Expansion des agrocarburants leonard sebio

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Expansion des agrocarburants : vision rationnelle et critiques irrationnelles

Léonard Sèbio

Dans un contexte de crise de style de vie énergétique basée sur le changement de paradigme et ayant pour objectif le développement durable, l'agroénergie représente un principal facteur pour ce changement. Le principal vecteur de l’agroénergie est l'agrocarburant liquide dont l'adoption suscite des débats houleux de passion et de détractions, avec des réactions antagonistes de part et d’autre au niveau de la société. Cet article présente en bref les enjeux du développement des agrocarburants, surtout le bioéthanol, à partir de la canne à sucre, et dresse un panorama des approches rationnelles et critiques irrationnelles sur leur production et leur consommation dans le monde, mettant en relief des mythes et réalités.

Introduction Les thématiques sur l'écologie et le développement durable, après s'être vulgarisées, ont acquis une intense tournure passionnée, probablement en raison de leur image liée à la bucolique et à la sotériologie, caractéristiques de la nature humaine. Visiblement, ces caractéristiques se sont consolidées dans les années 60 et 70 lorsque les mouvements idéologiques et sociaux avaient commencé par apparaître au moment même où l'ONU organisait les conférences de Paris (1968), Londres (1970), les réunions préparatoires à New York, Prague et Genève (1971) pour la conférence mondiale sur l'environnement, tenue à Stockholm (1972). A partir de ce moment, ces sujets sont devenus de plus en plus populaires et sont traités à différents niveaux de connaissances et d'intérêts, souvent dénués de fondement scientifique, confondant le vrai et le faux. Ainsi se développa une dialectique caractéristique de la récente période historique ayant conduit à l'adoption du "principe de précaution", eu égard aux réactions antagonistes et souvent exagérées, de part et d'autre, sur ces thématiques. Tel est le cas de l’avènement des biocarburants ou agrocarburants liquides qui sont, sans aucun abus de langage, une thématique à plusieurs facettes, dont les débats sur leur durabilité doivent prendre en considération les aspects environnementaux, sociaux et économiques, énergétiques, bref, les défis du point de vue du développement durable. Néanmoins, les récents débats ont été

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chargés de grandes émotions et il semble, à cette allure, qu'ils aient perdu de leur visée première et prioritaire.

L'importance de la remise en cause du paradigme énergétique Au fait, la quintessence de l'énergie que nous osons définir brièvement comme force en action, est qu'elle est à l'origine de l'existence de toute matière vivante ou inerte. Autrement dit, l'humanité ne traverse pas une crise d'énergie mais plutôt une crise de style de vie, du moins un modèle de société basé sur l'utilisation intensive d'une seule source d'énergie se révélant désormais non durable ; ce qui fait que la sécurité énergétique mondiale se trouve menacée par la concentration de l'approvisionnement d'énergie dans quelques pays producteurs de pétrole. Le maintien de ce modèle serait plutôt une fantaisie qu'une perspective réelle. Compter sur des ressources énergétiques de qualité et à des prix accessibles est un atout essentiel pour le fonctionnement des économies modernes qui en dépendent pour leur processus productifs, le bien-être des citoyens et la circulation des biens et des personnes. Ainsi, la sécurité énergétique constitue une préoccupation grandissante dans tous les pays car elle est toujours associée à la dépendance expressive et croissante des sources externes, provoquant les instabilités politiques et les oscillations de l'offre. Force est de constater qu'il y a une grande convergence de vision des chercheurs dans le monde entier à accepter l'idée que l'épuisement ou le déclin des ressources pétrolifères se profilerait à l'horizon des dix prochaines décennies conformément à la courbe de Hubbert [1]. Même si elle n'est exacte qu'en principe, la prévision d'un maximum de production future rappelle que le pétrole devient effectivement une ressource limitée. Le recours aux ressources renouvelables par la chimie verte en tant qu'alternative à la pétrochimie fondée quant à elle sur les ressources fossiles, n'est qu'un aspect du vaste concept du développement durable selon lequel il convient d'établir un rapport harmonieux entre l'écosphère (la nature en tant que fournisseur de matières premières), la technosphère (technologies de production et de transformation) et la sociosphère (utilisation, fin de vie et comportement des consommateurs)... En outre, l'utilisation préférentielle des matières premières agricoles, c’est-à-dire l'agroraffinerie offre des avantages techniques considérables par rapport à la pétroraffinerie, comme une cinétique de réaction plus rapide, un meilleur rendement de conversion, une plus grande pureté de produit final, une réduction de la consommation d'énergie et une nette diminution de la production de déchets et résidus chimiques. La grande diversité de ressources naturelles pour la production de l'agroénergie peut être constatée à partir de la répartition actuelle de la planète. Car le pétrole existe en très peu de pays, environ une quinzaine, mais en contrepartie plus de 100 pays sont en conditions favorables de développer l'agroénergie. La production annuelle totale de biomasse sur notre planète est estimée à 170 milliards de tonnes, composée de 75% de carbohydrates, 20% de fibres, 5% d’oléagineux et protéagineux, etc. De cette production de biomasse terrestre seulement 6 milliards de tonnes par an (3,5%) servent aux besoins humains. [2]

