Études économiques de l’OCDE : Costa Rica 2025
ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’OCDE : COSTA RICA 2025 © OCDE 2025

ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’OCDE : COSTA RICA 2025 © OCDE 2025
Cette Étude économique a été préparée par Alberto González Pandiella et Alessandro Maravalle, sous la direction d’Aida Caldera Sánchez Monica Quinza Armenta ont fourni une assistance en matière de recherche,tandisque GemmaMartinez aapportésonconcourspour lestâchesadministrativeset la mise en forme du document, et Laura Fortin pour la communication.
Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’OCDE. Le Comité a examiné le projet d’Étude le 10 décembre 2024. Les données utilisées dans le présent rapport ont été collectées jusqu’à la date du 14 février 2025.
Des informations sur la présente Étude et les précédentes, ainsi que sur la préparation des Études économiques, sont disponibles à l’adresse suivante: https://www.oecd.org/fr/themes/etudeseconomiques.html
GRAPHIQUES
Graphique 1. La croissance a été plus résiliente et vigoureuse que dans les pays comparables 7
Graphique 2. Le déficit budgétaire a diminué 10
Graphique 3. Le taux d’activité des femmes est faible 11
Graphique 4. Un quart seulement de la population du Costa Rica est raccordé à un réseau d’assainissement 12
Graphique 5. Les produits de haute technologie représentent une part croissante des exportations du Costa Rica 14
TABLEAUX
Tableau 1. La croissance du PIB réel devrait rester solide 9
Statistiques de base du Costa Rica, 20231 (Les nombres entre parenthèses correspondent à la moyenne de l’OCDE)1
Inégalités de revenu (coefficient de Gini, OCDE : dernières données
Revenu disponible médian des ménages
OCDE : 2020)
publiques, % du RNB, 2021)
¹ L’année est indiquée entre parenthèses lorsqu’elle diffère de celle qui figure dans le titre du présent tableau. Lorsque l’agrégat OCDE n’est pas disponible dans la base de données utilisée comme source, une moyenne simple des dernières données disponibles pour les pays de l’OCDE est calculée lorsque ces données existent pour au moins 80 % des pays membres de l’Organisation.
² Les chiffres correspondant à l’agrégat OCDE sont des moyennes pondérées.
Source : Calculs effectués à partir d’informations extraites des bases de données des organisations suivantes : OCDE, Agence internationale de l’énergie, Organisation internationale du travail, Fonds monétaire international, Organisation des Nations Unies, Banque mondiale et Ministerio de Hacienda (ministère costaricain des Finances).
Messages clés :
• La situation budgétaire s’est améliorée, mais garantir la viabilité des finances publiques reste une priorité. Pour ce faire, le Costa Rica devrait s’attacher à réduire la dette publique en s’en tenant à la règle budgétaire, en procédant à des examens des dépenses afin d’accroître l’efficience des dépenses publiques et en levant davantage de recettes fiscales grâce à un élargissement des bases d’imposition.
• Pour faciliter la participation des femmes au marché du travail et faire reculer l’économie informelle, il sera nécessaire d’étendre l’accès aux services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, tout en mettant en œuvre une stratégie globale de réduction de l’économie informelle. Cette stratégie devrait viser à abaisser le coût de l’emploi dans le secteur formel et à alléger les charges administratives et économiques liées à la création d’entreprises dans celui-ci.
• Pour atteindre les objectifs de décarbonation et promouvoir l’adaptation au changement climatique, les énergies renouvelables devront être développées et diversifiées et la gestion des déchets et de l’eau devra être améliorée.
• Les délocalisations de proximité offrent au Costa Rica de nouvelles possibilités pour tirer parti de son ouverture commerciale et maximiser les bénéfices du commerce. Il faudra pour cela que le pays continue d’optimiser ses politiques commerciales, d’améliorer son système éducatif et ses infrastructures, de stimuler l’innovation, et de promouvoir une concurrence plus vigoureuse.
S’appuyer sur les succès obtenus pour saisir les nouvelles opportunités
L’économie du Costa Rica a connu une forte croissance depuis la pandémie, s’accompagnant d’une amélioration des perspectives budgétaires imputable à la maîtrise des dépenses publiques. Pour entretenir cette dynamique et donner de la vigueur à la croissance à moyen terme, relever le niveau de vie, assurer la viabilité des finances publiques et avancer dans la transition vers une économie bas carbone, le pays doit poursuivre et approfondir ses efforts de réforme.
