PARLEMENTAIRE 2025

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MAGAZINE

L’information des élus et des acteurs économiques

Hauts-de-France et Île-de-France : recherche et innovation au service des transitions

Hauts-de-France and

Du laboratoire au lit du patient, l’Inserm est impliqué dans l’ensemble du continuum de la recherche.

inserm.fr

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Raphaëlle CAILLEREZ et Sarah LECLERCQ, Ingénieures en techniques biologiquesLaboratoire
Lille Neuroscience et Cognition

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Z.A. - route de Châteauroux

F-36320 Villedieu-sur-Indre

Coordination éditoriale et journaliste

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Relations institutionnelles

Communication

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Z.A., route de Châteauroux

F-36320 Villedieu-sur-Indre

Février / February 2025

ISSN 1771-0693

Dépôt légal à parution

Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.

This

Hauts-de-France

Des partenariats régionaux pour une recherche ciblée d’excellence

Un entretien avec Mme Claire GIRY, Présidente-directrice de l’Agence nationale de la recherche (ANR) 4

Regional partnerships for targeted research excellence

An interview with Mrs Claire GIRY, President and CEO of the French National Research Agency (ANR) 5

Transformer l’économie de notre territoire par et avec plus de R&D

Un entretien avec M. Bertrand GAUME, Préfet de la Région Hauts-de-France, Préfet de la zone de défense et de sécurité Nord, Préfet du Nord 6

Transforming our region’s economy through and with more R&D

An interview with Mr Bertrand GAUME, Prefect of the Hauts-de-France Region, Prefect of the Nord defence and security zone, Prefect of Nord 7

Accompagner l’innovation technologique dans cinq filières d’excellence prioritaires

Un entretien avec M. Damien CASTELAIN, Président de la Métropole Européenne de Lille (MEL) 8

Supporting technological innovation in five priority sectors of excellence

An interview with Mr. Damien CASTELAIN, President of the European Metropolis of Lille (MEL) 9

■ Institut d’Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie - IEMN

Un leader européen en micro et nanotechnologies 10-11

■ Institute of Electronics, Microelectronics and Nanotechnology - IEMN

A European leader in micro and nanotechnologies 12-13

Favoriser les expérimentations et les collaborations public-privé

Un entretien avec le Pr David ROS, Sénateur de l’Essonne, Vice-Président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) 14

Encouraging experimentation and public-private collaboration

An interview with Prof. David ROS, Senator for Essonne, Vice-Chairman of the Parliamentary Office for the Evaluation of Scientific and Technological Options (OPECST) 15

Contribuer à la résolution des grands défis grâce à nos capacités d’innovation

Un entretien avec Mme Alexandra DUBLANCHE, Vice-présidente de la Région Île-de-France chargée de la Relance, de l’Attractivité, du Développement économique et de l’Innovation 20

Helping to solve major challenges through our capacity for innovation

An interview with Mrs Alexandra DUBLANCHE, Vice-President of the Île-de-France Region, responsible for Recovery, Attractiveness, Economic Development and Innovation 21

■ Pour une fertilisation croisée entre la recherche académique et l’innovation

Un entretien avec le Dr Amanda Silva BRUN, Directrice de recherche au CNRS à l’Université Paris Cité, Cofondatrice des startups EverZom et Evora Bioscience, Coordinatrice du DIM BioconvS 22

■ Cross-fertilisation between academic research and innovation

An interview with Dr Amanda Silva BRUN, CNRS Research Director at Université Paris Cité, Co-founder of start-ups EverZom and Evora Bioscience, Coordinator of the DIM BioconvS 23

Paris-Saclay, un pôle d’innovation et de recherche de niveau international

Un entretien avec M. Grégoire DE LASTEYRIE, Maire de Palaiseau, Président de la Communauté d’agglomération Paris-Saclay 26

Paris-Saclay, a world-class centre for innovation and research

An interview with Mr Grégoire DE LASTEYRIE, Mayor of Palaiseau, President of the Paris-Saclay Urban Community 27

■ EDF R&D

Relever les défis scientifiques et techniques de la décarbonation 28

■ EDF R&D

Meeting the scientific and technical challenges of decarbonization 29

Potentiel académique et scientifique : diversité et interdisciplinarité en Hauts-de-France .............. 32

Academic and scientific potential: diversity and interdisciplinarity in Hauts-de-France 33

Favoriser les synergies académiques et industrielles

Un entretien avec le Pr Abdelhakim ARTIBA, Président de l’Université Polytechnique

Hauts-de-France (UPHF) 34

Fostering academic and industrial synergies

An interview with Prof. Abdelhakim ARTIBA, President of the Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF) 35

■ Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines - LAMIH UMR CNRS 8201 Le laboratoire du transport et de la mobilité humaine 36

■ Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines - LAMIH UMR CNRS 8201 The transport and human mobility laboratory 37

Hauts-de-France : Numérique et intelligence artificielle au service

Hauts-de-France:

Le numérique pour la santé de précision, un enjeu-phare pour le site lillois Un

Digital technology for precision healthcare, a key challenge for the Lille site

An interview with Dr Stéphane HUOT, Director of the Inria Centre at the University of Lille

■ Institut de Recherche sur les Composants logiciels et matériels pour l’Information et la Communication Avancée - IRCICA L’interdisciplinarité pour des TIC responsables

Research Institute for Software and Hardware Components for Information and Advanced Communication

L’IA doit bénéficier au plus grand nombre

entretien avec le Pr Isabelle

Ensuring a continuum from basic research to the patient’s bedside

An interview with Mrs Bénédicte SAMYN-PETIT, Inserm North-West Regional Delegate 51

■ Institute for Translational Research in Inflammation - INFINITE

Une approche transpathologique de la recherche 52

■ Institute for Translational Research in Inflammation - INFINITE

A transpathological approach to research 53

Physique et chimie en Hauts-de-France : les sciences dures au service des nouveaux matériaux ........... 54

Physics and chemistry in Hauts-de-France: hard sciences at the service of new materials 55

■ Institut Chevreul

La chimie et les matériaux à la croisée des transitions

Un entretien avec M. Hugues LEROUX, Directeur de l’Institut Chevreul 56

■ Institut Chevreul

Chemistry and materials at the crossroads of transitions

An interview with Mr Hugues LEROUX, Director of the Institut Chevreul .......................................... 57

■ Laboratoire de Physique des Lasers, Atomes et Molécules - PhLAM L’interaction lumière-matière au service de grands défis sociétaux 58

■ Physics of Lasers, Atoms and MoleculesPhLAM Laboratory Light-matter interaction for multiple applications 59

Se déplacer, produire et consommer autrement en Hauts-de-France 60-61

Getting around, producing and consuming differently in Hauts-de-France ...........................62-63

■ Laboratoire d’Optique Atmosphérique - LOA Observer et modéliser les propriétés de l’atmosphère 64

■ Atmospheric Optics Laboratory - LOA Observing and modelling the properties of the atmosphere 65

■ AERIS/ICARE Data and Services Centre Les données au service de la recherche sur l’atmosphère 66

■ AERIS/ICARE Data and Services Centre Data for atmospheric research 67

■ Laboratoire Systèmes Électrotechniques et Environnement - LSEE...................................... 69

■ Electrical Systems and Environment Laboratory - LSEE .................................................

rev3 : une dynamique de transformation régionale en Hauts-de-France ............................... 70

rev3: a dynamic for regional transformation in Hauts-de-France......................... 71

Agroalimentaire et bioéconomie en Hauts-de-France : l’innovation au service de l’économie verte 72

Un écosystème de l’innovation au service des ambitions des Hauts-de-France ......................

An innovation ecosystem serving the ambitions of the Hauts-de-France region 79

La Région Île-de-France mobilisée pour soutenir et valoriser la recherche et l’innovation ...........80-81

The Île-de-France Region mobilises to support and promote research and innovation .............82-83

Agri-food and bio-economy in Hauts-de-France: innovation for the green economy......................... 73 Excellence scientifique et excellence partenariale vont de

Un entretien avec M.

Scientific excellence and partnership excellence go hand in hand

An interview with Mr Jean-Denis MULLER, Managing Director of the Carnot Network

Les faisceaux d’ions focalisés, un potentiel énorme pour l’industrie et la recherche

Un entretien avec I.R. Dipl. Ing. Dr. Jacques GIERAK, Coordinateur de la Plateforme « Ion Sources & Instrumentation » au Centre de Nanosciences & de Nanotechnologies (C2N) CNRS - Université Paris-Saclay – Université Paris Cité, Médaille de l’innovation du CNRS 2023 84

Focused ion beams: enormous potential for industry and research

An interview with I.R. Dipl. Ing. Dr. Jacques GIERAK, Coordinator of the ‘Ion Sources & Instrumentation’ Platform at the Centre de Nanosciences & de Nanotechnologies (C2N) CNRS - Université Paris-SaclayUniversité Paris Cité, CNRS Innovation Medal 2023 85

Apporter le capital confiance aux investisseurs pour générer la valeur de demain

Un entretien avec M. Fabien FRIGOSI, Directeur régional Paris de Bpifrance 86

Giving investors the confidence to generate tomorrow’s value

An interview with Mr Fabien FRIGOSI, Bpifrance Paris Regional Director 87

Des partenariats régionaux pour une recherche ciblée d’excellence

Un

entretien avec Mme Claire GIRY, Présidente-directrice de l’Agence nationale de la recherche (ANR)

En tant que nouvelle PDG de l’ANR, quelles sont vos orientations stratégiques pour l’Agence et quels sont vos chantiers prioritaires ?

En arrivant à l’ANR, j’ai pu apprécier le caractère très professionnel, très engagé des équipes qui ont su gagner la confiance des scientifiques. Avec 20 ans d’expérience dans l’évaluation des projets de recherche, l’ANR a bénéficié de la LPR pour porter à plus de 25 % le taux de sélection des projets sur l’ensemble des appels. J’entends bien continuer sur cette lancée et élargir la mission de l’Agence, reconnue pour ses financements performants et efficaces, à la fourniture de données sur les projets de recherche à des fins d’analyse et d’aide à la décision politique. C’est tout l’intérêt de la Direction des Données, créée en 2021, qui s’est structurée et est aujourd’hui à même de contribuer à des propositions. Dans un contexte international hyper compétitif, je vois aussi trois grands défis : l’attractivité de la France pour les jeunes chercheurs, l’articulation des instruments financiers français et européens mais aussi le repositionnement des dispositifs d’aide à l’innovation sans oublier de poursuivre la simplification des modalités de financement des projets, et d’étudier le concours que l’IA peut apporter. Le contexte est particulièrement porteur pour l’ANR : elle vient d’être évaluée par le Hcéres, signera un nouveau COP avec l’État cette année, prépare le futur cycle triennal de ses appels à projets et son 20ème anniversaire !

Pourriez-vous dresser un premier bilan de l’Appel à projets générique et des programmes et appels à projets spécifiques de 2024 ?

Le taux de sélection autour de 25 % a été préservé, 2 000 projets ont été financés et nos accords avec des partenaires internationaux (Allemagne, Suisse, Canada…) nous ont permis de poursuivre le financement de projets ciblés. La recherche partenariale public-privé a largement bénéficié des LabComs, qui ont fêté leurs 10 ans en 2023 et se sont davantage ouverts aux startups, aux thèses CIFRE et aux collaborations avec plusieurs laboratoires. Résultat, on a en 2024 enregistré

80 % de soumissions de projets en plus et 36 % de projets financés en plus par rapport à 2023. De plus, 12 PUI (pôles universitaires d’innovation) participent au moins à un LabCom. Quant aux instituts Carnot, ils ont vu leur abondement progresser de 60 à 116 M € entre 2020 et 2024. Et nous réfléchissons à la manière de rendre plus attractives les chaires industrielles.

Quels sont les traits saillants du Plan d’action 2025 de l’ANR ?

Il s’agit de la dernière année du plan triennal. Continuité des instruments et préparation du futur plan pour les 3 prochaines années sont au programme. Nos priorités scientifiques sont l’IA, les SHS (avec une croissance continue du nombre de projets déposés, entre 15 et 22 % de plus chaque année), les technologies quantiques, l’autisme et les troubles du développement, les maladies rares, les mathématiques et l’exploitation des données générées par les infrastructures de recherche. De manière transverse, nous continuerons à promouvoir la déontologie et l’intégrité, la réduction des inégalités hommes / femmes, la science ouverte, le développement durable et le dialogue entre sciences et société.

Comment collaborez-vous avec les Régions Hauts-de-France et Île-deFrance ?

Les partenariats avec les collectivités territoriales font partie des missions de l’Agence. Ils permettent d’identifier les besoins d’expertise en lien avec les spécificités locales, de promouvoir l’excellence de la recherche, d’organiser l’évaluation des appels à projets régionaux et d’alimenter les Régions en data pour l’élaboration de leurs stratégies pour la recherche et l’innovation. L’ANR gagne ainsi en visibilité et les modalités de travail sont simplifiées. En 2020, l’Agence et la Région Hautsde-France ont formalisé leur collaboration en réaction au covid : elles ont co-financé un appel à projets spécifique, « Résilience Hauts-de-France », pour évaluer l’impact du virus sur la santé, l’économie, la société et l’environnement, dans cette région particulièrement touchée. Les résultats de cette recherche ont servi d’aide à la décision politique pour une stratégie régionale adaptée. Quinze projets, totalisant 1,8 M € , ont fait l’objet de restitutions en 2022 et 2023. La situation de l’Îlede-France est différente : même si nous n’avons pas d’accord du même type avec cette région qui représente quasiment la moitié de la recherche française, nous entretenons des échanges et finançons de nombreux projets. En règle générale, les Régions ont tout intérêt à s’appuyer notamment sur nos données pour avoir un aperçu des projets soutenus sur leur territoire et élaborer une stratégie de recherche au plus près de cette réalité. Nous pouvons mettre à leur disposition un espace dédié sur la plateforme data anr. Et n’oublions pas la capacité de l’Agence à lancer des appels ciblés en réponse à des questions spécifiques comme le chlordécone, la prolifération des algues sargasses sur les côtes de Martinique et de Guadeloupe, les ouragans, les risques industriels avec le lancement de l’appel à projets Recherche-Action SIOMRI avec les régions Normandie et Hauts-de-France. Une réactivité importante pour répondre aux enjeux et attentes de nos territoires !

Regional partnerships for targeted research excellence

An interview with Mrs Claire GIRY, President and CEO of the French National Research Agency (ANR)

As the new President and CEO of the ANR, what are your strategic directions for the Agency and what are your priorities?

When I arrived at the ANR, I was able to appreciate the highly professional, highly committed teams that have won the trust of scientists. With 20 years’ experience in evaluating research projects, the ANR has benefited from the LPR (research programming act) to increase its project selection rate to over 25% for all calls for proposals. I intend to build on this success and extend the remit of the Agency, which is recognised for its efficient and effective funding, to include providing data on research projects for analysis and policy-making purposes. This is what the Data Direction is all about. It was set up in 2021, structered and is now in a position to contribute to proposals. In a hyper-competitive international context, I also see three major challenges: France’s attractiveness to young researchers, the coordination of French and European financial instruments, and the repositioning of innovation support schemes, not forgetting the need to continue simplifying project funding procedures and to study the contribution that AI can make. The context is particularly favourable for the ANR: it has just been evaluated by the Hcéres, will be signing a new COP (objectives and performance contract) with the French government this year, and is preparing for the next threeyear cycle of its calls for projects and its 20th anniversary!

Could you give us an initial assessment of the generic call for proposals and the specific programmes and calls for proposals for 2024?

We have maintained a success rate of around 25%, 2,000 projects have been funded and our agreements with international partners (Germany, Switzerland, Canada, etc.) have enabled us to continue funding targeted projects. Public-private partnership research benefited greatly from LabComs (joint laboratories) which celebrated their 10th anniversary in 2023 and opened up more to start-ups, CIFRE theses and collaborations with several

laboratories. As a result, in 2024 there were 80% more project submissions and 36% more projects funded than in 2023. In addition, 12 PUIs (university innovation clusters) are participating in at least one LabCom. As for the Carnot institutes, their funding has been increased from € 60m to € 116m between 2020 and 2024. And we are thinking about how to make industrial chairs more attractive.

What are the highlights of the ANR’s 2025 Working Programme?

This is the last year of the three-year plan. Continuity of instruments and preparation of the future plan for the next 3 years are on the agenda. Our scientific priorities are AI, humanities and social sciences (with continued growth in the number of projects submitted, between 15% and 22% more each year), quantum technologies, autism and neurodevelopmental disorders, rare diseases, mathematics and the exploitation of data generated by research infrastructures. In a crossfunctional way, we will continue to promote ethics and integrity, the reduction

of gender inequalities, open science, sustainable development and dialogue between science and society.

How are you working with the Hautsde-France and Île-de-France regions?

Partnerships with local and regional authorities are one of the Agency’s missions. They make it possible to identify expertise needs in line with specific local circumstances, to promote excellence in research, to organise the evaluation of regional calls for projects and to provide the regions with data to help them draw up their research and innovation strategies. This gives the ANR greater visibility and simplifies the way it works. In 2020, the Agency and the Hauts-de-France Region formalised their collaboration in response to covid: they co-funded a specific call for proposals, ‘Résilience Hautsde-France’, to assess the impact of the virus on health, the economy, society and the environment in this particularly hard-hit region. The results of this research have been used to help political decision-makers decide on an appropriate regional strategy. Fifteen projects, totalling € 1.8m, were presented in 2022 and 2023. The situation with Île-deFrance is different: although we don’t have a similar agreement with this region, which accounts for almost half of all French research activities, we do have exchanges and fund many projects. As a general rule, it is in the interest of the Regions to use our data in particular to gain an overview of the projects supported in their territory and to develop a research strategy that is as close as possible to this reality. We can provide them with a dedicated space on the data anr platform. And let’s not forget the Agency’s ability to launch targeted calls in response to specific issues such as chlordecone, the proliferation of sargassum seaweed on the coasts of Martinique and Guadeloupe, hurricanes and industrial risks, with the launch of the SIOMRI call for ResearchAction proposals with the Normandy and Hauts-de-France regions. A high level of responsiveness to meet the challenges and expectations of our regions!

Transformer l’économie de notre territoire par et avec plus de R&D

Un entretien avec M. Bertrand GAUME, Préfet de la Région Hauts-de-France,

Préfet de la zone de défense et de sécurité Nord, Préfet du Nord

Quel bilan d’étape dressez-vous de la mise en œuvre de France 2030 au niveau régional ?

Les acteurs de la région Hauts-de-France sont au rendez-vous de la dynamique France 2030. Depuis son lancement, ce sont près de 3,7 Md€ qui ont été notifiés à plus de 400 lauréats régionaux, ce qui nous place sur le podium des régions les plus contributrices à la compétitivité industrielle et à l’émergence de technologies d’avenir. Citons, par exemple, le projet E-Sense sur les batteries, porté par l’Université Picardie Jules Verne, le projet C-Décidé sur la décarbonation de l’industrie, porté par l’Université du LittoralCôte d’Opale, ou encore l’implication de la Fédération Sciences et Cultures du Visuel (CNRS - Université de Lille) au sein du programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) ICARE. Le volet régionalisé de France 2030, copiloté par l’État et le conseil régional, renforce également cette dynamique territoriale avec plusieurs appels à projets dont un en soutien aux « projets collaboratifs de recherche » ouvert à des consortiums composés d’au moins deux entreprises dont une PME et un laboratoire de recherche.

Comment collaborez-vous avec le conseil régional Hauts-de-France pour stimuler l’activité économique du territoire et accompagner les entreprises innovantes, les mutations et les filières économiques, à l’instar de l’engagement de l’État pour le renouveau du bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais ?

La collaboration avec le conseil régional Hauts-de-France est permanente, sur toutes les dimensions du développement économique. Elle l’est notamment sur la dimension attractivité incarnée par Nord France Invest, l’agence régionale de promotion économique. Les procédures administratives nécessaires à l’implantation des projets d’investissement sont anticipées et accélérées dans le cadre de relations resserrées avec les services de

l’État, sous le pilotage des sous-préfets d’arrondissement avec l’appui des souspréfets référents « France 2030 et accélération des projets industriels ». Une attention particulière est également portée à certains territoires. Ainsi, l’État orchestre, en lien avec le conseil régional et les collectivités, le programme Territoires d’industrie, Dunkerque 2030, le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache (PACTE SAT), ou encore l’« Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier » (ERBM), qui a notamment permis la création en 2021 de l’Institut Fédératif de Recherche sur le Renouveau des territoires (IF2RT).

Comment soutenez-vous l’action des établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans la région ? Pourriez-vous nous donner quelques exemples ?

L’État soutient l’action des établissements de la région Hauts-de-France en mobilisant les moyens ministériels et les dispositifs tels que France 2030, les PEPR, ou encore les contrats de plan État-Région qui sont des leviers stratégiques en appui des politiques de site développées par les acteurs de l’ESRI. Ils permettent de favoriser les rapprochements entre universités, écoles et organismes de recherche, tout en respectant l’identité propre de chacun, et le monde socio-économique. Trois politiques de site constituent aujourd’hui une signature dynamique des établissements qui mobilise les communautés autour de

thématiques phares en région comme l’énergie, les matériaux innovants, les agro-bioressources, les mobilités, la santé, les contenus culturels et créatifs, et permet aussi de répondre aux nouveaux défis tels que l’hydrogène par exemple. L’État accompagne également les politiques d’innovation et de transfert des établissements par la mise en place de dispositifs dédiés. Cela se concrétise par l’allocation de plus de 80 thèses CIFRE par an, plus de 40 M€ déjà investis depuis l’implantation de la SATT Nord sur l’identification des besoins des entreprises et la maturation des technologies issues de la recherche publique pour y répondre. Plus récemment, le déploiement du pôle universitaire d’innovation (PUI) coordonné par l’Université de Lille vise à encore accroître l’efficacité et l’efficience des actions de soutien à l’innovation (recherche partenariale, transfert de technologie, entrepreneuriat). Enfin, onze structures labellisées et soutenues par l’État (CRT, CDT, PFT) contribuent à la diffusion et au transfert technologique en forte proximité des entreprises qu’elles accompagnent dans leurs stratégies de développement et d’innovation.

Quels sont selon vous les défis à relever pour dynamiser encore plus l’écosystème régional de la recherche et de l’innovation ?

L’enjeu est de transformer l’économie de notre territoire par et avec plus de recherche et de développement. Pour cela, il est nécessaire d’accélérer la dynamique de recherche et d’innovation de pointe en mobilisant davantage l’ensemble des acteurs économiques de la région et en renforçant notre attractivité pour l’implantation de centres de recherche d’entreprise. Cette ambition en adéquation avec la stratégie nationale, mise sur une articulation efficace et efficiente entre l’État, les collectivités territoriales, les acteurs de la recherche, de l’innovation et le tissu socio-économique.

Transforming our region’s economy through and with more R&D

An interview with Mr. Bertrand GAUME, Prefect of the Hauts-de-France Region, Prefect of the Nord defence and security zone, Prefect of Nord

What progress have you made in implementing France 2030 at regional level?

The players in the Hauts-de-France region are committed to the France 2030 initiative. Since it was launched, nearly € 3.7 billion has been awarded to more than 400 regional winners, putting us on the podium of the regions making the greatest contribution to industrial competitiveness and the emergence of forward-looking technologies. Examples include the E-Sense project on batteries, led by the Université Picardie Jules Verne, the C-Décidé project on decarbonisation of industry, led by the Université du Littoral - Côte d’Opale, and the involvement of the Fédération Sciences et Cultures du Visuel (CNRSUniversité de Lille) in the ICARE priority research programme and equipment (PEPR). The regional dimension of France 2030, co-piloted by the State and the regional council, is also strengthening this territorial dynamic with several calls for projects, including one in support of ‘collaborative research projects’ open to consortia made up of at least two companies, one of which is an SME, and a research laboratory.

How are you working with the Hautsde-France regional council to stimulate economic activity in the region and support innovative businesses, change and economic sectors, following the example of the State’s commitment to the renewal of the Nord-Pas-de-Calais coalfield?

We work closely with the Hauts-deFrance regional council on all aspects of economic development. This is particularly true in terms of the attractiveness of the region, as embodied by Nord France Invest, the regional economic development agency. The administrative procedures required to set up investment projects are anticipated and accelerated within the framework of close relations with government departments, under the guidance

of the district sub-prefects with the support of the ‘France 2030 and acceleration of industrial projects’ referral sub-prefects. Special attention is also paid to certain territories. For example, in conjunction with the regional council and local authorities, the State is orchestrating the Territoires d’industrie programme, Dunkerque 2030, the Sambre-Avesnois-Thiérache pact (PACTE SAT), and the ‘Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier’ (ERBM), which has led to the creation in 2021 of the Institut Fédératif de Recherche sur le Renouveau des territoires (IF2RT).

How do you support the work of higher education and research establishments in the region? Could you give us a few examples?

The State supports the work of the institutions in the Hauts-de-France region by mobilising ministerial resources and mechanisms such as France 2030, the PEPR, and the State-Region plan contracts, which are strategic levers in support of the site policies developed by the ESRI players. They help to foster closer links between universities, schools and research bodies, while respecting the specific identity of each, and the socio-

economic world. Three site policies are now a dynamic signature for the institutions, mobilising communities around key regional themes such as energy, innovative materials, agro-bioresources, mobility, health, cultural and creative content, and also helping to meet new challenges such as hydrogen. The government also supports the innovation and transfer policies of the institutions by setting up dedicated schemes. This is reflected in the allocation of more than 80 CIFRE theses per year, and more than € 40m already invested since the establishment of SATT Nord in identifying the needs of businesses and maturing technologies from public research to meet them. More recently, the deployment of the University Innovation Pole (PUI), coordinated by the University of Lille, aims to further increase the effectiveness and efficiency of innovation support initiatives (partnership research, technology transfer, entrepreneurship). Finally, eleven state-supported structures (CRTs, CDTs, PFTs) contribute to the dissemination and transfer of technology in close proximity to the companies they support in their development and innovation strategies.

In your opinion, what are the challenges that need to be met to further boost the regional research and innovation ecosystem?

The challenge is to transform our region’s economy through and with more research and development. To achieve this, we need to step up the pace of cutting-edge research and innovation by mobilising all the region’s economic players and making us more attractive as a location for business research centres. This ambition, which is in line with the national strategy, relies on effective and efficient coordination between the State, local authorities, research and innovation players and the socio-economic fabric.

Accompagner l’innovation technologique dans cinq filières d’excellence prioritaires

Un entretien avec M. Damien CASTELAIN,

Président de la Métropole Européenne de Lille (MEL)

Pourriez-vous nous présenter les filières stratégiques et les sites d’excellence métropolitains ?

Afin de créer de l’activité et des emplois durables, la Métropole Européenne de Lille a fait le choix d’accompagner l’innovation technologique dans cinq filières d’excellence prioritaires : le numérique, la santé, l’alimentaire, les matériaux innovants, et les industries créatives.

Chacune des cinq filières est animée par un site d’excellence :

• EuraSanté, pour la santé et les biotechnologies ;

• EuraMaterials, pour les textiles et matériaux ;

• EurAlimentaire, pour l’agro-alimentaire ;

• EuraTechnologies, pour le numérique et la tech ;

• EuraCreative by Plaine Images, pour les industries créatives.

Ces sites d’excellence sont les cœurs de réacteur de leurs écosystèmes respectifs. Ils fédèrent et animent les acteurs de la filière sur le territoire de la métropole (les porteurs de projets, les entreprises, les organismes de recherche, les établissements de formation et d’enseignement supérieur, les associations professionnelles, etc.) afin de favoriser les interactions, les échanges d’idées, les collaborations et les projets. Ils travaillent également avec les autres acteurs régionaux de la filière. Ce sont vraiment les fers de lance de l’action métropolitaine dans ce domaine.

Comment collaborez-vous avec les pôles de compétitivité labellisés autour des filières métropolitaines ?

Les pôles de compétitivité sont des structures impulsées par l’État afin renforcer la

collaboration entre le secteur privé et le monde académique. Depuis la loi NOTRe, les Conseils régionaux participent également à leur pilotage.

Certains pôles de compétitivité, comme par exemple le cluster Nutrition-SantéLongévité, pour la filière Santé, ou le pôle Euramaterials, pour la transformation des matériaux, sont étroitement liés à nos écosystèmes métropolitains et la Métropole soutient donc certaines de leurs actions à ce titre.

Comment soutenez-vous les laboratoires de recherche du territoire ?

Dès 2009, convaincus du fait que la recherche et l’innovation sont des leviers essentiels pour le développement de notre territoire, les élus métropolitains ont décidé de prendre la compétence de soutien aux programmes de recherche. En lien avec le conseil régional, qui est la collectivité cheffe de file, et dans le cadre de ses filières d’excellence, la MEL a donc progressivement structuré sa stratégie et ses priorités.

Concrètement, l’action de la MEL sur ce mandat c’est :

• Le soutien à des équipements de recherche stratégique, principalement à travers des projets inscrits au CPER (9 ME pour 2021-2027) ;

• Le développement des chaires industrielles de la MEL qui portent des projets de recherche à visée applicative (plus de 4 ME de 2018 à 2024) ;

• Des projets de recherche structurants qui contribuent au rayonnement international de notre recherche : PréciDiab (10 ME sur 10 ans), l’I-SITE Université de Lille (4 ME entre 2017 et 2022) ou encore le dispositif accueil de talents (2,5 M E sur 2017-2022).

En juin dernier, nous avons d’ailleurs adopté notre nouveau Schéma Métropolitain de l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation (SMESRI) qui définit nos orientations et nos priorités :

• Financer des projets qui s’intègrent dans les filières prioritaires de la Métropole et dans la décarbonation de l’économie ;

• Soutenir des initiatives favorisant l’innovation dans les politiques publiques de la MEL ;

• Encourager les partenariats de recherche, notamment public-privé, pour favoriser les retombées locales de la recherche métropolitaine.

La Métropole Européenne de Lille accompagne également les entreprises du territoire dans leurs projets. Pourriezvous nous en donner quelques exemples récents ?

La MEL accompagne les entreprises métropolitaines à tous leurs stades de leur parcours. Depuis leur création dans une ruche ou un site d’excellence, ou leur implantation par Hello Lille, jusqu’à leur développement via des projets d’extensions ou d’investissement productif. Enfin, sur ce mandat, après la crise du gaz, j’ai souhaité que nous puissions accompagner les PME qui souhaitaient investir dans la performance énergétique de leurs bâtiments.

En terme d’exemples, je voudrais citer :

• Vivatech, le plus grand salon mondial de l’innovation à Paris, où la MEL a accompagné 20 de nos plus belles start-ups. C’est une magnifique vitrine pour l’excellence technologique de notre territoire.

• Kiabi, implanté à Villeneuve-d’Ascq avec l’ouverture d’un magasin en août 2024 et du nouveau siège au début 2025.

• Peignage Dumortier, industrie textile centenaire, située à Tourcoing. Entreprise spécialisée dans la préparation de fibres naturelles, synthétiques et artificielles accompagnée dans le développement de l’outil productif.

• Gary Mécanique, entreprise située à Roubaix et spécialisée dans l’usinage de précision pour le secteur de l’aéronautique, le ferroviaire ou encore l’automobile. Une PMI accompagnée dans un projet de performance énergétique du bâtiment de production : isolation ; toiture ; installations de panneaux solaires et d’une pompe à chaleur.

Supporting technological innovation in five priority sectors of excellence

An interview with Mr. Damien CASTELAIN, President of the European Metropolis of Lille (MEL)

Could you introduce us to the strategic sectors and metropolitan sites of excellence?

In order to create sustainable activity and jobs, the European Metropolis of Lille has chosen to support technological innovation in five priority sectors of excellence: digital, health, food, innovative materials, and creative industries.

Each of the five sectors is led by a site of excellence:

• EuraSanté, for health and biotechnologies;

• EuraMaterials, for textiles and materials;

• EurAlimentaire, for agri-food;

• EuraTechnologies, for digital and tech;

• EuraCreative by Plaine Images, for creative industries.

These sites of excellence are the reactor cores of their respective ecosystems. They unite and animate the actors of the sector on the territory of the metropolis (project leaders, companies, research organizations, training and higher education institutions, professional associations, etc.) in order to promote interactions, exchanges of ideas, collaborations and projects. They also work with other regional actors in the sector. They are truly the spearheads of metropolitan action in this area.

How do you collaborate with the certified competitiveness clusters around metropolitan sectors?

Competitiveness clusters are structures driven by the State to strengthen collaboration between the private sector and the academic world. Since the NOTRe law, the Regional Councils have also participated in their management. Some competitiveness clusters, such as the Nutri-

tion-Health-Longevity cluster, for the health sector, or the Euramaterials cluster, for the transformation of materials, are closely linked to our metropolitan ecosystems and the Metropolis therefore supports some of their actions in this regard.

How do you support the region’s research laboratories?

Since 2009, convinced that research and innovation are essential levers for the development of our region, metropolitan elected officials have decided to take on the responsibility of supporting research programs. In conjunction with the Regional Council, which is the lead authority, and within the framework of its sectors of excellence, the MEL has gradually structured its strategy and priorities.

Specifically, the MEL’s action on this mandate is:

• Support for strategic research equipment, mainly through projects registered with the CPER (E9 million for 2021-2027);

• The development of MEL industrial chairs that carry out research projects with an application aim (more than E4 million from 2018 to 2024);

• Encourage research partnerships, particularly public-private, to promote the local benefits of metropolitan research.

The European Metropolis of Lille also supports local businesses in their projects. Could you give us some recent examples?

The MEL supports metropolitan businesses at all stages of their journey. From their creation in a hive or a site of excellence, or their establishment by Hello Lille, to their development via extension or productive investment projects. Finally, on this mandate, after the gas crisis, I wanted us to be able to support SMEs that wanted to invest in the energy performance of their buildings. In terms of examples, I would like to mention:

• Vivatech, the world’s largest innovation fair in Paris, where the MEL supported 20 of our finest start-ups. It is a magnificent showcase for the technological excellence of our region.

• Structuring research projects that contribute to the international influence of our research: PréciDiab (E10 million over 10 years), I-SITE University of Lille (E4 million between 2017 and 2022) and the talent reception system (E2.5 million over 2017-2022).

Last June, we also adopted our new Metropolitan Plan for Higher Education, Research and Innovation (SMESRI) which defines our orientations and priorities:

• Fund projects that are integrated into the priority sectors of the Metropolis and in the decarbonization of the economy;

• Support initiatives promoting innovation in the MEL’s public policies;

• Kiabi, located in Villeneuve-d’Ascq with the opening of a store in August 2024 and the new headquarters in early 2025.

• Peignage Dumortier, a century-old textile industry, located in Tourcoing. A company specializing in the preparation of natural, synthetic and artificial fibers supported in the development of the production tool.

• Gary Mécanique, a company located in Roubaix and specializing in precision machining for the aeronautics, railway and automotive sectors. A SME supported in an energy performance project for the production building: insulation; roofing; installation of solar panels and a heat pump.

Institut d’Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie - IEMN

Un leader européen en micro et nanotechnologies

Créé en 1992, l’IEMN s’appuie sur des effectifs conséquents : 507 personnes dont 137 professeurs et maîtres de conférences, 44 chercheurs CNRS, 114 personnels d’appui à la recherche, 157 doctorants ainsi que 42 post-doctorants et ATER (attachés temporaires d’enseignement et de recherche). Un dynamisme qui se traduit par plus de 300 publications scientifiques par an.

Portés par 22 groupes de recherche, les travaux de recherche de l’IEMN sont organisés en 9 thématiques transverses qui représentent 90 % de son activité :

- Matériaux ;

- Micro et nanodispositifs électroniques ; - Nanocaractérisation ;

- Technologies neuromorphiques ;

- Technologies pour la santé ;

- Télécoms ultra haut débit ;

- Énergie et micro-énergie (récupération et stockage par microdispositifs électroniques) ;

- Internet des Objets (communication entre petits objets) ;

- Transports terrestres (véhicules autonomes connectés).

L’IEMN est impliqué dans de nombreux projets de recherche d’envergure à l’échelle régionale, nationale et européenne. Il participe ainsi à plusieurs projets structurants du CPER 2021-2027 qui totalisent plusieurs millions d’euros. De même, il apporte son expertise à une douzaine de projets ANR par an et prend part à 5 PEPR (Programmes et équipements prioritaires de recherche) sur la période 20222027 : Électronique, Réseaux du Futur

(5G, 6G), Batteries, Spin (spintronique) et Med-OOC (organes et organoïdes sur puce). Il s’engage enfin dans 5 à 10 projets européens par an, dont des financements ERC.

Pour mener à bien ces travaux, l’IEMN s’appuie essentiellement sur deux plateformes technologiques de pointe. La première plateforme est une centrale de micro et nanofabrication dotée de tous les équipements d’une salle blanche d’une filière microélectronique. Elle a bénéficié d’un financement du CPER et s’inscrit dans le cadre d’un PEPR pour la réalisation de microdispositifs à base de semi-conducteurs pour l’électronique, l’acoustique et les technologies pour la santé. Cette centrale est animée par 25 ingénieurs et fait partie de la plateforme nationale Renatech qui compte quatre autres plateformes avec une même vocation : accueillir des projets exogènes. Dans ce cadre, des industriels peuvent venir tra-

vailler dans les salles blanches ou bien faire appel aux ingénieurs de l’IEMN pour commander une réalisation.

Pour sa part, la seconde plateforme technologique est une plateforme de caractérisation multiphysique. Elle permet entre autres de mesurer les propriétés de la matière ou de composants à l’échelle du micromètre, voire du nanomètre. Parmi ses équipements figurent des bancs de caractérisation à très haute fréquence (avec une gamme de l’ordre du Terahertz, soit mille fois plus que la fréquence de nos smartphones). En outre,

sa douzaine d’ingénieurs permanents peuvent effectuer des mesures d’objets en chambre anéchoïque, caractériser des objets dans le cadre de l’Internet des Objets…

L’IEMN s’inscrit résolument dans une démarche de collaboration académique internationale. Sur les cinq dernières années, des partenaires issus de 74 pays ont été cosignataires de ses publications scientifiques. Des partenariats aussi diversifiés que le CEA-Leti en France mais aussi l’Université de Gand (UGent), trois IRL (International Research Laboratories) à Singapour Tokyo et à l’Université de Sherbrooke au Canada (avec deux de ses chercheurs sur place), l’Université de Californie…

Au fil des années, l’Institut a noué des partenariats solides avec des industriels. Il supervise notamment de nombreuses thèses CIFRE. Il se félicite également de sa collaboration de 21 ans avec STMicroelectronics à travers un laboratoire commun qui a donné lieu à 100 soutenances de thèse et au dépôt de nombreux brevets.

Autre motif de fierté pour l’IEMN : l’accompagnement de projets de création d’entreprise. Un accompagnement qui peut prendre la forme de divers programmes des tutelles (CNRS, Université de Lille) ou de guichets de valorisation comme la SATT Nord pour la prématuration, la maturation et la détection de

sujets de recherche à valoriser. Chaque année, une nouvelle start-up est ainsi créée par un jeune collègue, doctorat en poche. La dernière start-up en date est Voltify (ex Hileores) : spécialisée dans le microstockage de l’énergie à l’aide de microbatteries et de microsupercondensateurs pour l’électronique embarquée et l’Internet des Objets dans la santé, l’environnement et le spatial, elle a déjà réalisé plusieurs levées de fonds, a participé à l’Europe Deeptech MeetUp lors du dernier salon VivaTech, et reçu plusieurs prix prestigieux dont le prix Pépite lors de la soirée des Hodéfi Awards 2024 et le prix BpiFrance i-Lab 2024.

© IEMN

Autre entreprise tout aussi illustre : MC2 Technologies. L’ancienne start-up née des travaux de l’IEMN compte aujourd’hui presque une centaine d’employés. Initialement positionnée sur le marché des solutions de caractérisation hyper fréquence, elle se distingue aujourd’hui par le développement d’une gamme de produits pour la sécurité et la défense, à commencer par une solution de brouillage de drones. La société s’est illustrée dans la sécurisation d’événements comme les Jeux olympiques de Paris en 2024. Une expansion qui n’a pas relâché ses liens avec l’IEMN : en témoigne le projet Hyperlink V2 dans le cadre France 2030 impliquant les deux parties qui a été mis particulièrement à l’honneur lors de la dernière European Microwave Week en septembre 2024.

Pour communiquer sur ses réussites et ses recherches, l’IEMN publie aussi trois newsletters par an. Des newsletters accessibles sur son site web sous réserve d’inscription. Elles touchent un public large, des étudiants aux industriels en passant par les collègues universitaires. Nota : les parlementaires sont, eux aussi, les bienvenus !

Institut d’Électronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie

Université de Lille, CNRS, Université Polytechnique Hauts-de-France, Junia, Centrale Lille

Tél: +33 (0)3 20 19 79 79

E-mail: direction@iemn.fr https://www.iemn.fr

Institute of Electronics, Microelectronics and Nanotechnology - IEMN

A European leader in micro and nanotechnologies

Founded in 1992, the IEMN boasts a staff of 507, including 137 professors and lecturers, 44 CNRS researchers, 114 research support staff, 157 PhD students and 42 post-docs and ATERs (temporary teaching and research assistants). This dynamism is reflected in more than 300 scientific publications per year.

Supported by 22 research groups, the IEMN’s research work is organised into 9 cross-disciplinary themes that account for 90% of its activity:

- Materials;

- Micro and nano-electronic devices;

- Nano-characterisation;

- Neuromorphic technologies;

- Health technologies;

- Ultra high-speed telecommunications;

- Energy and micro-energy (recovery and storage using electronic micro-devices);

- Internet of Things (communication between small objects);

- Land transport (connected autonomous vehicles).

The IEMN is involved in a number of major research projects at regional, national and European level. For example, it is involved in a number of structuring projects under the 2021-2027 CPER (State-Region Plan Contract), totalling several million euros. It is also contributing its expertise to a dozen ANR projects a year and is taking part in 5 PEPR (Priority Research Programmes and Equipment) projects over the period 20222027: Electronics, Networks of the

Future (5G, 6G), Batteries, Spin (spintronics) and Med-OOC (organs and organoids on a chip). It is also involved in 5 to 10 European projects a year, including ERC funding.

To carry out this work, the IEMN relies primarily on two cutting-edge technology platforms. The first platform is a micro and nanofabrication centre equipped with all the cleanroom facilities required by the microelectronics industry. It has received funding from the CPER and is part of a PEPR programme to produce semiconductor-based microdevices for electronics, acoustics and health technologies. The centre is staffed by 25 engineers and is part of the Renatech national platform, which comprises four other platforms with the same mission: to host external projects. Industrialists can come and work in the clean rooms or call on IEMN engineers to commission a project.

The second technology platform is a multiphysics characterisation platform. Among other things, it measures the properties of materials or components on the scale of micrometres or even nanometres. Its equipment includes very high frequency characterisation benches (with a range on the order of Terahertz, a thousand times greater than the frequency of our smartphones). In addition, its dozen permanent engineers can measure objects in anechoic chambers, characterise objects in the context of the Internet of Things, etc.

The IEMN is firmly committed to international academic collaboration. Over the last five years, partners from 74 countries have co-authored its scientific publications. These partnerships are as diverse as CEA-Leti in France, the University of Ghent (UGent), three IRLs (International Research Laboratories) in

Singapore, Tokyo and the University of Sherbrooke in Canada (with two of its researchers on site), the University of California, etc.

Over the years, the Institute has forged strong partnerships with industry. In particular, it supervises numerous CIFRE theses. It is also proud of its 21-year collaboration with STMicroelectronics through a joint laboratory that has resulted in 100 thesis defences and the filing of numerous patents.

Another source of pride for the IEMN is its support for business start-up projects. This support can take the form of various programmes run by the supervisory bodies (CNRS, Université de Lille) or value-adding services such as SATT Nord (Technology Transfer Acceleration Company), which helps to prematurely develop, mature and identify research topics for value-adding. Every year, a new start-up is created by a young colleague with a doctorate. The latest startup is Voltify (formerly Hileores), which

specialises in energy microstorage using microbatteries and microsupercapacitors for embedded electronics and the Internet of Things in the health, environment and space sectors. It has already raised several rounds of funding, took part in the Europe Deeptech MeetUp at the last VivaTech trade fair, and received several prestigious awards, including the Pépite prize at the Hodéfi Awards 2024 evening and the BpiFrance i-Lab 2024 prize.

Another equally illustrious company is MC2 Technologies. This former startup, which grew out of work carried out at the IEMN, now has almost a hundred employees. Initially positioned in the high-frequency characterisation solutions market, it has now distinguished itself by developing a range of products for security and defence, starting with a drone jamming solution. The company has made a name for itself securing events such as the 2024 Paris Olympics. This expansion has not weakened its links with the IEMN: witness the Hyperlink V2 project as part of the France

2030 framework involving both parties, which was given pride of place at the last European Microwave Week in September 2024.

To communicate its successes and research, the IEMN also publishes three newsletters a year. These newsletters are available on its website, subject to registration. They are aimed at a wide audience, from students to industry and academic colleagues. Note: Members of Parliament are also welcome!

Institut d’Électronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie

Université de Lille, CNRS, Université Polytechnique Hauts-de-France, Junia, Centrale Lille

Tél: +33 (0)3 20 19 79 79

E-mail: direction@iemn.fr https://www.iemn.fr

Favoriser les expérimentations et les collaborations public-privé

Un entretien avec le Pr David ROS, Sénateur de l’Essonne,

Vice-Président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)

Le 21 mars dernier, l’Office a réuni son conseil scientifique. Quelles conclusions ont émergé de ces échanges ?

La première grosse réunion du printemps a conduit au renouvellement du conseil scientifique. Chaque membre a montré une vraie appétence à s’investir dans les sciences du vivant, les sciences fondamentales, l’éthique… La synthèse de ces échanges aboutira à un programme de travail pour les trois ans à venir. L’OPECST a pour mission d’informer le Parlement des conséquences des choix à caractère scientifique et technologique pour éclairer la décision politique sur des enjeux comme l’IA, la santé, l’appropriation citoyenne des avancées scientifiques dans le quotidien, la culture, l’éthique.

Le 26 mars dernier, l’OPECST a entendu Philippe Aghion et Anne Bouverot sur les conclusions de leur rapport « IA : notre ambition pour la France ». Quelle est la position de l’OPECST sur ce sujet ? Philippe Aghion a abordé les aspects liés à l’économie et la souveraineté tandis qu’Anne Bouverot a traité les dimensions scientifique, éthique et sociétale de l’IA.

Leurs conclusions rejoignent celles de l’OPECST, qui avait déjà pointé le manque de moyens à la hauteur des enjeux. À l’heure où les États-Unis et la Chine augmentent considérablement leurs budgets dédiés à l’IA, les dépenses d’aujourd’hui sont les recettes de demain. Le rapport du comité préconise notamment d’investir 5 milliards sur 5 ans, ce qui ne représente que 0,3 % des dépenses publiques totales. Le rapport préconise par ailleurs un investissement de 3 milliards de capital public et de 7 milliards de capitaux privés. La mobilisation du privé permettrait d’atteindre les 3 % du PIB consacrés à la recherche et ainsi de respecter la LPR. Les success-stories sont déjà : je pense à Eurocontrol, bientôt sur le Plateau de Saclay, qui s’illustre dans la réduction des coûts liés au temps de calcul prévisionnel des flux logistiques. L’équipe sénatoriale de l’OPECST a déjà rendu deux rapports : l’un sur l’éthique des données, l’autre sur l’IA et la santé. Un troisième est en préparation sur l’IA et le sport (performance, aide grand public à une meilleure santé, suivi des blessures…). Une belle opportunité de réduire les coûts liés à la Sécurité

sociale tout en développant ces activités économiques.

Quelles sont les prochaines auditions prévues pour l’OPESCT ?

Nous venons d’examiner la note scientifique sur les débris spatiaux dans l’espace ainsi que les conclusions de l’audition publique sur la protection de la biodiversité marine en haute mer. Nous allons prochainement examiner le rapport sur les effets à moyen terme des vaccins Covid, ainsi qu’auditionner l’ASN sur son rapport annuel. Fin juin nous définirons d’autres sujets pour le second semestre 2024. Nous auditionnerons des personnalités reconnues et veillerons à synthétiser leurs réponses sans simplification à outrance.

En tant que sénateur de l’Essonne, quel regard portez-vous sur le pôle d’excellence de Paris-Saclay ? Quelles seraient vos recommandations pour en accroître encore l’attractivité ?

L’Université Paris-Saclay représente l’un des terreaux les plus denses d’Île-de-France en matière de recherche et d’innovation. Elle souffre toutefois d’une relation de confiance fragile entre les acteurs publics et privés. En tant que physicien, je suis favorable à une expérimentation de trois ans sur l’IA avec les laboratoires publics de recherche et divers industriels. S’il était confirmé, un tel modèle pourrait être élargi à d’autres secteurs. Le deuxième point faible de l’Université Paris-Saclay relève d’un paradoxe : fière d’être dans le top 15 du classement de Shanghai, elle ne communique pas assez auprès des jeunes générations. La France risque pourtant de faire face à un déficit d’ingénieurs d’ici dix à quinze ans. Nous devons sensibiliser et séduire la nouvelle génération, dès le plus jeune âge. Cela est nécessaire pour assurer une plus grande mixité des filières scientifiques, à la fois sociale mais aussi pour les jeunes femmes, qui sont encore trop sousreprésentées dans les filières scientifiques, d’ingénierie ou industrielles. Il faut donc populariser ces métiers, renforcer l’attrait des filières scientifiques et convaincre que c’est une voie essentielle pour les années à venir.

Encouraging experimentation and public-private collaboration

An interview with Prof. David ROS, Senator for Essonne,

of the Parliamentary Office for the Evaluation of Scientific and Technological Options (OPECST)

On 21 March this year, the Office held a meeting of its Scientific Advisory Board. What conclusions emerged from these discussions?

The first major meeting of the spring led to the renewal of the Scientific Advisory Board. Each member showed a real interest in getting involved in life sciences, fundamental sciences, ethics, etc. The summary of these discussions will lead to a work programme for the next three years. The OPECST’s mission is to inform Parliament of the consequences of scientific and technological choices in order to inform political decision-making on issues such as AI, health, the appropriation of scientific advances by the general public in everyday life, culture and ethics.

On 26 March, the OPECST heard Philippe Aghion and Anne Bouverot discussed the conclusions of their report “AI: our ambition for France”. What is OPECST’s position on this subject?

Philippe Aghion addressed the economic and sovereignty aspects, while Anne Bouverot dealt with the scientific, ethical and societal dimensions of AI. Their conclusions are in line with those of the OPECST, which had already pointed out the lack of resources to meet the challenges. At a time when the United States and China are considerably increasing their budgets dedicated to AI, today’s spending is tomorrow’s revenue. The committee’s report recommends investing € 5 billion over 5 years, which represents just 0.3% of total public spending. The report also recommends an investment

of 3 billion in public capital and 7 billion in private capital. By mobilising the private sector, it would be possible to achieve the 3% of GDP target for research and thus comply with the LPR (Research Programming Act). The success stories are already out there: I’m thinking of Eurocontrol, soon to be based on the Plateau de Saclay, which has made a name for itself in reducing the costs associated with calculating logistics flow forecasts. The Senate’s OPECST team has already produced two reports: one on data ethics, the other on AI and health. A third is in preparation on AI and sport (performance, helping the general public to improve their health, injury monitoring, etc.). A great opportunity to reduce social security costs while developing these economic activities.

What are the next hearings planned for the OPESCT?

We have just examined the scientific note on space debris and the conclusions of the public hearing on the protection of marine biodiversity in the high seas. We will shortly be examining the report on

the medium-term effects of Covid vaccines, as well as hearing the ASN (French Nuclear Safety Authority) on its annual report. At the end of June we will define other topics for the second half of 2024. We’ll be hearing from well-known figures and taking care to summarise their responses without oversimplifying.

As Senator for Essonne, what is your view of the Paris-Saclay cluster of excellence? What recommendations would you make to make it even more attractive?

Université Paris-Saclay is one of the densest centres of research and innovation in the Paris Region. However, it suffers from a fragile relationship of trust between public and private players. As a physicist, I’m in favour of a three-year experiment in AI with public research laboratories and various manufacturers. If confirmed, such a model could be extended to other sectors. The second weakness of the University of Paris-Saclay is a paradox: proud to be in the top 15 of the Shanghai rankings, it does not communicate enough with the younger generation. Yet France is likely to face a shortage of engineers in the next ten to fifteen years. We need to raise awareness and appeal to the next generation.

EUROCONTROL

Vers un contrôle aérien plus

sûr, plus efficace et plus durable

Organisation internationale civil-militaire créée en 1963, EUROCONTROL soutient ses 42 États membres d’Europe et les deux États avec lesquels elle a conclu un accord global pour gérer le réseau aérien européen de la manière la plus efficace possible, soutenir les États et les partenaires civils et militaires dans un effort commun pour rendre l’aviation en Europe plus sûre, plus efficace et plus rentable tout en réduisant au maximum son impact environnemental.

EUROCONTROL regroupe plus de 2 000 personnes réparties sur 4 sites : le siège à Bruxelles, chargé, entre autres, de la gestion du réseau européen et de la collecte de la redevance des routes aériennes, un site à Maastricht (l’unique centre de contrôle aérien à couvrir plusieurs pays, soit le Benelux et une partie de l’Allemagne), un site à Luxembourg pour la formation des personnels travaillant dans le secteur de l’aviation et le site de R&D (Innovation Hub) basé dans l’Essonne. Ses partenaires : les directions générales de l’aviation civile, les fournisseurs de services de navigation aérienne (ANSP), les contrôleurs aériens mais aussi 500 aéroports, quelque 2 000 opérateurs aériens, des industriels (Thales, Airbus, Dassault, Safran…), des militaires (qui utilisent les espaces aériens civils) et des institutionnels (OACI, AESA, Commission européenne, etc.).

À l’heure où le trafic aérien a retrouvé globalement des niveaux comparables à 2019 et bien au-delà maintenant dans de nombreuses parties du réseau – et va continuer à augmenter, il est urgent de répondre au manque de capacité du contrôle aérien pour réduire les retards, optimiser les vols pour réduire les émissions de CO2 et s’adapter aux problèmes météorologiques. C’est tout l’intérêt de l’Innovation Hub fort d’un budget annuel de 50 M€ : il participe activement à SESAR (Single European Sky ATM Research), un programme de l’Union Européenne d’un budget de 1,5 Mds€ sur la période 20232029 et dont l’objectif est de développer le

futur système de contrôle aérien en déterminant des spécifications communes pour un déploiement coordonné des solutions retenues. Plus largement, le site français multiplie les innovations. Ainsi, la séparation entre avions déterminée en termes de distance peut être définie en temps lors de l’atterrissage afin d’assurer un débit constant sur les pistes quelle que soit la force du vent et d’éviter les retards : EUROCONTROL a aidé l’aéroport de Londres Heathrow à être le premier aéroport à déployer cette innovation et a développé et validé les spécifications communes au profit des autres aéroports européens.

L’Innovation Hub travaille aussi à améliorer les prévisions des trajectoires des avions par la mutualisation des données des calculateurs des avions et des calculateurs au sol des centres de contrôle aérien - ce qui permet d’améliorer la précision des trajectoires, de réduire les déviations potentielles et, ainsi, la consommation de carburant et les émissions de CO2. Autres innovations en cours de développement : la réduction des retards tout en maintenant l’équité entre les opérateurs aériens lorsque l’espace aérien est saturé, le développement d’outils et de processus de gestion dynamique en temps réel des espaces aériens entre civils et militaires, l’élaboration d’outils d’aide à la décision pour permettre aux centres de contrôle aérien de réorganiser efficacement le trafic aérien afin d’éviter les zones orageuses, ou encore le développement d’un assistant numérique basé sur l’IA et le

concept d’opérations basées sur la trajectoire pour permettre aux contrôleurs aériens de faire face à l’accroissement du trafic tout en réduisant les retards.

L’Innovation Hub d’EUROCONTROL se distingue aussi par ses capacités de simulation pour la validation de nouveaux concepts. Il dispose du seul simulateur en Europe à pouvoir prendre en compte différents systèmes de contrôle aérien de plusieurs pays à la fois. Il est également utilisé pour simuler l’atterrissage de trois avions sur trois pistes parallèles en simultané : une opportunité que l’aéroport d’Istanbul teste à l’heure actuelle, ce qui serait une première en Europe. De même, la virtualisation devrait faciliter le contrôle d’un espace aérien depuis une autre région afin d’améliorer la résilience et de mieux faire face aux fluctuations du trafic diurne et nocturne.

Ces innovations, loin d’être exhaustives, permettent à EUROCONTROL d’anticiper avec confiance les défis à venir : le développement durable de l’aviation, l’intégration des nouveaux entrants (drones, taxis urbains, avions électriques ou à hydrogène, aéronefs supersoniques), la transformation digitale de l’aviation avec le big data et l’IA ainsi que l’acquisition des nouveaux talents, des nouvelles expertises qui en découlent. C’est pourquoi l’Innovation Hub a décidé de s’installer sur le Plateau de Saclay en 2028. Une stratégie réfléchie pour renforcer son accessibilité et son attractivité.

Visualisation de l’espace aérien européen, des centres de contrôle aérien et des zones générant du retard / Visualisation of European airspace, air traffic control centres and delay zones
Visualisation d’un drone cargo - drone Volocopter au DLR (le centre de recherche allemand, équivalent de l’ONERA en France) / Visualisation of a cargo drone - Volocopter drone at DLR (the German research centre, equivalent to ONERA in France)

EUROCONTROL

Towards safer, more efficient and more sustainable air traffic control

A civil-military international organisation created in 1963, EUROCONTROL supports its 42 European Member States and the two States with which it has a global agreement to manage the European air network as efficiently as possible, supporting States and civil and military partners in a joint effort to make aviation in Europe safer, more efficient and more profitable, while minimising its environmental impact.

EUROCONTROL employs more than 2,000 people at 4 sites: the headquarters in Brussels, responsible for managing the European network and collecting air route charges, a site in Maastricht (the only air traffic control centre to cover several countries, i.e. the Benelux countries and part of Germany), a site in Luxembourg for training personnel working in the aviation sector and the R&D site (Innovation Hub) based in the Essonne region. Its partners include civil aviation authorities, air navigation service providers (ANSPs), air traffic controllers, 500 airports, some 2,000 air operators, manufacturers (Thales, Airbus, Dassault, Safran, etc.), the military (who use civil airspace) and institutions (ICAO, EASA, European Commission, etc.).

At a time when air traffic has globally returned to levels comparable to 2019 and well beyond now in many parts of the network - and will continue to increase, there is an urgent need to respond to the lack of air traffic control capacity to reduce delays, optimise flights to reduce CO2 emissions and adapt to meteorological problems. This is what the Innovation Hub is all about, with an annual budget of € 50m: it is actively participating in SESAR (Single European Sky ATM Research), a European Union programme with a budget of €1.5bn for the period 2023-2029, the aim of which is to develop the future air traffic control system by determining common specifications for coordinated deployment of the solutions selected. More generally, the French site is multiplying its innovations. For example, the separation between aircraft determined in terms of distance can be defined in terms of time during landing to ensure a constant flow on the runways whatever the wind strength and to avoid delays: EUROCONTROL has helped London Heathrow airport to be the first airport to deploy this innovation and has developed and validated the common specifications for the benefit of other European airports.

The Innovation Hub is also working to improve aircraft trajectory forecasts by pooling data from aircraft computers and

air traffic control centre ground computers - thereby improving trajectory accuracy, reducing potential deviations and, consequently, fuel consumption and CO2 emissions. Other innovations under development include reducing delays while maintaining equity between air operators when airspace is saturated, the development of tools and processes for dynamic real-time management of airspace between civil and military, the development of decision support tools to enable air traffic control centres to efficiently reorganise air traffic to avoid stormy areas, or the development of an AI-based digital assistant and the concept of trajectory-based operations to enable air traffic controllers to cope with increased traffic while reducing delays.

The EUROCONTROL Innovation Hub also stands out for its simulation capabilities for validating new concepts. It is the only simulator in Europe capable of handling different air traffic control systems from several countries at the same time. It is also used to simulate the landing of three aircraft on three parallel runways simultaneously: an opportunity that Istanbul airport is currently testing, which would be a first in Europe. Similarly, virtualisation should make it easier to control an airspace from another region in order to improve resilience and

cope better with fluctuations in daytime and night-time traffic.

These innovations, far from being exhaustive, enable EUROCONTROL to confidently anticipate the challenges of the future: the sustainable development of aviation, the integration of new entrants (drones, urban taxis, electric or hydrogenpowered aircraft, supersonic aircraft), the digital transformation of aviation with Big Data and AI, and the acquisition of the new talent and expertise that this brings. This is why the Innovation Hub has decided to move to the Plateau de Saclay in 2028. It’s a carefully thoughtout strategy designed to boost its accessibility and attractiveness.

EUROCONTROL Innovation Hub Centre du Bois des Bordes CS 41 005 F-91222 Brétigny-sur-Orge

Tél. : +33 (0)1 69 88 75 00

E-mail : infocentre@eurocontrol.int https://www.eurocontrol.int

View of a control tower simulator (image of Paris-CDG airport) and a simulator of an aircraft landing on runway 27 at Paris-CDG / Visualisation du simulateur d’une tour de contrôle (image de l’aéroport de Paris-CDG) et du simulateur d’un avion atterrissant sur la piste 27 de Paris CDG

DIM One Health 2.0 - DOH 2.0

Un monde, une seule santé

Fondé sur la triade santé environnementale, santé humaine et santé animale, le DOH 2.0 est constitué de 25 laboratoires et équipes franciliens. Depuis 2022 il a financé 7 bourses doctorales, 7 bourses post-doctorales ainsi que 10 projets d’investissement de gros appareils pour des laboratoires régionaux.

Coordonné par le Pr Jean-Daniel Lelièvre, le DIM One Health 2.0 comporte deux axes de recherche. Le premier axe concerne la causalité/étiologie et l’évaluation des risques infectieux, ce qui implique de documenter la multiplicité des relations entre humains, animaux et leur environnement : interactions hôtes-pathogènes, impacts environnementaux sur les infections et sur le pathobiome, surveillance épidémiologique, circulations des réservoirs animaux, politiques de santé face aux risques infectieux et légitimité du discours scientifique.

Le second axe de recherche porte sur l’intervention et les propositions de solutions opérationnelles. Il englobe les stratégies de diagnostic pour le dépistage des infections (séquençage, spectrométrie de masse, outils bio-informatiques), les stratégies épidémiologiques (modélisation), les stratégies de traitement (repositionnement de molécules et recherche de nouveaux leads), les stratégies de prévention (innovation vaccinale, prophylaxie pré-exposition par voie orale, anticorps monoclonaux…), les stratégies de communication et les stratégies sociales.

Parmi les projets soutenus par le DIM

One Health 2.0 figure « Interactions hôteparasite dans le foie et barrière d’espèce pour la transmission du paludisme ».

L’objectif de cette bourse doctorale accordée en 2022 à l’équipe d’Olivier Silvie (Inserm) est de déterminer dans quelle mesure la première étape d’infection

pourrait constituer une barrière pour la transmission zoonotique de Plasmodium. Les résultats de ces travaux multidisciplinaires (modélisation structurale, tests d’interaction, modèle d’infection de cultures cellulaires) aideront à mieux définir les facteurs déterminant la transmission zoonotique du paludisme, à mieux comprendre les mécanismes d’infection par Plasmodium et à développer de nouvelles stratégies de prévention. Autre bourse doctorale accordée à l’équipe de Samuel Alizon (CNRS) : « Utilisation des

génomes viraux pour quantifier la propagation des épidémies à l’aide de techniques d’apprentissage profond ». L’enjeu est d’utiliser des algorithmes adaptés pour proposer une approche nouvelle estimant les paramètres épidémiologiques directement depuis les séquences génétiques virales. Ces méthodes, qui seront validées à l’aide de données simulées et de données cliniques de dépistage sur les infections respiratoires, devraient améliorer la surveillance et permettre une réponse rapide et ciblée aux épidémies émergentes. Enfin, le projet MICROINF (« Caractérisation du MICROenvironnement INFectieux par immunofluorescence hyper-plex pour l’étude physiopathologique des infections chroniques, récurrentes ou récidivantes ») porte sur le financement d’un appareil d’imagerie Multiplexing MACSima pour l’équipe de Sandrine Bourdoulous (Institut Cochin). Son but : comprendre, grâce à ce système

performant, pourquoi les infections causées par certains pathogènes ne peuvent être combattues avec succès par le système immunitaire et/ou résistent aux traitements - prémisse au développement de nouveaux outils ou stratégies thérapeutiques.

Pour le DOH 2.0, le défi tient au caractère relativement nouveau et transversal de la discipline : à l’heure où le changement climatique exerce un impact majeur sur les maladies infectieuses, il n’est pas toujours évident de faire cohabiter sciences dures et sciences humaines, médecine vétérinaire et médecine humaine… sans parler de la nécessaire prise en compte, dans un proche avenir, des maladies infectieuses touchant les plantes. Dès lors, il devient urgent d’utiliser les résultats de la recherche fondamentale pour élaborer une communication audible à destination des industriels, des politiques et du grand public.

Modèle atomique scientifiquement précis de la structure externe du SARS-CoV-2 / Scientifically accurate atomic model of the external structure of the SARS-CoV-2
Modèle schématique du virus de la mosaïque du tabac / Schematic model of Tobacco mosaic virus
Sporozoite de Plasmodium bergei, l’agent du paludisme des rongeurs (malaria) / Sporozoite of Plasmodium bergei, the agent of rodent malaria

DIM One Health 2.0 - DOH 2.0

One world, one health

Based on the triad of environmental health, human health and animal health, DOH 2.0 is made up of 25 laboratories and teams in the Paris region. Since 2022, it has funded 7 doctoral grants, 7 post-doctoral grants and 10 large-scale equipment investment projects for regional laboratories.

Coordinated by Prof. Jean-Daniel Lelièvre, the DIM One Health 2.0 has two lines of research. The first concerns the causality/etiology and assessment of infectious risks, which involves documenting the multiplicity of relationships between humans, animals and their environment: host-pathogen interactions, environmental impacts on infections and the pathobiome, epidemiological surveillance, circulation of animal reservoirs, health policies in the face of infectious risks and the legitimacy of scientific discourse.

The second area of research concerns intervention and proposals for operational solutions. It covers diagnostic strategies for screening infections (sequencing, mass spectrometry, bioinformatics tools), epidemiological strategies (modelling), treatment strategies (repositioning molecules and research into new leads), prevention strategies (vaccine innovation, oral preexposure prophylaxis, monoclonal antibodies, etc.), communication strategies and social strategies.

One of the projects supported by the DIM One Health 2.0 is “Host-parasite interactions in the liver and species barrier for malaria transmission”. The aim of this doctoral grant, awarded in 2022 to Olivier Silvie’s team (Inserm), is to determine the extent to which the first stage of infection could act as a barrier to zoonotic transmission of Plasmodium. The results of this multidisciplinary work (structural modelling, interaction tests, cell culture infection model) will help to better define the factors determining zoonotic transmission of malaria, to better understand the mechanisms of Plasmodium infection and to develop new prevention strategies. Another doctoral grant has been awarded to Samuel Alizon’s team (CNRS): “Using viral genomes to quantify the spread of epidemics using deep learning techniques”. The challenge is to use suitable algorithms to propose a new approach for estimating epidemiological parameters directly from viral genetic sequences. These methods, which will be validated using simulated data and clinical screening data on respiratory infections,

should improve surveillance and enable a rapid, targeted response to emerging epidemics. Finally, the MICROINF project (“Characterisation of the MICROinfectious environment by hyper-plex immunofluorescence for the physiopathological study of chronic, recurrent or relapsing infections”) involves the funding of a MACSima multiplexing imaging device for Sandrine Bourdoulous’ team (Institut Cochin). The aim is to use this highperformance system to understand why infections caused by certain pathogens cannot be successfully combated by the immune system and/or are resistant to treatment - a prerequisite for the development of new therapeutic tools or strategies.

For DOH 2.0, the challenge lies in the relatively new, cross-disciplinary nature of the discipline: at a time when climate change is having a major impact on infectious diseases, it is not always easy to reconcile the hard sciences and the humanities, veterinary medicine and human medicine… not to mention the need to take account of infectious diseases affecting plants in the near future. There is therefore an urgent need to use the results of fundamental research to develop an audible communication aimed at industry, politicians and the general public.

DIM One Health 2.0

GHU Henri Mondor Service de maladies infectieuses et immunologie clinique 1, rue Gustave Eiffel F-94010 Créteil Cedex

Tél. : +33 (0)1 49 81 44 42

E-mail : jean-daniel.lelievre@aphp.fr https://www.dim1health.com

Contribuer à la résolution des grands défis grâce à nos capacités d’innovation

Un entretien avec Mme Alexandra DUBLANCHE, Vice-présidente de la Région Île-de-France chargée de la Relance, de l’Attractivité, du Développement économique et de l’Innovation

Pourriez-vous nous présenter les pointsclés du SRDEII 2022-2028 « Impact 2028 » qui fait office de S3 régionale ?

Au travers de cette stratégie économique, la Région se fixe comme objectif de concilier haute exigence environnementale et développement économique, tout en construisant les moyens de la résilience de l’économie francilienne. Il s’agit de conforter notre place majeure dans la compétition internationale tout en contribuant grâce à nos capacités d’innovation à la résolution des grands défis et en portant l’ambition d’une économie francilienne bas carbone. Avec « Impact 2028 », la Région a l’ambition de fédérer l’ensemble des acteurs du territoire autour des valeurs de coopération et de compétition au service du développement économique. Enfin, nous concentrons nos dispositifs autour de filières et domaines d’intérêt stratégique pour structurer les écosystèmes, les rendre résilients et compétitifs au niveau mondial. Par exemple, nous avons choisi 6 domaines stratégiques qui façonnent le monde de demain et dont nous devons détenir en France et Europe la souveraineté : IA et HPC (calcul à haute performance), quantique, matériaux et cleantechs, hydrogène, bioproduction, biotechnologies, technologies pour la santé. L’Île-de-France est la seule métropole globale européenne capable d’assurer ce leadership technologique.

Quels sont les principaux dispositifs régionaux de soutien à l’innovation ? En amont, la Région Île-de-France contribue à stimuler la créativité et l’excellence de la recherche, à améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants et des chercheurs, à moderniser les équipements et les campus et à favoriser les articulations entre recherche, transfert de technologies, innovation et développement économique afin de mettre la science et la technologie au service du bien commun. En 2024, le budget régional consacré à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation s’élève à plus de 400 M€

Île-de-France

© Région

Parmi les dispositifs phares on trouve le soutien aux Domaines de recherche et d’innovation majeurs (DIM), financés pendant 5 années, et les Questions d’Intérêt Majeur (QIM), avec une dimension interdisciplinaire forte. Sur la période 2021-2026, la Région soutient à hauteur de plus de 100 M€ les laboratoires de recherche franciliens pour se doter des meilleurs équipements scientifiques et technologiques à travers les programmes de soutien SESAME, SESAME Filières France 2030, le volet équipement du CPER 2021-2027 mais aussi via les DIM, QIM et le Genopole. Cette année, la Région mobilisera exceptionnellement un budget supplémentaire de 16 M€ de FEDER fléché sur le développement de plateformes sur notre territoire, avec le lancement de l’appel à projets SESAME FEDER. Plus en aval, la Région soutient les entreprises via les Challenges IA ou les PAQ quantiques, afin de développer des partenariats et déployer des solutions innovantes portées par les pépites franciliennes autour de nos filières stratégiques. Enfin, avec un plan de 400 M€ voué à la réindustrialisation décarbonée pour les cinq prochaines années et près de 30 000 hectares dédiés à la souveraineté produc-

tive sur le territoire francilien, la Région Île-de-France porte une ambition forte pour accompagner les technologies de rupture. Un fonds souverain régional unique dédié au capital-investissement va être lancé, avec à terme près de 250 M€ de financements levés. Il sera constitué de trois poches : les entreprises de l’ESS, les enjeux de décarbonation des PME franciliennes et les start-ups industrielles.

En quoi consiste le Prix des Innovateurs d’Île-de-France ? Pourriez-vous revenir sur les lauréats de sa dernière édition ?

Créé en 2020 par la Région Île-de-France, le Prix des Innovateurs vise à encourager, soutenir et valoriser la recherche, le transfert de technologie et l’émergence d’innovations dans le domaine de la santé. En 2023, les 3 lauréats se sont démarqués par l’excellence scientifique de leurs travaux de recherche et leur capacité à les valoriser. Le 1er prix a été remporté par Annarita Miccio, directrice de recherche Inserm à l’institut Imagine pour son travail sur la régulation du gène de la globine. Avec son équipe, elle a mis au point un nouveau traitement contre les bêta-hémoglobinopathies, des maladies causées par des mutations affectant l’hémoglobine adulte. Le 2ème prix a été remporté par Olivier Couture, directeur de recherche CNRS au sein du laboratoire d’imagerie biomédicale de Sorbonne Université pour ses travaux permettant une meilleure prise en charge des victimes d’AVC grâce à la mise au point d’un appareil d’imagerie portable, pour réaliser une angiographie du cerveau en urgence dans l’ambulance. Julien Nicolas, directeur de recherche CNRS à l’université Paris-Saclay est le 3ème lauréat pour ses travaux dans le domaine du traitement du cancer, avec la mise au point d’un dispositif d’administration des chimiothérapies en souscutané - un protocole moins coûteux et moins contraignant pour le patient. 12 chercheurs dont 5 chercheuses ont ainsi été récompensés depuis la création du Prix en 2020.

Helping to solve major challenges through our capacity for innovation

An interview with Mrs Alexandra DUBLANCHE, Vice-President of the Île-de-France Region, responsible for Recovery, Attractiveness, Economic Development and Innovation

Could you outline the key points of the SRDEII 2022-2028 “Impact 2028”, which serves as the region’s S3?

Through this economic strategy, the Region has set itself the objective of reconciling high environmental standards with economic development, while building the means to ensure the resilience of the Paris Region economy. The aim is to consolidate our position as a major player in international competition, while at the same time using our capacity for innovation to contribute to solving major challenges and promoting the ambition of a low-carbon economy in the Paris Region. With “Impact 2028”, the Region’s ambition is to unite all the players in the region around the values of cooperation and competition in the service of economic development. Finally, we are concentrating our initiatives on sectors and areas of strategic interest to structure ecosystems and make them resilient and competitive at global level. For example, we have chosen 6 strategic areas that will shape the world of tomorrow and over which we must have sovereignty in France and Europe: AI and HPC (high performance computing), quantum, materials and cleantech, hydrogen, bioproduction, biotechnologies and health technologies. Paris Region is the only global metropolis in Europe capable of providing this technological leadership.

What are the main regional innovation support schemes?

Upstream, the Île-de-France Region is helping to stimulate creativity and excellence in research, improve living and studying conditions for students and researchers, modernise facilities and campuses and promote links between research, technology transfer, innovation and economic development in order to put science and technology at the service of the common good. In 2024, the regional budget for higher education, research and innovation will total more than €400m. The flagship schemes include support for Major Research and Innovation Areas (DIM), funded for 5 years, and Questions

d’Intérêt Majeur (Issues of major interestQIM), with a strong interdisciplinary dimension. Over the period 2021-2026, the Region is providing more than €100m to help research laboratories in the Paris Region acquire the best scientific and technological equipment, through the SESAME and SESAME Filières France 2030 support programmes, the equipment section of the 2021-2027 CPER, as well as through the DIM, QIM and Genopole. This year, the Region will exceptionally be mobilising an additional €16m from the ERDF, earmarked for the development of platforms in our region, with the launch of the SESAME ERDF call for projects. Further downstream, the Region is supporting companies via the AI Challenges and Quantum QAPs, with a view to developing partnerships and deploying innovative solutions led by Paris Region business nuggets in our strategic sectors. Finally, with a €400m plan dedicated to low-carbon reindustrialisation over the next five years and almost 30,000 hectares dedicated to productive sovereignty in the Paris Region, the Île-de-France Region has a strong ambition to support disruptive technologies. A single regional sovereign wealth fund dedicated to private equity is to be launched, with the aim of raising nearly €250m in financing. It will be made up of three “pockets”: SSE companies, the decarbonisation challenges facing Paris Region SMEs and industrial start-ups.

What is the Prix des Innovateurs d’Îlede-France? Could you tell us about the winners of the last edition?

Created in 2020 by the Île-de-France Region, the Prix des Innovateurs aims to encourage, support and promote research, technology transfer and the emergence of innovations in the field of healthcare. In 2023, the 3 prize-winners stood out for the scientific excellence of their research and their ability to promote it. The 1st prize was won by Annarita Miccio, Inserm research director at the Imagine Institute, for her work on the regulation of the globin gene. With her team, she has developed a new treatment for beta haemoglobinopathies, diseases caused by mutations affecting adult haemoglobin. The 2nd prize was won by Olivier Couture, CNRS Research Director in the Biomedical Imaging Laboratory at Sorbonne University, for his work on improving care for stroke victims by developing a portable imaging device for emergency brain angiography in the ambulance. Julien Nicolas, CNRS research director at the University of Paris-Saclay, was the 3rd prizewinner for his work in the field of cancer treatment, with the development of a device for administering chemotherapy subcutaneously - a less costly and less restrictive protocol for the patient. A total of 12 researchers, including 5 women, have received awards since the Prize was created in 2020.

Pour une fertilisation croisée entre la recherche académique et l’innovation

Un entretien avec le Dr Amanda Silva BRUN, Directrice de recherche au CNRS à l’Université Paris Cité, Cofondatrice des startups EverZom et Evora Bioscience, Coordinatrice du DIM BioconvS

Comment vous définissez-vous ?

Je suis passionnée par l’innovation académique. Je m’intéresse profondément aux processus qui lient les découvertes scientifiques à la création de produits ou services sur le marché, générant ainsi un impact socioéconomique positif.

Quelles sont vos responsabilités actuelles ?

Je suis directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’Université Paris Cité, avec des responsabilités liées à la science, l’innovation et la promotion de l’innovation. Mes activités de recherche se concentrent principalement sur les biothérapies et leur bioproduction dans le cadre de projets scientifiques financés par le gouvernement français (France 2030) et le prestigieux Conseil européen de la recherche (ERC). Cette recherche a jeté les bases et constitué le portefeuille de brevets (4 demandes de brevets sous licence) pour la création de deux spin-offs : EverZom et Evora Bioscience. Avec ma collègue Florence Gazeau, je coordonne l’intégrateur industriel IVETh afin d’accélérer la maturation technologique des projets universitaires et industriels sur le développement des biothérapies. Côté innovation, je coordonne avec mon collègue Ariel Lindner le projet DIM BioConvS, qui vise à promouvoir la science et l’impact socio-économique issu de la recherche dans le domaine de la biologie synthétique, de la biothérapie et de la bioproduction (15 M€), en structurant et en accélérant l’innovation en Région Îlede-France (>700 membres). En outre, je m’intéresse aux politiques publiques en matière de recherche et d’innovation. J’ai été nommée membre du Conseil scientifique de la Région Île-de-France.

Votre parcours est jalonné de nombreux diplômes et distinctions. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Je suis titulaire d’un doctorat en pharmacie, de deux PhDs et je fais partie des Alumni de la Harvard Business School. J’ai eu l’honneur de recevoir quelques distinctions, je suis lauréate du Prix des Innovateurs de la Région Île-de-France en 2020 et de la Médaille de l’Innovation du

CNRS en 2021. Je figure aussi parmi le Top 10 de l’European Prize for Women Innovators décerné par le Conseil Européen de l’Innovation (EIC) en 2022 et dans la liste des Innovateurs 2023 du magazine Le Point en France.

Quel est le positionnement d’EverZom dans le domaine des biothérapies ?

EverZom est une biotech développant des traitements à base de vésicules extracellulaires (particules thérapeutiques) issues des cellules souches pour le traitement de maladies telles que les fistules de la maladie de Crohn et la maladie de Verneuil. EverZom est spécialisée dans la fabrication de vésicules à haut rendement grâce à notre méthode de turbulence propriétaire brevetée. La technologie propriétaire de vésiculation par turbulence d’EverZom, conçue par notre équipe académique, est basée sur une stimulation physique permettant aux cellules de produire des vésicules 10 fois plus et plus de10 fois plus vite que les méthodes actuelles. Ces vésicules sont ensuite combinées à un gel thermosensible pour une libération contrôlée localement. À l’heure actuelle EverZom cherche à lever 12 M€ pour son programme clinique.

lecture et d’identifier les leviers utiles pour l’élaboration de notre plan d’action.

Quelles sont vos activités au niveau européen ?

Quelle est la stratégie du DIM BioConvS pour innover la façon d’innover ? Nous avons une démarche expérimentale pour accélérer l’innovation qui repose sur une approche de précision basée sur les preuves. Notre Innovation Day (>200 participants) et notre programme Innovators of Tomorrow (destiné à 30 membres) sont formulés à partir de questions, d’une hypothèse et des métriques. Nous appréhendons notre communauté comme un système complexe avec ses processus, ses flux, son auto-organisation, etc. Cette analyse nous permet de mettre en place une grille de

J’ai récemment lancé avec mon collègue Dario Polli le groupe de travail européen INPACT!, qui rassemble 120 scientifiques et innovateurs de plus de 20 pays, des lauréats ERC, afin d’identifier des points de blocage, des recommandations et des bonnes pratiques pour traduire les découvertes scientifiques académiques en impact socio-économique. Le but est de dialoguer avec les décideurs politiques afin d’accélérer l’innovation issue de la recherche en Europe. Notre premier livrable est un papier de positionnement en cours de préparation.

Jeanne Volatron, CEO d’Everzom, Amanda Brun et Nicolas Rousseau, COO d’Everzom / Jeanne Volatron, CEO of Everzom, Amanda Brun and Nicolas Rousseau, COO of Everzom
© Frédérique
Plas/CNRS
Photothèque

Cross-fertilisation between academic research and innovation

An interview with Dr Amanda Silva BRUN, CNRS Research Director at Université Paris Cité, Co-founder of start-ups EverZom and Evora Bioscience, Coordinator of the DIM BioconvS

How do you define yourself?

I am passionate about academic innovation. I am deeply interested in the processes that link scientific discoveries to the creation of products or services in the market, thereby generating a positive socioeconomic impact.

What are your current responsibilities?

I’m a research director at the Centre national de la recherche scientifique (CNRS - National Centre for Scientific Research) and Université Paris Cité, with responsibilities for science, innovation and the promotion of innovation. My research activities focus mainly on biotherapies and their biomanufacturing as part of scientific projects funded by the French government (France 2030) and the prestigious European Research Council (ERC). This research laid the foundations and built up the patent portfolio (4 licensed patent applications) for the creation of two spinoffs: EverZom and Evora Bioscience. With my colleague Florence Gazeau, I coordinate the industrial integrator IVETh to accelerate the technological maturation of university and industrial projects on the development of biotherapies. On the innovation side, I coordinate the DIM BioConvS project with my colleague Ariel Lindner, which aims to promote science and the socio-economic impact of research in the field of synthetic biology, biotherapy and bioproduction ( € 12.5m), by structuring and accelerating innovation in the Îlede-France region (>700 members). I’m also interested in public policy on research and innovation. I was appointed a member of the Scientific Council of the Île-de-France Region.

