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Solutions Face au changement climatique
À propos de l’exposition Fondation GoodPlanet Photos de Yann Arthus-Bertrand
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Un problème sans solution est un problème mal posé, disait Albert Einstein. Or, contrairement à ce que pensent certains, le réchauffement climatique n’est pas seulement un problème. C’est aussi une multitude de solutions ou d’opportunités qui ont d’ores et déjà émergé de la société civile, dans les entreprises, les collectivités et même chez les individus. Certaines sont connues, d’autres moins ; certaines sont surprenantes, d’autres plus attendues ; certaines auront un impact global, d’autres sont symboliques ; certaines possèdent une portée
locale, d’autres exerceront une influence planétaire. La plupart permettent non seulement de faire face au réchauffement climatique, mais apportent également tout un ensemble de co‑bénéfices comme on les appelle parfois. Ils permettent de renfocer la société et favorise un développement respectueux de l’environnement mais aussi des hommes et des femmes. La Fondation GoodPlanet a identifié et sélectionné, avec l’Agence Française de Développement, les plus intéressantes. Quelques unes vous sont aujourd’hui proposées ; d’autres sont rassemblées dans un livre
et un site intitulés « 60 solutions ». Nous espérons que ces exemples sauront vous inspirer, que vous soyez un simple citoyen ou un décideur – comme on dit parfois. Nous souhaitons ainsi contribuer activement au changement qui s’impose pour faire de notre planète un monde meilleur.
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60SOLUTIONS # un métro pour favoriser la croissance La croissance rapide des grandes villes pose d’immenses défis tant en termes d’urbanisme que de transports. La ville d’Istanbul, par exemple, est passée de 3 millions d’habitants en 1980 à plus de 14 millions aujourd’hui. Afin de fluidifier les déplacements dans cette ville située à cheval sur le détroit du Bosphore, à la fois en Europe et en Asie, la construction d’un métro a commencé en 1992 et elle évolue depuis en permanence. L’une des nouvelles lignes passe sous le détroit, à plus de 60 mètres de profondeur, et facilite donc les connexions ente les deux parties de la ville. Le métro transporte quotidiennement 1,5 million de passagers sur plus de 80 kilomètres de lignes connectées à des bus à haute-fréquence. Et ce n’est qu’un début puisque la ville a prévu d’étendre encore le réseau. En plus de faciliter les déplacements des habitants d’Istanbul, le métro réduit le trafic routier, ce qui permet d’économiser du carburant et d’éviter des émissions de gaz à effet de serre.
Le Corcovado surplombant la ville de Rio de Janeiro, Brésil. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude La ville de Rio s’est équipée d’un métro en 1979 ; il transporte plus de 1,1 million de passagers par jour et devrait encore être étendu dans les années à venir. 22°57’ S – 43°13’ O
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60SOLUTIONS # améliorer la mobilité dans Les mégapoles Avec l’urbanisation croissante de notre planète, les mégapoles s’étendent parfois sur des milliers de kilomètres carrés. Assurer des transports efficaces devient un enjeu économique et social. Pour améliorer la mobilité urbaine tout en protégeant l’environnement, la ville de Bogota a mis en place en l’an 2000 un service de bus rapide, baptisé Transmilenio, l’un des tous premiers de son genre sur le continent. Les bus circulent sur plusieurs centaines de kilomètres de voies réservées, à horaires fixes, ce qui permet un transport rapide et efficace -jusque 1,5 million de personnes l’utilisent chaque jour. Les prix, fixes et moins élevés que pour les autres transports, assurent son utilisation large. Grâce à ce système, les déplacements vers le centre‑ville et les lieux de travail ont été grandement facilités et les embouteillages, chroniques auparavant, ont fortement diminué. Dans le même temps, la ville a réduit de 350 000 tonnes par an ses émissions de gaz à effet de serre. Le système de bus rapide a été repris dans de nombreuses villes du monde.