Les résultats économiques ont progressé.
L’économie du Costa Rica se porte bien (Graphique 1), la croissance étant portée par une spécialisation plus poussée dans une production manufacturière et des services à forte valeur ajoutée. Les exportations sont en hausse et le chômage, les inégalités de revenu et la pauvreté ont récemment reculé. La dette publique rapportée au PIB a également baissé. Grâce à sa volonté d’ouverture aux échanges, le pays est bien placé pour s’emparer d’opportunités nouvelles en matière d’échanges et d’investissement.
Lesréformesencoursontpourbutd’améliorer encorelasantédel’économieetilconviendrait de les approfondir. Parmi les réformes en cours figurent la création d’un guichet unique pour les programmes sociaux, la refonte du système éducatif et des mesures visant à intensifier la concurrence dans le secteur des services professionnels. Toutefois, certaines de ces réformes n’en sont encore qu’aux premiers stades de la mise en œuvre ou attendent l’approbation du législateur. Il est indispensable de corriger l’inadéquation des compétences,de relever le taux d’activitédesfemmesetdefairereculerl’économie informelle pour stimuler la croissance à moyen terme.
Graphique 1. La croissance a été plus résiliente et vigoureuse que dans les pays comparables PIB réel, Indice (T4 2019 = 100), c.v.s.
Note : ALC désigne la moyenne simple des données relatives, au Chili, à la Colombie, au Mexique, à l’Argentine, au Brésil, et au Pérou
Source : OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE (base de données).
StatLink2 https://stat.link/besw50
La croissance du PIB restera solide et l’inflation reviendra progressivement à l’objectif
L’activité économique devrait rester vigoureuse, nourrie par le dynamisme des exportations et l’embellie de la demande intérieure. Après une nette décrue et un passage en territoire négatif en 2023, l’inflation globale remontera progressivement en direction de l’objectif.
La croissance du PIB devrait s’établir à 3.8% en2025. Les exportations, qui bénéficieront de la très bonne tenue des échanges mondiaux, continueront d’avoir le vent en poupe. La consommation privée sera soutenue par la progression de l’emploi dans le secteur formel et un regain de confiance des consommateurs. L’investissement privé sera stimulé par un flux soutenu d’investissements directs étrangers (Tableau 1).
Lechômagearefluéetétéramenéendessous de son niveau d’avant la pandémie. Cette évolution positive s’explique toutefois en partie par la baisse du taux d’activité, en particulier chez les femmes et les jeunes. L’emploi dans le secteur formel progresse et on observe que les nouveaux emplois exigent de plus en plus souvent des compétences spécialisées et techniques. L’essor des services à forte intensité de connaissances et des secteurs manufacturiers de haute technologie est freiné par l’inadéquation des compétences des demandeurs d’emploi auregarddes postes offerts.
L’inflation augmente progressivement en direction de l’objectif. L’inflation globale, qui a sensiblement reculé et est passée en territoire négatifen2023sousl’effetdel’inversiondeschocs des prix extérieurs et d’une forte appréciation du colon, remonte peu à peu. Les anticipations d’inflation sont restées largement ancrées, même si elles ont légèrement baissé jusqu’à la limite inférieure de la marge de fluctuation.
Les autorités monétaires ont réagi rapidement aux chocs externes de grande ampleur. Alors que l’inflation commençait à se replier, la Banque centrale a été la première de la région à engager un assouplissement de sa politique monétaire. La flexibilité du régime de change en réponse aux conditions du marché a été accrue pour permettre à celui-ci de jouer son rôle d’amortisseur face aux chocs externes. Inscrire l’indépendance de la Banque centrale dans la Constitution renforcerait encore la crédibilité de cette institution.
Lesystèmefinancierafaitpreuvederésilience, mais la dollarisation croissante de l’économie présente des risques. Environ 35 % du montant total des crédits et dépôts sont libellés en dollars. Les deux tiers de la dette libellée en dollars nefont pas l’objet d’une couverture. Les emprunts en devises ont augmenté récemment.