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Rotation de cultures - Plantation de canne à sucre ensemble avec des semences de maïs. Un exemple montrant qu'une promotion scientifique appropriée des agrocarburants peut résoudre aussi le problème de la faim. Contrairement aux idées faussement répandues. Une pratique d'assolement très importante pour l'équilibre nutritionnel durable du sol.

© Léonard Sèbio

D'autre part, la superficie des terres cultivables sur la planète atteint près de 15 milliards d'hectares dont seulement 1,5 milliard d'hectares sont utilisés pour la production alimentaire, en grande majorité (environ 80%) dans les pays développés. Cependant, il faut à peine 1 milliard d'hectares pour la production de l'agroénergie de tout genre sans porter aucunement atteinte à la production d'aliments, à l’écosystème et à la biodiversité (forêt, sol, eau, etc.) [3]. De ce fait, l'agroénergie peut bel et bien contribuer à la déconcentration de l'approvisionnement avec des effets positifs sur le prix, la disponibilité et la promotion de l'accès universel à l'énergie sur le plan mondial.

Vision rationnelle L'usage des matières premières renouvelables à des fins technologiques non alimentaires n'est pas, certes, récent car il remonte à l'antiquité, étant donné que les civilisations anciennes avaient mis en œuvre des matières premières végétales et animales pour satisfaire, à l'époque, leurs besoins de base. Les premières activités industrielles contemporaines avaient aussi fait appel aux ressources agricoles jusqu'au XIXème siècle quand elles ont connu un abandon avec l'essor de la carbochimie suivi par l'envol de la pétrochimie sous l'effet du facteur coût extrêmement bas de leurs produits et des aléas climatiques. Aussi importe-t-il de mettre en relief que l'agrocarburant représentait la source d'énergie préférentielle des moteurs à combustion interne durant les premières années de l'industrie automobile, à partir de la 2ème moitié du XIXème siècle, avec l'adoption du bioéthanol par Henry Ford et de l'huile d'arachide par Rudolf Diesel. Les agrocarburants sont divisés en deux catégories qui sont le bioéthanol et le biodiesel, conformément aux caractéristiques techniques de combustion interne des types de véhicules °3°


