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Wallis-et-Futuna

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Mayotte

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À LA DÉCOUVERTE DE LA BIODIVERSITÉ TERRESTRE DE L’ARCHIPEL

Depuis plus 25 ans, Jean-Yves Hiro Meyer parcourt les montagnes et les forêts de Polynésie française où il réside, et celles de Wallis-et-Futuna afin de recenser et d’étudier la biodiversité. Pour ce chercheur « hybride », science et conservation sont avant tout un travail d’équipe, porté par la passion, l’émerveillement et le partage dans un respect profond des sociétés, des cultures et des savoirs traditionnels.

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Jean-Yves Hiro Myer avec le guide futunien Siovani Sekeme (au centre) et le botaniste Jérôme Munzinger de l’IRD en 2008.

INTERVIEW

JEAN-YVES HIRO MEYER BIOLOGISTE ÉCOLOGUE ET BOTANISTE DE TERRAIN

• Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a conduit sur l’archipel de Wallis-et-Futuna ?

- Après mon doctorat en écologie et biologie des populations à l’université de Montpellier en 1994 puis mon service national comme VAT à la Délégation à l’environnement de la Polynésie française, je suis parti en post-doctorat à l’université d’Hawaï avant de devenir directeur scientifique au Conservatoire botanique national de Mascarin à l’île de La Réunion.

Depuis 2002, je suis chargé de recherche à la Délégation à la Recherche de la Polynésie française.

En 2007 et 2008, j’ai été associé à deux missions scientifiques à Wallis-et-Futuna, financées par le Service territorial de l’environnement (STE) et organisées par Hervé Jourdan, entomologiste à l’IRD de Nouméa, afin de dresser le premier inventaire des espèces végétales et animales introduites envahissantes. Je suis ensuite revenu en 2011 et 2016 à la demande du STE pour actualiser un inventaire de la flore indigène et endémique, mais aussi de l’avifaune avec l’ornithologue Jean-Claude Thibault en 2014.

• Qu’avez-vous découvert à Wallis-et-Futuna ?

- En explorant ces îles, j’ai découvert de nombreuses plantes à fleurs et fougères indigènes non encore répertoriées, certaines étant très rares ou très localisées. La petite fourmi de feu à Wallis, le rat noir, l’euglandine, un escargot prédateur à Futuna, et les plantes introduites envahissantes ou pouvant le devenir sont autant de menaces pesant sur la biodiversité originale de l’archipel. J’y ai aussi découvert les Wallisiens et les Futuniens, avec leur mode de vie traditionnel encore bien vivant et une connaissance approfondie de leur Nature représentant pour moi la « Polynésie française d’antan »...

• Quels projets à venir dans l’archipel ?

- Lorsque les mesures de restrictions sanitaires seront levées et les liaisons aériennes rétablies, j’espère y retourner pour étudier les plantes les plus rares ou menacées, ainsi que l’escargot arboricole endémique Partula obesa avec l’aide du STE, dans l’objectif de proposer des mesures de sauvegarde.

Nous avons aussi un projet d’étude paléoécologique et paléoclimatologique dans les lacs et marécages de Futuna avec mes collègues anglais, néo-zélandais et hawaïens pour reconstruire les environnements passés et mieux prévoir les changements globaux à venir dans la région.

Rédaction : Romy Loublier

Jean-Yves Hiro Meyer est également l'auteur d’un guide sur la flore indigène et endémique de W.-et-F. publié en 2017.

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