Un certain nombre de distorsions fragmentent les marchés financiers et entravent la concurrence. Elles touchent les banques publiques et privées et se concrétisent notamment par l’obligation faite aux banques publiques d’abonder à plusieurs fonds publics, ou celle, imposée aux banques privées, de transférer une partie de leurs dépôts vers un fonds public à des conditions inférieures à celle du marché. Les corriger aurait un effet positif sur l’ensemble de l’économie, en facilitant l’accès des entreprises et des ménages au crédit à moindre coût.
Tableau 1. La croissance du PIB réel devrait rester solide
Taux de croissance annuelle, en %, sauf indication contraire
Source : Version actualisée des Perspectives économiques de l’OCDE
Garder le cap de la prudence budgétaire et renforcer le cadre budgétaire
La situation budgétaire s’est améliorée, mais la viabilité des finances publiques demeure une priorité. Pour ce faire, le Costa Rica devrait s’attacher à réduire la dette publique en s’en tenant à la règle budgétaire, en procédant à des examens des dépenses publiques dans le but d’en accroître l’efficience et en levant davantage de recettes fiscales grâce à un élargissement des bases d’imposition.
La situation budgétaire s’est améliorée. Après avoirétéaux prisesavec d’importantsdéficitsdans les années 2010, le Costa Rica a amorcé un mouvement de réduction du ratio dette/PIB, notamment grâce à un respect strict des objectifs budgétaires (Graphique 2). Les dépenses primaires ont diminué en raison de la modération salariale dans le secteur public, de la baisse des transferts aux entités publiques et de la réduction du nombre de projets d’investissement. Compte tenu du niveau élevé des charges d’intérêts, qui représentent presque 5 % du PIB, et du niveau de la dette publique, qui reste également élevé, assurer la viabilité des finances publiques reste une priorité absolue.
Il est essentiel de continuer de se conformer pleinementàlarèglebudgétaire. Dans les plans en cours, l’accent est placé, à juste titre, sur la poursuitedelaréductiondeladettepubliqueetdes charges d’intérêts, laquelle passe par un strict respect de la règle budgétaire. La diminution des charges d’intérêts permettra d’accroître progressivement les dépenses sociales et les
dépenses d’investissement. Il demeure capital de s’en tenir à une règle budgétaire rigoureuse pour préserver les progrès accomplis.
Des efforts ont été engagés pour que les dépenses deviennent plus efficientes et ils doiventsepoursuivre. La loi de 2022 sur l’emploi public, qui a notamment porté sur l’harmonisation des grilles de salaires, marque une étape importante vers le rehaussement de l’efficience. Il seraessentieldelamettreenœuvreintégralement pour que les plans budgétaires à moyen terme du gouvernement puissent être respectés. Des examens des dépenses faciliteraient la hiérarchisation des priorités et le redéploiement desfinancements auserviced’une amélioration de la qualité des dépenses publiques. Le partage et l’utilisation de données au sein du secteur public peuvent améliorer la conception et l’évaluation des politiques, et contribuer ainsi à garantir l’efficacité et l’efficience des dépenses.
Unélargissementdesbasesd’impositionserait bénéfique à la viabilité des finances publiques
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et dégagerait une marge de manœuvre budgétaire supplémentaire. Actuellement, les dépenses fiscales liées à la TVA et à l’impôt sur le revenu des personnes physiques sont importantes et profitent souvent aux contribuables les plus aisés. Il est indispensable d’éviter toute
Graphique 2. Le déficit budgétaire a diminué
modification de la législation qui aurait pour effet d’éroder encore la base d’imposition. Les recettes tirées de l’impôt sur le revenu des personnes physiques sont nettement inférieures à celles des pays comparables de l’OCDE et de la région.
Solde budgétaire et solde primaire, administration centrale, en % du PIB
Source : Ministère des Finances
StatLink2 https://stat.link/usctp5
Pour faciliter la participation des femmes au marché du travail et faire reculer l’économie informelle, il sera nécessaire d’étendre l’accès aux services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, tout en mettant en œuvre une stratégie globale de réduction de l’économie informelle.Cette stratégie devrait viser à abaisser le coût de l’emploi dans le secteur formel et à alléger les charges administratives et économiques liées à la création d’entreprises dans celui-ci.
