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Conclusion
Les changements globaux liés à l’activité humaine constituent des menaces sanitaires en modifiant les interactions entre les humains, les animaux et leur environnement. Ces changements sont notamment mis en cause dans l’émergence ou la réémergence,de plus en plus fréquentes, de maladies infectieuses zoonotiques et la progression des résistances antimicrobiennes, mais également dans l’augmentation des maladies chroniques, la dégradation de la santé mentale et de la sécurité alimentaire. Le fardeau associé à ces problématiques de santé complexes, qui mettent en jeu de nombreux liens de causalité santé humaine, animale et environnementale montre l’importance d’adopter des approches intégrées en santé qui prennent en compte ces interdépendances.
Les concepts One Health et Eco Health, dont se sont emparées les institutions il y a une dizaine d’années, s’attachent ainsi à proposer une vision holistique de la santé et ont été expérimentés dans divers projets, principalement pour la surveillance des zoonoses et la lutte contre la résistance antimicrobienne. L’adoption de ce type d’approche intégrée induit un changement de modèle de résolution des problématiques de santé, qui se donne pour horizon la meilleure capacité de résilience. Leur évaluation reste encore un défi et nécessite une adaptation des outils et des méthodologies. En effet, en s’appuyant sur des collaborations et le partage d’informations, l’approche One Health permet de porter un autre regard sur une problématique et de générer de nouveaux leviers d’actions. C’est dans le développement de cette nouvelle vision et dans son appropriation par les parties prenantes que se situe l’intérêt central de la démarche. S’ensuit l’émergence d’effets en dehors du secteur de la santé (socio-économiques, politiques...) constituant une première dimension de valeur ajoutée. L’impact au long-terme sera quant à lui rendu tangible au travers de l’émergence d’une dynamique de concertation vertueuse entre les secteurs et d’une capacité d’adaptation rapide. L’adoption des approches One Health et Eco Health pourrait impliquer à terme diverses évolutions sur la gestion de la santé publique dont,notamment :
Davantage d’investissements sur des approches de prévention holistiques plus efficaces, pour limiter les conséquences de futures crises. L’analyse complète des conséquences de crises sanitaires du point de vue sanitaire, social, économique et écologique ayant en effet démontré que les coûts de prévention sont largement contrebalancés par les bénéfices obtenus dans tous les secteurs.
Une meilleure intégration de la santé environnementale, en faisant converger l’approche One Healthavec les priorités actuelles des institutions sur les thématiques biodiversité, climat, services écosystémiques, pollution. Cette convergence des agendas mondiaux avec One Healthpermettrait de renforcer l’opérationnalisation de l’approche, qui risquerait sinon de rester
un modèle à part.
L’application de l’approche One Health constitue donc un véritable changement de paradigme. C’est pourquoi son positionnement dans un système de santé publique orienté sur la prévention, et son inscription dans l’agenda mondial en cohérence avec les priorités déjà énoncées au travers des ODD nécessiteront des changements dans le mode opératoire des institutions ainsi qu’une adaptation de leurs systèmes de financement et de partage des ressources, en termes de répartition des investissements et d’engagement au long terme.
Ces changements pourraient générer de nombreux effets bénéfiques en lien avec les ODD et un rattachement de la santé à d’autres moteurs de développement. En élargissant notre perception de la santé, il sera possible de répondre à des objectifs plus vastes, en faisant des choix d’activités valorisant l’autonomie etla résilience des communautés, ou le partage plus équitable des ressources.