Brochure - OECD Economic Surveys: Belgium 2024 FR

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’OCDE

BELGIQUE 2024

FAITS SAILLANTS

SEPTEMBRE 2024

• La croissance économique s’est révélée solide

• Placer les finances publiques sur une trajectoire viable

• Promouvoir l’emploi de tous

• Renforcer l’efficacité énergétique et l’électrification

• Aider les petites et moyennes entreprises (PME) pour renforcer la productivité

2 . OECD ECONOMIC SURVEY OF SPAIN 2023 – EXECUTIVE SUMMARY

À

PROPOS DE L’OCDE

L’OCDE est un forum unique où les gouvernements travaillent ensemble pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux liés à mondialisation. L’OCDE est également à l’avant-garde des efforts visant à comprendre et à aider les gouvernements à répondre aux nouveaux développements et préoccupations, tels que le gouvernement d’entreprise, l’économie de l’information et les défis posés par le vieillissement de la population. L’Organisation offre un cadre dans lequel les gouvernements peuvent comparer leurs expériences en matière de politiques, chercher des réponses à des problèmes communs, identifier les bonnes pratiques et travailler à la coordination des politiques nationales et internationales.

À PROPOS DE LA DIRECTION DES ÉTUDES

PAR PAYS

La Direction des études nationales aide les pays à se réformer en leur fournissant les meilleures informations et analyses. Nos études économiques évaluent la situation économique d’un pays de manière personnalisée, avec des caractéristiques spéciales qui mettent en lumière les défis les plus urgents auxquels le pays est confronté. Les enquêtes présentent des mesures concrètes que les décideurs politiques pourraient prendre pour mettre en œuvre des réformes afin que la croissance profite à tous, que les économies soient plus résilientes et que le bien-être progresse. Nous réalisons des enquêtes depuis plus de 60 ans, chacune d’entre elles étant basée sur un engagement étroit avec les autorités nationales. Ces relations de confiance nous permettent de mieux comprendre les réformes qui améliorent la vie des gens. Nos équipes ont toutes un “état d’esprit réformateur”, et notre expertise, notre regard et notre histoire aident les gouvernements à l’adopter également.

Le rapport complet est disponible ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’OCDE : BELGIQUE 2024

OECD Publishing, Paris https://doi.org/10.1787/213e7688-fr

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE S’EST

RÉVÉLÉE SOLIDE

L’économie belge a été relativement résiliente face aux chocs récents, et le taux de croissance du PIB a convergé vers son niveau potentiel (Graphique 1). L’activité devrait rester vigoureuse, mais les perspectives sont incertaines.

Les secteurs industriels exportateurs se sont contractés, mais la demande intérieure a soutenu l’activité. La consommation privée a été étayée par l’indexation automatique des salaires sur l’inflation, qui a empêché l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. L’emploi a continué de progresser, et le taux de chômage s’est stabilisé aux alentours de 5.5 %, en deçà de son niveau moyen d’avant la pandémie.

L’inflation s’est repliée rapidement en 2023 sur fond de baisse des prix de l’énergie, mais des tensions inflationnistes subsistent. En amenant les entreprises à s’ajuster au niveau des coûts et des prix, l’indexation des salaires est devenue un déterminant important de l’inflation sous-jacente et a pesé temporairement sur la compétitivité-prix.

Graphique 1. L’économie fait preuve de résilience indice T1 2019 = 100

Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE.

Tableau 1. La croissance du PIB restera résiliente Taux de croissance annuels, en %, sauf indication contraire

Dette brute des administrations publiques (% du PIB, au sens de Maastricht)

Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE.

Le durcissement rapide des conditions de financement a contribué à inverser les cycles du crédit et de l’immobilier. La hausse des taux d’intérêt a pesé sur les transactions de logements et leurs prix, et ramené ces derniers à un niveau correspondant davantage aux paramètres fondamentaux du marché. Le secteur financier a bien résisté, et les ratios de fonds propres et de liquidité sont nettement supérieurs aux exigences réglementaires. L’encours de prêts non performants des banques commerciales a néanmoins augmenté, même si cette hausse est restée modérée par rapport à un niveau exceptionnellement bas, et les provisions pour risques de crédit sont relativement faibles, ce qui constitue une source de risques.