Letauxdeparticipationdesfemmesaumarché du travail au Costa Rica est inférieur de27points de pourcentage à celui des hommes ainsi qu’à celui des autres pays de l’OCDE et des pays comparables de la région (Graphique 3) Les tâches domestiques et familiales limitent l’activité féminine, particulièrement celle des femmes à faible revenu dontletauxd’activitéestinférieurà 40 %.Enoutre, seuls 7 % des enfants âgés de zéro à deux ans
sont inscrits dans des services d’éducation et d’accueil de la petite enfance.
Étendre l’accès à des services d’éducation et d’accueil de la petite enfance de qualité et abordablesdevrait êtreuneprioritédepremier plan. À l’heure actuelle, le réseau des services d’éducation des jeunes enfants ne couvre que 40 % environ des ménages pauvres. Les programmes antérieurs n’ont pas suffi, et de loin, à répondre aux besoins dans ce domaine. Il faudrait en priorité ouvrir l’accès aux familles à faible
revenu, puis dans un deuxième temps aux ménages plus aisés. Pour ces derniers, des mécanismes de participation financière pourraient contribuer à élargir la couverture des services, mêmedansuncontextederessourcesbudgétaires limitées. Dans le système actuel fragmenté, les rôles et responsabilités ne sont pas clairement définis.
Avec quelque 40% des travailleurs occupant des emplois informels, il est crucial de mettre en place une stratégie globale visant à
s’attaquer à l’économie informelle. Les charges sociales patronales élevées accroissent le coût de l’emploi formel, pénalisant en particulier les travailleurs peu qualifiés. De plus, l’ensemble des charges salariales existantes ne servent pas au financement du système de sécurité sociale. Des réglementations bureaucratiques et coûteuses compliquent la création d’entreprises dans le secteur formel. Les travailleurs peu qualifiés ont beaucoup de mal à accéder à des possibilités d’emploi dans le secteur formel.
Graphique 3. Le taux d’activité des femmes est faible
Taux d’activité de la population d’âge actif (15-64 ans), en %, 2023
Source : OCDE, base de données des statistiques de la population active
Favoriser la transition écologique
StatLink2 https://stat.link/jez7n1
Le Costa Rica s’est fixé des objectifs ambitieux de décarbonation de son économie. Pour atteindre ses objectifs de décarbonation et promouvoir des mesures d’adaptation au changement climatique, il devra développer et diversifier les sources d’énergies renouvelables et améliorer la gestion des déchets et de l’eau.
LeCostaRicaviseàdécarbonersonéconomie pouratteindrelaneutralitécarboned’icià 2050, dans le droit fil des efforts internationaux destinés àlimiterleréchauffementclimatiqueà 1.5 °C,etse distingue comme l’un des rares pays de l’OCDE à s’engagersurcettevoie.L’électrificationdusecteur des transports, quireprésente 54 % des émissions
de carbone, est essentielle pour atteindre cet objectif.
Lechangement climatiqueaune incidence sur la production d’énergie renouvelable au Costa Rica Même si la quasi-totalité de l’électricité provient de sources d’énergies renouvelables, 70 % étant fournis par des centrales hydroélectriques, des saisons plus sèches que la
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normaleontuneincidence surladisponibilitéetles prix de l’électricité. L’électrification prévue du secteur des transports va quadrupler la demande d’électricité d’ici à 2050. Actuellement, le pétrole, importé en intégralité, est le principal carburant utilisé dans les transports et représente 49 % du mix énergétique. Améliorer la planification de la production d’électricité permettrait de répondre plus en amont aux besoins à moyen terme et aux enjeux naissants, tels que la multiplication des saisons plus sèches que la normale.
Des réformes de la réglementation du secteur de l’électricité pourraient stimuler l’investissement. L’entreprise publique d’électricité détient le contrôle quasi total du marché, les entreprises privées se limitant à produire 30 % au maximum de l’électricité totale et étant tenuesdeluivendreexclusivementtouteleur
production. Des obstacles limitent en outre les prises de participation étrangères dans ce secteur. Il est essentiel d’améliorer la gestion des déchets et de l’eau pour s’adapter au changement climatique. Le système de gestion des déchets, qui contribue à 15 % des émissions, soit un pourcentage plus élevé que dans d’autres pays de l’OCDE, dépend largement des décharges, ce qui a des répercussions sur les écosystèmes et la santé publique. La disponibilité en eau est déjà affectée par des fuites d’eau, des problèmes de distribution et le développement insuffisant du réseau d’assainissement auquel ne sont raccordés que 25 % de la population (Graphique 4). Le changement climatique et les saisons plus sèches que la normale qui en résultent devraient aggraver ces problèmes. Il est essentiel d’améliorer la planification et l’exécution des projets d’infrastructures hydriques.
