n°41 - juin 2013 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg
tsisy kabary®
La Russie à Mada
ACTUEL 10 En toute indépendance 12 Fête nationale : Aux actes, citoyens !
CULTURE
GRAND ANGLE
32 Sacha Bam Bam : Mon best of à moi 34 Is’art Galerie : « Un sale gosse que j’éduque » 36 Yasmine Fidimalala : « Mon petit cœur brisé » 38 Volatiana Rahaga : « À L’enfant que j’ai été »
PK 18 La tête contre les murs
MÉTIERS
ÉCO
SONDAGE
63 Eudoxie Volasoa Beanjara : Vocation tourisme 64 Frédéric Burban (Air France) : « Laisser passer le mauvais grain… » 68 Patrick sous les drapeaux
40 Hery Andriantsitohaina : Un zébu pour un caméléon 43 Le livre du mois : Ny hazo, ny rano ary ny rivotra
LOISIRS
SOMMAIRE
FOMBA AMAM-PANAO 45 Son nom est FetNat
TRADITIONS 46 Arendrina ô ! : Sur l’air des lampions 48 Contes du Sud : Ceux d’en haut…
MÉDIAS 52 Coulisse on TV : Plus près des étoiles 54 Mondoblog Dakar : Ça s’éclate au Sénégal !
ÉCO 60 Ivan Wulffaert (NBM) : « La qualité fera la différence »
Les gazelles du desert ASSOS 76 Père Pedro Opeka : « La misère, c’est la guerre »
NATURE 80 Mikea en croisade pour les Mikea 84 Dahalokely tokana : Un « bandit » de 90 millions d’années
ESCALES 88 Tsingy de Bemaraha : L’exception naturelle 92 Si la plage vous ennuie… venez voir les chauves-souris ! 94 Des sites et… des attractions
ESSAI DE STARS
COUSINS/COUSINES
136 Rossy sur Wuling Subshine
96 Déborah Rabeharizaka : « Servis kabaré »
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GASTRONOMIE 98 Master Mada Chef : Complètement toqués ! 100 Interview gourmande : Dino Emeraldo Rakotobe d’Emma Planque 107 Le vin du mois : Clos Malaza Gris 108 Le cocktail du mois : Passion du VIP 110 Shawarma City : Ça Mexique ! 112 Chantaco : Le meilleur pour les amis
LA MODE ! BEAUTÉ 132 Plus belle que la mariée !
DÉCO 134 Madagascar Autrement : La boutique équitable
131 Halem Ibrahim : « Pas que Marley ! »
TONONANDRO 174 Gémeaux (21 mai - 21 juin) : Une gueule d’atmosphère
FANANAHANA 177 Apologie de la caresse
SORTIR
120 Esprit de famille
CAHIERS DE NUIT BY NIGHT
FICTION 182 Au cœur de l’hiver
DOWNTOWN 202 En ville avec Zatia Rocher
LOISIRS Danse orientale : Rentrez le ventre !
En toute indépendance Le 26 juin 1960, Madagascar retrouve son indépendance après une longue lutte entamée depuis l’insurrection populaire de 1947. Objet de fierté pour les générations qui ont vécu l’événement, elle est aussi matière à bien des questionnements pour les plus jeunes.
BENOIT RANDRIANASOLO
«Les lendemains n’ont pas chanté… » Andrianasolo, historien et anthropologue, membre de l’Académie malgache, avait 17 ans Bans enoit le 26 juin 1960. Il était collégien à Mantasoa. Il se souvient que tout le monde, trois ou quatre avant la proclamation de l’indépendance, commençait à en parler. « À entendre les gens, c’était
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comme si on allait se retrouver aux portes du paradis. Se débarrasser du joug de la colonisation était la plus grande chose qu’un Malgache de l’époque pouvait rêver. » L’attente est à son comble, d’autant que la Grande Île est bien partie pour échapper à l’épreuve de force, contrairement à ce qui s’est passé en Indochine ou à ce qui se passe alors en Algérie. Depuis le 21 octobre 1958, le pays a déjà statut de République autonome, sous la présidence de Philibert Tsiranana. Benoit fait partie des élèves qui sont désignés pour aller à Antananarivo assister à la proclamation officielle. Le 24 juin, sur la route de la capitale, pour éviter de se faire contrôler aux barrages de gendarmerie, les élèves entonnent à tue-tête, toute vitre baissée, l’hymne national : Ry Tanindrazanay Malala ô ! (O notre patrie bien aimée). «On voyait tous les képis se mettre au garde-à-vous devant nous, et nous passions tranquillement. Tout le monde était patriote en ce temps-là. » Fierté légitime, le pays est parmi les premiers de la zone Afrique et océan Indien à gagner son indépendance. À Tana, c’est l’effervescence, une foule en liesse attend le discours du Président Tsiranana. «Un de mes plus grands souvenirs. Des moments à jamais gravés dans mon esprit. » Cinquante-trois ans après, l’enthousiasme est quelque peu retombé, le sentiment national plus circonspect : «Les lendemains n’ont pas chanté comme ils auraient dû. Nous sentons bien que nous ne sommes indépendants que sur le papier. Culturellement, socialement, économiquement, ce n’est pas encore ça…. »
ACTUEL
NO MADY roupe de nanas sur une scène rock largement dominée par les mecs, les G No Mady exaltent une féroce indépendance d’esprit, sur scène comme dans la vie. Riffs incisifs, déluge de grosse caisse, répertoire néo-grunge, paroles à l’avenant, les belles ont tout sauf froid aux yeux, et certainement pas la langue dans leur poche. «Nous n’avons jamais été indépendants que sur le papier, le cordon n’a jamais été coupé », estime Stéphanie, la guitariste, qui rêve d’autre chose qu’un «pays continuellement en crise, incapable de se mettre d’accord sur un projet commun ». «L’indépendance devait nous aider à retrouver notre véritable identité, mais ce n’est pas le cas. Dans notre façon de vivre et de penser, nous ne sommes pas libres. Il y a toujours cette forme d’oppression sur fond de qu’en dira-t-on qui nous empêche de nous épanouir. » Les politiciens ? «Thème trop éculé pour écrire une bonne chanson rock, même Kurt Cobain y avait renoncé ! » Les Pussy Riots ? «Ouais, une façon marrante de faire de la politique, mais risqué ! » « La liberté, finalement, c’est dans la tête que ça passe. À partir du moment où tout le monde a peur de se faire remarquer par le voisin, on ne peut que tomber dans le conformisme. Nous, comme rockeuses, on arrive encore à choquer. Certains préfèreraient nous voir danser le kawitry ou faire de la couture… On espère vraiment que les générations futures, et peut-être celle d’aujourd’hui, vont pouvoir redresser la situation. » Génération en colère ?
«Dans la tête que ça se passe ! » Pages réalisées par Aina Zo Raberanto et Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg
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Fête nationale
SONDAGE
Aux actes, citoyens !
Ce 26 juin, c’est le moment ou jamais de penser collectif, même si l’époque est plutôt au cynisme, au chacun pour soi, au pas vu pas pris. Dans ce sondage, deux personnes interrogées sur trois se disent néanmoins prêtes à s’impliquer dans une association de type humanitaire. Retour à l’altruisme ? Quelle valeur inculquer en premier à ses enfants ? Réussir ses études Respecter l’autre La vie est un combat, chacun pour soi Autres Vos enfants vous demandent de leur expliquer la diversité culturelle… Nous sommes tous égaux Nous sommes différents, c’est un fait Vous laissez le corps enseignant leur expliquer ça L’acte citoyen par excellence, c’est… Aller voter Payer ses impôts S’impliquer dans une association Autres
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57 % 41 % 1% 1% 64 % 24 % 12 % 49 % 29 % 18 % 4%
Quel est le combat citoyen le plus important à mener pour le pays ? La protection de l’environnement 68 % Le respect du patrimoine culturel 17 % La défense des droits de l’Homme 8% Autres 7% On vous propose de vous investir dans une association… Volontiers, il faut donner l’exemple 58 % Je n’ai pas le temps 28 % Je suis déjà dans une assos 10 % J’ai déjà donné, j’en connais les dérives 4% À vos yeux, qu’est ce qui définit le mieux la citoyenneté ? Avoir un passeport 48 % S’impliquer dans la vie sociale 32 %
Éduquer ses enfants dans le sens 16 % du civisme Autres 4% Que peut apporter l’engagement citoyen pour les jeunes ? Le sens des responsabilités 49 % Le sens de la solidarité 35 % Le dépassement de soi 10 % Autres 6%
Enquête menée en face à face à domicile sur 326 individus du Grand Tana et représentative des 15 ans et + selon les quotas d’âge et de profession du chef de foyer, après stratification géographique. Marge d’erreur d’environ 5 %.
COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’invite dans no comment®. Farahaingo, artiste plasticien et illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac.
Si j’étais un objet… Je serais un crayon et un calepin qui me sont inséparables pour ramasser mes pensées. Si j’étais un animal… Le caméléon prudent et réfléchi. Si j’étais un plat… Des haricots rouges avec de la viande de porc. Si j’étais une chanson… What a Wonderful World de Louis Armstrong, elle m’emmène loin. Si j’étais un personnage de fiction… Dingo de Walt Disney, dupe,
Le portrait chinois de
Farahaingo stupide, c’est sûr ! Ce que j’envie chez lui, c’est son insensibilité envers les vices du monde. Si j’étais un film… Des Souris et des Hommes, adapté du roman de John Steinbeck Si j’étais une arme… Mes yeux (no comment !) Si j’étais un personnage historique… Mohamed Ali, j’admire tous ses combats, sur les rings et dans la vie Si j’étais un véhicule… La charrette à bœuf de chez moi, à Antsirabe, transporteuse de joie quand elle revient du marché d’Asabotsy, le samedi après avoir livré les produits des paysans ! Si j’étais un bruit… Le bruit d’un cours d’eau, ça me procure une agréable sensation de sérénité, mais ça me donne aussi envie de pisser. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
C’est vous qui le dites
COURRIER
Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.
Durable, communautaire ou équitable ? J’ai apprécié votre article consacré au développement du concept de tourisme durable à Madagascar (no comment® n° 40). L'auteur de l'article pourraitil revenir sur quelques définitions de termes souvent attachés au secteur tourisme comme : tourisme communautaire ou équitable, tourisme solidaire ? Lovasoa Andrianarilala
tourisme communautaire désigne des activités entièrement gérées par des populations autochtones, souvent rurales. Pour en finir avec les définitions, l’écotourisme est tourné vers « l’exploitation » des attraits naturels, de la découverte de la faune, de la flore et de paysages harmonieux. Prenons l’exemple d’une ONG qui crée un écolodge en bordure d’une aire protégée. Son approche environnementale est irréprochable (conservation de la biodiversité), son implication sociale exemplaire (emploi et formation du personnel local, soutien à l’école et dispensaire…) mais, à chaque clôture du bilan, les bailleurs de cet ONG doivent « mettre la main à la poche » afin d’équilibrer les comptes. Cet écolodge n’est pas « durable ». Il est parfaitement « responsable » tant du point de vue environnemental que social mais il ne peut être qualifié de « durable » car le pilier économique est trop fragile.
Une grande confusion s’installe effectivement entre les différents termes que sont durable et équitable ou bien encore communautaire et solidaire dès lors que l’on évoque le développement harmonieux des activités touristiques. Le tourisme équitable, à l’instar du commerce équitable, tend à une juste répartition des retombées économiques entre les différents acteurs de la chaîne de production. Le tourisme solidaire cherche à maximiser les fruits au bénéfice des populations locales. Le
Vous avez dit com ? (Suite) Décidément certains dirigeants d’agences de communication souffrent d’amnésie. En effet, dans son interview (no comment® n° 40), ce nouveau directeur dit que son enseigne est représentée à Maurice depuis 1995, à la Réunion depuis 2004 et qu’il débarque aujourd’hui à Madagascar. Pourtant cette agence était à Madagascar en
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Richard Bohan Consultant en tourisme durable
2000. Elle a quitté le pays en catimini en 2002. Ce sont les agences qui sont restées depuis ces dix ans, malgré la situation, qui ont réalisé et développé le marché de la communication dans le pays. Georges Troubat Ancien directeur général de l'agence Tam Tam
Diaspora Je suis un lecteur du mensuel no comment®. Version papier lors de ma présence au pays. Version en ligne en complément. Sans oublier la page Facebook. Et aussi adhérent à vos produits dérivés qu'on trouve dans votre boutique à Antsahavola. J’apprécie l’effort multiplié par le staff pour la diffusion de votre magazine très diversifié. Je vous encourage encore pour vos démarches. Je suis ravi de voir le lien de no comment® figurer sur la page d’accueil du site Diaspora en France Madaplus.fr. Cela permettra d’atteindre encore plus de lecteurs. Oliie
Cool mec ! Salut ! J’ai bien aimé bien dans votre rubrique Culture l’article sur Tongue Nat (no comment® n° 39). Je suis accro du rap et de ce mec. Longue vie à no comment® ! Taahkl, Antsirabe
no comment® recherche Pour étoffer son équipe rédactionnelle, no comment® recherche des correspondants sur Antsirabe, Fianarantsoa, Toamasina, Toliara et Nosy Be. Excellent français exigé. Une formation en informationcommunication est un plus. Envoyer CV et lettre de motivation à tana@nocomment.mg
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CLINS D’ŒIL 4
1 no comment® à Londres avec une partie du groupe 1ère section européenne du Lycée français de Tana lors de son voyage de 2013 ! 2 Interview du photographe Rijasolo dans les studios de RLI pendant la Journée des artistes le 3 mai. 3 L'hôtel Carlton Madagascar a reçu le Madagascar's leading hotel dans sa catégorie, à l'occasion de la vingtième année des World Travel Awards. 4 La peintre R.Faral durant le vernissage de son exposition en duo avec Sylvia Création à la Maison Laborde d'Andohalo le 16 mai. 5 Jet privé (Cessna Citation II) & champagne pour un week-end détente au Princesse Bora à Sainte-Marie. Merci à Alexandre le commandant de bord et à Murielle, la copilote avec no comment® magazine.
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6 Neo Soul & Jazz au 313 de l'hôtel Le Louvre, le 17 mai avec Hasina Rakotoarimalala, Rado Rakotorahalahy, Rado Manantsoa, Thüryn Mitchell, Philippe Blin et Manoa Ralisiarimanitra.
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7 Premier billboard no comment® sur l'avenue des 67ha. Un grand merci à nos amis de chez Hello Tana ! 8 Vu sur la route de la digue ce week-end, un taxi be avec no comment® ! 9 Vernissage de Paysage et scène de vie avec Masy Andriantsoa d'Imago, le 25 avril à la Maison Laborde Andohalo.
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Tsisy Kabary Amin’ity volana jona ity, toy ny isan-taona, dia lasa tsisy kabary® ny no comment® (tsikaritrao ao amin’ny
ÉDITO
AGENDA
fonony angamba izany). Ny volana jona, ankoatry ny maha-iray volan’ny ankizy azy mantsy, dia sady iray volan’ny teny Malagasy ary indrindra hankalazana ny Fetim-pirenana, andro izay niverenan’ny fahaleovantenan’ny Nosy.
Mbola misy mandrak’androany ny ady hevitra hoe tena mahaleo tena marina ve i Madagasikara sy ny Malagasy. Saingy ny vahoaka, variana amin’ny asany an-davanandro, tsy miraharaha ary tsy tia hiditra amina adihevitra “tsy hihinanam-bary” izany. “Hano ny hanina fa ny harena mila vintana” hoy ny fomba fiteny. Dia ataony ny fety, ho an’ireo izay afaka manao izany. Ny kirizy efa ho lava hoy ny sasany. Ankafizina aloha ny afomanga ny alin’ny 25 jona, ampifalifaliana amin’ny arendrina ny zaza sy ny ankizy ary mba manararaotra miara-misotrosotro ireo lehibe. Ny andron’ny fety, mijery ny matson’ny miaramila eny Mahamasina, na mivantana izany na amin’ny fahitalavitra. Ary amin’ity volana ity, ny tsisy kabary® dia natonta ho 25 500. Isa voamarina fa tsy kabary ambony vavahady !
Samedi 01 juin 2013 IFM (ex CCAC) 10h : Présentation de l’ouvrage : « Les Larmes de letsé » par Johary Ravaloson, salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « La naissance des pieuvres », de Celine Sciamma, France, 2007, 1h 25min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre Café de la Gare 15h : Analamanga Choralia - concert de restitution du 3ème Festival de Chant Choral sous la direction de Sophie Boucheron IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Repulsions », de Roman Polanski, Grande-Bretagne, 1965, 1h45min (interdit au moins de 16 ans) - salle de spectacle In Square 19h : Soirée « Sing like Star Karaoke » Jao’s Pub 20h : Anniversaire Jao’s Pub avec Jaojoby Dimanche 02 juin 2013 Salle de l’Horloge 15h : Ciné-jeunesse : « Garfield & Compagnie » Salle de l’Horloge 19h : Cinéma : « The impossible » Du lundi 03 au vendredi 21 juin 2013 AFT : évènement : Gasy Bulles - 9ème édition Du lundi 03 au samedi 22 juin 2013 IFM (ex CCAC) : Exposition / Rencontres / Jeu-concours / Ateliers / Cinéma : « Gasy Bulles - 9ème édition » , salle de spectacle, entrée libre Lundi 03 juin 2013 IFM (ex CCAC) de 09h à 17h 30 : Conférence/Agriculture : « 2003 - 2013 - Dix ans d’appui au Lac Alaotra : A-t-on changé le paysage du grenier à riz de Madagascar ? », salle de spectacle, entrée libre Mardi 04 juin 2013 IFM (ex CCAC) 18h30 : Sciences / Projection débat - La science en images, les images de la science : « Destination biodiversité », salle de spectacle, entrée libre
Mercredi 05 juin 2013 IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Les Aventures de Tintin : Le secret de la licorne », de Steven Spielberg, adapté d’Hergé, USA, 2011, 1h 42min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Animations pour les enfants : un conte traditionnel russe : « Comment le chien devint l’ami de l’homme » raconté par Robert Giraud, espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents CEMDLAC 15h : Conte pour « Ifelamaintso » (Ny ankizy sy ny fitiavana ny zavaboahary), avec Arikaomisa Randria, entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Quartier Lointain », de Sam Garbarski, adapté de Jirô Taniguchi, France/Belgique, 2010, 1h 34min - salle de spectacle Du Jeudi 06 juin au mercredi 19 juin 2013 Is’art Galery : Exposition : « Gasy Bulles - 9ème édition » Jeudi 06 juin 2013 Paprika : Live avec Mendrika Trio, entrée libre In Square 19h : Soirée « Pub lounge bar » Vendredi 07 juin 2013 CEMDLAC 15h : « Paroles Brûlées » spectacle autour des Hain-teny Malagasy, rap, slam, musique, poésie avec l’ Association Culturelle de Théâtre Universitaire Antananarivo entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale/musique du monde : Alif Naaba, salle de spectacle, tarif adhérents : 4000Ar, non adhérents : 6000ar Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Judicael In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Chillout Café 21h : Live avec Mihaja i Androy, musique traditionnelle et world music Samedi 08 juin 2013 In Square 19h : Soirée « Sing like Star Karaoke » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Lazan’taleh
Dimanche 09 juin 2013 Salle de l’Horloge 15h : Ciné-jeunesse : « The Jungle Book » Salle de l’Horloge 19h : Cinéma : « les Misérables » Mercredi 12 juin 2013 IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Valse avec Bachir », de Ari Folman, 2009, 1h26min - salle de spectacle Jeudi 13 juin 2013 Aft 14h : Ciné junior : « Les contes du chat perché » et « Lucky Luke : Tous à l’ouest » Paprika : live avec Silo, entrée libre Café de la gare 19h : Afterwork Live avec Christelle Ratri & Benkheli - Groove and Soul In Square 19h : Soirée « Karaoke soft » Vendredi 14 juin 2013 CEMDLAC 15h : Spectacle chorégraphique de danse contemporaine avec Rakotozafy Sabrina, Rinah & Tantely, entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale/Jazz : Laurent Coq (France), salle de spectacle, tarif adhérents : 4000 Ar, non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « 100 % RNB » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Mamy Be Chillout Café 21h : Live avec Abed Nego, musique interprétation Rock fusion et Jazz Samedi 15 juin 2013 IFM (ex CCAC) 10h30 : Culture scientifique : « Rencontre avec un chercheur Internet : la course à la vitesse », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex CCAC) 15h : Cirque et cinéma : « Les Toiles en pistes » avec la Cie L’Aléa des Possibles, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Paris 2054 : Renaissance », de Christian Volckman, France, 2006, 1h 42min - salle de spectacle In Square 20h : Soirée « An Intimate Evening live » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Desp Latino
Dimanche 16 juin 2013 Café de la gare : Save the date! Papas à l’honneur au Café… Salle de l’Horloge 15h : Ciné-jeunesse : « Scooby Doo - Mask of the Blue Falcon » Salle de l’Horloge 19h : Cinéma : « Gangster Squad » Mercredi 19 juin 2013 IFM (ex-CCAC) 13h : Madagascar Mozarteum présente le groupe Donné Andriambaliha, salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Mafalda », film muet de Juan Padron, adapté de Quino, 1995, 1h 30min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Animations pour les enfants : « La bande dessinée : qu’est-ce que c’est ? » avec le livre de Christophe Quillien : « La Bande Dessinée », espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Poulet aux Prunes », de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, France/Belgique, 2011, 1h 33min - salle de spectacle Du jeudi 20 juin au jeudi 11 juillet 2013 Is’art Galerie : Exposition de Yasmine Jeudi 20 juin 2013 Aft 14h : Ciné junior : « Andy Pandy et ses amis » et « Iznogoud : les vacances du calife » Paprika : Live avec Groov Point, entrée libre In Square 19h : Soirée « billard clubbing et karaoké » La Boussole 19h : Soirée « Walking Jazz RLI » ave le groupe 3play Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Nina’s Kudeta : Chris et Ben Kelly en trio Du vendredi 21 juin au dimanche 30 juin 2013 Tana Water front : Juin en fête Vendredi 21 juin 2013 IFM (ex-CCAC) 19h : Evènement : Fête de la musique ; thème 2013 : « La voix », salle de spectacle, entrée libre (dans la limite des places disponibles) In Square 20h : Soirée cubaine « Una noche a la Havana » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Ninie Donia Chillout Café 21h : Soirée « Gasikara », interprétation musique traditionnelle des hauts plateaux Samedi 22 juin 2013 Aft 9h : Dans le cadre de la 32ème édition de la fête de la musique : « La Fête de la musique de vive voix », scène exterieur. PAF : 10 000 Ar/5000 Ar IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Lucky Luke », de James Huth, adapté de René Goscinny et Morris, Argentine/France, 2010, 1h 43min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Persepolis », de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, USA/France, 2007, 1h 32min - à partir de 10 ans - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Film Gasy Bulles : « Peurs du noir », de Blutch, Charles Burns et Marie Caillou , France, 2008, 1h 22min - salle de spectacle In Square 20h : Show case Soul Music Jao’s Pub 20h : Cabaret avec un groupe tropical
Dimanche 23 juin 2013 Salle de l’Horloge 15h : Ciné-jeunesse : « Les Indestructibles 2 » Salle de l’Horloge 19h : Cinéma : « Jack Reacher » Mardi 25 juin 2013 Jao’s Pub 20h : Soirée « Positif vibration » Mardi 25 juin 2013 Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque Jeudi 27 juin 2013 Paprika : live avec Lovatiana Quartet, entrée libre In Square 19h : Soirée « karaoké soft » Vendredi 28 juin 2013 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Melancholia », de Lars Van Trier, Danemark, 2011, 2h 10min - salle de spectacle In Square 20h : Soirée Retro « Funky à l’ancienne » Jao’s Pub 20h : cabaret avec Enancia Chillout Café 21h : Live avec Vilon Androy, Musique Beko traditionnelle du Sud Malagasy Du samedi 29 au dimanche 30 juin 2013 Galerie Pacom Andranomena : évènement : « Mariage&Bébé », futurs mariés ou parents, préparez les plus beaux moments de votre vie Samedi 29 juin 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma - séance jeune public : « L’Ours Montagne », de Esben Toft Jacobsen, Danemark, 2011, 1h 14min - salle de spectacle Jao’s Pub 14h : One Lova band en live IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « La Noire de .. », de Sembene Ousmane, Senegal, 1966, 1h 00min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Une journée Particulière », d’ Ettore Scola, Italie, 1977, 1h 45min - salle de spectacle Dimanche 30 juin 2013 Salle de l’Horloge 15h : Ciné-jeunesse : « Les Mondes de Ralph » Salle de l’Horloge 19h : Cinéma : « Promised Land » Tous les samedis Chillout café 20h : soirée Karaoke Tous les dimanches Jao’s Pub : Soirée discothèque
Pour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 JUIN à : agenda@nocomment.mg
CULTURE
Depuis qu’elle a mis au monde son petit Jubin Anjara Camille, Sacha Bam Bam voit les choses avec davantage de recul. Les paillettes, ce n’est pas tout dans la vie, concède-t-elle, tout occupée à son nouveau rôle de maman. La reine du salegy-ragga ne s’en donne pas moins trois mois pour retrouver la scène.
epuis la mi-avril, l’ambiance a bien changé au domicile D de Sacha Bam-Bam, du côté d’Imerina Afovoany. Finie la musique « boum boum » à fond la caisse dans les enceintes.
