Rapport de stage

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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Photo Personnelle

Maître de stage Etienne Villotte

Enseignant responsable du stage Charles-Albert de Beauvais

1 Passage du Grand Cerf 75002 Paris - FRANCE

Rapport de Stage du Cycle Master Scénographie d’Espace noémie Gendron - Master 2


« Une image vaut mille mots. » Confucius

VISITE DE L’EXPOSITION TEMPORAIRE«AIR FRANCE IS IN THE AIR» AVEC L’ÉQUIPE, RÉALISÉE PAR ÉPATANT CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Épatant


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SOMMAIRE > SOMMAIRE PRÉAMBULE (présentation de la structure d’accueil/ philosophie et organisation du travail.)

INTRODUCTION

IMAGES 3D ET CROQUIS

1.1 D u stage dit de « P remière P ratique » , Le point de vue d’une agence d’architecture (Licence 3)

1.2 D u stage dit de « F ormation P ratique » , Le point de vue d’une agence de scénographie d’espace (Master 2).

L’IMAGE 3D UN FAIRE-VALOIR DU PROJET ?

2.1 L a modélisation 3D comme processus de conception .

2.2 L’ image 3D comme outil de communication .

LA MAÎTRISE DES LOGICIELS DE 3D, UN FAIRE-VALOIR DE SES COMPÉTENCES?

3.1 L a maîtrise de l ’ image 3D, vitrine d ’ une agence .

3.2 L a maitrise des logiciels 3D, le faire valoir d ’ une

personne sur le marché du travail .

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CONCLUSION REMERCIEMENTS NOTE


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PRÉAMBULE > PRÉAMBULE Ce préambule a pour objectif de situer le contexte de la réflexion qui suivra, à propos du stage dit de « Formation Pratique ». Les informations abordées permettent d’expliciter et de légitimer la problématique engendrée. Nous présenterons donc ici la structure d’accueil, «Epatant», ainsi que l’organisation et la philosophie de travail au sein de l’agence. Enfin, il sera question d’expliciter la logique d’un tel choix de stage au regard du parcours et des expériences, notamment professionnelles vécues en architecture ou même des précédentes formations reçues. L a structure d ’ accueil . Fondé en 2006, Epatant est une agence de création spécialisée dans la scénographie d’espaces, située à Paris dans le Passage du Grand Cerf (75002). A l’initiative de ce projet, Etienne Villotte, président fondateur de la société, architecte scénographe DESA, Diplômé de l’École Spéciale d’Architecture en 1998. Marie-Pierre Lechaux diplômée de l’École Boulle et des Arts Décoratifs, l’accompagne depuis fin 2005. Elle conçoit et pilote notamment les projets de scénographie d’expositions. Eléonore Doisy, scénographe formée à l’École Boulle, se concentre quant à elle autour des projets évènementiels, après avoir travaillé durant huit années dans une agence de communication. Une équipe d’architectes d’intérieur, scénographes, designers produit, graphistes, à effectif variable selon les projets est réunie pour concevoir différentes scénographies à chaque fois unique et singulière. Durant la période du stage nous étions alors dix. Epatant intervient dans la conception et la réalisation de scénographies pédagogiques, interactives, immersives, expérientielles afin de mettre en scène des concepts ou des messages à dimension culturelle ou commerciale selon le projet. Cette démarche vise différents genres de scénographies parfois méconnus, car aujourd’hui la terminologie de « scénographie » ne cesse de s’étendre à des pratiques bien loin du domaine qu’on lui associe principalement : le théâtre. L’agence elle, s’attache à développer à la fois des projets de scénographie d’expositions ou encore de parcs d’attractions, de showrooms, de concept-stores, de stands, de soirées, de conventions… Le plus souvent le démarchage de ces projets se fait par le biais d’agence de communication évènementielle avec lesquelles Epatant travaille régulièrement. Celles-ci mettent en place les stratégies de communication de la marque à promouvoir. C’est sur ces bases qu’Epatant réfléchit autour d’une traduction spatiale, un concept scénographique en apportant son impulsion créative. Cependant l’agence possède aussi des partenariats avec des musées/ lieux d’expositions notamment le Tête à Tête de Seine Saint-Denis, le Musée de l’Air et de l’Espace ou avec des parcs d’attraction comme le Futuroscope. Et même si le cadre diverge, l’enjeu pour l’agence est le même : transformer les idées en une réalité palpable, spatiale. Concrètement, l’équipe se concentre et travaille sur la hiérarchisation des messages finaux, la perception des lieux et de l’espace, la bonne prise en charge du visiteur, les