Marché près de Surulere à Lagos, Nigeria. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude La municipalité de Lagos, qui connait une très forte croissance démographique et des problèmes récurrents de circulation a mis en place en 2008 un système de bus rapides. 6°31’ N – 3°22’ E
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60SOLUTIONS # développer les transports pour tous Dans les villes qui s’étendent, les déplacements deviennent difficiles et il faut parfois des heures pour aller d’un bout à l’autre de la ville. Les quartiers s’isolent les uns des autres et l’exclusion sociale prend racine dans les territoires. Avec ses 3 millions d’habitants, Saint-Domingue tente d’y faire face, à l’image de nombreuses villes d’Amérique latine et des Caraïbes – la région est l’une des plus urbanisées au monde avec 80 % de population qui vit en ville. Pour faciliter les déplacements, la ville a construit une nouvelle ligne de métro et a mis en place un transport fluvial (Acuabus) connecté au métro et desservant les quartiers pauvres, autour des berges du fleuve Ozama. Certains des habitants de ces quartiers ont même été relogés hors des zones inondables. Ces nouveaux équipements ont accueilli 24 millions de passagers supplémentaires dès la première année. Ils ont permis le désenclavement des quartiers défavorisés et encouragent la mixité sociale. Ils ont également permis une réduction des émissions de CO2 par la promotion d’un mode de transport moins polluant.
Henderson, banlieue sud de Las Vegas, États-Unis. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Les habitations nordaméricaines sont souvent construites dans des banlieues pavillonnaires basée sur l’usage de la voiture. 35° 60’ N – 115° 05’ O
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60SOLUTIONS # du solaire pour l’habitat social L’énergie coûte souvent cher aux foyers les plus modestes. Celle du soleil est fournie gratuitement tous les jours. Dans Kuyasa, une banlieue défavorisée de la ville du Cap enAfrique du Sud, les habitations sont progressivement dotées de chauffe-eaux solaires grâce au Fonds Kuyasa, alimenté par les mécanismes de développement propre (MDP). Plus de 2300 logements ont pu en bénéficier en quelques années. Avec un chauffe-eau solaire, les habitants ne recourent plus au charbon pour chauffer l’eau, évitant ainsi de polluer leur air intérieur et économisant jusqu’à 56 % sur leur facture d’énergie. Ils se chauffent mieux et sont ainsi moins malades en hiver. Alors que le pays est confronté à une pénurie de logements, le projet montre qu’il est possible de loger la population pauvre dans des conditions plus écologiques. Chacune des habitations équipées d’un chauffe-eau solaire a empêché l’émission de 1,29 tonnes de CO2 par an.
Mata de Pita, banlieue de Veracruz, Etat de Veracruz, Mexique. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Le Mexique a multiplié par 5 en 10 ans sa capacité en chauffe-eaux solaires. 19°07’ N – 96°11’ O
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60SOLUTIONS # lutter contre la pollution de l’air En 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio, Mexico fut décrite comme la ville la plus polluée du monde. Depuis, la ville a mis en place quatre programmes consécutifs de réduction de la pollution de l’air, baptisés Proaire. En plus d’améliorer le quotidien des habitants, ces mesures ont diminué les émissions de GES de la ville. La ville a fermé les usines les plus polluantes, développé les transports en commun, instauré une journée sans voiture par semaine et mis en place un système de partage de bicyclette – EcoBici, le plus grand de la région, répliqué depuis en Amérique latine. Pour ne citer que quelques exemples d’une longue série de mesures. En 25 ans, la qualité de l’air s’est considérablement améliorée : les concentrations en monoxyde de carbone et en ozone ont diminué de 79 % et 33 % respectivement. Et, de manière collatérale, entre 2008 et 2012, les émissions de carbone ont diminué de plus de 7 millions de tonnes.
Marché près du quartier de Xochimilco, Mexico, Mexique. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 2,6 millions de personnes sont mortes prématurément en 2012 du fait de la pollution de l’air extérieur. 19°27’ N – 99°16’ O
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60SOLUTIONS # construire des bâtiments économes Le bâtiment consomme beaucoup d’énergie – et pour des décennies. Construire économe, c’est bâtir un meilleur futur. La Chine construit près d’1 milliard de mètres carrés de logements par an. L’enjeu énergétique est immense. Dans ce contexte, un programme de coopération franco‑chinois financé par le Fonds français pour l’environnement mondial a transféré des compétences portant sur la construction de bâtiments économes, au travers de conseil et de formations pour les opérateurs, les décideurs, les experts et les étudiants. En une décennie, près d’un million de mètres carrés ont été construits dans le cadre de ce programme, dans trois zones distinctes aux conditions climatiques très différentes : à Harbin dans le nord, à Pékin, et à Shanghai. Dans les deux premiers cas – des zones froides ou fraîches – les bâtiments permettaient au moins 50 % d’économies sur le chauffage. A Shanghai, les économies ont atteint 65 % pour la climatisation ! Pour un coût minime, le programme a permis de réduire les émissions de CO2 de 50 000 tonnes par an, tout en apportant des conditions de vie plus confortables aux habitants des nouveaux logements. Il a également permis aux acteurs chinois de s’approprier ces compétences cruciales.
