Fiche technique sur les conditions d’un bon déroulement d’une campagne cotonnière au Bénin
CIPB Le Conseil des Investisseurs Privés au Bénin est une Association regroupant des entrepreneurs ayant investi de manière significative au Bénin. Emanation de tous les secteurs et de tous les métiers, le CIPB a pour objectifs: - De promouvoir un espace favorable à l'investissement et à l'emploi - D’accompagner l'Etat dans ses réformes - D’optimiser les ressources locales.
Avril 2006
Le bon déroulement d’une campagne cotonière, avril 2006, © CIPB
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FICHE TECHNIQUE SUR LES CONDITIONS D’UN BON DEROULEMENT D’UNE CAMPAGNE COTONNIERE AU BENIN Conditions d’un bon déroulement Le bon déroulement d’une campagne cotonnière et la garantie de l’accroissement de la production nécessitent le respect par tous les acteurs, à tous les niveaux, d’un certain nombre d’engagements que nous exposons ci-dessous. Niveau AIC L’Association Interprofessionnelle du Coton doit : •
Assurer une coordination technique des activités relatives à la gestion des intrants agricoles et à la commercialisation primaire du coton graine.
•
Réaliser un arbitrage économique et financier entre les différents opérateurs (définition des règles et mécanismes financiers, arbitrage des conflits entre les familles professionnelles).
•
Faire un pilotage et un suivi général de la filière coton (collecte d’informations économique et agronomique, élaboration du plan de campagne, gestion des accords interprofessionnels et des fonctions critiques).
Niveau CSPR La Centrale de Sécurisation des Paiement et de Recouvrement pour la filière coton est une structure de compensation gérant les flux financier et physiques liés à la mise en place des intrants et à la commercialisation du coton graine. Cette structure permet de sécuriser le recouvrement des crédits et le paiement des opérations d’achat et de vente du coton graine. Aussi, elle doit : •
Garantir le paiement aux producteurs de leur récolte de la campagne en cours, au plus tard le 31 mars, et assurer le remboursement des crédits intrants aux distributeurs.
•
S’assurer que les responsabilités sont partagées au niveau de la gestion des flux physiques et des flux financiers et que la redistribution des fonds coton est bien faite.
Niveau Producteurs Ils doivent : •
Améliorer les capacités institutionnelles, organisationnelles, commerciales des organisations de producteurs.
•
Préparer leur champ pour recevoir les semis (zone centre 15 mars, zone nord 15 avril).
Le bon déroulement d’une campagne cotonière, avril 2006, © CIPB
techniques
et
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Niveau Distributeurs d’intrants coton Il incombe à ceux-ci de : •
Collecter les estimations des besoins de la campagne en intrants agricoles.
•
Sélectionner les fournisseurs d’intrants et négocier les prix de vente.
•
Collecter et diffuser les informations techniques sur les intrants agricoles au profit des producteurs.
•
Importer puis mettre en place auprès des producteurs les intrants homologués, au plus tard le 15 avril.
Les engagements des différents acteurs de la filière se positionnent dans le temps sur le chronogramme suivant. Chronogramme Activités
Dates
Rédaction par la CAGIA, sous la supervision du MAEP et du MICPE, du cahier de charges relatif à la sélection des Terminée le 30 1 opérateurs pour l’importation et la distribution directe des septembre intrants coton. 2 Lancement de l’Appel d’Offres
1er octobre
3 Délai de soumission des offres
45 jours (15 novembre environ)
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Dépouillement des offres et sélection des distributeurs 15 décembre adjudicataires
5 Commande des intrants
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31 décembre (au plus tard)
120 jours après la Réception de la commande et mise en place des commande (au plus tard intrants le 15 avril *)
7 Semis
Zone nord du 15 mai au 20 juin Zone centre du 15 juin au 20 juillet
8 Récolte
Zone nord à partir d’octobre Zone centre à partir de novembre
* La date du 15 avril, prévue pour la mise en place des intrants est une date butoir qu’il ne faut pas (ou très peu) dépasser.
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Campagne cotonnière 2006-2007 Une production de 400.000 tonnes de coton graine nécessite au moins 80.000 tonnes d’engrais. Selon les informations reçues, il serait resté en stock près de 20.000 tonnes d’engrais de la campagne 2005-2006. Les distributeurs peuvent donc les utiliser sur la campagne actuelle et importer seulement les quantités complémentaires. Les producteurs de coton ne sont pas payés. A ce jour, près de 14 milliards de FCFA resteraient à reverser aux producteurs pour les quantités de coton vendues lors des campagnes précédentes si l’on veut qu’ils se remettent en route pour préparer les champs et cultiver à nouveau le coton. •
Pour la campagne 2004-2005, l’Etat et la société MCI resteraient devoir respectivement 4.6 milliards de FCFA et 3.2 milliards de FCFA ;
•
Pour la campagne 2005-2006, la SONAPRA devrait à la CSPR 4.9 milliards de FCFA et les égreneurs privés près de 1 milliard.
De leur côté, les distributeurs d’intrants n’ont pas, eux n’ont plus, été entièrement payés des livraisons de la campagne précédente. La CSPR reste leur devoir près de 3 milliards de FCFA. De plus, la crise que traverse actuellement les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), principal fournisseur de la filière coton béninoise, pose un véritable problème pour l’approvisionnement de nos producteurs en intrant coton (NPK et Urée). Or, on s’approche dangereusement du 15 avril, date à laquelle les intrants sont censés être en place ; si on la dépasse de plus de 2 à 3 semaines, la récolte de la campagne 2006-2007 sera hypothéquée ; au-delà d’un mois, elle est compromise. Pour sauver la campagne 2006-2007 et la filière coton, il faut rapidement un signal fort des autorités politiques à l’égard des producteurs et offrir aux distributeurs d’intrants les garanties adéquates pour le recouvrement de leurs créances. Il conviendra ensuite, durant la campagne, de réinstaurer la discipline dans la filière coton pour éviter, à nouveau, toute dissidence parmi les égreneurs, les groupements villageois et/ou les distributeurs d’intrants.
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