Your career has been marked by numerous diplomas and distinctions. Could you tell us about them?

I have a doctorate in pharmacy, two PhDs and I’m an alumna of Harvard Business School. I have had the honor of receiving some awards, I’m a winner of the Prix des Innovateurs de la Région Île-de-France (Île-de-France Innovators

Prize) in 2020 and the Médaille de l’Innovation du CNRS (CNRS Innovation Medal) in 2021. I’m also in the Top 10 of the European Prize for Women Innovators awarded by the European Innovation Council (EIC) in 2022 and in the list of Innovators 2023 by Le Point magazine in France.

How is EverZom positioned in the field of biotherapies?

EverZom is a biotech developing treatments based on extracellular vesicles (therapeutic particles) derived from stem cells for the treatment of diseases such as Crohn’s disease fistulas and Verneuil’s disease. EverZom specialises in the manufacture of high yield vesicles using our proprietary turbulence method. EverZom’s proprietary turbulence vesiculation technology, designed by our academic team, is based on physical stimulation enabling cells to produce vesicles 10 times more and more than 10 times faster than current methods. These vesicles are then combined with a heat-sensitive gel for locally controlled release. EverZom is currently seeking to raise €12m for its clinical programme.

What is DIM BioConvS’ strategy for innovating the way we innovate?

We have an experimental approach to accelerating innovation that relies upon on an evidence-based precision approach. Our Innovation Day (>200 participants) and our Innovators of Tomorrow programme (aimed at 30 members) are formulated around questions, a hypothesis and metrics. We understand our commu-

nity as a complex system with its own processes, flows, self-organisation, etc. This analysis enables us to put in place an analysis grid and identify the levers that will be useful in drawing up our action plan.

What are your activities at European level? Together with my colleague Dario Polli, I recently launched the European INPACT! working group, which brings together 120 scientists and innovators from over 20 countries, including ERC laureates, to identify bottlenecks, recommendations and best practices for translating academic scientific discoveries into socio-economic impact. The aim is to engage in dialogue with political decision-makers in order to accelerate innovation stemming from research in Europe. Our first deliverable is a position paper that is currently being prepared.

Laboratoire Matière et Systèmes ComplexesUMR CNRS 7057 45, rue des Saints-Pères F-75006 Paris

E-mail : amanda.brun@u-paris.fr https://www.linkedin.com/in/amanda-silva-brun910301b3/

DIM C-BRAINS

Avec plus de 200 équipes de recherche en neurosciences et cognition, le DIM C-BRAINS fédère les forces vives d’Île-de-France avec le soutien de 19 associations (de patients, d’éducation à la science…), d’une quarantaine d’entreprises et acteurs du venture capital pour rapprocher chercheurs et industriels.

Grâce au soutien financier majeur de la Région Île-de-France (12,5 M€ sur 2022-2026), le DIM C-BRAINS mène son action autour de 3 axes scientifiques principaux (« génomique, cellules humaines, reprogrammation et neuro-organoïdes » ; « approches quantitatives à l’exploration du comportement et de la cognition » ; « réseaux neuronaux, modélisation et intelligence artificielle ») mais aussi 2 réseaux de plateformes technologiques autour des organoïdes et cellules humaines d’une part et de l’exploration de la cognition humaine et animale d’autre part.

With more than 200 research teams in neuroscience and cognition, the DIM C-BRAINS brings together the driving forces of the Île-de-France region with the support of 19 associations (patient associations, science education associations, etc.), around forty companies and venture capital groups bring together researchers and industry.

Parmi les multiples révolutions scientifiques et technologiques en cours, le DIM C-BRAINS souhaite notamment promouvoir au sein de la communauté francilienne l’utilisation des organoïdes : cette technologie révolutionnaire repose sur les cellules-souches obtenues à partir d’un prélèvement sanguin ou de peau qui est retransformé en cellules souches pour récréer un mini-organe (cerveau, moelle épinière, rétine…). Cette approche permet notamment de reproduire in vitro le processus de développement d’une maladie héréditaire, afin par exemple de cribler des molécules sur ces mini-organes humains pour développer une thérapie ciblée. Les premiers traitements sont en cours de développement. De même, le DIM C-BRAINS valorise l’ouverture à la société des recherches de pointe en sciences cognitives, en neurosciences computationelles, et en IA.

Chaque année, le DIM C-BRAINS organise plusieurs appels d’offres : l’un pour recruter des doctorants issus des meilleures universités étrangères ; un autre pour l’acquisition d’équipements mutualisés (tels que des cages intelligentes pour étudier le comportement social de souris en conditions écologiques ou des minimicroscopes pour mesurer l’activité de leurs neurones…). La communication au grand public est également un objectif majeur de notre DIM, notamment pour mettre fin à l’amalgame entre interface cerveau-machine et transhumanisme : il s’agit ici avant tout de restaurer les fonctions cognitives chez l’humain et de prévenir ou soigner les maladies. Conférences et vidéos produites par le DIM s’inscrivent dans cette optique : la recherche est indispensable pour comprendre le monde et développer des stratégies thérapeutiques innovantes. Financer la recherche, c’est financer l’économie de demain !

Thanks to major financial support from the Île-de-France Region (€12.5M over 2022-2026), the DIM C-BRAINS is focusing on 3 main scientific areas (“genomics, human cells, reprogramming and neuro-organoids”; “quantitative approaches to the exploration of behaviour and cognition”; “neural networks, modelling and artificial intelligence”) as well as 2 networks of technological platforms focusing on organoids and human cells on the one hand and the exploration of human and animal cognition on the other.

Among the many scientific and technological revolutions underway, the DIM C-BRAINS is particularly keen to promote the use of organoids within the Île-de-France community: this revolutionary technology is based on stem cells obtained from a blood or skin sample which is retransformed into stem cells to recreate a mini-organ (brain, spinal cord, retina, etc.). In particular, this approach makes it possible to reproduce in vitro the development process of a hereditary disease, for example to screen molecules on these human mini-organs to develop a targeted therapy. The first treatments are currently being developed. Similarly, the DIM C-BRAINS promotes the opening up to society of cutting-edge research in cognitive sciences, computational neuroscience and AI.

Each year, the DIM C-BRAINS organises several calls for tenders: one to recruit PhD students from the best foreign universities; another for the acquisition of shared equipment (such as intelligent cages to study the social behaviour of mice in ecological conditions or mini-microscopes to measure the activity of their neurons, etc.). Communicating with the general public is also one of the DIM’s major objectives, in particular to put an end to the confusion between the brain-machine interface and transhumanism: the aim here is first and foremost to restore cognitive functions in humans and to prevent or cure diseases. Conferences and videos produced by the DIM are part of this approach: research is essential to understanding the world and developing innovative therapeutic strategies. Funding research means funding the economy of tomorrow!

© D. Rivière, CEA

Paris-Saclay, un pôle d’innovation et de recherche de niveau international

Un entretien avec M. Grégoire DE LASTEYRIE, Maire de Palaiseau,

Président de la Communauté d’agglomération Paris-Saclay

Quels sont les principaux atouts de Paris-Saclay ?

Situé dans le top 8 mondial des pôles d’innovation et de recherche, Paris-Saclay est aussi une agglomération de 27 communes et 320 000 habitants, irriguée par une très forte dynamique de développement et d’innovation avec plus de 25 000 entreprises, 180 000 emplois salariés, une soixantaine de parcs d’activités et un nombre croissant de start-ups et de PME. À cela s’ajoutent un pôle universitaire et académique de portée mondiale, avec l’Université Paris-Saclay et l’Institut Polytechnique de Paris, un environnement de vie exceptionnel avec 60 % d’espaces naturels et une offre culturelle de premier plan. Notre territoire ambitionne ainsi de devenir d’ici dix ans l’un des bassins les plus attractifs d’Île-de-France.

Pourriez-vous nous présenter les pôles économiques du territoire de ParisSaclay ?

Notre stratégie de développement s’appuie sur 4 grands pôles de rayonnement : Massy, un pôle exemplaire de réussite avec plusieurs sièges sociaux de grandes entreprises ; le Grand Orly, que l’Agglomération Paris-Saclay accompagne au travers d’une convention avec Aéroports de Paris afin de faciliter les projets d’implantation de nouvelles entreprises ; la zone de Courtaboeuf, la plus grande zone tertiaire de France et d’Europe, dont nous voulons faire un site d’accueil privilégié des entreprises productives, et le pôle d’innovation Paris-Saclay, qui poursuit son développement en associant le monde universitaire, la recherche, les grandes entreprises et les start-up dans un même écosystème pour

répondre aux grands enjeux scientifiques et technologiques de la décennie (quantique, intelligence artificielle, biotechnologies…).

Zoomons sur le pôle d’innovation ParisSaclay. Le projet entamé en 2010 avec la loi du Grand Paris est-il une réussite ? Quels sont les défis pour demain ? L’engagement financier de cette opération d’envergure est colossal : depuis 2010, plus de 4,5 milliards d’euros ont été investis dans ce projet de Silicon Valley à la française ! Cet investissement et l’engagement des acteurs ont permis de faire émerger un pôle économique et scientifique majeur avec plus de 160 sites économiques, 300 laboratoires, 15 000 chercheurs et 500 startups fédérées au sein de la capitale French Tech Paris-Saclay. Cela représente 21 % de la recherche publique et privée française (25 % à l’horizon 2030) et de nombreuses réussites entrepreneuriales et scientifiques. D’ici 2030 nous nous devons de relever deux défis essentiels. Premier défi : répondre à l’enjeu des transports et mobilités. Ce qui passe notamment par l’arrivée de la ligne 18 du Grand Paris Express entre Massy-Palaiseau et le CEA à Saint-Aubin dès 2026. Une nécessité pour notre territoire : près de 50 000 personnes viennent travailler ou étudier chaque jour sur le plateau de Saclay ! Deuxième défi : la promotion de la marque Paris-Saclay en France et à l’international. Une véritable stratégie d’attractivité et de marketing territorial doit être mise en œuvre à l’image de l’organisation fin février 2024 de la 1ère édition de Paris-Saclay Summit 2024choose science, qui a réuni une centaine d’intervenants et plus de 2 000 visiteurs.

Une deuxième édition est prévue en février 2025, qui devrait confirmer ce succès et ancrer encore un peu plus Paris-Saclay dans la géographie mondiale de la science et de l’innovation.

Comment accompagnez-vous les entreprises désireuses d’innover et d’expérimenter sur votre territoire ?

Il s’agit à la fois de créer les conditions les plus favorables à l’installation et l’activité des entreprises, mais également d’accompagner les acteurs économiques dans la réussite des grandes mutations structurelles. Sur le premier plan, notre schéma directeur de l’offre économique vise à renforcer la qualité des zones d’activités tout

en offrant des opportunités d’investissement et de production spécifiques, à l’image de l’immobilier techtiaire qui permet sur un même site de disposer de bureaux et de plateaux techniques pour mener des travaux d’expérimentation et de production. Nous accompagnons aussi les jeunes entreprises (ici plus d’une centaine de start-up se crée chaque année) dans les différents stades de leur développement : start-up, scale-up, licorne. Accompagner les mutations, c’est enfin mettre en place des partenariats public-privé pertinents, à l’image de notre plateforme de planification urbanistique de nouvelle génération Urba-IA et des dispositifs d’aide à la transition numérique au profit des PME-TPE. Plus largement, l’enjeu est de favoriser la diffusion dans tous les pans de la société d’une réelle culture de l’innovation, grâce à laquelle nous pourrons continuer à exister dans la compétition mondiale !

Paris-Saclay, a world-class centre for innovation and research

An interview with Mr Grégoire DE LASTEYRIE, Mayor of Palaiseau, President of the Paris-Saclay Urban Community

What are the main assets of ParisSaclay?

One of the world’s top 8 innovation and research clusters, Paris-Saclay is also a conurbation of 27 communes and 320,000 inhabitants, driven by a very strong dynamic of development and innovation, with more than 25,000 companies, 180,000 salaried jobs, around sixty business parks and a growing number of startups and SMEs. The region also boasts a world-class university and academic centre, with the Université Paris-Saclay and the Institut Polytechnique de Paris, an exceptional living environment with 60% natural areas and a first-class cultural offering. Over the next ten years, our region aims to become one of the most attractive in the Paris Region.

Could you tell us about the economic clusters in the Paris-Saclay region?

Our development strategy is based on 4 major centres of influence: Massy, an exemplary centre of success with several head offices of major companies; the Greater Orly area, which the Paris-Saclay Conurbation is supporting through an agreement with Aéroports de Paris to facilitate new business location projects; the Courtaboeuf area, the largest tertiary sector zone in France and Europe, which we want to make a prime location for productive companies, and the Paris-Saclay innovation cluster, which is continuing to develop by bringing together the academic world, research, major companies and start-ups in a single ecosystem to meet the major scientific and technological challenges of the decade (quantum physics, artificial intelligence, biotechnologies, etc.).

Let’s take a closer look at the ParisSaclay innovation cluster. Is the project launched in 2010 with the Grand Paris law a success? What are the challenges for the future?

The financial commitment to this largescale operation is colossal: since 2010, more than €4.5 billion has been invested in this French-style Silicon Valley project!

As a result of this investment and the commitment of all the players involved, a major economic and scientific cluster has emerged, with more than 160 business sites, 300 laboratories, 15,000 researchers and 500 start-ups united under the umbrella of the French Tech capital Paris-Saclay. This represents 21% of France’s public and private research (25% by 2030) and a wealth of entrepreneurial and scientific success stories. Between now and 2030, we need to meet two key challenges. The first challenge is related to transport and mobility. This includes the arrival of line 18 of the Grand Paris Express between MassyPalaiseau and the CEA at Saint-Aubin in 2026. This is vital for our region: almost 50,000 people come to work or study on the Saclay plateau every day! The second challenge is to promote the Paris-Saclay brand in France and internationally. A real strategy for attracting and marketing the region needs to be implemented, following the example of the 1st Paris-Saclay Summit 2024 - choose science, held at the end of February 2024, which attracted around a

hundred speakers and over 2,000 visitors. A second edition is planned for February 2025, which should confirm this success and further anchor Paris-Saclay in the global geography of science and innovation.

How do you support companies wishing to innovate and experiment in your area? It’s a question of creating the most favourable conditions for companies to set up and operate here, but also of supporting economic players to ensure the success of major structural changes. On the first level, our economic development master plan aims to enhance the quality of our business parks, while offering specific investment and production opportunities, such as the technology park, which provides offices and technical platforms for experimentation and production on the same site. We also support young companies (more than a hundred start-ups are created here every year) in the various stages of their development: start-up, scale-up, unicorn. Supporting change also means setting up appropriate public-private partnerships, such as our new-generation urban planning platform Urba-IA and digital transition support schemes for SMEs and very small businesses. More broadly, the challenge is to encourage the spread of a genuine culture of innovation throughout all areas of society, so that we can continue to compete in the global marketplace!

EDF R&D

Relever les défis scientifiques et techniques de la décarbonation

S’appuyant sur un budget de 521 M€ en 2023, 1 800 salariés et 3 sites en Île-de-France, (Saclay / Palaiseau, Chatou et les Renardières), la R&D d’EDF compte aussi 6 implantations internationales en Allemagne, Italie, au Royaume-Uni, à Singapour, en Chine, aux États-Unis, ainsi qu’une antenne à Bruxelles. Ses travaux de R&D et ses moyens d’essais accompagnent la transition énergétique en cours.

La R&D d’EDF a structuré sa recherche en 4 axes : 1) décarboner les usages des clients grâce à l’électricité ; 2) renforcer les performances des moyens de production ; 3) inventer les systèmes énergétiques de demain ; 4) accélérer la transformation digitale. Pour ce faire, la R&D d’EDF dispose de 70 moyens d’essais de pointe en Île-de-France. Parmi ces plateformes d’essais qu’on ne peut toutes évoquer, citons les grands halls d’essais hydrauliques (pour évaluer l’impact sur l’environnement des ouvrages de production d’électricité et les moyens de protection contre les crues et les tempêtes) ainsi que le CO2 Lab (pour évaluer le processus de captage principalement dans les installations industrielles) à Chatou ; le laboratoire Vercors (pour évaluer le taux de fuites des enceintes nucléaires et le vieillissement des bâtiments des réacteurs en vue de leur poursuite d’activité dans la durée) et la plateforme de test d’électrolyseurs (avec un focus sur l’impact de l’utilisation des énergies renouvelables) aux Renardières ; la halle d’essais pour la recherche industrielle dans l’électrotechnique et la mécanique des structures (banc d’essais Evadym sur la dynamique des structures, laboratoire CND-CF ou Contrôle Non Destructif par Courant de Foucault pour

les tubes générateurs de vapeur, banc pour la préparation d’outils diagnostic d’alternateurs dédiés au parc nucléaire installé) à Saclay.

À titre d’exemple, l’axe 1 englobe l’élaboration de projections climatiques à 50 et 100 ans à partir des données du GIEC pour alimenter des scénarios énergétiques en région, de même qu’une étude d’impact du pilotage de la charge des véhicules électriques sur l’équilibre offre / demande et le fonctionnement des systèmes électriques. L’axe 2 s’illustre, par exemple, par la construction d’un jumeau numérique de bassin versant pour la gestion de l’eau dans le contexte du changement climatique, la poursuite de l’exploitation des réacteurs nucléaires à 60 ans et au-delà, les travaux sur les small modular reactors et les advanced modular reactors (participation au projet européen EasySMR et à l’Alliance européenne SMR lancée fin mai 2024 à Bruxelles), la rénovation et la modernisation des ouvrages hydrauliques (projet européen RESTOR Hydro) ou encore le développement d’outils de modélisation afin d’évaluer les dimensionnements des éoliennes flottantes (dont le projet Provence Grand Large). Les outils de modélisation sont également présents dans l’axe 3 (équilibre offre / demande à différents horizons de temps), aux côtés de projets sur la prévision des prix de l’électricité à court terme pour la gestion des batteries sur le marché de l’électricité et la décarbonation des systèmes électriques et de SEI (Systèmes Energétiques Insulaires). Enfin, l’axe 4 comprend notamment le développement d’un chatbot (IA générative) pour accompagner les conseillers clientèle.

La R&D d’EDF accorde également beaucoup d’importance aux partenariats scientifiques. Elle en compte plus de 300 (et 21 laboratoires communs), notamment

avec l’Institut Polytechnique de Paris, les Universités Paris-Saclay et PSL, Inria (calcul d’images avec la fonction inverse), l’École Nationale des Ponts et Chaussées (environnements atmosphériques et hydrauliques), Mines Paris - PSL, ainsi que les laboratoires communs RISEGRID : Research Institute for Smarter Electric Grids avec CentraleSupelec, ainsi que des partenariats stratégiques dans le cadre des programmes FIME : Laboratoire de FInance des Marchés de l’Énergie avec l’Université de Dauphine - PSL et le PGMO : Programme Gaspard Monge pour l’Optimisation et la recherche opérationnelle avec la Fondation Mathématique Jacques Hadamard. Une dynamique fructueuse grâce à la proximité géographique de ces prestigieux laboratoires de recherche, dont beaucoup sont implantés sur le Plateau de Saclay. Notre priorité est de consolider ces partenariats académiques d’excellence en lien avec les enjeux industriels du groupe EDF et d’attirer les talents pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain.

EDF R&D

Meeting the scientific and technical challenges of decarbonisation

With a budget of €521 million in 2023, 1,800 employees and 3 sites in the Île-de-France region (Saclay/Palaiseau, Chatou and Les Renardières), EDF R&D also has 6 international locations in Germany, Italy, the United Kingdom, Singapore, China, the United States, and a branch in Brussels. Its R&D work and testing facilities support the ongoing energy transition.

EDF R&D has structured its research in 4 areas: 1) decarbonising customer uses of electricity; 2) boosting the performance of generation facilities; 3) inventing tomorrow’s energy systems; 4) accelerating digital transformation. To achieve this, EDF R&D has 70 state-of-the-art test facilities in the Île-de-France region. These include the large hydraulic test halls (to assess the environmental impact of electricity generation facilities and the means of protection against floods and storms) and the CO2 Lab (to assess the capture process, mainly in industrial facilities) in Chatou ; the Vercors laboratory (to assess the leak rate in nuclear enclosures and the ageing of reactor buildings with a view to their continued operation over the long term) and the electrolyser test platform (with a focus on the impact of the use of renewable energies) at Les Renardières; the test hall for industrial research in electrical engineering and structural mechanics (Evadym test bench for structural dynamics, CND-CF or Non-Destructive Testing by Eddy Current laboratory for steam generator tubes, bench for the preparation of diagnostic tools for alternators dedicated to the installed nuclear fleet) at Saclay.

By way of example, Axis 1 encompasses the development of 50- and 100-year climate projections based on IPCC data to feed into regional energy scenarios, as well as a study of the impact of electric vehicle charge management on the supply/demand balance and the operation of electrical systems. Axis 2 is illustrated, for example, by the construction of a digital twin of a watershed for water management in the context of climate change, and the continued

operation of nuclear reactors to 60 years and beyond, work on small modular reactors and advanced modular reactors (participation in the European Easy-SMR project and the European SMR Alliance launched in Brussels at the end of May 2024), the renovation and modernisation of hydraulic structures (European RESTOR Hydro project) or the development of modelling tools to assess the dimensions of floating wind turbines (including the Provence Grand Large project). Modelling tools are also present in Axis 3 (supply/demand balance at different time horizons), alongside projects on short-term electricity price forecasting for battery management on the electricity market and the decarbonisation of the electricity systems and SEI (Systèmes Energétiques Insulaires - Island Energy Systems). Finally, Axis 4 includes the development of a chatbot (generative AI) to support customer advisers.

EDF R&D also attaches great importance to its scientific partnerships. It has more than 300 such partnerships (and 21 joint laboratories), in particular with the Institut Polytechnique de Paris, the Universities of Paris-Saclay and PSL, Inria (image calculation using the inverse function), the École Nationale des Ponts et Chaussées (atmospheric and hydraulic environments), Mines Paris - PSL, as well as joint laboratories

such as RISEGRID: Research Institute for Smarter Electric Grids with CentraleSupelec, as well as strategic partnerships under the FIME programs: Laboratoire de FInance des Marchés de l’Énergie (Energy Markets Finance Laboratory) with the Université de Dauphine - PSL and the PGMO: Programme Gaspard Monge pour l’Optimisation et la recherche opérationnelle (Gaspard Monge Programme for Optimisation and Operational Research) with the Fondation Mathématique Jacques Hadamard. This is a fruitful dynamic thanks to the geographical proximity of these prestigious research laboratories, many of which are located on the Plateau de Saclay. Our priority is to consolidate these excellent academic partnerships in line with the EDF Group’s industrial challenges, and to attract the talent needed to meet the challenges of today and tomorrow.

EDF Lab Paris-Saclay 7, boulevard Gaspard Monge F-91120 Palaiseau

Tél. : +33 (0)1 78 19 32 00

E-mail : communication-rd@edf.fr https://www.edf.fr/

Thématiques prioritaires de recherche

Priority research themes

© Aurélie DELEGLISE,

Potentiel académique et scientifique : diversité et interdisciplinarité en Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, le paysage de l’ESRI s’est structuré autour de trois regroupements d’établissements d’enseignement supérieur fédérateurs : l’Université de Lille, l’Université Polytechnique des Hauts-de-France (UPHF) et l’alliance A2U (Artois, ULCO, UPJV), tous multisites.

Avec 145 unités de recherche, 11 écoles doctorales, 10 organismes de recherche, 11 390 chercheurs (2020) et 3 380 docteurs/an (2019), les Hauts-deFrance s’impliquent fortement dans la santé et les agro-ressources. La recherche médicale bénéficie d’une visibilité internationale pour la chirurgie reconstitutive (avec l’institut Faire Faces, où la première greffe de visage a été réalisée) et le diabète. La recherche se distingue également en maths-informatique par la présence de laboratoires de renom et d’infrastructures de recherche.1

À l’Université de Lille, les transitions majeures sont abordées à travers quatre hubs de recherche et de formation interdisciplinaires : le numérique au service de l’humain, la santé de précision, les sciences pour une planète en mutation, et les cultures, sociétés et pratiques en mutation, complétées par de nouvelles thématiques comme l’inclusivité sociale, les communications ultra-rapides, les thérapies anticancéreuses, l’IA pour la santé et les textiles innovants. Porteuse de 4 laboratoires d’excellence ou Labex (Egid - Institut européen de génomique du diabète, Distalz - Développement de stratégies innovantes pour une approche transdisciplinaire de la maladie d’Alzheimer, CaPPA - Physique et chimie de l’atmosphère, CEMPI - Centre européen pour les mathématiques, la physique et leurs interactions), l’Université de Lille accompagne de nombreux projets du CPER 2021-2027, dont ARIANES (Association de Recherche et Imagerie Avancée en Neurosciences et Santé mentale), ECRIN (Environnement ClimatRecherche et Innovation), EE 4.0 (Energie électrique 4.0) et ENHANCE (Embedding a Human Dimension in Cultural Heritage).2

Même dynamisme à l’UPHF : la recherche, répartie au sein de 4 grands laboratoires (CERAMATHS, IEMN, LAMIH,

LARSH), est structurée en 3 hubs stratégiques : Santé et soin du futur ; Ville, Mobilité et territoire du futur ; Industrie du futur, matériaux et procédés associés écoresponsables3 (cf. article dédié). De leur côté, les trois universités qui composent l’A2U sont à la fois multipolaires et pluridisciplinaires. Elles regroupent plus de 50 000 étudiants, 15 sites, 2 750 enseignants, 1 000 doctorants, 52 000 étudiants, 7 axes prioritaires de recherche (intelligence artificielle et optimisation ; énergie ; mer et littoral ; environnement et ressources naturelles ; santé ; adaptation sociétale aux mutations ; cultures, territoires & patrimoines) et 67 unités de recherche. L’A2U se distingue par 9 projets communs aux trois universités dont le projet CPER « Anamorphose : le patrimoine sous le territoire, le territoire sous le patrimoine », IFSEA (Transdisciplinary graduate school for marIne, Fisheries and SEAfood sciences) et MAIA (Maîtrise des Applications en Intelligence Artificielle pour la santé, la chimie (matériaux, énergie) et l’environnement/mer).4

Bien d’autres établissements portent la recherche régionale : l’Université de Technologie de Compiègne (UTC, avec 8 laboratoires et une école doctorale)5,

l’Université Catholique de Lille (UCL, avec 850 enseignants-chercheurs et chercheurs hospitaliers, 220 doctorants, 12 unités et instituts de recherche et quatre axes thématiques stratégiques, i.e. les vulnérabilités, l’éthique et l’écologie intégrale, les risques et la géopolitique, les préservations et transformations contemporaines, notamment numériques)6, mais aussi les grandes écoles (Centrale Lillenumérique, énergie, environnement, santé, ENSAM - mécanique des fluides, génie électrique, robotique collaborative, tribologie et traitement des surfaces, IMT Nord Europe - systèmes numériques, matériaux et procédés, énergie et environnement, UniLaSalle - agroécologie et bioéconomie, nouvelles énergies, économie circulaire et villes du futur, science des aliments et santé, ICAM - production, stockage et gestion de l’énergie, structures et matériaux innovants, transition sociétale et technologique des entreprises, POLYTECH Lille - avec 15 laboratoires de recherche associés et pluridisciplinaires), les antennes régionales des grands organismes de recherche (CNRS, ADEME, Inria, CEA Tech, Ifremer, INRAE, Inserm, ONERA)… Un maillage serré de compétences au service de l’attractivité des Hauts-de-France.

1 Source : Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche : « Hauts-de-France. Ecosystème d’innovation et de recherche », mai 2024.

2 Source : Université de Lille https://www.univ-lille.fr/recherche

3 Source : UPHF, « La stratégie de recherche » https://www.uphf.fr/recherche/recherche-luphf/strategie-recherche

4 Source : A2U https://a2u.fr/

5 Source : UTC https://www.utc.fr/

6 Source : UCL https://www.univ-catholille.fr/presentation-de-la-recherche/

Grands Bureaux de la Compagnie des mines de Lens, actuelle Faculté des sciences Jean Perrin (Université d’Artois) / Grands Bureaux de la Compagnie des mines de Lens, now the Jean Perrin Faculty of Science (Université d’Artois)

Academic and scientific potential: diversity and interdisciplinarity in Hauts-de-France

In the Hauts-de-France region, the ESRI landscape is structured around three federating groups of higher education establishments: the Université de Lille, the Université Polytechnique des Hauts-de-France (UPHF) and the A2U alliance (Artois, ULCO, UPJV), all of which are multi-site.

With 145 research units, 11 doctoral schools, 10 research organizations, 11,390 researchers (2020) and 3,380 PhDs/year (2019), the Hauts-de-France region is heavily involved in healthcare and agri-resources. Medical research enjoys international visibility in reconstructive surgery (with the Faire Faces institute, where the first face transplant was performed) and diabetes. Research in the field of mathematics and computing is also distinguished by the presence of renowned laboratories and research infrastructures.

At the University of Lille, major transitions are tackled through four interdisciplinary research and training hubs: digital for people, precision health, science for a changing planet, and changing cultures, societies and practices, complemented by new themes such as social inclusivity, ultra-fast communications, cancer therapies, AI for health and innovative textiles. With 4 laboratories of excellence or Labex (Egid - European Diabetes Genomics Institute, Distalz - Development of innovative strategies for a transdisciplinary approach to Alzheimer’s disease, CaPPAPhysics and Chemistry of the Atmosphere, CEMPI - European Center for Mathematics, physics and their interactions), the University of Lille is supporting numerous projects in the CPER 2021-2027, including ARIANES (Association for Research and Advanced Imaging in Neuroscience and Mental Health), ECRIN (Environment Climate - Research & Innovation), EE 4. 0 (Electrical Energy 4.0) and ENHANCE (Embedding a Human Dimension in Cultural Heritage).

UPHF is equally dynamic: its research, spread across 4 major laboratories (CE -

RAMATHS, IEMN, LAMIH, LARSH), is structured around 3 strategic hubs: Health and Care of the Future; City, Mobility and Territory of the Future; Industry of the Future, Eco-responsible Materials and Associated Processes (see dedicated article). For their part, A2U’s three universities are multipolar and multidisciplinary. They bring together over 50,000 students, 15 sites, 2,750 teaching staff, 1,000 PhD students, 52,000 students, 7 research priorities (artificial intelligence and optimization; energy; sea and coast; environment and natural resources; health; societal adaptation to change; cultures, territories & heritage) and 67 research units. A2U is distinguished by 9 projects shared by the three universities, including the CPER project “Anamorphose: le patrimoine sous le territoire, le territoire sous le patrimoine” (the heritage under the territory, the territory under the heritage), IFSEA (Transdisciplinary graduate school for marIne, Fisheries and SEAfood sciences) and MAIA (Mastering Artificial Intelligence Applications for Health, Chemistry (materials, energy) and the Environment/Sea).

Many other establishments support regional research: the Université de Technologie

de Compiègne (UTC, with 8 laboratories and a doctoral school), the Université Catholique de Lille (UCL, with 850 teacher-researchers and hospital researchers, 220 doctoral students, 12 research units and institutes and four strategic thematic areas, i.e. vulnerabilities, ethics and integral ecology, risks and geopolitics, contemporary preservations and transformations, notably digital), as well as the Grandes Ecoles (Centrale Lille - digital, energy, environment, health, ENSAMfluid mechanics, electrical engineering, collaborative robotics, tribology and surface treatment, IMT Nord Europe - digital systems, materials and processes, energy and environment, UniLaSalle - agroecology and bioeconomy, new energies, circular economy and cities of the future, food science and health, ICAM - energy production, storage and management, innovative structures and materials, societal and technological transition of companies, POLYTECH Lille - with 15 associated multidisciplinary research laboratories), the regional branches of major research organizations (CNRS, ADEME, Inria, CEA Tech, Ifremer, INRAE, Inserm, ONERA)... A tightly woven network of skills to enhance the attractiveness of the Hauts-deFrance region.

University of Lille Science City / Cité scientifique de l’Université de Lille
Tower of the École centrale de Lille / Tour de l’École centrale de Lille

Favoriser les synergies académiques et industrielles

Un entretien avec le Pr Abdelhakim ARTIBA, Président de l’Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF)

Comment la recherche est-elle organisée à l’UPHF ?

Résolument interdisciplinaire et transdisciplinaire, la recherche est répartie au sein de 4 grands laboratoires incluant 2 UMR CNRS : le CERAMATHS (matériaux céramiques et mathématiques), l’IEMN UMR CNRS 8520 (micro et nanotechnologies), le LAMIH UMR CNRS 8201 (transports durables et mobilité humaine) et le LARSH (sociétés et humanités). Par ailleurs, la stratégie recherche et innovation de l’UPHF est définie par trois hubs stratégiques adressant de grands défis sociétaux en phase avec les objectifs de développement durable de l’ONU, le programme Horizon Europe et la stratégie régionale recherche & innovation pour une spécialisation intelligente : Santé et soin du futur ; Ville, mobilité et territoire du futur ; Industrie du futur, matériaux et procédés associés écoresponsables. L’UPHF accueille en outre près de 300 doctorants et se distingue par 2 chaires thématiques en cours : TEC-LOGd sur le transport, l’économie circulaire et les chaînes logistiques durables (avec la Communauté d’Agglomération de Cambrai et la Région Hauts-de-France) ; et Tourisme et Valorisation du Patrimoine, créée avec le concours de la Communauté d’Agglomération de La Porte du Hainaut (CAPH) pour favoriser le tourisme durable sur un territoire au riche patrimoine industriel.

Comment l’UPHF assure-t-elle la valorisation de la formation et de la recherche ?

Nous nous appuyons sur plusieurs partenaires pour soutenir les étudiants entrepreneurs : le Medef, le technopôle Transalley, qui stimule l’innovation des mobilités et des transports durables à Valenciennes, et bien sûr Valutec, notre propre filiale pour l’innovation et le transfert de technologie. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec nos 4 laboratoires de recherche pour mieux valoriser les résultats de leurs travaux. Dans le domaine de l’entrepreneuriat, des actions de sensibilisation, de formation et d’accompagnement sont organisées pour les chercheurs et les doctorants. L’UPHF est aussi partenaire de l’incubateur d’entreprises innovantes régional MITI, qui accompagne et soutient financièrement la création de projets innovants.

Pourriez-vous nous présenter les activités de la Fondation

Partenariale Polytechnique

Hauts-de-France ?

Elle a pour mission de lever des fonds en faveur des étudiants et plus particulièrement, pour le soutien à l’excellence pédagogique et à la recherche, avec un engagement constant pour le respect des enjeux sociétaux et environnementaux. Trois étudiants ont récemment été soutenus par la Fondation, et l’un d’eux a même créé sa

société de fabrication de solvants dont les nouvelles formulations s’adressent aussi bien aux industriels qu’aux particuliers. De plus, la Hubhouse de l’UPHF organise chaque année le Challenge 48h Chrono : début décembre, 140 étudiants regroupés en 10 équipes ont eu 2 jours pour trouver une idée de création d’activité. Cette année le thème choisi était : « Comment améliorer l’expérience client dans les événements ? » La Fondation a remis le Prix de l’entrepreneur 2024 au projet “Festi’Bag”, un sac sécurisé et écoresponsable conçu par 13 étudiants pour permettre à tous de profiter l’esprit serein des festivals, concerts et événements en tout genre.

L’UPHF est également très active à l’international. Pourriez-vous nous en dire plus ?

J’ai participé à la visite officielle du président de la République au Maroc du 28 au 30 octobre dernier et j’ai également pris part à la délégation régionale au Japon, menée durant la semaine du 25 novembre dernier par le président Xavier Bertrand et le vice-président aux relations internationales, François Decoster. Cette mission répondait à la délégation nippone, accueillie deux mois plus tôt. Je me suis aussi rendu au Koweït et j’ai reçu tout récemment une délégation de la BRIN, l’agence nationale de la recherche et de l’innovation en Indonésie. L’IEMN et le LAMIH avec le CNRS ont d’ailleurs le projet de créer un Labcom dans cet archipel dynamique aux 17 000 îles et la France a tout intérêt à développer ses relations académiques, industrielles et commerciales avec lui. L’accueil de post-doctorants, la création de synergies autour de nos domaines de spécialisation communs (le transport et la mobilité) ou encore le montage de projets communs avec Air Liquide, Dassault Aviation et Alstom sont d’ores et déjà prévus. Côté européen enfin, je préside depuis novembre 2024 EUNICE : cette alliance de dix universités a accepté de signer une convention avec l’Université marocaine Mohammed VI afin de s’ouvrir sur l’Afrique. Des perspectives stimulantes pour la formation, la recherche, l’innovation, le transfert de technologie et les collaborations industrielles

Fostering academic and industrial synergies

An interview with Prof. Abdelhakim ARTIBA, President of the Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF)

How is research organised at UPHF?

Resolutely interdisciplinary and transdisciplinary, research is spread across 4 major laboratories, including 2 CNRS UMRs: CERAMATHS (ceramic materials and mathematics), IEMN UMR CNRS 8520 (micro and nanotechnologies), LAMIH UMR CNRS 8201 (sustainable transport and human mobility) and LARSH (societies and humanities). In addition, UPHF’s research and innovation strategy is defined by three strategic hubs addressing major societal challenges in line with the UN’s sustainable development goals, the Horizon Europe programme and the regional research and innovation strategy for smart specialisation: Health and Care of the Future; City, Mobility and Territory of the Future; Industry of the Future, Eco-responsible Materials and Associated Processes. The UPHF also hosts nearly 250 doctoral students and has 2 thematic chairs: TEC-LOGd on transport, the circular economy and sustainable supply chains (with the Communauté d’Agglomération de Cambrai and the Hautsde-France Region); Spatial Intelligence (which analyses space and spatialities to explore contemporary societies); and Tourism and Heritage Development, created with the support of the Communauté d’Agglomération de La Porte du Hainaut (CAPH) to promote sustainable tourism in an area with a rich industrial heritage.

How does the UPHF promote its training and research?

We work with a number of partners to support student entrepreneurs: the Medef, the Transalley technology park, which stimulates innovation in sustainable mobility and transport in Valenciennes, and of course Valutec, our own innovation and technology transfer subsidiary. We also work closely with our 4 research laboratories to make the most of the results of their work. In the field of entrepreneurship,

awareness-raising, training and support initiatives are organised for researchers and doctoral students. The UPHF is also a partner of the regional innovative business incubator MITI, which provides support and financial backing for the creation of innovative projects.

Could you tell us about the activities of the Fondation Partenariale Polytechnique Hauts-de-France?

The UPHF is also very active internationally. Could you tell us more about this?

Its mission is to raise funds for students and, more specifically, to support educational excellence and research, with an ongoing commitment to social and environmental issues. Three students have recently been supported by the Foundation, and one of them has even set up a company to manufacture solvents with new formulations for both industry and consumers. In addition, the UPHF Hubhouse organises the annual 48h Chrono Challenge: at the beginning of December, 140 students in 10 teams were given 2 days to come up with an idea for a new business. This year’s theme was ‘How to improve the customer experience at events’. The Foundation awarded the 2024 Entrepreneur Prize to the ‘Festi’Bag’ project, a secure, eco-responsible bag designed by 13 students to enable everyone to enjoy festivals, concerts and events of all kinds with peace of mind.

I took part in the French President’s official visit to Morocco from 28 to 30 October, and I also took part in the regional delegation to Japan, led during the week of 25 November by the President of the Hauts-de-France Region, Xavier Bertrand, and the Vice-President for International Relations, François Decoster. This mission was in response to the Japanese delegation, which had visited the region two months earlier. I have also been to Kuwait and recently received a delegation from BRIN, Indonesia’s national research and innovation agency. The IEMN and the LAMIH, together with the CNRS, are planning to set up a Labcom in this dynamic archipelago of 17,000 islands, and it is in France’s interest to develop academic, industrial and commercial relations with Indonesia. There are already plans to host post-doctoral students, create synergies around our shared areas of specialisation (transport and mobility) and set up joint projects with Air Liquide, Dassault Aviation and Alstom. Finally, on the European side, since November 2024 I have been running EUNICE: this alliance of ten universities has agreed to sign an agreement with Morocco’s Mohammed VI University to open up to Africa. These are exciting prospects for education, research, innovation, technology transfer and industrial collaboration!

Mobility and autonomy are at the heart of LAMIH’s research. /
La mobilité et l’autonomie sont au cœur des travaux de recherche du LAMIH. © LAMIH
Robotic cochlear implant / Implant cochléaire robotisé

Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et HumainesLAMIH

UMR CNRS 8201

Le laboratoire du transport et de la mobilité humaine

Fort de 50 professeurs, 51 maîtres de conférences, 37 personnels d’appui à la recherche, un chargé de recherche CNRS et 126 non permanents à la fin 2023 dont 97 doctorants, le LAMIH est une Unité Mixte de Recherche de l’UPHF et du CNRS qui met son expertise scientifique et ses technologies de pointe au service d’applications sociétales majeures.

