2 minute read

dans l’action publique

des choix rationnels et qui maximisent les bénéfices pour l’intérêt général : il est évident que, une fois la vérité établie, chacun s’en saisira (Shadish, Cook et Leviton 1991).

Encadré 2 : Le New Jersey Income Maintenance

Dans les années 1960, un groupe de chercheurs états-uniens soutient le principe d’un impôt négatif. Il s’agit de réduire, avec un dispositif simple et automatique, le non-recours aux aides sociales, et par la même occasion de mettre fin à la bureaucratie que ces aides génèrent. De 1968 à 1972, près de 1 400 ménages new-jersiais vont être impliqués dans cette expérimentation, la moitié d’entre eux, choisis aléatoirement, bénéficiant de l’impôt négatif, et l’autre non. Les résultats semblent d’abord positifs, mais s’avèrent ensuite inconclusifs, en raison d’un fort taux d’abandon, ce qui est utilisé par les adversaires de la mesure pour discréditer les résultats (Levitt et List 2008, 13) . Ces résultats aboutiront à de nouvelles expérimentations, ainsi qu’à de longs débats scientifiques, sur ce qui peut être attendu d’un dispositif de paiement garanti tel que l’impôt négatif (Munnell 1986).

1.3. Une sphère DANS l’autre : la recherche dans l’action publique

Figure 4 : Une sphère DANS l’autre : la recherche dans l’action publique

Un autre avatar de ce rapprochement consiste à intégrer la recherche dans l’action publique, de façon notamment à éclairer la prospective et la planification étatique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Robert Cushman fait ainsi le constat d’une trop faible utilisation de la connaissance existante dans l’action publique et considère qu’un rapprochement avec la recherche est un moyen d’y remédier : « Pour son propre bien et pour celui de ceux qui sont affectés par ses politiques, le gouvernement devrait savoir vers quoi il va et comment y aller » (Cushman 1941, cité par Zarkin 2020).

Cushman appelle alors le gouvernement américain à recruter des personnels issus de la recherche pour analyser et planifier formellement les politiques publiques. Il s’agit à la fois de faire appel à leurs connaissances, mais aussi de constituer une expertise scientifique d’État, directement guidée par les besoins de connaissance relatifs à la décision.

Les apports d’une telle expertise interne vont plus loin cependant. Roux et al. mettent en avant les nombreux bénéfices relatifs à l’embauche de scientifiques par les agences responsables de la conservation des zones sensibles (2019). Les auteurs relèvent ainsi que les chercheurs créent du « capital social » entre parties prenantes académiques et nonacadémiques ; ils agissent comme des intermédiaires (gatekeepers) entre scientifiques et gestionnaires, dans les deux sens ; ils attirent, coordonnent et soutiennent le développement

11

This article is from: