251
Inde Dans le scénario du choc unique, on part de l’hypothèse que le confinement général de dix semaines, suivi de mesures de confinement ciblées, a permis d’éviter une crise sanitaire aigüe. Dans le scénario de deux chocs successifs, une résurgence du virus imposera un nouveau confinement général à l’automne. Les nouvelles restrictions aux migrations intérieures et les perturbations des chaînes d'approvisionnement auraient des répercussions graves sur l’activité et les revenus, tandis que la demande extérieure s’essouffle de nouveau. Le PIB devrait dans ce cas reculer de 7.3 % durant l’exercice 2020-21, contre une baisse de 3.7 % dans le premier scénario. Les pauvres, les travailleurs du secteur informel et les petites entreprises seront touchés de manière disproportionnée. Du fait de la mauvaise qualité des portefeuilles des banques et des entreprises, le taux d’investissement restera faible, ce qui pèsera sur les perspectives de croissance. L’inflation reste maîtrisée, étant donné le volant de ressources inemployées et la modération des prix du pétrole. Le déficit public va gonfler, sous l’effet du fléchissement des recettes fiscales et des dépenses devant être engagées pour soutenir les populations, les banques et les petites entreprises. La protection des vies humaines est une priorité immédiate et nécessite un surcroît de ressources dans le secteur de la santé et des aides plus généreuses en direction des pauvres. Pour assurer un retour de l’activité et éviter que la crise n’ait des effets durables sur les revenus et les emplois, il est indispensable de promouvoir l’accès au crédit. La recapitalisation des banques et le lancement de réformes de la gouvernance devraient accompagner les dispositifs de garantie soutenus par l’État. Une stratégie de croissance inclusive à long terme devrait notamment consister à donner la priorité à des investissements sociaux et à des aides au revenu au bénéfice des populations pauvres, qui pourraient être financés en réduisant le subventionnement des prix de l’énergie et des engrais et les dépenses fiscales qui profitent le plus aux riches, ainsi qu’à moderniser la réglementation du travail et des entreprises pour encourager la création d’emplois de qualité et élargir le filet de protection sociale. Inde 1 Dans le secteur de la santé, les ressources sont limitées Pour 1 000 personnes¹ 6
Le chômage a explosé
Lits d’hôpitaux
% de la population active 30 Zones urbaines Zones rurables
5
25
4
20
3
15
2
10
1
5
0
IND
IDN
COL
THA
BRA
ZAF
CHN OCDE
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0
2016
2017
2018
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1. 2018 ou dernière année connue. Pour l’Inde, les données sont celles de 2017. Source: OCDE/OMS, Health at a Glance: Asia/Pacific 2018 ; OCDE, base de données sur la santé ; et Centre for Monitoring Indian Economy (CMIE). StatLink 2 https://doi.org/10.1787/888934139480
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2020, NUMÉRO°1 © OCDE 2020
252
Inde : Demande, production et prix (scénario de deux chocs successifs)
2016
2017
Prix courants trillions de INR
Inde: scénario de deux chocs successifs PIB aux prix du marché Consommation privée Consommation publique Formation brute de capital fixe Demande intérieure finale Variation des stocks1,2 Demande intérieure totale Exportations de biens et services Importations de biens et services Exportations nettes1
2018
2019
2020
2021
Pourcentage de variation, en volume ( prix de 2011/2012)
153.9 91.3 15.9 43.4 150.5 6.1 156.6 29.5 32.2 - 2.7
7.0 7.0 11.8 7.2 7.5 0.8 9.7 4.6 17.4 -2.8
6.1 7.2 10.1 9.8 8.2 0.4 5.5 12.3 8.6 0.4
4.2 5.3 11.8 -2.8 3.6 0.0 3.2 -3.6 -6.8 0.9
-7.3 -7.6 11.6 -22.4 -9.2 0.1 -8.3 -13.7 -18.1 1.2
8.1 7.3 -2.6 19.6 8.6 0.0 8.9 7.1 11.6 -0.9
_ _ _ _ _
3.8 3.6 2.9 -5.8 -1.9
4.6 3.4 4.3 -6.2 -2.1
2.9 4.8 1.7 -6.1 -1.0
3.8 4.8 2.9 -8.9 0.0
4.2 4.2 3.3 -8.2 -0.8
Pour mémoire Déflateur du PIB Indice des prix à la consommation Indice des prix de gros3 Solde financier des administrations publiques 4 (% du PIB) Balance des opérations courantes (% du PIB)
Note: Les données se réfèrent à l'exercice comptable commençant en avril. 1. Contributions aux variations du PIB en volume, montant effectif pour la première colonne. 2. Le montant effectif dans la première colonne inclut la divergence statistique et les opérations sur objets de valeur. 3. Tous biens. 4. Solde budgétaire brut du gouvernement central et des états. Source: Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 107.
