N° 014 26/11/21
DU STARTUPPER
Patrick SOH entre tradition et modernité
Actu secteur Sparkafrik, site de multi-services créé par des camerounais et pour des camerounais
Lancé il y a un peu plus de deux mois, Sparkafrik se différencie des autres sites de e-commerce en proposant plus de visibilité au commerçants camerounais. Le site leur offre en effet la possibilité de créer leurs propres boutiques en ligne sur le site afin d’accroître leurs chiffres d’affaire. Il s’agit ici de promouvoir le made in cameroon, notamment dans les domaines de la gastronomie, de la cosmétique et de l’industrie de l’habillement. A la question de savoir pourquoi uniquement le made in cameroon, Timothy Fai, le jeune fondateur du site révèle que « en tant que jeune, j’ai voulu apporter ma contribution dans le développement du Cameroun. J’ai voulu me sentir utile en résolvant certains problèmes de la communauté ». Diplômé de l’université américaine de Messassi, quartier périphérique de la cité capitale, Timothy n’est pas à son premier essai. Il avait en effet déjà développé un site de vente en ligne en Avril 2020. Site qu’il reconfigurera donc plus tard pour le rentre multi-services afin de faire profiter le plus grand nombre de commerçants. Avec plus de 3000 personnes touchées en 2 mois, Sparkafrik sera officiellement lancé ce 25 novembre 2021 à l’hôtel de ville de Yaoundé au cours d’une soirée baptisée « The Spark Gala ». La soirée en elle-même n’est qu’un prétexte pour le jeune ingénieur de promouvoir une fois de plus le made in cameroon. Une journée foire-exposition vente spéciale Made in Cameroon est en effet prévu ce jour dit. Ce sera l’occasion pour ces commerçants de faire des rencontres fructueuses avec les entrepreneurs de renoms invités à l’instar de Bony Dashaco, Président Fondateur du groupe Dashaco Holdings Africa ; Rogers Nforggwie, président de l’entreprise Drimp ou encore Doug Mamvura, président directeur général d’Africa Intergrated Group du Zimbabwe. Source : Cameroon Tribune Ronny FANDJIO OEIL DU STAR UPPER
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Zoom sur L’industrie de la mode au Cameroun, un secteur qui peine à décoller véritablement
L’industrie de la mode sous d’autres cieux est un véritable pilier de l’économie. En France par exemple, celle-ci représentait déjà 1,7% du PIB en 2017, soit 150 milliards d’euro de chiffre d’affaire avec plus de 58 000 emplois directs (Source Institut français de la mode). Il va sans dire que ces chiffres ne cessent de croître au fil des années. Avec la récente explosion du Wax à travers le monde, on s’attendait naturellement à voir décoller l’industrie dans les pays africains à fort potentiel à cause de l’abondance de la matière première. Au Cameroun, on note un faible engouement dans ce secteur qui demeure dominé par des importateurs de vêtements neufs ou de seconde main en provenance de l’Europe ou de l’Asie. Pourtant, ce n’est ni le potentiel, ni les talentueux créateurs, ni même la matière première qui manquent au pays. L’industrie de la mode reste donc embryonnaire, bien que l’on note de plus en plus l’émergence de quelques marques fièrement mises en avant sur le plan national et au-delà par des acteurs, mannequins, musiciens entre autres. L’on pense ici à KIBONEN NFI qui au travers de sa marque Kibonen NY habille de nombreuses célébrités internationales à l’instar de Lupita NIYONG’O ; à Dorice NJAMEN plus connue sous le pseudo Clap style qui habille les artistes camerounaises ; Claude KAMENI dont les créations sont majestueusement portées par de grands noms, Janet Jackson, Kelly Rowland ; Arnys Ze qui en plus d’habiller les stars locales a offert un magnifique bal de tenues haut de gamme à une mariée donc le mariage a fait le buzz sur la toile camerounaise il y a peu, Melissa Etoundi épse Amougou Belinga. Leur particularité à tous ? La mise en avant des tissus africains en général et, camerounais en particulier notamment le Ndop et le Toghu. Pour Jean-Philippe AZEGUE, président de l’Interprofession coton-textile confection (Icotex) pour les régions Centre, Sud, et Est, le véritable problème du secteur, c’est l’incompréhension entre producteurs et gouvernement. Le gouvernement n’accompagne pas assez ce secteur, les subventions se font rares. Un autre frein à l’explosion de la mode camerounaise, le manque de formation. Beaucoup de ceux qui se proclament stylistes aujourd’hui sont des autodidactes, très peu se font véritablement formés à la base et sont donc incapables de gérer des productions en grande quantité et surtout, de transmettre les compétences aux apprenants. Comment