Graphique 4. Un quart seulement de la population du Costa Rica est raccordé à un réseau d’assainissement
Raccordement à un système de collecte des eaux usées, % de la population résidente, 2022 ou dernière année connue
Source : Statistiques de l’OCDE sur l’environnement : Eau (base de données).
StatLink2 https://stat.link/xl1kwz
L’ouverture aux échanges et à l’investissement direct étranger a stimulé la croissance et la création d’emplois formels, mais de nombreux travailleurs, entreprises et régions n’en bénéficient pas encore. Les délocalisations de proximité offrent au Costa Rica de nouvelles possibilités de tirer parti de l’ouverture des échanges et de maximiser les avantages commerciaux. Il faudra pour cela que le pays continue d’optimiser ses politiques commerciales, d’améliorer l’éducation, de stimuler l’innovation, de développer les infrastructures et de promouvoir une concurrence plus vigoureuse.
Par son engagement à ouvrir les échanges, le Costa Rica a augmenté ses exportations, diversifié sa production et stimulé sa croissance économique. Les exportations d’appareils médicaux et de services aux entreprises ont désormais supplanté celles de matièrespremièresagricolesetletourismecomme lesprincipalesexportationsdupays (Graphique 5).
Lesrésultatsremarquablesducommerceextérieur duCosta Rica et son aptitude à attirer les IDEsont les retombées d’une politique commerciale fructueuse. Les exportations restant concentrées surunpetitnombrededestinations,notammentles États-Unis (45 % du total), les efforts déployés sans relâche par le gouvernement pour diversifier les accords commerciaux et développer la facilitation des échanges, qui ont retrouvé une impulsionconsidérabledepuis 2022,sontlouables Ils faciliteront une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales et régionales.
Une main-d’œuvre competente a été traditionnellement un facteur essentiel d’attraction des IDE et de développement des exportations à valeur ajoutée. L’éducation est uneprioritéauCostaRicamaislesystèmeéducatif a eu du mal à évoluer au même rythme que la demande croissante de compétences dans les hautes technologies et d’autres compétences avancées. Il s’ensuit d’amples pénuries de compétences qui constituent désormais une menace pour la capacité du Costa Rica à attirer l’IDE et à maximiser les avantages commerciaux. Une réforme de grande ampleur du secteur de l’éducation est en cours, mais les principaux délais et les grandes étapes de sa mise en œuvre sont encore imprécis. Au nombre des priorités impérieuses, on peut citer l’accélération des réformes de la formation professionnelle destinées à améliorer les compétences techniques, l’augmentation du nombre de techniciens et de
diplômés dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) et fairemieux correspondre l’enseignement universitaire aux besoins du marché du travail.
Il est crucial de stimuler l’innovation pour permettre aux entreprises costaricaines d’accéder aux marchés internationaux. Toutefois, les interactions entre les universités publiques et les entreprises sont ténues et la majeure partie des financements en faveur de l’innovation va directement aux universités, sans qu’aucune évaluation d’impact ne soit menée. Par rapport à d’autres pays de l’OCDE, les modes de financement basé sur la performance sont limités. Les goulets d’étranglement liés aux infrastructures sont importants, augmentent les coûts des échanges et limitent la participationdesrégionséloignéesetdesPME auxéchangesinternationaux. Lemauvaisétatdu réseau routier et la saturation des ports font partie des principaux problèmes. La mauvaise qualité de l’infrastructure de transport peut être attribuée à l’insuffisance des dépenses qui lui sont consacrées, aux carences de la planification stratégique et à l’exécution inefficiente des projets d’investissement, puisque seulement 30 % des projets d’investissement inscrits au budget sont menés à bien.
