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• REMERCIEMENTS • Je tiens à remercier particulièrement ma directrice de Mémoire Nadia SBITI, ces remarques étant pour moi très formatrices et m'ont permis d'éclairer mes convictions et envies professionnelles. Je souhaite également remercier la Chambre de l’agriculture et la DDTM35, pour le temps qu’ils nous ont accordé pour répondre à nos questions et mettre à bien ce travail. Les agriculteurs/agricultrices, producteurs/productrices, éleveurs/éleveuses, vendeurs/ vendeuses, couturière et boulanger : Etienne LE HUGER, Yoann et Anne-Soizic LIGER, Gilles et Nathalie SIMONNEAUX, Johan et Marie-Jeanne, sans qui les analyses et témoignages précieux n’auraient pas été possibles. à mes amis de l’école d’architecture, et surtout à Florian avec qui j’ai réalisé ces entretiens. à mes proches qui m’ont relu et conseillé et aux membres de ma famille qui me sont d’un grand soutien. Une pensée aussi pour mes grands-parents agriculteurs.
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SOMMAIRE
Remerciements
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Préambule
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Introduction
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CHAPITRE IL’évolution des villages ruraux aux bourgs périurbains
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Annexes
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CHAPITRE IILes relations entre espaces agricoles et espaces urbanisés dans l’aire urbaine de Rennes
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Annexes
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CHAPITRE III-
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Le rôle des acteurs Annexes
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Annexes Ecrites
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Bibliographie
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"la terre est trop vieille pour qu'on se moque d'elle" Proverbe Breton
Préambule
Durant mes études en architecture, j’ai parcouru des pays européens qui présentent des paysages de nature très diverses, des peuplements vivants avec leurs cultures anciennes tout en ayant adopté à différents niveaux, l’évolution de la modernisation. Ces différentes expériences ont forgé mon regard critique sur les différentes pratiques agricoles et alimentaires. Elles peuvent être traditionnelles, volontaires, exemplaires, parfois subies, voir routinières, … Mais tous/toutes les agriculteurs/trices rencontré/es, se rejoignent pour clamer leur amour pour la terre nourricière. Ils ont conscience de leur rôle à jouer pour répondre à l’un des besoins vitaux de l’homme : se Nourrir. C’est dans l’Ouest Français, entre la Bretagne et la Normandie, territoires où j’ai grandi, que mon regard se porte aujourd’hui.
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Introduction La recherche n’aborde pas ou peu les phénomènes agricoles. Le petit paysan est souvent présenté incapable de s’adapter à la modernisation des outils agricoles et donc déconnecté des réalités actuelles. Considérée comme résistante aux changements, cette catégorie est amenée à disparaître. Ce mémoire tente de comprendre les raisons de la transformation de ces paysages qui allient la culture et les façons de faire, en reconnectant les échelles, urbaines, péri-urbaines et rurales. Le territoire périurbain doit aujourd’hui intégrer un type de population en quête de « nature »1, qui est susceptible d’impulser un renouveau local, en termes de services et d’économie. Faire le constat de nos erreurs écologiques, sociales et économiques ne suffit pas et ne fait que soulever des débats infinis et remuer des divergences de points de vue. Il vaut mieux être dans l’action et agir avec les acteurs du territoire, pour ne pas reproduire nos erreurs passées. Parce que "la terre est trop vieille pour qu'on se moque d'elle" Proverbe Breton. L’offre actuelle est insuffisante et les consommateurs sont demandeurs de produits issus des fermes environnantes, proches de leur lieu d’habitation, de travail, de loisir, d’écoles…. (Alors qu’ils ne représentent que 1 à 2% du marché français). L’Etat (avec la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 (Art 39) codifiée dans l’article L111-2-2 du code rural), propose aux territoires de réfléchir à des projets alimentaires territoriaux. Elle s'articule autour de trois thématiques : Tout d’abord, la dimension économique, par la structuration et la consolidation des filières des territoires et faisant coordonner l’offre et la demande à l’échelon local. Cette loi valorise aussi l’installation de nouveaux/jeunes agriculteurs, et la préservation de nos surfaces agricoles, sans qui la production ne serait pas réalisable. L’approche environnementale est ensuite valorisée pour permettre le développement d’une distribution et une consommation de produits issus des circuits de proximité et la valorisation des projets de conversions des modes de production, par exemple de manière biologique. La valorisation des terroirs et des pratiques contribue à l’identité d’un territoire. Le PAT (projet alimentaire territorial) propose de mettre en cohérence tous les documents et outils de planification urbaine, comme le schéma de cohérence territoriale, pôle territorial de coopération économique, plan régional d’agriculture durable, plan régional pour l’alimentation, contrat de bassin, programme régional de développement rural (financé par le Fonds européen agricole pour le développement rural : FEADER), charte de parcs naturels régionaux, agenda 21 local, stratégie touristique … Aujourd’hui, 40% des exploitants actuels seront retraités dans 10ans, le devenir de ces exploitations mérite d’être réfléchit audelà de ce milieu professionnel, pour engager des débats ouverts, des diagnostics communs et faire consensus. 2 1
« il repose en effet sur une contradiction fatale à plus ou moins long terme : la quête de nature (sous forme de paysage) y entraîne la destruction de la nature (en terme de biosphère) », Augustin Berque, Philippe Bonnin et Cynthia Ghorra-Gobin, 2006, Belin, la ville insoutenable. 2 Paul Goupil, La parole des paysans, éditions Dialogues, 2013, p 111 6
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Ainsi, basculons dans une nouvelle manière de produire et de consommer. En réponse à l’appel à manifestation d’intérêt, Rennes a mis en place son plan alimentaire territorial durable PATD, depuis 2016. Les objectifs impliquent une politique alimentaire pour la ville qui nous amène vers un renouvellement de l'agriculture autour de Rennes. Il passe par exemple par la mise en place de trois axes majeurs, pour une politique d’achat et d’augmentation de la part de produits alimentaires durables dans la restauration scolaire. La fabrication et la distribution des repas en accélérant la transition de la restauration collective vers une offre plus durable. Ainsi que la planification du temps des repas pour sensibiliser et impliquer les adultes de demain. Ces initiatives françaises et locales (notamment par la mise en place de réunions réunissant élus, chercheurs, professionnels du milieu urbain et agricole, etc., organisées par la ville de Rennes dans le cadre du PATD) nous amènent à nous poser la question suivante : Les interrelations entre les formes urbaines et les formes agricoles dans l'aire urbaine rennaise sont-elles un frein ou un moteur pour nourrir la ville ? Osons être constructif, en nous intéressant d’autant plus à l’échelon local. Ayons un regard prospectif en sollicitant tous les acteurs du territoire pour mettre l’agriculture au cœur des projets. Ceux-ci peuvent aussi bien être des élus, des institutions (SAFER, EPF, DDTM35, Chambre de l’agriculture…), des urbanistes, que des citoyens, des agriculteurs, etc. La première approche méthodologique consiste à mêler théorie et approche sociologique. En tentant de les appréhender et de les confronter par le biais d’enquêtes de terrain auprès d’agriculteurs et d’organismes de gestion comme la DDTM35, la Chambre de l’agriculture, des Maires de communes. Cette méthode nous permet de comprendre comment ces réglementations peuvent se mêler avec l’agriculture dans l’aire urbaine rennaise. Pour mener à bien cette enquête, nous servirons d’outils graphiques et notamment par l’établissement d’un questionnaire, en collaboration avec les travaux de recherche FoRmes Urbaines et Gouvernance Alimentaires (FRUGAL).3 Pour répondre à cette problématique, j’aborderai tout d’abord l’évolution des villages ruraux afin de comprendre comment ils sont devenus des bourgs périurbains. Les problèmes sociaux sont souvent réduits aux questions urbaines. Le périurbain est un espace d’entre deux, entre urbain et rural. Dans une deuxième partie, je préciserais mon propos sur le territoire Rennais et notamment à travers d’une part les documents de planification, et d’autre part en recueillant des témoignages. Je m’attarderais sur l’existence d’interdépendances entre ses différentes échelles : celle du cœur de Métropole, des communes pôles, et pôles de proximité dans l’urbaine de Rennes. Dans un troisième temps, je m’intéresserais aux rôles des acteurs qui intègrent les questions concernant l’alimentation. Nous verrons que cela passe à la fois par la prise en compte des politiques, les institutions, de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre mais aussi des agriculteurs, puisque sans eux, il n’y a pas d’agriculture, et donc pas d’alimentation.
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En Annexe : compte rendu des questionnaires 7
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CHAPITRE IL’évolution des villages ruraux aux bourgs périurbains
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I-
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L’évolution des villages ruraux aux bourgs périurbains
Historique et définitions La première approche consiste à comprendre les différentes formes et structures agraires pour mieux cerner la façon dont les hommes ont construit leurs paysages, pour dessiner nos campagnes cultivées et nos villages habités. Cela passe par la pratique des termes spécifiques à ce milieu. Revenons tout d’abord sur le vocabulaire employé par l’ensemble des architectes, lorsqu’il désigne le milieu rural. En effet l’emploi du terme « espace rural » nous apparaît habituel, mais il est réducteur : définit par l’Insee depuis octobre 2017, comme « l'ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n'appartenant pas à l'espace à dominant urbain (pôles urbains, couronnes périurbaines et communes multipolarisées). Cet espace est très vaste, il représente 70% de la superficie totale et les deux tiers des communes de la France métropolitaine. » Nous préférerons le nommer structures agraires, pour désigner la valorisation du sol, par la mise en culture de celui-ci. Ainsi, le Finage est « le territoire sur lequel un groupe rural, une communauté de paysans, s’est installé pour le défricher, le cultiver, et sur lequel il exerce des droits agraires »4 comme le nomme René Lebeau. L’habitat rural est la cellule organisatrice de la vie rurale. Dans un finage, on peut trouver différentes formes d’habitations, groupées ou dispersées. Nous tenterons de repérer les particularités de chacune d’entre elles pour comprendre leur logique d’implantation. Nous verrons qu’elles sont définies par le contexte humain : l’organisation sociaux-culturelle, communautaire ou individuelle, les techniques et outils utilisés, le contexte naturel : les conditions climatiques et topographiques suivant la région, et constructif : le fonctionnement de l’ensemble, les typologies, et les matériaux employés.
1.1.a Définition du village rural Les formes de villages sont apparues au Moyen-Age du latin médiéval villagium « groupe d'habitations rurales » 5 en Europe centrale de manière imposée par leurs colonisateurs. Le territoire était séparé en entités, la plus grande partie constituée de champs, les plus petites destinées aux habitations situées en bordure ou au centre. Lorsqu’une formation est de causes naturelles, le village s'adapte souvent au type de relief, ou s’installe proche d’une source, d’un sol fertile. Par exemple, dans une vallée étroite on trouve des formes allongées en village rue. Les villages de sommet sont en tas, et par paliers, afin de s'adapter à la pente. C'est l'intention humaine qui est tout de même le moteur principal de la constitution d'un village. Elle peut être défensive pour le village rond, ou prendre d'autres formes avec des intentions économiques ou politiques. 4
René Lebeau « les grands types de structures agraires dans le monde » 7e edition ARMAN COLIN 2004 5 http://www.cnrtl.fr/etymologie/village (doc. ds Du Cange) 9
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§ §
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Le terme hameau vient de hamel, souvent utilisé comme nom de lieu-dit dans le Nord de la France, diminutif de « ham » qui veut dire : « petit village ». Le terme village est désigné par Larousse comme un « Groupement d'habitations permanentes, dont la majeure partie de la population est engagée dans le secteur agricole. » On constate aujourd’hui, que les villages désignent tout autre chose : Ils sont maintenant assez importants pour accueillir, une unité religieuse ou une mairie et une école, mais pas assez pour être perçu comme une ville. La ville est représentée selon l’INSEE par l'importance de son peuplement et par la continuité de son habitat : la population devant atteindre au moins 2 000 habitants et les habitations ayant l'obligation d'être à moins de 200 m l'une de l'autre.
Chaque parcelle est appelée « manse », tout d'abord irrégulière, elle s’est géométrisée à partir du XVIeme siècle. Le statut juridique nécessitait le partage des manses pour la construction de nouvelles maisons, d'où l'aspect serré de certains villages rues. Cela vient aussi d’un certain respect des terres cultivées. On peut difficilement à cette époque distinguer l'habitat du reste du finage. Ceux-ci ne vont pas l'un sans l'autre, par soucis de proximité du lieu de travail et de vie, et de sécurité pour les récoltes et les bêtes. Cet usage féodal est resté très longtemps gravé comme une règle à respecter. La notion de propriété a eu un réel impact sur la mise en place des paysages tel que nous les connaissons actuellement. Le savoir-faire direct des paysans, a permis une propriété individuelle qui dans un premier temps s’est retranscrite par la mise en culture de petites surfaces très morcelées. Les grands domaines seigneuriaux, amèneront progressivement à une organisation des parcelles par une gestion indirecte. Un métayer était locataire sur une durée de 3 à 9ans et recevait la moitié de sa récolte. Plus tard, le fermier deviendra plus libre dans ses actions, il apportera souvent son capital vivant et matériel. Pour couvrir les besoins de la communauté, certains pâturages et bois étaient communaux, comme aujourd’hui. L’Etat était lui aussi propriétaire afin de maîtriser les ressources et parfois asseoir son emprise. Un finage est composé d’un ou plusieurs groupements de bâtiments, l’habitation des cultivateurs, les récoltes, les outils et les animaux sont distincts. La répartition de ses entités peut être concentré ou dispersé. Mais quand passe-t-on de l’un a l’autre ? Le comité national de géographie6 a tenté de les classer entre une dispersion absolue et une concentration totale à l’aide de paliers.
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http://www.cnfg.fr/ 10
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Pour nous aider à quantifier la dispersion de l’habitat des hameaux dans les communes, le scientifique Demangeon7, nous propose une formule : K= ExN/T avec K, l’indice de dispersion E, la population globale des écarts autre que chef-lieu - hameau, maisons isolées N, nombres d’écarts T, population totale de la commune Prenons l’exemple de la commune de Villedieu-les-Poêles (50) et de Pont-péan (35), deux communes sur lequel, j’ai eu l’occasion de travailler durant mes années à l’école d’Architecture de Bretagne. Elles s’installent respectivement sur 803 hectares et comptent 4056habitants dont 449 hab./km², contre 891hect et 4020 habitants pour une densité de 458 hab./Km². On peut voir que ces deux communes présentent des caractéristiques démographiques similaires. Si on estime que chacune des maisons des écarts compte 3 personnes en moyenne, on peut mettre en application l’indice de dispersion. (3 habitants x 105 habitations) x 23 écarts / 4056 habitants = 1,78 K (3 habitants x 85 habitations) x 28 écarts / 4020 habitants = 1,77 K Nous voyons que ce procédé a des limites. Des coefficients similaires peuvent se retrouver sur des communes avec des configurations spatiales très différentes. Alors pour aller plus loin dans l’analyse du degré de dispersion des hameaux, il faut aussi distinguer les formes de bâti. Selon les époques, les implantations sont relativement différentes, la plus ancienne connue peut être groupée ou dispersée. L’évolution a vu certains hameaux se resserrer, se disperser, ou se créer sur le territoire. La dernière forme la plus récemment recensée, s’insère entre les fermes. Une population diverse composée de vacanciers, de pavillons occupés par des retraités, du secteur secondaire ou tertiaire, parfois même des petites usines surgissent dans le paysage agraire. Le CNG la nomme « habitat dispersé à localités non-agricoles » L'habitat dispersé semble être la forme la plus souple pour s'adapter à l'ampleur des transformations de notre siècle. Seulement, l'adduction à l’électricité, le rattachement aux réseaux d'eaux sont encore coûteux. Les chemins menant aux maisons reculées sont peu praticables, ce qui rend les conditions de dépôts de denrées et de ramassage des produits difficiles pour les commerçants. De plus, à l'air de l'interdépendance, l'agriculteur se trouve isolé. Cependant l'habitat groupé même s'il a l'avantage de la proximité voit son agrandissement limité. Certains agriculteurs peuvent acheter les bâtiments de leurs voisins qui quittent le village. Mais d'autres n'ont pas cette chance et doivent habiter le village, au mieux à 100 mètres de leur ferme. Les agriculteurs font aussi face à la rareté des maisons à vendre, dû à d'anciens habitants partis en ville qui les conservent pour leurs vieux jours, en maison secondaire ou encore pour les louer au week-end. Dépréciés par les paysans, les villages se métamorphosent.
Colas René. Répartition de l'habitat rural. In: Bulletin de l'Association de géographes français, N°169-170, 22e année, Mars-mai 1945. pp. 51-56;
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Les formes de groupements se distinguent aussi par leur implantation. Il existe une classification comprenant deux catégories.8
1.1.b Le village linéaire Le village en rue s'organise le long d'une route droite. Les maisons bordent cette rue en se faisant face et disposent de jardins, vergers à l'arrière. Parfois ses groupements s'étendent sur plusieurs kilomètres, appelés villages linéaires. On les retrouve principalement dans les massifs anciens, et en France dans le Jura et dans le massif armoricain. Les maisons sont entourées d'arbres, qui les protègent du vent, l'exploitation est en un seul tenant, elle est effectuée sur d'étroites parcelles très longues. Dans le bocage du Massif armoricain et de la Normandie, tel que nous le connaissons aujourd’hui, nous retrouvons un paysage enclos, troué par de vastes campagnes. Il se caractérise par une dispersion de l’habitat et des parcelles encloses et plantées. En regardant un extrait de plan local d’urbanisme, on distingue bien les 23 et 28 écarts qui se détachent des chefs-lieux. 9 Les limites communales coupent parfois les hameaux administrativement. Mais cela n’a pas d’impact direct sur l’organisation quotidienne des agriculteurs, qui travaillent parfois sur des parcelles situées dans des communes avoisinantes. Aux abords des hameaux les enclos sont plus petits, alors que lorsqu’on s’éloigne et que l'on s’approche des bois, les parcelles sont plus massives (approchant un hectare) et plus géométriques. Le paysan, lui est isolé et les maisons se tournent même le dos. Les clôtures renforcent ce droit d’appartenance, tout comme les servitudes de passage qui sont peu accordées, c’est l’individualisme qui l’emporte.
1.1.c Le village ramassé Le village en lisière se distingue du village en rue par sa place allongée ovoïde, par soucis défensif ou utilisé comme pâturage commun. Dans l'Ouest on le nomme « placître » pour parler de terrain vague. Le village en tas est un groupement de maisons. Ses origines remontent aux formations de hameaux de grands domaines ; où l’on peut d'ailleurs distinguer deux types de formes de bâti, les maison-cour, entourées d'un parc et d'autres de plus modestes dimensions, celles des ouvriers agricoles. Le village rond, qui a lui a une visée plus défensive. En effet, les maisons s'articulent autour d'une place centrale qui n'est desservie que par une déserte. Cette place peut être elle-même bâtie. Le village en nébuleuse, a un plan plus complexe qui associe souvent deux plans linéaires, et des groupements plus lâches. On en trouve en Normandie, au nord de la Seine. Cette forme est un intermédiaire entre le groupement et la dispersion.
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Annexe 1 : Formes de villages Annexe 2 : Hameaux de Villedieu-les-Poêles (50) et de Pont-Péan (35) 12
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I.1.2 Le village rural absorbé par la croissance de la ville Dans cette partie, nous verrons comment les agriculteurs se sont adaptés au processus de mutation de leur territoire. Voyons ce que cela a engendré. D’un côté, un effacement de notre relation au paysage, tandis que les activités agricoles se raréfient au profit d’emplois secondaires et tertiaires. La fonction résidentielle de ces espaces en est devenue la principale conséquence. D’un autre côté, nous voyons que notre relation à la nature revient par l’arrivée des préoccupations environnementales, ce qui peut redonner un second souffle à nos terres agricoles. 10
1.2.a Le mitage des campagnes Pour mieux cerner le phénomène du mitage, rappelons par quelques faits historiques, comment les ruraux se sont petits à petits désintéressés de leur terre au profil de la vie citadine. C’est dans le début du XIXème qu’on commence à voir apparaître des innovations sans précédents qui ont métamorphosé notre territoire : la révolution agricole. Sa force, sa grande capacité nourricière, puisque la population est en nette augmentation. La solution principale étant de supprimer la jachère, principe qui consiste à laisser une année de repos à la terre. Les habitudes de consommations sont à jamais modifiées. Le bétail profite maintenant de prairies artificielles. : « si tu veux du blé, sème de l’herbe »11 Le bétail mal nourrit fournissait le travail et le fumier nécessaire à la culture, la viande la plus consommée en Bretagne étant le porc. Le reste est mis en culture, on plante des betteraves ou des pommes de terre. On commence à repérer les terres qui s’adapte à de nombreuses conditions : appelés « les bons pays » pour y pratiquer une « polyculture intensifiée et améliorée ».12 Le développement ferroviaire permet aux premiers Faubourgs de s’installer au-delà des remparts des cités. En même temps qu’ils s’étendent sur les parcelles agricoles, on voit disparaitre des vergers et des maraîchers. De plus, les agriculteurs ont de moins en moins besoin de main-d’œuvre pour réaliser les même taches, résolues par des machines. La première guerre mondiale entraîne une spécialisation des cultures afin de les adapter aux modes de consommations de l’époque. Les petites exploitations choisissent de se spécialiser avec des productions de forte valeur à l’hectare : comme les primeurs du Nord de la Bretagne. Même si en Europe, on observe très peu d’exploitations qui ont poussé la spécialisation jusqu’au bout, la morphologie agraire est à jamais changée. D'autre part, l'agriculteur en se spécialisant nécessite de plus grands espaces. L'étable est remplacée par la stabulation libre, évitant les entraves sur les animaux, qui peuvent évoluer plus librement et s 'alimenter seul. Cette avancée ne favorise pas forcément les conditions animales puisque dans les « feed-lots », les têtes sont nourries scientifiquement dans des 10
Mathieu Nicole. La notion de rural et les rapports ville-campagne en France. Des années cinquante aux années quatre-vingts. In: Économie rurale. N°197, 1990. pp. 35-41; 11 René Lebeau « les grands types de structures agraires dans le monde » 7e edition ARMAN COLIN 2004, p49 12 Ibid 13
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unités d’engraissement. L’ancien poulailler entasse aujourd’hui dans des hangars mesurant 50m de long sur 20m de large, un nombre n’excédant pas les 10 poulets au m², pour respecter les normes mais suffisant pour en fabriquer, en un temps impartis, une quantité suffisante avec un poids déterminé. Les bâtiments agricoles ressemblent de plus en plus à des bâtiments industriels. Les bâtiments ont besoin d’être conçus par des spécialistes, techniciens. Mais quelle en est la cause ? Nicole Mathieu, nous expose l’évolution de nos « campagnes » sous l’angle de la relation avec le phénomène urbain et les différents types d’interactions qu’ils ont entretenu entre les années 1950 et 1990. Au départ, le rapport ville-campagne les distinguent de manière antagonique. Une rupture nette entre ces deux milieux est faite. La campagne est désignée par les activités agricoles, la nature est cultivée et se limite à la production de matières premières. A l’inverse, la ville échappe à la nature par son contexte technique et urbain. C’est après la seconde guerre mondiale, dans les années 1960, que la ville connaît une croissance à un rythme soutenu et accéléré. L’importance de l’offre d’emploi dans les industries, entraine une période de hausse du niveau de vie et de consommation. Les grandes villes s’étendent spatialement et accueillent une grande partie de la population issue du milieu rural : c'est le phénomène de métropolisation. Cette forte diffusion du mode vie urbain entraine même la fermeture de certains services publics en milieu rural peu dense. En parlant « d’urbanisation des campagnes » (N.Mathieu en 1974), on assimile la campagne à la ville, seul espace perçu en progrès à l’époque. C’est aussi le développement d’activités non-agricoles, comme l’arrivée du tourisme des années 70, qui métamorphose notre paysage. Ainsi on distingue ce « mode d’habiter » de l’espace urbain : lieu d’oppression et de pollution. L’espace rural étant de densité moindre, il accueille des entreprises de petites tailles et des habitats individuels. C’est le retour d’une vision citadine de l’idéologie naturelle des espaces ruraux. Dans les années 80 on parle de retour au local, qui devient un lieu refuge et alternatif à la crise. Les quartiers urbains subissent une forme d’exode urbain. Les rapports sont inversés, l’espace rural connait des créations nettes d’emplois.
1.2.b. Les extensions urbaines Les données statistiques montrent qu’environ 9,4% de la surface de la France métropolitaine sont des zones artificialisées. (Soit 5,16 millions d’hectares)13 Ces chiffres sont représentés pour près de la moitié par des terres revêtues ou stabilisées, comme des routes ou des parkings. La moitié des surfaces de champs et d’espaces naturels, soit 60 000 hectares artificialisés chaque année, sont destinés à l’habitat.14 L’enquête TERUTI donne une définition plus précise de l’artificialisation des sols: sols bâtis, infrastructures de transports, chantiers, cimetières, terrains vagues, carrières, décharges, jardins d’agréments et pelouses. 13 14
Données de l’Agreste et du ministère de l’Environnement, actualisées en 2016. ECOLOGIK, n°54, 2017, ville – campagne 14
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Aujourd’hui on sait que le recul de la SAU (surface agricole utile) est dû à plusieurs facteurs. D’une part, on assimile souvent l’extension des surfaces forestières à l’abandon de surfaces agricoles. Alors que c’est la pression foncière qui possède le plus d’impact sur l’environnement. D’autre part, les agriculteurs doivent se replier sur des terres qui ne sont pas adaptées. Ils sont contraints d’utiliser des techniques de drainage, d’irrigation ou de fertilisation pour rester compétitif avec les prix fixés par le marché. Afin de réagir et de protéger nos terres fertiles, il faut prendre conscience de la part de terres qui ont pu être artificialisées et les différencier des terres abandonnées par les agriculteurs, pour des raisons économiques, sociales ou autres… • les lotissements : Depuis les années 70, on voit apparaître dans les communes périurbaines des quartiers entiers de maisons pavillonnaires qui sont la possibilité pour les familles de posséder un logement plus grand et accessible. Construire en lotissement est apparu comme une solution aux ménages moyens, qui n'avait pas la capacité financière de choisir réellement leur habitat. Les zones contiguës à l’extension de la ville n’accueillent pas les mêmes populations que les espaces résidentiels des communes périurbaines. L'éparpillement urbain, préféré à l'étalement urbain, peut être régulé par une alternative d'habitat, comme l’affirme Marc Viel : « collectivement préférable et individuellement préféré » 15. On trouvait à l’époque, sur le marché de l'habitat, trois catégories classables selon une différenciation sociale : « la gentrification, la périurbanisation et la relégation. » Ainsi le choix de l'habitat est inégalement réparti. Cela créé un territoire morcelé, inégal et parfois même ségrégatif. « La qualité ne devrait pas toujours rimer avec l’éloignement »16 Le choix du pavillonnaire est aussi articulé selon le binôme maison, voiture. La politique du droit des sols va de pair avec la politique des mobilités. On peut illustrer ce parallèle avec le choix que font les ménages de vivre en logement individuel ou collectif, et de circuler en voiture ou en transport en commun. La stratégie visant à diversifier l’offre est souvent essoufflée par les prégnances de la dépendance à la voiture en milieu rural. Les enjeux pour demain, sont d’avoir de réelles ambitions pour casser le rythme de «la maison individuelle avec jardin de 1100 m² », en réduisant le déplacement pendulaire des populations et en rééquilibrant l’équilibre rural et urbain à l’intérieur des régions. Avec les outils mis à leur disposition, les communes des premières couronnes décident progressivement de ne plus construire et de réserver des zones à l'emploi ou l'accueil d'équipements. Les périphéries urbaines comme la première couronne doivent pouvoir s'adapter à la demande des ménages, qui souhaitent s’éloigner de la ville, et tout en retrouvant des avantages de celle-ci.
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Marc Wiel, Ville et mobilité : un couple infernal ?, l’aube Intervention, 2005 p 42
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• les zones d’activités commerciales : L’espace résidentiel n’est pas le seul facteur de changement. On trouve aussi en périphérie des grandes agglomérations des zones d’activités commerciales, accueillant des centres commerciaux, et des galeries marchandes qui visent un public beaucoup large que la ville auquel ils sont rattachés17. Les zones d’activités en Ille-et-Vilaine représentent aujourd’hui 5 200 hectares. On constate qu’une grande partie des habitants des communes périurbaines ont des habitudes de consommations, des préoccupations sociales, culturelles, en termes d’équipements et de services, similaires aux citadins. Les centres-commerciaux remplacent petits à petits les commerces des centres-bourgs. Les grandes enseignes dans les années 1980 ont estimés que nous avions payé la vie trop chère. On compte aujourd’hui 1440 hypermarchés et 4500 supermarchés, attirants des millions de consommateurs et leurs voitures avec des denrées planifiées pour être standardisées. Dans un reportage18, une cliente des centres commerciaux des années 70, affirme que : « C’est la promenade » et une autre que « c’est le portemonnaie qui nous dirige dans les grandes surfaces » Et que faites-vous de la qualité, pensions-nous ? « Et Bien, il faut savoir choisir ! Si ce n’est pas bon, je laisse. » Comment éviter que cette course au temps, du samedi après-midi, dans les allées blanchâtres et glaciales des supermarchés ne perdure ? Ces structures empruntent même la « morphologie » des centres bourgs. On retrouve l’idée de la rue, avec les grandes allées, de places plantées, de puits de lumière. Bon nombre d’élus y voient un moyen pour relever leur économie locale en déclin et se refaire une nouvelle image dynamique. Ainsi, ils empruntent les codes de l’urbain pour donner envie aux familles de s’installer dans leur commune. Ces activités sont souvent placées au bord des grands axes routiers, issu d’une opportunité spatiale et/ou économique. Les grandes surfaces peuvent pourtant faire de l’ombre à la fois aux agriculteurs en vente directe, aux marchés locaux, mais aussi aux épiciers et commerçants des centres anciens. Il ne faut pas oublier que ces communes ont toujours vécu grâce à leur économie de proximité. La revitalisation des centres bourgs est devenue un enjeu majeur pour demain. Cela commence par le retour des commerces de proximités, et d’emplois pour rendre attrayantes ses communes des zones périurbaines. En France, ces initiatives sont soutenues par l’Etat qui a rendu 54 communes de moins de 10 000habitants lauréates dans un appel à manifestation d’intérêt « centres bourgs » mis en place en 2014. 19 Et plus récemment, la région Bretagne, suite à l’appel à candidatures lancé en 2017 pour le dynamisme des centres-villes et bourgs ruraux20, 60 opérations ont été retenues. C’est à la fois un moyen de redonner vie à des bâtiments vacants, de voir la fréquentation des rues augmenter et d’être un facteur de lien social, par exemple par la mise en place d’équipements culturels
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Thierry Paquot, Désastres urbains. Les villes meurent aussi, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2015, 148 p. 18 Mathieu Schwartz, 2001, Reportage : 50 ans qui ont changé notre quotidien - De la petite épicerie aux courses sur internet. 19 Dominique Gauzin-Müller dans EK n°46, 2015, Une autre ville est possible, p 57 20 Site de la région Bretagne, Aménagement du territoire : TOUR DE BRETAGNE POUR REDYNAMISER LES CENTRE-BOURGS, Article publiée le 12 février 2018. 16
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ou associatifs. Ainsi, une commune peut se passer de l’installation de nouvelles zones commerciales. De plus, ce sont souvent les terres les plus fertiles qui sont grignotées par la construction de ces zones en demandant des surfaces très importantes.
