secondaire très bien reconstituée s’étale sur un relief très vallonné et sa traversée réclame quelques atouts physiques. Les caméléons abondent : du Brochesia minima, le plus petit, au caméléon de Parson, le deuxième plus gros au monde. Perroquets et perruches s’y rencontrent fréquemment. Tels des aventuriers découvrant une terre sauvage, on rejoint au terme de cette randonnée, la côte Est de l’« île aux orchidées » et ses rivages de l’océan Indien. La baie d’Ampanihy et son immense mangrove méritent d’être parcourue en pirogue traditionnelle sous les imposantes frondaisons de trois espèces de palétuviers.

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L ’île aux orchidées


Toujours en pirogue, il est possible à travers d’étroits canaux parsemés d’une belle végétation et depuis cette côte Est jalonnée d’infinies plages de sable blanc, d’atteindre la baie des Forbans et le fameux cimetière des pirates. Nous sommes alors aux portes de la « capitale » de Sainte-Marie, Ambodifotatra dont le port s’anime régulièrement à l’arrivée ou au départ des bateaux qui relient la grande terre à hauteur de Soanierana Ivongo. En remontant la piste qui mène vers le nord, l’on accède à des contrées de plus en plus sauvages. Les villages s’espacent laissant place à une végétation dense où ravinala et plantes à parfum (girofle, cannelle, niaouli, vanille, citriodora…) et essences rares (palissandre, bois de rose, ébène…) règnent en maître. Aucune trace de « civilisation » et le sentiment d’être seul au monde, immergé dans une nature totalement préservée. À l’extrême nord, sur la côte Ouest, de magnifiques petites criques rocheuses qui abritent jalousement des plages de sable fin bordées de cocotiers et filaos, constituent le point d’orgue de paysages à couper le souffle. Côté est, ce sont des piscines naturelles totalement isolées qui représentent l’attrait majeur. L’île Sainte-Marie ravit, à coup sûr, tous les amoureux d’une nature préservée mais aussi ceux qui apprécient de pouvoir côtoyer une population dont la nonchalance n’a d’égal que la gentillesse. Quand on rappelle que balades et rencontres s’effectuent dans les senteurs d’épices, on comprend le pincement au cœur que l’on ressent au moment de quitter cette île incomparable. Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg

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Z egny’Zo 82

1, 2, 3… QUARTIERS !


Diego Suarez

ESCALES

Chaque année, depuis 2007, la compagnie Zolobe organise à Diego Suarez le Festival Zegny’Zo, consacré aux arts de la rue. Au programme, animations, grands spectacles et ateliers de formation. Un spectacle quotidien à la fois contemporain et traditionnel, et surtout gratuit.

malgré la petite pluie et le vent. Le peintre français Paul Bloas, accompagné par la musique de Zolobe, a enchanté le public en réalisant en quelques minutes l’esquisse de deux personnages qu’il a ensuite colorés en direct. De l’art vivant, ça en tout l’air… On a également pu voir la compagnie des Quidams our l’édition 2012 du Festival qui a présenté Zegny’Zo, qui s’est tenue du son spectacle Le 16 au 20 mai, la compagnie Zolobe rêve d’Herbert, a rendu hommage aux quartiers mais également de Diego. Un terrain qui lui est les artistes de familier puisqu’elle y donne des cirque de l’Aléa représentations théâtrales depuis 2002. des Possibles et les musicos de Les trois premiers jours, ce sont les quartiers Place Vava Lapasy. Et pour rester sur une note éblouissante, un final en feu Kabary, Tanambao-Tsena et Morafeno qui se sont inscrits en toile avec la compagnie Schtrockben de la Réunion. de fond. Le 19 mai, une grande L’événement est activement soutenu depuis des parade est partie simultanément années par le quotidien La Tribune de Diego et du de chaque quartier pour se Nord de Madagascar. « Un engagement purement retrouver ensemble dans l’aprèsbénévole », nous explique Jean-Baptiste Mansuy, midi place de l’Indépendance. le rédacteur en chef du journal et membre du Marionnettes géantes, personnages comité d’organisation du festival. sur échasses, jongleurs, acrobates, Joro Andrianasolo percussionnistes, le public n’a rien Photos : La Tribune de Diego manqué de cette scène ambulante, Contact sur www.nocomment.mg

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La Réunion

COUSINS/COUSINES

sonorisation. Ils se sont rencontrés à La Réunion, en travaillant pour la même entreprise de peinture en bâtiment. La crise est là, et leur emploi ne leur garantit même pas le pleintemps. Or, il se trouve qu’un entrepreneur au nez fin recherche en vain depuis des mois des ouvriers sachant construire des toits traditionnels en paille. Il a compris que cultiver un brin d’authenticité au bord de sa piscine privée est le rêve de beaucoup de « bobos écolos » et de Réunionnais argentés… Si les clients pour les kiosques de piscine sont nombreux, la technique du tressage a quasiment disparu à La Réunion, et le ravinala ou le moutolou ne sont guère répandus. Il repère Christian et Andry sur un chantier, qui lui proposent d’utiliser le vétiver pour les toits. Dans la foulée, ils négocient auprès des agriculteurs locaux la coupe de cette plante abondante sur les terres en jachère, et construisent leur premier toit traditionnel. Le paillage des toits est naturellement inscrit dans leur main ; hérité de leurs grands-parents, ils le pratiquent depuis leur plus tendre enfance. Pour 10 m2 de toiture, 600 bottes de vétiver sont nécessaires, soigneusement tressées et taillées entre ciel et terre. Être vif et réactif, c’est ce qui fait le succès de nos deux compères. Lesquels ont pris une bonne longueur d’avance sur les agriculteurs réunionnais qui ne comprennent pas ce que ces deux Malgaches peuvent bien faire avec leur vétiver. Comme quoi les bonnes idées…

La poutre et la paille Si le toit de paille redevient très à la mode à La Réunion, sa technique a en revanche pratiquement disparu. Un créneau inespéré pour Andry et Christian. Deux Malgaches dont le savoir-faire traditionnel fait merveille à travers l’île.

ndry est originaire de Tana. Si son CV embrasse de A nombreux métiers proches du bâtiment : peintre, électricien, cariste, c’est qu’il cultive la polyvalence sur les

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chantiers. Christian, lui, vient de Diégo et son domaine, c’est la vente : snack-bar, vente de CD,

Julien Catalan Contact sur www.nocomment.mg





GASTRONOMIE

INTERVIEW GOURMANDE Depuis le 1er février, Holy Razafindrakoto est la nouvelle propriétaire du Montparnasse, sur l’axe de la route circulaire d’Antsakaviro. Une table particulièrement bien pensée où Holy joue de sa riche expérience au Colbert et au Petit Verdot.

reprise du restaurant Le Montparnasse a obligé Holy Razafindrakoto à l’organisation de la cuisine, car elle ne pouvait accepter de voir des Lclientsarevoir mécontents : « surtout lorsque la qualité des plats ne correspondait

