Commerce et développement Comment les chocs exogènes rendent le Bénin vulnérable Le Bénin, vu sa position stratégique ses grandes potentialités dans le domaine de l'agriculture, dispose de toutes les possibilités pour réussir le processus d'intégration du commerce dans les stratégies et les plans d'actions des gouvernements. Mais aujourd'hui les faiblesses constatées sont le résultat de la politique économique nationale et internationale et non la cause réelle du sous-développement. Par Bruno SEWADE - La Nation N° 4986 du 04/05/10
Entant que l'un des facteurs économiques les plus Importants au monde le commerce permet de tisser des liens entre les régions et les pays et de relever les niveaux de vie. Et l'ouverture vers le monde extérieur est impérative, ainsi que les échanges avec ce monde sous forme de commerce de marchandises et de prestations de service aussi bien que des échanges d'idées et de culture sans lesquels il ne peut y avoir de' développement économique et social réel, et, en conséquence, pas de réduction de la pauvreté En effet, la part de l'Afrique dans le commerce international et dans les flux d'investissement demeure peu significative « Cette part qui n'était que de 3% en 1990, n'est plus que de 2% en 2008 dont la quasitotalité est relative à des produits de base et des matières premières », a révélé la représentante If résidente du Programme des Nations Unies pour le développement, Nardos Békélé-Thomas à l'ouverture des travaux de la revue nationale du Programme d'appui au développement des exportations au Bénin (PADEX). C'était jeudi 29 avril dernier, à Cotonou. Pour elle, les accords multilatéraux existants n'aident pas et malgré les énormes possibilités d'activités commerciales, l'Afrique continue de donner une image négative d'une destination à haut risque pour les affaires. Ce qui, selon elle, ne reflète pas véritablement la réalité. « Si cette tendance se poursuit, nous risquons de ne pas pouvoir réaliser le développement socioéconomique rapide que nous devons à nos populations », regrette la représentante résidente qui a souligné que l'Afrique risque de ne pas être au rendezvous de 2015 pour l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Le cas béninois Et par conséquent, l'Afrique risque de ne pas réaliser sa renaissance, et ce en dépit des immenses opportunités dont elle dispose. S'agissant du cas béninois, Nardos Sékélé-Thomas rappelle que la balance commerciale est structurellement déficitaire. Ce déficit qui était de 3,3% à la fin des années 80 s'est creuse ressortant à 9,0% du Produit intérieur brut (PIS) entre 1990 et 1995 avant de fléchir à 7,0% entre 1996 et 2008. La part des exportations dans le PIS ainsi que celle des importations a connu une évolution favorable sans toutefois atteindre des seuils critiques de nature à infléchir le profil des déséquilibres structurels externes. Quant à l'économie béninoise, la représentante résidente du PNUD estime qu'elle demeure fortement dépendante de la production du coton qui représente 80% des recettes d'exportations, 45% des rentrées fiscales, 13% de la formation du PIS national en 1
termes de valeur ajoutée et 60% du tissu industriel du pays A son avis, cette dépendance rend le pays vulnérable aux chocs exogènes En effet, il est produit au Bénin une quantité importante de coton mais paradoxalement, il n'y a presque plus d'industrie textile et la demande interne sans cesse croissante est couverte par l'importation Mais, moins de 3% de la production cotonnière nationale est transformée sur place Ainsi, le Bénin laisse s'échapper la valeur ajoutée liée à la transformation. Pour éviter au Bénin cette perte, elle estime que c'est la sauvegarde et la relance de l'industrie textile qui constituent l'unique choix. Mais le moment, selon elle, est venu pour les partenaires techniques et financiers d'agir d'une manière stratégique et de définir une politique efficace pour le Bénin. Et en la matière, la première conseillère de l'ambassade royale de Danemark, Esther Lonstrup, représentant du facilitateur des donateurs du Programme du cadre intégré pour le Bénin soutient que la revue du PADEX représente une étape cruciale pour le Bénin dans ses efforts pour créer une économie émergente. Pour elle, le défi pour les acteurs engagés dans la coopération, aussi bien au gouvernement aussi bien que des partenaires techniques et financiers, est de bien comprendre le rôle de moteur que joue le commerce, et d'utiliser les possibilités d'assistance pour aller vers l'avant, et de ne pas s'arrêter. Le commerce, selon elle, est tellement important pour le développement, qu'il devrait jouer un rôle primordial dans toutes les interventions des partenaires techniques et financiers.
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