I.1.3 Quand le village rural devient périurbain Tout d’abord, il me semble important de rappeler l’aspect sociologique et comportemental du phénomène de périurbanisation. Il peut être abordé par plusieurs réactions exposées par Brigitte Prost : « Il y a d'un côté l'agresseur, le citadin ou celui qui aspire à cet état, conquérant de l'espace au profit de ses valeurs et de l'image qu'il se fait d'une campagne urbaine. Il y a aussi le rural, spectateur sur son territoire qu'il voit muter, agressé peut-être mais tout aussi acteur d'une transformation qu'il laisse faire ou appelle de ses vœux ; de l'agriculteur au néo-rural, il participe aussi à la périurbanisation. » 21.
1.3.a Définition du périurbain Loin de l’étalement urbain qui est la première vision que nous pouvons nous faire du périurbain, les communes périurbaines sont constituées à 80% de terres agricoles.22 Leur population ne dépasse pas 2000 habitants dans 90% des cas. Cela montre bien que le seuil est indicatif. Un bourg de 3000 habitants n’a pas grand-chose à voir avec une ville de 10 000 habitants, pourtant l’INSEE peut les classer tous les deux comme périurbains. Cela varie d’une aire urbaine à l’autre. Les noyaux urbains sont entourés de champs, de forêts, de prairies. La vie quotidienne des gens qui habitent ses villages n’est pas locale, ils y passent rarement leurs journées. Ils sont dépendant d’une plus grande ville, où ils se rendent pour travailler. La commune est perçue comme un lieu prestataire de services et non constitutif d’une identité pour ses habitants. Elle retrouve les attributs de la ville avec ses services, ses activités de loisirs, ses centres commerciaux. Ce sont les périurbains. Mais si l’urbain est partout pourquoi utiliser le préfixe -péri ? A la suite du recensement général de la population en 1990, les ZPIU – zone de peuplement industriel et urbain ont été révisés. Les causes de ce changement de nominations sont un équilibre de proportion urbain-rural qui posait problème aux pouvoirs publics. En effet, ces zones « incluaient 78% des communes et 96% de la population nationale »23. Mais quel est la part des surfaces rurales et des ruraux ? Finalement 4% du total. Pour pallier à cette sous-représentation par un maniement des chiffres, nous avons vu arriver les aires urbaines. Ainsi la population rurale était mieux représentée. Les communes « à dominante rurale » représentent maintenant plus de 50% du total, la périurbanisation étant minorée. Les facteurs tels que l’augmentation de la population, le
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Prost Brigitte. Quel périurbain aujourd'hui ? In: Géocarrefour, vol. 76, n°4, 2001. pp. 283-288 Cavailhès (J.) – 2004 – L’extension des villes et la périurbanisation. In : « Villes et Economie », Institut des Villes, La Documentation Française, pp. 157-184 23 Eric Charmes, La ville émiettée, essai sur la clubbisation de la vie urbaine, PUF : Presse Universitaire de France, la ville en débat, 2011, 288p 22
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mouvement pendulaire dû à la modification des temps de travail, et le développement des moyens de transports, ont entrainés en partie la périurbanisation. Aujourd’hui nous pouvons imaginer plusieurs scénarios. Soit l’urbanisation v février a se stabiliser, c’est-à-dire que le desserrement dû à la croissance périurbaine va. s’atténuer et les villes vont se renouveler sur elles-mêmes. Soit, nous arriverons progressivement vers la fin de la centralité urbaine, pour arriver à une organisation à polarités multiples avec une égalisation des degrés de densité entre le rural et l’urbain.
1.3.b. La proximité des espaces de production et de la ville Les espaces périurbains sont aujourd’hui nettement identifiés comme des espaces ayant déjà grignoté une grande partie de nos surfaces agricoles. Il est important de les voir aussi sous l’angle d’un potentiel futur. Comme exprimé précédemment, ces espaces regroupent des zones artisanales et des zones pavillonnaires. Ses espaces ne sont pas ou peu investis par la production agricole, alors qu’ils pourraient devenir des lieux fertiles et de transition amenant vers l’espace rural. L’agriculture a toujours été relayée à l’extérieur de la ville. Mais finalement où sont ses limites ? On a tendance à l’oublier mais une partie de l’agriculture se retrouve enclavée dans ces zones pavillonnaires. Elle tend à disparaitre ou devient autant de réserves foncières laissées en attente. Celles-ci pourraient être investies par des parcs agricoles, ou des projets de maraichage, de permaculture, de jardins partagés, de vergers, ou encore de gestion animale, avec les concepts d’éco pâturage, etc… Les bâtiments qui sont laissés à l’abandon, ayant un intérêt patrimonial, peuvent amener des populations à s’intéresser à ces constructions qui les transforment tantôt en habitations permanentes, ou en maisons de vacances, en gîtes ruraux, ou d’autres usages. Mais ces étables, ces maisons destinées autrefois à l’agriculture, peuvent-ils retrouver leur destination agricole ? Et les bâtiments « industrialo-agricoles », eux aussi laissés en friche, quelle destination leur donnera-t-on ?
1.3.c. Rennes : La ville Archipel Les phénomènes de mitage des campagnes, d’extensions urbaines, et de déplacements pendulaires, sont alors dans les esprits de tous les élus et les aménageurs, lorsque l’Etat met en place un certain nombre de lois et d’orientations visant à les atténuer. La loi sur l’Orientation Foncière, (LOF)24 de 1967, a permis aux villes de disposer d’outils d’aménagements de leur territoire. C’est dans ce cadre que la ville de Rennes a vu se succéder trois SDAU (Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme), le premier mis en place dans la ville en 1974. Ils ont eu pour objectif commun, de manière de plus en plus précise, d’accompagner les intercommunalités de 10.000 habitants et les communes périphériques avec les POS (plan d’occupation des sols) dans la régulation de leur urbanisation et de limiter leur étalement urbain. Pourtant, durant ces périodes ces dispositifs n’ont pas forcément donné lieu à des aménagements soucieux de ses espaces agricoles, les communes proposaient encore beaucoup de terrains à bâtir. 24
Annexe 3 : Journal Officiel de la République Française, pdf, 1968 18
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La loi Voynet et Chevènement de 1999, donne au District de Rennes la nomination de « Rennes Métropole ». Cette dernière passe de 27 à 36 communes membres. Les facteurs d’attractivités et d’accroissement de la population rennaise met en évidence le besoin d’élargir la demande en logements, de services, de commerces. Mais les élus ont conscience qu’il ne faut pas nécessairement passer par l’extension urbaine induisant un étalement urbain, déjà très présent sur le territoire. C’est dans le cadre de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) des années 2000 que les SCOT (schéma de cohérence territoriale) préciseront les enjeux pour les villes.25 C’est dans la mise en application de cet outil que la notion de « ville-archipel » voit le jour. Cette nomination est employée par Philippe Le Tourtelier qui se base principalement l’observation de la configuration territoriale. En effet, on constate qu’une multitude de hameaux se sont développés autour de la ville centre. Ils ont progressivement évolué pour devenir des bourgs ruraux, vivant principalement de productions locales. La ville est sortie de ses remparts, qui sont aujourd’hui représentés par la rocade de Rennes. La particularité de cet espace est de présenter des porosités agricoles et paysagères, rythmées par « des morceaux de villes » nommés ainsi par Jean-Yves Chapuis26. On perçoit le bocage ancien encore très prégnant dans le paysage rennais. Et pourtant l’urbain est partout. Ces « villes multiples » peuvent accueillir des populations habitantes en centre-ville, comme au bord de l’eau (la Vilaine), à proximité du boulevard urbains (désignation pour une rocade apaisée, à vitesse réduite, avec des couloirs de bus), dans une commune périurbaine, ou plus loin dans la 2ème – 3ème couronne rennaise. Ainsi : « On permet à chacun de choisir où il a envie d’habiter » 27 . Le cadre de vie de Rennes Métropole réside donc sur l’alternance entre espaces bâtis et espaces naturels et agricoles en constante relations.
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Précisé dans le 1.1.c La loi SRU et la loi ALUR
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Jean-Yves Chapuis, Jean Viard, La ville archipel, Edition de l’aube, Année 2013, P 17
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Ibid 19
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Annexe 1, Formes de villages. D’après R.Lebeau, 1946
Annexe 2 - Repérage des hameaux de et de Pont-Péan (35) et de Villedieu-les-Poêles (50)
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Annexe 3 : Journal Officiel de la République Française, 1968
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CHAPITRE IILes relations entre espaces agricoles et espaces urbanisés dans l’aire urbaine de Rennes
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II – Les relations entre espaces agricoles et espaces urbanisés dans l’aire urbaine de Rennes II.1 Les interrelations entre espaces agricoles et espaces urbains II.1.1 Les espaces agricoles sont-ils des réserves foncières ? Le levier peut être politique. Ce sont souvent les propriétaires du foncier qui sont à la tête des communes. Ils ont conscience que leurs terres agricoles sont une ressource foncière et économique, mais pas forcément à des fins agricoles. Leur transformation en zone urbanisable est souvent justifiée par une nécessité de trouver un financement de départ en retraite de l’exploitant et d’accueillir un jeune couple qui souhaite construire. Toutes ses actions ont eu pour conséquences de créer un désintéressement agricole, avec une partie des cultures en temps partiel, une mise en location des terres à des fins nonagricoles, allant même jusqu’au développement de friches. En conceptualisant les facteurs d’influences on comprend que le raisonnement ne va pas que dans un sens, mais qu’il présente des potentiels plus complexes d’interdépendances. 28 Le contexte interne à l’agriculture, c’est-à-dire les ressources agricoles présentes dans une région, influent directement sur le profil socio-économique d’une exploitation : sa taille, sa spécialisation, la composition de la famille, l’endettement, l’héritage. Le contexte externe comme l’urbanisation ou les progrès technologiques, notamment par l’influence des structures socio-économiques ou agro-alimentaires urbaines peuvent l’influencer ou de manière positive être contrés, freinés par le filtre interne. Que ce soit pour une exploitation plus ou moins grande, bien portante ou affaiblit économiquement, d’orientation régionale, nationale, ou internationale, à temps plein ou à temps partiel, elles participent de cette hétérogénéité, nourrissant une forme d’agriculture périurbaine variée29. Ce sont autant d’aspects à prendre en compte pour l’aménagement de l’espace agricole, et qui sont résolus par des moyens illusoires de préservation des sols, ou de schéma de cohérence territorial (SCoT) qui ne tiennent pas forcément compte de toutes les nécessités individuelles et collectives. Il traite des échelles très éloignée des situations des familles agricoles, par des questions d’urbanisme portée par une vision plus large du territoire. Ainsi il faut distinguer une échelle intermédiaire, auquel il faut cerner les particularités. Un territoire peut présenter des potentiels de développement stratégique, mais il ne recevra pas pour autant de transformations. La variation des situations se joue souvent à l’échelle des communautés agricoles ou non-agricoles locales, influençant directement les préférences individuelles.
Vincent Banos and Bruno Sabatier, « Les espaces périurbains non bâtis en France : entre publicitation « urbaine » et privatisation « rurale » ? », Articulo - Journal of Urban Research [Online], janvier 2011. 29 Ibid. 28
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Par exemple, lorsque le propriétaire ne réside pas dans la commune, ces intérêts pour celleci sont moins importants, il va donc moins céder son terrain à l’urbanisation. Un propriétaire de verger est plus attaché à sa terre qu’un céréalier. Pour lui les enjeux sont temporels, un arbre à besoin de plusieurs années pour arriver à maturité et produire suffisamment de fruits alors qu’un champ de céréales nécessitera une année de travail. Si les habitants périurbains, ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de nouvelles constructions à l’arrière de leur parcelle de jardin, ils peuvent se rallier aux ruraux qui partagent une volonté de préserver les champs de leur commune. Ainsi, c’est cette alliance qui permettra le déclassement de terrains urbanisables en terrains agricoles.
1.1.a. Le concept de réserve foncière dans le Code de l’urbanisme La constructibilité est d’abord limitée aux espaces urbanisés 30. Lorsque la commune ne dispose pas de plan local d’urbanisme, seuls les espaces urbanisés peuvent accueillir de nouvelles constructions. Seulement, l’article L111-4 autorise certaines constructions en dehors des parties urbanisées. Les bâtiments d’une ancienne exploitation agricole, peuvent être adaptés, changer de destination, subir une réfection, une extension ou la construction de bâtiments nouveaux à usage d’habitation en respectant les traditions architecturales locales. Une construction ou installation nécessaire à l’exploitation agricole ou équipements collectifs peut être réalisée tant qu’elle n’est pas incompatible avec une activité déjà implantée, ou une réalisation d’aire d’accueil des gens du voyage, à la mise en valeur des ressources naturelles ou à la réalisation d’opérations d’intérêt général. Des constructions et installations incompatibles avec le voisinage des zones habitées sont aussi relayées dans ces espaces. L’extension des constructions et installations existantes doivent être « mesurée ». Enfin, un conseil municipal peut délibérer sur l’intérêt de sa commune à limiter la diminution de sa population communale, en procédant à la construction de logements. Il peut procéder à cet aménagement à condition qu’il ne porte pas atteinte aux espaces naturels et paysagers, à la salubrité et à la sécurité publique, et aux dépenses publiques. L’article L111-531 prévoit les conséquences de la réduction des espaces autres qu’urbanisés, c’est-à-dire les espaces agricoles. La commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, (CDPENAF), présidée par le préfet, est sollicitée pour donner son avis. Elle est composée des représentants de l'Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements, des professions agricoles et forestières, des chambres d'agriculture et des organismes nationaux à vocation agricole et rurale, des propriétaires fonciers, des notaires, des associations agréées de protection de l'environnement et des fédérations départementales ou interdépartementales des chasseurs. Autant d’acteurs qui peuvent avoir du poids dans la décision. A la demande du représentant de l'Etat dans le département, tous les cinq ans, la CDPENAF procède à un inventaire des terres considérées comme des friches, qui pourraient être réhabilitées pour l'exercice d'une activité agricole ou forestière.
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Article L111-3 du code de l’Urbanisme
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Créé par ORDONNANCE n°2015-1174 du 23 septembre 2015 - art. 24
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Les espaces agricoles et naturels périurbains sont protégés par l’Article L113-20 du code de l’urbanisme. Concernant la protection des terrains compris dans le périmètre d'intervention, on peut lire qu’ils « […] ne peuvent être inclus ni dans une zone urbaine ou à urbaniser délimitée par un plan local d'urbanisme, ni dans un secteur constructible délimité par une carte communale. » Les acquisitions foncières sont possibles. Ces espaces peuvent même changer de destination : « le département ou, avec l'accord de celui-ci, par une autre collectivité territoriale ou un établissement public de coopération intercommunale, à l'amiable ou par expropriation.32 » Mais ses acquisitions font l’objet d’une attention particulière « en vue de la protection et de la mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains et après information des communes et des établissements publics de coopération intercommunale concernés.33 » Les biens acquis sont ensuite loués conformément au Code rural. La notion de réserve foncière est mentionnée dans l’Article L221-2 du Code de l’urbanisme. Il précise tout d’abord que la personne publique ayant fait l’acquisition d’un bien doit en « assurer la gestion raisonnablement ». Celle-ci est constituée en vue de la réalisation d’opérations d’aménagements. Pour les terres à usage agricole, un préavis est demandé pour mettre fin aux concessions en place. Il peut aller d’un an au moins, moyennant une indemnisation à l’exploitant en cas de destruction de ses cultures avant la récolte, à trois mois avant la levée de récolte et jusqu’à trois mois avant la fin de l’année culturale. L’exploitant est donc protégé le temps d’une année de production, lorsque ses terres sont vouées à devenir des réserves foncières. Il n’est pas mentionné le temps que possède la personne publique, une fois ces parcelles acquises pour réaliser son projet. On peut donc supposer que ces terres agricoles peuvent rester des plusieurs années en « jachères » (pour reprendre les termes agricoles). Et lorsque ses projets sont imaginés, tout comme en zone urbanisé, il existe des règles pour gérer l’implantation de nouvelles constructions. Elles sont prescrites en partie par le Code rural.
1.1.b Le Code Rural Le code rural vise à fixer des objectifs en faveur de l'agriculture et de l'alimentation. Nous commencerons par exposer les points concernant la politique d’aménagement rural. Puis nous reviendrons sur l’aspect alimentaire. (Précisé notamment dans la partie 2.2.b.) Nous pouvons retenir L’article L 311-1 du Code rural et de la pêche maritime pour définir l’activité agricole : «toutes les activités correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle – par exemple des élevages (bovins, ovins, chevaux, chiens...), des cultures, des cultures spécialisées… ainsi que les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou qui ont pour support l’exploitation. Cette dernière catégorie est plus communément appelée la diversification ».
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Article L113-24 du code de l’urbanisme Article L113-26 du code l’urbanisme 25
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Comme exprimé précédemment, à la lecture du code rural, nous retrouvons des points abordés par le Code de l’urbanisme. Ainsi ce code a pour objectif d’ « Améliorer l'équilibre démographique entre les zones urbaines et rurales ; […] Encourager en tant que de besoin l'exercice de la pluriactivité dans les régions où elle est essentielle au maintien de l'activité économique ; […] Permettre le maintien et l'adaptation de services collectifs dans les zones à faible densité de peuplement ; »34 Le Code rural présente aussi les conditions de distances s’imposant sur l’implantation et l’extension de bâtiments agricoles à proximité d’habitations et inversement. 35 On parle de « règles de réciprocité ». Dans les parties déjà urbanisées, les communes peuvent fixer leurs propres règles de distances. Si elles possèdent un plan local d’urbanisme, ses éléments peuvent y être inscrit. Si ce n’est pas le cas, un simple avis de la Chambre d’agriculture suffit pour prendre une décision. Aucune autre précision n’est faite sur la mesure de cet éloignement. On imagine alors que cette distance doit être fixée selon les activités présentes sur le territoire dans lequel le projet s’inscrit, puisqu’ils ne sont mentionnés dans ce code qu’à titre de recommandations. Ces différents points sont intéressants à relever pour leur aspect urbanistique en vue d’un développement d’une agriculture incluant des questions qui touche notamment au domaine de l’aménagement. Ils sont à la fois cohérents avec les éléments du précédent code et montre encore une fois l’interrelation entre espaces urbanisés et espaces agricoles. De plus, lorsqu’on se réfère à l’article 1 du Code rural, on peut remarquer que plusieurs aspects significatifs d’une évolution de notre vision en matière de productions, de distributions et de consommations ayant vu le jour ces dernières années, sont depuis récemment valorisés. Les points suivants mentionnées dans l’article 1.I nous permettent de l’affirmer : « 8° De participer au développement des territoires de façon équilibrée et durable, en prenant en compte les situations spécifiques à chaque région ; 9° D'encourager l'ancrage territorial de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, et de favoriser la diversité des produits et le développement des productions sous signes d'identification de la qualité et de l'origine ; 10° De promouvoir l'information des consommateurs quant aux lieux et modes de production et de transformation des produits agricoles et agro-alimentaires. » 36 Nous le verrons par la suite, ces considérations sont largement portées dans les projets d’aménagements du territoire Rennais.
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Article L111-2 du code rural l'article L. 111-3 du code rural 36 Modifié par LOI n°2016-1888 du 28 décembre 2016 - art. 60
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1.1.c La loi SRU et la loi ALUR Les territoires se sont transformés par couches successives de politiques d’aménagements dans l’objectif de lutter contre l’étalement urbain. Ces préoccupations ont donc alerté les pouvoirs publics. La loi de solidarité et de renouvellement urbain (SRU) est arrivée dans ce contexte. Ce n’est qu’à partir de la publication de ce texte de loi du 13 décembre 2000 que l’on voit apparaitre les premières restrictions en termes de zones constructibles. Cette loi dote les communes de Schémas de cohérence Territorial (SCoT), remplaçant les Schémas directeurs. Elle a pour but principal de mobiliser du foncier public en vue de construire des logements et de renforcer la mixité sociale. Ainsi une commune de 3500 habitants compris dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, doit disposer d’au moins 20%-25% de logement social. Des projets d’aménagement et de développement durable (PADD), en cohérence avec les Documents d’orientation et d’Objectifs (DOO) sont aussi mis en place pour préciser le SCoT, dans le cadre de cette loi. La notion d’environnement pourtant apparue dans les années70, n'est admise que depuis récemment dans la gestion de la ville, introduite par le concept de « développement durable ». Dans les projets, ils sont accompagnés de diagnostics environnementaux. Cette approche reste au stade de dispositifs et sa portée est encore perçue de manière négative. Les documents visent « […] à limiter ou à résoudre les problèmes. » 37 Ils sont parfois même dissimulés sous des aspects techniques et sociales. Seulement, il semble important de placer l’écologie sous un aspect positif, révélateur de changement, d’évolution en relation directe avec la nature et l’agriculture. Les lois Grenelle I (3 août 2009) et Grenelle II (12 juillet 2010), viennent renforcer le contexte juridique français en faveur de l’environnement. On le voit notamment à travers l’évolution réglementaire visant à aménager les territoires de manière cohérente et par l’idée de « verdissement ». Le Grenelle de l’environnement favorise aussi les nouveaux modes de production et de diversification des activités agricoles en fixant un objectif de 20% des surfaces agricoles utiles SAU en agriculture biologique d’ici 2020. (6% en 2012, objectif presque atteint dans l’aire urbaine de Rennes en 2011, soit 5,6%.)38 Le lien entre environnement et agriculture est ici bien présent. Les pouvoirs publics mettent aussi l’accent mis sur l’action transversale véhiculée par la notion d’intercommunalité. La loi ALUR, adoptée en 2014, vise à transférer les compétences des Plan locaux d’urbanisme (PLU) afin de mettre en place des Plan locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUI) depuis le mois de mars 2017. Le but étant de renforcer l’organisation entre les communes et de réduire les coûts de réalisation des PLU. Ce sont les Etablissements Public de Cohérence Territorial (EPCI)39 qui sont en charge de l’élaboration de projets communs, intercommunaux. Le pays de Rennes en comprend cinq,
Phillipe Clergeau, 2015, Manifeste pour la ville biodiversitaire, changer pour un urbanisme inventif, écologique et adaptatif, Editions Apogée, p13 (69p)
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Diagnostic socio-économique SCoT du Pays de Rennes / Approuvé par le Comité syndical le 29 mai 2015, p85 39 ANNEXE 4 – Pays de Rennes : EPCI, AUDIAR, janvier 2014 38
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dont Rennes Métropole qui compte 67 communes.40 C’est ce cadre que les communes de Rennes Métropoles ont révisé leur PLU, en 2015, pour les rendre compatibles avec l’ensemble des documents de planifications. Elle n’a pas comme seul objectif de favoriser l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) mais elle vient aussi renforcer « le paysage dans les documents d’urbanisme »41. Mais qu’entendons-nous par la notion de « paysage » ? Elle comprend des unités paysagères de plusieurs natures, qu’elles soient considérées, autant que remarquables, relevant du quotidien ou dégradées. La loi Alur étend son objectif au-delà des simples entrées de ville en conférant « […] aux documents d’urbanisme et de planification un devoir en matière de qualité paysagère sur l’ensemble du territoire »42 Le PADD qui visait à « la protection et la mise en valeur des espaces naturels, agricoles et forestiers et des paysages », a été révisés par la loi ALUR pour fixer « des objectifs de qualité paysagère ». Ici, c’est le terme d’objectifs qui nous intéresse, puisqu’il représente un « But, un résultat vers lequel tend l'action de quelqu'un, d'un groupe » (définition tirée de Larousse) Le DOO aussi a subi des transformations significatives sur le plan de l’aménagement commercial, qui doit être « plus strictement défini. […] en prenant en compte les objectifs de préservation des paysages, en vue d’aménagements relatifs à la qualité paysagère des projets. » Le PLU, peut dès à présent identifier des bâtiments en Zone Naturelle, présentant un intérêt architectural et patrimonial, et leur permettre de changer de destination, tant que celui-ci ne porte pas atteinte de manière négative au paysage, ni à une exploitation agricole.43 Les espaces agricoles et naturels sont donc appréhendés différemment depuis quelques années. Ils ne sont plus perçus comme des « réserves foncières », mais ont été répertoriés, dans le PLU, notamment par leur nomination en Zone Agricole (ZA) ou Zone Naturelle (ZN) : • ZH Zone résidentielle rurale, • NPA en Zone naturelle constituée d’un paysage remarquable ou d’éléments écologiques reconnus à protéger strictement, • NPB Zone Naturelle à protéger à vocation agricole, • NPL Zone naturelle à vocation de loisirs, • NPC Zone de protection d’une station de traitement d’eau potable.
Ils peuvent donc être protégés par l’Etat, comme la loi SRU, ou la loi ALUR qui à réviser l’ensemble des articles du code de l’urbanisme, pour donner des précisions concernant le paysage. Mais ces textes de loi sont souvent relayés et appréhendés de manières différentes selon les collectivités qui les emploient de manière à résoudre des questions d’intérêts ou de divergences d’opinions. La pression urbaine étant le facteur déclenchant. Les documents de planification urbaine sont pourtant des outils mis disposition l’échelon local pour permettre aux collectivités de mettre en place ses prescriptions de manière collective, cohérente et adaptée à leur territoire. AUDIAR 2015, Observatoire des espaces agricoles périurbains Loi Alur : Le paysage dans les documents d’urbanisme / juillet 2014 (Document PDF, en ligne) 42 Ibid p.1 43 Article L123-1-5 du code de l’urbanisme, modifications effectuées par le loi ALUR. 40 41
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II.1.2 La planification urbaine et la politique alimentaire dans l'aire urbaine de Rennes 1.2.a Les documents de planification urbaine A ce stade de l’analyse, nous nous sommes attardés sur la mise en place des éléments de planification à l’échelle nationale. Voyons maintenant, plus précisément, d’une part comment ils sont appliqués à l’échelle de l’aire urbaine de Rennes, et d’autre part comment les raisonnements en termes de politique alimentaire sont intégrés dans l’aménagement de notre territoire. • Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) : Le SCoT de Rennes place le territoire agricole au même titre que les espaces urbains, notamment par la notion de « ville-archipel », et donc d’alternance entre la ville et la campagne. Le SCoT de 2007 à d’abord pour lutter contre le mitage, limité strictement les nouvelles constructions en campagne et le développement des hameaux.44 Le dernier SCoT, révisé en 2015, présente des aspects du PADD et du DOO, qui nous intéressent vis-à-vis de notre thème de recherche. Le PAAD, fixe les orientations politiques en vue de l’aménagement du territoire. L’objectif principale étant de se tourner vers une vision commune à moyen et long terme (de 15 à 30 ans). Ce document sert donc de « guide » dans la marche à suivre pour l’ensemble des communes du Pays de Rennes. Les défis de développement durable et de protection des espaces agricoles sont énoncés au même moment, ce qui leur confère un lien très étroit. La volonté de maintenir une agriculture périurbaine au-delà de la rocade sont évocateurs. Le concept de la ville archipel est présent dans la politique d’aménagement du territoire : « La ville archipel : Une ville préservant les espaces agricoles et les espaces naturels sensibles, tout en conservant les moyens de son développement et de sa croissance. »45 L’agriculture est soutenue plus particulièrement dans le « chapitre 4 : Conforter la place de l’agriculture en l’associant durablement au développement du territoire. » Nous avons pu le noter précédemment, les espaces agricoles sont souvent réduits à leur vocation paysagère. On voit apparaitre dans ce PADD, la dimension économique. Elle n’est pas basée ici sur son aspect « rentable » mais prend en compte d’autres mesures. Le diagnostic socio-économique vient compléter cette notion. Il retrace l’évolution du territoire en termes d’agriculture. Dans les années 1979, le Pays de Rennes comptait 5300 exploitants agricoles, contre 1300 en 2009. Leur nombre a diminué de manière significative (4 fois moins en 20ans). Les exploitations familiales ont laissées peu à peu place aux entreprises agricoles. Le délaissement des structures a entrainé une augmentation de la taille de celles-ci. Elles sont passées de 15hec en 1979 à plus de 50 en 2009. Ainsi au même titre qu’une entreprise, l’agriculture est considérée pour son aspect économique. Diagnostic socio-économique SCoT du Pays de Rennes / Approuvé par le Comité syndical le 29 mai 2015, p84 [consulté le 11/02/2018] 45 PADD, Le concept de la ville archipel, p12 44
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De plus, la construction de zone d’habitat, d’activités, d’infrastructures ou d’espaces de loisirs ont grignotés 42 000 hectares de nos espaces agricoles. Même si ces surfaces ont diminué, elles représentent encore les deux tiers du territoire. La prise de conscience sur l’aspect non-renouvelable du foncier agricole est en marche. Nous l’avons vu avec la Loi ALUR, le monde agricole a reçu des garanties vis-à-vis de la protection des surfaces agricoles. Même si le Pays de Rennes est le périmètre le plus économe en urbanisation de l’espace agricole du département d’Ille-et-Vilaine, il n’en reste pas moins que « La volonté de limiter la consommation foncière a eu des résultats mais l’urbanisation, malgré un réel effort de densification, est restée consommatrice d’espaces naturels et agricoles. »46 L’agriculture n’est plus perçue comme voisine de la ville ou contraint par celle-ci mais comme un outil à part entière puisqu’elle « joue un rôle déterminant »47. Les espaces agricoles ne sont plus considérés comme des réserves foncières en vue d’une urbanisation ou non encore exploitées. Par exemple, les trames vertes et bleues sont des corridors écologiques48 essentiels à la mise en réseau des milieux naturels emblématiques du Pays de Rennes, et notamment des zones humides et des cours d’eau, qui sont pour rappel, nécessaires à l’agriculture. Un guide gestion des milieux naturels d’intérêt Ecologique MNIE, a été élaboré pour assurer cette continuité écologique. De manière préventive, ils permettent la réapparition de certaines espèces animales ou végétales, disparues ses dernières années dût à la modification de leurs habitats naturels. Le dernier DOO a été approuvé par le Comité syndical le 29 mai 2015. Il précise les orientations générales du territoire. Il précise les surfaces prévues en vue de l’extension urbaine à l’horizon 2030, pour chacune des communes. L’un des aspects qui nous intéresse dans ce document de planification est l’intérêt porté à la valorisation et au maintien des alternances ville/campagne. En annexe on peut trouver le plan de gestion des équilibres entre espaces naturels et espaces urbanisés.49 Cette carte permet de récupérer les éléments constituant une limite paysagère de développement à respecter, ainsi que les espaces agro-naturels, nommés comme « des espaces de respiration » entre deux communes : Routes, haies, lignes de crêtes, lisières urbaines. Espaces de respiration entre les villes et les bourgs à maintenir (discontinuités urbaines)
Les extensions urbaines ne peuvent se faire qu’en continuité urbaine, à l’exception de certaines espaces afin d’assurer le développement urbain, en économisant l’espace : Nouvelles zones de développement économique Zone conditionnelle de développement économique Sites privilégiés de renouvellement urbain pour l’activité Diagnostic socio-économique SCoT du Pays de Rennes / Approuvé par le Comité syndical le 29 mai 2015, p86 47 PADD du Pays de Rennes, p 28 48 Annexe 5 - les corridors écologiques 49 Document graphique n°1, DOO, SCoT du Pays de Rennes, approuvé le 29 mai 2015 [consulté le 14/02/2017] 46
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De plus, ce document consacre un Thème entier consacré au thème de l’agriculture. Le THEME 550, aborde la transformation contrôlée et limitée des espaces naturels et agricoles en espaces urbanisés. Les orientations principales concernant ses espaces sont les suivantes : • 1. Conforter durablement la place de l’agriculture dans le territoire, • 2. Préserver durablement des sites agricoles et forestiers grâce aux périmètres des champs urbains.