H oly

RAZAFINDRAKOTO Gérant du restaurant Le Montparnasse 88

pas à mon attente », précise-t-elle. Elle a donc renforcé les effectifs en adjoignant un troisième cuisinier aux deux professionnels déjà en fonction, puis investi dans de nouveaux matériels : frigo, congélateur, plaque lisse pour les grillades, fours à micro-ondes, différents matériels de cuisson et une vitrine réfrigérée de présentation « qui me rend bien service pour les clients qui arrivent après 23 heures ». La préparation du contenu de la carte s’est faite, elle, avec le concours de la brigade de cuisine qui recèle un véritable spécialiste des plats malgaches. Sa propre expérience au Colbert et au Petit Verdot a fait le reste. Bref, une table bien pensée au cœur de la capitale. Comment définiriez-vous votre style ? Je suis assez participative, c’est-à-dire que je soumets toujours mes idées aux autres avant de les appliquer. Vos produits de prédilection ? Les produits frais sont ceux que je préfère, mais ce n’est pas toujours facile, surtout en ce qui concerne les produits de la mer, car cela demande de la rigueur et un respect total des règles d’hygiène. Je me renseigne actuellement pour faire faire des prélèvements par l’Institut Pasteur sur différents plats, en vue d’analyses bactériologiques. Cela autant pour éviter tout type d’intoxication que pour améliorer les techniques de travail de ma brigade de cuisine.


Quel genre de cuisine n’appréciez-vous pas ? Poissons, crustacés car je suis allergique aux produits de la mer. En fait, ce n’est pas que je ne les apprécie pas, ce sont eux qui ne m’aiment pas ! Votre plat préféré ? Comme Malgache, mon éducation alimentaire me porte à préférer les spécialités de mon pays, bien que je ne dédaigne pas de faire de temps en temps une petite entorse avec un plat étranger. Cela étant, une oie à la malagasy ou une queue de zébu me font toujours saliver. Votre boisson préférée ? Lorsque je suis partie pour faire la fête, j’apprécie le champagne en particulier celui de la région de Reims. Deux ou trois verres de champagne aidant, je deviens boute-en-train. À quelles fréquences modifiez-vous votre carte ? Nous venons de la mettre en place et elle est prévue pour trois mois minimum. En revanche, nous proposons une vingtaine de suggestions que nous modifions tous les 15 jours. Plus un menu journalier avec entrée, plat et dessert à 12 000 Ar et un menu enfants à 4 000 Ar. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Tout d’abord, nous tenons compte des saisons et des prix d’achat, ensuite des exigences de la clientèle. La lecture de magazines spécialisés me donne parfois une idée de plat que je soumets au chef de cuisine. Lorsque le choix du plat est effectué, nous le faisons goûter à des clients qui sont comme des amis et qui sont réputés pour leur intransigeance. Votre recette du moment ? Camarons au beurre d’ail. C’est un plat goûteux et très apprécié des clients, mais qui n’est malheureusement pas pour moi… Votre actualité ? Je travaille sur une carte de cocktail pour le bar car le Mangoustan’s flip que j’ai proposé en mai dans no comment® (n° 28) se vend très bien. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Recette du mois : Cuisse de poulet déglacée à la bière

Ingrédients

Préparation

• 4 cuisses de poulets • 50 g de farine • 3 cuillères à soupe d’huile d’olive • 120 g d’oignons • 100 g de fromage à pizza • 1 dl de crème fraîche • 30 g de persil • Sel, poivre et paprika

Assaisonner et fariner les cuisses de poulets. Les faire cuire à la poêle pendant environ 25 minutes avec de l’huile d’olive. Retirer les morceaux après cuisson. Dans le même poêle, cuire l’oignon haché puis déglacer avec de la bière Skol. Ajouter le paprika, un peu de fromage à pizza et de la crème fraîche. Enfin, mettre le poulet dans la sauce pendant 5 minutes Servir et saupoudrer de persil concassé.

PAR HOLY DU MONTPARNASSE

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GASTRONOMIE

Pâté en croûte au foie gras

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PROPOSITIONS GOURMANDES PAR Filet de rôti de porc sauce aigre-douce avec des tagliatelles

Camarons flambés au rhum et légumes sautés


HOLY DU MONTPARNASSE Cuisse de poulet déglacé à la bière

Fondant au chocolat avec glace à la vanille

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LE VIN DU MOIS

GASTRONOMIE

L’AVIS DE L’ŒNOLOGUE «  Vina Maïpo est un vin chilien de la prestigieuse maison Concha Y Toro, première exportatrice de vins d’Amérique latine. La gamme « Sélection variétale » est un cru élaboré avec un seul cépage ; ce mois-ci, c’est le chardonnay que je vous fais découvrir. Le chardonnay, bien que d’origine française, a su s’adapter aux terroirs chiliens ; tout en gardant sa saveur typique fleurs blanches, il se met davantage en valeur par l’expression d’une palette profonde de saveurs subtiles : ici nous sommes en délectation d’arômes de fruits tropicaux, tels la banane et l’ananas. Je le verrai en harmonie avec des plats de poissons en sauce crémeuse, ou une bonne fondue chinoise. Bref, ce millésime 2011 avec sa capacité de petite garde, peut satisfaire bon nombre de palais et de bourses, au regard de son rapport qualité/prix.  »

Isabelle Rakotozafy

Vina Maipo 2011 BRUNO DU CAFÉ DE LA GARE «  Un unique Chardonnay jaune vert aux arômes de pomme verte (sans surprise), poire, fruits tropicaux, de beurre et de chêne. Très frais, sa saveur est douce, fraîche et légèrement sucrée. Il sera parfait servi avec des fruits de mer, viandes blanches, et des salades…   »

Rapport de dégustation Robe : belle avec longues & fines jambes Nez de Chardonnay typique ; fleur blanche Bouche : Fruits tropicaux (banane, ananas) Conclusion : Sec, fruité. À servir bien frappé Accords mets/vins conseillés : plats en sauce crémeuse, fondue asiatique

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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LE COCKTAIL DU MOIS Le Nika' Tapulte est le genre de cocktail qui vous catapulte direct dans les cieux fruités des tropiques. Citron, ananas, goyave, voici pour l’apport vitaminique, avec une bonne rasade de rhum Mangoustan et de tequila pour vous mettre la bouche en feu. Avec modération, bien sûr ! Ingrédients • 2 cl de Mangoustan • 2 cl de tequila • Jus de citron • Jus d'ananas • Jus de goyave • Grenadine

Le

Nika'Tapulte de La

table de Nika

Préparation Mettre le tout au shaker et verser dans un verre. Ajouter un trait de grenadine dans le mélange et une tranche de citron pour la déco.

L ' A BU S D ' A LC O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N .



