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no comment® n°6 juillet 2010

mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg





SOMMAIRE CLIN D’ŒIL COUV’ BY Fernand Nonkouni CULTURE é, artiste enragé 9 Jean-Claude Vinson : artiste engag et deux midi 10 Quelques notes de magie entre le vent en poupe qui a 12 Master Jah : une compagnie la glisse 15 Le film du mois : Les rois de de la vanille ur meille Le : mois du livre Le 15 L’ASSO DU MOIS trouver l’équilibre 16 L’Homme et l’Environnement : 6

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OUT OF TANA Nosy Komba 18 Jardin Vanille : le charme de Mahambo 20 Jason Davis, un Américain à Manambina, bâtisseur et Tojo : 21 De l’or dans les mains génie de ateur décor ÉCO manager de Coca-Cola à 22 Lalatiana Le Goff, country Madagascar e très nature 29 Coraline Klein, une jeune femm le goût de l’excellence ascar 30 Donner aux épices de Madag 32 34

SORTIR rnité Le Tamboho : entre tradition et mode GASTRONOMIE Léonce, le chef du : Interview et proposition gourmandes Montparnasse CAHIER RECYCLÉ Agenda Annuaire Le cocktail du mois : Mojito fraise ue 2006 Le vin du mois : Château Franc Lartig Des fruits qui deviennent nectar

I VI 42 43 44 46 LA MODE ! 58 BEAUTÉ 60 CAHIERS DE NUIT

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ans le numéro précédent, nous vous avons présenté un coup de cœur : Papmad, la papeterie écolo qui fabrique du papier recyclé. Depuis, l’idée a fait son chemin dans nos esprits et nous nous sommes dit : pourquoi pas du papier écolo dans no comment® ? C’est fait ! Le cahier central du magazine est maintenant imprimé sur papier recyclé. Nous avons profité de ce petit virage écolo pour rendre visite à des personnes qui travaillent en faveur de l’environnement. Par exemple, notre Asso du mois est l’ONG l’Homme et l’Environnement, qui agit dans les domaines de la biodiversité, de la reforestation et des huiles essentielles. Nous avons rencontré aussi Coraline Klein, chef de projet pour l’agence d’études environnementales Biotope, ou encore Jean-Claude Vinson, le chanteur écolo ; nous avons fait la connaissance de producteurs d’épices et de fruits qui essaient de gérer leurs productions de façon durable et respectueuse des ressources naturelles, un hôtelier qui a réussi à construire son éco lodge dans la forêt de Nosy Komba en ne coupant que deux arbres… Bref, c’est vrai qu’on n’en fait jamais assez pour l’environnement, mais nous avons eu le bonheur de constater que ceux qui pensent et agissent écolo – et le plus petit geste compte – sont de plus en plus nombreux : tant mieux !

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ÉDITO


CLIN D’ŒIL

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1 Cétamada conférence de presse à la salle de l’Horloge Soarano 2 Nouveau resto-bar Black Rouge à Ambatonakanga

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3 CCAC : Céline jusqu’au bout de la nuit :) 4 Nouvel espace « Chicha » au resto Le B 5 Nouvelle galerie marchande à la gare Soarano

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6 À decouvrir : nouvelle adresse sympa sur la route d’Ivato, Le Savanna Café resto avec sa carte à petits prix !


COUV’ BY

Fernand

Noukouni

Nonkouni, de nationalité burkinabé, est graphiste Fil aernand de formation et a commencé à peindre en 1994. Depuis, multiplié les expositions en Afrique, en Europe et aux

États-Unis. Fernand Nonkouni considère la peinture comme un art divinatoire : « Le monde est un grand labyrinthe. Chacun essaie de se débrouiller dans une portion de ce labyrinthe, et d’élargir un peu la part qu’il habite. J’essaie de déchiffrer les secrets du monde, de faire surgir le mystère pour le partager. J’utilise beaucoup de symboles qui sont comme une écriture secrète renvoyant au mystère du monde. Quand je peins, je ne sais pas où je vais. J’attaque la toile et j’équilibre par rapport à ma manière de voir. Ce n’est qu’après avoir achevé le travail que je peux lui donner un nom. » Arrivé à Madagascar il y a un an, Fernand Nonkouni trouve une inspiration particulière dans la texture et la couleur de la latérite, qu’il utilise désormais dans la plupart de ses toiles. « Dans presque toutes les traditions, la terre, c’est la mère. Mais la latérite, c’est plus que ça. Si elle pouvait parler, nous n’aurions plus rien à dire. » Les œuvres de Fernand Nonkouni seront exposées au CCAC au mois d’octobre.


J ean C laude Vinson Ce combat ne date pas d’hier. Jean-Claude a été le premier à organiser à Madagascar un concert rock pour la protection de l’environnement, en 1988, à chaînes françaises, il fait quelques rencontres plutôt Betongolo. Son premier album, il l’a enregistré il y prestigieuses (notamment Carlos Santana, ou encore a trois ans avec le Masoandro Band sous le titre : Mikea le père de Jimi Hendrix), et décide de s’adonner à sa Forest Blues. Une œuvre en l’honneur de l’ethnie des lépassion : la musique. Quel genre de musique ? gendaires Mikeas, aujourd’hui sur le point de disparaître. Jean-Claude Vinson est un artiste engagé. Enragé, Mais il faut combattre sur tous les terrains, et même. Vous avez sûrement entendu sa dernière Vinson a monté en juin l’association Fony (du nom chanson sur les ondes locales, enregistrée en malgache et en français : Bois de rose. Un titre évocateur. « Il faut dénoncer les actes qui détruisent l’environnement. La musique est un bon support pour ce combat car elle touche un maximum de gens. » d’un Baobab ne poussant que dans la forêt des Mikeas), qui a pour mission de sensibiliser sur les questions environnementales par la culture et l’éducation. Prochain rendez-vous ? Un hommage à Hendrix pour les 40 ans de sa mort. Au programme : l’interprétation d’un morceau de la grande star enregistré en 1969 : Madagascar. Nous vous tiendrons informés des dates et du lieu !