Quartier d’affaires de Pudong et fleuve Huangpu, Shanghai, République populaire de Chine. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Le secteur du bâtiment représente 28 % de la consommation d’énergie en Chine. 31°14’ N – 121°30’ E
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60SOLUTIONS # valoriser les déchets Sur les îles, la gestion des déchets est un défi encore plus complexe qu’ailleurs. En Guadeloupe, les collectivités se sont engagées à améliorer la collecte afin de lutter contre les décharges sauvages, les déchets brûlés au fond du jardin ou jetés dans les rivières. D’autant plus que les déchets organiques peuvent servir à produire du compost ou de l’énergie. Pour y parvenir, il faut mettre en place une filière – c’est le cas à la Gabarre, sur la commune des Abymes. À partir de 2015, le Syndicat de valorisation des déchets (SYVADE) exploitera une plate‑forme multi‑filières de traitement des déchets ménagers. Jusqu’à 120 000 tonnes de déchets seront triés chaque année, puis transformés en compost ou en méthane, qui alimentera une centrale électrique. Les déchets sont responsables d’environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète.
Bidonville à Port-au-Prince, Haïti. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Le tremblement de terre de 2010 a tué 230 000 personnes à Haïti et fait plus de 1 million de sans-abri. Il a également endommagé considérablement les infrastructures sanitaires. 14°21’ N – 100°38’ E
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60SOLUTIONS # faciliter l’accès rural à l’énergie La plupart des familles rurales en Asie ou en Afrique dépendent du bois et du kérosène pour satisfaire leurs besoins énergétiques, et en particulier cuire leur nourriture. La décomposition des déchets organiques produit naturellement du gaz naturel : le récupérer est possible grâce à des « biodigesteurs ». Ces dispositifs extrêmement simples et peu coûteux facilitent cette décomposition et permettent l’utilisation du méthane en fournissant aux familles des brûleurs à gaz efficaces. L’association indienne SKG Sangha (et la Fondation GoodPlanet) en ont installé près de 3 200 depuis 2008 dans différents districts indiens – et plus dans d’autres pays. Ces dispositifs améliorent la condition des enfants et des femmes – en charge de la récolte de bois – en libérant plusieurs heures de leur temps chaque semaine. Ils permettent de valoriser les excréments animaux en un compost de qualité qui se substitue par ailleurs aux engrais chimiques. Et ainsi, chaque réservoir permet une réduction annuelle de 5 à 7 tonnes d’équivalent CO2. Ils contribuent à lutter contre la déforestation.
Pirogues sur la rivière Buriganga, Bangladesh. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude La plupart des 150 millions d’habitants du Bangladesh ne sont connectés ni au gaz ni à l’électricité. 23°38’ N – 90°26’ E
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60SOLUTIONS # protéger les mangroves pour se nourrir Les mangroves, ces forêts côtières en partie immergées, sont les plus menacées de toutes les forêts. Elles perdent, à l’échelle de la planète, environ 0,7 % de leur surface chaque année. Elles jouent pourtant un rôle écologique majeur. En Guinée, où le riz compose la base de l’alimentation, l’AFD encourage un système original de riziculture qui incite les paysans à protéger la mangrove plutôt qu’à la détruire. Le « bora malé » ou riz de mangrove est un riz blanc, cultivé sans engrais ni pesticide ou herbicides : c’est l’alternance d’eau douce et d’eau de mer, typique de cet écosystème particulier, qui lui donne ses propriétés. Elle augmente également la productivité des sols. Et pendant la saison sèche, peu propice à la riziculture, la production de sel de mer apporte un revenu d’appoint aux familles. Les bénéfices sont multiples : les rendements de production du riz ont été triplés en moins de 10 ans, assurant des revenus supérieurs à des familles démunies. Plus de 50 000 personnes sont employées de manière durable dans la filière. Et la déforestation de la région est fortement limitée, ainsi que la pression sur les sols.