Les murs ne vibrent plus aux rythmes des Apouff be (sic), Sakinao navandy (Tu as osé mentir) et autres On s’prend pas la tête. Tous ces mix incroyables de kawitry et de salegy-ragga qui ont valu à Natacha Fenoharisoa, son nom à l’état civil, son titre de « la possédée du Nord » (elle est née à Diego)… c’est tout dire ! À la place, toutes sortes de berceuses mimi gentilles que même les mouches au plafond tu les vois piquer du nez les unes après les autres. Serait-ce que ? Mais oui, bien sûr… Sacha Bam Bam est devenue maman ! Avouez qu’à 24 ans, c’est épatant… « Etre maman est l’une des expériences les plus incroyables de ma vie. Cela fait des années que j’attendais ce moment ! », lance-t-elle, sourire quasi-extatique quand son regard croise celui du petit Jubin Anjara Camille, né le mercredi 17 avril en début de soirée, et qui présentement repose à ses côtés. Il faut dire que le bébé est né par césarienne et que sa venue vient clore une longue liste de tentatives infructueuses pour avoir un enfant, en raison de quelques soucis de santé de l’artiste.
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Sacha Bam Bam
« On s’est battus pour l’avoir », insiste-t-elle. Allusion discrète à l’homme qui partage sa vie, un Français travaillant dans les télécommunications à Madagascar. « Il était encore plus ému que moi. ll a assisté à toute l’opération, il me tenait la main, me regardait dans les yeux. Je sentais qu’il avait peur, mais il n’a pas lâché prise, et le bébé est là… » Même émotion chez sa sœur aînée qui est aussitôt venue la congratuler et qui n’est autre que la chanteuse Tence Mena ! Tout son entourage reconnaît que Sacha a changé avec sa maternité. Le show-biz ? Elle commence à relativiser, convaincue que « les paillettes ça dure le temps d’une chanson, tandis qu’un enfant c’est pour la vie. » Néanmoins, elle se donne trois mois pour retrouver son public, le temps de se rétablir et de « rectifier » les quelques kilos en trop que lui a apportés la grossesse. « Je reviendrai comme neuve », promet-elle dans un éclat de rire. Des cabarets et des concerts devraient marquer son grand retour. Tout ce qu’il faut pour relancer son image de « reine très agitée » de la mozika mafana (musique tropicale), servie il faut bien le dire par l’un des déhanchements les plus vertigineux de la scène locale. Elle travaille déjà à la sortie de son future single, un titre de circonstance puisqu’il s’appellera Tiako anao zanako (Je t’aime mon enfant). « J’essaye d’exprimer dans cette chanson toutes les émotions qui me sont passées par la tête quand je l’attendais. Parfois il y a eu de l’angoisse et du découragement, c’est pour ça qu’à un moment je dis : iaretako maharary, iaretako jaly, pour toi, je ne succomberai pas à la souffrance ». Un titre néanmoins écrit dans le meilleur style salegy-ragga, rythme très en avant. Car une chose est sûre, avec Sacha cela fera toujours bam bam ! Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg
MON BEST OF À MOI
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expos y ont déjà eu lieu, quasiment une par mois, cela pour démentir ceux qui disent qu’il n’y a pas de peinture malgache en dehors des scènes de rizières ou de marchés ! La photographie, la sculpture et la bande dessinée sont également mises en valeur. « C’est dans le frottement des genres qu’on arrive uverte depuis février 2011 dans le quartier à cette création foncièrement métisse qu’est l’art d’Analakely, l’Is’art Galerie tient à la fois de contemporain », estime Tahina Rakotoarivony, le salle d’exposition et de vente. Pas moins de 34 propriétaire des lieux. Dans un environnement dominé par la peinture paysagiste, l’Is’art Galerie détonne. Dans ses 56 m² en centre-ville, c’est l’art contemporain qui explose aux cimaises. Une profusion de lignes et de couleurs donnant toute la mesure de la créativité malgache affranchie des anciens codes.
O
Is'art galerie 34
Un sale gosse que
La petite trentaine, il est l’un des tenants de la Figuration libre à Madagascar, une façon très jouissive de mêler acryliques, collages, pochoirs, récupération dans des créations vitalistes, hautes en couleurs. Art contemporain, mais pas n’importe quoi ! « Nous attendons des artistes que nous exposons une démarche claire, qu’ils sachent pourquoi ils utilisent le collage ou toute autre technique, qu’ils connaissent le but derrière tout ça. » Avis aux farceurs conceptuels ! On retrouve à l’Is’art l’esprit d’ouverture mais aussi de grande rigueur qui caractérisait l’enseignement de Richard Razafindrakoto, artiste séminal disparu en 2006. L’Is’art Galerie est en fait comme une réminiscence de l’atelier-galerie ISA (Innovation et synergie pour l’art) que ce dernier fonda en 1999 avec Rafalimanana Ndremo dans le but d’initier les enfants des quartiers aux arts plastiques. Des artistes très en vue aujourd’hui sont sortis de cette formation : Éric Rakoto, Nonoh Ramaro, entre autres. Elle permettra à Tahina Rakotoarivony de devenir également décorateur, notamment de scènes de spectacles. L’artiste exposé définit lui-même la valeur marchande de ses créations. Toutefois, le propriétaire des lieux se réserve la possibilité de réviser ce prix à la hausse, car les artistes d’ici ont tendance à sous-évaluer leurs œuvres : « Souvent ils oublient de compter le temps qu’ils ont passé en amont à faire des recherches, or cela aussi donne sa valeur à une œuvre. » À ce jour, les meilleures ventes ont été celle de Vonjiniaina et de Temandrota. Des sommes ne dépassant pas 2,5 millions d’ariary, assez minces finalement. « Il ne faut pas se tromper. Proposer des toiles d’art contemporain à 10 millions d’ariary, comme je l’ai vu faire, est sans issue ici, faute
j’éduque
CULTURE de vrais collectionneurs. » La galerie reçoit la moitié des recettes, mais si aucune vente n’a été conclue, une des œuvres lui sera concédée en dédommagement. « C’est normal, car tous les risques sont pour la galerie », estime Tahina Rakotoarivony. D’autant que les vaches maigres ne sont pas rares. « On peut rester deux mois sans faire une vente. C’est très dur, car nous sommes trois à faire tourner la boutique, Njaka, Éric et moi. Mais je tiens le coup, car j’adore ce que je fais. Cette galerie est mon bébé, un sale gosse que j’éduque. » La quasi-totalité des œuvres vendues partent à l’étranger, signe qu’il y a un véritable intérêt pour la jeune peinture malgache. « On n’en est plus aux tâtonnements de la recherche identitaire, on est beaucoup Tahina Rakotoarivony plus dans l’expression de notre singularité en tant que citoyens du monde, et cela nous laisse toutes nos chances sur le marché international. » La preuve, Tahina Rakotoarivony représentera Madagascar aux septièmes Jeux de la Francophonie à Nice, en septembre 2013. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
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LITTLE BROKEN HEART (PETIT CŒUR BRISÉ) Un tableau qui raconte qu’on ne connaît jamais vraiment une personne, aussi proche soit-elle. Les apparences sont souvent trompeuses, mais dans la vie on ne récolte que ce que l’on sème.
Yasmine
FIDIMALALA
Mon petit cœur brisé 36
CULTURE Après une école préparatoire des Beaux-Arts à Bordeaux, Yasmine Fidimalala s’est perfectionnée auprès de son oncle, le peintre Léon Fulgence « Il m’a transmis la passion des couleurs et des portraits, les visages qui sourient malgré la pauvreté. » Elle commence avec des dessins au pastel, à la craie d’art pour continuer dans l’acrylique et l’huile sur toile. En 2000, elle donne sa première exposition personnelle Sombin-talenta (Extraits de talents) à la Galerie 6 à Analakely, puis Emotions et couleurs en 2008 à l’Espace Rarihasina. Romantique incorrigible, la jeune peintre de 36 ans est tout naturellement portée sur le concept de l’Amour, « Ce sentiment complexe dont nous avons tant besoin, à condition de savoir en donner autant qu’on en reçoit ». Sa prochaine exposition simplement intitulée « Les couleurs d’aimer » sera donnée à l’Is’art Galerie à partir du 20 juin.
ZAZAVAVIN-DRANO, ZAZAVAVIN-DANITRA (FILLE DE L’EAU, FILLE DE L’AIR) Cette toile s’adresse surtout aux femmes. Nous avons toutes quelque chose de sacré en nous, une fierté ou une force intérieure. Il faut savoir écouter cet instinct féminin et dire stop à certaines situations injustement endurées. Tout simplement parce que dans la société malgache les femmes sont perçues comme celles qui peuvent tout endurer…
L’AMOUR À L’IMPARFAIT Ces deux tableaux racontent les différences qui peuvent exister entre deux personnes qui s’aiment ou qui sont mariées. Scène vue… Recueillis par Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
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CULTURE 38
Poétesse et écrivaine, Volatiana Rahaga était de passage dans la capitale le mois dernier pour parler de son dernier livre « Vorombola sy Voninkasina ». Un conte humaniste et humanitaire destiné aux enfants, dont une partie des ventes sera reversée à un orphelinat.
Pourquoi ce choix d’écrire en trois langues ? Parce que je me suis aperçue qu’à Madagascar il n’y a pas beaucoup d’ouvrages multilingues. Néanmoins, c’est un livre vita gasy, complètement malgache dans l’esprit, réalisé avec la complicité de Mamitiana
Randrianarisoa pour l’illustration. Mais aussi pour des raisons de commodité pratique. Ma fille de 9 ans Soamiely lit en anglais et en français, et mes filleules lisent en malgache et en français. Pour satisfaire tout le monde, autant écrire dans les trois langues ! C’est un exercice de rigueur et une volonté d’ouverture, je crois beaucoup au multiculturalisme. On peut y lire une métaphore de l’amour ? Les titres anglais (Seeking of Happiness) et français (Vers le bonheur) donnent la tonalité. C’est l’histoire d’un amour devenu possible entre deux êtres que tout sépare à la base. D’un côté, l’oiseau épris de grands espaces et de l’autre, la petite fleur ancrée à sa terre, prête à
Volatiana
RAHAGA
« s’arracher » par amour. Je raconte une histoire, estce la mienne ? (Rires) sûrement, mais je pense qu’un enfant comme un adulte y fera son miel… Le style est plus poétique dans la version malgache… En malagasy, c’est en effet plus lyrique, sans doute lié à la nature de notre langue. Écrire en trois langues est plus que mettre des mots et traduire, c’est à chaque fois une musique nouvelle avec une partition différente à écrire. Je crois aussi que quelque chose de poétique est plus sympa à lire qu’un pavé de texte ennuyeux. Ma seule ambition avec ce conte est d’inciter les enfants à lire et à leur donner envie de maîtriser leur langue, ce trésor inestimable. Je suis toujours étonnée de voir les Malgaches parler si mal leur langue. Cela s’adresse à l’enfant, mais aussi aux parents qui doivent participer à l’échange. C’est aussi le livre d’une mère… « L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère », disait Napoléon. Il est vrai que dans mon parcours personnel, en tant que mère, mais surtout en ayant eu moi-même une mère professeure, j’ai très tôt compris l’importance de l’éducation. La mère a une relation particulière, unique et privilégiée avec son enfant. Elle détient les clés de son accomplissement dans le futur, son avenir, et cela passe par la transmission. De la lecture et de l’écriture, notamment. En écrivant
pour les enfants, je veux aussi rester fidèle à l’enfant que j’ai été (rires). Vous occupez un poste de diplomate à Londres. Vous sentez-vous dans cette longue lignée des écrivains diplomates ? Écrire, c’est négocier avec des fantômes et la littérature réclame des compétences de diplomate pour ce type de négociation (rires). Néanmoins, la diplomatie n’est qu’une partie de ma vie, écrire en est une autre. Écrire aide dans la diplomatie, cela contraint au recul permanent, à éviter les bourdes, les précipitations, les propos irréfléchis. On peut parler sans penser, mais non pas écrire sans penser. Moi je torture les mots jusqu’à ce qu’ils se livrent ou se délivrent… Pourquoi avoir opté pour le livre électronique ? Pour assurer à Vorombola sy Voninkasina sa plus large audience, en le garantissant à un prix très modique. L’ e-book est téléchargeable sur Amazon à la boutique Kindle. Je précise qu’un tiers des droits d’auteur que je perçois seront reversés à un orphelinat à Madagascar, je suis en discussion pour définir lequel. Une autre partie ira à d’autres projets humanitaires. Il est normal que tout cela revienne aux enfants. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
À l’enfant que j’ai été
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Son histoire de caméléon 3D accroché à sa branche (Rantsana iray) lui a valu de remporter un Zébu d’Or aux dernières Rencontres du film court (RFC) en avril dernier. Décidément, le cinéma malgache d’animation commence à se faire remarquer. Qui s’en plaindrait ?
simplicité est la marque des grands. En témoigne ce court-métrage (2’55) Liray,ad’animation 3D où l’on voit un caméléon « sur une branche » (rantsana titre du film) gobant tous les insectes qui passent à sa portée, sauf une petite mouche bien décidée à prendre sa place… Métaphore du « qui bouffe qui » dans ce triste monde où le dominé n’est jamais qu’un dominant qui a raté son coup ? « Je voulais montrer comment les plus faibles peuvent lutter contre
Hery
ANDRIANTSITOHAINA UN ZÉBU POUR
ce qui leur paraît supérieur en nombre ou en taille. Que les jeux ne sont jamais faits quand on est engagés dans un rapport de forces. » Tout cela avec un arsenal de gags digne d’un bon vieux Tom & Jerry, qui fait que le spectateur se laisse prendre au jeu de la première à la dernière image, et qui a valu à l’auteur de rafler un Zébu d’Or aux dernières Rencontres du film court (RFC), en avril dernier. Avec huit films d’animation en compétition, dont deux autres primés (Prix du public pour Colors d’Andoniaina Andrianarison et Mention spéciale du Jury pour Joueur de valiha de Telina Randriamahaly), le genre se porte plutôt bien à Madagascar. Notamment au niveau de l’image 3D grâce à la maîtrise de nouvelles technologies. « Ca fait déjà dix ans qu’on utilise la 3D dans les pubs. Il est normal que les auteurs veuillent maintenant s’en servir pour des œuvres de fiction, car ça ouvre des champs infinis », estime le cinéaste. Tout en reconnaissant que la production d’images est lente et souvent fastidieuse : « On peut passer toute une journée pour un résultat de cinq minutes. C’est pour cela que le long-métrage est inenvisageable aujourd’hui à Madagascar : ça prendrait deux ans de travail, avec toute une équipe à faire vivre pendant ce temps-là… on n’a pas les budgets ! » Sa fascination d’enfant pour les cartoons l’amène très tôt à faire des choix de carrière. Bac en poche, il entre à l’Ecole supérieure
CULTURE en multimédia (ESM) pour étudier la vidéo, les effets spéciaux, l’animation 3D. Puis arrive le temps des formations sur le terrain et des participations aux ateliers de réalisation de Raymond Rajaonarivelo ou d’animation de Jean-François Laurent de l’Iloi (Institut de l’image de l’océan Indien, basé à la Réunion), en 2010, dans le cadre des RFC. Il y rencontre des passionnés qui, comme lui, compensent par un travail acharné le manque de moyens. « J’ai bouclé les trois minutes de Rantsana iray en deux semaines. À la mi-janvier, quinze jours avant la remise officielle au Jury des RFC, je n’avais que 15 secondes d’un premier film que j’ai abandonné ensuite. Je suis allé au plus vite : en même temps que j’improvisais le story-board, je me mettais à l’ordinateur pour l’animation. Un travail de fourmi. Alors quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai entendu le Jury rire aux éclats le jour de la projection ! » Fan des créations Pixar, Hery Andriantsitohaina n’entend pas se cantonner à l’animation 3D, travaillant actuellement sur un projet 2D plus traditionnel. Et pour finir sur une bonne nouvelle, à noter que le lancement d’une école en animation 3D est en voie de négociation entre la maison de production Rozifilms et des partenaires mauriciens et sénégalais. Le cinéma 3D malgache est bien accroché à sa branche !
UN CAMÉLÉON
Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
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Les Misérables
Le Livre du mois
CULTURE
Le Film du mois
Ny hazo, ny rano ary ny rivotra Par Jeanne E. Ralimahenintsoa
Quand l’ex-bagnard Jean Valjean (Hugh Jackman), poursuivi sans relâche par l’impitoyable policier Javert (Russell Crowe), promet à Fantine (Anne Hathaway) de sauver sa fille Cosette (Amanda Seyfried) du destin tragique dont elle est elle-même victime, la vie du forçat et de la gamine va en être changée à tout jamais. Le chef-d’œuvre de Victor Hugo a déjà connu de nombreuses adaptations, dont celle inoubliable de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin incarnant le célèbre bagnard en 1957. Cette version est quant à elle adaptée d’un spectacle musical mis en scène par Robert Hossein (musique de Claude-Michel Schönberg) qui, après 27 ans d’exploitation et plus de 60 millions de spectateurs, continue à battre des records d’affluence. Russell Crowe qui a commencé sa carrière en se produisant dans des comédies musicales n’a pas eu beaucoup de mal à convaincre le réalisateur Tom Hooper (Le Discours d’un roi) et la production de l’engager pour le rôle de Javert. Le film est nominé à Cannes dans huit catégories dont les Meilleurs costumes, la Meilleure chanson et le Meilleur film.
L’arbre, l’eau et le vent. Dans ce conte destiné aux enfants du primaire, chaque élément est personnifié et raconte son histoire. L’arbre, préoccupé par son avenir, se sent menacé d’extermination, car toute sa famille doit être embarquée pour être transformée en papier. À la suite d’un cyclone, le vent a détruit tout un village et les habitants se donnent la main pour construire de nouvelles habitations. Et partout l’eau qui court, dispensatrice d’hygiène et de bien-être. À travers ces historiettes, l’auteure met en avant des thèmes qui lui sont chers : la protection de la nature, le respect des aînés, la solidarité. Des valeurs collectives en perte de vitesse, à transmettre aux jeunes générations en perte de repères, semble-t-elle penser. Bilingue, son livre veut également redonner le goût de la lecture aux enfants, aussi bien dans leur langue maternelle qu’à travers l’apprentissage du français. Responsable de la section jeunesse à l’Institut français de Madagascar, Jeanne Ralimahenintsoa a également participé à la publication de l’abécédaire ABDlire en 2007.
Projection le dimanche 9 juin à 19 heures dans la salle de l’Horloge du Café de la Gare de Soarano.
16 pages, 23 x 23 cm. Disponible dans les librairies et aux éditions Jeunes Malgaches.
2012 - Grande-Bretagne - 2 h 30 min - Drame musical de Tom Hooper avec Russell Crowe, Anne Hathaway et Amanda Seyfried
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Elle est née un 26 juin 1960. FetNat a grandi comme toute créature vivante. Sauf qu’à Madagascar, elle n’est pas née dans les convulsions d’un accouchement douloureux. Elle a crié tout naturellement, mais pour prévenir qu’elle arrivait. À son anniversaire, on continue d’ailleurs à brailler pour s’en souvenir…
risque pas d’oublier ENi llesonlaneanniversaire, FetNat. Grande Ile toute
entière de le fêter, même sans connaître le bébé devenu petite fille puis demoiselle et maintenant, mère de 20 millions d’enfants, sans compter les générations adoptées, issues de la main gauche ou d’ailleurs. Peu importe à Madame FetNat qui, comme son père et sa mère, saisit difficilement les finesses de la langue française et, encore moins, la complexité des relations entre les saints reconnus par l’Église catholique et les chiffres laïcs d’une date. Ce nom pas commun, mais vraiment propre ne participe pas du monde pluriel, comme Armand, Bernard ou Clotaire qui sont des noms de partage, des noms communs en somme.
par Mamy Nohatrarivo
FOMBA AMAM-PANAO
Son nom est FetNat
À l’époque, le secrétaire d’État civil n’a même pas froncé les sourcils devant un nom auquel il n’a rien trouvé d’incongru, d’étrange ou de ridicule. Le souci de l’intérêt de l’enfant n’a pas résisté aux vapes d’une période et d’une date propice aux excès festifs de tous ordres. Après tout, célébrer le 26 juin, c’est marquer la naissance de la nation, et la fête nationale, c’est bien connu, appartient à tout le monde. Les enfants défilent au crépuscule avec des lampions pour montrer à FetNat le chemin vers la lumière et que tout va bien Madame la Marquise. Les petites filles jouent à faire la cuisine avec tout un assortiment de minimarmites ou de miniréchauds à charbon. FetNat aura en effet, à se colleter tout au long de sa vie, avec le problème du riz quotidien. Dès ce fameux 26 juin originel, le long apprentissage d’une nouvelle vie a déjà commencé. Il lui fallait apprendre à se débrouiller sans Maman. Cela n’a pas été sans mal. Le visage de FetNat expérimenta l’efficacité de tous les remèdes y compris de bonnes femmes, pour faire disparaître acnés et boutons, tous les symptômes de crise de croissance. Quelquefois, des moments de stress subit égratignent son image de marque, car ils sont cycliques, affirment les médecins de tous les horizons, accourus à son chevet. Mais, FetNat était increvable. Chaque 26 juin, son jour anniversaire, elle s’abreuve à une fontaine de jouvence. FetNat, incarnant la Mère Patrie, resta éternellement jeune dans le cœur de ses millions d’enfants.
