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La MFR, précurseur de l’alternance
Plongeons-nous dans les années 1963…
À l’époque, les moyens de communication et de transport étaient tout autres. Pas de téléphone portable, ni d’Internet où piocher des informations, et encore moins de réseaux sociaux. En 1963, les pratiques agricoles changent. Le cheval boulonnais se voit peu à peu détrôné par les tracteurs.
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À la demande des organismes agricoles et encouragées par le Ministère de l’Agriculture, les Maisons Familiales Rurales, nées en 1937, se développent rapidement. On en comptera jusqu’à 500 en France.
Porté par une poignée de parents regroupés au sein de l’Union nationale des maisons familiales, le centre de Condette accueille ses premiers élèves en septembre 1963, au sein du château de La Sève. Dans le département, il est le 4ème centre, après Saint-Venant et Campagne-les-Boulonnais réservés aux garçons, et Hucqueliers, accueillant exclusivement des filles. Les années 80 ont signé la fin de la séparation des filles et des garçons.
Pierre Delmotte dirige ce nouvel établissement, épaulé par Michel Dupont, moniteur. Le duo fait découvrir à 15 élèves de 14 ans un type de formation inédit : l’alternance. Les élèves passent alors une semaine en cours et 2 semaines sur l’exploitation familiale, pendant toute la durée de la scolarité de 3 ans. Pendant les deux semaines hors du centre, les élèves ne se tournent pas les pouces, bien au contraire. L’école de la curiosité suivant un plan d’étude, elle les invite à découvrir le monde environnant, leur demande de réaliser des travaux pratiques, d’interroger leurs proches agriculteurs, de rencontrer le voisinage... Bref, de glaner des informations ici et là à partager ensuite avec les camarades et les moniteurs lors des retrouvailles.
Les cours étaient confiés à 2 ou à 3 moniteurs. Les élèves bénéficiaient d’un enseignement général et professionnel. Ainsi, en plus de l’apprentissage des maths, du français, de l’histoire et de la géographie, ils découvraient à parts égales le vaste monde de l’agriculture, la zootechnie, la phytotechnie, la compta- gestion... Et ce, en fonction du milieu dans lequel ils étaient amenés à évoluer. Pour le plus grand bonheur des apprenants, les visites d’exploitations et les excursions dans les champs de blé faisaient partie du programme !
La MFR de Samer, précurseur en matière d’apprentissage par l’alternance, a beaucoup évolué pour s’adapter à l’air du temps. Originellement tournée vers l’agriculture, elle s’est ouverte sur le monde rural, à la mécanique, à l’environnement, à la fleuristerie… Il existe aujourd’hui 5 pôles de compétences.
Le saviez-vous ?
Dans les Maison Familiales, il n’y a pas de professeurs, mais des « moniteurs ». Ces derniers sont appelés par leur prénom. Ainsi, Pierre Delmotte était appelé « Monsieur Pierre ». Les moniteurs avaient de belles journées puisqu’ils enseignaient la journée et encadraient les jeunes durant les veillées, l’étape précédant le coucher.