Coeur de Voh en 1990, Nouvelle‑Calédonie, France. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Les mangroves couvrent environ 15 millions d’hectares dans le monde, mais reculent du fait de l’expansion agricole et urbaine, du développement du tourisme et des élevages de crevettes. 20°56’ S – 164°39’ E
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60SOLUTIONS # gérer duraBlement les forêts Avec 220 millions d’hectares, les forêts du bassin du Congo constituent le deuxième massif forestier tropical du monde après l’Amazonie. Elles abritent la plus importante biodiversité d’Afrique : près de 10 000 espèces de plantes et 400 espèces de mammifères. Protéger ces forêts, c’est combiner une politique de zones protégées et de zones exploitées durablement. Pour ce faire, l’AFD soutient 15 entreprises forestières au Gabon, en RCA, au Congo et au Cameroun, pour une surface de 12 millions d’hectares. Elle les aide à mettre en place un plan d’aménagement forestier sur le long terme ; elle encourage inventaires, prévisions des coupes sur plusieurs décennies, formation des personnels et certification des exploitations… Cela en impliquant l’ensemble des acteurs : opérateurs forestiers, populations locales, pouvoirs publics, sociétés de service, banques et agences d’aide. Le commerce des bois tropicaux représente en moyenne 6 % du PIB et 10 % du commerce extérieur des pays de la sous‑région. Il assure aux populations des revenus et permet la construction de routes, d’écoles, de dispensaires, etc.
Ébène rose sur la montagne de Kaw, Guyane. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Chaque année, 13 millions d’hectares de forêt sont détruits dans le monde du fait de la déforestation, soit l’équivalent d’un terrain de football toutes les deux secondes. 4°30’ N – 52°00’ O
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60SOLUTIONS # brûler moins de bois pour mieux vivre Dans les zones rurales pauvres, on cuisine sur un feu de bois ou de charbon. Mais ces feux sont très peu efficaces. Moins de 10 % de leur énergie sert effectivement à chauffer les aliments. Divers acteurs, proposent des petits dispositifs peu onéreux, souvent en terre cuite, qui améliorent la combustion : ce sont des foyers de cuisson améliorés. Grâce à eux, préparer un repas demande 20 % de combustible en moins. Au Cambodge, le GERES (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités), a ainsi commercialisé plus de 2 millions de foyers améliorés, pour une somme modique, dans le pays. En réduisant l’usage du charbon ou du bois, ces dispositifs améliorent la qualité de l’air intérieur et permettent aux Cambodgiens de réduire leurs dépenses d’énergie. Ils participent également à la lutte contre la déforestation. Dans le pays, sur la période 2003-2012, ces foyers améliorés ont évité l’émission de 1,5 million de tonnes de CO2. Le dispositif est utilisé dans le monde entier.
Paysage dans la brume près du site d’Angkor, Cambodge. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude L’Organisation Mondiale de la Santé estime que la pollution de l’air intérieur (principalement due aux feux de cuisson et de chauffage) est liée à 4,3 millions de décès prématurés en 2012. 13°23’ N – 103°51’ E
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60SOLUTIONS # mieux gérer l’eau potable Energie et eau sont intimement liées. Car la première est nécessaire pour produire la seconde – et inversement. Améliorer le réseau d’eau potable, c’est donc rendre service aux habitants et économiser non pas une mais deux ressources précieuses. Avec environ 700 m3 d’eau disponible par habitant et par an, le Maroc se situe en-deçà du « seuil de pénurie hydrique ». La demande en eau y est en hausse constante en raison de la croissance démographique et du développement urbain, industriel, agricole et touristique. Et cette situation pourrait s’aggraver avec le changement climatique. En 2012, l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable a lancé un programme d’amélioration du rendement des réseaux d’eau potable dans 30 petites et moyennes villes du pays. Il permet une réduction des pertes sur les réseaux et l’amélioration rapide et durable de l’approvisionnement en eau potable. Près de 1,6 million de personnes sont concernés par ce programme qui permet une économie de 15 millions de m3 d’eau et une réduction des émissions de CO2 de 8 800 tonnes chaque année.