a rt is te en ga gé , artiste en ra gé

CULTURE

ean-Claude Vinson est un métis au parcours étonJD’abord nant qui a grandi un peu partout et vit à Mada. concepteur de jeux télévisés pour des

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uelques notes de m azah Tuengertahl a fait ses études en Allemagne et Z y a vécu 20 ans. Rien d’étonnant qu’elle ait choisi de vivre une partie de son existence au pays de Bach, de Wagner et de Strauss : elle est mélomane jusqu’au bout des ongles. Mais l’Allemagne, c’était toujours avec une idée en tête : « Je me répétais sans arrêt qu’à 40 ans, je rentrerais à Madagascar pour servir mon pays ». Et c’est ce qu’elle a fait. En 1991, elle s’installe à Tana comme traductrice de l’allemand et de l’anglais vers le français, et vice versa. « C’est un métier que j’aime beaucoup, j’ai beaucoup de plaisir à traduire, et puis ça me permet d’organiser mon temps comme je veux. » Organiser son temps comme elle veut, c’est avant tout faire de la musique. Aussitôt arrivée, elle réintègre la chorale d’Amboarampeo, dont elle est aujourd’hui la doyenne. C’est la première chorale à avoir interprété du classique à Madagascar. Désormais, Zazah s’investira toujours davantage dans la musique classique à Madagascar. Jusqu’au jour où elle fait une rencontre décisive : celle de José Bronfman. Cet ancien représentant de la Banque

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Zazah Tuengertahl, secrétaire générale de l’association Madagascar Mozarteum


CULTURE

magie

entre midi et deux

mondiale est tombé si amoureux de la grande île qu’il n’a pas réussi à la quitter. Comme Zazah, c’est un mélomane averti, et il a eu une idée. À Buenos Aires en Argentine – pays dont il est originaire – sont organisés depuis plus de 50 ans des concerts classiques du midi. Pourquoi ne pas faire la même chose à Mada ? « L’idée m’a enthousiasmée, raconte Zazah. En musique classique, le talent ne suffit pas. Il faut de la passion, et surtout un travail acharné. Je me suis dit : on a besoin de cette rigueur à Madagascar. Et puis, en ces temps difficiles, la musique classique est un vrai soutien. Pour sa rigueur, mais aussi pour sa profondeur. Elle vous inspire à long terme. La variété, ça vous rend gai, mais ça ne dure pas longtemps. On peut se lasser d’une chanson de variété, pas d’un morceau de classique. Ça donne des ailes à la pensée. » Et c’est ainsi qu’est née l’association Madagascar Mozarteum,

qui organise depuis le mois d’avril les Concerts classiques du midi au CCAC, tous les 3e mercredis du mois. Le premier a été donné par Mireille Rakotomalala. En mai, c’est le Quatuor Musikanto qui a joué un concerto de Vivaldi, un concerto de Mozart et une pièce de René Quignard, et en juin, le guitariste Narimanana a donné un concert de flamenco en solo. « Les concerts durent 45 minutes. Pas de discours : que de la musique ! Et tout le monde peut venir. C’est une coupure dans la journée et dans la semaine. » Le 21 juillet, c’est le Voice Quartet qui montera en scène pour chanter neuf airs d’opéra de Mozart, Rossini, Léo Delibes, Puccini et Verdi. Les concerts font chaque fois salle comble. Lorsqu’on lui demande si on ne pourrait pas en faire un peu plus souvent, Zazah répond avec un demi-sourire qu’il faudrait davantage de sponsors… À bon entendeur, salut !

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CULTURE

ah : une compagnie

qui a le vent

facile de coincer Thierry, José et Pper asDona. Nous avons fini par les attraderrière l’Alliance française, à la sor-

tie d’une répétition, juste avant qu’ils ne montent dans le bus pour partir en tournée. À moins de 25 ans, ces trois danseurs chorégraphes originaires d’Antsirabe ont déjà eu maintes occasions de prouver leur talent depuis que Thierry et José ont créé leur compagnie, Master Jah, en 2002. Animation d’ateliers chorégraphiques et de projets artistiques à vocation pédagogique, création de pièces comme Gasy m’saoma, Pi-ra-man’s et Miandoha… Et c’est en 2007 qu’ils partent pour la première fois en tournée, lorsque la compagnie Lovatiana les sélectionne avec d’autres artistes de plusieurs provinces pour se produire un peu partout à Madagascar. Le succès et les premières grandes représentations ne les empêchent pas de travailler avec acharnement. Ils multiplient les stages, ateliers,

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J

Master

en poupe

formations, et peu à peu ils trouvent leur style. Très branchés Hip Hop au départ, ils introduisent des éléments de danse contemporaine dans leur langage chorégraphique qui devient de plus en plus original. Et ça paye. En 2009, ils participent au festival I’Trôtra lors duquel ils présentent leur spectacle Diso ve ? qui remporte le Grand Prix. Récompense : deux semaines de résidence à l’Alliance française où ils peuvent perfectionner leur spectacle grâce aux conseils de chorégraphes et de techniciens reconnus. À l’issue de cette formation, ils partent pour la première tournée nationale de Master Jah, aux mois d’avril et mai derniers. Parce qu’ils considèrent que leur art doit constamment se nourrir d’échanges avec les autres danseurs et chorégraphes, les membres de Master Jah ont

créé la plate-forme d’échange Karibo II, une rencontre entre tous les danseurs chorégraphes malgaches qui se tient tous les mois de mai à Antsirabe. Pendant une semaine, les artistes échangent sur leurs langages chorégraphiques, et le travail de chaque participant est présenté lors d’un grand spectacle final. Leur prochain rendez-vous ? La version revue de Diso ve ? sera présentée à la 7e édition du festival I’Trôtra du13 septembre au 2 octobre 2010.




