no comment®
n°34 - novembre 2012 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg
Actuel 10 Fin du monde : Réservez votre soirée !
SONDAGE 14 21 décembre 2012… et après ?
COUV’ BY 16 Le portrait chinois de Titane
Sortir
CULTURE 40 Vatofant : Full Metal Ndriana 42 Raedisamimanana : Chercher la femme ! 44 Koike : Salama l’artiste
Au cœur de la 46 Elian Ramamonjisoa : Le jeune homme et la mer 48 JuliaA : « L’émotion plus que le message » 50 Ultime Force : Les gestes pour le dire 52 Le film du mois : Bébés 52 Le livre du mois : Il était une femme…
Portfolio 54 Jean-Christian Bourcart : « Une excuse pour regarder »
Fomba amam-panao 60 Il est interdit d’afficher les prix
TSIAHY 62 C’était il y a cent ans… en novembre 1912
TRADITION 64 Ankamantatra : Questions pour un Ntaolo
Médias 66 Andry Raobelina : Le rêve devient téléréalité
Fleuve rouge Le vrai « pho » du Vietnam
ÉCO 68 Flavien Tody : « Notre goudron tient la route »
Grande Régate COUSINS-COUSINES 90 Rija : Vocation restauration
70 Mamy Randrianandrasa : « Tant que ça vole, c’est du plaisir ! » 72 Rita Ravelojaona : Le tourisme en Fhorm
MÉTIERS 74 Johnny Sopapa : Guérisseur de voitures
Loisirs
SOMMAIRE
GASTRONOMIE 94 Interview gourmande : Antoine du restaurant Le Jasmin 99 Le vin du mois : Château Moulin de Saint Vincent 2005 100 Le cocktail du mois : Acidulé du Montparnasse
Nature 78 Namoroka : Expédition en terre inconnue 82 Spiruline : Une algue dans l’assiette
Escales 84 Nosy Be : Désirs d’îles 86 Maevatanàna : Bien plus qu’une ville étape 88 Cimetière des pirates : Entre histoires et légendes…
FICTION 164 La pierre
DOWNTOWN 182 En ville avec Annick Norotiana Rakotobe
Sortir 102 Bar à huîtres : Une vraie perle ce comptoir !
Déco
ASSOS 76 Fitiavana : Sauvés par le foot
BY NIGHT 158 DJ Jekey : « Ouvert à tous les mix ! »
118 Mama Benz : Le concept est dans le store 120 Promotion canapés…
Mode
122 Pross Rakotoniaina : Entrée en matière
Vintage 124 Haribo : Bande de Zigotos ! 128
CAHIERS DE NUIT
Pour la fin du monde !
Marco Manson vous invite à son cocktail « Fin du Monde ».
Le 21 décembre 2012, à minuit pile, le monde aura cessé d’exister. Désolé, c’est le calendrier maya qui le dit. Alors merci de mettre vos montres à l’heure, qu’on en profite bien tous ensemble ! Tournée générale au Manson, « soirée soukouss » avec Tinah-Ti ou grand banquet « peace and love » chez Ma’a & Xhi ? A vous de voir !
Marco Manson a fin du monde vous inquiète moyennement et vous ne savez pas quoi faire pour « tuer le Ltemps », cette soirée du 21 décembre fatidique ? Un
bon conseil, courez au Manson Flower Lounge Bar, à Isoraka ! Marco Manson, le patron, y organisera une soirée spéciale « Fin du monde », à ne rater sous aucun prétexte : « Après il sera trop tard », ironise-t-il. Si vous avez raté Halloween, profitez-en ! Habillez-vous en gothiques, en Nosferatu de banlieue, en macchabées urbains. Tous chez Marco pour accueillir comme il se doit la grosse météorite qui va nous tomber dessus à minuit pile. « Quand on voit tout ce qui se passe à la télé avec leurs guerres, leurs centrales qui explosent, leurs poulets transgéniques, ça ne sert plus à rien. On l’a bien cherchée la fin du monde. On n’avait qu’à écouter les Mayas, on n’en sera pas là aujourd’hui », lance Marco
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Fin du monde
Actuel
un rien désabusé. Et pour qu’on expie, qu’on comprenne vraiment notre douleur, il ira même jusqu’à à entonner à minuit moins cinq son tube Mystical Magical (no comment® n°18) avec les serpents autour du cou ! Mais si à minuit et une minute, le 22 décembre, on est toujours là, Marco il ne va pas se démonter : « Ce sera ma tournée générale pour le grand cocktail Fin du monde. Le Mojito ce n’est peut-être pas maya, mais ce n’est pas loin. De toute façon, si ce n’est pas pour cette année, on sait que c’est pour 2026… » Chouettes soirées en perspective !
à minuit c'est ma tournée !
Bas-relief maya retrouvé au Mexique.
Réservez votre soirée !
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Tinah-Ti ans la famille « la fin du monde, je m’en tape royalement », je demande TinahD Ti. Car la « zoulou girl » (maman malgache,
papa sénégalais), n’a vraiment pas l’intention de se laisse perturber par les Mayas, ni par qui que ce soit d’ailleurs ! « La fin du monde, forcément qu’elle arrivera un jour. Il suffit que le Soleil s’éteigne. Mais personne ne peut prétendre savoir quand ça arrivera, même pas les Mayas. Demain, dans des milliards d’années, tout de suite ? » Et là, le coup de massue philosophique absolument imparable, digne d’un Epicure de l’Antiquité : « Pourquoi s’inquiéter ? Si c’est vraiment la fin du monde, personne ne sera plus là pour en parler. Je préfère m’occuper de l’instant présent ! » Le 21 décembre, rien donc pour elle qui sorte de l’ordinaire. « Si j’ai un concert, je ferai mon show comme d’habitude. » Ce qui n’est pas si loin que ça du raz de marée, car la belle cultive le soukouss électrique, les tenues dévastatrices (avec ou sans soutien-gorge) et un franc parler à faire se retourner dans leur tombe les anciens Mayas…
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Ma’a & Xhi Soukouss contre secousse
rtistes, philosophes, mystiques - cosmiques même Ma’a & Xhi n’ont pas beaucoup à se forcer pour croire A en la fin du monde ce 21 décembre 2012, jour de solstice.
Sauf qu’ils n’envisagent pas de scénario catastrophe à base de météorite géante qui va s’écraser, de montée spectaculaire du niveau des mers ou d’éruptions volcaniques en chaîne. « Cela va se passer dans le calme le plus total. Ce sera tout simplement le début d’un nouveau cycle où Madagascar va être appelée à jouer un rôle essentiel pour le reste de la planète. L’île en forme de pied droit (et non gauche, comme on l’entend dire souvent) assumera enfin dans son rôle de pilier du monde et inaugurera une ère de paix universelle », estiment-ils. Ni plus ni moins que le peace and love enfin réalisés. Et tout cela grâce à nous les Malgaches qui, depuis notre île, allons pouvoir commander aux superpuissances ! Finies les dernières places au classement des nations, c’est nous enfin qui allons devenir les champions du monde. Merci Ma’a & Xhi pour ce revirement extraordinaire ! Pour que son bonheur soit total et à la hauteur de l’événement, le couple compte même se rendre à Jérusalem, ce 21 décembre, avec ses enfants et petits-enfants… « C’est un voyage que nous préparons depuis des lustres, mais s’il se trouvait que nous ne puissions le réaliser, nous organiserons une grande fête chez nous dans notre cour… » La fin du monde vous rend neurasthénique ? Courez chez Ma’a & Xhi pour en faire une expérience hippie inoubliable ! Pages réalisées par Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo et Njato Georges
Une ère nouvelle pour Madagascar 13
Faut-il croire les Mayas et se préparer au pire ce 21 décembre 2012 ? Certains en sont tellement convaincus que les ventes de bougies, de boîtes de conserve, de kits de survie et d’abris antiatomiques ont grimpé en flèche ces derniers mois. La fin du monde, mais pas des affaires…
1. Avez-vous peur de la fin du monde ? Non 85 % Oui 7,5 % Sans opinion 7,5 % 2. Vous diriez que la fin du monde relève… D’une peur ancestrale 38,5 % D’un gros coup médiatique 30 % D’une évidence scientifique D’un scénario de science-fiction
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23 % 8,5 %
3. Le 21 décembre 2012, date présumée de la fin du monde, que comptez-vous faire de votre soirée ? Je ne ferai rien de spécial, les Mayas 42 % me laissent de marbre… J’irai faire la fête avec les amis en chantant 39 % À demain si vous le voulez bien J’irai me coucher en m’assurant que ma porte 11,5 % est bien fermée Je suivrai attentivement les infos à la télé 7,5 % 4. Si un événement naturel devait provoquer la fin du monde, quel serait-il selon vous ? Une météorite géante s’écrase sur la Terre 46 % La fonte des glaciers provoque un nouveau 34,5 % déluge Un paranoïaque fait exploser une bombe 11,5 % nucléaire ou bactériologique Une manipulation génétique fait naître des 8 % fourmis de 6 mètres de long 5. Un rire sarcastique résonne le 21 décembre à minuit, c’est celui… Du Joker dans Batman 23 %
Du Dr Folamour chevauchant sa bombe 7,5 % atomique D’un chef Maya 31 % Du vôtre 38,5 % 6. Un(e) invité(e) de dernière minute avant la fin du monde… Gothlieb pour finir sur une bonne blague 39 % Marylin Manson pour s’éclater comme des fous 23 % Pamela Anderson pour « amortir » l’onde de choc 23 % José Bové pour se féliciter d’avoir eu raison 15 % 7. Quelqu’un profite de la fin du monde pour vous demander de l’argent, vous lui dites : Tu me le rends quand ? 50 % Plutôt crever ! 30,5 % Surtout n’oublie pas les intérêts 12 % Prends tout, j’ai décidé de changer de vie… 7,5 % 8. Le 22 décembre au matin, vous vous réveillez. Votre réaction : Bof, pas terrible 42 % D’accord, mais le 23 décembre ? 31 % Ca pour un choc, c’est un choc ! 15 % Je vais être en retard au boulot… 12 %
Sondage réalisé en ligne sur www.nocomment.mg avec un panel d’hommes et de femmes âgés de 18 ans et plus. Pour participer vous aussi au prochain sondage, rendez-vous sur notre site.
Sondage
21 décembre… et après ?
Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Titane, peintre et illustratrice de notre couv’, répond du tac au tac…
Si j’étais un animal… Je serais un panda tout mignon et je me nourrirais de bambou. Si j’étais un climat… Tempéré, j’apporterais le soleil sans cyclone. Si j’étais un végétal… Je serais un cactus, je n’aurais besoin que du minimum. Si j’étais un dessin animé… La Belle au bois dormant, je crois au prince charmant… Si j’étais un personnage historique… Mère Teresa pour apporter sans compter mon aide aux
Le portrait chinois de
Titane
souffrants. Si j’étais un plat… La paella, totalement complète et équilibrée. Si j’étais une arme… Une 22 long rifle avec silencieux, efficace et sans bruit. Si j’étais un endroit… Ma maison, belle, grande et au soleil toute l’année. Si j’étais une invention géniale… La téléportation pour faire gagner du temps. Si j’étais un bruit… Celui du piano, mélodieux et noble. Si j’étais un loisir… La danse qui conjugue l’amusement au sport. Si j’étais un vêtement… Une combinaison à la fois sexy, sensuelle et pratique. Si j’étais un pays imaginaire… Je serais un havre de verdure et d’eau, ensoleillé et peuplé de gens heureux. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto
C’est vous qui le dites
Courrier
Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.
Môssieur Njo & Mr Dick J’ai bien aimé l’article sur Môssieur Njo, le « conteur psychédélique », paru dans votre numéro de septembre (no comment® n°32). C’est un univers littéraire qui n’est pas encore très répandu chez nous. Je cherche en vain son livre Litera sy Baraingo (avec Le livre Q. ), où le trouver et à quel prix ? Enfin quel livre de l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, l’auteur étranger dont il se réfère, me conseillez-vous de lire ?
Où est le zébu ? J’ai beaucoup apprécié l’interview du réalisateur Luck Razanajaona, parue dans votre édition d’août (no comment® n° 31). Très instructive parce qu’elle m’a appris qu’il existait un véritable cinéma d’auteur malgache, pas seulement celui des films vite faits destinés au VCD. Mais je constate aussi qu’il n’y a aucun moyen de trouver ses films dans le commerce, alors qu’on aimerait bien y jeter un œil. Après tout, même ceux du festival de Cannes y ont eu droit ! Hery, Isoraka
En effet, Hery, les films de Luck Razanajaona ne sont pas encore disponibles sur le marché local. Le Zébu de Dadilahy, réalisé en Renseignement pris auprès de l’auteur, le recueil Litera 2012, est un court-métrage qui a été exceptionnellement projeté sy Baraingo n’est plus disponible et ne devrait pas être au festival de Cannes parce que le réalisateur était sur place à la Émeline, Tana
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réimprimé prochainement. En revanche, son roman Poteta écrit en malgache sortira vers la fin de l’année. Quant à l’œuvre foisonnante, géniale et complètement allumée de Philip K. Dick (1928-1982), autant commencer par les grands classiques, souvent portés à l’écran, que sont Blade Runner, Ubix et Le Dieu venu du Centaure…
recherche d’un financement pour son projet de long-métrage : Le Chant des Tlous qu’il espère tourner d’ici l’an prochain. Ce sera également en 2013 que Le Zébu de Dadilahy sera officiellement diffusé à Madagascar. On peut bien attendre un peu si le nouveau cinéma malgache est à ce prix ! Dear Henri Oui, vous avez raison de souligner la « suprême élégance » d’Henri Ratsimbazafy qui ne s’est jamais pris « pour autre chose qu’un chanteur de variétés » (no comment® n° 33). Et cela fait un demi-siècle que cela dure, avec ces véritables chefs d’œuvre d’émotion et de simplicité, aujourd’hui partie intégrante du patrimoine malgache, que sont Chante ma valiha, Ny Lehilahy, tant d’autres ! Un chanteur populaire au meilleur sens du terme. À méditer par tous ces artistes prétentieux ou donneurs de leçons dont la prose nous assomme autant que leur suffisance.
Josette, Antsirabe
Et pan ! De malheureuses coquilles se sont glissées dans notre dernier Downtown (no comment® n° 33). Bien entendu, il fallait lire Ando Rebière (et non Ribière) pour la charmante propriétaire de la boutique d’épices et d’arômes Pili Pili Dock, et Chill Out Café (et non Chillo). Toutes nos excuses aux principaux intéressés.
Clins d’œil 1
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1 Bernard Lavilliers aime no comment®. C'est ce qu'il nous a confiés lors de son passage à Madagascar pour son concert à l'IFM. Merci Nanard ! 2 Ouverture d'un dépôt-vente pour les enfants, Le Grenier de Camille, au Tana Water Front. 3 La première réunion Brèves rencontres s'est déroulée le lundi 1er octobre à la Table de Nika à Antanimena. À suivre les premiers lundis de chaque mois. 4 Journée porte ouverte à Oxygen Academy, le 6 octobre, à Andraharo 5 Inauguration officielle du City grill à Ankorondrano le 27 septembre 2012. 6 Show de pâtisseries pour les produits PatisFrance avec les chefs Dominique Le Cadre et Olivier Husson Pirnay, le 10 octobre au Carlton.
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Clins d’œil 7 Nouvelle adresse de Vetcare à Ambatonakanga pour vous proposer une offre de soins pour les animaux concentrés sur un même site.
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8 Radison Lalaina a gagné des lots Girl en jouant au jeu en ligne de no comment® du mois de septembre. Jouez et gagnez sur www. nocomment.mg 9 Ouverture d'un nouveau restaurant à Talatamaty, le Bistrot 21. Rodrigue remets le couvert ! 10 Remise officielle du label de qualité ISO 9001 avec la nouvelle gamme Ford de Materauto au hall de la gare Soarano le 12 octobre.
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Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg
ÉDITO
MENTIONS LÉGALES
Et après ?
Crise ou pas crise, la fin du monde est décidément notre obsession la plus constante. En prise directe avec le sentiment de notre propre finitude, nous les primates « tragiques » qui savons qu’on est là, mais pas pour toujours ! En philo on appelle ça l’eschatologie, l’interrogation sur les fins dernières... à ne pas confondre avec ? Tellement pressés d’en finir que lorsque la fin n’est pas au rendez-vous – comme en l’an mille, comme en l’an deux mille (pauvre Paco qui s’est bien planté), comme en janvier 2011 à Fukushima, comme tous les jours en fait ! – il y a toujours un vieux gourou pour la convier, pour l’incanter de toutes ses forces, quitte à agiter les vieilles nébuleuses NewAge, style calendrier Mayas. Dans la société de l’hyperchoix, ce rôle incombe tout naturellement aux médias. Comptez sur eux (sur nous) pour vous foutre la trouille. Mais pas plus qu’il n’en faut, car une société vraiment paniquée ne serait plus une société contrôlable du tout, CQFD ! En art singulièrement en art contemporain, on appelle ça le postmodernisme, le sentiment d’un monde qui est en train de finir, de se déliter, de s’effondrer sur ses bases (je vous laisse deviner lequel), ce qui ne veut pas dire la fin de l’humain, comme nous le rappelle fort à propos le photographe JeanChristian Bourcart, prix Nadar 2011, dans l’interview qu’il nous accorde. Alors tous à vos montres et rendez-vous le 21 décembre 2012 à minuit. S’il ne se passe rien cette fois-ci, c’est que c'est sans doute partie remise. The End. Rideau.
Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg - Directrices adjointes : Natacha Rakotoarivelo & Insiya Zainuddin - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@nocomment.mg - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Njato Georges Ont participé à ce numéro : Bénédicte Berthon-Dumurgier, Mamy Nohatrarivo, Pierre Maury, Richard Bohan, Julien Catalan, Philippe Bonaldi, Isaac Azaly, Ratinahirana H., Stéphane Huet Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg - Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Rova Rabe - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana, Tsito Fabien Aina, Frédéric Folio, Le V.I.P Tamatave - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Mahery Tsiky - Coordination rubrique mode : Natacha - Make up : Aina Matisse Photos mode : Rijasolo - Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Stève Ramiaramanantsoa / Vizecho Media Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Bénédicte et Alexandre Berthon-Dumurgier (Fianarantsoa), Hassanaly Abid (Toamasina), Zigzag (Nosy Be), Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Dominique Vienne (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava) - Back office : Mirah Razafindrakoto - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : décembre 2012 - Dépôt légal à parution - ISSN en cours - Tirage : 22 000 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI. no comment® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
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Makaty
Jeudi 1er novembre 2012 La Table de Nika 19h30 : Dîner spectacle, entrée libre Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Clermond Kudeta Urban Club : Teta quartet Vendredi 2 novembre 2012 IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma : « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo, Italie/Algérie, 1966, 1h56 In Square 20h : Soirée « Cool tempo » Jao’s Pub 20h : Soirée : « Halloween DJ » ChillOut Cafe 21h : Soirée avec Teta Samedi 3 au vendredi 30 novembre 2012 Aft/Restaurant 313 - Le Louvre : Mois de la photo Samedi 3 novembre au samedi 1er décembre 2012 Aft tous les 1 samedis 10h à 12h : Réunion du club de lecture, participants : adhérents de la médiathèque jeunesse, club de lecture animé par l’animatrice de la médiathèque ers
Samedi 3 novembre 2012 au samedi 23 février 2013 Aft tous les 1ers et 3es samedis 14h à 16h : Atelier d’écriture, salle polyvalente, entrée et participation gratuites Samedi 3 novembre 2012 Aft : Ciné junior : « La guerre des boutons » de Louis Pergaud - durée : 1h30, entrée libre
SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr
AGENDA
La Table de Nika 14h : Après-midi « tarot », entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « La Controverse de Valladolid » de JeanDaniel Verhaeghe, France, 1992, 1h30 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Vénus noire » d’Abdellatif Kechiche, France, 2010, 2h44. Interdit aux moins de 12 ans Jao’s Pub 20h : Soirée : « Sound system » Dimanche 4 novembre 2012 Jao’s Pub 20h : Discothèque Lundi 5 au samedi 17 novembre 2012 Aft : Exposition thématique : « Un regard sous la mer », entrée libre Lundi 5 novembre 2012 La Table de Nika 19h : Réunion « brèves rencontres » Mardi 6 au samedi 24 novembre 2012 IFM (ex-CCAC) : Exposition/ sciences : « Madagascar en transition énergétique », hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 5 novembre à 18h Mardi 6 novembre 2012
IFM (ex-CCAC) 14h30 : Conférence : « Production énergétique de la Grande Île : une situation préoccupante ! », salle de spectacle, entrée libre
IFM (ex-CCAC) 18h30 : Sciences - La science en images, les images de la science : « Transitions post-forestières à Madagascar », salle de spectacle, entrée libre Mercredi 7 novembre 2012 IFM (ex-CCAC) 9h30 : Conférence : « Madagascar en quête d’énergies nouvelles ? », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 14h30 : Conférence : « Vers un plan énergétique pour Madagascar ? », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma : « Cobra Verde » de Werner Herzog, Allemagne, 1987, 1h50 Jeudi 8 au jeudi 29 novembre 2012 Is’Art Galerie : Exposition de « Être ou Paraître » par Faraingo (artiste plasticien malagasy) Jeudi 8 novembre 2012
cadre du programme « Visas pour la création » - Maryse Ngalula (Kinshasa) et Elie Kamano (Guinée Conakry) », salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4 000 Ar - non-adhérents : 6 000 Ar Restaurant 313 - Le Louvre : Concert Mika sy Davis Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Angelah ChillOut Cafe 21h : Soirée avec Piarakandro In Square 21h : Show case « An intimate evening » Samedi 10 novembre 2012 Aft : Ciné junior : « Océans » de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud durée : 1h39, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Ciné cirque - En collaboration avec la cie l’Aléa des possibles, salle de spectacle, entrée libre La Table de Nika 14h : Après-midi « tarot », entrée libre Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Faraingo
La Table de Nika 19h30 : Dîner spectacle, entrée libre Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jazy Salova Kudeta Urban Club : Fanaiky quartet
Dimanche 11 novembre 2012
Vendredi 9 au dimanche 11 novembre 2012
Aft : Ciné junior : « Verte » de Marie Desplechin, entrée libre
Galerie Point Pacom : Évènement : « Tout pour la maison : immo & déco », 30 stands avec des professionnels en construction, décoration, ameublement Vendredi 9 novembre 2012 IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale : concert dans le
Jao’s Pub 20h : Discothèque Mercredi 14 novembre 2012 Jeudi 15 novembre 2012 La Table de Nika 19h30 : Dî ner spectacle, entrée libre Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jao’s band Kudeta Urban Club : Jazy reggae
Vendredi 16 novembre 2012 Alliance Française Antsirabe : Cabaret VIP Mika sy Davis. Prix d’entrée : 5 000 Ar IFM (ex-CCAC) 19h : Rendez-vous chorégraphique Sanga : « Solofo & Dimby » et « Chasseurs d’air », salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4 000 Ar - non adhérents : 6 000 Ar In Square 20h : Soirée spéciale clubbing Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Onja ChillOut Cafe 21h : Soirée avec François Ibeko feat Jimmy Percu Samedi 17 novembre 2012 Aft : Ciné junior : « Le Tour du monde en 80 jours » de Jules Verne - durée : 1h35, entrée libre IFM (ex-CCAC) 10h : Littérature : « Entre soi » - rencontre avec Amal Sewtohul, salle de spectacle, entrée libre La Table de Nika 14h : Après-midi « tarot », entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Tabataba » de Raymond Rajaonarivelo, Madagascar, 1988, 1h30 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « District 9 » de Neill Blomkamp, Afrique du Sud, 2009, 1h50 Alliance Française Antsirabe : Concert Mafonja et Mika sy Davis, gratuit Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Bilo (soirée Ambanja) Dimanche 18 novembre 2012 Jao’s Pub 20h : Discothèque Mardi 20 au vendredi 30 novembre 2012 Aft : Exposition off : exposition de photos « Aina » de Joël Pèlerin (journée mondiale des droits de l’enfant), hall. Vernissage le mardi 20 novembre à 18h Mercredi 21 novembre 2012 IFM (ex-CCAC) 13h : Madagascar Mozarteum présente « Reinhard Schwarte ». Invités : Ilyia Kleimennoff « Trompette », Holy Razafindrazaka « Soprano », Josua Jocelyn Ramanoelina « Baryton», salle de spectacle, entrée libre
Aft 15h : Conférence-débat sur « l’allaitement » + projection film, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Même la pluie » de Iciar Bollain, Mexique, 2011, 1h43 IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma : « Coup de torchon » de Bertrand Tavernier, France, 1981, 2h08 Jeudi 22 novembre 2012 AfT 18h30 : Sylvain Urfer interviendra sur le thème de la culture et des relations professionnelles La Table de Nika 19h30 : Diner spectacle, entrée libre Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Saramba Kudeta Urban Club : Christelle & Ben Khely Vendredi 23 novembre 2012 CEMDLAC (ex-galerie 6 Analakely) 15h : Musique traditionnelle Jijy : « Roa ny jijin-drazana » avec le groupe Da Two Ri IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale / théâtre: « Krafff » - Théâtre de Romette (France), salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6 000 Ar Aft 19h30 : Concert trio audionysies + contes, hall, concert payant Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Tearano ChillOut Cafe 21h : Soirée avec Olo Blaky In Square 21h : « Funky spirit » avec Bim et Tommy Samedi 24 novembre 2012 Aft : Ciné junior : « La folie des grandeurs » avec Louis de Funès - durée : 1h43, entrée libre IFM (ex-CCAC) 10h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Afrique(s), une autre histoire du XXe siècle ». Épisode 1 : Le crépuscule de l’homme blanc (18851944) de Alain Ferrari, France, 2010, 1h30 IFM (ex-CCAC) 11h30 : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Afrique(s), une autre histoire du XXe siècle ». Épisode 2 : L’ouragan africain (1945-1964) de
Alain Ferrari, France, 2010, 1h30 IFM (ex-CCAC) 13h30 : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Mad(e) in Suisse - projection test » de Manohiray Randriamananjo, Madagascar, 2012, 1h10 La Table de Nika 14h : Tournoi de “tarot”, lots à gagner, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Sept mois de chaos - Madagascar, deux présidents pour un seul fauteuil » de Gaël Mocaer, France, 2002, 52 mn IFM (ex-CCAC) 16h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Tous au Larzac » de Christian Rouaud, France, 2011, 1h58 IFM (ex-CCAC) 18h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Palazzo delle Aquile » de Stefano Savona, Alessia Porto et Ester Sparatore, Italie, 2011, 2h08 Café de l’Alliance Antsirabe 19h : Soirée Quizz « Question pour un Champion » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Abiba La Métisse Dimanche 25 novembre 2012 Jao’s Pub 20h : Discothèque Mardi 27 novembre 2012 Café de l’Alliance Antsirabe : Tournoi de Domino Mercredi 28 novembre 2012 Aft : Ciné junior : « Le royaume des chats » de Hiroyuki Morita - durée : 1h12, entrée libre IFM (ex-CCAC) 10h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Afrique(s), une autre histoire du XXe siècle ». Épisode 3 : Le règne des partis uniques (1965-1989) de Alain Ferrari, France, 2010, 1h30 IFM (ex-CCAC) 11h30 : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Afrique(s), une autre histoire du XXe siècle ». Épisode 4: Les aventures chaotiques de la démocratie (1990-2010) de Alain Ferrari, France, 2010, 1h30 IFM (ex-CCAC) 14h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Amateurs d’indépendances - les indépendances africaines filmées par les cinéastes amateurs » de Claude Bossion et Agnès O’Martin, France, 2010, 52mn IFM (ex-CCAC) 16h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du
documentaire : « Les Lip, l’imagination au pouvoir » de Christian Rouaud, France, 2007, 1h58 IFM (ex-CCAC) 18h : Journées du documentaire - dans le cadre du mois du documentaire : « Five Broken Cameras » de Guy Davidi et Emad Burnat, France, Israël, Palestine, 2011, 1h30 Jeudi 29 novembre 2012 La Table de Nika 19h30 : Diner spectacle, entrée libre Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jao’s band Kudeta Urban Club : Levée de fond JCI Vendredi 30 novembre 2012 IFM (ex-CCAC) 10h : Rendez-vous musical « Vazo » - iBEmaso & Matsubara, salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Funky à l’ancienne 70’s-80’s-90 » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Samoela ChillOut Cafe 21h : Soirée avec Rabaza Durant tout le mois de novembre 2012 CEMDLAC (ex-galerie 6 Analakely) tous les mercredis à partir de 12h à 13h et les samedis de 14h à 15h : Danse contemporaine avec la compagnie Dinirina CEMDLAC (ex-galerie 6 Analakely) tous les mercredis aprèsmidi et les samedis toute la journée : « Atelier de peintures » pour les enfants de 10 à 16 ans avec A. Raparivo CEMDLAC (ex-galerie 6 Analakely) tous les mercredis à partir de 17h : « Quadrille malagasy » avec monsieur Rodolphe CEMDLAC (ex-galerie 6 Analakely) tous les samedis 10h : Danse de salon avec l’association des jeunes amis du CEMDLAC
Pour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 novembre à : agenda@nocomment.mg
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Vatofant
l est comme ça Ndriana. Ce qu’il a dans la tête, il ne l’a pas ailleurs. A quarante ans bien frappés, il est bien décidé à ne Ijamais raccrocher sa guitare, ses cheveux longs, ses bagouses à tête
de mort et ses cuirs cloutés. Même en chaise roulante, même à moitié Alzheimer, même mort enroulé dans son linceul de soie, il se dit prêt à continuer à jouer les riffs maudits de Kill'em all, le premier album des Metallica. Metallica, le combo thrash metal des années 80 qui fait qu’aujourd’hui à Fianarantsoa, il y a ce type qui envoie la mayonnaise électrique exactement comme il y a 25 ans ! Je vous sens dubitatifs, comptez sur vos doigts, les jeunes clubbers hi-tech : 1988 c’est l’année où il crée Vatofant (abréviation de vatofantsika, l’ancre), groupe majeur du rock malgache qui fait boum. Des morceaux envoyés à la sulfateuse et au missile solsol dans un Madagascar qui en est encore à pédaler dans le funk moisi des années 70. Autant dire une révolution ! Et qui va inspirer pas mal de doux chevelus de la décennie suivante : Destructor, Red Metal, Lokomotiva, Martz, MartuGass… Qu’on nous dise après ça que le rock n’a pas sa place sous les Tropiques ! Vatofant est toujours là, même si de la première formation, il ne reste que Ndriana au chant et à la gratte. Il faut dire qu’entre-temps il y a eu une interruption de près de dix ans où le « hardeux » a pas mal douté. Le temps quand même de lancer, en 1999, le festival Rock Fianar (premiers invités Kazar), qui fait qu’aujourd’hui Fianar est aussi la capitale incontestée du rock gasy. Le temps
encore d’une deuxième édition, en 2000, aux côtés de Ninie Kiaka et de La Doudh. « J’avais perdu la pêche. Ce sont mes fils Aina (guitare) et Finaritra (basse) qui m’ont donné la motivation de relancer Vatofant en 2010. Ils sont plutôt punk rock, mais ils ont toujours baigné dans mes riffs. Il y a aussi le guitariste Philippe Bertrand, un ancien fan, qui a rejoint le groupe, et Patrick à la batterie. Je me suis dit, c’est du sang neuf, tentons le coup. » Le Vatofant new-look est tout sauf un groupe revival. Bien sûr la composante speed metal de Ndriana est très en avant (l’école du cinq à dix riffs par morceau), mais pas comme une adoration perpétuelle de ce qui se faisait avant. Surtout pas ! Même les anciens standards comme Hypocrisy, Evolution to Down, Anjely ny Alina (Ange de la nuit), un morceau traitant de la prostitution sur un mode compréhensif, plutôt rare, sont revus avec un esprit neuf. « Ils ont étudié la musique, moi je suis un autodidacte, alors ils sont plus pointilleux que moi sur la qualité. Sinon ça crache comme j’aime. » Avec même des incursions (à haute charge électrique) dans le répertoire roots - le titre Nahoda, par exemple. En attendant un véritable album digne de ce nom, car Ndriana n’a sorti à ce jour qu’une démo Fitiavana Ihany, distribuée gratuitement au format cassette en 2008. Bien trop peu pour les fans de Vatofant…
Culture
C’est un Vatofant pratiquement absent depuis dix ans qui a mis le feu à la quatrième édition de Rock Fianar, les 26 et 28 octobre dernier. Un groupe qui tient depuis 25 ans sur les épaules d’un drôle d’allumé du nom de Ndriana Rakotovao. Un cousin tropical de AC/DC et de Metallica. Trop rock coco !
Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Full Metal Ndriana
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Raedisamimanana
’avoir remporté en septembre dernier le concours de la meilleure troupe de hira gasy (Hira Gasy Makotrokotroka) ne D risque pas de nous les changer, les Raedisamimanana ! Pas du tout
la grosse tête. Tout au plus étonnés de voir qu’on parle d’eux dans les journaux, car ce n’est pas tous les jours que le « chant malgache » (traduction de hira gasy), ce spectacle paysan traditionnel mêlant musiques, danses et théâtre, se retrouve sous les feux des projecteurs. Créée en 1984 par les frères Raedy et Rasamimanana, c’est l’une des 110 troupes itinérantes du pays. « On tourne surtout dans le Betsileo qui a toujours été notre fief, mais on peut se déplacer partout à la demande », fait valoir Rafredy, le fils de Rasamimanana. À 27 ans, il occupe une place de poids au sein de la troupe, puisqu’il en est le mpikabary, le maître des discours. De l’habileté d’un mpikabary à manier les mots, à subjuguer le public, à le faire rire surtout, dépend la notoriété d’une troupe. D’avril à octobre, durant la saison sèche, la trentaine de mpihira gasy que compte la troupe sillonne les pistes pour animer kermesses, mariages ou famadihana dans les villages les plus reculés. Le reste de l’année, ce sont des paysans comme les autres. Guère plus riches sans doute, car la recette (700 000 Ar pour un spectacle à Tana) est divisée à part égale entre les membres. « À raison de 150 représentations par saison, c’est tout juste de quoi tenir le reste de l’année, car il y a aussi les costumes et les instruments à acheter », soupire Rafredy.
C’est dire que le concours Hira Gasy Makotrokotroka avec son premier prix d’un million d’ariary est arrivé à point ! « On s’est bien préparés, on savait qu’on avait de bonnes chansons comme Hajao ny toerana anananao fa misy fetrany (Profitez de ce que vous avez, rien n’est éternel) et surtout Mba mailo fa misy ny fiovana (Soyez vigilants, le monde change) qui est notre toute dernière. » Comme toujours dans le hira gasy, les textes sont basés sur la vie quotidienne, très critiques envers l’administration, les puissants, les profiteurs, toujours drôles aussi. Rafredy en parle avec d’autant plus d’aise qu’il est lui-même compositeur depuis l’âge de 19 ans. Un exploit, car il sait tout juste lire et écrire ! « Tout le monde, les musiciens comme les danseurs, sont formés sur le tas, et il vaut mieux être polyvalent. Moi, par exemple, je joue aussi du clairon… » Pour la grande finale, la troupe s’est retrouvée face à un gros calibre du hira gasy actuel, à savoir Rasohasimanga Berthine Ambohimandroso, reconnaissable aux robes jaune poussin de ses danseuses. En attaquant avec Efa iaraha-mahita k'inona indray (La réalité est ainsi, il n'y a plus rien à faire), une chanson satirique sur la vie chère, elle a été à deux doigts de remporter l’épreuve. Mais c’était sans compter sur la surprise que Raedisamimanana réservait au public : confier à une femme le grand kabary (discours) final. « Elle était inspirée, drôle, précise dans sa diction. Quand j’ai vu les billets qui tombaient dans le chapeau à mesure qu’elle discourait, j’ai compris qu’on avait gagné ! » Du jamais vu dans une tradition qui remonte à plus de six siècles. Comme quoi l’audace, ça paye !
Culture
Ci-dessous : une mpikabary qui a impressionné le jury…
En remportant le concours de la meilleure troupe de hira gasy, Raedisamimanana fait souffler un vent de révolution sur la vénérable tradition du « chant malgache ». Pour la première fois depuis six siècles au moins, une femme s’est vue confier le grand discours final et le public a adoré. On aura tout vu !
Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
Chercher la femme !
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Salama l’artiste
Culture
K oike
Après avoir été l'ambassadeur du style sud-af au début des années 2000, le groupe de l’Androy revient avec Salam, un album acoustique où la plainte du beko n’est jamais éloignée d’interrogations environnementales très actuelles. Album de la maturité ?
danseuses : Tsinjoe, Lazae, Ninah et Lara. Finie la musique gonflée artificiellement aux synthés. Place à l’acoustique, aux instruments typiques : le marovany (instrument à corde), le langoro (tambour), le korintsana (un hochet composé de planche et de graines). « J’ai compris que c’était vraiment la musique que je voulais faire et qu’il oike. Littéralement « hurler » en antandroy du Cap Sainte- fallait réorienter Koike dans cette direction. » C’est chose Marie, région dont est originaire le groupe. Cela en raison faite aujourd’hui avec l’album Salama (Salut), tout frais du registre particulièrement puissant de son leader et unique sorti des studios d’enregistrement. « Je suis en attente d’un membre permanent, Joselito Rafalimanana. De splendides producteur pour le distribuer, mais tout sera prêt pour la poussées dans les aigus, capables d’envoyer dans les étoiles le bon grande tournée prévue en mars 2013. C’est l’album de la liberté retrouvée et un hommage aux gens qui n’ont vieux beko de l’Androy. Moderne et décoiffant, cessé de croire en moi, ma façon de les saluer », à l’image d’une formation qui s’est d’abord fait Trop de coups connaître il y a dix ans par son gros son sud-af tout explique-t-il. Un album à son image, qui fait la droit sorti des ghettos de Soweto ! Une musique fourrés dans part belle à l’acoustique avec guitares, harmonica, « punchy », limite survoltée, qui vaut au groupe de sifflets, percussions… le monkey se faire immédiatement connaître en 2002 avec « Ce que j’ai réussi à faire pour la musique la chanson Horake, tirée du premier album. « Un business… commerciale il y a dix ans, je veux le faire passer tube considérable, plusieurs milliers d’exemplaires dans Salama qui se veut beaucoup plus adulte et vendus à travers tout le pays, et même en Europe », militant ». Déforestation, trafic d’animaux, pillage se souvient Joselito. des ressources naturelles de l’Androy… le propos est souvent Mais Koike va avoir du mal à gérer son succès. Trop de pression incisif. Comme avec cet étonnant Vous partez quand ? Quasiment de la part des producteurs. Trop de coups fourrés aussi dans le sans paroles, mais avec des bruits de fond faisant entendre la plainte monkey business… Un deuxième album est enregistré en 2007, il du Grand Sud épineux. « Je demande aux gens qui détruisent tout ne sera même pas distribué : à sa place, c’est une version pirate qui quand ils vont s’en aller, s’ils ont eu ce qu’ils voulaient et s’ils vont circule ! Désenchanté, Joselito remballe son sud-af. « Le public en subir les conséquences avec nous… » Un artiste attachant qu’on nous demandait des choses qu’on n’avait plus envie de jouer, il aura également plaisir à retrouver, les 23 et 24 novembre, en tant ne voyait pas qu’on avait changé. » Ce changement, c’est en fait qu’organisateur du Mihiratse, un événement axé sur la culture, un retour aux sources, un intérêt de plus en plus marqué pour les l’éducation et la santé dans le Menabe. purs rythmes de l’Androy. Une évolution qui le conduit à intégrer Aina Zo Raberanto en 2006 le collectif Varake aux côtés de quatre chanteuses et Contact sur www.nocomment.mg
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Elian Ramamonjisoa Il a été à 12 ans l’un des plus jeunes interprètes de Chopin. Quand il vient se ressourcer à Madagascar, c’est pour donner des récitals de musique dans la capitale ou jouer du piano face à l’océan Indien de façon impromptue. Portrait d’un prodige.
estin étonnant que celui d’Elian Ramamonjisoa. Ce jeune pianiste élève du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille, a été l’un des plus jeunes D participants au festival qui commémorait en 2010 à Paris le bicentenaire de la naissance de Frédéric Chopin (1810-1849). Ce soir-là, âgé d’à peine 12 ans,
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il a interprété comme un grand, sans être le moins du monde troublé par les caméras de télévision, certaines pages pour piano seul du compositeur polonais, notamment la Polonaise en sol mineur B.1 que Chopin composa à l’âge de 7 ans ! C’est ce même Elian, né de père malgache et de mère française, que nous rencontrons par hasard à Fort-Dauphin, alors qu’il profite de ses vacances avec ses parents. « Retrouvailles familiales et ressourcement identitaire », explique son père Emilien Ramamonjisoa, pianiste international et premier prix de conservatoire de musique, bien connu pour ses duos avec le guitariste de flamenco-jazz Eric Pérez. D’avoir un papa pianiste est d’un grand secours quand on fait ses premières gammes. C’est ainsi qu’Émilien va l’initier à tout juste 4 ans, en le faisant travailler sur la musique du film Mon Oncle de Jacques Tati. Pour qu’elle soit plus facile à jouer, il la retranscrit en un thème à quatre mains, car lui-même est compositeur.