Le PIB réel devrait croitre de 1.2 % en 2024 et 1.4 % en 2025 (Tableau 1). Alors que les conditions financières s’assouplissent, le ralentissement de la croissance de l’emploi et des salaires freinent la demande intérieure.

En 2025, le redressement du commerce mondial et la poursuite de l’assouplissement monétaire soutiendront

l’activité. L’inflation refluera en 2025 pour s’établir à 2 %, à mesure que les effets indirects de la croissance des salaires s’atténueront, et que le ralentissement de la demande intérieure réduira les tensions sous-jacentes.

Les perspectives économiques de la Belgique dépendent en grande partie de l’évolution de ses échanges. Si la demande étrangère fléchissait, au lieu de se renforcer, cela pèserait sur les exportations, qui représentent environ 80 % du PIB, soit l’une des proportions les plus élevées de la zone OCDE. Un ralentissement plus marqué que prévu de l’emploi, qui entraînerait une montée du chômage et freinerait la demande intérieure, constitue un autre facteur de risque. À l’inverse, la dissipation des tensions géopolitiques améliorerait la confiance ainsi que les possibilités d’exportation.

PLACER LES FINANCES PUBLIQUES SUR UNE TRAJECTOIRE

VIABLE

La pandémie et les crises énergétiques ont accentué les difficultés budgétaires de la Belgique. Des mesures d’assainissement supplémentaires s’imposent pour constituer des marges de manœuvre qui permettront de faire face à de futurs chocs sur les finances publiques, de gérer les conséquences budgétaires du vieillissement de la population, et de financer les investissements publics dans les transitions numérique et écologique. La stratégie d’assainissement mise en œuvre devrait reposer sur deux piliers : améliorer l’efficience des dépenses publiques et élargir la base d’imposition, notamment en favorisant une hausse du taux d’activité.

La charge de la dette publique est une des plus lourdes de l’Union européenne (UE) et elle devrait augmenter vivement si aucune réforme n’est engagée. D’après les projections, pour inscrire le ratio dette publique/ PIB sur une trajectoire descendante, il faudra assainir les finances publiques pendant une période prolongée, afin de contrecarrer la hausse des dépenses de retraite, de santé et de soins de longue durée. À court terme, la résilience de l’économie et l’assouplissement de la politique monétaire devraient permettre d’accélérer l’assainissement requis.

La Belgique se caractérisant par un des niveaux de pression fiscale les plus élevés de la zone OCDE, l’assainissement budgétaire devrait essentiellement reposer sur des coupes dans les dépenses. Les examens des dépenses devraient être plus largement utilisés et mieux intégrés dans le processus budgétaire. Il est prioritaire de cerner les gains d’efficience pouvant être réalisés dans les secteurs de la santé et des soins de longue durée, et de les concrétiser. Il faudrait aussi trouver un accord sur la poursuite de la réforme du système de retraite, étant donné que le niveau des

dépenses publiques dans ces domaines est relativement élevé et qu’il augmentera parallèlement au vieillissement de la population. L’âge effectif de la retraite, qui est relativement bas, pèse sur la viabilité du système de retraite, exigeant un renforcement des mesures destinées à favoriser un allongement de la vie active.

Le processus de réforme globale des impôts devrait reprendre. Une réforme des impôts consistant à simplifier la fiscalité, à élargir la base d’imposition et à substituer aux prélèvements sur le travail des impôts moins distorsifs a été suspendue. Il est impératif de reprendre cette réforme, en mettant l’accent sur les politiques actives du marché du travail, l’augmentation de l’imposition des revenus du capital, la suppression des dépenses fiscales inefficaces, notamment des subventions aux combustibles fossiles, et le renforcement de la tarification des activités préjudiciables à l’environnement.

Améliorer le cadre budgétaire faciliterait les efforts d’assainissement des finances publiques. Les régions et les communautés représentent une part de plus en plus grande de la dette publique, mais aucun accord de coopération sur des objectifs budgétaires annuels n’a jamais été conclu entre les différents

gouvernements. Mettre en place des règles de dépenses contraignantes assorties de plafonds pluriannuels pour les gouvernements fédéral et régionaux et mettre en œuvre un accord de coopération révisé contribuerait à renforcer la transparence et l’obligation de rendre des comptes.