Le meilleur de la vanille LES RECETTES SUCRÉES ET SALÉES DES GRANDS CHEFS À LA PORTÉE DE TOUS

Les rois de la glisse Sur la banquise, le jeune manchot Cody souffre d’un manque de reconnaissance. Il ne poursuit qu’un seul rêve : devenir champion du monde de surf et susciter enfin l’admiration de ses pairs. Sur l’île de Pin Goo où il s’apprête à participer à une compétition, il fait la connaissance de Geek, un vieux surfeur. Cette rencontre va profondément changer son destin et donner un sens à sa quête. Réalisé par Ash Brannon et Chris Buck – 2007. Avec les voix françaises de Pierre Richard (Big Z), Omar Sy (Chicken Joe), Nelson Monfort (le commentateur des épreuves de surf), Emmanuel Garijo (Cody), Barbara Tissier (Lani Aliikai). Dimanche 04/07/2010, 19h12 sur TPS Star. Disponible en VF, VO.

CULTURE

Le Film du mois

Michèle Villemur nous emmène en voyage à la découverte des mille facettes de la vanille, en compagnie de quarante grands chefs qui nous livrent leurs tours de main, leurs conseils affûtés et leurs recettes personnelles. Le parfum enivrant de la vanille rehausse ici un pavé de saumon ou s’acoquine au ris de veau ; là, il transcende courges et potimarrons, accompagne fromages et confitures ou magnifie une poire au vin. La vanille dans tous ses états, froide, chaude, infusée ou glacée : au total, plus de 70 recettes faciles à réaliser, sucrées et salées, en entrée, plat ou dessert. De quoi découvrir et redécouvrir les sublimes parfums de la vanille de Madagascar. Éditions Ramsay, distribué par Carambole.

Le Livre du mois

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L’ASSO DU MOIS

L’Homme et l’Environnement

organe Deveaux est une amouM reuse de la forêt et des grands espaces. En 2006, elle choisit de faire

son stage de fin d’études sur l’environnement et la biodiversité à Madagascar, dans l’ONG l’Homme et l’Environnement. Elle devait rester six mois. Elle y travaille toujours, comme responsable du suivi biodiversité. « La faune et la flore de Madagascar sont stupéfiantes. J’ai eu envie d’approfondir. Et puis, il y a une autre raison : j’ai rencontré Mamy, mon mari, qui travaille aussi pour l’ONG. Nous partageons la même passion pour la forêt. » L’Homme et l’Environnement a été créée en 1993. Au départ, c’était un « modeste » projet de protection des crocodiles qui a poursuivi ses activités en direction des grenouilles. Aujourd’hui, l’Homme et l’Environnement est une structure importante spécialisée dans le développement durable et la préservation de la biodiversité par l’implication des populations locales défavorisées.

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« Pour que la biodiversité soit conserAvec toujours le même fil conducteur : démontrer que le développement n’est vée, il faut que la population puisse en pas incompatible avec la protection de la vivre sans la dégrader. On ne peut pas débarquer et annoncer à des personnes biodiversité.

trouverl’équilibre qui vivent de la forêt qu’elles n’ont plus le droit de la toucher. Mais on peut leur montrer qu’elles peuvent en tirer davantage, et plus longtemps. Il faut que les gens aient conscience de la valeur de leur forêt. Mais pour cela, pour qu’ils aient envie de


la conserver, il faut qu’ils aient un vrai retour économique. » Parmi les nombreux programmes développés par l’ONG, le volet sur les huiles essentielles est particulièrement emblématique. Il aide les populations à exploiter plus durablement les ressources de la forêt en s’appuyant sur un pari audacieux : celui du partenariat avec les grandes multinationales. « Il y a des grands groupes qui ont besoin du patrimoine naturel malgache, en particulier dans le domaine des huiles essentielles. Nous voulons leur prouver qu’il est dans leur intérêt de s’impliquer. Et nous y parvenons. Ils apportent des financements, et en échange ils ont une garantie de qualité et de durabilité des productions, tout en favorisant la biodiversité et le

développement des populations locales. » L’Homme et l’Environnement possède aussi un important volet reboisement. À travers le projet TAMS de la Banque mondiale, l’ONG a créé des pépinières gérées par la population locale qui produisent plus de 150 espèces de plans autochtones servant au reboisement des forêts de Vohimana et de Vohibola. 180 ha ont déjà été reboisés, et l’ONG compte en reboiser encore plus de 500 sur les deux sites. L’Homme et l’Environnement accueille les volontaires à bras ouverts, notamment pour son volet reboisement. Mais elle propose aussi un intéressant programme écotouristique : hébergés sur les sites d’intervention, les touristes peuvent découvrir les activités de l’ONG, y participer et, pourquoi pas, se découvrir la fibre écolo.

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Jardin anille O

V

riginaire de Bourg-en-Bresse, Hervé vivait depuis 15 ans à la Grande Motte, près de Montpellier, où il travaillait dans la restauration. Il avait pris l’habitude de s’échapper de cet univers de béton par de nombreux voyages en Asie, en Amérique Centrale, en Amérique du Sud… Et il a voulu découvrir le continent africain, avec une première étape de transition à Madagascar. « Je suis venu ici pour deux mois. Au bout d’une semaine déjà, j’avais le coup de cœur. Il y a la beauté, la richesse exceptionnelle du pays. Mais c’est surtout le peuple malgache qui m’a donné le coup de foudre ; où que je sois passé, les gens m’ont fasciné. » À son retour en France, Hervé ne pense plus qu’à Madagascar. Il revient l’année suivante, puis encore l’année d’après, chaque fois un peu plus longtemps. Il visite tout le pays, il cherche un endroit où poser ses valises. Quand il découvre Nosy Komba, et surtout le village d’Anjiabé, sur la côte sud-ouest de l’île, son choix est fait. « Il y avait un terrain au milieu du village où personne n’habitait. Il n’y avait que de la forêt. J’y ai imaginé un éco lodge. » Hervé rentre une dernière fois en France pour régler ses affaires, il s’installe sur l’île en mai 2000 et commence la construction de son hôtel. Un an plus tard, il rencontre sa compagne, Clarita, qui se lance avec lui dans l’aventure. Et en octobre 2001, l’hôtel ouvre ses portes. Un seul principe a présidé à la construction de l’éco lodge : le respect du site. Seuls deux arbres ont été abattus pour construire le restaurant, et les bungalows ont été installés là où on pouvait le faire sans couper d’arbres. Il y a 8 bungalows standards et une grande suite. « Nous avons une capacité maximale de 24 personnes si tous les lis sont