Au sein de l’Université Polytechnique

Hauts-de-France (UPHF), le LAMIH est organisé en quatre départements de recherche : automatique ; mécanique ; informatique ; sciences de l’homme et du vivant. S’y ajoutent des services transversaux dont le service numérique et le service sécurité technique et numérique. Il faut dire que certains projets du LAMIH font l’objet d’un régime d’accès restrictif en ce qu’ils touchent à la sécurité nationale et la sécurité des personnes. Par ailleurs, les chercheurs du laboratoire s’appuient sur 7 plateformes technologiques : Mobilité autonome, Mobilité à faible émission, Logistique du futur et développement durable, Comportement des matériaux et des surfaces en conditions extrêmes, Contrôle aérothermique et énergétique de systèmes complexes, Mobilité humaine, Smart Home et applications.

Depuis 2020 le LAMIH a conclu 124 contrats pour un total de 14,3 M€ (1,7 M€ de l’ANR, plus de 3,5 M€ du CPER, plus de 1,7 M€ de contrats de recherche industrielle, près de 2,5 M€ de prestations et plus de 600 000 € de contrats européens). Un nouveau projet mobilise ses chercheurs : BREAQ. Soutenu par l’Ademe et France 2030 à hauteur de 5,5 M€ (dont 1 M€ pour le LAMIH), ce projet vise le développement de moyens et de modèles pour maîtriser la production, l’émission et la localisation de microparticules émises par le freinage ferroviaire – des particules impossibles à filtrer et très nocives pour l’appareil respiratoire. Les compétences des chercheurs en tribologie (science du frottement), mécanique des fluides et automatique sont mises à profit pour mieux comprendre comment ces particules sont émises et dans quelle direction elles s’envolent. Cela permettra de développer de nouveaux algorithmes de freinage afin d’éviter les séquences les plus émissives et d’élaborer de nouvelles lois de commande pour le frein pour minimiser ces émissions.

D’autres projets récents ont fait appel à l’expertise du LAMIH, à l’instar du projet

Interreg des Deux Mers en partenariat avec des acteurs belges et néerlandais : il s’agissait de faire avancer l’hybridation des bateaux pour réduire la pollution induite des océans. Dans le domaine informatique, les chercheurs travaillent à réduire la consommation électrique des composants embarqués dans les véhicules autonomes – des composants qui consomment beaucoup en échangeant de nombreuses données avec leur environnement -, sans oublier les problèmes d’autonomie des batteries et de tenue desdits véhicules. Le LAMIH collabore également avec Decathlon au développement de chaussures de sport adaptées à la morphologie des pieds des enfants. Pour ce faire, il a suivi des cohortes d’enfants en milieu scolaire avec mesures en laboratoire. Ce projet s’inscrit dans la continuité d’un précédent partenariat avec Decathlon qui visait à développer des chaussures d’enfants pour la pratique du tennis. Un autre partenariat a été conclu avec un fabricant de verres de lunettes en vue de maîtriser la surface des verres, de mieux gérer les salissures et d’améliorer le nettoyage. Ici, les chercheurs s’appuient sur la plateforme Morpho Méca, unique en Europe pour sa capacité à mesurer à une

échelle très fine une topographie de surface… sachant qu’aucune surface n’est parfaitement plate.

Aujourd’hui le LAMIH veut contribuer à relever le défi de l’électromobilité. Cela nécessite de mieux maîtriser la durée de vie des batteries et de changer uniquement les composants (cellules) déficients. Il convient aussi d’intégrer le paramètre du style de conduire pour définir avec plus de précision la fréquence des contrôles techniques à effectuer. Les chercheurs sont également fiers d’utiliser l’imposante soufflerie pour améliorer la maîtrise de l’écoulement de l’air autour des véhicules, les traînées arrière ayant le double inconvénient de consommer beaucoup d’énergie et d’user la batterie plus rapidement. Deux autres enjeux mobilisent le LAMIH : le développement de véhicules roulant à l’hydrogène vert, financièrement accessibles, et la détection précoce de maladies invalidantes telles que la sclérose en plaques au moyen de capteurs, d’une analyse fine de la locomotion dans des salles de capture du mouvement et de modélisation des mouvements pour alerter les soignants le plus tôt possible. Un bel exemple de médecine préventive.

Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines

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LAMIH UMR CNRS 8201

The transport and human mobility laboratory

With 50 professors, 51 senior lecturers, 37 research support staff, one CNRS research fellow and 126 non-permanent staff by the end of 2023, including 97 PhD students, the LAMIH is a joint research unit of UPHF and CNRS that applies its scientific expertise and cutting-edge technologies to major societal applications.

As part of the Université Polytechnique Hauts de France (UPHF), the LAMIH is organised into four research departments: Automation; Mechanics; Computer Science; Human and Life Sciences. There are also cross-disciplinary services, including the digital service and the technical and digital security service. It should be noted that some of LAMIH’s projects are subject to a restrictive access regime insofar as they concern national security and personal safety. In addition, the laboratory’s researchers are supported by 7 technology platforms: Autonomous Mobility, Low-Emission Mobility, Logistics of the Future and Sustainable Development, Behaviour of Materials and Surfaces in Extreme Conditions, Aerothermal and Energy Control of Complex Systems, Human Mobility, Smart Home and Applications.

Since 2020, LAMIH has signed 124 contracts worth a total of €14.3m (€1.7m from the ANR, over €3.5m from the CPER, over €1.7m in industrial research contracts, almost €2.5m in services and over €600,000 in European contracts). A new project is mobilising its researchers: BREAQ. Supported by the French Environment and Energy Management Agency (Ademe) and France 2030 to the tune of €5.5m (including €1m for LAMIH), this project aims to develop resources and models to control the production, emission and location of microparticles emitted by rail braking - particles that are impossible to filter and very harmful to the respiratory system. The skills of researchers

in tribology (the science of friction), fluid mechanics and automation are being used to gain a better understanding of how these particles are emitted and in which direction they fly. This will make it possible to develop new braking algorithms to avoid the most emissive sequences and to design new brake control laws to minimise these emissions.

Other recent projects have called on LAMIH’s expertise, such as the Interreg des Deux Mers project in partnership with Belgian and Dutch players: the aim was to advance the hybridization of boats in order to reduce induced pollution of the oceans. In the IT field, researchers are working to reduce the power consumption of on-board components in autonomous vehicles - components that consume a lot of power while exchanging a great deal of data with their environment - not forgetting the problems of battery autonomy and the durability of these vehicles. LAMIH is also working with Decathlon on the development of sports shoes adapted to the morphology of children’s feet. To do this, it has monitored cohorts of children in schools, with laboratory measurements. This project follows on from a previous partnership with Decathlon to develop children’s tennis shoes. Another partnership has been signed with a spectacle lens manufacturer, with the aim of controlling the surface of lenses, better managing dirt and improving cleaning. Here, the researchers are using the Morpho Méca platform, which is unique in

Europe for its ability to measure surface topography on a very fine scale… bearing in mind that no surface is perfectly flat.

Today, LAMIH wants to help meet the challenge of electromobility. This requires better control of battery life and replacement of only defective components (cells). We also need to incorporate the parameter of driving style to define more precisely the frequency of technical checks to be carried out. The researchers are also proud to be using the imposing wind tunnel to improve control of the airflow around vehicles, as rear-end drag has the dual disadvantage of consuming a lot of energy and wearing out the battery more quickly. The LAMIH is also working on two other issues: the development of green hydrogen-powered vehicles that are affordable, and the early detection of disabling diseases such as multiple sclerosis using sensors, a detailed analysis of locomotion in motion capture rooms and modelling to alert carers as early as possible.

Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines –LAMIH (UMR CNRS 8201)

Université Polytechnique Hauts-de-France Campus Mont Houy F-59313 Valenciennes Cedex 9

Tél. : +33 (0)3 27 51 13 80

E-mail : laurent.dubar@uphf.fr https://www.uphf.fr/lamih

Hauts-de-France : Numérique et intelligence artificielle au service de l’humain

Source de défis et d’opportunités pour la recherche, d’engouement ou de rejet social, l’évolution du numérique et de l’IA constitue un enjeu majeur en termes de responsabilité et de durabilité. Des laboratoires et des équipes de recherche sur le territoire de Hauts-de-France se sont donc associés pour s’assurer que les technologies liées à l’IA deviennent acceptables et utiles pour la société tout en étant soutenables en termes de ressources et d’usage.

Les Hauts-de-France possèdent des unités de recherche à la pointe en matière d’IA : le Centre de Recherche en Informatique de Lens (CRIL), le Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille (CRIStAL), le centre Inria de l’université de Lille (en partenariat avec les laboratoires CRIStAL et Painlevé au travers de leurs équipesprojets communes), le laboratoire Paul Painlevé, le Laboratoire Modélisation, Information et Systèmes (UPJV), le Laboratoire Amiénois de Mathématique Fondamentale et Appliquée, le LISIC (ULCO), le LAMIH (Valenciennes), l’Heudiasyc (UTC), l’IMT-Lille Douai et l’IEMN de Lille.

Explicabilité de l’IA, structuration de la recherche, recherche interdisciplinaire, lien recherche – entreprise, formation aux métiers de l’IA : c’est la quintuple mission que s’est fixé l’Alliance régionale humAIn, portée par Centrale Lille, le CNRS, l’IMT Lille Douai, le centre Inria de l’université de Lille, l’Université d’Artois, l’Université de Lille, l’ULCO, l’UPJV et l’UPHF avec la participation d’Amiens Cluster, de la CCI Hauts-de-France, d’Entreprises et Cités, d’Eurasanté, d’EuraTechnologies, et avec le soutien d’Amiens Métropole, de l’I-Site ULNE, de la Métropole Européenne de Lille et de la Région Hauts-de-France. humAIn soutient notamment le projet interdisciplinaire MAIA (Maîtrise des usages de l’IA) : doté d’un budget de 11 millions d’euros sur 10 ans, il vise à étudier, développer et déployer les interactions fortes existant entre l’IA et trois domaines d’application clés de l’alliance A2U : santé (UPJV), chimie, matériaux et énergie (UPJV / Université d’Artois) et environnement/ mer (ULCO) ainsi que les aspects économiques, sociologiques, éthiques et juridiques. MAIA rassemble 19 laboratoires ainsi qu’un large réseau d’acteurs socioéconomiques, repose sur trois volets (recherche, formation, valorisation), et

traite également des aspects transversaux : science avec et pour la société, science ouverte, internationalisation et construction de corpus partagés.

Bâti avec les acteurs de l’Alliance humAIn, le projet interdisciplinaire CornelIA (20212027) s’inscrit dans le maillage du réseau national IA. Il entend fédérer les forces académiques de recherche en IA dans les Hauts-de-France afin de construire des solutions originales dans le champ de l’IA responsable, l’IA durable, et l’IA centrée sur l’humain. Le consortium du projet offre une complémentarité rare (dans un même lieu) de compétences en IA : développement de l’IA par des approches symboliques, numériques et/ou hybrides ; prise en compte de l’explicabilité et l’acceptabilité de l’IA par le prisme des sciences dures, humaines et sociales.

CornelIA est structuré en 4 Working Packages (bases théoriques et scientifiques de l’IA ; intelligence embarquée et enjeux sociétaux ; liens et applications multidisciplinaires ; impact socio-économique, médiation et création d’un pôle de compétence en IA) et s’appuie sur 6 plateformes : Silecs, fusion des équipements FIT (Equipex) et Grid5000, infrastructures nationales dont Lille est un nœud ; Robotex, partie prenante d’un réseau

national d’excellence de plateformes en robotique dont la plate-forme lilloise Pretil est un élément ; PIRVI, équipement de réalité virtuelle, cellule de compétence de CRIStAL ; le cluster de calcul du CRIL (université d’Artois) et le cluster de calcul Calculo (ULCO), intégrés à l’infrastructure Infranum ; et Next2Teralab à l’IMT, plateforme labellisée « Silver i-space » par le BDVA (Big Data Value Association). Le dernier appel à projets en date, lancé le 14 octobre 2024 et clôturé le 31 décembre 2024, acceptait les propositions de contrat de post-doctorat (co-encadré par deux scientifiques académiques appartenant à des laboratoires éloignés géographiquement ou thématiquement), de projet d’ingénierie (s’appuyant sur une cellule de compétences techniques en IA partagée entre les établissements membres de CornelIA et leurs partenaires) et les simples manifestations d’intérêt répondant à l’esprit d’activité de CornelIA.

De son côté, la Cité de l’IA mobilise l’ensemble de l’écosystème de l’IA pour aider les entreprises à démystifier et s’approprier le sujet de l’IA, en le rendant accessible aux dirigeants et à leurs collaborateurs. Et n’oublions pas la Serre numérique à Valenciennes : répartie sur 17 000 m² dont 3 000 m² dédiés aux entreprises, elle héberge 3 écoles par filière et a déjà accompagné 24 startups grâce à ses 4 programmes (accélération, transformation digitale, R&D et financement). Des forces vices qui font des Hauts-de-France un territoire précurseur sur le sujet.

Hauts-de-France: Digital technology and artificial intelligence at the service of human beings

As a source of challenges and opportunities for research, of social enthusiasm or rejection, the development of digital technology and AI represents a major challenge in terms of responsibility and sustainability. Laboratories and research teams in the Hauts-de-France region have joined forces to ensure that AI-related technologies become acceptable and useful to society, while being sustainable in terms of resources and use.

The Hauts-de-France region has leading-edge research units in the field of AI: the Centre de Recherche en Informatique de Lens (CRIL), the Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille (CRIStAL), the Inria centre at the University of Lille (in partnership with the CRIStAL and Painlevé laboratories through their joint project teams), the Paul Painlevé laboratory, the Modelling, Information and Systems laboratory (UPJV), the Laboratoire Amiénois de Mathématique Fondamentale et Appliquée, the LISIC (ULCO), the LAMIH (Valenciennes), the Heudiasyc (UTC), the IMT-Lille Douai and the IEMN in Lille.

Explicability of AI, structuring of research, interdisciplinary research, links between research and industry, training in AI professions: this is the fivefold mission set by the humAIn Regional Alliance, supported by Centrale Lille, CNRS, IMT Lille Douai, the Inria centre at the University of Lille, the University of Artois, the University of Lille and ULCO, UPJV and UPHF, with the participation of Amiens Cluster, CCI Hauts-de-France, Entreprises et Cités, Eurasanté and EuraTechnologies, and with the support of Amiens Métropole, I-Site ULNE, Métropole Européenne de Lille and the Hauts-deFrance Region. In particular, humAIn is supporting the MAIA interdisciplinary project (mastering the uses of AI): with a budget of €11 million over 10 years, it aims to study, develop and deploy the strong interactions that exist between AI and three key application areas of the

A2U alliance: health (UPJV), chemistry, materials and energy (UPJV / Université d’Artois) and environment/sea (ULCO), as well as the economic, sociological, ethical and legal aspects. MAIA brings together 19 laboratories and a wide network of socio-economic players, and is based on three strands (research, training, development), as well as dealing with crossdisciplinary aspects: science with and for society, open science, internationalisation and building shared bodies of knowledge.

The interdisciplinary CornelIA project (2021-2027), which has been set up in conjunction with the humAIn Alliance, is part of the national AI network. Its aim is to bring together the academic strengths in AI research in the Hauts-de-France region in order to build original solutions in the fields of responsible AI, sustainable AI and human-centred AI. The project consortium offers a rare complementarity (in the same place) of AI skills: development of AI through symbolic, digital and/or hybrid approaches; consideration of the explicability and acceptability of AI through the prism of hard, human and social sciences.

CornelIA is structured into 4 Working Packages (theoretical and scientific foundations of AI; embedded intelligence and societal issues; multidisciplinary links and applications; socio-economic impact, mediation and creation of an AI skills cluster) and is supported by 6 platforms: Silecs, a merger of the FIT (Equipex) and Grid5000 facilities, national infrastructures of which Lille is a node; Robotex,

part of a national network of excellence of robotics platforms of which the Lille Pretil platform is a component; PIRVI, a virtual reality facility, a CRIStAL skills unit; the CRIL computing cluster (University of Artois) and the Calculo computing cluster (ULCO), both part of the Infranum infrastructure; and Next2Teralab at the IMT, a platform labelled ‘Silver i-space’ by the BDVA (Big Data Value Association). CornelIA’s most recent call for projects, launched on 14 October 2024 and closed on 31 December 2024, accepted proposals for post-doctoral contracts (co-supervised by two academic scientists belonging to laboratories that are geographically or thematically distant), engineering projects (based on an AI technical skills unit shared between CornelIA member institutions and their partners) and simple expressions of interest in keeping with the spirit of CornelIA’s activities.

For its part, the Cité de l’IA is mobilising the entire AI ecosystem to help businesses demystify and take ownership of the subject of AI, by making it accessible to managers and their staff. And let’s not forget the Serre Numérique in Valenciennes: spread over 17,000 m², including 3,000 m² dedicated to businesses, it houses 3 schools per sector and has already supported 24 startups through its 4 programmes (acceleration, digital transformation, R&D and financing). All these strengths make the Hauts-de-France region a pioneer in this field.

Le numérique pour la santé de précision, un enjeu-phare pour le site lillois

Un entretien avec le Dr Stéphane HUOT, Directeur du centre Inria de l’Université de Lille

Quels sont les chiffres-clés du centre

Inria de l’Université de Lille ?

Le centre rassemble 320 personnes, dont 260 personnels scientifiques de recherche : 120 contractuels, doctorants et post-doctorants, une cinquantaine de titulaires

Inria dont 20 chargé·e·s de recherche ou CDI recrutés depuis 2020, 35 ingénieurs et 35 nationalités représentées. Il se compose de 15 équipes de recherche dont 14 communes avec l’Université de Lille, et aussi le CNRS, Centrale Lille, l’Université libre de Bruxelles et l’éditeur de solutions logicielles Berger-Levrault et en partenariat avec les laboratoires CRIStAL et Paul Painlevé. Il est aussi à l’origine de 3 startups créées en 2024 : Compliance Robotics, spécialisée dans la robotique souple pour l’industrie, Myodev, axée sur la rééducation fonctionnelle, et Dahu, un dispositif robotisé pour l’aide à la mobilité des personnes fragiles. Ces start-ups ont bénéficié de l’accompagnement d’Inria Start-up Studio qui envisage de passer de 5 à 10 projets de prématuration par an d’ici 4 à 5 ans spécifiquement sur notre territoire local.

Comment contribuez-vous à l’écosystème régional de la recherche et de l’innovation ?

Nous avons développé des synergies fortes avec l’Université de Lille et participons à ses projets structurants, tels que l’Initiative d’Excellence et le PUI L-VoRTEKS, à travers lesquels notre centre apporte son expertise pour conforter l’Université dans sa stratégie numérique pour le site. Par ailleurs, nous sommes suffisamment agiles pour susciter rapidement des projets de

différents formats afin d’explorer un thème porteur comme en numérique pour la santé.

Pourriez-vous nous donner quelques exemples de projets dans ce domaine ? L’équipe-projet DEFROST, spécialisée dans le contrôle de robots souples, développe avec ses partenaires un implant cochléaire robotisé capable de se courber lors de son insertion dans le conduit auditif d’un patient opéré. Leur contribution permet une modélisation et une simulation numérique en temps réel des déformations de l’implant. L’équipe est aussi très active au sein du projet TIRREX, dont l’un des objectifs est de faciliter la conception de robots grâce à leur jumeau numérique, une approche particulièrement utile pour la modélisation de fantômes d’organes tels que la prostate, le cœur… pour mieux assurer le suivi des patients ou la formation des médecins. D’autres équipes-projets mettent à profit la science des données et l’IA au service de la santé de précision en partenariat avec le CHU de Lille, l’Université de Lille, l’Inserm et le CNRS. MODAL a participé à l’identification récente, en collaboration avec le Pr François Pattou (CHU de Lille), de sous-types de la Mash (stéatohépatite métabolique) en fonction des risques de maladies cardiovasculaires et de maladies du foie associées. MAGNET s’implique dans le projet Include, qui vise à construire de nouveaux modèles d’apprentissage entre différents entrepôts de données de santé - des modèles qui respectent la confidentialité de données massives sans les partager. J’aimerais aussi citer un projet sur la caractérisation et le diagnostic des maladies inflammatoires chroniques basé sur l’endotypage : il est porté par un praticien hospitalier et chercheur, en partenariat avec le CHU de Lille, l’Université de Lille et l’Inserm. Nous ambitionnons aussi, avec nos partenaires, d’acculturer les praticiens hospitaliers au numérique afin qu’ils en comprennent tout l’intérêt et se l’approprient, sans crainte d’être remplacés.

Pourriez-vous nous parler du projet du CPER CornelIA que vous pilotez ?

Ce projet vise une IA responsable pour l’homme et la société. Il s’appuie sur un consortium regroupant la totalité des acteurs régionaux concernés et découle d’une proposition élaborée dans le cadre de la première vague de l’appel à projets 3IAune proposition qui avait mis l’accent sur une IA respectueuse de l’humain et de l’environnement. CornelIA est structuré en 4 axes : un rôle de catalyseur entre les acteurs académiques de la recherche et de la formation, un accompagnement des entreprises, une mission d’interaction avec le public et les autres domaines scientifiques, et le financement de 8 plateformes (6 pour le calcul haute performance, une pour les données robotiques et une pour le transport intelligent) qui devraient donner naissance à un pôle régional de compétences en IA, au service des acteurs économiques et scientifiques. Des financements de doctorats et post-doctorats sont également prévus pour travailler sur les problèmes fondamentaux : apprentissage fédéré et distribué, optimisation des paramètres des modèles d’apprentissage pour le calcul haute performance et les cas où les données sont incomplètes ou arrivent progressivement, vision par ordinateur pour la robotique, véhicules télé-opérés, harmonisation de paramètres aux objectifs contradictoires (confidentialité, sécurité, équité, biais des données). Toutes ces contributions favorisent la structuration et le renforcement de la filière IA en région Hauts-de-France.

Digital technology for precision healthcare, a key challenge for the Lille site

What are the key figures for the Inria Centre at the University of Lille?

The centre employs 320 people, including 260 scientific research staff: 120 contract staff, PhD and post-doctoral students, around fifty permanent Inria staff, including 20 research fellows or permanent staff recruited since 2020, 35 engineers and 35 nationalities. It is made up of 15 research teams, 14 of which are shared with the University of Lille, the CNRS, Centrale Lille, the Free University of Brussels and software solutions publisher Berger-Levrault, in partnership with the CRIStAL and Paul Painlevé laboratories. It is also behind 3 start-ups created in 2024: Compliance Robotics, which specialises in flexible robotics for industry, Myodev, which focuses on functional rehabilitation, and Dahu, a device that helps vulnerable people to move. These start-ups have benefited from the support of Inria Start-up Studio, which plans to increase the number of premature projects from 5 to 10 per year over the next 4 to 5 years, specifically in our local area.

How do you contribute to the regional research and innovation ecosystem?

We have developed strong synergies with the University of Lille and participate in its structuring projects, such as the Initiative of Excellence and the PUI L-VoRTEKS, through which our centre contributes its expertise to support the University in its digital strategy for the site. What’s more, we’re agile enough to quickly generate projects of different for-

mats to explore a promising theme, such as digital health.

Could you give us a few examples of projects in this area?

The DEFROST project team, which specialises in the control of flexible robots, is working with its partners to develop a robotic cochlear implant that can bend when inserted into the ear canal of a patient undergoing surgery. Their contribution enables real-time modelling and digital simulation of the implant’s deformations. The team is also very active in the TIRREX project, one of the aims of which is to facilitate the design of robots using their digital twin, an approach that is particularly useful for modelling phantoms of organs such as the prostate, heart, etc. to improve patient monitoring and training for doctors. Other project teams are harnessing data science and AI for precision health in partnership with Lille University Hospital, the University of Lille, Inserm and the CNRS. MODAL was involved in the recent identification, in collaboration with Pr François Pattou (Lille University Hospital), of subtypes of Mash (metabolic steatohepatitis) in relation to the risk of cardiovascular disease and associated liver disease. MAGNET is involved in the Include project, which aims to build new learning models between different health data warehouses - models that respect the confidentiality of massive data without sharing it. I’d also like to mention a project on the characterisation and diagnosis of chronic inflammatory diseases based on endotyping: it is led by a hospital practitioner and researcher, in partnership with the Lille University Hospital, the University of Lille and Inserm. With our partners, we also aim to get hospital practitioners acculturated to digital technology, so that they understand the benefits and take ownership of it, without fear of being replaced.

Could you tell us about the CPER CornelIA project that you are leading?

This project aims to develop AI that is responsible for people and society. It is based on a consortium bringing together all the regional players concerned and stems from a proposal drawn up as part of the first wave of the 3IA call for projectsa proposal that focused on AI that respects people and the environment. CornelIA is structured around 4 axes: a role as a catalyst between academic research and training players, support for businesses, a mission to interact with the public and other scientific fields, and funding for 8 platforms (6 for high-performance computing, one for robotic data and one for intelligent transport) which should give rise to a regional AI skills cluster, serving economic and scientific players. Doctoral and post-doctoral funding is also planned for work on fundamental problems: federated and distributed learning, optimisation of learning model parameters for high-performance computing and cases where data is incomplete or arrives progressively, computer vision for robotics, remotely-operated vehicles, harmonisation of parameters with contradictory objectives (confidentiality, security, fairness, data bias). All these contributions are helping to structure and strengthen the AI sector in the Hauts-de-France region.

Institut de Recherche sur les Composants logiciels et matériels pour l’Information et la Communication Avancée - IRCICA

L’interdisciplinarité pour des TIC responsables

Hôtel à projets du CNRS, l’IRCICA héberge les collaborations interdisciplinaires de ses quatre laboratoires partenaires : CRIStAL (Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille), l’IEMN (Institut d’Electronique, Microélectronique et Nanotechnologie), le PhLAM (Physique des Lasers, Atomes et Molécules) et le L2EP (Laboratoire d’Electronique et d’Electrotechnique de Puissance de Lille).

Fort de 120 membres, l’IRCICA a structuré ses activités autour de 4 axes de recherche interdisciplinaires. Le premier axe concerne les objets connectés dans le cadre de l’internet des objets et étudie l’échange d’informations entre des objets très légers dans des voitures connectées, des téléphones, des dispositifs de mesure de la température ou de l’humidité… mais aussi les failles de sécurité informatique des objets connectés, la sobriété énergétique et l’IA embarquée dans les systèmes autonomes. Dans le cadre du second axe sur la fibre optique pour la communication haute performance, le PhLAM et l’IEMN œuvrent au développement d’un dispositif sans fil, beaucoup moins invasif pour l’environnement. Ce second axe inclut aussi les mesures très fines telles que la microscopie RAMAN, dont la technologie par projection laser ultrarapide pourrait à terme être exploitée pour seconder l’ablation chirurgicale d’une tumeur. Dans cet esprit, un Labcom a été co-fondé par le PhLAM en vue de développer un endoscope par projection laser et de récupérer les images fournies par les tissus vivants.

Le troisième axe porte sur l’interaction tactile et gestuelle : il s’agit de développer un dispositif à retour d’information tactile grâce à une tablette dont l’écran vibre très rapidement et ce, à l’échelle du nanomètre. Reste à comprendre comment permettre à l’utilisateur de conceptualiser cette information tactile, avec de possibles applica-

tions médicales à la clé. Enfin, le quatrième axe vise la génération de circuits électroniques neuro-inspirés, très efficaces sur le plan énergétique. C’est le cas de capteurs sonores, de systèmes de réserve énergétique qui rallongent considérablement la durée de vie d’une pile ou encore de wakeUpradio, un système de réveil de communication sans fil : un interrupteur électronique réagit à une stimulation et rallume un circuit en cas de communication. De même, des caméras neuro-inspirées pourraient être utilisées pour identifier des activités et non des individus : une solution intéressante pour surveiller des espaces semi-publics.

L’IRCICA peut compter sur 3 plateformes expérimentales pour mener à bien ses travaux. PIRVI est un pôle de compétence autour des thématiques interaction et image (dispositifs interactifs expérimentaux, réalité virtuelle/mixte/augmentée). SigmaCom, l’un des pôles de la plateforme PCMP de l’IEMN, est dédiée à la caractérisation de composants électroniques et à la réalisation de dispositifs électroniques expérimentaux. Dispositifs qui pourraient par exemple servir à équiper les carrières de pierre de la Métropole Européenne de Lille d’instruments de mesure et de surveillance (cartographie des cavités, risques en matière de sécurité, accessibilité en termes de communication…) en prélude à une valorisation territoriale et touristique du site - un bel exemple de technologie où le besoin d’une collectivité se concrétisera via sa capacité à se l’approprier. Enfin, FiberTech Lille est une plateforme de création de fibres optiques de haute performance pour la communication, la microscopie, l’analyse chimique de gaz… Des fibres creuses, aux topologies spécifiques ou assorties de dépôts métalliques, illustrant un savoir-faire unique, hautement apprécié des industriels désireux de réaliser des tests.

Fort de cette reconnaissance, l’IRCICA est en pointe sur l’interdisciplinarité et participe notamment aux réflexions de la MITI (Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires du CNRS) : un postdoctorat est d’ailleurs dédié à la promotion des interfaces entre les différents domaines de recherche - une démarche connexe aux enjeux liés au dialogue entre le milieu académique et le milieu industriel… ou la société civile, à l’instar du projet CornelIA (CPER 2021-2027), qui vise à réconcilier les perceptions des chercheurs et du grand public au sujet de l’IA. Traiter à la base les problèmes susceptibles d’apparaître, faire converger les centres d’intérêt des deux parties, anticiper la raréfaction des matières premières servant à la fabrication des composants électroniques haute puissance, intégrer le respect de l’environnement dans les projets de recherche… Autant de défis que l’IRCICA contribuera à relever.

Research Institute for Software and Hardware Components for Information

and Advanced Communication - IRCICA

Interdisciplinarity for responsible ICTs

As a CNRS project centre, IRCICA hosts the interdisciplinary collaborations of its four partner laboratories: CRIStAL (Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille), IEMN (Institut d’Electronique, Microélectronique et Nanotechnologie), PhLAM (Physique des Lasers, Atomes et Molécules) and L2EP (Laboratoire d’Electronique et d’Electrotechnique de Puissance de Lille).

With 120 members, IRCICA has structured its activities around 4 interdisciplinary research areas. The first area concerns connected objects in the context of the Internet of Things and studies the exchange of information between very light objects in connected cars, telephones, temperature or humidity measurement devices, etc., as well as IT security flaws in connected objects, energy efficiency and embedded AI in autonomous systems. As part of the second area of research on optical fibres for high-performance communication, PhLAM and IEMN are working on the development of a wireless device that is much less invasive for the environment. This second area also includes very fine measurements such as RAMAN microscopy, whose ultrafast laser projection technology could eventually be used to support the surgical removal of a tumour. With this in mind, a Labcom has been co-founded by PhLAM with a view to developing a laser projection endoscope and recovering images from living tissue.

The third area concerns tactile and gestural interaction: the aim is to develop a tactile feedback device using a tablet whose screen vibrates very rapidly, on a nanometre scale. What remains to be understood is how to enable the user to conceptualise this tactile information, with possible medical applications at the end of the day. Finally, the fourth area of research is aimed at generating neuro-inspired electronic circuits that are highly energy-efficient. These include sound sensors, energy reserve systems that considerably extend the life of a battery, and wakeUpradio, a wireless communication wake-up system: an electronic switch reacts to stimulation and switches a circuit back on when communication occurs. Similarly, neuro-inspired cameras could be used to identify activities rather than

individuals: an interesting solution for monitoring semi-public spaces.

IRCICA can count on 3 experimental platforms to carry out its work. PIRVI is a centre of expertise in interaction and imaging (experimental interactive devices, virtual/mixed/augmented reality). SigmaCom, part of the IEMN’s PCMP platform, is dedicated to characterising electronic components and producing experimental electronic devices. These devices could be used, for example, to equip the stone quarries of the European Metropolis of Lille with measurement and monitoring instruments (cavity mapping, safety risks, accessibility in terms of communication, etc.) as a prelude to developing the site as a tourist attraction - a fine example of technology where a community’s need is met through its ability to appropriate it. Finally, FiberTech Lille is a platform for the creation of high-performance optical fibres for communication, microscopy, chemical gas analysis, etc. Hollow fibres, with specific topologies or with metallic deposits, illustrate a unique

know-how, highly appreciated by industrialists wishing to carry out tests.

On the strength of this recognition, the IRCICA is at the forefront of interdisciplinarity, and in particular participates in the reflections of the MITI (Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires of the CNRS): in fact, a post-doctorate is dedicated to promoting interfaces between different fields of research - an approach related to the issues linked to dialogue between academia and industry… or civil society, following the example of the CornelIA project (CPER 2021-2027), which aims to reconcile the perceptions of researchers and the general public on the subject of AI. Dealing with the problems that may arise at grassroots level, bringing together the interests of both parties, anticipating the increasing scarcity of raw materials used in the manufacture of high-power electronic components, integrating respect for the environment into research projects - these are just some of the challenges that the IRCICA will be helping to meet.

The immersive room at the IRCICA, part of the facilities managed by the PIRVI / La salle immersive de l’IRCICA, qui fait partie des équipements gérés par le PIRVI

L’IA

doit

bénéficier au plus grand nombre

Un entretien avec

Pourriez-vous nous présenter les activités de recherche du PRAIRIE ?

Ce 3IA existe depuis 2019 et s’appuie sur 45 chaires centrées sur l’IA : mathématiques, informatique, machine learning, optimisation, traitement des langues, robotique, physique statistique, applications en biologie-santé, sciences cognitives… Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière de PRAIRIE : pour la candidature à l’appel à projets national IA Cluster, nous avons élargi son périmètre d’action à la formation et également sa couverture disciplinaire en particulier vers les sciences humaines et sociales (économie, droit, linguistique, philosophie…).

À titre d’exemple, un projet en cours porte sur l’étude de diagrammes d’astronomie, des manuscrits anciens dont il s’agit d’améliorer la reconnaissance et la classification. Un autre projet de sociologie, intitulé « Imaginaires sociotechniques et processus de décisions algorithmiques », traite de l’utilisation de l’IA dans les politiques publiques avec tout ce que cela implique en matière de perception, d’acceptation, de réception par les usagers et d’impact.

Pourriez-vous dresser un premier bilan de l’action du DIM AI4IDF que vous avez coordonné de 2022 à avril 2024 ? L’objectif du DIM AI4IDF, de DATAIA, Hi! Paris, PRAIRIE et SCAI était de rassembler toute la communauté scientifique francilienne en IA afin d’en accroître la visibilité. Quatre axes de recherche ont été définis : l’apprentissage et l’optimisation ; le traitement des langues et le dialogue avec l’humain (avec un accent mis sur les langues rares, peu dotées en données disponibles, et des applications concrètes comme la traduction automatique, l’analyse de documents biomédicaux, la transformation de textes et de dialogues, l’élaboration du français simplifié…) ; la robotique et son intégration dans un environnement avec des humains ; l’IA dans la vie de l’humain et en particulier la santé, l’éducation et la création artistique (à partir de données musicales de l’IRCAM notamment). Par ailleurs, l’appel à projets de recherche doctorale (un événement annuel) a atteint sa vitesse de croisière et suscite un intérêt croissant de la part des

doctorants (une dizaine par promotion). Cet appel est complété par un appel spécifique de la Région Île-de-France, « PR PhD », dont nous gérons les dossiers de candidature pour l’IA. Enfin, le DIM4IDF joue un rôle d’animateur de la communauté scientifique francilienne en IA. Le 5 mars dernier a été organisé le PhD DAY AI4IDF qui a permis de mettre en lumière les travaux des doctorants, de favoriser les rencontres et de promouvoir les collaborations grâce à la qualité de notre recherche, très attractive pour les étudiants étrangers.

Quelles sont les collaborations de recherche de PRAIRIE ?

L’Institut collabore avec les meilleurs organismes de recherche en IA au niveau mondial : le Alan Turing Institute - AI UK, le Max Planck Institute de Tübingen en Allemagne, l’Institut tchèque d’informatique, de robotique et de cybernétique (CIIRC) de l’Université technique de Prague en République tchèque (autour de la vision artificielle, de la robotique et des maladies neurodégénératives), le Center for Data Science - New York University, la School of Computer Science de Carnegie Mellon

à Pittsburgh (classée dans le top 4 annuel d’US News et au premier rang pour l’IA, l’informatique et la robotique), le Berkeley Artificial Intelligence Research (BAIR) Lab, le Mila au Canada… Nous sommes également en discussion avec l’université japonaise de Raiken et l’University College London (UCL). Il faut dire que Paris et PRAIRIE sont très visibles sur la scène internationale. Paris a d’ailleurs accueilli du 2 au 6 octobre 2023 l’édition annuelle de l’ICCV (International Conference on Computer Vision), un événement qui rassemble les meilleurs chercheurs dans ce domaine et attire plusieurs milliers de participants.

Selon vous, quels sont les grands enjeux de recherche en matière d’IA ?

Nous devons continuer à travailler sur les fondamentaux : améliorer la qualité, l’exactitude et l’explicabilité des résultats pour des raisons de confiance, s’assurer d’une bonne appréhension / appropriation de l’IA par les usagers. Nous devons aussi parvenir à une consommation plus raisonnable des données et de l’énergie. Dans le contexte de transformation ultra rapide en cours, nous devons enfin évaluer l’impact de l’IA sur les métiers, les actes des personnes au travail ou encore la santé (introduction d’outils numériques dans les pratiques médicales, analyse des forums de discussion des patients pour repérer la nonprise de médicaments ou les interactions médicamenteuses…). C’est tout l’intérêt du recours aux SHS : permettre à l’IA de bénéficier au plus grand nombre.

AI must benefit as many people as possible

An interview with Prof. Isabelle RYL, Vice-President of Artificial Intelligence at PSL University, Director of the PR[AI]IE-PSAI cluster

Could you tell us about PRAIRIE’s research activities?

The 3IA has been in existence since 2019 and is based on 45 chairs focusing on AI: mathematics, computer science, machine learning, optimisation, language processing, robotics, statistical physics, biologyhealth applications, cognitive sciences, etc. We are now at a pivotal point for PRAIRIE: for the application to the national IA Cluster call for projects, we have extended its scope to include training and also its disciplinary coverage, in particular towards the humanities and social sciences (economics, law, linguistics, philosophy, etc.). For example, a current project is studying astronomical diagrams, ancient manuscripts whose recognition and classification needs to be improved. Another sociology project, entitled “Sociotechnical imaginaries and algorithmic decisionmaking processes”, deals with the use of AI in public policy, with all that this implies in terms of perception, acceptance, reception by users and impact.

plified French, etc.); robotics and its integration into an environment with humans; AI in human life, and in particular health, education and artistic creation (based on musical data from IRCAM in particular). In addition, the call for doctoral research projects (an annual event) has reached cruising speed and is attracting growing interest from doctoral students (around ten per year). This call is complemented by a specific call from the Ile-de-France Region, “PR PhD”, whose AI applications we manage. Lastly, the DIM4IDF acts as a facilitator for the Ile-deFrance AI scientific community.

Could you give us an initial assessment of the work of the AI4IDF DIM, which you coordinated from 2022 to April 2024?

The aim of the AI4IDF DIM, DATAIA, Hi! Paris, PRAIRIE and SCAI was to bring together the entire Paris Region AI research community in order to raise its profile. Four areas of research were defined: learning and optimisation; language processing and dialogue with humans (with a focus on rare languages, for which little data is available, and concrete applications such as automatic translation, analysis of biomedical documents, transformation of texts and dialogues, development of sim-

On 5 March, the AI4IDF PhD DAY was held, highlighting the work of doctoral students, encouraging meetings and promoting collaborations thanks to the quality of our research, which is very attractive to foreign students.

What research collaborations does PRAIRIE have?

The Institute collaborates with the world’s leading AI research organisations: the Alan Turing Institute - AI UK, the Max Planck Institute in Tübingen, Germany, the Czech Institute of Informatics, Robotics and Cybernetics (CIIRC) at the Technical University of Prague in the Czech Republic (focusing on computer vision, robotics and neurodegenerative diseases), the Center for Data Science - New York

University, the School of Computer Science at Carnegie Mellon in Pittsburgh (ranked in the annual top 4 by US News and number one for AI, computer science and robotics), the Berkeley Artificial Intelligence Research (BAIR) Lab, Mila in Canada… We are also in discussions with Japan’s Raiken University and University College London (UCL). It has to be said that Paris and PRAIRIE are highly visible on the international scene. In fact, Paris hosted the annual ICCV (International Conference on Computer Vision) from 2 to 6 October 2023, an event that brings together the best researchers in this field and attracts several thousand participants.

What do you see as the major challenges for AI research?

We need to continue working on the fundamentals: improving the quality, accuracy and explainability of results for reasons of trust, and ensuring that users have a good grasp/appropriation of AI. We also need to achieve more reasonable consumption of data and energy. Finally, in the context of the ultra-fast transformation underway, we need to assess the impact of AI on professions, people’s actions in the workplace and health (introduction of digital tools into medical practices, analysis of patient discussion forums to detect failure to take medication or drug interactions, etc.). This is the whole point of using social sciences and humanities: to enable AI to benefit as many people as possible.

Santé en Hauts-de-France : de la recherche fondamentale à l’innovation technologique

La recherche et l’innovation en santé ont le vent en poupe dans le Hauts-de-France. Une démarche de plus en plus ciblée se fait jour, en réponse aux attentes nouvelles des patients. Du sur-mesure médical. Une révolution que nombre d’acteurs régionaux œuvrent à faire advenir.