donc faire décoller l’industrie de la mode au Cameroun ? Pour plusieurs stylistes, le véritable problème de l’industrie c’est la qualité des tissus présents sur le marché. Malgré la disponibilité de la matière première, les moyens de transformation ne suivent pas. Les méthodes utilisées par la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), principale usine de fabrication du tissu restent rudimentaires. Face à ces manquements, les professionnels du domaine proposent plusieurs pistes de solutions, parmi lesquelles : • Renforcer le volet formation : multiplier la création des centres de formation avec des formateurs qualifiés afin de diminuer le taux d’amateurisme dans le secteur. • Mettre sur pied des standards propre aux réalités du Cameroun. Une règlementation qui correspond aux habitudes des consommateurs locaux. Laura Eboa, présidente de Cluster Mode Africa France explique à cet effet que « la mode, comme toute industrie locale, doit être fortement ancrée dans les us et coutumes. A fortiori, dans les secteurs créatifs et culturels, nos identités, nos histoires, nos savoir-faire d’exception sont les éléments intrinsèques qui vont vous permettre de créer réellement de la valeur ajoutée et de la différenciation ». • Renforcer les industries présentes et encourager la création de nouvelles industries : redynamiser le volet fabrication de tissu en modernisant le matériel déjà disponible et en encourageant la création de nouvelles industries avec des équipements de pointe. • Faciliter l’accès aux subventions de l’Etat : le gouvernement devrait se rapprocher davantage des acteurs de la mode et les accompagner au quotidien en leur octroyant des financements qui les aideront à se développer. • Renforcer la communication autour du made in cameroon : pour beaucoup, les médias ne jouent pas assez leurs rôles, on note un manque accru d’espaces dédiés uniquement à la promotion de la mode. On note également la rareté d’évènements d’envergure dédiés à la mode. Beaucoup de stylistes optent alors pour l’immigration, espérant mieux se vendre à l’extérieur. Ines Eloa OEIL DU STAR UPPER
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Succes story
Patrick SOH,
entre tradition et modernité
Originaire de Bandjoun région de l’Ouest-Cameroun, Patrick Soh allie depuis près de 10 ans tradition et modernité pour offrir à sa clientèle de tenues classes et originales. Ce talentueux styliste manie en effet avec beaucoup de dextérité des tissus locaux (Ndop et Toghu) avec des étoffes étrangères (mousseline, laine, woodin…) pour des créations encore plus originales et uniques les unes que les autres. Après 08 ans d’apprentissage dans des ateliers de couture au marché congo à Douala, c’est en 2010 que Patrick va ouvrir sa maison de couture, Soh Cameroun Pour Patrick, Soh Cameroun représente bien plus qu’une marque, c’est la concrétisation d’un rêve indique-t-il au magazine Sputnik « j’ai toujours voulu créer une vraie marque camerounaise reconnue et respectée partout dans le monde. Le nom Soh est mon propre nom de famille. J’y ai ajouté Cameroun pour rendre hommage à mon pays d’origine ». Il emploie près d’une dizaine de jeunes dans ses ateliers situés au quartier New Bell à Douala. Des chemises au sneakers en passant par des bombers, le talentueux styliste entend révolutionner les codes vestimentaires camerounais, africains et même au-delà en y ajoutant sa touche particulière : du tissu local. Sa notoriété, il la doit aux grands noms du show-biz, artistes musicien, comédiens, acteurs, journalistes et animateurs. Il la doit également à sa bonne maitrise du digital et des réseaux sociaux. Comme il le confie lui-même « mes clients viennent de partout. Ce qui a boosté ma notoriété, c’est le fait que beaucoup de stars de la musique, du cinéma et des médias audiovisuels m’ont sollicité pour confectionner leurs tenues. Et grâce à leur influence, il y a eu un transfert de célébrité qui m’a apporté davantage de clients ». Soh révèle que sa principale difficulté demeure le renforcement des moyens logistiques pour satisfaire la demande sans cesse croissante. Face au manque de formation de la jeunesse, il ambitionne ouvrir un centre de formation au travers duquel il espère transmettre sa passion pour la mode à ses cadets. Un succès éclatant qui laisse entrevoir des jours meilleurs pour l’industrie de la mode camerounaise. Ronny FANDJIO OEIL DU STAR UPPER
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Agenda
Claudel NOUBISSI
Club débat de l’uds
Ronny FANDJIO OEIL DU STAR UPPER
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