Pour aider les entreprises costaricaines à accéder à moindre coût à des intrants de meilleure qualité, il serait nécessaire de stimuler la concurrence sur les marchés intérieurs. Actuellement, la réglementation du Costa Rica est l’une des plus strictes de la zone OCDE. Le Costa Rica déploie des efforts pour renforcer la concurrence dans certains domaines, notamment en mettant fin à certaines pratiques anticoncurrentielles dans les services professionnels ou en réduisant le corpus
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pléthoriqueetcomplexedesréglementations.Ilest essentiel de continuer à augmenter le budget de l’autorité de la concurrence pour lui permettre de
repérer et de combattre les pratiques anticoncurrentielles.
Graphique 5. Les produits de haute technologie représentent une part croissante des exportations du Costa Rica
Exportations par type de produits, % du total des exportations de biens
Dispositifs médicaux
Produits pharmaceutiques
Source : Banque centrale du Costa Rica
Café, ananas et bananes
Plastique et caoutchouc
Autres produits alimentaires
Autres produits
StatLink2 https://stat.link/67xr8m
Principales conclusions
Principales recommandations
Renforcer encore les politiques macroéconomiques
L’inflation globale augmente progressivement, tout en restant inférieure au plancher de la fourchette de fluctuation définie par la banque centrale. Depuis mars 2023, la banque centrale a abaissé son taux directeur de 500 points de base.
Une majorité simple au congrès est suffisante pour modifier les principales dispositions législatives concernant la banque centrale, telles que la Loi relative à son mandat.
Le ratio dette publique au PIB reste proche de 60 % et les charges d’intérêts ont augmenté pour atteindre 5 % du PIB.
Conserver une orientation de la politique monétaire guidée par les données et restrictive et l’assouplir encore, s’il y a lieu, pour assurer un retour durable de l’inflation à l’objectif de 3 %.
Inscrire l’indépendance opérationnelle de la banque centrale dans la Constitution.
Continuer de réduire la dette publique en pourcentage du PIB en respectant la règle budgétaire. Pour respecter la règle budgétaire, il sera nécessaire de maîtriser les dépenses et d’en améliorer l’efficience. Il continue d’exister d’importantes possibilités d’améliorer la qualité des dépenses.
L’accès insuffisant aux données pertinentes est un obstacle essentiel à la prise de décision publique dans plusieurs domaines de l’action publique. Les pratiques en vigueur de gestion des données procurent des garanties solides qui assurent la confidentialité et la sécurité des données. Il est primordial d’améliorer la disponibilité et la communication des données pour pouvoir réaliser des examens de dépenses et de solides évaluations des politiques publiques.
À 25 % du PIB, les recettes fiscales sont amoindries par l’étroitesse des bases d’imposition. Le système fiscal peine à réduire les inégalités de revenu.
Plusieurs distorsions fragmentent le marché financier et entravent tant les banques publiques que privées. Cette situation nuit à la concurrence, restreint l’accès au crédit et affaiblit la transmission de la politique monétaire.
Les activités de lobbying ne sont pas réglementées, si bien que certains groupes risquent d’être en mesure d’exercer une influence indue débouchant sur des politiques qui ne servent pas l’intérêt général.
Instaurer des examens réguliers des dépenses pour aider à déterminer la hiérarchisation des dépenses et leurs réaffectations, et les intégrer dans le processus budgétaire.
Veiller à la disponibilité et à la communication de données individualisées et identifiables au sein des organismes publics afin d’étayer une conception des politiques fondée sur des éléments probants, ainsi que leur évaluation, tout en continuant de garantir la confidentialité et la sécurité des données.
Élargir les bases d’imposition en supprimant progressivement les exonérations de TVA et de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Corriger les distorsions pénalisant les banques publiques et privées, notamment l’obligation faite aux banques publiques d’abonder à plusieurs fonds publics ou celle imposée aux banques privées de transférer une partie de leurs dépôts vers un fonds public à des conditions inférieures à celle du marché.
Réglementer les activités de lobbying, en définissant celles qui sont concernées et les acteurs considérés comme des lobbyistes et en mettant en place un registre public des lobbyistes.
Renforcer l’égalité des chances
Le taux d’activité des femmes est inférieur à celui des hommes, ainsi qu’à celui d’autres pays de l’OCDE et d’Amérique latine. Les programmes antérieurs destinés à renforcer l’offre de services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants n’ont pas produit les résultats escomptés. Le réseau des services d’éducation des jeunes enfants ne couvre que 40 % environ des ménages pauvres.
