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Quatre marins d’exception amarrés aux Sables d’Olonne Les Sables d’Olonne Vendée Course au Large,

... [Nautisme] ...

PRÉPARATION SABLAISE

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pour marins d’exception

Sablais d’origine, de cœur ou d’adoption, Emeric Dary, Jeff Pellet, Arnaud Boissières et Nandor Fa préparent actuellement leur saison sportive aux Sables d’Olonne. Entre Tour de France à la Voile et Vendée Globe, leurs projets respectifs ne manquent pas d’intensité, de diversité... et de solidarité ! Tous les quatre sont unanimes, la ville du tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance offre un cadre particulièrement chaleureux et dynamique pour se préparer à l’aventure. Rencontres.

Emeric Dary

Un jeune marin sablais dans la cour des grands

À 25 ans, Emeric Dary affiche déjà un beau palmarès de voile légère, option deux ou trois coques. Champion de France espoir de catamaran en 2010, il devient champion du monde de Hobie Cat 16 trois années plus tard aux côtés de son coéquipier Maxime Blondeau. Il a développé cette passion pour la voile aux Sables d’Olonne, à la barre d’un Optimist, sur le lac de Tanchet, dès l’âge de 7 ans. Elle ne l’a jamais quitté, jusqu’à le faire entrer dans la cour des plus grands marins, grâce au Tour de France à la Voile. « J’ai tout de

suite été attiré par le nouveau format de cette compétition très réputée. L’arrivée du Diam 24, ce petit trimaran proche en performance des catamarans de sport auxquels je suis habitué m’a laissé penser que je pourrais faire quelque chose. C’était une super opportunité et l’occasion de se confronter à quelques grands noms de la voile française. Nous avons décidé de monter une équipe et de solliciter des partenaires essentiellement locaux pour être au

départ », explique Emeric.

DES DÉBUTS TRÈS PROMETTEURS

Le partenaire titre est une jeune entreprise sablaise, Homkia, dédiée au confort de la maison. La ville des Sables d’Olonne se lance également dans l’aventure de ce premier Tour de France à la Voile qui se soldera par une 18e place peu représentative des performances réalisées tout au long de ce mois de juillet 2015. « Nous avons eu à déplorer plusieurs collisions qui nous

ont obligé à abandonner quelques manches mais nous avons réalisé de très belles performances, notamment lors de l’étape sablaise où nous avons terminé deuxièmes, devant les plus grosses équipes »,

se souvient avec émotion Emeric. Il sera de retour cette année avec un nouvel équipage (dont le Sablais Joris Cocaud) et de nouvelles ambitions.

« Sur ce Tour 2016, nous visons clairement le top 10 ! D’ailleurs nous cherchons d’autres partenaires pour être encore plus compétitifs ».

À bon entendeur...

TOUJOURS À LA RECHERCHE DE SPONSORS

Petit poucet en terme de budget au départ du Tout de France à la Voile, l’équipe Sablaise cherche encore deux partenaires principaux pour s’assurer les meilleures chances de briller lors de l’édition 2016. Forte du soutien de dizaines d’entreprises du Pays des Olonne, elle sait également valoriser les contributions plus modestes.

Jeff Pellet

un Vendée Globe à partager

Le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, cela fait 20 ans qu’il y pense. A 46 ans, Jeff Pellet se prépare à prendre le départ de la huitième édition de cette course de légende. 20 ans, c’est aussi l’âge de son très rouge IMOCA 60, ramené aux Sables d’Olonne au mois de décembre dernier. « Mon objectif est avant

tout de boucler la boucle. Je sais que je ne peux pas lutter avec les grosses équipes, qui disposent de budgets bien supérieurs, mais j’ai un bateau sain et solide. J’ai fait radiographier la quille et le mât. Tout va bien ! C’est vraiment primordial car la détection d’un problème aurait pu signifier la fin du projet, vu le prix de tels appendices et leurs délais de livraison. Je

peux donc m’élancer sereinement en mode aventure », s’enthousiasme le skipper.

UN FINANCEMENT PARTICIPATIF LOCAL

Et nul doute que cette odyssée programmée sera largement partagée. « Pour financer mon projet, je savais qu’il

serait très difficile de trouver un partenaire titre capable d’investir 500 000 euros pour afficher ses couleurs sur un bateau. J’ai donc décidé de créer un mode de financement participatif, nommé Come In Vendée. Je suis parti à la rencontre des chefs d’entreprises de ce département très dynamique il y a deux ans, en garantissant la même exposition à tous les partenaires. Nous sommes aujourd’hui 350. L’objectif, pour boucler le budget, est d’atteindre les 500. Mais c’est déjà une réussite car Com In Vendée est devenu le premier réseau d’entreprises dédié au sport en France. L’idée est que cela perdure pour soutenir d’autres sportifs ».