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choix de mise en œuvre, le suivi technique (plans de fabrication, descriptif technique, choix des matériaux…) et le suivi du montage sur le terrain. Les contenus sont donc sublimés qu’ils soient des messages d’ordre pédagogiques complexes, des images de marque ou des œuvres patrimoniales et artistiques. Ainsi l’agence apporte son approche créative pour concevoir un projet sur mesure dont le résultat est une scénographie singulière et parlante dans lequel le visiteur est amené à vivre une expérience qui se veut à chaque fois inédite. Pour rendre compte de l’atmosphère scénographique, l’image 3D est indispensable à l’agence qui a pour habitude de travailler au quotidien avec 3Ds Max et V-Ray puis Photoshop. S’agissant de la réalisation de plans de fabrication plus techniques ou des descriptifs liés au chiffrage, d’autres logiciels plus classiques sont utilisés notamment Autocad, Illustrator ainsi que le Pack Office…

U ne

dit de

agence de scénographies comme stage

« F ormation P ratique ».

Si la logique veut qu’en Master 2 d’Architecture, à l’occasion du stage dit de « Formation Pratique » la plupart des étudiants choisissent une agence d’architecture comme structure d’accueil, ça n’a très clairement pas été mon cas. En effet, il a été plus évident pour moi de choisir une agence qui pratiquait la scénographie (d’exposition) car cette pratique, discipline sous-jacente à l’Architecture m’intéressait profondément. Elle requiert une grande attention sur la dimension sensible accordée au dessin de son espace. Le choix de cette thématique de stage s’inscrit donc dans une logique chronologique puisqu’il fait suite aux séminaires auxquels j’ai assisté en première année de Master. Je pense notamment au séminaire d’Arnaud Sompairac «Scénographie, Muséographie, Spatialité» aboutissant sur le mémoire «Narrer-Exposer ; Exposer-Narrer» mais aussi au projet d’équipement culturel du «Musée du Verre» de second semestre encadré par Pierre Rigaudeau et Jean-Luc Chassais, ainsi que d’une certaine manière au projet de fin d’études le «Marché des Arts et de la Culture» construit avec l’appui entre autre de Dominique Brard. L’autre raison qui m’a value ce choix est de lier le parcours en architecture qui se finit avec un précèdent cursus en arts appliqués dont les préoccupations spatiales convoitaient la dimension sensible de l’espace et sa poétique. Tous ces aspects ont révélés en moi un véritable intérêt pour la scénographie d’exposition, pratique souvent méconnue et oubliée, à décrypter. Cette thématique de stage fait aussi suite au précédent stage dit de « Première Pratique » effectué en Licence. Ce dernier m’avait particulièrement déçue, bien qu’à l’issue de celui-ci, j’avais pu réaliser de nombreuses choses à propos de la vie professionnelles qui me furent utiles dans les années qui suivirent à l’école et encore aujourd’hui, à l’heure où le monde professionnel nous « entrouvre » ses portes. Ce choix d’un stage dans l’univers de la scénographie intervenait donc pour confirmer mes attentes et pour faire une pause après la dernière année chargée, marquée par le projet de diplôme. Ainsi parler de cette thématique de « scénographie » à l’heure où ce stage commençait, constituait une aspiration professionnelle au sortir de l’école.


