Secteur Privé & Développement La revue de proparco
N° 14 / Mai 2012 Relever le défi de la gestion durable des forêts Martin Perrier
ONF International
2 Les actifs forestiers en Afrique : des rendements prometteurs Ole C. Sand et Elizabeth M. Lewis
Global Environment Fund
6 Développer le secteur forestier avec la finance carbone Mariana Deheza et Valentin Bellassen
Exploitation, valorisation et préservation de la forêt : quel équilibre ? Enjeu économique et écologique, la forêt est devenue un objet de convoitise. La gestion durable des ressources forestières permet de dépasser les clivages. Comment le secteur privé peut-il y participer ?
CDC Climat
9 La gestion forestière par l'entreprise communautaire Jean Bakouma et Juan Sève
WWF
13 Chiffres clés Le secteur forestier en chiffres
16 Forces et faiblesses des plans d’aménagement forestiers dans le bassin du Congo Constance Corbier-Barthaux
Agence française de développement
18 Retour d'expérience d'un industriel sur la certification FSC™ Francis Rougier et Mickael Clément
Rougier SA - Azao conseil
22 Catalyser les investissements privés en faveur du secteur forestier Hanna Skelly Finnfund
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ÉDITORIAL PAR ETIENNE VIARD
DIRECTEUR GENERAL DE PROPARCO
Véritable puits de carbone, la forêt joue un rôle fondamental dans le maintien des grands équilibres écologiques mondiaux. L’accroissement démographique et l’urbanisation exercent pourtant des pressions croissantes sur les terres forestières du Sud. Par les effets conjugués du développement agricole et de la surexploitation des bois de chauffage, ce sont près de 13 millions d’hectares de forêts qui disparaissent chaque année. Les bassins forestiers d’Amazonie, d’Afrique centrale et d’Indonésie sont les plus touchés. À l’origine de 10 à 20 % des émissions de gaz à effets de serre, la déforestation contribue au changement climatique, mais aussi à l’appauvrissement de la biodiversité et des sols. À la fois moyen de subsistance, patrimoine culturel, écosystème à protéger, réserve foncière, ressources à exploiter, la forêt rassemble une multitude d’acteurs aux intérêts hétéroclites. Face à une demande toujours croissante de bois et une conscience plus forte des enjeux climatiques, elle est devenue un véritable enjeu de bataille idéologique. Gestion durable de la forêt, développement des plantations, agroforesterie sont autant de solutions qui permettent de dépasser ces clivages et de concilier utilisation économique des ressources naturelles et protection de l’environnement. Dans les années 1990, de nouvelles règlementations ont conduit les acteurs privés à jouer un rôle nouveau, en particulier en prenant mieux en compte la préservation de la ressource. Des plans d’aménagement forestiers, dans le bassin du Congo, offrent par exemple des expériences intéressantes de contractualisations responsables entre secteur privé et État. Bien que limité aux plus grands groupes, l’engagement du secteur privé dans une gestion forestière durable est aujourd’hui une réalité. Les concessionnaires sont de plus en plus nombreux à bénéficier d’une certification internationale. Mais ils se heurtent encore au manque de reconnaissance des produits certifiés sur les marchés, à la concurrence déloyale des filières informelles et aux coûts importants de certification. Les perspectives du secteur forestier, notamment en Afrique subsaharienne, restent encore tributaires d’une bonne gouvernance publique et du renforcement de la transparence des marchés. Des enjeux de taille pour attirer les investisseurs privés vers des actifs aux rendements prometteurs. Alors que les résultats du sommet de Rio+20 soulèvent de nombreuses interrogations, il est plus que jamais essentiel de définir les conditions favorables à un engagement pérenne du secteur privé dans la gestion forestière durable. C’est tout l’enjeu de ce quatorzième numéro de Secteur Privé & Développement.