PROMOUVOIR L’EMPLOI DE TOUS

Pour préserver le niveau de vie élevé de la population tandis qu’elle vieillit et réduire les inégalités socioéconomiques, il faudra améliorer la situation de tous sur le marché du travail. Les disparités entre régions et les écarts de taux d’emploi qui caractérisent les femmes, les seniors, les personnes nées à l’étranger et les individus en situation de handicap sont particulièrement marqués (Graphique 2).

Les contre-incitations financières au travail sont importantes pour les travailleurs à faible revenu. Malgré les mesures récentes, la forte imposition des revenus du travail, conjuguée à l’ampleur du système de protection sociale, enferme des individus dans le piège de l’inactivité ou celui des bas salaires. On pourrait rehausser le taux d’activité en renforçant les prestations liées à l’exercice d’un emploi pour les travailleurs faiblement rémunérés, et en les réduisant plus progressivement à mesure que le revenu des bénéficiaires augmente.

Les femmes, en particulier les mères de famille ayant de faibles revenus et d’origine étrangère, sont moins susceptibles d’occuper un emploi que les hommes, et leur temps de travail est moindre. Conjugué à l’offre limitée, quoique croissante, de services d’accueil des jeunes enfants, le régime d’imposition des revenus des personnes physiques exerce un effet de contre-incitation au travail sur les deuxièmes apporteurs de revenu faiblement rémunérés, et contribue aux inégalités entre

les genres. Il faut donc supprimer le système de quotient conjugal ainsi que la déduction d’impôt accordée au titre des rentes alimentaires payées aux ex-conjoints et aux enfants.

Le nombre de bénéficiaires de prestations de maladie et d’invalidité a augmenté de manière spectaculaire au cours de la dernière décennie. Des mesures ont été récemment adoptées à juste titre pour favoriser la rétention par les employeurs des personnes ayant une capacité de travail réduite et renforcer le système de réintégration des travailleurs de ce type. La prévention des risques sanitaires et les retours à l’emploi sont restés faibles. Les évaluations de l’incapacité reposent principalement sur des critères médicaux, sans prise en compte de la capacité fonctionnelle résiduelle des personnes concernées. Les programmes de retour à l’emploi ont été améliorés, mais ils devraient démarrer plus tôt, et les incitations à participer aux activités correspondantes doivent être renforcées.

Graphique 2. Les écarts de taux d’emploi sont considérables

Taux d’emploi, 2023

Union européenne

Note : Les données sur les personnes en situation de handicap se réfèrent à 2020 ou à la dernière année disponible.

Source : Eurostat.

Personnes nées à l’étranger

Hommes (25-54 ans)
Femmes (25-54 ans)
Senior (55-64 ans)
Handicap (15-69 ans) (25-64 ans) Belgique

RENFORCER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET L’ÉLECTRIFICATION

Pour atteindre les objectifs définis au niveau de l’UE, la Belgique doit accélérer sensiblement la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Il est indispensable de renforcer les incitations à la décarbonation et la coordination des politiques climatiques entre les gouvernements fédéral et régionaux pour garantir l’efficience économique du processus de transition.

Les émissions sont orientées à la baisse, mais en l’état actuel des choses, les mesures prévues sur le plan climatique sont loin d’être suffisantes pour permettre d’atteindre les objectifs fixés au niveau de l’UE pour 2030 et 2050 (Graphique 3). La politique climatique est très décentralisée, les secteurs de l’énergie, du bâtiment et des transports relevant dans une large mesure de la compétence des régions. Des objectifs contraignants et une plus grande clarté concernant leurs modalités de réalisation s’imposent pour favoriser les changements nécessaires aux transitions énergétique et climatique.