IMAGE 3D, POUR LE PROJET POP UP TRUCK BMW I CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Épatant


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INTRODUCTION > INTRODUCTION « Nous sommes dans un siècle de l’image. Pour le bien comme pour le mal, nous subissons plus que jamais l’action de l’image » voilà ce qu’affirmait déjà Gaston Bachelard en 1948. Cette sentence extraite de La Terre et les Rêveries de la Volonté, introduit parfaitement bien le pouvoir de l’image dans notre société et, de fait de notre pratique architecturale qui a toujours évoluée avec son temps et nos mœurs. Comme nous le notons aucun projet architectural ne sait aujourd’hui se passer d’une image 3D traduisant les grandes intentions des architectes en donnant une forme « réelle » et complète d’une idée encore floue ou du moins fragmentée. Cependant est-elle toujours une représentation objective de la réalité ? Est-elle plus fiable que le croquis jeté de la main de l’homme ? Lors du précédent stage dit de « première pratique » en Licence, je m’étais déjà penchée sur certaines de ces questions toujours en faveur du croquis face à l’image virtuelle sans prétention d’exhaustivité. Mais aujourd’hui, dans le contexte d’une agence de scénographie d’espace, la question de la 3D se pose au quotidien et c’est de ce point de vue que je décide de me placer car elle occupe incessamment l’équipe qui doit mener chaque projet à bien. J’insinuais alors à l’époque que dans une agence d’architecture l’image 3D n’avait qu’une place limitée (trop chronophage, parfois trop idéaliste, point final de la projection architecturale…), mais dans quelle mesure est-il possible que l’image 3D puisse occuper une place plus importante à l’intérieur d’une agence de scénographie d’espace ? Quelle est véritablement la place de cet outil dans l’univers de la scénographie ? Une telle importance est-elle légitime ? Dans une première partie, il sera question de resituer ce dilemme entre images 3D et croquis en deux temps. Le premier consiste à se placer d’un point de vue de l’agence d’architecture qui a recourt plus instinctivement aux croquis de principes, le second quant à lui du point de vue de l’agence de scénographie d’espace, Epatant, pour qui modéliser est une tâche quotidienne. La deuxième partie quant à elle, abordera l’image 3D comme faire-valoir du projet autant dans le processus de conception que comme outil de communication. Enfin dans la dernière partie de cette réflexion, nous traiterons de la maîtrise des logiciels 3D comme vitrine des compétences d’une agence ou d’une personne se présentant sur le marché du travail. A ce titre, si ce rapport peut marquer l’aboutissement d’une réflexion personnelle, c’est surtout dans le souci d’une continuité avec la précédente expérience de stage en Licence qu’il est pensé. Par ailleurs, comme vous l’aurez compris ce rapport n’a pas pour vocation de retranscrire une vérité objective mais une réflexion personnelle face aux cas de figure rencontrés. Durant tout ce raisonnement, nous tisserons dès que nécessaire des comparaisons avec des exemples plus courants ayant attrait au domaine de l’architecture et du stage de « Première Pratique » ou de l’école d’architecture. En effet lors de cette période de stage dit de « Formation Pratique », j’ai eu l’occasion de me confronter à cette question de l’image 3D, et ce, en tant qu’« assistante scénographe » à travers différentes tâches à effectuer, qui nous serviront d’exemples dans le développement de cette réflexion.


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CROQUIS/SCHÉMAS POUR L’ESQUISSE DU PROJET DE SCÉNOGRAPHIE DE HERMÈS CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : croquis personnels pour Épatant

IMAGES 3D3DETETCROQUIS 1 IMAGES CROQUIS Cette partie a pour but de montrer que le dilemme entre images 3D et croquis prend racine à travers une réflexion plus large. Celle-ci s’est déjà amorcée depuis la troisième année de Licence. Nous dresserons ici les caractéristiques des deux outils images 3D et croquis dans deux situations, celle de l’agence d’architecture et celle de l’agence de scénographie d’espace, « Epatant» . Pour rendre compte de ce questionnement, nous aborderons dans un premier temps les grands aspects retenus durant le stage de « Première Pratique » en agence d’architecture et dans un second temps, ceux notés à travers le dernier stage plus récent en agence de scénographie d’espace.


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1.1 D u stage dit de « P remière P ratique »,

le point de vue d ’ une agence d ’ architecture

(L icence 3).

