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Guyane
Les petits scientifiques de Saül à la découverte des champignons du sentier Roche-Bateau. © Audrey Thonnel | PAG
À SAÜL, L’ATLAS DE LA BIODIVERSITÉ COMMUNALE S’ACHÈVE AVEC SUCCÈS !
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Après trois années d’études, la commune de Saül, accompagnée par le Parc amazonien de Guyane,se dote d’un « Atlas de la biodiversité communale ». Initiée en 2018, la démarche a permis de réaliser des inventaires participatifs des espèces et des milieux présents sur le territoire communal.
Le Parc amazonien de Guyane est né en 2007, à la suite du Sommet de la Terre à Rio en 1992 et après plusieurs années de discussions et concertations, notamment avec les populations amérindiennes et Bushinenge vivant à l’intérieur des limites de cette aire protégée.
SA SUPERFICIE DE 34 000 KM² – PRÈS DE 40% DE LA GUYANE ! – FAIT DU PARC AMAZONIEN LE PLUS GRAND PARC NATIONAL DE FRANCE ET DE L’UNION EUROPÉENNE.
Ce parc « nouvelle génération » a pour mission d’une part la préservation de l’environnement et la conservation de la biodiversité, et d’autre part le développement économique durable des territoires, la transmission des savoirs et savoir-faire et le soutien aux populations locales. La gouvernance du Parc amazonien est d’ailleurs partagée avec les autorités locales (communes, collectivités...) et les chefs coutumiers. Parmi les projets portés par le Parc, un premier Atlas de la biodiversité communale (« ABC ») a été réalisé à Saül, entre 2018 et 2021, grâce à des financements de l’Office français pour la biodiversité.
Jean-Maurice Montoute, responsable du service Communication du Parc amazonien de Guyane, est revenu pour nous sur l’histoire de cette commune particulière :
Accompagner Saül dans sa démarche participative de mise en place d’un Atlas de la biodiversité communale offrait donc au Parc amazonien l’opportunité de souligner et renforcer le passage d’une économie illégale et nuisible pour l’environnement à une économie touristique responsable.
En améliorant la connaissance de la faune, la flore, la fonge et des habitats, ces Atlas permettent en effet de déterminer et cartographier les enjeux en termes de préservation et de valorisation du patrimoine naturel. Ils sont ainsi de précieux outils d’aide à la décision pour les autorités locales.
À Saül, les études se sont concentrées sur des espèces « oubliées » : les amphibiens, la fonge (champignons), les escargots et les orchidées. Avec l’appui d’une équipe d’experts pluridisciplinaires, les habitants, scolaires et visiteurs se sont prêtés au jeu de ces inventaires de proximité, et ont participé à de nombreuses activités annexes : conférences, expositions, visites, concours photographiques... Après trois annnés de travaux, l’Atlas de la biodiversité communale de Saül est aujourd’hui en cours de finalisation. De nombreux documents de vulgarisation et de sensibilisation ont été élaborés, dont notamment des fiches synthétiques sur les espèces et les habitats regroupées dans une collection : L’ABC de A à Z.
Pour Audrey Thonnel, coordinatrice du programme « ABC », cette expérience a été particulièrement enrichissante :
La clôture du programme a lieu en cette fin d’année et permet de réfléchir à une suite pour cet « ABC », à la demande des habitants, désireux de continuer à s’impliquer dans la connaissance de la biodiversité de leur commune.
Dans le même temps, l’« ABC » de Papaïchton a vu le jour fin 2020. Capitale du pays Boni, ce territoire reculé à haut potentiel touristique a voulu à son tour se doter d’un Atlas de la biodiversité communale. Il est accompagné dans sa démarche par le Parc amazonien de Guyane, dans le cadre des conventions d’application de la charte des territoires. Les communes de Mana et Rémire-Montjoly se sont également lancées dans l’aventure des ABC. Ces nouveaux Altas permettront, tout comme celui de Saül, de sensibiliser les habitants à la biodiversité de leur commune et, plus largement, de faire connaître et valoriser la richesse exceptionnelle de la nature guyanaise.
Rédaction : Lucie Labbouz