Tata Sidon, un des propriétaires de La Caverna.

our ne pas tomber dans la formule classique du Pkaraoké bar, La Caverna,

La Caverna

DES SOIRÉES GAIES GAIES GAIES ! Ouverte depuis le mois de février, La Caverna est le nouveau repère de tous les jeunes branchés de la capitale. Au programme : karaoké, dancing et cocktails à gogo ! L’esprit est à la fête et tous les plaisirs sont permis…

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située à Isoraka, se distingue d’emblée par son type de clientèle : la communauté gay, sans exclure le moins du monde les hétéros. Un concept gay friendly très original à Tana et appelé à rencontrer le plus vif succès, car les temps ne sont plus où la communauté homosexuelle fonctionnait comme dans un ghetto. « On veut se démarquer par notre accueil, notre type de clientèle et bien sûr les soirées que l’on propose une fois par mois », explique Tata Sidon, l’un des propriétaires de La Caverna. Les soirées ne ressembleront peut-être pas aux folles nuits du Marais à Paris ou des Ramblas à Barcelone, décalage horaire oblige, mais la fête et l’ambiance seront


SORTIR bel et bien au rendez-vous. Depuis son ouverture, en février, plusieurs soirées à thèmes ont déjà été données : Vamos a Mexico (sur un air d’opérette !) Stravaganza, La nuit des Fauves, Soirée rancard et la toute dernière la House of Gaga. Des nuits plus folles les unes que les autres ! A partir de 14 heures, du lundi au samedi, La Caverna ouvre ses portes pour les amoureux de la fête et pour ceux qui veulent faire des rencontres sympathiques en début de soirée. L’occasion de siroter quelques verres tout en poussant la chansonnette. Pas moins d’une vingtaine de cocktails sont proposés à la carte, essentiellement à base de tequila, de gin, de rhum blanc et de vin. « Nos cocktails les plus demandés sont La Beau Tequila, L’oiseau de paradis à base de gin et d’œuf, le Caffè della Caverna à base de rhum et de café », explique Tata Sidon. Avec modération bien sûr ! La Caverna, c’est également la fête jusqu’au bout de la nuit. Malgré son espace de 80 m², la piste est toujours remplie et les danses se succèdent jusqu’à l’aube dans un tourbillonnement de bonne humeur. Pour coller au plus aux désirs de sa clientèle, La Caverna compte encore peaufiner sa formule. « Parmi nos projets, nous avons celui d’améliorer la décoration, d’ajouter d’autres boissons plus haut de gamme, plus quelques idées novatrices que nous révélerons le moment venu », souligne Tata Sidon. Ce qui est sûr, c’est que La Caverna promet des soirées encore plus folles et plus gaies pour les noctambules de la capitale ! Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


T rampo-élastiques

SAUTE QUI PEUT !

Des sauts de neuf mètres de haut et en toute sécurité. C’est ce qu’annonce Frédéric Develter avec l’ouverture courant juillet d’un trampo-élastiques devant le Jumbo Score d’Ankorondrano. Le premier du genre à Madagascar. Juste un harnais à endosser, et que ça saute !

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n Europe, au Brésil, en Afrique du Nord, c’est devenu l’attraction favorite des plages et des aires de jeux. Son E nom ? Le trampo-élastiques (ou bungy trampoline). Comme son nom l’indique, il s’agit d’un système à base de trampolines et d’élastiques permettant de se propulser en l’air et en toute sécurité jusqu'à 9 mètres de hauteur ! Ce jeu


LOISIRS de plein air, inventé en France il y a une dizaine d’années, arrive aujourd’hui à Madagascar grâce à l’initiative de Frédéric Develter et de sa société Extrême Sensation. L’homme est un spécialiste des attractions pour enfants. D’abord installé à Nosy Be, il a notamment géré des trampolines classiques et des toboggans, avant de s’apercevoir que ce type de manèges avait pris un sérieux coup de vieux à côté du trampo-élastiques. Et pour cause : même les amateurs de sports extrêmes, style wakeboard, kitesurf ou windsurf, ne jurent que par lui ! « C’est l’idéal pour s’entraîner », affirme Teddy, un skater free style d’une quinzaine d’années. « Retenus par les élastiques, on peut travailler toutes les figures que l’on veut, même les plus acrobatiques, type pirouettes arrières, sans risquer de se casser la jambe ». Pour son introduction à Tana, Frédéric Develter a choisi le parterre du Jumbo Score d’Ankorondrano. Un lieu « ouvert et tout public » à l’image de son attraction. La structure est composée de quatre trampolines indépendants et d’un système d’élastiques auxquels on se fixe par un harnais. « Tout le matériel, notamment les élastiques, est testé en laboratoire et conformes aux normes de sécurité européenne », affirme le patron d’Extrême Sensation. Toute personne à partir de 15 kg, adulte comme enfant et quelle que soir sa condition physique, peut tenter le trampo-élastiques, y compris les personnes à mobilité réduite ou souffrant de handicap. « En terme de sécurité, c’est même plus sûr que le trampoline classique », estime-t-il. Avec des sensations autrement plus fortes ! Amplifiés par les élastiques, les sauts sur trampoline permettent des rebonds de six à neuf mètres et toutes sortes de figures aériennes, d’autant que les sauts sont supervisés par des animateurs issus de l’école de cirque l’Aléa des Possibles. « Sous leurs conseils, on peut se lancer en avant ou en arrière pour réussir très rapidement des doubles, voire triples pirouettes. » L’attraction est proposée à raison de 5 000 ariary les cinq minutes. Pas donné sans doute, mais Frédéric Develter affirme avoir cassé les prix au maximum, « jusqu’à deux fois moins cher que ce qui se pratique en Europe. En dessous, étant donné les coûts d’exportation, je ne m’y retrouve plus », explique-t-il. Si le trampoélastiques devient le nouveau « craze » à Tana, il pourrait bien le compléter par des manèges encore plus spectaculaires, comme le bungy à éjection permettant des sauts de 15 à 30 mètres. Plus près des étoiles ! Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

Frédéric Develter, le patron d'Extrême Sensation.

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ESSAI DE STARS 100

B odo ne boude pas la BYD F3R !


La chanteuse Bodo nous emmène faire un tour pour tester la nouvelle BYD F3R de Continental Auto. Proche de sa petite sœur la BYD F0, cette compacte chinoise en a sous le capot. Quand une citadine rencontre une autre citadine…

Un moteur tonique Ceux qui aiment la vitesse trouveront leur bonheur avec la nouvelle BYD F3R. Il S’agit d’une coupée 1,5L 16V 105,9ch fabriquée par la marque chinoise BYD avec un moteur d’origine Mitsubishi. Sa boîte de vitesse automatique non séquentielle offre un comportement dynamique pouvant concurrencer les autres productions. « Sa faible consommation de carburant de 5l/100 km la destine aux jeunes et aux familles. Aujourd’hui c’est important qu’une voiture ne soit pas gourmande », remarque Bodo. Une stabilité sans faille Sur les voies secondaires, la F3R a un comportement routier neutre. « En ville ou à faible allure, en montée ou en descente, sa maniabilité permet de laisser libre cours à toutes les fantaisies. J’ai eu beaucoup de plaisir à la conduire », commente Bodo. Un petit coup d’oeil sur les freins qui s’avèrent

particulièrement efficaces à basse vitesse. Eviter quand même les freinages brusques à haute vitesse. Espace et confort Avec ses cinq places, la BYD F3R est spacieuse. Son empattement de 2 600 mm autorise un espace intérieur correct et un coffre intéressant. Summum du confort : des sièges en cuir Beige Porsche et un petit coffre-accoudoir qui permet de conduire de façon relax. « C’est tout fait la voiture qui convient pour les longs trajets en toute tranquillité », estime la chanteuse. Des équipements au top Côté options, la BYD F3R est très généreuse avec la climatisation, un pack électrique, un verrouillage centralisé avec télécommande, un double airbag SRS, ABS+EBD, une direction assistée et ajustable, sans parler des ceintures de sécurité ajustables à trois points d’encrage. « Avec le radar de recul, je me sens plus en sécurité. Ca me permet de conduire plus tranquillement. J’apprécie aussi l’esthétique du tableau de bord, simple et reposant », confie Bodo. Le petit plus, un toit ouvrant électrique. Bref, une voiture très inspirante. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


