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Rapport de stage ST1 PIERRE NoĂŠmie
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ENSAG
« Un mur où on a mis la main soi-même nous en apprend plus long sur la liberté de l’homme que tous les philosophes. » - Gilles Vigneault -
- INTRODUCTION -
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Pour ce premier stage en cursus d’architecture, j’ai décidé de me tourner vers la construction en terre. Tout ça pour connaître les techniques locales et me confronter aux réalités d’un chantier ; acquérir ce qu’on ne vit pas sur les bancs de l’école. Au début, j’ai candidaté auprès des ateliers de Martin Rauch chez LahmTonErde, sans succès. Puis l’occasion s’est présentée assez tard de participer à la construction d’une maison en pisé dans les environs de Chambéry. En effet, Markus Nolte, entrepreneur dans le chauffage et la pose de panneaux voltaïques, cherchait des volontaires : il fallait commencer mi-juin à monter les murs du garage ainsi qu’un autre plus petit dans la cuisine. Ainsi, du 19 juin au 03 juillet 2013, j’ai pu passé deux semaines enrichissantes, autant sur la construction que sur la vie en société. Une expérience peut en cacher une autre, je n’ai pas été déçue. Après la présentation de l’entreprise et de l’équipe de travail, sera exposé le déroulement du chantier. Puis je reviendrai sur le cadre du stage et nos moments en communauté. Vous trouverez à la fin du rapport un CV détaillé sur mon parcours - si ça peut éventuellement éclaircir certaines choses par rapport à cette expérience- ainsi qu’un lexique franco-anglo-allemand du vocabulaire rencontré alors, durant le stage. Bonne lecture !
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- SOMMAIRE -
Introduction
p. 05
à PROPOS DU STAGE - les lieux du stage - les temps du séjour - l’équipe européenne
p. 09
L’ENTREPRISE - l’entreprise, éthique du quotidien - le personnel - les produits proposés
p. 17
LE(S) CHANTIER(S) - mur d’essai - la maison à Saint-Jeoire-Prieuré - mur intérieur de la cuisine - garage - dalle intérieure
p. 23
AUTOUR DU STAGE - le statut d’auto-constructeur - le pisé dans la région - nos échanges
p. 49
Remerciements
p. 63
Mon parcours
p. 64
Lexique trilingue du chantier
p. 68
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- A PROPOS DU STAGE 09
CHAMBÉRY
SAINT-JEOIRE-PRIEURÉ lieu du chantier
LAC ST ANDRÉ pour se détendre après le chantier
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- LES LIEUX du stage0
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VILLARD-D’HÉRY domicile de Markus siège de l’entreprise notre logement
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2 km
Me. 19/06
Me. 19/06 J. 20/06
J. 20/06 V. 21/06
arrivée à Montmélian avec Aude et Joachim
travail sur la dalle
mur d’essai
visite du chantier
arrivée de Iris et Sebastian installation des banches du mur d’essai.
Fête de la Musique à Chambéry
Me. 26/06
Me. 26/06 J. 27/06
J. 27/06 V. 28/06
mur cuisine dalle
garage mur cuisine dalle
soirée sushi garage pour le départ mur cuisine dalle
garage : début du pisé
V. 28
soirée sushi pour le départ de Joachim
Me. 03/07
J. 04/07 Me. 03/06
V. 05/07 J. 04/06
pluie journée de repos
garage
dernière couche damées démontage final des banches - rendu des locations
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- leS temps DU Séjour -
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V. 21
V. 0
1/06
8/06
05/06
S. 22/06
D. 23/06
L. 24/06
mesures et montage des premières banches du garage
journée de repos petit tour dans la région des constructions en bauge
début du chan- pose EPDM tier du garage : réception et livraison du montage des béton à 14h autres banches dalle dalle lac
S. 29/06
D. 30/06
L. 01/07
Ma. 02/07
pluie discussions sur le pisé, le chantier, bos différentes expériences et formations
journée de repos sortie pédestre dans les montagnes
garage dalle
garage dalle
S. 06/07
D. 07/07
L. 08/07
Ma. 09/07
journée de repos
sortie parapente
démontage grue rendu du reste de la location
essais en pisé de différentes argiles
lac + fête au village
Ma. 25/06
.période hors stage.....................................
Le stage comportait de multiples facettes. Certainement parce qu’on été nourris, logés et vivions ensemble entre volontaires/stagiaire chez Markus Nolte. Nous dépendions principalement du temps et des impératifs de livraison et de location. Travailler avec 5 à 7 personnes nous faisait avancer plutôt vite et nous permettait de faire de petites journées sur le chantier.
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La bonne humeur, l’entente et l’implication dans le travail n’ont jamais manqué !
Ici, une présentation sommaire des personnes présentes lors du chantier. Leurs parcours et participation seront explicités davantage plus loin. Ainsi dans l’ordre :
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Markus NOLTE
Sebastian MAYER
patron de Chaude Ambiance, maître de stage et autoconstructeur sur le chantier.
nouvellement admis au baccalauréat autrichien - rentre en septembre à l’Ecole d’Architecture de Linz et s’intérese à la permaculture
Joachim FIIL
étudiant en architecture au Danemark - a aussi suivi une formation dans la charpente.
Luc B.
un ami de Markus venu nous aider durant son temps libre
Noémie PIERRE (moi-même)
Aude HARANT
étudiante à l’ENSA de Rouen - multiplie volontairement les stages et chantiers chaque été
Lilian CALMELET
étudiante à l’ENSAG
Iris NÖBAUER
employé de Chaude Ambiance - a aussi suivi une formation auprès de Martin Rauch
étudiante à l’Ecole d’Architecture de Linz- a déjà travaillé dans l’architecture de terre
- L’Équipe européenne -
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- L’entreprise 17
• siège social de l ’entreprise Chaude ambiance est une entreprise crée en 2005, axée sur le développement durable qui s’occupe d’installer des systèmes de chauffage et de production d’électricité fonctionnant respectivement au bois et au solaire. Markus NOLTE en est le gérant et travaille avec son employé Lilian Calmelet sur les chantiers quand il ne s’occupe pas de l’administration avec sa femme Marie-Cécile NOLTE DUNAND.