StatLink 2 https://doi.org/10.1787/888934137979
Inde 2 Les prêts bancaires ont ralenti
L’activité va chuter fortement en 2020 PIB réel
Glissement annuel en % 20
15
Indice T4 2019 = 100, c.v.s. 110
Nominal
Scénario du choc unique
Réel
Scénario de deux chocs successifs
105 100
10 95 5 90 0
-5
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Source: Banque de réserve de l’Inde (RBI, Reserve Bank of India) ; et base de données des Perspectives économiques de l'OCDE de l'OCDE, n° 107. StatLink 2 https://doi.org/10.1787/888934139499
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2020, NUMÉRO°1 © OCDE 2020
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Inde : Demande, production et prix (scénario du choc unique)
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Inde: scénario du choc unique PIB aux prix du marché Consommation privée Consommation publique Formation brute de capital fixe Demande intérieure finale Variation des stocks1,2 Demande intérieure totale Exportations de biens et services Importations de biens et services Exportations nettes1 Pour mémoire Déflateur du PIB Indice des prix à la consommation Indice des prix de gros3 Solde financier des administrations publiques 4 (% du PIB) Balance des opérations courantes (% du PIB)
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Prix courants trillions de INR
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Pourcentage de variation, en volume ( prix de 2011/2012)
153.9 91.3 15.9 43.4 150.5 6.1 156.6 29.5 32.2 - 2.7
7.0 7.0 11.8 7.2 7.5 0.8 9.7 4.6 17.4 -2.8
6.1 7.2 10.1 9.8 8.2 0.4 5.5 12.3 8.6 0.4
4.2 5.3 11.8 -2.8 3.6 0.0 3.2 -3.6 -6.8 0.9
-3.7 -4.8 10.4 -14.5 -5.6 0.1 -4.5 -9.5 -12.7 0.9
7.9 6.7 -2.3 17.2 8.0 0.0 8.2 9.6 10.9 -0.4
_ _ _ _ _
3.8 3.6 2.9 -5.8 -1.9
4.6 3.4 4.3 -6.2 -2.1
2.9 4.8 1.7 -6.1 -1.0
3.9 4.9 2.9 -8.2 -0.3
4.1 4.3 3.7 -7.2 -0.6
Note: Les données se réfèrent à l'exercice comptable commençant en avril. 1. Contributions aux variations du PIB en volume, montant effectif pour la première colonne. 2. Le montant effectif dans la première colonne inclut la divergence statistique et les opérations sur objets de valeur. 3. Tous biens. 4. Solde budgétaire brut du gouvernement central et des états. Source: Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 107.
StatLink 2 https://doi.org/10.1787/888934137998
Bien que des mesures strictes aient été rapidement prises pour endiguer la pandémie, le virus touche de nombreuses personnes Le virus a fait son apparition en Inde à la fin du mois de janvier. Les contaminations sont concentrées dans les grandes villes, en particulier les bidonvilles, avec un risque de diffusion rapide compte tenu de la forte densité de population de l’Inde, des mauvaises conditions de logement dans certaines régions et de l’importance des flux migratoires intérieurs. Le nombre de nouveaux cas était encore en augmentation début juin. La pollution atmosphérique élevée ajoute à la gravité des cas, mais la structure d’âge de la population a l’effet inverse, près de la moitié des Indiens ayant moins de 25 ans. Le coût en vies humaines de la maladie a été amplifié par les pénuries de ressources de santé, en particulier de lits d'hôpital, de médecins et d’équipements de dépistage. Pour endiguer la propagation du virus, le gouvernement a réagi rapidement en prenant des mesures aux frontières et en imposant une quarantaine à la mi-mars, bien que le nombre de cas recensés ait été encore modeste à ce moment-là. Des mesures ont été prises pour libérer des ressources du secteur de la santé au service des personnes contaminées par le virus, en particulier en raison du report des interventions chirurgicales non urgentes de confort, des restrictions temporaires de l’exportation de biens médicaux et de la montée en puissance des capacités de dépistage. Les autorités ont lancé une application mobile (Aarogya Setu) pour aider les citoyens à déterminer leur risque de contracter la maladie à COVID-19 à l’aide de mécanismes de suivi et de traçage des contacts, et mettre en relation les particuliers avec les services de santé. Certains États ont mis à profit leur expérience d'épidémies virales antérieures et ont eu largement recours au dépistage, au traçage des cas et à la mobilisation PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2020, NUMÉRO°1 © OCDE 2020