Dans le précédent stage en agence d’architecture j’évaluais l’utilisation du croquis face à l’image 3D en me plaçant d’une manière plus favorable au croquis, tout en déterminant une certaine complémentarité et/ou chronologie de l’un et l’autre. LE CROQUIS. Dans une phase de recherche avant même de poser les idées concrètes du projet le croquis, son intuitivité, ses imprécisions, laissent libre court à l’interprétation autrement dit une certaine marge de manœuvre féconde. Cette technique de représentation s’affranchit de question trop pointue et prématurée à ce stade d’avancement, comme celles des assemblages, des détails techniques. Un croquis vaut mieux qu’un long discours. Cet outil rend plus accessible le dialogue entre le client/l’artisan et l’architecte, c’est l’occasion de poser des questions, d’apporter des précisions. Mais si cette technique est une alternative à l’explication prononcée oralement, sa place est toutefois limitée à la phase d’esquisse ou de correction lors de réunions de chantier… Malgré la dimension plus humaine qu’il donne aux choses représentées, le croquis reste une façon d’expliciter une idée dans le processus de conception sans jamais rendre compte de l’image réelle et complète du projet. L’IMAGE 3D A la différence du croquis l’image 3D dans le contexte d’une agence d’architecture marque un terme à la projection du bâtiment prêt à éclore. Elle conclut tout un processus de conception. Elle devient la pièce du projet, parmi les plans coupes élévations que l’on contemple. C’est en elle que repose la clé de réussite du concours. C’est l’image du projet fini, sans retouche à apporter, et c’est sans doute pour cela (entre autre) que cet outil est davantage utilisé en réponse à des concours. On remarque d’ailleurs que très souvent dans le cadre de la présentation d’un concours, les agences d’architecture font appel à des bureaux spécialisés pour le rendu d’images 3D. Cependant si l’image 3D est un moyen intéressant de montrer son projet de façon très objective, elle peut tout à fait lui faire apparaitre une dimension subjective puisque nombreux sont les artifices mis à disposition par les logiciels pour faire de séduisantes images. Effets de transparence, de lumière brumeuse, de reflets ou encore de végétation luxuriante sont autant de moyens qui peuvent mettre en valeur l’architecture donnée à voir, jusqu’à parfois fausser la réalité de ce bâtiment en devenir.


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CROQUIS D’UN DES DISPOSITIFS CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Épatant

STAND BONDUELLE POUR LE SALON DE L’AGRICULTURE, 2015. CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE, IMAGES 3D : Épatant


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1.2 D u stage dit de « F ormation P ratique »,

le point de vue d ’ une agence de scénographie d ’ espace

(M aster 2).

Durant la période de stage chez Epatant qui vient de s’achever c’est une toute autre façon d’utiliser ces deux moyens (l’image 3D et le croquis) de représentation qui m’a marquée. La scénographie si elle est une discipline « sous-jacente » de l’architecture n’en est pas moins singulière dans son processus de conception et les outils qu’elle emploie. LE CROQUIS La place du croquis tient finalement plus ou moins la même place que dans une agence d’architecture et c’est en participant à la réalisation de la présentation d’une esquisse pour une scénographie dans la boutique Hermès que j’ai pu m’en rendre compte. Bien qu’il soit davantage récurrent, notamment pour expliciter le concept ou le parti pris de la scénographie engendrée. (Cf. Croquis Hermès p.10) Il illustre la traduction spatiale proposée en réponse aux stratégies de communication imposées par l’agence de communication évènementielle avec lesquelles Epatant collaborent. Il apparait notamment dans les présentations d’esquisse projetées lors de ces rendezvous. L’agence a recourt à des croquis de principes mais aussi à des croquis plus élaborés, perspectives, pour ébaucher le projet. Ceux-ci se doivent donc d’être précis dans les proportions et donc être engendrés par une main aguerrie. Ils peuvent aussi mettre en avant des instructions imaginées/proposées pour des dispositifs interactifs pensés et réalisés par des entreprises spécialisées. L’IMAGE 3D Dans l’agence de scénographie d’espace Epatant , l’échelle des projets diffèrent par rapport à une simple agence d’architecture et par conséquent c’est le temps accordé à chacun d’entre eux aussi qui se différencie. Rappelons que la principale activité de l’agence est la conception de stand pour de grandes marques, lors de différents salons parfois internationaux. La précision technique est moins importante, une modélisation, des images 3D peuvent donc plus aisément se substituer à un plan, une coupe, une élévation, dès lors que des cotes leur sont associées. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de m’en apercevoir sur un projet de stand pour Bonduelle, auquel j’ai dû apporter des rectifications en termes de proportions. Et c’est à travers une vue en plan de la modélisation que l’évolution apportée au projet a été donné à voir. La place de la modélisation 3D est illimitée par rapport à celle que lui accorde une agence d’architecture. L’image 3D marque à la fois une finalité dans la conception du projet mais c’est aussi avec la modélisation qu’ici le projet prend forme. Ainsi, l’utilisation de la 3D occupe le quotidien des membres de l’équipe de scénographie. La modélisation donne un regard objectif sur le projet. La fabrication du rendu de l’image en tant que telle sera elle, un outil de séduction. L’agence n’a donc pas besoin du prétexte « concours » pour avoir recourt à cet outil, c’est une habitude que tout le monde a apprivoisé.