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© photo : Live Rasoloarison
A rendrina ô ! Les « arendrina » sont indissociables de la fête nationale. La veille du 26 juin, il n’est pas un gamin qui n’ait à la main son lampion en papier, symbole de la liberté. Une tradition en fait bien antérieure à l’Indépendance…
53 ans, c’est devenu une tradition incontournable. Chaque soir du 25 juin, Depuis veille de la célébration de l’Indépendance, les jeunes - qu’ils soient de la ville ou de
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la campagne - se regroupent pour parader avec leur arendrina. Dès le début du mois, tous les marchés et boutiques sont inondés de ces lampions en papier de couleurs vives, où domine nettement le blanc-rouge-vert du drapeau national. Les autorités publiques et les associations caritatives en distribuent gratuitement à ceux qui n’ont pas les moyens de s’en acheter, car tout le monde est de la fête en ce jour de commémoration collective. Impatiemment, les gamins attendent que le soleil se couche et que la nuit soit assez profonde pour allumer les lanternes. Les premières commencent à trouer l’ombre de leur halo rouge. Suivi d’autres, et d’autres encore. Et là, tout à coup, comme une coulée de lumière qui embrase les rues et les moindres ruelles, tandis que retentit le chant traditionnel : « Arendrina o ! arendrina taratasy may may » (Les lanternes en papier brûlent facilement, mais cela ne nous attriste pas, car nous sommes indépendants). L’ambiance est à
Sur l’air des lampions
TRADITIONS son comble quand explosent les pétards et les feux d’artifice fournis par l’État, sous les sifflets et les applaudissements de la foule. Ce qui s’appelle une liesse populaire avec ça et là des couples qui dansent au milieu de la rue. Même les vendeurs de boissons et de masikita (brochettes) sont à la fête. Si les tout-petits vont retrouver leur lit sur les coups de 20 heures ou 21 heures, les plus grands ont la permission de faire la fête jusqu’à l’aube. Les gamins exultent, ça n’arrive pas tous les jours ! Après cette nuit mémorable, le lampion est religieusement conservé. S’il n’est pas trop brûlé, il pourra servir d’abat-jour ou autre objet de décoration pour la maison. Beaucoup pensent que la tradition des arendrina est copiée des lampions chinois, mais ce n’est pas l’avis de cet anthropologue de l’université d’Antananarivo qui fait remonter leur origine aux époques royales. « Les Anciens utilisaient les lampions pour chasser les esprits maléfiques, car on dit que les démons et les fantômes ont peur du feu. Il n’est pas à exclure que c’est dans cet esprit qu’ils sont utilisés le 25 juin, comme pour exorciser les anciens colonisateurs… » Même chose pour les pétards qui auraient la vertu d’effrayer les mauvais esprits. Toute cette débauche de petits foyers ne va pas sans poser de problèmes, comme en témoigne les nombreux cas d’incendies qui sont relevés dans la nuit du 25 juin, certains dramatiques. C’est pour cette raison que depuis deux ou trois ans, on a tendance à remplacer les bougies par des ampoules électriques fonctionnant avec des piles. La fête oui, le barbecue non ! Solofo Ranaivo
Ceux d’en haut…
Par Sylvia Mara
l y a fort longtemps, si longtemps Isouvenir, que la mémoire a du mal à s’en Retany, l’entité terrestre,
se désolait de ne pas être habitée. Alors que Relagnitse, l’entité céleste, regorgeait de monde. D’en bas, Retany entendait les Célestes jouer, courir, chanter. Et parfois, quand ils se disputaient, Relagnitse se fâchait. Alors Retany pouvait entendre ses grondements menaçants et ses cris de tonnerre, et voir les éclairs de sa fureur, faisant éclater ses enfants en pleurs. Retany vibrait d’un si grand désir, le désir d’avoir des enfants, que ses vibrations créaient autour d’elle un puissant rayon d’attraction. Et un jour, un Céleste aventurier fut happé et parvint sur terre. C’était un être bleu, de l’une des sept couleurs du ciel, et son corps était fait d’air et de lumière. Retany le recréa à son image en lui donnant sa consistance et sa
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Contes du Sud couleur, le marron qu’elle possède en mille nuances. Mais elle ne réussit pas à tout transformer car Relagnitse avait placé au milieu du front de chacun de ses enfants, en les créant, une graine de pouvoir que ceux-ci faisaient grandir par le travail, et au milieu de leur poitrine une boule qu’ils illuminaient par l’amour. La graine alla s’enfouir au fond du crâne du nouveau Terrestre pour conserver son nom de Céleste et son identité première, et la boule lumineuse prit place plus à l’intérieur, derrière une grille osseuse, pour préserver le pouvoir, la couleur bleue et l’identité de l’ancien Céleste. - Un seul enfant peut-il suffire ? se lamentait Retany, augmentant ainsi ses vibrations. Alors d’autres êtres arrivèrent, d’abord le jaune, le rose, puis le blanc, le vert, enfin le rubis et le violet. Réjouie et comblée, Retany procédait chaque fois à la transformation des Célestes. Ainsi, leur corps devenu dense, ils ne pouvaient se mouvoir que sur la terre. Un jour, l’un d’entre eux, le dénommé Manga, nom qu’il s’était donné en écoutant une poussée intérieure, remarqua un arbre dont le tronc était d’une belle couleur et d’allure séduisante. Sans trop penser à ce qu’il allait en faire, il le coupa, le nettoya et l’abandonna. Quelques jours plus tard, Vony survint, trouva le tronc abandonné, le jugea d’une belle couleur et d’allure séduisante, et se mit à enlever l’écorce, afin de laisser voir la couleur encore plus belle que celle-ci cachait. Satisfait de son travail, il partit. Quelques jours après, Mavokely passa. Il trouva le tronc d’une belle couleur et d’allure séduisante,
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et se mit à le polir. Il s’était écoulé un certain nombre de jours quand Fotsy, à son tour, passa et trouva le tronc bien beau, bien doux et d’allure séduisante. Il le prit et l’examina de plus près. Fabriquant un outil avec une pierre, il se mit à tailler le tronc à sa ressemblance. Seulement, il en rajouta en formant des rondeurs ici et là, à la hauteur de la poitrine, au niveau des hanches, des bras et des mollets. Ravi de son chef-d’œuvre, il le laissa sur place et partit. Quelques jours s’étaient écoulés quand passa Maitso. Il découvrit la statuette, belle et séduisante. Il la prit, et la trouvant trop petite, se dit : « Je pourrais l’agrandir jusqu’au moins à la hauteur de mes épaules » Il creusa d’abord la terre et allongea la statuette dans le trou qu’il obtint. Le lendemain, il revint, déterra la statue et la lava à l’eau. Elle avait pris la consistance de la terre. Ensuite il l’exposa à l’air. Elle se mit à grandir et à grossir à vue d’œil. Puis il la passa au feu, afin de lui donner une couleur encore plus belle, celle de l’ébène, la couleur terrestre en puissance. Son œuvre réussie, il la contempla une dernière fois et s’en fut. Pendant ce temps, en haut, Relagnitse tempêtait : son fils aîné, Masoandro, le soleil, son préféré, lui fit part de son désir de descendre sur la terre chercher ses frères mystérieusement disparus. Des éclairs se mirent à zébrer les hauteurs, le tonnerre à gronder, et la foudre à tomber. Un arbre sur terre fut touché. Passant près de cet arbre, VolaMena observait, effaré le feu qui commençait à consumer
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le végétal. Son attention fut attirée par un corps adossé à l’arbre voisin. Il courut vers lui, constata l’imitation mais, la trouvant réussie, il voulut la sauver et l’installa au fond d’une grotte. Il la veilla un moment et la sachant enfin hors de danger, il la laissa là et partit. Malgré la colère de sa mère, Masoandro descendit sur terre. Sa lumière était telle qu’il attira à lui les sept êtres qui l’habitaient. Regardant au fond de leur cœur, il les reconnut. - Viens voir la beauté que j’ai mise au jour ! proposa Volomparasy. Elle était nue quand je l’ai trouvée, et j’ai créé des accessoires pour elle. Masoandro et les autres le suivirent et découvrirent la grande et belle statue aux formes gracieuses et rondes, drapée d’un magnifique tissu et parée de beaux bijoux. Avant que sa suite pût réagir, Masoandro, émerveillé par tant de grâce et de beauté, souffla dans sa direction. La statue se mit à cligner des yeux, à bouger et à marcher. Comme elle ressemblait bizarrement à l’instrument que Retany utilisait pour fabriquer leur vêtement, les êtres s’écrièrent à l’unisson : Ampela ! Celle-ci sourit. Le cœur céleste des êtres en battit follement. Dans un même élan, ils se jetèrent vers elle. - Elle est à moi ! émirent sept voix à l’unisson. - Elle pourrait être à moi aussi, répondit Masoandro fermement. Je lui ai donné la vie. Allons donc voir ma mère en haut, elle saura nous dire. Accrochez-vous à moi. Masoandro et les sept êtres s’envolèrent au ciel, emportant Ampela avec eux. Cette fois-là, ce fut Retany qui trembla de fureur, s’emportant contre Masoandro dont elle n’avait pas réussi à annihiler l’attraction. Reconnaissant ses enfants de
loin, malgré leurs couleurs de terre, Relagnitse bleuit de joie. Mais elle se retint de se manifester en voyant le signe que lui fit Masoandro. - Ô ma mère, je te ramène des êtres de la terre avec lesquels je suis entré en dispute. Chacun veut épouser Ampela, alors que c’est moi qui ai des droits sur elle car je lui ai donné la vie. - Écoutez-moi, décréta alors Relagnitse, toi, Manga, tu as identifié le tronc qui a permis la création d’Ampela, tu es donc son ancêtre. Vony, tu as enlevé l’écorce qui la rendait dure, tu es son guide. Mavokely, tu l’as polie et préparée, tu es son éducateur. Fotsy, tu l’as taillée et lui as donné forme, tu es son père et sa mère. Maitso, tu l’as fait grandir, tu es son frère. Vola-Mena, tu as veillé sur elle et lui as sauvé la vie, tu es son ancêtre gardien. Masoandro, tu lui as donné la vie, tu es son zagnahare, son créateur. Et toi, Volomparasy, qui l’as habillée et parée de bijoux, tu es son époux. Les êtres se rendirent au verdict de Relagnitse. Celle-ci détacha une île de son royaume : - Cette île est désormais vôtre. Vous y retrouverez tout ce que vous avez vu ici. Protégez-la bien et transmettez les connaissances à vos descendants. Masoandro, votre frère aîné, veillera sur vous d’ici-haut, et quand il sera occupé, c’est votre petite sœur, Volana qui le relaiera. Soyez heureux en ne faisant que le bien, et préservez votre fihavanana. Depuis ce jour, le soleil et la lune se montrent au firmament pour dispenser leur lumière. Un conte est un conte, je décroche les étoiles, vous en ornez le plafond de votre case.
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Coulisse on TV Le 28 avril, alors que la chaîne TV Plus Madagascar fêtait ses 14 ans d’existence, son divertissement phare « Coulisse on TV » soufflait sa première bougie. Une émission de vraie proximité avec les stars, sans paillettes ni langue de bois. Le public en redemande.
sur la vague du unplugged (non électrique), l’émission Coulisse on TV est vrai carton depuis un an. Au programme, « du live acoustique accompagné de Spleinunurfant de confidences que les artistes ne font pas d’habitude », commentent Heri-Lanto
Rasolomalala et Christina Rakotoniaina, les deux animateurs. Sautes d’humeur
PLUS PRÈS DES
pendant les répétitions, temps passé devant le miroir, trac, coups de colère… les invités sont filmés avant et après leur prestation en plateau, une sorte de making of de l’émission, parfois complice, parfois très indiscret. « On vient les voir dans leur loge, alors qu’ils sont en train de se préparer pour le show. C’est une atmosphère très particulière qui favorise la confidence. Plus qu’une bio classique, on veut savoir ce qu’ils ont dans le ventre, quitte souvent à les titiller. » À ce jour, une cinquantaine d’artistes sont passés chez Heri-Lanto et Christina. Rolf & Imiangaly, Tence Mena, Bodo, Hanitra de Tarika Be, Mikea, Kiaka, Gothlieb… les plus grandes stars locales ont accepté de jouer le jeu du format acoustique, même les moins prédisposés à ce style, comme Tence Mena. Sans parler de duos inédits, pour ne pas dire historiques comme celui de Randrantelo avec Gothlieb, ou Bodo avec Felaniary. Musicalement, Coulisse on TV brasse large : R’nB, soul, jazz, tsapiky, salegy, baoejy., fidèle à sa vocation d’émission grand public. Deux portraitistes, Riri et Andry Patrick, sont également présents sur les tournages pour croquer les stars sur le vif. L’émission suit des thématiques, par exemple les chansons d’amour en février, pour la Saint-Valentin, avec cette année la participation de Kiady et Fanja Andriamanantena. Dans un proche avenir, Heri-Lanto et Christina espèrent
ÉTOILES
MÉDIAS pouvoir filmer les artistes directement chez eux, en famille ou avec leurs amis, dans leur quotidien le plus prosaïque. En attendant, le plateau spécial premier anniversaire n’a pas fait démentir la popularité de l’émission : pour l’occasion, le public constitué de membres de Fanakaiky Plus, le fan-club de la chaîne, était assis non pas face, mais aux côtés des stars. Avant l’émission de télé, il y avait déjà un Coulisse on Radio diffusé sur Radio Nostalgie 100.2 FM. À la demande des auditeurs, le concept a été déplacé vers le petit écran, et c’est à ce moment que sont arrivés Heri-Lanto et Christina. « Rendre l’émission plus vivante, qu’on rigole, qu’on s’amuse avec les artistes. Soigner le visuel aussi, et pourquoi pas un tapis rouge ? », s’interrogent les deux animateurs toujours en tête d’innovations. Les artistes sont choisis chaque début de semaine lors d’un briefing chez Prod Plus. « Nous en prévoyons toujours deux, au cas où celui qui est programmé ait un empêchement. Nous sommes aux petits soins pour eux, nous leur fournissons tout ce dont ils ont besoin sur le plateau : le matériel, le nombre exact de musiciens. » Le reste, c’est question d’ambiance, côté public, et de feeling, côté artistes. L’un dans l’autre ne pouvant faire que de bonnes audiences. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
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Mondoblog © photo : Marthe Le More
Dakar
Du 6 au 14 avril, l’équipe de l’émission de RFI « L’Atelier des médias » était à Dakar pour animer la formation Mondoblog. Les 52 meilleurs contributeurs de cette plateforme francophone étaient réunis pour des échanges autres que virtuels. Dans la sélection, un Malgache et un collaborateur mauricien de no comment®… classe !
n direct du monde et en VF ». En 2010, l’équipe de l’émission «E L’Atelier des médias diffusée sur Radio France internationale (RFI) crée la plateforme mondoblog.org. Objectif, développer une
blogosphère en langue française de qualité dans les pays du Sud.
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Mondoblog ce sont aujourd’hui 250 contributeurs (100 sélectionnés en 2010 et 150 en 2012) qui parlent des réalités de leur pays, de leur culture, de leur quotidien. Ils proviennent d’horizons aussi divers que l’Afrique, l’Europe, le Canada, le Brésil ou Haïti. Une quarantaine de pays en tout. Madagascar est pour sa part représentée par 12 blogueurs. En 2011, deux d’entre eux avaient déjà assisté à une formation à Dakar. À savoir Lalatiana Rahariniaina (ariniaina.mondoblog.org) qui pense le blogging comme « un devoir citoyen » lui permettant de « montrer une facette de Madagascar qu’on ne trouve pas dans les brochures », et Guénolé Ravelomahafaly (tulearenvie.mondoblog.org) qui blogue pour entretenir sa passion pour l’écriture et trouve « magique » de pouvoir « se rencontrer en vrai » après tous ces échanges virtuels. Cette année encore, 52 « mondoblogueurs », sélectionnés par Simon
ÇA S’ÉCLATE AU SÉN
MÉDIAS Decreuze et Ziad Maalouf, le binôme qui pilote l’émission, ont pu assister à une formation d’une dizaine de jours en journalisme 2.0 dans la capitale sénégalaise. En plus de RFI, des représentants de Reporters sans frontières (RSF) et de France 24 étaient là pour prodiguer leurs conseils. Pour cette session 2013, l’ambassadeur de la Grande Île était Rija Randrianomanana (gasikara. mondoblog.org). (N.D.L.R., sans oublier côté mauricien, un correspondant régulier de no comment® que nous appellerons Stéphane H. (il se reconnaîtra). C’est justement en lisant les blogs de Guénolé et Lalatiana que Rija a voulu s’inscrire à cette deuxième saison de Mondoblog. Le concept l’enthousiasme : « On est libres, explique-t-il. On est comme des minireporters traitant de faits de société souvent négligés par les grands médias. La mosaïque des personnalités et des styles fait de Mondoblog une plateforme unique ! » Cette formation à Dakar est son premier voyage à l’étranger. Un déclic positif : « Rien que de discuter avec les collègues blogueurs de toutes origines est déjà enrichissant. En plus des cours fournis par RFI, c’est le top ! » Rija a vécu cette formation avant tout comme aventure humaine. Également comme un encouragement supplémentaire à persévérer dans le blogging qui peut, selon lui, « changer le monde positivement ». Dans les médias sinon dans l’immédiat… Stéphane Huët
ÉGAL !
FRÉDÉRIC RANDRIAMAMONJY « Une histoire d’amour un peu ratée » Uni pour le meilleur et pour le pire, le couple russomalgache n’a pas survécu à l’effondrement des idéologies. Même au plus fort de la lune de miel, il y eut de sérieux coups de canif dans le contrat, nous rappelle Frédéric Randriamamonjy, ambassadeur à Moscou de 1976 à 1986.
La
Russie à Mada 56
Comment pourrait-on qualifier les relations russomalgaches au cours de ces quarante dernières années ? Avant l’effondrement de l’Union soviétique (URSS, Union des républiques socialistes soviétiques) en 1991, les rapports entre les deux pays étaient au beau fixe, au moins pour l’armement, la sécurité et les questions idéologiques. Les relations diplomatiques ont officiellement commencé en 1972, il n’y en avait jamais eu avant. Madagascar partageait la même idéologie que la Russie de l’époque, c’est-à-dire le socialisme d’inspiration marxiste-léniniste. Grâce à cela, nous étions vraiment gâtés par le « grand frère » soviétique. En plus des dons matériels, on bénéficiait de formations pour les officiers et les bacheliers. Il y en avait bien 400 par an à l’époque où je m’y trouvais. Les secteurs les plus pourvus étaient la mécanique, la télécommunication, l’administration, l’éducation, l’élevage et l’agriculture. A l’époque, la majorité des administrateurs et techniciens ayant un poste de
responsabilité chez nous avait étudié en URSS. Il y a des amicales d’anciens étudiants : par exemple Svai pour ceux qui étaient en Ukraine, ils sont bien une cinquantaine d’adhérents. Qu’attendait en retour l’Union soviétique ? Notre alignement et notre vote positif pour sa politique aux réunions des Nations Unis. Je voudrais rappeler que Madagascar a été le seul Etat à avoir osé soutenir l’Union soviétique sur l’affaire de l’Afghanistan au tout début des années 80. Elle ne nous a rien demandé en contrepartie. D’ailleurs, nous n’avions rien à lui offrir… Comment cela se passait-il au plan des échanges commerciaux ? Le point commun entre nos deux pays était qu’aucun n’avait de devises, alors les Russes nous incitaient à faire du troc. Mais à leurs yeux, nous, les Malgaches, n’étions pas des gens « corrects » en affaire, et cela les a pas mal refroidi. Je me souviens de cette fois où ils nous avaient commandé 500 tonnes de girofle. Un contrat avait été signé, on leur en promettait autant qu’ils en voulaient. Sauf qu’à la date convenue, leurs bateaux arrivant dans nos ports, nous n’avions que 500 kilos à leur fournir ! Les exemples de cette sorte sont nombreux. C’est à cause de ces bourdes commises par les opérateurs malgaches que les échanges commerciaux, qui auraient pu bien marcher, sont restés au point mort.
ÉCO
Où en est aujourd’hui la relation ? Comme je ne suis plus en fonction, je n’ai plus beaucoup d’informations récentes à partager. Toutefois, je me fais mes petites analyses, en tant que simple citoyen, qui n’engagent que moi. J’ai le sentiment que depuis ces incidents, la relation n’a pas progressé. Ces dernières années, je n’ai pas beaucoup entendu parler d’échanges commerciaux. Certes, les journaux ne sont pas tous les jours obligés d’en parler, mais quand même, c’est trop silencieux. En ce qui concerne l’armement, par exemple, la France est redevenue notre principal partenaire. Comment les Russes nous voient-ils depuis leurs steppes glacées ? Contrairement à d’autres pays qui déconseillent la destination Madagascar en raison de l’insécurité, les Russes cultivent l’image presque le fantasme - d’un paradis tropical. Précisément parce que eux vivent dans le cercle polaire arctique, avec un sol gelé, impropre à la culture, une bonne partie de l’année. Ils voient Madagascar comme une terre riche où les produits frais sont abondants et à moindre prix. Je ne sais pas où ça en est aujourd’hui, mais il y a 30 ans, c’était leur destination de vacances favorite… Propos recueillis par Solofo Ranaivo
VINGT ANS APRÈS… Pas si absents que ça les Russes ! En août dernier, les médias locaux ont complaisamment commenté la visite au palais de la Primature d’une délégation russe menée en grandes pompes par l’ambassadeur de Russie à Madagascar et un envoyé spécial du Président de la Fédération de Russie pour la zone Afrique. Était également présent un conseiller du président de la très influente Gazprombank. D’après ce qui en a percé, l’enjeu était de ranimer les relations bilatérales entre les deux pays, notamment au plan de la coopération économique. À noter que la Gazprombank appartient en propre au groupe Gazprom, premier exploitant et premier exportateur de gaz au monde. Depuis 2005, il est aussi un acteur majeur sur le marché mondial du pétrole. Le pétrole malgache donnerait-il des idées ? Malgré nos demandes réitérées à l’Ambassade de Russie, impossible d’en savoir plus…
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Déco
MATRIOCHKA La poupée qui fait niet as de déco russe sans les fameuses matriochkas, ces poupées en bois renfermant jusqu’à dix figurines Pla paysanne similaires de taille plus petite. Le mot est dérivé du prénom féminin Matriona, désignant en Russie corpulente et robuste. Ainsi les poupées russes symbolisent-elles la fertilité, la famille, le bon
peuple dans son ensemble. La poupée la plus grande est une femme vêtue d’un sarafan (robe traditionnelle russe) tenant un nid. Les autres poupées peuvent être des deux sexes, la plus petite étant un bébé qui ne s’ouvre pas. Les plus prisées sont en bois de tilleul, mais la plupart sont en bouleau. Contre toute attente, les matriochkas sont une forme d’artisanat russe récente. Les premières datent de 1890, probablement inspirées de poupées souvenirs rapportées du Japon. En 1900, elles sont présentées en tant que jouets à l’exposition universelle de Paris et remportent une médaille de bronze. Volontiers politiques, elles représentaient sous la Perestroïka, par ordre décroissant Mikhaïl Gorbatchev, Léonid Brejnev, Nikita Khrouchtchev, Staline et Lénine. Des versions plus récentes commencent avec Vladimir Poutine puis continuent avec Boris Eltsine, Gorbatchev, Staline et Lénine…
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J.A.
À la vôtre
RUSSKY STANDART Avec modération ! râce à la société du milliardaire russe Roustam Tariko, la Russian Standard Corporation (Russki Standart), la G Russie est devenue le deuxième producteur mondial de vodka. Cette boisson, également appelée « petite eau » est distillée à Moscou depuis le XVe siècle, mais on doit sa recette moderne au grand savant Dimitri Mendeleïev, l’inventeur en 1869 de la table des éléments chimiques qui porte son nom. C’est lui qui a déterminé son degré « idéal » à 40 % d’alcool. Parmi les grandes marques de vodka premium, trois sont produites par la Russky Standart, à savoir la Russian Standard Original lancée en 1998, la Platinum en 2001 et l’Imperia en 2004 ; elles représentent aujourd’hui 65 % du marché des vodkas haut de gamme en Russie. Elles sont distillées à SaintPétersbourg à base de blé des steppes et de l’eau glaciaire naturelle puisée dans le Lac Ladoga. La filtration est réalisée avec du cristal de quartz ou des fils d’argent pour obtenir un goût hors du commun. Elles se dégustent pures ou avec de la glace pilée accompagnées de zakouski, ces fameux canapés de charcuteries, de poissons, de caviar de saumon et de cornichons aigres-doux. Na zdorovie (à la vôtre)… avec modération bien sûr ! A.Z.R.
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Ivan WULFFAERT Dans les cinq prochaines années, la NBM (Nouvelle Brasserie de Madagascar) ambitionne de détenir 20 % des parts du marché de la bière à Madagascar, contre 9 % aujourd’hui. Une stratégie axée sur le choix et la diversité, comme l’explique Ivan Wulffaert, son nouveau directeur général.
e monopole a trop longtemps régné sur le marché de la bière à «L Madagascar. Cela ne correspond pas à la volonté des consommateurs qui veulent plus de choix et des produits de standard international. »
Nommé directeur général depuis fin avril en remplacement de Guy Lecloux, Ivan Wulffaert, Belge néerlandophone, entend bien poursuivre la politique d’« ouverture » du marché malgache commencée en 2007 par la NBM. Consortium de brasseurs à capitaux belges (Unibra SA), mauriciens (Phoenix Beverages Ltd) et français (Proparco), la NBM a notablement modifié le marché local de la bière en introduisant la marque Skol en 2010 et Libertalia en 2012. La société a de solides cartouches. D’abord la licence et le savoirfaire de Skol, la troisième plus importante marque de bière au monde, et même numéro un en Amérique latine, avec notamment plus de 50 % de parts de marché au Brésil. Mais la NBM c’est aussi la tradition belge des bières d’abbaye à fermentation haute, comme Libertalia, la première du genre à être produite à Madagascar. « Nous pensons qu’il y a un vrai créneau pour les bières de dégustation à Madagascar, en plus des pils (bière blonde à fermentation basse) de type Skol qui dominent nettement
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La qualité fera la
ÉCO le marché. En Belgique, nous avons cette tradition des bières fruitées, des bières brunes, et c’est cela que nous voulons développer ici. » Au regard des difficultés qu’a connues la NBM pour s’installer (trois ans d’âpres polémiques depuis la construction de la brasserie d’Ambatolampy en 2007 et la sortie des premières Skol en octobre 2010), Ivan Wulffaert se veut serein pour l’avenir. « Nous n’avons réellement commencé à vendre qu’en 2011 et nous détenons déjà 9 % des parts de marché. En visant les 20 % pour les cinq années à venir, nous pensons être complètement réalistes. » A la différence de son prédécesseur qui apparaissait comme un spécialiste de l’ingénierie des brasseries, lui se veut d’abord un « commercial », un « chasseur de marché », avec à son actif l’organisation de l’usine Skol au Rwanda en 2011. « En commercial déterminé, je suis convaincu qu’il faut d’abord travailler ses propres forces, plutôt que de s’organiser en fonction de la concurrence. L’entreprise doit suivre son chemin et jouer ses atouts sans état d’âme. Dans cette industrie, personne n’a la formule magique. Au final, seule la qualité fait la différence. » Et de rappeler que Skol a reçu cette année le Label de Qualité Or remis par Monde Sélection à Bruxelles, dans la catégorie des bières pils. « On a un super produit apprécié des Malgaches et reconnu mondialement. On a même été sollicités par d’autres brasseurs pour lancer d’autres bières. Après deux ans et demi de mise en production, j’appelle cela un vrai succès… » Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
différence
Eudoxie
Diego-Suarez
ÉCO
VOLASOA BEANJARA
La directrice exécutive du dynamique Office régional du tourisme de Diego-Suarez est l’archétype des jeunes Malgaches comme nous les aimons. Compétente et passionnée par son travail.