La Belgique doit encore faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’énergie en réduisant sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles, tout en continuant de garantir sa sécurité énergétique. La Belgique s’est engagée à réduire ses émissions, mais aussi à cesser progressivement de produire de l’énergie nucléaire d’ici à 2035. Malgré une accélération en 2023, l’augmentation de la production d’énergie à partir de sources renouvelables n’a pas l’ampleur requise pour que soient atteints les objectifs de réduction des émissions. Élaborer des mécanismes

de soutien flexibles et simplifier les procédures de planification et d’approbation contribueraient au déploiement des énergies renouvelables. La fiscalité du carbone modérée et fragmentaire ainsi que des subventions importantes favorisent la consommation de combustibles fossiles. Il est nécessaire de rehausser les prix effectifs des émissions dans les secteurs où ils sont bas, notamment en mettant en œuvre le nouveau système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE 2).

Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone du parc immobilier, il faut accélérer le rythme des rénovations, les rendre plus efficaces d’un point de vue énergétique et décarboner les systèmes de chauffage. Le secteur résidentiel représente environ un quart des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Dans leur majorité, les rénovations de bâtiments ne permettent pas de réaliser des gains sensibles d’efficacité énergétique. Les aides financières devraient inciter fortement à effectuer des rénovations efficaces, et être ciblées sur les ménages à faible revenu qui ont du mal à financer et à planifier de tels investissements.

Graphique 3. La réduction des émissions doit s’accélérer

Source: OCDE (2023), Environnement : Air et climat (base de données).

AIDER LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) POUR RENFORCER LA PRODUCTIVITÉ

La dynamique des entreprises a été résiliente malgré les turbulences économiques. Cependant, le secteur des PME belge compte relativement peu d’entreprises à forte croissance. Cette tendance à ne pas se développer soulève des problèmes de croissance et de productivité

Les charges administratives qui pèsent sur les PME représentent des coûts considérables. La création d’entreprise, le respect de la réglementation et le paiement des impôts se traduisent par des frais généraux relativement importants pour les petites entreprises. Audelà de la charge de travail proprement dite que cela représente, les petites entreprises n’ont souvent pas les compétences suffisantes pour gérer tous les aspects administratifs. Pour alléger ces charges, il est nécessaire d’adopter une stratégie globale visant à réduire encore les coûts administratifs, grâce à une coordination étroite entre les institutions publiques et à la participation des représentants des petites entreprises.

Il existe un large éventail de programmes d’aide aux petites et moyennes entreprises (PME) en Belgique. Leurs objectifs peuvent cependant manquer de clarté, et leurs effets positifs ne sont guère démontrés. Rationaliser les mesures d’aide aux PME après avoir réalisé un examen complet de leurs coûts et de leurs avantages contribuerait à la réalisation de gains d’efficience.

Le potentiel entrepreneurial des femmes est sousexploité. Les disparités observées entre les genres en matière d’entrepreneuriat ont diminué au cours des vingt dernières années, mais la proportion de PME dirigées par des femmes restait inférieure à un quart en 2022 et, comme dans beaucoup d’autres économies, les femmes sont sous-représentées dans les entreprises axées sur la croissance. Il faudrait étoffer les programmes ciblés de formation et de tutorat pour développer les compétences entrepreneuriales des femmes ainsi que les réseaux de femmes entrepreneurs.

Les difficultés de recrutement comptent parmi les principaux obstacles à la croissance des petites entreprises. Améliorer l’accès à la formation tout au long de la vie peut contribuer à remédier aux pénuries de compétences, mais les petites entreprises n’ont pas les ressources nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies de formation. Un soutien plus adapté est nécessaire, notamment pour aider les entreprises à poursuivre leurs activités lorsque leur personnel est en formation.

■ Principales Conclusions | ● Principales Recommandations

PRÉSERVER LA STABILITÉ MACROÉCONOMIQUE ET RÉTABLIR LA VIABILITÉ BUDGÉTAIRE

■ La croissance économique devrait rester résiliente, mais le ratio dette/PIB, déjà élevé, est en augmentation. L’assainissement des finances publiques a débuté, mais en l’absence d’ajustement supplémentaire, la situation budgétaire ne sera pas viable. Les régions et les communautés représentent une part croissante de la dette publique, avec des disparités régionales en matière de viabilité budgétaire.