CHAUDE AMBIANCE EURL au capital de 2000 RCS Chambéry : 482 930 153. Les Hautins, Villard-Siard, 73800 VILLARD D’HÉRY Tel : 04.79.65.94.37 e-mail : contact@chaudeambiance.eu
http://www.chaudeambiance.eu/
Chaude Ambiance Solutions de chauffage Energies renouvelables Chaude ambiance aide à réaliser des installations personnalisées, en choisissant chaque composant pour une efficacité optimale. Avant toute installation photovoltaïque, une «visite éco-éclairée» du site est proposée. Cela afin de réaliser des projets responsables et cohérents, et non des placements financiers à forte «valeur écologique ajoutée». Un suivi des installations permet d’affiner les réglages des appareils pour exploiter au mieux les caractéristiques d’un lieu de vie.
- L’Entreprise, ETHIQUE DU QUOTIDIEN -
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> vue de la façade Sud de la maison sur le chantier de Saint-Jeoire-Prieuré avec ses capteurs solaires qui chauffent l ’eau. L’auto-construction du nouveau domicile de Markus n’est que la poursuite de cet état d’esprit : du matériau structurel en pisé, à l’isolation en paille, en passant par le puits canadien, le triple vitrage, les panneaux et le chauffeeau solaires, sans oublier le toit végétalisé, tout participe de la démarche écologique. > Il y a aussi une ambition sociale: si un habitat sain et écologique doit être accessible au plus grand nombre, l’entreprise s’efforçe aussi de pratiquer des tarifs équitables, et rémunérer correctement les employés tout en proposant des installations à des prix abordables. D’ailleurs Lilian travaille 50h par
mois seulement, pour pouvoir mener ses projets personnels en parallèle (rénovation d’une ancienne bâtisse, entretien de cultures biologiques) et être au meilleur de sa forme sur les chantiers en réduisant la fatigue. L’offre est complète, sociale, éthique, technique et écologique.
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Après avoir travaillé 13 ans dans le chauffage écologique et le photovoltaïque en Allemagne et en Espagne, Markus NOLTE crée en 2005 la société Chaude Ambiance dont il est le gérant. Dans un souci d’optimisation de ses installations, il effectue régulièrement des essais et tests sur son propre domicile. Il a également élargi ses compétences dans le domaine de la construction écologique en autoconstruisant en partie son logement, et se forme actuellement sur la construction en pisé auprès de Lehm Ton Erde.
Après une licence de Lettres Classiques, Lilian CALMELET se forme en travaillant en rénovation écologique, développant ainsi des compétences dans les matériaux et techniques de construction saines. Il réalise en parallèle son propre habitat en autoconstruction, dans une recherche de cohérence écologique au quotidien. Il rencontre par ce biais Markus Nolte dont il apprécie l’éthique et la compétence. Salarié depuis 2009, il s’épanouit dans la Chaude Ambiance de l’entreprise.
Conjointe collaboratrice de Markus Nolte, Marie Cécile DUNAND NOLTE avec qui elle a fondé Chaude Ambiance en 2005, elle est responsable du suivi administratif et comptable. Ce qui la motive, c’est la dynamique de l’entreprise et les valeurs écologiques et humaines qui sont transmis par des actes concrets.
- LE PERSONNEL -
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les capteurs solaires Positionnés en toiture ou intégrés à une façade, les capteurs reçoivent les rayons du soleil et transmettent leur chaleur à un liquide caloporteur (eau + antigel) circulant à l’intérieur. Cela permet d’avoir ensuite de l’eau chaude au robinet Les capteurs plans vitrés qui sont posés disposent d’une bonne durée de vie (garantie de 10 ans) et ne nécessitent que peu d’entretien, tout en atteignant des performances remarquables. radiateur basse température Ces radiateurs modernes disposent d’une grande surface d’échange qui leur permet de chauffer une pièce avec de l’eau à environ 45°C. poêles à bois On peut se chauffer soit aux granulés, soit avec des rondins de bois traditionnels. La différence est surtout dans la facilité de manipulation du combustible , et son achat ou sa collecte. Les appareils de chauffage à granulés (poêles ou chaudières) offrent en outre des possibilités de programmation et d’autonomie appréciables dans nos rythmes de vie modernes, et peuvent, selon l’installation, chauffer également l’eau chaude.