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PLANS/ COUPES SCHÉMATIQUES PERSONNELS SUR LE PROJET DE STAND MICHELIN/KLÉBER CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Recherches Personnelles pour Épatant

STAND MICHELIN/KLÉBER POUR LE SALON DE MATÉRIEL AGRICOLE, 2015. CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE, IMAGES 3D : Épatant


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L’IMAGE 3D, DU PROJET? L’IMAGE 3D, UNUNFAIRE-VALOIR FAIRE-VALOIR DU PROJET?

Cette expérience de stage dit de « Formation Pratique » dans l’agence de scénographie d’espace, « Epatant» , m’aura permis de voir à quel point l’image 3D pouvait avoir un rôle prépondérant et quasi illimité, bien loin de nos habitudes à l’école. En effet, si celle-ci est prise très au sérieux c’est que l’équipe a bien conscience du potentiel qui se cache derrière une simple image. Ainsi dans la partie qui suit, nous aborderons le rôle que tient la modélisation dans le processus de conception du projet et ensuite, celui de l’image 3D comme outil de communication avec divers interlocuteurs.

2.1 L a modélisation 3D comme processus de conception .

Durant ce stage et au quotidien à l’agence, la modélisation 3D m’est très vite apparut comme leur moyen de faire évoluer le projet, de lui donner toute son épaisseur et de lui octroyer toute sa valeur. J’ai d’ailleurs pu m’en apercevoir à l’occasion de ma participation au lancement d’un projet de stand pour la marque Michelin/Kléber au SIA. Comme à mon habitude, je me suis familiarisée avec le projet par une série de croquis, plans schématiques jusqu’à concrétiser mes idées via Autocad puis, une modélisation. Parallèlement l’équipe, à mon étonnement procédait alors autrement, après quelques annotations ébauchées, la mise en forme du projet se dessinait via 3Ds Max. Avec cette modélisation le projet passe d’une vague idée esquissée ou notée, à un espace proportionné dans lequel on peut évoluer virtuellement. On peut alors lier l’ensemble des particularités qui composent l’espace intérieur. De plus la modélisation permet de donner toute la mesure du projet car il est possible de visualiser le projet à travers une reconstitution de la perception humaine. Ces différents aspects permettent au projet de progresser et de se façonner sous ses meilleurs traits. Dans le cas d’une agence de scénographie d’espace qui a recourt à chaque phase de conception à la 3D, celle-ci est un véritable faire valoir du work in progress . Même à l’état brut la modélisation capturée à l’écran sans retouche, met en évidence les aspects du projet à améliorer, ceux à mettre davantage en valeur, ou ceux qui fonctionnent. Les points de vue alors choisis peuvent se substituer à un plan ou une élévation. Cette modélisation a d’ailleurs l’avantage de donner une vision générale du projet et des parties de celui-ci quand, à l’inverse, il faut avoir plusieurs pièces dessinées (plans, coupes, élévations) pour vérifier une vue d’ensemble d’un autre projet conçu en 2D. La compréhension de l’espace est donc plus intuitive et est rendue plus lisible même pour les moins initiés à l’appréhension d’une scénographie d’espace.