Les

LA MODE !

embouteillages Dedicated to Sanseverino

Top Sinéquanone de chez Jet7 80 000 Ar Sac de chez Distingo 175 000 Ar Short Jean Mango de chez Jet7 85 000 Ar Pull bois de rose de chez Arabesque 95 000 Ar

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On est un peu jaloux qu'ils arrivent avant nous Mais on les laisse passer, dans les embouteillages Quand les motards te font merci avec les pieds, merci avec les pieds Ce ne sont pas des êtres humains, mais une espèce de martien-terrien Ils ne connaissent pas la langue des mains Il faut les voir foncer libres comme l'air Heureux comme des goélands, ils ont l'air épanoui Un casque sur la tête et à leurs mains des gants Ils font tout sur leur moto mais la seule chose qu'ils ne pourront pas C'est dormir en roulant sinon le drap s'envolera Tu comprends


Veste cuir marron et beige de chez On Abi 50 000 Ar Top gris de chez IntimĂŠa 45 000 Ar Slim jeans gris de chez On Abi 130 000 Ar

Top et pantalon cassis bleu de chez Viva Design

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Dans les embouteillages, tu penses autant au temps qu'au temps Où tu n'auras plus d'ongles et où tu te mangeras les dents Les Harley à crédit, les japonaises débridées passent entre les camions citernes et les 4L de pompiers…

Veste de chez Distingo 164 000 Ar Robe blanche de chez Arabesque 60 000 Ar Sac bleu Cacharel Aqua de chez Madesign 550 000 Ar

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Les filles sont en voiture Contrairement aux motards qui eux sont à moto Bien qu'il y ait des filles à moto Mais sous leurs cuirs, On ne les voit pas bien, on ne voit pas leurs seins Surtout que sous un casque, on peut pas deviner Si c'est un vieux hippie, un vieux skinhead ou une pure beauté...


Robe tunique grenat de chez On Abi 140 000 Ar Leggins grenat de chez Distingo 25 000 Ar

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Tee-shirt noir col roulĂŠ de chez Jet7 85 000 Ar Tunique pull rouge en fourrure de chez On Abi 75 000 Ar Short jean de chez Distingo 55 000 Ar


Si par hasard, dans un embouteillage Tu croises la femme de ta vie Mais assis à côté d'elle, il y a déjà un petit mari barbu mais gentil Remballe ton sourire de veau, tourne la tête pour ne pas avoir l'air idiot Fait semblant de réparer ta radio, de redresser ton rétro

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Briquet Nina Ricci de chez Madesign 271 000 Ar


Manteau de chez Kristel Boutique by Miarivola crĂŠation 300 000 Ar

Quand les filles se maquillent dans les rĂŠtroviseurs Moi j'ai mĂŞme pas peur qu'elles oublient de freiner. Les routiers, du haut de leurs cabines Les traitent de femmes au volant Mais en secret, ils aimeraient bien les emmener...


Marqueur à lèvres plum flushe Mascara volume express Fond de teint mat mousse caramel

Remerciements : Miangaly & Laeticia Prise de vue : Analakely, Andravoahangy Make up : Tsou avec les produits L'Oréal Coiffure : Salon haute coiffure


Robe mousseline de chez On Abi 70 000 Ar Leggins gris de chez On Abi 50 000 Ar Écharpe de chez Distingo 42 000 Ar Compensé bois vert San Marino de chez Jet7 195 000 Ar

Pancho de chez Distingo 160 000 Ar Pantacourt de chez Intiméa 70 000 Ar Compensé rose Gorgeous de chez Jet7 190 000 Ar

Amoureux des sirènes Les ambulanciers sont les marins des départementales Salauds de séducteurs Ils ont une infirmière dans chaque hôpital Ils collectionnent les filles, multiplient les aventures Et leur spécialité c'est l'amour en voiture Sais-tu qu'il y a des infirmiers qui soignent les blessés En leurs mettant des disques et des cassettes La musicothérapie au service de la fracture ouverte Pour un lumbago, Nougaro ou bien Django Une jambe cassée, AC/DC et c'est soigné...

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O sez

les couleurs de l'hiver ! Pour cette saison, l’hiver va prendre des couleurs. Adieu, le total look noir, cette fois-ci on met du peps dans sa garde-robe.

LOOK BY DINA

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Les vêtements sont fournis par Shop’addict In.

Cet hiver, les chaussettes font leur come-back : hautes, courtes ou retroussées, elles peuvent accompagner des escarpins ouverts ou fermés. Sur une paire de collants opaques ou sur des jambes nues… c’est un petit esprit rétro assuré !

Pour le haut, j’ai choisi une chemise rouge sur un collant opaque lilas pâle. Un mariage de couleurs subtil tout en gardant le côté tendre, ni terne ni trop criarde.


LA MODE

L’épais cache-nez imprimé donne un effet de douceur et tellement pratique pour accompagner une tenue légère tout en se protégeant du froid. Le petit plus : trois bracelets de couleurs pour être encore plus féminine.


F eu à volonté ! Depuis 1932, Zippo a produit plus de 400 millions de ses mythiques briquets «  tempête  », capables d’ouvrir le feu dans les conditions climatiques les plus extrêmes. Sous leur coque de métal, ce sont de véritables pièces de collection.

la légende, Georges G. Blaisdell, de S«  Velon Pennsylvanie, aurait demandé à un ami : ous qui êtes si chic, pourquoi n’avezvous pas un briquet qui ait plus d’allure ? » Piqué, l’ami lui répondit : «  Mais il marche !  » Blaisdell, qui cherche l’idée qui le rendra riche, mesure la portée de cette

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VINTAGE

réponse et se lance sur la piste du briquet à la fois fiable, fonctionnel et beau à regarder. Dès 1931, il achète les droits d’un briquet tempête autrichien avec capuchon retirable, mais c’est un échec commercial. Fin 1932, il crée un autre briquet à essence avec cette fois l’idée de relier le capuchon à la partie inférieure par une charnière soudée. Il lui trouve le nom de Zippo, inspiré de zipper, la fermeture Éclair. Pour favoriser le lancement, Georges propose un argument décisif, la garantie inconditionnelle à vie… toujours en vigueur ! Les GI ayant adopté le Zippo, les anecdotes «  héroïques  » ou amusantes nourrissant sa légende ne manquent pas : un Zippo aurait ainsi sauvé son propriétaire en arrêtant une balle. En 1984, c’est un billet de 500 francs que Serge Gainsbourg entreprend de brûler en direct à la télé avec son Zippo. Increvable le Zippo ? Un briquet aurait été retrouvé dans le ventre d’un poisson. À la grande surprise du pêcheur, il fonctionnait toujours… Damien Petitjean