- LES PRODUITS PROPOSÉS planchers/murs chauffants Le principe est de faire circuler l’eau chaude produite par votre installation de chauffage dans un réseau de tuyaux pris dans une chape. La chaleur se transmet à la masse thermique de la chape, qui la diffuse ensuite par rayonnement, créant une température homogène et confortable, sans soulever de poussière. Si la diffusion de la chaleur par le plancher est inégale du sol au plafond, celle par le mur est plus confortable pour l’usager. L’installation est recouverte d’un enduit en argile, a joutant un cachet à la pièce. les panneaux photo-voltaïques Même si la fabrication des cellules photovoltaïques qui convertissent les rayons du soleil en électricité, est assez gourmande en énergie et qu’il reste quelques progrès à faire dans le domaine du traitement des panneaux en fin de vie, réaliser une installation photovoltaïque sur votre toit peut constituer une démarche écologique, pour peu que cela s’inscrive dans une démarche plus globale d’amélioration des performances énergétiques du bâtiment. Le premier pas (plus important qu’il n’y paraît) consiste à réduire sa consommation d’énergie, car l’énergie la plus propre et économique est celle que l’on ne produit pas. Les panneaux photovoltaïques posés proviennent de la marque allemande Schott Solar (n°5 mondial). Ce sont des modules polycristallins haut de gamme, garantis 24 ans à 94,5% de leur puissance. La robustesse de leur cadre en aluminium, supportant 550kg/m2, ainsi que la qualité des vitrages en font un produit fiable et particulièrement adapté aux zones fréquemment enneigées. 21
- LE(S) CHANTIER(S) 23
Il vient terminer la terrasse sur le côté et en plus de participer au cachet de la maison, il pourra servir de banc pour les grandes tablées. Deux argiles de couleurs différentes ont étés utilisées,
- le Mur D’essai Ce petit mur construit dans le jardin de Markus constitue notre initiation au pisé. 06
provenant du terrain voisin, pour rendre visible et lisible la succession de couches. Les fondations, faites d’une double série de parpaings en longueur, étant déjà posées, nous avons démarrés aussitôt
au coeur du sujet. Toute l’équipe a ainsi pu se familiariser avec le damage de la terre, la manipulation des banches et le travail de groupe, avant de se confronter au chantier du garage. 06
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Pendant que Aude et moi éclaircissions les abords des fondations pour pouvoir ensuite mettre à niveau les banches des deux côtés, Iris et Sebastian sont allés malaxer la terre extraite précédemment pour nous la ramener, alors que Markus et Joachim préparaient les cales du coffrage. Nous mettions ensuite les banches en place. Le coffrage se maintient avec des tiges, qui passeront dans la matière, que l’on fixe avec des vis de serrage. Puis nous avons fermé les extrémités par des planches de bois vissées directement aux banches. > Enfin nous avons enfilé les tiges du bas dans des tubes de plastique (qui évite à la tige d’être prise dans le béton au moment de débancher) et versé du béton dessus. Cela permet de lier les fondations à la masse du mur dans l’épaisseur. Après avoir
aérer le béton et l’avoir laissé sécher, nous avons placé la membrane de caoutchouc EPDM (à prononcer [IPDM]) qui viendra imperméabiliser le dessous et l’arrière du mur en pisé. Ca évitera de le fragiliser par l’érosion venant du jardin et par une trop forte humidité. > Et comme elle s’étire bien, elle a pu s’adapter aux monticules de béton. Tout était ainsi prêt pour commencer à remplir les banches de terre.
> Martin Rauch utilisait du bitume avant que cette membrane n’arrive sur le marché et la manipulation du matériau était beaucoup trop fastidieuse. Désormais il suffit d’étendre la membrane et de la fixer avec des tasseaux de bois le temps du damage.
> S’assurer que tout soit à niveau est primordial : en s’aidant de cales de 45 cm dans la largeur du mur et de niveaux à bulle, nous pouvions précisément vérifier que le coffrage ne soit pas penché et puisse donner un mur stable.
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Nous commencions alors par tester l’argile. Celle ci ne doit être ni trop humide, ni trop sèche : on vérifie alors avec un échantillon que l’on forme en boule dans la main. Si, en tombant, elle se brise en 3-4 morceaux, alors l’argile est prête à la construction. Il faut aussi veiller à ce qu’elle contienne des cailloux (200 à 20 mm de diamètre*) et du gravier (20 à 2mm de diamètre*) pour renforcer la solidité. Nous en avons rajouté quelques uns , puis avons malaxé le tout et acheminé la terre au pied des banches. Comme celle-ci provenait de la couche supérieure du terrain, elle contenait des végétaux et autres éléments organiques qu’il a fallu enlever. Ils pourraient fragiliser la construction en pourrissant.
> vu l ’échelle du mur - L 05x0,45xH 0,50m- approximativement, nous faisions tout à la pelle et brouette alors que pour le garage, la terre était acheminée et versée par la pelleteuse. > 40% de perte après damage.
Le remplissage des banches est rapide : il nous fallait quatre brouettes pour fournir les 12 cm d’épaisseur. > Alors nous répartissions bien le matériau sur la longueur et commençions à le fouler avec nos pieds pour uniformiser en surface. Puis nous passions au fouloir pneumatique.
* source : CRATerre. Traité de Construction en Terre, ed. Parenthèses, Marseilles, 2006
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> le fouloir pneumatique Cette machine, qui vaut autour de 2000€, est vraiment efficace avec ses 7 bars de pression. De plus , après un certain entraînement pour les moins musclées..., elle est plutôt maniable et fournit un degré de précision idéal pour damer les angles et rendre propres les bordures, avec sa tête en carré de 10cm. Elle nécessite un compresseur fonctionnant à l ’essence, qui fait beaucoup de bruit et produit une importante chaleur (enfermé dans un local, la température peut s’élever jusqu’à 60°C en fonctionnement). Une semaine de chantier peut sembler longue pour les voisins...
La méthode : genoux pliés, bras détendus, main gauche qui enclenche la machine, main droite qui guide le fouloir sans forcer, il faut pousser avec son corps entier et pas (seulement) avec les bras. Diviser une longueur de banche en deux et damer ainsi :
> travailler au fouloir
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On utilisait le fouloir manuel pour tasser au mieux les angles ou corriger certaines irrégularités derrière la machine qui continuait de progresser. Mais c’était très vite exténuant et nous n’arrivions pas à fournir la même force qu’avec le fouloir pneumatique. Le travail était plus lent, plus long. Enfin, après s’être assurés que la couche était bien faite, on passait à la suivante et recommencions : trier les végétaux, tester la terre, malaxer et/ou humidifier au besoin, répartir dans les banches sur 12 cm d’épaisseur, fouler avec les pieds, damer avec la machine. Habitués au processus, nous n’attendions plus que la couche soit complètement finie pour s’occuper de la couche supérieure. Nous optimisions les forces de travail et nous tournions les équipes en fonction des tâches à faire. Pour renforcer la résistance du mur aux forces diagonales internes, nous avons disposé les couches supérieures en partie en pente. On profite de l’aspect esthétique conséquent. >
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Ca y est, le plus gros est fait, à 6 personnes, en un peu moins d’une journée.