Jeunes filles portant des seaux en pays dogon près de Bandiagara, Mali. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Lors de la saison sèche en Afrique, les femmes et les filles parcourent fréquemment 10 km à pied pour collecter l’eau du ménage. 14°20’ N – 3°37’ O
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60SOLUTIONS # faire participer les communautés L’extension des pratiques agricoles est l’une des causes principales de la déforestation. C’est le cas à Madagascar, où la pratique de la culture sur brûlis pour la riziculture, est responsable d’une partie du phénomène. La Fondation GoodPlanet et WWF international ont lancé dans cette île, la plus grande du monde, un programme de grande ampleur de lutte contre la déforestation, poursuivi par ETC Terra. Sur plus de 500 000 hectares, il vise, entre autres choses, à diminuer la pratique du brûlis. Des retenues d’eau ont ainsi été aménagées pour favoriser la culture sur des zones fixes. Les populations ont également été sensibilisées à des pratiques alternatives génératrices de revenus, ou permettant une intensification de l’activité, afin de diminuer le besoin de nouvelles terres. 5 800 ménages ont ainsi adopté au moins l’une des 18 techniques proposées (cultures maraîchères, arboriculture fruitière ou cultures de rentes comme le café, la girofle, etc.). Changer les pratiques agricoles est un processus de longue haleine. Le succès de telles opérations dépend de la manière dont les populations y sont associées et dont elles perçoivent qu’il va dans leur intérêt.
Paysage de déforestation entre Maroansetra et Toamasina, Madagascar. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude La flore et la faune de Madagascar sont exceptionnelles : 90 % des quelque 12 000 espèces végétales et 80 % des espèces animales répertoriées sur l’île n’existent nulle part ailleurs. 17°05’ S – 49°10’ E
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60SOLUTIONS # utiliser une énergie renouvelable et propre Les éoliennes sont l’exemple même de l’énergie écologique. Grâce à d’importants progrès technologiques, leur taille s’est considérablement accrue et peut atteindre ou dépasser 100 mètres de diamètre. Leur puissance a progressé en conséquence et une grande éolienne peut produire plusieurs mégawatts. Et ces technologies ne sont pas réservées au Nord. En Éthiopie, alors que seule la moitié de la population a accès à l’électricité, le gouvernement éthiopien a décidé de privilégier les énergies renouvelables dans son programme de développement. Le parc éolien d’Ashegoda, situé à 775 km d’Addis-Abeba en Ethiopie, est le plus grand d’Afrique. Mis en service en décembre 2011, il compte 84 turbines et permet la transmission au réseau électrique national de près de 400 millions de kWh par an. Ce projet permettra d’éviter le rejet dans l’atmosphère de près 300 000 tonnes de CO2 chaque année.
Parc éolien de Middelgrunden, Danemark. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Les éoliennes fournissent près du tiers de l’électricité au Danemark. 55° 41’ N – 12° 40’ E
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60SOLUTIONS # les petits barrages font mieux que les grands Les barrages permettent une production électrique importante et fiable. Mais il n’est pas nécessaire de construire d’immenses installations. Des petites centrales au fil de l’eau et ne nécessitant donc pas ou peu de retenue d’eau peuvent être très efficaces, et elles sont beaucoup moins perturbantes pour les cours d’eau et les activités associées, comme la pêche. Le petit hydraulique est particulièrement adapté aux zones rurales, comme dans le comté de Wuxi, dans la province centrale du Sichuan en Chine. Les autorités y ont construit six petites centrales hydroélectriques au fil des rivières, associées à des barrages de régulation, qui fournissent 60 MW et génèrent environ 225 millions de kWh chaque année. Leur construction a créé plusieurs centaines d’emplois durables tout en garantissant un prix stable de l’électricité. Ces aménagements fluviaux économisent 230 000 tonnes de CO2 par an. Le potentiel hydraulique de la Chine, comme celui de l’Afrique sub-saharienne, est encore largement sous‑exploité.