ée à Ambanja, Eudoxie a passé toute sa vie dans la région Diana à l’exception N des cinq années d’études supérieures à l’Imgam à Antananarivo. Cette diplômée en administration d’entreprise n’a connu à ce jour qu’un seul poste. « Depuis mai 2008, je travaille à l’Office régional du tourisme de DiegoSuarez (ORTDS) où je m’épanouis pleinement. J’aime les nombreux contacts que procure ce métier. Que ce soit avec les touristes qui viennent chercher des renseignements, les autorités et mes homologues des autres régions. J’ai vraiment l’impression de participer au développement économique de ma région et c’est cela qui correspond à ma vocation ! » Huit autres personnes complètent l’équipe exécutive de l’ORTDS. Elles ne sont pas de trop tant cet Office fait preuve d’initiatives remarquables telle la valorisation de sites touristiques. Après les tsingy rouges, l’ORTDS aménage le site magique de la mer d’émeraude. De l’installation de paillottes à la formation et l’encadrement des piroguiers, la tâche est complexe. L’ORTDS prépare actuellement sa participation au salon Solidarissimo à Colmar en novembre. Lors de ce grand salon du tourisme et de l’économie solidaire, sera présenté l’ensemble des produits touristiques agrémentés de leurs attractions à forte connotation solidaire. « On a toujours envie de faire plus et de faire mieux. » Belle leçon à retenir… Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg
Une directrice au top
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Malgré des « résultats en léger retrait » pour le début 2013, la compagnie française entend rester sereine quant à la destination Madagascar. Pour son directeur de marché, la vente des Airbus A340 et la recherche de « partenariats renforcés » avec Air Madagascar préparent déjà l’après-crise…
Comment se porte la destination Madagascar vue d’Air France ? Depuis la crise de 2009, je dirais qu’on est on en veille active, on attend de voir comment le marché va évoluer dans les mois à venir. Pour l’instant, on est resserrés sur un volume annuel de 38 000 passagers Air France au départ de Tana. Si on compare début 2013 à début 2012, on est même en léger retrait. Le pays a du mal à remonter la pente, et la conjoncture internationale n’arrange rien.
Frédéric
BURBAN
DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AIR FRANCE POUR MADAGASCAR ET LES COMORES
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Laisser passer
Corsair International qui suspend d’un coup ses trois vols hebdomadaires, c’est loin d’être rassurant… Ils ont délesté la destination de janvier à la mi-avril, puis de la mimai à la mi-juin, car je suppose que leur taux de remplissage n’était pas satisfaisant. C’est une réaction normale dans l’aérien. Air France aussi peut être amené à le faire. Comme toute compagnie tenue à des résultats, on se règle sur l’offre et la demande : si l’offre se développe on augmente nos fréquences, si elle ne suit pas on resserre la voilure. C’est ce qu’on a fait après la crise de 2009 en revenant à trois vols hebdomadaires pour la période d’hiver et quatre pour la période d’été (avril-octobre), alors qu’on était montés jusqu’à six vols à l’été 2008 ! Maintenant quatre vols hebdomadaires, c’est déjà conséquent… c’est d'ailleurs la fréquence d’Air Madagascar, notre principal concurrent. Il faut reconnaître qu’il y a quand même une belle offre en été, même si la destination vaut beaucoup plus que cela. Pour ma part, je me fixe l’objectif de revenir à six vols hebdomadaires d’ici trois ou quatre ans. J’estime que c’est réaliste, juste laisser passer le mauvais grain… On est loin des 20 % de touristes supplémentaires que les observateurs pronostiquaient pour 2013… La crise s’est durcie en Europe. Pour des raisons de restriction budgétaire, les touristes européens ont tendance à privilégier les destinations courtes, comme le bassin méditerranéen. On constate aussi que le business est en train de changer de nature : il est davantage concentré sur l’Asie, la Chine en particulier. La clientèle affaire est toujours là, mais elle va sur d’autres marchés. Tous les hubs (plateformes de correspondance) en direction de l’Europe en pâtissent. Cela a également des répercussions sur le transport de fret.
ÉCO Huit compagnies aériennes desservant directement ou indirectement Madagascar, n’est ce pas trop finalement ? La concurrence est toujours bonne pour les usagers. En tant qu’opérateurs, elle nous oblige à nous battre et ne jamais tenir nos positions pour acquises. À Madagascar, on a toujours eu une longueur d’avance en termes de parts de marché, mais depuis la fin 2012 on voit que la compagnie nationale malgache est en train de rattraper l’écart. Elle commence même à prendre le leadership. Cela ne peut que nous inciter à redoubler d’efforts. Par exemple, Air France a l’image d’une compagnie de prestige mais qui serait plus chère que les autres. En réalité, nous avons une large palette de tarifs économiques avec une promotion cet été : Tana-Paris aller-retour à 500 USD (dollars américains) hors taxes. C’est AIR FRANCE - KLM cela que nous devons valoriser EN CHIFFRES auprès des agences de voyage 77,4 millions de passagers et des entreprises que nous en 2012 démarchons. Il faut savoir que 253 destinations dans 105 pays sur un vol international, 25 % À Madagascar depuis 1946 de la vente des billets repose sur avec à ce jour : notre action commerciale au 38 000 passagers par an au départ de Tana niveau local, le reste étant vendu 4 vols hebdomadaires à l’extérieur. Néanmoins, c’est long-courrier parfois de ces 25 % que dépend 2 vols hebdomadaires cargo la rentabilité du vol. Le nerf Flotte : Boeing B-777 200 et 300 de la guerre aujourd’hui, c’est Personnel : 42 employés aussi la force commerciale, pas
le mauvais grain…
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UN GESTIONNAIRE DANS L’AVION À la tête de sa « PME de 42 personnes », Il se sent plus l’âme d’un gestionnaire que d’un technicien de l’aviation. La preuve, il est Breton, le pied marin, rien à voir a priori avec l’aérien ! À 48 ans, marié, père de deux enfants de 10 et 12 ans, c’est sa première mission à l’étranger, bien que tout son parcours professionnel se soit déroulé dans la maison Air France. Après des études en marketing et publicité, et une première expérience en Californie dans le cattering business (restauration), où il aura l’occasion de servir les équipes de tournage de George Lucas, Coppola ou Ron Howard, il entre en 1990 comme attaché commercial à Air Inter, puis Air France au moment de la fusion en 1996. Le marché intérieur devient sa spécialité, successivement comme commercial, homme de marketing et négociateur grands comptes. Puis l’envie de bouger le prend et le voici nommé directeur de marché pour Madagascar et les Comores en septembre 2012. Une mission de quatre ans où il espère bien accompagner la destination Madagascar à sortir de la zone de turbulence où elle est prise depuis 2009.
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seulement la prestation technique qui est à peu près la même partout. Que dites-vous à ceux qui estiment que le monopole d’Air Madagascar sur les lignes intérieures est un frein au développement de la destination sur l’international ? Je me garderais bien de me prononcer sur un dossier qui regarde les Malgaches seuls. La participation d’Air France au capital de la compagnie malgache, à hauteur de 1,5 % précisément, ne nous donne aucune voix au chapitre. Tout ce que je puis dire, c’est que nous n’avons pas vocation, en tant que premier transporteur long-courrier européen, à faire du vol intérieur - on en fait en France et ça nous suffit. En revanche, ce qu’on souhaite, c’est travailler en bonne intelligence avec Air Madagascar pour rendre le ciel malgache toujours plus opérationnel. Nous voudrions à termes établir une politique de partage de code (code share) qui nous permettrait d’offrir, sous nos deux noms, un vol aller-retour quotidien sur la ligne Antananarivo-Paris. On pourra aussi aller plus loin, par exemple en gérant sous un même numéro de vol des passagers qui partiraient de la province malgache pour aller en France ou en Europe, avec des horaires et des correspondances programmées. On est prêts à ces partenariats renforcés. Diriez-vous que l’achat des deux Airbus A340 à Air France, en avril et juin 2012, a
finalement été une bonne affaire pour Air Madagascar ? Certains à l’époque ont parlé d’un « marché de dupes »… On a entendu et lu beaucoup de choses làdessus. Beaucoup de fantasmes ! Qu’il s’agissait d’appareils d’occasion en mauvais état dont Air France se serait débarrassé à bon prix. D’abord une dizaine d’années, ce n’est pas vieux pour des avions de ce type. Ensuite, on s’est complaisamment attardé sur deux pannes du train d’atterrissage qu’il y a eu au départ, mais qui sont en fait des dysfonctionnements normaux, liés au protocole de réglage. La vérité est que ces appareils ont une performance tout à fait dans les normes. En 13 mois, ils ont boosté les résultats de la compagnie nationale . Ils sont aujourd’hui le fleuron de la flotte longcourrier d’Air Madagascar. L’un d’entre eux est d’ailleurs utilisé sur la ligne AntananarivoBangkok. Pour autant, ils n’ont pas permis de faire sortir la compagnie nationale de la liste noire des transporteurs européens, alors que c’était le but de la manœuvre… Elle a tous les éléments pour en sortir dans un délai que j’espère maintenant court, il faut savoir temporiser avec les procédures européennes. En fait, l’interdiction de se poser dans l’Union européenne, France y compris, qui la frappe depuis 2011 avec l’affaire des deux Boeing 767, ne concerne que les avions
qui sont immatriculés à Madagascar. Or l’Airbus A340 qui fait la desserte Tana-Paris est immatriculé en Islande et se pose donc en toute légalité… Le protocole d’accord de janvier 2012 qui a permis la vente des Airbus parle d’une « mise en commun des compétences » entre Air France et Air Madagascar. N’y a-t-il pas un risque de cartellisation ? Le protocole parle uniquement d’échange de compétences au niveau de la maintenance des appareils, c’est-à-dire le support engineering, avion, moteurs et équipements. On a ce savoir-faire sur les A340, il est normal qu’on forme le personnel navigant technique malgache à leur utilisation. La règle sur la concurrence nous interdit d’aller audelà, notamment pour tout ce qui concernerait la mise en commun des politiques tarifaires. Les sanctions seraient lourdes si on s’y risquait ! On a tout simplement la volonté de construire quelque chose de durable avec Air Madagascar, et si on le fait, c’est qu’on est convaincu que cette compagnie est fiable.
Les Airbus A340 ont boosté les ventes d’Air Madagascar
Air France à Madagascar, c’est également tout un volet social et environnemental… À travers la Fondation Air France, on est très engagés sur le front de la protection de l’enfance. En 2012, on a financé sept projets qui sont allés au bénéfice d’associations comme Aïna, AuditionSolidarité ou SOS Village d’enfants. Depuis 2008, on est également sur un projet très ambitieux de lutte contre le changement climatique par la réduction de la déforestation. C’est le plus gros programme du genre à Madagascar, portant sur près de 500 000 hectares mis en aire protégée. En plus de nos partenaires traditionnels, la fondation GoodPlanet, le WWF (World Wildlife Fund) et l’association Etc Terra, doivent nous rejoindre cette année l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM). Ce faisant, nous sommes en totale adéquation avec notre slogan « faire du ciel le plus bel endroit sur la terre »… Propos recueillis par Alain Eid
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Patrick
sous les drapeaux La venue de la fête nationale est pour Patrick un jour très attendu. Un mois à l’avance, il change carrément de métier pour se transformer en vendeur de drapeaux. Un emploi saisonnier qui permet d’améliorer un tant soit peu l’ordinaire. Patriotique et lucratif.
du mois de juin est pour Patrick un événement très attendu. Et de Lqu’il’arrivée plus en plus intéressant à mesure qu’on se rapproche du 26 juin. Non pas soit plus patriote que les autres, tout simplement le sens des affaires ! Car
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le mois de l’asaramanitra (fête nationale) est pour lui le moment de mettre de côté son vieux stock d’antennes de télé, de câbles coaxiaux et de fils électriques qu’il vend d’ordinaire comme marchand ambulant à Analakely. A la place, le voici chargé de drapeaux à ne plus savoir où les mettre. Drapeaux blanc-rougevert évidemment. Car comme d’autres se convertissent en marchands de volailles, de jouets ou de vêtements pour la fête de l’Indépendance, lui investit dans le drapeau tricolore. Il en a de toutes les sortes. Depuis les grands formats (1 m x 0,90 m) avec hampe, à installer à sa fenêtre ou au balcon, jusqu’aux petits fanions qu’on tient à la main. « Il n’y a pas de formats standards. J’ai demandé dans des ministères les dimensions réglementaires, eux-mêmes ne le savent pas. C’est le confectionneur qui décide de la dimension, selon son humeur ou l’état de son stock de tissu », ironise Patrick, la petite
MÉTIERS trentaine. En fait, le confectionneur, c’est lui. Ou plutôt sa mère et sa femme, petites mains aux Pavillons d’Analakely, reconverties elles aussi pour l’occasion dans le drapeau national. « Elles s’y mettent dès le mois de mars. Mieux vaut avoir un bon stock d’avance, car ça part vite dès qu’on approche du 26 juin. » Drapeau en satin, en coton ou en acrylique, avec bordures en dentelles ou pas, le prix varie considérablement d’un modèle à l’autre : 6 000 Ar pour un fanion, mais jusqu’au double pour un grand format avec sa hampe. Malheureusement la crise est passée par là, les affaires sont moins florissantes que par le passé. « Si j’écoule une trentaine de grands formats dans le mois, je suis content. En fait quand les gens achètent un drapeau, ils le gardent
quatre ou cinq ans. Dommage pour nous, mais c’est au moins la preuve qu’ils sont de bonne qualité… » Père d’un enfant, Patrick avoue que l’argent des drapeaux lui permet tout juste d’améliorer l’ordinaire ou de faire la soudure les mauvais mois, à force d’économies « Sur un grand format vendu 13 000 Ar, je ne me fais que 1 000 Ar de bénéfice, ça compense tout juste l’usure des souliers », soupire-t-il. Sans parler des jours où il n’en vend aucun. Absolument bredouille quand il rentre chez lui à la nuit tombée. Un coup à hisser le drapeau blanc. Solofo Ranaivo
La tĂŞte contre les murs 70
GRAND ANGLE
Seul établissement de ce genre à Madagascar, l’hôpital universitaire de santé mentale d’Anjanamasina, appelé PK 18 dans le code tananarivien, accueille les patients atteints de troubles psychiatriques. Toxicomanes, alcooliques délirants ou simples victimes de la pauvreté ordinaire, « la folie qu’on enferme » n’est pas si regardante…
l est 11 h eures. Assis par terre, Charles (prénom Iscience-fiction. fictif), 30 ans, est en train de lire un roman de Demandez-lui de résumer ce qu’il
vient de lire, il en sera incapable. Ou s’il le fait, ce sera avec ses mots à lui, totalement incompréhensibles. Charles est atteint de schizophrénie. Une maladie mentale caractérisée par une dissociation des idées et de la personnalité. Discours bizarres, parfois délirants, Charles est incapable de faire partager son interprétation du réel. Des fois, des voix lui parlent. Aucune chance de le guérir, les médecins ne font que stabiliser son cas.
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schizophrénie est une de ces pathologies encore Lles améconnues à Madagascar, dans un environnement où troubles mentaux et du comportement toucheraient
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aujourd’hui 47 % de la population tananarivienne - presque un habitant sur deux. Cela va de l’anxiété ou de la dépression aux troubles bipolaires ou à la schizophrénie pour les formes les plus graves. « Les causes sont claires, la pauvreté chronique entraîne le stress qui peut amener au délire mental en l’absence de prise en charge », souligne le Dr Lanto Rantsifandrihamanana, directeur de l’Hôpital universitaire de santé mentale Anjanamasina, structure ayant statut d’asile d’aliénés depuis 1911 et appelée familièrement PK 18. Il constate que depuis deux ans, les jeunes entre 17 et 28 ans sont les plus touchés par ces maladies, et 23,4 % sont des étudiants. « Beaucoup de jeunes hommes arrivent ici à cause d’une consommation excessive de cannabis et d’alcool, ils représentent 70 % des patients traités dans le centre. Pour les jeunes femmes, ce sont plutôt des problèmes de dépression ou de troubles bipolaires dus à des problèmes financiers. » Les temps sont durs. Abraham a 28 ans. Originaire de Diego Suarez, il est entré à Anjanamasina il y a cinq mois pour une cure de désintoxication. « J’ai perdu ma mère très tôt et je prends du rongony (chanvre) et de l’alcool depuis mes 18 ans. Ca me rend violent, des fois je ne me contrôle plus. C’est mieux que je sois suivi par un médecin. Maintenant je voudrais arrêter les conneries et reprendre mes études en commerce international. » Inspiration profonde. Le désarroi transpire dans son sourire. Pourtant il fait partie de ces chanceux qui sont sûrs de retrouver un jour une vie normale. Ce n’est pas le cas de tout le monde, ici. « Plus le diagnostic est établi tôt,
plus les patients ont des chances de s’en sortir. Mais on est à Madagascar… Avant d’aller voir le médecin, on consulte l’ombiasy (guérisseur), le mpiandry (exorciste), les religieux. Si le mal persiste, on se résout à voir un généraliste qui finalement dirigera le malade vers le centre. Une année de perdue en moyenne… » Entre également en jeu le coût des traitements. La plupart des familles sont incapables d’acheter les médicaments nécessaires de types antidépresseurs ou anxiolytiques. Les rechutes sont monnaie courante.
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En 2012, le centre a enregistré 6 200 consultations ambulatoires contre 5 200 en 2011. Avec ses 60 malades hospitalisés, il est au maximum de sa capacité d’accueil. On doit refuser du monde par manque de lits. Sur les six unités de soins, une seule est payante. Chaque service est doté de box sécurisés ou de cellules d’isolement pour les patients agressifs ou agités. « Ils y restent cinq jours sans visites de la famille. Ici, pas de camisoles de force ni d’électrochocs. » Les patients sont suivis pendant 20 jours, trois mois pour les cas plus graves. Parmi les traitements, la « responsabilisation » du patient avec tâches ménagères, cuisine, jardinage et autres activités thérapeutiques.
Avec un peu de chance, la réinsertion est au bout du traitement. Être hospitalisé « chez les fous » est encore perçu comme quelque chose de honteux, de tabou. Le schizophrène rendu à sa famille est caché comme un témoin compromettant. Bourré de calmants ou simplement séquestré. Loin des regards. La folie qu’on enferme. Aina Zo Raberanto Photos : Parany
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Père Pedro Opeka
ASSOS nominé comme moi. Mais pourquoi moi ? C’est la première question qui m’est venue à l’esprit, parce que je suis bien conscient que je ne suis pas le seul au monde à me battre contre la pauvreté. Il y en a bien d’autres, mais qui ne sont pas forcément dans la lumière des Comment avez-vous réagi en apprenant votre nomination au Prix médias. Moi j’ai la chance de bénéficier d’une couverture médiatique relativement importante. En France, j’ai eu l’occasion de participer à Nobel de la Paix 2013 ? Mon nom figure avec 258 autres candidats. Je me suis dit : 259 nominés des émissions de télévision très regardées, comme Vivement Dimanche sur plus de sept milliards de Terriens, c’est flatteur. J’espère juste que avec Michel Drucker, à l’invitation de Mgr di Falco. Ce sont des tribunes formidables pour Akamasoa. ce n’est pas le nombre total des artisans de la paix… Même si le prix ne m’est pas attribué en octobre, Avez-vous le soutien du Pape François ? cela restera le plus grand signe de reconnaissance Nous nous connaissons fort bien, lui et moi. Nous que j’aurai reçu par rapport à mon engagement à avons fréquenté la même Faculté de théologie et de Madagascar. Ma fierté est qu’après la Slovénie, le philosophie, celle de San Miguel, près de Buenos pays d’origine de mes parents, l’Argentine, le pays Aires. C’était en 1968. Nous sommes tous les deux où je suis né, la France et le Canada, l’État malgache Argentins et tous les deux avons opté pour la vie m’a lui aussi recommandé auprès du Comité Nobel ecclésiastique. Lui comme jésuite, moi comme (N.D.L.R., conseil des ministres du 17 avril 2013). missionnaire de la communauté de Saint Vincent Cela me paye de ces 25 ans de lutte non-stop où de Paul. Mais je ne suis pas sûr que ce soient des j’ai pu parfois me sentir seul. En Slovénie, c’est la raisons valables pour lui de me soutenir. Bien qu’il première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que ait un poids considérable dans le monde, ce n’est pas le pouvoir et l’opposition arrivent à se mettre d’accord dans les attributions du Pape d’interférer avec le Prix sur une décision… ils ont fait la paix sur mon nom ! Nobel de la Paix. C’est le Comité seul, à Stockholm, qui décide et rien ni personne ne peut l’influencer. Face à vous, il y a des personnalités mondialement Les États qui me soutiennent sont uniquement des célèbres… supporteurs. Et je suis flatté d’être mis sur le même piédestal qu’eux ! Bill Clinton a été président de la première superpuissance Selon les termes de son fondateur, le Nobel de la Paix récompense économique, militaire, idéologique et culturelle au monde et il est « la personnalité ayant le mieux contribué au rapprochement Récompensant 25 ans de lutte contre la pauvreté et l’exclusion à Madagascar, le père Pedro Pablo Opeka est officiellement dans la course au Prix Nobel de la Paix 2013. Une nouvelle qu’il prend avec beaucoup de recul, sans ignorer l’énorme enjeu que cela représente pour l’association Akamasoa.
La misère, c’est la guerre
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des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Est-ce que cela s’applique à votre action ? Œuvrer pour la paix, ce n’est pas seulement mettre fin à des conflits armés. C’est aussi propager un idéal de justice et la solidarité, et de montrer concrètement que cela est possible. À l’origine d’Akamasoa, en 1989, il y a tous ces gens, hommes, femmes, enfants que je voyais vivre dans une immense décharge à ordures, transformée en bidonville. Je me disais : comment les aider à retrouver leur dignité ? La réponse est simple : en leur donnant un toit, une terre, un travail, autant de raisons d’espérer. La misère est comme la guerre, quand on y réfléchit bien. Elle génère de la violence sociale et des milliers de morts chaque jour dans le monde. À Madagascar, à travers nos 18 villages Akamasoa, ce sont plus de 300 000 personnes que nous avons sauvées de la rue. Des milliers de logements ont été construits. Uniquement en se serrant les coudes. La sortie cette année du livre « Père Pedro, prophète des bidonvilles », aux Éditions du Rocher, est-elle un élément de communication en vue de l’obtention du Nobel ? Non, c’est strictement le hasard. C’est un projet qui date de plusieurs années. Son auteur Pierre Lunel qui a déjà consacré un ouvrage à l’abbé Pierre en 2006 (L’abbé Pierre, l’insurgé de Dieu, aux Éditions n° 1) et d’autres à sœur Emmanuelle,
est venu me voir un jour, de sa propre initiative, à Andralanitra, au siège de l’association. Il est resté plusieurs mois, en me suivant partout dans mes activités. Puis il est reparti en France pour écrire son livre. Une fois ce dernier achevé, nous l’avons corrigé ensemble, c’est ce qu’on appelle une biographie autorisée (rires). Le 24 mai, profitant de la sortie officielle du livre en France, j’ai donné une conférence pour mieux faire connaître la situation à Madagascar et demander de l’aide, encore et toujours. Depuis l’arrêt des subsides de l’Union Européenne, nous avons à fournir plus de 250 tonnes de riz supplémentaires par an aux familles que nous accueillons. Un vrai casse-tête. Vous refusez les volontaires étrangers, pourquoi ? Nos villages sont autosuffisants en terme de cerveaux et de main-d’œuvre. Nous avons des médecins, des enseignants, des spécialistes en bâtiments et travaux publics, des techniciens en agriculture. La venue de bénévoles n’apporterait rien de plus en terme de savoir-faire. Pire, même sans toucher de salaire, les dépenses qu’ils occasionneraient prendraient la paye de deux travailleurs de l’Akamasoa. C’est pour cela que nous préférons les dons en espèces. Nous en avons grand besoin. Remporter le Prix Nobel de la Paix serait un coup de pouce extraordinaire. Mais quelle torture pour moi qui suit d’une timidité maladive, qui déteste être dans la lumière… Propos recueillis par Solofo Ranaivo
Bill, Pedro ou Malala ? Âgé de 65 ans, le père Pedro Pablo Opeka figure parmi les 259 nominés au Prix Nobel de la Paix 2013. Le Comité Nobel est tenu de rester muet sur les noms des candidats (209 individus et 50 organisations) jusqu’à la désignation du lauréat en octobre prochain. On connaît toutefois les favoris, car les parrains ont eux le droit d’annoncer publiquement le nom de leur poulain. Très en vue donc, l’ex-président Bill Clinton qui s’était déjà présenté l’an passé, il est très actif au sein de la Clinton Global Initiative dans la lutte contre la malaria et le sida en Afrique. Le président réformateur birman Thein Sein a également ses chances. Depuis son élection en février 2011, il a multiplié les signes d’ouverture en autorisant notamment la libération de 651 prisonniers politiques. À moins que le comité de Stockholm ne se prononce pour la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai. Cette militante antitaliban de 14 ans avait été atteinte d’une balle à la tête lors d’un attentat intervenu dans son pays, à Mingora, en octobre 2012.