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CONVENTION ORANGE AU GRAND PALAIS – PARIS CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE, IMAGES 3D : Épatant


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CONVENTION ORANGE AU GRAND PALAIS – PARIS CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE, IMAGES 3D : Épatant

2.2

L’ image 3D

comme outil de communication .

Même si l’image 3D comme nous l’avons déjà évoqué, peut donner une vision subjective et voire même faussée par une quête d’esthétisme, cet outil reste encore le meilleur faire-valoir du projet lorsqu’il s’agit de le présenter à des interlocuteurs non-initiés. L’image génère une lecture intuitive du projet et permet de faire réagir le client sur le moment. On évite alors un temps nécessaire à la compréhension, ou à la traduction des codes de représentations techniques comme pour les outils de représentations classiques tels que les plans, les coupes et les élévations. Durant ce stage, cet aspect s’est montré particulièrement vrai lors de la finition des rendus pour une convention Orange qui aurait lieu au Grand Palais. A plusieurs reprises, les images finies ont été de nouveau reprises pour atteindre une mise en atmosphère plus juste à l’unanimité entre Epatant et l’agence de communication. Le moindre détail avait alors une importance considérable, si son traitement ne fut pas exact. Ainsi ces « clichés » facilitent la diffusion des messages, des partis pris notamment lorsque Epatant est en dialogue avec des agences d’évènementiels qui sont plus habilités à lire une image. En effet, il manque les clés des codes de représentations 2D auxquels l’œil est moins habitué. Les points de vue choisis dans la modélisation, les effets de lumière, le choix des couleurs, les proportions sont lus d’une manière inconsciente. Cette image du projet perçu en 3 dimensions renvoie à une réalité familière. De plus lorsque l’interlocuteur se trouve être une agence de communication, l’image est un outil bien plus approprié que n’importe quel autre. Il est question de réagir avec un univers proche de la publicité, de la communication visuelle et graphique. L’image doit pour lui, fabriquer des messages clairs qui résonnent aussitôt dans l’esprit de sa cible. Elle permet de mettre en lumière le projet, et faire apparaitre les points forts et incontournables de l’espace souvent destiné à promouvoir une marque.


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HOME PAGE DU SITE INTERNET D’ÉPATANT CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Capture Personnelle


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MAITRISE DES LOGICIELS 3D, UN FAIRE-VALOIR LALAMAITRISE DES LOGICIELS 3D, UN FAIRE-VALOIR SES COMPÉTENCES? DEDESES COMPÉTENCES?

Dès les premiers jours de stage à l’agence « Epatant» , j’ai été décontenancé de voir que la maitrise des logiciels n’était pas seulement un moyen pour le projet d’être mis en valeur, à l’heure où le monde du travail nous ouvre ses portes. Dans cette partie nous verrons donc que la belle image 3D est un véritable faire valoir des savoirs faire de l’agence ensuite nous constaterons que la maîtrise des logiciels est un vrai moyen de se vendre auprès d’une agence pour une personne à la recherche d’un poste.

3.1 L a maîtrise de l ’ image 3D comme vitrine d ’ une agence . Montrer, diffuser les images 3D notamment à travers le site internet de l’agence montre l’étendue de ses compétences. D’une certainement manière, elles montrent qu’aucune complexité formelle, ambiances particulières et atypiques ou superficie même impressionnante ne peuvent résister à l’équipe. On note d’ailleurs que les logiciels utilisés pour réaliser les visuels sont aussi rendus lisibles pour témoigner de la palette de compétences de l’agence. Ainsi, je me suis très vite rendue compte que ces belles images étaient un moyen de mettre en valeur une agence. Ce phénomène vaut aussi pour n’importe qu’elle autre agence même d’architecture, dès lors que celle-ci est l’auteur des visuels, bien qu’ils soient aussi associés à des pièces plus classiques comme des plans, coupes, élévations... A ce sujet durant cette période de stage, une tâche de fond m’avait été confiée, celle de remettre à jour le site internet de l’agence Epatant avec de nouveaux projets pour permettre de se faire connaitre. Pour cela j’ai dû collecter des images, des photos, des rendus 3D et les présenter. J’ai très vite remarqué que le nombre d’images 3D était tout aussi important que celui des photos de projets alors réalisés et donc bien plus concrets. Mais dans ce cas précis, on peut noter la limite de l’image 3D comme faire valoir. En effet, lorsqu’un projet est uniquement représenté sous la forme 3D, il pourrait sembler que le projet n’ait jamais été réalisé. Si tel est le cas, c’est dire qu’au-delà de l’esthétique renvoyé à travers le visuel, le projet ne faisait pas l’unanimité peut être car trop bancal, inachevé… De fait, dans ce cas l’image 3D n’a peut-être pas été aussi honnête que l’est un plan, une coupe, une élévation, en ne choisissant de montrer que les parties attractives du projet.


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POP-UP CULTUREL BULLE D’AIR À L’ARMADA 2013 – ROUEN CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE, IMAGES 3D : Épatant


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3.2 L a maitrise des logiciels 3D,

le faire valoir d ’ une personne

sur le m arché du travail .

A l’heure où mes études d’architecture s’achèvent, de nombreuses questions se posent à moi. Qu’est ce qui fait qu’une agence nous choisit comme nouveau membre d’une équipe ? Quelles sont les compétences acquises à l’école qui feront la différence ? Durant le stage de « Formation Pratique » chez Epatant , j’ai déjà pu trouver quelques réponses principalement au sujet du recrutement des personnes au sein d’une équipe lambda, notamment en discutant avec les différents membres de l’équipe. A ma stupéfaction, j’ai eu l’impression que celui-ci se faisait davantage sur les compétences en matière de logiciels de modélisation 3D que sur le tempérament d’une personne. Aujourd’hui, il apparait que la maitrise de logiciels 3D prend une place de plus en plus considérable autant dans le paysage de la scénographie/architecture intérieure que de l’architecture. Je remarque cherchant moi-même un poste en agence d’architecture, qu’il serait naïf de penser que le recrutement ne se fait seulement sur la personnalité, la motivation, l’ambition ou sur ce qu’une personne dégage mais bien sur ces compétences « techniques ». Cela voudrait-il dire qu’on ne demande plus tellement à une personne d’être singulière, inventive mais performante? Préfère-t-on qu’une personne sache réagir à un maximum de logiciels quitte à ne pas en maîtriser un complètement et parfaitement ? Est-ce ici que l’on peut saisir toutes les limites de la 3D, lorsque celle-ci impose que l’on privilégie sa maîtrise à l’humain?


IMAGE 3D, POUR LE PROJET DE SHOWROOM DU C42 DE CITROËN À PARIS CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Épatant


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CONCLUSION > CONCLUSION Pour conclure, si les compétences en matière de logiciels 3D sont de plus en plus importantes notamment dans une agence de scénographie, le croquis n’en reste pas moins important. C’est un langage aussi intuitif pour une main aguerrie que l’est la parole. La plupart du temps une simple chronologie est effective entre ces deux outils lors du processus de conception du projet. Le plus souvent le croquis (autant dans une agence d’architecture que de scénographie) intervient dans une phase de recherches, d’expérimentations, en un sens dans une phase plus mentale du projet. D’une idée qui jaillit, la main en fait une image rapide, comme pour l’immortaliser. Alors que la 3D utilisée en parallèle chez « Epatant» , corrige les erreurs de proportions, donne un aperçu du projet en évolution, puis dans sa phase finale. En confrontant mes deux expériences de stages, je maintiens cette idée que les deux outils associés sont purement et simplement complémentaires. Au contraire, ces derniers associés à des techniques de représentations plus classiques et codées comme le plan, la coupe, l’élévation donne davantage de réponses aux problèmes rencontrés et un regard plus vrai sur le projet dans son ensemble. Finalement, si le croquis et la 3D ne trouvent pas leur plus grand intérêt seul, alliés, ils sont source d’une plus grande richesse et d’une plus grande clairvoyance pour notre travail.

