N° 013 19/11/21
DU STARTUPPER
Dorothy Selamo
la femme pour qui les farines locales n’ont plus aucun secret
Actu secteur Vers une régulation de la cryptomonnaie au Cameroun ?
Enfin une réglementation des cryptomonnaies au Cameroun ? C’est en tout cas ce qui ressort du séminaire tenu ce 15 novembre à Yaoundé par le ministère des Postes et Télécommunications sous le thème « Enjeux, opportunités et risques de la cryptomonnaie au Cameroun ». Signalons que malgré une popularité croissante, la cryptomonnaie demeure interdite au pays, ainsi que dans la sous-région. Il sera donc question pour le Minpostel d « examiner les mécanismes de régulation des cryptomonnaies et la prise en main du secteur par les pouvoirs publics ; présenter la nécessité de la mise en place d’une corégulation à l’heure d’une convergence de la société toute entière ; dresser une cartographie complète des acteurs des cryptomonnaies sur le continent africain et ceux présents sur le territoire camerounais, tout en relevant l’indice de consommation des services relatifs à ces crypto-organismes ». Cette sortie intervient quelques temps après l’annonce par la Commission de surveillance des marchés d’Afrique centrale (COSUMAF) de l’arrivée imminente de textes encadrant les placements et transactions de ces nouveaux produits d’investissement. Cet intérêt soudain pour une future régulation des cryptos intervient dans un contexte mondial où les cryptoactifs sont de plus en plus présents. De nombreux pays ont même déjà créé leur propre cryptomonnaie et plusieurs entreprises acceptent désormais des transactions en crypto. Il ne reste plus qu’à espérer que cette régulation s’accompagne d’enseignements pour la population qui reste jusqu’ici dubitative et continue de considérer les cryptos comme une escroquerie. Faut dire que la multiplication des arnaques calquées selon le modèle de la pyramide de Ponzi par des entités disant pratiquer des transactions de crypto n’est pas de nature à rassurer la population. Vivement la fin de la récréation ! Source : Agence Ecofin
Ronny FANDJIO OEIL DU STAR UPPER
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Zoom sur
La culture du manioc, un secteur rentable ?
Que ce soit sous forme de couscous, de gari, de tubercules ou encore de bâton, le manioc demeure le féculent le plus consommé au Cameroun et même en Afrique centrale. Avec une production estimée à plus de 40 millions de tonnes par an dans la sous-région, le manioc représente désormais une véritable mine d’or pour les producteurs qui espèrent ainsi devenir de véritables acteurs de l’atteinte de la suffisance alimentaire à l’échelle continentale. Consommé de la racine aux feuilles, le manioc fournit une riche source d’énergie, de protéines, de vitamines et de minéraux et est le troisième aliment riche en calorie après le riz et le maïs. Au Cameroun, le manioc qui était avant tout cultivé pour l’autoconsommation, tend désormais à devenir une culture commerciale au même rang que le cacao et le café, de par une demande sans cesse croissante. La variété des produits qui dérivent de l’exploitation du manioc font de lui un bien désormais précieux. Entre farine de manioc, pâtes alimentaires et même jus à base de manioc, la demande à l’international des produits dérivés est de plus en plus grandissante. Ce qui fait du marché du manioc un secteur prometteur à fort potentiel économique, avec une production estimée à plus de 5 millions de tonnes dont 60% est destiné à la consommation locale. En 2016, Michael Hailu alors directeur du Centre Technique de Coopération Agricole (CTA) affirmait que « le manioc est la culture agricole qui présente le plus grand potentiel de productivité et de création de valeur ajoutée ». Ce qui fait de la filière un véritable moteur de croissance économique. Le manioc en effet peut être utilisé dans les boulangeries sous forme de farine, dans les brasseries, pour fabriquer l’amidon et bien d’autres. C’est également la matière première pour la production de bioéthanol qui est un biocarburant utilisé dans les moteurs à essence. Bien que présentant un fort potentiel économique, le développement de