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M ikea
en croisade pour les Mikea 80
Environ 2000 Mikea vivent aujourd'hui sur 70 hectares de forêts. (Š photo : Youry Bilak)
Le projet d’exploitation industriel de l’ilménite dans le SudOuest va-t-il porter un coup fatal aux derniers Mikea de la forêt sèche ? C’est ce que qu’affirme le leader du groupe musical du même nom. Rien n’est encore joué, répond la société australienne Toliara Sands.
mars dernier, le groupe Mikea, lauréat du prix RFI EtoutenDécouvertes en 2008, sort un album empreint d’une gravité particulière. Son titre, Hazolava : « au secours » en dialecte
masikoro, l’ethnie des Sakalava du Sud. Théo Rakotovao, chanteur et guitariste du groupe, y dénonce un « crime » perpétré contre les Mikea, une population dite « primitive » de la forêt sèche du Sud-Ouest, entre Toliara et Morombe, où il a lui-même grandi. Depuis dix ans, lui et son groupe ne cessent de prendre des positions passionnées en faveur de ceux qu’on appelle avec une pointe de mépris les « hommes nus » (très exagéré). En fait des paysans masikoro qui ont choisi de retourner à la forêt, il y a peut-être un siècle, pour fuir les corvées royales et les contraintes administratives. Loin de la société des hommes, ils chassent le petit gibier, se nourrissent de miel sauvage, élèvent des chèvres qu’ils troquent contre du riz. Homme libre, toujours tu chériras la forêt… Même si cette dernière est en train de se réduire comme une peau de chagrin sous la poussée des cultures sur brûlis. On estime qu’en vingt ans, la forêt des Mikea a été diminuée par dix, avoisinant aujourd’hui les 70 hectares, pour 2 000 individus y vivant encore. « A ce rythme, pas sûr qu’il y ait encore des Mikea dans dix ans », soupire Théo Rakotovao, sourire crispé. D’autant qu’un danger supplémentaire les menace : le projet d’exploitation industrielle de l’ilménite par la société australienne Toliara Sands (ex-Madagascar Ressources). « En polluant le peu d’eau qu’il est possible de recueillir là-bas, ils vont acculer les Mikea à la disparition. Cela est d’autant plus scandaleux que cette forêt est classée aire
NATURE protégée par Madagascar National Parks (MNP). Mais que pèsent 2 000 Mikea comparés aux 400 000 tonnes d’ilménite et aux 43 tonnes de zircon par an promises par cette exploitation ? », ironise Théo Rakotovao. Soutenu par d’autres artistes, comme Dama de Mahaleo ou D’Gary, et des associations masikoro, il conteste que cette exploitation puisse profiter aux locaux en terme d’embauche. « Les Mikea n’ont pas le profil, ce sont des chasseurs-cueilleurs sans compétences particulières. Nous souhaitons entrer en pourparler avec Toliara Sands pour trouver au plus vite une solution », lance le chanteur. Interrogée par no comment, Toliara Sands, par la voix de son responsable de la relation Théo Rakotovao avec les institutions, Lalalison Razafintsalama, évoque « un manque d’information et une mauvaise compréhension ». Ce pourquoi d’ailleurs la société australienne avait organisé un salon à l’hôtel Carlton, en avril dernier. Pour lui, le carré minier de Ranobe, dont l’exploitation pourrait commencer en 2015, se trouve à pas moins de 150 kilomètres de la forêt des Mikea, « et non en plein cœur comme on l’a dit ». Mettant en avant les études d’impact environnemental, il nie également que l’exploitation 81
puisse polluer les cours d’eau ou l’air respiré par les Mikea : « Nous sommes trop loin et nous n’utiliserons que de l’eau souterraine. » La route qui doit être construite début 2014 et qui mènera vers la jetée portuaire de Toliara est également sujette à polémique. « Elle prendra la direction sud, sans passer par la forêt des Mikea au nord-ouest », précise-t-il. Quant au volet social, Lalalison Lalalison Razafintsalama Razafintsalama affirme que Toliara de Toliara Sands Sands a déjà un « programme et un budget conséquent pour œuvrer dans le sens du développement durable. Et ce budget, ce n’est pas la loi qui nous l’impose, c’est notre volonté. » Au niveau des emplois, il fait valoir que les populations locales seront priorisées en fonction de leurs compétences, « mais on ne peut pas sacrifier l’entreprise pour donner du travail à des gens sans qualification. Trop de social tue l’économie. » « Plus de peur que de mal » en somme, fait valoir Toliara Sands, précisant que de toutes les façons, il n’est pas encore certain que l’exploitation aura lieu. Pour l’heure, la société australienne en est encore à constituer les documents pour l’obtention du permis environnemental et du permis d’opérer. « Nous sommes en phase de faisabilité finale, ce qui veut dire qu’aucune décision n’a encore été prise… » Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg
Dahalokely
tokana
Dr Armand Rasoamiaramanana, le coordinateur de la mission.
La Grande Île s’enrichit d’une nouvelle espèce de dinosaure. Et non des moindres, puisque Dahalokely tokana, le « petit bandit solitaire », 90 millions d’années, est le plus vieux « saurien terrible » de Madagascar. Vivant à une époque où l’île ne faisait qu’un avec l’Inde, il pourrait être l’ancêtre commun de bien des dinosaures ayant proliféré de part et d’autre des deux terres.
epuis une vingtaine d’années, la Grande Île ne cesse de faire le bonheur des paléontologues par la profusion de D ses fossiles de dinosaures. Particulièrement dans ce périmètre
incroyablement dense en découvertes qu’est le bassin de Mahajanga. C’est là, dans des couches du Crétacé supérieur (70 à 65 millions d’années) que les plus beaux fossiles de tout l’hémisphère Sud ont été exhumés : Rapetosaurus krausei en 1995, un placide brouteur d’arbres de 15 mètres de long ;
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UN « BANDIT »
NATURE Masiakasaurus knopferi ou « lézard vicieux de Knopfer » en 2001, et carnivore d’environ 90 millions d’années dont les restes pas plus gros qu’un teckel mais plus teigneux qu’un pitbull ; sans fossiles (sept vertèbres et des morceaux de côtes) permettent parler de l’incroyable Majagunsaurus (Majaguntholus) découvert de dire qu’il mesurait entre 2,75 mètres et 4,30 mètres, taille en 2004, un bipède de 9 mètres de long, premier dinosaure qu’on soupçonne d’avoir eu des mœurs cannibales… charmante compagnie ! Et la liste n’est pas close. La preuve : la même équipe de chercheurs - des scientifiques de l’université d’Antananarivo et de l’université américaine de Stony Brooks - a annoncé le 18 avril dernier la découverte d’un nouveau spécimen dont les restes fossiles font l’objet de fouilles depuis 2007. Cette fois, un peu plus au nord, dans le bassin d’Antsiranana. En science aussi l’intuition paye, comme peut en témoigner le Dr Armand Rasoamiaramanana, coordinateur de la mission. « Il y a trois bassins fossilifères à Madagascar, celui de Morondava, de Mahajanga et d’Antsiranana. Ils ont beaucoup de points communs. Après avoir prospecté avec succès les deux premiers, je me suis dit que cela vaudrait le coup d’aller voir plus au nord, et c’est ainsi que nous avons découvert Dahalokely tokana est Dahalokely tokana. » Autrement dit, le « petit le plus ancien dinosaure bandit solitaire » en malgache. retrouvé à Madagascar. Un dinosaure bipède (groupe des Abélisauridés)
DE 90 MILLIONS D’ANNÉES
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relativement modeste. Son nom de « bandit solitaire » est lié aux conditions mêmes de sa localisation. « Ce dinosaure est une énigme, estime le Dr Rasoamiaramanana. Il semble avoir été le seul de son espèce à rôder dans les parages, et on ne sait pas pourquoi. S’est-il réfugié ici pour fuir un prédateur, un peu comme les dahalo se cachent de la police, ou est-ce le travail de l’érosion (eaux, vents, éboulements) qui l’a déposé sur place ? » L’intérêt de sa découverte est en tout cas immense. D’abord, parce qu’aucun dinosaure aussi ancien n’a été répertorié dans l’île jusqu’à présent, les plus vieux datant de 70 millions d’années. Et c’est un point crucial, car à l’époque où il vit, Madagascar n’est pas encore séparée de l’Inde ! Ce qui signifierait que le « petit bandit solitaire » pourrait être un ancêtre commun à plusieurs espèces de dinosaures ayant proliféré ensuite chacun de leur côté. Tout aussi intrigante, l’étude de ses vertèbres qui le rapproche de certaines espèces connues d’Abélisauridés, avec néanmoins des caractéristiques uniques. « Tout indique qu’il appartiendrait à une espèce distincte, voire à un genre nouveau. Mais impossible de tirer une conclusion tant que son squelette ne sera pas plus complet. Il faudra encore bien des fouilles et bien des études pour trancher. J’imagine qu’on l’appellera Dahalosorus antsirananinsis ou Dahalokelorus tokanus, le dinosaure le plus mystérieux de l’hémisphère Sud », commente le Dr Rasoamiaramanana, sourire attendri. Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg
Tsingy de Bemaraha Un paysage à couper le souffle s'ouvre vu d'avion. (© photos : Marc Gansuana)
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L’EXCEPTION NATURELLE
Les Tsingy de Bemaraha sont situés à l’ouest de la Grande Île. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990, ce site unique au monde s’étend sur plus de 150 000 hectares et représente la plus grande réserve naturelle de Madagascar.
Ouest
ESCALES
a mer recouvrait la région ouest de Madagascar Lcalcaires, il y a 200 millions d’années. Les dépôts coquillages et sédiments se sont
accumulés sur le sol sur des dizaines de mètres d’épaisseur. Il y a cinq millions d’années, la mer s’est retirée pour prendre sa place actuelle autour de la grande île et le sol s’est soulevé. Les 150 000 hectares de roche calcaire ont alors été creusés par l’érosion durant ces millions d’années, créant un immense espace inextricable de roches semblables à des forêts de pics de calcaire se dressant tels des cathédrales. Le site est parcouru dans son ensemble par un immense réseau de rivières et les difficultés d’accès ont fait des Tsingy le refuge naturel d’une faune extraordinaire. Les Tsingy de Bemaraha accueillent, entre autres, 13 variétés de lémuriens, une cinquantaine d’espèces d’oiseaux ainsi que le plus petit caméléon de l’île. Une flore unique s’est développée au sein de cet univers grandiose et mystérieux. La vie a su s’adapter à cet environnement et développer des capacités uniques pour stocker l’eau : les spinescences ont des épines qui retiennent l’eau, les pachycaulies possèdent des troncs qui emmagasinent le précieux liquide.
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Le lieu n’est accessible que durant la saison sèche, de mai à novembre Il est possible d’accéder de plusieurs endroits. À partir de Morondava, un circuit de 180 km permet de remonter en véhicule 4x4 jusqu’à Bekopaka, le village le plus proche de l’entrée des Tsingy. Le circuit depuis Morondava s’effectue en huit à dix heures et comprend, outre la remontée de la fameuse allée des Baobabs, la traversée par bac des rivières Tsiribihina et Manambolo. Autre option, à partir de Mihandrivazo, par la descente en bateau de la rivière Tsiribihina. La descente s’effectue en trois jours par chaland jusqu’à Belo sur Tsiribihina, et de là sur Bekopaka. La descente de la Tsiribina avec bivouacs sur le parcours, permet de découvrir des cascades et piscines naturelles, autant de paysages grandioses, préfigurant ceux des Tsingy. Que se soit par voie terrestre ou maritime, l’accès aux Tsingy de Bemaraha à partir de Belo se fait par la piste et uniquement pendant la saison sèche. Si l’accès n’est pas des plus aisés, des infrastructures hôtelières accueillent les visiteurs à Bekopaka avec au programme la découverte des Tsingy de Bemaraha. Cette province de Madagascar permet de découvrir une population accueillante et des merveilles naturelles uniques au monde comme seule la Grande Île a le secret. Fanja Elina Contact sur www.nocomment.mg
Connue comme station balnéaire, Foulpointe offre une autre destination : la forêt d’Analalava où les atours de la nature font de ce site un lieu de découverte, d’émerveillement et de tranquilité à juste 7 km de la ville ! L’un des plus petits lémuriens du monde vous y attend…
vous possédez une voiture, rien n’est plus agréable que de laisser Sle iderrière vous la pollution et le stress de Tana et de vous diriger vers bord de la mer. La popularité de Foulpointe en tant que proche
et meilleur lieu d’escapade ne cesse de grandir auprès des jeunes à la recherche de bon temps ou des familles en quête d’un havre de paix. Oui, la plage est agréable pour un jour ou deux, mais voyons-la de plus près : le sable est plutôt irritant, l’eau de la mer fait des choses horribles à vos cheveux, et beaucoup de soleil et beaucoup de bière ne sont pas la recette du bonheur. Heureusement, Foulpointe peut vous offrir plus que les plaisirs de plage : au bout du village se trouve l’historique et fascinant
Si la plage vous ennuie… 92
venez voir les chauves-souris !
Mandafort avec ses murs de protection durs comme du fer, car fabriqués avec des coquillages et des œufs, et à 7 km plus au sudouest, en suivant la route, vous verrez un point chaud de la biodiversité appelée forêt d’Analalava. Au début du nouveau millénaire, les 220 hectares de la forêt d’Analalava allaient vers leur perte à cause des actions conjuguées de l’extraction anarchique des bois et des feux sauvages. En 2005, face à la régression qui semble inexorable de son patrimoine naturel, la communauté locale s’organise et fonde une association appelée Velonala (forêt vivante), et avec l’appui de Missouri Botanical Garden, lance un projet de conservation de la forêt par le développement de son potentiel touristique. Quoique petite, la forêt d’Analalava héberge au moins 370 espèces différentes de plantes dont dix n’existent nulle part ailleurs dans le monde. Avec 26 espèces remarquables de palmiers, ce site est l’un des cinq lieux les plus prisés au monde par les amoureux de ce végétal. Par ailleurs, cinq espèces de lémuriens vivent dans la forêt. La plupart des visiteurs peuvent rencontrer au moins les lémuriens marron au front blanc pendant leur visite. Mais une plus fantastique surprise vous y attend : l’énorme colonie des « renards volants » de Madagascar, l’une des espèces de chauve-souris les plus grandes au monde. Pour votre commodité, une plateforme de vue, qui surplombe le perchoir des chauves-souris, a été construite récemment pour permettre aux visiteurs d’apprécier la chamaillerie constante de la société des chauves-souris. Les
Foulpointe
ESCALES
enfants seront fascinés d’apprendre comment la mère chauve-souris suspendue tête en bas met bas ses bébés et comment ces derniers s’accrochent à leur mère lors des vols de fourrage nocturnes. Les visiteurs sont les bienvenus pour une visite d’une journée ou pour y passer la nuit dans le bungalow simple ou sous leur propre tente. Une association locale de femmes peut vous fournir un délicieux repas Betsimisaraka à base d’ingrédients locaux. Ceux qui passeront la nuit dans la forêt ne devraient pas rater l’opportunité de faire une randonnée nocturne pour assister aux batifolages du mignon et nouvellement découvert microcèbe de Simmons, l’un des plus petits lémuriens du monde. Les personnes qui veulent faire une courte visite des lieux peuvent se présenter tout simplement à l’entrée où un guide se fera un plaisir de leur révéler les trésors biologiques de la forêt d’Analalava. Les amoureux de la nature qui projettent une visite plus longue, peuvent appeler le site manager Anselme Tilahimena (voir contact) qui les aidera à organiser le logement et les repas. Donc, la prochaine fois que vous êtes à Foulpointe et que la plage vous ennuie, venez voir les chauvessouris ! Dr Chris Birkinshaw Photos : Missouri Botanical Garden Contact sur www.nocomment.mg
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Madagascar dispose de remarquables atouts d’un point de vue touristique. Au-delà de sa faune et de sa flore aux taux d’endémicité exceptionnels et de ses paysages harmonieux, c’est néanmoins la découverte de la vie quotidienne de ses habitants qui séduit le plus nos visiteurs.
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D es sites et… des attractions
es gens… les enfants, «L si nombreux qui vous lancent des bonjour vazaha ! et
les sourires… Ah ! Ces sourires ! » Lorsque vous interrogez des touristes, ce sont ces mots qui décrivent la gentillesse d’une population accueillante qui ressortent en priorité. Trop longtemps, Madagascar a adopté un mauvais positionnement qui ne lui correspondait pas. Nosy Be fut longtemps la destination touristique phare et il avait semblé évident de miser sur les produits liés à la mer. L’île Maurice ayant développé très rapidement son secteur tourisme grâce à un environnement économique sécurisé et en sachant investir sur la première des richesses qui est constituée par les hommes, elle offre aujourd’hui des produits balnéaires accompagnés d’un service avec lequel nous ne pouvons envisager de rivaliser. La qualité du service des hôtels de bord de mer mauriciens, mais aussi seychellois ou tanzaniens, nous paraîtra inaccessible tant que nous serons dépourvus de centres de formation « cinq-étoiles » préalables et indispensables à la création d’hôtels cinq-étoiles. Nous pouvons offrir, fort heureusement, des produits « nature » dont peu de nos concurrents de la zone disposent.
ESCALES Le positionnement « aventure et découverte » choisi par l’Office national du tourisme est mieux adapté à nos réels atouts. Le slogan pour l’année 2013 « Île authentique, un monde à part » met l’accent sur la découverte d’une population qui vit au rythme d’un autre âge et dont la nature est véritablement « cinq-étoiles ». Des efforts doivent, cependant, encore être consentis afin de mettre en valeur le charme indéfinissable que procure l’immersion au sein d’une population demeurée, malheureusement, sous-développée. La moisson du riz effectuée à la serpe procure de plus belles images que celles d’une bruyante moissonneuse-batteuse… L’Office régional du tourisme de Diego-Suarez a tout particulièrement compris qu’une promotion à parité égale des sites touristiques et de leurs attractions pourrait permettre de mieux « vendre » leur destination. Lorsque l’on se rend, par exemple, vers la superbe plage de Ramena, c’est tout un circuit découverte qui s’offre aux visiteurs : promenade dans la mangrove, découverte d’une flore spectaculaire (dont l’endémique baobab Adansonia Suarezensis) ou de petits marchés de brousse et leurs fruits de saison, approche de l’histoire de la baie avec les fortifications du camp Orangea… Il ne s’agit plus d’une simple journée « piquenique et baignade » comme peuvent en proposer beaucoup d’autre pays, mais d’une journée « découverte » riche en émotions comme Madagascar, seule, peut en offrir. Encore faut-il recenser et promouvoir ces attractions à l’instar de ce que l’Office régional de Diego-Suarez met en œuvre. Texte et photos : Richard Bohan
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COUSINS/COUSINES
La Réunion À travers l’association Comité Mada, Déborah Rabeharizaka entend perpétuer l’esprit de solidarité de l’ancien « servis kabaré ». Son ambition, resserrer les liens sociaux et culturels qui unissent les Malgaches de La Réunion, tout en s’attaquant aux représentations réductrices.
uand il s’agit de valoriser le patrimoine culturel de son pays d’origine, Déborah Q Rabeharizaka s’appuie sur le tissu associatif malgache. Les objectifs de son association culturelle et humanitaire Comité Mada sont avant tout de créer des liens
Déborah
RABEHARIZAKA
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entre les associations, de valoriser la culture et l’artisanat, et de venir en aide aux plus démunis de la Grande Ile. Déborah déplore que sa culture soit souvent réduite à un spectacle musical. Ainsi, les manifestations de son association intègrent les jeux traditionnels, des ateliers de cuisine, de tissage, de broderie, des projections de films. Déborah fait partie de ceux qui n’ont pas oublié leur histoire, en réhabilitant le servis kabaré (service kabary) originel, art oratoire traditionnel qui permettait d’assurer la cohésion sociale des premiers esclaves malgaches à La Réunion. Déborah gère au quotidien un commerce d’artisanat sous le Grand Marché de Saint-Denis et 90 % des produits vendus sont made in Madagasikara. Pourtant sur 19 commerces, seuls quatre sont tenus par des Malgaches. Egalement présidente de l’association des commerçants du Grand Marché depuis 15 ans, c’est avec une grande volonté d’ouverture qu’elle a déjà entrainé ses concurrents créoles à venir découvrir « à la source » la fabrication de l’artisanat malgache, lors d’un voyage organisé par ses soins à Antsirabe. Déborah et les adhérents de son association culturelle seront présents ce 26 juin pour la fête de l’indépendance malgache organisée à Saint-Denis. Avec la volonté de transformer positivement les représentations réductrices sur la culture de son pays. Julien Catalan
« SERVIS KABARÉ »
GASTRONOMIE
Fort-Dauphin Profitant de la présence de grands toqués dans ses murs, la capitale de l’Anosy a accueilli le 8 mai dernier la première édition du concours Master Mada Chef Fort-Dauphin. Au menu, toutes les façons d’accommoder la langouste au « fatapera ». On en mangerait !
Sukhangad du restaurant Island Vibes a remporté le premier prix.
es professionnels animés par une même passion et laissant de côté tout esprit de D concurrence pour le seul plaisir de se retrouver, c’est rare ! À moins d’appartenir à la docte société des Disciples d’Auguste Escoffier de l’océan Indien, un ordre
international comptant plus de 170 cuisiniers. Pour les anorexiques, Georges Auguste Escoffier (1846-1935) ou le pape de la cuisine moderne : le « cuisinier des rois » et le « roi des cuisiniers », disait-on. Pour leur 23e gala d’intronisation de nouveaux membres, ces grand toqués ont choisi de se poser dans le cadre fastueux de l’hôtel-restaurant Le Talinjoo, parallèlement à l’organisation de la première édition du concours Master Mada Chef Fort-Dauphin. Un événement visant, comme son nom l’indique, à mieux faire connaître la culture culinaire du Grand Sud. Car qui n’a pas entendu parler des huîtres ou des langoustes
Master Mada Chef 98
Complètement
de Fort-Dauphin ? Pour cette première, les organisateurs ont précisément choisi le plus « sexy » des produits de l’Anosy : la langouste, oui mais revisitée sur fatapera (gril à barbecue) ! Huit chefs cuisiniers de Fort-Dauphin se sont donc affrontés sous l’œil avisé des Disciples d’Escoffier tout droit venus de la Réunion. Exercice peu commode, car le fatapera était le seul instrument de cuisson autorisé. Si la plupart des concurrents représentaient des établissements hôteliers ou de restauration, une candidate « cuisinière à domicile » s’est néanmoins immiscé… et distingué, tout l’intérêt de tels manifestations étant précisément de repérer des talents méconnus, voire de susciter des vocations… Après délibération du jury, Sukhangad du restaurant Island Vibes, auteur d’un fort goûteux sushi de langouste, s’est vu attribuer le premier prix, soit une semaine de stage dans un des plus illustres établissements de l’île Maurice. Il a égalment eu la surprise de se voir introniser membre des Disciples d’Auguste Escoffier de l’océan Indien. La cheffe du restaurant Le Dauphin, avec son exquise tête de langouste (on parle bien du plat !), s’est vue remettre le deuxième prix, soit une semaine de stage au Carlton d’Antananarivo. Et c’est Mme Falyfaly, notre cuisinière à domicile, qui a décroché le troisième prix avec ses forts convaincants médaillons de langouste, soit une semaine de stage au restaurant La Varangue d’Antananarivo. Vous, je ne sais pas, mais moi tout cela m’a mis en appétit… Noely Contact sur www.nocomment.mg
toqués !