TRIER TRANSPORTER
TESTER VERSER ÉGALISER TASSER AVEC LES PIEDS
DANS LES BANCHES
Après une pause bien méritée, et tandis que les autres nettoyaient les banches et rangeaient le matériel, Aude et moi préparions l’enduit (1 volume de chaux pour 2 volume de sable). Il viendra protéger de l’humidité la jonction entre le pisé et les fondations, et cacher la texture banale des parpaings. > Une grande planche viendra chapeauter le mur, pour le protéger un minimum de la pluie et permettre une assise confortable. En attendant nous avons bâché l’ensemble.
MALAXER
SUR SITE
Nous avons alors dévissé les tasseaux qui retenaient la membrane EPDM et les planches qui terminaient les extrémités du mur. Ensuite on a enlevé les tiges et démonté mes banches en faisant bien glisser le coffrage sur le côté contre la paroi, et non pas en le décollant directement, au risque d’endommager la fleur du mur. Enfin nous lissions la paroi visible avec une planche de bois et/ou une masse en métal pour limer les démarcations des banches et autres accrocs et avons bouché les trous des tiges à la masse aussi.
EXTRAIRE
FOULER AVEC UN OUTIL
- DE LA TERRE AU PISé sur notre chantier
> L’enduit s’applique au couteau,
du bas vers le haut et prend rapidement au mur.
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- la maison à SAINT-JEOIRE-PRIEURé La nouvelle résidence de Markus n’est pas encore finie. Quand nous sommes venus sur le site, le gros oeuvre, le raccordement à l’eau et à l’électricité était faits, la toiture
posée mais sans couverture encore. Il ne manquait plus que le garage et le chantier continuerait ensuite à l’intérieur des murs.
Le plan est sur la double-page suivante. 160 m2 se répartissent sur deux étages, avec en sus un atelier, un abri, un garage. Les murs de 55cm d’épaisseur sont complètement fait de pisé et recevront à l’extérieur une couche isolante de paille. Un puits canadien vient apporter de l’air à l’intérieur de la maison. Les capteurs solaires, couplés à un poêle à bois chauffera l’eau et la maison. L’inertie du pisé assure la fraîcheur interne l’été. Le triple vitrage, le toit végétalisé et la masse des murs rendent la maison passive : ainsi il n’y a pas de perte de calories, toute énergie produite agit véritablement sur la température à l’intérieur de la maison. Markus a commencé le chantier l’été dernier, et ne reprend qu’en avril-mai ensuite. Le chantier s’étale sur deux années.
L’astuce, à laquelle je m’attendais le moins, était les interrupteurs placés en haut des murs, à quelques centimètres du plafond : cela évite de creuser et fragiliser le mur pour les installer à 1,50m. Les interrupteurs s’actionnent avec une corde qui tombe assez bas sur le mur, accessibles à tous.
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- LE MUR DE LA CUISINE Dans la salle de séjour, au chantier de Saint Jeoire Prieuré est prévue une cuisine ouverte avec des meubles centraux flancqués à un petit mur, qui supportera les interrupteurs électriques. Il doit faire 1m de longueur, 20 cm de large sur une hauteur de 90cm. Nous y insèrerons de fines lignes d’argile de couleur (blanc et noir) pour l’esthétique. Après avoir vérifié les mesures et l’emplacement du mur, les uns installent les banches, préparent et vissent les extrémités. Les autres, moi y compris, s’occupe de la terre. Pour ce mur nous avons utilisé la même argile que pour le garage mais en la mélangeant avec du gravier et du sable de quartz. Les proportions étaient jaugées à l’oeil et au toucher
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pendant le malaxage, il m’est alors assez difficile de les expliciter. Nous humidifions le gravier avant de le mélanger à la terre avec le motoculteur puis nous transportions une première brouette vers la salle de séjour. Nous étalions ensuite la terre sur des planches, pour vérifier la quantité d’eau (et faire sécher si besoin), ajouter le sable de quartz, enlever les cailloux de trop gros calibre et mélanger le tout. Le matériau obtenu était emmené aux banches avec des seaux et nous faisions nos couches de 10 cm, qui revenaient à 6cm après damage. Le travail avec le fouloir pneumatique était impossible et dangereux sur cette épaisseur et hauteur, alors nous travaillions avec l’outil manuel, voire avec des morceaux de solives en bois sur la fin, plus maniables.
Le mur s’est fait en plusieurs fois sur 2-3 jours entre les banches le mur ne séchait qu’en surface et le travail pouvait se reprendre facilement lorsque le chantier du garage ne nécéssitait pas la présence de toute l’équipe. Ce sera la même chose pour la dalle. Sur les dernières couches nous avons pensé les lignes de couleurs. Il s’agissait de déposer sur la bordure en longueur, selon le motif voulu, une quantité suffisante d’argile. Elle se fixera avec le reste de l’argile lors du damage. Markus nous avait montré ses propres essais dans la maison, il apprécie tout particulièrement les lignes qui continuent dans l’angle, et les motifs non-réguliers. Dans la dernière couche il fallait insérer la boîte qui servirait de support aux interrupteurs. Nous l’avions fixée au mur dans du plâtre puis avions recouvert le tout avec 5 cm de pisé, une fois le plâtre pris. Les banches ont aussitôt été enlevées, le mur nettoyé, et l’on est venus soutenir l’ensemble avec un appareillage de bois pour qu’il garde sa verticalité en séchant.
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> déposer soigneusement les lignes de couleur
- LE GARAGE -
Enfin. Après toutes nos initiations, nos discussions, notre tour des constructions en bauge, nous étions prêts. 27,10m linéaires de pisé à 0,45m dépaisseur pour une hauteur maximale de 3,50m nous attendaient. Lilian et Luc allaient enfin intervenir avec nous et les choses sérieuses pouvaient commencer.