Le changement de destinations des bâtiments agricoles est autorisé mais limité, ne devant pas porter atteinte à la pérennité d’une exploitation agricole déjà en place. (5.1.5) Les projets de nouvelles constructions sont aussi surveillés. Les agriculteurs eux-mêmes sont contraints, seul leurs sièges agricoles sont préservés, la construction de logement de fonction est limitée. (5.1.4 du DOO). On peut penser que cette règle s’applique depuis l’observation du nombre de logements construits non liés à l’activité agricole, et aux problématiques de débordement qui lui sont rattachés. • Les champs-urbains : Les champs urbains, sont définis pour la qualité de leur paysage, de leur environnement naturel et des pratiques des urbains, chemins de randonnées, loisirs… Ils sont l’une des particularités du SCoT de Rennes. Ces espaces agro-naturels, sont strictement délimités dans le DOO et ont la vocation de rester durablement. Ils sont un levier de maitrise foncière non négligeable puisqu’ils représentent 17 périmètres, réparties sur 300hectares. Cette surface apparait minime puisque 310 hectares qui disparaissent annuellement sur le territoire du Pays de Rennes.51 Une carte permet de les intégrer aux autres enjeux d’orientations. On peut aussi consulter des fiches qui permettent d’identifier les terrains, délimités à la parcelle, entre les communes. Ils visent les objectifs suivants : – assurer la protection des espaces agricoles et naturels par un règlement approprié aux objectifs visés ci-dessus et en lien avec la multifonctionnalité de l’agriculture ; – interdire les nouvelles constructions destinées à créer un ou plusieurs logements ou une activité autre qu’agricole, tout en permettant l’extension mesurée de l’existant ; – autoriser des programmes spécifiques d’équipements à caractère de loisirs agro-touristiques : centre équestre, ferme-auberge, gîte, jardins familiaux…, qui ne mettent pas en péril l’usage agricole ou les qualités naturelles des sites ; – autoriser la réalisation d’infrastructures et les équipements collectifs liés aux différents réseaux (assainissement, énergie…) ; – renforcer la protection du bocage et favoriser la replantation de haies ; – favoriser le développement des réseaux de cheminements et de parcours cycles ; – mettre en valeur les qualités paysagères et le patrimoine bâti.
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DOO, SCoT du Pays de Rennes / Approuvé en 2015, p31 AUDIAR, Observatoire de l’agriculture périurbaine Rennes, janvier 2015, p7 31
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Le dernier point qui nous intéresse dans ce thème est la prise en compte des initiatives en faveur de l’alimentation. Ainsi, la valorisation des circuits-courts permet de renforcer les liens citadins-agriculteurs, il concerne la vente directe sur le site de l’une des exploitations, magasins de producteurs sur le site d’exploitation ou à proximité, les Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), marchés non sédentaires… (énoncés dans le PADD et dans le point 5.1.6 du DOO) Le THEME 7, énonce les orientations suivantes, concernant la prise en compte des besoins actuels de limitation de la consommation d’espaces agro-naturels : • 1. Maîtriser l’extension de l’urbanisation en affichant des objectifs chiffrés • 2. Favoriser une utilisation rationnelle de l’espace urbanisé • 3. Maîtriser l’urbanisation dans les hameaux Nous l’avons déjà évoqué, avec l’ensemble des codes et des documents de planification la consommation foncière est limitée. Mais comment cette modération, se traduit-elle sur le territoire ? Le DOO fixe des potentiels d’urbanisation maximum pour chacune des communes : Potentiel urbanisable communal maximum (en hectares) Ce symbole donne la direction des extensions urbaines possibles des communes
Il existe des exceptions quant à l’extension urbaine. Par exemple, les activités liées aux loisirs, les hébergements touristiques, sont autorisées. Tout comme l’annonce le Code de l’urbanisme, les espaces de hameaux peuvent accueillir des nouvelles constructions mais selon plusieurs conditions. Ici on voit le cadre réglementaire se préciser avec l’apparition d’un point, qui n’est pas abordé par ce code. « Une telle densification n’est pas souhaitée, notamment : – lorsque l’espace déjà urbanisé et éloigné d’une centralité et n’offre pas d’alternative aux déplacements automobiles individuels » 52 La question de la mobilité est donc un point important pour appréhender les relations entre espaces urbains et espaces agricoles. Nous approfondirons cette notion par le biais d’un exemple concret53, afin d’étudier en quoi les mobilités, qu’elles soient individuelles ou faisant parties d’un fonctionnement professionnel (en termes de déplacements agricoles), sont à la fois un moteur de développement d’une structure et un frein, au vu des déplacements complexes et lointains que doivent parfois faire les habitants des hameaux et les agriculteurs.
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DOO, SCoT du Pays de Rennes / Approuvé en 2015, p40
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Partie II.2.1. Les enjeux liés à la mobilité
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• Le plan local de l’Urbanisme (PLU) : Les PLU des communes de Rennes Métropole suivent les objectifs fixés par le SCoT. Ils peuvent comporter des particularités mais doit rester compatible avec ce dernier. Ils exposent tout d’abord un diagnostic qui prend en compte les prévisions économiques et démographiques des communes dans lequel ils s’inscrivent. Ainsi les documents manuscrits regroupent les thématiques suivantes : I - Rapport de présentation (3 volumes) II - Projet d'Aménagement et de Développement Durable III - Orientations d'aménagement par secteurs IV - Règlement littéral V - Règlement - Légende des documents graphiques
Ce document est destiné à préciser les règles d’Urbanisme existantes en fonction du projet de construction envisagé. Le PLU est donc complété de documents graphiques, par le biais de plans à différentes échelles et de schémas précisant notamment les limites séparatives ou de hauteurs des bâtiments en fonction de leurs emplacements dans les zones. (Citées en 1.1.c) Nous retrouvons aussi le recensement des éléments du paysages en lien avec les articles du code l’urbanisme. Un PLU peut être révisé lorsque l'établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ou la commune le décide.54 D’après l’Article L153-34 : dans la révision d’un PLU, lorsque l’objet est « uniquement de réduire un espace boisé classé, une zone agricole naturelle ou forestière, sans qu'il soit porté atteinte aux orientations définies par le plan d'aménagement et de développement durables le projet est passé en examen conjoint de l’Etat, de l'établissement public de coopération intercommunale compétent ou de la commune, et des personnes publiques, le maire de la ou des communes ». Ainsi, si des terres Agricoles deviennent constructibles, elles ne seront taxées que de 5% à 10% par l’Etat, ce qui est peu au vu de la perte que cela représente pour les agriculteurs. Le PADD a l’échelle du PLU de Rennes, vise à maintenir l'agriculture périurbaine, en soutenant la préservation et la gestion des haies bocagères, le développement d’espaces agronaturels (sport-détente, tourisme, découverte des milieux naturels, …). Il vise aussi à la qualité de l’eau, notamment en diminuant l’apport de nitrates, de pesticides, sur les bassins versants, destinés à l’agriculture. Les orientations spatiales générales de 2013, (PADD, PLU) prennent en compte l’agriculture dans les secteurs Nord-Ouest, tel que Beauregard, Atalante, Villejean, et Atalante Champeaux. Le secteur Sud-Ouest, se tourne notamment vers les projets récents de la Courrouze et le site naturel de la Prévalaye. Les secteurs NordEst et Sud-Est sont plutôt tournés vers l’opération d’aménagement de Viasilva, représentant un fort potentiel de pôle d’emploi, sur les zones industrielles. Le secteur AtalanteChampeaux est un site regroupant les activités agroalimentaires et de bio-santé, avec une portée régionale de pôle agronomique, autour de la Chambre d’Agriculture. 55
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Article L153-31 du Code de l’Urbanisme
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PLU, Plan local d’urbanisme de la Ville de Rennes 33
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Des plans locaux d’urbanisme intercommunaux PLUi, sont actuellement en cours d’élaboration, dans l’ensemble des communes. Des réunions et des séminaires par secteurs sont réalisées pour permettre un dialogue entre les communes. Des concertations ont été organisées en 2016, avec le grand public en procédant à des visites de terrain et le recueil d’avis et de témoignages. L’accompagnement de ses projets est encadré par les services de Direction de l’aménagement urbain et de l’habitat (DAUH) et l'Agence d'urbanisme et de développement intercommunal de l'agglomération rennaise (l’AUDIAR)56. Nous savons qu’un diagnostic agricole est effectué de manière à identifier les terres et les bâtis à préserver. « La place de l’agriculture dans la planification urbaine est donc considérable sur le territoire rennais. »57 D’après les étapes clés de la mise en place de ces documents, la traduction réglementaire est en cours de réalisation. En cette année 2018, des conférences soutenues par les Maires des communes devraient mener à un arrêt des projets de PLUi. Ils seront ensuite approuvés en 2019 par le conseil métropolitain. 58 • Le PLH (Plan Local de l’Habitat) Dans le cadre de la loi du 7 janvier 1983, les villes se dotent d’une politique de l’habitat pour donner une réponse concrète aux populations en difficultés. En 1990, une convention Ville-Habitat, précise les objectifs fondamentaux de l’accession de tous à l’habitat. C’est en 1995 que la question du logement à Rennes est mise en avant. Le premier PLH en conformité avec la loi d’Orientation pour la Ville (LOV) augmente son budget (plus de 5 fois supérieur aux années précédentes).59 Ainsi, l’objectif était d’arriver à une production de 3000 logements, ainsi que 25% en logements locatifs sociaux. Le deuxième PLH de 2005, voit une explosion du marché sur les communes périphériques, qui induit un épuisement du foncier opérationnel. Le contexte est ségrégatif, le constat est évident, la mixité sociale et générationnelle souhaitée est difficile à atteindre. De plus, la population de Rennes Métropole est vieillissante. Ces observations amènent la politique de l’habitat à s’assurer que chacun trouve « une offre adaptée à ses moyens sur l’ensemble du territoire. »60 Au bilan de ce PLH, on voit une augmentation des ménages, dût à la construction neuve. Aujourd’hui, le PLH 2015-2020 met l’accent sur la problématique du dialogue entre les communes (en cohérence avec le PLUI, cité au-dessus). Ainsi le PLH permet de « Développer l’articulation renouvellement urbain et extension urbaine. Les stratégies, programmations qui articulent le renouvellement urbain (long et coûteux mais économe en foncier) avec l’extension urbaine (plus facile à maîtriser, moins coûteux mais consommateur de foncier agricole) seront privilégiées. » 61 On voit ici que deux scénarios sont en perspective et la notion d’articulation est essentielle. Cette articulation est due notamment à la pression foncière présente sur le territoire et aux objectifs fixés qui sont difficiles à concilier avec une absence de consommation d’espaces agricoles. 56
AUDIAR : Créer en 1972 par l’Etat et le District de Rennes
57 Réflexions portées par les étudiants de l’Atelier Master1-ACT, La politique Alimentaire Locale et la place de
l’agriculture dans la planification urbaine – exemple du territoire Rennais, année 2016-2017, PDF, 61p. Définition, contenu et rôle du PLUi, AUDIAR , Rennes Métropole, fiche papier, novembre 2015, 2p 59 PLH, Programme Local de l’habitat de Rennes métropole 2015-2020, version papier, p 10 60 Ibid, p11, p20 61 Ibid p 59 58
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2.2.b La politique alimentaire • La charte agriculture et urbanisme pour un aménagement durable du territoire d'Ille-et-Vilaine : Elle a été signée le 18 Juillet 2011 à Rennes par la Chambre d'agriculture, la Préfecture, le Conseil général, l'Association des Maires, la SAFER et les chambres consulaires.62 C’est un document à portée politique et qui se veut aussi pédagogique. C’est avec cette visée qu’elle est composée de 10 fiches techniques reprenant en partie les documents de planification. Elle donc pour but de préserver les espaces et l’agriculture en rappelant aux acteurs du département qu’il faut prendre en compte l’activité agricole dans l’aménagement. En effet, le premier principe traite de la définition de l’activité agricole. Il est reconnu qu’il n’est pas toujours évident de traduire spatialement les textes concernant les constructions autorisées ou non. Elle propose donc d’aller plus loin que la définition du code rural63, quant aux activités récentes concernés par ce domaine : • Les activités de préparation et d’entrainement de chevaux, en vue de la réalisation de spectacles (les centres équestres). En outre, la pension n’est pas perçue comme une activité agricole, puisque ces animaux ne sont pas élevés sur place. • La production d’énergie renouvelable, lorsque celle-ci vient d’au moins 50% de matières provenant de l’exploitation, comme l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments de stockages, sont aussi des sources de revenus. La commune de Gevezé a par exemple mis en place depuis 2011, une installation de méthanisation. Le second principe présente le portail Géo-Bretagne qui est aussi un outil essentiel à la mise en réseau des informations concernant ce domaine. Il rassemble des données collectées directement auprès des agriculteurs, sous forme de cartes et de calques pour statuer de la situation des parcelles agricoles. Les principes suivants présentent d’autres outils de protections prenant en compte les fonctionnalités agricoles au sein des espaces naturels majeurs, comme par exemple Les périmètres d’intervention en faveur des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) Les Zones Agricoles Protégées (ZAP) ou encore Les espaces naturels sensibles du département (ENS). Cette superposition de couches réglementaires peut nous paraitre excessive mais elle reflète bien le besoin de nous pencher sur ses problématiques. Le huitième principe, rappel le caractère essentiel de la préservation du bocage, qui disparait progressivement avec l’agriculture mécanisée. Le programme Breizh-bocage vient donc agir pour le reconstituer (mise en place entre 2007-2013). Les haies bocagères ont un intérêt à la fois de retenue des eaux de pluie, d’échanges et de circulation de la faune et de 62
Charte agriculture et urbanisme pour un aménagement durable du territoire d'Ille-et-Vilaine, [consultée le 15/02/2018] 63 l’article L 311-1 du Code rural et de la pêche maritime 35
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la flore. Ces petits organismes sont constitutifs de la biodiversité, ils permettent notamment aux champs d’être traités naturellement par les insectes qui mangent les nuisibles. Comme par exemple, la coccinelle qui mange le puceron ou les oiseaux vivants dans les bocages se nourrissant de sauterelles néfastes aux cultures. (Réflexion portée suite à la rencontre avec Marion Lemaire, chargée des collections, à l’université de Beaulieu, de géologie, zoologie et d'instruments scientifiques).64 Ce bocage peut aussi être valorisé par le lien avec la filière bois. Ainsi, un exploitant agricole peut se procurer du bois de chauffage pour son foyer. Ces haies sont donc remarquables par le dessin d’une part du paysage breton, mais aussi un pour leur aspect exploitable. Pour aller plus loin, nous pourrions imaginer65 étendre ce principe aux habitations avoisinant les réseaux de haies ou de bois suffisant pour être utilisé pour chauffer ces habitants. Ainsi les poêles à bois installés dans ces maisons pour compléter les apports de chaleur, ne seront pas alimentés par des bois exotiques mais relayés par des réseaux locaux. Ainsi ces documents permettent de hiérarchiser de manière synthétique les priorités et de réfléchir à la mise en application de projets permettant de garantir la pérennité des activités agricoles. L’instruction des autorisations ou des déclarations d’urbanisme peuvent donc se référer à ce document pour faire appui auprès de projets présentant les points cités précédemment. • Le Programme Local de l’Agriculture Rappelons d’abord les spécificités agricoles du Pays de Rennes : Le Pays de Rennes s’est fortement spécialisé en filière bovine-lait. Elle représente 80% des exploitations et 87% de la Surface Agricole Utile (SAU). L’agriculture biologique représente 5,5% des surfaces agricoles dans le Pays de Rennes en 2011.66 La production de légumes est privilégiée en circuits courts et représente peu de surfaces. Elle est principalement située à proximité de la ville de Rennes. Ceci est dû en partie à l’influence qu’exerce la villecentre. En effet, les marchés présents dans la ville sont un attrait pour la vente de produit issu du maraichage. En 2010, plus de 47 000 ha sont principalement utilisés à la culture de légumes, soit 20 % de la surface nationale en légumes.67 Les préoccupations sont portées sur la diminution des structures : « Pour un peu plus d’une centaine d’exploitations qui cesse leur activité chaque année, 42 nouvelles s’installent, orientées en majorité vers le lait pour plus de la moitié. »68 De plus, sur les 310hectares totaux, les données concernant la consommation d’espace par l’urbanisation représentent 190hectares par an, contre 15hec environs pour la construction d’infrastructures (par exemple la ligne à grande vitesse : LGV). Mais finalement où partent les 105hectares restant ? On peut imaginer qu’ils subissent un changement d’affectation, par les terrains de loisir, d’autres types d’élevages, … Cette dispersion parcellaire est donc 64
Visite effectuée dans le cadre d’un séminaire nommé OASIS FACTORY, 2017-2018, encadré par Angélique Lecaille-Guilbert et Anne-charlotte Depincé, professeurs à l’ENSAB. 65 Réflexion personnelle 66 Diagnostic socio-économique SCoT du Pays de Rennes / Approuvé par le Comité syndical le 29 mai 2015. 67 PLA, programme local de l’agriculture, Juin 2010, Rennes 68 AUDIAR, Observatoire de l’agriculture périurbaine Rennes, janvier 2015, p7 36
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à surveiller de près. Pour pallier à ces constats aggravant, nous pouvons remarquer que les activités para-agricoles se multiplient. Par exemple, en 2010 on comptait une exploitation sur 10 pratiquant cette solution, pour compléter leurs revenus. La plupart du temps ces activités sont liées à la transformation sur place, ou à une distribution de produits à la ferme, en magasin ou en circuit court. Mais celui-ci s’étend aussi aux activités agro-touristiques, comme l’hébergement, la restauration ou les activités de loisirs (fermes pédagogique, visite de fermes, stages de découvertes…) Le PLA est un outil complémentaire au SCoT est un accord-cadre multi partenarial, mis en place en 2008, qui s’engage à favoriser le dialogue entre les acteurs agricoles et les collectivités. Ils se réunissent autour de cinq enjeux69 : Ь Ь Ь Ь Ь
Approfondir la connaissance sur l’activité agricole, Concilier urbanisme, foncier et agriculture, Conforter le bocage dans ses multiples rôles, S’adapter au nouveau contexte énergétique et climatique, Renforcer les liens entre citadins et agriculteurs.
C’est la seconde particularité du SCoT. Une commission a d’ailleurs été créée, pour mettre à bien cette initiative inédite en France. Elle est composée des 4 EPCI, de la Chambre d’agriculture, la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural, (SAFER), de la Coopérative d'utilisation de matériel agricole (CUMA), des structures de développement agricole, et des agriculteurs. Ainsi ils peuvent ensemble développer et poursuivre les réflexions autour de ses enjeux en se réunissant 3 à 5 fois par an. Dans le cadre de ses rassemblements un dépliant sur la vente directe de produits locaux et un catalogue des producteurs pour la restauration70 ont été édités en 2013. • Le plan alimentaire territorial et durable PATD71 Les récents scandales mondiaux sur la maltraitance animale, ou les mensonges quant à la provenance de certains produits (prenons pour exemple le steak annoncé au bœuf alors qu'il contenait en réalité du cheval), ont renforcé l’opinion public. La population veut une nourriture durable, qui valorise et respecte à la fois le producteur et l’animal ou le végétal. Les nombreuses initiatives de jardins partagés en ville témoignent de la fuite des consommateurs quant aux étals des supermarchés vers une conscience et une connaissance de ce qui est mis dans leurs assiettes. L’idée est de renouer avec le plaisir de manger, d’une part et de réduire les impacts sur l’environnement, d’autre part. Car l’alimentation agit aussi sur la santé de ses consommateurs. Un Plan Local de Santé a été mis en place pour permettre de "Développer une politique volontariste en termes de nutrition et d'activité physique"72. Ainsi la ville de Rennes métropole se préoccupe de donner une alimentation équilibrée à ses habitants. PADD du Pays de Rennes, p 29 ANNEXE 6 – documents tirés du PAD de la ville de Rennes 71 ANNEXE 7 – Ibid 69
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PAD, Direction des Moyens et des Achats-etat-lieux-mai2017-villeRennes 37
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En 2016, la Ville de Rennes lance le PLAN ALIMENTAIRE DURABLE : L’objectif visé à l’horizon 2020 est d’arriver à : • 20% de produits biologiques dans la restauration collective (moyenne totale effectuée par famille d’aliments), • 40% de denrées produites durablement, avec des exigences environnementales et proximité en favorisant le local et les circuits-courts. • de réduire de 50% le gaspillage alimentaire, en faisant des dons à des associations. Commençons par définir les termes de « local », de « circuits -courts » et de « biologique », qui sont employés récemment et par un grand nombre de personnes publiques, ou de consommateurs, parfois sans prendre toute la mesure précise de ces termes. En effet on peut trouver plusieurs interprétations. Un produit local est par définition produit localement, sur une exploitation se situant dans un périmètre limité à 80km autour d’un point de référence, selon le Ministère de l’Agriculture et à 150km selon l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME). Nous pouvons penser que le second terme, nous rapproche en tant que consommateur au plus près de l’agriculteur. Pourtant, le circuit-court est définit par le Ministère de l’Agriculture, comme un circuit de distribution impliquant 0 ou 1 intermédiaire entre le producteur agricole et le consommateur. L’agriculture biologique quant à elle est définie selon des procédés de production sans pesticides ou engrais de synthèse. Elle s’engage donc à garantir une agriculture sans OGM et à respecter le bien-être animal. S’agissant d’un critère de qualité environnemental pour le produit, le transport n’est pas compris dans cette définition. Dans le cadre de l’élaboration du PAD de Rennes, on trouve en premier lieux des constats datant de 2015 concernant la répartition alimentaire et de la part du bio dans les différents établissements collectifs. Afin de proposer une nourriture saine et locale, l’accent est mis sur la restauration collective pour créer un lien entre producteurs et consommateurs. Ainsi, 12000 repas sont préparés, dans la cuisine centrale de la Ville de Rennes, à destination des crèches, écoles, maisons de retraite et restaurants administratifs dont 80% sont issus de producteurs locaux et 15% en production biologique.73 Le PAD vise donc à sensibiliser les enfants et de leurs familles. Et plus encore, cette pédagogie ne devant pas « s’arrêter aux portes de l’école, […] ce projet que nous menons avec enthousiasme, plaisir, conviction… En un mot, avec appétit » 74 Ce document dépasse l’étape des constats et des chiffres. L’enjeux n’étant plus seulement porté sur la préservation des surfaces agricoles mais aussi sur l’aspect humain. Parlons des personnes qui se cachent derrière ses chiffres : 73
(POUR PLUS DE DETAILS : La région produit 82 % du tonnage français de choux-fleurs, 80 % des artichauts, 80 % des échalotes, 56 % des épinards, 31 % des haricots verts, 29 % des tomates et 23 % des petits pois. La production de fruits est marginale : seule la pomme à cidre se distingue et représente plus du quart du tonnage national (Source : Agreste). 74 Propos tenus par Nadège Noisette, Adjointe à la Maire de Rennes en charge des approvisionnements et de la commande publique 38
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L’observatoire de l’agriculture périurbaine de Rennes comptait entre 1 317 et 1 781 exploitations agricoles en 2011. En décembre 2016, l’agriculture Biologique en Bretagne concernait 2400 producteurs. Les préparateurs Bio sont au nombre de 652, les magasins spécialisés, expéditeurs, distributeurs grossistes, représente 200 structures, et on compte 1115 opérateurs aval Bio (producteurs-transformateurs, jardineries proposant des produits bio, détaillés en ligne ou sur les marchés)75 Mais que deviennent les denrées produites ? La définition du menu est élaborée par une diététicienne 6 mois avant le repas, puis les achats alimentaires sont effectués 1 mois avant le repas, la cuisine centrale assure la préparation 2 à jours avant le repas. Ils sont ensuite livrés le matin du service dans les restaurants scolaires. Pendant les repas des agents sont formés afin d’assurer la sécurité et le bien-être des enfants, en régulant le bruit, en découpant la viande, … De plus, le gaspillage alimentaire de la restauration collective représente en moyenne 18kg par enfant et par an. Le service Breizh Phenix veille donc à assurer un accompagnement auprès des enfants. Ainsi, en les sensibilisant à ce qu’ils mangent, on forme les citoyens de demain. Des questions sont évitées, comme : « Qui l’a cuisiné ? c’est meilleur à la maison ! » ou « D’où vient ce produit ? » ou encore « Qu’est-ce que je mange ? » L’idée est aussi de tranquilliser la responsabilité auprès des parents, les repas étant préparés 2 à 4 jours avant leur consommation, ils peuvent inscrire leurs enfants le matin même. Des méthodes de modifications de modes de services ou encore des projets de mutualisation des temps de repas en un même lieu, pour petits et grands, permettent de réduire ses constats. En effet, les enfants peuvent se resservir, dans des plats à leur disposition en libreservice. Autre exemple, celui de Gabriel Serra, Maire de la ville de Bioule, en région MidiPyrénées à la demande de ses habitants a expérimentée cette approche intergénérationnelle : « Les plus âgés retrouvent les plus jeunes et ils mangent tous à la même table ! »76 De plus, des ateliers participatifs ont été mis en place pour structurer l’offre, portée par une vision territoriale, afin de trouver une stratégie d’achats alimentaires et de diminuer les impacts environnementaux. Ces ateliers étant ouverts à tous, certains élèves de l’école d’Architecture ont pu y participer en 2017. A la lecture des comptes-rendus de ces rencontres on peut lister plusieurs enjeux qui touche notre domaine. Les cantines souffrent souvent d’une vision négative, liées à des souvenirs d’expériences parfois « amères ». L’enjeux pour les architectes est donc de proposer des espaces adaptés aux nouveaux modes de consommations et de restaurations. C’est d’abord en s’appuyant sur les structures déjà existantes, que de tels projets auront la possibilité d’exister. Le manque de structure est aussi énoncé comme un frein au développement de ses initiatives. Mais un mouvement général de demande de co-construction est en marche. Dans l’éventualités que de nouvelles structures voient le jour, il sera donc important qu’elles soient bien relayées dans leur communication, pour qu’elle puisse avoir une portée auprès des réseaux déjà existant.
