Afrique et industrie: un tout petit 1% … L’Afrique perd du terrain sur le front industriel mondial, déplore le Rapport 2011 de la Cnuced sur le "Développement économique en Afrique", qui lui prescrit d’adopter des stratégies « sur mesure». « L’Afrique ne représente plus désormais que 1% environ de la production manufacturière mondiale». C’est le triste constat que fait le Rapport 2011 de la Cnuced sur le développement économique en Afrique, intitulé « Promouvoir le développement industriel en Afrique dans le nouvel environnement mondial » et rendu public le jeudi 6 juillet 2011 à Genève (Suisse). Et dire que, ces dernières années, les pays africains se sont de nouveau engagés en faveur de l’industrialisation dans le cadre d’un vaste programme pour diversifier leurs économies, mieux résister aux chocs et se doter de capacités productives qui permettent une croissance économique forte et durable, la création d’emplois et une réduction notable de la pauvreté ! Pour les auteurs du rapport, ce maigre résultat appelle, de la part des Etats africains, qu’ils structurent mieux leurs politiques industrielles. Ils les engagent donc à « établir des liens synergiques entre les secteurs agricole et non agricole de leur économie ». De plus en plus considérée comme « la nouvelle frontière pour le développement économique et social » l’Afrique est, aujourd’hui, la région la moins économiquement diversifiée du monde. Elle aura enregistré relativement peu de progrès à cet égard au cours des deux dernières décennies. En effet, s’il parvient à mieux stimuler la production manufacturière à forte intensité technologique, notamment dans le secteur de la chimie, le continent n’en finit pas de perdre du terrain dans les activités manufacturières à forte intensité de main-d’œuvre. Les auteurs du rapport déplorent d’autant cette situation que « ces activités constituent généralement la première étape du développement industriel ». De leur point de vue, « elles revêtent une importance particulière en Afrique parce que l’un des grands défis pour les pays africains consiste à assurer des emplois productifs et des moyens de subsistance à 7 à 10 millions de jeunes qui entrent sur le marché du travail chaque année ». Tenir valablement ce pari ne pouvant se faire en exportant simplement des produits de base, il est recommandé aux Etats de la région de « promouvoir, d’une part, la croissance de la productivité agricole et, d’autre part, le développement de possibilités autres que dans l’agriculture, donc dans l’industrie et les services ». Les politiques industrielles à adopter devraient donc être « conçues sur mesure par chaque gouvernement » et reposées sur « un ensemble de principes durement éprouvés : soutenir et stimuler les chefs d’entreprise ; instaurer des relations efficaces entre l’Etat et les entreprises ; s’attacher à lever les obstacles au développement industriel et mettre en place un mécanisme de contrôle, d’évaluation et de responsabilité », prescrit la Cnuced. Qui reste convaincue que si les gouvernements africains se mettent à cette recette et veillent à « éviter toute surévaluation de leur taux de change, déployer davantage d’efforts pour mobiliser les ressources intérieures afin de financer leur développement industriel et adapter leurs politiques monétaires et budgétaires à l’objectif de développement industriel », ils parviendront à acter la transformation structurelle des économies dans le sens d’une plus grande industrialisation. Louis S. Amédé, Abidjan Publié dans www.lesafriques.com, le 12/07/2011
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