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l e ch a rm e d e

OUT OF TANA

occupés. Nous avons voulu construire un hôtel à taille humaine parce que nous voulions offrir aux gens un véritable accueil. » Et c’est vrai. L’accueil que vous réservent Hervé et sa compagne Clarita est simple et chaleureux, tout en disponibilité, en prévenance et en discrétion. Leur objectif est clair : il faut que vous tombiez comme eux sous le charme de Nosy Komba. Celui des plages, certes, mais aussi de la montagne qui offre de superbes balades en forêt, avec des panoramas incroyables sur Nosy Be, sur la grande terre et sur Nosy Tanikely. « À Nosy Tanikely, le récif corallien est splendide, on peut nager près des dauphins et des tortues (sans les toucher bien sûr !) Et depuis quelques années nous voyons de plus en plus de baleines, entre août et octobre. » Nosy Tanikely vient d’ailleurs d’être transformée en parc naturel pour assurer la préservation des fonds marins et de la diversité biologique. « L’avantage de Nosy Komba, c’est que l’île restera toujours préservée. Il n’y a pas de possibilité de routes, ni de grosses structures touristiques. Sur l’île entière, il n’y a que 70 chambres et il n’y en aura jamais beaucoup plus. » Parmi ce petit nombre de chambres, les bungalows du Jardin Vanille sont pleins de charme, aménagés avec goût au milieu d’une végétation luxuriante. Les vues sur la mer sont splendides, la tranquillité est totale.

N osy K om b a 19


Davis

Né à Cagnes-sur-mer de mère française et de père américain, Jason Davis a accompli l’essentiel de ses études aux États-Unis. Son apprentissage en pâtisserie s’est partagé entre la France (chez Jamais et fils à Cagnes-surmer, célèbre pâtissier traiteur de la côte d’Azur, et au sein de l’hôtel-restaurant La Chèvre d’Or à Ezes Village – deux étoiles au guide Michelin) et la Floride (chez Paul Boulanger). Plutôt que d’ouvrir une pâtisserie à Miami, Jason a écouté les conseils de sa mère qui lui a proposé de diriger quelque temps l’affaire familiale La Pirogue à Mahambo.

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Jason

OUT OF TANA

un Américain à Mahambo epuis deux ans, Jason assiste à D l’extension et à la rénovation de cet établissement de charme, idéalement situé sur la sauvage et authentique baie de Mahambo (90 km au nord de Toamasina). Deux nouveaux bungalows-suites « Les pieds dans l’eau », à la décoration des plus originales, viennent d’être terminés. La large utilisation de nombreux objets artisanaux malgaches, patiemment collectionnés au fil des ans (superbes ammonites, portes zafimaniry, aloalo mahafaly, maquettes de bateaux, pierres en tous genres…) confère

à ces intérieurs une agréable impression de « chez soi ». Un bâtiment qui abritera la réception et deux suites portera la capacité de l’hôtel à 25 chambres de tout confort et adaptées à tous les budgets (même les chambres les plus abordables disposent de sanitaires privés et d’une décoration soignée). Les bungalows sont répartis au sein d’un magnifique jardin tropical largement fleuri. Les équipements nautiques de l’hôtel permettent de pratiquer de nombreuses activités (pêche au gros, ski nautique, parachute ascensionnel…) Enfin, il faut souligner l’excellence de la table, un atout majeur des lieux.


l est connu comme le loup blanc IToamasina tout au long de la côte Est, entre et Mahambo où il

est désormais installé. Ce jeune homme de 27 ans qui a suivi des études de génie civil au Lycée Technique de Mahamasina avant d’apprendre l’art de la charpente marine à Mahajanga semble être né pour créer, notamment dans Tojo Manambina, le domaine de la décoration d’intérieur. bâtisseur et « À l’hôtel La Pirogue à Mahambo, décorateur de génie j’ai édifié les nouveaux bungalows des fondations à la charpente. Une multitude d’objets anciens du pays Zafimaniry, des pierres et ammonites ou bien encore des bois précieux ayant été mis à ma disposition, j’ai pu laisser libre cours à mon imagination ». Le résultat est spectaculaire et peut être admiré dans les bungalows-suites de cet établissement de bord de mer. Tojo réhabilite actuellement une maison des années 1950 au cœur d’Antananarivo en mariant l’ancien et le contemporain.

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De l’

r dans les mains


ÉCO

Lalatiana Le Goff COUNTRY MANAGER DE COCA-COLA À MADAGASCAR Après un début de carrière dans le marketing international puis comme entrepreneuse, Lalatiana Le Goff est devenue country manager de l’une des plus grandes multinationales du monde. Elle est aussi mariée, mère de deux filles, grande lectrice, amatrice de musique, grande voyageuse et très impliquée dans la promotion de la culture malgache… Rencontre avec une femme de caractère.