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PAD, Direction des Moyens et des Achats-etat-lieux-mai2017-villeRennes
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VIDEO : http://www.france5.fr/laquotidiennelasuite, émission du 11 février 2017 39
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II.2 Les Formes alimentaires et agricoles Nous avons parcouru l’ensemble de la politique urbaine et alimentaire de Rennes Métropole. Les différents documents parcourus nous ont permis de soulever des questionnements et de relever certains avantages et inconvénients. Pour poursuivre dans cette analyse, ce mémoire propose une approche sociologique afin de mieux cerner comment cette planification urbaine est appliquée sur notre territoire. Cette démarche est appuyée par la mise en place d’un questionnaire 77 et d’enquêtes de terrain, auprès d’agriculteurs, de magasins en vente directe à la ferme ou vendant des produits issus des circuits-courts. Ce travail a permis de regrouper des verbatims, traduisant les envies, le dégout, le mécontentement, essentiels à la compréhension des attentes des différents interlocuteurs. Elle est aussi agrémentée de prises de vues et de dessins, qui sont des outils numériques et graphiques permettant de garder une trace visuelle de notre arpentage dans ces lieux. Cette analyse a été réalisée en collaboration avec La Recherche - Action : FoRmes Urbaines et Gouvernance Alimentaires (FRUGAL)78, volet 3 : Les formes urbaines et la gouvernance alimentaire, et notamment dans la maison de la recherche du Groupe de Recherche sur l’Invention et l’Evolution des Formes (GRIEF) de l’école nationale d’Architecture de Bretagne (ENSAB). Nous avons donc visité trois exploitations agricoles : • Les vergers de L’ille à Saint-Grégoire, • la ferme Les Petits Chapelais à Chavagne,
• la Ferme d’Ana Soiz à Maure-de-Bretagne Nous avons aussi recueilli des documents auprès d’étudiants ayant procédés a des analyses effectuées dans le cadre de l’Atelier LA FERME AU 21ème SIECLE, Quel(s) Modèle(s) ? en 2017 à l’ENSAB :
• la Ferme de la Petite Gonzée à Gevezé Ces différents déplacements, questionnaires et analyses de projets, m’ont permis de dégager des enjeux liés à la mobilité, à la préservation durable des sites agricoles et forestiers, et à l’intégration des fermes dans le développement urbain. Je vous propose de comprendre comment les fermes citées précédemment ont fait face à ses enjeux, les ont subi ou intégré à leur quotidien. Nous aurons aussi toujours en tête, la problématique : Les interrelations entre les formes urbaines et les formes agricoles dans l'aire urbaine rennaise sont-elles un frein ou un moteur pour nourrir la ville ?
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ANNEXES ECRITES 1-2-3 : Compte rendu des questionnaires FRUGAL : http://projetfrugal.fr/ 40
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II.2.1. Les enjeux liés à la mobilité 2.1.a Le développement des infrastructures routières (réforme de 1972) La politique routière française décide de déclasser un grand nombre de routes nationales.79 Ainsi les routes étant perçues comme prioritaires, au vu de leur fréquentation, sont alors accréditée auprès du Ministère de l’Equipement. Ce développement routier a eu des conséquences non négligeables sur l’installation ou le bon fonctionnement de certaines structures agricoles. Ces infrastructures peuvent aussi entrainer des nuisances sonores comme pour la ferme de la petite Gonzée à Gevezé80. Celle-ci étant gênée par « le passage de 12 000 véhicules par jour ». 81 • Les Vergers de l’Ille à Saint-Grégoire et la Départementale 137 : Cet axe allant de St Malo à Rennes est encore aujourd’hui très fréquenté, d’autant plus par la présence de la route du Meuble, qui se trouve parallèle à cet axe et qui accueille de nombreux magasins (allant de spécialistes pour la maison à des concessionnaires d’automobiles.)82 C’est pourtant plusieurs années avant le développement de la départementale 137, dès les années 1914 que le grand-père d’Etienne, c’est installé en tant qu’agriculteur à SaintGrégoire (1ère Couronne après la rocade, au nord de Rennes, considérée comme cœur de Rennes Métropole par le PLH). A cette époque, c’est le canal d’Ille et Rance qui est remarquable. Tout comme cet axe, il relie Rennes à Dinan et St-Malo. Ce sont les « vedettes rennaises »83 qui rythme le parcours des passants, sur les quelques 40hectares de champs de Saint-Grégoire. Tout comme l’ensemble des agriculteurs de la région, il pratiquait la polyculture et l’élevage. Nous pouvons donc aisément imaginer qu’il revendait une partie de ses produits à la ville de Rennes ou dans la commune de Saint-Grégoire, elle-même limitrophe à cette dernière et se trouvant à 3 km de l’exploitation. Son fils reprend l’exploitation en 1960, il a donc pu observer et ressentir les changements effectués autour de son exploitation84. En effet, cet axe est déjà bien structurant à subit un élargissement à la fin des années 80. Cette modification routière a pour conséquence de laisser la ferme dépourvue d’accès principal. Heureusement dès le début des années 90, un Pont entre la Route du Meuble et la route desservant la ferme est construit (au-dessus de la D137). REFORME DE 1972 : http://routes.wikia.com/wiki/R%C3%A9forme_de_1972 Et ANNEXE 8 - Cartes de la Réforme de 1972 80 ANNEXE 9 – Situation de la ferme 81 LA FERME AU 21ème SIECLE, Quel(s) Modèle(s) ? , (Joséphine Algrain,, Nicolas Baudoin, Pierreolivier Iger, Raphaël Larbey, Baptiste le Gouard, Sibylle Pavageau, Maëlla Plouzennec, Paul Rousselet, …) 2016-2017, animé par les Professeurs Vincent Jouve et E.DeBonduwe, ENSAB 82 http://maroutedumeuble.com/ 83 ANNEXE 10 - Photographie « les vedettes » ? tirée du site de Saint-Grégoire. 84 ANNEXE 11 - Photographies aériennes de 1960 à 1989, Source IGN (remonter le temps) 79
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• L’histoire des Vergers de l’ille : Etienne le Huger, c’est installé en 1995, en faisant le choix de ne pas poursuivre en tant que producteur, éleveur. Sa femme et lui-même s’étend formés respectivement en agriculture biologique et agrobiologie à proximité de Rennes, leur choix c’est plutôt tourné naturellement vers l’activité arboricole et cidricole biologique. Etienne, concernant son grand-père se souvient qu’« Ils avaient d'ailleurs tous des pommiers sur leurs terres et produisaient tous du cidre, boisson très courante servie à tous les repas. Il s'agissait aussi de relancer la filière du cidre fermier qui était en train de disparaître dans les années 1990 »85 L’entreprise est créée en 1995 et 5hectares de vergers de pommes à cidre sont plantées à la Fouinardière. En 1998, l’ancienne ferme se dote de matériel d’occasion pour produire cidres et jus de pomme. Au-delà du fait de reprendre les terres et les bâtiments déjà présents sur la ferme, la proximité avec la Ville de Rennes a aussi son importance. « Il y a du monde à circuler dans les alentours, ce qui permet d'accueillir plusieurs activités sur l'exploitation (atelier de menuiserie, Biozh, quelques artistes...) ». Nous déclare Etienne. Le bâtiment principal 86 est construit en 2002. Il permet la réunion de l’ensemble des espaces nécessaires à la production. Ses 600m² accueillent donc une cave, une chambre froide, un espace de transformation, de stockage, de calibrage et de conditionnement et un espace de laboratoire. Le développement des infrastructures n’a donc pas qu’un aspect négatif. Aujourd’hui de nombreux Rennais et associations Rennaises viennent brasser leurs pommes et repartent avec leur jus de pomme (la saison de fabrication débute mi-octobre et se termine à la fin du mois de décembre). Les restaurants et les magasins de producteurs viennent aussi s’approvisionner en jus de pomme et cidre biologiques auprès des vergers. • La situation de la Ferme, Les petits Chapelais à Chavagne : Notre deuxième analyse se tourne vers La ferme du petit Chapelais, située à Chavagne, (commune de la 2ème couronne, pôle de proximité SRU, PLH). Elle tire aussi des avantages de sa proximité avec la ville se trouvant à 7km de Rennes. Le lieu est accessible en vélo puisqu’une partie de la route menant à la ferme passe par les étangs d’Apigné pourvus de pistes cyclables et de chemins de Halage. Nous nous y sommes donc rendus à vélo. La ferme se trouve aussi en zone inondable et à 700mètres de l’aérodrome de SaintJacques. Les contraintes concernant le site sont plutôt vu comme une aubaine : « j’ai senti que c’était une chance car cela nous protégerait à jamais de l’urbanisation. À 5 km du périphérique, nous serions toujours tout près de la ville, mais jamais englobés par elle. »87
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ANNEXE ECRITE 1 - Compte rendu de l’entretien avec les vergers de l’Ille ANNEXE 12 : photographies de l’exploitation 87 Verbatim tirée du PDF, Georges Guitton, PLACE PUBLIQUE RENNES, Novembre-décembre 2014. 86
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• L’histoire de la Ferme : Gilles Simmoneaux, a repris la ferme familiale en 1988, l’exploitation était alors l’une des plus importantes productrices de lait du secteur. Malgré de nombreuses heures passées à jouer avec ces cinq frères et sœurs dans la ferme, aucun d’entre eux n’étaient décidés à reprendre l’aventure. Gilles ne souhaitant pas continuer avec la même logique que ces ancêtres, et nous fait part de son ressenti : « … absence de lien, les agriculteurs travaillent comme des sourds ». Il décide donc de s’installer en reprenant des études agricoles. Sa volonté de changement ne se réduit pas à l’héritage agricole, mais il convertit l’exploitation en agriculture biologique dès le départ. Il obtiendra la certification au bout de deux ans. Gilles à maintenant 46ans. Mais la vie à la campagne lui donne un sentiment de solitude. Il se questionne donc sur la possibilité de « faire du lien transversal entre deux milieux qui ne se connaissent pas ». • Le choix du bio : La production de la ferme est suffisante pour nourrir les animaux. Elle fonctionne donc en autonomie alimentaire. Le choix de produire du lait bio a donc de multiples avantages. D’une part, il coûte peu cher et demande peu d’entretien, les vaches se nourrissant essentiellement sur les praires situées autour de l’exploitation. D’autre part, le lait biologique subit moins les fluctuations de prix que la vente du lait conventionnel. Il évoque aussi sa connexion avec « le monde réel » en nous rappelant qu’une partie de son lait part à destination du Groupe Lactalis. Le lait qui n’est donc pas vendu à la ferme part au groupe Lactalis de Vitré (à 40km) et de Pontivy (112km), qui sont éloignées de l’exploitation. Cette distance parcourue n’est pas due à un choix de la part de l’agriculteur puisque le groupe Lactalis, plus proche de la ferme, ne s’occupe pas du lait bio. La question de la distance est donc évoquée comme un des freins de l’exploitation. Mais grâce à ce procédé, Gilles a pu dégager assez d’argent pour monter d’autres projets (que nous verrons plus en détails par la suite). Son premier objectif, a donc été de « revaloriser les bâtiments » et de « mettre du monde dans la ferme »88 notamment par l’envie de vivre avec sa femme institutrice à Rennes et leurs cinq enfants sur l’exploitation.89
2.1.b. Le remembrement parcellaire Les enjeux pour les espaces agricoles sont fragilisés par un remembrement des terres agricoles pour une même exploitation. Cette nouvelle attribution de parcelle à lieux depuis 199290. Elle est applicable aux propriétés rurales non bâties. Ainsi, si les propriétaires ne peuvent pas récupérer l’équivalent de leur surface, ils sont rétribués de la valeur en espèce.
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Verbatim tirée du PDF, Georges Guitton, PLACE PUBLIQUE RENNES, 2014. p64 ANNEXE 13: Photo de Gilles avec l’un de ses fils 90 Article L123-1 du code Rural
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Ces parcelles et ces bâtiments peuvent avoir un intérêt autre qu’agricole, et créer une spéculation immobilière qui disperse les terres cultivées par un même exploitant. Les infrastructures de transports ne sont parfois pas adaptées au passage d’engins agricoles, les trajets quotidiens des agriculteurs. Cela pose problème au sein des bourgs des communes. Ceux-ci créent parfois des conflits d’usages lorsqu’ils passent proche d’habitations. On voit alors les limites de cette loi. Une grande partie des terres des vergers de l’Ille sont regroupée autour de l'exploitation, sinon d'autres vergers sont situés plus loin (Mélesse, Montreuil sur Ille et Feins). Pour la Ferme du petit Chapelais, certaines terres se trouvent aussi sur une seconde commune (environs 50hectares, pour le fourrage et les vaches). La ferme de la Petite-Gonzée à Gévezé possède elle aussi des terres éloignées : 3,45 hectares de champs à Langouet, et 1,72 hectares à Romillé de qui se trouvent respectivement à 3km et 13,5km de l’exploitation. Pour la dernière ferme étudiée, à Maure de Bretagne (Crèmerie d’Ana-Soiz), 40hectares se trouvent autour de la ferme, d’autres sont situés à Campel, à 3 kilomètres de la commune. Ce dernier exemple présente donc moins d’inconvénients de distances. Le remembrement parcellaire à aussi une autre problématique : celle de la disparition des haies bocagères. En effet, puisque les parcelles sont rassemblées, bon nombre d’agriculteurs ont fait le choix de couper les haies présentes entre deux champs. Mais certains agriculteurs, comme Gilles de la ferme du Petit Chapelais participe au programme de « Breizh Bocage », cité précédemment. Une équipe de réinsertion « Déclic Insertion Nature » a procédé à l’implantation de 2,2 premiers kilomètres le 12 février 2018. Ce financement Régional, départemental et européen a permis la plantation de charme, châtaignier, chêne, pommier, poirier, noisetier ,… 91 Ils participent à la mutation de nos paysages, à la redécouverte de nos bocages, et d’espèces d’arbres ou d’arbustes, parfois même nourriciers.
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ANNEXE 14 : Photographies de la plantation des haies 44
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II.2.2. Préserver durablement des sites agricoles et forestiers Notre troisième analyse porte sur la ferme de la Petite Gonzée, étudiée par les élèves de 3ème année à l’ENSAB 92 . Nous suivrons la méthodologie appliquée par les étudiants du Master1, aménagement et collectivité territoriales (ACT) 93 de l’université Rennes2, pour dégager les enjeux de cette ferme.
2.2.a. L’opportunité des champs urbains Les champs urbains ont été créé en 2007 pour préserver les terres naturelles et agricoles autour de la ville de Rennes. Mais ces limites sont souvent remises en causes. Cette approche nous permet de nous questionner sur les avantages et les inconvénients de l’organisation des politiques vis-à-vis de ces champs urbains. • Le champ urbain de la Cornillère94 : La petite Gonzée, Gevezé Ce champ urbain à été constitué dans un contexte de pression foncière et de mitage agricole. En effet l’extension urbaine de la Mézière est une menace pour l’exploitation. Les élèves de l’Atelier d’architecture constatent que la répartition des terres agricoles est inégale.95 En effet, les terres de Patrick Dragon, l’éleveur, nous l’avons vu, sont parsemées entre les autres terres des agriculteurs voisins. Cela a pour conséquence de demander des aller-et-venu inutiles qui gaspillent temps et énergie. On trouve la présence du domaine de la Gonzée, dès les années 1817-1866 (sur les cartes Napoléoniennes). La Gonzée est une « ligne faite de bois », utilisée autrefois pour la fabrication de tonneaux à cidre. Certains talus remarquables furent rasés pour être transformés en terres agricoles. Avant d’être menacée par l’extension urbaine, la ferme était donc entourée d’un bocage généreux96 . Aujourd’hui le PLU, en respectant les orientations du SCoT de la Mézière prévoit 65hectares de terres potentiellement urbanisables dans la direction de la ferme. L’intervention du champ urbain de la Cornière permet donc de limiter cette urbanisation. C’est lorsqu’on croise ses deux documents que l’on observe l’importance « politique » de ses documents. Ceux-ci viennent s’accorder pour laisser un secteur de champs, n’apparaissant pas dans le périmètre du champ urbain. On peut donc venir requestionner les avantages de l’extension de cette commune au vu d’une suppression de plusieurs hectares de champs. La réponse est entre les mains des agriculteurs, qui connaissent les enjeux nourriciers de ces parcelles. Pour réfléchir sur l’avenir de ce territoire, il faudra donc concilier politique 92
LA FERME AU 21ème SIECLE, Quel(s) Modèle(s) ? Document tiré de l’analyse de la Ferme de la petite Gonzée, ENSAB, 2017. 93 Atelier Master1-ACT, La politique Alimentaire Locale et la place de l’agriculture dans la planification urbaine – exemple du territoire Rennais, année 2016-2017, PDF, de la page 39 à 41. 94 ANNEXE 15 : le développement urbain et le champ urbain de la Cornillère 95 ANNEXE 16 : Schéma de répartition des champs Livret élèves Analyse L3 96 Atelier Master1-ACT, 2016-2017 45
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urbaine et politique alimentaire. Si nous prenons compte des remarques des élèves du Master ACT : « Qu’est-il préférable de trouver aux portes de la ville ? Des prairies, de l’élevage ou bien des maraîchers fournissant les circuits courts urbains ? », nous pouvons affirmer que ces futurs professionnels, sensibilisés à ces questionnements, pourront réinventer ces orientations, et permettre de faire dialoguer ses deux types d’espaces. Ce document dessine par contre des limites à ne pas franchir entre la commune de Gévezé et de la Mézière qui empêcheront les communes de se rejoindre.
2.2.b Les Zones A-N : l’attribution des parcelles agricoles Comme nous avons pu le constater plus tôt dans ce mémoire, les différents zonages A et N prévus par les documents de planification permettent de protéger ces parcelles de l’urbanisation. Mais ces mêmes zonages peuvent parfois être des freins au développement de certaines structures agricoles. • La problématique des vergers de l’ille : L’exploitant ne possède pas suffisamment de place pour stocker son matériel agricole. De plus, la fréquentation de son exploitation a augmenté ces dernières années. Etienne le Huger souhaite construire un nouvel espace pour accueillir les ventes du samedi. Malgré la constitution d’un dossier présentant les détails de son projet, son permis de construire est refusé. En effet, son bâtiment s’inscrit en zone Naturelle. Il faut donc que cette construction soit attenante aux bâtiments existants, alors que celui-ci est prévu à 20m du bâtiment principal, construit en 2002 97 . Etienne pense alors que le souci vient de l’emplacement de son bâtiment, et demande un changement de zonage, ce que le Préfet refuse. Pourtant d’autres fermes voisines avec les mêmes raisons : « d’excédent structurel » ont pu construire en zone N. Etienne nous fait part de son mécontentement vis-à-vis de ce projet : « L'exploitant a beaucoup de vaches, beaucoup d'effluents, il fallait construire un nouveau bâtiment. Il a donc réussi à négocier un nouveau bâti. Aujourd'hui, il ne s'en sert pas comme prévu (stockage de blé et tracteurs). L'exploitant connaît bien les personnes de la SAFER ce qui a permis de faciliter le projet. » Deux autres projets ont aussi été autorisés proche de l’exploitation. L’ancienne ferme Les Aulnays Gonidec à vue sa ferme être rénovée en école privée. « Et une exploitation de moins », nous affirme l’arboriste. Même si Etienne est dans l’incompréhension, nous pouvons nous questionner quant à la pertinence de ses projets. Cette dernière présentant un caractère patrimonial, son changement de destination lui a permis de ne pas être inoccupé. Le lieudit de Bel-air a obtenu 4 permis de construire différents. Ainsi, ce sont 6 logements en location qui sont sortis de terre. Les propriétaires souhaitaient aussi rénover les anciens bâtiments qui ont finalement été détruit.
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ANNEXE 17 : FICHE PRESENTATION FERME – FRUGAL- VR3, Florian le Villain 46
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Ces exemples montrent que le paysage Rennais est en constante évolution. Seulement, ils montrent aussi que les règles énoncées précédemment, ne sont pas forcément respectées. On peut penser que l’exemple d’Etienne atteste des limites de ses « débordements ». Ce secteur ayant déjà subi de nombreuses conversions de bâtiments, les permis de construire sont surement plus surveillés. Cela pose aussi la question du devenir général de ce type de constructions, qu’elles soient anciennes ou récente. Vont-elles être habitées, utilisées ? Ces projets vont-ils se généraliser ? Quelle place donner aux constructions agricoles ?
II.2.3. L’intégration des fermes dans le développement urbain Pour ne pas laisser ses questions en suspens, nous avons poursuit les enquêtes par l’analyse d’autres fermes aux caractéristiques similaires.
2.3.a. Le village rue de la Ferme de Meul’n à Maure de Bretagne - St Melaine Saint-Melaine est située à 4km du bourg de Maure de Bretagne (en 3ème Couronne de l’aire urbaine de Rennes) Le hameau, ou le village (comme l’appel ses habitants, ou plus généralement en Bretagne) de St-Melaine était déjà présent entre 1820 et 186098. Il est caractérisé par sa composition linéaire. Les maisons se sont implantées le long des axes de circulation. Les « rues » sont dépourvues de trottoirs, mais les bords de routes sont régulièrement nettoyés. Comme nous pouvons le remarquer sur les photographies aériennes99, l’évolution de ce village est marquée par la construction de nombreuses maisons100 principales ou secondaires. En 1950, le village était principalement composé de fermes, aujourd’hui celui-ci accueille aussi un atelier de confection et de cours de couture, depuis 2014. La crémerie d’Ana Soiz se trouve au bout du village, ce qui lui confère un rôle de limitateur de l’urbanisation. Les habitants de ce village ne sont donc pas dépourvus de services, même si la commune de Maure de Bretagne n’est qu’à quelques kilomètres et présente tous les commerces nécessaires. • L’histoire de la ferme : Yoann, a repris l’exploitation de la ferme des parents d’Anne-Soizic, depuis 2005, « ma compagne ma rejoint en 2014 ». Elle a travaillé de nombreuses années dans la filière administrative. Puis elle reprit des études. (une formation BPREA option transformation de produits laitiers). Ils pratiquent l’agriculture biologique depuis 2010 : « de façon biologique sans pesticides, sans OGM », « lorsqu’on produit nos yaourts on retrouve une couche de crème, qu’on ne trouve pas dans les yaourts des grandes surfaces, c’est dommage, ils sont pourtant importants… ».
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ANNEXE 18 carte d’état major ANNEXE 19 PHOTO AERIENNES 100 ANNEXE 20 PHOTO MAISONS PAVILLONAIRES 99
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Les premiers bâtiments de la ferme date de 1980. L’activité s’est diversifiée en 2011, en accueillant des poules pondeuses qui ont permis le développement d’un atelier « volaille de chair » réalisé régulièrement avec des enfants du village et de la commune. En 2012, l’enveloppe du bâtiment est rénovée et prend son allure « rougeâtre »101 La décision de transformer le lait, a été prise pour sécuriser leurs revenus. Ils se sont donnés 5 ans pour ce projet fonctionne. La crémerie est située au-dessus de la salle de traite. Cette extension permet à Anne de profiter d’une pièce de fabrication, de 2 chambres froides, d’une cellule de refroidissement rapide, d’une étuve, d’un espace plonge, d’une pièce de stockage. Une nouvelle stabulation voit le jour en 2012, construite par l’entreprise AgriPlan, basée à Vern-sur-Seiche. Ainsi les 60 vaches de l’exploitation profitent maintenant d’un espace lumineux, puisqu’il est conçu en lamelles de bois positionnées à la verticale en décalé et local (bois issu de châtaigner)102 Le « dôme » situé au niveau de la toiture permet aussi de générer un apport lumineux. Un dernier bâtiment a été construit récemment (en 2016). Ce Hangard103 permet d’abriter les tracteurs, le camion de livraison et sert aussi de stockage du matériel. Le couple projette aussi de construire un nouveau bâtiment de fourrage. Lorsque nous lui avons demandé, comment il souhaitait voir son bâtiment et s’il projetait de le rendre autonome énergétiquement. Il nous a exposé son souhait d’y installer des panneaux solaires. Sa réaction quant à la raison : « C’est idéal pour l’environnement ! » Le couple est donc sensible à la transition énergétique. Les agriculteurs possèdent 40.33hectares de terres accessibles aux animaux104, (10 hectares de céréales, 10 hectare de maïs, le reste en herbe autour de la ferme) d’où son rôle canalisateur de l’extension urbaine, puisque ces champs sont classés en zone A. Aucune pression urbaine n’est ressentie, au vu de l’emplacement de la ferme. • La vente directe : Ils vendent leurs produits dans 51 magasins dans un rayon de 50km autour de l’exploitation. L’influence de Rennes n’est pas perceptible, mais le LECLERC de Bruz, commune proche de Rennes vend des yaourts de la ferme. Tous les vendredi après-midi de 16 à 19h, les clients peuvent venir se servir dans le frigidaire disposé à l’entrée du bâtiment de traite105. L’ensemble des produits de la ferme sont pourtant vendues dans de nombreux magasins (ce système est le plus souvent présent en ville), bons nombres de clients viennent à la rencontre de M Yoann LIGER et de MME Anne-Soizic LIGER. L’exploitation ne possède pas de parking, mais la cour est suffisamment grande pour regrouper le peu de voitures stationnant à la journée. Par contre, nous avons remarqué que les clients viennent chercher leurs produits en voiture, alors qu’ils habitent peut-être le village.
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ANNEXE 21 Photographies des bâtiments de l’exploitation, prises sur place. ANNEXE 22 PHOTO du bâtiment, prise sur place, et dessin 103 ANNEXE 25 PHOTO du bâtiment de stockage, prise sur place 104 ANNEXE 26 PHOTO du plan – réalisé par la Chambre de l’Agriculture. 105 ANNEXE 24 - Réfrigérateur et Table pour la vente directe 102
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2.3.b. Une ferme « village » : le petit chapelais Chavagne La force de cette ferme réside sur la diversité de ses activités.106 Nous nous sommes demandé comment ce système fonctionnait ? Et Gilles nous a répondu, « Les ateliers fonctionnent de façon autonome. Depuis le 1 janvier 2018, ces ateliers sont des entreprises indépendantes » • Le maraichage107 : Sylvie a donc pu s’installer auprès de l’exploitation. « Un jour, Gilles m’a montré cette parcelle et m’a dit vas-y, fais ce que tu veux ! »108 Elle pratique le maraichage et vend ses produits à l’AMAP de Chavagne et sur le site des Villains Cageots. L’avantage de ce circuit est de permettre à Sylvie de n’avoir à préparer que plus petites quantités de légumes, puisqu’ils ne sont que trois (Odile, Thomas ses coéquipiers) à travailler sur 1ha de plein champ et 1250m² de tunnels-serres. • Le fournil109 : Un petit moulin à meule en pierre, présent sur la ferme depuis plusieurs générations, permet à présent de fabriquer de la farine utile au façonnage du pain depuis maintenant 7ans. Ainsi, les pains et viennoiseries sont issu du Levain fermier à 100% biologique. Ils sont réalisés dans un four au feu de bois, mesurant près de 4m de diamètre. « le bois est local, il vient des restes des menuiseries des alentours » Le boulanger Johan, produit 750 kg de pain par semaine. Ses pains sont en parties destinés à la restauration collective (deux-tiers de la production), qu’il prépare tous les jours comme 3 autres artisans boulangers du secteur. Ainsi, la cuisine centrale de Bruz, rassemble les produits et les distribue aux 1200 élèves des cantines des environs. Le reste part pour les AMAP ou sont vendues dans le magasin en vente directe de la ferme. • Le magasin110 : Nous nous sommes déplacés à la ferme, le vendredi matin, et au vu du nombre de personnes à rencontrer et de bâtiments à parcourir, nous sommes restés jusqu’à l’ouverture du magasin (ouvert aussi les lundis et mercredis de 15:00 à 19:00). Le magasin ne se contente pas de vendre du pain et des viennoiseries, mais rassemble aussi les produits de la ferme et des fermes voisines. Ainsi, Produits laitiers, œufs, farine, huiles,
ANNEXE 27 : Dessin de l’organisation de la Ferme ANNEXE 28 : Les serres 108 Verbatim tirée du site : https://reporterre.net/La-ferme-de-demain-ecolo-et-prospere-existedeja-nous-l-avons-visitee 109 ANNEXE 29 : Le Fournil 110 ANNEXE 30 : Le magasin, Façade et intérieur 106
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légumes, viande de porc, bœuf, ou veau au détail, volaille mais aussi petite épicerie (terrines, rillettes, bières, jus de fruits, bières artisanales, huiles...) sont disposées dans les rayons du magasin. Les légumes du magasin viennent par contre principalement de Bruz, Sylvie (cultivant en maraichage sur l’exploitation) vend ses produits en amap, « L’avantage étant que les produits sont vendus en avance ». Marine-Jeanne arrivée depuis 2013 sur l’exploitation et maintenant la gérante du magasin depuis le début de l’année 2018. • l’Atelier de fabrication de produits laitiers : Au local, un nouvel atelier de fabrication de produits laitiers à vue le jour. Ce bâtiment respectant les normes et mis à la disposition d’un jeune agriculteur, ainsi Beurre, crème fraîche, yaourts et fromage frais pourront rejoindre les rayons du magasin. 111 • L’atelier de couture112 : Nathalie Simmoneaux, la sœur de Gilles, a créé et produit une collection enfant « Les Petits Chapelais », il y a maintenant 20ans. Son atelier boutique est située sur l’exploitation. Elle y travaille seule et chaque pièce est confectionnée avec beaucoup d’application et de précision. Ces créations sont réalisées principalement en matériaux lin tissé en France, depuis le lancement de sa ligne : ANGEL ET LILI. Ses autres réalisations sont en coton et éponge biologique. En nous accueillant au chaud dans son atelier, elle nous raconte une anecdote intéressante : « Regardez mon tablier, j’avais réalisé le même pour la vendeuse du magasin place de Rotonde à Rennes, et ses clients lui ont demandé où elle se l’était procuré […] J’ai donc maintenant des commandes régulières de tabliers. » En effet, la couturière a décidé d’étendre sa gamme et propose aujourd’hui des échantillons de couleur. Elle confectionne aussi des sacs à pain en coton bio et des sacs pour le vrac. Même si elle a conscience de « ne pas être la seule sur ce marché », cela montre bien un réel intérêt des consommateurs et une demande forte qui est relayé auprès de plusieurs corps de métiers. Le domaine de l’agriculture ne s’arrête donc pas aux portes des étables. • Le projet d’école à la ferme : « Je parle beaucoup d’expérimentations », nous évoque Gilles. C’est de part cette réflexion,
qu’il projette de réaménager une partie de ses bâtiments, accueillant déjà un cours de techniques japonaises, pour monter une école « comme Sophie Rabhi » et étendre son activité. Lorsqu’on le questionne sur ce projet, il nous évoque la question du « loisir utile », « quand les enfants viennent ici, ils apprennent… »
La ferme de demain, écolo et prospère, existe déjà, nous l’avons visitée, article de presse du 9 octobre 2015 / Marie Astier et Lucas Mascarello (Reporterre) 112 ANNEXE 31 : La Maison de Gilles et l’atelier de couture, en Façade. 111
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Au vu de cette courte distance avec la ville, la ferme vend aussi ses produits dans un magasin bio à l'ouest de Rennes, près du Rheu, à Saint jacques et à Bruz. Les épiceries bio près de l'Hermitage et de Mordelles vendent aussi les produits fermiers biologiques de la Ferme.