DÉCO Malgadecor Salle à manger Rossella Table + 10 chaises 5 060 400 Ar Complet : buffet 4 portes, vitrine, miroir 16 383 600 Ar

Malgadecor Salle à manger Black Table + 8 chaises 7 662 000 Ar Vaisselle 559 807 Ar

Thé pour deux ! Madastone Table basse Migale 1 400 000 Ar

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Viva design Service à thé Théière et 6 tasses 150 000 Ar


Nil meubles

Smart living Bol à soupe x 4 sur rack 48 000 Ar

New Acrobat Corner 3 066 000 Ar

Taf le Gourmet Thé de naissance 56 000 Ar

Taf le Gourmet Théière en céramique 0,7 L 57 000 Ar

Tasses 45 000 Ar les deux

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DÉCO

L orenzo Moretti

UN FOUR À L’ITALIENNE Depuis près de vingt ans, Lorenzo Moretti se spécialise dans la fabrication de fours à bois de facture traditionnelle destinés aux restaurateurs comme aux particuliers. Une passion devenue un véritable gagne-pain…

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four à bois est au moins aussi vieux que le pain plat (sans levure), la fouace ou la Certains le font remonter à 3 000 ans en Égypte puis sur tout le pourtour Lepizza.

du bassin méditerranéen où il est devenu un véritable objet de civilisation. Ce savoir-faire millénaire, l’Italien Lorenzo Morreti en est le digne héritier. Installé à Madagascar depuis le début des années quatre-vingtdix, ses fours à pain et à pizza sont fabriqués dans les règles de l’art. Propriétaire du Lorenzo Guest House à Androhibe, il s’est lancé dans cette activité d’abord pour satisfaire ses besoins personnels. « Quand je suis arrivé à Madagascar, la pizza n’était pas vraiment entrée dans les mœurs. Des Italiens avaient bien installé un four à bois au Solimotel et à l’Hôtel de France, mais après leur départ, tout s’était arrêté. » Après un premier four destiné à son établissement, il en construit un autre pour le Hilton, l’actuel Carlton, ce qui lui amène tout de suite une belle notoriété. Vingt ans après, ce sont près de 180 fours que Lorenzo Moretti et son associé ont construits, tant pour les


restaurants que pour les particuliers. Si la technique est méditerranéenne, les matières premières sont complètement locales, à commencer par les briques qui viennent de Bevalala. La brique est l’élément capital du four à bois. « Pour garder un four à vie, le plus important est l’entretien des briques. Comme l’intérieur chauffe entre 800 et 850°, les briques deviennent très fragiles et il faut veiller à régulièrement les remplacer. » Ses fours à bois sont typiquement à l’ancienne, en forme de ruche sur une base en béton. Le charbon est une alternative très peu intéressante pour un puriste comme Lorenzo. « Pour la pizza, seul le bois convient, car il chauffe beaucoup plus que le charbon. La pâte cuit en une minute et elle est bien plus croustillante », estimet-il. Les dimensions ont-elles aussi leur importance. Se référant au standard des anciens fours italiens, le maître artisan concède un diamètre intérieur de 160 cm : de quoi surveiller et faire cuire cinq pizzas à la fois, la gymnastique habituelle du pizzaïolo averti ! En dix jours, le four à bois est livré avec tous ses accessoires : le rouleau, la pelle et la porte. Équipement inamovible destiné au jardin, le four peut avantageusement être doublé, les jours de pluie, d’un barbecue à roulettes, l’autre spécialité de Lorenzo. L’assurance d’avoir toujours quelque chose sur le feu. Tomates, fromage, mozzarella, pointe de basilic, four à pizza, vous voilà désormais paré pour de succulentes Margherita. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg




Happy

DE NUIT Hour CAHIERS au Col bert & Buffet du Jar din

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Le Club


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Ange de la nuit by


FĂŞte de la musique avec Skol

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ix Le S

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Rossini


Kudeta


Le Carnivore


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Ma

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Le Glacier


Le CarrĂŠ


La Boussole


Vahiny Montparnasse


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La Medina



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Le B'

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CafĂŠ de la Gare

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Mojo


la Vil aka r Iso


B runo Rincel PRIORITÉ AU LIVE

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Pourquoi ce nom de Mojo ? L’aventure a commencé en octobre 2004, avec cinq associés. L’idée était de racheter un restaurant, mais au final nous avons arrêté notre décision sur la reprise d’un bar Le Zébu Bodega, à Isoraka. En tant qu’amoureux de funk, rock et jazz, c’est en écoutant le morceau de Cody ChesnuTT intitulé Eric Burdon, notamment le passage « I’m a star but I don’t glow without my mojo », qu’une évidence m’est venue. Mojo est un mot africain qui a à voir avec le charme, la magie, la séduction… Comment définir le concept du Mojo ? Au départ, on voulait créer un lieu destiné aux 30 ans et plus, avec des goûts musicaux proches du rock et de l’underground. C’est un endroit à dimension humaine, d’autant que le local s’y prête : pas trop grand, cadre intimiste, touche design avec en déco des objets uniques dénichés ici et là depuis plusieurs années. Sans parler de la vue du premier étage, avec d’un côté le tombeau du Premier ministre Rainiharo et de l’autre un panorama éblouissant sur le centre-ville. Quel est le programme pour les mois à venir ? Nous fermons un mois à la mi-juillet et pour la rentrée nous reprenons nos « live ». Ceux qui connaissaient le Mojo d’antan avec ses concerts rock et roots, ses guests comme DJ Galiano, seront ravis de savoir qu’il revient à ses bonnes vieilles habitudes. Avec une attention particulière au bar qui sera désormais dédié aux sons européens et du monde, qu’on n’entendra bien sûr qu’au Mojo ! Propos recueillis par Helvia Jean

BY NIGHT

Bruno Rincel atterrit au pays en 1999 pour exercer une activité liée à la télécommunication. Passionné de bonne musique, il décide de lancer Le Mojo en 2004 avec cinq associés. Aujourd’hui l’un des lieux les plus magnétiques de la capitale. « Got my mojo working » ?



RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°29

I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII

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M A C E R E R A I E N T

I P E C A F L A M B A

MOTS CROISÉS — LES DESSERTS 3 4 5 6 7 8 9 10

L L E F E U I L U X N T S C I O R C E E S A L A C O L C A R A M C O O L G R A N O U G A E D E P R T E L E T

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I L L E L I O N E S F S P O G L U P E U R E L N L A C E O T A T I N E A N E S T E S

— LES YEUX —

JEUX

HORIZONTALEMENT I. Etre atteint d’un défaut de vision - Astuce II. Pour se mettre à couvert - Protège les yeux du soleil III. Vraie - Il peut être déco ou nouveau IV. Dans la gamme - Brille fortement - Atome V. Reconduit dans ses fonctions - Petite quantité VI. Transpire - Institut de sondages VII. Epuisée - Au centre d’elle VIII. A l’œil sur les comptes - Négation Regardé de nouveau IX. Rigolé - Appelée comme témoin - Dix anglais X. Active le feu - Sens concerné ici XI. Essaie - Démonstratif - Saint abrégé XII. Ventilai - Diffuse XIII. Titre anglais - Regarde du coin de l’œil. VERTICALEMENT 1. Elles mouillent les yeux - Pour rien, à l’œil 2. Suivi au doigt et à l’œil - Inflammation de l’œil 3. Ancien bœuf - Note - Ancien dirigeant russe 4. Ferme et ouvre les yeux - Manque de vue 5. Clarté faible - Département français 6. Sortie de la nuit - Greffe 7. Rigolé - Prise en filature - Poil à l’œil 8. Pour le classement des huiles - Négation - La Première 9. Shoot - Ne pas avoir froid aux yeux - Eroder 10. Membrane de l’œil - Saison - Magnésium au labo 11. Cité de fouilles - Œil simple des insectes - Monnaie japonaise 12. Il entoure l’œil fatigué - Instrument d’optique.

LA MINUTE NATURALISTE par Earth & Wildlife Experiences Haute Lémurie

SOLUTION DE L’ÉNIGME N°29 Le rayon de la terre est augmenté de 1 m. Donc la circonférence augmente de 2 x x 1 m = 6,28 m seulement. ÉNIGME N°30 Vous habitez une maison sur 3 niveaux. En bas, il y a 3 interrupteurs en position éteinte dont un commande l’ampoule du 3ème niveau. Comment faire pour déterminer lequel actionne cette ampoule en ne montant qu’une seule fois ?

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Emblématiques et endémiques. Oui, ça nous le savons. Mais excepté quelques espèces comme le sifaka ou encore le maki, que savons-nous vraiment de leur diversité ? On dénombre aujourd’hui près de 90 espèces réparties en 15 genres et 5 familles, et la liste accueille de nouveaux membres chaque année, tant il reste de choses à découvrir à Madagascar. Le plus petit, le microcèbe de Gerpi, découvert il y a quelques mois, pèse quelques dizaines de grammes alors que le plus gros, l’indri indri, flirte avec les 10 kg !


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I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII jeux@nocomment.mg

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Le retour

Par Laurence Ink

était parti depuis si longtemps. Et pourtant il se souvenait, si c’était hier, de l’odeur des feux de charbon, Idulcomme grondement de la mer à marée montante, du goût des

mangues encore vertes qui irritaient la bouche autant qu’elles rafraîchissaient, du froissement des feuilles de palmes dans le vent. Il se rappelait ses jeux avec les enfants du village, jusqu’à l’épuisement où, la peau durcie de sel, les genoux irrités de sable, il fallait regagner la maison. La mémoire, certes, est trompeuse. Quarante années avaient passé, quarante années où il n’avait pas osé revenir. Pas osé confronter l’éclat de ces jours d’enfance avec une réalité qu’il lui fallait aborder en adulte. C’était son secret, son Madagascar qu’il ne tenait pas à partager. Simplement le cœur qui bat plus vite quand à côté de lui, au restaurant, dans un bus, le nom jaillissait d’une conversation. Une grande bouffée d’odeur de sable, la moiteur de ces enclaves de forêts qui enchevêtraient leurs lianes au milieu de terres toujours menacées par l’avancée des cultures, des villages qui multipliaient leurs cases. Il ne trouvait rien à dire quand des touristes, le prenant pour un ignorant, lui assénaient leurs connaissances toutes neuves d’un pays qu’il avait la sensation d’avoir perçu dans son intimité de paradis. Avec des Malgaches, peut-être, il aurait pu parler. Mais il n’y en avait guère dans son coin de région parisienne et ceux qu’il croisait parfois étaient pour la plupart originaires des Hautes Terres. Fort Dauphin, c’était une île dans une île. Et dans

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cette île encore, il y avait son île à lui, celle d’une enfance coupée nette, comme tranchée à la machette. Des mots demeuraient, français, malgaches, des mots de tous les jours, canne à sucre, tamarin, sambo, rakety qui prenaient écho en lui quand il les évoquait à voix basse, jusqu’à l’étourdissement. Pourtant, il le savait, il l’avait appris plus tard de sa mère, de son père, la vie de ces temps-là n’avait pas été facile. Les petits planteurs, surtout fantasques comme l’était son père, étaient aussi fragiles qu’une jeune pousse de filao. Trop de vent, trop de soleil, trop peu de pluie, une invasion de criquets… On avait essayé les arachides, la canne à sucre, le sisal, les plantes maraîchères… À bien des repas, les gros haricots blancs, les kabaro, étaient leur seul loaka pour accompagner le riz. Pour économiser ses chaussures, il marchait souvent pieds nus. Il en était heureux à vrai dire, il se sentait devenir malgache. Il oubliait que dans la bande d’enfants dépenaillés il était le seul Blanc. Et peut-être que les autres, dans la fureur du jeu, l’oubliaient aussi. Quarante ans après, l’arrivée à Tananarive lui avait fait l’effet d’une gifle. C’était pour lui, il est vrai, la ville du départ. Il avait alors douze ans, douze ans de plus que l’Indépendance. Si les images qu’il gardait de ses derniers instants malgaches demeuraient brouillées, il revivait la même sensation de froid, de débâcle. Son père, lèvres serrées, courbé sous le poids de la valise en carton bouilli. Sa mère, le visage tiré d’angoisse, avec sa voix cassante des mauvais jours. Ils fuyaient. Finalement, après


FICTION avoir tenté jusqu’à l’impossible, ils abandonnaient ce pays où ils avaient cru se construire une vie et qui, selon les mots de son père, les rejetait comme on crache un pépin d’orange. Ils étaient partis, et à part son frère aîné, ils ne s’en étaient jamais remis. De cette ville moderne, il n’avait rien aimé. Presque rien retrouvé de la magie malgache de ses souvenirs. Il s’était dit que cela irait mieux plus loin, plus au sud, quand la mer serait à portée de regard. Il avait débuté son voyage en touriste ordinaire. Un chauffeur de taxi qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a une voiture, et qui pouvait l’emmener où il voulait. Très vite, cela n’avait pas été. Un pneu crevé, puis un autre, puis le moteur qui chauffe. Et puis surtout, le chauffeur guide qui ne cessait de lui parler comme s’il était venu pour visiter les parcs, voir les lémuriens, trouver de jolies filles. Il en allait de sa faute aussi : il n’avait rien dit, pas raconté, pas essayé de retrouver les quelques mots de malgache qui remontaient de sa mémoire dans l’ambiance des marchés, des gargotes où il buvait du rhum dans des petits verres sales. Que pouvait-il dire d’ailleurs ? Qu’à cinquante ans passés, il espérait retrouver le petit garçon qu’il avait perdu de vue depuis tant d’années, le petit garçon qui se réjouissait de chaque jour pointant à l’aurore, sans se soucier du lendemain ? Il était devenu un adulte triste, pour qui chaque jour était une nouvelle épreuve. À Fianarantsoa, il avait décidé de poursuivre en taxi-brousse. Son chauffeur guide le lui avait vivement déconseillé : la route était longue, épuisante, monotone. Des kilomètres et des kilomètres de mauvaise piste, de poussière…