GASTRONOMIE
INTERVIEW GOURMANDE
D ino
EMERALDO RAKOTOBE
chef d’Emma Planque 100
Adepte de la bistronomie, cet alliage savant de culture bistrotière et de haute gastronomie, Dino Emeraldo Rakotobe exerce depuis novembre 2012 aux fourneaux d’Emma Planque. Une cuisine hautement élaborée, servie en toute décontraction.
on goût pour la bonne cuisine, il le tient de son grand-père Sperfectionné. qui l’a initié dès la petite enfance. Depuis, il s’est a largement D’abord au collège technique mixte d’Ampefiloha en 1999 où il restera trois ans en formation, puis à travers divers autres établissements. Il fait ses premières armes aux côtés du chef Lalaina pour un stage de perfectionnement à La Varangue en 2004, puis entre au Kudéta à Isoraka comme chef de partie pour la viande et enfin comme second au Colbert de 2008 à 2011. Toujours avide d’expériences nouvelles, on le retrouve au Griffiz, puis comme chef à L’Infinithé d’Anosy puis d’Ivandry en 2012. Année où il intègre Emma Planque pour une bistronomie sans faille. Présentez-nous votre style… Je dirais la bistronomie, allier la convivialité du bistrot et le côté gastronomique du grand restaurant. Ca permet de toucher à peu près tout le monde. Nos plats ne sont pas forcément inventés mais améliorent les bases déjà existantes. Vos produits de prédilection ? L’huile d’olive et le poivre de moulin. Les ingrédients récurrents de vos plats ? Tous les produits locaux. Le genre de cuisine que vous n’appréciez-pas ? Les plats trop huileux.
Recette du mois : Côte de porc farcie à l’abricot Votre plat préféré ? Le ravitoto sy henakisoa. On est Malgache ou on ne l’est pas ! Votre boisson préférée ? Un bon jus de grenadelle. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Parfois l’inspiration me vient comme ça, sans effort particulier. Mais je lis beaucoup et à partir de là je fais des recherches pour voir comment créer un plat nouveau. À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Tous les deux mois, mais nous gardons tout de même nos plats les plus demandés Votre recette du moment ? Le tartare de thon rouge. Avez-vous des chefs modèles ? Jean-François Piège et le chef Lalaina pour leur inspiration. Votre prochain dîner ? J’aimerais bien aller chez un Thaïlandais, par exemple au Siam Thai Food, sur la route circulaire. Votre actualité ? Nous préparons une supergrillade party le 16 juin à midi. Qu’on se le dise ! Propos recueillis par Joro Andrianasolo Photos : Rakoto
Ingrédients
Préparation
• 1 côte de porc de 200 g • 100 g viande hachée de porc • 150 g de pommes de terre • 50 g d'abricots secs • 10 cl de miel • 20 cl de fond brun • 10 cl de bière Skol • 50 g de beurre • 1 œuf • 1 tranche de poitrine fumée • Oignon • Persil haché • Sel • Poivre
Préparer la côte de porc, la nettoyer, l’aplatir puis la mettre au frais. Réaliser une farce avec le hachis de porc, mixer, ajouter l’œuf et des abricots. Saler, poivrer et farcir la côte, enrouler la tranche de poitrine fumée. Faire saisir la côte de tous les côtés puis continuer la cuisson au four pendant 10 mn. Pour réaliser la sauce, suer l’oignon déglacé avec de la Skol, ajouter le miel et le reste des abricots. Mouiller avec le fond, laisser réduire. Tailler les pommes de terre en rondelle, les faire sauter avec un mélange de beurre et d’huile. Quand les pommes de terre sont cuites, saler, poivrer, ajouter l’ail et le persil haché. Dresser les pommes de terre dans un cercle, placer dessus la côte de porc, arroser de la sauce.
PAR DINO EMERALDO RAKOTOBE D’EMMA PLANQUE
GASTRONOMIE Sushis makis
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PROPOSITIONS GOURMANDES PAR Foie gras poêlé
DINO EMERALDO RAKOTOBE D’EMMA PLANQUE Tout au chocolat Tajine d'agneau au citron et olives confits
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LE VIN DU MOIS
GASTRONOMIE
L’AVIS DE L’ŒNOLOGUE Pour honorer notre fête nationale, un petit clin d’œil à un vin de Madagascar : le Clos Malaza, marque déposée de vins et spiritueux issue d’un domaine de plus de cent ans d’âge, sis à Ambohimalaza, à 30 km au sud-ouest de la ville de Fianarantsoa. Créé par les pères jésuites au début du XXe siècle, son vignoble a été parmi les premiers à fournir en vin de messe la mission catholique à Madagascar. Exploité depuis 1987 par Mac & Frères et distribué par Malaza Sarl, il est le fruit d’une passion qui a su traverser le temps et braver les difficultés dans un contexte de production vitivinicole très particulier. Côté terroir, Clos Malaza bénéficie d’un harmonieux mariage de sol latéritique sablonneux, de microclimat conféré par les contreforts ouest des massifs de l’Isandra et de cépages hybrides épanouis dans ce berceau culturel du pays Betsileo. Ce terroir situé dans une cuvette à 1 400 m d’altitude prodigue à ces cépages spécifiques de bonnes conditions de débourrement et de maturation, permettant ainsi une récolte saine, « quasi biologique », éloigné des palettes de traitements phytosanitaires chimiques. Bref, un terroir à l’image des crus Clos Malaza : Simple mais profond !
Isabelle Rakotozafy
Clos Malaza Gris ACCORD METS VIN NOTES DE SIMPLICITÉ Le Clos Malaza Gris est un vin de néophyte, facile à comprendre : il a à l’œil cette jolie robe couleur « pelure d’oignon », au nez cette note de miel et en bouche une légèreté, une souplesse. Comme tout vin malgache qui se respecte, il est de petite garde, et peut être digne d’un repas festif en étant servi « bien frappé ». C’est un vin d’accompagnement par excellence des plats malgaches et chinois. De par ses notes de simplicité, je le vois en parfait accord avec un varanga de zébu ou de canard, un hen’omby ritra, ou du porc à la dinde !
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
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LE COCKTAIL DU MOIS Devant la soif qui vous gagne, sous le ventilo poussif qui couine de toutes ses pales, vous vous sentez soudain une very important person. D’ailleurs, le barman vous a reconnu et d’autorité bourre son shaker de tous les ingrédients de votre cocktail préféré. N’allons pas dire une star, juste une personne très importante, et bon dieu, ça fait du bien quand même ! Avec modération, bien sûr… Ingrédients • 6 cl de rhum blanc • 2 cl de liqueur de banane • 2 cl de sirop de citron • 1 trait de sirop de grenadine
Passion du VIP
Préparation Verser dans un shaker le rhum blanc, la liqueur de banane et le sirop de citron. Ajouter une bonne moitié de glaçons. Remuer et verser le tout dans un verre à cocktail, allongé d’un trait de sirop de grenadine. C’est prêt !
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR L A SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
D’un séjour en Russie, Sandrine Ravoajanahary a ramené l’idée d’ouvrir un restaurant mexicain en plein coeur de Tana. « Burritos », « tacos », « quesadillas » forts en gueule, vous voici parés pour le frisson suprême, entre La Bamba et La Cucaracha…
Sandrine Ravoajanahary, cheffe de cuisine et propriétaire des lieux.
uvert depuis août 2011 en plein O 67 Ha Sud, le Shawarma City a clairement choisi l’originalité en jouant
SHAWARMA CITY 110
la carte mexicaine dans un quartier d’abord connu pour sa cuisine chinoise et ses masikita (brochettes). « Je ne voulais pas ouvrir un énième restaurant chinois, d’autres le font beaucoup mieux que moi », lance Sandrine Ravoajanahary, cheffe de cuisine et propriétaire des lieux. Quant au choix du Mexique, c’est curieusement de… Russie que l’idée lui est venue. Après un stage de deux ans à Moscou, dans un restaurant spécialisé dans les burritos, tacos, et autres quesadillas. « À Madagascar, on retrouve tous les ingrédients qui composent la cuisine mexicaine, comme le maïs, les tomates,
Ça Mexique !
SORTIR les avocats, les haricots rouges ou encore le chile (piment), tout sauf le cactus. » Pas de difficulté donc pour reproduire ces grands classiques de la cuisine mexicaine que sont, par exemple, les burritos, ces crêpes (tortillas) de maïs généreusement garnies de haricots rouges, de fromage, de poulet et de légumes grillés. Le plat préféré des hommes, selon la maîtresse de maison. À déguster avec juste ce qu’il faut de piment pour s’enflammer les papilles : « Nous avons choisi de ne pas faire de plats pimentés pour satisfaire les petits et les grands, mais on peut toujours en ajouter pour les plus courageux », avertit la cheffe. Pour ces Dames, il faut aller voir du côté des quesadillas, toujours à base de galettes de maïs, mais tirant plus par l’aspect sur la pizza. Très demandés également, les taquitos et les flautas, des en-cas mexicains garnis de poulet et de caviar d’aubergine, à savourer avec une délicieuse sauce guacamole à base d’avocat ou salsa à base de tomates. « Tous nos plats sont à base de poulet. À la demande de la clientèle, nous avons également des plats composés de fruits de mer. » Formée à l’INTH (Institut national de tourisme et d’hôtellerie), Sandrine Ravoajanahary a plus d’un tour dans sa toque pour faire découvrir sa cuisine aux Malgaches. Car ces derniers n’ont pas forcément le palais mexicain. « Il faut savoir s’adapter aux goûts et aux habitudes culinaires de chacun. Le fameux chili con carne à base de haricots rouges n’a pas eu un grand succès, j’ai donc dû le remplacer par du riz à la mexicaine, en y intégrant du poulet, des petits pois, des tomates et… des haricots rouges, car j’ai de la suite dans les idées ! » L’hygiène est un autre point fort de la maison, sans parler des assiettes copieusement servies : « Chez moi il vaut mieux venir affamé », prévient la patronne. Avec un menu qui change tous les six mois, la découverte est toujours de la partie au Shawarma City. D’où la popularité sans cesse croissante de cet établissement auprès des Tananariviens et des étrangers de passage. À telle enseigne qu’un second Shawarma City devrait voir le jour cette année. Tant que c’est bon, aucune raison de bouder son plaisir ! Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
Chantaco Bientôt deux décennies que Gérard et Gah animent l’une des meilleures tables du quartier d’Ampefiloha. L’un en cuisine, l’autre au bar. Restaurant au rezde-chaussée, bar et billard à l’étage… l’assurance d’y trouver en permanence bonne chère et bonne ambiance.
hantaco est le nom d’un cocktail avec du jus de fraise et parfois un peu «C d’alcool. On a repris ce nom en référence à une boîte en Afrique, du temps où on y était », explique Gérard, avec cette nonchalance amusée du baroudeur
112
qui en aurait à raconter. Seulement il y a toute une tablée d’affamés qui attendent qu’on leur serve le proverbial pavé de zébu sauce au poivre du chef - viande fondant à souhait ! À moins d’aller voir du côté des mine sao qui sont parmi les plus frais, les plus craquants, les plus goûteux de la capitale… Cuisine malgache, européenne ou chinoise, Gérard est à l’aise sur tous les registres, sans se proclamer absolument chef, sa modestie en souffrirait (« ça signifie beaucoup plus de responsabilités et de connaissances », estime-til). Particularité sympathique : sa cuisine est constamment ouverte au regard du client : « Rien à cacher, et comme ça je suis forcé de garder l’endroit propre ! » (rires). Ni bar, ni restaurant, ou plutôt les deux à la fois, le Chantaco est ainsi devenu au fil des années, depuis 1995 exactement, l’adresse qu’on s’échange entre amis, certains d’y trouver à toute heure bonne chère et bonne ambiance. Dix-huit ans que cela dure, il faut bien qu’il y ait une raison ! Si le rez-de chaussée est dédié au restaurant (ambiance gasy très familial), à l’étage on trouve le bar et son billard américain, ouvert du lundi au samedi jusqu’à tard dans la nuit : entre 1 heure et 2 heures du matin en moyenne.
Le meilleur pour les
SORTIR « Jusqu’à ce que les gens veuillent rentrer, on ne chasse personne », précise Gah. Tablées d’expats venus vider un godet ou habitués du quartier se partageant les dernières nouvelles, ce qui frappe ici, c’est la franche camaraderie et la totale décontraction. « S’il y a la Ligue des champions à la télé, on sort le gros écran et on passe une supersoirée » Pas plus compliqué ! « Les habitués finissent naturellement par devenir amis, ce peut être aussi bien le directeur d’une grosse boîte qu’un planton, on n’a aucun a priori », commente Gérard. L’ambiance est tout aussi intéressante, les mardis et jeudis, jours d’afterwork, alors que les cocktails vont bon train. Et ici, on peut s’écouter parler : « Pas de karaoké bruyant, un petit concert de temps en temps, mais le plus souvent c’est calme et posé. » Il est loin le temps où les deux compères commençaient avec quatre tables au rez-de-chaussée. Aujourd’hui, quatre serveurs (rapides et attentionnés, c’est si rare) et huit personnes en cuisine font tourner la maison. Et pour ne rien gâter, un rapport qualité-prix tout à fait estimable avec des plats à la carte dépassant rarement les 10 000 Ar. À respectivement 37 et 32 ans, Gérard et Gah peuvent s’enorgueillir d’avoir fait du Chantaco le restaurant « à vivre » d’Ampefiloha. La suite ? « Peut-être une annexe à la campagne dans les prochains mois », confie Gérard. La surprise du chef en quelque sorte ! Joro Contact sur www.nocomment.mg
amis
Appelée de façon réductrice « danse du ventre », la danse orientale ou « Raks Sharki » est un art à part entière dans les pays arabes. Mouvements des hanches langoureux, ondulations du corps, tout est réuni pour exalter en vous sensualité et féminité. Et si vous vous y mettiez ? Norotiana Razafindrabe, professeur, chorégraphe et leader du groupe Divabellydancers
Raks Sharki égyptien est le style de Lplusedanseenseigné orientale le plus pratiqué et le dans le monde, y compris à Madagascar. N’en déplaise aux écoles turques, marocaines ou libanaises, c’est la danse du ventre par excellence, à la fois sensuelle et terriblement savante. « Le terme de danse du ventre est très réducteur, car c’est tout le corps qui travaille », explique Norotiana Razafindrabe, professeur, chorégraphe et leader du groupe Divabellydancers, dévolu comme son nom
Danse orientale 114
RENTREZ LE VENTRE !
LOISIRS
l’indique au Raks Sharki. Dans ses cours, elle enseigne le parfait enchaînement des pas, des gestuelles et des déplacements, l’ensemble rigoureusement synchro avec la musique. « On peut danser sur des orchestres classiques arabes ou des percussions traditionnelles comme la darbouka, mais rien n’empêche non plus de bouger sur de la techno orientale… » Si la danse orientale semble remonter à de très anciens rites de fertilité, c’est en 1926 qu’elle apparaît dans sa version moderne, lorsque s’ouvre au Caire Le Casino Opéra, le tout premier cabaret égyptien qui va imposer ce type de spectacle. Summum de l’érotisme dans un Orient qui a plutôt tendance à cacher ses femmes, le succès est tel que le cinéma égyptien s’en empare dès les années trente, imposant aux quatre coins du monde les mythiques ondulations de ghawazi (danseuses) du calibre de Tahia Carioca, Naïma Akef ou Samia Gamaal. La discipline a beau être traditionnellement marquée par les femmes, les hommes en sont depuis toujours (et de plus en plus) un élément important, avec ces stars universelles que sont Zaza Hassan, Mayodi ou Wael Mansour. Développant sensualité, souplesse et élégance, le Raks Sharki peut être pratiquée par tous, quel que soit l’âge, le niveau ou
l’endurance physique. « Même un enfant de 4 ans ou une femme d’âge mur peut s’y mettre. C’est aussi un excellent moyen pour faire fondre cellulite et culotte de cheval ou simplement faire le vide dans sa tête », précise Norotiana Razafindrabe. Contrairement à ce que l’on peut penser, la danse orientale ne se limite pas à des mouvements de ventre et de bassin. Elle sollicite tout autant la souplesse et la tonicité du buste, des jambes, des cuisses, des épaules, des bras et des mains. De façon générale, elle se caractérise par la dissociation des parties du corps (isolations) qui peuvent bouger indépendamment l’une de l’autre, sur des rythmes tour à tour saccadés, lents ou fluides. Le côté festif est encore accentué avec l’utilisation d’accessoires comme le voile (simple ou double), les « ailes d’isis » (voile plissé), la melaya leff (grand châle décoré de paillettes dorées ou argentées) ou les sagattes (sortes de castagnettes arabes qu’on fait retentir en dansant). Une vraie panoplie de princesse de contes des mille et une nuits. Si vous vous sentez l’âme d’une Shéhérazade, vous savez désormais où aller… Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
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’est le seul rallye-raid au monde qui ne soit ouvert qu’aux femmes. C Dix jours à crapahuter avec son 4x4 dans les champs de pierre et les dunes de sable du désert marocain. Pour cette 23e édition du Rallye
Le drapeau malgache était de sortie.
Elles ont pris part sous les couleurs conjointes de la France et de Madagascar au Rallye Aïcha des Gazelles qui s’est tenu au Maroc du 16 au 30 mars dernier. Près de 2 500 km en 4x4 à dévaler dunes de sable et caillasses en tout genre du Sahara occidental. Inoubliable !
116
Aïcha des Gazelles, 150 véhicules tout-terrain avaient pris le départ au Trocadéro, à Paris, le 16 mars dernier, direction le Sahara occidental. Parmi eux, l’équipage 144, les MajunGazelles, à bord d’une Range Rover V8 Bobtail. MajunGazelles comme Mahajanga, car Guillaumette Alquier-Dupin et Bérengère Alquier, mère et fille, ont bien des choses à voir avec la côte Nord-Ouest ! Guillaumette y réside depuis 23 ans, exerçant en qualité de chirurgien-dentiste et acupunctrice. Sa fille, qui vit au Pays Basque, en France, est cadreuse pour le cinéma et photographe. « C’était notre première participation à toutes les deux. Quelle aventure ! Dure, très dure, mais belle et enrichissante », confient-elles, le visage encore marqué par les 2 500 km en hors-piste qu’elles ont dû avaler entre Erfoud et Foum Zguid. Créé en 1990, le Rallye Aïcha des Gazelles veut promouvoir une autre vision de la compétition automobile : ici pas de GPS ou de téléphones mobiles pour s’orienter, même pas de jumelles ! On navigue à l’ancienne, à l’œil nu, avec juste une boussole et une carte topographique au 1/100 000e. Quatorze heures par jour à bord d’un 4x4 secoué en
Les gazelles du
Mahajanga
LOISIRS
permanence. Extinction des feux à 23 heures pour se lever à 4 heures du matin. Chaleur intense le jour, mais froid à pierre fendre la nuit. Il y a intérêt à s’accrocher! « Il y a eu des tonneaux dans les dunes, des pleurs, des abandons, des voitures cassées… mais aussi de très belles rencontres avec la Team 154 qui ne nous a jamais lâchées dans toutes nos galères, et Syndièly Wade, la gagnante, qui a
désert
Une épreuve réservée aux femmes, mais qui demande de la poigne.
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été avec nous d’une extrême gentillesse et à qui nous devons d’avoir pu réveiller à 23 heures un garagiste à Erfoud pour nous dépanner ! » Egalement des fous rires, car mère et fille ne sont pas du genre à cultiver l’humeur morose. Originaires de la région toulousaine, elles sont fières d’avoir porté à la fois les couleurs de la France et de Madagascar. Au pays, elles soutiennent l’association caritative Majungafaitsontourdumonde dont la mascotte (une petite pirogue aux couleurs malgaches) les a accompagnées tout au long de l’épreuve. « Au Maroc, on a pu constater que l’action humanitaire en faveur de la santé et du développement des Guillaumette et Bérengère dans l'action. populations était bien présente dans les zones traversées, grâce à la caravane de Cœur de Gazelles qui accompagnait la course. Dominique Serra, la fondatrice du Rallye, a raison de rappeler que les valeurs du sport sont d’abord celles du cœur. » Leur aventure a été rendue possible grâce au soutien financier de sponsors, notamment malgaches avec le groupe Vima (Vision Madagascar), et l’appui de l’Office régional du tourisme du Boeny. Si elles n’ont pas remporté le Rallye à la grande arrivée à Essaouira, le 30 mars, Guillaumette et Bérengère ont en tout cas fait le plein de sensations avec un furieux goût de revenez-y qui ne les lâche plus. « Une fois que tu as goûté au désert, tu es mordu à vie. » Les gazelles auraient-elles déjà un œil sur 2014 ? Rosa Ravoniarivelo Contact sur www.nocomment.mg
LA MODE ! Arabesque Top blanc Esprit 65 000 Ar Pull vert cachemire 145 000 Ar Collier en cuir 45 000 Ar
Pantalon de chez New Collection 30 000 Ar
E sprit
de famille Benetton Tee shirt 60 000 Ar
Jet7 Sac bordeaux Mango 195 000 Ar Chaussures vertes 235 000 Ar
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Photos : Rijasolo
Veste homme 250 000 Ar Écharpe 40 000 Ar
Benetton Robe 150 000 Ar Veste femme 80 000 Ar Ceinture Sisley 90 000 Ar Collier 35 000 Ar Pochette 30 000 Ar
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Gaïa Écharpe capuchon 120 000 Ar Pantalon noir 160 000 Ar Jet7 Sac marron Mango 155 000 Ar
Pull gris Azzaro de chez Arabesque 110 000 Ar
Jet7 Robe d'hiver Mango 180 000 Ar BolĂŠro pailletĂŠ Mango 190 000 Ar Chaussures 255 000 Ar
Oasis Polo 90 000 Ar Pantalon Jean 120 000 Ar Chaussures marron 320 000 Ar
Converse carreaux 165 000 Ar Chaussures demi-boots San Marina 255 000 Ar Sac besace no comment速 by Ivahona 64 500 Ar
Oh Pas cher Chemise à carreaux 15 000 Ar Pantalon beige 15 000 Ar
Oh Pas cher Robe bleu 20 000 Ar Gilet gris 20 000 Ar Shamrock Homme Pull noir 175 000 Ar Écharpe rayée 55 000 Ar
Oh Pas cher Robe Camaïeu 15 000 Ar Pull 40 000 Ar Sautoir 20 000 Ar
Oasis Polo 80 000 Ar Pantalon bleu roi 120 000 Ar Chaussures 320 000 Ar Oh Pas cher Chemise Ă carreaux 15 000 Ar
Shamrock Femme Veste Etam 195 000 Ar Top assorti 62 000 Ar Pantalon vert 80 000 Ar Pochette 79 000 Ar
Pantalon beige 15 000 Ar Oh Pas cher Robe bleue 20 000 Ar Gilet gris 20 000 Ar
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Strass boutique Robe rouge 38 000 Ar Yapa Yas blanc 35 000 Ar
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Nike gris de chez O' Sport 174 000 Ar
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Nike enfant de chez O' Sport 172 000 Ar
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O' Sport Sweet gris 124 500 Ar Tee shirt Adidas 92 000 Ar Pantalon femme 193 500 Ar
Tee shirt homme de chez O' Sport 55 500 Ar Pantalon froissĂŠ de chez Shamrock 125 000 Ar
Remerciements : Eric, Mirado, Natye, Teylo Prise de vue : Batou Beach Make-up : Ainah Matisse avec les produits L'OrĂŠal
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Invitée au mariage de sa meilleure amie, Harivel, 23 ans a décidé de faire un petit tour au salon de coiffure pour une retouche beauté. L’équipe de Charm’elle Beauté et no comment® lui ont donné un petit coup de pouce. Sera-t-elle plus belle que la mariée ?
Pqueluslabelle mariée ! Coiffure : des boucles parfaites Les cheveux d’Harivel ne nécessitent aucun soin particulier. La coiffeuse a utilisé le shampooing L’Oréal Liss Ultime pour redonner de la brillance aux cheveux et un soin adapté. Comme Harivel a l’habitude d’avoir les cheveux raides ou attachés, la coiffeuse choisit de faire des boucles pour redonner du volume à sa chevelure. Après les avoir séchés au brushing, elle utilise le fer à boucler pour créer des ondulations parfaites.
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Maquillage : des lèvres pulpeuses Avant de passer au démaquillage, l’esthéticienne épile les sourcils d’Harivel avec des bandes de cires froides. La spécialiste passe ensuite à l’étape importante du démaquillage pour nettoyer la peau et éliminer les impuretés. Après la crème hydratante, elle applique le fond de teint proche de la carnation d’Harivel. L’esthéticienne n’a pas besoin d’utiliser un correcteur car le visage d’Harivel n’a ni boutons ni taches. Après la poudre pour unifier le teint, elle passe au maquillage. L’esthéticienne choisit deux couleurs de fards à paupières, le noir et le gris. Elle n’oublie pas de mettre l’eye-liner et le mascara. Comme le maquillage des yeux reste discret, la spécialiste préfère mettre en valeur les lèvres d’Harivel avec un rouge à lèvres rouge orangé. Elle finalise le tout avec un coup de blush.