• Conclusion de la deuxième partie : Mes terrains de recherche sont situés autour de la Métropole de Rennaise. Ils mêlent des villes et villages aux contextes locaux particuliers, de densités variables. La distance avec la ville de Rennes a été le moteur principal pour la sélection de ce « panel », suffisamment large pour explorer les problématiques exposées en amont. Nous pouvons en retirer les enjeux suivants : • De nombreuses aires/zones ont été qualifiées depuis plusieurs années, n’ont pas forcément été révisées récemment en prenant compte des nouvelles activités mises en place ou en projets. On trouve à la fois un manque de considération pour ces espaces mais aussi une dynamique informelle de l’occupation de sols par l’agriculture. On voit apparaitre « des stratégies de contournement » de la part des propriétaires du foncier, que ce soit les communes, des propriétaires privés et même parfois des agriculteurs. En jouant sur les subtilités des textes, en repérant les brèches possibles, ou en l’absence de règles permettant de protéger ses espaces. • Ses zones peuvent aussi rompre avec l’équilibre urbain-rural. Celles-ci contraignent l’extension des exploitations agricoles dont les structures sont trop petites ou anciennes. Ils doivent aussi « se battre » pour obtenir les terres dont ils ont besoins. • L’agriculture est avant tout liée à sa destination première et fonctionnelle, produire pour nourrir les hommes. Mais on voit l’émergence d’une fonction récréative de l’agriculture. Sont-elles les prémisses d’une reconversion totale, qui fera disparaitre le métier d’agriculteur ? Ce ne sont pas les préoccupations productives qui sont les plus mises en avant dans nos régions pour préserver les espaces agricoles. • Cette nouvelle agriculture apparait aujourd’hui en contradiction avec ce que les agriculteurs perçoivent de leur activité. Ils défendent l’idée que l’agriculture est un métier de production et non d’activité de loisir. Dans les fermes que nous avons pu visitées, les préoccupations étaient avant tout économiques. Ses pratiques ne sont pas qualifiés « d’activités d’amateurs », lorsqu’elles viennent d’initiatives citadines. Le FabLab de l’éco domaine de l’Etrillet à Bruz, en est un bon exemple. Les animateurs du site ont décidé de proposer des activités venant de la ville à la campagne. Ils ont actuellement le projet de réaliser des travaux de salle de spectacle, de rénover une chapelle ou de développement des activités pédagogiques. • Faire participer les citadins à l’agriculture est aussi un moyen de les sensibiliser, de gagner du temps, et de l’énergie. Autour des villes, la main-d’œuvre est à deux pas.
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ANNEXES
ANNEXE 4 – Pays de Rennes : EPCI, AUDIAR, janvier 2014
ANNEXE 5 - les corridors écologiques
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ANNEXES
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ANNEXES
ANNEXE 6 et 7 – PAD Rennes 54
ANNEXES
AXE Rennes- St-Malo DE LA DEPARTEMENTAL D137
ANNEXE 8 - REFORME DE 1972
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ANNEXES
ANNEXE 9 – Situation de la ferme
ANNEXE 10 Photographie « les vedettes », Canal St Grégoire
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ANNEXES
1960
1972
ANNEXE 11 : Photog aphie aé ie
1989 e de l’épo ue, Sou e IGN e o te le te ps
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ANNEXES
ANNEXE 12 : photog aphies de l’exploitatio Les Ve ge s de l’Ille, prises sur place.
Le bâtiment principal, devant, stockage de palettes
Dans une allée du Verger
La salle de pauses
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ANNEXES
Intérieur du bâtiment principal et cuves.
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ANNEXES
ANNEXE 13 : Photo de Gilles ave l’u de ses fils
ANNEXE 14 : Photographies de la plantation des haies
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ANNEXES
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ANNEXES
ANNEXE 15 : : le développement urbain et le champ urbain de la Cornillère
ANNEXE 16 : Schéma de répartition des champs
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ANNEXES
ANNEXE 17 : FICHE PRESENTATION FERME – FRUGAL- VR3, Florian le Villain
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ANNEXES
ANNEXE 18 carte de l’état-major
ANNEXE 19 Photographies aériennes – développement urbain du village
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ANNEXES
ANNEXE 20 Photographies Maisons Pavillonnaires Longères habitÊes du village
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ANNEXES
EXTENSION (crèmerie)
ANNEXE 21 Photo de L’exploitatio
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ANNEXES
ANNEXE 22 PHOTO du âti e t d’élevage
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ANNEXES
ANNEXE 24 : Réfrigérateur et Table Pour la vente directe
Yaourts produits à la ferme
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ANNEXES
ANNEXE 25 Bâtiment de stockage (construit en 2017), photo prise sur place
ANNEXE 26 PHOTO du plan – éalisé pa la Cha
e de l’Ag i ultu e.
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ANNEXES
ANNEXE 27 : Dessi de l’o ga isatio de la Fe
e
ANNEXE 28 : Les serres
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ANNEXES
ANNEXE 29 : Le Fournil
Yoann, le boulanger, auprès du four à pain.
ANNEXE 30 : Le magasin
Marine-Jeanne, conseille les clients
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ANNEXES
ANNEXE 31 : A gauche, la maison de Gilles
En dessous, l’atelie de la couturière (Attenante)
Su les u s de l’exploitatio , Dessins réalisés par des enfants « A la fête de lait bio » 2012
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CHAPITRE IIILe rôle des acteurs
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III.1-
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Les Acteurs du Territoire de Rennes III.1.1 Les acteurs politiques
Afin de révéler le poids des politiques publiques dans la relation entre espaces agricoles et espaces urbanisés, interrogeons-nous sur les fo es de gou e a e. Aujou d’hui o oit des a teu s lo au au ôt s d’a teu s i stitutio els atio au l’Etat o f o t s à des logi ues d’e t ep e a iat atio au ou o diau . Ai si o o state sou e t le « mariage » de so i t s i o ili es, d’ lus locaux sur des périphéries urbaines en extension. Nos territoires se métamorphosent « e fo tio du deg d’u a isatio , de l’effi a it des politiques publiques pour organiser la croissance urbaine »1 1.1.a A l'échelle nationale : le Ministère de l'ag i ultu e et les politi ues
ises e œu e
Nous a o s d jà it u o o e d’a teu s i stitutio elles lo s de ette tude. L'État avec la création ou la modification des lois françaises se trouve être un acteur majeur de l’a age e t du te itoi e et de la gestion du foncier. Après la seconde guerre o diale, il s’est d’a o d o e t su so o je tif de e o st u tio et à e suite ela sa production agricole. • La création de la SAFER de 1960 en est un bon exemple. Elle joue un rôle essentiel dans l’a age e t du te itoi e u al et p iu ai . Ses issio s so t les suivantes : « dynamiser l'agriculture et les espaces forestiers, favoriser l'installation des jeu es ; p otége l’e vi o e e t, les pa sages et les essou es atu elles ; a o pagner le développe e t de l’é o o ie lo ale. »2 La SAFER ai tie et d eloppe l’ag i ultu e e a o pag a t les olle ti it s da s leu s politiques de développement local. Ainsi la maitrise des ressources naturelles et des sols sont primordiaux. Elle achète des biens au prix du marché, sous le contrôle de France Domaine (ministère des finances) et de la DRAAF Di e tio R gio ale de l’Ali e tatio , de l’Ag i ultu e et de la Fo t . Les a didats ui souhaite t a hete ses ie s ou ses exploitations doivent répondre aux objectifs fixés et doivent avoir un projet d’a age e t du a le. •l’EPF ta lisse e t pu li ue fo ie est pa d et e o seil d'État. Il aît ise-lui aussi le fo ie , le po tage sou e t d’u e du e de à a s , l'a hat, la gestio , la e ise e tat des te ai s pa e e ple la d pollutio , ai si ue la gestio de l'e se le des tudes utiles à ette ait ise fo i e. E se le ils pe ette t le po tage fo ie de l’e se le du pa s et des gio s EPF lo au .
Martine Berger et Jean-Louis Chaléard , Villes et campagnes en relations – Regards croisés NordsSuds, Karthala, 2017, 300P.
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Site de la SAFER : http://
.safe .f / issio s-safe .asp
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1.2.b A l’ helle locale : les élus en charge du PATD U ga d o e d’i te e a ts o t po du p se ts afi de alise l’ tat des lieux de la restauration collective de la Ville de Rennes, ainsi nous pouvons dresser une liste, ui ’est pas e hausti e : Ville de Rennes, Rennes Métropole, Pays de Rennes, Conseil départemental 35, Région Bretagne, DRAAF, Chambre d'agriculture Bretagne, Conseil Economique Social et Environnemental Régional (CESER), Collectivité des Eaux du Bassin Rennais(CEBR), Chambre Régionale des Métiers et de l'A tisa at,… Leu fo e side su u e fi e o aissa e des e jeu du te itoi e, ui fo t d’eu des relais auprès des différents réseaux. Ses acteurs se sont réunis pour mener des études, en atelie , ais aussi su le te ai , e sui a t l’a tualité, en accompagnant les agriculteurs, en diffusant les actions menées. P e o s l’e e ple de l’Atelier 2D, s’ ta t d oul le / / : Les questions suivantes ont été posées aux participants, qui été au nombre de 7, dont l’Adjoi te à la Ville de Re es, Nadège Noisette : • Co • Co • Co
e t e d e l'usage a teu de la estau atio olle tive ? e t se éapp op ie , de faço ludi ue, l'ali e tatio ? e t e pas stig atise l'usage da s ses hoi ali e tai es ?
La ise pla e d’u atelie ludi ue (par un jeu de « ca tes de l’e pathie » : en se mettant da s la peau d’e fa ts âg s de 5 et a s a permis de soulever des pistes de mises en œu e i t essa tes. Les a ti es de aie t pou oi a ueilli des espa es de s pa atio des déchets au moment de dé a asse ou de ait ise les o te a ts, … Le réaménagement des espaces de repas permettra donc de créer une ambiance propice au jeu, au relâchement, à la détente des enfants. Le groupe de travail à même relevé un point essentiel : « laisser les enfants décorer l'espace du repas (imaginer un partenariat avec les Beaux-Arts et les écoles d'architecture) » Dans ce même atelier, un des freins cités est « le manque de passerelle entre le temps du repas et le temps scolaire. » Celui-ci pourrait être relayés pa des te ps d’a i atio s pa des uipes fo es e a o t ou d’o ga is es a a t l’ha itude d’e ad e des e fa ts (étudiants, jeunes avec le BAFA, services civiques, éducateurs socio- ultu els, … Pour aller plus loin dans la réflexion, ces idées peuvent être appuyées par un espace prévu à cet effet dans les cantines, lorsque par exemple les repas ne sont pas tout à fait prêt à t e se is et ue les e fa ts doi e t patie te , ou lo s u’u e g a de pa tie o t te i s leu s epas et u’ils atte de t u adulte référent pour retourner en classe. Ses trajets peu e t aussi t e th pa des i te e tio s d’u a istes et pa sagistes ui peu e t eux-aussi jouer un rôle. Comme par exemple, en prévoyant des aménagements adaptés, à la fois sur la prévention des risques routiers, mais aussi en les sensibilisant à ce qui les entourent (les arbres présents sur le trajet, les squares où ils peuvent aller jouer, les a tisa s et o e ça ts, … Cet e e ple ous pe et d’affi e ue les a teu s du te itoi e se ette t da s u e positio de ito e , e se app o ha t de leu s ha ita ts. Ai si de a i e ludi ue, ils e de t a essi le u e pa tie de leu politi ue u ai e et ali e tai e.
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« La fe e à l’ ole » : Cette a tio a asse l oles du Pa s de Re es au e se est e de , autou d’o je tifs p dagogi ues tou s e s la d ou e te des p oduits, la e o t e de p odu teu , de ett e « la ai à la patte » e p ati ua t le ja di age. « Le d fi Fa ille à ali e tatio positi e », l’o je tif ta t de asse le fa illes autou du d fi de alise leu ou se, e p oduits iologi ues lo au , tout e o se a t leu udget ha ituel. Ag o io e ad e ette i itiati e, e p oposa t des ha ges a e des di t ti ie s, des ou s de uisi e, et des isites de fe es.
III.1.2. Les institutions 1.3.a Les diagnostics et les avis des institutions. Certaines institutions sont sollicitées pour la réalisation de documents de planification u ai ou pou p o de à u diag osti su u se teu d fi it. C’est le as de l’AUDIAR, ui a p o d au diag osti su l'ag i ultu e pou la ise e pla e lo s de la alisatio des PLUi, da s l'EPCI de Re es. La ha e d’ag i ultu e au ait pu pa ti ipe , ta t o p te te da s e do ai e, ais elle ’a pas t o i es. Elle a cependant participé aux réunions de concertation de la métropole. Ce sont donc 7 secteurs organisées en 7 réunions qui ont été étudiés. • Re o t e ave La ha
e de l’Ag i ultu e3 :
Mme Annelyse Ferre, nous a accueilli dans son bureau. Nous avions déjà rencontré Etienne des e ge s de l’Ille ui ous a ait e pos des diffi ult s o e a t l’o te tio de permis de o st ui e. Nous so es do a i s, l’esp it e plit de uestio e e ts. Nous l’a o s u da s le Code u al, les zo es N ou A so t th o i ue e t des zo es i o st u ti les. Cepe da t, ous a o s app is ue le Mai e d’u e o u e peut p o de à u e d ogatio e p e a t le is ue d’a o de u pe is de o st ui e. Cette situatio se p se te t s a e e t, e t oig e l’e e ple du pe is de o st ui e, o a o d au e ge s de l’Ille. « En zo e N, des o es assez d asti ues e iste t aujou d'hui et e pe ette t pas de ée de ouveau âtis ag i oles à oi s de 50 de âtis e ista ts, … [Ce ui peut e pli ue le efus de Pe is de Co st ui e au Ve ge s de l'Ille ave u p ojet à oi s de 0 de l'e ista t]. »4
ANNEXE ECRITE : Co pte- e du du e dez- ous a e A u a is e-fo ie à la ha e d'ag i ultu e. . . , h 4 I id A e e ite , page
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el se Fe e, espo sa le
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De plus da s les ou eau PLUi, « Il au a aussi e tai e e t u e fo e e t des zo es N et NP atu elle p ot g e afi de li ite e o e plus l'u a isatio » La ha e d'ag i ultu e est do ie pla e pou su eille la o so atio du fo ie . Nous a o s aussi a o d la uestio de l’i t t des p i t es de ha ps-urbains, exposés plus tôt. Elle ous fait pa t du d sa o d de la Cha e d’ag i ultu e is-à- is de l’i stau atio de ses ha ps u ai s, da s le e SCoT : « Il s'agit plus d'u outil de a keti g te ito ial ue d'u v ai pla d'a tio s. » E effet, ous l’a o s u a e le ha p u ai de la Co ill e, et outil e tie t pas o pte des els esoi s ag i oles. Cet outil de ait pou oi i t g e les e ploitatio s e o e e a ti it , et ai si les p i t es de ait t e ed fi it. 1.2.b Les aides pour le portage de projets agricoles et alimentaires
• Les aides financières : Politique agricole commune (PAC) : La PAC actuelle a été mise en place en 2015. Son objectif est de garantir un soutien financier aux filières agricoles et de les orienter « e faveu de l’ levage, de l’e ploi, de l’i stallatio de nouveaux agriculteurs, de la performance à la fois économique, environnementale et sociale et des territoires ruraux. »5 Ces aides sont permises par une négociation ayant lieu au niveau européen. La France poss de aujou d’hui , illia ds d’eu os. Pou fi ie d’u e aide, u ag i ulteu doit remplir u fo ulai e d taill de sa situatio . Les aides att i u es diff e t do d’u p ojet à l’aut e. Depuis le er janvier 2018, un service en ligne nommé TelePAC, a été mis en place par le ministère pour permettre aux agriculteurs qui souhaitent bénéficier d’u e aide animale de déposer leurs demandes ou de modifier celles-ci. • Re o t e ave la DDTM
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:
M Cha o ous e pose d’a o d le o te te da s le uel il t a ail, e ous faisa t u ou horizon des différents groupements existants. Une exploitation agricole peut exercer à titre individuel ou sociétaire : les GEAC, EARL, SCEA. Les G oupe e ts ag i oles d’e ploitatio en commun (GAEC , so t u a a tage pou l’ag i ulteu ais sous se e d’a epte des o t ai tes e te es d’o ga isatio de t a ail. Les Entreprises agricoles à responsabilité limitée (EARL , So i t s i iles d’e ploitatio ag i ole SCEA) sont mises en place lorsque l’ag i ulteu est p op i tai e des pa elles u’il e ploite, ou dit u’il est e fai e-valoir di e t. Lo s u’il est lo ataire, il est en faire-valoir indirect et possède un bail rural.
SITE du i ist e de l’Ag i ultu e ; http://ag i ultu e.gou .f /la-pa -e -u - oup-doeil ANNEXE ECRITE : Co pte- e du DDTM , Re o t e a e M Cha o le / / d' o o ie ag i ole
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Les e jeu a tuels o s pa ot e i te lo uteu , so t la apa it d’ pa d e su des su fa es ui e so t pas desti es à l’ le age, la ualit et la p se atio de l’eau, le maintien du bocage et la pression urbaine. La DDTM a o pag e do l’ag i ulteu de so i stallatio à so d pa t e et aite ou essatio d’a ti it . Les dossie s t ait s pa a s, o p e e t les d isio s du paiement des aides, des autorisations à exploiter, attribution des droits à produire. Le o t ôle des st u tu es pe et de fa o ise l’i stallatio des ag i ulteu s. Ai si ils confortent ou consolident les exploitations en terme économique et environnemental, fa o isa t la atio d’e ploi et e faisant la promotion de techniques de productions espe tueuses de l’e i o e e t ag i ultu e iologi ue, pa e e ple . Si l’ag i ulteu ep e d des te es u’il e isage d’e ploite , et ue elles-ci dépassent une su fa e de ha, ou de supp i e l’e ploitatio p e ista te, si l’ag a disse e t a outi u e du tio des e plois ag i ole, dû u eg oupe e t des e ploitatio s d’o igi e, il doit se référer au : « droit de la propriété agricole et des baux ruraux ». Pour mettre en valeur sa su fa e ag i ole, l’agriculteur doit avoir un titre de propriété ou un bail/autorisation u al e d’e ploite . Pou fi i , e e o s su l’e e ple d’Etie e, l’a o iste des Ve ge s de l’Ille ui est membre de la CDPENAF. Celui-ci nous a fait part des difficultés rencontrée pour acquérir du foncier agricole.7 E effet, lo s du d pa t à la et aite d’u de ses oisi s ag i ulteu , celui- i au ait souhait up e es su fa es. C’est fi ale e t la Fe e de la Hauti e (qui possédait déjà 150hec de terre) qui a pu acheter ces terres. Celui-ci se retrouvant avec u e seule pa elle a uise. Mais Etie e ’a pas pla t de po ie s su ette pa elle, il a souhaité aider un ami maraîcher en lui louant en agriculture biologique. Cet exemple montre bien que la gestion de ces espaces est importante pour le bon fonctionnement de ces structures. Ici ses terres ne pouvaient pas être traitées par la DDTM35, ou la CDPENAF, puis u’elle appa te ait à u p op i tai e p i . Nous ’a o s pas eu l’o asio d’ ha ge sur ce sujet avec Mr.Charon, puis ue ous l’a io s e o t a a t ot e isite à la fe e des Ve ge s de l’Ille. Mais il se ait i t essa t de lui e fai e pa t, pou sa oi si des e ou s sont possibles, en faisant par exemple intervenir une association.
I.1.3 Les professionnels du domaine agricole 1.3.a Les agriculteurs : les piliers de l'offre alimentaire sur le territoire Les agriculteurs sont les « garants de la ruralité » et ils visent à la « qualité de vie et des paysages »8 ais ils so t aussi les pilie s de l’off e ali e taire du territoire. Grâce à cette passion, les sols retrouvent leur fertilité, la biodiversité se porte bien et les hommes aussi. Nous avons constaté au fil de nos rencontres avec ces agriculteurs, leurs conditions de vie se so t a lio es. C’est sou e t le passage en agriculture biologique qui permet à l’ag i ulteu d’all ge la ha ge ui pesait su ses paules lo s u’il atte dait ap s les ANNEXE : FICHE PRESENTATION FERME – FRUGAL- VR , Flo ia le Villai Martine Berger et Jean-Louis Chaléard , Villes et campagnes en relations – Regards croisés Nords-Suds, Karthala, 2017, 300P.
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industries agro-alimentaires pour sauver ses cultures malades. Ils voient maintenant leurs journées aussi remplies ais de a i e diff e te. Ils ep e e t le te ps d’app ie leurs maisons et leurs familles. Leur capital ne se résume plus au capital économique ou la possessio d’e g ai s ag i oles ais pa u e possessio d’u « capital social », par le biais de la p o i it a e la ille. Ce tai s o t e jus u’à a i e des atelie s e ille, ou passe à la adio lo ale o e Yoa , de la Fe e d’A a Soiz, su F a e leu e jui 20179 pou fai e o aît e leu e ploitatio . La plupa t du te ps ’est « le bouche à oreille » ui a e la lie t le jus u’au fe es. 1.3.b Les structures de production et de distribution Le circuit court : « Ce paradigme alimentaire »10 a émergé lorsque les consommateurs, les ag i ulteu s et les pi ie s o t d id s d’a te d’ t e dirigés par les Lobby. Les industries ont trop longtemps eu la main mise sur ce qui était bon ou mauvais de faire au sols, ou a oi u e po se toute faite su l’id e de p og s. Ce s st e i o a t, e reste pas moins encré dans son territoire et sa so i t , puis u’ils se ette t e pla e à la campagne par la production et la vente directe et en ville, principalement en magasins de producteurs, ou AMAP. O duit do le o e d’i te diai es pou aide au ai tie de l’a ti it de l’ag i ulteu . Cela permet aussi une interaction entre les différents producteurs qui ’a aie t pas fo e t es lie s aupa a a t. Ai si ils o aisse t les p oduits des aut es p odu teu s. C’est e ue fait S l ie, de la fe e des Petits Chapelais ui e t a aille t plus da s u esp it de o u e e ais plutôt e o pl ta t, ajouta t à so agasi d’aut es produits que ceux de la ferme, pour satisfaire la clientèle proche. Ces échanges instaurent une relation de confiance entre les producteurs et vendeurs qui se soutiennent mais aussi auprès des clients. • Magasi de p odu teu s : Ai si l’i itiati e Dou’z A o es à Betto o u e de la e ou o e de Re es , eg oupe da s u agasi des p oduits tout o e peut le fai e u e g a de su fa e ais i i les p oduits so t f ais et lo au , o e lo s ue l’o a au a h . Ce agasi eg oupait au d pa t p odu teu s d’où so t o : « Dou’z » des ale tou s de Betto , e . Ils so t aujou d’hui à fou i le agasi au uotidie . Ce agasi se t ou e da s u e fe e, La B a dais, ui ’est-aut e ue l’u e des e ploitatio s de l’u des ag i ulteu s. Ce ui est su p e a t ’est ue elui- i ’est pas situ da s u des âti e ts de la Fe e e ista te, ais est i stall da s u e o st u tio e te au o d d’u e oute. Cette e pla e e t s’e pli ue pa la g a de isi ilit e due
Pa S astie Galhaut, Da iel Melou - Diffusio du ai « O uisi e e se le su F a e Bleu A o i ue » 10 Ma ti e Be ge et Jea -Louis Chal a d , Villes et a pag es e elatio s – Rega ds ois s No ds-Suds, Ka thala, , P. 9
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possi le pa la o figu atio du te ai t s plat11. De plus et a e est t s passa t est do st at gi ue. Cet e e ple est i t essa t puis u’il p ofite aussi des atouts de la p o i it a e la ille, pou le o e e de ses p oduits situ au No d Est de Re es à K de la o ade . Ce lieu est « p ot g » de l’u a isatio pa le ha p u ai du Ca al d’Ille. Pou ta t, p o he de e agasi -fe e, des te es ag i oles so t e a es. Au u de et e pla e e t st at gi ue, le SCoT du Pa s de Re es p oit u e ou elle zo e de d eloppe e t o o i ue de he ta es, au-dessus de la fe e, ai si u’u site d’e fouisse e t de d hets est p u pa e e do u e t, e dessous de elle- i. Ce so t les es o stats ui se d gage t da s le PADD12 de la o u e. Celui- i p oit u e u a isatio futu e e oh e e a e le SCoT à p o i it du ha p u ai , et du agasi . Les zo es à u a ise de ette ille e doi e t do pas se d eloppe à l’i t ieu du ha p u ai . Les agasi s B i d’he es13 à Vezi le Co uet et à Cha tepie depuis le ja ie so t te us pa les ag i ulteu s eu e. Ce i essite u e o ga isatio , ais lo s u’elle est ie fi el e, elle pe et à la fois pou l’ag i ulteu de se « so ia ilise » et au lie ts d’ t e assu s ua t à la p o e a e des p oduits. L’ag i ulteu et alo is et se et ou e t e u aillo « isi le » de la hai e. Le agasi de Vezi -le-Co uet se t ou e da s le Cha p-u ai de Po t Lagot. Celui- i le p ot ge d’u e u a isatio p ue pa le SCoT de Re es et le PLU de la o u e he ta es a a t lieu à l’Ouest14. Tout o e le as du Magasi Dou’z A o es, e d eloppe e t e doit pas d passe le ha p u ai e pla e. La p essio fo i e est ie p se te da s es zo es. Ces deu e e ples o t e t l’i t t de la ise e pla e de telles gles, sa s ui les agasi s se e aie t e tou s pa l’u a isatio . Et si ette u a isatio e ait à e iste , se ait-elle souhait e pa les p odu teu s ? Se ait-elle u a a tage ou u i o ie t pou le o fo tio e e t de ses agasi s ? Do e ait-elle u e aut e isio au agasi plus itadi e, pa e e ple ? U e aut e i itiati e, Les FERMIERS DU COIN15 o t pou o je tif de : « Pe ett e au p odu teu s lo au de se app op ie la valeu ajout e des p oduits fe ie s, aujou d'hui apt e ill giti e e t pa la g a de dist i utio .» Les t ois p odu teu s B etillie s16, d jà asso i s e SARL, o t ou e t leu agasi e , à Sai t-Ja ues-de-la-La de. Ils so t aujou d’hui, aut es p odu teu s lo au à a oi ejoi t l’a e tu e. Lo s u’u ag i ulteu souhaite s’asso ie à ette d a he doi e t i p ati e e t po d e à es it es t s p is : « t e affili au R gi e Ag i ole, t e i stall da s le se teu tout p o he du agasi , d o t e les ualit s gustatives de so ou ses p oduits, d gustatio à l'appui , pa tage os valeu s : o sta e da s la ualit des p oduits, t a spa e e vis à vis du o so ateu ga a tie io, sa s pesti ides... ou o ! , t aça ilit de la p odu tio . »17
ANNEXE : Photog aphies du Magasi Dou’z A o es ANNEXE : Cha p u ai , SCoT, PADD : P o l ati ue du d eloppe e t u ai 13 ANNEXE : Photog aphies des Magasi s B i d’He e à Vezi -le-Co uet et Cha tepie 14 ANNEXE : Cha p u ai , SCoT, PADD : P o l ati ue du d eloppe e t u ai 15 ANNEXE : photog aphies du Magasi Fe ie s du oi 16 ANNEXE : Photog aphie des p odu teu s à l’i itiati e du p ojet 17 LES FERMIERS DU COIN, p opos ti s du Site i te et : http:// e es.lesfe ie sdu oi .f /
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Cet e e ple est pa ti uli e e t i t essa t puis ue le agasi se situe p o he de la o ade de Re es et se t ou e do a essi le au Re ais ui souhaite t s’app o isio e e p oduits lo au . De plus, elui- i est i t g e à la )o e d’a tivit I dust ielle la Gait . Cet e e ple o t e ue l’i t g atio de agasi s fe ie s est o pati le a e les fo es u ai es. Les es « aleu s » ue les agasi s p se t s p de e t so t o u es. Le agasi a e e p u t les « odes de ette )I », puis u’il est i stall da s u Ha ga d i dust iel. Malheu euse e t, la e o t e id ale e t e p odu teu s et o so ateu s ’est pas fo e t ise e s e da s es lieu de e te. E alla t au agasi s de l’e seig e Bio oop, pa e e ple, o peut oi ue e tai s lie ts ie e t a hete de a i e lassi ue, sa s el ha ge ou dis ussio a e le e deu , pou o ait e la p o e a e des p oduits, l’ad esse d’u p odu teu , e si eu - i so t sou e t i di u s su les affi hettes des p oduits. • Poi t de et ait e li e-se vi e : Mo o a h 18 est u poi t de et ait situ à Re es, de a t l’e seig e d’u agasi . Le p i ipe est si ple, u asie est p u pou a ueilli les p oduits p o a d s, ui peu e t t e up à tous o e ts pa le lie t. Ces f ai h' o so t des asie s auto ati ues ue Nathalie et Mi kaël Tou gis o t s e o to e . « Ils assu e t le et ait des p oduits 2 heu es su 2 , à l'aide d'u ode ue le lie t eçoit e lig e. Ai si, il fait so a h su i te et et peut hoisi so lieu de et ait. Ce ouveau o ept de dist i utio a de a d plus de deu a s de t avail. L' volutio de la o so atio est telle 19 u'il ous a fallu ous adapte , ous aussi. Ce se vi e est u i ue e F a e. » Il e iste uat e poi ts de elais F ai h'Bo h/ 20, à la Boula ge ie Augusti ue de Chateaugi o , à la Boula ge ie Se ets de Pai s Rue de Foug es, à la Boula ge ie la F e Fa i e ue de St B ieu de Re es. Mais uel est le lie e t e p odu teu et o so ateu ? Ces Bo so t sou e t utilis es pa u e lie t le o stitu e d’ha itu es ui f ue te guli e e t es agasi s. E effet, l’a a tage de e s st e de p opose au pe so es ’a a t pas fo e t le te ps de se d pla e à l’ou e tu e des agasi s, a a t des ho ai es d al s ou ’a a t pas de a h s p o he de hez eu , des p oduits f ais et lo au . La Ca a e à Lait de Mo delles21 fo tio e de la e a i e. L’id e est de pou oi e i se se i e lait, à ’i po te uel o e t de la jou e. Jea -Mi hel Noza et so asso i du GAEC M zi es l’o t ise à la dispositio des ha ita ts de Mo delles, il a a s .