La science pour la santé : c’est le credo de l’Inserm. Sa délégation régionale Nord-Ouest rassemble 25 unités mixtes de recherche, 2 centres d’investigation clinique (CIC) dont un implanté auprès du CHU de Lille, une unité de service, et 1 300 personnes, dont 450 salariés de l’Inserm, qui étudient les maladies liées au vieillissement, le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, les maladies inflammatoires et de l’immunité, les technologies de santé. Signe des temps, le Prix Recherche 2024 décerné par l’Inserm a été remis le 6 décembre 2024 à Vincent Prévot, directeur de recherche Inserm au centre de neuroscience et cognition du CHU de Lille, pour ses travaux sur les interactions entre cerveau et hormonesune nouvelle confirmation de l’importance majeure de la neuroendocrinologie.

Les laboratoires Inserm dans le NordOuest travaillent en synergie avec tous leurs partenaires régionaux : Universités de Lille et de Picardie, CHU de Lille (avec une recherche structurée en 4 axes thématiques - cancer, neurosciences, maladies métabolique et cardiovasculaires, inflammation, infection et immunité -, 2 axes longitudinaux « longévité et prévention »FederAGE, 1000 jours pour la santé - et 4 axes technologiques de recherche sur les médicaments, les dispositifs médicaux et technologies de santé, la génomique et le développementnumérique)1,CHUAmiensPicardie (où les tests se poursuivent pour valider les conditions de transport par drone de tubes d’analyses envoyés depuis les hôpitaux de Montreuil-sur-Mer et d’Abbeville)2, centre de lutte contre le cancer (CLCC) Oscar-Lambret à Lille, CNRS Hauts-de-France, Institut Pasteur de Lille (avec 34 équipes de recherche), centre Inria de l’Université de Lille, Institut de recherche sur le cancer de Lille, Fondation de Lille, collectivités territoriales et SATT Nord (en partenariat avec sa filiale Inserm Transfert).3

Façade du bâtiment de l’institut Pasteur de Lille / Facade of the Institut Pasteur building in Lille

Autre acteur de poids, le pôle de compétitivité Clubster NSL (Nutrition Santé Longévité) est le réseau professionnel des industries et de la recherche, engagés dans l’innovation en santé, agro-nutrition et bien-vieillir. Il recense plus de 360 adhérents, 416 projets labellisés depuis sa création, 135 projets financés et 215 M€ de financements reçus. Parmi ses projets en cours, Ma Box Autonomie permet aux personnes de plus de 65 ans de tester gratuitement, pendant 15 jours depuis leur domicile, des équipements conçus spécifiquement pour améliorer le confort et la qualité de vie à domicile. Clubster NSL s’investit aussi auprès de Partners & Connect, qui facilite la rencontre entre porteurs de projet et potentiels associés, et Invest’Innove, qui rapproche entreprises innovantes, business angels et fonds d’investissement.4

Pour sa part, Eurasanté est l’accélérateur des innovations santé-nutrition en région Hauts-de-France. Motif de fierté pour le bioincubateur : la startup Lifebloom, incubée

en son sein. En décembre 2024, son fondateur et CEO, Damien Roche, a reçu le prix du Plateau Technique du Futur lors de la troisième édition du CHU Healthtech Connexion Day, coorganisé par France Biotech et la Conférence des Directeurs Généraux de CHU. Il a aussi remporté le prix dans la catégorie produit médical lors du Palmarès des entreprises innovantes en Hauts-de-France 2024, organisé par HDFID. Son innovation ? Une Walk Unit doublée de la Therapy Lifebloom One pour permettre aux patients en fauteuil roulant de se lever, de marcher, de vivre debout et de faire de l’exercice par euxmêmes, à tout moment. Le même mois, trois startups accompagnées par Eurasanté ont été distinguées lors de la Finale Régionale de la 5ème édition des Start Innovation CIC Nord-Ouest Business Awards : Reumed (son projet Libel’Up offre une nouvelle vie au matériel médical des particuliers et professionnels), Di&Care (développement et commercialisation de « médicaments numériques » dans le domaine du sommeil et de la santé mentale) et Celeos : cette startup développe SpiderMass, une technologie chirurgicale capable d’identifier en temps réel les tissus tumoraux, facilitant ainsi leur retrait complet et réduisant les risques de récidive. Cette innovation basée sur la spectrométrie de masse pourrait transformer la chirurgie oncologique dans plus de 20 types de cancers.5 Avis aux business angels !

BY 3.0

Les lipides circulent dans le sang à l’intérieur d’une lipoprotéine. / Lipids circulate in the blood within a lipoprotein.

1 Source : CHU de Lille, « Notre activité de Recherche et d’Innovation » https://www.chu-lille.fr/les-grands-projets-en-recherche-et-innovation-2

2 Source : Amiens Métropole, « Un drone pour acheminer les échantillons biologiques » https://www.amiens.fr/Actualites Un-drone-pour-acheminer-les-echantillons-biologiques

3 Source : L’Inserm dans le Nord-Ouest https://www.inserm.fr/delegation/nord-ouest/

4 Source : Clubster NSL https://www.clubster-nsl.com/

5 Source : Eurasanté https://www.eurasante.com/

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Health in Hauts-de-France: from fundamental research to technological innovation

Health research and innovation are on a roll in the Hauts-de-France region. An increasingly targeted approach is emerging in response to new patient expectations. Tailor-made medical care. A revolution that many regional players are working to bring about.

Science for health: this is Inserm’s credo. Its North-West regional delegation brings together 25 joint research units, 2 clinical investigation centres (CIC), one of which is based at Lille University Hospital, a service unit, and 1,300 people, including 450 Inserm employees, studying diseases linked to ageing, cancer, cardiovascular disease, diabetes, obesity, inflammatory and immunity diseases, and health technologies. In a sign of the times, on 6 December 2024, the Inserm Research Prize 2024 was awarded to Vincent Prévot, Inserm Research Director at the Neuroscience and Cognition Centre at Lille University Hospital, for his work on the interactionbetweenthebrainandhormones- further confirmation of the major importance of neuroendocrinology.

Cystic adenocarcinoma of the head of the pancreas, on a CT section with contrast injection / Adénocarcinome kystique de la tête du pancréas, sur une coupe faite au scanner avec injection de produit de contraste

Inserm laboratories in the North-West work in synergy with all their regional partners: Universities of Lille and Picardy, CHU de Lille (with research structured into 4 thematic areas - cancer, neuroscience, metabolic and cardiovascular diseases, inflammation, infection and immunity -, 2 longitudinal ‘longevity and prevention’ areas - FederAGE, 1000 days for healthand 4 technological research areas on drugs, medical devices and health technologies, genomics and digital development), CHU Amiens-Picardie (where tests are continuing to validate the conditions for transporting test tubes by drone from hospitals in Montreuil-sur-Mer and Abbeville), the Oscar-Lambret cancer treatment centre in Lille, CNRS Hauts-de-France, the Pasteur Institute in Lille (with 34 re-

search teams), the Inria centre at the University of Lille, the Lille Cancer Research Institute, the Lille Foundation, local authorities and SATT Nord (in partnership with its subsidiary Inserm Transfert).

Another key player is the Clubster NSL (Nutrition Health Longevity) competitiveness cluster, a professional network of industries and research bodies involved in innovation in health, agri-nutrition and ageing well. It has more than 360 members, 416 accredited projects since its creation, 135 funded projects and €215 million in funding. One of its current projects, Ma Box Autonomie, allows people over 65 to test equipment designed specifically to improve comfort and quality of life at home, free of charge, for 15 days in their own homes. Clubster NSL is also involved with Partners & Connect, which facilitates meetings between project leaders and potential partners, and Invest’Innove, which brings together innovative companies, business angels and investment funds.

Eurasanté is the accelerator for health and nutrition innovations in the Hauts-deFrance region. The bio-incubator is particularly proud of the Lifebloom start-up, which was incubated there. In December

2024, its founder and CEO, Damien Roche, was awarded the Plateau Technique du Futur prize at the third CHU Healthtech Connexion Day, co-organised by France Biotech and the Conférence des Directeurs Généraux de CHU. It also won the prize in the medical product category at the Palmarès des entreprises innovantes en Hauts-de-France 2024, organised by HDFID. Its innovation? A Walk Unit coupled with the Lifebloom One Therapy to enable wheelchair-bound patients to get up, walk, stand and exercise on their own, at any time. In the same month, three start-ups supported by Eurasanté were honoured at the Regional Final of the 5th Start Innovation CIC Nord-Ouest Business Awards: Reumed (its Libel’Up project gives a new lease of life to the medical equipment of private individuals and professionals), Di&Care (development and marketing of ‘digital medicines’ in the field of sleep and mental health) and Celeos: this start-up is developing SpiderMass, a surgical technology capable of identifying tumour tissue in real time, facilitating its complete removal and reducing the risk of recurrence. This mass spectrometrybased innovation could transform oncology surgery for more than 20 types of cancer. Calling all business angels!

Exterior view of the South Site of Amiens Picardie University Hospital / Vue extérieure du Site Sud du CHU Amiens Picardie

Unité de recherche Impact de l’environnement chimique sur la santé - IMPECS

Pour un environnement plus sûr et une meilleure santé publique

Créée en 2010 et restructurée en 2020, l’équipe IMPECS (ULR 4483) de l’Université de Lille est composée de 38 membres et peut se prévaloir de 361 publications scientifiques dans les 5 dernières années, dont 50 % dans le top 10 % des publications les plus citées dans le monde. Une belle reconnaissance pour une expertise axée toxicologie expérimentale, santé publique, santé au travail et épidémiologie.

F orte de 31 projets de recherche sur les 5 dernières années, IMPECS répond à une préoccupation sociétale majeure : la pollution de l’air, qui occasionne 7 millions de morts prématurées dans le monde chaque année. Elle a développé une stratégie de recherche en 2 axes thématiques pluridisciplinaires et interdépendants : (1) l’analyse des mécanismes moléculaires et cellulaires de la toxicité d’aérocontaminants d’intérêt à l’aide de modèles expérimentaux in vitro et in vivo innovants, à la recherche de biomarqueurs d’effets, voire de facteurs de susceptibilité à ces composés ; (2) l’évaluation des marqueurs les plus discriminants identifiés in vitro et/ou in vivo, et l’identification de nouveaux biomarqueurs d’exposition, d’imprégnation ou d’effets dans la population générale, des populations de travailleurs exposés ou des cohortes de patients atteints de maladies pulmonaires en relation avec une exposition environnementale ou professionnelle.

Trois types d’exposition sont ciblés : les expositions environnementales (particules fines, ultrafines), professionnelles (silice, fumées de soudages et d’incendie) et celles liées au comportement (cigarette électronique, tabac chauffé, protoxyde d’azote). Parallèlement, dans le cadre de projets européens Interreg, IMPECS contribue au développement

d’un nouvel outil de diagnostic précoce des cancers du poumon, basé sur l’identification d’une empreinte de composés organiques volatiles (COV) endogènes exhalés à l’aide d’un prototype de nez électronique.

Deux thématiques ressortent des recherches actuelles d’IMPECS. Les particules ultrafines, aux effets plus sévères que ceux induits par les particules fines, font l’objet de travaux in vivo, in vitro et en populations humaines en collaboration avec l’Institut Mines-Telecom (IMT) Nord Europe et l’équipe INSERM U1167. Par ailleurs, les effets de la cigarette électronique sur la santé respiratoire sont étudiés de concert avec l’IMT Nord Europe et les équipes INSERM U1019 et U1277. À ces collaborations scientifiques s’ajoute l’intégration d’IMPECS dans de nombreux réseaux en santé environnementale : l’ITES (Institut des Transitions Environnementales et Sociales), le GIS REFERtab (tabac, nicotine et produits connexes), le CPER ECRIN (Environnement Climat - Recherche et Innovation) mais aussi les FHU RESPIRE et 1000 jours pour la santé. En parallèle, du fait de la reconnaissance de leurs activités de recherche, les membres d’IMPECS participent à de nombreux travaux d’expertise pour l’ANSES, l’ANSM, l’ARS, la HAS, le HCSP, l’INRS et l’OCDE.

Cette implication plurielle permet à l’équipe IMPECS d’aborder avec un regard éclairé les défis de recherche qui l’attendent. Des défis méthodologiques d’abord : l’utilisation de technologies « Omics » (génomique, transcriptomique, métabolomique, volatolomique) et de l’IA (avec des algorithmes de traitement de grands ensembles de données environnementales et médicales) devrait affiner la compréhension de l’impact sanitaire des polluants. Une compréhension qui prend également en considération les expositions multiples, qu’elles soient cumulées ou chroniques à faibles doses. IMPECS veut aussi s’impliquer dans l’amélioration des outils de mesure (capteurs individualisés pour une meilleure évaluation des expositions, nouveaux biomarqueurs pour la détection précoce des pathologies), l’identification plus fine des mécanismes de toxicité (tout en tenant compte des nombreux facteurs de variabilité individuelle de réponse aux expositions), l’évaluation des risques liés à des polluants émergents (e.g. micro/nanoplastiques, PFAS), les inégalités environnementales et sociales, et l’impact du changement climatique.

En conclusion, grâce à son approche transdisciplinaire, ses collaborations et son engagement dans la prévention, l’équipe IMPECS se positionne au sein de l’Université de Lille comme un acteur essentiel dans la lutte pour un environnement plus sûr et une meilleure santé publique.

Mesure de paramètres de toxicité par PCR quantitative / Measurement of toxicity parameters by quantitative PCR
IMPECS
Observation de cellules pulmonaires au microscope à fluorescence / Observation of lung cells using a fluorescence microscope

Impact of the chemical environment on health research unit - IMPECS

For a safer environment and better public health

Created in 2010 and restructured in 2020, the IMPECS team (ULR 4483) at the University of Lille has 38 members and can boast 361 scientific publications in the last 5 years, 50% of which are in the top 10% of the most cited publications in the world. This is excellent recognition for its expertise in experimental toxicology, public health, occupational health and epidemiology.

With 31 research projects over the last 5 years, IMPECS is responding to a major societal concern: air pollution, which causes 7 million premature deaths worldwide every year. It has developed a research strategy based on 2 multidisciplinary and interdependent themes: (1) analysis of the molecular and cellular mechanisms of toxicity of aerocontaminants of interest using innovative in vitro and in vivo experimental models, in search of biomarkers of effects, or even factors of susceptibility to these compounds; 2) the evaluation of the most discriminating markers identified in vitro and/or in vivo, and the identification of new biomarkers of exposure, impregnation or effects in the general population, populations of exposed workers or cohorts of patients suffering from lung diseases linked to environmental or occupational exposure.

Three types of exposure are targeted: environmental (fine and ultrafine particles), occupational (silica, welding and fire fumes) and behavioural (electronic cigarettes, heated tobacco, nitrous oxide). At the same time, as part of European Interreg projects, IMPECS is contributing to the development of a new tool for the early diagnosis of lung cancer, based on the identification of a fingerprint of endogenous volatile organic compounds (VOCs) exhaled using a prototype electronic nose.

IMPECS’ current research focuses on two areas. Ultrafine particles, whose effects are more severe than those induced by fine particles, are the subject of in vivo, in vitro and human population studies in collaboration with the Institut Mines-Telecom (IMT) Nord Europe and the INSERM U1167 team. In addition, the effects of electronic cigarettes on respiratory health are being studied in conjunction with the IMT Nord Europe and INSERM teams U1019 and U1277. In addition to these scientific collaborations, IMPECS is also involved in a number of environmental health networks: the ITES (Institute for Environmental and Social

Transitions), the GIS REFERtab (tobacco, nicotine and related products), the CPER ECRIN (Environment ClimateResearch & Innovation) and the FHU RESPIRE and 1000 days for health. At the same time, as a result of the recognition of their research activities, IMPECS members are involved in numerous expert appraisals for ANSES, ANSM, ARS, HAS, HCSP, INRS and the OECD.

This multi-faceted involvement enables the IMPECS team to take a clear-eyed look at the research challenges that lie ahead. Methodological challenges first: the use of “Omics” technologies (genomics, transcriptomics, metabolomics, volatolomics) and AI (with algorithms for processing large sets of environmental and medical data) should refine our understanding of the health impact of pollutants. An understanding that also takes into account multiple exposures, whether cumulative or chronic at low doses. IMPECS also wants to be involved in improving measurement tools (individualised sensors for better exposure assessment, new biomarkers for early detection of pathologies), identifying toxicity mechanisms in greater detail (while taking into

account the many factors of individual variability in response to exposure), assessing the risks associated with emerging pollutants (e.g. micro/nanoplastics, PFAS), environmental and social inequalities, and the impact of climate change.

In conclusion, thanks to its transdisciplinary approach, its collaborations and its commitment to prevention, the IMPECS team is positioned within the University of Lille as a key player in the fight for a safer environment and better public health.

IMPECS

Faculté de Médecine de l’Université de Lille Pôle Recherche - 3ème étage aile Est 1, place de Verdun F-59045 Lille Cedex

Tél. : +33 (0)3 20 62 68 19

E-mail : jean-marc.lo-guidice@univ-lille.fr https://impecs.univ-lille.fr/

Assurer un continuum depuis la recherche fondamentale jusqu’au lit du patient

Un entretien avec Mme Bénédicte SAMYN-PETIT, Déléguée régionale Inserm Nord-Ouest

Quels sont les chiffres-clés de la délégation Inserm Nord-Ouest et plus spécifiquement dans les Hauts-de-France ?

Forte de 450 agents permanents et contractuels, la Délégation régionale Nord-Ouest couvre deux régions : les Hauts-de-France et la Normandie. Elle regroupe 29 unités mixtes de recherche ou de service dont 26 UMR et 3 UMS ainsi que 2 CIC (centres d’investigation clinique). Elle a noué des partenariats étroits avec les sites universitaires de Lille, Amiens, Caen et Rouen. Signalons enfin que la métropole lilloise rassemble à elle seule 16 unités, soit 70 % des effectifs.

Quels sont vos principaux partenariats de recherche dans les Hauts-de-France ?

Nous avons conclu des partenariats renforcés avec les universités de Lille et d’Amiens afin de co-construire leur politique de site. En associant respectivement les CHU de Lille et d’Amiens, nous créons un trinôme qui assure un continuum depuis la recherche fondamentale et appliquée jusqu’au lit du patient. Spécificité lilloise : le CHU de Lille assume la tutelle des unités en santé présentes sur le site lillois. Nous avons d’ailleurs renouvelé notre protocole de coopération avec l’Université de Lille et le CHU de Lille en 2024. Cette collaboration avec les CHU passe notamment par les comités de la recherche en matière biomédicale et de santé publique (CRBSP/CORS2). À Lille, nous nous réunissons une fois par mois afin de réfléchir ensemble à la stratégie du site en matière de recherche biomédicale. Et c’est dans le même esprit que nous collaborons avec l’Université d’Amiens et le CHU d’Amiens. Aussi, nous travaillons naturellement avec le CNRS, le centre Inria de l’Université de Lille, l’Institut Pasteur de Lille (qui assume la tutelle de certaines unités Inserm) et le Centre Oscar Lambret qui appartient à un réseau national de Centres de lutte contre le cancer. D’autres partenariats institutionnels impliquent la Région Hauts-de-France (CPER 20212027 notamment) et la MEL. Enfin, les unités Inserm collaborent avec des entre-

prises privées (Roquette, Merck), des fondations (Fondation Alzheimer, Fondation pour la Recherche Médicale) et des associations de patients.

Quelles actions menez-vous en soutien à l’innovation dans les Hauts-de-France ? Nous sommes fortement impliqués dans l’écosystème régional de la recherche et de l’innovation à travers différentes actions : le Pôle Universitaire d’Innovation L-VoRTEKS porté par l’Université de Lille, labellisé dans le cadre de France 2030 ; l’accord de collaboration entre notre filiale privée Inserm Transfert et la SATT Nord pour accompagner toujours plus de projets de maturation et d’innovation, la détection de projets innovants dans les différents laboratoires (en sensibilisant les chercheurs au transfert de technologie, à la création de startups, aux essais cliniques et au bénéfice pour le patient) et la collaboration avec le bioincubateur Eurasanté. À titre d’exemple, la santé numérique est en plein essor. Grâce au rapprochement entre l’Inserm et le centre lillois d’Inria, des équipes-projets communes sont en discussion, tout comme l’identification d’une marque du site lillois, qui pourrait cibler la science des données appliquées à la médecine… et notamment aux neurosciences : le projet SPIKY de l’unité Lille Neuroscience & Cognition vient justement d’être retenu dans le cadre de l’appel à projets PIQ (Programme Inria Quadrant). Ce projet,

centré sur l’analyse in vivo de l’activité neuronale, promet des avancées sur les interfaces cerveau-machine. Au national, le partenariat Inserm - Inria se traduit également par le co-pilotage du PEPR Santé numérique.

Comment collaborez-vous avec la Région Hauts-de-France pour renforcer l’attractivité de l’écosystème régional en santé ?

Un protocole de coopération est signé entre la Région Hauts-de-France et l’Inserm et j’ai tenu à lui insuffler une nouvelle dynamique depuis mon entrée en fonction en janvier 2024. L’objectif est de renforcer les activités de recherche en santé et le potentiel scientifique régionaux, développer de nouvelles pépites, améliorer les retombées socio-économiques… Les référents scientifiques de site nommés par l’Inserm (un pour Lille et un pour Amiens) contribuent, à mes côtés, à la redéfinition des axes scientifiques à prioriser ; nous nous efforçons de multiplier les actions concrètes comme l’accueil de davantage de chercheurs internationaux, ou encore le soutien aux Chaires de Professeurs Juniors (CPJ)accueil en 2025 de deux CPJ Inserm sur les neurosciences et les troubles métaboliques et cardiovasculaires. Par ailleurs, nous sommes impliqués dans certaines réflexions sur le Schéma Régional de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (SRESRI) 2022-2028 et menons des actions de vulgarisation scientifique auprès des élus. Nous avons à cœur de leur faire connaître la belle recherche en santé menée sur leur territoire !

Un exemple d’innovation sur le territoire Hauts-de-France ?

Si je dois citer un exemple, c’est celui de la greffe, aux patients atteints de diabète de type 1 sévère, de cellules pancréatiques appelées « îlots de Langerhans » (travaux de l’unité Recherche translationnelle sur le diabète). Cette intervention est maintenant remboursée par l’Assurance Maladie à hauteur de 100 %.

Ensuring a continuum from basic research to the patient’s bedside

What are the key figures for the Inserm North-West Delegation, and more specifically in Hauts-de-France?

With 450 permanent and contract staff, the North-West regional delegation covers two regions: Hauts-de-France and Normandy. It has 29 joint research or service units, including 26 UMRs and 3 UMSs, as well as 2 CICs (clinical investigation centres). It has forged close partnerships with the universities of Lille, Amiens, Caen and Rouen. It should also be noted that the Lille metropolitan area alone is home to 16 units, or 70% of the workforce.

What are your main research partnerships in the Hauts-de-France region? We have strengthened our partnerships with the universities of Lille and Amiens in order to co-construct their site policies. By bringing together the Lille and Amiens university hospitals, we are creating a three-way partnership that will ensure a continuum from fundamental and applied research right through to the patient’s bedside. What’s special about Lille is that the Lille CHU is responsible for overseeing the health units on the Lille site. We have also renewed our cooperation agreement with the University of Lille and the Lille University Hospital in 2024. One of the ways in which we work with the university hospitals is through

the Biomedical and Public Health Research Committees (CRBSP/CORS2). In Lille, we meet once a month to discuss the site’s biomedical research strategy. And it’s in the same spirit that we work with the University of Amiens and Amiens University Hospital. We also naturally work with the CNRS, the Inria centre at the University of Lille, the Pasteur Institute in Lille (which oversees certain Inserm units) and the Oscar Lambret Centre, which is part of a national network of cancer centres. Other institutional partnerships involve the Hauts-de-France Region (CPER 2021-2027 in particular) and the MEL. Finally, Inserm units work with private companies (Roquette, Merck), foundations (Alzheimer’s Foundation, Foundation for Medical Research) and patient associations.

has just been selected as part of the PIQ (Inria Quadrant Programme) call for projects. The project, which focuses on in vivo analysis of neuronal activity, promises advances in brain-machine interfaces. At national level, the Inserm - Inria partnership is also reflected in the co-piloting of the Digital Health PEPR.

How are you working with the Hautsde-France Region to boost the attractiveness of the region’s healthcare ecosystem?

What are you doing to support innovation in the Hauts-de-France region? We are heavily involved in the regional research and innovation ecosystem through a number of initiatives: the L-VoRTEKS University Innovation Cluster, supported by the University of Lille and accredited as part of France 2030; the collaboration agreement between our private subsidiary Inserm Transfert and SATT Nord to support more and more maturation and innovation projects; the detection of innovative projects in our various laboratories (by raising researchers’ awareness of technology transfer, the creation of start-ups, clinical trials and patient benefits); and collaboration with the Eurasanté bio-incubator. Digital health, for example, is booming. Thanks to the rapprochement between Inserm and Inria’s Lille centre, joint project teams are under discussion, as is the identification of a brand for the Lille site, which could target data science applied to medicine… and neuroscience in particular: the SPIKY project from the Lille Neuroscience & Cognition unit

A cooperation protocol has been signed between the Hauts-de-France Region and Inserm, and I’ve been keen to inject a new dynamic into it since I took office in January 2024. The aim is to strengthen regional health research activities and scientific potential, develop new nuggets, improve socio-economic spin-offs, etc. The site scientific coordinators appointed by Inserm (one for Lille and one for Amiens) are working alongside me to help redefine the scientific areas to be prioritised, and we are working to increase the number of concrete actions, such as welcoming more international researchers, and supporting Junior Professorships (JPCs) - in 2025 we will be welcoming two Inserm JPCs in neurosciences and metabolic and cardiovascular disorders. We are also involved in a number of discussions on the Regional Plan for Higher Education, Research and Innovation (SRESRI) 2022-2028, and are involved in initiatives to popularise science among elected representatives. We’re keen to make them aware of the excellent health research being carried out in their area!

Can you give us an example of innovation in the Hauts-de-France region?

If I have to cite one example, it is the transplantation of pancreatic cells called ‘islets of Langerhans’ into patients with severe type 1 diabetes (work carried out by the Translational Research in Diabetes unit). This procedure is now reimbursed up to 100% by the French Assurance Maladie.

Institute for Translational Research in Inflammation - INFINITE

Une approche transpathologique de la recherche

Comprendre les mécanismes de l’inflammation et mettre au point de nouvelles solutions diagnostiques et thérapeutiques dans les maladies inflammatoires chroniques : c’est l’objectif de ce laboratoire qui mobilise 130 personnes. Une dynamique qui se traduit par près de 1 600 publications en 5 ans, 30 collaborations industrielles, 4 brevets déposés et une cinquantaine de projets en moyenne chaque année.

Aller du lit du patient au laboratoire et vice versa est l’essence même de la recherche translationnelle que mène l’Institut INFINITE sur les maladies inflammatoires chroniques grâce à son accès à des cohortes de malades soigneusement phénotypés. INFINITE s’intéresse particulièrement aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), aux maladies du foie (ex : maladie du foie liée à l’alcool), aux maladies auto-immunes systémiques (ex : la sclérodermie) et aux maladies inflammatoires dites de type 2 (ex : dermatite atopique, asthme…). Cliniciens experts et scientifiques, informaticiens et chimistes combinent leurs expertises respectives pour mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques et découvrir des marqueurs pronostiques ou diagnostiques dans ces maladies. Leur originalité : étudier en même temps plusieurs maladies inflammatoires différentes comme modèles pour répondre dans une approche transpathologique à une même question scientifique en s’appuyant sur des prélèvements sanguins et tissulaires quantitativement et qualitativement importants.

Dans cette optique, INFINITE, labellisée équipe FRM (Fondation pour la Recherche Médicale), s’appuie sur cette démarche transversale pour déchiffrer les mécanismes communs de la fibrose - une des complications-clés de l’inflammation - dans les MICI, les maladies du foie et les maladies auto-immunes systémiques. Il s’agit aussi de déterminer les mécanismes spécifiques à chaque pathologie afin d’aller vers une médecine de précision en adaptant les traitements à ces spécificités.

INFINITE s’appuie sur des chimistes pour proposer des innovations thérapeutiques sur ces cibles innovantes. Ainsi, les travaux d’INFINITE ont permis d’identifier la protéine RIPK2 comme une cible importante pour lutter contre les complications inflammatoires des transplantations hépatiques. Grâce à un modèle in silico, INFINITE a pu développer des molécules

modulant l’activité de cette protéine. Ces molécules ont plus largement le potentiel de jouer un rôle dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques.

INFINITE a développé de nombreuses collaborations industrielles, à commencer par le groupe Lesaffre : leur objectif commun est d’optimiser le rôle protecteur du microbiote dans les maladies inflammatoires chroniques. D’autres partenariats sont sources de financements, qu’il s’agisse de l’industrie pharmaceutique (Servier, Sanofi, Astra Zeneca, Pfizer, GSK), de l’industrie agroalimentaire (Danone, Nutricia, Roquette), des SATT ou encore de Bpifrance.

À l’heure actuelle, INFINITE se positionne pour relever de nouveaux défis. Au niveau biologique, ses chercheurs travaillent au développement technologique de modèles organotypiques pour mieux comprendre les maladies inflammatoires et réduire le recours aux modèles animaux qui restent indispensables. Ils entendent également poursuivre sur la voie dont ils sont les précurseurs : celle d’une approche intégrée, transversale, transpathologique, encouragée par le PEPR Transcend-ID sur les maladies inflammatoires chroniques.

Enfin, la médecine de précision devrait se baser sur une meilleure stratification des patients afin de dégager des endotypes, à savoir des groupes homogènes de patients caractérisés par des mécanismes communs. Au sein d’INFINITE, en intégrant les données cliniques, les données biologiques simples et complexes (omiques) par le biais de l’IA, il sera possible de proposer des traitements plus adaptés à chaque endotype et d’avancer vers la médecine personnalisée. Des prélèvements effectués sur un patient permettent de développer des modèles organotypiques pour tester de nouvelles molécules et déterminer les plus efficientes : une médecine d’avenir !

Institute for Translational Research in Inflammation - INFINITE

A transpathological approach to research

Understanding the mechanisms of inflammation and developing new diagnostic and therapeutic solutions for chronic inflammatory diseases: that’s the aim of this 130-strong laboratory. This dynamic approach has resulted in nearly 1,600 publications in 5 years, 30 industrial collaborations, 4 patents filed and an average of fifty projects each year.

Going from the patient’s bed to the laboratory and vice versa is the very essence of the translational research carried out by the INFINITE Institute on chronic inflammatory diseases, thanks to its access to carefully phenotyped cohorts of patients. INFINITE is particularly interested in chronic inflammatory bowel disease (IBD), liver disease (e.g. alcohol-related liver disease), systemic autoimmune diseases (e.g. scleroderma) and so-called type 2 inflammatory diseases (e.g. atopic dermatitis, asthma, etc.). Expert clinicians and scientists, computer scientists and chemists combine their respective expertise to better understand the physiopathological mechanisms and discover prognostic or diagnostic markers in these diseases. Their originality: studying several different inflammatory diseases at the same time as models to provide a transpathological response to the same scientific question, using quantitatively and qualitatively significant blood and tissue samples.

With this in mind, INFINITE, which has FRM (Fondation pour la Recherche Médicale) accreditation, is using this cross-disciplinary approach to decipher the common mechanisms of fibrosisone of the key complications of inflammation - in IBD, liver disease and systemic autoimmune diseases. The aim is also to determine the mechanisms specific to each pathology in order to move

towards precision medicine by adapting treatments to these specificities.

INFINITE relies on chemists to propose new therapies for these innovative targets. For example, INFINITE’s work has identified the RIPK2 protein as an important target for combating the inflammatory complications of liver transplants. Using an in silico model, INFINITE has been able to develop compounds that modulate the activity of this protein. More broadly, these molecules have the potential to play a role in the treatment of chronic inflammatory diseases.

INFINITE has developed numerous industrial collaborations, starting with the Lesaffre group: their common objective is to optimise the protective role of the microbiota in chronic inflammatory diseases. Other partnerships are sources of funding, from the pharmaceutical industry (Servier, Sanofi, Astra Zeneca, Pfizer, GSK), the food industry (Danone, Nutricia, Roquette), SATTs and Bpifrance.

INFINITE is currently positioning itself to meet new challenges. In biology, its researchers are working on the technological development of organotypic models to gain a better understanding of inflammatory diseases and reduce the use of animal models, which are still essential. They also intend to continue along the path they have pioneered: that

of an integrated, cross-disciplinary, transpathological approach, encouraged by the Transcend-ID PEPR on chronic inflammatory diseases. Finally, precision medicine should be based on better stratification of patients in order to identify endotypes, i.e. homogenous groups of patients characterised by common mechanisms. At INFINITE, by integrating clinical data and simple and complex biological data (omics) using AI, it will be possible to propose treatments that are better adapted to each endotype and move towards personalised medicine. Samples taken from a patient can be used to develop organotypic models to test new molecules and identify the most effective ones: medicine for the future!

INFINITE - U1286

Faculté de Médecine - Pôle Recherche, 4e étage Centre Place Verdun - F-59045 Lille Cedex Tél. : +33 (0)3 20 62 34 19

E-mail : contact.lille-inflammation@inserm.fr

https://lille-inflammation-research.org/fr/

Physique et chimie en Hauts-de-France : les sciences dures au service des nouveaux matériaux

Développer de nouveaux matériaux et procédés nécessaires aux transitions écologiques et industrielles : c’est l’une des ambitions des chercheurs et ingénieurs en physique et chimie des Hauts-de-France. Bref aperçu d’un secteur en pleine effervescence.

Commençons par le Département Physique de l’Université de Lille : il regroupe plus de 200 personnels de recherche répartis dans 4 laboratoires (Ephoni - physique des ondes, nanostructures et interfaces, LOA - optique atmosphérique, PhLAM - physique des lasers, UMET - matériaux et transformations) et 3 centres de recherche de renommée internationale (IRCICA - composants matériels et logiciels pour l’information et la communication avancées - et sa plateforme technologique Fibertech Lille, IRePSEsciences de l’environnement, Institut Chevreul). Il collaboration étroitement avec l’École Nationale Supérieure de Chimie de Lille (ENSCL), l’Institut d’Électronique, de Microélectronique et de Nanotechnologies, l’Institut Pasteur de Lille, la Faculté de Pharmacie de Lille, l’Université polytechnique Hauts-de-France (UPHF) et l’Université du Littoral - Côte d’Opale.1

Quant au Laboratoire de Physique de la Matière Condensée (LPMC) de l’UPJV, il développe des expertises en rapport avec les nouveaux matériaux à grandes potentialités technologiques : les oxydes complexes ferroïques et les matériaux microstructurés et surfaces fonctionnelles. Avec un double objectif : développer de nouveaux matériaux sous formes massifs, films minces et nanostructures ; et explorer leur potentiel d’application dans les domaines de l’énergie (stockage de l’énergie électrostatique, photovoltaïque, piézoélectrique) et l’électronique (mémoires ferroélectriques).2

Chimie de base, chimie fine, chimie de spécialité, chimie verte (avec notamment le pôle Bioeconomy for Change - B4C), bioressources… La chimie est particulièrement bien représentée dans la région. Elle rassemble 29 000 salariés, 500 établissements et 2 plateformes industrielles (Lamotte Industrial Park et Industrial City

Dunkerque).3 Ce qui en fait la 3e région de France en termes d’emplois, avec des filières de formation hautement spécialisées (UTC, ESCOM, ENSCL, UPJV) et des capacités d’innovation favorisant le développement de nouveaux produits et procédés, ainsi que leur industrialisation.4 Un mot, aussi, de l’activité régionale du CNRS : le 16 décembre dernier, le CNRS, SEGULA Technologies, l’Université de Lille et l’Unité de catalyse et chimie du solide (UCCS) ont inauguré le laboratoire commun CATAMAREN (CATAlysis for MARitime transport ENergy transition), qui vise à accélérer l’adoption de solutions énergétiques durables dans le secteur du transport maritime et fluvial.5

La durabilité est aussi le maître mot de la recherche sur les matériaux. Le Centre d’Enseignement, de Recherche et d’Innovation Matériaux et Procédés (CERI MP) de l’IMT Nord Europe est un « centre de référence pour l’accompagnement des acteurs du génie civil, de la plasturgie et des composites, dans le déploiement de nouveaux matériaux et procédés au service de la société, de l’industrie, et d’un environnement sain » selon Mahfoud Benzerzour, directeur du CERI MP. Le

1 Source : Département Physique de l’Université de Lille : https://sciences-technologies.univ-lille.fr/physique/recherche.

2 Source : LPMC https://lpmc.u-picardie.fr/

3 Source : La chimie en Hauts-de-France, France Chimie https://www.francechimie-pca.fr/la-chimie-en-hauts-de-france.

4 Source : La chimie en Hauts-de-France, Nord France Invest https://www.nordfranceinvest.fr/secteurs-dactivite/chimie/

Centre positionne sa recherche sur trois domaines scientifiques : Technologies & Matériaux Avancés, Économie Circulaire & Éco-Matériaux, Mécanique, Matériaux & Procédés Numériques. Avec des applications aussi variées que l’agro-alimentaire, le médical, les énergies renouvelables, les polymères (thermoplastiques, mélanges de polymères, biosourcés, recyclés, compoundage, impression 3d…) et les matériaux composites (matrices thermoplastiques et thermodurs, renforts traditionnels et biosourcés, RTM, infusion, soudage laser…).6

Des perspectives ébouriffantes soutenues dans leur dimension entrepreneuriale par les pôles de compétitivité EuraMaterials, au service des industries de transformation des matériaux, et TEAM2, qui innove pour l’économie circulaire avec ses 211 adhérents, ses 124 projets labellisés et ses 16 partenaires officiels. Le premier de ses 5 DAS (Domaines d’Activités Stratégiques) concerne justement les métaux stratégiques et les terres rares.7 Et si les nouveaux matériaux contribuaient à résoudre cette quadrature du cercle ? De la recherche fondamentale à la géopolitique… il n’y a qu’un pas !

5 Source : Lancement officiel du laboratoire commun CATAMAREN https://www.hauts-de-france.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/lancement-officiel-du-laboratoire-commun-catamaren.

6 Source : CERI MP https://recherche.imt-nord-europe.fr/materiaux-procedes-ceri/

7 Source : TEAM2 https://www.team2.fr/

Façade de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Lille / Facade of the École Nationale Supérieure de Chimie de Lille

Physics and chemistry in Hauts-de-France: hard sciences at the service of new materials

One of the ambitions of physics and chemistry researchers and engineers in the Hauts-de-France region is to develop the new materials and processes needed for ecological and industrial change. Here’s a brief overview of a booming sector.

Let’s start with the Physics Department at the University of Lille: it brings together more than 200 research staff in 4 laboratories (Ephoni - wave physics, nanostructures and interfaces, LOA - atmospheric optics, PhLAM - laser physics, UMET - materials and transformations) and 3 internationally renowned research centres (IRCICA - hardware and software components for advanced information and communication - and its Fibertech Lille technology platform, IRePSE - environmental sciences, Institut Chevreul). It works closely with the École Nationale Supérieure de Chimie de Lille (ENSCL), the Institut d’Électronique, de Microélectronique et de Nanotechnologies, the Institut Pasteur de Lille, the Faculté de Pharmacie de Lille, the Université polytechnique Hauts-de-France (UPHF) and the Université du Littoral - Côte d’Opale.

surfaces. The aim is twofold: to develop new materials in massive form, thin films and nanostructures; and to explore their potential applications in the fields of energy (electrostatic energy storage, photovoltaics, piezoelectrics) and electronics (ferroelectric memories).

Base chemicals, fine chemicals, speciality chemicals, green chemistry (notably with the Bioeconomy for Change - B4C cluster), bioresources... Chemicals are particularly well represented in the region. It has 29,000 employees, 500 plants and 2 industrial platforms (Lamotte Industrial Park and Industrial City Dunkerque). This makes it the 3rd largest region in France in terms of employment, with highly specialised training courses (UTC, ESCOM, ENSCL, UPJV) and innovation capabilities that encourage the development of new products and processes, as well as their industrialisation. On 16 December 2024, the CNRS, SEGULA Technologies, the University of Lille and the Solid Catalysis and Chemistry Unit (UCCS) inaugurated the CATAMAREN (CATAlysis for MARitime transport ENergy transition) joint laboratory, which aims to accelerate the adoption of sustainable energy solutions in the maritime and river transport sector.

cled, compounding, 3D printing, etc.) and composite materials (thermoplastic and thermoset matrices, traditional and biosourced reinforcements, RTM, infusion, laser welding, etc.).

These exciting prospects are supported in their entrepreneurial dimension by the EuraMaterials cluster, which serves the materials processing industries, and TEAM2, which innovates for the circular economy with its 211 members, 124 accredited projects and 16 official partners. The first of its 5 Strategic Business Areas (SBAs) concerns strategic metals and rare earths.7 What if new materials could help solve this squaring of the circle? There’s only one step from fundamental research to geopolitics!

The UPJV’s Condensed Matter Physics Laboratory (LPMC) is developing expertise in new materials with great technological potential: complex ferroic oxides, microstructured materials and functional

Sustainability is also the watchword for materials research. IMT Nord Europe’s Centre d’Enseignement, de Recherche et d’Innovation Matériaux et Procédés (CERI MP) is a ‘benchmark centre for supporting players in civil engineering, plastics processing and composites in the deployment of new materials and processes to serve society, industry and a healthy environment’, according to Mahfoud Benzerzour, Director of CERI MP. The Centre focuses its research on three scientific areas: Advanced Materials & Technologies, Circular Economy & Eco-Materials, Mechanics, Materials & Digital Processes. With applications as varied as food processing, medicine, renewable energies, polymers (thermoplastics, polymer blends, bio-sourced, recy-

Institut Chevreul

La chimie et les matériaux à la croisée des transitions

avec

Pouvez-vous nous décrire le rôle de l’Institut Chevreul ?