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Quel est votre parcours ? Lalatiana Le Goff : J’ai grandi à Madagascar jusqu’à l’âge de dix ans, puis ma famille est partie vivre en France. J’ai fait mes études à Paris avant d’intégrer l’École supérieure de commerce de Lyon. À ma sortie d’école, j’ai commencé par travailler à Paris deux ans en agence de pub sur les budgets L’Oréal, et ensuite deux ans chef de produit au marketing de Camel. Votre carrière semblait toute tracée : qu’est-ce qui vous a donné envie de rentrer à Madagascar ? J’ai découvert l’association Juniors pour Madagascar (JPM), devenue aujourd’hui Jeune Patronat Malgache (il a fallu changer le nom, nous ne sommes plus tellement juniors !) Elle a


été fondée à Paris par des étudiants malgaches pour contribuer au développement économique de Madagascar. Nous avons aidé à l’installation de la BMOI, accompagné des entrepreneurs dans le montage de projets, contribué à l’installation des zones franches en 1991… Bref, c’est par la JPM que j’ai renoué avec Madagascar, dont je vivais éloignée depuis longtemps. Je me suis dit qu’entre augmenter de deux points la part de marché de Camel et faire quelque chose dans et pour mon pays, le choix était vite fait. Aviez-vous un projet précis lorsque vous êtes arrivée à Tana ? Oui. Mon mari et moi avions une vision commune : contribuer au développement de notre pays par l’entrepreneuriat. Il a commencé par faire du contrôle textile, puis il a monté une société de fabrication de bijoux. De mon côté, avant de rentrer à Madagascar, j’ai créé avec mon beau-frère une société d’exportation de sacs en raphia, sous la marque « Authentique Sud ». Ça a bien marché, et j’ai poursuivi l’affaire pendant cinq ans après notre retour à Mada, en 1996, mon beau-frère s’occupant de la commercialisation depuis Paris. Qu’est-ce qui vous a conduite du raphia au Coca-Cola ?

Le raphia est une matière très irritante et j’y suis devenue allergique ! Mais cela tombait plutôt bien. Mon mari et moi avions chacun notre société et nous avions deux petites filles : cela devenait un peu difficile à gérer. J’ai été contactée par Coca-Cola qui cherchait un responsable marketing opérationnel. Traditionnellement chez Coca-Cola, ce poste était réservé aux hommes : sur les 27 pays de la zone Afrique, aucune femme ne l’occupait. Il a fallu les convaincre, mais ça s’est fait ! C’était en 2002. Au début, lors des workshops, j’étais la seule femme : ça faisait bizarre ! En quoi consiste votre métier ? Je suis country manager de Coca-Cola pour Madagascar, Mayotte et les Comores. Cela signifie que je suis chargée d’adapter la stratégie commerciale et marketing de Coca-Cola sur ces trois marchés. Je suis responsable du volume, des revenus et des objectifs à 3 ans. Quels sont les objectifs de Coca-Cola à Madagascar ? Les mêmes que partout ailleurs dans le monde : développer les ventes, et en particulier atteindre un taux de disponibilité de 100 %. Cela veut dire que le Coca-Cola doit être disponible dans 100 % des points de vente

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ÉCO de Madagascar, du supermarché à la gargote. Nous n’en sommes vraiment pas loin et c’est une belle performance ! Votre production ? Notre unité de mesure, c’est le casier, soit 24 bouteilles de 24 centilitres. Nous en vendons 13 millions par an. Comment travaillez-vous avec les embouteilleurs ? Nous sommes liés par un contrat de licence, Coca-Cola garde la propriété des marques. Mais en réalité c’est une véritable synergie. Moi, j’apporte la stratégie, et eux, la connaissance terrain. Sur Madagascar par exemple, nous construisons conjointement un business plan avec la Star chaque année. Nous travaillons véritablement main dans la main. Qu’est-ce qui vous intéresse dans votre job ? Travailler sur une marque qui va avoir 125 ans, et avec de tels moyens, c’est une chance incroyable. C’est génial aussi de bénéficier de toute la stratégie développée depuis Atlanta, de faire le lien entre la vision internationale et les réalités, les spécificités du pays. Et puis je voyage beaucoup et j’adore ça. Quand j’étais jeune, j’ai fait

le tour du monde pendant un an avec ma meilleure amie. J’aime la découverte et le contact humain. Je croise beaucoup de monde dans mon job et j’ai des amis un peu partout en Afrique. Coca-Cola développe-t-il des actions sur le plan social ? Il ne faut pas se leurrer : le premier objectif d’une multinationale, c’est le revenu et le profit. Mais en entrant chez Coca-Cola, j’ai découvert pas mal d’aspects moins « machine à fric ». En particulier la Fondation Coca-Cola Afrique, qui subventionne des projets sur l’éducation, l’eau et l’environnement. En ce moment, nous sponsorisons un programme fabuleux intitulé ASAMA, mis au point par le PNUD avec comme maître d’œuvre le Rotary club Mahamasina dont je suis membre. Il s’agit d’insertion scolaire : on va chercher les enfants des rues, et pendant un an ils sont scolarisés dans des classes de rattrapage pour obtenir le certificat d’études (avec un taux de réussite de 70 %). Nous avons par exemple signé un contrat de 30 000 $ pour financer 10 classes de 30 élèves. Je trouve que c’est une bonne manière de dépenser les

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ÉCO

budgets marketing ! Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans la vie ? Mes filles ! Elles ont 15 et 13 ans. C’est l’âge génial. Ce sont un peu des copines et un peu des sœurs. On partage tout, et j’adore découvrir leur vision du monde. Et il y a les petits copains qui commencent à arriver… J’ai droit tous les soirs à un compte rendu de la vie du lycée. Je peux vous dire que je n’ai pas besoin de regarder Friends : je l’ai en live à la maison ! Quel plaisir de les voir devenir des petites femmes, et surtout de voir évoluer et s’affirmer leur personnalité ! Je peux vous dire que la première fois que l’une d’elles a réussi à me convaincre, j’étais impressionnée… Vos hobbies ? Le Rotary compte beaucoup pour moi. C’est un moyen de réaliser des projets sociaux, et cela permet de rencontrer des gens de tous milieux, de tous horizons et de toutes communautés. Certains de mes meilleurs amis en font partie. C’est tous les mardis soirs, et ça se termine parfois en karaoké !