ANNEXE : Mo o a h Magasi JOURNAL NUMERIQUE Ouest-France : « Mon bon marché accumule les distinctions » 03/11/2016
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ANNEXE ANNEXE
: Magasi s de Re es et la F ai h’Bo : Photo a a e à lait
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Ses deu ag i ulteu s o t do fait le hoi de tou he u e lie t le plus a i e. La apa it de la a a e est de à L de lait. Ai si, les lie ts peu e t se se i eu es. Mais le lie a e le p odu teu , o p de e t ’est-il pas o pu ? P e i e e t, les lie ts peu e t se e seig e t s fa ile e t g â e au iteau d i a t la p o e a e du lait. Deu i e e t, les ag i ulteu s passe t fois pa jou s, pou g e le ta k et ifie ue tout fo tio e ie . C’est l’o asio pou les usage s de e o t e les p odu teu s. De plus, o peut ote ue pa le iais de la ise e pla e de e dispositif, les ag i ulteu s o t o te u u e isi ilit ui leu a do la possi ilit de li e des estau a ts et des oula ge ies de la o u e de Mo delles. Ses ou elles fo es de o e es peu e t ous o u es « les d i dist i utio s, ais elles- i so t pa ailleu s i t g es au illes. Leu fo solli itatio u’elles e t ai e t, o t e t u i t t pou i t g e l’ali espa es pu li ues et d’auta t plus de e e u e fle io e te es adapt s pou a ueilli ses d a hes.
es » des g a des tio e e t et la e tatio da s les d’a age e ts
• La ve te e v a : Ce système permet aux consommateurs de faire leurs courses du quotidien, en quantité, à la demande, sans emballages et de manière ludique, en se réappropriant certains gestes comme se servir soi-même. Le vendeur aussi y trouve ses avantages. La gestion de ses stocks est facilitée par la mise en place de davantage de produits dans ses dispositifs de a u’a e des p oduits p -emballés. De nombreuses enseignes ont compris les avantages de la vente en vrac. Les Biocoop, U express (rue de Brest, Rennes), le pratique déjà. Nous trouvons même des magasins spécialisés, comme Day-by-day, rue St Hélier, qui est la Première épicerie 100% vrac Rennaise. David SENE22 tie t l’ hoppe de 60 m² depuis décembre 2015. Seulement, la plupart de ses produits ne viennent pas des environs de Rennes. L’e pli atio se t ou e da s l’o ga isatio de ette i itiati e. Ai si, pour maintenir un bon fonctionnement, il faut offrir un choix le plus large possible. Didier Onraita23, co-fondateur de Day-by-Day, avec David Sutra, dix ans après sa fondation en 2003, nous explique que : Pour cela le « Sourcing-Commun » (logistique commune) asse le fou isseu s, f e es, fa illes de p oduits. L’id e est e ue e 2003, de a t l’o se atio du « gâchis alimentaire, par la nécessitée quotidienne de se prémunir contre : « j’ai pas le te ps de fai e, j’ai pas le te ps d’a hete , j’ai pas le te ps de o pose , j’ai pas le te ps de fl hi , fi ale e t, à e ue je o so e et plus je gâche » » Ce so t pas oi s de illia d d’eu os ui so t gâ h s tous les a s, tout e p le a t les essou es, l’ e gie, d pe ses, et a e t « à la course aux prix bas». Il faut donc acheter seulement les produits nécessaires. Pour répondre à ces enjeux la devise de Day-by-Day repose sur quatre « Justesses »: « La juste qualité dans la juste quantité, elle ne fait de mal à personne au juste prix, celui qui rémunère le producteur, et le juste impact sur l’e vi o e e t. » ANNEXE : Façade du agasi et Da id Se e da s so agasi VIDEO DAYBYBAY - OUTOFTHEBOX, « Lu i e su … », association loi 1901 fondée en septembre 2016. (site : https://act-outofthebox.org/lumieres-sur)
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Aujou d’hui se so t 33 magasins ouverts en France, dont 3 autour de Paris. Ceux-ci sont situés dans les grandes villes puisque ces pratiques sont encore de petites habitudes de consommations. Trouverons- ous de ai d’aut es i itiati es, o e elle-ci dans les commerces ? Nous trouvons déjà des produits pour animaux (Truffaut, propose des croquettes en vrac), des jus de fruits pressés par les clients eux-mêmes au U Express (rue de B est à Re es . Mais s’ te d o t-elles à d’aut es illes et o u es, à u e aut e échelle avec un approvisionnement en produits locaux ? Ai si ses i itiati es joue t u ôle p u seu da s e te itoi e d jà se si ilis au uestio s d’e i o e e t. La de a de lo ale est fo te, et o oit l’ e ge e d’u ou eau ou e e t d’i o atio s so iales ui a outit à de ou eau od les de d eloppe e t du te itoi e. E se g alisa t, de a i e du a le et pe ti e te, adapt s au a h s, au esoi s de la populatio , elles pou o t ai si po d e au o je tifs du PATD. 1.3.c Les
oles ag i oles – E e ple de l’Ag o Ca pus du Re
es
• Catherine Darrot : Maît e de o f e es e so iologie u ale à l’Ag oCa pus: Da s u e i te ie o la uestio e su le de e i ag i ole. Elle po d ue l’a e i de l’ag i ultu e f a çaise peut side da s u e gage e t de certains producteurs faisant le choix « du haut de gamme et de produits sains » pour « ne plus être seulement des producteurs de nourritures à gros volumes ». « Et pour mener à bien cette entreprise, les ag i ulteu s doive t pouvoi s’adapte , et o plétement changer leur manière de travailler. »24 • La Ville Viv i e - Les étudiants de la formation ADDT (Agriculture Durable et Développement Territorial) : « Rennes ville vivrière » est une étude prospective réalisée par les étudiants ADDT et leur enseig a te Cathe i e Da ot, e . L’id e o sistait à e e u t a ail d’e pe tise ui irait au-delà des u s de l’ ole. En effet Rennes Métropole cherche à savoir si elle peut être autosuffisante au niveau alimentaire. Elle propose donc à ses élèves de se pencher sur la question : « Jus u’à uelle dista e faud ait-il alle he he autou de la ville si l’o voulait un jour nourrir tous les habitants de Rennes Métropole à partir des seules ressources alimentaires du territoire local ? » 25 Plusieurs équipes d’e seig a ts-chercheurs se penchaient déjà sur cette question. La démarche de travail a donc constitué à rassembler les données permettant de proposer un scénario tendanciel. Et si ous co ti uo s à p odui e de la e a i e u’aujou d’hui ? Ainsi les étudiants ont réfléchi autour des systèmes productifs et des modèles alimentaires actuels. Le seul point de référence qui évolue est la commercialisation : puis u’elle de ie t 24
Stanislas du Guerny, LES ECHOS, le 08/09/2015 « Seules les exploitations agricoles les plus importantes resteront en activité »
AUDIO : Catherine Darrot pour Guillaume Mézières. : vers-l’auto o ie-alimentaire-desmetropoles, 7 octobre 2015, lelabodessavoirs. 25
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locale. Avant la réalisation de cette étude, Catherine Darrot, se rappelle avoir estimé un o d e de g a deu d’u e dista e de à k autou de la ille essai e à l’app o isio e e t des ha ita ts de Re es M t opole. Ai si le sultat fût su p e a t puis u’il de a de 28km depuis le centre de la ville, et 15km après Rennes Métropole.26 Ai si e poi t de d pa t à pe it au l es d’a oi u poi t de o pa aiso da s la suite de leu tude. Puis u’ils souhaitaie t alle plus loi , e se posa t les uestio s sui a tes : « Doit-o p odui e o e aujou d’hui, o peut ha ge les modèles de production ? ou peuton changer les règles du jeu ? Mange-t-o o e aujou d’hui, ou de faço plus Lo avo e ? » Les tudia ts o t o stitu deu g oupes. L’u s’est o e t su l’aspe t ag o o i ue, l’aut e su l’aspe t so iologi ue. Ils ont ainsi déterminé les besoins alimentaires de la populatio e et esti les su fa es dispo i les. L’ tat d’esp it g al des a teu s potentiels a donc aussi été définit (que ce soit les particuliers, les agriculteurs, les asso iatio s, … e ue de la mise en place de ce type de projet.27 Lors de la confrontation entre ses deux thématiques un scénario alternatif en est ressorti. Le « scénario Autonome » fo tio e alo s a e d’aut es logi ues. Celui-ci bouscule les modèles de production, de consommation et même de distribution. La production doit être locale (pour des raisons éthiques et environnementales principalement). Ainsi les surfaces qui ne sont pas en production actuellement pourront le devenir : comme certains parc ou espaces naturels qui peuvent accueillir du pâturage, ou de l’ag i ultu e aiso e, les fo ts a e la pla tatio ali e tai e, les ja di s p i s de loisirs, deviendront des jardins potagers. Le consommateur aussi change ses habitudes et de ie t Fle ita ie , ’est-à-di e u’il éduit sa consommation de produits carnés. (Puisque selo u e tude de l’OMS : organisme mondial de la Santé, nous devrions diviser par deux, os alo ies d’o igi es a i ales pou t e e o e sa t . De plus, la p odu tio de denrées alimentaires pour les animaux est gourmande en surface. Seulement, ce deuxième scénario est reçu de manière exploratoire pour Rennes Métropole. Il est perçu répondant à un contexte de crise économique ou environnementale. Pourtant les chiffres sont nettement inférieurs au scénario précédent. Rennes Métropole aurait besoin de 22km pou s’app o isio e o e a le e t et de 8km au-delà de la Métropole. La réaction de la ville montre une réelle prise de conscience auprès des élus. Cette approche prospective pour ces questions urbai es à fait pa le d’elle. Les villes de Strasbourg, bel ille en mer ont souhaités relayés cette question, sur leurs te itoi es e . Cathe i e Da ot s’est aussi ise e elatio a e d’aut es o ga is es, su d’aut es te itoi es u ai s ui se pose t les mêmes questions : « Certaines équipes voulaient le faire comme a Montpelier. » 28 Le territoire breton, quant à lui commence à voir e ge de plus e plus d’i itiati es. La t a sitio est e ou de alisatio , et ota e t relayée par de nombreuses associations, qui mènent des actions quotidiennes ou po tuelles, ais da s l’id e o u e de pousse ses uestio e e ts et de fai e agi élus, agriculteurs, consommateurs. ANNEXE : Les sh as de dista e Cathe i e Da ot Projet Ingénieur, Spécialité, Systèmes de Production et Développement Rural- Rennes Métropole, Ville vivrière ? – 2010/2011 - 149p 28 AUDIO : Catherine Darrot pour Guillaume Mézières. : vers-l’auto o ie-alimentaire-desmetropoles, 7 octobre 2015, lelabodessavoirs. 26
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III.2 – E e ples d’aut es a teu s et d’a tio s
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Les problématiques alimentaires ne touchent pas seulement les professionnels du domaine agricole. En effet, celui- i e s’a te pas à la p odu tio , la dist i utio , la commercialisation ou la consommation des produits. On voit aussi ce phénomène s’ te d e da s d’aut es gio s, ainsi au niveau national et européen, regardons comment d’aut es d a hes so t ises e œu e.
2.1. Le milieu associatif en ville - E e ple d’asso iatio s Re
aises
La M t opole Re aise a ueille aujou d’hui de plus e plus de d a hes asso iati es eg oupa t he heu s, tudia ts, ha ita ts… Cette pa tie ’a pas pou ut d’e pose toutes les i itiati es p se tes su le te itoi e, puis u’elles so t o euses, es e e ples fo t do pa ties d’u e liste ui ’est pas e hausti e. 2.1.a Les ja di s pa tag s et fa iliau : N’ ta t plus pe çus o e des se es fo i es pou les illes, les espa es e t e u ai et u al, so t ai te a t la ge e t i estis pa les usage s ui ette t e pla e des ja di s pa tag s, su la ille de Re es. Pa fois ils s’o ga ise t o e de « petits illages », e 29 t oig e les ja di s du ua tie de la Bi ti ais . L’asso iatio des ja di s fa iliau s’effo e de dui e la liste d'atte te pou o te i u ja di ui tait pa fois lo gue pa le pass , e etta t e pla e ha ue a e d’aut es se teu s de ja di s fa iliau à la dispositio des ha ita ts. Ai si, ils g e t pa elles de ja di s fa iliau , pa tis su sites diff e ts. Ils pe ette t u e a eptatio de l’ag i ultu e pa la ille et pa ses a teu s. « Le te ps d’u e saiso , la ville devie t la p iph ie de l’espa e u al »30 Ce tai s ja di s pa tag s, o t u le jou g â e à l’asso iatio Vert le Jardin, qui mène des actions de sensibilisation et de formation auprès des habitants de Rennes.31 C ee , ette asso iatio o pte aujou d’hui ja di s pa tag s à Re es, alla t de ² à ² Le ja di des Milles pas, à La P ala e L’asso iatio p opose aussi au ha ita ts de g e eu -mêmes des o posts pa tag s. Ils so t d’a o d a o pag s du a t u e du e d’u a pa les uipes de Ve t le ja di , puis l’ai e de o postage de ie t auto o e lo s ue es f e ts o t obtenu les bons réflexes.
ANNEXE : Ja di Fa iliau et Ca a o de la Bi ti ais Ca ille Ro e t-Bœuf, Villes et campagnes en relations – Regards croisés Nords-Suds, Karthala, 2017,p 31 SITE : www.vertlejardin.fr
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Ce po tage est i po ta t puis u’il pe et au ha ita ts de pou oi agi fa e à d’ e tuels p o l es, e t oig e l’e e ple du o post de l’ai e ° , du S ua e Le Gal la Salle. Lo s de sa atio , e a tait positio p o he d’u lo al de a assage des pou elles pou t e i stall su u e zo e d’he e32. Il était ainsi visible et accessible par tous les habitants du quartier. Seulement, au out de uel ues ois au u de so e pla e e t, e o post ’est u de e i u ha itat pou des ats. Les ha ita ts e souhaita t plus s’ e d e, les f e ts et l’asso iatio o t d id de d pla e le o post su u e aut e zo e d’he e du ua tie . Mais alheu euse e t, tous les ua tie s e dispose t pas d’espa es e he e suffisa t pou a ueilli es o posts. L’asso iatio eille do à pe ett e au ha ita ts de se e seig e pou dispose d’u dispositif au plus près de chez eux, de leur travail, sur le t ajet de l’ ole, … Cet e e ple o t e ie ue les futu s a age e ts des ua tie s doivent intégrer ses questions et doivent être adaptés à ces nouvelles pratiques. 2.1.b « LA PRÉVALAYE PAYSANNE » : U e ou elle « ultu e de l’ali e tatio » L’appel à p ojet de la Fo datio Da iel et Ni a Ca asso d si a t : « sus ite l’appa itio de systèmes alimentaires territorialisés innovants, portés par des acteurs dans une démarche de p og s, et d’a o pag e des transitions »33 a impulsé la démarche. Ce projet vise à la co- o st u tio d’u s st e ali e tai e e p i e tal, lo al et p dagogi ue pou « resserrer les liens ville-campagne » en périphérie de la ville de Rennes. Il est porté conjointement par des associations Se o s l’Espoi , Not e atelie Co u , des ONG, des filières Académies (INRA, Agrocampus Ouest), et des Instituts de recherche (chercheurs de l’INRA, CNRS . Il a d a e , su u e a ie e zo e ag i ole o ue au XIX e siècle) de 450he ta es. Il est aujou d’hui p i ipale e t tou e s des a ti it s de loisi s. Ce site est situé au point de rencontre de la ville dense et péri-urbaine et du territoire de la vallée de la vilaine. Il profite donc de sa situation stratégique pour obtenir un appui des élus locaux (services techniques de la ville de Rennes, Rennes Métropole). Son potentiel a permis de créer « La prévalaye Paysanne », ui est aujou d’hui « un laboratoire vivant » de l’e p i e tatio ito e e et su les pla s ag o o i ues, alimentaires, sociaux et ultu els. Cette uipe plu idis ipli ai e a ueille aujou d’hui des ag i ulteu s ui asso ie t e he hes et p odu tio s su des pa elles de d o st atio , ai si u’u site d’ag ofo este ie P og a e pou . L’Age e Ter34, (en 2014) est aussi désignée o e aît e d’œu e du p ojet de Vilai e-aval de Rennes Métropole et les communes t a e s es pa le fleu e de la Vilai e, su plus de he ta es. Ai si, l’o je tif est de ett e en valeur le potentiel paysager, de loisirs en le mêlant aux espaces agricoles de la zone. Les sultats data t de , o t e t ue l’ag i ultu e su la P ala e et du te ps à fai e so he i ais l’e e ple des f tes « Du ha p à l’assiette » assu e t u e i age de plus e plus isi le puis u’o ompte « une centaine de participants en 2015, et nous comptions plus de 600 personnes en 2016. »35 ANNEXE : L’EMPLACEMENT DU BAC DE COMPOST Coo do pa V o i ue Cha le I a « LA PRÉVALAYE PAYSANNE », do u e t PDF, p 34 ANNEXE : Pla d’i te e tio du p ojet Vilai e-A al 35 V o i ue Cha le, La-p e ala e-pa sa e-s st e-ali e tai e-e pe i e tal-a- e es-pdf e
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illes pas :
Jardin des Mille Pas se situe au Chemin Robert de Boron, à La Prévalaye, à Rennes. L’asso iatio a ejoi t le p ojet de « Prévalaye Paysanne » en février 2015. Ce projet a débuté en mars 201436, et se trouve notamment entretenu par Mickaël Hardy, mettant en place un projet permacole et par Cédric Guillardeau et Florence Dufay, po teu s d’u p ojet de t a sfo atio de ales e aourts par traction animale. Ap s a oi fai e le o stat de l’ loig e e t g og aphi ue, so ial et o o i ue des p odu teu s et d’u e o aissa e des thodes de p odu tio et de t a sfo atio de nos aliments ; cela a conduit le jardin des milles pas à construire son projet autour de l’ag o ologie. E jui , le site eg oupait he ta es de te es i i es, u e ui zai e de variétés de légumes et de plus de 300 arbres fruitiers. Le premier site37 « Le champ du Parc », est le suppo t de l’a i atio et de la formation en agroécologie. Le deuxième est le site du « Vieux-ville », lieu essentiellement prévu pour des événements comme « du champ à l’assiette » ou « Les Fe es d’A e i Tou », qui a notamment accueillit le Ministre de l’ ologie Ni olas Hulot en septembre 201738. Le p ojet a d’a o d fait fa e à des diffi ult s. E effet, l’a s à l’eau, et la essit d’a oi des lo au ’est fait se ti . Ils o t do disposé de deux cabanons donnés par la ville de Rennes, qui servaient de lieux de stockage et d’a is e as de pluie. Su le site de la Fe e du Vieu -Ville, un Poulailler39 de 30m² pourrait être réhabilité pour mettre à bien le projet. Cependant, cette solution est écartée au u d’u a ue de udget ide t, au d ut de l’a e tu e. Des pistes ont alors été e plo es pou o e ette st u tu e ui se t aujou d’hui d’espa e de estau atio pou les évènements.40 (fixe ou mobile : bâtiment éco construit, container, mobil-home). E , l’asso iatio E p ei te, et l’ tudia te a hite te A a Robert en service civique dans cette structure, ont permis la construction de toilettes sèches en co-construction terre paille sur le site du Champ du Parc. Cette réalisation est encore un bel exemple de collaboration entre les différents acteurs du territoire. Cette démarche de ete ito ialisatio est ota e t pe to i e pa le p ojet SOLALTER SOLida it s Ali e tai es TER ito ialis es , ui asse le les i itiati es au i eau gio al, et pa ti uli e e t e B etag e. Ce eg oupe e t a pe is d’i pulse u espa e test e p ojet de ja di pa tag a ol au CFPPA du Rheu, à ôt de l’ o e t e de la Taupi ais, p o he du ja di des Milles pas. Ai si les tudia ts fi ie t d’u e pa elle ulti a le pou teste leu s o p te es. Ce ja di ta t suffisa t g a d pou a ueilli d’aut es a ti it s et aujou d’hui u ag i ulteu sala i ulti e la pa elle, il est aussi a o pag d’ha ita ts e a t l’aide guli e e t. lig e, . . ,p 36 JARDIN DES MILLES PAS - RAPPORT D’ACTIVITES , , , pdf e lig e : http://ja di des illepas. i site. o 37 ANNEXE : Situatio du Ja di des Milles-pas 38 Site de Fe e d’A e i Tou : https://fe esda e i .o g/ Et ANNEXE : Photog aphies du Vieu - ille, lo s de l’ e e t 39 ANNEXE : Le Poulaille de la Fe e du Vieu -Ville e . 40 ANNEXE : L’espa e de estau atio a ie Poulaille : septe e
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2.1.c Le Réseau Grappe et ses étudiants : Le GRoupement des Associations Porteuses de Projets en Environnement est une association fondée en 2007, suite à une initiative étudiante, o ga isateu s de l’ e e t La Se ai e De l’E i o e e t. Ce seau permet de regrouper les associations des Villes de Rennes, Montpellier, Pau, Avignon, Toulouse, Limoges, Paris, Strasbourg, Clermont-Fe a d…41 Ai si le seau et à dispositio u fo u de dis utio s ai si u’u e platefo e de ase de do es eg oupa t l’e se le des i fo atio s utiles au tudia ts, Co ta t, description, rémunération, app iatio s su l’e se le des i te e a ts o f e ie s, artistes, animateurs, etc.) et des animations (films, concerts, expositions etc.) Le G appe, ’est aussi des e o t es et des eeke ds pou la ise e pla e d’outils de l’ du atio Populai e. L’idée est que les associations prennent possession de ses outils, pou e e u e fo atio du ati e, se si le à l’e i o e e t et au uestio s d’ali e tatio s. 42 • La se ai e de l’e vi o
e e t:
A Re es, et e e t d’u e dizai e de jou s est o ganisé par le Collectif SDE (se renouvelant tous les ans). Cette semaine est consacrée à des activités telles que des projections de films, des débats participatifs, pour que les citoyens se forgent leur propre opinion sur les problématiques actuelles. 43 Ainsi j’ai pu pa ti ipe à l’a e tu e e . Lo s de ette se ai e de l’e i o e e t, le Colle tif a ota e t o ga is u e ap smidi au Jardin des Milles Pas. Ainsi une conférence sur le thème de « l’ag o ologie et biodiversité : Une initiative citoyenne en marais Breton » à été organisé à l’ o do ai e de l’Et illet à B uz it p de e t a e la pa ti ipatio du R seau Pa sa s de Natu e pa F d i Sig o et LPO et de B etag e Vi a te. Nous avons aussi fait le choix de fonctionner en auto-financement, une manière de o t e ue de tels p ojets so t possi les g â e à l’i pli atio de ses oles. La ille de Rennes, nous a soutenu dans notre démarche en nous prêtant du matériel (table, haises,… et le t i ue Pou po d e à et e jeu , ous avons aussi récolté des pommes da s u e ge p o he de Re es, ue ous a o s ass a e Etie e des Ve ge s de L’ille. Nous avons ensuite disposé de deux emplacements de marché, par la ville de Rennes (chaque Association rennais en dispose de deux par an, à titre gratuit) pour vendre notre jus de pomme. Nous avons choisi de nous installer au marché des Lices44, se trouvant être dans le centre- ille de Re es, t s f ue t et a essi le à l’e se le de la populatio . ANNEXE : Ca te des asso iatio du GRAPPE Do u e tai e de i utes: « I itiati es tudia tes pou u e ali e tatio alte ati e », R alis pa Julie I fa ti, o tage Lola Butst ae , a i atio , Mo a Costa, P oduit pa le seau G appe. ,. 43 https://sde e es. o dp ess. o / 44 ANNEXE : Photog aphies du olle tif SDE au Ma h des Li es 41
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Cette présence sur le marché a été un moyen de faire parler de nous, puisque nous avons pu communiquer avec les passants, leur permettre de se positionner sur des questions tel que « Changer le monde sans prendre le pouvoir ? » : Thème National de la SDE 2017. Celui-ci a aussi été une maniè e d’o se e et de o p e d e l’o ga isatio d’u a h , la logi ue d’i pla tatio des p odu teu s, de logisti ue, de p ati ues de e te, … • A vuez - Des actions : L’ e e t a aussi pe is le la e e t du ja di potage de Beaulieu45. En effet l’asso iatio A uez seau G appe , d’Azu et les tudia ts de la fa ult des S ie es o t i t g s les uestio s ali e tai es da s leu a pus. Puis ue l’e se le des tudia ts e ais e dispose t pas de ja di , et puis u’ils se e de t tous les jou s à la Faculté, ce lieu semble être le plus propice à ce type de projet. L’asso iatio e s’a te pas là, toute l’a e, elle o ga ise des e e ts autou de l’ali e tatio . Le p ojet ali e tai e d’A uez est de ussi à odifie les ha itudes alimentaires, et notamment par le biais du Centre régional des oeuvres universitaires et s olai es CROUS et du Restau a t U i e sitai e. Ale a d e d’A uez46 nous parle de cette initiative, au vu de « ette alit i h e te e te es de udget, il faut d’a o d i t oduire des produits fars ! ». Ainsi, il nous explique que le coordinateur, « ’a pas la volo t d’i t odui e du io de la estau atio u ive sitai e ». En effet, les RU fonctionne par contrats de 3ans avec un producteur, sur des marchés inter-régionaux, et du g a d Ouest. L’id e d’Ale a d e est do d’i t odui e des p oduits petits à petits o e, du pai ou des desserts : yaourts bio. Ces e e ples o t e t ue l’i pli atio des asso iatio s et des Colle tifs, u’ils soie t gérés par des particuliers, des habitants, des étudiants, des professionnels est importante da s la elatio e t e les espa es u ai s et ag i oles. L’i te a tio e t e ses espa es est a ti ul e pa l’e se le de ses a teu s. Pa le iais de es a tio s, ils pe ette t d’i pli ue des p ofessionnels du domaine agricole, de valoriser leurs productions, leurs fermes et leurs actions. Ainsi les habitants de Rennes Métropole peuvent trouver à la fois des a ti it s de loisi s, de fo atio s, et des se i es de p o i it s à l’i t ieu de la ille de Re es ais aussi e deho s de la o ade, da s l’e se le de la M t opole.
ANNEXE : photog aphies du Ja di . Do u e tai e de i utes: « I itiati es tudia tes pou u e ali e tatio alte ati e », R alis pa Julie I fa ti, o tage Lola Butst ae , a i atio , Mo a Costa, P oduit pa le seau G appe. ,.
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. . I itiatives d’aut es villes – Exemple de Genève et de Lyon 2.1.a Ville et Champs – Genève : Les Parcs Agro-Urbains Cette démarche est basée sur la réciprocité des se i es de l’Etat et des ag i ulteu s, e elatio s a e les pa s pu li s et l’ag i ultu e u ai e. Cet e e ple est e a ua le, puis u’il ’ o ue pas seule e t la uestio de la p se atio des espa es p iu ai s agricoles. Premièrement un lexique de la p odu tio ag i ole d’agglo atio a t dig par Ansaldi et Wegmuller en 2012. Il permet de constituer un outil pour les communes, afin de mieux cerner les opportunités du territoire Genevois. La particularité de cette région est de trouver des fermes e )o e Ag i ole et d’aut es ui so t e )o e à Bâti o es les « fermes urbaines ». Ces dernières sont gérées par des exploitants professionnels mais ’o t pas e a te e t le e fo tio e e t u’u e fe e « classique ». D’u e pa t, elles accueillent guli e e t du pu li , da s u ut de se si ilisatio . D’aut e pa t, elles vendent souvent leurs produits directement sur place, au vu de leur proximité avec la ville. P e o s l’e e ple du pa ag o-urbain de Bernex-Confignon : L’e se le de la ille de Ge e a jus u’à p se t t p se e de l’u a isatio . A l’ho izo , a e u e aug e tatio de la populatio , il est p u d’ te d e u e pa tie de la ville. Ce sont donc 150hectares de terres agricoles qui vont ainsi être urbanisées. Le projet de Bernex se situe à la limite sud-u ai de la ille. Da s u sou i d’i t g atio , le ai tie de l’ag i ultu e est u a e ajeu de l’a age e t de ette zo e. L’u des éléments forts est la volonté de mettre en place des parcs agro-urbains qui au même titre u’u pa t aditio el so t « des zones de verdure » mais réfléchies de manière à intégrer l’ag i ultu e. L’u des pa s d’u e su fa e de he ta es a ueille a u e fe e de « démonstration ». U o ou s i te atio al d’espa es pu li s et ou e ts a été lancé en 2013. Le projet ete u, o Fe tile, se a alis pa l’age e Ve zo e Woods A hite ts, alisatio e ou p opose u lieu d’a ueil et de e te de p oduits Ge e ois, des ultu es e ha ps sur quelques hectares, et un lieu de promenade et de détente pour les habitants. Même si ce projet « périurbain » e peut pas p odui e auta t ue l’ag i ultu e p oduite da s les fe es e i o a tes, hose u’elle ’a pas fo e t l’i te tio de fai e elle o t e tout de même un engagement vis-à-vis des acteurs urbains. Cette initiative montre une elle e ie d’i t g e les fo es ag i oles au p ojets de illes de de ai . Cette approche novatrice doit encore faire son chemin pour devenir un exemple à prendre pou l’Eu ope e ti e. L’ag i ultu e doit être intégrée dans la planification urbaine. La ville à aussi développer une stratégie agricole : La loi su la p o otio de l’ag i ultu e à ajoute un volet « les initiatives visant à un rapprochement entre la ville et la campagne sont encouragés » 47
Martine Berger et Jean-Louis Chaléard , Villes et campagnes en relations – Regards croisés NordsSuds, Karthala, 2017, p219.