Le jeune homme et la mer
Culture Et c'est ainsi qu'Elian pourra se présenter au conservatoire de musique de Marseille avec un an d’avance… À chacun de ses séjours à Madagascar, le jeune adolescent aime donner des récitals de musique classique : le dernier a eu lieu en août 2012 à la cathédrale FJKM d’Analakely où il a interprété devant un public conquis Bach, Rachmaninov, Schubert, Debussy, et bien sûr Chopin, « le plus romantique des romantiques », estime-t-il. Une prestation qu’il a réitérée à Fort-Dauphin, cette fois face à l’océan Indien, pour un récital d’une heure totalement improvisé ! Sous ses doigts, l'impression de survoler le clavier… D’être un musicien prodige comme l’ont été avant lui Mozart et Chopin, ne l’empêche pas d’avoir les pieds sur terre. Sa gloire médiatique lors du festival de 2010, sa traversée du tapis rouge face aux caméras braquées sur lui ? « Un chouette souvenir », reconnaît-il, tout en confiant que son rêve intime est de devenir… pilote de ligne. De Chopin il peut aussi passer sans transition à la bande-son de Mission impossible, car il est avant tout un jeune homme de son temps. Doué pour le piano, mais pas follement assidu dans le reste de ses études, il consacre des heures et des heures à vaincre les mille et une difficultés du clavier. Et le miracle c’est cette mélodie de Chopin qui semble lui glisser des doigts et s’envoler très loin dans l’air marin par un bel aprèsmidi de vacances à Fort-Dauphin… Noely Contact sur www.nocomment.mg
JuliaA « L’Abstraction s’est imposée à moi, je travaille de manière spontanée et intuitive. » Elle a commencé en 2008 en pure autodidacte, après avoir rencontré de nombreux artistes peintres lors de sa formation en art-thérapie et danse. Installée à Madagascar depuis un an, elle a exposé Expirations en décembre 2011, puis La Fabuleuse et complexe quête de la plénitude en septembre 2012 à l’Is’art Galerie - différents tableaux, acrylique, huile et encre sur médium, créés à Madagascar. « Je cherche à provoquer l’émotion par la forme, les couleurs et le mouvement. Je tente d’extérioriser l’invisible, c’est-àdire l’intériorité des êtres humains. Ma peinture est tournée vers l’émotion, plus que le message. »
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La fabuleuse et complexe quête de la plénitude 1 Ce tableau est le premier d’une collection de 21 productions sur médium de forme carrée, autour du thème de la recherche du bonheur, les cercles symbolisent la plénitude. J’aime particulièrement celle-ci car sans même savoir exactement ce que ces personnages éprouvent, peur ou joie, le mouvement est fort, elle dégage une grande énergie.
Culture
La fabuleuse et complexe quête de la plénitude 2 Cette œuvre fait partie de la même collection que la précédente. Les contrastes sont forts, la composition est simple mais les effets efficaces. Le noir profond de l’encre de chine permet de plonger dans l’œuvre tandis que l’orange éclatant et le blanc permettent d’en sortir !
Réalité 3D Les effets de relief sont importants, et la lecture de l’œuvre se fait sur trois niveaux. Le noir profond du fond représente la pollution, les lignes épaisses verticales grises sont les constructions humaines, et les formes claires et colorées symboliseraient la nature. La nature tentant de survivre face aux réalisations de l’homme toujours plus imposantes et envahissantes.
L’émotion plus que le message
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Ultime Force
Culture Prix révélation de la huitième édition du festival I’Trôtra, la Compagnie Ultime Force fait fusionner deux univers perçus souvent comme peu compatibles : le hip-hop de la rue et la danse des grandes académies. Et si Michael Jackson valait bien Noureev ?
é dans les ghettos noirs et latinos du Bronx à la fin des années 1970, le hip-hop a inventé un alphabet particulier des corps dont s’inspire N aujourd’hui la danse contemporaine. Crump, smurf, cropping ne sont plus de
simples figures de style pour frimer entre copains, mais autant de prétextes à l’écriture de chorégraphies d’un genre tout à fait nouveau, décomplexées par rapport à tout ce qui vient de la rue. Exemple avec la Compagnie Ultime Force qui a présenté lors du Festival I’trôtra 2012 un tableau vivant d’une vingtaine de minutes, inspiré de Thriller, le tube planétaire de Michaël Jackson. « Dans la troupe, on est tous fans de sa musique ; c’est sans doute en voulant copier son moonwalk qu’on a commencé à s’intéresser à la danse », explique Doul, le chorégraphe. Mais on est loin du simple déballage de figures acrobatiques façon funkstyles, ici le moindre mouvement – accéléré ou ralenti – sert à raconter une histoire, que résume le titre On ne peut pas ! « Ca parle de l’incapacité d’agir et de faire des projets dans une société en crise comme la nôtre, même si la volonté est là », souligne le chorégraphe. C’est donc déguisé en zombis et plongés dans les ténèbres que les trois danseurs ont fait leur entrée sur scène. « Chacun tente de sortir de cette obscurité qui l’emprisonne et aller vers la lumière, mais ce n’est pas si facile. » Peut-être, mais l’essai a été jugé assez concluant par le jury pour décerner à la Compagnie Ultime Force son Prix révélation. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
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Les gestes
pour le dire
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Bébés 2009 - France – 75 mn - Documentaire de Thomas Balmès avec Bayar, Hattie, Mari et Ponijao (euxmêmes).
Le Livre du mois Il était une femme… Par Pierrot Men
Culture
Le Film du mois
De la naissance aux premiers pas, Thomas Balmès (A Decent Factory, prix Europa 2005, En attendant Jésus, Bosnia Hotel) a filmé, à leur hauteur, le quotidien de quatre bébés nés aux quatre coins du monde : Ponijao en Namibie, Hattie aux ÉtatsUnis, Bayarjargal en Mongolie et Mari au Japon. La caméra les suit pendant les dix-huit premiers mois de leur vie : de la naissance aux premiers pas dans la ferme, la savane, le salon ou la crèche… Des cris, des pleurs, des rires, des chants, mais point de narrateur ; seule la musique de Bruno Coulais (trois César pour Microcosmos, Himalaya, Les choristes) les accompagne. Quant aux dialogues, ils ne sont jamais traduits. Le film est forcément subjectif, selon les mots de Balmès, toujours une « équation entre le regard et la réalité ». On y découvre comment chaque mère accueille et élève son enfant. Pourquoi Taruere, la mère de Ponijao, enduit-elle son ventre et le crâne de sa fille avec une crème poudreuse de couleur rouge ? Pourquoi en Mongolie, Bayarjargal est-il attaché par la cheville au lit avec une ficelle ? Pendant une heure trente, on observe comment d’autres femmes mettent au monde, protègent et éduquent leur progéniture. Un joli regard sur les traditions. Tendre et rafraîchissant.
« Pas de militantisme dans ses clichés. Pierrot Men médite, mais ne se porte pas en juge. Il témoigne simplement d’une immense affection pour les femmes de son peuple, et plus particulièrement pour celles qui ne s’expriment pas : lessiveuses, petites vendeuses de tomates, cuisinières ou prostituées. On sent un désir, un besoin de montrer la réalité de leur condition. Le livre est rythmé par leur vie quotidienne faite de joies, de rires et de souffrances : le travail souvent ingrat, ou les fêtes, heureuses, famadihana, circoncisions, événements religieux et festins. Malgré le nom de fanaka malemy (mobilier fragile) que la langue malgache leur donne, elles apparaissent comme les piliers d’une société où les traditions pèsent lourd (…) La petite fille comme la grandmère sont attachées à une multitude de corvées répétitives, pénibles et physiquement éprouvantes : tirer des filets, nettoyer du linge, creuser une mine, vendre son corps. Mais Pierrot Men ne se contente pas de fixer ces instants, il les transcende et leur donne une dignité. Il interpelle notre conscience sans chercher à choquer. »
Diffusion sur CanalSat les jeudis 1er novembre 20 h 45, samedi 3 novembre à 1 h 40 et mardi 6 novembre à 19 h 25.
« Il était une femme… », photographies de Pierrot Men (préface de Bénédicte Berthon-Dumurgier), 96 p, Editions no comment®. Prix : 65 000 ariary.
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Jean-Christian
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Bourcart
Invité en octobre par l’Institut français de Madagascar pour animer un stage de photographie, le lauréat du prix Nadar 2011 en a profité pour poursuivre dans les rues de Tana sa série sur les foules. Un certain regard. Qui va parfois aux marges. Là où ça fait mal, mais jamais pour faire mal…
Comment un postmoderne qui travaille plutôt sur la déprime du vieux monde industriel en vient-il à s’intéresser à Madagascar, pays pauvre mais plein de sève ? Je vis à New York depuis quinze ans et il est vrai que mon travail est plus orienté sur les Etats-Unis – le rêve américain ou ce qu’il en reste – que sur l’Afrique. Mais il se trouve que j’ai un frère qui habite ici depuis pas mal d’années et à qui je rends visite le plus souvent possible. Il y aussi que je me suis retrouvé en résidence artistique à Dakar en janvier 2011, et c’est dans ce prolongement, via les Instituts français, que j’ai eu l’opportunité d’animer ce stage de deux jours destinés aux photographes malgaches. Que t’inspire les photographes d’ici ? Deux jours ce n’est pas assez pour faire le point. Je constate que mis à part Pierrot Men, peu d’artistes malgaches sont reconnus sur la place internationale, c’est le signe d’un décrochage certain par rapport au marché extérieur. Trop de conservatisme. Alors que les couleurs explosent dans la rue ! J’ai envie de leur dire : osez un regard différent, ne vous censurez pas… Tu es là aussi pour ton travail sur les foules à travers le monde… Après les embouteillages new-yorkais où je saisissais des tranches de vie au téléobjectif à travers les vitres des voitures (Traffic, 2004), avec I shot the crowd je travaille sur un espace plus ouvert, moins contraint, je regarde comment l’humain s’y déploie. C’est bizarre, dans une foule il a toujours un personnage qui ressort,
Portfolio qui capte l’attention, et la scène se compose autour de lui de façon très ample, un peu comme dans la peinture espagnole baroque. Qu’est ce qu’on peut dire de la foule malgache ? Ce n’est pas le désert de foule, chacun dans sa bulle, comme en Occident. C’est très organique, très coloré. Ce n’est pas non plus, comme en Chine, la foule unidirectionnelle qui semble tendre vers un destin unique. Ici ça part dans tous les sens, ça se croise, ça s’interpelle… Comme un joyeux désordre qui laisse toute sa chance à l’aléatoire, à l’humain, à la créativité. Je ne dis pas que j’ai tout capté de Madagascar, ce n’est que la troisième fois que j’y viens, forcément je suis un peu à la surface des choses… Est-ce que le fait d’avoir été photographe de presse influence ton travail actuel ? Sans doute, mais j’ai été aussi photographe de mariages, et c’est aussi une très bonne école ! Entre la photo de presse et la photo d’art, il y a des passages et c'est justement cette frontière qui m’intéresse, je joue avec… Quand je photographie Camden, ville du New Jersey réputée la plus dangereuse des Etats-Unis, avec ses dealers, ses junkies, ses prostituées, ça ressemble à du photojournalisme, mais j'y ajoute un texte qui me situe dans l'histoire. Je voudrais démystifier ces grands reporters qui vont dans les endroits les plus terribles de la planète et dont on dit qu’ils sont les nouveaux « héros » contemporains. Quand j’ai couvert la guerre à Sarajevo au début des années 90, à l’époque où je travaillais avec l’agence Rapho, j’ai compris que le reportage de guerre était un spectacle de plus, et que ce n'était pas pour moi. C’est même pour ça que j’ai décidé en 1993 de carrément faire un
L’ i m a g e seule ne donne rien à voir
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film de fiction (Elvis) dans cette ville en guerre. Assumer la fiction pour essayer de faire passer autrement ce que j’avais vu et ressenti. Car l’image seule ne donne rien à voir. Quand elle ne ment pas… Procès des médias ? Non, pas du tout ! Je serais très content si mes photos paraissaient dans Paris Match. Seulement, en tant qu’artiste, j'essaie de rendre compte d’une réalité qui est plus complexe que ce qu’en disent les images. C’est pourquoi j’utilise des formes de narration plus personnelles qui s’appuient aussi bien sur la photo, la vidéo, l’installation que l’écriture. C’est une vision plus kaléidoscopique du réel. Il s'agit de manipuler des symboles, des représentations, des concepts plus que de délivrer de l’information. Comme pour Collateral, en 2005, où je projetais des images de victimes irakiennes sur des maisons, des supermarchés et des églises américaines… Une chose fait que Camden ne ressemble pas à un reportage de presse : l’absence de sensationnalisme… Il y a toujours une dramatisation, mais c'est vrai je n'ai jamais photographié les fumeurs de crack défoncés en gros plan. Le traitement de l’image est même délibérément classique. Camden a beau ressembler à un immense dépotoir, le symbole du long déclin de la puissance américaine – c’était encore une ville très prospère au milieu du XXe siècle – on y rencontre une humanité très ordinaire. Des chômeurs, des alcoolos désoeuvrés, mais aussi des travailleurs, quantité de gens disponibles et plutôt sympas. Les sociétés se délitent mais l’humain reste, c’est ça aussi la leçon de Camdem. Diane Arbus est une de tes influences… C’était une artiste très tourmentée. En regardant ses photos, on ne sait pas si c’est sa vision très noire qu’elle projetait sur l’american way of life ou si elle a contribué à révéler une réalité angoissante que personne n’avait vue avant
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elle : les deux sans doute. Dans la même lignée, il y a Nan Goldin qui a photographié de façon très crue les milieux underground de New York (The Ballad Of Sexual Dependency). C’est une amie de longue date, elle a même écrit le textes pour Madones Infertiles (2002), mon travail sur les bordels de Francfort. Pourquoi cette fascination pour le laid ? C’est un jugement esthétique, le laid ! Laid ici, beau ailleurs. Souvent, pour que la création soit intéressante, elle doit être transgressive : elle doit aller à la marge, vers ce qui n'est pas représenté d’habitude. Montrer ce qui est caché, ou montrer différemment, c’est une façon de questionner l’ordre établi, jusqu’à ce qu’il évolue et que l’avant-garde devienne à son tour la norme, et ainsi de suite… Toute l’histoire de l’art est construite ainsi. Mais j’admets qu’il faut une dose de « perversité » plus ou moins assumée pour photographier – un photographe est fondamentalement un voyeur, photographier c’est avoir une excuse pour regarder… Est-ce qu’une bonne photo est une photo volée ? Je l’ai cru au début. Le rêve de pouvoir photographier sans déranger la scène, comme quand je photographiais les boîtes échangistes de New York (Forbidden City, 1999) avec un appareil caché. Mais j’ai évolué depuis. Avec Traffic j’ai commencé à me faire voir des gens. À Camden, à force de fréquenter les sujets dont je faisais les portraits, ce sont devenus des amis. Je veux dire, je ne suis pas dans un rapport de violence avec l’autre. Je me sens compassionnel au sens le plus bouddhiste du terme… Je suis dans ce trip où j’essaie vraiment de faire passer les autres avant moi. J'espère que ça se voit dans ce travail sur les foules. C’est beaucoup plus paisible qu’avant. Tout baigne dans l’immensité du monde et de l’humain. Comme une porte entrouverte sur le mystère de l’autre… Propos recueillis par Alain Eid
Portfolio
Jean-Christian Bourcart :
Une excuse pour regarder…
Jean-Christian Bourcart est un photographe français de 52 ans qui vit et travaille à New York depuis 1997. Qu’il photographie les clubs échangistes (Forbidden City, 1999), les bordels de Francfort (Madones infertiles, 2002), les embouteillages urbains (Traffic, 2004), les foules à la dérive (I Shot the Crowd) ou encore Camden, ville réputée la plus dangereuse des Etats-Unis, il se veut le témoin « compassionnel » (au sens le plus bouddhiste) de ce qu’il appelle les « marges du monde » : ces trous noirs de la civilisation où l’étrangeté des choses et des êtres vous saute au visage mais donne encore à voir, contre toute attente, de l’humain. Post-moderne ? Son oeuvre intègre aussi bien la photographie, la vidéo que l’écriture et a été de nombreuses fois récompensée : Prix Polaroid (1984) World Press Photo (1991), Prix du Jeu de paume (2007), Prix Nadar (2011, pour Camden).
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Cette photo prise à Isoraka s’intègre à ma série, actuellement en préparation, sur les foules. J’ai choisi un endroit très passant dans le quartier chinois, le soir à lumière douce, et comme toujours il y a un personnage qui ressort de lui-même.
C’est un tireur de pousse-pousse que j’ai croisé au marché de Petite Vitesse. Je lui ai simplement demandé si je pouvais le photographier et comme toujours à Madagascar le contact a été facile, et même agréable. Je ne vois rien de triste en lui, même si je devine qu’il n’a pas la vie facile. C’est plutôt la puissance de son visage qui m’a retenu.
Antohomadinika, le 9 octobre 2012 à 3h46
Antohomadinika, le 9 octobre 2012 à 3h47
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Fomba amam-panao
Il est interdit d’afficher les prix En Europe, les prix s’affichent. À Madagascar, ils se discutent. Résultats des courses, les marchandises sortent des magasins et transforment les rues de Tana en bazar et caravansérail à ciel ouvert, cauchemar des automobilistes, des passants et de la commune…
e fameux slogan, « la chaussée aux automobilistes et le trottoir aux Lpassants », est un rêve pieux qui veut
reléguer le commerce entre quatre murs. Mais quatre murs, ça étouffe et empêche de se libérer d’une petite envie ou d’une petite folie. Un prix affiché apparaît comme péremptoire et n’en n’a rien à cirer qu’il ne vous reste plus que « ça » comme argent. Toute affichette se prévaut toujours d’un « juste prix ». Puisque c’est affiché, ce ne peut qu’être vrai et toute discussion sera synonyme de pingrerie ou signe de mauvais goût, de mauvaise éducation manifeste. Il est curieux de constater que nous payons sans discuter dans les (grands) magasins alors que nous nous livrons à tout un théâtre pour la moindre petite chose dans la rue. Certes, dans la rue, on ne vendra pas des (vrais) parfums Dior ou des produits du terroir labellisés Hédiard, ou encore des sacs Hermès ou des châles en (vrai) Cachemire. Mais on y trouvera tout ce qui est ersatz des rêves de Madame ou de la folie des grandeurs de Monsieur. Le tout dans un shopping sans complexe et
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Par Mamy Nohatrarivo
personnalisé. On rit avec le vendeur, on rivalise d’arguments avec la vendeuse, on peut se permettre de minauder, de se plaindre de ses petits problèmes ou de la cherté de la vie, des écolages de ses chers petits, mais comme c’est tentant ! Quand le prix proposé est descendu de moitié ou de trois quarts, le démon tentateur accepte de satisfaire votre tentation. L’honneur coûte cher d’être vu entrer dans un magasin et d’en sortir avec un paquet. Le magasin est solennel, policé, poncé, ciré, sans compter la vendeuse au sourire impersonnel, commercial. On n’y parle pas, on chuchote, on n’ose pas toucher, on montre du doigt, on n’ose pas demander le prix (il n’est pas affiché) de peur d’être obligé de faire une emplette hors de portée, car hors de prix. Car on n’y marchande pas. Marchander constitue le tabou suprême. Aussi, on ne pénètre dans les magasins que contraint et forcé, de crainte d’une mauvaise surprise et d’une douloureuse déception. Et il manque le contact humain. Où donc est la propriétaire ? Rien qu’à voir une vendeuse sapée comme pour une photo de magazine, vous craignez qu’une reine de Saba n’apparaisse pour vous servir. Impensable. Les Malgaches n’en ont pas encore fini avec l’instinct grégaire que les marchés de la Royauté ont entretenu depuis des siècles. On ne va pas au marché pour acheter, mais d’abord et surtout pour frayer avec du monde et rompre le carcan de l’isolement. Nous ne faisons pas les courses, encore moins du shopping, nous allons vers les autres. C’est aussi simple que cela.