automoteurs. Le biodiesel adapté pour les moteurs à cycle Diesel, est produit généralement à partir des plantes oléagineuses et corps gras, tandis que le bioéthanol adapté pour les moteurs à cycle Otto est produit à partir des plantes riches en hydrates de carbone (surtout unité glucosidique à C6) tels que les amylacés et les saccharifères. L'agrocarburant bioéthanol produit à partir de la canne à sucre est de loin le plus compétitif industriellement, du point de vue rendement (Canne à sucre 7000l/ha), (Betterave sucrière 5500l/ha), (Maïs 3500l/ha); (Manioc 3500l/ha). Pour chaque unité d'énergie fossile employée pour la production du bioéthanol de la canne à sucre, 9,3 unités d'agroénergie sont fournies tandis que, dans la même proportion, seulement 2 unités d'agroénergie sont fournies pour le bioéthanol de betterave et de blé et 1,4 unité pour celui du maïs. Comme agrocarburant sur le marché international, le bioéthanol est de loin le plus commercialisé et utilisé en mélange dans les véhicules avec une production mondiale estimée en 2009 à 87,3 milliards de litres dont les USA (48%) et le Brésil (32%) sont les plus grands producteurs [4]. Le Brésil est à l'avant-garde comme pionnier de la production et de l’utilisation du bioéthanol à partir de la canne à sucre, depuis 1975, avec la promulgation des décrets-lois permettant l'utilisation de 20 à 25% de bioéthanol mélangé à l'essence pour la plupart des véhicules et 100% pour les moteurs adaptés tandis que les USA ont commencé plus tard à en produire aussi et à l'utiliser à partir du maïs. Les 415 usines de bioéthanol installées sur le territoire brésilien réalisent une facture de recette de U$ 25 milliards/an générant plus de 3,5 millions d'emplois directs et indirects liés à la filière canne à sucre/bioéthanol. Sur 851 millions d'hectares de superficie, le Brésil dispose de 345 millions de terres arables potentiellement disponibles pour l'agriculture en dehors des biomes de préservations environnementales (forêt de l'Amazonie, terres indigènes, végétations spécifiques…). De ces terres agricoles seulement 8 millions d'hectares (2,3%) sont occupées pour la filière canne à sucre [5]. Le Brésil peut alors bel et bien capitaliser son expérience de succès bien réussie de plus de trois décennies avec le projet Pro alcool Carburant de canne à sucre pour démontrer qu’il est bien possible de produire et d'utiliser le bioéthanol en respectant les trois piliers de la durabilité : économique, social et environnemental, justifiant l'option la plus adéquate pour promouvoir le développement durable, le combat contre la faim et les changements climatiques. La canne à sucre est la plante qui mieux répond aux aspirations de la bioraffinerie à partir de la chimie verte, du point de vue technologie et coût économique. D'autre part, l'utilisation des agrocarburants englobe plusieurs segments importants de l'agriculture, de l'industrie et des services. Par conséquent, une politique favorisant le développement de ce secteur peut apporter le bénéfice d'une valeur ajoutée en faisant effet de catalyseur sur les fonds publics et privés surtout dans les pays en développement. Selon Lee Lynd, président du Comité directeur du Projet Global Sustainable Bioenergy (GSB), pionnier dans l'étude de l'utilisation de la biomasse pour la production de l'énergie, les études menées jusque-là ont prouvé clairement que la canne à sucre est la meilleure matière première de 1ère Génération disponible en termes agricole, technologique, économique et social pour la production d'agrocarburants. Les débats, selon Lynd, convergent à indiquer qu'il y a réellement une viabilité physique pour la production durable d'agroénergie à l'échelle globale avec même la possibilité d'atteindre un cycle neutre pour le carbone. [6].

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Critiques irrationnelles: mythes et réalités L'Europe a connu par moments des excédents alimentaires où il était nécessaire d’accorder des subsides aux fermiers pour qu'ils laissent des parcelles en friche ou en jachère pendant un bon moment. Avant l'avènement récent des agrocarburants, le monde a eu déjà à passer par des périodes de famine dont les causes ne provenaient pas de ces biocarburants ; et quand on parle de famine dans le monde, ce sont les pays pauvres qui sont toujours les plus atteints car la politique impérialiste de l'Occident fait opposition à l'épanouissement de l'agriculture extensive dans ces pays pauvres balkanisés, démunis et anéantis sur tous les plans afin que cet Occident continue d'y vendre ses bien chers manufacturés. Les pays pauvres par exemple sont obligés d'importer des denrées alimentaires industrialisées pour leur consommation. Les emplois sont alors maintenus dans ces secteurs industriels à l'Occident tandis que le chômage sévit dans ces pays pauvres par manque de structures industrielles surtout en raison de la petitesse de leur marché issue de la balkanisation. Les allégations selon lesquelles la production des agrocarburants vont accroître la tragédie de la sous-nutrition, de la mort de faim, en les préfixant de « nécro », de la misère sociale, de l'exode rural, de la déforestation, de l'érosion des sols, de la désertification, de la pénurie de l'eau, etc., sont dénuées de tout fondement. Le scénario de la hausse des prix des produits agricoles de fin 2007 et début 2008 était un cas pareil car les principales causes étaient liées à une dépréciation des prix des intrants agricoles entre 1999 et 2005 en maintenant ainsi stagnée la production mondiale de grains autour de 1,86 milliard de tonnes dans la même période bien au-dessous des 1,95 milliard de tonnes de grains exigés par une augmentation de 4% de la consommation mondiale conformément aux analyses des données statistiques du Rapport de l'Agence du Département de l'Agriculture des USA (USDA). La demande des intrants agricoles en hausse contre une offre stagnante a provoqué alors un « overshooting » au niveau des prix, eu égard à une forte migration des fonds d'investissement spéculatif due aux risques de la performance des actifs financiers traditionnels du moment. Au fait, il n'y a pas eu des études empiriques sur l'influence de la production des biocarburants sur la hausse des prix des denrées alimentaires. La production intensive de la canne à sucre au Brésil date de plus quatre siècles et jamais les causes d'une famine dans le pays n’ont été attribuées à cette culture de rente. Rappelons que le Brésil est parmi les premiers pays producteurs de grains dans le monde malgré son avant-garde en bioéthanol sur le plan mondial. Nul doute que le développement des agrocarburants suscite des discussions sur la dégradation des sols, l'efficacité dans l'utilisation de l'eau, la biodiversité et la sécurité alimentaire, entre autres. Toutefois, ces préoccupations ne touchent pas exclusivement les agrocarburants mais s'appliquent également à tout le secteur agricole.