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Pourtant, il avait retrouvé là un frémissement. Personne, parmi les passagers, ne lui avait rien demandé. Il pouvait les écouter sans avoir l’air de les comprendre, regarder les paysages défiler, retrouver la familiarité des arbres et des plantes, sourire à la course précipitée d’un troupeau de chèvres, voir se découper sur une crête la silhouette d’un Mahafaly, campé comme un guerrier, appuyé sur sa lance. Ils s’arrêtaient pour manger des assiettées de riz arrosées de bouillon de poulet où flottaient quelques brèdes, boire des cafés sirupeux, se brûler le palais à des mofo gasy tout juste sortis de leur moule. Enfin, après bien des heures, ils avaient atteint Fort Dauphin. Il était tard et pour la première nuit, il avait choisi un hôtel de moyenne gamme où il avait pu prendre une douche, se rassasier d’un poisson grillé, avec un rougail de tomates pour amadouer le riz. Au matin, après une bonne nuit de sommeil, il avait commencé à sentir en lui comme une petite joie, d’être vivant, d’être là. Tout de suite, il était parti en quête de leur ancienne maison. Un taxi bringuebalant l’avait emmené par une route de creux et de bosses jusqu’au village dont il se rappelait encore le nom. Cette fois-ci, il avait parlé, en mentant un peu, racontant que ses parents avaient habité là autrefois, alors qu’il n’était pas encore né. Le village existait toujours. Bien différent de ce qu’il avait connu, certes, mais avec les mêmes constructions de cases, et l’école en dur où il avait fait ses premières classes. Leur maison était encore à trois kilomètres, mais soudain, il ne savait plus. Peut-être avait-elle disparu, ou n’était plus qu’une ruine qui servait de latrines. Il était là, indécis, fumant une cigarette dans l’ombre du grand kily, quand quelqu’un s’était approché. – Tu es Marcel Debouraux ? C’était un tout jeune homme, qu’il ne pouvait pas

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avoir connu. Mais les nouvelles vont vite dans les petits villages. – Eka ! avait-il répondu. – Alors, suis-moi. Il avait suivi l’homme qui l’avait mené à l’autre bout du village, en passant par des ruelles de sable où les gens l’interpellaient d’un « Salut vazaha » auquel il ne savait que répondre. Ils étaient arrivés devant une petite maison en planches, au toit de tôle, et l’homme lui avait montré la porte. – Entre. Elle t’attend. Franchissant le seuil, il avait été saisi par l’odeur douceâtre de chauve-souris qui, loin de le rebuter, le ramenait loin en arrière. Ses yeux s’étant acclimatés à l’obscurité après la grande luminosité du dehors, il avait aperçu une femme, une vieille femme, allongée sur un lit. Il s’était avancé. – Marcel ? avait dit la vieille. Elle levait dans sa direction des yeux tout blanchis de cataracte. Mais à l’instant même où il avait entendu sa voix, il l’avait reconnue. – Joséphine ? Elle souriait. – Approche-toi. Elle tendait vers lui ses mains qui tremblaient un peu, et montait vers lui son parfum, fumée de charbon, sel et sueur, léger comme un souffle. Il s’assit sur le lit, et avec une douceur qu’il avait oubliée et qui lui fit venir les larmes aux yeux, elle posa ses mains sur son visage, ses mains si caressantes, malgré la peau rêche de travail, ses mains aux si longs doigts qui l’avaient baigné, langé, ses mains qui l’avaient apaisé quand il s’était fait mal, quand il avait peur, les mains de sa nourrice. Alors, à cet instant-là, dans un éblouissement de joie, il sut qu’il était revenu chez lui.



ANNUAIRE

DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ FRANCIS : HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • AINA A AERO PIZZA : 020 22 482 91 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ HOTEL : 020 22 630 51 • AKOA : 020 22 437 11 MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • COFFEE HOTEL : 020 22 279 58 • ARIRANG : 020 24 271 33 BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ATLANTIS : 020 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 02 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • COOKIE 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 SHOP : 032 07 142 99 D DIVINA : 034 43 241 22 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • AU E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • AU N’IMPORTE • EPICURE : 034 07 185 49 F FIRST FASHION QUOI : 034 01 341 21 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA CAFE : 032 84 628 99 • (Les) FLOTS BLEUS : PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 020 24 614 17 • (La) FOUGERE 86 • (Le) BASMATI : (HOTEL COLBERT) : 020 22 020 22 452 97 • (La) BASTIDE Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) 202 02 G GASTRO PIZZA : BLANCHE : 020 22 421 11 033 14 025 54 • (Le) • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • (LE) GRAND 22 248 07 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • (Le) ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : (HOTEL DE FRANCE) : 020 22 213 04 • (Le) BUFFET 020 22 354 77 • GUEST HOUSE MANGA : 020 DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 24 606 78 H (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 033 41 590 60 C CAFE CHARLY RESTAURANT 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HEDIARD : (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA 020 22 283 70 • HOTEL BRETON : 020 24 194 77 GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL 68 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL : 60 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 020 23 555 55 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET ANTANANARIVO

Ces établissements acceptent Orange Money

Ces établissements acceptent



• INFINITHE : 032 03 888 88 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 J JAO’S PUB : 034 41 213 33 • (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 K KARIBOTEL : 033 15 629 33 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LAKE CITY GUEST HOUSE : 020 22 453 48 • LANTANA RESORT : 020 22 225 54 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 • LE CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOKANGA HOTEL : 034 14 555 02 • L’ORION : 034 84 129 29 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 M MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MAKA AKOO (FAST FOOD) : 034 20 501

27 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 N NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 • (L’)OASIS O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 • RAPHIA R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44


• ROVA Hotel : 020 22 292 77 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 U URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 Z ZENITH HOTEL : 020 22 290 05


BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO A ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT TANA WATER

FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 B BIJOUTERIE MANOU • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 D DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272 • DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’) EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK

160

Shop : 020 22 611 40 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 H HAZOMANGA : 032 02 527 43 I IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 J JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 K KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 L LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LUMIN’ART : 020 22 434 34 M MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MY SPACE : 020 26 381 83 N NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 O ON ABI : 020 22


558 59 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R REGAL SHOES : 020 24 773 52 S SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SOBEK : 020 24 166 41 • STOP MARKET : 034 36 818 00 T TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 V VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82

GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 M MACADAM : 020 22 640 68 O ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 R RLI Radio : 020 22 290 16 T TEKNET GROUP : 020 22 313 59