L’institut Chevreul est une fédération de recherche qui regroupe 3 laboratoires œuvrant dans le domaine de la chimie et des matériaux. Ces laboratoires sont l’UCCS, l’UMET et le LASIRE, tous situés sur le site de la cité scientifique de l’Université de Lille. L’Institut affiche trois ambitions majeures : développer et renforcer les plateaux de recherche, en particulier lorsqu’ils sont communs à plusieurs laboratoires ; intensifier les itinéraires technologiques et augmenter les interfaces avec le monde socio-économique par le développement de plateformes technologiques largement ouvertes aux entreprises ; et maintenir au plus haut niveau les équipements de la plateforme de caractérisation avancée du site lillois qui regroupe une diversité et une richesse exceptionnelles de techniques.

Quels sont les grandes évolutions récentes du périmètre de l’Institut Chevreul ?

La période récente, avec un point pivot autour de 2020, a été l’occasion d’une profonde transformation du périmètre. Nous disposons maintenant d’un bâtiment de près de 3 000 m² qui accueille une grande partie des plateformes mutualisées, des plateaux de recherche communs à plusieurs laboratoires et des espaces dédiés à l’organisation de séminaires, colloques et formations. Ce nouveau bâtiment confère à l’Institut une véritable identité, une belle vitrine pour notre périmètre et notre Université. Par ailleurs, nous avons profondément res-

tructuré l’articulation des activités de caractérisation de la matière. Ces équipements sont désormais rassemblés au sein de la plateforme de caractérisation avancée, qui concentre environ 40 M€ d’investissements en équipements de pointe. Cette plateforme au rayonnement national est devenue un outil très puissant pour sonder les caractéristiques structurales et chimiques des matériaux. Sur la même période, nous avons également mis en place une nouvelle plateforme comprenant plusieurs pôles technologiques à application ciblée (criblage haut débit dédié à la catalyse, recyclage des polymères, sciences applicatives de la formulation, etc.). Enfin, nous avons mis en place deux services, l’un de médiation scientifique et l’autre de valorisation et transfert.

Quel est le grand projet structurant de l’Institut ?

tionnalités et performances en réponse aux besoins et présenter des solutions de recyclage ou de réutilisation. Dans ce cadre général, notre projet propose de contribuer au développement de solutions durables pour l’élaboration et le déploiement de nouveaux matériaux à fonctionnalités ciblées, performants et recyclables.

Le gros projet en cours est le projet CHEMACT (Chimie et Matériaux à la Croisée des Transitions) qui s’inscrit dans le cadre du Contrat de Plan EtatRégion 2021-2027. Les matériaux et produits de la chimie, omniprésents dans notre société, représentent les briques élémentaires qui viennent alimenter l’ensemble des secteurs industriels. Les innovations qui accompagnent les transformations industrielles nécessitent presque toujours des savoirs et savoirfaire dans le domaine des matériaux pour leurs réalisations concrètes. Les solutions proposées sont souvent complexes, faites d’assemblages multi-matériaux. Ces solutions doivent inclure un cahier des charges exigeant, incluant des procédés de production efficaces, des fonc-

Quel est la nature de vos interactions avec le monde socio-économique ? Ces interactions sont nombreuses et prennent diverses formes : contrats de recherche, prestations sur les plateformes, laboratoires communs ou chaires industrielles. À titre d’exemple, nous pouvons citer la chaire industrielle SmartDigiCat, portée par le laboratoire UCCS en partenariat avec l’Institut Chevreul, et en coopération avec les industriels Solvay et Horiba. Cette chaire a pour objectif de contribuer au développement de procédés catalytiques plus écologiques et plus fiables. Les développements visés sont permis en partie par la plateforme technologique REALCAT qui assure l’acquisition de données expérimentales par criblage haut débit et par des spécialistes de l’intelligence artificielle et du traitement de données massives (collaboration avec le laboratoire CRIStAL et Inria). Cette opération correspond donc à un défi à la fois scientifique et technologique, avec pour ambition de faire des avancées significatives dans ce nouveau domaine de la catalyse digitale.

Bâtiment de l’institut Chevreul / Institut Chevreul building
© Institut Chevreul

Institut Chevreul

Chemistry and materials at the crossroads of transitions

Can you tell us about the role of the Institut Chevreul?

The Institut Chevreul is a research federation that brings together 3 laboratories working in the field of chemistry and materials. These laboratories are the UCCS, the UMET and the LASIRE, all located on the University of Lille’s Cité Scientifique site. The Institute has three major ambitions: to develop and strengthen the research platforms, particularly when they are shared by several laboratories; to intensify technological itineraries and increase interfaces with the socio-economic world through the development of technological platforms that are widely open to companies; and to maintain the highest level of equipment at the advanced characterisation platform on the Lille site, which brings together an exceptional diversity and wealth of techniques.

What have been the major recent changes in the scope of the Institut Chevreul?

The recent period, with a pivotal point around 2020, has seen a profound transformation of the perimeter. We now have a building of almost 3,000 m² that houses most of the shared platforms, research platforms shared by several laboratories and areas dedicated to the organisation of seminars, conferences and training courses. This new building gives the Institute a real identity, a fine showcase for our area and our University. We have also radically restructured our materials characterisation activities. This equipment is now housed

within the advanced characterisation platform, which has invested around €40m in cutting-edge equipment. This national platform has become a very powerful tool for probing the structural and chemical characteristics of materials. Over the same period, we have also set up a new platform comprising several technology clusters with targeted applications (high throughput screening dedicated to catalysis, polymer recycling, formulation application sciences, etc.). Finally, we have set up two departments, one for scientific mediation and the other for technology transfer and development.

What is the Institute’s major structuring project?

The biggest current project is CHEMACT (Chemistry and Materials at the Crossroads of Transitions), which is part of the 2021-2027 State-Region Plan Contract. The materials and products of chemistry, which are omnipresent in our society, represent the elementary building blocks that supply all industrial sectors. The innovations that accompany industrial transformation almost always require knowledge and know-how in the field of materials for their practical implementation. The solutions proposed are often complex, made up of multi-material assemblies. These solutions must include demanding specifications, including efficient production processes, functionalities and performance in response to needs, and present solutions for recycling or reuse. Within this general framework, our project proposes to contribute to the development of sustainable solutions for the development and deployment of new materials with targeted functionalities, performance and recyclability.

What is the nature of your interaction with the socio-economic world?

These interactions are numerous and take various forms: research contracts, services on platforms, joint laboratories or industrial chairs. One example is the SmartDigiCat industrial chair, held by the UCCS laboratory in partnership with the Institut Chevreul, and in cooperation with Solvay and Horiba. The aim of this chair is to contribute to the development of more ecological and reliable catalytic processes. The targeted developments are made possible in part by the REALCAT technology platform, which ensures the acquisition of experimental data using high-throughput screening, and by specialists in artificial intelligence and the processing of massive data (in collaboration with the CRIStAL laboratory and Inria). This project therefore represents both a scientific and technological challenge, with the ambition of making significant advances in this new field of digital catalysis.

Institut Chevreul Cité scientifique Avenue Paul Langevin F-59655 Villeneuve-d’Asq

Tél. : +33 (0)20 05 87 23

E-mail : institut.chevreul@univ-lille.fr

https://chevreul.univ-lille.fr/

REALCAT Division / Pôle REALCAT

Laboratoire de Physique des Lasers, Atomes et Molécules - PhLAM

L’interaction lumière-matière au service de grands défis sociétaux

Unité Mixte de Recherche (UMR 8523 - Physique des Lasers, Atomes et Molécules) sous la tutelle du CNRS et de l’Université de Lille, le PhLAM perpétue une tradition lilloise de plus de 60 ans dans l’étude des interactions lumière-matière. Ses plus de 170 membres maintiennent un équilibre subtil entre recherche fondamentale et recherche appliquée dans une optique d’interdisciplinarité.

I mpliqué dans plus de 60 projets de recherche et valorisation, le PhLAM est structuré en cinq équipes de recherche (Photonique, Systèmes Quantiques, Dynamique des Systèmes Complexes, Physique Moléculaire aux Interfaces, Physico-Chimie Moléculaire Théorique) et dispose de deux plateformes technologiques labellisées par l’Université de Lille : FiberTech Lille et CERLA (Centre d’Etudes et de Recherches Lasers et Applications). Acteur clé de l’Initiative d’Excellence de l’Université de Lille, notamment à travers les projets interdisciplinaires C2EMPI (Complexité dans le monde physique réel et outils mathématiques émergents) et AREA (Aérosols au cœur du système Terre/ Atmosphère), le PhLAM a aussi une forte implication au niveau régional, notamment via trois projets du CPER : WaveTech@HdF - Ondes et Matières pour le « Deep Tech », ECRIN - Environnement Climat - Recherche et Innovation , et TECSANTE - l’innovation technologique au service de la santé de précision aiguë et chronique .

Au niveau national, le PhLAM est aussi membre des comités de pilotage de plus

de 10 GdR (Groupements de Recherche), dont 2 au titre de porteur : ELIOS (effets non-linéaires dans les fibres optiques et en optique intégrée) et IMABIO (imagerie et microscopie pour la biologie). Il participe à plus de 25 projets collaboratifs ANR et à une dizaine de projets France 2030, dont plusieurs PEPR, allant de la recherche des origines, au quantique et aux réseaux de communication du futur, ou l’Equipex+ Add4P - Fabrication additive de verres et composants pour la photonique, en tant que porteur.

Le PhLAM a également une présence forte au niveau européen et international, en publiant chaque année plusieurs dizaines d’articles avec des partenaires de plus de 20 pays (Italie, États-Unis, Allemagne…). Il a reçu un ERC Consolidator Grant pour le projet EmergenTopo (Emergent topology in photon fluids) et participe au projet Quant-ERA MOLAR (MOlecular Lattice Quantum ElectRodynamics), à deux EIC Pathfinder (TWACTerahertz Waveguide Accelerating Cavity et RE-IMAGINE-CROPS - Tomographie par émission de positons multimodale en temps réel et technologie endoscopique multiphotonique pour l’imagerie quantitative réaliste des cultures sur le terrain), à plusieurs autres projets Horizon Europe, comme VISUAL - Une lumière pionnière pour le progrès scientifique et médical ou MATCH (réseau doctoral 2025-2028 sur les applications et technologies des fibres multi-cœurs), tout en concluant un accord-cadre avec le synchrotron DESY en Allemagne.

Le PhLAM valorise aussi son potentiel de recherche grâce à ses nombreux partenariats industriels (Onera, Safran, Thales, Alcatel Submarine Networks, Amplitudes Systèmes…), ses quatre laboratoires de recherche conventionnés avec le CEA (2), Draka Prysmian et Lightcore Technologies (sans oublier un cinquième en construction avec Horiba), la vingtaine de brevets

Méthode innovante alliant nanoparticules d’or et optofluidique, ouvrant de nouvelles perspectives pour des thérapies cellulaires personnalisées / Innovative method combining gold nanoparticles and optofluidics, opening up new prospects for personalised cell therapies

déposés depuis 2018 et les quelques startups créées. Contribuant à 12 des 80 innovations de rupture pour le futur publiées par l’Université de Lille, le PhLAM a une forte participation aux 5 défis scientifiques définis par la Faculté des Sciences et Technologies : transition énergétique et société ; matière pour un monde en transition ; monde du numérique et de la communication ; sciences de l’environnement, planète en évolution ; technologies dynamiques pour les sciences du vivant. Il s’implique aussi dans la création de l’Observatoire régional des Sciences de l’Univers et de l’Institut des Transitions Environnementales et Sociales de l’Université de Lille. Dans un monde en forte évolution, le PhLAM est très actif dans la médiation scientifique, pour porter haut la crédibilité de la parole scientifique dans la société et renforcer l’attractivité de la recherche auprès du jeune public. Si 2023-2024 fut l’Année de la Physique (avec notamment l’invitation à Lille par le PhLAM de la Prix Nobel de Physique 2023, Mme Anne L’Huillier), 2025 sera l’Année Internationale des Sciences et Technologies Quantiques, encore un domaine d’excellence du PhLAM !

Physics of Lasers, Atoms and Molecules - PhLAM Laboratory

Light-matter interaction for multiple applications

A joint research unit (UMR 8523 - Physics of Lasers, Atoms and Molecules) under the supervision of the CNRS and the University of Lille, PhLAM continues a 60-year tradition in the study of lightmatter interactions. Its 170-plus members maintain a subtle balance between fundamental and applied research with a view to interdisciplinarity.

Involved in more than 60 R&D projects, PhLAM is structured into five research teams (Photonics, Quantum Systems, Dynamics of Complex Systems, Molecular Physics at Interfaces, Theoretical Molecular Physics and Chemistry) and has two technology platforms accredited by the University of Lille: FiberTech Lille and CERLA (Centre d’Etudes et de Recherches Lasers et Applications). A major player in the University of Lille’s Initiative of Excellence (via, for example, the Cross-Disciplinary Projects C2EMPIComplexity in the Real Physical World and Emerging Mathematical Tools and AREAAerosols at the Heart of the Earth/Atmosphere System), PhLAM is also heavily involved at the regional level, notably via three CPER projects: WaveTech@HdFWaves and Matter for Deep Tech , ECRINEnvironment Climate - Research and Innovation, and TECSANTE - technological innovation for acute and chronic precision healthcare

nication networks of the future, and the Equipex+ Add4P - Additive manufacturing of glasses and components for photonics, as the project leader.

At the national level, PhLAM is also a member of the steering committees for more than 10 GdRs (Research Groups), including 2 where it serves as leader: ELIOS (non-linear effects in optical fibres and integrated optics) and IMABIO (imaging and microscopy for biology). PhLAM is involved in more than 25 ANR collaborative projects and around ten France 2030 projects, including several PEPRs, ranging from research into the origins to quantum optics or commu-

PhLAM also has a strong presence at the European and international levels, publishing dozens of articles each year in collaboration with partners from more than 20 countries, including Italy, USA, Germany etc. It has received an ERC Consolidator Grant for the EmergenTopo project (Emergent topology in photon fluids) and is taking part in the Quant-ERA MOLAR project (MOlecular Lattice Quantum ElectRodynamics), two EIC Pathfinder projects (TWAC - Terahertz Waveguide Accelerating Cavity and RE-IMAGINE-CROPSReal-time multimodal positron emission tomography and multiphoton endoscopic technology for realistic quantitative imaging of crops in the field) , several other Horizon Europe projects, such as VISUAL - A pioneering light for scientific and medical progress or MATCH (2025-2028 doctoral network on multicore fibre applications and technologies), while concluding a framework agreement with the DESY synchrotron in Germany.

PhLAM is also making the most of its research potential thanks to its many industrial partnerships (Onera, Safran, Thales, Alcatel Submarine Networks, Amplitudes Systèmes, etc.), its four joint research laboratories with the CEA (2),

Draka Prysmian and Lightcore Technologies (not forgetting a fifth under construction with Horiba), the twenty or so patents filed since 2018 and the several start-ups created. Contributing to 12 of the 80 breakthrough innovations for the future published by the University of Lille, PhLAM is heavily involved in the 5 scientific challenges defined by the Faculty of Science and Technology: energy transition and society; materials for a world in transition; the digital and communication world; environmental sciences, a changing planet; dynamic technologies for life sciences. It is also involved in the creation of the Observatoire régional des Sciences de l’Univers and the Institut des Transitions Environnementales et Sociales at the University of Lille. In a fast-changing world, PhLAM is very active in scientific outreach, aiming to promote the credibility of science in society and to make research more appealing to young people. If 2023-2024 was the Year of Physics, highlighted by PhLAM’s invitation of Prof. Anne L’Huillier (2023 Physics Nobel Prize), 2025 will be the International Year of Quantum Sciences and Technologies, another of PhLAM’s fields of excellence!

Laboratoire PhLAM

Bâtiment P5 campus Cité Scientifique 2, avenue Jean Perrin F-59655 Villeneuve d’Ascq cedex

Tél. : +33 (0)3 20 33 60 37

E-mail : phlam-contact@univ-lille.fr https://phlam.univ-lille.fr/

Molecular-scale modelling of a secondary organic aerosol / Modélisation à l’échelle moléculaire d’un aérosol organique secondaire
Laser mass spectrometry and advanced statistics for analysing pollutant emissions from internal combustion engines / Spectrométrie de masse laser et statistiques avancées pour l’analyse des émissions polluantes des moteurs à combustion interne
Design and implementation by the Photonics team of specialised optical fibres produced within the FiberTech Lille technology platform / Conception et mise en œuvre par l’équipe Photonique de fibres optiques de spécialité réalisées au sein de la plateforme technologique FiberTech Lille

Se déplacer, produire et consommer autrement en Hauts-de-France

Mobilités, énergie, produits aquatiques : dans ces trois secteurs, l’heure est à l’innovation et la valorisation. Le tout en phase avec les exigences de durabilité, de fiabilité et d’adaptabilité pour faire face aux transitions en cours. Passage en revue de quelques-uns des acteurs régionaux.

Les Hauts-de-France sont réputés pour leur expertise dans le domaine du transport terrestre. Et pour cause : ils représentent la 1ère région française pour les industries ferroviaire (avec 40 % de l’activité nationale) et automobile (avec la moitié de la production européenne de véhicules automobiles et 2/3 des constructeurs européens situés dans un rayon de 600 km autour des Hauts-de-France). La Région Hauts-de-France investit 700 M€ aux côtés de l’État pour développer les projets favorisant les mobilités dans un esprit de transition énergétique. Appuyer fortement le ferroviaire, soutenir et développer les mobilités douces et décarbonées : c’est dans cette optique que la Région a signé en novembre 2023 un protocole d’accord concernant l’intégration du volet mobilités 2023-2027 au Contrat de plan État Région (CPER) 2021-2027. Sont intégrés à ce volet mobilités des projets (Service Express Régional Métropolitain de l’Etoile Ferroviaire de Lille, Canal Seine-NordEurope, nouveau terminal containers…) mobilisant des partenariats entre l’État, la Région, les autres collectivités territoriales signataires du CPER ainsi que les opérateurs (5 Départements, Amiens Métropole, MEL, Grand port maritime de Dunkerque, Voies navigables de France, SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions).1

Dans le même esprit, i-TRANS, le pôle de compétitivité des mobilités décarbonées et connectées, vise à développer par l’innovation collaborative la compétitivité des entreprises comme moteur de croissance et d’emplois. Il mobilise grands groupes, ETI, PME et laboratoires autour de projets R&D&I dans les secteurs du ferroviaire, de l’automobile, de l’aéronautique et de l’industrie du futur. L’association éponyme pilote par ailleurs les

programmes i-FRET et i-VIATIC. Les services du pôle englobent l’accompagnement complet et sur mesure des projets relatifs aux transports, à la mobilité et à la logistique, le réseau, la veille et l’international. En outre, i-TRANS s’appuie sur une feuille de route thématique qui se traduit par une animation sous forme de 3 clubs d’intérêts (nouveaux matériaux, électromobilités, maintenance prédictive), irrigués par des clés technologiques transverses telles que l’IA. i-TRANS s’implique aussi dans trois partenariats collectifs régionaux : la filière Automobile et mobilités, Aér’Hauts-de-France pour l’aéronautique et le comité stratégique de la filière Industries électroniques.2

L’innovation au sein de la filière ferroviaire

Depuis 2017, i-TRANS et l’IRT Railenium œuvrent au rapprochement de leurs actions au service de l’innovation au sein de la filière ferroviaire. Leur but est de donner plus de lisibilité et de complémentarité aux actions des deux structures afin de gagner en efficacité dans l’accompagnement de l’innovation. À l’heure actuelle, Railenium totalise 80 projets, 32 thèses, 5 brevets ou applications, 340 publications, 36 M€ de financement du PIA (France 2030 désormais) et 90 collabora-

teurs ETP. Dans le cadre du Conseil d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation de la filière FERroviaire (CORIFER), l’IRT a travaillé avec la FIF (Fédération des Industries Ferroviaires) et ses partenaires pour définir une feuille de route ambitieuse déclinée en 4 thèmes prioritaires : industrie et infrastructure du futur, mobilité inclusive, train zéro carbone et trains intelligents. Mention spéciale à TravelWise : lancé début octobre 2024 et cofinancé par Europe’s Rail Joint Undertaking et SESAR Joint Undertaking, ce projet qui regroupe 38 partenaires issus de 11 pays différents utilisera le partage de données en temps réel pour améliorer la gestion du trafic et rendre le parcours client intermodal.3

Faire avancer les mobilités et transports durables : c’est aussi l’objectif de Transalley, un technopôle d’ambition internationale en connexion directe avec l’Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF) basée à Valenciennes – le Valenciennois représentant 70 % de l’activité ferroviaire régionale avec des chefs de file comme Alstom, l’Agence Ferroviaire Européenne, l’Association des Industries Ferroviaires, le Centre d’Essais Ferroviaires, CERTIFER, etc.4 Porté par l’Association Technopôle du Valenciennois et la SPL Transalley, cet

1 Source : « CPER 2021-2027 : les Hauts-de-France investissent pour le volet mobilités » https://www.hautsdefrance.fr/cper-mobilite-2021-2027/

2 Source : i-TRANS https://i-trans.org/

3 Source : Railenium https://railenium.eu/

4 Source : Valenciennes Métropole, « Des pôles d’excellence. Mobilités innovantes et durables » https://www.valenciennes-metropole.fr/investir-entreprendre/faites-le-choix-duvalenciennois/des-poles-dexcellence/mobilites-innovantes-et-durables/

Le canal Dunkerque-Escaut entre Essars et Béthune / The Dunkerque-Escaut Canal between Essars and Béthune

écosystème de référence accompagne les entreprises dans leurs phases de création (incubateur), de développement (pépinière) et d’accélération de croissance (programme GAMMA).5 Dans ce véritable parc d’innovation, on retrouve des acteurs comme le laboratoire LAMIH (Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines) et l’Institut des mobilités et des transports durables (IMTD), un lieu dédié à toutes les mobilités, à la fois centre de congrès, lieu de découvertes des innovations et centre de ressources pour promouvoir les transports de demain. Une ambition également portée par le pôle d’excellence régional Euralogistic : basé sur la plateforme multimodale Delta 3 à Hénin-Beaumont, il rassemble entreprises et territoires pour développer l’ADN logistique et supply chain en Hauts-de-France.6

Sobriété et efficacité énergétique

Qui dit mobilité durable dit sobriété et efficacité énergétique. C’est tout l’enjeu de la Vallée de la batterie avec des projetsphares comme la Gigafactory de Douvrin, la future usine dans le Douaisis, l’implantation de Verkor à Dunkerque (avec un démarrage de la production de batteries bas-carbone de nouvelle génération prévu pour 2025), et des poids lourds tels que Suez et Eramet, qui ont choisi le Grand Port Maritime de Dunkerque pour installer leur futur complexe industriel de recyclage des batteries de véhicules électriques lithium-ion.7

Pour sa part, Pôlénergie traduit la transition énergétique et la décarbonation en opportunités économiques pour les entreprises et territoires des Hauts-de-France. Plus de 200 entreprises et territoires l’ont rejoint. Pôlénergie structure et anime la filière Energie en Hauts-de-France, tout en accompagnant de nombreux projets, dont le déploiement d’un parc solaire sur toiture en autoconsommation collective (150 000 € de subvention Feder) : ici, l’innovation réside dans un partage de l’énergie entre le porteur du projet et les employés de la structure pour diminuer la facture à l’arrivée.8

5 Source : Source : Transalley https://www.transalley.com/

6 Source : Euralogistic https://www.euralogistic.com/fr/

Et n’oublions pas le pôle MEDEE (Maîtrise Énergétique des Entraînements Électriques) : depuis 2010, il rassemble des entreprises et des académiques autour de projets collaboratifs de R&D&I dans le génie électrique autour de 4 marchés-cibles que sont l’efficacité énergétique des processus industriels, la production d’électricité d’origine renouvelable, les réseaux électriques intelligents et les transports (ferroviaire, aérien, maritime, véhicule électrique). Un dynamisme récompensé par le Palmarès des Entreprises Innovantes 2024 : organisée en décembre 2024 par Hauts-de-France Innovation Développement, la seconde édition de cet événement a notamment récompensé deux adhérents du pôle MEDEE pour leur engagement en faveur de l’innovation collaborative. Il s’agit du CRITT M2A, présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la batterie, et de Batrica, qui se distingue par son service de location de petites batteries rechargées à l’aide de l’énergie photovoltaïque - un service qui favorise l’accès à l’emploi dans des zones isolées.9

L’aquaculture de demain

Valoriser les produits aquatiques : c’est l’ambition de deux acteurs régionaux. Riche de 20 ans d’expérience, le pôle

7 Source : Les Hauts-de-France, la vallée de la batterie https://www.hautsdefrance.fr/categorie/dossiers/ les-hauts-de-france-la-vallee-de-la-batterie/

8 Source : Pôlénergie https://polenergie.org/

9 Source : Pôle MEDEE https://www.pole-medee.com/

10 Source : Pôle Aquimer https://www.poleaquimer.com/

11 Source : PFI Nouvelles Vagues https://www.pfinouvellesvagues.com/

Aquimer accompagne les entreprises dans leurs projets d’innovation et de développement avec le soutien de la Région, de la Communauté d’agglomération du Boulonnais et de la Communauté de communes Grandville Terre & Mer. Il affiche 155 adhérents, 629 partenaires, 136 projets financés ainsi que 284,2 M€ mobilisés.10

Implantée à Boulogne-sur-Mer, première zone de transformation des produits aquatiques en France, la plateforme d’innovation Nouvelles Vagues déploie toutes ses expertises dans le contrôle qualité, la valorisation des produits aquatiques et l’expérimentation aquacole au sein de ses deux départements (laboratoire et technologies / aquaculture). Elle fait la différence avec sa station expérimentale pilote basée à Wimereux, qui reproduit les conditions d’élevage en eau douce, eau de mer et eau saumâtre avec une température comprise entre 10 et 30 °C.11 Une palette de prestations sur mesure et des moyens de pointe pour faire des Hauts-de-France un pionnier de l’aquaculture de demain.

Pisciculture / Fish farm
Les piliers de la 3ème révolution industrielle conceptualisée par Jeremy Rifkin, inspirateur direct de rev3 / The pillars of the 3rd industrial revolution conceptualised by Jeremy Rifkin, the direct inspiration behind rev3

Getting around, producing and consuming differently in Hauts-de-France

Mobility, energy, aquatic products: in these three sectors, the time is ripe for innovation and added value. All in line with the need for sustainability, reliability and adaptability in the face of ongoing change. Here’s a look at some of the regional players.

The Hauts-de-France region is renowned for its expertise in the land transport sector. And with good reason: it is France’s leading region for the rail (with 40% of national activity) and automotive (with half of European car production and 2/3 of European manufacturers located within a 600km radius of Hauts-de-France) industries. The Hautsde-France Region is investing €700m alongside the State to develop projects that promote mobility in a spirit of energy transition. In November 2023, the Region signed a memorandum of understanding concerning the integration of the 2023-2027 mobility section into the 2021-2027 State-Region Planning Contract (CPER). This mobility section includes projects such as the Etoile Ferroviaire de Lille Metropolitan Regional Express Service, the Seine-Nord-Europe Canal and a new container terminal, all of which involve partnerships between the State, the Region, the other local authorities that are signatories to the CPER and the operators (5 départements, Amiens Métropole, MEL, Grand Port Maritime de Dunkerque, Voies Navigables de France, SNCF Réseau and SNCF Gares & Connexions).

In the same spirit, i-TRANS, the competitiveness cluster for low-carbon and connected mobility, aims to develop the competitiveness of businesses through collaborative innovation as a driver of growth and jobs. It mobilises major groups, SMEs and laboratories around R&D&I projects in the rail, automotive, aeronautics and industry of the future sectors. The eponymous association also runs the i-FRET and i-VIATIC programmes. The cluster’s services include comprehensive, tailor-made support for transport, mobility and logistics projects, network-

ing, monitoring and international activities. In addition, i-TRANS relies on a thematic roadmap which is backed by of 3 interest clubs (new materials, electromobility, predictive maintenance), irrigated by cross-cutting, key technologies such as AI. i-TRANS is also involved in three collective regional partnerships: the Automotive and Mobility sector, Aér’Hauts-de-France for aeronautics and the Electronic Industries sector strategic committee.

Innovation within the rail industry

Since 2017, i-TRANS and IRT Railenium have been working together to promote innovation in the rail industry. Their aim is to make the actions of the two organisations clearer and more complementary, so as to be more effective in supporting innovation. Railenium currently has 80 projects, 32 theses, 5 patents or applications, 340 publications, €36 million in funding from the PIA (now France 2030) and

90 FTE employees. As part of the Railway Industry Research and Innovation Steering Committee (CORIFER), the IRT has worked with the FIF (Fédération des Industries Ferroviaires) and its partners to define an ambitious roadmap based on 4 priority themes: industry and infrastructure of the future, inclusive mobility, zero-carbon trains and intelligent trains. A special mention goes to TravelWise: launched at the beginning of October 2024 and co-financed by Europe’s Rail Joint Undertaking and SESAR Joint Undertaking, this project, which brings together 38 partners from 11 different countries, will use real-time data sharing to improve traffic management and make the customer journey intermodal.

Advancing sustainable mobility and transport: that’s also the aim of Transalley, a technology park with international ambitions directly linked to the Hauts-deFrance Polytechnic University (UPHF) based in Valenciennes - the Valenciennois region accounts for 70% of the region’s rail activity, with leaders such as Alstom, the European Railway Agency, the Association des Industries Ferroviaires, the Centre d’Essais Ferroviaires, CERTIFER,

Crossing of two SNCF goods trains / Croisement de deux trains de frêt SNCF

etc. Supported by the Association Technopôle du Valenciennois and SPL Transalley, this benchmark ecosystem assists companies in their start-up (incubator), development (nursery) and growth acceleration (GAMMA programme) phases. This veritable innovation park includes players such as the LAMIH laboratory (Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines) and the Institut des Mobilités et des Transports Durables (IMTD), a facility dedicated to all forms of mobility, which is a conference centre, an innovation discovery centre and a resource centre for promoting the transport of the future. This ambition is also supported by the Euralogistic regional centre of excellence: based on the Delta 3 multimodal platform in Hénin-Beaumont, it brings together companies and territories to develop the logistics and supply chain DNA in Hauts-de-France.

Sobriety and energy efficiency

Sustainable mobility means energy sobriety and efficiency. This is what Battery Valley is all about, with flagship projects such as the Gigafactory in Douvrin, the future factory in the Douais region, Verkor’s move to Dunkirk (with production of new-generation low-carbon batteries scheduled to start in 2025), and heavyweights such as Suez and Eramet, who have chosen the Grand Port Maritime de Dunkerque as the location for their future industrial complex for recycling lithium-ion electric vehicle batteries.

For its part, Pôlénergie is translating the energy transition and decarbonisation into

economic opportunities for businesses and territories in the Hauts-de-France region. More than 200 companies and local authorities have joined Pôlénergie, which structures and coordinates the energy sector in Hauts-de-France, while supporting a number of projects, including the deployment of a collective self-consumption rooftop solar farm (€150,000 ERDF grant): here, the innovation lies in the sharing of energy between the project owner and the company’s employees to reduce the final bill.

And let’s not forget the MEDEE (Maîtrise Énergétique des Entraînements Électriques) cluster: since 2010, it has brought together companies and academics to work on collaborative R&D&I projects in electrical engineering, focusing on 4 target markets: energy efficiency of industrial processes, renewable electricity production, smart electricity grids and transport (rail, air, sea, electric vehicles). This dynamism was rewarded by the Palmarès des Entreprises Innovantes 2024: organised in December 2024 by Hauts-deFrance Innovation Développement, the second edition of this event notably rewarded two members of the MEDEE cluster for their commitment to collaborative innovation, i.e. the CRITT M2A, which is present across the entire battery

value chain, and Batrica, which stands out for its rental service for small batteries recharged using photovoltaic energy - a service that promotes access to employment in isolated areas.

The aquaculture of tomorrow

Enhancing the value of aquatic products: that’s the ambition of two regional players. With 20 years’ experience behind it, the Aquimer cluster helps companies with their innovation and development projects, with the support of the Region, the Communauté d’agglomération du Boulonnais and the Communauté de communes Grandville Terre & Mer. It has 155 members, 629 partners, 136 projects funded and €284.2m mobilised.

Based in Boulogne-sur-Mer, France’s leading aquatic product processing area, the Nouvelles Vagues innovation platform deploys all its expertise in quality control, aquatic product development and aquaculture experimentation within its two departments (laboratory and technologies/aquaculture). It makes its mark with its pilot experimental station based in Wimereux, which reproduces freshwater, seawater and brackish water rearing conditions at temperatures of between 10 and 30°C. A range of customised services and cutting-edge resources to make Hauts-de-France a pioneer in the aquaculture of tomorrow.

Cross-section of a car battery with its 6 cells connected in series and its lead plates / Vue en coupe d’une batterie de voiture avec ses 6 cellules reliées en série et ses plaques de plomb
Close-up of photovoltaic module / Module photovoltaïque vu de près
Car battery charger / Chargeur de batteries auto

Laboratoire d’Optique Atmosphérique - LOA

Observer et modéliser les propriétés de l’atmosphère

Créé en 1962, le LOA (UMR 8518 CNRS - Université de Lille) a développé un savoir-faire complet en physique de l’atmosphère, de la modélisation à l’observation locale, régionale et globale. Il s’appuie sur la définition d’instruments innovants et l’analyse de données via le traitement et l’inversion des mesures, offrant un suivi atmosphérique sur de longues périodes (30 ans). Les applications portent sur les études liées au climat, à la météorologie, à la qualité de l’air et à leurs impacts (santé, évènements extrêmes, etc.).

Fort de 65 personnes, le LOA est structuré en deux équipes de recherche : l’une sur les aérosols et les gaz, l’autre sur les nuages et leurs interactions avec le rayonnement, complétées par un axe transverse sur les interactions entre aérosols et nuages (un facteur d’incertitude élevé pour la prévision climatique). Ces recherches s’appuient notamment sur le site d’observation instrumenté ATOLL (Atmospheric Observation at LiLle), labellisé par le CNRS-INSU depuis 2024, et un service transversal de soutien technique (instrumentation optique, électronique et mécanique, informatique et traitement des données).

L’équipe « interactions aérosols rayonnement » (IAR) étudie deux grandes thématiques : mesures / caractérisation des aérosols et de leurs gaz précurseurs (méthodologie et innovation) et cycle de vie, variabilité et impact des aérosols. Son expertise est mise à profit dans des projets européens tels que ACTRIS (caractérisation des aérosols par la télédétection ou mesures in situ pour l’étude de la qualité de l’air) ou Panorama (interactions aérosols-nuages). L’équipe pilote des Services Nationaux d’Observation pour les aérosols (SNO PHOTONS) et le rayonnement UV (SNO NDACC), qui s’intègrent dans des réseaux internationaux d’observation. De plus, l’équipe IAR a développé des compétences en télédétection active par mesures Lidar et contribue aux capteurs spatiaux français (CNES) de nouvelle génération qui seront lancés en 2025 :

IASI-NG (interféromètre atmosphérique de sondage dans l’infrarouge) et Microcarb, qui permettra pour la première fois de réaliser des études d’émissions des gaz à effet de serre à l’échelle des villes. L’équipe IAR participe aussi au projet du CPER ECRIN, à l’Equipex+ Obs4Clim et au CDP AREA, une initiative d’excellence de l’Université de Lille sur les aérosols. Elle a des liens étroits avec GRASP, société lilloise émanant du LOA, et la société CIMEL (Paris) avec laquelle le laboratoire commun AGORA a été créé.

L’équipe « interactions rayonnement nuages » (IRN) se consacre à trois thèmes de recherche : transfert radiatif et applications ; exploitation et développement de la télédétection pour caractériser les nuages, la vapeur d’eau et l’effet radiatif ; étude des processus nuageux de l’échelle locale à l’échelle globale. Très impliquée dans les missions spatiales du CNES, de l’ESA et d’EUMETSAT, elle contribue par ses travaux à l’élaboration et l’exploitation scientifique de l’instrument 3MI (Multi vue, Multispectral et Multi polarisé) sur les satellites d’EUMETSAT (2025). Un prototype aéroporté de 3MI, nommé OSIRIS (Observing System Including PolaRisation in the Solar Infrared Spectrum), a été développé au LOA. L’équipe IRN participe à de nombreux projets sur le transfert radiatif (modélisation de la propagation du rayonnement dans l’atmosphère) et développe des méthodes d’inversion pour déduire les paramètres géophysiques des mesures.

Avec ses nombreuses collaborations régionales (AERIS/ICARE, IMT NE à Douai, LPCA, PC2A, LASIRE…) et le soutien de la Région Hauts-de-France, le LOA est prêt à relever d’importants défis de recherche : les interactions entre aérosols et nuages, l’intégration de l’IA et du machine learning pour améliorer l’analyse de données massives, l’utilisation de machines quantiques pour optimiser les calculs de modélisation, sans oublier les îlots de chaleur urbain, la ressource solaire (avec l’entreprise lilloise HYGEOS) et l’interdisciplinarité (avec la santé et les SHS notamment). Le LOA s’engage aussi dans la création de l’ITES (Institut des transitions environnementales et sociales) de l’Université de Lille et le montage d’un OSU (Observatoire des Sciences de l’Univers) du CNRS/INSU dans les Hauts-de-France. Enfin, le LOA organise des opérations de mesures de terrain avec des avions et divers véhicules (campagne AERO-HdF en 2023 pour l’étude des aérosols en région Hauts-deFrance) et s’implique volontiers dans des actions de science participative.

Célébration des 60 ans du LOA en septembre 2022 / Celebrating 60 years of LOA in September 2022
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Atmospheric Optics Laboratory - LOA

Observing and modelling the properties of the atmosphere

Created in 1962, the LOA (UMR 8518 CNRS - University of Lille) has developed comprehensive expertise in atmospheric physics, from modelling to local, regional and global observation. It is based on the definition of innovative instruments and the analysis of data via the processing and inversion of measurements, offering atmospheric monitoring over long periods (30 years). Applications include studies of climate, meteorology, air quality and their impacts (health, extreme events, etc.).

With a staff of 65, the LOA is structured into two research teams: one focusing on aerosols and gases, the other on clouds and their interactions with radiation, complemented by a cross-disciplinary team focusing on the interactions between aerosols and clouds (a high uncertainty factor for climate forecasting). This research relies in particular on the ATOLL (Atmospheric Observation at LiLle) instrumented observation site, accredited by the CNRS-INSU since 2024, and a cross-disciplinary technical support service (optical, electronic and mechanical instrumentation, IT and data processing).

view of the PARASOL satellite, which carried the POLDER instrument (from 2004 to 2013) designed at LOA and whose legacy can be found in 3MI / Vue d’artiste du satellite PARASOL, sur lequel a été embarqué l’instrument POLDER (de 2004 à 2013) conçu au LOA et dont l’héritage se retrouve dans 3MI © LOA © CNES

© AERIS/ICARE

The ‘aerosol-radiation interactions’ (IAR) team studies two major themes: measurement/characterisation of aerosols and their precursor gases (methodology and innovation) and the life cycle, variability and impact of aerosols. Its expertise is put to good use in European projects such as ACTRIS (characterisation of aerosols using remote sensing or in situ measurements to study air quality) and Panorama (aerosol-cloud interactions). The team pilots National Observation Services for aerosols (SNO PHOTONS) and UV radiation (SNO NDACC), which are integrated into international observation networks. In addition, the IAR team has developed skills in active remote sensing using Lidar measure-

Osiris instrument (right) installed on a steerable mount (designed at LOA), in front of an integrating sphere (stable and uniform light source) for fine characterisation of the instrument / Instrument Osiris (à droite) installé sur une monture orientable (conçue au LOA), devant une sphère intégratrice (source lumineuse stable et uniforme) pour la caractérisation fine de l’instrument

ments and is contributing to the new-generation French space sensors (CNES) due to be launched in 2025: IASI-NG (infrared atmospheric sounding interferometer) and Microcarb, which will make it possible for the first time to carry out studies of greenhouse gas emissions on the scale of cities. The IAR team is also involved in the ECRIN CPER project, the Equipex+ Obs4Clim and the CDP AREA, an initiative of excellence on aerosols at the University of Lille. It has close links with GRASP, a Lille-based company spun off from LOA, and CIMEL (Paris), with which the AGORA joint laboratory has been set up.

Aerosol map obtained from measurements taken by the POLDER sensor (whose legacy can be found in 3MI) on PARASOL (September-October-November 2006) / Carte des aérosols obtenue à partir des mesures du capteur POLDER (dont l’héritage se retrouve dans 3MI) sur PARASOL (septembre-octobre-novembre 2006)

The ‘cloud radiation interactions’ team (IRN) focuses on three research themes: radiative transfer and applications; the use and development of remote sensing to characterise clouds, water vapour and the radiative effect; and the study of cloud processes from local to global scales. It is heavily involved in CNES, ESA and EUMETSAT space missions, and its work is contributing to the development and scientific exploitation of the 3MI (Multi-

view, Multi-spectral and Multi-polarised) instrument on EUMETSAT satellites (2025). An airborne prototype of 3MI, called OSIRIS (Observing System Including PolaRisation in the Solar Infrared Spectrum), was developed at LOA. The IRN team is involved in numerous projects on radiative transfer (modelling the propagation of radiation in the atmosphere) and is developing inversion methods to deduce geophysical parameters from measurements.