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Nous organisons aussi des levées de fonds lors de spectacles. Nous avons monté trois opéras : Carmen, Carmina Burana, et Israël en Égypte. Nous avons aussi mis en scène des comédies musicales comme Notre-Dame de Paris cette année. J’adore la musique, et bien sûr la musique malgache : il y a de plus en plus d’artistes doués et intéressants, comme Samoela, Mami Bastah ou Mika & Davis. Je lis beaucoup aussi, à peu près un livre par semaine. Notre famille est très livres. Le samedi matin, tout le monde bulle avec un bouquin à la main. Avez-vous des projets ? On en a commencé un en novembre : construire notre maison. Si on y arrive dans les délais, dans le budget et sans qu’elle s’écroule, ce sera déjà bien ! Je pense aussi que je vais finir par lever un peu le pied au plan professionnel. Mes filles vont partir à l’étranger d’ici quelques années, et il faudra que je sois disponible. J’ai un besoin vital de les voir !




Coraline

K

lein

ÉCO

Humour et cool attitude étaient au menu de nos moments passés en compagnie de Coraline Klein. ette jeune femme originaire de Nancy C a choisi un jour d’octobre 2005 d’aller finir son DESS en études d’impacts envi-

et de gestion de la biodiversité. Quand une société prévoit un grand chantier (routes, infrastructures minières, ronnementaux à l’univeretc.), elle fait appel à Biotope sité d’Ankatso. Pourquoi pour mesurer les impacts enMada ? Eh bien, pourquoi vironnementaux du projet et pas ? L’aventure et la noupour faciliter la sauvegarde veauté ne font pas peur à la des espèces éventuellement pimpante Coraline. menacées par le projet. De retour en France en Biotope est aussi une 2007, elle n’a qu’une idée agence de communication en tête : repartir dans un spécialisée dans les quespays à la nature riche et où tions environnementales. beaucoup reste à faire pour Et c’est enfin une maison la protection de l’environd’édition publiant des ounement. Et bien sûr, si c’était vrages sur la faune, la flore Madagascar, ce serait parfait. et les milieux naturels. Lorsqu’on lui propose Prochaine actu : la paun poste de chef de projet rution en septembre d’un développeur pour l’agence guide sur les orchidées de malgache du bureau d’études Madagascar : 524 pages d’explienvironnementales Biotope, elle n’hésite pas cations et de photos à l’usage des néophytes une seconde. Biotope réalise des études pour comme des botanistes chevronnés. Le seul les opérations d’ingénierie environnementale ouvrage en français sur ce sujet !

une jeune femme très nature 29


ÉCO

RENCONTRE AVEC JEAN-PIERRE LECHAT ean-Pierre Lechat a commencé sa carJ rière en France dans la télé. En 1991, après avoir couvert la guerre du Golfe, il décide de prendre quelques mois de vacances

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onner

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ma femme, nous sommes mariés depuis 20 ans et avons trois filles. » En arrivant à Madagascar, Jean-Pierre commence par créer avec des amis la société Mad Attitude, spécialisée dans la fabrication de meubles en bois pour l’export. « Nous nous sommes dit que jamais nous ne ferions sortir une seule traverse de bois à l’état brut. Si on exporte les ressources sans leur donner de valeur ajoutée, on tue le pays. » Cette philosophie, Jean-Pierre ne l’abandonnera jamais. C’est d’ailleurs en constatant la surexploitation grandissante des forêts que cet amoureux de la nature décide de se reconvertir vers une filière plus durable celle des épices. En 2004, il crée une nouvelle société : La Plantation. La Plantation produit presque toutes les épices : poivre, girofle, muscade, cannelle, baie rose, trois baies, vanille, curcuma, gingembre, citronnelle, piment… Avec toujours le même souci : « Ce qui m’importe,

auxépices de Madagascar le goût de l’excellence et débarque à Madagascar. « Madagascar, c’était un rêve. Un de mes oncles avait vécu ici sous la première République, et j’ai toujours eu envie de voir ce pays. Mes vacances se sont un peu prolongées : j’ai rencontré


c’est la qualité. Le volume, ça ne m’intéresse pas. » Jean-Pierre insiste aussi sur la nécessité de bien gérer les ressources, de mener auprès des paysans des actions de sensibilisation et de formation afin de les aider à avoir une production de qualité et durable dans le temps. « Les épices sont un secteur qui a beaucoup souffert parce que les gens ne pensaient qu’à faire de gros volumes sans souci de la qualité. Le résultat, c’est qu’elles sont

vendues à bas prix, avec des rémunérations dérisoires pour les paysans. » C’est d’ailleurs un reproche que Jean-Pierre adresserait à l’ensemble des marchés agroalimentaires dans le monde : les productions sont achetées à des prix très bas alors qu’ensuite des marges importantes sont dégagées. Il prend la vanille comme exemple : deux gousses de vanilles en France chez Fauchon sont vendues 7,50 €, ce qui donne un prix au kilo de plus de 2000 €, alors que le kilo de vanille verte est parfois acheté moins de 2000 Ar aux paysans. La Plantation prend le parti inverse. Pour offrir aux producteurs des rémunérations correctes, il n’y a pas trente-six solutions : il faut vendre cher. C’est donc le choix du haut

de gamme qui s’est imposé. « Je suis sur un marché de niche, très luxueux, et je vends mes épices jusqu’à trois fois au-dessus des cours mondiaux. Cela me permet de réintroduire la valeur ajoutée dans le pays et de mieux rémunérer les paysans. Il faut valoriser les hommes et leur travail. » Jean-Pierre reconnaît qu’il ne s’est pas vraiment enrichi à Madagascar, mais il est fier d’avoir créé de l’activité et de l’emploi, et de contribuer, à sa mesure, à revaloriser une filière souvent considérée comme sinistrée à Madagascar.