C’était il y a cent ans… en novembre 1912 Par Pierre Maury
e dimanche 24 novembre, un cyclone frappe le nord de Madagascar. Le paquebot Salazie, de la Compagnie maritime, La quitté Diégo-Suarez la veille en direction de Tamatave. Frappé
construites, les bâtiments administratifs, ne furent pas épargnés non plus. Les habitants, blottis dans les abris les plus invraisemblables, passèrent d’effroyables heures, attendant d’un moment à l’autre la par la tempête, désemparé, il s’échoue dans l’après-midi sur le banc catastrophe suprême. Quand, enfin, vers minuit, le vent de corail de « l’île » Nosy Ankomba, diminuant de violence, les plus vaillants se au nord de Vohémar. (Les lecteurs hasardèrent, sous la pluie torrentielle, à sortir de la presse en français ignorent le de leurs gîtes, quels désastres ne constatèrentpléonasme bilingue.) Les passagers, ils pas : pour la plupart, leur pauvre bien sains et saufs, devront camper sur anéanti, la maisonnette péniblement l’îlot pendant trois jours avant d’être édifiée, les meubles, tout perdu ; c’était la rapatriés par l’Eugène Grosos, de la ruine totale. Le jour levant éclaira les plus Compagnie havraise péninsulaire. Si tragiques scènes. » on ne déplore qu’une victime dans le Les dégâts sont spectaculaires et les naufrage, un lieutenant, la région est pertes humaines difficiles à chiffrer. Dans dévastée. le seul village d’Antetezana, 120 indigènes Un témoignage ont été emportés par une crue subite du Quelques semaines plus tard, Betsokotra. Les secours s’organisent mais L’Illustration publie un témoignage de les communications sont coupées, ce qui M. Henri Cognié, installé à Diégorend la tâche difficile et les informations Suarez. sont encore incomplètes. Il faudra du « Ce fut le dimanche 24 novembre temps pour établir un bilan. que se déchaîna le cyclone. Pendant la Le R. P. Élie Colin, directeur de moitié de la nuit il fit rage. Les frêles baraques de bois et de tôle qui constituent là-bas la plupart des l’observatoire astronomique de Tananarive, a étudié le phénomène habitations furent, en un clin d’œil, découvertes, renversées, en météorologiste. Il déplore le manque de stations d’observation broyées, comme paille. Les maisons même plus solidement qui auraient pu fournir des précisions sur la trajectoire et la
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TSiahy puissance du cyclone. Celui-ci atteint Nosy-Be le lundi 25, vers 1 heure du matin. Le soir, il s’est rapproché à 130 kilomètres de Mayotte. Le phénomène, survenu à une époque où les cyclones sont peu fréquents à Madagascar, était en tout cas d’une grande puissance. Pourtant, la vie continue La vie ne s’est pourtant pas arrêtée partout, et surtout pas dans la capitale. Un accident de motocyclette entre un commerçant malgache et un employé de la Cie Lyonnaise fraîchement arrivé dans l’île s’est produit rue Romain Desfossés. Plus de peur que de mal. Mais Le Progrès de Madagascar met en garde : les motocyclistes atteignent en ville des allures parfois vertigineuses, il serait temps de réglementer leur circulation. Cet accident en offre l’occasion. Le même journal, qui ne manque pas une occasion de dénoncer les manques de l’administration coloniale, signale une recrudescence des maladies dues à la qualité d’une eau de ville qui n’aurait de potable que le nom. « Avec les grandes chaleurs une épidémie serait à craindre. » Aux perspectives d’exploitation du sous-sol évoquées le mois dernier, il faut ajouter la découverte de fragments de platine dans la province de Farafangana. On connaissait la présence de platine à Madagascar, mais en quantités infimes. Ceci pourrait modifier les données. Au-dessus du niveau du sol, c’est au moins aussi intéressant pour les botanistes. H. Jumelle et H. Perrier de la Bâthie publient, dans la Revue générale de botanique, un article consacré aux baobabs du Sud-Ouest. Accompagnée de planches photographiques, leur étude distingue sept espèces de baobabs dans l’île. Un recensement de la population bovine a été effectué grâce à la taxe spéciale qui la frappe. On compte 4 620 000 têtes dans l’île. La Quinzaine coloniale estime cependant qu’un certain nombre d’animaux échappent à la taxe, suffisamment pour porter la population totale à 6 millions de bovins. Et, puisque la vie continue, les petites dentellières d’Ambohipo travaillent avec leurs fuseaux… Sœur Joseph de la Sainte-Face écrit aux Missions catholiques pour décrire le quotidien à l’école normale de catéchistes d’Ambohipo. Riz et brèdes à tous les repas. Les dons de généreux lecteurs seraient les bienvenus.
Ankamantatra
Questions pour un Ntaolo
L’art de poser les bonnes questions et d’apporter les bonnes réponses fait partie de la tradition malgache. C’est l’ankamantatra, un jeu à base d’énigmes qui a longtemps constitué le bagage culturel des Ntaolo, les Malgache d’autrefois. Du « que suis-je » au « Que sais-je » ?
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ankamantatra, traduit librement par « devinette » ou « énigme », fait partie du patrimoine immatériel malgache, au même titre que les comptines ou L’ les jeux d’enfants de type tantara vato ( n°26) qu’on se transmet no comment®
Traditions
d’une génération à l’autre. Une tradition immémoriale, mais malheureusement en perte de vitesse dans les milieux urbains où l’ankamantatra est de moins en moins pratiqué. « Inona ary izany ? » est l’incontournable question qui ouvre le jeu. Traduction : que suis-je ? ou encore qu’est-ce que c’est ? Dès qu’on l’entend, on sait que l’on est dans une partie d’ankamantatra et qu’une énigme est à trouver. Exemple : « Inona ary izany ? Hano aho ihinanako anao » (Que suis-je ? Mords-moi et je te mords). C’est un ankamantatra trop facile, et même classique : n’importe quel Malgache connaît la réponse et vous répondra à la seconde : « sakay » (piment). D’autres sont beaucoup plus compliqués et demandent à bien faire fonctionner ses méninges, un peu comme un quiz mental, et c’est en cela que l’ankamantatra a toujours eu une fonction éducative chez les jeunes. « Chez les Ntaolo (les anciens Malgaches), C’était moins perçu comme un jeu que comme une forme d’apprentissage. Il faut savoir que nos ancêtres n’avaient pas d’écoles jusqu’à l’arrivée des Européens, c’est leur quotidien qui était leur école », rappelle Manitra Razanamampionona, professeur de malagasy dans un lycée de la capitale. A travers les devinettes, l’enfant
engrangeait tout un tas de connaissances à la façon d’une encyclopédie virtuelle, et avec toujours le sentiment de s’amuser. « Inona ary izany ? Elo be tsy mipika » (Que suis-je ? Le grand parapluie qui ne se ferme pas). La réponse est « lanitra » (le ciel). L’ankamantatra avait surtout lieu le soir à la veillée quand les grands-parents réunissaient leurs petits-enfants autour du foyer. Quand ils ne leur racontaient pas des contes, forcément ils lançaient des devinettes. « Les Anciens étaient de fins pédagogues, ils savaient que la meilleure façon de faire apprendre des choses à un enfant est de lui faire faire des activités ludiques », souligne Manitra Razanamampionona. Que suis-je ? Je marche à quatre pattes le matin, à deux le midi et à trois le soir… Réponse : l’homme. Ce grand classique de l’énigme provient en fait de la Grèce antique, mais pourrait très bien s’insérer dans une partie d’ankamantatra, tellement cette façon d’interroger le monde est commune à toutes les civilisations. Pour l’Académie malgache, cette tradition orale est à mettre au même niveau que le kabary (art du discours), le tôkatôka des Betsimisarakas, le rija des Betsileos, etc. Digne en cela d’être défendue et remise en valeur auprès des jeunes. D’ailleurs, depuis presque 30 ans l’ankamantatra fait partie du programme scolaire des classes de seconde… Njato Georges Contact sur www.nocomment.mg
Andry
Raobelina
Dream’In est la nouvelle chaîne branchée jeunes qui entend faire aussi bien que ce qui se fait à l’extérieur. Sans complexe et juste en respirant l’air du temps. Andry Raobelina, son P-DG, explique comment la « télé vision » lui est venue après avoir tâté de l'événementiel et de la projection vidéo via Canal 7.
Vous n’êtes pas tout à fait un nouveau venu dans le paysage audiovisuel… Avant Dream’In, j’avais déjà via Canal 7 un pied dans le divertissement et l’événementiel. Canal 7 est par exemple à l’origine du Salon du mariage et du bébé, mais s’est aussi lancée dans les projections de
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films en salles. Nous en avons fait environ 800, dont Madagascar 2 projeté en 35 mm en 2008. Malheureusement, ce n’était pas encore à la portée du pouvoir d’achat local. Le public malgache est davantage mûr pour la télé « nouvelle vision » ? Oui, on cible un public jeune, à l’image du pays, un public qui a envie de rêver, de bouger, de se projeter sans complexe sur l’international. Par exemple, dès l’an prochain, on prévoit de faire tourner notre programme culinaire Cuisine Break directement à Bangkok. On offre la télévision dont tout le monde a toujours rêvé, sauf qu’elle ne tombe pas du satellite, elle est totalement malgache ! En confiant la direction des programmes et de la production à Rija Tahiana et Christian, deux ex-animateurs vedettes de la RTA, c’est bien cette carte de la vitalité qu’on entend jouer. Ils sont jeunes, innovants, comme
Le rêve devient téléréalité
Médias la soixantaine de personnes qui constitue l’équipe de Dream’In. Chacun a mis à contribution son réseau pour lancer la chaîne et après deux mois d’activité on avait déjà plus de 13 000 fans sur Facebook. Nos programmes sont aussi chargés quotidiennement sur notre site internet. Les « vieux » peuvent vous regarder ? Oui, tout le monde, en sachant que le divertissement et la téléréalité sont les fers de lance de nos programmes. Lorsqu’on dit à nos téléspectateurs qu’on est là pour les aider à réaliser leurs rêves, on touche à des attentes profondes de la société malgache. Izy Roa, par exemple, est un programme de real TV pour les couples qui veulent se marier. Des épreuves seront imposées aux candidats et les gagnants se verront offrir, par la chaîne, la totalité de leur mariage, de l’achat des alliances à l’organisation du buffet de 400 invités. Tout cela a énormément de résonance dans un pays où l’on s’endette pour se marier… Télé jeune, mais pas née de la dernière pluie … Absolument, puisque Dream’In utilise en fait la licence de l’ex-chaîne OTV, devenue ensuite Jery. Notre arrivée dans la télévision résulte en fait d’un accord de vente-location que nous avions avec OTV : nous lui louions les plages du lundi au samedi, ce qui nous permettait d’acquérir progressivement son actionnariat. Cela étant, on s’est lancé dans l’aventure Dream’In avec l’idée de complètement changer l’image de la chaîne par rapport à ce qu’était Jery. La projection en salle appartient au passé ? Pas du tout puisque nous projetons d’ici deux ans d’avoir notre propre salle de cinéma. Elle sera en centre-ville, équipée 3D et 35 mm… à l’image de ce que l’on trouve à Dubaï, en Chine, partout dans le monde. On a déjà importé 500 sièges avec les emplacements à pop-corn. Là aussi nous voulons apporter aux Malgaches une qualité conforme à ce qui existe à l’international. Nous cherchons constamment de nouvelles formes de divertissement. C’est en ce sens que nous officialiserons d’ici un mois notre partenariat avec une radio locale. Le rêve continue. Propos recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Flavien Tody Commercialisé depuis 2008 par la société Tekroad, le Carboncor est un système de goudronnage à froid qui vise d’abord les petits budgets et les chantiers ponctuels. Malgré la crise, une activité qui tient la route, explique son directeur général.
Qu’est-ce qui distingue le Carboncor des autres goudrons ? C’est un produit de revêtement à froid, inventé en Afrique du Sud, qui par sa simplicité d’utilisation et son coût avantageux peut faire la différence avec les goudrons et bitumes à chaud. Il est tout indiqué pour le revêtement des routes, des parkings, des allées, des terrains de sport. Il suffit de couvrir le sol du produit, d’asperger d’eau du robinet puis de compacter manuellement. Quelques heures après, la surface peut être utilisée. Pas besoin d’être un technicien hautement qualifié ou un ingénieur. Le Carboncor a notamment été employé pour le parking du Sénat à Anosy, pour le Village des jeux à Ankorondrano, ainsi que pour un certain nombre de tronçons de routes autour de la capitale et en province. Vous êtes sur un marché déjà occupé par de grosses entités… Je dirais que par rapport aux grandes entreprises de revêtement de chaussées, nous sommes plutôt complémentaires. Elles se spécialisent dans les gros travaux, comme le goudronnage des routes nationales, des ponts, des ports, alors que nous, notre cible, ce sont les plus petites surfaces, voire la réparation des nids de poule et des fissures.
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Notre produit est donc très indiqué pour les chantiers ponctuels et les budgets limités, c’est ce qui peut faire la différence dans un pays en voie de développement. Avec un sac de Carboncor de 25 kg, vendue 16 500 Ar, on peut couvrir un mètre carré de surface. Le prix est d’autant plus compétitif qu’un simple instrument à main suffit pour répandre le produit. Pas besoin d’engins compacteurs et encore moins de camions à chaudière qui, dans les systèmes à chaud, permettent de garder le goudron en ébullition. Le Carboncor est commercialisé depuis novembre 2008, pratiquement depuis le début de la crise. Cela ne vous a pas refroidi ? Nous subissons la conjoncture, comme tous les opérateurs économiques. Dans un environnement plus stable, compte tenu des qualités du Carboncor, nous tablions assez rapidement sur trois usines de production. Mais la crise est passée par là, les appels d’offre ont diminué, et aujourd’hui même les grandes entreprises à vocation « routes nationales et aéroports » se mettent à réparer les nids de poules… Nous produisons 25 tonnes de Carboncor par jour et cela ne couvre qu’une part infime de la demande réelle. Malheureusement, la décision d’achat des Malgaches est assez bizarre : ils vont vers le produit le moins cher sans tenir compte de l’énergie et du temps qu’ils vont dépenser pour s’en servir… Njato Georges Contact sur www.nocomment.mg
N o t re g o u d ro n t i e n t l a ro u t e
Mamy En activité depuis 2007, Sky Services Madagascar est la seule compagnie aérienne privée basée en province, en l’occurrence Mahajanga. Survol du secteur avec l’un des pilotes de la compagnie.
Comment devient-on pilote privé à Madagascar ? En ce qui me concerne, je rêvais déjà de ce métier à l’âge de 5 ans. Avec un bac scientifique en poche, j’ai suivi en Europe une formation de pilote professionnel et cela fait un peu plus de deux ans que je sillonne le ciel sous les couleurs de Sky Services. Notre flotte se compose d’un hélicoptère Bell 47, d’un monomoteur Cessna 182 Q et d’un bimoteur Partenavia P 68B. Je n’ai pas de préférence particulière pour l’un d’eux… tant que ça vole, c’est du plaisir !
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Randrianandrasa
Comment la compagnie Sky Services s’est-elle implantée à Mahajanga ? Au départ, il y a Majunga Aéroplane Industries (Mapi), une société de maintenance aéronautique qui est implantée là-bas depuis des années. C’est son fondateur Pierre Godard qui est également à l’origine de Sky Services, qu’il a lancée en 2007 avec des associés. Étant donné que la compagnie nationale abandonnait peu à peu la desserte, il y avait là une occasion d’être utile aux opérateurs locaux. Qui sont vos clients ? Nous travaillons beaucoup pour les sociétés et les hôtels de la côte Ouest. On est en fait très polyvalents. On fait aussi bien de la location d’avion-taxi pour des vols d’affaire ou de tourisme que de la location d’hélicoptère pour des vols de reconnaissances, des prises de vue aérienne, des prospections minières ou pétrolières, voire des baptêmes de l’air. Sans oublier le fret et le rapatriement médical de type Évasan. Les autorisations pour le transport aérien sont elles difficiles à obtenir ? Pas spécialement. Ce qui peut rendre la procédure lente, c’est d’être basé loin de la capitale, comme c’est notre cas. L’autorisation est à renouveler la première fois au bout d’un an, mais après l’évaluation de l’autorité de tutelle, cela se fait tous les trois ans. Entretemps, il y a un contrôle annuel. De quoi souffre le secteur aérien malgache ? Il y a un manque évident dans le domaine de l’infrastructure et des aides à la navigation. Paradoxalement, cette situation a tendance à stimuler l’ingéniosité des pilotes malgaches qui, de l’aveu des étrangers, sont de bons aviateurs. En ce qui concerne l’autorité compétente du pays, tout ce que je peux dire c’est qu’elle fait de son mieux pour aligner Madagascar sur l’évolution aéronautique mondiale. Helvia Jean Contact sur www.nocomment.mg
Tant que ça vole, c’est du plaisir !
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La nouvelle présidente de la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar souhaite que la Fhorm « tire vers le haut » l’ensemble du tourisme malgache et, tout particulièrement, les 360 membres de son groupement professionnel.
es dernières années, de nouveaux établissements ont sensiblement amélioré l’image de l’hôtellerie et de la restauration malgache. Plus «C que jamais, le confort de nos hébergements et le niveau de notre gastronomie
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qui s’appuie sur des produits du terroir aux exceptionnelles qualités organoleptiques, constituent des atouts majeurs du tourisme. » Cette jeune maman (un petit Hugo est venu, en juillet dernier, rejoindre une dynastie familiale impliquée de longue date dans l’hôtellerie et la restauration) veut étendre la Fhorm (Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar) en coordonnant ses actions avec la vingtaine d’Offices régionaux du tourisme. Rita Ravelojaona dispose d’une réelle légitimité à son poste car elle fut la secrétaire générale de cette fédération depuis sa création en 2004. « La formation du personnel demeure notre priorité mais nous entendons participer à la promotion de la destination. Mon ambition serait également de trouver les moyens de favoriser l’accès de nos membres à des financements appropriés avec un réel accompagnement technique. » La dirigeante du Radama Hôtel et du restaurant Tatao qui après des études en marketing et business management en Afrique du Sud avait obtenu un diplôme en administration d’entreprise à l’Inscae, souhaite « que l’on retrouve un peu de sérénité dans le climat économique afin d’envisager la poursuite des investissements ».
