Sommet sur la Sécurité alimentaire Un appel à l'incitation des investissements privés Face à l'ampleur des difficultés actuelles dans le monde, le secteur privé est de plus en plus sollicité. Et, pour mener une lutte plus hardie contre la faim, qui frappe plus d'un milliard de personnes à travers la planète, les participants au Sommet mondial sur la Sécurité alimentaire, tenu à Rome du 16 au 18 novembre 2009, lancent aux acteurs du privé un appel à la rescousse des gouvernants.
Le défi de nourrir un milliard de gens semble énorme ! Les seules politiques agricoles des Etats, surtout dans les pays en développement, ne suffisent plus à cerner toute l'ampleur des besoins pour le grand nombre de pauvres et des dizaines de milliers d'enfants affamés qui meurent chaque jour dans le monde entier. De plus, et de manière plus aggravante, les dégâts liés au changement climatique viennent en rajouter à la pénurie alimentaire consacrée par la croissance démographique. Les enjeux protectionnistes et de subventions des uns ne cessent de dissiper les efforts de productivité des autres, surtout des pays tiers en faussant les marchés. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en évoquant une telle situation lors du récent Sommet mondial sur la Sécurité alimentaire, a cherché à anticiper sur les échanges au prochain Sommet sur le changement climatique à Copenhague en décembre 2009. A travers son cri du cœur, il a proposé à l'endroit de la communauté internationale et des dirigeants d'accroître l'aide alimentaire mais aussi les investissements privés dans le développement agricole. Pour Jacques Diouf, directeur général de la FAO, ces assises auxquelles ont participé 60 chefs d'Etat et de gouvernement et 191 ministres de 182 Etats membres de la FAO, ont été une étape importante en vue de la réalisation de l'objectif d'un monde libéré de la faim. Tout comme M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, il a déploré qu'alors qu'il y a assez de nourriture pour tout le monde, plus d'un milliard d'affamés crient encore à la survie. En fondant ses espoirs sur les résolutions de ce Sommet, il a regretté cependant que la déclaration officielle adoptée, lundi, à l'ouverture des travaux ne contienne «ni objectifs quantifiés ni échéances précises qui auraient permis de mieux suivre leur concrétisation». En appui aux quatre engagements importants à la suite de ces échanges, le directeur de la FAO a réitéré à l'endroit des chefs d'Etat et de gouvernement son appel pour une augmentation de la part de l'agriculture dans l'aide publique au développement, de plus grandes allocations budgétaires à l'agriculture dans les pays en développement, et des incitations aux investissements privés en vue de vaincre le fléau qu'est la faim. A l'issue de ce Sommet, les participants ont adopté cinq résolutions appelées "5 Principes de Rome" pour parvenir à une sécurité alimentaire mondiale durable pour tous, à savoir: 1. investir dans des plans pris en charge par les pays avec une affectation des ressources à des programmes et des partenariats bien conçus et axés sur les résultats;
2. stimuler une coordination stratégique à tous les niveaux pour améliorer la gouvernance, favoriser une meilleure allocation des ressources et éviter les chevauchements;
3. s'efforcer d'adopter une double approche de la sécurité alimentaire comprenant à la fois des mesures d'urgence à court terme et des programmes de développement à long terme;
4. œuvrer en vue d'améliorer l'efficience, la coordination et l'efficacité des institutions multilatérales;
5. garantir de la part de tous les partenaires un engagement soutenu et substantiel à l'investissement dans l'agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.
Par ailleurs, Mme Josette Sheeran, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM) a, quant à elle, invité le monde entier à soutenir la campagne en cours sur Internet intitulée «Milliard pour un milliard». Cette campagne disponible sur le lien <"http://www.wfp.org/1billion">, est destinée à créer un lien entre les «connectés» et les affamés et à montrer comment les petits dons peuvent faire une énorme différence: «... vous pouvez maintenant remplir le bol d'un enfant affamé par un simple clic de souris». Car, ajoute-t-elle, «Si un milliard d'usagers de l'Internet donne un dollar, ou un euro par semaine, nous pouvons littéralement transformer la vie d'un milliard de gens à travers le monde». Luc M. Assogba, Chargé d'Etudes et de Relations Médias / C.I.P.B.