ce secteur est entravé par de nombreuses difficultés, notamment : • Le difficile acheminement de la marchandise vers les marchés : sortir le manioc des zones rurales pour les zones urbaines à forte densité et les marchés régionaux représente une réelle difficulté à cause notamment du mauvais état des routes. La marchandise arrive parfois abimée, ce qui cause des pertes pour ces cultivateurs vivant parfois au seuil même de la misère. • L’accès aux variétés améliorées : des centres de recherches mettent sur pieds des tubercules de meilleure qualité dont les semences n’arrivent malheureusement presque jamais chez les cultivateurs lambda installés dans les zones rurales pour la plus part. • La transformation et le conditionnement des produit dérivés : l’absence d’équipements modernes pour la transformation du manioc constitue un sérieux frein à l’épanouissement du secteur. Les méthodes archaïques généralement utilisées rallongent le temps et les coûts de production. Sachant que le manioc est une denrée hautement périssable, le manque de matériels de conditionnement représente un grand obstacle à la conservation des produits dérivés. Ines Eloa OEIL DU STAR UPPER
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Succes story
Dorothy Selamo, la femme pour qui les farines locales n’ont plus aucun secret
Grace à son Gariland Academy, Dorothy Selamo s’est fait un nom dans l’univers de l’agri-entreprenariat au Cameroun. Sa spécialité ? Transformer des tubercules (manioc, ignames, macabos…) en farines locales. Elle entend ainsi faire concurrence à la farine de blé importée et réduire son importation au pays. Son usine basée dans la ville de Mbalmayo, produit ainsi plusieurs farines locales à base de tubercules et féculents, notamment : • La farine de patates douces destinée à la fabrication de yaourts, • Les farines de plantain, d’igname et de macabo destinée à la pâtisserie, aux viennoiseries en particulier. • La farine de manioc destinée à la fabrication de pâtes alimentaires. La jeune dame ayant constaté l’absence en rayons des produits manufacturés locaux, malgré l’abondance des tubercules sur le marché camerounais, décide donc de lancer sa marque Miondonini, après les émeutes de 2008. Miondonini, ce sont des pâtes alimentaires appelés vulgairement spaghetti, faits à base de farine de manioc, conditionnés dans des paquets de 300g. Miondonini est une appellation qui dérive en fait de « Miondo », bâton de manioc en langue douala. Il faut dire que le parcours n’a pas été tout rose pour cette diplômée en Droit. Entre le manque d’accompagnement du gouvernement, les finances limitées, des infrastructures rudimentaires, la réticence du public, il a fallu s’armer de beaucoup de patience pour atteindre son niveau actuel. Aujourd’hui marque déposée à l’OAPI, Dorothy entend se lancer dans la conquête du marché international. Gariland Academy propose aujourd’hui au public camerounais et étranger une large variété de produits dérivés de la transformation des tubercules : des chips, des datte enrobées, des jus à base manioc, des pâtes à base de manioc, d’igname et de macabos. Dorothy a fait de son Gariland Academy un véritable centre d’incubation de la jeunesse dans la chaîne de valeur agricole et, en particulier les racines et tubercules. Son objectif est en effet de former autant de jeunes que possible dans son domaine, car comme elle le dit si bien, l’agroalimentaire c’est l’avenir. Ronny FANDJIO OEIL DU STAR UPPER
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Agenda
WEBINAIRE - Réussir sa création d’entreprise - Les informations importantes
Quand: 24 novembre 2021 Prix : gratuit Durée : 45 minutes avec temps d’échange Inscription : contact@legabase.fr Intervenants: - Gilles ITOUA , juriste contrat chez LegaBase ; - Maeva ZELINE , porteur de projet en création (invité). - Salim MSAIDIE , coordinateur national chez les Déterminés (invité). Vous souhaitez vous renseigner sur les formalités de création d’entreprise ? Ce webinaire vous aidera à répondre aux questions essentielles !
Ronny FANDJIO OEIL DU STAR UPPER
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