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Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg
Le tourisme en Fhorm
Johnny Sopapa
On peut n’avoir jamais ouvert un seul manuel de sa vie et se présenter comme le meilleur mécanicien de la place. Tel est Johnny Soupape, véritable chaman de la clé à mollette, capable de détecter le « vrai » kilométrage d’une voiture rien qu’au bruit des pistons. Vous avez dit vroum ?
ans son quartier d’Ankazomanga, Johnny Sopapa (littéralement la soupape), la quarantaine, est inséparable de son vieux bleu tout rapiécé sur D lequel des générations entières de petites et grosses cylindrées semblent avoir déposé leur cambouis. Cette tache à l’épaule, par exemple, Johnny se souvient qu’elle lui fut faite il y a bien des années par une petite 4 L particulièrement
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MÉtiers récalcitrante. « D’habitude, les 4 L sont bonnes filles, mais celle-là, c’était vraiment une garce », se souvient-il, en tirant consciencieusement sur son mégot, le front barré d’une longue traînée d’huile de vidange. Devant lui, un tas de ferraille innommable, résidu d’un accident sur le by-pass, qu’il se fait fort de transformer en quelques jours en une Peugeot 505 berline « tout à fait présentable ». Et Johnny est tout sauf un mytho : s’il dit qu’il peut, il peut. « Il y a des gens qui viennent de très loin, même d’Imerintsiatosika, pour m’apporter leur voiture. Dès fois je n’ai qu’à soulever le capot pour leur dire ce qui ne va pas. C’est comme un don, je suis comme un guérisseur de voitures », se marre-t-il. Et pourtant Johnny n’a jamais mis le nez dans un manuel de mécanique ; à l’école il n’est pas allé au-delà de sa cinquième : « Tout ce que je sais, je l’ai appris sur le tas en aidant mon paternel qui était lui-même mécanicien. J’ai commencé par l’aider à faire des réglages de parallélisme, après il m’a montré les pistons et les soupapes. C’est même comme ça qu’on m’a appelé sopapa, parce que la soupape je l’ai très vite maîtrisée, à 12 ans, et ce n’est pas le plus facile… » Un petit prodige du moteur à explosion comme Mozart était un
Guérisseur de voitures
prodige du clavecin ! À 15 ans, il est capable de remonter une DS les yeux fermés ou de détecter le « vrai » kilométrage d’une voiture rien qu’au bruit des pistons. « À la télé, on voit des mécaniciens en blouse blanche qui auscultent les voitures au scanner. Moi j’ai juste besoin de mes cinq sens pour dire où est la panne et comment réparer, et ça va plus vite que l’ordinateur. Évidemment, il ne faut pas avoir peur de se salir les mains… » Citadines, 4x4, camions, tracteurs, compacteurs, il n’est pas d’engins, gros ou petits, que Johnny ne puisse remettre sur roues. Dans l’argot malgache, sopapa signifie aussi « tuyaux », « bons conseils », car Johnny est souvent consulté pour une pièce de rechange à acheter et le magasin qui peut la fournir. Bref, dans
son garage à ciel ouvert, ça ne désemplit pas de la journée. Johnny n’est pourtant pas le boss, juste un employé payé à la tâche, parmi la dizaine d’autres mécaniciens. Dire qu’il roule sur l’or serait mentir. « Tout juste de quoi faire bouillir mon riz et mes brèdes », soupire-t-il. Son grand regret est ne pas avoir pu économiser assez d’argent pour se payer le permis. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, Johnny ne sait pas conduire ! « Quand je soulève un capot, c’est dans ma tête que je roule. » Et poète en plus ! Njato Georges Contact sur www.nocomment.mg
«L
F itiavana
En organisant un tournoi de football en septembre dernier pour les pensionnaires du centre de rééducation de Mandrosoa-Anosiala, l’association Fitiavana marque un but dans son combat contre l’enfance en dérive.
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e bonheur, c’est de faire retrouver le sourire à un enfant, qu’il soit orphelin, handicapé ou en éducation surveillée. » C’est ainsi que Shahana Nassor définit le cadre philosophique et humain de l’association Fitiavana (littéralement amour) qu’elle a créée en mai dernier avec Karen Leong et Eileen Akbaraly : à ne pas confondre avec l’association Fitiavana Madagascar qui parraine depuis la France des enfants défavorisés. Les actions de Fitiavana se veulent toujours concrètes, très « au cœur du problème », comme ce tournoi de football que l’association a organisé le 9 septembre dernier et qui a rassemblé 85 petits pensionnaires du centre de rééducation de Mandrosoa-Anosiala. « Comme il ne leur est pas permis de sortir, ils n’ont pas beaucoup d’activités, sauf un terrain de foot situé hors du centre où ils passent leur week-end », explique
Sauvés par le foot
ASsos
Shahana Nassor. Car Mandrosoa-Anosiala n’est pas une prison comme le quartier des mineurs de la prison de Tananarive, mais bien un centre de rééducation fermé avec des dortoirs, une école, des éducateurs. L’établissement accueille une centaine de jeunes de 9 à 18 ans au passé plus ou moins lourd, aussi bien des orphelins que des délinquants ayant eu maille à partir avec la justice. « L’un a volé des bananes parce qu’il avait faim, un autre a causé la noyade d’un enfant sans le vouloir. Au final ce sont surtout des victimes de la pauvreté et d’un cruel manque d’éducation morale », estime la jeune femme. Certains sont placés par décision du juge et resteront à Mandrosoa-Anosiala jusqu’à leur majorité, d’autres n’y font que passer, le temps pour eux d’apprendre la leçon. Un univers forcément morose auquel l’initiative de Fitiavana a voulu apporter un petit rayon de soleil. « À travers ce tournoi de foot, ils ont retrouvé l’envie de gagner et la fierté d’être dans une équipe, c’est un premier pas vers la resocialisation. » En quelques mois d’existence, l’association est déjà intervenue en amenant en pique-nique les enfants du Centre missionnaire de la charité d’Androhibe ou en distribuant du riz et des couvertures dans divers orphelinats. Mis à part les dons de fournitures, de nourriture et de vêtements, Fitiavana collecte des fonds pour investir dans des projets à plus long terme, notamment pour l’école des sourds et malentendants, ainsi que pour son extension en province. Des domaines où toute aide est la bienvenue. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
N amoroka Nord-Ouest
Nature
Une mission scientifique internationale vient tout juste d’inventorier la dernière terre inconnue de Madagascar : le Tsingy de Namoroka. Plus de 200 plantes nouvelles ont été répertoriées en vingt jours d’expédition, et la région est loin d’avoir révélé tous ses secrets…
Le parc national du Tsingy de Namoroka, au nord-ouest de la Grande Île, dans la province de Mahajanga, est une zone très difficile d’accès. Sa dernière exploration remonte à 1940, année où le scientifique français Raymond Decary y a découvert un nombre impressionnant d’oiseaux et de mammifères jusque-là inconnus. Il s’était moins intéressé aux insectes et aux plantes, mais le peu qu’il en a décrit permettait déjà de supposer une biodiversité exceptionnelle. C’est ce qu’il restait à confirmer soixante-douze ans après. C’est cette même contrée, la dernière « terre inconnue » de Madagascar, que 17 scientifiques malgaches et étrangers (français, anglais, américains, sud-africains) ont donc décidé d’inventorier dans le cadre de la mission Namoroka 2012 qui s’est tenue du
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Expédition en terre inconnue
Le camion de logistique monte sur le bac de la société Colas, partenaire de l'expédition.
29 août au 17 septembre. Parmi eux, des spécialistes en botanique, entomologie, paléoentomologie (insectes fossiles), zoologie, géographie. Vu la nature du relief, de sérieuses compétences en escalade, canyoning et spéléologie étaient également requises… Tsingy, en malgache, signifie « Là où l'on ne peut marcher pieds nus », autrement dit un relief particulièrement tourmenté, constitué de canyons très difficiles d’approche tellement les roches sont coupantes. Cette hostilité du milieu naturel a permis à un grand nombre d’espèces de s’y développer en toute tranquillité, avec un endémisme et un micro-endémisme exceptionnels. Mais ce sera sans doute moins le cas à l’avenir, car la région de Namoroka a décidé de s’ouvrir au tourisme et à l’exploitation minière. « Le but de l’expédition était d’entreprendre un inventaire le plus complet possible des insectes, reptiles, batraciens et plantes de Namoroka, dans le but déjà de penser à une politique de
Marc le chef d'expédition et Lucile Allorge.
protection des espèces », précise la scientifique Lucile Allorge, botaniste au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Avec le botaniste Thomas Haervermans, elle est l’initiatrice de cette mission qui aura permis de parcourir les 223 km² du tsingy et d’y trouver de véritables trésors. Une « pêche » proprement miraculeuse : « On a répertorié près de 200 plantes inconnues durant ces 20 jours, en plus des insectes, batraciens et reptiles ! », se réjouit la scientifique. Une moyenne de dix plantes nouvelles par jour, avec de grosses surprises, comme « cette espèce d’arbre du même genre que le flamboyant ou cette autre espèce voisine de la vanille. » A la lumière de cette expédition, on peut cerner avec beaucoup plus de précision la biodiversité de Namoroka : 81 espèces d’oiseaux dont 31 sont endémiques, 30 espèces de reptiles, 281 espèces végétales dont près de la moitié endémique. « Nous tenons à exprimer notre gratitude aux
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Tri des échantillons récoltés au laboratoire de brousse.
habitants des villages de Vilanondro et Namoroka qui nous ont aidés sur le terrain et se sont passionnés autant que nous pour nos recherches, ainsi qu’au personnel du parc national qui a toujours été dispos ». Le parc national du Tsingy de Namoroka, institué réserve spéciale depuis 1966, est en effet acquis à l'établissement d'un « écotourisme raisonné » qui permettra de préserver la biodiversité du site. Un état d’esprit qui peut faire la différence dans un pays qui a vu disparaître un million d’hectares de forêts au cours de ces vingt dernières années… Aina Zo Raberanto Photos : Marc Gansuana Contact sur www.nocomment.mg
Toliara Spécialiste de l’utilisation agro-énergétique des algues marines, le Dr Ramampiherika mise aujourd’hui sur la spiruline. Une algue bleue déjà consommée par les Aztèques, dont les propriétés nutritionnelles pourraient bien révolutionner du tout au tout notre régime alimentaire de demain.
irecteur de recherche à l’Institut halieutique et des sciences marines de l’Université de Toliara, D Daniel Kotonirina Ramampiherika étudie depuis des
S piruline Une ferme d'élevage de la spiruline.
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années les conséquences du changement climatique sur l’environnement marin et côtier du Sud-Ouest. Son diagnostic est sans appel : ce dernier est en train d’accélérer l’épuisement des ressources conventionnelles de la région et il devient urgent d’imaginer des solutions alternatives pour que les hommes puissent continuer à se nourrir, à s’habiller, à se chauffer. Spécialisé en océanologie appliquée option biotechnologie, il s’est notamment intéressé dans le cadre de son doctorat à la récupération du dioxyde de carbone produit par les quelque 200 000 espèces de micro-algues qui peuplent le voisinage des côtes. « Une matière première quasi illimitée dont l’utilisation comme source d’énergie pauvre en carbone pourrait retarder de deux à soixante ans le changement climatique », estime-t-il. C’est toujours en
Une algue dans l’assiette
Nature
vertu du principe « rien ne se perd, tout se transforme », qu’il en est également venu à s’intéresser à l’énergie solaire et à celle produite par l’eau de mer. Aujourd’hui, c’est encore une belle promesse d’avenir qui nous arrive du grand large avec la spiruline (Spirulina arthrospira), une micro-algue aux propriétés nutritionnelles exceptionnelles, objet de toutes les attentions du chercheur. « Elle contient 115 nutriments et est mille fois supérieure aux éléments nutritifs des légumes », explique-t-il. Et comme elle est particulièrement abondante, sans doute l’une des clés de demain pour lutter contre les carences alimentaires. On sait qu’elle était couramment consommée dans l’Amérique précolombienne par les Aztèques et les Mayas. Riche en protéines végétales (60 % à 70 % de son poids) et en fer (7,9 mg pour 10 g de spiruline), elle est également généreuse en bêta-carotène (10,4 mg pour 10 g) et en vitamine E (1 mg pour 10 g), de véritables boucliers pour nos cellules en raison de leurs propriétés antioxydantes. Pas mal pour un végétal qui, pris individuellement, mesure à peine un dixième de millimètre ! La mise en culture de la spiruline est l’un des grands défis que se donne le Dr Ramampiherika pour les prochaines années. Un débouché d’avenir pour le pays, assure-t-il. Retana Contact sur www.nocomment.mg
Si Nosy Be est une île dans l’île, c’est aussi une pépinière de petites îles coralliennes délicatement lovées au Cœur de l’océan. Nosy Tanikely, Nosy Komba, Nosy Sakatia, Nosy Iranja… elles sont racontées dans « Nosy Be, histoire d’îles », un documentaire de 52 mn diffusé par Carambole.
osy Be, histoire d’îles est typiquement le reportage à visionner pour mieux se préparer à la rencontre de celle qu’on surnomme N la Perle de l’océan Indien, l’Ile aux Parfums ou encore la Grande Ile.
Nosy Be 84
désir d’îles
Nosy Be est l’île touristique par excellence. Située au nord-ouest de Madagascar, au large de la baie d’Ampasidanva, elle dévoile ses richesses naturelles, son authentique art de vivre et ses petites îles coralliennes lovées en plein milieu de l’océan. Tout cela, et plus encore, fait l’objet d’un remarquable documentaire vidéo, produit et distribué par Carambole. Arrivés sur la Grande Ile, les touristes se laissent enivrer par le parfum des épices, des fleurs d’ylang ylang, du café ou de la vanille qui remplissent les étals des bazars à Hell-Ville, la capitale. Une ville abritant les restaurants, les bars et les clubs branchés. Métissée et multiculturelle, la population est pourtant à dominante Sakalava et Antakarana. Mais Nosy Be, c’est aussi une destination de fêtes avec son incontournable Festival Donia qui se déroulent depuis 16 ans. Le Festival de Rio, les danseuses en moins ! Chaque année, les artistes malgaches et de l’océan Indien s’y donnent rendez-vous pendant cinq jours pour faire battre l’île au rythme du salegy et du sega. Nosy Be, c’est aussi le moraingy, une lutte traditionnelle destinée à montrer sa force et sa virilité au cours d’incroyables duels. Baignée par le soleil 345 jours par an, Nosy Be est une terre de farniente et d’aventure. Autour d’elle gravitent de petites îles qui
ESCALES présentent chacune ses spécificités, idéales pour un petit ou long séjour. A une demi-heure de vedette au sud de la Grande Ile, Nosy Tanikely est prêt à recevoir tous les amateurs de plongée. Ses eaux transparentes et peu profondes sont l’habitat naturel des coraux multicolores, des tortues de mer, des poissonslunes et des hippocampes. A vos masques, prêts, partez ! Proche de Hell-Ville, Nosy Komba est réputée pour être le refuge des lémuriens, heureusement fady (tabous) et donc protégés des chasseurs. Donnez-leur une banane et vous aurez droit à une photo… Au détour des marchés, vous pourrez acheter les broderies et les sculptures locales. Plus à l’ouest voici Nosy Sakatia, à cinq minutes en bateau ou pirogue. Les amoureux de la nature y feront de belles rencontres avec les caméléons, les chauves-souris et les orchidées sauvages. Magnifique petite terre en forme de T, Nosy Iranja, à une heure en bateau au sud de Nosy Be est surnommée l’Ile aux Tortues et on en devine facilement la raison. Ces placides reptiles profitent de la nuit pour y enfouir leurs œufs. Mais l’île est aussi un excellent site pour le windsurf ou le ski nautique. Pour parfaire ce séjour à Nosy Be, une croisière en boutre ne sera pas de refus. Il est possible de louer ce voilier traditionnel qui navigue sur les mers malgaches depuis près de mille ans. Il vous fera découvrir les secrets des îles Radama ou l’archipel des Mitsio à 55 km au nord de Nosy Be. Que d’îles, que d’îles ! Aina Zo Raberanto Photos Vincent Verra Contact sur www.nocomment.mg
« Nosy Be : Histoire d’îles » (collection « A la rencontre de Madagascar »), un film de Vincent Verra et Denis Rochet.
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M aevatanàna
Une pause déjeuner dans la capitale de la région Betsiboka est incontournable dès lors que l’on se rend à Mahajanga. Maevatanàna héberge également bon nombre de voyageurs en provenance ou à destination du Nord. Tous ces visiteurs ignorent souvent les attraits des alentours de cette ville « far-west ».
chutes de la Betsiboka qui enjambent un immense pont métallique dont le passage de plus en plus aventureux, sont bien connues de tous ces voyageurs en direction Lesdevient
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de la côte Ouest ou de la région Diana. Il conviendrait cependant de prendre le temps de se promener sur les collines qui surplombent ce fleuve impétueux. De quelques hauteurs, on englobe un paysage magnifique : le bleu du ciel, le vert profond d’imposants manguiers, le rouge de la terre charriée par de vifs courants. En saison des pluies, c’est à un véritable spectacle « son et lumière » auquel on peut assister. Bien moins connues, les chutes de l’Ikopa présentent un tout autre décor. À une vingtaine de kilomètres au Sud de Maevatanàna, après avoir parcouru un tronçon de la RN4 puis une piste encombrée de zébus, chèvres, oies et maints autres volatiles, on arrive sur une belle plage alluvionnaire, véritable port fluvial où s’entassent des marchandises qui viennent de traverser ou s’apprêtent à franchir le fleuve. Nous avons conclu avec deux adolescents, la location d’une pirogue, mais surtout celle de… leurs bras. En cette saison sèche, le fleuve est peu profond et c’est en poussant vigoureusement de grandes perches
Bien plus qu’une ville étape
ESCALES de bois que ces deux jeunes gaillards vont nous propulser, en une vingtaine de minutes, au pied des chutes de l’Ikopa. En dehors du chaos rocheux, régulièrement submergé par les flots, ces chutes débouchent sur de grandes plages de sable de rivière. Il est possible de s’y baigner ce qui peut s’avérer fort agréable au sein de cette région réputée être la plus chaude du pays. Nous redescendons le fleuve qui s’élargit rapidement. Sur les berges et leurs îlots sablonneux, quantité de hérons et de canards y séjournent. Il nous faudra taper bruyamment sur les bords de notre pirogue pour que des centaines de ces gallinacés acceptent de nous offrir le spectacle de leur envol. Les petits orpailleurs et leurs « chapeaux de chinois » finissent leurs journées, quelques grammes de métal jaune en poche qu’ils vont s’empresser de revendre à Maevatanàna aux collecteurs, nombreux à fréquenter la région la plus aurifère du pays. Retour au soleil couchant vers notre lieu d’embarquement. D’une vieille barge, de jeunes enfants plongent dans le fleuve. Un peu à l’écart de cette « piscine municipale » improvisée, des adolescents profitent, eux aussi, de la fraîcheur relative du soir sur les berges de l’Ikopa. Nul doute que ce sont sur ces rives qu’ils connaîtront leurs premiers émois amoureux… Avant de retourner sur Maevatanàna, nous admirons le soleil qui va docilement se blottir à l’horizon dans quelques méandres rougeoyants du fleuve. Instant propice à la méditation : le fleuve s’endormait et j’en oublie le nom… Texte et photos : Richard Bohan
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u nord-est de Madagascar, l’île SainteMarie s’étend sur une cinquantaine de A kilomètres. Sur la route entre l’océan Indien
C imetière
des pirates
Cocotiers, épices, plages de sables blancs et galions engloutis, l’île SainteMarie se prête facilement aux mythes. Pour tenter de démêler l’histoire de la légende, visite du cimetière des pirates, la curiosité la plus visitée de l’île.