254 des populations. Le confinement strict imposé le 25 mars, notamment la suspension de tous les transports publics du pays, a contribué à aplanir la courbe des infections. Il a été progressivement assoupli depuis le 20 avril, en commençant par les activités rurales et agricoles, les exportations et les zones économiques spéciales, ainsi que dans les zones épargnées par l'épidémie. Toutefois, les mesures de confinement strictes ont été maintenues dans les régions où le nombre de cas est élevé ou en augmentation (dites « zones d’endiguement »)
Les pauvres et les petites entreprises sont les plus durement touchés par la crise du COVID-19 Le confinement a causé des dégâts considérables à l'économie : presque deux tiers des activités ont été soit interrompues, soit ralenties pendant les quatre premières semaines, et plus d'un quart d’entre elles pendant les quatre semaines qui ont suivi, selon différentes estimations. Les déplacements de personnes ont chuté à Delhi et Bombay, mais dans une moindre mesure dans les zones rurales. Les échanges, les transports et la construction ont été gravement touchés. Le chômage a explosé. Les travailleurs urbains sans contrat de travail formel et les travailleurs journaliers sont ceux qui ont été le plus affectés. Des millions de migrants intérieurs ont eu du mal à regagner leur village et à retrouver leur famille. Le secteur agricole a dû faire face à des pénuries de main-d'œuvre au plus haut de la saison des récoltes. L’indice des directeurs d'achat s’est nettement contracté dans le secteur manufacturier et dans le secteur des services, en avril comme en mai, en raison des fermetures d’entreprises et de la baisse de la demande. Le confinement affecte de manière disproportionnée les petites entreprises disposant d'une trésorerie limitée, avec des répercussions sur l’offre et les chaînes de distribution. Cette situation vient alourdir encore les graves problèmes que l’Inde connaissait déjà avant la crise du COVID-19, liés à des entreprises surendettées, à un niveau élevé de créances douteuses et litigieuses et à des problèmes récurrents de liquidité et de solvabilité de certaines banques et de d'autres établissements financiers. La hausse des rendements des obligations de sociétés et l’atonie des activités de prêt indiquent que l’aversion au risque est forte.
Les autorités ont annoncé un large ensemble de mesures et de réformes structurelles Un plan de relance équivalant à 10 % du PIB, prévoyant des aides budgétaires et monétaires et des dispositifs de garantie, a été mis en place. La Banque de réserve d’Inde a agi promptement pour réduire le coût du capital et éviter que la pénurie de liquidités induite par le confinement ne se transforme en crise de solvabilité, aux conséquences économiques et sociales durables. Elle a abaissé les taux directeurs, procédé à des injections de liquidités (à hauteur de 4 % du PIB environ), notamment par le biais d’opérations de prise en pension à long terme, et assoupli ses normes prudentielles. Cependant, l’impact sur l’économie réelle est quelque peu atténué par les problèmes de bilan des banques et des entreprises et par la très forte aversion au risque. Le gouvernement a adopté deux ensembles de mesures de soutien budgétaire. Le premier plan adopté fin mars comprend une composante d’urgence sanitaire et vise à aider les groupes les plus vulnérables de la population, y compris par le biais de transferts monétaires exceptionnels au bénéfice de plus de 200 millions de femmes vivant en milieu rural et ayant un compte bancaire de base, et de plus de 30 millions de personnes âgées ou handicapées, d’aides en nature (principalement alimentaires) destinées à deux tiers de la population environ et d’une couverture médicale pour les professionnels de la santé. Le second plan annoncé mi-mai a permis de renforcer les aides en nature et monétaires, en ciblant en particulier les millions de migrants intérieurs dépourvus de cartes de rationnement, et d’élargir le dispositif en vigueur au bénéfice de la main-d'œuvre rurale. Il prévoit également des mesures visant à
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2020, NUMÉRO°1 © OCDE 2020
255 alléger les tensions financières et à faciliter l’accès aux financements de diverses entités, telles que les entreprises financières non bancaires, les micro, petites et moyennes entreprises, les exploitants agricoles, les vendeurs de rue, les entreprises du secteur de l’électricité et les sociétés du secteur de l’immobilier. Le gouvernement a annoncé en outre plusieurs réformes structurelles visant à encourager les investissements, telles qu’une déréglementation partielle du secteur agricole, un allègement des restrictions à l'entrée et une définition révisée des notions de micro, petites et moyennes entreprises, ayant pour objet d’inciter davantage les MPME à se développer.