Aspects environnementaux La canne à sucre est une graminée qui ne peut être exploitée qu'entre les tropiques du Cancer et du Capricorne où le niveau de l'insolation est assez suffisant pour le développement harmonieux de la plante en vue d'un bon rendement. Cette région de la planète concerne les pays les moins développés allant de l'Amérique latine jusqu’en Asie du sud en passant par l'Afrique °5°


subsaharienne. Cela signifie que l'agroénergie qui pourra être produite en particulier à partir de la canne à sucre en échelle industrielle dans les pays en développement jouit potentiellement des conditions pour changer non seulement la matrice énergétique mais aussi le paradigme du développement durable et la géopolitique mondiale en réduisant le fossé entre les riches et les pauvres. Ressources hydriques et d'intrants Dans les régions tropicales humides, la canne à sucre se développe pratiquement sans irrigation. Durant le processus industriel, la captation de l'eau se réduit à environ 2m3/tonne de canne, eu égard au recyclage et à la réutilisation. Entre les effluents, l'eau utilisée pour laver la canne et dans les systèmes de refroidissement est traitée sans difficulté. La vinasse, résidu riche en potassium produit en grand volume, est appliquée dans les plantations de canne à sucre comme fertilisant efficace sans dommage environnemental aux aquifères. Grâce au recyclage d'éléments nutritifs, l'application des intrants dans la production de la canne à sucre est considérée comme un procédé bien bas par rapport à d'autre cultures agricoles à cause de technologies innovatrices telles l'élection de variétés résistantes, l'utilisation des méthodes biologiques de contrôle, la fertirrigation de la vinasse qui réduit à 77% la demande en phosphate et 75 % en potassium et à presque 50% le calcaire. La canne à sucre étant une culture semipérenne, il en résulte que le nombre d'opérations agricoles et l'exposition du sol aux intempéries sont bien réduits et le problème de l'érosion du sol est épargné, permettant d'augmenter la capacité de rétention de l'eau de pluie et la protection du sol agricole. La brûlure pré-récolte des plantations qui provoquaient jadis d'énormes problèmes de pollution atmosphérique, est en train d'être substituée rigoureusement par la mécanisation de la récolte. Durabilité de la filière Les nouvelles législations brésiliennes, par exemple, sont assez rigoureuses pour la production durable de la filière canne à sucre avec la définition d'un zonage agricole passible de sanctions sévères. La canne à sucre a une caractéristique importante qui exige que les surfaces plantées se renouvellent après une période de 5 à 7 ans selon la région, le climat et les variétés utilisées par le principe de l'assolement ou rotation de cultures. Cela signifie qu'entre 14 et 20% des surfaces plantées en canne à sucre doivent être occupées chaque année par d'autres cultures agricoles alimentaires évitant au même moment la dissémination des ravageurs, la phytopathologie et le qualificatif de monoculture. La filière est cogénérée à 96% avec la production de l'énergie électrique à partir de la bagasse.

Considérations finales Les agrocarburants ne sont pas une option énergétique unidimensionnelle. Ils peuvent être accompagnés d'avantages sociaux, de génération de revenus, de développement durable, de créations d'emplois, de la réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de l'augmentation de l'accès à l'énergie étant donné qu'ils se trouvent à la croisée des chemins de plusieurs politiques publiques: énergétique, sociale, environnementale, agricole, économique et technologique. Ces politiques doivent permettre que des approches différentes soient proposées afin d’évaluer leurs externalités par rapport au pétrole.