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Afin de préparer au mieux le chantier, Markus avait déjà bâti les fondations du garage et acheminé la terre en amont et aval du tracé des murs, très pratique ensuite pour remplir les banches. Au tout début, samedi 22 juin, il a fallu éclaircir le terrain à la pelle pour pouvoir tracer au sol l’emplacement du futur garage. Avec les bornes du terrain comme repère, Pythagore et les diagonales, on s’est ajusté aux réalités du site en restant au plus près du plan. Pendant qu’Iris et les garçons transportaient et montaient les premières banches à disposition, j’étais chargée de découper 34 tubes en plastiques pour les tiges qui seront dans le béton. Et Aude de scier les 34 cales de bois. Lundi 24 juin, Lilian est venu nous rejoindre sur le chantier et nous avons été cherché le reste des banches louées pour les monter le jour-même. Le seul impératif était d’être prêts pour la livraison du béton, le lendemain 14h. Ca s’est
fait tout juste ! Deux heures ont étés nécessaires à la coulée du béton des tasseaux ont étés placés pour marquer le niveau- puis après bien l’avoir aéré, nous l’avons laissé sécher jusqu’au lendemain. Nous avons coupée la membrane EPDM à 1,50 de largeur et pouvions couvrir la longueur de chaque pan de mur en une fois. Nous plaçions les tasseaux assez hauts pour pouvoir mieux les retirer et joignons les angles par superposition. Puis c’était parti pour le pisé.
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Avec la pelleteuse et une argile non végétale, cela nous a semblé beaucoup plus rapide et facile qu’avec notre petit mur d’extérieur. Il fallait que l’on fasse plutôt attention à son humidité (sous le soleil de juin, elle s’asséchait vite). Nous nous sommes alors aperçus des différentes tâches à accomplir : - malaxer/humidifier la terre avec le motoculteur - alimenter en terre les banches avec la pelleteuse - répartir le matériau avec les pelles et mesurer les couches - fouler avec les pieds - damer au fouloir pneumatique - démonter/superposer les banches - reboucher les trous Au début, Markus dirigeait la pelleteuse à plein temps ; Lilian et Luc s’occupaient en large partie du damage au fouloir pneumatique ; puis Iris, Sebastian et Joachim montaient les banches au fur et à mesure de l’évolution, pendant que moi et Aude répartissions la terre, mesurions la progression et foulions le matériau. Avec le temps, le fouloir est passé par davantage de mains, et ce sont les filles à la fin qui ont eu
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l’honneur de s’en servir régulièrement -nous avions eu besoin d’un peu plus de pratique que les autres, mais nous nous en sommes très bien sortis, Aude et moi.- Selon la fatique, les envies, jamais par dépit, nous changions de tâches et faisions tourner les équipes. Seul Markus est resté sur la pelleteuse durant tout le chantier, il était le seul habilité à pouvoir le conduire.
3,50m de hauteur a nécessité sur un pan de mur 4 banches de 0,90m de hauteur et 1 banche de 0,5m. Pour assurer la sécurité de tous et le bon déroulement du chantier il faut veiller à superposer comme il faut les banches. Car il n’est pas nécessaire de garder celles du bas, au contraire ce sont elles qui vont aller plus haut. Alors quand on démonte une banche,
on s’assure que les pinces de serrage qui la lie à celle au dessus tienne bien et on déserre les pinces sur le côté et on dévisse et enlève les 4 tiges. Ensuite, à plusieurs, on vient coller la banche au mur, quelqu’un va venir retirer la dernière pince et tout doucement, l’on vient glisser la banche vers le bas, tout en la maintenant collée contre la paroi. Et nous la remontions plus haut. En plus d’armer le mur en deux fois à partir d’une certaine hauteur, et de renforcer les murs avec des couches en pente, nous avons créer d’autres lignes fortes : le garage a un mur très exposé à la pluie qu’il faut protéger : c’est dès la moitié de sa hauteur u’on a ajouté une ligne de chaux semblable aux lignes d’argile de couleur-, toutes les 2 à 3 couches.
> La chaux est un matériau
qui durcit avec le temps, jusqu’à se rapprocher du roc après quelques décennies. L’érosion, en creusant superficiellement le mur, va donner à la ligne de chaux une fonction de gouttière. Lorsque l ’on multiplie ces gouttières sur la hauteur, celles ci vont permettre de freiner l ’écoulement vertical de la pluie et réduire ainsi une grave érosion. De plus l ’effet esthétique est vraiment intéressant. Nous avons mis deux bonnes semaines pour ériger les murs du garage. La pluie nous a freinés quelques temps mais il n’y a eu aucune conséquence pour le pisé, protégé par les banches et les bâches. Même si toutes les tâches étaient éreintantes, le fouloir nous a le plus achevé. Mine de rien, les vibrations jouaient sur nos muscles des bras et le dos quand le bruit constant de la machine nous assommait sur la longue. Forcément, le démontage final des banches a été un grand moment. Pour faciliter la tâche, nous retirions des pans de mur entiers en une
fois à la grue. que nous démontions ensuite à plat au sol. Il y a eu quelques difficultés sur les endroits moins accessibles, surtout quand une pièce défaillante de la grue nous a empêché de l’utiliser dans tout son potentiel. Nous y étions quand même arrivés et notre plus grande joie a été de contempler la qualité de la paroi et les motifs que l’on avait créé. Nous pouvions littéralement lire dans les lignes à quel moment/endroit la terre a été trop humide, où la banche s’arrêtait, comment nos pentes se suivaient... Nous sommes partis satisfaits de nous.
- LA DALLE -
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Sur tout le rez-de-chaussée de la maison, quelques semaines avant le stage, Markus avait coulé une dalle en terre. C’est un choix audacieux au vu de l’entretien annuel qu’elle demande et de la mise en oeuvre. Des fissures sont d’ailleurs apparues mais la dalle n’était pas gâchée. En la retravaillant un peu nous allions pouvoir la remettre en état.