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SOTIR

Le

Tamboho

entre tradition et modernité iplômé de l’Institut Na- asiatique. Notre carD tional du Tourisme et de paccio de thon n’est l’Hôtellerie dans les spécialités pas très éloigné, dans

cuisine-pâtisserie et restaurantbar, Nasolo Andriamihaja a multiplié pendant plus de dix ans les expériences auprès de plusieurs établissements d’Antananarivo et de province ainsi que de services traiteur. C’est au sein du Restaurant Hediard qu’il a pris goût au travail en équipe. Ce jeune chef a rejoint les cuisines du restaurant Tamboho dès sa création. « J’aime préparer des plats qui s’appuient sur des recettes traditionnelles en y apportant ma touche personnelle. Je prépare ainsi mes propres mélanges d’épices, dont certaines viennent d’Asie, qui assaisonnent mon porc aux voanjobory ou le filet d’espadon. Je suis d’ailleurs particulièrement inspiré par la cuisine

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sa présentation, d’un sashimi. J’y ajoute une pointe de gingembre, tout comme j’incorpore de l’avocat à mes rouleaux de printemps aux crevettes ». Cette cuisine à la fois simple et originale peut se déguster dans un cadre de verdure. L’hôtelrestaurant Tamboho présente en effet cette reposante particularité d’offrir un large espace verdoyant dont on profite particulièrement de la terrasse. Côté vins, on retrouve une carte bien équilibrée qui propose des vins blancs du monde, des Côtes de Provence et de belles appellations de la région bordelaise (Saint-Julien, Margaux, Saint-Émilion…)



GASTRONOMIE

INTERVIEW GOURMANDE Originaire de Morondava, Léonce est un chef autodidacte : c’est en préparant les repas pour ses frères lors des fréquentes absences de ses parents pour voyages d’affaires qu’il s’est découvert la passion de la cuisine. Son talent est rapidement repéré, et il commence sa carrière aux fourneaux du célèbre Tsy Manin’ Kafé à Nosy Be. Aujourd’hui, il officie à Tana, dans les cuisines du Montparnasse, le restaurant de l’hôtel Vahiny. Alliant la cuisine internationale aux fondamentaux de la restauration malgache, Léonce a bâti sa réputation sur l’accommodement des poissons et fruits de mer, art dans lequel il excelle tout particulièrement.

Léonce,

le chef du

Montparnasse

no comment® :

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Comment définiriez-vous votre style ? Léonce : J’ai une prédilection pour la cuisine française : c’est la plus raffinée. Mais j’adore aussi la cuisine asiatique, et bien sûr la cuisine malgache. Je dirais donc que mon style est international. Suite de l’interview après le cahier recyclé…






no comment® :

Comment définiriez-vous votre style ? Léonce : J’ai une prédilection pour la cuisine française : c’est la plus raffinée. Mais j’adore aussi la cuisine asiatique, et bien sûr la cuisine malgache. Je dirais donc que mon style est international. Qu’est-ce qu’on retrouve toujours dans votre cuisine ? J’assaisonne toujours mes plats avec des épices douces. J’essaie de relever ma cuisine, mais je ne force jamais la note. Quels sont vos produits préférés ? Les oursins, les crabes, les camarons, les calamars… J’aime beaucoup les fruits de mer et les poissons. Qu’est-ce que vous n’aimez pas cuisiner ? Les abats, ce n’est pas assez fin. Quel est votre plat préféré ? Le filet de mérou sauce hollandaise. Et votre boisson préférée ? J’aime le whisky, mais le bon ! À quel rythme changez-vous votre carte ? La carte du midi (4 entrées, 4 plats et 3 desserts) change entièrement tous les jours. Et celle du soir change chaque semaine. Votre recette du moment ? Les profiteroles de camarons sur lit de poireaux. Comment inventez-vous un plat ? J’entre dans ma cuisine, je regarde les produits qui sont là, et je me demande : « qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire avec ça ? » Et avant de commencer à cuisiner un plat, je prends toujours quelques minutes pour réfléchir à la manière dont je vais m’y prendre. À quel chef aimeriez-vous être identifié ? Je ne sais pas trop, je suis un autodidacte… Votre prochain dîner au restaurant sera où ? En arrivant à Tana, je suis allé dans tous les restaurants pour voir ce qui se faisait. S’il y en a un nouveau qui ouvre, j’irai. Votre actu ? Notre actu, c’est nous ! Nous avons ouvert il y a quelques mois.

LA RECETTE DU MOIS : PROFITEROLES DE CAMARONS SUR LIT DE POIREAUX Ingrédients • Profiteroles : 4 gros camarons, 4 pâtes à chou • Marinade : 2 échalotes, ½ cuillère à café de moutarde, 1 cuillère à café de sauce soja, ½ cuillère à café de purée d’ail, 1 cuillère à soupe d’huile de tournesol • Fondue de poireaux : 10 poireaux, 50 gr de beurre, sel, poivre et estragon • Pesto : huile d’olive, basilic et ail

par Léonce, chef du Montparnasse

Préparation • Faire macérer les camarons 15 à 20 minutes dans la marinade, puis les faire sauter au beurre 15 minutes en assaisonnant de thym et de cumin. • Faire sauter les poireaux à feu doux dans le beurre jusqu’à ce qu’ils fondent, puis ajouter l’estragon. • Faire cuire les pâtes à choux, les ouvrir et y placer le camaron la queue en l’air. Déposer les profiteroles sur le lit de poireaux entouré de pesto. Bonne dégustation !


GASTRONOMIE

Rôti de mérou & pommes au lait

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Verrine de tartare de zébu façon Rossini


Salade de gambas marinnée à la vanille & gingembre confit Puits de feuilles de bric aux fruits de saison

PROPOSITION GOURMANDE DU MONTPARNASSE

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LE COCKTAIL DU MOIS

Mojito Fraise Ingrédients • 6 cl de rhum casanove • 1/2 citron vert • 0,5 cl de sucre de canne liquide • 4 belles feuilles de menthe • 2 fraises • eau gazeuse et glace pilée Préparation Réalisez la recette Mojito directement dans le verre.

