maison de la solidarité AGRÉÉE PAR LA FONDATION ABBÉ PIERRE
29 rue Ed 9 2 23 0 G m o n d d a r ∫ ois e n n e v il lie r s T 0 1 47 9 0 49 0 3 F 0 1 47 m s o lg e n 3 3 6 0 9 3 n @f m s o lg e n n.∫ l o g s r e e.fr p o t.fr
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une histoire de vie et d'espoir LA SOLIDARITÉ À LA MAISON DE LA SOLIDARITÉ Éditorial par Jean-François Burgos, président
Dans ce temps de préparation de ce numéro des Gens de l'oubli, nous apprenons le décès de Pierre Andrieux. Pierre fut l'un des acteurs principaux dans la construction du projet de la Maison de la Solidarité dont il fut l'un des présidents. Et pour beaucoup d'entre nous, il fut bien plus que cela. Le thème de ce numéro : « l'espoir » correspond bien à sa vie (l'espérance étant une des trois vertus théologales pour les chrétiens). Si le mot « Maison » , de Maison de la Solidarité, laisse entrevoir l'idée d'un lieu qui porte l'espoir d'un espace où l'on se sent bien, il suppose aussi un ailleurs, un extérieur, un environnement.
Et le monde extérieur, tel qu'il se présente aujourd'hui, donne à l'épaisseur symbolique de nos murs une consistance de plus en plus forte. Les murs de la Maison deviennent une sorte de frontière, en tant que passage d'une délimitation, qui permet un espace où l'on peut se retrouver ensemble au-delà des nécessités pratiques de la vie. Le monde extérieur devient plus dangereux, plus aléatoire, instable, aussi l'intérieur de la Maison devient l'espoir du calme, de l'apaisement, de la bienveillance. Et si l'un des accueillis manifeste une agressivité, alors une forme d'attente s’exerce collectivement afin que l'orage passe. Il existe un moment de tolérance pratiqué par ceux qui sont au bout de leurs droits et pour certains au bout de leurs addictions.
À la Maison de la Solidarité il nous est donné par ceux qui ont été rendus invisibles, l'espoir que, venant d'horizons plus que divers, se côtoyer, se parler, partager un temps dans le respect de l'autre est rendu toujours possible, réalisable. Être bénévole, professionnel dans pareil cadre, c'est bien entendu donner de son temps, faire ce que l'on sait faire (et découvrir que l'on peut faire autre chose), mais c'est aussi recevoir de l'autre, des autres.
« Je viens chercher ton sac Il était trop lourd pour toi et tu nous a laissé ce soir avec tous les copains Je promets d'agir pour essayer de le rendre plus léger à porter par ceux qui, comme toi, plient sous le poids de la vie La Maison l'a gardé souvent à la bagagerie. » Pierre Andrieux
« TOUTE NAISSANCE EST UNE ÉTERNITÉ QUI COMMENCE » par l’équipe épiscopale de la Mission de France Pierre Andrieux : 6 mars 1926 – 11 mars 2016 « Oui, Seigneur, j’ai fait un grand voyage depuis le jour où je suis né jusqu’à ce jour où j’arrive au bout du chemin. Un grand voyage marqué par 58 ans au service de ton Église dans le ministère sacerdotal. […] Tu m’as comblé, Seigneur, tu m’as gâté durant toute ma vie de prêtre sans l’avoir vraiment mérité... Par les rencontres de ton visage meurtri par l’alcool, la drogue et le désamour, tu m’as fait tant et tant de signes. Je n’ai pas su toujours les voir. […] C’est pour que l’on reconnaisse que c’est ton Esprit Saint qui agit et non pas moi. » Mai 2010 Né à Persan-Beaumont dans l’ancienne Seine-et-Oise, Pierre est le troisième garçon d’une famille itinérante au rythme des mutations de la Banque de France. Dès l’enfance, il songe
à devenir prêtre. Il commence le petit séminaire à Ussel en Corrèze, puis Versailles. […] Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1952. Il commence à Sevran et fait connaissance avec des militants ACO et JOC. […] En 1959, il est envoyé à la collégiale de Poissy, un tout autre milieu sociologique, mais garde le contact avec le monde ouvrier en desservant le quartier de la chapelle Sainte-Anne. En 1967, il est nommé à Chaville où il se sent peu à l’aise. Deux ans plus tard, l’évêque lui proposera Gennevilliers. […] Le Père Devineau, alors curé de Sainte-Marie-Madeleine, fusionne les quatre lieux de culte […] pour former la paroisse unique de Gennevilliers qui est confiée en 1969 à la Mission de France. « C’est ici que tout commence pour moi, alors jusque-là mon temps était mobilisé par le paroissial. Je découvrais une tout
(EXTRAIT)
autre façon de vivre le sacerdoce […]. Nous prenions une décision radicale, celle de quitter les presbytères, par ailleurs insalubres, pour habiter en HLM et surtout travailler à plein temps. » Dans ce contexte inédit, s’ajoute l’équipe des prêtres-ouvriers […], observateurs bienveillants mais critiques. Le premier objectif fut de prendre en compte une réalité certes complexe, mais typique de la situation sociopolitique de la ceinture de Paris. Le deuxième, avec le soutien du père Delarue premier évêque du jeune diocèse de Nanterre, celui de dessiner les contours d’une pastorale s’appuyant franchement désormais sur la participation active des laïcs. […] « Partir au boulot à l’âge de 40 ans, ça n’est pas évident. Heureusement que nous avions une vie d’équipe solide pour encaisser les casseroles que nous allions traîner. En travaillant à plein temps, il nous était impossible d’assurer suite page 2