BEAUTÉ Ongles : French Manucure Les ongles d’Harivel passent également pas la case relooking. La spécialiste décide de les rallonger. La pose débute par une préparation soigneuse des ongles en les ajustant au même niveau. Ensuite, la spécialiste polit les pointes pour recevoir les extensions, une sorte de capsule, qu’elle pose avec une colle spéciale. Ensuite elle les lime pour effacer la démarcation entre l’ongle naturel et l’extension, et choisit de réaliser une forme carrée. Pour le vernis, la spécialiste opte pour le French Manucure et un coup de vernis transparent pour donner de la brillance.
Aina Zo Raberanto
Modèle : Harivel Salon de coiffure : Charm'elle Beauté
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MAutrement adagascar 134
Pour intensifier son action en faveur des enfants de la rue, l’association Grandir à Antsirabe a ouvert une boutique de commerce équitable. Tous les produits proposés sont réalisés par des artisans locaux, sans passer par des intermédiaires.
LA BOUTIQUE ÉQUITABLE
Antsirabe
DÉCO
uverte depuis près d’un an, la boutique Madagascar Autrement est située O en plein centre-ville d’Antsirabe, dans le quartier d’Antsenakely. Le décor chaleureux vous met directement à l’aise. Très colorée et bien agencée,
la boutique propose des articles très variés : bijoux, accessoires, articles de décorations, instruments de musique, miniatures réalisées à partir de métaux recyclés, sandales, vêtements brodés, rhums arrangés, confitures artisanales… « La boutique a été lancée pour financer les projets de l’association Grandir à Antsirabe. Créée en 2007, cette dernière œuvre en faveur de l’enfance en détresse. Elle accueille aujourd’hui une trentaine d’enfants tirés de la rue qui sont logés en internat, nourris et scolarisés. Quarante-huit enfants sont également pris en charge en externat et poursuivent une formation professionnalisante », explique Razafiarisoa Vololoniaina Soanandrasana première responsable de la boutique. Madagascar Autrement se présente comme une boutique dite « solidaire ». « Nous nous fournissons auprès d’artisans d’Antsirabe, d’Ambositra et d’Antananarivo, sans passer part des intermédiaires, ce qui permet à chacun de vivre dignement de son travail, avec une rétribution beaucoup plus juste », commente Ratolojanahary Tsitoha, second responsable. Il y a quelques mois, Madagascar Autrement a rejoint l’Association nationale du commerce équitable de Madagascar (ANCESM) qui regroupe les producteurs et acteurs de ce système d’échange misant sur la solidarité de tous les partenaires commerciaux (producteurs et consommateurs) et le développement durable. Lors de votre prochain passage à Antsirabe, n’hésitez pas à faire un petit tour à la boutique. En achetant un article vous contribuerez à l’aboutissement d’un projet concret en faveur de l’enfance défavorisée. Henintsoa Mampionona Andrianarijaona Contact sur www.nocomment.mg
Rossy
Héritier des petits véhicules multi-usage Wuling, le minivan Sunshine de Continental Auto surprend agréablement Rossy, plus accoutumé aux gros 4 x 4 qu’il conduit lui-même lorsqu’il part en tournée. « Cette petite chinoise en a sous le capot », concède-t-il. Carrément le Sunshine of your love !
PRISE EN MAIN FACILE
Toujours en vadrouille pour ses tournées, Rossy a testé pour nous le minivan Wuling Sunshine. Tout frais sorti des ateliers du constructeur chinois, ce petit gabarit multi-usage de 3,9 m de long sur 1,6 m de large (hauteur 1,86 m) a tout sauf froid aux yeux. Avec son empattement allongé, on gagne 25 cm sur un petit van standard, pas négligeable !. Le chanteur qui s’attendait à un « gros minibus
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Wuling Sunshine
CONFORT MONOSPACE
Malgré l’absence de porte-bagages, Rossy est épaté par la capacité de sept à huit places du Wuling Sunshine. De quoi lui permettre d’emmener sans problème ses musiciens, histoire de bien les briefer avant le concert. Avec ses trois rangées de sièges, l’espace intérieur n’est évidemment en rien comparable à celui d’un break. Les sièges sont également plus élevés, fournissant plus d’espace pour les jambes. Ils sont conçus pour être pliables et réversibles pour une plus grande capacité de cargaison si besoin est. Autant de points forts pour Rossy : « L’espace c’est capital pour une troupe. On a souvent des centaines de bagages en tournée et avec les danseurs on peut monter à 45 personnes ! » Un bon point également pour la déco intérieure et la sortie de climatiseur élargie.
PORTES COULISSANTES LATÉRALES
ESSSAI DE STARS
un peu raide » est étonné par sa prise en main des plus faciles. « La boîte de vitesse est très maniable ; ça beugle comme un bœuf quand j’accélère, sinon c’est très doux. » En clair, il aime ! Avec 1 206 de cylindrée, le moteur développe 86 CV, 5 300 tours minute, pour une vitesse maximale de 125/130 km/h « En ville, sur terrain goudronné, il est très bien. Peu bruyant, peut-être même un peu trop silencieux, des fois ça fait peur, alors j’accélère pour me rappeler si elle est en marche ! L’embrayage est lui tellement docile qu’on se demande si on a bien appuyé... »
Bien qu’étonné d’apprendre que le moteur 4 cylindres, 4 temps, 16 soupapes avec refroidissement à eau se situe sous les sièges, Rossy apprécie l’esthétique de la Sunshine. Pour tester ses limites, il la fait travailler dans les montées : « En première, elle gère parfaitement ; en deuxième c’est bon si on roule vite, il faut avoir pris un peu d’élan vu qu’on est chargé au maximum, et ce n’est qu’après avoir fait 50 m environ que la reprise est parfaite. » Rien à dire non plus sur la sécurité : les ceintures de sécurité passagers sont bien conçues, l’éclairage de freinage et les phares antibrouillard sont d’intensité élevée, le constructeur chinois n’a pas lésiné sur les équipements. Rossy apprécie également les portes coulissantes des deux côtés du véhicule, et la consommation très économique à 6L/100 km. « Petit mais costaud, puissant et surprenant, il décoiffe », conclut Rossy en remettant de l’ordre dans ses dreads. Si c’est le boss qui le dit ! Recueillis par Joro Andrianasolo
UNE PETITE QUI EN JETTE !
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Dans quelles circonstances avez-vous repris le Mojo Bar ? Je viens du nord, j’ai passé sept ans entre Diego Suarez et Nosy Be. Là-bas, j’ai aidé un ami à monter son hôtel et je me suis demandé s’il n’était pas temps pour moi d’avoir mon propre bar. Des amis communs m’ont recommandé de rencontrer les responsables du Mojo, et voilà ! Je ne l’aurais pas fait pour un autre bar. Le Mojo a toujours été mon endroit préféré, je ne dis pas ça parce que j’en suis aujourd’hui le gérant. Il est atypique, bar et club à la fois, sans vraiment d’équivalent. L’un des meilleurs établissements de Tana, même s’il y a un peu plus de concurrence aujourd’hui. Quelle sera votre touche en plus ? Je veux installer ce côté rock qui cadre bien avec la clientèle que j’arrive à ramener depuis que je suis là. Les bars puisent toujours dans les mêmes vieux standards. Pourtant nos clients sautent de joie quand ils entendent autre chose que du Marley (même si je l’adore) en reggae. Là, je travaille à une future soirée électro en partenariat avec Lalaina de Outcool. Je voudrais proposer quelque chose à l’image de ce qu’on trouvait sur les compilations Nova Tunes, un croisement de tradition et de modernité. Je veux aussi relancer les soirées à thèmes, même si c’est compliqué. Trop de soirées à thèmes demanderaient de transformer la salle tous les week-ends et le Mojo risquerait d’y perdre son esprit. Je compte également mettre en place un after. Comment tourne le Mojo aujourd’hui ? On repart d’assez loin, ce n’est un secret pour personne. On a fait un bon premier mois, mais nous sommes en début d’année, ce n’est pas la meilleure saison. Quand j’ai commencé il y avait beaucoup de monde, mais ça se vidait rapidement. Maintenant, même si on est moins nombreux, les gens ne partent
BY NIGHT
Gérant du Mojo Bar d’Isoraka depuis février dernier, Halem Ibrahim nous parle de l’orientation rock et « découverte musicale » qu’il entend donner à ce qui reste l’un des meilleurs lieux de nuit de la capitale.
Halem IBRAHIM
qu’à l’aube. Dans les bonnes soirées, on tourne à 80 personnes. Je suis également en train de remonter une équipe. Pour l’instant nous avons deux serveuses en salle et nous sommes quatre derrière le bar, moi inclus. Je me considère multifonction ici : je coupe les citrons quand je sens que ça traîne, je fais le service. Je passe aussi dans la cabine du DJ. J’aime travailler la tête dans le guidon, il faut que ça aille vite. Propos recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Pas que Marley !
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RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°40 MOTS CROISÉS — FRUITS
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SOLUTION DE L’ÉNIGME N°40 Une bougie. ÉNIGME N°41 Elle inspira peintres et musiciens. L’un d’eux l’a même vue danser. Ses fruits, bien que non sucrés, sont très apprécier. Qui est-elle ?
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— LE SPORT —
JEUX
HORIZONTALEMENT I. Sport de piscine II. Non fermés – Pronom personnel III. Symbole chimique de l’astate – Métal précieux (à l’envers) – Celui du son peut être franchi IV. Les records sportifs doivent l’être V. Surnom des équipes nationales françaises dans les sports collectifs VI. Elles misent sur les résultats sportifs VII. Ecueil de rochers à fleur d’eau – Le sport à l’école VIII. Pas beaucoup – Id est IX. Nymphe des eaux X.Il faut en faire preuve dans certains sports. VERTICALEMENT 1. Famille de sportifs célèbres dans le tennis et le basket ball – Grande soif 2. Machine imitant un corps animé 3. Petit écran – Partie de combat 4. Gymnastique en musique – Contracté 5. Façon de chasser – Epreuve olympique de précision 6. Symbole du titane (inversé) – Corps protégé par une coquille – Fleuve côtier 7. Atteint par la fracture – Type, mec – Constituant des chromosomes 8. Le Louvre en est un – Début d’école 9. Transpire – Grande voile 10. Matière transparente et fragile – Partie d’un match de tennis.
LA MINUTE NATURALISTE Alerte aux criquets Des milliards de criquets dévorent depuis plusieurs semaines toutes les cultures du sud-ouest de l’île, menaçant les maigres ressources d’une population déjà très vulnérable. Le gouvernement avait déclaré l’état d’alerte dès novembre, qualifiant l’invasion de criquets pèlerins de « calamité publique ». Faute de moyens, les autorités n’ont pu enrayer l’extension des essaims d’insectes. Et en février dernier, le cyclone Haruna a apporté suffisamment d’eau pour accélérer le développement des criquets dont la multiplication est favorisée par d’abondantes pluies. Aujourd’hui, leur population atteint 500 milliards d’individus, selon une récente mission de comptage. « En une journée, on a compté cinq essaims sur un trajet de 20 kilomètres, donc c’est vraiment extrêmement grave, c’est toute la population malgache maintenant qui est concernée », explique Tsitohaina Andriamaroahina, directeur de la Protection des végétaux au ministère malgache de l’Agriculture, et chef de la mission associant l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
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DERNIÈRES NOUVELLES DES ÉTOILES
Une gueule d’atmosphère GÉMEAUX (21 MAI - 21 JUIN) ui, les températures moyennes sont en baisse, si le climat O possède encore un semblant de logique. Mais le Gémeaux est connu pour sa souplesse et son art du rebondissement. Vous ne devriez pas attendre la Fête de l’Indépendance pour trouver un quelconque moyen de réchauffer l’atmosphère. Atmosphère ? Oui, comme dans le film Hôtel du Nord, quand Louis Jouvet dit à Arletty : « J’ai besoin de changer d’atmosphère et mon atmosphère, c’est toi ». Et celle-ci de répondre : « C’est la première fois qu’on me traite d’atmosphère ! […] Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » D’accord, c’était en 1938. Mais, puisqu’il y a « sphère » dans « atmosphère », la roue tourne à la manière des constellations dans le ciel et revient chaque
année au même point. Ne pas confondre, donc, la mobilité avec la confusion. Ni l’hiver austral avec l’été septentrional. Quoique du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, quelle que soit la direction choisie pour traverser l’espace, se présentent des embûches identiques. Choisissez plutôt de traverser le temps. Lui, au moins, coule toujours dans une seule direction : l’avant. Marche arrière interdite, voilà une ligne de conduite qui conviendra aux prochaines semaines. Tant pis pour les déviations obligatoires et autres arrêts imposés dans des endroits parfois incongrus. Tout cela ne vous empêche pas de traverser, à la seule condition d’éviter le passage d’un véhicule rapide. Olé ! Ravatobe Illustration : © Olivier Vignaud
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Apologie de la caresse
Par Christian Berthelot
Saviez-vous que 80 % des femmes apprécient les préliminaires, créateurs de désir ? Chaque mois, Christian Berthelot, psychothérapeute et sexothérapeute, aborde sans tabous ni ornières un sujet lié à la sexualité et au bien-être du couple.
u début de la relation, le ciel est toujours bleu, les oiseaux chantent… A On s’envoie des SMS 15 fois par jour. On échange des « je t’aime », des « tu me manques », des « j’ai hâte de… » Et puis, pour certain(e)s,
peu de temps après, les choses semblent acquises… Toutes ces petites marques d’attention s’estompent et finissent par disparaître. L’habitude est là. Certain(e)s, au début, rentrent le plus tôt possible à la maison afin de retrouver, au plus tôt, l’être aimé, puis finissent par s’arrêter chez un copain, chez une cousine, de plus en plus souvent. Pour montrer leur amour, certains pensent qu’un bouquet de fleurs une fois par semaine, puis tous les 15 jours suffira. Les hommes, en particulier, ont l’impression en faisant un cadeau somptueux de s’affranchir de leur devoir d’amant et de mari ! Que nenni ! Faites des économies, Messieurs, donnez des marques d’attention plus souvent, et pas forcément aussi coûteuses ! Ce qui n’empêche pas les jolis cadeaux. Sachez que vous serez bien plus aimés grâce à vos petites attentions quotidiennes. Cela est valable pour vous également, Mesdames ! Je me souviens d’une dame âgée me racontant son mariage. Son mari lui avait dit ce jour là : « Je t’aime. Je ne te le dirai qu’une seule fois. » Il a tenu parole. Je me souviens de la tristesse de cette dame ainsi que de sa frustration. Les « petites » attentions s’offrent au quotidien… C’est le geste, l’attention que l’on porte à son « autre » qui revêt le plus d’importance.
Il en est de même pour les préliminaires. Au début, « tout feu tout flamme », on installe une ambiance, des bougies, du bon vin. Les hommes prendront le temps de déboutonner un à un le chemisier avec tendresse, petits bisous dans le cou, mots doux dans l’oreille avant de partir vers une exploration sensuelle. Puis, certains, finissent par repérer qu’en caressant le sein droit, cela procure un émoi à Madame, alors ils ne font plus d’effort et vont systématiquement caresser le sein droit ! Un peu d’imagination, d’ouverture, d’écoute pour aller vers l’empire du plaisir ! Sachez que 80 % des femmes apprécient les préliminaires chargés de plaisir et créateurs de désir. Un minimum de 12 minutes, mais souvent plus, leur est nécessaire afin d’obtenir une bonne lubrification et faciliter la pénétration. Les hommes ont tendance à négliger ces préludes sensuels, qui, pourtant, apportent une plus grande confiance, tant l’impétuosité de leur désir leur fait brûler les étapes. Les femmes aiment recevoir et donner des caresses. On distingue deux types de caresses : les caresses « postludes » : celles que l’on donne par amour, et les autres, plus tactiques, destinées à mener son partenaire vers un niveau d’excitation suffisant pour les ébats. Evidemment, les premières remportent la préférence des femmes. La caresse est un art, l’art du toucher. Et ce n’est pas parce que c’est fini, que c’est fini ! Après l’amour, les caresses sont toujours de mise ! L’art de la caresse postlude fait toute la différence : c’est un moyen de remercier chacun des partenaires, de l’honorer, de l’aimer tout simplement !
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VINTAGE les premiers combats de la Seconde Guerre mondiale, il est chargé de mettre au point un fusil d’assaut fiable et bon marché pour les soldats soviétiques, gravement sous-équipés par rapport aux Allemands. Ses recherches aboutissent à l’AK-47 (en russe : Avtomat Kalachnikova modèle 1947, littéralement « automate de Kalachnikov »). Solide et facile d’utilisation, la Kalachnikov est deux fois moins chère que le célèbre M16 américain. Déclinée en 17 modèles, elle devient l’arme préférée des guérilleros du monde entier, jusqu’à Ben Laden. Deux tiers des armées en sont aujourd’hui équipées et son image se retrouve sur les armoiries de p a s moins de soixante pays, dont le Mozambique et le Zimbabwe. Le nom russe le plus prononcé au monde est Kalachnikov. Dans certains pays, des enfants Du père du fusil d’assaut le plus répandu sur terre. Dans sont prénommés Kalach en son « Ma vie en rafales », sa biographie, le général Mikhail Kalachnikov, 94 ans, confesse : « J’aurais préféré inventer « honneur ». une chose plus utile, par exemple une tondeuse à gazon… » Pourtant, le général Mikhaïl Kalachnikov dit déplorer l’utilisation qui est faite de son arme. « J’ai on coût très faible, sa simplicité et sa fiabilité à toute épreuve ont créé cette arme avant tout pour défendre notre forgé le succès de cette arme, toujours fabriquée dans la même usine patrie. C’est douloureux pour moi de voir que depuis 70 ans, à Ijevsk, dans l’Oural. On ne connaît pas exactement le des criminels de toutes sortes s’en servent. » nombre de Kalachnikov produites, mais avec une estimation entre 70 L’homme vit aujourd’hui dans un modeste et 110 millions depuis 1947, c’est le fusil le plus répandu au monde. appartement de Ijevsk et perçoit tous les mois une Son inventeur, Mikhail Kalachnikov, père de 35 inventions, admet pension quatre fois inférieure au prix d’une Kalach. qu’il n’a jamais touché le moindre kopeck sur celle-ci, pourtant la Andoniaina Bernard plus emblématique. Sergent dans une division blindée, blessé dès
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DRÔLE DE PISTOLET !
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Vieilles rengaines du disque dur ancestral ! Ancestral old stuff
ABIDI
irahira H efa nandeha eh !
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Leçons d’hier pour aujourd’hui. Les ancêtres voyaient loin. Là où ils sont, ils rappellent qu’ils nous ont déjà prévenus. Les proverbes constituent leur disque dur. La fête nationale donne l’occasion d’un exercice fructueux de lecture comparée. Il ne faut surtout pas commenter ni faire des rapprochements. Cela pourrait grandement fâcher. 1- « Aza manao vazaha fito an-trano » (Az’manaou vazah fitou an-tranou) Traduction : Ne mettez pas sept vazaha dans une seule maison. Don't put seven vazaha in one house. Explication : Si tout le monde veut commander, le foyer sera un enfer où personne ne se retrouve. Le « vazaha » ou le Blanc est le détenteur du pouvoir dans l’imaginaire populaire, alors s’ils sont sept (fito) dans la maison ! 2- « Zaza fito tsy mahafehy trano, fanahy fito no mahafehy trano ». (Zazafitou tsi mahafeh’tranou, fanahi fitou nou mahafei tranou) Traduction : Sept enfants ne font pas un foyer, c'est sept états d'esprit qui le font. Seven child don't make a home, seven
3- « Maro foana toa tanam-poza » (Marou fôn’ tou tanampouz’) Traduction : Nombreux comme les pattes de crabes. Many as the legs of crabs. Explication : Ce qui est présent en grand nombre et à la fois inutile comme le sont les pattes de crabes ou d’écrevisses. Généralement, appliquer aux politiciens.
(Ra ni tinaou nou ataou, hetsk’Andriamanitra, raha an’olouna, tanguena ambouni varavarana) Traduction : S’il s’agit du vôtre, le projet est d’inspiration divine. Si c’est celui d’un autre, c’est un poison caché au-dessus des portes. If it is about yours, the project is of divine inspiration. If it is another one's project, it is a poison hidden over doors. Explication : Le tangena est un poison d’ordalie que la Royauté employait souvent contre tout village ou toute communauté suspecte de crime ou de complot contre le souverain.
4- « Raha ny tianao no atao, hetsik’Andriamanitra, fa raha an’olona, tangena ambony varavarana »
5- « Aza manao jokotsoriaka mahasambo-kary » (Az’manaou djoukoutsourik’ mahasamboukar’)
state of mind do. Explication : La solidité du foyer ne dépend pas du nombre des enfants, mais du comportement d’adultes des parents. Malheur au pays dont les enfants sont rois, disait l’Autre.
Ne jouez pas au mielleux ou au doucereux (joko-tsoriaka) alors que vous êtes capables d’attraper un chat sauvage (kary) sans en craindre ni les griffes ni les dents. Do not play the honeyed or the unctuous while you are capable to catch a wildcat without being afraid either of claws or of teeth. 6- « Teny zato, kabary arivo, iray ihany no marina » (Ten’zatou, kabar ‘arivou, ray ihan’nou marin’) Traduction : Cent mots, mille discours, un seul est vrai. Hundred words, one thousand speeches, just one of them is true. Explication : Il ne faut pas tout croire sur parole.
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Au cœur de l’hiver peine 23 heures. À Il fait nuit depuis longtemps déjà. Le
froid mord comme un qui ne lâche pas son os. Acheter une doudoune aux puces de Rabearivelo dès la prochaine rentrée. Ouais. Il faudrait qu’une belle somme rentre ! Le brigadier, lui, s’est acheté un long manteau noir, tout en cuir, molletonné dessous. Ça lui fait un genre terrible ! Tout le monde allonge dès qu’il s’approche ; enfin, ceux qui comprennent vite ! La tête du jeune vazaha, quand il lui a demandé : « Est-ce que je suis le genre à accepter 5 000 Ariary ? » L’autre le dévisage et finit par baisser les yeux. Le brigadier ouvre le pan de sa longue veste pour tirer de la 182 poche arrière de son pantalon un paquet de Boston et un
par Johary Ravaloson
briquet Zappa. Il allume sa cigarette, se penche et souffle la fumée au visage du jeune vazaha. Dans la voiture de location, la poupée devant ne moufte pas (elle sort aussi une cigarette). - Vous pensez que j’ai une tête à accepter un billet de 5 000 ? - Je… je croyais… - Vous croyez mal, jeune homme, coupa-t-il en rabattant le pan de son manteau noir tombant sur ses brodequins noirs… Vous avez roulé en sens interdit ! - Mais tout le monde passe par là, Monsieur l’agent… - Officier ! - Pardon ?
- Monsieur l’Officier ! - Monsieur l’Officier, c’est bloqué la nuit du côté de la Présidence, tout le monde passe par là, Chef ! - C’est une tolérance ! En plus vous vous arrêtez au milieu de la voie. Vous ne vous êtes pas arrêté devant la boîte de nuit, là ? Pour prendre, Mademoiselle ?
des baskets parce qu’il n’y avait pas de brodequins à ma taille, et c’est plus chaud que nos souliers de ville. C’est sûr que tout ça, avec mon pull beige à rayures rouges, ça fait moins martial que le manteau du brigadier. Mais je ne voulais pas me boudiner comme l’agent 213 en le mettant en dessous de la tenue réglementaire de jour (et d’été, de surcroît). À le regarder, là, on dirait qu’il a avalé son sifflet ! Il n’a pas voulu du whisky et maintenant il rouspète. Le brigadier, par son comportement, paraît-il, donne à nous, les forces de l’ordre, une mauvaise réputation. Je ne comprends rien de ce qu’il dit, j’ai froid et je me demande comment avoir une bonne rentrée et pouvoir m’acheter une doudoune bien chaude, pas plus tard que demain, parce que je suis de nuit pour toute la semaine. L’agent 213 s’interrompt de râler quand on entend des vrombissements de moteurs poussés à fond, montant la côte pavée. Il décolle comme un diable du siège de notre véhicule et se met au milieu de la chaussée. Il a des bons réflexes, l’agent 213. Des pneumatiques brutalisés couinent dans le virage à 20 secondes. Il me hurle d’allumer les gyrophares. Instantanément, la place est illuminée comme la Présidence pas très loin. L’agent 213 assure bien le képi sur sa tête, le sifflet entre les lèvres, et lève très haut le bras. Deux voitures débouchent de front ; ralentissant à peine au son strident du sifflet, elles vont percuter mon coéquipier. Je ne veux pas voir ça. Quand je rouvre les yeux, l’agent 213 est toujours au milieu de la place, hagard, à la recherche de quelque chose par terre ; les voitures, elles, ont déjà disparu derrière le coude de la rue, laissant un sillage de gomme et l’écho des hurlements mécaniques. L’agent 213 retrouve ce qu’il cherche, le porte à la bouche et siffle dans le vide. Puis, il crie « Le téléphone ! ».