40 % des travailleurs sont actifs dans le secteur informel, ce qui nuit au bienêtre et à la productivité et amoindrit les recettes fiscales. Plusieurs facteurs contribuent à l’informalité, notamment les coûts non salariaux élevés, la complexité des réglementations et l’inadéquation des compétences.
Améliorer l’accès aux services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, en donnant la priorité aux ménages à faible revenu.
Mettre en œuvre une stratégie globale visant à réduire l’économie informelle, notamment en abaissant le coût de la création d’emplois dans le secteur formel, en réduisant les obstacles administratifs, en développant les compétences, en renforçant les mécanismes d’application de la législation et en simplifiant la fiscalité.
Favoriser la transition écologique
Les centrales hydroélectriques du Costa Rica produisent pas moins de 70 % de l’électricité du pays. Cette dépendance à l’énergie hydraulique est de plus en plus problématique en raison des saisons plus sèches que la normale causées par le changement climatique. L’entreprise publique d’électricité exploite la plupart des centrales hydroélectriques et gère l’ensemble de la planification de la production d’électricité, ce qui peut aboutir à des conflits d’intérêts. Le Costa Rica possède un potentiel inexploité d’énergie éolienne, solaire et géothermique.
La transition prévue du Costa Rica vers des systèmes de transport électriques devrait quadrupler la demande d’électricité. Pour y répondre, il faudra réaliser des investissements considérables dans le secteur de l’électricité. Cela étant, des obstacles réglementaires stricts entravent l’investissement privé et étranger, en limitant notamment la participation du secteur privé et les investissements étrangers.
En dépit de l’abondance de ses ressources en eau, le Costa Rica a été récemment confronté à des restrictions d’eau dues à des fuites importantes et au vieillissement des infrastructures. Le changement climatique et les saisons plus sèches que la normale qui en résultent affectent également la disponibilité en eau. Les projets d’investissement dans les infrastructures hydriques ont été entravés par leurs piètres planification et exécution.
Transférer la planification de la production d’électricité à une autorité indépendante et élaborer une stratégie globale à moyen terme visant à développer et à diversifier les sources d’énergies renouvelables.
Supprimer les restrictions en vigueur et les plafonds limitant la participation du secteur privé à la production et à la fourniture au détail d’électricité, et supprimer les obstacles à l’investissement étranger dans ce secteur.
Élaborer un portefeuille bien hiérarchisé de projets d’infrastructures hydriques, dont l’exécution pourra suivre rapidement la mise à disposition des financements, et qui sera fondé sur des analyses coûts-avantages transparentes et rigoureuses.
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Les marchés à l’exportation du Costa Rica sont concentrés dans quelques régions, les États-Unis et l’Europe prenant une importance croissante en tant que destinations principales.
Le Costa Rica est confronté à des difficultés tenant à la médiocrité des résultats scolaires et à l’inadéquation entre les emplois vacants et les compétences des demandeurs d’emploi. De nombreux Costaricains n’ont pas les compétences nécessaires pour tirer parti des nouvelles possibilités d’emploi qu’offre le secteur formel. Si une ample réforme du système éducatif est en cours, les détails de sa mise en œuvre ne sont pas pleinement définis.
L’infrastructure de transport présente d’importantes carences. La planification et la conception médiocres des projets d’infrastructures de transport entraînent des retards et des dépassements de coûts, seuls 30 % des projets d’investissement dans ce domaine, inscrits au budget, étant exécutés efficacement.
En dehors des zones de libre-échange, les résultats de l’innovation sont médiocres, et les interactions entre les universités et le secteur des entreprises sont ténues.
Continuer d’élargir les débouchés des échanges au moyen d’accords commerciaux de façon à ouvrir de nouveaux marchés, y compris en adhérant à l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste.
Mener à bien des évaluations régulières afin de suivre les progrès accomplis ainsi que les effets des réformes pour améliorer les résultats scolaires et réduire les problèmes d’inadéquation des compétences.
Renforcer les évaluations de faisabilité des projets d’infrastructures de transport et en améliorer la gestion budgétaire, notamment en mettant en place des programmes précis comportant des délais et des étapes de mise en œuvre clairs.
Fonder le financement de la recherche publique sur des critères de mise en concurrence et de performance, et instaurer des mécanismes d’évaluation indépendants.