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Cette loi a e pe is la ise e pla e d’u La el te ito ial, « GRTA : Gevène Région Terre Avenir ». Ainsi 300 agriculteurs bénéficient du Label qualité, proximité, traçabilité. L’aut e pa ti ula it de e p ojet est la o i atio et le statut att ibués à ces espaces. En ville, un parc est normalement aménagé par le service de paysage du secteur. Cette o p te e est i i pa tag e pa les u a istes, les se i es de l’Ag i ultu e et les o u es o e es. Ce ui i te pelle su tout da s e p ojet, ’est la présence du service agricole. Le site présentant des sols à usages agricoles, se sont donc les services d’ag i ultu es eu es ui o t p is l’i itiati e de o ta te les aut es se i es de l’Etat. Ils ont ainsi pu intégrer la composante agricole au cahier des charges du projet. Jusque là perçus comme des acteurs « défenseurs de leurs terres » et par conséquents ayant un rôle limitateur ; depuis cette collaboration, les services agricoles sont régulièrement sollicités dans la mise en place des projets de la Ville. L’usage ag i ole p ofessio el et l’usage de pa pu li e u e lieu est l’u e des caractéristiques assez inédites du projet. La gestion de « ses espaces verts » habituellement pratiquée est donc remplacée par une gestion des « espaces de production », e plus d’ t e oi s oûteu pou la olle ti it . Mais eu - i o t d’a o d suscité des questionnements, vis-à-vis de la mobilité, le passage des tracteurs dans la zone, des nuisances sonores, ou encore par la crainte de voir apparaitre des o flits d’usages. Cette zone devait-elle rester en zone Agricole ? Cette option aurait posé problème au i eau de l’a s au pu li , ais au ait t u a a tage fi a ie pou les ag i ulteu s. L’optio hoisit à do t de statue e p ojet e zo e à Bâtir avec usage agricole : « Au lieu de créer un espace public an zone agricole, il a été finalement décidé de conférer un usage agricole à un espace public »48 Les enjeux habituels des agriculteurs et des urbanistes sont souvent ailleurs. Cette nomination peut être difficile à concevoir pour les agriculteurs, qui peuvent voir cette « Agriculture en zone urbaine » comme une perte de crédibilité auprès des o so ateu s, ui pou ait juge d’u a ue de ualit , au u des pollutio s engendrées par la ville ? Mais e ou eau od le d’usages des espa es pu li s est u « lieu de négociations », un projet « original » et « isolé »49, qui ne reste pas moins un bon e e ple d’apaise e t e t e i t ts ag i oles et u ai s.
Martine Berger et Jean-Louis Chaléard , Villes et campagnes en relations – Regards croisés NordsSuds, Karthala, 2017, p222.
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2.2.b FABRIQUE : les frères Janin Pour finir, je propose de retracer le parcours de deux frères qui sont à la fois agriculteurs, paysagistes, urbanistes et architectes. Leur implication et leurs connaissances dans ces quatre domaines les amènent à travailler avec une vision large, qui leu pe et d’a oi du e ul su les i te e tio s ises e œu e da s leu gio . Leu s e p ie es o t e t aussi u el esoi d’e gage e ts de la pa t de tous les a teu s des do ai es ag i oles et urbains. • Ag i ulteu s et pa sagistes – paysages agricoles : En 2005, les deux frères sont étudiants en architecture pour Pierre et en paysage pou R i et hoisisse t d’effe tue e se le leu diplô e de fi d’ tude. La fe e familiale de Vernand50 sur la commune de Fourneaux dans le département de la Loire est leu sujet. A la suite de e p ojet, ils d ide t d’i stalle leu age e au sei de la fe e e . A l’auto e , R i Ja i a e pla sa e, pa ti à la et ai e. Aujou d’hui se sont 40 vaches de race Limousine et Highland ainsi que 90 brebis qui sont élevées dans cette ferme. Elle compte aussi 93hectares de surface Agricole Utile (SAU). Des habitants des environs ont monté une association nommée Polyculture en 2008. Cette i itiati e eut le a t et ag i ultu e. Ai si, u le d’a t o temporain est organisé au printemps depuis 2009. Un parcours permet un arpentage autour de la ferme et proche « des parcs à vaches », associant des installations artistiques. On peut trouver des aménagements qui peuvent être surprenants mais qui se trouvent finalement astucieux et ne demandant peu ou pas de moyens.51 Ces chemins sont donc empruntés à la fois par des isiteu s ais aussi pa les e ploita ts au uotidie . U e ou elle le tu e de l’espa e agricole est proposée, puisque : « le paysage agricole est un espace mobile, en mouvement, e fo tio du passage des a i au , e toute so i t d’ itu e : par la construction du pa sage ue e l’ag i ultu e. »52 Ces exemples sont intéressants pour leur caractère innovant et par la simplicité de leur mise en œu e. Ceu - i pou aie t t e ep is da s les fe es a oisi a tes, oi à l’ helle atio ale, ou e o e da s les fe es it es p de e t. Ai si, l’usage uotidie l’ag i ulteu peut ôto e l’usage de passage ue se t ou e t e le itadi , à t avers les allées des champs évoluant en fonction des rotations de culture, ne demandant que peu d’i te e tio hu ai e. Cela de a de do seule e t u peu de d’ oute, de se si ilisatio s et d’i fo atio s aup s des ag i ulteu s ui ett o t su e e t u e o e olo t à pa tage et espa e ou i ie . O peut do i agi e ue ’est aussi pa le iais de l’e gage e t d’aut es a teu s du te itoi e, ue so t la ille, les lus à l’u a is e, les asso iatio s et les ha ita ts, d jà se si les à es uestio s sur le territoire Rennais, sont un bon point de départ pour engager ce type de projet.
ANNEXE : Situatio de la fe e de Ve a d ANNEXE : Photog aphies des dispositifs de up atio is e pla e autou de l’e ploitatio 52 P opos o al o : le . . / Sai t-B ieu , CAUE des Côtes d’A o , au af de l’a hite tu e ° / Co f e e « A hite tu es et pa sages ag i oles »
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• A hite tes – bâtiments agricoles : Une seconde agence à vue le jour en 2010, dans le 1er arrondissement de Lyon. Elle est constituée de huit personnes. Elle consacre une grande partie de son temps à concevoir des architectures agricoles. Ceux-ci sont principalement construit en bois local, visant sou e t à dui e les i pa ts e i o e e tau , à i i ise l’e p ise âti, à po d e aux attentes des agriculteurs, au bien-être animal, tout en proposant des formes contemporaines.53 Mais ette sp ialisatio ’est pas pa due da s l’e se le du pays. Les ag i ulteu s fo t sou e t appel à des st u tu es i te es, u’o leu a o seill . La raison pour laquelle les agriculteu s e se se te t pas o e s pa la solli itatio d’u a hite te, ie t p i ipale e t du fait u’il ’e iste pas d’age e d’a hite tu e da s leu secteur. • U a istes - Acteurs du territoire : L’age e a aussi pa ti ip au o ou s de la Ville de Ge e. L’ uipe o stitu e tait pluridisciplinaire : FABRIQUES, PLAREL SA Architectes (Lausanne, Suisse), SOLAGRO Ag o o es Toulouse, F a e , RLJ I g ieu s Lausa e, Suisse . L’id e tait de le les espaces présents sur le site en réfléchissant à leur caractère polyvalent. Les prairies étaient destinées au fourrage, puis se transformaient en espace de jeux pour enfants. Les bâtiments destinés au stockage pouvaient aussi accueillir des événements, comme la Grange étable de la ferme de Vernand (les trois mois où le bâtiment était vide). « L’o je tif est ai si de e u pa u ai p odu tif, de se et pol vale t, pe s pou la apa it de l’ag i ultu e o e l e t o ile à s’allie au fo es u ai es et e fo e 54 u’u . » L’i te a tio e t e les espaces agricoles et urbains est alors souhaitée dans le p ojet et l’ag i ultu e est pe çue o e le oteu ou i ie de la ille. E fi , les p ojets d’ tudes e s su les te itoi es de Cle o t et de l’agglo atio Roa aise sont intéressants pour leurs approches contradictoires. En effet, la première à t o duit da s le ad e d’u appel à p ojet du Mi ist e de l’E ologie du D eloppe e t Durable (MEDAD) pour produire un projet de publication, intitulée « Clermont au loin » en 2011. Des prospectio s se so t d oul es autou d’espa es p iu ai s p se ta t u fo t pote tiel ag i ole. Cet ou age p opose aussi de do e des pistes alla t da s le se s d’u e ille p odu ti e, o e l’i stallatio de e ge s u ai s, la atio de pa s ag i oles, le d eloppe e t de st u tu es a ai h es ai si u’u e fle io su le de e i des f i hes bâties, pavillonnaires, commerciales ou agricoles.55 La seconde a portée sur la conception d’u pa ag i ole p ofita t d’u espa e à e o e t-là voué au développeme t d’u e zone industrielle. La volonté était de questionner les projets urbains projetés en envisageant que ses interstices soient perçus comme un potentiel nourricier plutôt que des o eau d’espa es e ts e la s da s ses zo es o e iales et i dust ielles. Et ainsi permettre : « L’i stallatio de ouveau ag i ulteu s p oduisa t da s ou pou la ville »
ANNEXE : Toitu es g talis es, âti e ts d’ le age / Bo e al-su -A e Site de l’age e FABRIQUE ; http:// .fa i ues-ap. et 55 ANNEXE : L’agglo atio Roa aise et les p opositio s du te itoi e du Cle o t
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En guise de conclusion générale et à la lecture du cour ouvrage de Rémi Janin56, je p opose de te i e su u e liste d’e jeu fo ts pou appo te u d but de réponse à la problématique abordée : Les interrelations entre les formes urbaines et les formes agricoles dans l'aire urbaine rennaise sont-elles un frein ou un moteur pour nourrir la ville ?
La ille s’est d elopp e sa s is e ag i ole et ou i ière. Cela a pour conséquence de réduire les champs des exploitations en les contraignant dans les espaces de plus en plus limités. En France, nous sommes passés de 63% de surfaces agricoles en 1960, à un espace qui représente seulement la moitié de nos surfa es aujou d’hui. Les te itoi es diffi iles o t été laissé aux espaces forestiers. Les terres qui sont souvent les plus fertiles sont grignotées pa l’u a isatio . L’e jeu des a teu s : Mett e l’a e t su le dialogue e t e ses a teu s e ati e d’a nagement, dont les agriculteurs font parties, réside à trouver un équilibre représentant les réalités locales et la population agricole, en dépassant par la mise en place de documents réglementaires, simples et compréhensifs par tous. L’e jeu de ualifi ation : O peut ualifie plusieu s t pes d’ag i ultu e p iu ai es : l’O ie tatio ag i ole t aditio elle de g a de ultu e, l’Ag i ultu e d’e i o e e t, et l’Ag i ultu e de loisi s et de se i es, e )o e Ag i ole ou zo e Natu elle, e oh e e avec le SCoT, le PLU, le PADD, appartenant à un champ urbain ou encore au PLA. Le p o l e a tuel side su la p opo tio do e à ses t pes d’ag i ultu es afi de d eloppe des o ditio s d’ galit s et de oh e e au sei des te itoi es. Les aleu s et les i t ts di e ges selo les i te e a ts, le pou oi de d isio et d’a tio s, fo tio a t pa seau d’i flue es, pa le o te te so iologi ue, o o i ue, législative et politique. L’e jeu pa sage : Les espaces paysagers dessinés par la mise en culture sont toujours pensées de manière productive. Un agriculteur va tailler ses haies pour le passage de son t a teu , les tes o t pi ti e les sols. L’espa e ag i ole est e o ti uel ou e e t suivant spécifiquement les pratiques agricoles. Pour un architecte, un urbaniste ou un pa sagiste, le ega d su es espa es ’est pas si diff e t. Cela peut ous o ue des projets spatiaux, des projets paysagés, chargé en usages, qui peuvent parfois heurter les agriculteurs. Pourtant en replaçant nos outils d’a al ses de te itoi es u ai s et u au p se ts da s os esp its lo s de l’ la o atio d’u p ojet ue so t le uestio e e t du o te te, l’e soleille e t, la topog aphie, l’eau, le e t, les flu , l’o ga isatio âti et parcellaire, la présence de « dents-creuses » ou de d laiss s, et …, o peut assu e t répondre aux problématiques agricoles et paysagères. L’e jeu ou i ie : La ille et la a pag e o t sou e t t u s’appa e e t, pou ta t l’ag i ultu e est i disso ia le de la ille. A-t-o ou li ue l’ag i ultu e pa ti ipe de a i e vitale et indispensable à la ie e ille puis u’il faut ou i les itadi s. Il faut s’i te oge p ala le e t su la pote tialit ou i i e d’u espa e a a t de âti . Il faut décloisonner les « mondes agricoles et citadins » pour permettre une vision globale et partagée de ses espaces.
LA VILLE AGRICOLE : L’ag i ultu e it u e olutio u ai e sa s p i ilisatio p ofo d» R i Ja i , Editio Ope field,
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de t t aduisa t u
ha ge e t de
ANNEXE
ANNEXE 32 : Photographies du Magasi Dou’z A o es
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ANNEXE
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ANNEXE ANNEXE 33 : Champ urbain, SCoT, PADD : Problématique du développement urbain
ANNEXE : Photog aphies des Magasi s B i d’He e à Vezi -le-Co uet et Cha tepie
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: Cha p u ai , SCoT, PADD : P o l
ati ue du d eloppe e t u ai
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ANNEXE
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ANNEXE
ANNEXE
: Magasi Fe
ANNEXE
: Photog aphie des p odu teu s à l’i itiati e du p ojet
ie s du oi
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ANNEXE ANNEXE 38 : Mon bon marché Magasin
ANNEXE
: Magasi s de Re
ANNEXE
ANNEXE
es et la F ai h’Bo
/
: Photo a a e à lait
: Photo a a e à lait de Mo delle 100
ANNEXE
ANNEXE 41 : Façade de Dy-By-Day et David Sene dans son magasin
ANNEXE 42 : Les shémas de distance Catherine Darrot 101
ANNEXE
ANNEXE
: Ja di Fa iliau et Ca a o de la Bi ti ais
ANNEXE 44 : L’e pla e e t des a s de o post 102
ANNEXE ANNEXE
: Pla d’i te e tio du p ojet Vilai e-A al
103
ANNEXE
ANNEXE 46 : Situation du Jardin des Milles-pas
ANNEXE
: Photog aphies du Vieu - ille, lo s de l’
e e t FAT
ANNEXE et ANNEXE : L’espa e de Fe e d’A e i Tou a ie Poulaille : septe e 104
ANNEXE
ANNEXE 51: Le collectif SDE 2017 au MarchĂŠ des Lices
ANNEXE 50: Carte des association du GRAPPE
Le ramassage des pommes 105
ANNEXE
ANNEXE 52: photographies du Jardin et des bacs
ANNEXE
: Situatio de la fe
e de Ve a d 106
ANNEXE
ANNEXE : Les dispositifs de up atio s is e pla e autou de l’e ploitatio
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ANNEXE
ANNEXE
: Toitu es g talis es, âti e ts d’ le age Bo e al-su -A e
ANNEXE 56 : L’agglo atio Roa aise et les espaces à investir Une proposition du territoire du Clermont 108
ANNEXE QUESTIONS AUPRES DES PROFESSIONNELS GRIEF_ p ojet FRUGAL VR pou toute uestio / p RICHARD No ie : LE VILLAIN Flo ia : / No
de la st u tu e p ofessio
isio , ous pou ez ous o ta te : / oe ie. i ha d@ e es.a hi.f / flo ia .le illai @ e es.a hi.f elle : Les Ve ge s de l'Ille
/ A ti it s e es le age, p odu tio id i oles ✔ Vous o e a t : / No et p o / Âge : a s.
ali e... : A tivit s a o i oles,
de l'e ploita t i te og : Le Huge Etie
e
/ Depuis o ie de te ps t a aillez- ous da s l'ag i ultu e ? Quelle aiso s ous o t e à t a aille da s e do ai e p ofessio el ? Depuis a s / « Ap s a oi u e Af i ue, S l ie sa pa te ai e s' tait sp ialis e da s l'ag i ultu e iologi ue et Étie e se fo ait e ag o iologie au CFPPA du Rheu . Il ous a se lait i t essa t de pou oi a asse os p op es po es et les e d e e suite e di e t. Nous a o s p is la suite de o g a d-p e ui s' tait i stall e a a t de pa ti à Ro ill ??? et de o p e ui s' tait i stall i i e . Mo g a d-p e tait e pol ultu e et le age, o e uasi tous les ag i ulteu s de l' po ue. Ils a aie t d'ailleu s tous des po ie s su leu s te es et p oduisaie t tous du id e, oisso t s ou a te se ie à tous les epas. Il s'agissait aussi de ela e la fili e du id e fe ie ui tait e t ai de dispa aît e da s les a es ». / Depuis o Depuis
ie de te ps t a aillez- ous da s l'e t ep ise ? a s.
/ ètes- ous o igi ai e de la o u e ? Ha itez- ous au sei e de la fe e ? Si o , da s uelle o u e ha itez- ous ? Oui je suis o igi ai e de la o u e. Je suis da s ette fe e. Oui j'ha ite e o e là. ✔ Co e a t l'e t ep ise : /A e de atio de l'e t ep ise : , date de la atio des Ve ge s de l'Ille. / No e de sala i s da s l'e t ep ise : e plois à te ps plei + e plois saiso ie s / Pou uoi a ez- ous d id d'i stalle
ot e e t ep ise da s ette o
u e? 109
ANNEXE H itage fa iliale. P o i it ag i ultu e iologi ue.
ave Re
es, pe
et de
alise le p ojet e
/ Pou uoi e hoi de p odu tio ? Le hoi du io : Il a a s, le id e tait la oisso t aditio elle du Pa s de Re es, p oduite et o so e da s les fe es ui avaie t, toutes, u petit ve ge . Depuis, les ve ge s dispa aisse t p og essive e t et e so t pas e pla s et le id e est p oduit esse tielle e t pa des e t ep ises i dust ielles. Da s e o te te, ot e a itio tait de p odui e u id e de ualit , à pa ti du savoi fai e t aditio el. « Nous souhaitio s ela e le id e fe ie t aditio el a e it es t s i po ta ts da s la p odu tio du id e : fe ie , iologi ue, sa s-sulfite, a e u e ep ise de ousse tei tu ielle » / Faîtes- ous aussi d'aut es a ti it s à ôt de la p odu tio ? T a sfo atio , e tes, p dagogie... Oui, de la t a sfo atio jus de po e, id e, ap itifs / Ve tes : sa edi ap sidi e ve tes di e tes su l'e ploitatio ; B i d'He e ; S a a e Bio ; estau atio olle tive ; pe ie Vit ; a ge io . / P ati uez- ous u e ag i ultu e iologi ue ? Si oui, p isez la uelle et les aiso s de e hoi de p ati ue. Si o , se iez- ous i t ess s pa elle- i à l'a e i ? Oui, Le hoi de l’ag i ultu e iologi ue ’est i pos d s le d pa t pou p ot ge la sa t du o so ateu , a lio e la iodive sit , la ualit du pa sage, des sols et de la essou e e eau. Nous souhaitio s pa ti ipe à u d veloppe e t lo al oh e t du poi t de vue e vi o e e tal ais aussi so ial et o o i ue. ✔ Co e a t le fo ie : / Quel est le suppo t de p odu tio p i ipal ? su fa e te est e, ho s-sol … Ve ge s su plusieu s pa elles. / Quelle est la su fa e totale de l'e ploitatio ? âti + su fa es ag i oles Quelle est la su fa e totale ag i ole utilis e ? Quelle su fa e totale de âtis ? fe e, ha ga s et ... Ha au total. : pla tatio de ha de ve ge s de po es à id e su les te es fa iliales de la Foui a di e : les p e ie s id es so t p oduits ai si ue du jus de po e ave du at iel d’o asio da s la g a ge de la fe e. Nous ep e o s ha de vieu ve ge s su des te ai s e oteau , à Mo t euil su Ille et Fei s. : a ue u e ouvelle tape. Nous pla to s ha de ve ge de po es de ta le : pla tatio de ha de jeu es ve ge s e e pla e e t des ve ge s t op âg s
110
ANNEXE / Quelle est la pa titio de os te ai s ? dispe s s, eg oup s U e g a de pa tie est g oup e autou de l'e ploitatio , si o d'aut es ve ge s so t situ s plus loi M lesse, Mo t euil su Ille et Fei s . / Quel est le zo age de os te ai s ? )o e ag i ole, à u a ise ? [Voi pla de zo age]. P i ipale e t e zo e N, pe et de p ot ge les ve ge s. Mais pose des p o l es au ag i ulteu s souhaita t te d e leu s âti e ts d'e ploitatio . / A ez- ous o aissa e de p ojets u ai s autou de ot e e t ep ise ? Se tezous u e p essio fo i e de la pa t de olle ti it s / p o oteu s ? P o l es li s à la zo e N : l'e ploita t a u p ojet de o st u tio d'u ouvel espa e de sto kage + agasi pou les ve tes du sa edi L'e ploita t 'a plus assez de pla e . Toutefois, u efus de PC a e zo e N. Il faut ue le p ojet soit atte a t à u e aut e o st u tio d jà e ista te. Le p fet efuse u ha ge e t de zo age. La fe e voisi e La Hauti e a elle ussi à o st ui e u ouvel ha ga e zo e N «e de t st u tu el » : l'e ploita t a eau oup de va hes, eau oup d'efflue ts, il fallait o st ui e u ouveau âti e t. Il a do ussi à go ie u ouveau âti. Aujou d'hui, il e s'e se t pas o e p vu sto kage de l et t a teu s . L'e ploita t o aît ie les pe so es de la SAFER e ui a pe is de fa ilite le p ojet. Cas de Les Aul a s Go ide : u e ole p iv e a t a ag e da s u e a ie e fe e, u e e ploitatio de oi s ovatio pat i oi e . Bel-ai : pe is de o st ui e diff e ts. Co st u tio de loge e ts e lo atio . R ovatio des a ie s âtis : au fi al, dest u tio des a ie s âtis. ✔ Co e a t le âti : / Quelles so t les a es de o st u tio / e te sio / ha ilitatio des âti e ts ag i oles ? A ez- ous des pla s de o st u tio ? Si oui, se ait-il possi le de les o te i ? opie : u âti e t de ² uip d’u e ave, d’u e ha e f oide, d’u espa e atelie de t a sfo atio , d’u espa e pou le ali age et le o ditio e e t des po es de ta le, d’u espa e la o atoi e pou le suivi des p oduits. Les a ie s âtis ag i oles so t edist i u s : atelie de e uise ie pou so fils, i stallatio d'u e e ploitatio Biozh i e ... + p ojet de o st u tio a tuel pou a ueilli sto kage + agasi / Quels so t les a La p o i it ave L'a essi ilit est o st uit au dessus fe e. « Il a du o de à
a tages et u'app iez- ous da s ot e e ploitatio ? Re es ui pe et d'avoi u e fo te lie t le e io. o e depuis Sai t-G goi e, heu euse e t u po t a t de la voies Re es-St Malo et pe et de d se lave le i ule da s les ale tou s, e ui pe
et d'a ueilli plusieu s 111
ANNEXE a ti it s su l'e ploitatio
atelie de
e uise ie, Biozh, uel ues a tistes... ».
/ Quels e so t les poi ts fai les ? T ouve du fo ie este t s diffi ile, vive o u e e. U e g a de pa tie des te es autou de la fe e ui taie t à ve d e o t t att i u es à la Hauti e. ✔ Co e a t la
o ilit :
/ Selo ous, est-il fa ile d'a de à ot e e t ep ise pou ous, os e plo s, et le pu li si esoi . Souhaite iez- ous e d e ot e e t ep ise plus isi le au pu li ? Oui, u e p o i it vide te ave Re es et les o u es p iph i ues au o d de Re es. Mise e pla e de pa eau de di e tio . / L'a essi ilit au pa elles ag i oles est-elle ais e ? dista e, te ps, oi ies, flu de oitu es... E pli uez pou uoi. Quelle dista e pa ou ue pa a ? esti atio Elle est fa ile pou les pa elles p o hes, diffi ile pou les aut es i utes de oute . / Pou les e t ep ises a ueilla t du pu li : Selo ous, est-il fa ile de se e d e à ot e agasi ? oitu e, lo, t a spo ts e o u Oui, u e p o i it vide te ave Re es et les o u es p iph i ues au o d de Re es. Mise e pla e de pa eau de di e tio . / Est-il si ple de s' statio e ? oitu e, lo U pa ki g e iste et se a a ag ave le ouveau âti e t, s'il se o st uit. Pas d'a eau à v los, si te te il a esoi ... oi s de is ues de vols . ✔ Co e a t l'a e i de l'e ploitatio : / A ez- ous u p ojet de d age e t, d'e te sio âti et fo ie ag i ole ou de ha ilitatio ? Si oui, p isez uels so t-ils. Oui, p ojet de o st u tio d'u espa e de sto kage et agasi , pa ki g. Possi ilit d'a hete de ouvelles te es si l'o asio il a. / Souhaite iez- ous ous di e sifie ? a ueil de pu li , i uits- ou ts... D jà fait. / Souhaite iez- ous e d e auto o e e g ti ue e t ot e e ploitatio ? Si oui, pou uelle s aiso s ? Oui, e le t i it ota e t. Aujou d'hui, elle est e o e eve due à EDF. Si o : up atio des eau us es pou a ose les ve ge s.
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ANNEXE QUESTIONS AUPRES DES PROFESSIONNELS GRIEF_ p ojet FRUGAL VR pou toute uestio / p RICHARD No ie : LE VILLAIN Flo ia :
isio , ous pou ez ous o ta te : / oe ie. i ha d@ e es.a hi.f / flo ia .le illai @ e es.a hi.f
/ No de la st u tu e p ofessio elle : Fe e Meul’ , A a Soiz visite effe tu e le / / / A ti it s e es le age, p odu tio ali e... : A tivit s laiti es, f o ag es, aou ti e, Veau et oeuf olis de kg su o a de , poulet e tie , te i e et illette , œuf, jus de po e et id e. ✔ Vous o e a t : / No et p o de l'e ploita t i te og : M Yoa LIGER / Âge : … a s.
LIGER et MME
A
e-Soizi
/ Depuis o ie de te ps t a aillez- ous da s l'ag i ultu e ? Quelles aiso s ous o t e à t a aille da s e do ai e p ofessio el ? Yoa , a ep is l’e ploitatio de la fe e des pa e ts d’A e-Soizi , depuis , « a o pag e a ejoi t e ». Elle a t availl de o euses a es da s la fili e ad i ist ative. U e fo atio BPREA optio t a sfo atio de p oduits laitie s. La d isio de t a sfo e le lait, à t p ise pou s u ise leu s eve us. Ils se so t do s a s pou e p ojet fo tio e. / Depuis o Depuis
ie de te ps t a aillez- ous da s l'e t ep ise ? a s.
/ ètes- ous o igi ai e de la o u e ? Ha itez- ous au sei Si o , da s uelle o u e ha itez- ous ? L’ha itatio du ouple se t ouve su la fe e.
e de la fe
e?
✔ Co e a t l'e t ep ise : /A e de atio de l'e t ep ise : / No e de sala i s da s l'e t ep ise : l’ levage + à la aou ti e + liv eu / Pou uoi a ez- ous d id d'i stalle lo alisatio H itage fa iliale.
e plois à te ps plei +
e plo
ot e e t ep ise da s ette o
à
u e?