With its many regional collaborations (AERIS/ICARE, IMT NE in Douai, LPCA, PC2A, LASIRE, etc.) and the support of the Hauts-de-France Region, LOA is ready to take on major research challenges: interactions between aerosols and clouds, the integration of AI and machine learning to improve the analysis of massive data, the use of quantum machines to optimise modelling calculations, not forgetting urban heat islands, solar resources (with the Lille-based company HYGEOS) and interdisciplinarity (with health and social and human sciences in particular). LOA is also involved in the creation of the ITES (Institute of Environmental and Social Transitions) at the University of Lille and the setting up of a CNRS/INSU OSU (Observatory of the Sciences of the Universe) in the Hauts-de-France region. Finally, the LOA organises field measurement operations using aircraft and various vehicles (the AERO-HdF campaign in 2023 to study aerosols in the Hauts-deFrance region) and is willingly involved in participatory science initiatives.

Laboratoire d’Optique Atmosphérique - LOA UMR 8518

Faculté des Sciences et Technologiesdépartement de physique - Bâtiment P5 Université de Lille F-59655 Villeneuve d’Ascq Cedex

E-mail : loa-secretariat@univ-lille.fr https://www.loa.univ-lille.fr/

Artist’s

AERIS/ICARE Data and Services Centre

Les données au service de la recherche sur l’atmosphère

Unité d’appui à la recherche créée en 2003 par le CNES, le CNRS et l’Université de Lille avec le soutien financier de la Région Hauts-de-France, ICARE est un centre de données et de services autour de l’observation de l’atmosphère et de l’étude des aérosols, des nuages, du rayonnement et du cycle de l’eau.

ICARE s’appuie sur une équipe de 16 personnes qui fait partie du pôle national AERIS aux côtés de trois autres centres de données basés à Paris, Toulouse et Lannion. Dans son catalogue figurent 1 600 produits (imagerie, données LiDAR…) auxquels s’ajoutent 208 millions de fichiers archivés. Cela représente 9 pétaoctets de données disponibles en ligne, sans compter les 350 produits récupérés chaque jour (1,5 téraoctet) en provenance de la NASA, la JAXA et EUMETSAT. ICARE utilise en outre des algorithmes pour produire 400 giga-octets de données aval par jour pour 4 820 utilisateurs dans le monde.

Parmi les produits les plus utilisés, un algorithme de couplage de données radar et LiDAR mis au point dans le cadre de CALIPSO, une mission franco-américaine pour laquelle le CNES avait mandaté ICARE pour être un miroir de l’archive NASA. Cet algorithme va être exploité pour la mission EarthCARE (Earth Clouds, Aerosols and Radiation Explorer), un satellite nippo-européen lancé en avril 2024. Depuis 2012 sont également proposées des mesures au sol. Acquises sur plusieurs sites très équipés tels que la plateforme ATOLL à l’Université de Lille, le Pic du Midi, le SIRTA, le Puy de Dôme ainsi que l’Île de la Réunion entre autres, elles sont centralisées, normalisées et transmises à l’infrastructure européenne de recherche ACTRIS-ERIC

pour les rendre comparables et leur permettre de valider des mesures satellites, alimenter des modèles…

ICARE est aussi l’un des huit centres principaux de l’infrastructure nationale de recherche Data Terra pour le système Terre qui vise à faciliter la recherche et le croisement des données. Data Terra développe aussi des environnements virtuels de recherche : un navigateur web permet la recherche, la visualisation et l’analyse de données grâce à des interfaces dédiées, masquant l’accès à des infrastructures informatiques lourdes. C’est le cas du projet VolcPlume, une plateforme de visualisation et d’analyse de données conjointes sol et satellites pour le suivi des éruptions volcaniques dans l’atmosphère. Une expertise valorisée par le projet européen FAIR-EASE, qui intègre des données de géophysique pour suivre les déformations du sol pendant une éruption volcanique. Cette plateforme est appelée à s’étendre encore en intégrant des données océan, pour étudier par exemple les interactions entre les dépôts volcaniques qui viennent alimenter le phytoplancton océanique.

ICARE s’investit actuellement dans MicroCarb, une mission du CNES de monitoring du CO2 dans l’atmosphère dont le lancement est prévu pour 2025 : il sera l’unique centre de diffusion des données. Il se prépare aussi pour une mission spatiale à horizon 2029. Baptisée AOS (Atmospheric

Observating System), elle mobilise le CNES, la NASA, la JAXA et CSA et s’appuie sur des équipements lourds dont C²OMODO (Convective Core Observations through MicrOwave Derivatives in the trOpics) : capitalisant sur le savoir-faire d’une précédente mission franco-indienne Megha-Tropiques sur le cycle des moussons, il assurera le suivi des systèmes nuageux convectifs et des précipitations. Mais ICARE est tout aussi engagé à l’échelle régionale : il participe activement à deux projets du CPER 2021-2027, ECRIN (sur l’environnement, la qualité de l’air et la santé) et CornelIA (pour le développement d’un algorithme de traitement des données générées par ECRIN), tout en servant de support informatique au groupement régional d’experts pour le climat (GREC), une interface entre les collectivités locales et la communauté de la recherche.

Pour ICARE, les enjeux majeurs incluent les interactions entre la qualité de l’air et la santé, le développement d’environnements virtuels de recherche pour mieux valoriser des données encore sous-exploitées et les arbitrages délicats à opérer à l’heure où les volumes de données et les coûts des infrastructures de stockage explosent. D’autres défis concernent le couplage des infrastructures nationales et européennes (en lien avec l’EquipEx+ GAIA Data), la documentation et la description des données produites en open data, la cybersécurité et le risque de fake news par le détournement ou l’erreur d’interprétation des open data. Une volonté de pédagogie bienvenue !

Une éruption volcanique a débuté le 10 juillet 2023 sur la péninsule de Reykjanes en Islande / A volcanic eruption started on July 10, 2023 on the Reykjanes Peninsula in Iceland.

AERIS/ICARE Data and Services Centre Data for atmospheric research

A research support unit set up in 2003 by CNES, CNRS and the University of Lille, with financial support from the Hauts-deFrance Region, ICARE is a data and services centre focusing on atmospheric observation and the study of aerosols, clouds, radiation and the water cycle.

ICARE relies on a team of 16 people who are part of the national AERIS cluster alongside three other data centres based in Paris, Toulouse and Lannion. Its catalogue includes 1,600 products (imagery, LiDAR data, etc.) plus 208 million archived files. This represents 9 petabytes of data available online, not including the 350 products retrieved every day (1.5 terabytes) from NASA, JAXA and EUMETSAT. ICARE also uses algorithms to produce 400 gigabytes of downstream data per day for 4,820 users worldwide.

Among the most widely used products is an algorithm for coupling radar and LiDAR data developed as part of CALIPSO, a Franco-American mission for which CNES commissioned ICARE to mirror the NASA archive. This algorithm will be used for the EarthCARE (Earth Clouds, Aerosols and Radiation Explorer) mission, a Japanese-European satellite which was launched in April 2024. Ground-based measurements have also been available since 2012. Acquired at several well-equipped sites, including the ATOLL platform at the University of Lille, the Pic du Midi, SIRTA, Puy de Dôme and Reunion Island, they are centralised, standardised and transmitted to the European research infrastructure ACTRIS-ERIC to make them comparable and enable them to validate satellite measurements and feed models, etc.

ICARE is also one of the eight main centres of the Data Terra national research infrastructure for the Earth system, which aims to facilitate research and the cross-referencing of data. Data Terra is also developing virtual research environments: a web browser enables data to be searched, displayed and analysed using dedicated interfaces, masking the need for access to heavy IT infrastructures. This is the case with the VolcPlume project, a platform for displaying and analysing joint ground and satellite data to monitor volcanic eruptions in the atmosphere. This expertise is being leveraged by the European FAIR-EASE project, which integrates geophysical data

© AERIS/ICARE

to monitor ground deformation during a volcanic eruption. This platform is set to be extended still further by integrating ocean data, to study, for example, the interactions between volcanic deposits that feed oceanic phytoplankton.

ICARE is currently involved in MicroCarb, a CNES mission to monitor CO2 in the atmosphere, scheduled for launch in 2025: it will be the sole data dissemination centre. It is also preparing for a space mission in 2029. Called AOS (Atmospheric Observing System), it will involve CNES, NASA, JAXA and CSA, and will rely on heavy equipment including C²OMODO (Convective Core Observations through MicrOwave Derivatives in the trOpics): capitalising on the know-how of a previous Franco-Indian mission, Megha-Tropiques, on the monsoon cycle, it will monitor convective cloud systems and precipitation. But ICARE is just as committed on a regional scale: it is actively involved in two projects under the 2021-2027 CPER, ECRIN (on the environment, air quality and health) and CornelIA (for the development of an algorithm to process the data generated by ECRIN), as well as providing IT support for the Groupement Régional d’Experts pour le Climat (GREC), an interface between local authorities and the research community.

For ICARE, the major issues include the interactions between air quality and health, the development of virtual research environments to make better use of data that is still under-exploited, and the delicate choices to be made at a time when data volumes and storage infrastructure costs are exploding. Other challenges include linking national and European infrastructures (in conjunction with EquipEx+ GAIA Data), the documentation and description of data produced in open data, cybersecurity and the risk of fake news through the misuse or misinterpretation of open data. A welcome commitment to education!

Centre de Données et Services AERIS/ICAREUAR 2877

Université de Lille - Cité Scientifique Bâtiment M3 extension - Bureau 230 Avenue Carl Gauss

F-59650 Villeneuve d’Ascq

Tél. : +33 (0)3 62 26 89 06

E-mail : icare-contact@univ-lille.fr

https://www.icare.univ-lille.fr/

Composite of 5 geostationary satellites (AERUS-GEO) / Composite issu de 5 satellites géostationnaires (AERUS-GEO)

Laboratoire Systèmes Électrotechniques et Environnement - LSEE

Electrical Systems and Environment Laboratory - LSEE

Axé sur l’analyse et la conception de dispositifs électromagnétiques performants, contraints par leurs usages et acceptés dans leur environnement, le LSEE mobilise ses 16 enseignants chercheurs, 15 doctorants et 5 personnels d’appui à la recherche autour de deux thématiques : les machines éco-efficientes et silencieuses et la fiabilité structurelle.

Avec une centaine de publications dans des revues scientifiques sur les 6 dernières années, le LSEE est reconnu pour son expertise dans l’efficacité environnementale des machines électriques tournantes et des transformateurs. À ce titre, il est impliqué dans d’importants projets de recherche régionaux dont le CPER CE2I (Convertisseur d’Energie Intégré, Intelligent) jusqu’en 2022, puis le CPER EE4.0 (Energie Electrique 4.0) en partenariat avec les laboratoires régionaux L2EP, LAMIH, IMT, LTI, Roberval et Avenues. Au niveau

national, le LSEE porte un projet ANR intitulé RedHat (Reliable Electrical machines with very High Torque and power densities), en partenariat avec l’IFPEN, le CRITTM2A et une PME (EREM), mais aussi un LabCom ANR nommé MYEL (Mobility & ReliabilitY Electrical chain Lab) avec le CRITTM2A. À l’échelle européenne enfin, il a apporté son savoir-faire au projet VILB (Varsnish Insulated Laminated Busbar) et au projet InterReg Hi-Eco-Wire qui portait sur l’élaboration d’un fil isolant écologique. Ces travaux font écho à la stratégie régionale Rev3, à l’instar du projet e-MOBI (E-MOBility for Sustainable Economy) soutenu par le Fonds de Transition Juste avec un consortium régional comprenant les sociétés Thyssen Krupp Electrical Steel, MovNtech, Eiffage et FAVI.

Le LSEE peut aussi se prévaloir d’un plateau technique de pointe de 480 m². Il s’étendra bientôt à 1 000 m² avec la mise en place de la plateforme Tech3E dédiée à l’éco-efficacité énergétique, un support expérimental idéal pour relever, sous le prisme de l’économie circulaire et de l’environnement, le défi de l’efficacité énergétique et la performance des machines électriques. Avis aux industriels !

Focused on the analysis and design of high-performance electromagnetic devices, constrained by their uses and accepted in their environment, the LSEE mobilises its 16 lecturer-researchers, 15 PhD students and 5 research support staff around two themes: eco-efficient, silent machines and structural reliability.

With around a hundred publications in scientific journals over the last 6 years, the LSEE is recognised for its expertise in the environmental efficiency of rotating electrical machines and transformers. As such, it is involved in major regional research projects, including the CPER CE2I (Convertisseur d’Energie Intégré, Intelligent) until 2022, then the CPER EE4.0 (Energie Electrique 4.0) in partnership with the regional laboratories L2EP, LAMIH, IMT, LTI, Roberval and Avenues. At national level, LSEE is

leading an ANR project entitled RedHat (Reliable Electrical machines with very High Torque and power densities), in partnership with IFPEN, CRITTM2A and an SME (EREM), as well as an ANR LabCom called MYEL (Mobility & ReliabilitY Electrical chain Lab) with CRITTM2A. Finally, at European level, it has contributed its expertise to the VILB (Varsnish Insulated Laminated Busbar) project and the InterReg Hi-Eco-Wire project, which focused on the development of an ecological insulation wire. These works are in line with the regional Rev3 strategy, as is the e-MOBI (E-MOBility for Sustainable Economy) project supported by the Fonds de Transition Juste with a regional consortium including Thyssen Krupp Electrical Steel, MovNtech, Eiffage, and FAVI companies.

LSEE also has a state-of-the-art 480 m² technical platform. This will soon be extended to 1,000 m² with the creation of the Tech3E platform dedicated to energy eco-efficiency, an ideal experimental platform to address the challenge of energy efficiency and performance of electrical machines through the prism of the circular economy and the environment. Calling all manufacturers!

Laboratoire Systèmes Électrotechniques et Environnement - LSEE

Faculté des Sciences Appliquées

Technoparc Futura - F-62400 Béthune

Tél : +33 (0)3 21 63 72 05 / +33 (0)6 21 28 81 90

E-mail : raphael.romary@univ-artois.fr - http://www.lsee.fr/

© LSEE
© LSEE

rev3 : une dynamique de transformation régionale en Hauts-de-France

Adoptée sous sa forme actualisée lors de la séance plénière du conseil régional du 20 juin 2024, la feuille de route régionale 2022-2027 pour rev3 entérine la mobilisation accélérée de tous les acteurs de la région pour répondre aux défis des transitions énergétique, écologique, économique et sociétale.

Portée dès l’origine (2013) par la Région et par la CCI Hauts-de-France, la démarche rev3 constitue la colonne vertébrale de l’action régionale. Elle réunit les quatre « mondes » que sont le monde économique, le monde des collectivités territoriales et des acteurs publics, le monde de la formation et de la recherche, et le monde des citoyens et de leurs associations. L’accélération décidée en juin dernier se décline en trois objectifs opérationnels : réduire la consommation énergétique d’origine fossile ; augmenter la production d’énergie décarbonée, faciliter leur stockage, optimiser leur distribution, encourager leur utilisation ; préserver les ressources naturelles, optimiser leur mobilisation dans une logique d’économie circulaire et favoriser le stockage du carbone.

Dans cette perspective, cinq orientations interdépendantes sont proposées. La première vise à favoriser les filières d’avenir stratégiques et innovantes (mix énergétique, industrie décarbonée, bâtiment durable, mobilité durable, agriculture, bioéconomie et filière forêt-bois, économie circulaire). La troisième orientation cherche à promouvoir et accompagner des formations et une recherche-innovation pour rev3 au travers de dispositifs tels que le soutien aux opérations de recherche, le développement de coopérations interdisciplinaires et le renforcement des liens entreprises/laboratoires et unités de recherche avec le soutien du réseau unirev3, qui avec ses 33 membres structure les forces de recherche et de formation supérieure autour de la dynamique rev3.1

En matière de recherche, la plateforme Tech3E, un plateau technologique de l’université d’Artois dédié à l’environnement et à l’efficacité énergétique, a pour vocation d’accueillir les entreprises qui souhaitent collaborer avec le Laboratoire des Système Electrotechniques et Environnement (LSEE) ou réaliser des essais sur place. D’une surface de 1 400 m², il comporte un espace FabLab pour l’impression de prototypes par les chercheurs. Par ailleurs, des ateliers innovants sont organisés depuis 2017 par l’université de

Lille en lien avec les pôles de compétitivité afin de mettre en relation entreprises et équipes de recherche au travers de projets d’innovation collaborative. Une quarantaine d’ateliers ont été initiés, et 15 projets de R&D accompagnés avec l’aide des pôles de compétitivité pour un montant total d’environ 1.4 K€ (hors contrats de professionnalisation et sous-traitances), permettant la réalisation de travaux de recherche dédiés au sein des laboratoires académiques.

Autre initiative : Plug in labs (PIL), une plateforme numérique conçue par et pour les établissements de recherche, qui met en relation les entreprises et les structures de recherche pour accélérer les projets d’innovation des premières en bioéconomie, énergie et environnement, chimie et matériaux, robotique, santé, transports et industrie créative.2 Lancé en 2021 par Hauts-de-France Innovation Développement, l’université de Lille et la Région Hauts-de-France en partenariat avec le gouvernement, le PIL rassemble aujourd’hui 190 laboratoires de recherche, 7 pôles de compétitivité, 14 parcs d’innovation labellisés, 10 000

chercheurs, 10 organismes de recherche et 7 universités.3

Et les réalisations ne manquent pas : l’inauguration de l’unité de méthanisation Agri Union Bioénergies le 20 septembre 2024 à Dourges, l’expérimentation d’un système de centrale solaire mobile sur la friche du Mont de Terre, à Lille-Fives, la publication de Décarbo’Tex, le tout nouveau livre blanc qui accompagne la transformation écologique et économique de la filière textile des Hautsde-France… Sans oublier les neuf nouveaux projets structurants annoncés en octobre dernier : ils reçoivent le soutien de la Région Hauts-de-France à hauteur de 886 231 € de subventions par le biais du FRATRI (Fonds régional d’amplification de la Troisième Révolution industrielle). Parmi eux, celui de l’entreprise Cosmolys : spécialisée dans la collecte des déchets liés aux activités de soins, elle souhaite développer une filière de recyclage des déchets du verre médical usagé avec pour objectif de traiter jusqu’à trois tonnes de ces déchets par an. Une expérience pilote qui pourrait s’étendre à l’ensemble du territoire national.4

1 Source : « Feuille de route régionale rev3 », version actualisée, adoptée lors de la séance plénière du conseil régional du 20 juin 2024.

2 Source : https://rev3.hautsdefrance.fr/

3 Source : https://www.pluginlabs-hautsdefrance.fr/

4 Source : « Avec rev3, les Hauts-de-France se transforment », Article publié le 11 / 10 / 2024, https://rev3.hautsdefrance.fr/avec-rev3-les-hauts-de-france-se-transforment/

Un terril à Escaudain, au cœur du bassin minier près de Valenciennes / A slag heap in Escaudain, in the heart of the coalfield near Valenciennes

rev3: a dynamic for regional transformation in Hauts-de-France

Adopted in its updated form at the plenary session of the Regional Council on 20 June 2024, the 2022-2027 regional roadmap for rev3 confirms the accelerated mobilisation of all players in the region to meet the challenges of the energy, ecological, economic and societal transitions.

Supported from the outset (2013) by the Region and the Hauts-de-France CCI, the rev3 approach forms the backbone of regional action. It brings together the four ‘worlds’ of business, local authorities and public players, education and research, and citizens and their associations. The acceleration decided on last June is broken down into three operational objectives: to reduce fossil fuel energy consumption; to increase the production of low-carbon energy, facilitate its storage, optimise its distribution and encourage its use; to preserve natural resources, optimise their use in a circular economy and encourage carbon storage.

With this in mind, five interdependent guidelines are proposed. The first aims to promote strategic and innovative sectors of the future (energy mix, low-carbon industry, sustainable construction, sustainable mobility, agriculture, bioeconomy and forestry/wood, circular economy). The third guideline seeks to promote and support training and research-innovation for rev3 through measures such as support for research operations, the development of interdisciplinary cooperation and the strengthening of links between companies, laboratories and research units with the support of the unirev3 network, which with its 33 members structures the forces of research and higher education around the rev3 dynamic.

In terms of research, the Tech3E platform, a technology platform at the University of Artois dedicated to the environ-

© Jérémy-Günther-Heinz Jähnick

ment and energy efficiency, is designed to welcome companies wishing to collaborate with the Laboratory for Electrical Engineering and the Environment (LSEE) or to carry out on-site tests. With a surface area of 1,400 m², it includes a FabLab area where researchers can print prototypes. In addition, innovative workshops have been organised since 2017 by the University of Lille in conjunction with competitiveness clusters to bring companies and research teams together through collaborative innovation projects. Around 40 workshops have been initiated, and 15 R&D projects supported with the help of the competitiveness clusters for a total amount of around € 1.4K (excluding professionalisation contracts and subcontracts), enabling dedicated research work to be carried out within academic laboratories.

Another initiative is Plug in Labs (PIL), a digital platform designed by and for research establishments, which brings together companies and research structures to accelerate innovation projects bioeconomy, energy and the environment, chemistry and materials, robotics, health, transport and the creative industry. Launched in 2021 by Hauts-deFrance Innovation Développement, the University of Lille and the Hauts-deFrance Region in partnership with the government, the PIL currently brings

together 190 research laboratories, 7 competitiveness clusters, 14 approved innovation parks, 10,000 researchers, 10 research organisations and 7 universities.

And there is no shortage of achievements: the inauguration of the Agri Union Bioénergies methanisation unit on 20 September 2024 in Dourges, the testing of a mobile solar power plant system on the Mont de Terre wasteland in Lille-Fives, the publication of Décarbo’Tex, the brand new white paper accompanying the ecological and economic transformation of the textile industry in Hauts-de-France... Not forgetting the nine new structuring projects announced last October: they are receiving €886,231 in subsidies from the Hauts-deFrance Region through the FRATRI (Regional fund to boost the Third Industrial Revolution). One of these is Cosmolys, a company specialising in the collection of waste associated with healthcare activities, which wants to develop a recycling process for used medical glass, with the aim of processing up to three tonnes of this waste a year. This pilot scheme could be extended to the whole of France.

Lille automatic light metro / VAL : métro automatique léger de Lille
Diagram of the methanogenesis trophic chain and its various stages / Schéma de la chaîne trophique de la méthanogenèse et ses différentes étapes

Agroalimentaire et bioéconomie en Hauts-de-France : l’innovation au service de l’économie

verte

Avec plus de 45 000 emplois, quelque 800 établissements, et 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’agroalimentaire est un véritable pilier économique pour les Hauts-de-France. Première région exportatrice (hors boissons), les Hauts-deFrance sont un terreau aussi fertile pour les TPE-PME que pour les grands groupes internationaux.

Signe de ce dynamisme, une quinzaine d’entreprises agroalimentaires régionales étaient présentes au SIAL Paris du 19 au 23 octobre 2024 au Parc des expositions de Villepinte. Parmi elles, des entreprises incubées innovantes d’Euralimentaire. Etika Spirulina développe des fermes de spiruline bio françaises pour démocratiser ce super aliment dans le quotidien des Français. Les Poppes fabriquent des chips de lentilles cuites avec le poppage, une technologie de cuisson sans friture. Ama Patisserie a inventé des bases pâtissières qui permettent de préparer du 100 % maison en 2 minutes. Et Champiternel développe la prochaine génération d’alternatives à la viande en utilisant des champignons gastronomiques comme matière première. Même inventivité chez les lauréats et finalistes de Food Creativ, concours régional d’innovation agroalimentaire. Eurovanille et son Cœur de vanille bourbon, lancé fin 2023, le chef Aymeric Pataud, qui révolutionne la gastronomie avec des huiles essentielles éco-extraites par micro-ondes, Lupi Coffee, qui propose une alternative éco-responsable au café traditionnel avec son café de lupin bio…1 Autant d’innovations en phase avec les évolutions sociétales.

Retour sur Euralimentaire : l’incubateur et accélérateur régional accompagne les chercheurs, les entrepreneurs, les intrapreneurs

et les PME dans la création et le développement de leur start-up innovante dans le domaine de l’alimentation en région Hauts-de-France. Trois programmes leur sont proposés : Food Start, Food Incubation et Food Accélération. Avec près de 10 années d’expertise dans l’émergence de start-ups innovantes en Foodtech, l’incubateur affiche déjà 130 projets accompagnés, 70 entreprises créées, 250 emplois générés et 45 projets en cours d’incubation. Parmi ses success-stories, Beyond Green rémunère justement les agriculteurs qui s’engagent dans la transition agricole au travers de deux marques d’épicerie (PourDemain et Transition), NectarGo est une plateforme numérique qui simplifie la mise en relation entre les producteurs locaux et les chefs de rayon des enseignes (avec déjà plus de 500 utilisateurs chez Carrefour, Intermarché, Leclerc, Coopérative U…) tandis que Loven Crew est la première micro-brasserie de Kombucha des Hautsde-France, qui crée et brasse des boissons naturelles et non ordinaires, disponibles dans plus de 200 points de vente dans les Hauts-de-France et en région Parisienne.2

Dans le même esprit, l’incubateur et l’accélérateur expérimental d’entreprises de Willems, situé à 20 minutes de Lille sur le Campus AgroTech à Willems, favorise l’émergence de solutions innovantes au service de la filière agricole en lien avec les chambres d’agriculture, les coopératives, les écoles, les universités, les laboratoires, les centres de recherche et les constructeurs. Il soutient notamment les startups AgTech et Greentech, qui apportent des solutions technologiques autour de l’agriculture : agriculture connectée, agriculture de précision et permaculture.3

Aujourd’hui la filière agroalimentaire s’élargit de plus en plus à la bioéconomie,

l’ensemble des activités de production et de transformation de la biomasse à des fins de production alimentaire, de matériaux biosourcés et d’énergie. Une filière soutenue par le Master Plan régional de la Bioéconomie, adopté le 25 septembre 2018, et par Ambition Bioéconomie Hauts-de-France, une alliance portée par six partenaires leaders (Bioeconomy For Change, l’Adrianor, Agro-Transfert, Ressources et Territoires, le CODEM, Extractis, iTerra) et deux membres associés (Fibois Hauts-de-France, CRITT Polymères). Ambition Bioéconomie Hauts-de-France veut faire de la bioéconomie un levier de croissance économique et d’emplois dans les Hauts-De-France.4 Un objectif réaliste au vu de l’environnement académique qui regroupe l’INRAE (notamment impliqué dans l’UMRt INRAe BioEcoAgro, une structure francobelge qui veut développer un pôle d’excellence international en génie biologique appliqué à l’agriculture, aux biotechnologies, à l’agroalimentaire et à l’environnement), les universités (UniLaSalle, universités d’Artois et de Lille, UTC, ULCO, UPJV), l’école d’ingénieurs Junia mais aussi la SAS Pivert (biotechnologies), Improve (protéines végétales)…5 Un riche vivier au service d’une filière d’avenir.

1 Dossier de presse « Les entreprises des Hauts-de-France dévoilent leurs nouveautés au SIAL 2024 », Région Hauts-de-France, 18 octobre 2024.

2 Source : Incubateur Euralimentaire : https://www.euralimentaire.com/

3 Source : Euratechnologogies https://www.euratechnologies.com/sites

4 Source : Ambition Bioéconomie Hauts-de-France https://www.bioeconomie-hautsdefrance.fr/

5 Source : « Biotechnologies agro-alimentaires en Hauts de France », Rozenn Ravallec, UMRt INRAe BioEcoAgro, décembre 2023, 26 pages.

Agri-food and bio-economy in Hauts-de-France: innovation for the green economy

With over 45,000 jobs, some 800 establishments and sales of €10 billion, the agri-food industry is a real economic pillar for the Hauts-de-France region. As the leading exporting region (excluding beverages), Hauts-de-France is just as fertile a breeding ground for small and medium-sized businesses as it is for major international groups.

As a sign of this dynamism, some fifteen regional food companies were present at SIAL Paris from 19 to 23 October 2024 at the Villepinte Exhibition Centre. Among them were innovative incubated companies from Euralimentaire. Etika Spirulina is developing French organic spirulina farms to make this superfood a part of everyday French life. Les Poppes makes lentil crisps cooked using poppage, a non-frying cooking technology. Ama Patisserie has invented pastry bases that allow you to prepare 100% homemade pastries in just 2 minutes. And Champiternel is developing the next generation of meat alternatives using gourmet mushrooms as a raw material. The winners and runners-up in Food Creativ, the regional food innovation competition, are equally inventive. Eurovanille and its Cœur de vanille bourbon, launched at the end of 2023, chef Aymeric Pataud, who is revolutionising gastronomy with eco-extracted essential oils using microwaves, Lupi Coffee, which offers an eco-responsible alternative to traditional coffee with its organic lupin coffee... All these innovations are in tune with changes in society.

Back to Euralimentaire: the regional incubator and accelerator supports researchers, entrepreneurs, intrapreneurs and SMEs in the creation and development of their innovative start-up in the food sector in the Hauts-de-France region. Three programmes are available: Food Start, Food Incubation and Food Acceleration. With nearly 10 years’ expertise in helping innovative foodtech startups to emerge, the incubator has already supported 130 projects, created 70 businesses, created 250 jobs and is currently incubating 45 projects. Among its success stories, Beyond Green pays farmers who

are committed to the agricultural transition through two grocery brands (PourDemain and Transition), NectarGo is a digital platform that simplifies contacts between local producers and retailer floor managers (with already more than 500 users at Carrefour, Intermarché, Leclerc, Coopérative U, etc.), while Loven Crew is the first Kombucha microbrewery in the Hauts-de-France region, creating and brewing natural, non-ordinary beverages available in over 200 outlets in the Hautsde-France and Paris regions.

In the same spirit, the Willems incubator and experimental business accelerator, located 20 minutes from Lille on the AgroTech Campus in Willems, promotes the emergence of innovative solutions for the agricultural sector in conjunction with chambers of agriculture, cooperatives, schools, universities, laboratories, research centres and manufacturers. In particular, it supports AgTech and Greentech startups, which provide technological solutions for agriculture: connected farming, precision farming and permaculture.

Today, the agri-food sector is increasingly expanding to include the bioeconomy, all the activities involved in producing and processing biomass for the purposes of food production, bio-based materials and energy. A sector supported by the Regional Bioeconomy Master Plan, adopted on 25 September 2018, and by Ambition Bioeconomy Hauts-de-France, an alliance supported by six leading partners (Bioeconomy For Change, Adrianor, Agro-Transfert, Ressources et Territoires, CODEM, Extractis, iTerra) and two associate members (Fibois Hauts-deFrance, CRITT Polymères). Ambition Bioeconomy Hauts-de-France aims to make the bioeconomy a lever for economic

growth and jobs in the Hauts-de-France region. This is a realistic objective given the academic environment, which includes INRAE (notably involved in the UMRt INRAe BioEcoAgro, a FrancoBelgian structure that aims to develop an international centre of excellence in biological engineering applied to agriculture, biotechnologies, agri-food and the environment), universities (UniLaSalle, Artois and Lille universities, UTC, ULCO, UPJV), the Junia engineering school, as well as SAS Pivert (biotechnologies), Improve (plant proteins), etc. A rich breeding ground for a sector of the future.

Les acteurs et partenaires de l’innovation

Innovation players & partners

© Frédérique Plas

Excellence scientifique et excellence partenariale vont de pair

Un

avec

Pourriez-vous nous rappeler la mission du Réseau des Carnot, son champ d’expertise et les secteurs d’application ?

Le Réseau des Carnot rassemble 39 instituts et plusieurs centaines de laboratoires de recherche publique interconnectés pour offrir une solution variée et complète aux entreprises qui désirent recourir à la R&D pour innover ou maîtriser une technologie. Nous leur proposons une opportunité de recherche partenariale contractuelle bilatérale, dans le respect de la confidentialité et avec une possible exclusivité sur des marchés donnés. Le Réseau des Carnot représente presque 60 % de l’activité partenariale en France avec 20 % de la recherche publique. Je tiens aussi à souligner que toutes les entreprises sont traitées d’égal à égal : de la start-up à l’entreprise du CAC 40 en passant par la PME et l’ETI, chaque société a immédiatement accès au meilleur de la recherche française, ce qui lui confère un avantage concurrentiel certain. Nos laboratoires offrent leur expertise aux différents secteurs d’activité : l’industrie électronique et les infrastructures numériques, le médicament et la santé, l’énergie, le transport et la mobilité, le numérique, le logiciel et la (cyber)sécurité, l’agri-agro, les technologies pour la santé mais aussi le sport, la fabrication, la mode et le luxe…

Quels sont les chiffres-clés du Réseau des Carnot ?

Notre baromètre Carnot 2024 recense justement les chiffres-clés sur la période 20162023. Le volume d’affaires annuel est de 600 M€ (en hausse de 40 % par rapport à 2016), le volume moyen par projet est passé de 36 000 à 50 000 €, la durée moyenne d’un contrat est de 3 ans et le nombre de contrats de très longue durée (supérieurs à 6 ans) a été multiplié par 4. De plus, nos laboratoires accueillent 2 000 doctorants, dont la moitié bénéficient de contrats CIFRE. Nos partenariats évoluent eux aussi : si les grands groupes français représentent entre 40 et 50 % du total, les PME-ETI et les entreprises internationales sont en plein essor – ce qui peut donner envie à davantage d’entreprises françaises de faire appel à nos services. Précisons en

outre que nos partenariats se concentrent sur des niveaux de TRL compris entre 3 et 5 pour la plupart, même si nous pouvons aller jusqu’à 7, voire « redescendre » jusqu’à 2. Nous sommes par ailleurs le n° 2 français pour le dépôt de brevets derrière un grand groupe industriel international et nos publications illustrent à quel point excellence scientifique et excellence partenariale vont de pair. Dans les Hauts-de-France, le Réseau compte une dizaine d’instituts Carnot présents sur les principales technologies et les principaux marchés : ARTS (pluridisciplinaire), le Cetim (pour l’industrie mécanique), Clim’adapt (porté par le CEREMA), Cognition, le centre Inria de l’Université de Lille (numérique), M.I.N.E.S, MERS (qui associe l’Ifremer et Centrale Nantes), MICA (sur les matériaux, avec l’appui de CRT axés sur des niveaux de TRL plus élevés), OPALE (leucémies), Plant2Pro (productions végétales) et Qualiment (innovation en alimentation humaine).

Pourriez-vous nous présenter l’offre du Réseau des Carnot en matière de recherche partenariale ?

Nous partons toujours d’un dialogue avec une entreprise pour bien comprendre son besoin business. Nous traduisons ensuite ce besoin en problématique technolo-

gique et jugeons si cette dernière nécessite de la R&D. Dans ce cas, nous nous mettons à la recherche des meilleurs laboratoires pour répondre à cette demande. Nous favorisons une relation à la carte avec les industriels : ils peuvent opter pour un premier contrat de « dérisquage » (prototypage, recherche bibliographique…), le lancement d’une thèse, la création d’un laboratoire commun dans leurs locaux, dans les nôtres ou hors les murs… À cette flexibilité d’organisation s’ajoute la possibilité d’agréger les compétences de laboratoires d’autres régions en cas de besoin. Avis aux PME…

Pourriez-vous nous donner quelques exemples de partenariats Carnot-entreprises dans les Hauts-de-France ? Malengé Packaging a fait appel au CTP (Carnot PolyNat) pour élaborer une nouvelle solution d’emballage répondant aux exigences de recyclabilité qui s’imposent aux industriels de l’agroalimentaire : un papier imprimable et thermoscellable, compatible avec les machines standard, léger et 100 % recyclable. Le partenariat de R&D interactif entre le CEA-List et SARP a abouti à la mise au point de PREDIRE, un drone rampant qui anticipe et rationalise les opérations de curage des canalisations de 20 à 30 cm de diamètre (70 % du réseau des eaux usées) - une méthode diagnostique rapide et économique, propice à la maintenance prédictive. Enfin, le LAMIH (Carnot ARTS) et l’ISM (Institut des Sciences du Mouvement, Carnot STAR) se sont associés à Decathlon pour concevoir une chaussure adaptée aux jeunes joueurs de tennis, qui réduit les blessures sans nuire aux performances. Des applications d’une grande diversité !

Scientific excellence and partnership excellence go hand in hand

Could you remind us of the Carnot Network’s mission, field of expertise and sectors of application?

The Carnot Network brings together 39 institutes and several hundred interconnected public research laboratories to offer a varied and comprehensive solution to companies looking to use R&D to innovate or master a technology. We offer them a two-way contractual partnership research opportunity, respecting confidentiality and with possible exclusivity on given markets. The Carnot Network accounts for almost 60% of partnership activity in France, with 20% of public research. I’d also like to stress that all companies are treated on an equal footing: from start-ups to CAC 40 companies, via SMEs and ETIs, every company has immediate access to the best of French research, giving it a clear competitive advantage. Our laboratories offer their expertise to a wide range of sectors: the elec-

project has risen from €36,000 to €50,000, the average duration of a contract is 3 years and the number of very long-term contracts (over 6 years) has increased fourfold. In addition, our laboratories host 2,000 doctoral students, half of whom benefit from CIFRE contracts. Our partnerships are also evolving: while major French groups account for between 40 and 50% of the total, SMEs and international companies are booming - which may encourage more French companies to call on our services. It’s also worth noting that most of our partnerships are at TRL levels of between 3 and 5, although we can go as high as 7, or even ‘down’ to 2. We’re also number 2 in France for the number of patents filed behind a major international industrial group, and our publications illustrate the extent to which scientific excellence and partnership excellence go hand in hand.

problem and assess whether it requires R&D. If so, we look for the best laboratories to meet that need. We favour an à la carte relationship with industrialists: they can opt for an initial ‘derisking’ contract (prototyping, bibliographic research, etc.), the launch of a thesis, the creation of a joint laboratory on their premises, ours or elsewhere… In addition to this organisational flexibility, we can also bring together the skills of laboratories in other regions if required. SMEs beware…

The Centre Efficacité Energétique des Systèmes (CES), a joint research laboratory of MINES ParisTech and ARMINES / Le Centre Efficacité Energétique des Systèmes (CES), un laboratoire de recherche commun à MINES ParisTech et ARMINES

tronics industry and digital infrastructures, pharmaceuticals and healthcare, energy, transport and mobility, digital, software and (cyber)security, agri-agro, health technologies, as well as sport, manufacturing, fashion and luxury…

What are the key figures for the Carnot Network?

Our Carnot 2024 barometer lists the key figures for the period 2016-2023. The annual business volume is €600 million (up 40% on 2016), the average volume per

In the Hauts-de-France region, the network includes around ten Carnot institutes active in the main technologies and markets: ARTS (multidisciplinary), Cetim (for the mechanical engineering industry), Clim’adapt (supported by CEREMA), Cognition, the Inria centre at the University of Lille (digital), M.I.N.E.S, MERS (involving Ifremer and Centrale Nantes), MICA (on materials, with the support of CRTs focusing on higher TRL levels), OPALE (leukaemia), Plant2Pro (plant production) and Qualiment (innovation in human nutrition).

Could you tell us about the Carnot Network’s partnership research offering? We always start by talking to a company to understand its business needs. We then translate this need into a technological

Could you give us a few examples of Carnot-company partnerships in Hauts-de-France?

Malengé Packaging called on the CTP (Carnot PolyNat) to develop a new packaging solution that meets the recyclability requirements of the food industry: a printable, heat-sealable paper that is compatible with standard machines, lightweight and 100% recyclable. The interactive R&D partnership between CEA-List and SARP has resulted in the development of PREDIRE, a crawling drone that anticipates and rationalises cleaning operations on pipes 20-30 cm in diameter (70% of the wastewater network) - a rapid and cost-effective diagnostic method, conducive to predictive maintenance. Finally, the LAMIH (Carnot ARTS) and the ISM (Institut des Sciences du Mouvement, Carnot STAR) have joined forces with Decathlon to design a shoe for young tennis players that reduces injuries without compromising performance. A wide range of applications!

© Stefan Meyer
Rendez-vous Carnot 2024 / Les Rendez-vous Carnot 2024

Un écosystème de l’innovation au service des ambitions des Hauts-de-France

7 pôles de compétitivité, 19 incubateurs, 10 structures labellisées (7 CRT, 1 PFT, 2 CDT), 459 étudiants-entrepreneurs (2021) et 11 Instituts Carnot : l’écosystème régional de l’innovation peut compter sur des acteurs dynamiques et engagés, en étroite collaboration avec les agences régionales, les collectivités territoriales et les dispositifs nationaux. Bref tour d’horizon.

