Septembre 2013 /
No 9
Macroéconomie & Développement
Egypte : les impacts Introduction Amorcée en janvier 2011, la crise sociopolitique que traverse l’Egypte se poursuit et s’accompagne de conséquences importantes pour l’économie. La croissance a fléchi. Le chômage s’inscrit à la hausse. Alors que la situation des finances publiques était déjà tendue avant la crise, la réduction de l’activité et le poids des subventions ont creusé le déficit budgétaire. De fait, la dette publique a augmenté de nouveau après avoir suivi une tendance baissière entre 2004 et 2010. Le recours au système bancaire local pour répondre aux besoins de financement du gouvernement a pour corollaire une augmentation de l’endet tement public domestique et une hausse du coût de la dette publique, ce à cause de la perte de confiance des investisseurs. L’incertitude entourant le processus de transition politique s’est également répercutée sur l’évolution des comptes externes. La détérioration concomitante des soldes courant et financier, relative notamment à la contraction des investissements directs étrangers (IDE) et des revenus du tourisme, s’est traduite par une pression importante sur le taux de change. Conséquence des interventions de la Banque centrale pour limiter la dépréciation de la livre égyptienne, les réserves internationales se sont effondrées. Après s’être fortement détériorée en 2011, la liquidité externe du pays s’est stabilisée au cours de l’année 2012, aidée par les injections de financements sporadiques mais massives en
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Rédaction achevée le 13 juin 2013.
économique et financier d’une transition politique difficile* Sophie Chauvin (chauvins@afd.fr) Division Analyse macroéconomique et risque pays Département de la Recherche, AFD
provenance de bailleurs bilatéraux. Elle se dégrade néanmoins depuis, poussant la Banque centrale à laisser la livre égyptienne se déprécier progressivement depuis décembre 2012. Malgré les discussions engagées depuis plusieurs mois avec le FMI en vue de l’obtention d’un soutien financier assorti d’un programme de réformes, la conclusion d’un accord met du temps à aboutir, contribuant à amenuiser la confiance des bailleurs et des acteurs privés. A court terme, le pays fait face à une double problématique : relancer l’activité tout en assurant un atterrissage en douceur des déséquilibres des finances publiques et des comptes externes qui se creusent depuis le début de 2011. La persistance de tensions politiques rend difficile la résorption de ces tensions économiques, alors que dans le même temps les enjeux de long