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ANNEXE / Pou uoi e hoi de p odu tio ? Le hoi du io : « de faço iologi ue sa s pesti ides, sa s OGM » « lo s u’o p oduit os yaou ts o et ouve u e ou he de è e, u’o e t ouve pas da s les yaou ts des g a des su fa es, ’est do age, ils so t pou ta t i po ta ts… ». / Faîtes- ous aussi d'aut es a ti it s à ôt de la p odu tio ? T a sfo atio , e tes, p dagogie... Oui, de la t a sfo atio de lait : aou t, jus de po e, id e / Ve tes : ve d edi ap s- idi e ve tes di e tes su l'e ploitatio de h a h, a h s de Mau e de B etag e, estau atio olle tive, Plus de lieu agasi s su : https:// .a a-soiz. o / os- agasi s/ le plus p s de Re es ta t LECLERC DRIVE BRU), et jus u’à k autou de la fe e. E ave le d veloppe e t d’u atelie « volaille de hai » et l’a iv e de poules po deuses poules de Ma a s , a ueil d’e fa ts. Le ve ge po ie s a ive da s le e te ps, ais ous ’avo s pas eu plus d’i fo atio s su pla e…. / P ati uez- ous u e ag i ultu e iologi ue ? Si oui, p isez la uelle et les aiso s de e hoi de p ati ue. Si o , se iez- ous i t ess s pa elle- i à l'a e i ? Oui, Le hoi de l’ag i ultu e iologi ue ’est fait e . / ètes- ous i t g s à u GAEC G oupe e t Ag i ole d'e ploitatio e o u ? Si oui, pou uoi ? NON, ais La fe e d'A a Soiz vie t a ejoi t le seau atio al "I vitatio à la fe e", p e ie seau de p oduits laitie s fe ie s io e F a e. ✔ Co e a t le fo ie : / Quel est le suppo t de p odu tio p i ipal ? su fa e te est e, ho s-sol … Voi la photo p ise su pla e : he ta es a essi le au va hes he ta es de ales, he ta e de aïs he ta es e he e. / Quelle est la su fa e totale de l'e ploitatio ? âti + su fa es ag i oles Quelle est la su fa e totale ag i ole utilis e ? Quelle su fa e totale de âtis ? fe e, ha ga s et ... Bâti : – o st u tio des p e ie s âti e ts – e veloppe et a ueil du pu li pou la ve te di e te D tails de la e ie i fo atio s ti es du site i te et : • apa it de p odui e aou ts pa se ai e • atelie de p odu tio : pi e de fa i atio , ha es f oides, d’u e ellule de ef oidisse e t apide, d’u e tuve, d’u espa e plo ge, d’u e pi e de sto kage. – e te sio sta ulatio - e t ep ise de Ve -su -Sei he – Ag iPla . Pou a ueilli les va hes de l’e ploitatio – âti e t de sto kage, a io de liv aiso , t a teu s 114
ANNEXE
/ Quelle est la pa titio de os te ai s ? dispe s s, eg oup s U e g a de pa tie est g oup e autou de l'e ploitatio , si o d'aut es ha ps so t situ s da s le village voisi Ca pel à k et à i utes e voitu e . / Quel est le zo age de os te ai s ? )o e ag i ole, à u a ise ? [Voi pla de zo age]. P i ipale e t e zo e A, pe et de p ot ge les ha ps. Pas de e a ues pa ti uli es, a se e de p essio fo i e. / A ez- ous o aissa e de p ojets u ai s autou de ot e e t ep ise ? Se tezous u e p essio fo i e de la pa t de olle ti it s / p o oteu s ? Au u p ojet ’est p vu autou de la fe e. Pa o t e, o peut e a ue l’histo i ue de St-Melai e, le « village » da s le uel se t ouve la fe e, et l’ volutio de la o st u tio des ha itatio s l’e tou a t. ✔ Co e a t le âti : / Quelles so t les a es de o st u tio / e te sio / ha ilitatio des âti e ts ag i oles ? A ez- ous des pla s de o st u tio ? Si oui, se ait-il possi le de les o te i ? E p ojet, ouveau âti e t de fou age / Quel t pe de E o o ie : « au de o so e,a Ai si les o so
hauffage/Cli atisatio utilisez- ous ? i eau e ie, la o so atio de l’eau est i po ta te, au lieu hete u s st e de d’eau gla , pou a he e s st e fe » atio s d’eau so t duites.
/ Quels so t les a a tages et u'app iez- ous da s ot e e ploitatio ? L’ouve tu e de la e ie, ui est u gai o o i ue. Aut e ve ati , ti e du site i te et : "U tie passio a t et a i ui ous o upe du ati au soi et ous e plit de la satisfa tio de fai e olue la fe e da s le espe t de la te e, et a e le sou i du t a ail ie fait." A e-Soizi / Quels e so t les poi ts fai les ? Le lait ui ’est pas t a sfo à la fe e pa à La talis Vit , Po tiv ui so t loig es de l’e ploitatio . Cette dista e ’est pas dût a u hoi de la pa t de l’ag i ulteu puis u’u g oupe La talis l’He itage, plus p o he de la fe e se situe p o he de la fe e, alheu euse e t elle e s’o upe pas du lait io ! ✔ Co e a t la
o ilit :
/ Selo ous, est-il fa ile d'a de à ot e e t ep ise pou ous, os e plo s, et le pu li si esoi . Souhaite iez- ous e d e ot e e t ep ise plus isi le au pu li ? 115
ANNEXE Oui, pa o t e, ous avo s pu e a ue ue les lie ts vie pa a te A aSoiz est t s visi le à l’e t e de l’e ploitatio .
e t e voitu e. U e
/ L'a essi ilit au pa elles ag i oles est-elle ais e ? dista e, te ps, oi ies, flu de oitu es... E pli uez pou uoi. Quelle dista e pa ou ue pa a ? esti atio Pas de diffi ult s / Est-il si ple de s' statio e ? oitu e, lo L’e ploitatio e poss de pas de pa ki g, pa o t e la ou est suffisa g a de pou le statio e e t.
e t
✔ Co e a t l'a e i de l'e ploitatio : / A ez- ous u p ojet de d age e t, d'e te sio âti et fo ie ag i ole ou de ha ilitatio ? Si oui, p isez uels so t-ils. Oui, p ojet de o st ui e u ouveau âti e t de fou age / Souhaite iez- ous ous di e sifie ? a ueil de pu li , i uits- ou ts... D jà fait, ais souhaite e e o e de ouveau aou ts. / Souhaite iez- ous e d e auto o e e g ti ue e t ot e e ploitatio ? Si oui, pou uelle s aiso s ? Oui, e le t i it , e o st uisa t le ouveau âti e t, il souhaite ett e des pa eau solai es Sa a tio ua t à la aiso : « C’est id al pou l’e i o e e t ! » /.Notes pe so
elles:
Le petit plus de ette fe e est le pe so age i ve t autou de la i e, ui est u e fe e, et so site i te et t s d velopp , o p e a t ota e t des e ettes de uisi e. Le ouple a fait appel a u p ofessio el de la o u i atio pou « ett e e a a t leu s p oduits da s les a o s de supe a h s. » O t ouve aussi eau oup d’a ti les de p esse o e a t la fe https:// .a a-soiz. o /la-p esse-e -pa le/
e:
116
ANNEXE Co pte- e du du e dez-vous ave A el se Fe e, espo sa le u a is e-fo ie à la ha e d'ag i ultu e. . . , h ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Su le futu PLUi de Re es M t opole : u diag osti su l'ag i ultu e da s l'EPCI a t alis pa l'AUDIAR sa s l'a is et les o p te es de la ha e d'ag i ultu e. La ha e d'ag i ultu e est toutefois i te e ue e phase de o e tatio so t o ga is es u io s pou se teu s de la t opole . D eptio de la ha e d'ag i ultu e de e pas a oi pa ti ip au diag osti .Les gles o e a t les i pla tatio s de ou eau âtis ag i oles o t t e assouplies afi de pe ett e au ag i ulteu s d'a oi oi s de diffi ult s à d eloppe leu s a ti it s o o i ues. Pou e e ple : e zo e N, des o es assez d asti ues e iste t aujou d'hui et e pe ette t pas de e de ou eau âtis ag i oles à oi s de de âtis e ista ts. Aussi, il 'est pas possi le de o st ui e au delà d'u e hauteu de , 'est le as à Sai t-G goi e afi de li ite l'i pla tatio de oîtes de uit [Ce ui peut e pli ue le efus de PC au Ve ge s de l'Ille a e u p ojet à oi s de de l'e ista t]. Ai si, da s le ou eau PLU le PC de a plutôt espe te des gles d'e p ise au sol i pla tatio s, su fa es, hauteu s . Il au a aussi e tai e e t u e fo e e t des zo es N et NP atu elle p ot g e afi de li ite e o e plus l'u a isatio la ha e d'ag i ultu e est t s o e e pa ette p o l ati ue de li itatio de o so atio du fo ie . Co e a t les loge e ts pou les e ploita ts : il ' a au u lie a e le zo age : il faut pou oi p ou e ue l'e ploita t a essit à ha ite su le site où il t a aille. Il doit aussi espe te e tai es gles : t e à oi s de ou selo les o u es du âti e ista t, ou t e atte a t. - P o l ati ue de la t a s issio des ie s ag i oles : da s de o eu as, il ' a pas de t a s issio de la fe e ap s la p ise de et aite. L'a ie e ploita t d ide alo s de este ha ite su so a ie lieu de p odu tio . Le is ue : ue les fe es de ie e t peu à peu toutes des ha eau , supp i a t do l'a ti it ag i ole. Il de ie t alo s i possi le ou uasi-i possi le de i t g e u e a ti it ag i ole e suite . De plus, les âtis ag i oles p e e t o e t de aleu lo s u'ils so t a ag s e loge e ts le p i des ie s... = sp ulatio t s fo te au po tes de Re es. - Su les a o ds de pe is de o st ui e pou les e ploita ts : e th o ie toute zo e N ou A est i o st u ti le, sauf d ogatio du ai e ui p e d pa fois le is ue d'a o de le pe is t s a e . Le ai e p e d la espo sa ilit et assu e le hoi de ouloi sau ega de de l'e ploi ag i ole su sa o u e. Ce i est plutôt possi le da s des zo es u ales. - U pa ado e su Re es M t opole : il e iste u e ita le p essio fo i e su RM a e u e t op g a de o so atio des te es ag i oles pou i pla te de l'ha itat ou des zo es o e iales. Pa ado ale e t, la de sit est t s le e o pa e à d'aut es illes, li ita t do l'a tifi ialisatio des te es. Ce 117
ANNEXE sultat est dû à la t s fo te p essio d og aphi ue a e u e aug e tatio de populatio t s i po ta te + ha ita ts su RM / a . Les o u es situ es e ou o e 'o t ue de l'espa e à off i à leu s ha ita ts : 'est da s ette zo e ue l'o et ou e les oi s fo tes de sit s et les plus g a des o so atio s de fo ie s. Ce p o l e a t li it g â e au PLH de Re es M t opole ui a aug e t la de sit des )AU. A e la ise de , il a eu u e aisse o sid a le des PC da s e t pe de o u es loge e ts → loge e ts pa a . Depuis , ça epa t fo te e t e hausse. - Les espa es à u a ise : pou la p iode , e so t plus de , ha ui so t do s à t e u a is s selo les S oT e Ille et Vilai e, do t , juste pou le pa s de Re es. - l' o o ie ag i ole e B etag e : % des a ti it s eto es so t li es à l'ag oali e tai e p odu tio , t a sfo atio , t a spo ts, e allages et ... . L'ag i ultu e, 'est aussi e plois su RM. L'ag i ultu e u ai e 'est pas l'a e i de l'ag i ultu e, e tout as pas de a i e i po ta te - u e o u e e ave les a tivit s de loisi s : il e iste des pseudo a ti it s ag i oles a e de petits le eu s e is, outo s... ui o t les it es à de e i des e ploita ts p ofessio els et e p ofite t alo s pou o st ui e leu loge e t e plei a pag e. Atte tio : les a ti it s uest es so t o sid es o e des a ti it s ag i oles p ofessio elles, à e pas o fo d e a e u e a ti it de loisi s. - su la dive sifi atio : il s'agit d'u p olo ge e t de l'a te de p odu tio : il peut s'agi de e tes, de alo isatio des ie s pat i o iau ... C'est u e otio assez la ge. Cette di e sifi atio a des a a tages alo isatio d'u e p odu tio lo ale et des d fauts : la alo isatio des âtis e gîtes u au peut t e u p o l e da s l'a e i a il e se a plus possi le pou u jeu e ag i ulteu de fi a e de tels ie s pou l'i stallatio de so a ti it ag i ole ou e pou la si ple ep ise d'u e e ploitatio ag i ole . Aussi, il a u ph o e de et aite de l'a ti it ag i ole da s de tels espa es o up s pa des loge e ts : les ha ita ts e eule t plus d'a ti it s ag i oles a ause t t op de uisa es. E o te tieu , ie sou e t, le juge a plutôt d fe d e l'ha ita t et a de a de à l'e ploita t d'adapte ses a ti it s pou e plus e de uisa es t ou les de oisi age : su les ph to ps hose? , passage des e gi s, outes sales... . - i d pe da e des p o du es ui pe ette t à u po teu de p ojet de s'i stalle : plusieu s p o du es so t essai es : auto isatio d'e ploitatio DDTM , d te tio de heptel, auto isatio s sa itai es, auto isatio d'u a is e. L'i d pe da e des p o du es est u e o e hose, ais el e du pa ou s de o atta t pou le po teu de p ojet. A ote , l'a is de la ha e d'ag i ultu e pou les PC este fa ultatif. - a hite tu e, u a is e et ag i ultu e : il ' ha e d'ag i ultu e. La pe so e i te og e ote u a hite tu ales, a e de plus e plus de âtis e a dage da s l'e i o e e t a a do p og essif des a dages
a pas d'a hite tes à la e olutio des fo es ois ui s'i t g e t ieu e tôle a e des a des 118
ANNEXE olo es . Se e seig e aup s du CAUE ui a alis plusieu s do u e ts à e sujet. Co ta te Ja ues Cha le au sujet de la ha te des p es ipteu s G oupe e t d'i t t o o i ue GIE ou Philippe B ia t . Il a u e aie uestio su les flu a atio , e pas la ge des espa es de p odu tio et de et aite e t... . R alise u âti ag i ole est t s te h i ue, et la o eptio doit ai e t po d e à des esoi s p is. Do u e t à t l ha ge de la Cha e d'ag i ultu e -> GUIDE. La pose de pa eau solai es est i t essa te pou alise u o pl e t de e e us. U p o l e se pose a su la gestio de es de ie s lo s des e e tes de a t-o disso ie pa eau et toitu e? → p o l es ju idi ues e ue . Su la uestio des olie es, il ' a pas de p o l e à ulti e a e elles- i, elles e p e e t pas de pla e et e e t pas de uisa es. Aujou d'hui, tous les p ojets d' olie es e Ille et Vilai e o aisse t u o te tieu . Su les ha ps u ai s : a o de u i ue e t pa les uestio s du pa sage et de p se atio des te es ag i oles. Da s l'id e, outil i t essa t. Mais e tie t pas e o pte de la alo isatio de l'a ti it ag i ole, la ha e d'ag i ultu e ' tait pas fa o a le au ha ps u ai s lo s de lo s du e S oT. Il s'agit plus d'u outil de a keti g te ito ial ue d'u ai pla d'a tio s. Il ' a pas de d li itatio s selo les ais esoi s ag i oles. O de ait ed fi i leu s p i t es e i t g a t toutes les e ploitatio s et su tout le âti ag i ole e o e e a ti it pou ite u'elles soie t u a is es. La LGV : e Ille et Vilai e, 'est k pou ha de te es ag i oles a tifi ialis es + h pou o pe satio ologi ue...Le p ojet de Not e Da e des La des se a d te i a t uestio de e u e ou elle lig e de t ai pou elie Na tes et Re es... .
119
ANNEXE Co pte- e du DDTM Re o t e ave M Cha o le
/
/
se vi e d' o o ie ag i ole
- e pilie : → FEAGA : su e tio s eu op e es aides i di e tes, sto kage de la su p odu tio . O i stau e des uotas, « o fe e les o i ets ». O ite ai si la su p odu tio et la hute des ou s. Le gel des l s. E , fi des uotas, hute des p i . Su e tio s pou dest u tio de la su p odu tio . Plus o a de su fa es et plus l'ag i ulteu a u histo i ue i po ta t, plus les aides so t i po ta tes. pilie : ofi a e e t FEADER a e le o seil gio al. O i ite au p ojet effet de le ie , fi a e e t su u e p iode de a s. Su e tio s pou tout p ojet e te sio , e o e sio , ha ilitatio ... PCEA → aides au âti e ts. - pilie : politi ue des st u tu es → auto isatio ad i ist ati e pou a oi le d oit de ulti e . Il s'agit i i plutôt de fa o ise les petites e ploitatio s. - e GAEC, paie e t edist i utif, + de su e tio s att i u es, e e a he te ps plei o ligatoi e su l'e ploitatio . - Selo lui, st u tu atio fo te de la ha e d'ag i ulteu s, ais a ue de st u tu atio des i uits- ou ts. E e ple de l'ADAJE ui s'est st u tu autou d'u e ag i ultu e du a le, a e a ueil de pu li s. - La Coope l > « p oduits à la fe e », p oduits de l'usi e e dus da s des agasi s de fe e. P oduits pas fo e t e i uits- ou ts a p o l ati ue de la p o e a e : d'où ie t la ia de ? - CDPENAF : lutte o t e le g ig otage fo ie . « La CDPENAF peut t e o sult e su toute uestio elati e à la du tio des su fa es atu elles, fo esti es et à o atio ou à usage ag i ole et su les o e s de o t i ue à la li itatio de la o so atio de es espa es ». Loi d'ave i : o pe satio de la pe te ag i ole lo s de p ojets d'a age e ts aut e u'ag i oles. G a de diffi ult à d fi i la o pe satio selo M Cha o . Les odalit s d'appli atio de la otio de o pe satio ag i ole i t oduite pa la loi d'a e i du o to e a ti le L - - du ode u al so t fi es pa le d et du août . « Les p ojets de t a au , d’ou ages ou d’a age e ts pu li s et p i s fo t l'o jet d'u e tude p ala le si pa leu atu e, leu di e sio et leu lo alisatio , ils so t sus epti les d’a oi des o s ue es gati es i po ta tes su l’ o o ie ag i ole lo ale. L' tude o p e d u e des iptio du p ojet et l'a al se de l' tat i itial de l' o o ie ag i ole du te itoi e o e , les effets positifs et gatifs du p ojet ai si ue des esu es o pe sa t le pote tiel ag i ole pe du ».« Les esu es o pe satoi es, disti tes des esu es o pe satoi es ologi ues et des esu es o pe satoi es i di iduelles p oie t u e o pe satio o o i ue et olle ti e. Ai si, elles peu e t p e d e des fo es di e ses : fi a e u p ojet ag i ole lo al, alise des t a au d’i igatio , di e sifie des a h s et des i uits de 120
ANNEXE o
e ialisatio , et ».
- PCAEA : a : Soutie au i vestisse e ts e at iels ag o-e vi o e e tau Les a tio s p opos es vise t à a lio e la o p titivit o o i ue des e ploitatio s pa des i vestisse e ts e at iels et outils favo isa t des p ati ues plus espe tueuses de l'e vi o e e t. Ce t pe d’op atio s’i s it da s le pla de o p titi it et d’adaptatio des e ploitatio s ag i oles PCAEA pou fai e fa e au e jeu d’a lio atio de la o p titi it o o i ue des e ploitatio s, da s u o te te de o u e e i te atio ale et d’adaptatio des s st es de p odu tio ssita t ota e t la ise au o es ou la fi des uotas laitie s. De plus, il doit o t i ue à la e he he de la pe fo a e o o i ue, e i o e e tale et sa itai e da s le ade du p ojet ag o- ologi ue pou la F a e. Il doit gale e t pe ett e de di i ue les ha ges d’e ploitatio , e fa o isa t la du tio de l’utilisatio d’i t a ts, les o o ies d’ e gie et l’utilisatio d’ e gies e ou ela les. Le pla s’i s it da s les o ie tatio s st at gi ues pa tag es pa l’a o t et l’a al des fili es. Il s’a ti ule a e les o je tifs d fi is da s le pla ag i ole et ag oali e tai e pou l’a e i de la B etag e P AB . O je tifs : Soute i les p ojets d'i estisse e ts fili e de p odu tio , isa t à : • •
• • • • • •
at iels ou i
at iels e lie a e u e
ode ise les p odu tio s pou u e eilleu e o p titi it , u e adaptatio au a h a oît e la ualit des p odu tio s, des p oduits, ou la aleu ajout e des p oduits, de d eloppe les p odu tio s sous sig e d'ide tifi atio de la ualit et de l'o igi e SIQO assu e la o solidatio , l'adaptatio ou la o ie tatio oi e la di e sifi atio e ati e de p odu tio ag i ole a lio e les o ditio s de t a ail, l'e go o ie, la di i utio de la p i ilit et la du tio des ast ei tes aug e te l'auto o ie de l'e ploitatio ag i ole au i eau ali e tai e, ou pa la di i utio des i t a ts ett e e pla e des p ati ues plus espe tueuses de l'e i o e e t ett e e pla e u e ag i ultu e de p isio pe etta t u e di i utio des i t a ts hi i ues, u e gestio p ise des doses ou des te h i ues ultu ales plus o o es, aug e te l'utilisatio de l'he e et des p ai ies se si les et opti ise leu s gestio s pou a o pag e ota e t les esu es ag oe i o e e tales et li ati ues MAEC 121
ANNEXE •
ett e e pla e des p ati ues o t i ua t à la alisatio d'o je tifs e ati e d'e i o e e t, g â e à du at iel sp ifi ue.
: Ce dispositif soutie t la o p titivit o o i ue des e ploitatio s ag i oles d te ues pa u ag i ulteu ou des ag i ulteu s pa des aides au i vestisse e ts de ode isatio des âti e ts ou à l’a uisitio d’ uipe e ts. Ce dispositif s’i s it da s le P og a e de D eloppe e t Ru al B etag e PDRB g pa la R gio B etag e ai si ue da s le Pla de Co p titi it et d’Adaptatio des E ploitatio s Ag i oles PCAEA de l’État. Il doit pe ett e d'appo te u e po se au e jeu d’a lio atio de la o p titi it o o i ue des e ploitatio s ota e t da s u o te te de o u e e i te atio ale et d’adaptatio des s st es de p odu tio . Ce dispositif doit gale e t o t i ue à la e he he de la pe fo a e o o i ue, e i o e e tale et sa itai e da s le ade du p ojet ag o- ologi ue pou la F a e ou pe ett e de di i ue les ha ges d’e ploitatio . O je tifs : • •
• • •
ode ise les o e s de p odu tio pou u e eilleu e o p titi it , u e adaptatio au a h ; a oît e la ualit des p odu tio s, des p oduits, ou la aleu ajout e des p oduits, à d eloppe les p odu tio s sous sig e d'ide tifi atio de la ualit et de l'o igi e SIQO ; assu e la o solidatio , l'adaptatio ou la o ie tatio oi e la di e sifi atio e ati e de p odu tio ag i ole ; a lio e les o ditio s de t a ail, l'e go o ie, la di i utio de la p i ilit et la du tio des ast ei tes, aug e te l'auto o ie de l'e ploitatio ag i ole au i eau ali e tai e, ou pa la di i utio des i t a ts.
: Co ta ts à ete i : - M Rousse Sola e - M Papi : di e teu de Supe U F a e. Au Etats g au , ha te sig alo isatio des p oduits lo au . - M Cueff : La gouët - Ja z : EdouB eizh, ali e ts io pou le tail, go e de g ai s.
e pou la
122
ANNEXE
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SITOGRAPHIE CNRTL étymologie : http://www.cnrtl.fr/etymologie/village (doc. ds Du Cange) REFORME DE 1972 : http://routes.wikia.com/wiki/R%C3%A9forme_de_1972 SOPHIE RABHI, LE HAMEAU DU BUIS : http://hameaudesbuis.com/le-hameau/historique/ AGENCE FABRIQUE http://www.fabriques-ap.net/ RURBAN , http://r-urban.net/ TERRE EN VILLE http://terresenvilles.org/ GENEVE VILLE ET CHAMP http://www.geneve-villesetchamps.ch/en-construction-2/ Le réseau Grappe, Association Arvuez http://www.reseaugrappe.org/
FRUGAL : http://projetfrugal.fr/ 126
ANNEXE
VIDEOGRAPHIE Hubert Charuel, Petit Paysan, 2017 HERBE, Mathieu Schwartz, 2001, Reportage : « 50 ans qui ont changé notre quotidien - De la petite épicerie aux courses sur internet. » VIDEO : http://www.france5.fr/laquotidiennelasuite, émission du 11 février 2017
ARTICLES DE PRESSE La fe e de de ai , olo et p osp e, e iste d jà, ous l’avo s visit e, a ti le de p esse du o to e / Ma ie Astie et Lu as Mas a ello Repo te e
Georges Guitton, PLACE PUBLIQUE RENNES, Novembre-décembre 2014. JOURNAL NUMERIQUE Ouest-France : « Mon bon marché accumule les distinctions »
03/11/2016
DRIVE COMMUN AVEC LE POLE RECHERCHE VR3-FRUGAL-GRIEF CARNET D’ADRESSE : https://drive.google.com/drive/u/0/folders/0B11AIaPKNNYId2JyUlE4djNYdzQ LISTE DE FERMES , Coopératives, paniers, organisations rurales, libre-service, les circuits ou s, o o ie lo ale, … TABLEUR COMPARATIF, Le Villain Florian, Richard Noémie
FICHE PRESENTATION FERME – FRUGAL- VR3, Florian le Villain
127
ANNEXE
Tables des matières Introduction
I-
6-7
L’ olutio des illages u au au
ou gs p iu ai s 8-19
I.1 Historique et définitions.
9-19
I.1.1 Forme et structure du village rural 1.1.a Définition du village rural 1.1.b Le village linéaire 1.1.c Le village ramassé I.1.2 Le village rural absorbé par la croissance de la ville
9 - 12 9-11 12 12 13 - 16
1.2.a Le mitage des campagnes
13-14
1.2.b. Les extensions urbaines
14
• les lotisse e ts
15
• les zo es d’a ti it s o
e iales
16
I.1.3 Quand le village rural devient périurbain
17-19
1.3.a Définition du périurbain
17- 18
1.3.b. La proximité des espaces de production et de la ville
1.3.c. Rennes : La ville Archipel Annexes partie I
18 18-19
20-21
II – Les relations entre espaces agricoles et espaces u a is s da s l’ai e u ai e de Rennes
22-51
II.1 Les interrelations entre espaces agricoles et espaces urbains
22-39
II.1.1 Les espaces agricoles sont-ils des réserves foncières ? 2.1.a. Le concept de réserve foncière da s le Code l’u a is e 2.1.b Le CODE RURAL 2.1.c La loi SRU et la loi ALUR
23-28 24-25 25-26 26-28
II.1.2 La planification urbaine et la politique alimentaire de Rennes 2.2.a Les documents de planification urbaine • Le SCOT Sh a d’o ie tatio s et de Coh e e Te ito iale (+ PADD DOO : champs urbains ) • PLU (et PADD) • Le PLH Pla Lo al de l’Ha itat 2.2.b La politique alimentaire • La Cha te • Le P og a e Lo al de l’Ag i ultu e • le pla ali e tai e te ito ial et du a le PATD
29-34 29 9-34 33-34 34 35-39 35-36 36-37 37-39
128
ANNEXE
II.2 Les Formes alimentaires et agricoles
40-50
II.2.1. Les enjeux liés à la mobilité 1.1.a Le développement des infrastructures routières (réforme de 1972) • St g goi e, la D • Le petit hapelais 1.1.b. Le remembrement parcellaire
41-44 41-43 41-42 42-43 43-44
II.2.2. Préserver durablement des sites agricoles et forestiers . .a. L’oppo tu it des ha ps u ai s
45-47 45 45-46 46 46-47
• Le ha p u ai de la Co i e : La petite Gonzée, Gevezé
1.2.b Les Zones A-N : l’att i utio des pa elles agricoles • P o l ati ue de St G goi e
II. . . L’i t g atio des fe es da s le d veloppe e t u ai 47-50 2.3.a. Le illage ue de la Fe e de Meul’ à Mau e de B etag e St Melai e 47-48 2.3.b. Une ferme « village » : le petit chapelais Chavagne 48-51 Conclusion de la deuxième partie
Annexes partie Ii
51
52-73
III – Le rôle des acteurs
74-93
III.1 Les Acteurs du Territoire de Rennes
74-84
III.1.1 Les acteurs politiques 1.1.a A l'échelle nationale : le Ministère de l'agriculture et les politiques mises en œu e . . A l’ helle lo ale : les lus e ha ge du PATD
74-76
III.1.2. Les institutions
76-78
1.2.a Les diagnostics et les avis des institutions. • Re o t e a e La ha e de l’Ag i ultu e . . Les aides pou le po tage de p ojets ag i oles et ali e tai es • Les aides financières : Politique agricole commune (PAC) : • Re o t e a e la DDTM
76 76-77 77 77-78
I.1.3 Les professionnels du domaine agricole 1.3.a Les agriculteurs : les piliers de l'offre alimentaire sur le territoire 1.3.b Les structures de production et de distribution • Magasi de p odu teu s :
78-83 78-79 79-83 79-81
74 -
129
ANNEXE • Poi t de et ait e li e-se i e : • La e te e a :
82-83
1.3.c Les oles ag i oles – E e ple de l’Ag o Ca pus du Re es • Catherine Darrot : Maître de conférences en sociologie rurale … • La Ville Vi i e - Les étudiants de la formation ADDT
III.2 – E e ples d’aut es a teu s et d’a tio s
e
es
84 84
85-93
2.1. Le milieu associatif en ville - E e ple d’asso iatio s Re aises 85-89 2.1.a Les ja di s pa tag s et fa iliau : 2.1.b « LA PRÉVALAYE PAYSANNE » : U e ou elle « ultu e de l’ali e tatio » 86 • Le ja di des illes pas : 87 2.1.c Le Réseau Grappe et ses étudiants : 88 • La se ai e de l’e i o e e t : 88-89 • A uez - Des actions : 89 . . I itiatives d’aut es villes – Exemple de Genève et de Lyon 2.1.a Ville et Champs – Genève : Les Parcs Agro-Urbains 2.2.b FABRIQUE : les frères Janin • Ag i ulteu s et pa sagistes – paysages agricoles : • A hite tes – bâtiments agricoles : • U a istes - Acteurs du territoire :
Conclusion générale Annexes partie III Annexes écrites Bibliographie
90-93 90-91 92-93 92 93 93
94 95-108 109-122 123-127
130
ANNEXE
Noémie Richard
Année 2017-2018
Quand Rennes et son aire urbaine s’engagent pour une alimentation durable Les interrelations entre les formes urbaines et les formes agricoles dans l'aire urbaine rennaise sont-elles un frein ou un moteur pour nourrir la ville ?
M
oi e de Maste
à l’ ole d’A hite tu e de B etag e
131