Cette couche monolithique de 25cm nécessite 4 semaines de temps de séchage, durant lesquelles se vérifie la qualité de l’argile utilisée. Quand nous sommes arrivés, elle avait fissuré de partout, la terre n’avait pas été pas assez compacte. Alors nous allions ouvrir davantage les fissures pour ensuite les combler avec de la terre et polir la dalle à la machine à la fin, afin d’unifier le tout. Nous disposions de marteaux, de marteaux-piqueurs, de boules Quies et de balayettes. Il ne fallait pas creuser trop profondément pour ne pas altérer la chape d’isolation en liège. Lorsque les fissures étaient suffisamment ouvertes, alors nous les brossions un maximum pour enlever la poussières ; nous les humidifions avec une éponge ou au tuyau; puis nous laissions la terre absorber l’eau avant d’y verser la «Lehmschlemme», cette préparation liquide de terre, jusqu’à mi-hauteur.
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Les fissures étaient comblées par le même mélange que l’argile de la dalle. Très liquide, celui ci permet de s’assurer de la compacité de la terre, et évitera d’avoir à refaire l’ensemble. Elle contient de l’argile et du sable de quartz auxquels on ajoutera du gravier et quelques cailloux pour stabiliser le tout. Une fois que la dalle a été coulée, on s’assure de son niveau horizontal et l’on vient l’aplatir avec une sorte d’énorme raquette auxpieds. Puis on laisse sécher. Ensuite on viendra appliquer une cire ou une autre protection à base de caséine pour l’imperméabiliser et réduire les accrocs d’usage sur la surface. Quand la boue versée eût fini de sécher, nous pouvions prendre la même argile, dans un état peu humide (similaire aux essais du pisé, c’est-à-dire que la boule se casse en plusieurs morceaux pendant le test) et combler les creux en compactant un maximum avec la masse (en métal, ou autre outil en bois). A la fin du stage, nous avions pu ouvrir toutes les fissures et y verser la Lehmschlemme, le plus long restait de les combler. Entre temps de nouvelles lignes, plus superficielles mais non négligeables étaient apparues. C’était un peu démotivant. Comme le garage nous prenait à la fin tout notre temps, nous remettions à septembre ce travail. Markus s’en occupera tranquillement ; il ne lui restera ensuite qu’à humidifier l’ensemble de la dalle une dernière fois, verser une fine couche de Lehmschlemme, racler le tout pour remplir les microfissures et uniformiser la surface puis il poncera la dalle et appliquera la cire.
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- AUTOUR DU STAGE 49
- LE STATUT D’AUTO-CONSTRUCTEUR -
L’auto-constructeur est responsable comme tout constructeur sur ce bien immobilier. Selon la Cour de cassation, l’auto-constructeur n’est pas seulement vendeur, mais aussi constructeur. Selon le Code civil, ce qui est « réputé constructeur » est non seulement l’architecte ou l’entrepreneur, mais aussi « toute personne qui vend, après achèvement, un ouvrage qu’elle a construit ou fait construire ». Dans ce cas, l’auto–constructeur doit garantir ses travaux durant dix ans comme le maçon professionnel. Il doit aussi souscrire une assurance pour la garantie de ses travaux. C’est ainsi que Markus a adhéré à l’association Castors Rhône-Alpes.
427 Cours Emile Zola, 69100 Villeurbanne Tel : 04.72.37.13.19
L’association des Castors Rhône-Alpes a pour objectif d’aider et de faciliter l’auto-construction Une assurance permet d’employer des bénévoles sur le chantier, une aide à l’acquisition de matériaux est proposée, des achats groupés sont organisés, et un forum de discussion est mis à disposition pour partager ses questions et expériences. Ici, vous trouverez des extraits du site internet, précisant les conditions de l’offre.
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La Banque Dans le cadre d’un prêt PEL (Plan Epargne Logement) ou CEL (Compte Epargne Logement), les adhérents Castors peuvent financer l’achat des matériaux qu’ils mettent en oeuvre sans être limités à 3.049 . Les droits à prêt peuvent ainsi être utilisés en totalité pour acheter des matériaux, dans la seule limite des droits acquits, sous réserve de la production d’une attestation de leur qualité, émise par l’association (Réf : circulaire du 11/07/1986 relative au régime de l’épargne logement, JO du 24/07/1986 – page 9129).
L’Assurance Multigarantie du Castor, MMA IARD (RC-PJ contrat 119 118 750) C’est un contrat négocié auprès d’une grande compagnie d’assurance, qui est essentiellement une assurance responsabilité civile. Cette assurance s’exerce dans le cadre des activités «castor». Cela implique d’une part la construction ou rénovation ou agrandissement de sa propre habitation (les bailleurs ne sont pas concernés) et d’autre part, que les personnes qui aident sur le chantier soient bénévoles. L’assurance couvre le «Castor» pour tous les dommages qu’il peut causer à un tiers, dans le cadre de son activité d’auto constructeur, ainsi que les litiges. Elle couvre également les bénévoles en dommages corporels. L’assurance couvre: _ les risques associés à l’usage d’engin de chantier (grue, bétonnière...). Voici la confirmation reçue de MMA: LES ENGINS DE CHANTIERS AUTOMOTEURS SONT GARANTIS EN RESPONSABILITE CIVILE « TRAVAUX » A L’EXCLUSION DE TOUTE RESPONSABILITE CIVILE CIRCULATION (LOI DE 1958) ET DE TOUS DOMMAGES A L’ENGIN. _ les bénévoles quelle que soit leur situation (retraité, demandeur d’emploi, parent). Elle ne couvre pas le conjoint ni les enfants (voir ci-apres. l’assurance Protection des Accidents de la Vie)
source : http://www.castorsrhonealpes.fr/
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- Le pisé dans la région Lors du premier week-end passé à Villard d’Héry, Markus nous a offert à mes collègues étudiants et moi, un petit tour du pisé dans le Val Guiers, région située entre la Tour-du-Pin et Chambéry.
• un pisé bien entretenu à Sainte Marie d’Alvey
g• détail du pisé tout récent de l ’office de tourisme de St-Genix-Sur-Guiers d• enduit effrité dur pisé
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Du neuf à l’ancien, du bon état au manque d’entretien, nous avons pris conscience de l’évolution dans le temps de ce type de construction.
p.g • intégration d’une grange en pisé dans son environnement p.d • deux façades d’une porcherie stockant de la paille. Les lignes de chaux marquent la hauteur des banches utilisées. La végétation a rongé le mur par endroits.