● Accélérer l’assainissement des finances publiques en cours en adoptant une stratégie crédible d’assainissement budgétaire à moyen terme accompagnée d’un cadre budgétaire pluriannuel et de règles de dépenses contraignantes pour les administrations fédérale et régionales.

■ Un accord de coopération destiné à assurer la coordination budgétaire des administrations fédérale et régionales n’a jamais été appliqué, et il est en cours de modification.

● Mettre en œuvre un accord de coopération révisé afin de renforcer la coordination budgétaire entre les administrations fédérale et régionales.

■ Les dépenses publiques figurent parmi les plus élevées de la zone OCDE et augmenteront en raison du vieillissement démographique, notamment dans les domaines de la santé et des soins de longue durée.

■ Le recours aux examens des dépenses a augmenté, mais reste limité. Ces examens ne sont pas pleinement intégrés dans le processus budgétaire et les recommandations sont généralement de nature qualitative.

● Axer le plan d’assainissement sur la réduction des dépenses inefficaces.

● Faire en sorte que les examens des dépenses deviennent un élément clé du processus budgétaire, fixer des objectifs quantifiés et obligatoires de gains d’efficience, qui soient accompagnés d’une approche reposant sur le principe « appliquer ou expliquer » et débouchant sur des suites concrètes.

● Réaliser des examens des dépenses dans les secteurs de la santé et des soins de longue durée.

■ L’écart entre l’âge légal et l’âge effectif de la retraite est relativement important. Dans certaines conditions, le départ anticipé à la retraite est possible sans réduction actuarielle intégrale du niveau de la pension versée

● Accroître les décotes (minorations de pension) appliquées en cas de départ à la retraite avant l’âge légal.

● Envisager de prendre des mesures complémentaires pour rehausser l’âge effectif de la retraite, notamment en relevant encore l’âge minimal de départ à la retraite.

■ Des gains d’efficience considérables peuvent être réalisés dans le domaine fiscal. Les dépenses fiscales réduisent les recettes, alors que dans bien des cas, les éléments attestant qu’elles ont des retombées socioéconomiques concrètes sont rares, voire inexistants. Les impôts sur les revenus du travail occupent une place excessive dans la structure fiscale.

● Relancer le processus de réforme globale de la fiscalité, de manière à élargir la base d’imposition en supprimant les dépenses fiscales inefficaces, en renforçant l’imposition des revenus du capital et en remédiant aux contre incitations au travail.

PROMOUVOIR L’EMPLOI DE TOUS

■ Les facteurs financiers qui dissuadent de travailler sont conséquents, surtout pour les bas salaires et les seconds apporteurs de revenu, qui sont le plus souvent des femmes. Pour les travailleurs faiblement rémunérés, prendre un emploi mieux payé ou accroître son temps de travail peut se traduire par un gain financier net très limité, voire nul, étant donné que des prestations sous conditions de ressources et des avantages fiscaux diminuent à mesure que leur salaire augmente.

● Renforcer les prestations liées à l’exercice d’un emploi pour les travailleurs faiblement rémunérés.

● Supprimer le système de quotient conjugal ainsi que la déduction d’impôt accordée au titre des rentes alimentaires payées aux ex-conjoints et aux enfants.

● Faire diminuer plus progressivement les prestations ciblées sur les travailleurs faiblement rémunérés.

■ Le nombre de bénéficiaires de prestations d’invalidité est monté en flèche. L’évaluation de l’incapacité repose principalement sur des critères médicaux, qui ne correspondent pas toujours à l’aptitude au travail.

● Évaluer plus fréquemment la situation des bénéficiaires de prestations de maladie et d’invalidité sur la base de leur capacité fonctionnelle résiduelle, en s’appuyant sur des équipes d’évaluation interdisciplinaires.

■ Les bénéficiaires de prestations d’invalidité sont très peu nombreux à reprendre le travail malgré les programmes de réintégration en place.

● Rendre obligatoire l’élaboration d’un « trajet de retour au travail » à un stade plus précoce de la procédure de maladie et invalidité, renforcer les incitations à y participer, tout en augmentant les moyens disponibles pour la réinsertion.