SPORTS, LOISIRS

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES

A ACADEMIE DE DANSE : C CANALSAT : 020 22 394 73

020 24 740 93 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 F FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + : 020 26 394 98 I INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 L LE CHAT’O : 034 23 033 33• LE C.O.T. : 032 05 085 40 O OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 P PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 S SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 • T-TOON : 034 40 612 50 COMMUNICATIONS, AGENCES A AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES • AIR MADAGASCAR : A AIR FRANCE : 020 23 230 23 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 C CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 D DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 M MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 N NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 S STA Aviation : 032 73 369 81 A APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 B BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 C COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 E ESTETIKA : 020 22 201 27 F FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 G GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 I INTERLUDE : 033 18 529 31 M MAJOREL : 020 22 253 29 P PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • PROGDIS : 020

161


23 256 10 R RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 S SOFITRANS : 020 22 223 30 T TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 SANTÉ A ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 C CTB : 032 78 488 42 P PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25

ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 B BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 D DIRICKX : 020 22 446 60 E EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 H HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 I ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 J JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 M MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 S SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 V VIMA : 020 22 330 93

CONCESSIONNAIRES C CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • CT MOTORS : 020 23 320 52 I INFINITY : 034 14 000 19 M MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO :

162

020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 S SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22

274 29 T TRACES (Moto) : 020 23 350 35 PHOTOS D DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36

IMMOBILIERS F FIRST IMMO : 020 22 368 68 G GUY HOQUET : 032 07 173 17 I IMMO Conseil : 020 22 622 22 R ROKA IMMO : 032 07 848 02

SERVICE RAPIDE M MALAKY : 032 45 383 32

PAYSAGISTE P PARADISE GARDENS/PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45

MATÉRIELS INFORMATIQUES P POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 T TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12

ANTSIRABE HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS :

020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020


44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 46 House) : 020 44 943 87

G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club

ENTREPRISES, INSTITUTIONS M MICROCRED : 032 05 367 01

MAHAJANGA (MAJUNGA) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A (L’)ALAMBIC : 032 41 439 27 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 • EXPRESSO : 034 45 980 39 F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 05 160 93 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 79 894 71 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT


PETITE COUR : 020 62 021 94 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEMENTY : 020 62 243 04

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 02 417 47

ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52

PHOTOS D DMT PHOTO : 020 62 245 39

TOAMASINA (TAMATAVE) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL :

Disco Club - Cabaret - Toliara

020 53 303 61 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) • BLUE MOON : 032 BATEAU IVRE : 020 53 302 94 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 F FLEURI : 032 40 542 41 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 I IBIZA : 034 08 292 03 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE PALAIS DES ISLES : 020 53 314 33 • LE TII’WAI : 034 02 123 10• LONGO HOTEL : 020 53 335 54 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK-COULEUR CAFE : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09


BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 C CLEMENTY : 020 53 309 90 M MY EPICERIE : 034 79 282 54 N NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 T TNT :

034 39 025 54

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 02 034 02 335 86

C EAST ACADEMY :

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES E ESPACE BEAUTE : 033 05 252 33 L LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 S SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 V VITA BEAUTE : 034 87 439 59

LIBRAIRIES L LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30

TOLIARY (TULEAR) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ETOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26

• HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY/ RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEMENTY : 020 94 411 91 T TOP GSM : 034 23 118 29

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 46

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES M MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20

165


ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 C COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 07 597 75 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LIBERTALIA : 032

71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 T TONGA SOA : 032 02 288 20 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO B BLACK WEAR : 032 04 558 89 • BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 288 80 C CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 L LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 04 122 96

ENTREPRISES, INSTITUTIONS M MICROCRED : 032 05 366 92

CONCESSIONNAIRES S SICAM : 032 07 421 21


PHOTOS D DMT PHOTO : 020 82 232 08

FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 24

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80

CONCESSIONNAIRES S SICAM : 032 05 221 59

FIANARANTSOA HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ C CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (RESTAURANT) : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT



CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06

SPORTS, LOISIRS

SPORTS, LOISIRS

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES

C CANALSAT : 032 07 220 21

C CANALSAT : 032 07 220 33 O ORTNB : 032 04 163 78

HELL VILLE (NOSY BE) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AT HOME : 032 53 930 09 B BELLE VUE : 020 86 613 84 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 T TAXI BE : 032 59 187 86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO B BLACK WEAR : 032 04 558 89

G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L LE TAMARIN : 032 04 944 20 M MAKI : 032 04 014 76

MANANJARY HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ H HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 14

MORONDAVA HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ B BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 C CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 020 95 935 02 H HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 L LA CAPANINA : 032 04 687 60 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D'OR : 032 04 976 88 M MADA BAR : 032 04 703 99

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 034 43 032 52

ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72

169


DOWNTOWN

En

ville avec

Tanzia 170

Native de Diego Suarez, Miss Mada 2012 vient d’être nommée ambassadrice de la compagnie aérienne Corsairfly. Pas mal pour une jeune fille qui s’avoue volontiers casanière et dont le plus grand plaisir est de déguster le ravintoto de ses parents…

Ton resto favori ? Chez mes parents, à Diego Suarez, pour manger du ravintoto et de la viande de zébu. En fait, sortir n’a jamais fait partie de mes habitudes. Par nature je suis extrêmement casanière. Plutôt que d’aller au restaurant ou dans les soirées, je préfère rester chez moi à regarder des films et à facebooker. Mais depuis que j’ai été élue Miss Mada et que j’habite la capitale, on n’arrête pas de m’inviter, alors je suis bien obligée de sortir… Une table sympa à recommander à Diego Suarez ? Coco Pizza est un endroit formidable avec ses pizzas cuites au feu de bois et ses jus de coco bien glacés. Nous y allions tous les vendredis aprèsmidi, avec les copains, après les cours. Chacun donnait un peu de sous et nous nous régalions. C’est loin déjà ! Comme je ne connais pas encore très bien Tana, je n’ai pas encore d’endroits à conseiller, mais ça viendra sûrement. Pour tes shoppings dans la capitale ? Dans les galeries à Behoririka et Analakely. On y trouve plein de bonnes choses à des prix

très abordables. L’intérêt, c’est qu’on peut débattre des prix, marchander sans souci. Ca me rappelle Diego ! On y rencontre aussi du monde et pour moi qui viens d’une ville lointaine, c’est un bon moyen de comprendre la culture des gens d’ici. La ville où tu aimes passer tes vacances ? Antsirabe, la ville d’Eau. Malgré qu’elle soit la capitale industrielle de Madagascar, c’est une ville propre et salubre, avec un côté villégiature toujours présent. Ses habitants sont accueillants et faciles à aborder. L’hiver antsirabéen, réputé le plus froid de l’île, ne me fait pas peur : j’emmène des tas de vêtements chauds et tout se passe bien ! Le film qui t’a fait craquer ? If Only (Si seulement) de Gil Junger avec Jennifer Love Hewitt et Paul Nicholls. À chaque fois, il me fait fondre le cœur. Contrairement à ce que l’on peut penser, je suis une fille sentimentale et réservée. Je ne suis pas ce genre de filles au cœur de pierre et indifférentes aux sentiments. Ton actualité ? Je suis l’ambassadrice de la compagnie aérienne Corsairfly depuis le 31 mai dernier. Je suis désormais la mascotte de cette compagnie française dans plus de 20 pays. C’est un honneur pour moi, mais aussi pour Madagascar. Propos recueillis par Njato Georges




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