Climat, biodiversité, inégalités… comment remettre les ODD sur les rails
Introduction « Ainsi nous rechercherons d’abord quelle est la nature
de la justice dans les États. (…) Ce qui donne naissance à
un État, c’est l’impuissance de chaque individu à se suffire à lui-même. (…) La multiplicité des besoins a réuni dans une même habitation plusieurs hommes pour s’entraider, et nous
avons donné à cette association le nom d’État (…) Quelle sera la manière de vivre de ces hommes (…) ? Ils se procureront de la nourriture, du vin, des vêtements ; ils se bâtiront des maisons
(…) Ne faisant pas plus d’enfants qu’ils n’en peuvent nourrir, dans la crainte de la pauvreté et de la guerre. (…) C’est ainsi
que, tranquilles et pleins de santé, ils parviendront jusqu’à la vieillesse et laisseront à leurs enfants l’héritage de cette vie
heureuse. (…) Le véritable État, celui dont la constitution est
saine, est tel que je viens de le décrire. Maintenant, si vous voulez que nous en considérions un autre gonflé d’humeurs,
rien ne nous en empêche. (…) On ne mettra plus simplement
au rang des choses nécessaires celles dont nous parlions tout à l’heure, une demeure, des vêtements, une chaussure : on va désormais employer la peinture avec ses mille couleurs : il faut
avoir de l’or, de l’ivoire et de toutes les matières précieuses. (…) Dans ce cas, agrandissons l’État. En effet, l’État sain que nous avions fondé ne peut plus suffire ; il faut le grossir d’une multitude de gens que le luxe seul introduit dans les États (…).
Et le pays qui suffisait auparavant à l’entretien de ses habitants ne sera-t-il pas désormais trop petit ? Si donc nous voulons
avoir assez de pâturages et de terres à labourer, il nous faudra empiéter sur nos voisins, et nos voisins en feront autant par
rapport à nous si, en franchissant les bornes du nécessaire, ils se livrent comme nous à une insatiable cupidité. Ferons-
nous la guerre, Glaucon ? Ou quel autre parti prendre ? Nous ferons la guerre »
7
Platon, La République, Livre II.