Habitations des Indiens Kuna, Iles Robeson, archipel des San Blas, Panama. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Environ 53 % de la production électrique du Panama est d’origine hydroélectrique, mais il est bien entendu difficile d’alimenter les îles à partir du continent. 9°31’ N – 79°03’ O
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60SOLUTIONS # apporter la lumière et l’éducation Plus de 250 millions de personnes ne sont pas connectées au réseau électrique en Afrique et dépendent donc de lampes au kérosène, voire de feux de bois, pour s’éclairer. Au Kenya, au Malawi, en Tanzanie et en Zambie, l’association Solar Aid a vendu plus d’1,1 million de lampes solaires. Celles‑ci se chargent le jour grâce à un petit panneau solaire, qui peut aussi servir à recharger un téléphone portable. En quelques mois, elles sont amorties car elles permettent d’économiser sur l’achat de combustible. Les foyers peuvent exercer le soir une activité qui leur apporte un complément de revenus et les enfants faire leurs devoirs et améliorer leurs résultats scolaires. Lorsque ces lampes solaires remplacent des lampes à pétrole polluantes, elles jouent un rôle bénéfique pour le climat puisqu’une lampe à pétrole en moins représente 200 kg de CO2 de moins rejettés dans l’atmosphère chaque année, sans compter les rejets de suie qui participent aussi à l’effet de serre.
Centrales solaires thermoélectriques de Sanlúcar la Mayor, Espagne. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude L’énergie solaire est, de toutes les énergies, celle qui a connu le développement le plus rapide ces dernières années. La capacité installée de panneaux photovoltaïques a atteint les 136,7 gigawatts dans le monde fin 2013. 37°26’ N – 6°15’ O
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60SOLUTIONS # Réagir plus vite Face à une catastrophe, réagir vite permet de sauver des vies. Pour cela, il faut être prêt. Les habitants des pays du sud‑ouest de l’océan Indien le savent bien, eux qui connaissent en moyenne 10 catastrophes naturelles chaque année. Pour mieux organiser les secours et la solidarité, la Croix-Rouge française et ses équivalents dans les autres pays de la région ont pré‑positionné des moyens, en créant une Plate‑forme d’intervention régionale de l’océan Indien ou PIROI. Basée à la Réunion, celle-ci coordonne 800 comités locaux et 35 000 volontaires actifs, également aux Comores, à Madagascar, aux Seychelles, à Mayotte et à l’île Maurice. Elle gère des entrepôts qui contiennent du matériel prêt à l’emploi : abris d’urgence, kits de traitement des eaux et produits de première nécessité. La PIROI est ainsi intervenue à Madagascar lors du passage du cyclone Haruna en 2013 et a pu acheminer, dans les délais les plus courts, 1 500 abris et 3 000 bâches à 22 000 sinistrés. Un type d’intervention qui, avec le changement climatique et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, sera de plus en plus nécessaire.
Gorges du Bras de Caverne, île de la Réunion, France. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude L’île de la Réunion est située sur le passage de nombreux cyclones, qui, avec des vents très violents et des précipitations diluviennes, peuvent être dévastateurs. 21°01’ S – 55°33’ E
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60SOLUTIONS # protéger la pompe à carbone océanique Pas moins du tiers des émissions humaines de dioxyde de carbone (CO2) produites depuis le début de la révolution industrielle s’en est allé dans les océans au lieu de réchauffer l’air. C’est une raison supplémentaire de les protéger. Les îles Palau se situent au milieu de l’Océan Pacifique. Depuis plus de 2 000 ans, les récifs coralliens qui entourent ces îles sont source de subsistance pour leurs habitants. Mais, le réchauffement climatique menace ce corail. En 2005, le Président de ces îles s’est engagé à protéger 30 % des ressources marines côtières et 20 % des ressources terrestres des îles d’ici 2020. Un réseau d’aires marines protégées (AMP) est alors créé avec les autorités des îles voisines. Une approche scientifique est mise en place pour identifier les zones les plus propices à la diversité et à la subsistance humaine. De telles AMP limitent la pression sur les récifs coralliens et accroissent leur résilience. En permettant aux écosystèmes de se régénérer, ils assurent de meilleures ressources aux pêcheurs autour de ces zones.
