Secteur Privé & Développement La revue de proparco N° 09 / Mars 2011 Un partage équilibré des rôles entre public et privé, secret d’une concession réussie Pierre Pozzo di Borgo
Banque mondiale
2 Concessions ferroviaires en Afrique : difficultés rencontrées et solutions envisagées Édouard de Vergeron
Bolloré Africa Logistics
6 Développer les infrastructures ferroviaires africaines en partant de l’existant Éric Peiffer
Vecturis
10 Comment améliorer les contrats de concession en Afrique subsaharienne
Quel rôle du secteur privé dans le développement du rail africain ? Infrastructures à renouveler, nouvelles lignes à construire… Le rail africain doit relever de nombreux défis pour contribuer à l’essor du continent. Quel rôle le secteur privé peut-il jouer ? Éditorial par Étienne Viard Directeur général de Proparco
Matthew Arndt
Banque européenne d'investissement
13 Chiffres clés Les chemins de fer africains en chiffres
16 L’échec paradoxal de la mise en concession du chemin de fer djibouto-éthiopien Arthur Foch
Centre d'Économie de la Sorbonne
18 La concession, une option réaliste pour le rail africain Richard Bullock
Consultant indépendant
22 Un bilan contrasté de la participation privée dans les chemins de fer africains Olivier Ratheaux
Agence Française de Développement
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“Sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny”, déclarait le célèbre explorateur Henry Morton Stanley à la fin du XIXe siècle. Cette citation, plus d’un siècle après, résonne avec l’Afrique d’aujourd’hui. Le continent connaît depuis une décennie une croissance soutenue, dans laquelle le rail a plus que jamais sa place. Moins cher que le transport routier, il présente aussi une plus grande longévité et un meilleur bilan carbone. Il est indispensable à l’acheminement des richesses du sous-sol africain et des produits agricoles. Indispensable aussi au désenclavement des pays non côtiers. Les années 1970 sonnent pourtant le glas de l’âge d’or qu’a connu le rail africain dans le sillage de la conquête coloniale. C’est à bout de souffle, faute d’entretien et d’investissements et de plus en plus concurrencées par la route, que la plupart des compagnies ferroviaires publiques d’Afrique subsaharienne confient dans les années 1990 leur destin au secteur privé. Si les concessions ont eu des effets positifs, en particulier sur la productivité et le volume du trafic, elles n’en présentent pas moins un bilan contrasté. Les différentes expériences ont montré les difficultés à trouver un équilibre entre les attentes des États et les exigences de rentabilité des sociétés privées. Aujourd’hui, la croissance du continent nécessite la construction de lignes nouvelles pour connecter les réseaux existants et permettre une meilleure intégration régionale. Des investissements très lourds, auxquels les États africains, qui ont cherché par la privatisation à se dégager totalement du financement de leurs réseaux ferroviaires, devront participer. Les enseignements tirés ces dernières années de la participation privée dans les chemins de fer d’Afrique subsaharienne permettent de préciser les conditions dans lesquelles le rail pourra à nouveau jouer pleinement son rôle dans l’essor du continent. C’est tout l’objet de ce neuvième numéro de Secteur privé & développement, à l’heure où le rail africain est à la croisée des chemins. —