Hormis l’enceinte de l’office du tourisme du Val Guiers, aucun pisé n’était récent et tous avaient été fait à la main. Nous avons largement vérifié le dicton associé «un bon chapeau et de bonnes bottes», déploré quelques dégâts des eaux et l’endommagement des murs par les végétaux. Quant aux fissures verticales, elles ne devaient pas nous inquiéter. Parcontre Markus nous mettait en garde contre les fissures horizontales qui menacent la stabilité des murs. Nous regrettions surtout la méconnaissance actuelle du matériau, quand celui-ci est recouvert d’un enduit non respirant qui fragilise le bâti. Il y a eu quelques surprises, notamment à Sainte Marie d’Alvey : le toit d’une bâtisse en pisé avait été réhaussée avec un extension faite en parpaings à même la terre ! Ici je vous montre quelques exemples rencontrés sur la route.
p.d • façade en ville recouverte d’un enduit qui n’a pas pu s’accrocher au pisé. On a certainement voulu cacher ce «matériau des pauvres». p.d • détail du seul linteau restant de la ruine du bas de page p.d•photo du bas construction en pisé retournée à l’état de poussière - la terre pourrait être réutilisée telle quelle et donner une nouvelle bâtisse. Tout se transforme, rien ne se jette, le pisé a un cycle de vie dont la fin offre un renouveau. double-page suivante • textures collectées dans l ’architecture vernaculaire du Val Guiers
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•de haut en bas ISBN 978-3-8167-8664-1 ISBN-13: 9783034601092 ISBN-13: 978-3922964865 ISBN-13: 978-2701152042
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•le lac St André, après le chantier
- Nos échangesMarkus, Sebastian, iris, Joachim, Aude et moi, passions donc nos journées ensemble, sur le chantier comme en dehors. Tout était prétexte pour discuter d’architecture, de formation, de chantiers, de terre. Après Markus, Iris est la plus expérimentée en construction de terre. Elle est partie suivre l’ONG BASEhabitat en Inde pour construire des logements et équipements à Sundarpur. Et a fait d’autres chantiers en Afrique du Sud et en Autriche. Joachim et Sebastian ont des connaissances très pratiques de bricolage et construction. Aude multiplie chaque année les stages en agence et sur les chantiers pour sortir de la théorie. Markus a travaillé un petit moment avec les artisans de LehmTonErde. Moi j’étais venue avec mes lectures et le stage à l’agence d’architecture BIOME Environmental
Solutions, spécialisée dans la brique de terre crue et le pisé. Forts de notre vécu, nous avons pu partager nos observations, nos savoirs et nos questionnements. Et complétions le tout avec les livres que chacun avait ramené. Et toutes les sorties détente qu’on se permettaient nous aidés à garder du recul par rapport au chantier mais aussi par rapport à nos ambitions personnelles face à la terre. Nous voulons tous mettre en valeur les matériaux et s’inscrire dans une démarche environmentale et sociale.
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L’expérience a ainsi été très riche et davantage que ce à quoi je m’attendais grâce à tous ceux qui y ont pris part : alors je remercie particulièrement Markus Nolte, Marie-Cécile, Florine, Timo et ses proches de nous avoir si bien accueillis et nourris avec chaleur et simplicité. Evidemment nos convictions profondes en architecture ne pouvaient que nous réunir, Aude, Iris, Joachim, Sebastian et moi. C’aura été un grand plaisir de partager ces deux semaines avec vous. Enfin, c’est Clemens Quirin qui a rendu possible cette aventure. J’espère pouvoir un jour rendre la pareille au sein de LehmTonErde.
- MERCI -
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- MON PARCOURS J’ai découvert l’architecture de terre il y a 2 ans maintenant, alors que je recherchais des références pour un travail en BTS. Bien qu’en Champagne-Ardenne le torchis fasse partie de notre quotidien, il ne nous laisse pas apprécier toutes les possibilités de la terre, notamment structurelles. C’est le travail de Chitra Vishwanath au sein de BIOME Environmental Solutions qui m’y a intéressé, parce qu’elle proposait une véritable conception durable et locale dans chacune de ces constructions, à travers la brique (compressée) de terre crue et le pisé, principalement.
de récupération et de filtrage des eaux de pluie, des chauffe-eau solaires, une ventilation naturelle optimisée, et même des espaces verts sur les toits terrasses ou dans des courettes intérieures.
En plus d’utiliser un matériau disponible, économique et écologique par son empreinte environnementale quasi nulle et sa possible réutilisation à terme, l’architecte intégre un système
Grâce à Markus NOLTE j’ai enfin pu appliquer mes connaissances théoriques, vivre un premier véritable chantier et réaliser les tracas administratifs. Je veux poursuivre dans cette voie.
Cette pensée complète et respectueuse d’un contexte m’a amenée à passer 5 mois dans son agence pour en savoir plus par moi-même. Aujourd’hui je suis convaincue du bon sens de l’architecture vernaculaire, des qualités esthétiques, culturelles et techniques du matériau terre et de la richesse des savoirs-faire conséquents.