L'activité ne redémarrera que lentement, plongeant beaucoup de personnes et d’entreprises vulnérables dans une situation pire qu'avant la crise Le scénario du choc unique donne à penser que le confinement national strict (du 25 mars au 19 avril), suivi d’un déconfinement très progressif dans les six semaines suivantes (du 20 avril au 31 mai), ainsi que les mesures de confinement ciblées imposées en juin, ont permis de maîtriser le taux de contamination. Dans le scénario de deux chocs successifs, de nouvelles mesures d'endiguement et des mesures de distanciation sociale strictes devront être instaurées au dernier trimestre 2020 et l’économie pâtira en outre d’une baisse de la demande si une deuxième vague de contaminations venait à frapper les partenaires commerciaux du pays. L'économie se redressera à mesure de la levée des mesures de confinement, mais leur passage laissera des traces. Le redémarrage de la demande réprimée par le report de la consommation, conjugué à la reconstitution des stocks, stimulera l'activité. La baisse des prix du pétrole est une aubaine pour les ménages et les entreprises et une excellente nouvelle pour l’inflation, le budget et le déficit des comptes courants. En revanche, la demande intérieure va souffrir de la perte de revenu durable subie par de nombreuses entreprises et des pertes d’emplois subies par les travailleurs du secteur informel. Les incertitudes entourant le retour des travailleurs migrants, les difficultés rencontrées par les petites entreprises pour financer leur fonds de roulement et les fermetures d’entreprises entraîneront vont perturber les chaînes d'approvisionnement. L’atonie de la création d’emplois de qualité aggravera la pauvreté. Les tensions exercées sur les bilans des administrations publiques, des banques et des entreprises rendront plus difficile le redressement du taux d'investissement, assombrissant les perspectives de croissance future. Les conséquences négatives de la crise seront encore plus graves dans le scénario de deux chocs successifs, avec un recul de 22 % de l’investissement sur l’exercice 2020-21 et des revenus stagnant à un niveau inférieur à ceux observés avant la crise jusqu’au troisième trimestre de l’exercice 2021-22. Dans le scénario le plus favorable, la baisse de l’investissement et de la consommation est moins prononcée, et les revenus retrouvent leur niveau d’avant la crise au cours du dernier trimestre de 2020. Le déficit budgétaire augmentera, sous l’effet de la chute des recettes fiscales, de la nécessité de renflouer les établissements financiers et les entreprises et de la part moins élevée que prévu, dans le budget, des produits des privatisations. L’instabilité plus grande des marchés financiers provoquée par la détérioration des bilans des administrations publiques, des entreprises et des banques, constitue un risque majeur. Le niveau de la dette publique, des créances douteuses et litigieuses et de l’endettement des entreprises était déjà élevé avant la crise du COVID-19. La menace d'une dégradation de la note des emprunts souverains et des obligations de société affectera l’investissement privé et le budget de l’État. En revanche, les vulnérabilités extérieures de l’Inde sont moins fortes que dans nombre d’autres économies de marché émergentes en raison de son faible ratio dette extérieure/PIB et de l’ampleur de ses réserves de change. Le passé montre que l’Inde entreprend généralement le plus gros de ses réformes structurelles lors de crises graves ; de nouvelles mesures pourraient être annoncées en vue de libérer le potentiel de croissance et la création d'emplois, outre celles déjà annoncées en mai pour les secteurs agricoles et industriels.
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L’action publique devrait être ciblée sur les priorités immédiates et à plus long terme La toute première priorité consiste à atténuer la crise humaine et sanitaire en déployant davantage de ressources dans le domaine de la santé (en particulier kits de dépistage, installations d’isolement et traitements) et en apportant une aide suffisante, en espèces et en nature, à ceux qui sont en situation de grande détresse. Il sera essentiel d’adapter les programmes d’aide à mesure que la situation sanitaire évoluera. La seconde priorité sera le redémarrage de l’activité économique et de la création d’emplois. Les dispositifs de garantie soutenus par l’État mis en place depuis peu afin de faciliter l’accès des entreprises au crédit devraient être accompagnés d’un programme audacieux de réforme et de recapitalisation des banques du secteur public. Ces mesures, associées à un ajustement des taux d’intérêt administrés, contribueraient à améliorer la transmission future de la politique monétaire. À plus long terme, les autorités devront se montrer plus sélectives en ce qui concerne le soutien apporté aux entreprises et aux banques. Une accélération des procédures de règlement des faillites permettra de ne pas bloquer inutilement des ressources dans des entreprises non viables. Les incitations invitant les États à mettre en œuvre des réformes structurelles, en particulier dans le secteur agricole placé sous leur responsabilité, pourraient être promues, par exemple par le truchement du système d’aide vertical, en plus de la récente augmentation conditionnelle de leur plafond d’emprunt de 3 à 5 % de leur PIB. La modernisation du droit du travail permettrait d'inclure davantage de travailleurs dans le secteur formel et d’élargir le filet de protection sociale. L’Inde pourrait également aller encore plus loin en remplaçant le régime de subventionnement des prix par des transferts de revenus directs/électroniques, domaine dans lequel le pays a rapidement progressé. Réduire les subventions visant les engrais, l’eau et la consommation d'énergie contribuerait à réduire les pressions sur les ressources environnementales et à ménager une marge budgétaire qui pourrait être utilisée pour améliorer les infrastructures sociales, notamment l’éducation et la santé, et apporter des compléments de revenu aux pauvres et aux travailleurs ruraux.
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