La Stratégie Régionale de l’Innovation (SRI) 2021-2027 des Hauts-deFrance a permis de dégager 5 champs d’intervention : l’énergie, l’environnement, la bioéconomie et la bioraffinerie, les matériaux, la mécanique et la métallurgie, le transport, la logistique et le commerce, le numérique ubiquitaire, ainsi que la santé, l’agroalimentaire et la nutrition. De plus, les parts nationale et européenne de demandes de brevets traduisent une spécialisation de la région dans deux domaines : « chimie-matériaux » et « machines-mécanique-transports ».1

Dans ce cadre, Hauts-de-France Innovation Développement (HDFID) remplit 3 grandes missions : accompagner les startups et les entreprises dans leur projet d’innovation et de performance industrielle, développer l’entrepreneuriat et appuyer les politiques de développement économique de la Région Hauts-de-France. En 2023, 390 projets ont été accompagnés par HDFID pour 369 entreprises différentes, ce qui a permis de créer 400 emplois.2

Pour sa part, le réseau des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) s’appuie sur ses 24 agences régionales pour remplir sa triple mission : conseiller et accompagner les entreprises, former les collaborateurs dont elles ont besoin et gérer des infrastructures nécessaires au territoire. Qu’il s’agisse de trouver une solution surmesure, de simplifier leurs démarches, d’accéder aux études économiques de la newsroom ou de fixer un rendez-vous, les

entreprises régionales trouveront toujours chaussure à leur pied. Les CCI Hauts-deFrance représentent 368 707 entreprises, employant au total 1 400 000 salariés, et plus de 51 000 créations d’entreprises par an.3

Au niveau des agglomérations, la Métropole Européenne de Lille (MEL) agit pour accompagner le développement des entreprises, accélérer les transitions écologiques et conforter l’attractivité internationale du territoire. Excellant dans la grande distribution, le commerce, l’agroalimentaire, la santé et le textile, elle s’appuie sur la puissance d’innovation de ses 4 filières stratégiques (Numérique, Industries culturelles et créatives ; Santé, Alimentation ; Textile et Matériaux innovants ; Tertiaire, Distribution, E-commerce), ses 5 sites d’excellence (Eurasanté, Euratechnologies, Plaine Images, Euralimentaire, Euramaterials), ses 5 pôles de compétitivité (Cap Digital, Euramaterials, i-Trans, Clubster NSL - Nutrition Santé Longévité -, TEAM2), ses 4 ruches d’entreprises (à Armentières, Lille-Hellemmes, Tourcoing et Villeneuve-d’Ascq), ses 141 parcs d’activités et ses 2 quartiers tertiaires d’excellence (Euralille, Haute Borne), en lien avec 75 laboratoires de recherche (Université de Lille et son Lilliad Learning Center Innovation, CHU de Lille, Institut Pasteur de Lille, Université Catholique de Lille, Université Gustave Eiffel, École Centrale de Lille, IMT Nord Europe, CNRS, Inria, Inserm, ONERA, INRAE, CEA Tech).4

Stimulée par les œuvres visionnaires de Jules Verne, Amiens Métropole a elle aussi structuré un riche écosystème d’innovation avec tous ses partenaires : l’accélérateur rev3, les pépinières d’entreprises innovantes, le Fonds d’Initiative Innovation (FI²), le booster d’innovations Innov’a, HDFID, le bloc cluster e-santé, EnergeiA, Plug in Labs Hautsde-France, les centres techniques et de transferts, les pôles compétitivité Bioeconomy for Change, i-Trans et Euramaterials… Grâce à leurs actions conjuguées, les projets d’innovation portés par le monde socio-économique peuvent émerger, se déployer et s’épanouir sur le territoire.5

Les porteurs de projets innovants peuvent aussi compter sur des soutiens financiers (Bpifrance et ses 3 agences régionales, SATT Nord), les professionnels de la recherche partenariale que sont les 11 Instituts Carnot présents sur le territoire (cf. interview de Jean-Denis Muller dans ce même dossier), des incubateurs dédiés (Amiens Cluster, Eurasanté, Blanchemaille, Serre Numérique, Plaine Images, Euralimentaire, Euratechnologies, i-Terra…), 7 CRT (Adrianor, CITC, CRITT Polymères, Extractis, PFI Nouvelles Vagues, Valutec, Institut Godin pour la recherche et le transfert en sciences sociales), la PFT Innovaltech ainsi que 2 CDT (Plastium et AgroTransfert Ressources et Territoires). Des partenaires de référence au service de l’ambition régionale.

1 Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche : « Hauts-de-France. Ecosystème d’innovation et de recherche », mai 2024.

2 Source : Hauts-de-France Innovation Développement.

3 Source : CCI Hauts-de-France https://hautsdefrance.cci.fr

4 Source : MEL, « Économie et emploi » https://www.lillemetropole.fr/economie-et-emploi

5 Source : Amiens Métropole https://www.amiens.fr/Grands-projets/Recherche-et-innovation/Un-ecosysteme-dedie-a-l-innovation

An innovation ecosystem serving the ambitions of the Hauts-de-France region

7 competitiveness clusters, 19 incubators, 10 accredited structures (7 CRTs, 1 PFT, 2 CDTs), 459 student-entrepreneurs (2021) and 11 Carnot Institutes: the regional innovation ecosystem can count on dynamic and committed players, working closely with regional agencies, local authorities and national schemes. Here’s a brief overview.

The 2021-2027 Regional Innovation Strategy (SRI) for Hauts-de-France has identified 5 areas of focus: energy, the environment, the bioeconomy and biorefinery, materials, mechanics and metallurgy, transport, logistics and commerce, ubiquitous digital technology, and health, agri-food and nutrition. In addition, the national and European shares of patent applications reflect the region’s specialisation in two areas: ‘chemicals-materials’ and ‘machinery-mechanics-transport’.

Against this backdrop, Hauts-de-France Innovation Développement (HDFID) has 3 main missions: to support start-ups and companies in their innovation and industrial performance projects, to develop entrepreneurship and to support the economicdevelopmentpoliciesoftheHauts-deFrance Region. In 2023, 390 projects were supported by HDFID for 369 different companies, creating 400 jobs.

For its part, the network of Chambers of Commerce and Industry (CCI) relies on its 24 regional branches to fulfil its threefold mission: advising and supporting businesses, training the staff they need and managing the infrastructure required in the region. Whether it’s finding a tailor-made solution, simplifying their procedures, accessing economic studies from the newsroom or arranging a meeting, region-

al businesses will always find something to suit them. The Hauts-de-France CCIs represent 368,707 businesses, employing a total of 1,400,000 people, and more than 51,000 new businesses are set up every year.

At conurbation level, the European Metropolis of Lille (MEL) is working to support the development of businesses, accelerate ecological transitions and boost the region’s international appeal. A leader in retailing, commerce, agri-food, health and textiles, it draws on the power of innovation of its 4 strategic sectors (Digital, Cultural and Creative Industries; Health, Food; Textiles and Innovative Materials; Tertiary, Distribution, E-commerce), its 5 sites of excellence (Eurasanté, Euratechnologies, Plaine Images, Euralimentaire, Euramaterials), its 5 competitiveness clusters (Cap Digital, Euramaterials, i-Trans, Clubster NSL - Nutrition Santé Longévité -, TEAM2), its 4 business hives (in Armentières, Lille-Hellemmes, Tourcoing and Villeneuve-d’Ascq), 141 business parks and 2 service districts of excellence (Euralille, Haute Borne), with links to 75 research laboratories (Université de Lille and its Lilliad Learning Center Innovation, CHU de Lille, Institut Pasteur de Lille, Université Catholique de Lille, Université Gustave Eiffel, École Centrale de Lille, IMT Nord Europe, CNRS, Inria, Inserm, ONERA, INRAE, CEA Tech).

Stimulated by the visionary works of Jules Verne, Amiens Métropole has also structured a rich innovation ecosystem with all its partners: the rev3 accelerator, innovative business incubators, the Innovation Initiative Fund (FI²), the Innov’a innovation booster, HDFID, the e-health cluster block, EnergeiA, Plug in Labs Hautsde-France, technical and transfer centres, the Bioeconomy for Change, i-Trans and Euramaterials competitiveness clusters... Thanks to their combined actions, innovation projects supported by the socioeconomic world can emerge, be deployed and flourish in the region.

Innovative project leaders can also count on financial support (Bpifrance and its 3 regional agencies, SATT Nord), partnership research professionals such as the 11 Carnot Institutes in the region (cf. interview with Jean-Denis Muller in this dossier), dedicated incubators (Amiens Cluster, Eurasanté, Blanchemaille, Serre Numérique, Plaine Images, Euralimentaire, Euratechnologies, i-Terra…), 7 CRTs (Adrianor, CITC, CRITT Polymères, Extractis, PFI Nouvelles Vagues, Valutec, Institut Godin for social science research and transfer), the PFT Innovaltech and 2 CDTs (Plastium and Agro-Transfert Ressources et Territoires). These are benchmark partners in the service of the region’s ambitions.

La Région Île-de-France mobilisée pour soutenir et valoriser la recherche et l’innovation

AAméliorer les conditions de vie des étudiants et des chercheurs, promouvoir l’égalité des chances et la réussite, soutenir et valoriser la recherche et l’innovation, investir dans les campus : les champs d’intervention ne manquent pas pour la Région Île-de-France. Brève incursion dans les dispositifs régionaux en lien avec le schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI) pour la période 2023-2028. © Choose Paris Region

dopté par le Conseil régional le 9 novembre 2022, le SRESRI s’est fixé 3 grands axes prioritaires : l’amélioration des conditions de vie et d’étude sur les campus franciliens ; la place de l’Îlede-France comme leader scientifique et technologique en Europe ; un meilleur accès des Franciliens à l’enseignement supérieur, la formation et l’insertion tout au long de la vie. La Région est en effet soucieuse de soutenir et valoriser la recherche et l’innovation. Dans cette optique, elle mise avant tout sur les 9 Domaines de recherche et d’innovation majeurs (DIM) : labellisés en 2022 pour 5 années, les DIM constituent, avec les Questions d’intérêt majeur (QIM), le pilier central de sa politique. Il s’agit de C-BRAINS (Cognition and Brain Revolutions: Artificial Intelligence, Neurogenomics and Society), DOH 2.0 (DIM1HEALTH 2.0), ITAC (ImmunoThérapies, Auto-immunité et Cancer), BIOConvs (Biotechnologie de synthèse, Biothérapie, Bioproduction), Origines (Origine de l’univers et de son contenu), MaTeRre (MaTeriaux avancés eco-Responsables), IA4IdF (IA for Ile de France), Quantip (Quantum Technologies in Paris Region) et PAMIR (Patrimoines Matériels - Innovation, Expérimentation et Résilience). Les DIM s’inscrivent dans les priorités du SRESRI, axé sur le rapprochement entre les acteurs publics et privés de la recherche francilienne, avec une dimension interdisciplinaire forte. La Région assure un soutien de 110 M€ à ces 9 grands programmes de recherche. Pour la seule année 2023, plus de 20 M€ leur ont été attribués.

Pour leur part, les QIM sont des programmes de recherche-action conçus sur 3 ans avec un objectif de réactivité et de mobilisation de la communauté scientifique pour répondre à des enjeux franciliens, qu’ils soient scientifiques, sociétaux ou économiques. Au premier semestre 2023, 2 nouvelles questions d’intérêt majeur ont été créées : la QIM VEAVE

« Comment réduire les violences faites aux enfants et adolescents franciliens et leurs conséquences sur leur vie entière ? » (coordonnée par le Pr Martin Chalumeau, directeur du FHU CHILD, hôpital Necker-Enfants malades, Inserm, Université Paris Cité) et la QIM Handicap et autonomie « Comment prévenir et réduire les situations de handicap des enfants, adolescents et jeunes adultes franciliens ? » (portée par Sorbonne Université et coordonnée par les Pr Eléonore Bayen et Raphael Vialle). Par ailleurs, un appel à manifestations d’intérêts a été lancé le 21 juillet 2023 auprès des laboratoires autour de la QIM Vulnérabilité Pulmonaire « Quelles sont les mesures prioritaires pour prévenir la vulnérabilité pulmonaire en Île-de-France ? » Cette QIM est portée par l’Université ParisSaclay et le Pr Marc Humbert. Son objectif est triple : prévenir, détecter, traiter et guérir les maladies respiratoires ; favoriser le développement de nouveaux paradigmes de formation en santé ; et assurer la croissance du secteur industriel biomédical en Île-de-France.

D’autres dispositifs servent de tremplins à l’action régionale. Pour la troisième année

consécutive, la Région finance des chaires de recherche juniors en sciences humaines et sociales portées par les regroupements universitaires franciliens. Le dispositif permet de cofinancer, sur une période de trois années au maximum, des projets ouverts à toutes les thématiques. Cinq nouveaux projets ont été retenus en 2023 pour un total de 13 bénéficiaires depuis 2021. À titre d’exemple, Suzanne Vergnolle, maître de conférences en droit numérique au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), porte le projet « Œuvrer pour une modération des contenus en ligne au service du débat public », qui propose une analyse critique des nouvelles règles juridiques européennes et nationales relatives à la modération des contenus en ligne et établit des recommandations concrètes pour leur mise en œuvre.

Par ailleurs, la politique de soutien régional aux équipements scientifiques et plateformes technologiques mutualisées, notamment ouvertes aux PME/PMI, vise à conforter la place de l’Île-de-France comme première région européenne scientifique et technologique. Ce qui devrait attirer les meilleurs talents, renforcer les capacités d’innovation des laboratoires franciliens et soutenir leur compétitivité internationale. Sur la période 2021-2026, la Région devrait apporter près de 130 M€ aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche pour leur permettre de se doter des meilleurs équipements scientifiques et technologiques. Pour la seule année 2023, la Région y a consacré près de 13 M€ à travers les dispositifs SESAME (110 projets financés à hauteur de 45,5 M€ depuis 2016), SESAME Filières (36 M€ mobilisés pour renforcer la compétitivité des filières stratégiques franciliennes et développer les compétences technologiques des laboratoires de recherche publique en lien avec les besoins des entreprises), France 2030 ainsi que le volet équipement du CPER 2021-2027.

ment prévue. Une belle opportunité pour favoriser la structuration scientifique des différents sites franciliens de recherche, stimuler l’interdisciplinarité et offrir une visibilité au monde socio-économique des compétences et moyens présents dans les équipes de recherche académique.

Et n’oublions pas le Prix des Innovateurs en santé : il met à l’honneur des chercheuses et chercheurs de moins de 45 ans qui se sont engagés dans une démarche d’innovation. Trois lauréats sont distingués chaque année depuis 2020 par des prix de 25 000 € ou 50 000 € qui mettent en lumière leur excellence scientifique, technologique et thérapeutique ainsi que l’impact particulièrement remarquable de leurs innovations en matière médicale, sociétale ou de santé

Parmi les 13 projets de recherche financés en 2022 avec le dispositif SESAME, on peut citer le projet DECIPHER : porté par l’Université Paris Cité, il vise à développer une plateforme d’imagerie moléculaire et tissulaire unique en région Île-de-France pour permettre une intégration de l’ensemble des données tissulaires (moléculaires et morphologiques) grâce à la numérisation massive et à des outils d’analyse augmentés par l’IA. Ce projet permettra de mieux décrire le développement de certaines pathologies chroniques inflammatoires et tumorales. Quant au projet OPERA (CPER), il concerne l’enrichissement des synergies entre les centres INRAE de Versailles-Grignon et Jouy-en-Josas et la large communauté de l’Université Paris-Saclay pour accroître les connaissances et développer innovations et transferts dans des thématiques comme l’innovation agroécologique, les interactions microbiennes, les études animales, etc.

En 2023, 5 lauréats ont été retenus au titre de SESAME Filières, avec un focus sur la santé. De même, 5 projets ont été retenus sur le volet équipement du CPER 2021-2027 et soutenus en 2022 avec un montant total de 5 M€ de subventions. La mobilisation des financements européens régionalisés (FEDER) est égale-

publique. La sélection s’effectue par un jury d’experts, présidé en 2023 par le Dr Amanda Silva Brun, directrice de recherche au CNRS à l’Université Paris Cité, cofondatrice des startups EverZom et Evora Bioscience, coordinatrice du DIM BioconvS… et membre du Conseil scientifique régional.

Soutenir l’entreprenariat étudiant est un autre axe majeur d’intervention pour la Région Île-de-France. Cette dernière veut donner la possibilité à plus de 1 500 étu-

1 Source : Région Île-de-France, « Enseignement supérieur et recherche. Année 2023-2024 », pp. 21-31.

2 Source : Choose Paris Region, « L’Île-de-France, vitrine de la French Tech », July 01, 2024.

diants ayant obtenu le statut d’étudiantentrepreneur en 2023 de créer et développer leur entreprise. Ils constituent les Pépite (pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat) avec 3 grands axes : la sensibilisation et la détection des projets d’étudiants entrepreneurs, la maturation (les porteurs de projets issus des Pépite Île-de-France peuvent bénéficier d’un accès à des fablabs ou d’un financement, comme pour 400 d’entre eux depuis 2016) et l’accélération (avec le programme Pépite Start-up Île-de-France et le Prix Pépite Île-de-France). Pour la période 20172023, le programme Pépite Start-up Îlede-France totalise 845 000 €, 80 étudiants par an (soit 2 promotions de 40 étudiants), 506 étudiants-entrepreneurs accompagnés et 285 projets de start-up accélérées. Parmi les 4 projets étudiants entrepreneurs de la 11ème promotion de Pépite Start’up Île-de-France, Glaaster permet d’adapter les textes aux enfants atteints de dyslexie grâce à l’IA, Holis fournit aux entreprises une plateforme interactive pour quantifier, améliorer et communiquer sur la performance socio-environnementale de leurs produits, Hyleria propose des cosmétiques naturels et biologiques, aux ingrédients durables et d’origine locale, tandis que Screen Me permet aux soignants d’identifier instantanément quels patients sont éligibles à un essai clinique.

Et ce n’est pas tout : les dispositifs d’aide en faveur de l’innovation incluent aussi Innov’up pour les TPE, PME, ETI et associations, « Innov’Up incubation » (28 incubateurs lauréats labellisés pour leurs compétences en santé, IA et deeptech)…1 Last but not least, Choose Paris Region favorise l’innovation des entreprises franciliennes avec plus de 2 000 start-ups évaluées par an, plus de 40 entreprises partenaires, des programmes sur-mesure et un réseau mondial d’innovation ouverte. L’agence régionale valorise aussi l’Île-de-France comme vitrine de la French Tech grâce à ses effectifs en R&D (182 772 personnes, dont 135 196 chercheurs et 774 200 scientifiques et ingénieurs, soit le nombre le plus élevé d’Europe), ses 12 000 startups, ses 250 incubateurs et ses 26 licornes, sur 30 au total dans l’Hexagone.2 Des atouts qui ne sauraient laisser de marbre les investisseurs potentiels.

Composants de circuits électroniques / Electronic circuit components

The Île-de-France Region mobilises to support and promote research and innovation

Improving living conditions for students and researchers, promoting equal opportunities and success, supporting and developing research and innovation, investing in campuses: the Île-de-France Region has no shortage of areas of intervention. Here, we take a brief look at the regional schemes in line with the regional plan for higher education, research and innovation (SRESRI) for the period 2023-2028.

Adopted by the Regional Council on 9 November 2022, the SRESRI has set itself 3 main priorities: improving living and studying conditions on Paris Region campuses; positioning Paris Region as a scientific and technological leader in Europe; and improving access for Paris Region residents to higher education, training and lifelong integration. The Region is committed to supporting and promoting research and innovation. With this in mind, it is focusing above all on the 9 Major Research and Innovation Domains (DIMs): accredited in 2022 for a period of 5 years, the DIM, along with the Questions of Major Interest (QIMs), constitute the central pillar of its policy. These are C-BRAINS (Cognition and Brain Revolutions: Artificial Intelligence, Neuro-genomics and Society), DOH 2.0 (DIM1HEALTH 2.0), ITAC (Immunotherapy, Autoimmunity and Cancer), BIOConvs (Synthetic Biotechnology, Biotherapy, Bioproduction), Origins (Origins of the Universe and its Contents), MaTeRre (Advanced eco-responsible materials), IA4IdF (IA for Ile de France), Quantip (Quantum Technologies in Paris Region) and PAMIR (Material Heritage - Innovation, Experimentation and Resilience). The DIMs are in line with the priorities of the SRESRI, which focuses on bringing together public and private players in research in the Paris Region, with a strong interdisciplinary dimension. The Region is providing €110 million in support for these 9 major research programmes. For 2023 alone, more than €20m has been allocated to them.

The QIMs, for their part, are researchaction programmes designed to last 3 years, with the aim of mobilising the scientific community to respond to the scientific, social and economic challenges facing Paris Region. In the first half of 2023, 2 new questions of major interest were created: the QIM VEAVE “How can we reduce violence against children and adolescents in the Ile-de-France region and its

consequences for their entire lives?” (coordinated by Prof. Martin Chalumeau, director of the CHILD FHU, Necker-Enfants malades hospital, Inserm, Université Paris Cité) and the Disability and autonomy QIM “How to prevent and reduce disability among children, adolescents and young adults in the Paris region” (supported by Sorbonne Université and coordinated by Profs Eléonore Bayen and Raphael Vialle). In addition, a call for expressions of interest was launched on 21 July 2023 among laboratories around the Pulmonary Vulnerability QIM “What are the priority measures to prevent pulmonary vulnerability in the Paris Region?” This QIM is led by the University of Paris-Saclay and Prof. Marc Humbert. Its aim is threefold: to prevent, detect, treat and cure respiratory diseases; to encourage the development of new training paradigms in healthcare; and to ensure the growth of the biomedical industrial sector in the Paris Region.

Other initiatives serve as springboards for regional action. For the third year running, the Region is funding junior research chairs in the humanities and social sciences run by university groups in the Paris Region. The scheme provides co-funding, over a maximum period of three years, for projects in all subject areas. Five new projects have been selected for 2023, bringing the total number of beneficiaries since 2021 to 13. For example, Suzanne Vergnolle, a lecturer in digital law at the

Conservatoire national des arts et métiers (National Conservatory of Arts and Crafts - CNAM), is leading the project “Working towards moderation of online content for public debate”, which provides a critical analysis of the new European and national legal rules on the moderation of online content and sets out practical recommendations for their implementation.

In addition, the regional support policy for shared scientific facilities and technology platforms, particularly those open to SMEs/SMIs, aims to consolidate Paris Region’s position as Europe’s leading science and technology region. This should attract the best talent, boost the innovation capacity of Paris Region laboratories and support their international competitiveness. Over the period 2021-2026, the Region is expected to contribute almost €130 million to higher education and research establishments to enable them to acquire the best scientific and technological equipment. For 2023 alone, the Region has earmarked almost €13m through the SESAME programme (110 projects funded to the tune of €45.5m since 2016), SESAME Filières (€36m mobilised to boost the competitiveness of strategic sectors in the Paris Region and develop the technological skills of public research laboratories in line with the needs of businesses), France 2030 and the equipment section of the 2021-2027 CPER (StateRegion planning contract).

Among the 13 research projects funded in 2022 under the SESAME scheme is the DECIPHER project: led by Université Paris Cité, it aims to develop a molecular and tissue imaging platform that is unique in the Île-de-France region, enabling the integration of all tissue data (molecular and morphological) thanks to massive digitisation and AI-enhanced analysis tools. This project will provide a better description of the development of certain chronic inflammatory and tumour pathologies. The OPERA project (CPER)

Bearing parts, Si3 N4 ceramics (silicon nitride) / Pièces de roulements, céramiques Si3 N4 (nitrure de silicium)

involves enhancing synergies between the INRAE centres at Versailles-Grignon and Jouy-en-Josas and the wider community at the Université Paris-Saclay, with the aim of increasing knowledge and developing innovation and transfer in areas such as agro-ecological innovation, microbial interactions and animal studies.

In 2023, 5 projects have been selected under SESAME Filières, with a focus on health. Similarly, 5 projects have been selected under the equipment section of the 2021-2027 CPER and were supported in 2022 with a total of €5m in subsidies. The mobilisation of regionalised European funding (ERDF) is also planned. This is a great opportunity to promote the scientific structuring of the various research sites in the Paris region, stimulate interdisciplinarity and give the socio-economic world a clearer view of the skills and resources present in the academic research teams.

And let’s not forget the Prix des Innovateurs en santé (Innovators in Healthcare Award), which honours researchers under the age of 45 who are committed to innovation. Three winners have been awarded prizes of €25,000 or €50,000 each year since 2020, highlighting their scientific, technological and therapeutic excellence, as well as the particularly remarkable impact of their innovations in medical, social or public health terms. The selection is made by a panel of experts, chaired in 2023 by Dr Amanda Silva Brun, director of research at the CNRS, Université Paris Cité, co-founder of the start-ups EverZom and Evora Bioscience, coordinator of the DIM BioconvS… and member of the Regional Scientific Council.

Supporting student entrepreneurship is another major focus for the Île-de-France Region. It wants to give more than 1,500

students who have obtained studententrepreneur status in 2023 the opportunity to set up and develop their own business. These are known as Pépite (student clusters for innovation, transfer and entrepreneurship), and have 3 main focuses: raising awareness and detecting student entrepreneurial projects, maturing (project holders from Pépite Île-de-France can benefit from access to fablabs or funding, as 400 of them have since 2016) and accelerating (with the Pépite Start-up Île-de-France programme and the Pépite Île-de-France Prize). For the period 20172023, the Pépite Start-up Île-de-France programme totals €845,000, 80 students per year (i.e. 2 classes of 40 students), 506 student-entrepreneurs supported and 285 start-up projects accelerated. Among the 4 student-entrepreneur projects in the 11th class of Pépite Start-up Île-deFrance, Glaaster uses AI to adapt texts for children with dyslexia, Holis provides companies with an interactive platform for quantifying, improving and communicating the socio-environmental performance of their products, Hyleria offers

natural and organic cosmetics with sustainable and locally sourced ingredients, while Screen Me enables carers to instantly identify which patients are eligible for a clinical trial.

And that’s not all: innovation support schemes also include Innov’up for VSEs, SMEs, ETIs and associations, ‘Innov’Up incubation’ (28 award-winning incubators accredited for their skills in healthcare, AI and deeptech)… Last but not least, Choose Paris Region promotes innovation by Paris Region businesses, with more than 2,000 start-ups evaluated each year, more than 40 partner companies, tailormade programmes and a global open innovation network. The regional agency also promotes the Paris Region as a showcase for French Tech, thanks to its R&D workforce (182,772 people, including 135,196 researchers and 774,200 scientists and engineers - the highest level in Europe), its 12,000 start-ups, its 250 incubators and its 26 unicorns, out of a total of 30 in France. These are assets that potential investors will not want to miss.

Image of the light from an ultra-wideband laser emerging from a single-mode photonic crystal fibre, the output of which can be seen on the right (white dot) / Image de la lumière d’un laser ultra large-bande émergeant d’une fibre monomode de cristal photonique dont on voit la sortie à droite (point blanc)

Les faisceaux d’ions focalisés, un potentiel énorme pour l’industrie et la recherche

Un entretien avec I.R. Dipl. Ing. Dr. Jacques GIERAK, Coordinateur de la Plateforme “Ion Sources & Instrumentation” au Centre de Nanosciences & de Nanotechnologies (C2N) CNRS - Université Paris-Saclay – Université Paris Cité, Médaille de l’innovation du CNRS 2023

Quelles sont les activités du C2N et de sa plateforme Instrumentation et sources d’ions ?

Laboratoire d’excellence de la recherche française, le C2N développe des recherches fondamentales et appliquées dans les domaines des matériaux, de la nanophotonique, de la nanoélectronique, des nanobio-technologies, des microsystèmes et des nanotechnologies. Il dispose de l’une des plus grandes centrales académiques de nanotechnologie en Europe. La plateforme du C2N utilise des ions rapides que l’on fait converger pour graver localement une cible, microélectronique notamment, avec une résolution d’environ 10 nanomètres. Ce « scalpel » sert à découper des circuits intégrés à très haute densité d’intégration pour la détection de défaillances, de problèmes de connexion ou d’architecture. Il s’agit d’une technologie pionnière en Europe qui est basée sur des sources d’ions plus stables que la norme, issues des recherches menées au C2N, qui ont permis d’imaginer nanoFIB, l’instrument de fabrication de nanostructures par faisceaux d’ions focalisés le plus performant de sa catégorie depuis 20 ans : il est commercialisé en Allemagne par Raith, le leader mondial des outils dédiés à la nanofabrication. Du côté des applications pour la recherche, la plateforme du C2N utilise les faisceaux d’ions focalisés par exemple pour modifier les interfaces des nanomatériaux, fabriquer des défauts artificiels en guise de substrats de croissance de nanofils de nitrure de galium pour le quantique, l’optique ou encore la génération de nanosources de lumière. Mon ambition est d’avoir toujours

une avance de phase pour les applications des faisceaux d’ions focalisés et tenter de proposer des réponses au gros challenge en matière de technologies de fabrication : passer d’une approche top-down d’élaboration de structures à une approche bottom-up.

seur spatial fonctionnant sur le même principe d’émission d’ions par évaporation de champ. Avec l’aide de CNRS Innovation nous avons fabriqué un démonstrateur. Nous ne pouvions pas aller plus loin en tant qu’acteur de la recherche académique.

Pourriez-vous nous présenter votre expertise en matière de faisceaux d’ions focalisés et les applications de vos travaux dans la propulsion spatiale ? Cette technologie passe par la maîtrise d’émetteurs d’ions qui fonctionnent dans des conditions extrêmes de la physique pour arracher des ions par un effet de champ électrostatique. C’est l’évaporation de ce champ qui génère la production de faisceaux d’ions rapides par le biais d’une technologie unique au monde. Ce qui permet de maîtriser l’émission de faisceaux d’ions avec une stabilité record tant au niveau spatial (invariance de la position du site émissif) que temporel (invariance du flux émis en fonction du temps). Cela nous a valu d’être approchés par de nombreuses équipes nationales ou internationales dont le MIT. Plus récemment le CNES et Airbus DS nous ont sollicités pour le développement d’une solution de propul-

D’où la création la start-up Ion-X… Tout à fait ! Je l’ai co-fondée en mai 2021 avec l’appui de Techno Founders. Elle a acquis les 3 brevets déposés par le CNRS ainsi que le savoir-faire technique accumulé par 4 collègues du laboratoire. Son objectif est d’industrialiser le concept de notre démonstrateur afin de construire plusieurs types de moteurs répondant aux critères des missions qui leur sont conférées. Le premier moteur sera commercialisé fin 2024 dans le cadre d’un vol d’essai par une société spécialisée dans la mesure des paramètres d’une mise en orbite. Ce vol d’essai bénéficiera ainsi de la technologie développée dans le C2N à partir d’une idée assez folle : sortir des sentiers battus grâce à notre expertise sur les faisceaux d’ions focalisés, leur génération maîtrisée et l’apport de matériaux « exotiques ».

En quoi consiste l’outil FIB Nanowriter et quelles pourraient être les applications du graphène ?

L’une des applications des faisceaux d’ions focalisés a consisté à montrer la faisabilité de percer de petits trous dans des membranes de graphène pour permettre d’étudier le passage dans un système aqueux de brins d’ADN dépliés et extrudés, ceci afin de répliquer le mécanisme d’infection viral d’une cellule. Une autre application utilise les défauts créés sur des substrats de graphène en vue de localiser la croissance de nano- fils de nitrure de galium : c’est très intéressant pour la fabrication de photons uniques avec des fils d’un diamètre inférieur à 100 nanomètres. Plus que jamais, nous souhaitons mettre cet outil à la disposition des chercheurs et développer le procédé grâce à la mise en commun de nos différentes expertises.

Focused ion beams: enormous potential for industry and research

An interview with I.R. Dipl. Ing. Dr. Jacques GIERAK, Coordinator of the ‘Ion Sources & Instrumentation’ Platform at the Centre de Nanosciences & de Nanotechnologies (C2N) CNRS - Université Paris-Saclay - Université Paris Cité, CNRS Innovation Medal 2023

What are the activities of C2N and its Instrumentation and Ion Sources platform?

As a laboratory of excellence in French research, C2N develops fundamental and applied research in the fields of materials, nanophotonics, nanoelectronics, nanobio-technologies, microsystems and nanotechnologies. It has one of the largest academic nanotechnology centres in Europe. The C2N platform uses fast ions that are converged to locally etch a target, particularly microelectronics, with a resolution of around 10 nanometres. This ‘scalpel’ is used to cut integrated circuits with very high integration density to detect failures, connection problems or architecture problems. This is a pioneering technology in Europe, based on ion sources that are more stable than the norm, the result of research carried out at C2N, which led to the development of nanoFIB, the highest-performance instrument in its class for manufacturing nanostructures using focused ion beams for the past 20 years: it is marketed in Germany by Raith, the world leader in tools dedicated to nanofabrication. In terms of research applications, the C2N platform uses focused ion beams, for example, to modify the interfaces of nanomaterials, to fabricate artificial defects as substrates for growing galium nitride nanowires for quantum optics or to generate nanosources of light. My ambition is to always be a step ahead in focused ion beam applications and to try to provide answers to the big challenge in terms of manufacturing technologies: moving from a topdown approach to building structures to a bottom-up approach.

Could you tell us about your expertise in focused ion beams and the applications of your work in space propulsion? This technology involves mastering ion emitters that operate under extreme physical conditions to extract ions by means of an electrostatic field effect. It is the evaporation of this field that generates the production of fast ion beams using a technology that is unique in the world. This makes it possible to control the emission of ion beams with record stability both spatially (invariance of the position of the emitting site) and temporally (invariance of the emitted flux as a function of time). As a result, we have been approached by numerous national and international teams, including MIT. More recently, CNES and Airbus DS approached us to develop a space thruster solution based on the same principle of ion emission by field evaporation. With the help of CNRS Innovation, we built a demonstrator. As a player in academic research, we couldn’t go any further.

Hence the creation of the Ion-X start-up… Exactly! I co-founded it in May 2021 with the support of Techno Founders. It acquired the 3 patents filed by the CNRS as well as the technical know-how accumulated by 4 colleagues in the laboratory.

Its objective is to industrialise the concept of our demonstrator in order to build several types of engine that meet the criteria of the missions assigned to them. The first engine will be marketed at the end of 2024 as part of a test flight by a company specialising in measuring orbiting parameters. This test flight will benefit from the technology developed at C2N, based on a rather crazy idea: thinking outside the box thanks to our expertise in focused ion beams, their controlled generation and the use of ‘exotic’ materials.

What is the FIB Nanowriter tool and what applications could graphene have? One of the applications of focused ion beams has been to demonstrate the feasibility of piercing small holes in graphene membranes to study the passage of unfolded and extruded DNA strands in an aqueous system, in order to replicate the viral infection mechanism of a cell. Another application uses the defects created on graphene substrates to localise the growth of galium nitride nanowires: this is very interesting for the manufacture of single photons with wires less than 100 nanometres in diameter. More than ever, we want to make this tool available to researchers and develop the process by pooling our different areas of expertise.

© Bpifrance

Apporter le capital confiance aux investisseurs pour générer la valeur de demain

Quels sont les chiffres-clés de Bpifrance en Île-de-France ?

Bpifrance est à la fois une banque, un fonds d’investissement et une entreprise de conseil dont le capital est détenu à 50 % par l’État et à 50 % par la Caisse des Dépôts. Nos métiers couvrent le financement (à court, moyen et long terme), la création (avec notamment le Plan Quartiers), l’accompagnement (avec les accélérateurs, Bpifrance Université), l’international (assurance prospection, garantie à 50 % des fonds propres), l’investissement, l’innovation (incluant le Plan France 2030 dont Bpifrance est l’opérateur pour le compte de l’État), ainsi que la garantie pour les partenaires bancaires (pour faciliter l’octroi de crédits et limiter la caution personnelle).

Nous accompagnons les entreprises franciliennes à travers 3 directions régionales : Paris, Fontenay-sous-Bois et La Défense. En 2023 nous avons mobilisé 30 Mds€, dont 11,4 Mds€ de soutiens au financement, à la garantie et à l’innovation alloués à 12 353 entreprises grâce à des fonds propres, des fonds régionaux et des fonds Feder et 11,1 Mds€ pour le volet export. 1 818 entreprises ont été soutenues par 7 fonds régionaux thématiques (dont le fonds hôtellerie), 1 013 entreprises ont été accélérées et 17 239 porteurs de projets accompagnés via un réseau de

Un entretien avec M. Fabien FRIGOSI,

structures que nous soutenons (Réseau Entreprendre, Initiatives…).

Pourriez-vous nous présenter le Plan Deep Tech ?

Ce plan consiste à apporter les outils permettant de faire émerger les technologies de rupture et générer la valeur de demain. Il s’agit d’accompagner le renouveau du tissu industriel avec la création de startups industrielles, de passer d’une entreprise faiblement dotée en fonds propres et en salariés à une entreprise équipée d’un véritable outil de production. Cela implique de lever de nombreux verrous en matière de cash et de conseil pour la structuration de l’entreprise.

Un exemple d’entreprise francilienne à nous donner ?

Je suis particulièrement fier de Vestack. Cette entreprise a été créée en 2019 à Paris par 3 actionnaires. Elle est spécialisée dans la construction de bâtiments modulaires biosourcés et s’appuie sur le jumeau numérique pour modéliser la construction et travailler directement sur la phase de construction. Grâce à cette technologie, la construction est deux fois plus rapide et trois fois moins émettrice en carbone, avec un coût additionnel nul par rapport à la construction traditionnelle. Une solution très compétitive ! Nous avons accompagné le financement du jumeau numérique

Inauguration de la centrale photovoltaïque de Gron avec le maire. Un projet de plus de 20 M€ et d’une surface de 14 ha pour une puissance de 14,2 MWc, ce qui permet d’éviter l’émission de l’équivalent de 992 tonnes de CO2 par an. Cette installation produit 15 500 MWh/an, ce qui représente la consommation électrique équivalente à 5 167 foyers (hors chauffage) / Inauguration of the Gron photovoltaic power plant with the mayor. A project costing over €20 million and covering an area of 14 hectares, with a capacity of 14.2 MWp, it will prevent the emission of the equivalent of 992 tonnes of CO2 per year. The facility produces 15,500 MWh/year, equivalent to the electricity consumption of 5,167 homes (excluding heating).

© Bpifrance

puis déployé notre prêt Nouvelle Industrie (3 M€) afin d’accompagner le passage à l’échelle industrielle. Ce financement a sécurisé les investisseurs et permis de créer un effet de levier. La région Île-de-France a largement porté ce projet via son fonds d’investissement. Cet attelage haut de bilan a embarqué les banquiers pour compléter le plan de financement de l’outil industriel et des CapEx (capital expenditure) de développement. Nous espérons multiplier les sites industriels de ce type, investir dans d’autres innovations de rupture, donner l’envie de créer d’autres produits à forte valeur ajoutée, d’autres outils de production industrielle.

Quelles sont les problématiques spécifiques à l’Île-de-France en matière d’innovation ?

Je vois deux freins majeurs à la création d’outils industriels. Le premier frein est le foncier, très rare dans la région. Par conséquent, plus de 70 % des projets financés se créent en dehors de l’Île-de-France alors qu’ils ont bénéficié de compétences régionales pour aboutir. Le deuxième frein a trait à l’autorisation d’exploiter. Les délais d’instruction et de délivrance des autorisations sont trop longs aujourd’hui. Le temps de l’administration n’est pas celui du business. Ce décalage génère un risque majeur : la captation d’une innovation par un concurrent qui développera le projet avant le porteur de projet initial. Il est temps de mettre fin aux projets retardés ou avortés !

Giving investors the confidence to generate tomorrow’s value

What are the key figures for Bpifrance in the Paris Region?

Bpifrance is a bank, an investment fund and a consultancy firm, 50% of whose capital is held by the French State and 50% by Caisse des Dépôts. Our businesses cover financing (short, medium and long term), start-ups (in particular with the Plan Quartiers), support (with accelerators, Bpifrance Université), international development (prospecting insurance, 50% equity guarantee), investment, innovation (including the Plan France 2030, for which Bpifrance is the operator on behalf of the State), as well as guarantees for banking partners (to facilitate the granting of credit and limit personal guarantees).

We support businesses in the Paris region through 3 regional offices: Paris, Fontenay-sous-Bois and La Défense. By 2023 we had mobilised €30 billion, including €11.4 billion in support for financing, guarantees and innovation allocated to 12,353 businesses through equity, regional funds and ERDF funds, and €11.1 billion for exports. 1,818 businesses have been supported by 7 thematic regional funds (including the hotel fund), 1,013 businesses have been accelerated and 17,239 entrepreneurs have been supported via a network of structures that we support (Réseau Entreprendre, Initiatives, etc.).

Could you tell us about the Deep Tech Plan?

The aim of the plan is to provide the tools that will enable disruptive technologies to emerge and generate the value of tomorrow. The aim is to support the renewal of the industrial fabric with the creation of industrial start-ups, to move from a company with little equity capital and few employees to a company equipped with a real production tool. This means overcoming a number of obstacles in terms of cash and advice on how to structure the company.

Can you give us an example of a company in the Paris region?

I’m particularly proud of Vestack. This company was created in 2019 in Paris by 3 shareholders. It specialises in the construction of biobased modular buildings and relies on the digital twin to model construction and work directly on the construction phase. Thanks to this technology,

construction is twice as fast and three times less carbon-intensive, with zero additional cost compared with traditional construction. A highly competitive solution! We supported the financing of the digital twin and then deployed our Nouvelle Industrie loan (€3m) to support the transition to industrial scale. This financing secured the investors and created leverage. The Île-deFrance region provided substantial support for the project via its investment fund. This high-net-worth team got the bankers on board to complete the financing plan for the industrial plant and the CapEx (capital expenditure) for development. We hope to create more industrial sites of this type, invest in other breakthrough innovations, and encourage people to create other high added-value products and other industrial production tools.

What are the specific issues facing the Paris Region in terms of innovation?

I see two major obstacles to the creation of industrial facilities. The first is land, which is in very short supply in the region. As a result, more than 70% of the projects financed are set up outside the Paris Region, even though they have benefited from regional expertise to bring them to fruition. The second obstacle relates to operating permits. The time taken to process and issue authorisations is currently too long. Administrative time is not the same as business time. This time lag generates a major risk: the capture of an innovation by a competitor who will develop the project before the initial project owner. It’s time to put an end to delayed or aborted projects!

Visit to an EPC waste recycling site. Bpifrance provided several million euros in funding for its creation. / Visite d’un site de revalorisation des déchets du groupe EPC. Bpifrance a financé l’opération de création à hauteur de plusieurs millions d’euros.

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