■ Principales Conclusions | ● Principales Recommandations

RENFORCER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET L’ÉLECTRIFICATION

■ Les mesures de réduction des émissions des gaz à effet de serre prévues actuellement sont loin d’être suffisantes pour permettre d’atteindre les objectifs fixés au niveau de l’UE. Aucun objectif national n’a été fixé à l’horizon 2050. Un accord de partage de la charge entre l’Etat fédéral et les entités régionales est prévu, mais les progrès réalisés vers sa conclusion ont été limités.

● Définir des objectifs climatiques contraignants qui soient cohérents avec les objectifs définis au niveau de l’UE en matière de réduction des émissions pour 2030 et 2050, et établir plus clairement les modalités selon lesquelles ces objectifs seront atteints.

■ La tarification du CO2 varie en fonction des sources d'émission et selon les combustibles. Les subventions aux combustibles fossiles réduisent les incitations à la réduction des émissions. Le nouveau système d’échange de quotas d’émission de l’UE élargira la couverture de la tarification des émissions.

● Rehausser peu à peu les prix effectifs des émissions dans les secteurs où ils sont bas, notamment en mettant en œuvre le nouveau système d’échange de quotas d’émission de l’UE et en supprimant progressivement les subventions aux combustibles fossiles.

■ Pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en électricité et la réduction des émissions tout en tenant l’engagement actuel de sortir progressivement du nucléaire, il faudra nettement augmenter les capacités de production d’énergies renouvelables et leur flexibilité.

● Mieux ajuster le cadre réglementaire et les aides financières au développement des capacités de production à partir de sources renouvelables, par exemple en proposant des contrats d’écart compensatoire aux producteurs d’énergie renouvelable.

■ L’UE s’est fixé un objectif de neutralité carbone du parc immobilier à l’horizon 2050. Pour atteindre cet objectif, il faudra multiplier les rénovations en profondeur des bâtiments et décarboner les systèmes de chauffage.

● Cibler les aides sur les rénovations en profondeur et la décarbonation des systèmes de chauffage, par exemple en subordonnant la plupart des aides publiques à l’engagement de gains minimum d’efficacité énergétique, en donnant la priorité aux ménages à faible revenu.

SOUTENIR LA CROISSANCE, LA PRODUCTIVITÉ ET L’INNOVATION DANS LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME)

■ Les contraintes réglementaires et les coûts administratifs pèsent de manière disproportionnée sur les petites entreprises, freinant les créations et le développement de ces entreprises.

● Adopter une stratégie à l’échelle de l’ensemble de l’administration pour réduire les coûts administratifs des entreprises.

● Poursuivre la mise en place d’un guichet unique pour aider les petites entreprises à se repérer dans les procédures administratives, en tirant le meilleur parti des innovations numériques.

■ Il existe un large éventail de mesures d’aide aux petites et moyennes entreprises (PME). Au-delà de leur complexité, les mesures différenciées en fonction de la taille des entreprises présentent des risques pour la croissance des entreprises et la discipline fiscale.

● Réaliser une solide évaluation des aides aux PME et supprimer progressivement ou ajuster les programmes qui sont redondants ou inefficaces.

■ Bien qu’elles diminuent, les disparités observées entre les genres en matière d’entrepreneuriat restent importantes. Les femmes qui souhaitent créer une entreprise axée sur la croissance sont confrontées à de multiples obstacles, notamment des normes sociales défavorables, des difficultés d’accès aux financements plus importantes, des niveaux de compétences entrepreneuriales plus faibles et des réseaux d’entrepreneuriat moins efficaces.

● Remédier aux disparités entre les genres dans les domaines d’études qui comptent pour l’entrepreneuriat innovant, notamment dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM).

● Continuer d’étoffer les programmes de formation et de tutorat ciblés sur les femmes entrepreneurs.

■ Les pénuries de compétences freinent la croissance des entreprises. Les petites entreprises ont du mal à élaborer une stratégie cohérente d’amélioration des compétences, à accéder aux aides publiques à la formation, et à organiser le remplacement de leurs salariés lorsqu’ils s’absentent pour se former.

● Aider les PME à élaborer une stratégie de formation, à remplacer temporairement leurs salariés participant à des activités de formation, et à tirer le meilleur parti des programmes publics existants.

ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’OCDE

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