ci dessus : vue du projet à Royal Enclave, Bangalore page de droite : moi-même m’essayant au fouloir, Villard d’Héry
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Noémie PIERRE 16, rue Marcel Peretto 38100 GRENOBLE
portable 06 68 36 01 63 noemie.pierre@web.de
née le 15.04.90 célibataire
candidature à une place de
stagiaire
FORMATION 2012-2013
Entrée en 1ère année de licence à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble Dessin technique - rapport de la représentation à l’échelle utilisée Mise en volume de projets existants et de nos projets d’étudiants ���������������������������������������������� Atelier de sculpture, ou le travail artistique sur l’espace Cours d’histoire de l’art, de culture constructive, de sciences humaines
2009-2011
BTS Design d’Espace au Lycée Chagall, REIMS diplôme non obtenu Approfondissement du domaine de l’espace Conception et communication des projets Culture architecturale développée
2008-2009
Mise à Niveau en Arts Appliqués (MàNAA) au Lycée Chagall, REIMS Découverte de la culture et de l’évolution des arts appliqués Apprentissage des modes conventionnels de représentation Travail sur différents moyens plastiques et techniques Approche globale des différents domaines des arts appliqués
2007-2008
Baccalauréat L section européenne allemand, mention bien ���������������������������������������������
e
STAGES PROFESSIONNELS novembre 2011 mars 2012
mai-juin 2010
5 mois à l’agence BIOME Environmental Solutions, à BANGALORE, en Inde Modélisation 3D papier et SketchUp Travail sur Autocad - corrections, sections, plans, élévations et détails Travail graphique à la main et sur ordinateur Prises photographiques, notes et croquis Visites de chantier - visites et relevé d’existants - rencontres avec les clients Participation dans les phases de recherches et de conception Participation à des conférences et à des workshops 6 semaines à l’agence Piazzon Architecture à COLMAR, en Alsace Relevés - Mise en forme des plans sur Autocad Mise en volume sur Archicad et sur Sketch up Conception de planches de présentation de design produit Travail graphique sur Photoshop
COMPÉTENCES INFORMATIQUES avancé bon notions
Photoshop, In Design, Word, SketchUp UNICAMP, IDPMS, Autocad, Archicad, Illustrator Excel, Artlantis
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EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES ANNEXES été 2012 du 02/07 au 21/08
5 semaines en RECEPTION/SERVICE/CUISINE/VENTE au camping « La Pélonie»
rentrée 2011 du 01/09 au 31/10
2 mois en tant que FEMME DE CHAMBRE au Grand Hôtel des Templiers ****
été 2011 du 27/06 au 28/08
9 semaines en tant que RÉCEPTION au camping VILLAGE CENTER «La Forêt» à PYLA SUR MER, dans le bassin d’Arcachon en Gironde
été 2010 du 28/06 au 31/08
9 semaines en RÉCEPTION/SERVICE/VENTE au camping «E Gradelle» à OSANI, dans le Golfe de Porto, en Corse
été 2009 du 14/07 au 31/08
7 semaines en RÉCEPTION au camping « Domaine du Puntonu » de SAINTE LUCIE DE PORTO VECCHIO, en Corse
de ST ANTOINE D’AUBEROCHE, près de Périgueux, en Dordogne
de REIMS, dans la Marne
5 semaines en MANUTENTION à l’usine VS de TAUBERBISCHOFSHEIM au Baden-Württemberg en Allemagne
été 2008
1 semaine de tri de pommes de terre à YÈVRES-LE-PETIT dans l’Aube 6 semaines en AIDE-CUISINE au fast-food SUBWAY à TAUBERBISCHOFSHEIM
été 2007
en Allemagne occasionnellement chaque année
������������������������������������������������������������������������ Donne cours de soutien en allemand Ménage chez particuliers et en entreprise
LANGUES allemand 2007
maîtrisé �������������������������������������������������������������������������mention B
anglais 2008
très bien �������������������������������������������������������������������Grade B
espagnol
bien Obtenu 14 au baccalauréat, en tant que Langue Vivante 3
italien
conversationnel - appris et pratiqué dans les campings (méthode Livre de Poche)
hindi
débutant (lu et écrit)-appris et pratiqué en Inde (méthodes Assimil et Teach Yourself)
ACTIVITÉS ANNEXES 1996-2004 depuis 2006 1995-2008 depuis sept. 2007 depuis nov. 2009 depuis février 2013
Musique ���������������������������������������������������������������VITRY LE FRANÇOIS Apprentissage et pratique du piano et de la guitare en autodidacte Danse cours de danse classique et jazz moderne à Vitry Danse Culture, Voyages, Lectures Membre du comité de jumelage de VITRY-LE-FRANÇOIS (FR) avec TAUBERBICHOFSHEIM (DE) Participation au Café des langues de REIMS les samedis matins Pratique de l’Aïkido, art martial japonais
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- LEXIQUE Francais-Anglais-allemandIci ont été retranscris tous les mots rencontrés durant le chantier, liste faite en groupe, suivant l’ordre de notre pensée... de manière aléatoire ou pas :
La banche frame
die Schallung
le marteau hammer
der Hammer
le pisé rammed earth Stampflehm la préparation liquide en terre liquid mud
Lehmschlemme
le balai broom
der Besen
le mur wall
die Mauer
l’armature (béton armé) die Eisenbewehrung, der Bewehrungsstahl le seau bucket
der Eimer
la fissure crack
der Riss
poussiéreux dusty
staubig
la blessure wund
die Verletzung
la crème solaire suncream
die Sonnencreme
la chaux lime 68
die Kalke
le béton concrete
la prise der Beton
electrical socket die Steckdose
le ciment cement
les gants der Zement
gloves
la terre earth
les chaussures de sécurité die Erde
security shoes die Sicherheitsshuhe
la couche layer
le niveau (à bulle) die Schicht
(water)level
la couleur colour
die Handschuhe
die Wasserwaage
le tuyau die Farbe
pipe
humide
der Rohr
l’appareil, la machine
wet
feucht
dry
trocken
machine
sec
das Gerät
le mélangeur mixer
(centi)mètre (centi)meter
le linteau (Zenti)meter
lintel
la planche board
crane
der Schwamm
excavator
der Spachtel
riddle
sketch stone
die Skizze der Stein
le gravier flüssig
gravel
la fourmi ant
die Säge
la pierre das Wasser
liquide liquid
saw le croquis
der Akkuschrauber
l’eau water
der Sieb
la scie die Klemmschraube
la perceuse screwdriver
der Bagger
le tamis
la vis de serrage locking screw
der Kran
la pelleteuse
la spatule spatula
der Überzug
la grue das Brett
l’éponge sponge
der Mischer
der Kies
la bâche die Ameise
tarpaulin 69
die (Regen)plane