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et la mer Rouge, elle regorge d’atouts pour abriter des marins en quête de nourriture, de femmes et de tranquillité : une côte percée de vastes criques, une végétation luxuriante, de l’eau douce et une population accueillante. La baie la plus célèbre, à Ambodifotatra, regorge de souvenirs d’une époque mythique où Sainte-Marie était un repaire pour la piraterie. Dominée par le cimetière des pirates et protégée par l’îlot Madame, elle abrite en son sein l’île aux Forbans. Des toponymes porteurs de mémoires et de rêves. Des mots. Telle est l’histoire des pirates qui se transmet par oral depuis trois siècles, comme un trésor qui s’enrichit au fil des générations. On dit ainsi qu’au milieu du XVIIe siècle, plus de mille corsaires, flibustiers ou trafiquants en tout genre régnaient en maître sur ce petit bout de terre. On raconte que des pirates anglais, français ou américains y auraient caché une partie de leurs trésors. Que l’anglais Thomas White serait le grand-père de la fameuse princesse
Entre histoires et légendes…
malgache Beti, qui céda l’île à la France en 1750. On pense enfin que la piraterie des Caraïbes, chassée par la monarchie anglaise au début du XVIIIe siècle, est venue se réfugier dans les eaux accueillantes de Sainte-Marie. Mais que reste-t-il de la grande époque de la piraterie ? Peu de chose : les vestiges de l’histoire sont plus tardifs et sont surtout l’œuvre de la Compagnie des Indes, une prospère société commerciale qui domina l’île au XVIIIe siècle : un ponton, un fort et quelques tombes dans un cimetière dévasté. C’est le fameux cimetière des pirates qui est davantage celui des commerçants que des forbans : on y croise des négociants, des gouverneurs, quelques corsaires, des femmes, des enfants, et des missionnaires. Mais peu de pirates : un monument en hommage au célèbre pirate William Kid, pendu en Angleterre en 1701, et une stèle pittoresque gravée de deux tibias surmontés d’un crâne hilare, la tombe d’un certain Pierre le Chartier, né en Normandie et mort à Sainte-Marie en mars 1834, mais dont personne ne sait rien. Mais à quoi s’attendait-on ? Les pirates meurent sans laisser beaucoup de traces : leurs bateaux sont engloutis et leurs corps sont plus souvent jetés en mer que sagement allongés sous terre. Leur intense activité autour de Sainte-Marie est attestée, mais par
Sainte-Marie
ESCALES
les autres : des actes des compagnies maritimes qui déclarent des disparitions de navires, des jugements et quelques récits édifiants ou terrifiants. Peu de vestiges, mais une présence beaucoup plus vivante dans la mémoire collective que les commerçants. La magie du cimetière n’est finalement pas de donner des indices
historiques, mais de rassembler dans un même lieu de mémoire les frères ennemis, pirates et commerçants, et de les faire revivre, le temps d’une épitaphe. Bénédicte Berthon-Dumurgier Photos Guy Monot Contact sur www.nocomment.mg
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COUSINS/COUSINES
La Réunion Arrivé à la Réunion à l’âge de 11 ans, Rija s’est toujours senti une vocation pour les métiers de la bouche. D’avoir fait son apprentissage dans un restaurant à tapas le prédestine aux cuisines latino-américaines, sans pour autant oublier ses racines malgaches…
l est temps de partir. De quitter les quartiers populaires de Tana pour Irejoindre sa mère, prendre l’avion.
R ija 90
Le sésame, l’Eldorado enfin. Rija « Raveloniarivo » Dijoux pose les pieds pour la première fois à l’âge de 11 ans sur l’île de La Réunion. Il ne les quittera plus, ni sa mère ni cette terre d’accueil. Il sera rejoint par ses frères et sœurs dans les années qui suivent. Le regroupement familial est fait ainsi, entraînant des longues séparations entre parents et enfants, le temps de régler tout l’administratif lié à une adoption. S’adapter tout d’abord : la langue créole, la scolarité, puis trouver une voie professionnelle. Rija va s’orienter vers les métiers du bâtiment en décrochant un certificat d’aptitude professionnelle. Rapidement, il s’aperçoit de la difficulté physique du métier, et porte
peu d’intérêt à cette voie. Au fond de lui, il est intéressé par les métiers de la restauration. Il trouve un contrat d’apprentissage dans un restaurant à tapas, ambiance sud-américaine au quotidien. Il s’initie aux bases de la cuisine brésilienne, venant compléter sa palette multiculturelle comprenant la cuisine traditionnelle malgache et la cuisine asiatique. Malheureusement l’activité réduite du restaurant entraîne la rupture de son contrat. Rija est obligé de quitter sa formation. Il réussit à trouver quelques heures dans ce qu’il appelle un « laboratoire » de la restauration : aucun client sur place, des protocoles stricts de fabrication et des normes d’hygiène encadrent la fabrication des plats, livrés par camions dans plusieurs restaurants. Rija a compris l’importance de saisir la moindre opportunité. Il se retrouve malgré lui assistant chez un orthodontiste, avec en vue une formation de prothésiste dentaire. Mais secrètement il continue à rêver de soigner d’autres fines bouches… Julien Catalan Contact sur www.nocomment.mg
Vocation restauration
gastronomie
Interview gourmande Passionné de cuisine asiatique et surtout cantonaise, Antoine a fait du Jasmin une référence incontournable depuis vingt ans. Les amoureux de fondue chinoise ou de dimsums typiquement cantonais y sont sûrs d’y trouver leur bonheur. Mais Antoine est aussi un artiste curieux de tout, qui ne cesse d’ajouter des couleurs aux saveurs de l’Asie.
ntoine pour unique patronyme, même à l’état civil, c’est peu commun ! C’est pourtant avec ce seul nom qu’il a gravi les échelons A du monde de la restauration et peut aujourd’hui se targuer d’avoir créé
A ntoine
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Gérant du restaurant Le Jasmin
pas moins de 700 plats. Il commence par seconder son père dans les différentes affaires que développe la famille : boulangerie, salon de thé, restaurant, boîte de nuit. Peu passionné par la gestion, il s’émancipe et commence véritablement à bâtir sa propre carrière, d’abord comme responsable de la restauration de l’Ermitage à Mantasoa, en 1973. On le verra ensuite au Grand Orient de 1977 à 1979, puis au Colbert dont il sera responsable de la restauration et traiteur pendant dix ans. Comment définir votre style ? À l’heure où beaucoup d’établissements s’universalisent avec des plats chinois ou japonais proposés dans les restaurants européens, je préfère me consacrer à la vraie cuisine cantonaise. J’essaye aussi d’apporter un peu d’exotisme mélangeant les styles oriental, asiatique et indien. Quels sont vos produits de prédilection ? Pour la cuisine typiquement chinoise, j’ai souvent recours à une sorte de haricot salé appelé miesie, fermenté dans la sauce soja. On y ajoute un peu de gingembre et d’ail : une fois bien écrasée, ça donne un certain parfum. L’huile de sésame aussi qui est très aromatisée. J’utilise également les inséparables cinq épices chinoises, une poudre mélangeant l’anis étoilé, le gingembre, le girofle, la cannelle, et le fenouil.
Quels sont les ingrédients récurrents de vos plats ? Je travaille toujours avec les mêmes ingrédients, mais en accentuant ou en retirant un peu de chaque selon le plat. Malgré ça il n’y a pas deux plats qui ont les mêmes couleurs ou les mêmes saveurs chez moi. Quelle cuisine n'appréciez-vous pas ? Tout ce qui est trop cuit, on y perd la texture de la matière première. Votre plat favori ? Difficile de répondre pour un cuisinier ! Le soir après le service, je prends une omelette aux oignons ou au tofu, sinon un steak salade. Votre boisson préférée ? Un bon whisky avant le repas. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Je vois la cuisine comme un art. Je ne crée pas sur un coup de tête. Je le fais au gré de mes inspirations, comme en poésie ou en peinture. Il m’arrive de m’apercevoir que tel plat n’existe nulle part et le déclic part de là. Je pense à la matière première et à tous les ingrédients pour le préparer. Quels sont vos modèles ? J’apprécie le chef Lalaina Ravelomanana pour sa façon de travailler, de présenter
les plats. Il fait beaucoup de recherches, il ne se contente pas de copier dans les bouquins. Mariette Andrianjaka également que je respecte pour sa ténacité dans le métier, c’est notre aînée dans la cuisine à Madagascar. Votre recette du moment ? Les pilons de poulet à la bière. Tous les plats que je présente sont ma création, je ne peux pas vraiment en qualifier un de meilleur que d’autres. Quel restaurant pour votre prochain dîner ? Quand je sors, j’entre dans n’importe quel établissement, sans vraiment faire attention. En règle générale, je vais dans les restaurants ou les snacks les plus simples possibles. J’aime aussi aller dans des établissements où je ne vais pas souvent ou jamais, mais des fois je suis déçu et je n’y reviens plus. Par exemple, quand on me présente un plat connu dont je connais la composition, la préparation et le goût qu’il doit avoir, mais où rien de tout cela n'est respecté. Votre actualité ? Nous travaillons à l’élaboration de recettes sans huile. Propos recueillis par Joro Andrianasolo
Recette du mois : Pilons de poulet étouffés à la bière
Ingrédients 5 a 6 pilons moyens, 2 cuillers à café de cinq épices chinoises, 1 cuiller à soupe d’huile de sésame, miel, gros oignons, gingembre, thym. Préparation Choisir 5 à 6 pilons moyens, bien nettoyés et débarrassés de leur duvet. Mariner les cinq épices, l’huile de sésame et le miel. Saler et poivrer. Laissez reposer de 15 à 20 minutes. Prendre un gros oignon à éplucher, émincer et mettre de côté. Au gingembre (de la taille d'une demi-longueur de pouce), nettoyé et râpé, ajouter un bouquet de thym Mettre oignon, gingembre et thym dans une cocotte préchauffée en même temps que les pilons. Bien remuer et attendre que le tout soit bien caramélisé avant de les déglacer avec 25 cl de bière Skol. Bien fermer la cocote et réduire le feu puis laisser mijoter doucement pendant 25 à 30 mn. Dresser les pilons dans une assiette légèrement creuse avec quelques feuilles de salades comme fond et un peu de quartiers de citrons confits pour terminer
Par Antoine du restaurant Le Jasmin
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gastronomie
Propositions gourmandes par
Antoine du restaurant Le jasmin Dimsums
Camarons rôtis flambés à l'anis
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Fondue chinoise variée
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Le vin du mois
gastronomie
L’avis de l’œnologue « Pour ce mois de novembre, je vous propose un cru français très particulier : il s’agit du Château Moulin de Saint Vincent qui est en fait un second vin du prestigieux Château Moulin à Vent, propriété sise au cœur même de la commune de Moulis dans le Haut Médoc, une sous-région de Bordeaux. Mis en bouteille au château par son propre exploitant, la famille Hessel, ce vin de 2005 (un millésime bien côté pour les Médoc) est agréablement rond en bouche ; à mon avis, c’est le fruit d’un assemblage majoritairement de cépage Merlot et de l’expression d’un terroir fait de graves garonnaises et argilo-calcaire. Sa robe d’un rouge foncé, son nez ouvert, assez puissant ainsi que ses tanins intenses, sont signes d’une richesse sensorielle organoleptique. Il sera en harmonie avec toute une palette de plats tels, viandes rouges, volailles, gibiers à poils, abats… Bref, ce vin commence son apogée de maturation, aussi n’hésitez pas à le déguster dès maintenant ! Mais vous saurez l’apprécier davantage dans quelques années. »
Isabelle Rakotozafy
Château Moulin de Saint Vincent 2005 Juliana du restaurant Divina « Un très bon Bordeaux, le château moulin de SaintVincent est très coloré et rond en bouche. On ressent des arômes de fruits rouges et plus particulièrement de cassis : idéalement adapté à nos plats épicés et à notre viande rouge à Madagascar. »
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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Le cocktail du mois Petit Gonzales, une tequila ça ne se refuse pas ! Surtout quand elle a été distillée par José - prononcer « Rosé » - Cuervo en personne, et qu’en plus on y ajoute du rhum Margarita Mix et du sirop de grenadine. Caramba, c’est le feu de la revoluçion dans le verre à pied ! Avec modération bien sûr ! Ingrédients • 4 cl de tequila José Cuervo • 8 cl de Margarita Mix José Cuervo • Sirop de grenadine • Glace pilée.
Acidulé
du Montparnasse
Préparation Verser la tequila José Cuervo. Rajouter la Margarita Mix José Cuervo, puis verser le sirop de Grenadine et terminer par la glace pilée. Maintenant dégustez !
L ' abus d ' alcool est dangereux pour la santé , à consommer avec modération .
Bar à huîtres De septembre à fin décembre, le Café de la Gare ouvre l’unique bar à huîtres de la capitale. Un lieu qui sent bon la marée avec ses huîtres sauvages directement remontées de Fort-Dauphin. Inutile d’attendre les fêtes de fin d’année pour en profiter !
la troisième année consécutive, un vent de marée souffle du côté de Soarano. Café de la Gare, la saison des huîtres a commencé depuis deux mois et devrait PdurerourAujusqu’aux fêtes de fin d’année. L’occasion ou jamais de goûter aux huîtres sauvages de Fort-Dauphin, servies à l’extérieur de l’établissement, au petit bar à huîtres conçu à cet effet. On s’y fait servir au comptoir son petit plateau d’huîtres, de préférence
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arrosé d’un bon vin blanc. « Leur chair est pulpeuse à souhait, nacrée, croquante. Avec un bon coup de muscadet ou de champagne par-dessus, c’est l’apéro rêvé », commente Jeannot qui n’hésite pas à faire l’aller-retour une fois par semaine depuis Antsirabe, juste pour se payer son « petit plaisir iodé ». Deux cuisiniers sont là pour ouvrir les huîtres à la commande. La coquille est coriace et l’utilisation du couteau demande un sérieux coup de main, donc le mieux est de les laisser faire ! Les mignonnes vous sont servies par lot de six ou de douze sur un plateau de glace pilée, avec au choix citron, vinaigre d’échalote ou moulin à poivre. Certains les préfèrent toutefois nature. Qu’on les gobe ou qu’on les croque (elles ont plus de goût), à chacun son rituel. On peut également les commander en salle, en guise d’entrée ou de plat.
SoRTir Ce concept de bar à huîtres, Bruno Waha, le directeur des lieux, l’a emprunté à ce qui se fait couramment sur les marchés de Noël, en Europe. Tout en reconnaissant que bien des choses reste à faire pour que se développe une véritable ostréiculture à Madagascar. Par exemple, les huîtres qu’il propose sont sauvages, donc de formes et de tailles très diverses. « Notre fournisseur de FortDauphin est toutefois tenu de respecter le même calibrage à chaque livraison, pour que ce soit esthétique dans l’assiette », précise-t-il. Et la fraîcheur ? En climat subtropical, la règle est de les consommer dans les trois jours après leur sortie de l’eau, en veillant à ne jamais rompre la chaîne de froid. Pêchées le mercredi matin, les huîtres du Café de la Gare arrivent dans la capitale l’après-midi ou le lendemain par avion, pour être servies jusqu’à vendredi - dimanche au plus tard, s’il en reste. « Au-delà, on peut encore les servir en préparations chaudes, mais crues c’est dangereux pour la santé », explique Bruno Waha. Cela étant, rien à voir avec les huîtres vendues dans la rue, qui ont macéré pendant des heures sous le soleil et sont de vrais nids à bactéries. Produit naturel et de choix, les huîtres constituent une source de vitamines, de fer, de cuivre et surtout d'iode indispensables à l'organisme. Douze huîtres couvrent ainsi 80 % de nos besoins en vitamine D, tout en étant pauvres en calories (70 kcal les 100 g), en graisses et en cholestérol. Sans parler de leur vertu aphrodisiaque qui ne serait pas tout à fait une légende ! Seul bémol, en comptant 22 000 ariary la demi-douzaine d’huîtres ou 42 000 ariary la douzaine, la facture peut vite devenir… salée.
Une vraie perle ce comp toir !
Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Le Vietnam est cet autre fleuron de la cuisine asiatique, sans doute moins connu que sa grande sœur chinoise. Un oubli que se promet de réparer Le Fleuve Rouge, la nouvelle table vietnamienne de Tsiazotafo. Ses « phô » servis dans les règles de l’art sont à tomber par terre. Par ici la bonne soupe !
ien que le nom, vous êtes déjà au Vietnam, en train de dévaler sur votre jonque ce R fleuve qu’on dit rouge de millions de poissons
F leuve rouge
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exotiques. Avec autant de méandres que le Vietnam compte de spécialités culinaires, car vous êtes ici dans l’autre royaume de la bouffe asiatique. Autant dire que cette nouvelle adresse du quartier de Tsiazotafo est à marquer d’une pierre blanche. Lucienne Le Huong Mac Donald, la maîtresse des lieux, y sert une cuisine en tout point remarquable. « Une cuisine pure ne souffrant pas excessivement du métissage comme c’est souvent le cas », explique-t-elle. Elle perpétue l’héritage de son propre père qui officiait déjà au Vietnam Hôtel de Tamatave, il y a un bon demi-siècle. Une cuisine si goûteuse qu’en respirant le fumet de votre bo bun, vous voici transporté quelque part sur la baie d’Along ! Le bo bun est ce compromis typiquement vietnamien entre salade et soupe qui peut aisément remplacer un repas complet : bœuf sauté aux oignons, vermicelles de riz, crudités multiples, menthe fraîche, cacahuètes… sans oublier la précieuse sauce nuoc mâm (sauce fermentée d'anchois ou de différents poissons) qu’on sert aussi avec les nems, cet autre grand classique ! Attention, dans la cuisine
Le vrai phô du Vietnam
SoRTir vietnamienne, les herbes ne sont en général pas cuites comme c’est souvent le cas dans les autres cuisines asiatiques : la menthe, la coriandre ou la citronnelle, particulièrement utilisées en cuisine, explosent donc littéralement dans le palais. Mais pas de repas digne de ce nom sans l’incontournable phô (prononcez « feu »), le plat national vietnamien qu’on prend en guise de petitdéjeuner, mais qui peut aussi se consommer à tout moment de la journée. C’est encore une soupe, mais quelle soupe ! La base est faite de nouilles de riz dans un bouillon de bœuf cuit pendant des jours, au moins 48 heures si possible. Quasiment un pot-au-feu à lui tout seul. Il existe une bonne trentaine de recettes de phô, mais les deux plus importantes sont le phô bô (au bœuf) et le phô gâ (au poulet). « Le résultat dépend du bouillon qui doit être clair, dégraissé et très parfumé avec son bon dosage d’épices », explique Lucienne. Le secret de son phô bô ? « Un bouillon fait de jarret de bœuf avec le minimum de gras, de l’anis étoilé en assaisonnement et des lamelles de bœufs finement tranchées dans le bol. » Tout est dit ! « Mes cuisiniers ont mis du temps à saisir la nuance avec la cuisine chinoise à laquelle ils sont habitués et qui est beaucoup plus huileuse. Mais maintenant, ça y est, ils ont compris. » Le restaurant, ouvert depuis début septembre, affiche une décoration aux belles couleurs vives, très énergisantes. Chaque pièce a en fait sa couleur, fruit de plusieurs mois de travaux : « C’est une vieille bâtisse qu’il a fallu transformer, un vrai parcours du combattant ». Défi qu’elle a relevé et continue de relever avec tout juste six personnes pour faire fonctionner l’établissement. Délice et dépaysement garantis. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
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lue Maki
de 40 personnes sont réunies à La Marina de Nosy Be ce 15 septembre 2012 à 11 heures. On attend les consignes Pavantlussamedi le départ de la 9e Grande Régate de Nosy Be. Rudy Larcher,
Une famille australienne, un solitaire néozélandais, un couple canadien, un duo allemand… la neuvième Grande Régate de Nosy Be a tenu toutes ses promesses. Pour être au plus prêt de l’événement, no comment® a embarqué sur le catamaran Blue Maki de Patrice de Sigoyer. Action !