S’agissant de la modélisation 3D analysée dans le deuxième temps de notre réflexion, on note son potentiel illimitée, dans tous les cas de figure dès lors que la personne qui l’exécute la maîtrise. C’est un outil à la fois de conception et de rendu de projet à l’état final qui sait se faire lire aisément de tous ses interlocuteurs. Elle rend des images séduisantes, parlantes, et donne au projet une dimension parfois poétique, et narrative. Par ailleurs, dans la troisième partie de notre analyse nous constations que là où le « phénomène » 3D trouvait ses limites, c’est lorsque celle-ci devenait le faire valoir des compétences d’une agence lambda et/ou d’une personne à recruter. En dehors de cette réflexion qui tente d’apporter des réponses aux questionnements rencontrés durant ce stage, celui-ci m’a permis de progresser sur certains logiciels déjà connus, et d’ajouter à mon Curriculum Vitae, la maîtrise d’un nouveau logiciel de modélisation : 3Ds Max et de quelques notions de bases pour les rendus VRay. J’ai appris à m’adapter face à des situations qui m’apparaissaient déroutantes car bien loin de nos habitudes parfois scolaires. J’ai pu aussi travailler en autonomie sur la réalisation d’un dossier de chiffrage pour la maîtrise d’ouvrage. J’ai pu réellement me familiariser, me découvrir dans un nouvel environnement : le monde professionnel. Mais, même si la scénographie s’est révélée aussi riche que je l’imaginée, l’Architecture, sa complexité, sa réflexion, son esquisse, son processus de conception m’ont particulièrement manquée, et je sais aujourd’hui que c’est vers l’Architecture que je souhaite me tourner.


EXPOSITION L’INIMITABLE CHARLES DICKENS AU CENTRE CULTUREL DE L’ENTENTE CORDIALE AU CHÂTEAU D’HARDELOT CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Épatant


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REMERCIEMENTS > REMERCIEMENTS Je tiens sincèrement à remercier l’ensemble de l’équipe d ’Epatant , j’y ai passé trois mois qui ont filé à une vitesse folle. Je la remercie de m’avoir accueillie aussi chaleureusement dans leur agence, d’avoir pris du temps pour m’intégrer dans l’univers de la scénographie d’exposition malgré ma vision forgée par l’architecture parfois un peu décalée. J’ai aimé discuter, découvrir, réagir, rire, travailler, progresser avec eux. J’ai beaucoup d’estime pour leur travail, leur créativité, leur ouverture d’esprit. Je suis heureuse qu’ils m’aient fait découvrir une voie de la scénographie que je ne connaissais pas, quand jusque-là ma vision de cette pratique était limitée à la scénographie d’exposition. Aujourd’hui, j’espère que j’aurais la chance de retrouver une agence d’architecture qui m’accueillera avec autant de sympathie que vous. Un grand merci donc, à Etienne, Marie-Pierre, Eléonore, William, Alexandre, Antonin, Antoine, Anne-Sophie, Aaron, et Margot de l’Illustre Boutique. Chacun à votre façon vous m’aurez apporté un petit plus pour mon futur. Je garde à l’esprit tous les précieux conseils que vous m’avez donnés quant à ce qu’il m’attend aujourd’hui. Je repars avec une ambition plus sûre pour mon avenir professionnel, peut-être plus loin dans un premier temps de la scénographie d’exposition. Celle de continuer à m’investir à corps perdu dans l’architecture notamment celle des lieux de Culture, sans jamais délaisser mon intérêt pour les formes artistiques. Il me faudra encore et toujours enrichir la sensibilité et la poésie qui me parcourent pour explorer et dessiner l’architecture.


EXPOSITION TEMPORAIRE «RÉSEAUX SOCIAUX» POUR LE TÊTE À TÊTE DE SEINE SAINT-DENIS CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Photos Personnelles pour Épatant


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EXPOSITION TEMPORAIRE «RÉSEAUX SOCIAUX» POUR LE TÊTE À TÊTE DE SEINE SAINT-DENIS

NOTE > NOTE Durant ce stage, j’ai participé à l’élaboration de nombreux autres projets. Ce rapport n’a pas pour but d’en être un recueil exhaustif, mais bien de montrer que cette expérience fut porteuse d’une réelle réflexion.



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