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L'expansion des agrocarburants n'induira pas au déboisement ni à la dégradation des sols si des politiques de protection environnementale sont législativement établies. Le zonage agricole agroécologique est un moyen d'éviter le déboisement et le déplacement des activités agricoles vers des zones de végétation naturelle spécifique en approfondissant la compréhension des mécanismes d'utilisation des sols. Les pays qui souhaitent produire des agrocarburants doivent apprendre à le faire en se servant des aspects positifs et négatifs des expériences en cours. Des modèles de succès ne peuvent pas être reproduits de façon identique sans prendre en considération les réalités locales. Dans ce cas, la coopération internationale est importante pour promouvoir la production durable des biocarburants dans les pays en voie de développement à partir d'expériences déjà connues. Les biocarburants produits à partir de diverses matières premières disponibles possèdent de différents bilans énergétiques et plusieurs potentiels de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le bioéthanol par exemple évite environ 80% des émissions de gaz à effet de serre. Une partie importante du potentiel à l'essor de la production des agrocarburants dans le monde se trouve dans les pays en voie de développement, dans les régions tropicales qui disposent de ressources naturelles abondantes (terres, eau et climat...). Il est alors nécessaire de déployer et de disséminer les technologies adaptées aux réalités locales pour profiter de cette occasion unique d'entreprendre de façon durable leur production. Les obstacles aux agrocarburants en tant qu'alternative au pétrole ne se trouvent pas dans la disponibilité des ressources (humaines, technologiques, naturelles et de capitaux) mais dans leur allocation. L’existence de politiques publiques appropriées est fondamentale pour assurer la mise en place efficace durable et économiquement viable desdites ressources, déjà que le manque de soutien politique aux agrocarburants sur le plan international est l'une des principales entraves à surmonter. Les lois excessivement permissives peuvent s'avérer inefficaces et faire douter des avantages apportés par les biocarburants en tant qu'alternatives durables aux énergies fossiles. Par ailleurs, des restrictions excessives peuvent également apporter de grandes difficultés à la production des agrocarburants. L’agriculture familiale doit être «discriminée positivement» pour promouvoir une plus grande inclusion des petits agriculteurs dans le marché à partir du renforcement des compétences, l'assistance technique, l'accès à la terre et au crédit qui sont des points très importants. Les biocarburants ne seront pas une panacée. Cependant, il est important de reconnaitre que la lourde dette énergétique est l'une des principales causes de l'image de sous-développement attribuée aux pays pauvres surtout en Afrique, malgré leurs potentialités en matières premières. De ce fait, le débat qui se nourrit sur les agroénergies, en particulier les agrocarburants, doit redonner à ces pays une nouvelle chance à saisir pour introduire de nouveaux termes dans les relations pays pauvres/pays riches où les échanges Sud-Nord seront de plus en plus équilibrés et à plus forte valeur ajoutée. La meilleure manière d'atteindre un équilibre entre les bénéfices et les risques potentiels des agrocarburants est d'établir des critères de durabilité de manière scientifique et transparente permettant la certification. Car le moment actuel représente l'occasion pour ces agrocarburants

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d'être le vecteur d'un nouveau cycle de développement rural permettant ainsi une véritable révolution agricole. Au demeurant, toute technologie dans son acception critique, a toujours des avantages et des inconvénients. L'essentiel c'est de maximiser les côtés positifs et mitiger les côtés négatifs. C'est de cette manière que, pauvres mortels que nous sommes, nous pourrons jouir d'un développement effectivement durable pour affronter le boom démographique.

Références 1. Statistical Review of World Energy Full Report - June 2009. 2. Okkerse, C.; van Bekkum, H; Green Chem. 1999, April, 107. 3. IEA – Bioenergy Potential Contribution of bioenergy to the world's future energy demand.

Paris: International Energy Agency, 2007.

4. F.O. Licht's World Ethanol and Biofuels Report, 2009. 5. UNICA. Estatisticas. União da Indústria de cana-de-açúcar, 2008. Disponible en :

http://www.Portalunica.com.br. Accès en Mars de 2010. 6. Especialistas expõem suas visões sobre o futuro da bioenergia. 24/03/2010. Online. Auteur : Léonard Sèbio Article paru sur http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2359.php, 23/0 4/2010, 12:20.

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