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Au cœur de la Grande Régate
propriétaire du lieu et organisateur de la course, a du mal à capter l’attention des marins, excités par cette fête nautique annuelle. Les équipages sont d’horizons différents. Il y a les résidents habitués de la course : l’équipe de filles, la pirogue Alefa, l’Indian Taboo (tenant du titre) et « le bateau des enfants ». Il y a des gens de passage : une famille australienne, un solitaire néozélandais, un couple canadien et un duo allemand qui parcoure le globe pour une expédition musicale. Nous embarquons sur le catamaran Blue Maki, dirigé par Patrice de Sigoyer. 13 heures. Le départ de la première manche est donné dans la baie de Madirokely. Les 16 bateaux se dirigent vers la baie des Russes, l’arrivée. Les équipages ont fort à faire avec un vent irrégulier et la force des courants. Sur Blue Maki, on ne s’étonne pas de voir Cocojet prendre une grande avance – c’est le seul trimaran, une embarcation très légère. Il finit en tête, suivi de Blue Maki et du monocoque australien Mojombo. Après l’effort, le réconfort. Les équipages descendent sur une plage de la baie des Russes pour dîner et passer un bon moment. Le duo allemand anime la soirée avec un répertoire très varié, de Lenny Kravitz à Céline Dion en passant par du blues teuton. Concurrents il y a quelques heures, les marins forment maintenant un chœur à peu près harmonieux. L’ambiance est parfaite. À partir de 23 heures, la plage se vide graduellement. Les capitaines
Loisirs consciencieux Nosy Be s’en vont les premiers. Les plus en forme regagnent leur bateau trois heures après. Dimanche matin la compétition continue sur cette même plage avec des épreuves sportives et un quizz qui compteront pour le classement final. L’originalité des épreuves réveille les visages marqués par le manque de sommeil. Quelques heures plus tard, comme à l’aller, le départ de la deuxième manche est donné à 13 heures. Les marins sont bien plus concentrés que la veille. Ils n’ont pas droit à l’erreur : la course sera rapide avec un vent favorable. Sur Blue Maki, on admire le spectacle des spinnakers qui gonflent. Pas de surprise pour cette deuxième épreuve. Cocojet conforte l’avance de la veille, suivi d’Indian Taboo qui prend la deuxième place du classement final. Lady Corsica, emmenée par les filles, complète le podium de cette deuxième épreuve. La Grande Régate de Nosy Be se termine où elle avait commencé. Après la remise des prix, les discours des organisateurs et des autorités, la fête recommence. Elle ne dure pas longtemps. La course a été fatigante et les participants ne sont pas tout à fait remis de la soirée de la veille dans la baie des Russes. Geneviève et Rudy Larcher sont en tout cas ravis du déroulement de cette 9e Grande Régate et espèrent attirer autant de participants l’année prochaine. A dans un an donc ! Stéphane Huët Contact sur www.nocomment.mg
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La mode !
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(prends ta valise) dedicated to Gérard P.
Top Carling beige imprimé de chez Tant pour elle 65 000 Ar
Combi-short de chez Coup de Cœur 490 000 Ar Talons de chez Jet 7 225 000 Ar
Collier boule de chez Gaïa (galerie Point Pacom) 15 000 Ar
Collier coloré de chez Shamrock femme zoom 45 000 Ar
Débardeur Sandro bleu pétrole de chez Tant pour elle 95 000 Ar Jean rouge de chez Tant pour elle 320 000 Ar
Pantalon jean blanc de chez Shamrock femme zoom 80 000 Ar Sac Shop Addict'in
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Pour la fin du monde prends ta valise Et va là-haut sur la montagne on t'attend Mets dans ta valise une simple chemise Pour la fin du monde pas de vêtements...
Talon violet de chez Tant pour elle 320 000 Ar
Bracelet Jean de chez New collection de (galerie Point Pacom) 10 000 Ar
Top gris Zara de chez Gaïa (galerie Point Pacom) 58 000 Ar Ceinture de chez Gaïa ( galerie Point Pacom) 95 000 Ar Short vert H&M de chez Jet 7 78 000 Ar
Talons de chez Lolita 130 000 Ar
Et mes photographies (laisse-les là) Et ma boîte à outils (laisse-la aussi mon vieux tant pis, mais) Pour la fin du monde prends ta valise Et va là-haut sur la montagne on t'attend Laisse tes bijoux, tes machines à sous Pour la fin du monde pas besoin d'argent Sac de chez Shamrock femme zoom 90 000 Ar
Top rose imprimé Bershka de chez Shamrock femme zoom 55 000 Ar
Pantalons jeans de chez Tant pour elle 320 000 Ar
Robe longue imprimée de chez Lolita Boutique 90 000 Ar Collier boule de chez Shamrock femme zoom 35 000 Ar
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Tee-shirt Morgan imprimé de chez Jet 7 90 000 Ar Bustier libertin de chez Coup de Cœur 700 000 Ar Jupe rouge de chez Arabesque 80 000 Ar Talons rouges de chez Lolita Boutique 145 000 Ar
Mon avion, mon képi, (laisse-les là) Ma canne et mon fusil (laisse-les aussi mon vieux tant pis, mais) Pour la fin du monde prends ta valise Et va là-haut sur la montagne on t'attend Pour la fin du monde viens tout simplement Viens donc il est temps. Viens voir enfin l'autre côté de la montagne, Hé Ho, Viens voir enfin l'autre côté, on va repartir à zéro.
Short jean de chez New Collection (galerie Point Pacom) 20 000 Ar Talons de chez Shop addict'in
Chemisier coloré de chez Arabesque 45 000 Ar
Tunique rayée Little marcel de chez Jet 7 130 000 Ar
Collier en bois de chez Gaïa (galerie Point Pacom) 18 000 Ar
Chemise Jean K. Women de chez Gaïa (galerie Point Pacom) 60 000 Ar
Minishort marron de chez Shamrock femme zoom 55 000 Ar
Pour la fin du monde prends ta valise Et va là-haut sur la montagne on t'attend Mets dans ta valise une simple chemise Pour la fin du monde pas de vêtements
Ballerines rayées Gorgeous de chez Jet 7 95 000 Ar
Robe de chez Kristel boutique by Miarivola Creation 200 000 Ar
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Et mes photographies (laisse-les là) Et ma boîte à outils (laisse-la aussi mon vieux tant pis, mais) Pour la fin du monde prends ta valise Et va là-haut sur la montagne on t'attend N'aie plus peur de rien tout ira très bien Pour la fin du monde viens tout simplement Viens donc il est temps.
Fond de teint Superstay Caramel
Viens voir enfin l'autre côté de la montagne, Hé Ho, Viens voir enfin l'autre côté, on va repartir à zéro.
Cay Liner Matic bleu MB GM RAL Superstay 24h Timeless
Remerciements : Valérie, Anjatiana et Nivo Tana PaintBall pour les masques Prise de vue : Focus Print Make up : Aina Matisse
Coiffure : Salon haute coiffure
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Déco non plus sur des produits spécifiques. Lancé aux États-Unis dans les années 80 par les marques Fiorucci et Ralph Lauren, le concept store est aujourd’hui présent dans toutes les grandes villes du monde - Londres, Milan, Berlin, Paris - le but étant de proposer une nouvelle façon d’acheter et une nouvelle façon de présenter des articles. Mama Benz est en plein dans la tendance en étant à la fois une boutique d’articles design, d’accessoires de mode et une galerie d’art… « Le concept n’est pas nouveau en soi, on essaye juste de le faire connaître au niveau de Madagascar », explique Karine Rodriguez, une des fondatrices. Jonglant depuis sept ans pour ses
affaires entre Paris, Tana et les autres villes africaines, elle a l’idée de développer Mama Benz Concept Store dans le but de promouvoir l’artisanat local. « Si à l’origine nous travaillions dans l’export, notre objectif aujourd’hui est de valoriser le vita malagasy (fait à Madagascar). Mais plutôt que de se limiter à de l’artisanat que tout le monde connaît, nous présentons en outre des objets insolites, comme ces articles fabriqués avec des matériaux de récupération… » Une plateforme idéale pour valoriser le savoir-faire des artisans et des artistes locaux, dans un cadre très agréable où vous êtes libres de déambuler en toute quiétude. Entre autres curiosités, les connaisseurs retrouveront la série des trophées animaliers en fer créée par le sculpteur Jery : des œuvres de dimensions beaucoup plus réduites que ce qu’il fait habituellement, mais également plus accessibles en terme de prix. Du côté des accessoires de mode, les bijoux restent indémodables, mais avec la petite touche Mama Benz en plus : en voici en aluminium, en corne, en argent, en canette… Tout aussi design et vita gasy, de splendides paniers en plastique travaillés comme des œuvres d’art. Comme dans tout concept store, Mama Benz travaille également avec des stylistes malgaches comme Sousou, Lalassou et Stephaina. Mais ce qui fait que vous êtes chez Mama Benz et nulle part ailleurs, c’est le mobilier déco, particulièrement original puisque fabriqué en nylon de pêche. « C’est du mobilier Rio très résistant pour l’intérieur et le jardin. On le retrouve en gammes enfants et adultes, toujours très coloré et personnalisable. » L’ambiance artistique est très présente dans la boutique qui devient rapidement un petit musée contemporain. « Avec un aquarelliste, nous travaillons l’agrandissement et la reproduction de timbres et de billets malgaches sur le thème du baobab. Une édition limitée à 40 exemplaires pour chaque », explique Karine Rodriguez. « Pour le moment, nous sommes dans la phase de faire découvrir le concept store. Pour les projets à long terme, on attendra encore un peu. Peut-être un Papa Benz ? »
Le concept est dans le store
Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
Mama Benz
Avec Mama Benz le « magasin conceptuel » fait son apparition à Madagascar. Comme ceux de Paris, Tokyo ou New York, voici des articles très différents, mais tous déclinés sur le même thème. À mi-chemin entre la boutique de mode, de déco et la galerie d’art…
bijoux, aquarelles, objets déco… tout un univers pluriel dans une boutique pas comme les autres. C’est ce qu’on appelle le concept store, un magasin qui se développe autour d’un thème et Vêtements,
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Déco
Promotion canapés ! Caramiel Housse de coussin en jean brodée à la main 28 000 Ar
Malgadecor Salon Gioia Canapé + 2 chaises 19 152 000 Ar
At Home Table 1 575 000 Ar Chaise à partir de 315 000 Ar Nil Meuble Acacia set 5 500 000 Ar
Roses et Baobab Vrai masque peint sur faux pin 295 000 Ar
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Caserta Guest Chair 745 000 Ar Smart Living Mug deformer 12 000 Ar
Caserta Boss chair 799 000 Ar
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Morondava
Pross
Rakotoniaina
A Morondava, si vous vous baladez vers Nosikely, vous passerez forcément devant son échoppe. Pross sera assis par terre aux côtés de sa femme Hery, au milieu des copeaux d'ébène. Entre ses pieds, une sculpture en préparation. Ce sera le signe pour vous de vous arrêter…
ela démarre avec une enfance difficile, notamment avec son père. Une relation violente et trop sévère. Jean Prosper Rakotoniaina, alias Pross, décide en son âme et conscience d'adolescent de quitter le foyer familial à l'âge de 14 ans. Il part travailler sur les C crevettiers au large de Morondava pendant cinq ans, puis trois ans supplémentaires sur des langoustiers à Fort-Dauphin. Huit ans plus
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Entrée en matière
Déco
tard, blindé, musclé, Pross revient au pays, les dread-locks déjà bien salées. Il boit, fume et s'implique dans le groupe Tam-Jah en tant que percussionniste. La vie musicale, pendant cinq ans encore, le transporte dans des excès où boire et fumer font partie du lot des jeunes groupes malgaches. Puis Pross rencontre Hery (la force en malgache), celle qui va devenir sa femme. Pour arrondir les fins de mois, il se fait embaucher à la discothèque L'Aqua Limba (aujourd'hui Le Milord) en tant que videur, puis comme barman. Mais Hery réfute ce mode de vie décadent et prie sans cesse pour que cela s’arrête. Et du jour au lendemain, Pross démissionne sans réclamer son dû, arrête la boisson et la fumette et se lance dans la sculpture. Se désintoxiquer dans l'art est un refuge possible. « C'est comme si un don m'avait été destiné », dit-il. Aucune école, aucun apprentissage, juste le regard et l'observation lui font croire que lui aussi peut créer. Pross laisse de côté les conseils d'amis sculpteurs qui lui suggèrent de travailler sur du bois tendre. Obstiné, il s’arrime à l'ébène et au palissandre. Leur noblesse semble déjà lui correspondre. Sa première sculpture date d'il y a dix ans : elle trône là au milieu de mille statues, mais elle n'est pas à vendre. Marié, père de Prossly et Prossalyne, la fratrie s’agrandit encore avec l'adoption d’Annick, Anita, Christina et Augustin. Les règles à la maison sont le reflet ou l’antireflet de sa jeunesse : « Pas d'enfants qui traînent le soir, pas de filles enceintes trop jeunes, je ne veux pas cela pour les miens ! » Les dreads de plus d'un mètre vingt symbolisent le mode de vie rasta qu'il défend uniquement dans le sens d’une philosophie du bien-être de l'âme et du corps. Il garde profondément ancré en lui les traditions malgaches et ses manières de vivre. Quand on lui tend la perche de l'accès au rêve, sa réponse est nette : « Après l'écolage des enfants, j'aimerais me payer des cours d'anglais et de français ! » Apprendre encore. Philippe Bonaldi Contact sur www.nocomment.mg
Haribo
L’Ours d’or, la Fraise Tagada, les Chamallows, les Zigotos… les bonbons Haribo sont 70 millions de pêchés mignons qui enchantent petits en grands depuis 1920. Zoom sur le leader mondial des plaisirs sucrés à mâchouiller.
aventure commence en 1920 lorsque Hans Riegel, un jeune confiseur allemand décide de se L’ mettre à son compte en installant
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son petit atelier dans une ancienne buanderie près de Bonn. Haribo, le nom qu’il donne à sa société, est l’acronyme de Ha (comme Hans), Ri (comme Riegel) et Bo (comme Bonn). Hans Riegel commence au bas de l’échelle avec pour tout matériel, un sac de sucre, un four et un chaudron de cuivre. Son unique employée est son épouse qui livre en vélo les premières commandes de bonbons. Sa première création, l’Ours d’Or, un bonbon gélifié en forme d’ourson, obtient un tel succès qu’il
Vintage
fait augmenter la production en 1922 à une cinquantaine de kilos par jour. Le vélo de Frau Riegel cède vite sa place à une voiture et sept ans plus tard, le réseau Haribo s’étend sur toute l’Allemagne. Au début des années cinquante, le confiseur teuton commence à s’internationaliser. Aujourd’hui, le groupe exporte dans 83 pays du globe et compte 16 usines en Europe dont cinq en Allemagne et trois en France, sa filiale la plus active, ainsi que des extensions en Finlande, Norvège, Suède, Italie, République Tchèque, Etats-Unis. Leader mondial des bonbons gélifiés et des réglisses, ses autres grandes créations demeurent la Fraise Tagada, une boule de guimauve rose aromatisée à la fraise, les Chamallows également en guimauve et les réglisses Zigotos. Le groupe emploie quelques 6 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros. Andoniaina Bernard
Bande de Zigotos !
Cahiers de nuit
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Trano Bongo
DJ Jekey 158
Les impressions de ton premier show à Madagascar ? Super bien ! C’est par l’intermédiaire d’un ami qui vit ici que j’ai pu faire cette tournée sur la Grande Île ! Je suis agréablement surpris par l’ambiance et l’accueil. Malgré la fatigue, j’ai reçu beaucoup d’énergie de la part du public que j’ai senti très réceptif. J’ai aussi fait de bonnes rencontres avec les DJ de la capitale et je ne m’attendais pas à trouver un aussi bon niveau à Madagascar. On va rester en contact pour partager de la musique. Quelle est ta signature par rapport aux autres DJ ? Au Razzmatazz où je réside, je suis connu pour ma technique de scratch. C’est la plus grande discothèque de Barcelone avec cinq salles dont deux de 2 000 personnes. Vu que la musique a pas mal évolué et que tout peut se mélanger, je suis ce qu’on appelle un DJ open format. Même si j’ai grandi avec la black music comme le jazz et la soul, je mixe tous les styles, que ce soit du Michael Jackson, du James Brown, du Jimmy Hendrix ou les dernières nouveautés R’n’B, hip hop ou house. Tu accumules les trophées à l’international… (Rires) Faut croire que je ne suis pas si mauvais ! J’ai été vice champion du monde DMC et meilleur DJ de hip-hop en Espagne en 2006. C’a été un tremplin pour moi, ça m’a permis de mixer sur les plus grandes scènes mondiales et de rencontrer David Guetta, Roger Sanchez, DJ Jazzy Jeff, Bob Sinclar, mes idoles de toujours. Sur ce, j’ai été repéré par le meilleur rappeur d’Espagne pour être son DJ et je suis parti à Barcelone où j’ai résidé pendant trois ans au Pacha Ibiza. J’ai également gagné l’Award Pacha Ibiza en 2005. Et aujourd’hui Madagascar, sympa non ? Propos recueillis par Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
Ouvert à tous les mix !
By night
À Barcelone, son nom est associé au RazzMatazz, l’un des night-clubs les plus branchés d’Espagne. Français ayant grandi à Maurice, il est lui-même reconnu comme l’un des meilleurs DJ hip-hop du moment. Il a enflammé en octobre pendant deux soirées le dance-floor du Kudéta…
— Madagascar —
RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°33 MOTS CROISÉS — Champions olympiques 2012 1
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Horizontalement I. Lac du parc Ankarafantsika, proche de Mahajanga II. Déchiffré - Symbole chimique de l’argent - Habitation des paysans russes III. Particules d’un élément chimique IV. Sur mer, station balnéaire au sud de Morondava - Village de pêcheurs au sud de Tuléar V. Champion - Après-midi VI. Celui des Pangalanes est une merveille - Réfuta VII. Fleuve de Sibérie - Réserve au sud d’Andasibe VIII. Ile voisine de Nosy Be IX. Cri de douleur - Grand perroquet - Possessif X. Mot d’enfant - Pleur XI. Celle de Madagascar est exceptionnelle - Département français. Verticalement 1. Plage de Fort-Dauphin 2. Petit ruisseau - Entre le diplôme et la matière - Région dont Mahajanga est la préfecture 3. Symbole de l’aluminium - Pour le transport de liquides 4. Montagne proche de Mananjary où l’on prospecte rubis et émeraudes 5. Autre moi - Du nez 6. Port de l’Est, le rail y mène 7. Préposition - Une baie superbe proche de Fort-Dauphin 8. Embrassas - Caprice d’enfant - Dans la gamme 9. Avant la matière - Une partie du nom de cette île, voisine de Sainte Marie 10. Petite pomme - Elle devint génisse 11. Ville voisine de Fianarantsoa, célèbre pour son parc national.
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SOLUTION DE L’ÉNIGME N°33 Il lui suffit d’avoir les poids de 1,3 et 9 kg. Le marchand peut répartir les poids entre les deux plateaux pour obtenir tous les résultats de 1 à 13 kg. ÉNIGME N°34 Olivia pèse une fois et demie le poids de Nirina qui pèse deux fois comme Hanitra. A elles trois, elles pèsent en tout 120 kg. Combien pèse Hanitra ?
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Lémuriens de Madagascar : on en parle à Hyderabad Les lémuriens de Madagascar figurent aujourd'hui parmi les primates les plus menacés de la planète. Plus exactement, sur 25 différents primates en danger dans le monde, six espèces vivent à Madagascar, cinq au Vietnam et deux au Brésil. Tel est le bilan de l’étude « Primates en péril » qui a été présentée à la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CDB) qui s’est tenue à Hyderabad (sud de l'Inde) du 8 au 19 octobre 2012 . Ce rapport, auquel a aussi participé l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), estime que les primates sont victimes de la destruction inexorable de leur habitat naturel, d'une hausse de la consommation de viande de brousse et de la traque illégale d'animaux sauvages. Les lémuriens les plus menacés à Madagascar, de la famille du Lepilémur septentrional, ne sont plus que 19 à vivre dans la forêt tropicale. Selon l'UICN, environ 90 espèces et sousespèces de lémuriens sur les 103 qui peuplent la Grande Ile sont aujourd'hui menacés d'extinction.
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* Vaut mieux que je rentre chez moi avant d'être dans les vaps ! * I'm getting home before I'm booze!
Parlez-vous malgache ? Chaque mois, no comment® vous propose un apprentissage trilingue de la langue à partir de situations de la vie de tous les jours.
Voambolana / vocabulaire / glossary
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Tsaky / Amuse-gueule / Nibbles Phonétique : Tsàk
de bois / Hungover Phonétique : màkàffka
Dizina / bourré / Smashed Phonétique : Dìzzn
Toaka / alcool / Booze Phonétique : Tôkk
Ohatrinona / combien ? / How much? Phonétique : ôtchìnn
Drafitra / plan / Plan Phonétique : Djàfftch
Makafoka / Gueule
Matsaka / Acheter / Buy Phonétique : Matsak
Oha-pitenenana / expressions /expressions 1- Za no mampirevy ! Phonétique : zà nou màmpìrévi C'est ma tournée ! / It’s my round!
Explication : Invitation classique lancée à la cantonade pour faire la fête. 2 - Ampiana iray Phonétique : àmpìna rài Un autre ! / Another one!
Explication : expression employée par un client qui n'a vraiment pas envie que son verre se vide. 3- Efa manomboka dizina be aho izany Phonétique : éfà mànoumbouka dìzzn bé aow zàni. Je commence à être pompette / I’m getting drunk!
