OASIS FACTORY 2017-2018
Noémie Richard
INTRODUCTION • « Aujourd’hui, 54% de la population mondiale vit dans les zones urbaines, une proportion qui devrait passer à 66% en 2050 ».1 Le résidentiel, tertiaire, institutionnel et commercial émettent à eux seul 20% des émissions à effet de serre en France. L’agriculture et la sylviculture ne sont pas très loin avec 18% de EDS2. L’urbanisation avance à grand pas : François de Rugy affirme que, tous les sept ans, l’équivalent d’un département français disparaît, mangé par l’urbanisation. Les architectes, urbanistes et élus des territoires se basent sur ses données pour réfléchir ensemble afin de limiter le mitage des campagnes en densifiant les zones déjà urbanisées : « La densité est une vertu, à partir du moment où les espaces aménagés sont de qualités. », (tirée d’un reportage sur la construction écologique).
Mais tous ces chiffres nous parlent-ils ? Rendons-nous vraiment compte de l’ampleur des transformations de nos territoires, au fil du temps, proches et lointain ?
Ce projet propose de procéder à une « vulgarisation » de ces chiffres, en dépassant la représentation scientifique (sous forme de graphiques et de pourcentages): qui ne sont souvent pas assez parlant aux yeux de tous. Le diorama serra le support de la représentation.
1
le service des populations du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU dans l’édition 2014 du rapport sur les perspectives de l’urbanisation 2 https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/ - ministère de la transition écologique et solidaire.
4 FENETRES – 4 TEMPS – 4 ECHELLES - 4 OCCUPATIONS
4 FENETRES : Les serres du Thabor présentent des fenêtres basses, à hauteur d’œil, comme des tableaux au format paysage que l’on peut contempler. Elles nous incitent à nous plonger dans un univers miniature, avec ces plantes succulentes (plus connues sous le nom de plantes grasses), plantées dans des bacs se trouvant au bord des fenêtres. Sorties de leur contexte de plantations naturelles, ces plantes sont pour moi, un exemple de la représentation de notre monde : en constant changement et bouleversement, parfois déconnecté des réalités environnementales. L’homme étant au centre de son Anthropocène.
4 TEMPS : Posons-nous la question suivante : Et si nous mettions en vitrine l’histoire de l’humanité ? En mettant en scène, ces fenêtres de manière à découvrir progressivement l’évolution humaine et l’ampleur des transformations produites par l’homme en proportion du temps d’occupation de la planète. Habitons la préhistoire, le moyen Age, l’industrialisation, l’anthropocène, demain…
4 ECHELLES : Confronter l’échelle Européenne, l’échelle Française, Bretonne à l’échelle de la serre (l’échelle du monde) et se rappeler que nous sommes que de petits êtres de passage sur terre.
4 OCCUPATIONS : D’une occupation casi inexistante ou du moins sans impact, Nomade, puis partielle, l’ensemble de la planète est maintenant entièrement parcouru par l’humanité. L’homme envahie progressivement la nature, et demain continueront nous à l’investir de manière crescendo ? L’impact humain sur l’occupation du sol, et le mitage des terres agricoles : nous amènent progressivement à nous élever au-dessus de celui-ci, pour échapper à sa pollution, et pallier au manque d’espace disponible. Mais la nature reprend ses droits sur l’humanité, au vu des catastrophes naturelles, l’homme doit s’adapter, construire autrement, pour Habiter l’Anthropocène.
• Nomade : La première fenêtre représentera une période très ancienne, lors des premières occupations humaines, où l’on pratiquait la chasse et la pêche, de manière très mobile à l’époque de la préhistoire. L’homme c’est ensuite sédentarisé à partir du Moyen Age. La fenêtre sera donc laissée libre, sans occupation humaine. Une corde blanche se trouvera au bout de celle-ci, sur une petite portion. Elle délimitera la première mise en culture du sol, représentant un champ, l’occupation, la propriété humaine.
• Crescendo : L’idée est de représenter l’évolution de l’occupation humaine et le mitage des espaces ruraux au fil des siècles et des périodes. La première approche a été de réfléchir à la proportion donnée à la chronologie. On le sait, le Moyen Age à parcouru 16siècles , alors que l’aire industrielle n’est arrivée qu’en 4 siècles. Notre aire actuelle, l’anthropocène, c’est développé très rapidement : 2 siècles seulement. L’idée de laisser un espace représentatif d’une proportion chronologique. (voir fiche de calcul) Dans le livre de René Lebeau, on nous expose des types de maisons datant du moyen-âge, représentatives de cette époque. L’idée est de traduire leur implantation sur nos territoires par des petits cubes de bois, disséminé entre les plantes. Lors de la révolution agricole, l’évolution des techniques à amener les agriculteurs à faire évoluer leurs outils de travail et leurs bâtiments. L’idée est de représenter ces serres agricoles, des hangars, des silos, datant de l’aire industrielle. Les cubes de bois miteront et s’agglomérons pour évoquer leur dimension. L’Anthropocène, nous amène à développer ses structures et à progressivement à construire en hauteur, de réaliser des cultures hors-sol (tour végétales). Les objets représentés, sont réfléchis à l’échelle d’une plante de référence qui représente 40cm. Les modules viendront s’installées au pied de ces plantes : hauteur 4cm, échelle équivalente au 1/100ème.
• Mitage : Dans le cadre de mon mémoire, je rassemble des données sur les surfaces mises en culture (SAU : surface Agricole Utile) par l’homme. On constate que les surfaces artificialisées et Bâti, représentent une bonne partie de la surface disponible. Ces deux représentations sont ici amenées à être rapprochées et mises en relation. Ainsi, on se rend compte de la part du sol investi par l’homme et que ses usages sont discutables : cela permet de les comparer et de repérer visuellement les différences d’occupations des sols. (voir fiche de calcul) La troisième fenêtre accueillera une perception de notre environnement par 3 échelles de représentation. En passant par l’Europe, qui nous semble vaste et lointain, à la France, où nous arrivons mieux à percevoir les limites, jusqu’à notre territoire proche : la Bretagne. Ces trois approchent sont représentées par 3 carrés de 20cm-20cm. J’ai fait le choix de réaliser des Quadras, qui sont une représentation limitée de notre perception du monde, comme des échantillons prélevés d’un sol. Pour représenter la proportion de terres arables, cultures permanentes, en herbe sur ces territoires. Il faut pouvoir lire les données récoltées de manières simplifiées et compréhensibles. Ainsi, ils seront représentés par des aplats, sorte de sillons cultivés, en proportion de l’espace au sol que représente le territoire choisit.
• Habiter l’Anthropocène : La dernière fenêtre représentera l’impact de l’homme sur son environnement à notre époque mais aussi une perception future, à la fois polluée, et on peut l’imaginer, par endroits préservées, comme des oasis. L’humain va devoir se placer hors-sol pour vivre. Le sol serra recouvert d’une substance grise, ou noir, et laissé partiellement en terre (oasis). L’idée est de représenter des habitations suspendues, sur des baguettes de métal, de bois. L’idée est d’investir les pots, soit comme oasis, ou comme sol pollué et y installer une « cabane » perchée à une hauteur de 20-30cm, au-dessus de la base du pot. Un papier fin et translucide va apporter la dimension fragile de l’habitat et de la condition humaine.