Tronc d’arbre sur fonds coralliens, République dominicaine. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Les deux tiers des coraux des Caraïbes sont aujourd’hui menacés, en particulier par le réchauffement climatique. 17°16’ N – 87°30’ O
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60SOLUTIONS # accompagner les éleveurs pour éviter les conflits Les problèmes environnementaux peuvent générer de la violence ou déstabiliser la société. Les résoudre ou les anticiper, c’est aussi une manière d’assurer la sécurité nationale. Au Tchad, l’élevage, principalement nomade, constitue le premier secteur exportateur, hors pétrole. Il contribue à hauteur de 15 % au PIB national. Mais cette pratique est menacée par la croissance de l’agriculture et de l’élevage sédentaire, par une mauvaise répartition des points d’eau, et par le réchauffement climatique. Depuis 15 ans, l’Agence Française de Développement développe des projets d’hydraulique pastorale, et a ainsi créé 1 000 points d’eau et 2 000 km de pistes de transhumance. L’enjeu dans ces zones frontalières avec le Darfour, comme dans de nombreuses zones arides ou désertiques, est de concilier les pratiques des nomades et les sédentaires. Au vu de l’histoire récente de la région, c’est un impératif pour la stabilité des Etats et le maintien de la paix.
Elevage au Kenya. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Le Kenya a connu des sécheresses intenses qui exacerbent les conflits autour de l’accès à l’eau. 0°3’ N – 40°18’ E
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60SOLUTIONS # partager les expériences La plupart des grandes villes de la planète sont situées en zone côtière. Et sont de ce fait particulièrement vulnérables à la montée des eaux et au changement climatique. Sur la côte est du Vietnam, la ville de Da Nang compte déjà plus d’un million d’habitants mais a aussi subi plusieurs typhons meurtriers. Pour y faire face les autorités ont mis en place une stratégie globale de résilience. Parmi les mesures prises, on peut compter une réglementation qui impose des normes de résistance aux constructions. Mais aussi un système de microcrédit pour aider les habitants à renforcer leurs habitations. Ce qui a permis à 244 habitations résistantes aux typhons de sortir de terre : toutes ont résisté à la tempête Nari avec ses vents de 130 km/h en octobre 2013. Ces mesures ne forment encore qu’un premier pas, mais à Da Nang ou ailleurs, la volonté politique est un élément décisif de la résilience. Et la ville partage ses expériences au sein d’un réseau de villes asiatiques qui se préparent au changement climatique. Tandis qu’au niveau mondial, différents réseaux s’organisent, en particulier autour de l’ICLEI ‑ Local Governments for Sustainability.
Vue générale de la ville de Venise, Vénétie, Italie. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude Venise est menacée par les eaux, comme de nombreuses villes du Nord ou du Sud. 45°25’ N – 12°45’ E
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60SOLUTIONS # assurer les récoltes et protéger les paysans Si les catastrophes climatiques sont inévitables, alors protéger les paysans pauvres qui dépendent de leur récolte est nécessaire. C’est possible au moyen d’assurances. Toutefois, les processus classiques de déclaration des sinistres sont parfois fastidieux, et les remboursements lents à parvenir. C’est pourquoi de nouveaux systèmes, appelés assurances indicielles sont nécessaires. Au Mexique, Agroasemex, qui dépend du gouvernement, a mis en place un tel système. Il propose une protection contre la sécheresse ou l’humidité excessives pour les quatre cultures les plus produites au Mexique : le maïs, les haricots, le sorgho et l’orge. Leur déclenchement est automatique en fonction de la pluviométrie mesurée par les stations météorologiques locales, et selon des seuils différents pour les quatre cultures. Le programme, lancé en 2004, couvrait quelques années plus tard 1,9 million d’hectares, couvertes par 251 stations météorologiques et protégeait près de 800 000 agriculteurs à faible revenu. Les agriculteurs réinvestissent en moyenne 70 % des indemnités perçues pour relancer ou améliorer leur production en acquérant du matériel agricole ou en apportant des améliorations à leurs unités de production.
Travaux des champs au nord de Jodhpur, Rajasthan, Inde. ©Yann Arthus-Bertrand/Altitude En 2010, l’agriculture, employait la moitié de la population et fournissait 16 % du PIB de la république d’Inde. 26°22’ N – 73°02’ E
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