Explication : C'est le cri de cœur du consommateur qui s'aperçoit qu'il a commencé à franchir la limite fatidique. 4- Tena efa lasa ty razoky ty ! Phonétique : ténà éfà làsstì razouk tì Ce gars est complètement parti ! / This guy is gone!
Explication : C'est l'expression qui accompagne les frasques d'un consommateur qui a visiblement été au-delà de ses limites.
ABidi
a y d o h deh Ndieny tsy mamo !
5- Otrinona kay azafady ? Phonétique : ôtchìnn kài zàfad ? Combien s'il vous plaît ? / How much was it?
Explication : équivalent à la phrase garçon l'addition ! 6- Mba mametraha kely e ! Phonétique : mbà màmétchà kélié. Laisse un petit peu / Any tip for the service?
Explication : c'est la façon malgache qu'ont les serveurs de demander un pourboire… libre à vous d'accepter ou de refuser. 7- Makafoka be aho ! Phonétique : màkaffka bé àow. J'ai la gueule de bois ! / I’m hungover!
Explication : c'est le constat du lendemain matin quand le consommateur se réveille avec une grosse migraine.
Par Laurence Ink
– Va, lui avait dit doucement son père. C’est le moment. C’était une pierre de taille moyenne, ronde, polie par le vent et la terre. Il l’avait prise dans sa main, en avait senti le poids et la force. Il avait fait un pas en avant, vers le tombeau ouvert, le chagrin lui montant à la gorge, à l’étouffer. Un homme ne doit pas pleurer, même aux funérailles de son épouse. Les enfants le regardaient, l’aîné, qui avait déjà quelques poils au-dessus des lèvres, la cadette, qui venait d’avoir ses premiers sangs, et le dernier, qui étudiait encore à la petite école. Alors, resserrant ses doigts sur la pierre, il avait fait non de la tête, sans regarder personne. – Vas-y, avait répété son père. C’est notre coutume. Il avait fait encore non de la tête, puis s’était éloigné, la pierre dans la main, pour s’asseoir sous l’eucalyptus que son grandpère avait planté. Le front posé sur les genoux, il avait laissé les hommes de son village replacer la dalle, se crispant aux bruits de pierre et d’angady, ses enfants s’étaient approchés, et ils étaient restés là, jusqu’au crépuscule, avec leur chagrin muet. ’était la première fois qu’il revenait ici. Il faisait doux, un Ce n’était pas seulement à cause du regard des enfants. Il après-midi d’été qui attendait la nuit. Il n’était pas pressé. leur avait dit que leur mère était morte de cette maladie qui les C’était un rendez-vous qu’il ne voulait pas manquer. derniers mois l’obligeait, deux fois par semaine, à retourner à Il ne se rappelait plus le temps qu’il avait fait ce jour-là. Un l’hôpital pour des dialyses. Il leur avait expliqué la progression du temps couvert, sans doute, car il n’avait pas le souvenir de diabète, peinant à trouver les mots justes pour leur faire accepter l’éblouissement du soleil, et pourtant c’était un mois d’octobre l’inacceptable. Mais, du poids de remords qui pesait sur sa nuque, aussi. Il revoyait le visage de son père et sa main qui il n’avait rien dit. tenait la pierre, tendue vers lui. – Tu dois vivre pour eux maintenant, avait-elle dit. Je ne suis
C
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FICTION
La pierre
plus qu’une charge, et je sais, même si tu ne le dis pas, que tu n’as plus d’argent pour payer les soins. Avec ton salaire, tu peux leur construire une vie, payer leurs études, jusqu’à ce qu’ils aient à leur tour un bon travail. Laisse-moi partir, le cœur tranquille. Je t’en supplie, fais-le pour eux. Fais-le pour moi. Elle avait toujours été une femme forte, sachant le conseiller dans les décisions difficiles, ne se plaignant jamais lorsqu’il restait parti longtemps pour un chantier, mesurant le riz avec prévoyance, depuis le début de leur mariage où ils avaient si peu jusqu’aux jours meilleurs d’une relative aisance. Cette pierre qui devait rompre les liens, il avait cru la garder par fidélité. Mais il s’était menti à lui-même. Les premiers mois, alors que la pierre ne le quittait pas, enveloppée dans un foulard que sa femme avait acheté peu avant de tomber vraiment malade, il en avait éprouvé un réconfort. Dissimulée dans ses vêtements lorsqu’il partait en mission, posée à côté de son oreiller lorsqu’il s’endormait le soir, elle lui était une présence qui soulageait sa solitude. Il lui parlait, lui racontait ses soucis, la caressait avec une tendresse qu’il n’avait pas su, de son vivant, témoigner à sa femme. Le matin, lorsqu’il se réveillait oppressé par cette nouvelle journée à affronter, il la posait au creux de son plexus, la laissant tiédir à la chaleur de son sang, et il en ressentait une vraie compassion pour lui-même. La pierre comprenait, la pierre savait, pardonnait. N’était-ce pas normal qu’un homme, touché par un tel deuil, manque de courage, d’assiduité dans son travail, qu’il soit maladroit à remplacer auprès de ses enfants la présence maternelle qu’ils avaient perdue ? Et s’il traînait, le soir venu, dans des gargotes, à boire du rhum avec des inconnus, n’était-ce pas aussi les protéger de sa triste figure, de la pauvreté de ses mots ? Sa belle-sœur habitait le même quartier et veillait sur eux, il lui versait chaque mois près de la moitié de son salaire. Puis la pierre avait perdu son pouvoir d’apaisement. Au contraire, elle était devenue une accusation vague, le débusquant dans ses moindres tentatives de fuite. S’était-il attardé avec une femme, avait-il bavardé avec légèreté ? Ou simplement avait-il passé quelques heures sans penser à son chagrin ? La pierre, rangée au fond de l’armoire, refusait de se laisser oublier et le soir, il restait un long moment
allongé sur son lit, sans savoir s’il devait, comme autrefois, la poser à côté de son oreiller ou l’ignorer dans l’obscurité du meuble. Souvent, il rêvait qu’elle avait disparu, qu’il la cherchait, éperdu, ses pas s’entravant, ses pieds devenus de plomb. Se réveillant en nage, il avait la tentation d’ouvrir la fenêtre et de jeter la pierre dehors. Mais chaque fois, la peur le retenait, une peur effroyable, et il reprenait la pierre dans sa main, pleurant comme un enfant. Peu à peu, ses enfants s’étaient éloignés, de plus en plus étrangers, indéchiffrables. Mais n’avaient-ils pas leur vie, dans laquelle il n’avait guère de part ? L’aîné passait ses soirées avec sa fiancée, sa fille s’était installée chez sa tante avec son petit frère. C’était une bonne décision, s’était-il dit, il était si rarement à la maison. Sur les conseils de sa belle-sœur, il avait pris une bonne. Mais profitant de ses longues absences, elle ne faisait qu’entretenir une propreté d’apparence et plusieurs semaines pouvaient passer sans que les draps ne soient changés ou le parquet ciré. Il n’était plus malheureux. Plus submergé de peine comme autrefois. La vie continuait, il s’absorbait dans la routine d’un travail qui ne le passionnait plus, évitant ses amis qui ne cessaient de lui conseiller de retrouver une compagne. Il buvait encore souvent, mais chez lui, devant l’écran animé de la télévision. Les jours suivaient les jours, les semaines les semaines, il allait avoir quarante ans, et avec un soulagement résigné, il se disait que le plus dur était passé. Il n’avait pas oublié la pierre. Mais elle était devenue un objet comme un autre, une photo sur un meuble que l’on ne regarde plus, un coquillage ramassé sur une plage dont on ne sait plus le nom. Il lui arrivait encore de la sortir de l’armoire, demeurant un long moment à la contempler, en se demandant si un jour il parviendrait à s’en séparer.
Puis il y avait eu Sarobidy. Depuis la mort de sa femme, il avait eu des aventures. Des nuits sans lendemain, des moments qu’il ne souhaitait pas prolonger. Sans doute ne pouvait-on pas aimer vraiment deux fois. Le souvenir de sa femme était là, étincelant et amer ; les morts, se disait-il, ne peuvent plus rien pour les vivants. C’était une collègue de travail qu’il croisait quelquefois lorsqu’il était à Tananarive, sympathique, avenante, mais trop bonne camarade pour qu’il ait seulement imaginé une aventure. C’est elle qui avait fait le premier pas. Avec étonnement, il avait revécu la douceur d’avoir quelqu’un à qui parler, à qui penser lorsqu’il était loin, le frisson de composer un numéro de téléphone pour dire des choses simples – tu vas bien ? Ta journée s’est bien passée ? Au début, il s’était senti maladroit, trop brusque ou trop ému, amoureux un jour, indifférent le lendemain. Et puis un soir, alors qu’il revenait de chez elle, cela l’avait submergé. Il n’en avait parlé à personne. Comment pouvait-on expliquer cela ? Il était là, seul devant le tombeau fermé, l’angady à ses pieds, et pour la première fois depuis bien longtemps, il savait ce qu’il devait faire. Il creusa un trou au pied du tombeau, déballa la pierre et la déposa dans la terre. Ce qui devait être la compagne de son épouse défunte, placée à côté du corps sur son lit d’éternité, ce qu’il avait cru être la preuve de son impuissance à la sauver, était son refus d’accepter le don de vie qu’elle lui avait fait. Il replaça doucement la terre sur la pierre et, se relevant, il sentit la gratitude l’emplir de bonheur, pour tout cet amour qu’il avait reçu.
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170
020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM • PANORAMA HOTEL : 020 HOTEL : 020 22 253 73 22 412 44 • PAPRIKA : 032 04 781 57 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PLANETE : 020 • PIMENT CAFÉ : 020 24 509 38 • POURQUOI PAS (Restaurant) : 032 22 353 82 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 r RADAMA • RAPHIA HOTEL HOTEL : 020 22 319 27 Ambatonakanga : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL Isoraka : 020 22 339 31 • RATATOUILLE (Artisan Boulanger) : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 22 417 36 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE • (La) RIBAUDIERE : 020 24 RAPHIA : 020 22 452 97 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 215 25 • ROVA Hotel : 020 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 22 292 77 s (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 19 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR Antsahavola : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL Amparibe : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL Ankorondrano : 020 22 368 29
t (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE 65 EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 • TIMGAD : 020 22 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 327 42 28 • TRANO BONGO HOTEL : 034 20 365 34 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 u URBAN CAFE : 033 11 258 66 v VAHINY HOTEL : 020 22 217 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID 16 HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 z ZEBU ORIGINAL 020 24 220 52 BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05
Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco a ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 • ARTS ET MATIERES : 020 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 b BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 364 79 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 612 25 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 22 256 64 • La BOUTIQUE DE 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 V : 032 07 001 32 • BYZANCE : 032 05 233 30 c CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : • COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 020 22 550 25 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 d DECI-DELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECI-DELA Ivato : 032 11 00 277• DECI-DELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING :
034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 e ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 f FANCY BOUTIQUE : • FEMININE : 034 60 647 38 020 22 308 89 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15• FINAL TOUCH : 033 • FOSA SHOP Tana Water Front : 02 402 82 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 h HAZOMANGA : 032 02 527 43 i IS’ART GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 j JAVA : 032 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 59 987 82 k KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 l LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 020 22 608 21• LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 m MADESIGN : 020 • MAKATY 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKI COMPANY : (Magasin Mac) : 034 04 102 87 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY :
172
033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 n NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 o OCEAN 32 TEXTILE : 020 26 388 26 • ON ABI : 020 22 558 59 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39• PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 • QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r REGAL SHOES : 020 24 773 52 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 s SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 t TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • SUCCES • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 FOU : 032 44 054 35 v VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020 22 364 88 w WHITE PALACE : 020 22 669 98 y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82 Sports, Loisirs a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 b BLUELINE : 020 23 320 10 c CANALSAT : 020 22 394 73 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 f FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + :
020 26 394 98 g GASY QUAD : 032 12 600 00 i INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 l LE CHAT’O : • LE C.O.T. : 032 05 085 40 o OXYGEN FITNESS 034 23 033 33 & SPA : 034 14 240 22 p PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 s SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 t TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50 Communications, agences a AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : • AK… 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 TV : 020 22 385 41 m MACADAM : 020 22 640 68 o ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 r RLI Radio : 020 22 290 16 t TEKNET GROUP : 020 22 313 59 Agences de voyage, Tourisme • AIR MADAGASCAR : 020 a AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 c CAP MADA 22 222 22 VOYAGES : 020 22 610 48 d DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 m MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 n NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 s STA Aviation : 032 73 369 81 Salons de beauté, Parfumeries a APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 b BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 c COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 e ESTETIKA : 020 22 201 27 • FELINE BEAUTÉ Zoom : f FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 22 364 94
020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 g GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 i INTERLUDE : 033 18 529 31 m MAJOREL : 020 22 253 29 p PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE : 034 17 268 59 • PROGDIS : 020 23 256 10 r RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 s SOFITRANS : 020 22 223 30 t TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Santé a ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 c CTB : 032 78 488 42 o OPHAM : 020 22 206 73 p PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 020 22 259 50 • VETCARE : 032 05 749 22 200 25 Entreprises, Institutions a ABC CONSTRUCTION : 020 22 423 49 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 b BHL MADAGASCAR : 020 22 208 • BRASSERIE STAR : 020 07 22 277 11 d DIRICKX : 020 22 446 60 e EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FILATEX : 020 22 222 31 g GROUPE SMTP : 020 22 442 20 h HENRI FRAISE FILS & CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 i ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 j JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 m MICROCRED (Ambodivona) : 020
174
22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 s SARL REGENCY • SOCIETE FANIRY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 t TECHNIBAT : 032 07 223 76 u UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 v VIMA : 020 22 330 93 X X-CHANGE : 020 30 889 99 Concessionnaires • CT c CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 MOTORS : 020 23 320 52 i INFINITY : 034 14 000 19 m MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 s SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 t TRACES (Motos) : 020 23 350 35 Photos d DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36 Immobiliers f FIRST IMMO : 020 22 368 68 g GUY HOQUET : 032 07 173 17 i IMMO Conseil : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 r ROKA IMMO : 032 07 848 02 Service rapide m MALAKY : 032 45 383 32
Paysagiste p PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 Matériels informatiques STORE : 034 14 311 91 A APPLE • PREMIUM p POLYGONE : 020 22 306 20 INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP STORE : 020 22 422 94 t TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 ANTSIRABE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a A LA TABLE DE JAMES : 034 13 704 97 • AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 c CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 h HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : • HOTEL IMPERIAL : 020 020 44 485 56 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 l LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 r RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95
Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 46 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 Entreprises, Institutions m MICROCRED : 032 05 367 01 MAHAJANGA (MAJUNGA) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a (L’) ALAMBIC : 032 41 439 27 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 • ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 b BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 e (L’) EXOTIC : 032 63 588 50 • EXPRESSO : 034 45 980 39 f FISHING HOTEL : • FISHING RESTAURANT : 032 05 160 032 04 682 20 93 h HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA • LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST :
Disco Club - Cabaret - Toliara
032 79 894 71 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 r RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 s SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 v VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco c CLEMENTY : 020 62 243 04 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 02 417 47 Agences de voyage, Tourisme : l LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40 Entreprises, Institutions a ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52
Photos d DMT PHOTO : 020 62 245 39 TOAMASINA (TAMATAVE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 b (Le) BATEAU IVRE : • BLUE MOON : 032 52 199 74 020 53 302 94 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 c CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 d DARAFIFY : 034 60 468 82 h HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 i IBIZA : 034 08 292 03 j JAVA HOTEL : 020 53 316 26 l LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE PALAIS DES ISLES : 020 53 314 33 • LE TII’WAI : 034 02 123 10• LONGO HOTEL : 020 53 335 54 n (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 o (L’) OCEAN 501 : 032 64 147 43 p PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (Sainte Marie) : 020 57 004 03 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 032 04 610 71 s SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 x XL BAR : 034 07 043 09
Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco a ANTIDOTE : 032 11 692 27 c CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 c CLEMENTY : 020 53 309 90 m MY EPICERIE : 034 79 282 54 n NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 t TNT : 034 39 025 54 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 02 034 02 335 86
c EAST ACADEMY :
Salons de beauté, Parfumeries e ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 l LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 s SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 v VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59 Librairies l LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30 TOLIARY (TULEAR) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60
• ATLANTIS : 020 94 700 42 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 c CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 h HOTEL DE LA PLAGE (Ambolimalaika) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (Ankilibe) : 020 94 936 26 • HOTEL • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 m MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 v VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36
Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco c CLEMENTY : 020 94 411 91 t TOP GSM : 034 23 118 29 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 46 Agences de voyage, Tourisme m MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20 ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 c COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 g (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 07 597 75 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 l LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85
008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 t TONGA SOA : 032 02 288 20 v VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco b BLACK WEAR : 032 04 558 89 • BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 288 80 c CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 l LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 04 122 96 Entreprises, Institutions m MICROCRED : 032 05 366 92 Concessionnaires s SICAM : 032 07 421 21 Photos d DMT PHOTO : 020 82 232 08 FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 c CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 l LE FILAO : 032 43 288 58 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 s SAFARI LAKA : 033
24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 24 Agences de voyage, Tourisme a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 Concessionnaires s SICAM : 032 05 221 59 FIANARANTSOA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé c CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 e ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 h HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 r RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 t TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06
Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 21 HELL VILLE (NOSY BE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a AT HOME : 032 53 930 09 b BELLE VUE : 020 86 613 84 c CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 n NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 s SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 t TAXI BE : 032 59 187 86 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco b BLACK WEAR : 032 04 558 89 g GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l LE TAMARIN : 032 04 944 20 m MAKI : 032 04 014 76 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 33 • ULYSSE EXPLORER : 032 04 802 80 Agences de voyage, Tourisme o ORTNB : 032 04 163 78
Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé h HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22
95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 h HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 l LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 m MADA BAR : 032 04 703 99
Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 14
Agences de voyage, Tourisme o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82
MANANJARY
MORONDAVA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé b BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 c CHEZ MAGGIE : 020
Entreprises, Institutions a ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72
Downtown
En
ville avec
Annick
Norotiana
Rakotobe 182
« Zumba Instructor » certifiée, Annick Norotiana Rakotobe enseigne depuis le 15 octobre au Zumba Mada à Antaninarenina. En plus du fitness et de la danse, ses coups de cœurs et bons plans pour vivre pleinement Tana.
trouve des gens de toutes les générations et une musique qui te laisse sur la piste jusqu’au petit matin. Un loisir particulier ? J’adore papoter avec mes copines qui aiment faire la fête et qui sont comme moi des Zumba addicts. On passe de bons moments autour d’un déjeuner ou Un restaurant à recommander ? L’Orion à Antsahavola. La carte est d’un dîner avant de finir la soirée sur le variée et on peut manger chinois. En dance-floor. plus, le décor est sympa et c’est très L’événement artistique qui t’a marqué calme. J’ai une préférence particulière dernièrement ? pour leur plat de crevettes. Le vernissage du livre de Pierrot Men Il était une femme… au Louvre, le Pour boire un verre ? Au Kudéta du Carlton, en fin de soirée. 4 octobre. Je me suis fais dédicacer le Tout est là : bonne ambiance, bonne livre, c’est génial. musique. On passe de très bons Ton actu ? moments entre amis surtout avec un Kir Étant certifiée Zumba Instructor champagne à la main ! Network, je donne des cours au Zumba Mada Antaninarenina depuis le 15 Pour ton shopping ? Je trouve la boutique Jet Set à octobre. Tous les lundis, mercredis et Ambatonakanga à mon goût. On y vendredis à 8 h 30. C’est le lieu parfait trouve toutes les marques, de jolies pour les adeptes de fitness et pour ceux modèles très tendance. Les prix sont qui adorent danser et brûler des calories abordables pour les accros de shopping. dans la bonne humeur. La Zumba, c’est Au niveau des stylistes, j’aime bien les du fun à gogo ! créations de Sandra Rose et les matières Propos recueillis par qu’elle utilise. Aina Zo Raberanto Un club pour danser ? J’adore le Club à Antanimena. On y