Cette solidarité se déploie aussi à terre. Jeff bénéficie de l’aide de nombreux bénévoles qui viennent l’aider à préparer son bateau sur le port des Sables d’Olonne.

« J’ai toujours préparé mes bateaux ici. Je connais tous mes fournisseurs, les partenaires techniques me donnent des coups de mains... c’est pratique d’être à la maison ! ».

Arnaud Boissières

La passion du Vendée Globe

Il a séduit le public de cette course de légende grâce à son humour, son air bonhomme et ses yeux rieurs. Mais s’il refuse de se prendre au sérieux, Arnaud Boissières fait les choses sérieusement. Pour preuve deux tours du monde en solitaire déjà bouclés, sans escale, sans assistance et en course. Lorsque l’on sait la difficulté de l’exercice, la performance force le respect. D’autant que le marin ne semble pas se lasser de cette grande aventure où se mêlent navigation extrême et grande solitude. Le 6 novembre prochain, il sera au départ de son troisième Vendée Globe. « Je m’y prépare simplement, comme d’habitude, mais avec

une grande passion. Le jour où la passion disparaîtra, j’arrêterai. Je n’ai pas l’impression d’être obstiné. Je suis juste passionné par cette épreuve qui est pour moi la plus belle et qui permet de naviguer sur ces bateaux extraordinaires que sont les IMOCA 60 ». PRÉPARATION CHALEUREUSE AUX SABLES D’OLONNE

Côté préparation du bateau, Arnaud Boissières revendique la même simplicité.

« Nous n’avons pas fait de modifications majeures. Il s’agissait avant tout de fiabilisation et d’allègement. Pour résumer, j’aime les choses simples, fiables, efficaces et rigoureuses. Ces voiliers de course sont suffisamment compliqués pour ne pas en rajouter. Et puis j’aime aussi que mon bateau

soit beau ! ». Le marin est fier de la nouvelle décoration de son voilier, présenté non sans malice au public sablais le 1er avril dernier. « Je suis vraiment très

heureux de préparer mon bateau aux Sables d’Olonne. J’ai bénéficié de nombreux coups de main. J’aime beaucoup cette convivialité et cette solidarité propre aux gens d’ici. Dans quelques mois, je sais que je serai baigné dans cette chaleur humaine qui règne autour de cette aventure. C’est vraiment très agréable de partager ce projet avec les locaux. Et puis se préparer ici, c’est un bel avant-goût de Vendée Globe ! »

Nandor Fa

Retour d’une légende du Vendée Globe

À bientôt 64 ans, Nandor Fa s’apprête à prendre le départ de son troisième Vendée Globe, 20 ans après sa dernière participation ! Un retour en forme d’histoire à terminer pour le marin hongrois. Premier skipper non français à terminer classé lors de l’édition 1992-1993 (à une très belle cinquième place !), Nandor avait joué de malchance lors de l’édition suivante « De nombreux

problèmes à bord et une collision avec un cargo m’ont finalement obligé à abandonner. C’était très frustrant. J’ai quitté l’aventure contraint et forcé, avec un goût d’inachevé. Mais je savais déjà qu’un jour ou l’autre je reviendrais... et me

voilà ! », s’enthousiasme le skipper, qui doit pourtant faire face à de nouvelles difficultés.

SPIRIT OF HUNGARY

Dernier voilier de sa conception et construit par ses soins en vue de son dernier Vendée Globe a malheureusement démâté lors de la dernière Transat Jacques Vabre. Depuis, c’est une véritable course contre la montre qui s’est engagée pour remettre le bateau en état de naviguer. « J’ai

racheté un mât de rechange qui appartenait à l’ancien BT de Sébastien Josse, et depuis je travaille à le mettre aux normes de la nouvelle jauge IMOCA, la classe qui régit les

voiliers du Vendée Globe », explique Nandor. Ce travail colossal, il le réalise la plupart du temps seul, pour des raisons de budget. Mais il a toujours été habitué à fonctionner ainsi et s’accommode sans sourciller de la situation. « Dès que le

bateau sera remis à l’eau, je quitterai Port Olona, mon port d’attache, pour rejoindre les États-Unis et prendre le départ de la New-York – Vendée Les Sables. Ensuite, je passerai mon temps à m’entraîner jusqu’au Vendée Globe et profiterai de ma ville d’accueil. Je l’adore. Elle est devenue ma deuxième maison ! ».

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