Le Mojito a un ancêtre lointain et sulfureux : le Dracquecito, du nom du célèbre Francis Drake. Lorsque, entre deux pillages, ce pirate anglais du XVIe siècle venait prendre un peu de repos sur la fameuse Isla de Juventud, à Cuba, il avait coutume de siroter des feuilles de menthe pillées avec du tafia, l’ancêtre du rhum. La recette actuelle du Mojito – ajout de sucre et de jus de citron – a été élaborée au début du XXe siècle à Cuba. Aujourd’hui, les variantes sont nombreuses : on peut y ajouter des cerises, du pamplemousse, des fraises… C’est cette dernière version que vous présente Philipe, du Baobar.

Écraser les feuilles de menthe légèrement hachées avec les fraises et le sucre dans le verre à l’aide d’un pilon en y ajoutant le jus d’un demi-citron vert. Remplir le verre à moitié de glace pilée et ajoutez le rhum. Mélanger et compléter avec de l’eau gazeuse. Bonne dégustation !


ISABELLE RAKOTOZAFY Œnologue depuis plus de vingt ans, Isabelle Rakotozafy est diplômée de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier.

« Ce Château Franc Lartigue 2006, appellation Saint-Émilion grand cru contrôlée, est mis en bouteille au château. Robe violacée, Cabernet Sauvignon en plein nez : il présente tout le caractère d’un grand cru de Saint-Émilion. En bouche, il n’est ni rond ni fort, avec des tanins intermédiaires. Il peut donc se boire tout de suite, ou être gardé jusqu’à cinq ans. On l’appréciera particulièrement avec les viandes rouges, avec du bleu de Belavala ou avec les fromages à pâte molle. »

GASTRONOMIE

LE VIN DU MOIS

Château Franc Lartigue 2006 LALA CHEF DU B

« Un vin facile à déguster, avec une belle robe rubis digne d’un Saint-Émilion classique, tandis qu’en bouche il est caractérisé par une certaine modernité : il rappelle d’abord les fruits des bois et présente ensuite des notes boisées. Il accompagnera avantageusement les grillades et les plats en sauce comme le pavé de zébu sauce roquefort. Il s’agit d’un vin de garde qui peut vieillir pendant quelques années, mais il peut aussi être consommé dès maintenant car il est dans la bonne maturité. À déboucher une heure à l’avance. »

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RENCONTRE AVEC SYLVIA PAGÈS-BESSIÉ, DIRECTRICE D’EXOFRUIMAD

GASTRONOMIE

Des

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fruits qui

deviennent nectar ylvia est une amoureuse de la nature originaire de Mahajanga, une région qui est toujours S restée dans son cœur, même lorsqu’elle vivait en France. À tel point qu’elle a décidé de chercher une activité qui lui permette d’y retourner. C’est Dame Nature qui va lui fournir la

solution : dans la région de Boeny, il y a des fruits en abondance. Pourquoi ne pas se lancer dans les jus de fruits ? Et c’est parti. « Moi et mon mari, nous ne connaissions rien au métier. J’ai fait une étude de faisabilité pendant qu’Éric se formait à la production de jus de fruits. En 2000, nous avons créé la société Exofruimad et en 2001, la production des jus Eoah a démarré ». Les jus Eoah entendent respecter les fruits. Ils sont élaborés à partir de fruits frais triés et pelés à la main, sans colorant, conservateur ou arôme artificiel. L’entreprise produit aujourd’hui 250 000 litres par an. Un chiffre impressionnant, que Sylvia pourtant tient à nuancer : « 250 000 litres, ce n’est pas énorme. Notre unité de production est semi-industrielle et n’emploie que 7 personnes à plein-temps, plus les journaliers quand il y a des arrivages de fruits. » Le principal enjeu pour Exofruimad est bien sûr l’approvisionnement en fruits de qualité. C’est pourquoi l’entreprise incite les paysans à étendre les cultures : « Pour l’instant à Madagascar, les paysans font principalement de la cueillette. Nous les aidons à passer à la plantation et à entretenir les vergers. C’est une question de viabilité à long terme, pour eux comme pour nous ».



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LA MODE !


Ce mois-ci, prise de vue « industrielle » pour notre édito mode pour vous presenter les modèles de MAFIOZZO, SHAMROCK et ELLE’M Special thanks à Backstage pour ses lumières :)

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Vêtements et accessoires homme MAFIOZZO Tana WaterFront Ambodivona Tél : 034 02 645 92 Lingerie 2 pièces SHAMROCK Tana WaterFront Ambodivona Tél: 020 24 147 26 Veste et gilet ELLE’M Smart Tanjombato Tél: 034 26 381 83

Big thanks à BACKSTAGE pour ses lumières et à CLEA pour ses mannequins :)



BEAUTÉ Etape 1 :

Le visage Soin « Réponse Jeunesse MATIS Paris » Ar 99 000

Shampoing Ar 49 000 Lait démaquillant Essentiel Ar 62 000

Etape 2 :

Les cheveux Soin «Rituel soin Détente KERASTASE» Prix du soin : Ar 45 000

Lotion essentielle Ar 47 000

Sérum Ar 54 000 Ce mois-ci, relooking avec Érica et l’institut de beauté Passion Beauté 020 22 252 39

Crème de soin « AvantAge Jeunesse » Ar 162 000

Masque Ar 83 000


Poudre Sublime Ar 112 000

Etape 3 :

Le Make up

Rouge à lèvres Ar 63 000 Mono fard à paupières Ar 58 000

Érica est habillée par CYN MODE Boutique, Avance Center Tél : 034 07 001 22, et coiffée par Majorel avec la nouvelle coupe tendance « H3 cube »


CAHIERS DE NUIT

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