FICTION
- Si, mais… - Alors je confisque vos papiers et vous venez les chercher au poste mardi. - Mais ce n’est pas possible, Chef ! Mon capitaine, on part dans le Sud demain. - Ce n’est pas possible ? dit-il en ouvrant à nouveau le pan de son long manteau de cuir, cette fois-ci pour enfouir dans la poche intérieure permis de conduire, passeport et carte grise du contrevenant. - On ne peut pas s’arranger, Monsieur l’Officier ? C’est vrai, vous n’êtes pas le genre à accepter un billet de 5 000 Ariary. Qu’est-ce que vous accepterez, mon Commandant ? Le brigadier regarde le type, ferme le pan de son manteau, puis ses gros boutons. « Il fait froid, dit-il. Je crois que j’accepterai un whisky ; une bouteille de whisky dans la boutique au bout de la rue, c’est 40 euros le premier pur malt ! » Il a vraiment un genre terrible notre brigadier. Il nous a filé un peu du whisky d’importation avant de nous laisser nous débrouiller. Il fait vraiment froid. Avec la prochaine voiture je me ferai bien ma doudoune. Mais je suis avec l’agent 213. L’agent 213, quand je l’ai connu, il réglait la circulation en haut d’Analakely, au carrefour de la rue montante et de la rue qui sort du tunnel d’Ambohidahy, un cinq-chemins assez difficile. L’agent 213 assure terriblement avec son sifflet mais c’est un autre genre que le brigadier (pour tout dire, le long manteau en cuir noir du brigadier lui sort par les yeux !) Avec l’agent 213, il ne faut pas que cela déborde. Il faut que rien ne dépasse. Là, avec ce froid, par exemple, comme on ne nous a pas distribué d’uniforme adapté, moi, j’ai mis tout ce que j’avais pour me réchauffer : on voit juste que je suis flic à cause de mon pantalon de combat et de mon képi. J’ai mis
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Je soupire. Il n’a rien, c’est l’essentiel. Il se précipite du côté de notre véhicule, me bouscule et enfouit le haut de son corps par la fenêtre. Il farfouille un moment avant de ressortir une tête dépitée : « ma batterie est à plat », me dit-il. - Et pour appeler qui ? je lui demande. Et pour dire quoi ? Je ne vais pas gaspiller mes crédits téléphoniques pour me faire ridiculiser. De toute façon, je n’en ai plus assez pour téléphoner à qui que ce soit. J’éteins le gyrophare avant qu’on ne puisse plus démarrer notre véhicule. Ce n’est pas avec celui-là qu’on va poursuivre des jeunes qui sortent la voiture sport de Papa ! - C’était quoi comme voitures ? me demande l’agent 213. - Une Audi et probablement une Subaru, je dis. - T’as pas noté leurs numéros ? Je ne réponds pas et sors de notre véhicule pour me dégourdir les jambes. Je fais quelques mouvements pour me réchauffer. Pas une voiture qui passe. L’agent 213 me rejoint au bout d’un moment. Il semble nerveux mais n’ose plus me demander quoi que ce soit. « Je t’offre un café ! » je lui dis. Le vendeur ambulant nous sert, l’air narquois. Pas trop quand même ! Il ne connaît pas l’agent 213 ! Nous buvons notre café en silence. Une voiture s’avance sans phares du bout de la rue. L’agent 213 l’a déjà remarquée. Il jette sa tasse dans l’eau de lavasse et s’apprête à aller la verbaliser. « Tu me la laisses, cette fois-ci ! » je lui dis, pensant à ma doudoune. J’agite ma lampe pour signifier à la voiture de s’arrêter. Elle obtempère sans problème. C’est une coréenne 4 x 4 noire, à vitres fumées. Mais ce n’est pas une voiture
officielle. Je tapote à la vitre qui s’abaisse respectueusement. Je frotte mon pull comme pour lui dire au revoir. - Bonsoir, Monsieur. Vous roulez en pleine nuit sans lumière ? - Bonsoir, Monsieur l’agent. Sans lumière ? Où avais-je la tête ? C’est fait, Monsieur l’agent, merci beaucoup. Je me gratte la tête. Qu’aurait fait le brigadier à ma place ? L’agent 213 arrive. - Conduite sans phares en pleine nuit, vitres fumées interdites… Les papiers du véhicule s’il vous plaît, dit-il d’un ton péremptoire. Je le regarde avec reconnaissance. Un pro, je me dis. La vitre arrière du véhicule s’abaisse, une tête qui ne m’est pas inconnue en surgit, chauve, avec des lunettes. - Bonsoir mes amis, dit le Monsieur. Excusez mon chauffeur, il est un peu perturbé par les derniers événements. Mais vous n’allez pas vous embêtez pour si peu. L’agent 213 s’est mis au garde-à-vous comme s’il s’adressait au Président lui-même. - Mais, bien sûr, Monsieur le Président, nous ne faisons que notre devoir, Monsieur le Président, je vous en prie, circulez, Monsieur le Président. - Bonsoir mes amis ! La vitre se relève et la voiture démarre doucement. Je me tourne en colère vers l’agent 213. - Circulez, Monsieur le Président ! Bonsoir, monsieur le Président ! Mais t’as vu un Président où ? - C’est un candidat aux présidentielles, t’as pas vu les journaux ! Qu’est-ce tu ferais s’il était élu ? Hein ? Les élections sans doute approchent, mais la voiture s’éloigne, avec mon espoir de doudoune.
ANNUAIRE
202 02 • FRING’ALL : 020 22 229 13 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 ANTANANARIVO • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • (LE) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 • AINA HOTEL : 020 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : A AERO PIZZA : 020 22 482 91 22 630 51 • AKOA : 020 22 437 11 • ANJARA HOTEL : 020 22 354 77 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 H HAPPY DAYS : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • ARIRANG : 020 033 86 200 42 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFÉ : 24 271 33 • (L’) ART BLANC : 020 22 422 20 • ATLANTIS : 020 24 034 14 954 69 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HOTEL BRETON : 020 24 194 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 77 • (L’) ILE ROUGE : 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL : 020 23 555 55 020 22 663 91 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • AU N’IMPORTE 032 45 507 34 • INDIA PALACE (Antaninarenina) : 020 26 408 16 • INDIA PALACE (Tsiazotafo) : 033 12 563 73 • INFINITHÉ : 032 QUOI : 034 01 341 21 • (L’) AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • ISLAND 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BASMATI : 020 22 03 888 88 CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVATO HOTEL : 020 22 445 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BATOU BEACH : J JAO’S PUB : 034 41 213 33 034 09 500 03 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : II : 020 22 248 07 • BISTROT 21 : 032 45 816 89 • BLACK 020 22 253 13 • JASMIN HOTEL : 032 07 539 04 • (Le) JEAN LABORDE : PEARL : 034 20 888 21 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 020 22 330 45 • JED ONE : 032 02 142 34 • JET CLUB : 034 79 361 56 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 K KARIBOTEL : 033 15 629 33 • KUDETA LAPASOA : 034 74 645 • (La) BRASSERIE (HOTEL DE FRANCE) : 020 22 213 04 • (Le) BUFFET DU 52 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) 22 677 85 L LA CAVERNIA : RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 034 01 109 82 • LANTANA RESORT : 020 22 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 225 54 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LA PLANQUE 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 (Restaurant) : 034 81 226 35 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • CH’LUIGGY : 033 37 051 41 • CHALET DES ROSES : 020 22 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 • LE BED : 034 98 888 71 • LE 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFÉ : 034 06 003 BELVEDERE HOTEL : 034 16 950 79 • LE CARNIVORE (Restaurant) : 032 78 • CHEZ AINA GUEST HOUSE : 033 14 565 54 • CHEZ ARNAUD : 020 • LE CARRÉ : 032 60 498 00 • LE CLUB : 020 22 221 78 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 05 125 04 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY GRILL : 020 23 096 323 28 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 75 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • LOKANGA HOTEL : 034 14 555 02 • L’ORION : 034 84 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 43 22 202 02 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • COOKIE SHOP : 032 129 29 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 • MADA HOTEL : 033 M MAD’DELICES : 020 22 266 41 07 142 99 D DIVINA : 034 43 241 22 • DREAMS KARAOKE : 034 • MAKA AKOO (Fast Food) : 034 20 501 27 81 350 55 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • EMMA 23 717 07 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 PLANQUE : 034 07 185 70 • EPICURE : 034 07 185 49 F FIRST FASHION • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 CAFÉ : 032 84 628 99 • FLEUVE ROUGE : 033 04 069 86 • (Les) • MONTPARNASSE (Bar Restaurant) : FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 • MOJO BAR : 020 22 254 59
186
Ces établissements acceptent
Ces établissements acceptent
020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 N NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’) OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • ORIENT’HALLES : 032 05 105 10 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPRIKA : 032 04 781 57 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFÉ : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (Restaurant) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAPHIA HOTEL Ambatonakanga : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL Isoraka : 020 22 339 31 • RATATOUILLE (Artisan Boulanger) : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROTISSERIE-GRILL : 032 11 222 07 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : • SHALIMAR Antsahavola : 020 22 260 032 07 557 45 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL Amparibe : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL Ankorondrano : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60
• TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANO BONGO HOTEL : 034 20 365 34 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 U URBAN CAFE : 033 11 258 66 • VANGA GUEST HOUSE : V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 Z ZEBU ORIGINAL BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO A ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • ALLURE FASHION : 033 25 780 84 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 B BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 364 79 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMH : 020 23 322 26 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : 020 22 550 25 • COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • CRISTAL CADEAUX : 020 22 365 42 D DECI-DELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECI-DELA Ivato : 032 11 00 277• DECI-DELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO FRANCE : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 E ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • ETINCELLE : 034 08 430 72 • EVASION DECO : 033 18 607 97 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15• FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP Tana Water Front : 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 H HAZOMANGA : 032 02 527 43 • IMAGE : 034 08 884 90 I IS’ART GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 05 090 02 • IVAHONA (Maison) : 032 05 090 06 J JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES SMART : 034 02 395 70 K KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KIVAH&CO : 032 05 874 35 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KUDETA BOUTIQUE : 034 74 645 52 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 L L’ADRESSE : 034 03 004 55 • LA CITADINE : 032 05 509 48 • LA COUR CARREE : 032 05 090 06 LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 034 84 642 56 • LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LOLITA BOUTIQUE :
020 24 375 53 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 M MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • MAMA BENZ : 032 05 777 74 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOTOSTORE : 034 07 179 57 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 N NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 O OCEAN TEXTILE : 020 26 388 26 • OH PAS CHER : 034 02 180 72 • ON ABI : 020 22 558 59 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAGE 2 SMART : 034 16 751 12 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 Q QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 • QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R REGAL SHOES : 020 24 773 52 • RIVES GAUCHE : 033 02 275 81 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 • ROUGE DESIR : 033 25 780 84 S SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SHOP STYLE : 034 04 915 01• SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STRASS : 034 97 464 00 T TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRENDY : 020 22 364 88 • SUCCES FOU : 032 44 054 35 V VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82 SPORTS, LOISIRS A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 B BLUELINE : 020 23 320 10 C CANALSAT : 020 22 394 73 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 F FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + : 020 26 394 98 G GASY QUAD : 032 12 600 00 I INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 L LE • LE C.O.T. : 032 05 085 40 • LECTURES ET LOISIRS : 020 22 325 83 CHAT’O : 034 23 033 33 O OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 P PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 S SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 T TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50 COMMUNICATIONS, AGENCES A AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 M MACADAM : 020 22 640 68 R RLI Radio : 020 22 290 16 T TEKNET GROUP : 020 22 313 59 AGENCES DE VOYAGE, TOURISME • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR A AIR FRANCE : 020 23 230 23 MAURITIUS : 020 22 359 90 C CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 D DILANN TOURS
MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 M MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 N NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 S STA Aviation : 032 73 369 81 SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES A APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • AMAZONE SMART : 020 22 462 12 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 B BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 C CANELLE : 034 11 134 33 • COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 E ESTETIKA : 020 22 201 27 F FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTÉ Zoom : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 G GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 I INTERLUDE : 033 18 529 31 M MAJOREL : 020 22 253 29 P PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE : 034 17 268 59 • PROGDIS : 020 23 256 10 R RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 S SOFITRANS : 020 22 223 30 T TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Y YVES ROCHER : 020 22 475 20 SANTÉ A ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 C CTB : 032 78 488 42 • CTB AMBOHIMANARINA : 020 22 450 61 O OPHAM : 034 74 644 23 P PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25 • VETCARE : 032 05 749 22 ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ABC CONSTRUCTION : 020 22 423 49 • ALLIANZ : 020 22 579 00 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ASSOCIATION ITALIENNE A M/CAR : 020 26 228 00 B BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 D DIRICKX : 020 22 446 60 E EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 F FILATEX : 020 22 222 31 G GROUPE SMTP : 020 22 442 20 H HENRI FRAISE FILS
& CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 I ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 J JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 M MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 S SARL REGENCY (Passeport VIP) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 T TECHNIBAT : 032 07 223 76 U UCODIS : 020 22 210 13 • UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 V VIMA : 020 22 330 93 X X-CHANGE : 020 30 889 99 CONCESSIONNAIRES • CT MOTORS : 020 23 320 52 C CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 I INFINITY : 034 14 000 19 M MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 S SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 T TRACES (Motos) : 020 23 350 35 PHOTOS D DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36 IMMOBILIERS F FIRST IMMO : 020 22 368 68 G GUY HOQUET : 032 07 173 17 I IMMO CONSEIL : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 R ROKA IMMO : 032 07 848 02 SERVICE RAPIDE M MALAKY : 032 45 383 32 PAYSAGISTE P PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 MATÉRIELS INFORMATIQUES • PREMIUM A APPLE STORE : 034 14 311 91 P POLYGONE : 020 22 306 20 INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP STORE : 020 22 422 94 T TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 ANTSIRABE HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 • AUBERGE JENNY : 020 44 990 22 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 • BOULANGERIE MIRANA : 020 481 20 C CHEZ DOM :
033 11 954 29 • CHEZ SEN : 034 64 603 39 • COULEUR CAFE : 032 02 200 65 • COYOTE CAFE : 020 44 484 54 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 F FLOWER PALACE HOTEL : 034 14 870 01 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RESTAURANT DIAMANT : 020 44 488 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 034 07 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L L’ARCHE : 032 02 479 25 • LA TABLE GOURMANDE : 033 80 801 43 • LA VILLA HR : 033 13 801 47 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE CENT DIX : 034 98 906 00 • LE ROYALE PALACE : 020 44 490 40 • LE VENISE : 020 44 938 70 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 034 11 900 27 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 46 House) : 020 44 943 87
G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club
ENTREPRISES, INSTITUTIONS M MICROCRED : 032 05 367 01 MAHAJANGA (MAJUNGA) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A (L’) ALAMBIC : 032 41 439 27 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 • ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 E ECO LODGE ANKARAFANTSIKA : 034 07 560 59 E (L’) EXOTIC : 032 85 392 97 • EXPRESSO : 032 21 131 22 F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 21 131 22 H HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032
192
40 053 70 • LA ROTONDE : 032 45 305 95 • LAKANA MANGA : 034 93 634 13 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 76 193 79 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • PICCOLA CORTE : 020 62 021 94 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 Z ZAHAMOTEL : 020 62 919 28 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEMENTY : 020 62 243 04 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 02 417 47 AGENCES DE VOYAGE, TOURISME : L LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40 ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 O ORTB : 020 62 931 88 PHOTOS D DMT PHOTO : 020 62 245 39 TOAMASINA (TAMATAVE) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 C CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72
• HOTEL H1 : 033 28 358 33 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L L’AFFICHE : 020 53 315 45 • LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE TII’WAI : 034 02 123 10• LONGO HOTEL : 020 53 335 54 M MIRAY HOTEL : 034 10 500 60 • M&K HOTEL : 034 17 156 80 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 O (L’) OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 • PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE OU FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (Sainte Marie) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V • (Le) VIP : 034 85 794 04 • (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO A ANTIDOTE : 032 11 692 27 C CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 E ENZO SHOP : 033 09 409 84 M MY EPICERIE : 034 79 282 54 N NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 T TNT : 034 39 025 54 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 02
C EAST ACADEMY : 034 02 335 86
SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES E ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 L LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 S SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 V VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59 LIBRAIRIES L LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30
Disco Club - Cabaret - Toliara
TOLIARY (TULEAR) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 • ATLANTIS : 020 94 700 42 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (Ambolimalaika) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (Ankilibe) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L • LA BERNIQUE : 020 94 449 87 • LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M MANGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64
• (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEMENTY : 020 94 411 91 T TOP GSM : 034 23 118 29 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 46 AGENCES DE VOYAGE, TOURISME M MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20 ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 C COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 62 492 71 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 60 631 55 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 244 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 37 954 89 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BELLE AVENTURE HOTEL : 032 44 153 83 • LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LE TSARA B VAOVAO : 032 04 940 97 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 002 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 T TONGA SOA : 032 02 288 20 V VOKY BE : 032 04 012 01 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO B BLACK WEAR : 032 04 607 90 • BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 228 38 C CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98
L LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 M MAKI BOUTIQUE : 032 82 917 76 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 04 122 96 SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES D DIEGO ESTHETIQUE : 032 40 485 42 ENTREPRISES, INSTITUTIONS M MICROCRED : 032 05 366 92
X X-CHANGE : 020 82 889 99
CONCESSIONNAIRES S SICAM : 032 07 421 21 PHOTOS D DMT PHOTO : 020 82 232 08 FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ • CROIX A AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 DU SUD : 020 92 910 56 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 • LE PORT HOTEL : 034 11 00 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 188 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 24 AGENCES DE VOYAGE, TOURISME A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 CONCESSIONNAIRES S SICAM : 032 05 221 59 FIANARANTSOA HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ
E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LAC HOTEL : 020 75 959 06 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE TROPIK HOTEL (HOTEL D’AMBALAVAO) : 033 02 012 91 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 21 HELL-VILLE (NOSY BE) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AT HOME : 032 53 930 09 B BAOBAB : 032 49 163 01 • BELLE VUE : 020 86 613 84 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 E EDEN LODGE : 032 55 044 68 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 • LIBERTALIA : 032 69 783 91 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 T TAXI BE : 032 59 187 86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60
BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO B BLACK WEAR : 032 04 558 89 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L LE TAMARIN : 032 04 944 20 M MAKI : 032 04 014 76 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 33
• ULYSSE EXPLORER : 032 04 802 80
AGENCES DE VOYAGE, TOURISME O ORTNB : 032 04 163 78 MANANJARY HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ H HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 14 MORONDAVA HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ B BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 C CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 H HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 L LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 M MADA BAR : 032 04 703 99
MENTIONS LÉGALES Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg - Directrice adjointe : Natacha Rakotoarivelo - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@nocomment.mg - Assistante de direction : Ny Holy Nandrianina - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Solofo Ranaivo Ont participé à ce numéro : Mamy Nohatrarivo, Richard Bohan, Julien Catalan, Stéphane Huët, Rosa Ravoniarivelo, Noely Ratsimiebo, Christian Berthelot, Pierre Maury, Henintsoa Mampionona Andrianarijaona, Dr Chris Birkinshaw Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg - Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Manou Andry - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana, Léonce Rakotoarisoa - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Andry Randrianary Coordination rubrique mode : Natacha - Make up : Ainah Matisse - Photos mode : Rijasolo - Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Stève Ramiaramanantsoa / Vizecho Media Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Bénédicte et Alexandre Berthon-Dumurgier (Fianarantsoa), Enzo MacKenzi (Toamasina), Zigzag (Nosy Be), Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Jacky Gabilleau (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava), Makboul (Sainte Marie) - Back office : Mbola Tantely - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces (Jean Claude, Arthur, Sitraka, Nathan). Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : juillet 2013 - DLI n° 2013/05/004 - ISSN en cours Tirage : 25 500 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. tsisy kabary® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI depuis le 19/11/2012 sous le n° 133 80. tsisy kabary® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
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AGENCES DE VOYAGE, TOURISME O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82 ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72 SAINTE MARIE HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ANALATSARA : 034 29 969 99 B BABOO VILLAGE : 020 57 905 63 • (Le) BORAHA VILLAGE : 020 57 912 18 C CHOCO PAIN : 020 57 909 09 H HOTEL LA CRIQUE : 034 03 117 25 • HOTEL LE RAVORAHA : 032 40 513 90 I IDYLLE BEACH : 032 48 684 81 J JARDINS D’EDEN : 034 09 265 76 L LAKANA HOTEL : 032 07 090 22 • LIBERTALIA : 034 18 997 27 • L’AIR BLEU : 034 31 027 86 M MANINGORY : 032 07 090 05 • MASOANDRO LODGE : 020 57 910 43 • MIRANA PLAGE : 032 51 896 66 P PARADISE : 032 82 223 58 • PRINCESSE BORA : 020 57 040 04 V VANIVOLA HOTEL : 020 57 357 67 • VOHILAVA et LA VARANGUE : 020 57 900 16 ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ADEMA : 034 05 401 44 • ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 66 M MAK ENGINES : 020 57 913 71 ALLIANCE FRANÇAISE Antananarivo : 020 22 211 07 • Antsirabe 020 44 482 49 • Antsiranana : 020 82 210 31 • Ambanja : 032 77 464 30 • Ambilobe : 032 50 438 75 • Ambovombe : 032 73 441 13 • Andapa : 032 02 729 03 • Antsalova : 020 65 620 11 • Antsohihy : 032 04 872 10 • Ambositra : 020 47 713 52 • Ambatondrazaka : 020 54 814 83 • Antalaha : 032 76 547 84 • Fandriana : 032 45 911 58 • Farafangana : 032 40 984 12 • Fianarantsoa : 020 75 515 71 • Manakara : 020 72 216 62 • Moramanga : 020 56 908 65 • Maintirano : 034 12 218 68 • Mananjary : 034 38 257 85 • Morombe : 032 40 151 98 • Nosy-Be : 020 86 613 45 • Sambava : 032 07 215 14 • Sainte-Marie : 032 05 119 66 • Tsiroanomandidy : 03314 702 89 • Tolagnaro : 020 92 902 99 • Toamasina : 020 53 334 94 • Tuléar : 020 94 413 92
En ville avec
Une table à recommander ? La Varangue car j’aime le travail fourni par le chef Lalaina. Les plats qu’il propose sont pleins de ressources et d’idées innovantes. J’ai la sensation de redevenir une gamine dans la cuisine de ma maman quand je mange là-bas. Ses plats sont juste magiques ! Ton plat préféré ? Galantine de foie gras aux pruneaux. D’abord parce que j’apprécie énormément le foie gras, ensuite parce que le mariage fois gras et pruneaux est divin. Un endroit pour vider un verre ? La Taverne de l’Hôtel Colbert, c’est classe et discret. Ce n’est pas tout le monde qui y va et le service y est de qualité. Le rapport qualité prix est respecté làbas, on en a pour son argent Pour moi, cet endroit n’a pas d’égal à Madagascar.
Zatia
ROCHER
202
Un club pour terminer la soirée ? Pour terminer la soirée… (hésitation) je dirais L’Horloge à Soarano, puis Le Club à Antanimena. L’Horloge pour la musique zen qu’il passe. Le Club car j’apprécie particulièrement son nouveau cadre. Un endroit où s’évader ? Andilana Beach. J’aime cet endroit plus que tout autre, car dans une seule et même place tu as tout ce qu’il faut pour te relaxer. Ton loisir le plus constant ? Voyager, faire du shopping et plus que tout, m’amuser avec mes proches. L’événement artistique qui t’a le plus marquée ces derniers temps ? La dernière édition du Festival des tatouages qui s’est tenue à Bangkok, Thaïlande au mois de février. J’ai eu l’occasion de me faire piquer par le tatoueur de Kate Moss et d’Angelina Jolie, classe ! Ton actualité ? Au mois de mai, j’ai lancé mon site web. Dans ce site, je fais connaître toutes mes activités, notamment de modèle… Propos recueillis par Solofo Ranaivo
DOWNTOWN
Toujours entre deux avions entre la Thaïlande et Madagascar, Zatia Rocher, modèle international et figure bien connue de la nuit, partage avec nous ses coups de cœurs et bons plans pour vivre pleinement les plaisirs de la capitale.